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Le diabète est un trouble métabolique qui survient lorsque l’organisme est incapable de
produire suffisamment l’insuline ou d’utiliser l’insuline de manière efficace (Harris et Zimmet,
1997 ; Grimaldi, 2000 ; Ndomou et al., 2014). Il se caractérise par une hyperglycémie chronique :
soit une glycémie à jeun supérieure à 1,26 g/l (7mmol/l) au moins à deux reprises (Peters et
Schriger, 1998 ; Afssaps, 2006 ; Motta et al., 2007 ; ADA, 2014).
L’insuline est en effet, une hormone sécrétée par les cellules β des îlots de Langerhans du
pancréas, permettant au glucose contenu dans les aliments de pénétrer dans les cellules de
l’organisme, où il est transformé en énergie nécessaire au bon fonctionnement des muscles et des
tissus (Grimaldi, 2000 ; Kouakou et al., 2016). Chez une personne atteinte de diabète, le glucose
n'est pas absorbé correctement et continue de circuler dans le sang (hyperglycémie), endommageant
ainsi peu à peu les tissus. Ces dommages peuvent entraîner des complications mettant la vie de la
personne atteinte en danger (Grimaldi, 2000 ; FID, 2013).
Par ailleurs, cette maladie très ancienne (connue en 1550 avant Jésus Christ) a de multiples
causes qui sont liées au type de diabète. Ces causes sont en liens directes avec la destruction des
cellules β, la résistance ou déficience de l’insuline, des facteurs génétiques, le vieillissement de la
population, la sédentarité, l’obésité, certaines infections congénitales, certains médicaments et
substances chimiques. De plus, des pancréatites, la pancréatectomie, la néoplasie, les fibroses
cystiques et certains troubles du système immunitaire sont d’autres facteurs pouvant aussi
occasionnés le diabète. Ainsi, on distingue le diabète de type 1 résultant d’une destruction sélective
et auto-immune des cellules β du pancréas, le diabète de type 2 caractérisé par une résistance à
l’insuline ou un défaut de sécrétion de cette hormone, le diabète gestationnel et d’autres types de
diabètes d’étiologies spécifiques dont la fréquence d’apparition est faible (Spinas et Lehman, 2001
; N'domou et al., 2014 ; Kouakou et al., 2016).
Le diabète est très courant dans les pays développés mais également dans les pays en
développement. Il touche de plus en plus de personnes dans le monde et constitue aujourd'hui un
véritable problème de santé publique (Delattre, 2015 ; OMS, 2016). En effet, selon la SONAFI
(2014), 382 millions de personnes soit 8,3% des adultes, étaient atteints de diabète à travers le
monde en 2013. Parmi ces malades, 46% d’entre eux n'étaient pas diagnostiqués, soit 175 millions
de personnes qui s’exposaient à des complications sans le savoir. En 2014, 422 millions de malades
ont été dépistés selon l'OMS (2016). En Afrique subsaharienne, près de 20 millions de personnes
étaient atteintes de la pathologie, soit une prévalence de 4,9% pour la région en 2013 (SONAFI,
2014). Ce chiffre pourrait atteindre 41,5 millions d'ici 2035 selon la FID (2015). La Côte d’Ivoire
n’échappe pas à cette pandémie. En effet, la prévalence du diabète est passée de 5,7 % avant 2000 à
9,6 % en 2010 (AODCI, 2016). En outre, de 201600 diabétiques répertoriés en Côte d’Ivoire par la
FID (2015), le nombre de malade est passé à 700000 personnes en 2017 selon la SONAFI (2017).
Eu égard à cette augmentation de la prévalence, les personnes atteintes sont de plus en plus
exposées à des complications graves si elles ne sont pas correctement prise en charge. Ces
complications sont notamment le coma et le pied diabétique à l’origine d’une mortalité et d’un taux
d’amputation important (AODCI, 2016).
Par ailleurs, la prise en charge thérapeutique repose actuellement sur des régimes
alimentaires stricts, l'insulinothérapie et la prise d’antidiabétique oraux (N'domou et al., 2014 ;
OMS, 2016). Cependant, cette prise en charge rencontre de nombreuses difficultés notamment, une
méconnaissance de l’ampleur du problème, le coût élevé des médicaments, un contexte socio-
économique peu propice au régime diabétique et l'insuffisance des infrastructures et du personnel
sanitaires (Gning et al., 2005).
Plusieurs actions sont menées dans le but de prévenir la maladie et de traiter les personnes
atteintes. Ainsi depuis 2012, quinze cliniques de traitement du diabète et de l'hypertension artérielle
ont été créées dans plusieurs villes du pays, 25 unités de prise en charge ont été réparties sur
l'ensemble du territoire et des campagnes nationales de sensibilisation et de dépistage ont été
initiées. Malgré cette politique de l'Etat Ivoirien, le taux de mortalité et le nombre de malades
atteints du diabète augmentent chaque année. Pour résoudre le problème, les populations se tournent
de plus en plus vers la phytothérapie qui est une pratique médicale très ancienne, fondée sur
l’utilisation d’extraits de plantes et de principes actifs naturels (Schlienger, 2014).
C'est un produit agricole de rente des zones tropicales et subtropicales qui a une grande importance
économique pour les producteurs (Ngangue, 2011). La multiplicité des vertus des fèves, confère au
cacao, une matière première très prisée et exploitée dans de nombreux secteurs d’activités
industrielles, dont la chocolaterie, la pharmaceutique, la cosmétique, et l’alimentation. En effet, le
cacao contient des macronutriments (glucide, lipide, protéine) (Hannum et Erdman, 2000), des
minéraux (K+, Na+, Ca2+, Mg2+, P, Fe2+, Cu2+, Zn2+) (Borchers et al., 2000), les méthyl-
xanthines (théobromine, caféine et théophylline) et des substances phytochimiques telles que les
polyphénols, qui, de par les récentes et nombreuses publications les concernant, méritent un détour
(Abbe et al., 2009). Les premières recherches se sont intéressées au rôle de ces composants dans le
développement du goût et de l’arôme du chocolat mais plus récemment les travaux se sont
concentrés sur les bénéfices potentiels pour la santé (Abbe et al., 2009). Les polyphénols
comprennent plusieurs classes de composés chimiques de structures différentes. La plus part d’entre
eux possèdent une activité antioxydante capable d’aider les cellules de l’organisme à réparer les
dommages dus aux radicaux libres (Okuda et al., 1983 ; Okamura et al.,1993). Des études menées
sur le cacao Malaisien ont montré que cette substance est riche en composés phénoliques et que sa
consommation pourrait avoir un effet protecteur sur de nombreuses cellules, parmi lesquelles celles
du pancréas (Ruzaidi et al., 2008 a). Cependant, aucune étude n'a encore été menée sur l'activité
antidiabétique du cacao plus particulièrement, le forastero en Côte d'Ivoire. Sa réalisation sera une
contribution dans la lutte contre le diabète sucrée non seulement en Côte d'Ivoire, mais également
dans le monde entier étant donné que la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial du cacao.
