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MDC2 CHAPITRE I Mme BOUMAZA

LE BETON
I DEFINITION
Le béton est un matériau de construction formé par un mélange de granulats (sable
et gravier), et d'eau aggloméré par un liant hydraulique (ciment), éventuellement
complété par des adjuvants et des additions.
Ce mélange, qui est mis en place sur le chantier ou en usine à l'état plastique, peut
adopter des formes très diverses parce qu'il est malléable ; il durcit progressivement
pour former finalement un monolithe (bloc). Selon le choix du ciment et son dosage
par rapport aux granulats, selon la forme des granulats, selon l'utilisation d'adjuvants,
les bétons obtenus peuvent avoir des caractéristiques très diverses

II CLASSIFICATION DES BETONS


Selon la norme NF EN 206-1, les bétons sont classés à l’état frais et à l’état durci.

II-1 Classes de consistance du béton à l’état frais

Les classes de consistance sont mesurées selon le test au cône d’Abrams (Slump
test). Elles correspondent à une caractéristique du béton lorsqu’il est encore frais. Ces
différentes classes permettent de mesurer la plasticité ou la fluidité de béton et
d’ajuster le dosage en fonction des performances recherchées.

La norme NF EN 206-1 définit pour les bétons à teneur en eau courante, 5 classes de
consistance des bétons (S1 à S5).

Tableau 1 : Classe d’affaissement des bétons

Classe S1 S2 S3 S4 S5
Affaissement AC (mm) 10 à 40 50 à 90 100 à 150 160 à 210 ≥ 220

La consistance peut aussi être spécifiée par :


– le temps VEBE (en s) ;
– l’indice de serrage ;
– le diamètre d’étalement (en mm)

II-2 Classes de résistance à la compression du béton à l’état durci

La résistance du béton durci à 28 jours propose deux familles de classe

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- Classe (C) : Classe de résistance à la compression pour les bétons de masse


volumique normale de 2000 à 2600 Kg/m3 et les bétons lourds de masse
volumique ≥ 2600 Kg/m3
- Classe (LC) : Classe de résistance à la compression pour les bétons légers de
masse volumique de 800 à 2000 Kg/m3
La classe de résistance à la compression est désignée par la lettre C de “concrete”
ou les lettres LC de “Light Concrete“ suivi de deux nombres correspondants aux
résistances mesurées respectivement sur éprouvettes cylindriques de dimensions
11x22cm, 15x30cm, (D=11 ou 15 et H=22 ou 30) et cubiques de dimensions
(10x10x10cm) ou (15x15x15cm)

Resistance caractéristique
minimale sur cylindre fck - cyl en N/mm2

C 25 / 30

C = « concrete » Resistance caractéristique


Béton traditionnel minimale sur cube fck – cube en N/mm2

Tableau 2 : Classe de résistance des bétons ordinaires

Classes de C8/10 C12/15 C16/20 C20/25 C25/30 C30/37 C35/45 C40/50


résistance à la
compression C45/55 C50/60 C55/67 C60/75 C70/85 C80/95 C90/105 C100/115

Les classes courantes sont les suivantes : C20/25, C25/30, C30/37 et C35/45.

Tableau 3 : Classe de résistance des bétons légers

Classes de
LC8/9 LC12/13 LC16/18 LC20/22 LC25/28 LC30/33 LC35/38
résistance à la
compression
LC40/44 LC45/50 LC55/60 LC60/66 LC70/77 LC80/88

II-3 Classes de masse volumique


La norme NF EN 206-1 classe les bétons selon leurs masse volumique

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Tableau 4 : Type de béton en fonction de sa masse volumique


Type de béton Masse volumique (en kg/m3)

Béton léger De 800 à 2000


De 2000 à 2600
Béton ordinaire
Supérieure à 2600
Béton lourd

- Les bétons courants sont les plus utilisés, aussi bien dans le bâtiment qu'en travaux
publics. Ils présentent une masse volumique de 2 300 kg/m 3 environ. Ils peuvent être
armés ou non, et lorsqu'ils sont très sollicités en flexion, être précontraints.

