MODULE III

TYPOLOGIE DES FRAUDES

Tous les secteurs d’activités sont minés par la fraude et le secteur pétrolier ne
saurait être du reste.

Pour lutter contre ce phénomène dans ce secteur, il a été créé, auprès du Ministre
chargé des finances, un comité de coordination de lutte contre la fraude des
produits pétroliers, chargé entre autres de lutter contre l’importation,
l’exportation, la détention, la dénaturation, le transport, la vente et la
consommation illicites des produits pétroliers (Décret n°2009/1593/PM du 22 Juillet 2009
modifiant et complétant certaines dispositions du Décret n°2002/2044/PM du 20 Novembre 2002 portant création d’un
comité de coordination de lutte contre la fraude des produits pétroliers).

A- DEFINITION

Le terme ‘’Fraude’’ est difficile à définir car, la fraude englobe une large gamme
d’irrégularités et d’actes illégaux caractérisés par une tromperie ou une
escroquerie intentionnelle.
Cependant, au regard de la réglementation contractuelle, la fraude peut se définir
comme toute manière visant à induire son partenaire en erreur en utilisant des
moyens déloyaux.
Au regard de l’abondante littérature que la définition de la fraude offre aux
lecteurs, elle s’assimile à l’infraction puisqu’elle consiste à aller contre la loi.

B- CARACTERISATION DE LA FRAUDE

La tromperie et la falsification permettent de caractériser la fraude.

La tromperie consiste à induire en erreur sur le produit objet de la transaction, qui

ne présente pas toutes les caractéristiques qu’elle devrait normalement avoir. (Le
produit peut être soit non conforme à la réglementation ou aux usages, soit non
conforme aux spécifications techniques ou aux clauses du contrat).

La falsification consiste à modifier intentionnellement un produit dans le but de

tromper l’acheteur sur la nature, la qualité, la quantité de ce produit permettant
au fraudeur de réaliser un bénéfice illicite.

C- INFRACTIONS ET SANCTIONS ENCOURUES

 Sans préjudice des sanctions pénales et civiles prévues par la réglementation en
vigueur, les infractions et leurs sanctions ont été identifiées dans les différents
textes réglementaires régissant le secteur et consignées dans le tableau ci-
dessous :

INFRACTIONS FONDEMENT JURIDIQUE SANCTIONS

INFRACTIONS GENERALES

Non souscription d’une assurance

en responsabilité civile à hauteur
du risque correspondant aux
activités menées.
Non reversement dans les délais
impartis des taxes, impôts et autres
produits financiers collectés pour le
compte de l’Etat.
Suspension de l’agrément pour une
Art 33 al 1 du Décret période n’excédant pas un an
n°2000/935/PM du 13 Novembre
2000 fixant les conditions NB : Toute suspension non levée à
d’exercice des activités du secteur l’issue d’un (1) an emporte d’office
pétrolier aval retrait de l’agrément

Non paiement dans les délais

impartis des pénalités

Cession ou location de l’agrément

Refus de communiquer à l’autorité

administrative compétente les
documents et informations prévus
à l’article 4 du présent décret Art 33 al 1 du Décret Suspension de l’agrément pour une
relatif aux obligations générales de n°2000/935/PM du 13 Novembre période n’excédant pas un an
la protection de l’environnement et 2000 fixant les conditions
de la sécurité d’exercice des activités du secteur NB : Toute suspension non levée à
pétrolier aval l’issue d’un (1) an emporte d’office
Refus de donner accès aux retrait de l’agrément
chantiers, ateliers, laboratoires et
autres installations aux agents
assermentés commis au contrôle
par l’autorité compétente

Mise en service d’une installation
sans l’autorisation préalable du
Ministre chargé des produits
pétroliers
Décret n°95/135/PM du 03 Mars
1995 modifiant certaines
dispositions du décret n°77-528 du
23 décembre 1977 portant
réglementation du stockage et de la
distribution des produits pétroliers
Fermeture de l’établissement et
paiement d’une amende dont le
montant est calculée suivant la
formule ci-après :
A = C x P avec A (Amende
administrative), C (capacité en
litres du bac ou de la cuve utilisée),
P (prix officiel de vente au détail
dans la localité concernée)

Défaut de dispositions pour
assurer le contrôle de la qualité et
de la provenance des produits
pétroliers
Paiement d’une amende dont le
Art 32 al3 du Décret montant correspond à un pour cent
n°2000/935/PM du 13 Novembre (1%) du prix de détail des produits
2000 fixant les conditions stockés en dépôt ou en cuve
d’exercice des activités du secteur NB : Le paiement de cette amende
pétrolier aval ne dispense pas le contrevenant du
respect strict des dispositions
réglementaires en vigueur

