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FORMULATION DES BETONS : METHODE

DE DREUX-GORISSE
Pour les étudiants :
1-essais de résistance du béton
2-parametres influant la valeur de la résistance
3-l’essai du cône d’Abrahms
4-parametres influant la valeur de la consistance
5-choix du type et classe du ciment
6-choix de la consistance

Ce résumé s’appuie essentiellement des extraits du livre « Nouveau Guide


du béton et de ses constituants » écrit par Georges DREUX et mis à jour par
Jean FESTA

I Objectif

Cette méthode a pour objectif :


1. la détermination d’une façon simple et rapide d’une formule de composition à peu près conforme
au béton souhaité.
2. L’adaptation si c’est nécessaire après des essais d’étude en laboratoire et de convenance en
chantier.

II DONNEES SE BASE

1 Nature de l’ouvrage

- Le plan de ferraillage des éléments les plus ferraillés.


- L’environnement.

2 Résistance moyenne visée

Compte tenu des dispersions des résultats dans le chantier, il faudra viser une résistance en
compression moyenne à 28 jours :

fc = fck +15 % [1]

fck : résistance en compression caractéristique à 28 jours en MPa, elle est utilisée dans le
dimensionnement d’une structure en béton (voir note de calcul).
La norme EN 206 définit 16 classes de résistance normalisées pour les bétons normaux.

C20/25 C25/30 C30/37 C35/40 C40/50


Tableau 1 : Les classes de résistance à la compression les plus utilisées.

Béton de classe C20/25, est un béton de résistance caractéristique à 28jours de :

- 20 MPa sur éprouvette Cylindrique (Ø =150 mm, h = 300 mm)


- 25 MPa sur éprouvette Cubique (arête de 150 mm)

3 Consistance désirée

Elle est fonction de :

-la nature de l’ouvrage : + ou – massif, densité de ferraillage


-la difficulté de bétonnage.
-des moyens de serrage etc…

La méthode de ‘’DREUX-GORISSE’’ utilise le ’’Cône d’ABRAMS’’ pour estimer la consistance du béton


frais.

Plasticité Serrage Affaissement [cm] Dénomination NF-EN 206/CN


Béton très ferme Vibration puissante 0à2 S1
Béton ferme Bonne vibration 3à5 S1 / S2
Béton plastique Vibration courante 6à9 S2
Béton mou Piquage 10 à 13 S3
Béton liquide Léger piquage ≥ 14 S3 / S4 / S5
Tableau 2 : Évaluation de l’ouvrabilité par référence à l’affaissement au cône

S1 S2 S3 S4 S5
De 10 à 40 De 50 à 90 De 100 à 150 De 160 à 210 ≥ 220
Tableau 3 : Dénomination des affaissements selon la norme EN 206-1 en mm

Le tableau 4 peut être utilisé dans le cas où le client n’a pas d’exigences.
Affaissem Plastic Vibrati Usages fréquents
ent en ité on
mm conseil
lée
10 à40 Ferme Puissa Bétons extrudés pour les séparateurs de voies,
nte Bétons des chaussées.

Ouvrages en pente
50 à 90 Plastiq Couran
ue te
100 à 150 Très Piquag Dalle, Fondation, voiles, poteaux etc.
pastiq e
ue
160 à 210 Fluide Léger Structures verticales et horizontales (pentes
piquag ≤2%)
e Structures très ferraillées, formes complexes,
améliore la qualité
des parements et obtenu avec un adjuvant
fluidifiant.

≥220 Très Absenc


Fluide e de
Pour les BAP
vibratio
n
Tableau 4 : Affaissement au cône conseillé en fonction du type d’ouvrage à réaliser.

III DIMENSION MAXIMALE DES GRANULATS ’’Dmax’’

Pour déterminer le Dmax à utiliser dans les différentes étapes de calcul de la composition du
béton, on est devant deux situations:

1- Soit le client exige des granulats et donc une simple lecture sur la courbe
granulométrique du gros granulat nous donne la valeur de Dmax.
2- Soit le client nous demande de lui proposer des granulats.

Dans ce cas, il faut :

-déterminer le Dmax limite à partir des conditions du tableau 5

-choisir le gros granulat, de préférence dans le marché local, qui a la valeur de Dmax la plus
grande possible tout en prenant en considération la valeur Dmax limite et les conditions de
mise en œuvre du béton.