- Les bétons lourds, dont les masses volumiques peuvent atteindre 6 000 kg/m 3 sont
utilisés dans le domaine du nucléaire pour réaliser les blindages des protections
biologiques contre les rayons gamma de haute énergie et très pénétrants.

- Les bétons de granulats légers, dont la résistance peut être élevée, sont employés
dans le bâtiment, pour les plates-formes offshores (ouvrage situé en mer servant, le
plus souvent, à l'extraction du pétrole) ou les ponts.

A leurs tours les bétons légers sont classés selon 6 plages de masse volumique.

Tableau 5 : Classe des masses volumique des bétons légers


Classe de masse
D 1.0 D 1.2 D 1.4 D 1.6 D 1.8 D 2.0
volumique (densité)
Plage de masse ≥ 800 et > 1000 et > 1200 et >1400 et >1600 et >1800 et
volumique ≤ 1000 ≤ 1200 ≤ 14000 ≤ 1600 ≤ 1800 ≤ 2000

III CARACTERISTIQUES DES BETONS


Le béton possède deux comportements : comportement du béton frais et
comportement du béton durci

III-1 Caractéristiques du béton frais :

La caractéristique essentielle du béton frais est l'ouvrabilité (maniabilité), qui


conditionne non seulement sa mise en place pour le remplissage parfait du coffrage
et du ferraillage, mais également ses performances à l'état durci. Un béton frais doit

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être facilement maniable et facile à mettre en place. Il doit être aussi homogène et
cohésif.

Pour remplir toutes ses qualités, les constituants du béton doivent être
soigneusement mélangés.

Plusieurs appareils de mesure de l'ouvrabilité (consistance) du béton sont utilisés et


qui reposent sur des principes différents. Certains mesurent une compacité, d'autres
un temps d'écoulement etc...

Mesure de l'ouvrabilité par le cône d’Abrams (Affaissement au cône d’Abrams)


norme NF EN 12350-2

Cet essai (slump-test) est incontestablement un des plus simples et des plus
fréquemment utilisés, car il est très facile à mettre en œuvre. Il ne nécessite qu'un
matériel peu coûteux et peut être effectué directement sur chantier par un personnel
non hautement qualifié mais ayant reçu simplement les instructions nécessaires au
cours de quelques séances de démonstration. L'appareillage est complètement décrit
dans la norme et schématisé sur la figure 1.

Pour réaliser cet essai une plaque et un cône d'Abrams sont utilisés :
L’essai se déroule en suivant les étapes suivantes :
• le cône d’Abrams est placé puis fixé sur la plaque ;
• le cône est rempli avec du béton frais en trois fois. À chaque fois, chaque couche
est piquée par 25 coups à l'aide de la tige ;
• le cône est arasé avec une tige ;
• le cône est levé immédiatement, verticalement et doucement en le tournant un peu
pour le démouler ;
• l’affaissement du béton frais est mesuré.

Figure 1 : Essai de cône d’Abrams

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Cône d’Abrams

III-2 Caractéristiques du béton durci

La connaissance des propriétés mécaniques est indispensable pour le calcul du


dimensionnement des ouvrages. Assez souvent, beaucoup de professionnels du
béton considèrent que la caractéristique essentielle du béton durci est sa résistance
mécanique en compression à un âge donné (28 jours). Sa résistance à la traction ainsi
que celle en flexion sont beaucoup plus faibles que sa résistance à la compression

L’évaluation de la résistance à la compression est réalisée sur le béton à 28 jours


d’âge tel que spécifié par la norme NF-EN-12390-3 afin de vérifier la qualité du béton
produit. La résistance du béton en compression est une propriété qui continue
d’augmenter plusieurs années après la production du béton. Le choix de réaliser le
test à 28 jours d’âge n’est que purement normatif. La contrainte maximale en
compression est évaluée par un test de compression uni-axial sur une éprouvette
cubique (de 100 ou 150mm de côté) ou cylindrique d’élancement 2 avec dimensions
φ et L respectivement (de 110 x 220, 160 x 320 ou 150 x 300mm)

