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Chapitre 2 | Matériaux.

I. Introduction :

Les matériaux utilisé dans la conception du bâtiment sont d’une importance primordiale et pour
cela il faut prendre en considération tous les critères à respecter : résistance, économie,
disponibilité et esthétique.

Le but de ce chapitre et de définir les matériaux qui composent notre ouvrage « Béton et acier
» et présenter les principales caractéristiques mécaniques, leurs composants ainsi que leurs
comportements, pour pouvoir calculer cette structure.

II. Caractéristiques des constituants du béton :


1) Définition du béton armé et de ses constituants :

Le béton armé est un matériau que l’on obtient en associant deux matériaux ayant presque
le même coefficient de dilatation thermique, ces deux matériaux sont : le béton et l’acier, sa
masse volumique est généralement prise égale à 2500Kg/m3.

Le béton et l’acier seront choisis conformément aux règles de béton armé aux états limites
(BAEL99).

➢ Les avantages du béton :


✓ La possibilité de réaliser en béton, toutes les formes désirées.
✓ La facilité de la mise en œuvre.
✓ L’existence de la matière première dans la nature.
✓ Son prix de revient, qui en fait un matériau de construction par excellence.
✓ Sa résistance mécanique qui dépasse largement celle des meilleures roches naturelles.
✓ Sa durabilité, plus que séculaire, dès lors qu'il est correctement formulé et mis en œuvre.
➢ Les inconvénients :
✓ Il a une faible résistance en traction.
✓ Il induit un phénomène du retrait.
✓ Il est très lourd (sa densité est environ de 2.4pa).

2) Les matériaux inertes du béton :


• Granulats : On distingue les sables et les graviers
• Les sables : En général on utilise des sables de rivière ou de carrière débarrassée
des impuretés, les dosages sont donnés en volume de sable sec.

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▪ Classification des sables :
Suivant leur grosseur, ils sont classés en :

- Sable fin de ……………………………0,08 à 0,15 mm.


- Sable moyen de ………………………...0,15 à 2 mm.
- Sable gros de ……………………………2 à 5mm.

• Les graviers :
Ils sont composés de particules rocheuses lisses quand elles sont issues d’une rivière ou
concassées quand elles proviennent d’une carrière. Il faut impérativement que le gravier soit
débarrassé de la boue et des saletés qu’il pourrait contenir avant de fabriquer le béton.
La dimension maximale des agrégats est conditionnée d’une part par l’épaisseur des ouvrages
à réaliser, et d’autre part par la distance minimale entre les différentes armatures de l’ouvrage.

• Classification des graviers :


On peut classer les graviers en fonction de leurs dimensions suivantes :

- Gravillons petits…………………………….3 – 8 mm.


- Gravillons moyens …………………………8– 15 mm.
- Gravillons gros ……………………………..15 – 25 mm.

• Granularité :

Un granulat est défini par sa courbe granulométrique.

Pour la confection d’un béton de haute qualité, il faut que les sables aient une granularité
continue, et que leurs courbes granulométriques soient à l’intérieur d’un fuseau définissant la
granularité admissible des sables.

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SABLES GRAVILLONS CAILLOUX

100 FINS MOYENS GROS PETIT MOYENGROS PETIT MOYEN GROS

90

80

70
TAMISATS EN %

C
60
A
50
B
40
Fuseaux Modules de finesse

admissibles
préférentiel A 2.2 à 2.8

Sables
30 un peu trop fin B 1.8 à 2.2
un peu trop grossier C 2.8 à 3.2
20

10

0
MODULES 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50

TAMIS 0.08 0.101250.16 0.2 0.250315 0.4 0.5 0.63 0.8 1 1.25 1.6 2 2.5 3.15 4 5 6.3 8 1012.5 16 20 25 315 40 50 63 80

-Fuseaux proposés pour la granularité des sables à béton.


Figure 2.1 : Fuseaux proposé pour la granularité des sables à béton.

