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Deuxième année LMD en Génie Civil Cours de Matériaux de Construction

CHAPITRE VI : Technologie des Bétons

AKA Djomo Jean-Marc Technologie des Bétons


Ingénieur des Travaux Publics
1- INTRODUCTION

ue mondiale qui a engendré une


multitude de besoins industriels et collectifs a largement contribué à multiplier et développer

est celle du béton.

Contrairemen
opération banale, mais un art, une science.

De plus, on ne fabrique pas DU BETON mais DES BETONS car un béton se distingue

volumique, sa masse spécifique, sa destination (fondation, ouvrage armés ou précontraints,


travaux à la mer), son aptitude à être manipulé, transporté et mis en place qui fait intervenir
pour beaucoup ses qualités rhéologiques (d

faite
ise aux exigences du demandeur tout
en étant le plus économique possible.

2- PROPRIETES

2.1- Dimensions des granulats

Un béton est un mélange intime de granulats (sables, graviers et cailloux


éventuellement) liés entre eux par une pâte de ciment (ciment plus eau).

Le béton tire du granulat (et plus particulièrement du gros granulat) une bonne partie de

mais de dimensions maximales, ces dimensions devant rester compatibles avec une bonne

2.2- Cohésion

qui est atteinte en évitant la ségrégation causée par :

- ;
- Une granularité défectueuse (pauvre en ciment et/ou en sable fin) ;
- Des dimensions et des proportions trop importantes des gros éléments des graviers ;
- Un défaut de malaxage ;
- ;
- Des manipulations intempestives ;
- Une chute sur des hauteurs importantes ou à travers des ferraillages denses.
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2.3- Ouvrabilité

Elle peut se définir comme la facilité offerte à la mise en place du béton de façon
parfaite dans un coffrage.

: compacité, adhérence

résistance.

Cet essai consiste à remplir de béton un moule en


tôle tronconique (dimensions : D = 20 cm ; d = 10 cm ; h = 30 cm). Le remplissage se fait en
e Ø = 16 mm, à raison de 25 coups par

Le moule est rempli en quatre étapes

Le tableau ci-

Affaissement en cm Consistance du béton Mise en


0 2 Très ferme Vibration puissante
3 5 Ferme Bonne vibration

6 9 Plastique Vibration courante


10 - 13 Molle Piquage

14 - 17 Très molle Léger piquage

mesurée soit au maniabilimètre LCPC soit à la table à


secousses (Flow test)

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On soumet le béton à une série de 15 secousses et Béton
on mesure le diamètre après étalement du béton.
Très ferme 1,1 à 1,3
Les appréciations de la consistance en fonction du
Ferme 1,3 à 1,5
rapport d :
Plastique 1,5 à 1,7
Mou 1,7 à 2
Table à secousses (Flow-test)

Maniabilimètre L.C.P.C

, en utilisant
un adjuvant ou un sable de granularité appropriée. Mais si le dosage en eau est trop important,
il y a risque de ségrégation du béton.

2.4- Résistance

2.4.1- Résistance en compression

de béton cylindriques normalisées de section transversale S = 200 cm² (telle que le diamètre est

i ont lieu
24 heures après la fabrication

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Presse de compression

Si P est la charge qui produit la rupture du cylindre, sa résistance à la compression est :

Fci28 est la résistance à la rupture en compression de chaque éprouvette (il faut au moins
trois éprouvettes par essai). Fcm28 est obtenu en calculant la moyenne des Fci28 ;

S est la section transversale du cylindre (S = 200 cm²).

Remarque :

Il ne faut pas confondre la résistance moyenne à la rupture en compression (F cm28) et la


résistance caractéristique (Fc28) qui bien que fonction de la résistance moyenne à la rupture en
compression dépend :

- Du type de chantier ;
- Des moyens du chantier ;
- Du type de contrôle sur le chantier.

c28 = k.Fcm28 tel que :

k = 0,75
(chantier de catégorie 1, autocontrôle surveillé) ;
k = 0,67 pour les chantiers de bâtiments ou de petits ouvrages (chantier de catégorie 2,
contrôle courant) ;

4/10
k = 0,59

2.4.2- Résistance en traction

- Traction par fendage


ratrices opposées, entre

Si P est la charge de compression maximale

Où D est le diamètre du cylindre et L sa longueur.

- Traction par flexion

longueur L = 4a.

P/2 P/2 Si P est la charge de rupture, le moment de


a charge
est :
a

a a a

La contrainte de traction sur la fibre inférieure est :

On lui affecte un coefficient de sécurité égale à 0,6 ce


qui donne :

Presse de flexion

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3- FACTEURS DE RESISTANCE

3.1- Dosage en ciment, dosage en eau et qualité des granulats

dite formule de Bolomey :

Fcm : Résistance moyenne en compression du béton

G : Coefficient granulaire qui dépend de la qualité du granulat :


G = 0,52 pour le granit
G = 0,48 pour le quartz

c : Classe vraie du ciment


C : dosage en ciment du béton (en kg/m3)
E : Dosage en eau du béton (en kg/m3 ou en l/m3)

Cette formule montre que la résistance croit en même temps que :


- La qualité du granulat ;
- La classe vraie du ciment
- Le dosage en ciment du béton

Elle décroit lorsque le dosage en eau augmente.