Paiement d’une amende

Enfûtage par un centre emplisseur
de bouteille appartenant à un
marketer sans accord écrit de ce
dernier
Enfûtage de bouteilles non
conformes à la norme en vigueur
Décret n°95/135/PM du 03 Mars
1995 modifiant certaines
dispositions du décret n°77/528 du
23 décembre 1977 portant
réglementation du stockage et de la
distribution des produits pétroliers
(Voir arrêté n°0016/MINEFI/CSPH
du 21 Septembre 1995 fixant le taux de
consigne des bouteilles de gaz liquéfié
sur toute l’étendue de la République)
équivalente à 50% du taux de
consigne de chaque emballage
concerné.
NB : Ces amendes pourront être
doublées en cas de récidive
Paiement d’une amende
équivalente à 50% du taux de
consigne de chaque emballage
concerné, sans préjudice de la
saisie desdites bouteilles en vue de
leur destruction
NB : Ces amendes pourront être
doublées en cas de récidive

INFRACTIONS RELATIVES A L’IMPORTATION

-Non réception des produits

Violation des règles d’importation
des produits pétroliers
Art 28 du Décret n°2000/935/PM
du 13 Novembre 2000 fixant les
conditions d’exercice des activités
du secteur pétrolier aval
importés dans les dépôts de
stockage
-La saisie, le recyclage à la
raffinerie aux frais de l’importateur
et leur reversement dans les stocks
de sécurité
-Suspension de l’agrément en cas
de récidive.

Paiement d’une amende dont le

montant correspond à la valeur de
Art 32 al 6 du Décret cargaison calculée sur la base du
Importation frauduleuse des n°2000/935/PM du 13 Novembre prix du détail du produit saisi dans
produits pétroliers 2000 fixant les conditions la localité.
d’exercice des activités du secteur NB : Le paiement de cette amende
pétrolier aval ne dispense pas le contrevenant du
respect strict des dispositions
réglementaires en vigueur

INFRACTIONS RELATIVES A L’EXPORTATION

Paiement d’une amende dont le


Exportation frauduleuse des
produits pétroliers
INFRACTIONS RELATIVES AU TRANSPORT
Transport des produits pétroliers
importés frauduleusement
Transport des produits pétroliers
de qualité non conformes aux
normes
Stationnement d’un camion citerne
en dehors d’un garage de
réparation ou d’une aire aménagée
Art 32 al 6 du Décret
n°2000/935/PM du 13 Novembre
2000 fixant les conditions
d’exercice des activités du secteur
pétrolier aval
Décret n°95/135/PM du 03 Mars 1995
modifiant certaines dispositions du
décret n°77-528 du 23 décembre 1977
portant réglementation du stockage et
de la distribution des produits
pétroliers)
Décret n°95/135/PM du 03 Mars 1995
modifiant certaines dispositions du
décret n°77-528 du 23 décembre 1977
portant réglementation du stockage et
de la distribution des produits
pétroliers
Art 32 al 5 du Décret
n°2000/935/PM du 13 Novembre
2000 fixant les conditions
d’exercice des activités du secteur
pétrolier aval
montant correspond à la valeur de
cargaison calculée sur la base du
prix du détail du produit saisi dans
la localité.
NB : Le paiement de cette amende
ne dispense pas le contrevenant du
respect strict des dispositions
réglementaires en vigueur
-Fermeture de l’établissement,
saisie des équipements utilisés et
des produits et le paiement d’une
amende dont le montant est
calculée suivant la formule ci-
après :
A = C x P avec A (Amende
administrative), C (capacité en
litres du bac ou de la cuve utilisée),
P (prix officiel de vente au détail
dans la localité concernée)
Fermeture des installations jusqu’à
l’enlèvement aux frais du
contrevenant et paiement d’une
amende variable calculée suivant la
formule ci-après :
A = C x P x K avec A (Amende
administrative), C (Capacité en
litres du bac ou de la cuve polluée),
P (Prix unitaire de vente au détail
dans la localité concernée), K
(Coefficient de pondération en
fonction du taux de pollution)
Paiement d’une amende dont le
montant correspond à un (1)
FCFA par litre de capacité.
NB : Pour les pannes intervenues
en agglomération, la pénalité ne
s’applique qu’après un délai de
vingt quatre (24) heures nécessaire
à la traction du véhicule.
NB : Le paiement de cette amende
ne dispense pas le contrevenant du
respect strict des dispositions
réglementaires en vigueur
Paiement d’une amende dont le