• Les ciments : Ils sont composés d’un mélange en poudre de chaux et de calcaire
argileux avec l’eau, ils jouent le rôle de liant de béton hydraulique. Ils doivent avoir les
qualités suivantes :
✓ Résistances mécaniques élevées et principalement les résistances initiales.
✓ Retrait de durcissement pas trop élevé pour diminuer les contraintes parasites
initiales.
✓ Onctuosité de la pâte à l’eau pour permettre une mise en œuvre correcte et
facile dans les moules ferraillés.
Les ciments les plus utilisés sont :

✓ Les ciments portland avec constituants secondaires, laitiers, cendres,


pouzzolanes…. etc.
✓ Les ciments spéciaux tels que les ciments sulfatés ou alumineux.
Le choix du ciment, la classe et la qualité est fonction de la nature de l’ouvrage à construire,
de sa destination, et des diverses qualités requises, en tenant compte des conditions climatiques
et locales : temps chaud ou froid, présence d’eaux agressives…… etc.

• Eau de gâchage :

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Tout comme les autres composants du mélange, l’eau doit être propre ainsi que le dosage doit
faire preuve d’une attention particulière : trop d’eau dans le béton entraine la naissance de
fissures et une perte de résistance au moment du séchage.

III. Hypothèses de calcul :


1) Méthode de calcul aux états limites :
1- Définition :

On définit un état limite comme tout état au-delà duquel la structure ne satisfait plus les
exigences de performances prévues compte tenu de la multiplicité des situations, dites
dangereuses, qu’il importe d’éviter parce qu’elles compromettent la sécurité des personnes et
des biens ou l’aptitude à l’emploi de l’ouvrage, on distingue :

Les états limites ultimes » qui correspondent à la limite :

· Soit de l'équilibre statique ;

· Soit de la résistance de l'un des matériaux ;

· Soit de la stabilité de forme.

2- Etat limite ultime (ELU) :

Cet état est associé à la perte de stabilité de la structure ; il est directement lié à la sécurité des
personnes. Les phénomènes correspondants sont :

- La rupture locale ou globale.


- La perte d’équilibre statique ou dynamique.
- L’instabilité de forme.

3- Etat limite de service (ELS) :

Il est associé à l’aptitude à l’emploi du bâtiment ; il est donc lié aux conditions d’exploitation
et à la durabilité recherchée pour l’ouvrage. Les phénomènes correspondants sont :

- La contrainte maximale de compression du béton.


- La fissuration du béton.
- La déformation des éléments.
4- Hypothèses de calcul :

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Les hypothèses de calcul sont les suivantes :

ELS :

❖ Les sections droites avant déformation restent planes après déformation.


❖ Il n’y a pas de glissement relatif entre les armatures et le béton.
❖ La résistance à la traction du béton est négligeable.
❖ Le retrait et le fluage ne sont pas pris en compte.
❖ Le comportement des matériaux est linéaire élastique.
❖ Dans le diagramme des contraintes l’un des matériaux doit travailler au maximum
autorisé.
ELU :

❖ Les sections droites restent planes après déformation.


❖ Il n’y a pas de glissement relatif entre les armatures et le béton.
❖ La résistance à la traction du béton est négligeable.
❖ Les déformations des sections sont limitées à :
ε bc = 3,5 ‰ en flexion simple et ε bc = 2 ‰ en compression simple.

❖ L’allongement maximal des aciers est conventionnellement limité à ε s = 10 ‰.

❖ On peut supposer concentrée en son centre de gravité la section d’un groupe de barres
tendues ou comprimées.
❖ Le diagramme contrainte – déformation du béton est « parabole – rectangle ».

2) Les types de fissures :


➢ Fissure peu préjudiciable :

C’est lorsque les éléments à calculer se situent dans des locaux clos, couverts et non soumis à
des condensations.

➢ Fissure préjudiciable :

C’est lorsque les éléments à calculer sont exposés aux intempéries, à des condensations, ou
peuvent être alternativement immergée en eau douce.

➢ Fissure très préjudiciable :

C’est lorsque les éléments à calculer sont exposés à un milieu agressif.

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3) Choix du dimensionnement :

Le dimensionnement d’une section par l’ELU et l’ELS dépend du type de fissures :

Peu Très
Type de fissuration Préjudiciable
Préjudiciable Préjudiciable

Dimensionnement ELU ELU (ou ELS) ELS


Vérification ELS ELS (ou ELU) ELS

Tableau 2.1 Choix du dimensionnement

IV. Résistance mécanique du béton :


1) Résistance à la compression :

Un béton est défini par une valeur de sa résistance à la compression à 28 jours, dite valeur
caractéristique requise (ou spécifiée). Celle-ci notée fc28, est choisie à priori, compte tenu des
possibilités locales et des règles de contrôle qui permettent de vérifier qu’elle est atteinte.

