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Loi n° 18/93 du 13 septembre 1993

Portant statut général de la fonction publique.

TITRE 1 - DES DISPOSITIONS GÉNÉRALES

Chapitre premier - Dispositions statutaires

Article 1.- La présente loi, prise en application de l'article 47 de la Constitution, fixe le statut général de la
fonction publique.

Article 2.- La fonction publique est constituée par l'ensemble des charges assurées par les agents des corps
administratifs, militaires et judiciaires de l'État, des collectivités locales et des établissements publics qui,
soumis à un régime de droit public, concourent au fonctionnement des services publics.

Article 3.- Les personnes visées à l'article 2 ci-dessus ont la qualité d'agents publics.

Article 4 .- Par agent public, il faut entendre, à l'exception des personnes composant la main-d'oeuvre non
permanente, toutes les personnes visées à l'article 2 ci-dessus, notamment :
- les fonctionnaires, ;
- les magistrats,
- les personnels des greffes et parquets,
- les agents contractuels de l'État,
- les militaires,
- les personnels de la sécurité pénitentiaire,
- les agents des collectivités locales,
- les personnels des établissements publics.

Article 5.- Des lois fixent les statuts particuliers des différents corps de l'État, le statut général des fonctionnaires
et le statut de la magistrature.

Article 6.- Le dossier individuel de l'agent doit contenir toutes pièces intéressant sa situation administrative.
Celles-ci doivent être enregistrées, numérotées et classées sans discontinuité.
Aucune mention faisant état des options ou opinions politiques, syndicales, philosophiques ou religieuses de
l'agent ne doit figurer au dossier.

Chapitre deuxième Des dispositions communes

Section 1 - Des obligations de l'agent public dans l'exercice de ses fonctions

Article 7.- L'agent public est tenu d'occuper l'emploi auquel il est nommé et affecté.
Le refus de rejoindre le poste constitue une faute disciplinaire qui peut être assimilée à un abandon de poste.

Article 8.- L'agent public est tenu d'assurer sa charge de manière continue et permanente en respectant les
horaires réglementaires de travail.
L'absence injustifiée constitue pour l'agent public une faute disciplinaire.

Article 9.- L'agent public est tenu de remplir ses fonctions personnellement. Il ne peut déléguer ses attributions
que dans la mesure où un texte l'y autorise.
Toutefois, l'autorité supérieure peut désigner un intérimaire en cas d'empêchement du titulaire du poste.
L'agent public est responsable de l'exécution des tâches qui lui incombent ainsi que de celles qu'il est appelé à
confier à ses subordonnés.

Article 10.- L'agent public, est astreint à l'obligation de l'exercice exclusif de sa fonction; il lui est interdit de
cumuler plusieurs emplois publics rémunérés.
Toutefois l'agent public peut donner des consultations ou des expertises à l'administration ou enseigner des
matières ressortissant de sa compétence, sous réserve de l'autorisation de l'administration dont il relève.
Des textes réglementaires organisent cette dérogation pour chaque administration.
Lorsque le cumul est réglementaire, la rémunération liée à l'activité accessoire ne doit pas dépasser cinquante
pour cent du traitement principal.

Article 11.- Il est interdit à tout agent public d'avoir des activités de nature à compromettre son indépendance ou
à réduire son rendement professionnel.
Sans préjudice des sanctions disciplinaires
éventuelles, l'agent public contre lequel il aura été
établi qu'il se livre à de telles activités sera mis en demeure de les cesser dans un délai d'un mois à l'expiration
duquel il sera mis en disponibilité d'office, s'il continue à les exercer.
L'agent public peut être autorisé, en plus des dérogations prévues à l'article 10 ci-dessus, à se livrer à la
production d'oeuvres littéraires, artistiques ou scientifiques.

