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CHAPITRE II

CARACTERISTIQUE DES
MATERIAUX
CHAPITRE II CARACTERISTIQUE DES MATERIAUX

I. Introduction
Le béton armé est constitué par la réunion de deux matériaux : le béton et l’acier,
disposés de manière à utiliser d’une façon économique et rationnelle les résistances propres
de chacun d’eux.

II. Le béton
C’est un matériau de construction formé par le mélange de ciment, de granulats et
d’eau, éventuellement complété par des adjuvants. Ce mélange, qui est mis en place sur le
chantier ou en usine à l’état plastique, peut adopter des formes très diverses parce qu’il est
moulable. Le principe est de créer un béton plein à partir d’un squelette granulaire le plus
compact possible et d’un dosage en ciment et en eau au minimum compatible avec la
résistance et l’ouvrabilité.
Les matériaux constituant le béton doivent satisfaire à certaines exigences pour donner
un béton de bonne qualité.

II.1 Les matériaux inertes


 Granulats :
On appel granulats un ensemble des grains minéraux, de dimensions comprises entre 0
à 125mm, de provenance naturelle ou artificielle.
Les granulats sont appelés : fillers, sablons, sable, gravillons, grave, ou basaltes, suivant
leurs dimensions du plus petit au plus gros selon l’ordre.
Leurs variations de dimensions présentent un avantage pour le mélange du béton afin
de couvrir les vides qui peuvent apparaitre dans le béton tel que les gros se combine avec la
pâte du ciment et les petits se longent dans les interstices laissés par les gros. Le choix des
granulats doit être fait dans le but d’obtenir la compacité optimale.

 Classification granulométrique
a) Les sables :
On nomme sables, les matériaux de petite dimensions issus de la désagrégation des
roches, en suisse les sables comprennent l’ensemble des grains passant à travers un tamis à
trous ronds de 8 mm, ou à trous carrés de 6 mm de côté, des calibres de 0 à 2 mm prennent le
nom de limon.

 Classification des sables:

Suivant leur grosseur, ils sont classés en:


- Sable fin de …………………………….0,08 à 0,15 mm.
- Sable moyen de ………………………...0,15 à 2 mm.
- Sable gros de ……………………………2 à 5mm.

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b) Les graviers:
Ils sont composés de particules rocheuses lisses quand elles sont issues d’une rivière ou
concassées quand elles proviennent d’une carrière. Il faut impérativement que le gravier soit
débarrassé de la boue et des saletés qu’il pourrait contenir avant de fabriquer le béton.

 Classification des graviers:

On peut classer les graviers en fonction de leurs dimensions suivant:


- Gravillons petits……………………………. 3 – 8mm.
- Gravillons moyens …………………………8 – 15mm.
- Gravillons gros ……………………………..15 – 25 mm.

 Granularité :
Un granulat est défini par sa courbe granulométrique. Pour la confection d’un béton de
haute qualité, il faut que les sables aient une granularité continue, et que leurs courbes
granulométriques soient à l’intérieur d’un fuseau définissant la granularité admissible des
sables.

SABLES GRAVILLONS CAILLOUX

100 FINS MOYENS GROS PETIT MOYENGROS PETIT MOYEN GROS

90

80

70
TAMISATS EN %

C
60
A
50
B
40
Fuseaux Modules de finesse
admissibles

préférentiel A 2.2 à 2.8


Sables

30 un peu trop fin B 1.8 à 2.2


un peu trop grossier C 2.8 à 3.2
20

10

0
MODULES 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50

TAMIS 0.08 0.101250.16 0.2 0.250315 0.4 0.5 0.63 0.8 1 1.25 1.6 2 2.5 3.15 4 5 6.3 8 1012.5 16 20 25 315 40 50 63 80

-Fuseaux proposés pour la granularité des sables à béton.

Figure II-1 : Fuseaux proposé pour la granulométrie du sable.

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II.2 Ciment
Le ciment est un matériau primordiale dans la composition du béton ; c'est le liants
hydraulique qui durcies sous l'action de l'eau .Il est composé d’un mélange de matières
calcaires avec des matières argileuses ou avec des silicates avec l’eau, et le plus courant est le
ciment portland, il est composé de 90% du clinker et le reste un mélange du gypse et des
additions selon les caractéristiques souhaité
Il est obtenu par cuisson à 1450°C d’un mélange de calcaire (80%) et d’argile (20%), il
est constitué principalement d’aluminosilicates de calcium et de magnésium, le résultat de la
cuisson est finement broyé en poudre pour être vendu en vrac ou en sac.