P
P

P
P
Essai de compression sur cube Essai de compression sur cylindre

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III.3. Facteurs influençant les propriétés des bétons


- Dosage en eau
- La nature (type) et dosage en liant (ciment)
- La forme des granulat (cubique ou plate) et la granularité (continue ou discontinue)

Le facteur E/C est le facteur le plus prépondérant. Toute variation de E/C entraine des
modifications des propriétés de béton à l’état frais et à l’état durci
- Risque de ressuage
- Augmentation de la ségrégation
- Augmentation de la porosité ce qui entraine une diminution des performances
mécaniques

IV- LES ADDITIONS

VI-1 Définition

Une addition minérale pour béton est un matériau finement divisé (broyé),
généralement de granularité inférieure à 100µm, utilisé dans la formulation des bétons
hydrauliques. Elle est incorporée dans le béton lors de sa fabrication pour améliorer
certaines de ses propriétés (ouvrabilité, consistance) ou pour lui conférer des
propriétés particulières : compacité, durabilité, tenue à des environnements
agressifs…

VI-2 Les différents types d’additions

Les additions minérales sont définies dans la norme NF EN 206-1

La norme distingue deux types d’additions :

- Additions de type I : quasiment inertes, qui ne génèrent aucune réaction chimique

- Additions de type II : à caractère pouzzolanique ou hydraulique latent qui


contribuent à la résistance et à la durabilité du béton lors de l’hydratation du ciment.

a - Les additions de type I regroupent :

• Les fillers conforme à la norme NF P 18-501


• Les additions calcaires conformes à la norme NF P 18-508
• Les additions siliceuses conformes à la norme NF P 18-509

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➢ Les fillers calcaires : Obtenues par broyage de la roche calcaire. Utilisées


pour améliorer l’ouvrabilité des bétons frais, cette dernière dépend de la qualité du filler
et de sa finesse. Si le filler est finement broyé, il y aura une réduction de la quantité
d’eau pour une maniabilité fixe. Les fillers calcaires améliorent également la résistance
du béton durci par effet de remplissage (effet filler) et améliore aussi la régularité
esthétique et la teinte des parements.

➢ Les additions siliceuses : obtenues par broyage de quartz, elles améliorent


l’ouvrabilité, la compacité et la résistance mécanique des bétons dans lesquels elles
sont incorporées.

b - Les additions de type II regroupent :

• Les cendres volantes de centrale thermique conformes à la norme NF EN 450-1

• Les fumées de silice conforme à la norme NF P 18-502

• Les laitiers vitrifiés moulus de haut fourneau conformes à la norme NF P 18-506

• Les métakaolins conformes à la norme NF P 18-513

Ces additions peuvent être utilisées en substitution (remplacement) partielle du ciment


selon le concept de liant équivalent : uniquement pour les ciments de type CEM I et
CEMII/A, le taux de substitution dépend du type de ciment et de la classe d’exposition
ou en complément du ciment : additions de type I et II

➢ Les cendres volantes : sont produites dans les centrales thermiques utilisant
du charbon pulvérisé (centrales thermiques de production d’électricité). Les cendres
volantes sont sous forme de particules sphériques vitreuses, agissent par leur finesse,
leur forme, leur état de surface et leur faible masse volumique en améliorant
l’ouvrabilité, la compacité des bétons et la résistance aux eaux sulfatées

➢ Les fumées de silice : Proviennent de la réduction du quartz de grande


pureté par du charbon dans des fours à arc électrique utilisés pour la production de
silicium ou d’alliage de Ferrosilicium.
Ce sont des particules très fines (dimension 100 fois plus petite qu’un grain de ciment)
qui permettent de réduire la porosité et la perméabilité du béton en favorisant un
empilement granulaire optimal qui comble une partie des vides entre les fines et les
grains de ciment.
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Elles sont très réactives (action pouzzolanique) en milieu basique ce qui leur permet
d’améliorer sensiblement les propriétés mécaniques et la durabilité des bétons.