Article 12.- L'agent public à l'obligation de se soumettre aux instructions et aux ordres des supérieurs
hiérarchiques, qu'il s'agisse des prescriptions générales ou des ordres individuels écrits ou verbaux.
Sous réserve des dispositions des statuts particuliers de chaque corps, l'agent public est soumis à l'obligation
hiérarchique. L'insubordination constitue une faute disciplinaire.
Les instructions ou les ordres doivent être conformes à la légalité.

Article 13.- L'agent public est tenu à l'impartialité absolue dans l'exercice de ses fonctions. Il doit traiter de
manière égale les usagers du service.

Article 14.- L'agent public doit observer, dans l'exercice de ses fonctions et particulièrement sur le lieu de travail,
une stricte neutralité.
Toute propagande politique, religieuse ou philosophique en ces lieux lui est interdite.

Article 15.- L'agent public est tenu à l'obligation de probité et de désintéressement sous la double sanction
pénale et disciplinaire. Il lui est interdit de solliciter ou d'agréer des offres ou promesses, des dons ou présents,
soit directement, soit par personne interposée, afin d'accomplir ou de s'abstenir d'accomplir un acte de sa
fonction.
Sont notamment prohibés :
- le trafic d'influence,
- la corruption,
- la concussion,
- le détournement ou la soustraction de deniers ou valeurs dont l'agent est dépositaire, dans l'exercice ou à
l'occasion de l'exercice de sa fonction,
- la destruction, la soustraction ou le détournement d'écrits dans les dépôts publics.

Article 16.- L'agent public est tenu à l'obligation de loyauté et de loyalisme envers les institutions de l'État.
Le loyalisme est absolu pour les titulaires des emplois à la discrétion du gouvernement.

Article 17.- L'agent public est astreint à l'obligation de réserve.


L'obligation de réserve se définit comme le devoir pour l'agent public, lorsqu'il est amené à se manifester
publiquement ses opinions, de mesurer les mots et la forme dans laquelle il les exprime.
L'obligation de réserve est fondée, d'une part, sur le principe de hiérarchie qui caractérise la fonction publique
et, d'autre part, sur le principe de neutralité, l'intérêt du service public et la considération qui lui est due.
L'obligation de réserve vaut pour tous les agents i publics, civils ou militaires, quelle que soit leur position.
L'agent public ne doit pas donner à l'expression de ses opinions une forme ni excessive, ni insultante à l'égard
des pouvoirs publics ou de ses chefs hiérarchiques. Il ne peut se livrer à des attaques contre ses collègues ou
ses supérieurs, te service ou le gouvernement, que ce soit en public ou dans les médias.
L'agent public est passible de sanctions s'il refuse de désavouer une attaque dont il aurait été l'auteur contre le
gouvernement.

Article 18.- Sans préjudice des sanctions disciplinaires et pénales susceptibles d'être prononcées
par les juridictions compétentes et sous réserve des dispositions contenues dans les statuts particuliers,
l'autorité hiérarchique peut prendre des mesures conservatoires à rencontre de tout agent public auteur de l'une
des fautes disciplinaires ci- dessus définies.

Article 19.- Les agents publics sont soumis aux règles de déontologie de leur profession.

Article 20.- Indépendamment des règles de droit commun édictées en la matière, tout agent public est lié par
l'obligation de secret professionnel pour tout ce qui concerne les faits et informations dont il a connaissance
dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions. Tout détournement ou toute communication de
pièces ou documents de service contraire aux règlements en vigueur sont formellement interdits.
En dehors des cas expressément prévus par les textes en vigueur, l'agent public ne peut être délié
de cette obligation de secret que par une décision du ministre dont il relève.

Article 21.- Toute dissimulation, soustraction de documents ou toute obstruction à la procédure administrative
dans l'exécution d'un service public sont interdites et constituent des fautes disciplinaires.

Article 22.- Certains agents publics sont tenus de résider au lieu d'exercice de leurs fonctions. Des textes
réglementaires déterminent en tant que de besoin la liste des agents publics astreints à cette obligation de
résidence.