- évaluer in vivo l’effet préventif et curatif de la consommation du cacao sur le diabète chez le rat.
Dans la rédaction de cette étude, la revue bibliographique concernant les pancréas, les
maladies du pancréas, le diabète et cacao sera d'abord présentée. Ensuite le travail expérimental sera
abordé en décrivant le matériel et les méthodes utilisées. Par la suite, les résultats seront présentés
puis discutés et nous terminerons par la conclusion et les perspectives qui en découlent.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I. PANCRÉAS
I.1. Structure du Pancréas
Le pancréas est une glande de forme allongée mesurant environ 15 cm de long, 4 cm de
large avec 2 cm d'épaisseur. Il est situé derrière l'estomac allant du duodénum à la rate, traversant
horizontalement la cavité abdominale. Le pancréas est constitué d'une tête reliée au duodénum par
un canal pancréatique, du corps et de la queue (Benabderrahmane, 2001) (Figure 1 A).
Le pancréas est à la fois une glande exocrine qui déverse dans le duodénum des enzymes
digestives sécrétées par des cellules glandulaires groupées en acinus. Les cellules acineuses
représentent 98 à 99% de la masse pancréatique. Et une glande endocrine qui sécrète dans le sang
des hormones susceptibles de faire varier la glycémie. Ces hormones sont produites par des cellules
endocrines regroupées en îlots disséminés entre les acini : les îlots de Langerhans. Ces îlots ne
représentent que 1 à 2 % de la masse pancréatique et les cellules qu'ils renferment se distinguent par
l’hormone qu’elles secrètent (Figure 1 B).
B
Figure 1: Structure du pancréas
A : Vue générale du pancréas (Benabderrahmane, 2001)
B : Cellules pancréatiques (Anonyme 1, 2017)
I.2. L'insuline
I.2.1. Biosynthèse et sécrétion
la synthèse de l’insuline dans les îlots de Langerhans du Pancréas s’effectue à partir de
l’information génétique contenue dans l’ADN, située sur le chromosome 11 (Melloul et al., 2002).
La mise en séquence des divers acides aminés de la future molécule d’insuline est assurée au niveau
des ribosomes. Les cellules β au niveau de REG, fabrique la pro insuline à partir d’un précurseur
appelé pré-pro-insuline. La pro-insuline constituée d’une seule chaîne polypeptidique, est
transformée dans l’appareil de Golgi en insuline et peptide C. L’insuline et le peptide C sont stockés
sous forme de granules de sécrétion à l’intérieur des cellules β (Amadou, 2006).
La sécrétion d'insuline est étroitement contrôlée par la cellule β qui intègre divers informations
métaboliques et physiologiques dans le but d’établir le taux de la sécrétion nécessaire à la régulation
du métabolisme systémique. L’insuline est secrétée en réponse à différents stimuli, l’augmentation
de la concentration plasmatique de glucose étant le facteur régulateur le plus important. En outre, la
réponse insulinémique est contrôlée par une variété d’autres facteurs, de moindre intensité que le
glucose, incluant les acides aminés, les acides gras, les hormones gastro-intestinales et de stress. Le
transfert du glucose aux cellules β par diffusion passive faisant intervenir le transporteur GLUT2 est
suivi d’une étape de phosphorylation du glucose en glucose-6-phosphate par la glucokinase. Cette
entrée de glucose dans les cellules β est proportionnelle au niveau du glucose sanguin. Une
augmentation du glucose intracellulaire favorise la production d’ATP intracellulaire par la
phosphorylation oxydative faisant intervenir les mitochondries et le cycle de Krebs. L’ATP bloque à
son tour les canaux potassiques ATP dépendant, ce qui conduit ultimement à une dépolarisation de
la membrane et résulte en un influent du Ca2+ via les canaux calciques voltage dépendant.
L’augmentation du Ca2+ intracellulaire semble représenter le signal déclencheur de l’exocytose des
granules sécrétoires contenant l’insuline (Magnan et Ktorza, 2005 ; Duparc, 2012) (figure).
Figure : sécrétion de l'insuline par les cellules bêta Duparc, 2012)
I.2.2. Mécanisme d'action
L`insuline est la seule hormone hypoglycémiante connue dont l’action est médie par un
récepteur (Klein et Fanny, 2009). Ce récepteur est une glycoprotéine transmembranaire et il est
exprimé sur presque tous les types cellulaires des vertébrés. Le récepteur à l’insuline est un
récepteur à activité tyrosine Kinase (Dorrestijn et al., 1998) (figure).
I.2.3. Rôle de l'insuline
Maintenir des concentrations de glucose sanguin à l'intérieur de limites rigoureuses est
fondamental afin de prévenir le développement de plusieurs complications physiopathologiques
comme le diabète. Chez une personne normale, la glycémie fluctue très peu malgré des apports
nutritifs exogènes. Cette stabilité est assurée par un système hormonal efficace qui exerce des effets
opposés sur les organes qui stockent ou utilisent le glucose et les autres nutriments. Pendant les
périodes de jeûne, plusieurs hormones régulatrices (glucagon, catécholamines, glucocorticoïdes,
hormone de croissance) stimulent la production hépatique de glucose par l'activation de la
glycogénolyse et de la néoglucogenèse afin de prévenir l'hypoglycémie. En contrepartie, l'insuline
est la principale hormone responsable de l'entreposage du glucose sous forme de glycogène
(Dombrowski, 2001). Le rôle principal de l'insuline est de contrôler les concentrations de glucose
sanguin en stimulant l'absorption du glucose par le muscle squelettique et le tissu adipeux tout en
diminuant la production du glucose par le foie. De plus, l'insuline est un régulateur hormonal du
métabolisme des lipides en inhibant la lipolyse et en stimulant la synthèse des acides gras. Elle
stimule aussi la synthèse de protéines, la croissance cellulaire et la différenciation cellulaire (Oiry-
Cuq, 2016).