On prend : f c 28 =30 MPa

On peut admettre que pour j  28, la résistance fcj des bétons non traités thermiquement suit
approximativement les lois suivantes :

j
f cj = f c 28 → f c 28  40MPa
4,76 + 0,83 j
j
f cj = f c 28 → f c 28  40MPa
1,40 + 0,95 j

1)

Figure 2.3: Evolution de la résistance fCj en fonction de l'âge du béton.

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2) Résistance à la traction:(BAEL 91, Art. A-5-2-11) :

La résistance à la traction du béton à j jour, noté ftj, est définie par la relation :

f tj = 0,6 + 0,06.f cj . Pour f c28  60MPa .

Dans notre cas : f t28 = 2.4MPa.

3) Module de déformation du béton :

Sous des contraintes normales d’une durée d’application  24 heures, on admet à défaut de
mesure, qu’à l’âge de j jours le module de déformation instantané du béton Eij est égale à :

Il est calculé sous charges en courte durée < 24 heures

E ij = 11000.3 f cj

E ij = 34179.57MPa.

➢ Le module de déformation différé :

On admet que, sous contraintes normales d’une longue durée d’application, le module de
déformation différé est donné par :

Eij
Evj = 3700  3 f c 28 =
3

𝐄𝐯𝟐𝟖 = 𝟏𝟏𝟒𝟗𝟔. 𝟕𝟔 𝐌𝐏𝐚.

4) Coefficient de poisson :

Le coefficient de poisson est le rapport entre la déformation transversale par la déformation


longitudinale en valeur absolu. La valeur est comprise entre (0.15 à 0.3).

𝛥𝜀𝑡
𝜈=
𝛥𝜀𝑙

= 0 à L’ELU : Pour le calcul des sollicitations (béton non fissuré)

 = 0,2 à L’ELS : Pour le calcul des sollicitations (béton fissuré)

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5) Module de déformation transversale (G) :

La valeur du module de déformation transversale est donnée par :

E
G =
2(1 +  )

V. Diagrammes contrainte-déformation de béton :


a) Etat limite ultime " ELU" :

Le diagramme contrainte déformation du béton utilisé dans ce cas est le diagramme de calcul
dit : « parabole – rectangle ».

σbc σbc
fcj fbu

2‰ 3,5 ‰ εbc 2‰ 3,5 ‰ εbc

Diagramme contrainte - déformation réel Diagramme contrainte - déformation de calcul

Figure 2.3 Diagramme contrainte - déformation du béton à l’ELU

➢ La contrainte normale de compression :

0,85
La partie parabolique : f bu = σ bc
θ.γ b

La partie rectangulaire : de coordonné 2 à 3.5 ‰ la contrainte est égale à σ bc = f bu .

• 𝜸b = 1,5 en situation durable ou transitoire (SDT).


• 𝜸b = 1,15 en situation accidentelle (SA).
•  = 1 pour une durée > 24 heures
•  = 0,9 pour une durée entre 1 et 24 heures.
•  = 0,85 pour une durée < 1 heure.

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Toutes les charges sont appliquées plus 24heurs  = 1 avec f C .28 = 30MPa .

f bu = 17MPa ……………… « SDT ».

f bu = 22.17MPa ………………« SA ».

b) Etat limite de service ELS :

Le comportement du béton est considéré comme linéairement élastique, donc le diagramme


contrainte déformation à l’ELS est une droite schématisée ci-dessous :

σbc(MPa)

σbc

εbc εbc(‰)
Figure 2.5 Diagramme contrainte - déformation du béton à l'ELS.

➢ Contrainte limite de compression :

La contrainte limite de compression est définie par :

σ bc = 0,6.f c28 = 18 MPa.

➢ Contrainte de cisaillement :
La contrainte de cisaillement ultime ( τ u ) pour les armatures droites (α = 90°) est donnée par

les expressions suivantes :


Dans le cas d’une fissuration peu préjudiciable (FPP):
f c 28
 u = min( 0,2 ; 5MPa )
b
SDT  u =4 MPa

SA  u =5 MPa
Dans le cas d’une fissuration préjudiciable (FP) et très préjudiciable (FTP) :

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f c 28
 u = min( 0,15 ; 4MPa )
b
SDT  u =3 Mpa.