-lire sur la courbe granulométrique du gros granulat la valeur de Dmax


-choisir au moins un autre granulat (plus fin) afin d’obtenir un squelette granulaire à minimum
de vide. (Exemple : 8/15,3/8 et 0/3)

On appelle effet de paroi la plus ou moins grande difficulté qu’il y a à bien remplir un moule
dans lequel les surfaces en contact avec le béton (coffrages, armatures, gaines, etc.) sont plus
importante par rapport au volume de l’élément.

Alors pour un bétonnage correct, Dmax des granulats doit respecter les conditions suivantes :
(tirées des règles de calcul du Béton Armé BAEL 91)

Caractéristiques de la pièce à bétonner Dmax


Tableau 5 : Détermination
≤ eh / 1,5 de Dmax en fonction du
eh Espacement horizontal entre armatures horizontales ferraillage et de l’enrobage.

Espacement vertical entre lits d’armatures ≤ ev


ev
horizontales

c Enrobages des armatures : <c Les règles du


BAEL 91 exigent
Rayon moyen du ferraillage
pour l’enrobage
des armatures c
r ≤ 1,4 r (granulats roulés) les valeurs limites
≤ 1,2 r (granulats concassés)
suivantes :
- Ambiance
très agressive 
≥ 5 cm
hm Hauteur ou épaisseur minimale ≤ hm / 5
- Ambiance
moyennement
agressive, condensations ≥ 3 cm
- Ambiance moyennement agressive avec fck28 supérieure à 40 N/mm2 ≥ 2cm
- Ambiance non agressive  ≥ 1 cm

IV DOSAGE EN CIMENT ET EN EAU


1 Recherche du rapport pondéral C/E

Il faut en premier lieu évaluer le rapport C/E (dosage en ciment/dosage en eau totale sur
matériaux secs) en fonction de la résistance moyenne visée :

fc = G.FCE .(C/E -0.5) [2]

d’où C/E =( fc / G.FCE ) +0.5 [3]


Avec :

fc : la résistance moyenne en compression visée à 28 jours [MPa],


FCE : la classe vraie du ciment à 28 jours [MPa],
C : le dosage en ciment [kg.m-3],
E : le dosage en eau totale sur matériaux secs [kg.m-3] et
G : le coefficient granulaire (voir Tableau 6).

NOTA :

La classe vraie FCE d’un ciment correspond à la moyenne des résistances obtenues sur un
mortier de référence composé à partir du ciment à caractériser -Norme NF-EN-197-1-
A ne pas confondre avec les trois classes commerciales qui sont définies dans la --Norme
NF-EN-197-1- :
 classe commerciale 32,5
 classe commerciale 42,5
 classe commerciale 52,5

Le choix de la classe du ciment se fait essentiellement selon la classe du béton.

Les valeurs du coefficient granulaire données G dans le Tableau 6 supposent que le serrage
du béton est effectué dans de bonnes conditions (par vibration en principe). Dmax est le
diamètre du plus gros granulat réellement utilisé pour formuler notre béton.

Qualité des Granulats fins Granulats moyens Gros granulats


Tableau 6 : granulats (Dmax ≤16mm) (20 < Dmax < 40mm) (Dmax ≥50mm) Coefficient
granulaire G Excellente 0,55 0,60 0,65
Bonne, courante 0,45 0.50 0,55
Passable 0,35 0,40 0,45
2
Évaluation de la quantité de ciment C

L’abaque Figure 1 permet d’estimer la quantité de ciment C nécessaire en fonction du rapport


C/E estimé par la formule (1) et de la consistance désirée, qui peut être identifiée par la valeur
de l’affaissement A au cône à l’aide du Tableau 4.
Figure 1 et 2 : Abaque pour l’évaluation de la quantité de ciment C
Le dosage effectif de ciment C à retenir doit être supérieur ou égal à C et aux valeurs minimales
Cmin données par les formules 1 à 3 pour les bétons non normalisés en fonction de l’agressivité
du milieu de l’élément à bétonner.

(4) : Milieu non exposé Avec : σ’28 en MPa et Dmax en mm

(5) : Milieu exposé sans agressivité particulière

(6) : Milieu agressif

Remarque :

Une attention particulière doit être donnée au choix du type de ciment pour son rôle très
important dans la mise en place du béton, son durcissement, sa durabilité etc…

3 Évaluation de la quantité d’eau E

Une première estimation de la quantité d’eau E est ensuite déduite du rapport C/E et de la
quantité de ciment effectif Ceff identifiée ci-dessus.