Cette étude abordera spécifiquement le cas du diabète qui est une anomalie fonctionnelle des
cellules β des ilots de Langerhans du pancréas, caractéristiques d'un dysfonctionnement de la boucle
de l'insuline (Benabderrahmane, 2001 ; Oiry-Cuq, 2016)
Figure 2:
Schéma
Souvent les symptômes du diabète sucré ne sont pas visibles, et l’hyperglycémie présente
d’une façon permanente entraîne des perturbations progressives au niveau des vaisseaux capillaires,
ainsi que l’apparition de complications à long terme, qui touchent en particulier les yeux, les reins,
les systèmes nerveux et cardiovasculaires (Alberti et Zimmet, 1998). Pour cette raison, un
diagnostic de la maladie s’avère nécessaire pour un dépistage précoce et l'établissement d’un
traitement adéquat.
Hb A1C ≥ 6,5%, le test doit être performé dans un laboratoire qui utilise une méthode
certifiée par NGSP, et standardisée pour un essai en DCCT,
glycémie à jeun ≥ 126 mg/dL (7.0 mmol/L), avec un état de jeune défini comme l'abstention
de la prise de calories pour au moins 8h,
glycémie de 2h ≥ 200 mg/dL (11.1 mmol/L) durant un TTOG (Test de Tolérance Orale au
Glucose). (Le test doit être réalisé comme décrit par l’organisation mondiale de la santé, en
utilisant une charge en glucose équivalente à 75g de glucose anhydre dissocié dans l’eau),
chez les personnes avec des symptômes classiques de l’hyperglycémie, une glycémie prise
au hasard ≥ 200 mg/dL (11.1 mmol/L).
Par ailleurs, la prévalence du diabète est plus élevée dans les pays en voie développement
que dans les pays développés avec 69% de diabétiques adultes contre 20% dans les pays développés
(Shaw et al., 2010). Cette prévalence a été estimée à 3.8% en 2010, et risque d’augmenter à 4.7%
en 2030 (Shaw et al., 2010).
En Afrique, cette prévalence est plus élevée en zone urbaine qu'en zone rurale et est estimée
à près de 7,5 millions de diabétiques dont 75 % se retrouvent au Maghreb et en Afrique Australe
(WHO, 2000). En Côte d’Ivoire, les données nationales indiquaient 201 600 cas de diabète en 2015
(IFD, 2015). Ainsi, la prévalence élevée de diabète associé à ses complications cardio-vasculaires
se traduit par un fardeau économique assez considérable et très coûteux annuellement
(Lacquemant, 2000).
L’importance des facteurs génétiques est attestée par le degré élevé de concordance des
jumeaux monozygotes de l’ordre de 90% (Barroso, 2005). De plus la prédisposition génétique est
souvent très forte, mais les mécanismes responsables sont complexes et souvent non complètement
bien définis (ADA, 2014).
Grimaldi (2000), souligne que les principaux facteurs cliniques d’insulino-résistance sont
l'obésité (appréciée par l’index de poids corporel supérieur à 30) ; la sédentarité ; l’âge (le sujet âgé
cumule plusieurs facteurs d’insulino-résistance) et l’hypertension artérielle essentielle.
II.4.3.Diabète gestationnel
Le diabète gestationnel est défini comme une intolérance au glucose de sévérité variable
survenant ou diagnostiquée pour la première fois pendant la grossesse (Grimaldi, 2000). Il apparaît
dans la deuxième moitié de la grossesse et il est caractérisé par la résistance à l'insuline induite par
la gonadotropine chorionique, la prolactine, la progestérone, le cortisol et une sécrétion inadéquate
d'insuline (dysfonction des cellules ß-pancréatiques). Il peut être transitoire mais peut également
persister après la grossesse (Fagot-Campagna et al., 2010). En plus de ces types de diabètes, il en
existe d’autres spécifiques.
Le diabète expérimental consiste à produire, chez l’animal, un état comparable au diabète sucré, en
vue de mieux comprendre le diabète sucré de l’homme ou de trouver de nouvelles thérapies
(Wright et al., 1980). Les études sur la physiologie du pancréas endocrine ont été réalisées chez
l’humain, mais également très fréquemment dans des organismes modèles, la plupart du temps le rat
ou la souris. Diverses techniques ont pu être appliquées à ces organismes, notamment des
techniques chirurgicales pour effectuer la perfusion du pancréas (Glauser, 2007). Ceux-ci
comprennent, par exemple, le diabète induit par le vieillissement chez le rat, le diabète d’origine
génétique comme pour les souris NOD (‘non-obese diabetic’), le diabète induit par le régime
alimentaire comme chez le rat des sables (Psammomys obesus), ainsi que des modèles de diabète
induit par des toxines, comme: (Glauser, 2007), alloxane, streptozocine, l'acide ascorbique et ses
dérivés, styrylquinoline 90, diethyldithiocarbonate de sodium, acide urique,ou par la chirurgie du
pancréas (ablation partielle) (Sudha, 2012).
Figure 4 : Physiopathologie du DT2 (Anonyme 4, 2011)
II.4.4.1. Diabète induit par la streptozocine
En l’absence d’une sécrétion et d’une action adéquate de l’insuline, le sucre reste dans le
sang, provoquant une hyperglycémie chronique (taux élevé de glucose dans le sang). Cela peut
entraîner des complications dont nombre d’entre elles pouvant être mortelles si elles ne sont pas
traitées. Toutes ces complications sont susceptibles de réduire la qualité de vie des personnes
atteintes de diabète ainsi que de leur famille.