 Classification des ciments :

CEM I Ciment Portland


Ciment Portland composé de (
laitier, fumée de silice, pouzzolane,
CEM II
cendres volantes , schistes calcinés,
calcaire
CEM III Ciment de haut-fourneau

CEM IV Ciment pouzzolanique


Ciment Portland composé (laitier,
CEM V
cendres)

Tableau II-1 : Classification des ciments

Les ciments (liants) utilisés en béton armé doivent avoir les qualités suivantes :
 Résistances mécaniques élevées et principalement les résistances initiales.
 Retrait de durcissement pas trop élevé pour diminuer les contraintes parasites initiales.
Les ciments les plus utilisés sont :
 le CPA, ciment portland artificiel, surtout celui de la classe 325 (résistance à la
compression exprimée en bars à 28jours, mesurée sur éprouvette normalisée en mortier de
4x4x16cm).
 les ciments portland avec constituants secondaires, laitiers, cendres, pouzzolanes etc.
 les ciments spéciaux tels que les ciments sulfatés ou alumineux.

Le choix du ciment, la classe et la qualité est fonction de la nature de l’ouvrage à construire,


de sa destination, et des diverses qualités requises, en tenant compte des conditions
climatiques et locales : temps chaud ou froid, présence d’eaux agressives etc.
Pour les ouvrages courants en béton armé on peut employer un ciment CPA de la classe 325.

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 Eau de gâchage :
L’eau est un élément essentiel est indispensable dans la fabrication du béton, il joue un
rôle d’un liant hydraulique qui aide à combiner l’ensemble des éléments (hydraté) ce dernier
définit la consistance du béton à travers sa teneur (mou ; ferme ;…etc.).Ce qui influence sur la
résistance finale car trop d’eau entraine une naissance de fissurations qu’est nocif pour notre
béton au moment du séchage.

 Les adjuvants :
Ce sont des substances chimiques qu’on introduit au béton surtout pour les faibles
qualités ces derniers sont ajouter en petites quantités, soit dissoute dans l’eau ou broyées en
même temps que le clinker. Afin de modifier la structure des ciments durcis et leurs propriétés
technique aussi leurs accorder certaine qualité et caractéristiques. Il existe plusieurs types
d’adjuvants dont on peut ajouter au béton et chacun sa propriétés :

 Super plastifiants haut réducteur d’eau ;


 Plastifiants : se divise en trois sous-groupes :
Adjuvants dispersants ou fluidisant ;
Adjuvants entraineurs d’air ;
Adjuvants mixtes ;
 Accélérateurs /ou retardateurs de durcissement ;
 Entraineur d’air ;
 Accélérateurs de prise hydrofuge de masse.

 Formulation du béton :
Il existe plusieurs méthodes pour établir une composition du béton. On peut citer :
 La méthode de Bolomey.
 La méthode d’Abrams.
 La méthode Vallette.
 La méthode de Faury.
 La méthode de Dreux-Gorisse.

 Méthode Dreux-Gorisse :
Pour les méthodes citées ci-dessus ainsi que la méthode de Faury, le dosage en ciment
déterminé est le dosage minimal correspondant théoriquement sur le plan granulométrique à
la compacité maximale, et il est généralement inférieur aux dosages nécessaires et exigés 350,
400, 450, etc., des corrections sont à chaque fois apportées dans ce sens.
Dreux propose une méthode simplifiée et pratique, qui se fixe à l’avance les dosages en
ciment et en eau fonction de l’ouvrabilité (affaissement ,consistance) et de la résistance visée,
puis il trace une courbe granulométrique théorique de référence du mélange granulats seuls
(sables et graviers), le dosage en ciment étant déjà fixé ; en disposant les courbes
granulométriques des sables et graviers à utilisés sur le même graphique que la courbe de

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référence, il déduit directement les proportions de chaque granulat, d’où l’intérêt de la


méthode.