Changement de l’itinéraire ou de la
destination déclarée des produits
pétroliers sans autorisation
préalable de l’autorité compétente
INFRACTIONS RELATIVES AU STOCKAGE
Stockage des produits pétroliers
importés frauduleusement
Stockage des produits pétroliers de
qualité non conformes aux normes
Affectation du personnel non
qualifié à l’exploitation de
l’installation.
Violation de la réglementation
relative au stockage des produits
pétroliers
Art 32 al 7 du Décret
n°2000/935/PM du 13 Novembre
2000 fixant les conditions
d’exercice des activités du secteur
pétrolier aval
Décret n°95/135/PM du 03 Mars 1995
modifiant certaines dispositions du
décret n°77-528 du 23 décembre 1977
portant réglementation du stockage et
de la distribution des produits
pétroliers)
Décret n°95/135/PM du 03 Mars 1995
modifiant certaines dispositions du
décret n°77-528 du 23 décembre 1977
portant réglementation du stockage et
de la distribution des produits
pétroliers
Art 32 al 4 du Décret
n°2000/935/PM du 13 Novembre
2000 fixant les conditions
d’exercice des activités du secteur
pétrolier aval
Décret n°95/135/PM du 03 Mars
1995 modifiant certaines
dispositions du décret n°77/528 du
23 décembre 1977 portant
réglementation du stockage et de la
distribution des produits pétroliers
montant correspond à 25% de la
valeur de cargaison calculée sur la
base du prix de détail du produit
saisi dans la localité.
NB : Le paiement de cette amende
ne dispense pas le contrevenant du
respect strict des dispositions
réglementaires en vigueur
-Fermeture de l’établissement,
saisie des équipements utilisés et
des produits et le paiement d’une
amende dont le montant est
calculée suivant la formule ci-
après :
A = C x P avec A (Amende
administrative), C (capacité en
litres du bac ou de la cuve utilisée),
P (prix officiel de vente au détail
dans la localité concernée)
Fermeture des installations jusqu’à
l’enlèvement aux frais du
contrevenant et paiement d’une
amende variable calculée suivant la
formule ci-après :
A = C x P x K avec A (Amende
administrative), C (Capacité en
litres du bac ou de la cuve polluée),
P (Prix unitaire de vente au détail
dans la localité concernée), K
(Coefficient de pondération en
fonction du taux de pollution)
Paiement d’une amende dont le
montant correspond à un pour cent
(1%) du chiffre d’affaires annuel
réalisé.
NB : Le paiement de cette amende
ne dispense pas le contrevenant du
respect strict des dispositions
réglementaires en vigueur
Suspension de l’agrément pour une
durée n’excédant pas un (1) an
 Paiement d’une amende égale à la
Art 32 al2 du Décret valeur du stock manquant calculée
Non respect du niveau n°2000/935/PM du 13 Novembre sur la base du prix de détail du
réglementaire du stock outil 2000 fixant les conditions produit dans la localité concernée
d’exercice des activités du secteur
pétrolier aval NB : Le paiement de cette amende
ne dispense pas le contrevenant du
respect strict des dispositions
réglementaires en vigueur

Art 8 de l’arrêté n°000241/MINEE - Paiement mensuel d’une amende

Non reconstitution du stock de
sécurité dans les délais de trente
(30) jours
du 19 Octobre 2007 modifiant et
complétant les dispositions de
l’arrêté n°023/MINEE du 28
Septembre 2001 fixant le niveau,
les zones géographiques de stockage
et les conditions de gestion et de
contrôle des stocks réglementaires
des produits pétroliers
dont le montant est égal à la moitié
de la valeur du stock non
reconstitué calculée sur la base du
prix de vente à la consommation
du produit dans la localité
concernée.
-retrait de l’agrément sans
préjudice des sanctions pénales

Exécution des mesures prescrites

aux frais de l’exploitant après mise
en demeure ne pouvant excéder 3
mois jusqu’à la suspension par
Arrêté n°019/MINMEE du 12 arrêté du fonctionnement de
Non respect des périmètres de Janvier 2001 fixant les modalités l’établissement jusqu’à l’exécution
sécurité autour des dépôts de détermination des périmètres de des conditions imposées. (art 28 al 2
d’hydrocarbures liquides et sécurité autour des dépôts de la loi n°98/015 du 14 Juillet 1998
relative aux établissements classés
liquéfiés, fixes ou mobiles d’hydrocarbures liquides et
dangereux ; insalubres ou incommodes)
liquéfiés, fixes ou mobiles
Paiement d’une amende (500 000 à
2 000 000 FCFA) et d’une peine
d’emprisonnement (6 mois à 1 an)
ou de l’une de ces deux peines. (art
84 de la loi n°96/12 du 5 Août 1996 portant
loi cadre relative à la gestion de
l’environnement)