La cinétique de durcissement des bétons utilisant des cendres volantes est


relativement lente d’où des résistances à court terme plus faibles

➢ Les laitiers sont des sous-produits de la fabrication de la fonte dans les hauts
fourneaux des usines sidérurgiques. Ce sont des silico-aluminates de chaux traités de
différentes façons à la sortie du haut fourneau.

- Par refroidissement brusque dans l’eau ou dans l’air (laitier vitrifié) : ceci empêche
la cristallisation et permet son utilisation dans les ciments et les bétons comme
pouzzolane,

- Par refroidissement lent à l’air (laitier cristallisé) : ceci donne un matériau cristallisé
sans aucun pouvoir liant qui est utilisé comme granulats pour les travaux routiers et
dans les bétons.

L’utilisation du laitier vitrifier dans le béton permet d’améliorer l’ouvrabilité et


d’augmenter les résistances à lent terme, mais durant les premiers jours (à court
terme) les résistances sont moins élevées que les bétons ordinaires.

➢ Les métakaolins : sont issus de la calcination (puis du broyage) d’une argile


kaolinique à des températures comprises entre 600 et 900 °C. le métakaolin est une
ultrafine inorganique possédant un pouvoir pouzzolanique élevé.
La réaction pouzzolanique permet d’accroitre les performances mécaniques et la
durabilité des bétons.

Les propriétés du métakaolin et en particulier sa finesse permettent d’optimiser


l’empilement granulaire de la formulation, d’améliorer les propriétés de transfert du
béton telles que la perméabilité et la diffusion des ions chlorures et la résistance aux
attaques chimique (acide et sulfate).

V LES ADJUVANTS

V-1 Définition
La norme NF EN 934-2 et le Référentiel de la marque NF "Adjuvant pour béton,
mortiers et coulis" donnent la définition suivante :

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« Produit incorporé au moment du malaxage du béton ou mortier à une dose inférieure


ou égale à 5% en masse de la teneur en ciment du béton ou mortier, pour modifier les
propriétés du mélange à l’état frais et/ou durci ».

La qualité finale du béton dépend essentiellement des paramètres de composition et


de mise en œuvre.

V-2 Les différents types d’adjuvants

II existe 3 grandes catégories d’adjuvants

➢ Les adjuvants qui modifient l’ouvrabilité du béton

Ces adjuvants modifient le comportement rhéologique des bétons à l’état frais, avant
le début de prise. Ils augmentent la maniabilité tout en réduisant la quantité d’eau de
gâchage, ce qui facilite la mise en place des bétons. Ils permettent d’augmenter la
compacité du mélange, ce qui se traduit par une amélioration des résistances.

- Plastifiants réducteurs d’eau : Ces adjuvants permettent de réduire la teneur en


eau du béton donné (donc augmenter de la résistance) sans modifier la consistance,
ou, sans modifier la teneur en eau, d'augmenter l’affaissement / l’étalement ou de
produire les deux effets à la fois.

- Superplastifiants hauts réducteurs d’eau : Ces adjuvants permettent de réduire


fortement la teneur en eau du béton donné (donc augmenter considérable de la
résistance) sans modifier la consistance, ou, sans modifier la teneur en eau,
d'augmenter considérablement l’affaissement / l’étalement ou de produire les deux
effets à la fois.

➢ Les adjuvants qui modifient la prise et le durcissement

- Accélérateurs de prise : Ces adjuvants permettent de diminuer le temps de début


de prise du béton.

- Accélérateurs de durcissement : Ces adjuvants augmentent la vitesse de


développement des résistances initiales du béton, avec ou sans modification du temps
de prise.