VI. Classification des aciers pour le béton armé :


1) Définition d’acier :
L’acier est la combinaison de fer avec un faible pourcentage de carbone, car l’augmentation du
pourcentage de ce dernier au-delà de sa valeur maximale diminue la maniabilité, la résilience
et la soudabilité. L’acier est utilisé dans le but d’avoir une construction flexible c’est-à-dire il
dissipe l’effort de traction par sa flexibilité.
Dans les constructions on utilise trois nuances d’acier (des aciers à haute adhérence, aciers
doux, treillis soudé).
Remarque :
Dans notre étude nous utiliserons un seul type d’acier :
Acier a haute adhérence (HA) pour les armatures longitudinales et transversales ayant une
limite élastique :
fe = 500MPa.

2) Les avantages de l’acier :


- Résiste bien à la traction et aussi à la compression.
- Il est ductile.
- Il est plus léger que le béton.
3) Les inconvénients de l’acier :
- Il est très cher.
- Le problème de corrosion.
- La rouille de l’acier gonfle le béton et le fait éclater.
4) Caractéristiques des aciers :

Les aciers sont caractérisés par leurs limites élastiques fe et leurs limites de rupture fy.

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Limite
Limite de Allongement à
Type Nuance élastique
rupture (Mpa) la rupture (%)
(Mpa)
FeE 400 400 310-490 22
Haute adhérence
FeE 500 500 390-490 25
FeE 215 215 480 14
Ronds lisses
FeE 235 235 550 12
Treillis soudés FeE 500 500 550 12

Tableau 2.2 : caractéristiques des aciers utilisés.


5) Contraintes limites dans l’acier : (BAEL 91, Art. A-4-3-2) :
a) ELU :
La contrainte limite de traction et de compression notée « σs10 », est donnée par la formule
suivante :
fe
 s =  s10 =
s
SDT (γs = 1,15)  σs = 437.782MPa.
SA (γs = 1)  σs = 500MPa
b) ELS :

La contrainte limite varie selon le type de fissuration :

fe
Fissuration peu préjudiciable (FPP) σs = = 434.782MPa
γs

2 
Fissuration préjudiciable (FP) σ s = min  f e ; 110 η.f t28  = 215.55MPa
3 

1 
Fissuration très préjudiciable (FTP) σ s = min  f e ; 90 η.f t28  = 176.36MPa
2 

Tableau 2.3 : contrainte limite d’acier selon le type de fissuration.

 : Coefficient de fissuration.

1,6 → acier à haute adhérence


=
1 → acier rond lisse

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➢ Module d’élasticité longitudinale :

Sa valeur est donnée expérimentalement :

Es = 2  10 5 MPa

6) Diagramme contraintes - déformations : (BAEL 91, Art. A-2-2-20):

Le diagramme contraintes-déformations à considérer dans le calcul à l’ELU est défini


conventionnellement comme suit :

Figure 2.6 : Diagramme réel. - Figure 2.7 : Diagramme de calcul.

7) La protection des aciers :

Pour assurer le bon fonctionnement des aciers il faut éviter le problème de corrosion, pour cela
l’enrobage des aciers par une certaine épaisseur est nécessaire.

L’enrobage est une épaisseur suffisante du béton, il dépend des conditions d’exploitation et de
l’environnement où l’ouvrage est implanté. Son épaisseur est définie comme suit :

- 5cmpour les ouvrages maritimes ou exposés aux atmosphères très agressives.


- 3cm pour les parois soumises à des actions agressives, des intempéries ou des
condensations.
- 2cm pour les parois situées dans un local couvert et clos et qui ne sont pas exposées aux
condensations.
VII. L’approche de la formulation de béton :
La composition du béton a une grande influence sur ses caractéristiques, si le béton est bien
dosé et bien réalisé.

Aussi, il est primordial de bien cerner les quantités nécessaires à son obtention

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L’étude de la composition d’un béton consiste à définir un mélange optimal des différents
granulats dont on dispose, ainsi que le dosage en ciment et en eau, afin de réaliser un béton dont
les qualités soient celles recherchées pour la construction de l’ouvrage.