INFRACTIONS RELATIVES A LA DISTRIBUTION

Paiement d’une amende égale à la

Mise en consommation des stocks
de sécurité sans autorisation
préalable du Ministre chargé des
produits pétroliers
valeur du stock manquant calculée
Art 32 al 1 du Décret sur la base du prix de détail du
n°2000/935/PM du 13 Novembre produit dans la localité concernée
2000 fixant les conditions
d’exercice des activités du secteur NB : Le paiement de cette amende
pétrolier aval ne dispense pas le contrevenant du
respect strict des dispositions
réglementaires en vigueur

-Fermeture de l’établissement,

Commercialisation des produits
pétroliers importés
frauduleusement
Consommation des produits
pétroliers ne provenant pas du
réseau officiel de distribution
Commercialisation des produits
pétroliers de qualité non conformes
aux normes
Vente ou livraison des produits
pétroliers dans les circuits non
agréés.
Vente du gaz au public dans des
bouteilles privées du bouchon de
sécurité et/ou de la bande adhésive
du marketer
Décret n°95/135/PM du 03 Mars 1995
modifiant certaines dispositions du
décret n°77-528 du 23 décembre 1977
portant réglementation du stockage et
de la distribution des produits
pétroliers)
Décret n°95/135/PM du 03 Mars 1995
modifiant certaines dispositions du
décret n°77-528 du 23 décembre 1977
portant réglementation du stockage et
de la distribution des produits
pétroliers)
Décret n°95/135/PM du 03 Mars 1995
modifiant certaines dispositions du
décret n°77-528 du 23 décembre 1977
portant réglementation du stockage et
de la distribution des produits
pétroliers
Art 32 al 6 du Décret
n°2000/935/PM du 13 Novembre
2000 fixant les conditions
d’exercice des activités du secteur
pétrolier aval
Décret n°95/135/PM du 03 Mars
1995 modifiant certaines
dispositions du décret n°77/528 du
23 décembre 1977 portant
réglementation du stockage et de la
distribution des produits pétroliers
saisie des équipements utilisés et
des produits et le paiement d’une
amende dont le montant est
calculée suivant la formule ci-
après :
A = C x P avec A (Amende
administrative), C (capacité en
litres du bac ou de la cuve utilisée),
P (prix officiel de vente au détail
dans la localité concernée)
Paiement d’une amende sans
préjudice de la saisie desdits
produits dont le montant est
calculé suivant la formule ci-
après :
A = C x P avec A (Amende
administrative), C (capacité en
litres du bac ou de la cuve utilisée),
P (prix officiel de vente au détail
dans la localité concernée)
Fermeture des installations jusqu’à
l’enlèvement aux frais du
contrevenant et paiement d’une
amende variable calculée suivant la
formule ci-après :
A = C x P x K avec A (Amende
administrative), C (Capacité en
litres du bac ou de la cuve polluée),
P (Prix unitaire de vente au détail
dans la localité concernée), K
(Coefficient de pondération en
fonction du taux de pollution)
Paiement d’une amende dont le
montant correspond à la valeur de
cargaison calculée sur la base du
prix du détail du produit saisi dans
la localité.
NB : Le paiement de cette amende
ne dispense pas le contrevenant du
respect strict des dispositions
réglementaires en vigueur
Saisie des emballages concernés et
le paiement d’une amende de mille
(1000) FCFA par emballage non
conforme
NB : Ces amendes pourront être
doublées en cas de récidive
Paiement d’une amende calculée
selon la formule ci-après :
A = C x P x K ou
Vente du gaz au public dans des
bouteilles délestées ou trop
chargées
(Voir arrêté n°011/MINDIC/CSPH du
30/04/2003 fixant les taux de consigne
des bouteilles de gaz sur toute
l’étendue de la République)
A : Amende administrative
C : Nombre de bouteilles non
conformes du parc
P : Prix de vente au détail du
contenu d’une bouteille de gaz
domestique dans la localité
K : Coefficient de pondération
variant entre 0 en fonction du
pourcentage de bouteille délestées
ou surchargées au – delà des
normes en vigueur
NB : Ces amendes pourront être
doublées en cas de récidive

Décret n°95/135/PM du 03 Mars

Violation de la réglementation
relative à la distribution des
produits pétroliers
1995 modifiant certaines
dispositions du décret n°77/528 du Suspension de l’agrément pour une
23 décembre 1977 portant durée n’excédant pas un (1) an
réglementation du stockage et de la
distribution des produits pétroliers

INFRACTIONS RELATIVES AU CONTROLE DES PRODUITS PETROLIERS

Publication de résultats d’analyse Suspension de l’agrément pour une

erronés
Non paiement des impôts et taxes
dus.
Faux et usage de faux en matière
de contrôle des produits pétroliers
Décret n°95/135/PM du 03 Mars durée n’excédant pas un (1) an
1995 modifiant certaines
dispositions du décret n°77/528 du NB : La suspension ne peut être
23 décembre 1977 portant levée que s’il est constaté la
réglementation du stockage et de la cessation de la cause l’ayant
dis²tribution des produits entraînée.
pétroliers
Toute suspension non levée à
l’issue du délai d’un (1) an
comporte de plein droit retrait de
l’agrément.