4 CORRECTION DE LA PATE DE CIMENT

La quantité de la pâte du ciment est ensuite corrigée en fonction de la taille des plus gros
granulats Dmax à l’aide du tableau 7 afin de prendre en compte l’influence de la surface
spécifique des granulats.
(Le rapport C/E reste inchangé)
Dimension maximale
effective des granulats 5 8 à 10 12.5 à 16 20 à 25 30 à 40 50 à 63 80 à 100
Dmax [mm]
Correction de la pâte de +15 +9 +4 0 -4 -8 -12
ciment [%]
Tableau 7 : Correction en pourcentage de la pâte de ciment en fonction de Dmax eff des granulats.

Remarque :

La quantité d’eau est calculée pour des granulats supposés secs. On obtiendra la quantité à
ajouter (Eau de gâchage) sur les granulats humides en déduisant l’eau d’apport.

V DOSAGE DES GRANULATS

1 Introduction

La quantité de ciment nécessaire pour lier les grains des granulats doit être suffisante
pour couvrir l’ensemble des grains et remplir le vide intergranulaire.
Ces deux objectifs sont en étroite relation avec la surface des grains (Figure 3) et le
deuxième avec l’étendu granulaire (Figure 4).

Figure 3 : Effet des dimensions des grains sur la surface totale du granulat

Figure 4 : effet des différentes tailles des grains sur le vide intergranulaire
On comprend dès lors pourquoi il faut optimiser le squelette granulaire par un choix judicieux de
la dimension maximale (CHAPITRE III) et les proportions de chaque classe granulaire

2 Détermination du mélange optimal à minimum de vides

Il s'agit de déterminer la proportion de chaque classe granulaire à utiliser afin de construire un


squelette granulaire à minimum de vides. La courbe granulométrique du mélange doit être la
plus proche possible de la courbe de référence de DREUX, qui représente la courbe
granulométrique idéal du squelette d’un béton ordinaire.

La démarche proposée par Dreux pour déterminer le mélange optimum à minimum de vides est
la suivante :

a- Tracé la courbe de référence de DREUX


b- Détermination des pourcentages en volumes absolus de chaque classe granulaire.
c- Vérification de la courbe du mélange.

a- Tracé de la courbe de référence de DREUX

La courbe de référence de DREUX est composée de deux segments OA et AB.

Sur un graphique d’analyse granulométrique (linéaire en module et logarithmique en


dimension des granulats), on trace la courbe de référence O A B (Figure 5 courbe en rouge).

- Le point O est placé à l'origine du graphique.


- le point B correspond à la dimension Dmax des plus gros granulats à l'ordonnée 100%.
- A est appelé point de brisure.

Le point de brisure A, a les coordonnées suivantes :


. En abscisse (à partir de la dimension des plus gros granulats Dmax) :
o si Dmax ≤ 20 mm, l'abscisse est Dmax /2 ;
o si Dmax > 20 mm, l'abscisse est située au milieu du segment gravier limité
par le module 38 (5 mm) et le module correspondant à Dmax
En ordonnée : la formule (6) 

Y est donné en pourcentage de passants cumulés

K : Terme correcteur est estimé à l’aide du Tableau 8

Deux cas nécessitent une correction supplémentaire du terme correcteur K :


. Si le module de finesse est différent de 2,5 (la valeur de 2,5 correspond à une valeur
optimale), une correction supplémentaire peut être effectuée en ajoutant la valeur
Ks = 6MFG - 15 (MFG étant le module de finesse du sable) ;
. Si la qualité du béton est précisée pompable, il convient de conférer au béton le
maximum de plasticité et de l'enrichir en sable par rapport à un béton de qualité
courante ; le terme correcteur K sera majoré par un terme KP = +5 à +10 environ, selon
le degré de plasticité désiré.

Vibration Faib Normale Puissante


le
Forme des Rou Concass Rou Concass Roul Concass
granulats (sable en lé é lé é é é
particulier)
400+Superplastifia -2 0 -4 -2 -6 -4
nt
400 0 +2 -2 0 -4 -2
350 +2 +4 0 +2 -2 0
300 +4 +6 +2 +4 0 +2
250 +6 +7 +4 +6 +2 +4
200 +8 +10 +6 +8 +4 +6
Tableau 8 : Valeur du terme correcteur K en fonction du dosage en ciment, de la puissance de la vibration et de l’angularité des
granulats
b- Détermination des pourcentages en volumes absolus de chaque granulat :

La figure 5 présente la méthode d'utilisation de la courbe de référence afin de déduire les


pourcentages des granulats utilisés. Le segment A’B’ relie le point A’ à 95% des tamisâts
cumulés d'un granulat avec le point B’ à 5% des tamisâts cumulés de la courbe
granulométrique du granulat directement supérieur en dimension.