Le diabète est l’une des principales causes de maladies cardiovasculaires (MCV), de cécité,
d’insuffisance rénale et d’amputation de membres inférieurs. En effet, des taux de glycémie en
permanence élevés provoquent des lésions vasculaires généralisées touchant le cœur, les yeux, les
reins et le système nerveux (Moxey et al., 2011). Selon la FID 2017, il existe deux types de
complications du diabète : les complications aiguës et chroniques.
II.5.1.Complications aiguës
Les complications aiguës incluent l’acidocétose diabétique (ACD), le syndrome
hyperglycémique hyperosmolaire (SHH), le coma diabétique hyperglycémique, les infections
récurrentes et la perte de poids. Chez une personne normale, lorsque le taux d’insuline est très
faible, l’organisme puise dans ses réserves de graisse pour s’alimenter en énergie. L’organisme
libère alors des corps cétoniques dans le sang qui favorise une augmentation de l’insulinémie
freinant en retour la lipolyse et la cétogenèse. Par contre, le catabolisme du diabétique échappe à ce
rétrocontrôle. Par conséquent, la glycémie reste élevée et la défense contre les infections est
perturbée. Ce qui entraîne des infections récurrentes. L’acidocétose peut entraîner des nausées, soif
excessive, fatigue ou essoufflement.
Rétinopathie diabétique
La rétinopathie est une complication fréquente qui touche plus de 50% des diabétiques après 15 ans
d’évolution du diabète. Elle est fortement liée à l’hyperglycémie et la durée du diabète. Elle se
traduit par diverses lésions des vaisseaux sanguins qui irriguent la rétine de l’œil, observables lors
d’un examen du fond de l'œil : micro‐anévrismes rétiniens, hémorragies rétiniennes punctiformes,
exsudats et œdèmes rétiniens, et œdème maculaire. A terme, la rétinopathie est responsable de
cécité (Grimaldi, 2000 ; Monnier et al., 2007).
Néphropathie diabétique
La néphropathie touche préférentiellement les diabétiques de type 1 car, environ 50% des
malades en sont atteints. Ses principaux facteurs d’apparition et de progression sont le mauvais
équilibre glycémique et l’hypertension artérielle. La néphropathie diabétique évolue en plusieurs
étapes et débute par une protéinurie discrète, couramment appelée microalbuminurie, qui traduit des
défauts anatomiques et biochimiques au niveau des glomérules rénaux. Elle évolue associée à une
hypertension en un syndrome œdémateux susceptible d’évoluer vers une insuffisance rénale aiguë
(IFD, 2017). Le patient est alors macroalbuminurique et les glomérules rénaux diminuent en
nombre et en capacité fonctionnelle. La néphropathie diabétique évolue à terme vers une
insuffisance rénale chronique sévère (Monnier et al., 2007). L’incidence des maladies rénales en
stade final est jusqu’à 10 fois plus élevée chez les personnes atteintes de diabète. Cette affection, est
la cause la plus fréquente d’insuffisance rénale dans les pays développés et représente environ 35 à
40 % des nouveaux cas d’insuffisance rénale terminale chaque année (Anonyme 3, 2016).
Neuropathie diabétique
La neuropathie est la complication la plus fréquente et la plus précoce du diabète sucré. Il
s’agit d’une démyélisation segmentaire des axones associée à des dépôts lipidiques sur les cellules
de Schwann entourant les axones. Sa manifestation la plus commune est la polynévrite : atteinte
bilatérale et symétrique au départ distale puis qui remonte progressivement au niveau proximal des
membres, touchant quasi exclusivement les membres inférieurs. La polynévrite diabétique peut être
compliquée par des troubles trophiques, notamment le mal perforant plantaire. Il s’agit d’une
ulcération cutanée au niveau des points de pression du pied, en général non douloureuse du fait de
la neuropathie. La présence d’une infection à ce niveau est susceptible de la faire évoluer en lésions
destructives articulaires et osseuses s’accompagnant d’une déformation du pied. La neuropathie
diabétique est responsable de l’amputation des membres inférieurs chez 70 % des personnes
atteintes du diabète (Delattre, 2015). Sa prévention passe essentiellement par le maintien d’un bon
équilibre glycémique (Monnier et al., 2007).
Ces complications peuvent être évitées lorsque le patient diagnostiqué reçoit un traitement adéquat
avec un suivi régulier de l'évolution de la maladie à travers le dosage de certains marqueurs.
Selon Adamas et al., (2010), l’inflammation est un processus physiologique de défense dans
un organisme vivant et vascularisé contre une agression quelle que soit son origine. Elle peut avoir
plusieurs origines. Une origine infectieuse bactérienne ou virale ou parasitaire, immunologique,
tumorale, traumatique telle qu’une intervention chirurgicale ou une brulure et enfin, elle peut
provenir d'une nécrose tissulaire.
A ce jour, le moyen efficace de prévention du diabète de type 2 est l'adoption d'un régime
alimentaire hypocalorique pauvre en acides gras saturés et en sucre simple, mais riche en acides
gras polyinsaturés. Cette prévention repose également sur la lutte contre la sédentarité, le tabagisme
et l'alcoolisme.
Dans les stades précoces, la maladie peut être contrôlée par un régime alimentaire et une
activité physique. Cependant lorsque la glycémie normale n’est pas atteinte, une prescription
d’antidiabétiques oraux s’avère obligatoire. Un recours à l’insuline peut aussi être nécessaire
(Koski, 2006). Les agents oraux disponibles pour le traitement du DT2, peuvent être classés en cinq
classes pharmacologiques. Les sulfonylurées, les dérivés de l’acide benzoïque (des agents
hypoglycémiants), les biguanides, les inhibiteurs de α-glucosidases, et les thiazolidinediones (des
agents antihyperglycémiants) (Harrigan et al., 2001). A souligner aussi le développement de
nouveaux insulino-sécrétagogues, les analogues du GLP-1 et les inhibiteurs du DDP-IV (Ahrén,
2007 ; Féry, 2012). Les principaux points de différence entre ces classes pharmacologiques sont : le
mécanisme d’action, la toxicité et les effets secondaires (Tableau I).
Au-delà de ces traitements qui sont à vie, les chercheurs visent aujourd'hui à trouver des
substances naturelles à activité antidiabétique efficace protégeant les cellules β du pancréas afin de
prévenir l'incidence du diabète.