A) PROCEDURES DE CONTRÖLE

1. Fondements juridiques des contrôles

Les contrôles des produits pétroliers se fondent pour la plupart sur des textes de loi
promulgués et que vous pourriez tous lire dans les recueils et autres documents du MINMEE.
Nous citerons les textes suivants :
Le décret n° 2002/2044/PM du 20 Novembre 2002 portant création d’un
comté de Coordination de lutte contre la fraude des Produits Pétroliers.
L’Arrêté n° 016/MINMEE du 13 juillet 1995 fixant les modalités et la
procédure de contrôle des produits pétroliers.
Le décret n° 2008/0148/PM du 01 Février 2008 fixant les conditions de
désignation des agents assermentés pour le contrôle des produits pétroliers.
 Le décret 2009/1593 PM du 22 juillet 2009 modifiant et complétant certaines
dispositions du décret n° 2002/2004/PM du 20 novembre 2002 portant
création d’un Comité de Coordination de lutte contre la fraude des produits
pétroliers par le Ministre chargé des produits pétroliers.
Décret n° 95/135/PM du 03 mars 1993 modifiant certaines dispositions du
décret n° 77/528 du 23 décembre 1977 portant réglementation du stockage et
de la distribution des produits pétroliers

2. Types de Contrôle

Les contrôles suivants sont à effectuer

Contrôle de qualité produits: pour s’assurer que les produits n’ont pas été
altérés, et gardent leurs caractéristiques physico-chimiques d’origine tels que
décrits dans le module 2,
S’assurer de l’origine des produits, du respect de la réglementation : il s’agit
ici de s’assurer que les produits sont propres à la consommation et n’ont pas
d’effets nocifs sur ceux qui les manipulent et les consomment.
Contrôle des quantités : pour s’assurer que les produits sont livrés en
quantités commandés,
Contrôle des installations pétrolières dans les stations-services

3. Lieux de contrôle
Les stations-services et point de vente au public : réparties dans l’ensemble du
pays
Les camions citernes et wagons-citernes,
Les dépôts de stockage des produits pétroliers ; il en existe au moins 7.
La raffinerie

4. Etat du contrôleur

Etat physique:
Port du PPE
Etre en bonne santé, notamment une meilleure vue,
Etat psychologique
Etre éveillé
Courtois,
Respectueux,
Prompt à décliner son identité (carte professionnelle…etc.)
(….etc.)

5. Initiateurs d’un contrôle

(Cf. Décret n° 2002/2044/PM du 20 Novembre 2002 portant création d’un Comité de

coordination de lutte contre la fraude des produits pétroliers).
Le comité de coordination de lutte contre la fraude des PP.
Les sociétés de distribution des produits pétroliers,
Les clients finaux(les consommateurs)
 6. Préparation du Contrôle

Pour les contrôles des camions citernes et wagons citernes inopinés

- le TE à jauger
- le certificat de jaugeage en cours de validité
- les creux indiqués sur les bordereaux de chargement SCDP ou SONARA
- les documents du dépôt indiquant les numéros de plombs

Pour les Contrôles de qualité

- le thermomètre
- le densimètre approprié

Nous avons un densimètre par produit. Ce densimètre est à choisir en fonction des limites
normalisées suivantes :

Supercarburant 0,720 – 0,770

Pétrole 0,775 - 0,840

Gasoil 0,840 - 0,890

- l’extrait de la table ASTM (ou table de conversion)

- la densité à 15°C mentionnée sur le bordereau de chargement (BC) SCDP ou
SONARA
- Les bocaux (éventuellement pour la prise des échantillons)
Tout point de distribution des produits pétroliers doit être pourvu d’un petit
appareillage de testage de la couleur conventionnelle et de la densité des produit
pétroliers (dixit Article 3, alinéa 2 arrêté n° 11/79 fixant certaines modalités
d’application du décret n° 77/528 du 23 décembre 1977.

7. Déroulement du contrôle (procédures, Exploitation des résultats)

Contrôle des camions citernes et wagons citernes inopinés

 La vérification de la bonne qualité et le plombage au niveau des couvercles des
trous d’homme et des bouchons de sortie de la citerne.

La vérification des numéros de plomb apposés aux endroits susvisés de la citerne

et qui sont reportés sur le bordereau de livraison authentique.

La vérification de la couleur et de la densité à 15°C des produits avant le

départage du camion en dépôt ou en station service, comparée aux données
portées sur le bordereau de livraison professionnelle.