- Retardateurs de prise : Ces adjuvants sont utilisés pour ralentir les réactions
d’hydratation des ciments et donc leurs débuts de prise. Ceux-ci permettent
d'augmenter leurs temps de travail.

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➢ Les adjuvants qui modifient certaines propriétés du béton

- Entraîneurs d’air : sont utilisé pour protéger les bétons contre les cycles de
gel/dége. Les entraîneurs d’air sont ajoutés aux bétons à des teneurs entre 0,05 et 0,2
% de la masse de ciment utilisé La teneur en air dans le béton durci serait entre 4% et
6%

- Hydrofuges de masse : sont utilisés pour réduire l'absorption capillaire et donc la


perméabilité à l'eau des bétons. Les hydrofuges de masse sont ajoutés aux bétons à
des teneurs entre 0,5 et 2 % de la masse de ciment utilisé

- Rétenteurs d’eau : sont utilisés pour réduire la tendance au ressuage des bétons.
Ceci augmente alors leur stabilité. Les rétenteurs d'eau sont surtout utilisés dans le
béton autoplaçant

VI FORMULATION DES BETONS

L'étude de la composition d'un béton consiste à définir le mélange optimal des


différents constituants (ciment, sable, gravier et eau) dont on dispose et dont les
qualités sont recherchées soit à l’état frais par sa facilité de mise en œuvre soit à l’état
durci par sa résistance à 28 jours

Plusieurs méthodes sont proposées

Méthode Bolomey,

Méthode Faury,

Méthode Valette,

Méthode Dreux Gorisse

Méthode scamtaev, ect…

Méthode de Dreux Gorisse

Cette méthode est pratique simplifiée et très utilisée pour la formulation des bétons
ordinaires, elle propose différents abaques pour estimer les dosages en eau et en
ciment permettant d'obtenir la résistance et l'affaissement souhaités.

Dans cette approche empirique, les proportions des constituants granulaires du


mélange sont déduites d’une courbe de référence OAB présentée par deux segments
de droite dans le diagramme granulométrique. Cette courbe représente la distribution

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optimale, sans le ciment (liant), qui conduit à la plus forte compacité granulaire. La
formule s’appuie sur quatre relations principales

- Une relation (équation IV-2) entre la résistance en compression du béton et le rapport


eau/ciment dans la matrice cimentaire en fonction de la classe des ciments et la nature
des agrégats

- Une relation entre le rapport eau/ciment et le dosage en ciment, d’une part et sa


consistance, d’autre part.(voir l’ Abaque)

- Une relation (équation IV-3) entre la consistance du béton frais et la compacité ou la


masse volumique apparente du mélange frais après la mise en place en fonction des
moyens de serrage et la dimension maximale des granulats. Elle permet de déterminer
le volume total des granulats (voir tableau 7)

- Une relation (équation III-4) qui permet de définir le rapport entre les classes
granulaires grossières et les classes granulaires fines conduisant à l’optimisation du
squelette granulaire du mélange et à l’obtention de la compacité maximale. Elle permet
de déterminer le volume relatif des différentes classes granulaires à mettre en œuvre
dans le mélange

1- Les données :
• Les paramètres essentiels donnés sont :
- 𝝈′𝒏 : Résistance nominale en compression à 28 jours en MPa,
- AC : Affaissement au cône d’Abrams en cm,
- D : Dimension maximale des granulats en mm
• Les informations disponibles :
- Resistance du ciment 𝝈𝒄

2- Mode opératoire
La résistance moyenne serait :
𝝈′𝟐𝟖 = 𝝈′𝒏 + 𝟏𝟓% (IV-1)

• Dosage en ciment et en eau


A partir de la formule ci-dessous on détermine le rapport C/E
𝑪
𝝈′𝟐𝟖 = 𝑮𝝈𝒄 (𝑬 − 𝟎. 𝟓) (IV-2)

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Avec :

𝝈𝟐𝟖 : Resistance moyenne à 28jours (en MPa)

G : Coefficient granulaire : valeur tabulée en fonction de la qualité des granulats


(bonne ou courant, excellente, passable) et de la dimension D des gros granulats;
les valeurs approximatives de G supposent que le serrage du béton sera effectué
dans de bonnes conditions (par vibration en principe).