Article 23.- Il est fait obligation à tout agent public de déclarer à l'administration la situation de son conjoint
lorsque celui-ci exerce, à titre professionnel, une activité privée lucrative.
Article 24.- L'agent public est astreint à l'obligation de dignité dans sa vie publique et privée qui ne doit donner
lieu ni à scandale, ni à inconduite notoire.
Cette obligation de dignité demeure même après sa mise à la retraite lorsque l'agent a acquis l'honorariat. Il
peut se voir retirer cet honorariat s'il exerce des activités incompatibles avec celui-ci ou s'il enfreint la réserve
que ce titre lui impose.

Article 25.- L'agent public qui a eu le contrôle ou la surveillance des opérations ou entreprises ne peut prendre
des intérêts dans ces affaires pendant une période de cinq ans à compter de sa mise à la retraite.
Le manquement à cette obligation peut donner lieu au retrait de ces intérêts par voie judiciaire à la requête de
l'administration.

Section 2
Des droits et garanties de l'agent public

Article 26.- Les actions en responsabilité civile intentées par des particuliers contre des agents publics, pour des
faits commis dans l'exercice de leurs fonctions ou à l'occasion de celles-ci, ne sont recevables devant les
juridictions que si l'agent public a commis une faute détachable de ses fonctions.

Article 27.- En matière de contentieux de la fonction publique, l'agent public dispose des recours prévus par les
différents statuts des agents publics.

Article 28.- L'exercice des droits syndicaux y compris celui du droit de grève est reconnu aux agents publics, à
l'exclusion des forces de sécurité et de défense.
Le droit de grève s'exerce dans le cadre des lois et règlements qui s'y rapportent.
Dans tous les cas, l'exercice du droit de grève s'accompagne d'un préavis et de la mise en place par le ou les
organismes grévistes d'un service minimum.
La liberté de travail des agents astreints au service minimum et celle des autres agents non grévistes est
garantie.
Toute entrave à cette liberté et le non-respect des procédures légales en matière d'exercice du droit de grève
expose le ou les auteurs à des sanctions disciplinaires, notamment l'exclusion temporaire de fonction, la
suspension de fonction, le licenciement ou la révocation.
Les journées de grève ne sont pas rémunérées.
Seuls sont versés aux agents en grève, les prestations familiales et les suppléments pour charges de famille.

Chapitre troisième
Des dispositions organiques

Article 29.- Sous réserve des dispositions contenues dans les différents statuts des agents publics, le président
de la République, chef de l'État, le premier ministre, chef du gouvernement, ou toute autre autorité délégataire
signent, en application des articles 20, 29 et 70 de la Constitution, les textes réglementaires relatifs à la gestion
des agents publics.
Il s'agit notamment des textes :
- d'intégration et d’engagement,
- de titularisation ou de confirmation,
- de nomination,
- de changement de corps ou de spécialité,
- de promotion,
- de sanctions majeures,
- de récompenses ou de décorations.

Article 30.- Il est institué au sein de la fonction publique :


- un conseil supérieur de la fonction publique,
- un conseil supérieur de la magistrature,
- un conseil supérieur de la défense nationale.
L'organisation, les attributions et le fonctionnement de ces conseils sont fixés par des textes particuliers.

Article 31.- Il est institué, au sein de chaque administration, une commission consultative.
L'organisation, les attributions et le fonctionnement de ces commissions sont fixés par voie réglementaire.

Article 32.- Le ministre chargé de la défense nationale, le ministre chargé de la justice, le conseil supérieur de la
magistrature et le ministre chargé de l'administration du territoire assurent, chacun en ce qui le concerne,
conformément aux statuts particuliers des corps dont ils ont la charge, la gestion de leurs personnels,
conformément aux statuts particuliers de ces agents publics.