Pour un béton usuel la méthode la plus utilisé est celle de « Dreux-Gorisse ».


Plusieurs étapes de calcul successives sont nécessaires à l’obtention de la formulation théorique
du béton :
a) Détermination du rapport C/E.

b) Détermination de C et E.

c) Détermination du mélange optimal à minimum de vides.

d) Détermination de la compacité du béton.

e) Détermination des masses de granulats.


1) Critère de maniabilité :

Affaissement Vibration
Plasticité Désignation Usages fréquents
en cm conseillée
Bétons extrudés/Bétons de
0à4 Ferme F Puissante
VRD
Génie civil / Ouvrages d’art /
Plastique
5à9 P Normale Bétons de masse
Très
10 à 15 TP Faible Ouvrages courants
plastique
Léger Fondations profondes
≥ 16 Fluide Fl
piquage Dalles et voiles minces

Tableau 2.4 : Affaissement au cône conseillé en fonction du type d’ouvrage à réaliser.

La maniabilité est caractérisée, entre autres, par la valeur de l’affaissement au cône d’Abrams.
Elle est choisie en fonction du type d’ouvrage à réaliser, du mode de réalisation et des moyens
de vibration disponibles sur chantier.
➢ Béton plastique avec Vibration normal, soit un affaissement de A=7 cm.

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2) Choix des granulats :
Les granulats à utiliser dans la fabrication du béton doivent permettre la réalisation d'un
squelette granulaire à minimum de vides. Il faut en conséquence utiliser des granulats de toutes
tailles pour que les plus petits éléments viennent combler les vides laissés par les plus gros.
Pour permettre une mise en œuvre correcte du béton, il est important que la taille des plus gros
granulats « Dmax »ne s'oppose pas au déplacement des grains entre les armatures métalliques du
ferraillage. Le tableau 2 donne une borne supérieure de Dmax à respecter en fonction de la
densité du ferraillage, des dimensions de la pièce à réaliser, et de la valeur de l'enrobage des
armatures.

Caractéristiques de la pièce à bétonner Dmax

Espacement horizontal entre armatures ≤ eh / 1,5


eh
horizontales

Espacement vertical entre lits d’armatures


ev ≤ ev
horizontales

Enrobages des armatures :


<d
d Ambiance très agressive ≥5 cm
Ambiance moyennement agressive ≥3 cm
Ambiance peu agressive ≥3 cm
Ambiance non agressive ≥1 cm

Rayon moyen du ferraillage

≤ 1,4 r
≤ 1,2 r

hm Hauteur ou épaisseur minimale ≤ hm / 5

Tableau 2.5 : Détermination de Dmax en fonction du ferraillage et de l’enrobage.

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eh
- Le plus petit espacement horizontal eh = 7cm = 4,67cm
1,5

- Le plus petit espacement vertical ev = 7cm .

- Ambiance moyennement agressive c  3cm .


- Granulats concassés avec a = 10cm ; b=10cm dimensions minimal des mailles.
10  10
r == = 2.5cm
2  (10 + 10)

- Epaisseur minimal des éléments constituant l’ouvrage hm = 16cm

Dmax  min( 4.67;7;3)  Dmax  3cm

- Le diamètre maximal à utiliser dans la composition de béton est de 25mm.


3) Critère de résistance :

Le béton doit être formulé pour qu'à 28 jours sa résistance moyenne en compression atteigne la
valeur caractéristique fc28.

Cette valeur doit, par mesure de sécurité, être supérieure de 15 % à la résistance minimale en
compression fc28 nécessaire à la stabilité de l'ouvrage.

𝜎′28 = 1.15 × 𝑓𝑐28

- Par mesure de sécurité on prend f C 28 = 30MPa  28


 = 34.5MPa

4) Détermination du rapport C/E :

- Le rapport C / E est calculé grâce à la formule de Bolomey :

𝜎′28 = 𝐺′ × 𝜎′𝑐 ( 𝐸𝐶−0.5)

Avec :
• σ’28 = Résistance moyenne en compression du béton à 28 jours en MPA.
• σ’c = Classe vraie du ciment à 28 jours en MPA.
• C = Dosage en ciment en kg par m3 de béton.
• E = Dosage en eau total sur matériau sec en litre par m3 de béton.
• G’ = Coefficient granulaire en fonction de la qualité et de la dimension maximale des
granulats.