Par ailleurs, comme certaines plantes à activité antidiabétique, le cacao pourrait également
avoir une activité antidiabétique selon Ruzaidi et al (2008 a). En effet, sa consommation serait
bénéfique pour le bon état des cellules β du pancréas en raison de sa forte teneur en polyphénols ;
d'autant plus que les polyphénols possèdent une activité antioxydante.
Tableau I: Principaux agents antidiabétiques oraux utilisés dans le traitement du diabète de type 2
(Meriem, 2015)
Le dosage de certains marqueurs du diabète permet de suivre l'évolution de la maladie chez les
personnes atteintes. Notamment le peptide C qui permet d'avoir une idée réelle de la quantité
d'insuline synthétisée, les fructosamines, l’hémoglobine glyquée (HbA1c) qui doit être
systématiquement réalisé tous les 3 mois. A ceci s’ajoutent le contrôle de la glycémie à jeun, un
bilan lipidique complet, ainsi que la recherche d’une microalbuminurie (Biomnis, 2013)
II.7.1. Le peptide-C
Par ailleurs, les principales indications du dosage sont l’évaluation de la fonction résiduelle des
cellules β chez les patients diabétiques et en cas de substitution par l’insuline exogène, l’évaluation
des capacités sécrétoires des cellules β dans le stade précoce de diabète sucré et le contrôle des
patients avec symptômes d’hypoglycémie sachant que les valeurs normales est comprise entre 1,1 et
5,0 µg/L (Biomnis, 2013).
Aussi, chez les patients diabétiques, le dosage de peptide-C, en cas de doute, permet de différencier
un diabète de type 1 d’un diabète de type 2. En effet, le pancréas de patients diabétiques de type 1
est incapable de produire de l’insuline et, par conséquent, ces sujets ont généralement une baisse du
niveau de peptide-C, alors que la concentration de peptide-C chez les diabétiques de type 2 est
normale ou supérieure à la normale et plus rarement basse (Szymanowicz, 2012). Ainsi, la
détermination du peptide-C constitue une aide déterminante au diagnostic du diabète et permet la
surveillance et le traitement approprié des patients diabétiques.
II.8.2. Les fructosamines plasmatiques et l’hémoglobine glyquée (HbA1c)
Les fructosamines sont des produits précoces de la glycation non enzymatique des protéines,
comme l’HbA1c. La glycation non enzymatique correspond à la fixation spontanée d’oses, et en
particulier de glucose, sur les groupements aminés libres des protéines pour former une fonction
céto-amine (ou fructosamine) stable. Cette fixation du glucose entraîne un réarrangement
moléculaire dit d’Amadori, à partir de la base de Schiff instable (Jaisson et al., 2010). Ces
fonctions peuvent par la suite, subir des réarrangements de type oxydatif aboutissant à la formation
des produits de glycation avancée (advanced glycation end-products, AGE) (Gillery et al., 2013).
La formation des produits de glycation constituent ainsi, un reflet de la fixation cumulative et
irréversible du glucose, proportionnelle au niveau de la glycémie, sur les protéines plasmatiques
pendant leur présence dans la circulation. Elle est donc augmentée au cours du diabète sucré, dont
l’anomalie caractéristique est l’hyperglycémie (Mosca et al., 2013). La période explorée pour les
fructosamines est d’environ 1 à 3 semaines précédant le dosage (contre 4 à 8 semaines pour
l’HbA1c) (Armbruster et al., 1987). Ainsi, l'hémoglobine glyquée est un paramètre essentiel dans
le suivi du diabète, il permet d'estimer le risque de complications encouru par le patient. La valeur
normale est comprise entre 4 et 5,6 %. Pour les personnes diabétiques le seuil est de 6,5%.
II.8.3. microalbuminurie
Au stade de la la microalbuminurire (c'est à dire entre 30 et 300 mg/24 h), le risque d'évolution
vers l'insuffisance rénale reste faible mais elle traduit un risque cardio-vasculaire accru
La présence d'une micro-albuminurie est aussi un facteur prédictif du risque de développer une
protéinurie mais n'est pas un facteur prédictif direct validé du risque de développer une insuffisance
rénale chronique chez le diabétique de type 2(microalbuminurie html)
jusqu’à 300 mg d’albumine dans l’urine par jour, ce que l’on appelle la
Lors du transport des électrons dans la chaîne respiratoire des cellules aérobies, la respiration
oxydative constitue la principale source d’énergie et l’étape finale est la synthèse d’eau à partir de
l’oxygène (Lehninger, 1985). Cette réaction est catalysée par le cytochrome oxydase présent dans
la membrane interne mitochondriale. Toutefois, selon Boveris et al. (1972) ; Boveris et Chance
(1973) une proportion de 1 à 3% de l’oxygène, peut subir une réduction incomplète. Cela conduit à
la formation de radicaux libres oxygénés notamment l’oxygène singulet 1O2 et surtout l’anion
superoxyde O2·-. En effet, l’anion superoxyde est la première étape de la production de radicaux
libres dans les cellules vivantes. Sa libération dans un milieu dépourvu de protons tels que la
bicouche phospholipidique des membranes cellulaires augmente la durée de vie des radicaux libres.
Ils peuvent de ce fait exercer leurs effets délétères. Il est donc primordial que sa concentration soit
contrôlée dans la cellule.
Par ailleurs, l’organisme humain est soumis à l’agression de différents agents capables de
donner naissance à des radicaux libres tels que les rayonnements UV, les radiations ionisantes et
l’ingestion d’alcool. Des toxiques tels que l’oxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO 2),
présents dans notre environnement (suies, goudron, tabac, polluants industriels), participent
également à la genèse de radicaux libres. Ils sont responsables d’une auto-oxydation des acides gras
polyinsaturés des alvéoles pulmonaires.
Outre ces productions, l'inflammation constitue une source importante de radicaux oxygénés
produits directement par les cellules phagocytaires activées qui sont le siège d'une explosion
oxydative consistant en l'activation du complexe de la NADPH oxydase, enzyme capable d'utiliser
l'oxygène moléculaire pour produire de grandes quantités d'anions superoxydes au niveau de la
membrane cellulaire.