Article 33.- Le ministre chargé de la fonction publique, en sa qualité de gestionnaire principal des agents de
l'État, est chargé notamment :
- de procéder, sur proposition des ministres intéressés, et de concert avec eux, à l'élaboration de projets de
réglementation concernant toute question relative aux agents publics;
- de promouvoir, de sa propre initiative ou à la demande des départements ministériels, tout projet de réforme
tendant à l'amélioration du fonctionnement des structures administratives;
- de constituer une documentation et des statistiques d'ensemble concernant la fonction publique.

Article 34 .- Les projets de textes législatifs et réglementaires concernant chaque administration sont soumis
pour avis à la Chambre administrative de la Cour suprême, après examen par la commission consultative
compétente et par le conseil interministériel.
La Chambre administrative peut être consultée par le gouvernement sur toute question statutaire.

TITRE II - DU RECRUTEMENT
Chapitre premier - Des conditions générales

Article 35.- Le recrutement des agents publics se fait sur concours, sur titres, ou sur tout autre mode
d'admission prévu par le statut particulier et compatible avec le principe de l'égal accès de tous aux emplois
publics.

Article 36.- Nul ne peut être recruté à un emploi public :


- s'il ne possède la nationalité gabonaise;
- s'il ne jouit de ses droits civiques et si les mentions portées au bulletin numéro deux de son casier judiciaire
sont incompatibles avec l'exercice d'une fonction publique.
Toutefois, la condition de nationalité ne s'applique pas aux agents contractuels.

Article 37.- Les différents statuts des agents publics déterminent l'es conditions de recrutement et le niveau de
qualification exigés pour l'accès aux différents corps.

Article 38.- Le recrutement s'effectue en fonction des emplois vacants parmi ceux inscrits aux budgets de l'État,
des collectivités locales ou des établissements publics.

Chapitre deuxième
De la prise de service

Article 39.- La prise de service est l'acte par lequel l'agent public prend son service.
Elle confère notamment :
- le droit au traitement,
- le droit aux avantages attachés à l'emploi,
- le droit à l'avancement.
Pour certaines fonctions, la prise de service est précédée d'une prestation de serment.

Chapitre troisième
Des stages probatoires

Article 40.- Tout agent public est soumis à une période d'initiation pendant laquelle il doit faire la preuve de son
aptitude à servir dans la fonction publique.
Le stage probatoire est réglementé par les différentiels statuts des agents publics.

TITRE III
DU DÉROULEMENT DE LA CARRIÈRE

Chapitre premier
De la titularisation, de la confirmation

Article 41.- À l'issue de la période probatoire, l'agent public est soit licencié, soit astreint à une nouvelle période
de stage, sort confirmé, soit titularisé.
La titularisation ou la confirmation est l'acte par lequel le stagiaire est confirmé dans un corps de la hiérarchie
administrative. Elles interviennent dans tes conditions prévues par les statuts des agents publics.
L'agent public titularisé ou confirmé qui a pris son service est nommé à un emploi qui marque le début de sa
carrière.
La carrière de l'agent public comprend toutes les étapes professionnelles depuis le recrutement jusqu'à la
cessation définitive des fonctions.

Article 42.- Les différents corps des agents publics sont classés par catégorie et par hiérarchie.
La catégorie et la hiérarchie confèrent à l'agent public vocation à occuper un emploi.
L'État ne peut pas priver l'agent public des avantages attachés à la catégorie, à la hiérarchie et au grade.

Chapitre deuxième
De la notation, de l'avancement

Section 1 - De la notation
Article 43.- La notation consiste en l'attribution à l'agent par les supérieurs hiérarchiques d'une note chiffrée
assortie d'une appréciation générale motivée.
Les notes et les appréciations générales attribuées aux agents et exprimant leur valeur professionnelle peuvent
leur être communiquées selon les dispositions particulières propres à chaque corps.
Des décrets pris en conseil des ministres, après avis des organes consultatifs compétents, réglementent la
notation des agents publics.