Contrôle qualité

Le contrôle se fait en trois étapes :

1. La première étape consiste à relever dans le livre journal du dépôt ou de la

station service les données nécessaires au calcul de la densité à 15°C des produits
pétroliers en place.

Registre de contrôle qualité

Toutes les mesures relevées doivent être inscrites dans le registre de contrôle qualité tenu dans le
point de vente. Ce registre doit être disponible à tout moment, et remis à tout agent contrôleur à la
demande.

Les agents du MINMEE contrôlent généralement ces registres.

La disponibilité du registre et sa bonne tenue, est un début de preuve que les produits réceptionnés
sont contrôlés.

2. La 2ème étape consiste à tester in « situ », la couleur conventionnelle et la densité

à 15°C du produit en stock comparée à la densité ci-dessus calculée.
Couleur conventionnelle des produits
Reconnaître le ou les produits à recevoir par la couleur
Supercarburant : couleur jaune-pâle
Pétrole lampant : couleur verte
Gasoil : couleur marron clair

Lecture des densités-températures et interprétation des données

Un entraînement in -situ est nécessaire, l’objectif étant de comparer la densité du
produit livré par la SCDP et le produit reçu en station, car au cours du transport,
il est admis que des manipulations sont possibles.

a. Lire la temperature

Plonger le thermomètre dans l’éprouvette et lire le niveau de température. Le mercure contenu dans le
thermomètre indique le niveau de température.
b. Choisir le densimètre approprié,

Nous avons un densimètre par produit. Ce densimètre est à choisir en fonction des limites
normalisées.
c. Lecture des densités à l’ambiant,
Relever la densité lue à l’ambiant et la ramener à 15°Celsius en utilisant la table des densités (CF Table
ASTM)
d. Temperature SCDP

Cette température est à l’ambiant, et se trouve sur le bordereau SCDP, et doit être ramenée à 15
°Celsius

e. Comparer les densités à 15°C © et (d) ci-dessus

Il s’agit ici de faire la différence entre la densité du produit à 15°c trouvée en station et celle de SCDP
convertie à 15 °c.
f. Interprétation des écarts

L’écart de densité doit être au plus de 0,004

Si l’écart est inférieur ou égal à 0,005, il faut dépoter le produit.
Analyses échantillons obligatoires

3. A la troisième étape, les prélèvements d’au moins trois échantillons par cuve sont
effectués et des scellés apposés sur les bacs, cuves et où pompes dans les cas
suivants : couleur des produits non-conforme à la couleur conventionnelle ;
densité mesurée in situ et ramenée à 15°C supérieur de 0.5 % à la densité calculée
à l’étape 1.

Responsabilités

Le gérant est responsable de la qualité des produits réceptionnés dans le point de vente, il doit par
conséquent prendre toutes les précautions utiles pour s’assurer que les produits réceptionnés dans le
point de vente sont de qualité irréprochables.

Toutes les personnes chargées de la réception des produits en station doivent avoir reçu une
formation préalable, et il est strictement interdit de recevoir du produit dans la nuit, ou d’affecter à la
réception des produits du personnel sans formation.

Contrôle des quantités

- Exiger que le chauffeur positionne son camion de manière à pouvoir l’évacuer

très rapidement en marche avant en cas d’accident,
- Exiger la présence d’au moins 2 extincteurs, celui du point de vente et
normalement du chauffeur (chaque camion doit être équipé d’un extincteur),
- Exiger la présence du chauffeur pendant toute la durée de déchargement de
produit.

a. Contrôle des creux

Contrôler par jaugeage réel que les produits à recevoir peuvent être livrés dans le ou les
compartiments correspondants.
Le creux est la différence entre la capacité totale du réservoir et la quantité de produit
disponible dans les cuves au moment du jaugeage.
La quantité à recevoir doit être inférieure au creux disponible.
Refermer hermétiquement les bouches de jaugeage(pour des raisons de sécurité évidentes, il
est strictement interdit de maintenir les bouches de jaugeage ouvertes pendant les livraisons
de carburants).
 b. Contrôle par le TE

Vérifier que toutes les vannes du camion livrancier sont correctement plombées.
Vérifier que tous les clapets de chargement sont correctement plombés.
Vérifier que les numéros de plombs correspondent à ceux portés sur les bordereaux
SCDP (procéder compartiment par compartiment en présence du chauffeur livrancier).
Demander au chauffeur livrancier le certificat de jaugeage de son camion.
Vérifier que le certificat de jaugeage qui vous est présenté correspond bien à celui du
camion.
Déplomber et ouvrir le premier compartiment.
Plonger le té dans le liquide de manière que les bras en croix du té reposent sur les bords
du trou d’homme.
Le té doit être descendu et relevé à la verticale.
Relever le té et lire le creux par rapport à la hauteur du liquide(le creux est lu en mm)
Soustraire le creux mesuré du creux nominal (3è colonne du certificat de jaugeage)
creux mesuré (1er compartiment de 5000) : 180
creux nominal (1er compartiment de 5000): 202
Un résultat positif signifie un excédent de chargement et un résultat négatif
correspond à un manquant.
Manquant : 180-202 = -22 mm
La différence ainsi calculée sera convertie en cm(en divisant par 10), et multipliée par
le volume centimétrique moyen (4è colonne du certificat de jaugeage) pour trouver le
volume
excédent ou manquant.
Manquant en volume : -2.2 * 13.5 = -29.7 litres