L’intersection des droites ainsi tracées avec la droite brisée de DREUX permet, par
prolongement sur l’axe des ordonnées, de déterminer les pourcentages en volumes absolus de
chaque classe granulaire.

Ces pourcentages doivent permettre l’obtention d’un mélange dont la courbe granulométrique
est proche de la droite brisée de DREUX.

B
100%

A
Tamisats

S’ Y% G

G
X% O

Y% S

B

0% O
A

Figure 5 : Méthode graphique de DREUX pour déterminer les proportions des granulats –cas de deux granulats-
Figure 6 : Méthode graphique de DREUX pour déterminer les proportions des granulats –cas de trois granulats-

C- vérification de la courbe du mélange

Ces pourcentages doivent permettre l’obtention d’un mélange dont la courbe granulométrique
est proche de la droite brisée de DREUX.

Si la courbe du mélange obtenue est trop éloignée, un ajustement de ces pourcentages peut
s’avérer nécessaire.

3 Détermination du dosage des Granulats

a. Détermination du volume absolue des granulats

Le coefficient de compacité  estimé à l'aide du tableau 9 permet de déduire le volume


absolu total utilisé dans un mètre cube de béton.
Consistan serrage
Coefficient de compacité 
ce Dmax Dmax= Dmax=1 Dmax= Dmax=3 Dmax= Dmax=
=5 8 2,5 20 1,5 50 80
Piquage 0,750 0,780 0,795 0,805 0,810 0,815 0,820
Molle Vibration 0,755 0,785 0,800 0,810 0,815 0,820 0,825
faible 0,760 0,790 0,805 0,815 0,820 0,825 0,830
Vibration normale
Piquage 0,760 0,790 0,805 0,815 0,820 0,825 0,830
Vibration 0,765 0,795 0,810 0,820 0,825 0,830 0,835
Plastique
faible 0,770 0,800 0,815 0,825 0,830 0,835 0,840
Vibration normale 0,775 0,805 0,820 0,830 0,835 0,840 0,845

Vibration
puissante
Vibration faible 0,775 0,805 0,820 0,830 0,835 0,840 0,845
Ferme 0,780 0,810 0,825 0,835 0,840 0,845 0,850
Vibration normale
0,780 0,815 0,830 0,840 0,845 0,850 0,855
Vibration
puissante
Figure 9 : Valeur du coefficient de compacité

Correction [1] : Ces valeurs sont convenables pour des granulats roulés sinon il conviendra d'apporter une
correction : sable roulé et gravier concassé = -0,01 ; sable et gravier concassés = -0,03

Correction [2] : en fonction du dosage en ciment, on apportera le terme correctif suivant : (C – 350) / 5000)

. La compacité  est définie comme le rapport entre le volume absolu de solide et


le volume total du béton :

 = VS/ Vbéton (7)

Le volume de solide VS est la somme du volume absolu de ciment VC et le


volume absolu de granulats VG :

VS = VC +VG (8)

VG = VS – VC (9)

VC : est le volume absolu de ciment défini par :


VC = C / s(c) (10)

s(c) : est la masse volumique absolue du ciment utilisé.

b. Détermination du dosage de chaque classe granulaire.

Connaissant le volume total absolu des granulats (VG), le pourcentage en volume


absolu de chaque classe granulaire et leurs masses volumiques absolues, il est alors
possible de déterminer leurs volumes absolus et ensuite leurs dosages massiques.

Exemple de calcul : cas d’un béton binaire.

Vs = VG * S %                       S = VG * S % * s(S) (11)

Vg = VG * g %                       g = VG * g % * s(g) (12)

IV ESSAI D’ETUDE

La formule obtenue doit être testée au laboratoire (essai d’étude) et adapter si c’est
nécessaire avant d’être utilisée.

Une quantité suffisante de béton formulé est préparée pour mesurer la consistance,
la masse volumique du béton frais, l’air occlus et la résistance à la compression.

EXEMPLES DE CORRECTIONS 

Correction de l’affaissement

La correction de l’affaissement est obtenue par l’ajustement du dosage de l’eau, le


rapport sable /gravier, adjuvant etc…

L’abaque de la figure peut être utilisé pour l’estimation de la quantité d’eau à


apporter pour atteindre l’Aff.souhaité
Figure 7 : Exemple de détermination de E corrigée selon DREUX.