3.2-

La chaleur accélère la prise et le durcissement du béton. Un béton conservé dans un


milieu à température élevée présentera au jeune âge une résistance plus élevée
identique conservé à température moins élevée, mais à long terme, la tendance sera inversée.

Un béton conservé dans un milieu humide présentera à long terme une résistance plus
nservé dans un milieu sec. La tendance au jeune âge étant
inverse.

4- QUALITES DE DIVERS PARAMETRES EN FONCTION SOIT DE

Facteur Pour une bonne ouvrabilité Pour une bonne résistance


Finesse du sable Plutôt fin Plutôt grossier
Rapport G/S (Sable/Gravier) A diminuer A augmenter
Dosage en eau A augmenter A diminuer
Granularité Continue discontinue
Dimension maximale des
Plutôt petit Plutôt forte
granulats (D)

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5- EVOLUTION DE LA RESISTANCE CARACTERISTIQUE EN COMPRESSION
DES BETONS IVOIRIENNES

Les règles du BAEL 91 (Béton Aux Etats Limites) proposent pour exprimer la résistance

formules suivantes :

rs

Pour les grandes valeurs de j.

nouveau pont de MOOSSOU, il


avait été proposé pour estimer la résistance en compression du béton en fonction du temps, les
formules suivantes :

Si j > 50 jours :

Ces formules ont été confirmées par des études ultérieures.

De ces formules, on tire :

Ces deux dernières relations montrent que le béton durcit plus rapidement en Côte

6- RELATION ENTRE RESISTANCE EN TRACTION ET RESISTANCE EN


COMPRESSION

On peut relier les résistances caractéristiques en traction et en compression en côte


:

avec

En France, on a :

avec

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7- RETRAIT HYDRAULIQUE

Selon le Comité Euro-international du Béton (C.E.B), le retrait est le raccourcissement


du béton non chargé au cours de son durcissement. Ce phénomène est dû à la perte
contenue dans le béton par évaporation.

Les facteurs suivants influencent le processus de retrait hydraulique :

- Le temps ;
- Le dosage en eau
- ;
- ;
- La densité du ferraillage ;
- La finesse du ciment ;
- La nature et la granulométrie des granulats.

(retrait Le CHATELIER 1898) :


le volume absolu des hydrates formés par la combustion de l
petite que la somme des volumes de ces composantes avant la réaction ;
: ce retrait dit retrait plastique a lieu avant la prise du ciment

Le retrait thermique : il est causé par le dégagement de chaleur consécutive à la


thermique) et par les
conditions climatiques (rayonnement solaire, variation de température journalière) ; il

8- DILATATION

Le coefficient de dilatation thermique du béton est pris égal à 10µ/m/°C.

9- FLUAGE

de chargement (t) est calculé


conformément aux recommandations de
la RILEM.

Diagramme de fluage
(Chargement constant dans le temps)

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10-

après un certain nombre de cycle de chargement en compression (chargement au 1/3 de la


contrainte de rupture).

30000 MPa à 28 jours.

(en N/mm² ou MPa)

Ei
i

Le code module FIB-CEB propose pour estimer le module sécant moyen des bétons à j
jours, la formule suivante :

(en MPa)

Le BAEL 91 propose la formule suivante :

(en MPa)

Béton de granit : avec Fcmj

Béton de quartz :

11-COMPOSITION DES BETONS

11.1- Généralités

Etablir une composition de béton consiste à chercher les proportions optimales des
divers constituants de façon à obtenir les meilleurs caractéristiques pour ce béton.

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Il existe de nombreuses méthodes de composition de béton (Bolomey, Abrams, Faury,
Valette, Joisel, Dreux-

La méthode Dreux-
couramment utilis
adaptation tient aussi compte de la granularité peu étalée des sables ivoiriens ainsi que de leur
pauvreté en éléments fins.

11.2- Dosage des bétons

Les dosages sont rapportés au m3 de béton mis en place.

Le dosage moyen est de 350 kg/m3


adopter les dosages ci-après :

150 à 250 : travaux de fondation peu chargé, travaux de masse, béton banché (coulage de
murs en coffrages amovibles), agglomérés courants ;

300 à 350 : béton et béton armé courants, bétons routiers ;

350 à 450 : béton et béton armé résistant, bétons préfabriqués, béton précontraint ;

450 à 600 u,

On majore de 50 kg pour les ciments métallurgiques.

Le dosage pratique est : un (1) sac de ciment pour une (1) brouette de sable et deux (2)
brouettes de gravier.

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