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Dimension Dmax des granulats


Qualité des
Fins Moyens Gros
granulats
Dmax<12,5 mm 20 < Dmax< 31,5 Dmax>50 mm

Excellente 0,55 0,60 0,65

Bonne, courante 0,45 0,50 0,55

Passable 0,35 0,40 0,45


Tableau 2.6 : Coefficient granulaire G’ en fonction de la qualité et de Dmax.

𝜎 ′ 𝑐 = 42,5 𝑀𝑃𝑎

C  C
= 2.12
= 28 + 0.5
E G. C E

5) Détermination du dosage du ciment « C » :

La valeur de C est déterminée grâce à l’abaque de la figure ci-dessous en fonction des valeurs
de C/E et de l’affaissement au cône d’Abrams (dans notre cas A=8cm).

Pour cela il suffit de positionner la valeur de C/E et de l’affaissement au cône recherchées. Le


point ainsi obtenu doit être ramené parallèlement aux courbes de l’abaque pour déterminer la
valeur optimale de Copt. La valeur de C est déterminée
grâce à l’abaque de la figure ci-dessous en fonction des
valeurs de C/E et de l’affaissement au cône d’Abrams
(dans notre cas A=7cm).Pour cela il suffit de positionner
la valeur de C/E et de l’affaissement au cône recherchées.
Le point ainsi obtenu doit être ramené parallèlement aux
courbes de l’abaque pour déterminer la valeur optimale
de Copt

On trouve :
Figure 2.8 : diagramme de dosage

C/E=2.12 → C = 400 + super plastifiant kg/m3 du ciment

a) Dosage minimal :

La norme NF P 18-305 (béton prêt à ’emploi) préconise :

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Chapitre 2 | Matériaux.
250+10fck
C(kg/m3) ≥ 5
√D

C=403kg/m3 ≥ 188.08Kg/m3 ----- vérifiée.

Correction sur le dosage en eau E :


Lorsque la dimension maximale des granulats Dmax est différente de 25 mm, une correction sur
la quantité d’eau (le rapport C/E reste inchangé).

Dimension maximale des granulats (D en mm) 5 10 16 25 40 63 100

Correction sur le dosage en eau(%) +15 +9 +4 0 -4 -8 -12

Tableau 2.7 : Correction sur le dosage en eau en fonction de Dmax.

Dans notre cas Dmax=25mm donc il n’y a pas de correction sur le dosage en eau.

b) Tracé de la courbe granulaire de référence :


Sur un graphique d’analyse granulométrique on trace une composition granulaire de référence
OAB. LE point « B » (à l’ordonnée 100%) correspond à la dimension « D » du plus grand
granulat et le point de brisure « A » des coordonnées ainsi définies :
- En abscisse (à partir de la dimension D tamis)
- D≤20mm l’abscisse est (D/2)
- Si D≥20mm l’abscisse est située au milieu du « segment gravier » limité par le module
38(5mm) et le module correspondant à D.
YA = 50 − D + K

• D : Exprimé en « mm ».
• K : Terme correcteur qui dépend du dosage en ciment, de l'efficacité de la vibration

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Chapitre 2 | Matériaux.
La forme des granulats est donnée par le tableau suivant :

Vibration Faible Normale Puissante


Forme des granulats Rou Concas Roulé Concassé Roulé Concassé
(du sable en lé sé
particulier)
Dosage 450 -2 0 -4 -2 -6 -4
en 400 0 +2 -2 0 -4 -2
Ciment 350 +2 +4 0 +2 -2 0
300 +4 +6 +2 +4 0 +2
250 +6 +8 +4 +6 +2 +4
200 +8 + 10 +6 +8 +4 +6

Tableau 2.8 : valeur de K « Terme correcteur qui dépend du dosage en ciment »

Pour :
Granulats utilisé c’est des granulats concassés.
Vibration normale.
Dosage en ciment 400kg/cm3 + superplastifiant
Par Interpolation on trouve K=1
D = 25mm  20mm → XA =
(X1 + X 2 )
2

X 1 = 5mm ; X 2 = 25mm

XA =
(5 + 25) = 15mm A(15mm;44% )
2 .
B(25mm;100% )

YA = 50 − 25 − 1,25 = 44% .

c) Détermination en pourcentage des différents granulats :


Pour déterminer les pourcentages en volumes absolus de granulats permettant la confection
d’un mélange à minimum de vide il est nécessaire de tracer comme indiqué sur la figure ci-
dessous des droites reliant deux à deux les courbes granulométriques des matériaux du mélange.