Figure II-2 : courbe de Dreux-Gorisse

II.3 Essais de résistance a la compression:

 Nature de l’essai :
Les essais ont pour but d’évaluer et de contrôler la résistance à la compression et la
résistance à la traction du béton, ses essais peuvent avoir deux buts distincts.

 Le contrôle :
Les essais de contrôle ont pour but de contrôler la résistance intrinsèque du béton à sa
fabrication indépendamment des conditions ultérieures de transport, de mise en œuvre, de
vibration, de cure, et de conservation; ils sont réalisés sur des éprouvettes prélevées au
malaxeur et conservées dans des conditions normalisées, ils permettent notamment de vérifier
que les caractéristiques intrinsèques du béton sont conformes aux prévisions.

 L’information :
Les essais d’information ont pour but d’évaluer, avec la meilleure approximation
possible, la résistance du béton de l’ouvrage; ils sont réalisés sur des éprouvettes prélevées au
chantier, lors de la mise en place du béton dans les coffrages, et conservées dans des
conditions aussi voisines que possible de celles de l’ouvrage; ils permettent notamment de
décider de l’opportunité d’un décoffrage, d’une manutention, ou d’une mise en charge.

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 Moule des éprouvettes :


Les moules cylindriques pour éprouvettes d’essais doivent être fabriqués en matières
non absorbante et être suffisamment rigides pour ne subir aucune déformation durant la
confection des éprouvettes. La hauteur des moules ` H ‘ fait deux fois leur diamètre’,
généralement `Φ’=20cm.
Il existe aussi des moules prismatiques ou cubiques, qui sont beaucoup moins utilisés.

 Nombre des éprouvettes :


Chaque prélèvement de contrôle doit comporter six éprouvettes cylindriques, dont trois
doivent subir l’essai d’écrasement (pour la mesure de la résistance à la compression) et trois
l’essai de fendage (pour la mesure de la résistance à la traction). Le nombre et la cadence des
prélèvements de contrôle doivent être fixés par le maître de l’œuvre, compte tenu du volume
de l’ouvrage de la cadence du bétonnage, des caractères exigés pour le béton et des difficultés
rencontrées pour les obtenir.

II.4 Détermination expérimentale des résistances mécaniques du béton


 Résistance à la compression :+
Dans le cas courant un béton est défini par sa résistance à la compression à 28 jours.
Cette valeur est déterminée par les essais de compression. A partit de la résistance moyenne
obtenue, on calcule la résistance caractéristique. Dans notre cas on prendra comme données :

Résistance caractéristique à la compression : fc28 = 25 MPa

j
fcj = ×f si fc28 ≤ 40
4,76 + 0,83j c28
j
fcj = ×f si fc28 ≥ 40
1,4 + 0,95j c28
{fcj = fc28 si j > 28

 Résistance à la traction :
La résistance à la traction des bétons courants est de 8 à 12 fois plus faible que sa résistance
la compression, elle est caractérisée à la traction du béton à « j » jours notée f tj exprimée en « MPa
» est définit conventionnellement par :

j
j  28 Jour  fcj   f C28 pour fC28 ≤ 40 MPa
4,76  0,83 j
j
j  28 Jour  fcj   fC28 pour fC28  40 MPa
1,4  0,95 j
j  28 Jour  f cj  fC28

ftj=0.6+0.06fcj =2,1 MPa

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III. L’acier
Les aciers utilisés en béton armé se distinguent suivant leurs nuances et leurs états de
surface (ronds lisses ou barres à haute adhérence) et sont classés de la manière suivante :
 Ronds lisses.
 Barres à haute adhérence.
 Treillis soudés
Les diamètres utilisés sont :6-8-10-12-14-16-20-25-32-40.[mm]

 Caractères mécaniques de référence de l’acier :


Ce sont d’une part, la limite d’élasticité et d’autre part, le diagramme de traction jusqu'à
un allongement unitaire de 10‰.