-l’accumulation du sorbitol (agent du stress osmotique très actif) (Lie et al., 1990) ;
-l’accumulation du fructose (caractérisé par son grand pouvoir réducteur par apport au glucose) qui
stimule la glycosylation non enzymatique des protéines (Suarez et al., 1988) ;
Ces conséquences sont directement impliquées dans la production des ERO et l’inhibition de
certains antioxydants (Bravi et al., 1997 ; Stevens et al., 2000 ; Mohora et al., 2007).
AR SDH
Glucose Sorbitol Fructose
L’hyperglycémie est une cause essentielle de la glycosylation non enzymatique ou la glycation des
protéines qui résulte de la formation d’une liaison covalente entre la fonction aldéhydique du
glucose et les groupements amines libres des protéines (Ramasamy et al., 2006). Cette liaison
donne naissance à des produits dits d’Amadori possédant un groupement cétol qui forme, en
présence de métaux de transition, de l’anion superoxyde O2·- (Delattre et al., 2005). Ce derniers est
relativement instable et se dégradent en produits avancés de la glycation (AGE) (Selvaraj, 2006).
Une fois formés, les AGEs modifient la structure et les fonctions des protéines et participent au
développement d’un stress oxydant (Gillery, 2006).
En raison de leur degré élevé d'insaturation, les lipides et principalement leurs acides gras
polyinsaturés sont la cible privilégiée de l'attaque par le radical hydroxyle capable d'arracher un
hydrogène sur les carbones situés entre deux doubles liaisons, pour former un radical diène
conjugué, oxydé en radical peroxyle (Hulbertl, 2005 ; Pamplona et al., 2000) (figure). Ce radical
peroxyle formé se transforme en peroxyde au contact d'un autre acide gras qui forme un nouveau
radical diène conjugué. Les hydroperoxydes peuvent être réduits et neutralisés par la glutathion
peroxydase ou continuer à s'oxyder et à se fragmenter en aldéhydes acides et en alcanes (éthane,
éthylène, pentane) qui, de par leur volatilité, sont éliminés par voie pulmonaire. Aussi, le radical
peroxyle, après évolution en un peroxyde cyclique et coupure de la molécule, peut libérer différents
aldéhydes toxiques dont le malondialdéhyde (MDA), et le 4-hydroxynonenal (4-HNE). Au cours de
cette réaction, sont également produit l'isoprostane et l'acides thiobarbiturique (TBARS) étudiés
comme marqueurs de la peroxydation lipidique.
Ces altérations peuvent conduire à des pertes de fonction et d'intégrité, voire à la mort
cellulaire notamment par l'intermédiaire de l'apoptose (mort cellulaire programmée). L’organisme a
développé des systèmes de défense très efficaces contre la production des ERO. Les molécules
contrôlant cette production sont désignées par le terme « antioxydant ».
Figure : Mécanisme de la peroxydation des acides gras
Du point de vue biologique, les antioxydants sont toutes substances qui, présentes à faible
concentration par apport à celle du substrat oxydable, retardent ou inhibent significativement
l’oxydation de ce substrat selon Abuja et Albertini (2001). Ces systèmes peuvent être
enzymatiques ou non enzymatiques et réagissent synergétiquement afin de protéger les cellules
contre les radicaux libres.
II.8.4.1. Défenses antioxydantes enzymatiques
La superoxyde dismutase assurent l’élimination de l’anion superoxyde O2•- par une réaction de
dismutation, en le transformant en peroxyde d’hydrogène H2O2 et en oxygène. Cette enzyme existe
sous trois isoformes qui se différencient par la localisation chromosomique du gène, leur cofacteur
métallique, leur structure quaternaire et par leur localisation cellulaire. Une forme cytosolique et
nucléaire associée aux ions cuivre et zinc (Cu/Zn-SOD), une forme mitochondriale associée au
manganèse (Mn-SOD) et une forme extracellulaire (EC-SOD) (Okado-Matsumoto & Fridovich,
2001 ; Sturtz et al., 2001).
II.8.4.1.2. La catalase
La catalase est surtout active lorsque le niveau du stress oxydant est élevé ou que la quantité le
glutathion peroxydase est limité (Niki et al., 2007). Elle est localisée dans les péroxysomes des
cellules et empêche le péroxyde d’hydrogène de participer à la réaction de Fenton (Wardman et
Candeias, 1996) (Milane, 2004 ; Borg et reeber, 2008). Ainsi, dans les conditions physiologique,
cette enzyme catalyse la décomposition du peroxyde d’hydrogène (H 2O2) produit selon la réaction
suivante (Nancy et al., 2006) :
La glutathion peroxydase (GSH-PX) est une enzyme rénal et hépatique, constituée de quatre sous
unités contenant chacune un atome de sélénium incorporé dans une molécule de sélénocystéine
(Delattre et al., 2005). Le rôle principal de la GSH-PX consiste en l’élimination des peroxydes
lipidiques résultant de l’action du stress oxydant sur les acides gras polyinsaturés aux dépens de son
substrat spécifique, le glutathion réduit (GSH) (Schrader et Fahimi, 2006 ; Valko et al., 2007). La
GSH-PX est effondrée en cas de déficit majeur en sélénium, elle est donc un bon reflet de cette
carence. Toutefois, pour un apport adéquat en sélénium, les teneurs en GSH-PX atteignent un
plateau. Sa synthèse étant rénale et hépatique, des facteurs tels que l’insuffisance rénale ou la
cytolyse hépatique peuvent modifier sa concentration.
Par ailleurs, la plupart des protéines dont l’albumine contiennent des groupements « thiols » qui
possèdent des propriétés réductrices et piègent facilement les espèces oxygénées activées (Tang et
al.; 2006). On peut citer, également l’acide urique, la mélatonine, la transferrine… (Pham-Huy et
al.; 2008). En effet, toute substance capable de capter l'électron célibataire d’un radical libre sans
donner elle même un produit radicalaire est définie comme un « piégeur » de radicaux libres. Ces
piégeurs se caractérisent par leur affinité élevée pour les radicaux libres et leur spécificité pour
certains d’entre eux. Les principaux « piégeurs » sont les chélateurs du fer et du cuivre et les
antioxydants comme les caroténoïdes, la vitamine E, la vitamine C et les flavonoïdes.