Procéder ensuite de la même manière pour tous les compartiments.

c. Contrôle par les taquets(en cas d’absence de TE)

Ce contrôle ne sera sûr que si les taquets n’ont pas été déplacés.
Si tel est le cas, vérifié que le produit arrive normalement au niveau du taquet.
Si le produit ne touche pas les taquets, il faut compléter au volucompteur pour déterminer
les manquants.

8. Restitution (PV de contrôle, état d’amende administrative, notification de l’infraction

Etablir un PV de contrôle, qui devra être signé par le propriétaire des installations ou du point
de vente ; en indiquant : l’adresse de l’installation, les parties en présence, la date et l’heur du
contrôle, la nature du contrôle, les produits contrôlés, les observations et les résultats obtenus,
l’amende administrative s’il y a lieu, Une copie devra être laissé au responsable de
l’installation en attendant une notification officielle.

9. Impacts d’un contrôle

Sur les consommateurs : meilleure protection des véhicules, économie car
diminution des fréquentations chez les garagistes,
Sur l’économie nationale :
Amélioration des recettes fiscales,
Assainissement de l’environnement du business
Meilleure protection des frontières
 Sur les fraudeurs : paiement des frais de récupération des produits pollués,
paiement des pénalités prévues par la loi, risques de poursuites judiciaires car
il s’agit d’infractions pénales.
Sur les gérants des stations service : possibilité de rupture de contrat de
gérance par la société de distribution des PP.
Sur les contrôleurs : trop de pression, tentatives diverses des gérants,
menaces….etc.
Sur les sociétés : litiges avec les fraudeurs….etc.

10. Conclusion

Compte tenu des enjeux importants de la distribution et de la mise à la consommation des produits
pétroliers, le rôle joué par les contrôleurs est primordial pour l’économie nationale, et le succès des
contrôles passe par le respect des valeurs morales, notamment l’intégrité, l’honnêteté des parties
impliquées.
A) HARMONISATION DES INTERVENTIONS SUR LE TERRAIN

a. Procédures/Autorisation d’implantation (Composition des dossiers et étapes)

Fondement juridiques :
Arrêté n° 011/79/MINMEEN/DE du 16 Mai 1979 fixant certaines modalités
d’application du décret n° 77/528 du 23 décembre 1977,
Arrêté n° 01/98 MINMZZ du 05 Janvier 1998 fixant les modalités d’implantation
des stations de distribution des produits pétroliers,
Décret n° 77/528 du 23 décembre 1977 portant réglementation du stockage et de
la distribution des produits pétroliers.

Composition des dossiers :

Le dossier aux fins d’obtention de l’autorisation d’ouverture d’un dépôt pétrolier

comprend :

Une demande timbrée au tarif en vigueur adressée au Ministre chargé de

l’Energie, comportant les renseignements prévus à l’article 1er de l’arrêté n°
17/MINMEN/DMG du 21 octobre 1976 :
Une copie du rapport de l’enquête de commodo et incommodo
Une étude technique et économique détaillée du projet ;
Un planning d’exécution du projet ;
Une demande d’autorisation d’implantation conforme au formulaire en vigueur,
Une copie du permis de bâtir délivré par les autorités compétentes,
Un certificat délivré par les services d’urbanisme pour les stations situées en zone
urbaine ou par les services de travaux publics pour celles situées en zone rurale,
spécifiant que l’implantation de la station service respecte les conditions
d’occupation du domaine public,
Un plan d’ensemble au 1/1000ème ou au 1/2000ème montrant la position Nord,
Sud, Est et Ouest : des stations service existantes, des établissements, lieux
publics, bâtiments et édifices cités à l’article 4 ci-dessus des habitations, des axes
routiers, rues et boulevards, un plan de masse au 1/200ème précisant la disposition
et la destination des installations de la station service (notamment les cuves, les
pompes, les kiosques, les espaces verts).

b. Etapes :

2 exemplaires du dosser doivent été déposé auprès de la Délégation Provinciale

du Ministère chargé de l’énergie territorialement compétente, contre récépissé.
Le Délégué Provincial dispose d’un délai de trente (30) jours à compter de la date
de réception du dossier pour :

Désigner une commission technique de contrôle constituée de 03 cadres dont :

un représentant des services provinciaux chargés des produits pétroliers, un
représentant des services provinciaux chargés des établissements classés et un
représentant des services départementaux territorialement compétents.
 c. Visites de sites

Cette 1ère visite de site a pour objectif d’établir un rapport d’enquête conformément au
formulaire joint en annexe2 et émettre un avis.