Article 44.- La notation est établie chaque année sur des fiches individuelles d'un modèle spécifique à chaque
corps.

Article 45.- L'agent détaché est noté par le chef du service qui l'emploie.
Section 2- De l'avancement

Article 46.- Il existe plusieurs modes d'avancement. Notamment :


- l'avancement au mérite après avis des organes consultatifs compétents,
- l'avancement automatique ou à l'ancienneté,
- l'avancement sur concours professionnel,
- l'avancement par voie de stage professionnel.
Les critères d'avancement d'échelon, de classe et de grade sont définis par les différents statuts des agents
publics.
L'avancement au mérite est subordonné à l'inscription préalable de l'agent au tableau d'avancement.
Les promotions ont lieu dans l'ordre du tableau.

Article 47.- L'agent public dont la carrière n'a pas fait l'objet d'une gestion régulière a droit à une régularisation
de situation.

Chapitre troisième
De la nomination aux fonctions

Article 48.- Sans préjudice du pouvoir discrétionnaire de l'autorité ayant pouvoir de nomination, l'agent public
dont le mérite aura été constaté par la notation des trois dernières années, peut être nommé à des fonctions de
responsabilité dans la limite des besoins et des postes disponibles, sous réserve de concordance entre la
fonction et la hiérarchie administrative à laquelle appartient l'intéressé telle que définie dans les statuts et les
textes organiques de chaque administration.

Article 49.- La validité de tout acte de nomination est subordonnée au respect de la procédure des visas et des
contreseings réglementaires.
Les nominations aux emplois et aux fonctions, les avancements d'échelon, de classe et de grade des agents
publics sont publiés au Journal officiel de la République.
Ils prennent effet, tant du point de vue de l'ancienneté que de la solde, aux dates fixées par les textes y relatifs.

Chapitre quatrième
Des concours et stages professionnels

Article 50.- Lorsque les nécessités de service l'exigent, et sous réserve des dispositions consacrées en la
matière par les statuts des différents corps, il est ouvert des concours professionnels tous les ans.

Article 51.- Selon les nécessités de service, l'État procède à l'envoi en stage des agents titulaires ou confirmés
répondant aux conditions prévues par les textes en vigueur.

Chapitre cinquième
Des affectations et des mutations

Article 52.- Tout agent public a droit à une affectation.


L'affectation est une décision par laquelle l'État place l'agent public à un poste de travail.

Article 53.- Les affectations sont prononcées sur la base des nécessités de service.
Sous réserve de ces nécessités, l'État peut prendre en considération les voeux exprimés par l'agent public.

Article 54.- Les mutations sont des changements d'affectation prononcés dans l'intérêt du service.

Chapitre sixième
Des positions

Article 55.- Tout agent public est placé dans l'une des positions prévues par le statut de son corps.
Article 56.- Tout agent public candidat à une élection politique est, sur sa demande, mis soit en congé spécial
soit en disponibilité.
La demande de congé spécial ou mise en disponibilité prévue à l'alinéa ci-dessus doit être présentée à l'autorité
administrative compétente huit jours francs après la déclaration de candidature.

Article 57.- L'agent public candidat à une élection politique qui n'a pas souscrit aux conditions fixées à l'article
56 ci-dessus est mis en disponibilité d'office.

Article 58.- Le congé spécial et la mise en disponibilité prévus à l'article 56 prennent fin à la proclamation des
résultats définitifs de l'élection.
En cas d'élection de l'agent public, celui-ci est mis d'office en position de détachement.
L'agent public non élu réintègre d'office son administration d'origine qui est tenue de le recevoir.

TITRE IV - DES RÉMUNÉRATIONS,


AVANTAGES PROFESSIONNELS
ET MATÉRIELS ATTACHÉS
À LA FONCTION PUBLIQUE

Article 58. a.- Un décret pris en conseil des ministres, après avis du comité national des rémunérations,
détermine le régime de rémunération des agents publics.