 Limite d’élasticité de l’acier :


La limite d’élasticité de l’acier,-limite d’élasticité apparente dans le cas des aciers doux
ou à dureté naturelle, limite d’élasticité conventionnelle à 0.2‰ d’allongement rémanent dans
le cas des aciers écrouis,-fait l’objet d’une garantie de valeur minimale, fournie par le
producteur. Cette valeur minimale constitue la résistance mécanique de référence de
l’acier.
 Types d'acier : :
Les aciers les plus couramment utilisés sont :
Limite d’élasticité
Type Nuance (désignation)
[MPa]
FeE 215 215
Ronds lisses
FeE 235 235
FeE 400 400
Barres H.A
FeE 500 500

Tableau II-2 : Les aciers les plus couramment utilisés

 Caractère d’adhérence :
Ils sont définis par le coefficient de fissuration "η" et le coefficient de scellement "Ψs".

Type Coefficient de fissuration η Coefficient de scellement Ψs

Ronds lisses 1 1

Barres H.A 1.6 1.5

Tableau II-3 : coefficient de fissuration "η" et le coefficient de scellement "Ψs".

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IV. Hypothèses de calcul


Les calculs sont fait aux états limites- un état limite est un état au-delà duquel l’ouvrage
ou un de ces éléments ne répond plus aux fonctions pour lesquelles il a été construit- et il y en
a deux :
 L’état limite ultime.«ELU".
 L’état limite de service.«ELS".

IV.1 Etat Limite Ultime


Il correspond à l’atteinte du maximum de la capacité portante de l’ouvrage ou de l’un de ses
éléments avant dépassement par :
- Perte d’équilibre statique (basculement).
- Instabilité de forme (flambement).
- Perte la résistance de l’un des matériaux (rupture), ceci conduit à la ruine de l’ouvrage.
- Transformation de la structure en un mécanisme.

Les hypothèses de calcul de l’ELU sont les suivantes :


 Les sections droites restent planes après déformation.
 Pas de glissement relatif entre les aciers et le béton. (grâce à l’adhérence)
 Le béton tendu est négligé dans les calculs.

 Lois de comportement des matériaux :


 Béton

σbc

fbu

εbc
0 2‰ 3.5‰

Figure II-3 : Diagramme contrainte-déformation du béton à l’ELU.

 fbu=0.85 fcj/ b.


 b =1.5 pour les combinaisons fondamentales.
 b=1.15 pour les combinaisons accidentelles.

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 Le coefficient  est fixé à 1 lorsque la durée d’application de la charge est supérieur à


24h, à 0.9 lorsque cette durée est comprise entre 1 et 24h, et à 0.85 lorsqu’elle est
inférieur à 1h.

 Acier
σs

fe/γs

fe/ εs
0 10‰
Eγs

Figure II-4 : Diagramme contrainte-déformation de l'acier à l’ELU.

 s=1.15 pour les combinaisons fondamentales.


 s=1 pour les combinaisons accidentelles.

Les déformations dans les matériaux sont limitées à :


 Béton : 2‰ en compression et à 3.5‰ en flexion.
 Acier : 10‰.

 Règles des 3 pivots :

Le diagramme de déformation de la section doit obligatoirement passé par l’un des trois
pivots « A, B, ou C »

 pivot A : Déformation aciers tendu égal à 10‰.


 pivot B : Déformation des fibres de béton les plus comprimées à 3.5‰.
 pivot C : Déformation des fibres de béton comprimées à 2‰.

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B(εbc=3.5‰)
YAB

h d C(εbc=2‰)

As
A(εs=10‰)

Figure II-5 : schéma illustrative de la règle des trois pivots.

IV.2 Etat Limite de Service


Il est définit compte tenu des conditions d’exploitation ou de durabilité, il correspond aux
phénomènes suivants :
 L’ouverture des fissures.
 Compression excessive du béton.
 La déformation des éléments.

 Les hypothèses de calcul de l’ELS sont les suivantes :


 Les trois premières hypothèses de l’ELU restent valables à l’ELS.
 Les lois de comportement des matériaux sont linéaires élastiques.
 Les calculs sont menés tel que :
 Le retrait et le fluage ne sont pas pris en compte dans le calcul.

σbc=0.6 fc28. (Contrainte admissible du béton comprimé)

fe/s :en fissuration peu nuisible.


σs= Min (2/3fe, 110√η ft28) : en fissuration préjudiciable
Min (1/2fe, 90√η ft28) : en fissuration très préjudiciable

η : étant le coefficient de fissuration.

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