1. Cas d’avis favorable : le dossier complet accompagné du rapport de la

commission technique sera envoyé aux services centraux du Ministère chargé
de l’énergie pour suite de la procédure.
2. Cas d’avis défavorable : informer le requérant de la décision motivée de rejet
du dossier.
3. Cas de dossier complet transmis aux Services centraux : les services centraux
du Ministère chargé de l’énergie disposent d’un délai de trente (30) jours à
compter de la date de réception du dossier complet pour :
- Vérifier, s’ils le jugent nécessaire certains éléments du dossier,
- Délivrer l’autorisation d’implantation de la station service ou notifier au
requérant les raisons de refus.
Cas de silence gardé après le délai de 30 jours : le requérant peut démarrer les
travaux de construction.

d. Projet de décision

Le projet de décision doit être motivée par rapport à l’environnement du site et conformément à la
l’arrêté n° 01/98 MINMEE du 05 janvier suscité ; la commission doit regarder les éléments suivants :

Respect des textes régissant le domaine public et l’environnement : une EIE

est devenu obligatoire pour toute nouvelle station service avant le début des
travaux (Cf. Loi n° 96/12 du 5 Août 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de
l’environnement).
Respect de la distance minimale de 500 m, mesurable à partir des extrémités
adjacentes entre 2 stations service.
Respect d’une distance de 500 m entre les stations service et les
établissements, lieux publics, bâtiments administratifs et endroits
stratégiques :

- 1000 m au moins pour la Présidence de la République, les Services du

PM, l’Assemblée Nationale, le Sénat, les services du Gouverneur, les
Préfectures et les sous-préfectures ;
- 100 m au minimum pour les établissements d’enseignement, les
centres hospitaliers, les lieux de culte, les terrains de sport, les places
de marché et les bâtiments administratifs.
Prévoir une servitude e 5 m à l’intérieur de la station service pour permettre
une intervention des services de lutte contre l’incendie, une bouche
d’incendie en cas d’existence d’un réseau public de distribution d’eau
potable, des moyens de lutte appropriés contre les feux des hydrocarbures ;
un mur pare-feu construit conformément à la réglementation en vigueur, un
espace vert planté et entretenu sur le terrain non occupé par les installations
pétrolières.
 e. Suivi des travaux de construction

Les travaux de construction des stations service font l’objet de deux (2) contrôles en moyenne par la
commission suscitée, et une copie du PV du contrôle signée des trois(3) membres de la commission est
communiquée à la société requérante.

Procès-verbal de fin de chantier : un PV est établi à la fin des travaux précisant que les réserves
éventuelles émises lors de la construction sont levées est dressé et signé par les trois (3) membres de la
commission technique de contrôle.

f. Conclusions
- Transformation de l’état des lieux : toute transformation de l’état des lieux
entraînant une modification des conditions imposées par l’arrêté d’autorisation ne
peut être entreprise qu’après accord du Ministre chargé de l’énergie.
- Validité de l’autorisation d’implantation : L’autorisation devient caduque quand
le dépôt n’a pas été installé ou l’agrandissement réalisé dans un délai d’un an. Il
en va de même lorsque l’exploitation d’un dépôt a été interrompue pendant six
mois consécutifs.
- Autorisation de mise en exploitation : un dossier de demande d’une autorisation
de mise en exploitation constitué conformément aux textes régissant les
établissements classés et comportant entre autres :
L’autorisation d’implantation, les différents procès-verbaux de contrôle des travaux de construction.
Ce dossier est déposé à la Délégation Provinciale du Ministère chargé de l’énergie.

Le récépissé de dépôt de ce dossier vaut autorisation provisoire de mise en exploitation de la station

service si toutes les réserves sont levées.

Sanctions : des sanctions sont prévues en cas de non respect et conformément à la réglementation sur
les établissements classés.

NB : Quelques définitions :

i. Etablissement classés : les établissements qui présentent des causes de danger ou

des inconvénients, soit pour la sécurité, la salubrité ou la commodité du
voisinage, soit pour la santé publique, ou pour l’agriculture, ainsi que pour la
pêche.

ii. EIE : « étude d’impact environnemental » : l’examen systématique en vue de

déterminer si un projet a ou n’a pas un effet défavorable sur l’environnement.