II.8.4.2.2. La vitamine C
La plupart des mammifères sont capables de synthétiser la vitamine C dans leur foie ou dans leurs
reins. Ce n’est pas le cas de l’homme qui doit assurer un apport journalier d’environ 100 mg via une
alimentation riche en fruits. La vitamine C ou acide ascorbique est l’antioxydant majeur du plasma.
En effet, elle inhibe la peroxydation lipidique en régénérant la vitamine E à partir de la forme
radicalaire issue de sa réaction avec des radicaux lipidiques. Ses fonctions sont nombreuses :
contribution au bon fonctionnement du système immunitaire, implication dans la synthèse du
collagène et des globules rouges ainsi que dans les mécanismes de métabolisation du fer. La
vitamine C est donc un excellent piégeur des EOA (HO• ou O2•-).
II.8.4.2.3. La vitamine E
La vitamine E désigne un groupe de nombreux composants présents dans la nature : les α-, β-, γ- et
δ-tocophérols et tocotriénols. D’un point de vue biologique, deux isomères sont particulièrement
intéressants, l’α- et le γ-tocophérol. Leur caractère hydrophobe leur permet de s’insérer au sein des
membranes riches en acides gras polyinsaturés, où ils jouent un rôle protecteur en réagissant avec
les radicaux peroxyles (ROO•) pour former un radical tocophéryle, empêchant ainsi la propagation
de la peroxydation lipidique. Si l’α-tocophérol est le plus abondant, il semble que le γ-tocophérol
soit le plus efficace à ce niveau. Les apports journaliers d’α-tocophérol sont de l’ordre de 10 mg : il
se retrouve en quantité variable dans les huiles (soja, maïs, olive) et dans les noix et noisettes. Le γ-
tocophérol est présent essentiellement dans l’huile de sésame (J. Haleng et al., 2007).
Plus de 600 caroténoïdes différents ont été isolés à partir de sources naturelles, mais seul un petit
nombre d’entre eux se retrouvent dans le sang et les tissus animaux. Les fruits et les légumes en
sont les principales sources alimentaires. De façon formelle, tous les caroténoïdes dérivent d’une
structure linéaire (C40H56) avec de nombreuses doubles liaisons. Le lycopène est un pigment rouge
présent notamment dans la tomate et le pamplemousse. Le chef de file des caroténoïdes est
cependant le β-carotène, également appelé provitamine A car, après hydrolyse hépatique, il donne
naissance à deux molécules de vitamine A. Tous les caroténoïdes ne possèdent toutefois pas cette
propriété particulière. Le β-carotène se retrouve dans l’abricot, le melon, la carotte, les légumes
verts (épinards, laitue…) et l’apport journalier recommandé est de 1 à 5 mg (J. Haleng et al., 2007).
II.8.4.2.5. Le sélénium
II.8.4.2.6. Le cuivre
II.8.4.2.7. Le zinc
Le zinc joue un rôle de cofacteur pour de nombreux enzymes et intervient ainsi dans de nombreuses
fonctions comme le métabolisme des nucléotides, la synthèse des prostaglandines, le
fonctionnement de l’anhydrase carbonique. Comme le cuivre, le zinc est un des cofacteurs
essentiels de la SOD. Il protège également les groupements thiols des protéines et il peut inhiber les
réactions de formation d’EOA induites par des métaux de transition comme le fer ou le cuivre. Le
rapport Cu / Zn, (normalement inférieur à 1,5) sera un excellent indicateur de l’état de stress
oxydant d’un individu. Les aliments les plus riches en zinc sont les viandes et les poissons, les
céréales complètes et les légumes secs. Les apports journaliers recommandés sont de l'ordre de 20
mg.
Ce sont des molécules de transport ou de stockage des métaux de transition. Ils inactivent les
réactions radicalaires auxquelles participent ces métaux en les chélatant. Il s'agit notamment du fer
(la transférine) et du cuivre (la Coerutéoplasmine).
III. CACAO
III. 1 Historique
Le cacaoyer est originaire du continent américain (Nielsen, 2006). Toutefois, même si sa
dispersion a pu se faire naturellement dans toute la région de la Haute Amazonie, les données
récentes indiquent que l’introduction du cacaoyer en Amérique centrale (Mexique) est
probablement l’œuvre de l’homme (Motamayor et al., 2002).
L'histoire du chocolat et de l'arbre dont il provient est très ancienne et remonte à l’ère
précolombienne. Sa culture s’est répandue successivement grâce aux civilisations Olmèques, Mayas
et Aztèques. Le mot « cacao » dérive de « kakaw » issu de la langue des Olmèques, ancêtres des
Mayas. Les Indiens d'Amérique Centrale considéraient le cacao comme un élixir divin. Le cacao
tenait une place très importante. En effet, il a été utilisé sous diverses formes et a servi de monnaies
d’échange par les Aztèques et leurs ancêtres les Mayas (Diomandé, 2014). Ensuite, le cacao fut
introduit au XVIieme siècle en Europe grâce aux espagnols. Ces espagnols ont permis notamment le
développement des plantations de cacaoyers un peu partout aux Antilles et en Amérique. La
popularité croissante du chocolat a emmené les autres pays d’Europe à transformer leurs terres
d'Amérique latine, du Sud-est asiatique et d'Afrique en plantations de cacaoyers (Daverio, 2005).
L’Afrique a connu ses premières plantations cacaoyères vers la fin du XIX ième siècle. En
Afrique de l’Ouest, il fut introduit pour la première fois au Ghana. Aujourd’hui, cette région ouest
africaine constitue la plus grande zone productrice de fèves de cacao (Fowler et al., 1998).
III.2 1 Systématique
La position systématique du cacaoyer est la suivante (Alverson et al., 1999 ; Whitlock et
al., 2001) :
Règne : Plantae
Division : Magnoliophyta
Classe : Magnoliopsida
Ordre : Malvales
Famille : Malvaceae
Genre : Theobroma
Espèce : Theobroma cacao.