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Chapitre 2 | Matériaux.
Ces droites sont définies par 5 % de refus pour le matériau à faible granularité et par 5 % de
passant pour le matériau à forte granularité. L’intersection des droites ainsi tracées avec la droite
brisée de Dreux permet, par prolongement sur l’axe des ordonnées, de déterminer les
pourcentages en volumes absolus de chaque matériau. Ces pourcentages doivent permettre
l’obtention d’un mélange dont la courbe granulométrique est proche de la droite brisée de
Dreux.

Figure 2.9 : courbe granulométrique.

✓ À partir des essais effectués et des résultats obtenus en traçant la courbe


granulométrique ; on a obtenu les pourcentages des granulats suivants :
- Le pourcentage du mélange de sable fin : S1 = 13%.
- Le pourcentage du mélange de sable moyen : S2 = 11%.
- Le pourcentage du gravier moyen 3/8 et 8/15 : G1 = 17 %.
- Le pourcentage du gravier 15/25 : G2 = 59%.

d) Détermination des différents volumes des granulats :


✓ A partir des proportions obtenues il nous reste à déterminer les quantités à prendre, pour
cela on utilise la valeur du Coefficient de compacité de DREUX GORISS noté « γ » :
VS + VG1 + VG 2 + VCiment
 =
Vtotal

VS 1 : Volume absolu de sable S1.

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Chapitre 2 | Matériaux.

VS 2 : Volume absolu de sable S2.

VG1 : Volume absolu de gravier G1.

VG 2 : Volume absolu de gravier G2.

Vtotal = 1m3 = 1000l

Avec :

Tableau 2.9 : Valeur de « gamma » en fonction de consistance de serrage.

La valeur de γ est donnée par le tableau de consistance


Par interpolation on trouve ɣ=0.827
mCiment 402
Le volume de ciment sera VCiment = = = 0.129m3
 Ciment 3.1 10 3

Donc on obtient l’équation suivante : VS 1 + VS 2 + VG1 + VG 2 =  − Vciment = 0,698m3

➢ Volume du « sable fin » VS1 = 13%.(0,698) = 0,09m3

➢ Volume du « sable moyen » VS 2 = 11%.(0,698) = 0,08m3

➢ Volume du « gravier G1» VG1 = 17%.(0,698) = 0,119m3

➢ Volume du « gravier G2» VG 2 = 59%.(0,706) = 0,417m3

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Chapitre 2 | Matériaux.

Vtotal = VS1 + Vs 2 + VG 3 + VG 4 + VCiment + Veau

Vtotal = 0,09 + 0,08 + 0,119 + 0,417 + 0,129 + 0.182 = 1m3

Avec :
O ρc=3.10 t/m3 =3.10*103 kg/m3
O ρS= 2.65 t/m3=2.65*103 kg/m3
O ρG=2.70 t/m3=2.70*103 kg/m3
O 𝑉𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 = 1𝑚3=1000mL.
e) Calcul des masses des granulats :

Le calcul des masses est donné comme suit :

➢ mS1 =  S .VS = 0,239t

➢ mS 2 = G1.VS = 0,212t

➢ mG1 = G 2 .VS = 0,321t

➢ mG 2 = G 3 .VS = 1,126t

➢ La masse de ciment mC = C .VC = 0,399t = 400kg

➢ La masse de l’eau : meau = eau .Veau = 182kg

D’où :

béton = 
m
= 2,97t / m3  3t / m3
V
➢ Conclusion :

Pour arriver à une résistance d’un (1) m3 du béton égal à 30MPa à 28jours, il nous faut les
quantités suivantes :

• Sable fin ……………………………………. 0,09m³


• Sable moyen …………….……………….….. 0.08m³
• Gravier G2 (15/25) …………………..…….. 0,119m³
• Gravier G2 (15/25) …………………..……...0,417m³
• Ciment …………………………………..…….400kg
• Eau …………………………………………... 108 litres.
• Superplastifiant

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