𝝈𝒄 : Résistance vraie de ciment (en MPa)


C : Dosage en ciment (en kg/m3)
E : Dosage en eau sur matériaux secs (en litres pour 1 m3 de béton)
Le dosage en ciment est tiré de l’abaque en fonction de C/E et A (voir abaque1)
Ayant fait le choix du dosage en ciment C, on calcule alors le dosage approximatif en
eau E.

• Dosage en granulat

Les proportions des constituants granulaires du mélange sont déduites d’une courbe
de référence OAB. Le point O (origine) a pour coordonnées [X0=0,08 mm, Y0=0 %
passant].

Le point A (brisure de la courbe) a pour cordonnées

XA=milieu du segment limité par le tamis 5mm et Dmax si D > 20mm (figure 3)

XA = Dmax / 2 si D ≤ 20mm (figure 4)

YA = 50 - √𝐷 + K + Ks + Kp.

Les valeurs de K, Ks et Kp sont donnés à partir de tableaux (voir Tableau 6) ou


d’abaques associés à la méthode

Les proportions volumiques des différents granulats dans le mélange sont alors tirées
des graphiques selon les lignes de partage. La projection sur l’axe des tamisât des
points d’intersection entre les lignes reliant le point 95 % des passants d’un granulat
au point 5 % des passants du granulat suivant et la courbe granulaire de référence
(OAB) permet de lire les quantités (gi) en pourcentage de chaque fraction granulaire
(sable et gravier)

On donne deux exemples d’analyse granulométrique

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1er cas si Dmax > 20mm

B
Sable 0/3.15 Gravier 5/20

63% de Ligne de
Gravier
partage
5/25 A

37% de
Sable

Figure 3 : Courbes granulométriques avec Dmax = 25


2ème cas si Dmax ≤ 20mm

Sable 0/2.5 Gravier 5/16


58% de Ligne de
Gravier partage
A

42% de
Sable

Figure 4 : Courbes granulométriques avec Dmax = 20

• Le volume total absolu des granulats.

V = 1000  − VC (IV-3)

Avec :
𝑉 : volume total des granulats (en l/m3)

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𝜸 : coefficient de compacité qui est fonction de Dmax, de la consistance et du


moyen du serrage (voir Tableau).
𝑽𝒄 : volume de ciment. (en l)

Les volumes absolus des granulats sont donnés par l’expression suivante :

𝑽𝒊 = 𝒈𝒊 ∗ 𝑽 (IV-4)
Avec :

Vi : Volume du granulat en (l / m3 de béton)


gi : Pourcentage du granulat tiré du graphique (%)
𝑽 : Volume total des granulats (m3)

• Le poids de chaque constituant

Le poids des constituants sable et gravier est déterminé par l’expression suivante :

𝑷𝒊 = 𝑽𝒊 ∗ 𝜸𝒊
Avec :
𝑷𝒊 : Poids de chaque constituant en Kg
𝑽𝒊 : Volume de chaque constituant en m3
𝜸𝒊 : Masse volumique de chaque constituant en
• Densité théorique 𝟎 (en Kg/m3)

𝑪+𝑬+𝑺+𝑮
𝟎 =
𝟏𝟎𝟎𝟎

• Densité réelle 

On peut en pesant une ou plusieurs éprouvettes mesurer la densité réelle () du béton
frais à mettre en œuvre. Ainsi :
Si  > 𝟎 la formule étudiée donne moins d’un mètre cube (1 m3) de béton,
Si  ≅ 𝟎 , la formule étudiée correspond bien au m3 de béton,
Si  < 𝟎 , la formule étudiée donne un peu plus d'un mètre cube (1 m3) de béton et le
dosage réel en ciment se trouve inférieur à celui théoriquement prévu et vice versa,