Remarque :

La correction de la quantité d’eau implique automatiquement la correction des autres


paramètres de la composition.

- Le dosage du ciment pour garder le rapport E/C constant.


- Le dosage des granulats pour obtenir une composition pour un mètre cube.
Correction de la résistance

Généralement par la correction de la quantité de ciment , mais on peut aussi


intervenir sur la classe de résistance du ciment si c’est nécessaire.

Correction sur la quantité de ciment

Lorsque la résistance obtenue à 28 jours fC réelle diffère de la résistance visée fC il


convient d’apporter une correction sur le dosage de ciment (C corrigé). Si Créel et
Eréelle sont les dosages initiaux en ciment et en eau effectivement utilisés pour la
confection du béton, il est possible d’écrire en fonction des résultats obtenus ou des
résultats souhaités deux équations résultant de la formulation de BOLOMEY:

- Résultats obtenus :  fC réelle = G.FCE .(Créel/Eréelle -0.5) [13]

- Résultats souhaités :  fc = G.FCE .(Ccorrigé/Eréelle -0.5) [14]

En combinant les équations précédentes on obtient :

fc / fC réelle  = (Ccorrigé /Eréelle – 0.5) / (Créel/Eréelle – 0.5) [15]

D’où on déduit la valeur de Ccorrigé.

L’augmentation ou la diminution de la quantité de ciment ΔC conduit à une


augmentation ou à une diminution de la quantité de fines. Il convient pour conserver
la maniabilité du béton de compenser l’augmentation ou la diminution de volume
absolu du ciment ΔVc par une diminution ou une augmentation du volume absolu de
sable ΔVs (considéré comme des éléments fins). D’où une ultime correction sur le
dosage en sable  Scorrigé = S + ΔS avec :

C= (Ccorrigé – Créel) [16]

Vc= (Ccorrigé – Créel) / s(c) [17]

Vs= – Vc = – (Ccorrigé – Créel) / s(c) [18]

S = – (Ccorrigé – Créel) s(s) / s(c) = – C s(s) / s(c) [19]

Correction sur la quantité de granulats


L’objectif de cette correction est de vérifier que la quantité de matériau utilisé aboutit
bien à la formulation d’un mètre cube de béton et que par conséquent il n’y a ni sur
dosage ou sous dosage de ciment.

Lorsque la masse volumique apparente réelle du béton () est différente de la masse
volumique apparente théorique (o) de la formulation, il convient d’effectuer une
correction sur les quantités de granulats :  

 m = ( - o). [19]

Si  m est négatif la formulation réalisée aboutit à la confection de plus d’un m 3 de
béton (des granulats doivent être enlevés).

Si  m est positif la formulation réalisée aboutit à moins d’un m 3 de béton (des
granulats doivent être rajoutés).

Cette correction s’effectue sur tous les granulats au prorata des pourcentages en
volume absolu des granulats :

Scorrigé = S +  m * S % [20]

Gcorrigé = G +  m * G % [21]

V ESSAI DE CONVENANCE

L’essai de convenance a pour but qu’avec les moyens du chantier en présence des
utilisateurs et il se peut que sur leur demande, d’après leurs observations et
critiques. La formule proposée soit modifiée

Corrections à apporter avant fabrication

La composition théorique de béton est établie pour des matériaux secs. Il est
impératif avant confection du béton de prendre en considération l’eau contenue dans
les granulats. Une mesure de teneur en eau doit être par conséquent effectuée
(W=Masse d’eau/Masse sèche).

A défaut de toutes mesures précises on peut apprécier l’humidité des granulats


grâce aux valeurs données dans le tableau 10.
Eau d’apport en Litre / m3 de matériau
Degré apparent
d’humidité Sable Gravillon Gravier Gravier
0/5 5 / 12,5 5 / 20 16 / 31,5
Apparence sèche 0 à 20 négligeable négligeable négligeable
Apparence humide 40 à 60 20 à 40 10 à 30 10 à 20
Apparence très humide 80 à 100 40 à 60 30 à 50 20 à 40
Apparence saturée, 120 à 140 60 à 80 50 à 70 40 à 60
égouttée

Tableau 10 :. Eau d’apport en Litre / m3 de matériau granulaire en fonction de son degré apparent d’humidité.

V Bétons à Caractères Normalisés : Norme NFP 18-305

Pour que le béton puisse recevoir l’appellation BCN (Béton à Caractères


Normalisés : Norme NFP 18-305) il doit se conformer à des critères de résistance
minimale, de valeur maximale de E/C, et de dosage minimum en ciment.