Article 58 b.- Des facilités et des prérogatives particulières sont accordées aux agents publics en raison de la
nature de leurs fonctions ou du rang qu'ils occupent dans la hiérarchie administrative.

Article 59.- L'agent public a droit aux congés payés dans les conditions fixées par la loi.
L'organisation des congés des agents publics relève de chaque administration.

Article 60.- La rémunération est la contrepartie du service fait. Le service fait est préalable au versement de la
rémunération.

Article 61.- L'attribution du traitement prend fin avec la cessation définitive des fonctions.

Article 62.- L'agent public bénéficie au même titre que les autres travailleurs du secteur privé des prestations
familiales et sociales.
Le régime de ces prestations est déterminé par la loi.

Article 63.- Une pension de retraite est versée à chaque agent public après la cessation normale et définitive
d'activité.
Le régime des pensions des différentes catégories des agents publics est fixé par la loi.

TITRE V - DE LA DISCIPLINE

Article 64.- Le pouvoir disciplinaire est exercé par l'autorité de nomination. Les différents statuts des agents
publics réglementent les conseils de discipline.

Article 65.- Sans préjudice des dispositions prévues par des textes particuliers, la perte de la nationalité
gabonaise ou des droits civiques pour les Gabonais entraîne la révocation immédiate de l'agent public sans
formalité, ni consultation des organes disciplinaires.
Il en est de même pour toute condamnation ferme égale ou supérieure à six mois ou à une peine afflictive et
infamante, pour tout agent public.
Ces dispositions ne concernent pas les condamnations prononcées en matière de délit d'imprudence.

Article 66.- Sans préjudice des dispositions prévues par des textes particuliers, les sanctions disciplinaires sont
- l'avertissement,
- le blâme,
- la radiation du tableau d'avancement,
- la réduction de l'ancienneté de classe,
- l'abaissement de classe,
- l'abaissement d’échelon,
- la rétrogradation,
- l'exclusion temporaire de fonctions,
- la suspension de fonctions,
- la mise à la retraite d'office,
- le licenciement,
- la révocation sans suspension des droits à pension,
- la révocation avec suspension des droits à pension.
Les différents statuts des agents publics réglementent l'application des sanctions ci-dessus énoncées.
TITRE VI - DE LA CESSATION
DÉFINITIVE DES FONCTIONS

Article 67.- La cessation définitive des fonctions intervient dans les cas suivants :
1) la démission régulièrement acceptée,
2) le licenciement,
3) la révocation,
4) l'admission à la retraite.
Elle entraîne la radiation et la perte de la qualité d'agent public.

Article 68.- Les différents statuts des agents publics réglementent la cessation définitive des fonctions.

TITRE VII - DES RÉCOMPENSES

Article 69.- En application des articles 15, 16 et17 ci-dessus, le zèle, la probité, le dévouement à la chose
publique et les résultats professionnels obtenus dans des circonstances normales ou exceptionnelles par un
agent public peuvent faire l'objet de récompenses ou de décorations sur proposition du ministre de tutelle.

Article 70.- L'agent public admis à la retraite peut recevoir de l'autorité investie du pouvoir de nomination le titre
d'honoraire dans l'emploi ou le grade qu'il occupait dans l'administration.
Les conditions d'octroi de l'honorariat sont fixées par voie réglementaire.

Article 71 .- L'honorariat peut être retiré lorsque son bénéficiaire exerce des activités incompatibles avec le titre
d'agent public honoraire ou enfreint la réserve que ce titre lui impose.
Dans ce cas, le retrait exige une procédure contradictoire devant l'organe consultatif dont relève l'agent public
honoraire concerné.

Article 72.- La présente loi qui abroge toutes dispositions antérieures contraires sera enregistrée, publiée au
Journal officiel et exécutée comme loi de l'État.

Fait à Libreville, le 13 septembre 1993

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