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La correction (en kg) à apporter sur la masse totale des granulats est alors :

X = 1 000 ( - 𝟎 )

Si  - 𝟎 < 0, la correction est à déduire car la formule proposée faisait plus du m 3,


Si  - 𝟎 > 0, la correction est à ajouter car la formule proposée faisait alors moins de
1m3 de béton
Sur le poids de chacun des granulats dont les % sont 𝒈𝒊 et les poids 𝑷𝒊 la correction à
apporter sera
𝑿 ∗ 𝑷𝒊
𝜹𝒊 =
𝑷

Avec :
𝜹𝒊 : poids à déduire ou à ajouter pour chaque constituant
𝑿 : correction à apporter.
𝑷𝒊 : poids de chaque granulat
𝑷 : poids total des granulats

Le poids corrigé 𝑷𝑪𝒊 de chacun des constituants sera.

𝑷𝑪𝒊 = 𝑷𝒊 ∓ 𝜹𝒊

On gâchera suffisamment pour la confection d’au moins 4 éprouvettes, 6


recommandés.

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Abaque I

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Tableau 6 : Valeur du terme correcteur k

VIBRATION FAIBLE NORMALE PUISSANTE

Forme des granulats


Roulé Concassé Roulé Concassé Roulé Concassé
(des sables en particulier)

400+Superpl. -2 0 -4 -2 -6 -4
400 0 +2 -2 0 -4 -2
dosage 350 +2 +4 0 +2 -2 0
en 300 +4 +6 +2 +4 0 +2
ciment 250 +6 +8 +4 +6 +2 +4
200 +8 + 10 +6 +8 +4 +6

NOTA 1: Correction supplémentaire Ks : Si le module de finesse du sable est fort (sable grossier) une
correction supplémentaire sera apportée de façon à relever le point A, ce qui correspond à majorer le
dosage en sable et vice versa. La correction supplémentaire sur K peut être effectuée en ajoutant la
valeur Ks = 6 Mf - 15 ( Mf étant le module de finesse du sable qui peut varier de 2 à 3 avec valeur
optimale de 2,5 pour laquelle la correction préconisée est alors nulle ).
NOTA 2: Correction supplémentaire Kp : Si la qualité du béton est précisée "pompable", il convient de
conférer au béton le maximum de plasticité et de l'enrichir en sable par rapport à un béton de qualité
"courante". On pourra pour cela majorer le terme correcteur K de la valeur Kp = + 5 à + 10 environ selon
le degré de plasticité désiré.

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Tableau 7 : Coefficient de compacité

CONSISTANCE
SERRAGE COEFFICIENT DE COMPACITE 
D= D=
D=5 D = 10 D = 20 D = 40 D = 80
12,5 31,5
Piquage
...............
Très 0,750 0,780 0,795 0,805 0,810 0,815 0,820
Vibration
plastique 0,755 0,785 0,800 0,810 0,815 0,820 0,825
faible....
Vibration 0,760 0,790 0,805 0,815 0,820 0,825 0,830
normale.
Piquage
................
Vibration faible 0,760 0,790 0,805 0,815 0,820 0,825 0,830
Plastique .... 0,765 0,795 0,810 0,820 0,825 0,830 0,835
Vibration 0,770 0,800 0,815 0,825 0,830 0,835 0,840
normale. 0,775 0,805 0,820 0,830 0,835 0,840 0,845
Vibration
puissante
Vibration faible
.....
0,775 0,805 0,820 0,830 0,835 0,840 0,845
Ferme Vibration
0,780 0,810 0,825 0,835 0,840 0,845 0,850
normale.
Vibration 0,785 0,815 0,830 0,840 0,845 0,850 0,855
puissante
NOTA : Ces valeurs sont convenables pour des granulats roulés sinon il conviendra d'apporter les
corrections suivantes :* Sable roulé et gravillon concassé : - 0,01* Sable et gravillon concassé : -0,03

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