Classes d’environnement.

Classes Types d’environnements Descriptif des types d’environnements


1 Sec Intérieurs habitation, bureaux, faible taux
d’humidité n’entrainant pas de risque de
condensation. Extérieurs dont l’étanchéité à la pluie
est assurée.
2a Humide sans gel ou avec gel faible Cas d’intérieurs de bâtiments pouvant présenter une
(plus de 2jours T<-5°C) humidité suffisamment élevée pour entrainer de
condensation, ou pour des parties extérieures ou en
contact avec un sol non agressif et /ou de l’eau
2b1 Humide avec gel modéré Extérieurs exposées à un gel modéré ou de parties en
contact avec un sol non agressif et/ou de l’eau et
exposées à un gel modéré, ou encore de parties
intérieures avec fortes humidité et exposées à un gel
modéré
2b2 Humide avec gel sévère (plus de 10 Identiques à ceux envisagés pour la classe 2b1, mais
jours à -10°C) exposés à un gel sévère.
3 Humide avec gel modéré ou sévère Constructions exposées au gel et aux sels de
et emploie de produits dégivrants déglaçage
4a1 Marin immergé sans gel ou gel Eléments complètement et en permanence immergés
faible dans l’eau de mer
4a2 Marin avec marnage, sans gel ou Construction alternativement immergées dans le
avec gel faible l’eau de mer ou éclaboussées, ainsi que celles
exposées à un air saturé en sel, cas des embruns en
zone côtière.
4b Marin avec gel modéré ou sévère Eléments partiellement immergés dans l’eau de mer
ou éclaboussés par celle-ci et exposés au gel ainsi que
des éléments exposés au gel et un air saturé en sel
5a Faiblement agressif chimiquement Constructions en atmosphère industrielle agressive
ou placées dans un environnement de faible
agressivité chimique (gaz, liquides ou solides)
5b Moyennement agressif Environnement d’agressivité chimique modérée.
chimiquement
5c Fortement agressif chimiquement Environnement à forte agressivité chimique.

Tableau 11 : Classes d’environnement

Résistance minimale

La résistance minimale fc28 du béton doit être supérieure aux valeurs données dans le
tableau 12.

Classes d’environnement 1 2a 2b1 2b2 3 4a1 4a2 4b 5a 5b 5c


Type Non armé (NA) (1) 16 20 28 32 32 35 35 32 35 40
de
béton Armé (BA) 22 25 25 30 32 32 35 35 32 35 40
Précontraint (BP) 30 30 30 30 32 32 35 35 32 35 40

Tableau 12 : Résistance minimale en MPa conseillée pour un BCN.

(1) pas de spécification

Dosage E/C

Pour assurer la durabilité des Bétons à Caractères Normalisés la norme (NFP 18-
305) impose que le rapport Eau/Ciment soit inférieur aux valeurs maximales données
dans le tableau 13.

Classes d’environnement 1 2a 2b1 2b2 3 4a1 4a2 4b 5a 5b 5c


Type Non armé (NA) (1) 0,7 0,6 0,55 0,5 0,55 0,5 0,5 0,55 0,5 0,45
de
béton Armé (BA) 0,65 0,6 0,6 0,55 0,5 0,55 0,5 0,5 0,55 0,5 0,45
Précontraint(BP) 0,6 0,6 0,55 0,55 0,5 0,55 0,5 0,5 0,55 0,5 0,45

Tableau 13 : Rapport maximal E/C pour un BCN en fonction de la classe d’environnement et du type de béton.

(1) pas de spécification

Dosage minimum en ciment 

La quantité en ciment doit être supérieure aux valeurs données dans le tableau 14.

Classes d’environnement 1 2a 2b1 2b2 3 4a1 4a2 4b 5a 5b 5c


Non armé (NA) 150 200 240 300 330 330 350 350 330 350 380
Armé (BA) 260 280 280 310 330 330 350 350 330 350 385
Précontraint (BP) 300 300 300 315 330 330 350 350 330 350 385

Type de
Si Dmax ≠ 20 mm, le dosage minimal de ciment Cmin donné dans le tableau ci-dessus doit être
modifié comme suit :
Dmax<12,5 ajouter 10 % ; Dmax=16 ajouter 5 %
Dmax=25 retrancher 5 % ; Dmax>31,5 retrancher 10 %.

Tableau 14 : Dosage minimal de ciment Cmin en kg/m3 de béton pour les BCN (Dmax =20 mm).

VI ANNEXE

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