III. 2 2. Description du cacao
Le cacaoyer est un arbre à feuilles persistantes caractérisées par une grande taille et une
forme simple, lancéolée ou oblongue selon le génotype (Solarzano, 2007). Les feuilles de cacaoyer
mesurent de 20 à 30 cm de long pour une largeur de 7 à 12 cm (Wood, 1973). L'intensité lumineuse
affecte également la taille, l’épaisseur des feuilles, et leur teneur en chlorophylle. Ainsi, les feuilles
se développant sous ombrage sont plus grandes et plus vertes que celles directement exposées à la
lumière.
La fleur de cacaoyer est de petite taille (son diamètre varie de 0,5 à 1 cm) et est supportée
par un pédoncule de 1 à 3 cm. Elle est hermaphrodite, régulière et pentamère. D’après Demol
(2002), la fleur se compose de cinq sépales blancs ou teintés de rose formant le calice et de cinq
pétales constituant la corolle. La floraison survient toute l’année et est synchrone pour les cacaoyers
d’une même région (Braudeau ,1969).
Le fruit du cacaoyer est appelé cherelle à l’état jeune ou cabosse à l’état de maturité
(Braudeau, 1969). La durée de développement du fruit, de la fécondation à la maturité, varie
sensiblement d’une cabosse à l’autre, d’un arbre à l’autre, mais dépend surtout de l’origine
génétique des arbres (5 à 6 mois en moyenne). Une cabosse mûre de cacao peut peser, selon la
variété, 200 g à plus de1 kg et contient 30 à 40 graines formées en grappes. Les cabosses présentent
une grande diversité de couleurs (figure), de formes, de textures et de tailles, qui dépendent de
l’origine génétique de l’arbre et de l’état de mûrissement du fruit. En effet, les cabosses sont vertes
ou rouge-violettes et deviennent jaune, rouge ou orangé à maturité. Ainsi, une cabosse mûre mesure
en générale 15 à 25 cm de long sur 10 à 15 cm de large (Solarzano, 2007).
Les cotylédons sont très riches en matières grasses (Jeanjean, 1995) qui représentent 50 à
55 % de la masse des fèves séchées. Les cotylédons contiennent aussi des polyphénols et des
tannins (7 %), de la caféine (1 %), de la théobromine (2 %), des glucides (12 %), des protéines (10
%), des fibres (17 %), des sels minéraux et des oligoéléments (2 %) (Brerton et al., 1994 ;
Jeanjean ; 1995).
III.3.1. Ecabossage
Après la récolte, les cabosses sont ouvertes afin d’en extraire les fèves de cacao : c’est
l’écabossage. Un délai de cinq jours peut être observé entre la récolte et l’écabossage. Cela permet
aux cabosses immatures d’achever leur maturation et facilite le démarrage de la fermentation.
L’ouverture des cabosses est effectuée à la machette ou avec un gourdin. Les graines, recouvertes
de pulpe mucilagineuse sont retirées des cabosses et mise en fermentation (Owusu, 2010).
III.3.2. Fermentation
La fermentation du cacao est le processus le plus important dont résultent la formation des
précurseurs d’arômes et le développement de la couleur brune du chocolat. La fermentation du
cacao est réalisée de différentes manières selon le paysan et selon la variété et la quantité de cacao
disponible (Beckett, 2009).
Selon Fowler (1999), il existe divers techniques de fermentations de fèves de cacao en occurrence
la fermentation en tas, en bac ou en caisse, en panier et sur plateau. La fermentation en tas est la
plus répandue en Afrique et consiste à mettre les fèves fraîches sur des feuilles de bananier et les
recouvrir avec d’autres feuilles de bananier. On dispose des branchages sous le tas afin de faciliter
le drainage.
Cette opération est généralement conduite de façon traditionnelle (Thompson et al., 2001). Elle est
caractérisée par une succession d'activités microbiennes et essentiellement conduite par la flore
incluant les levures, les bactéries lactiques, les bactéries acétiques et les bactéries du genre Bacillus
(Ardhana et Fleet, 2003; Samagaci et al., 2015).
Les fermentations durent généralement 4 à 6 jours. Pendant ce temps, la température des
fèves passe de 25 à 30°C en début de fermentation à 50°C en fin de fermentation due à l’activité
microbienne (Ho et al., 2013). Le pH est relativement bas (3,6) en début de fermentation (Schwan
et Wheals, 2004).
III.3.3. Séchage
Cette opération est extrêmement importante et difficile à mener dans de bonnes conditions.
Le séchage permet d’arrêter la fermentation. Les fèves sont étalées au soleil afin de ramener la
teneur en humidité des fèves fermentées d’environ 60% à 7 ou 7,5%, et de garantir une bonne
conservation du produit (Cros et Jeanjean, 1995). Les fèves de cacao fermentées et séchées sont
conditionnées.
Un séchage trop rapide engendre un cacao au goût indésirable, qui serait lié à la présence
d'acides volatils et non volatils parmi lesquels les plus importants sont les acides citrique, lactique et
acétique. Ces produits formés pendant la fermentation, sont nécessaires à la formation des
précurseurs de l’arôme, mais il faut les éliminer après (Barel, 1995).
III.3.4. Stockage
Le cacao est une denrée fragile, exposé au cours du stockage, à diverses détériorations dont
les plus classiques sont : l'imprégnation d'odeurs, le développement des goûts étrangers, la reprise
d'humidité, le développement de moisissures et les attaques d'insectes qui conduisent aux fèves
mitées. Cependant, il existe de bonnes pratiques de stockage. D’abord, le cacao stocké doit être bien
sec (une teneur en eau inférieure à 8 %) et les sacs doivent être isolés du sol. Ensuite, l’empilement
des sacs doit être moins important et enfin la disponibilité d’un local de stockage propre, isolé et
aéré afin d’éviter d’éventuelles contaminations par les insectes et rongeurs et autres odeurs
étrangères. (Barel, 2013)
Eléments minéraux
Le cacao contient également des éléments minéraux très importants pour le bien-être tant physique
qu'intellectuel. Il y a entre autres, le potassium, le phosphore, le calcium, le cuivre, le fer etc. Le
potassium intervient dans la régulation de l'équilibre hydrique et acido-basique ainsi que dans
l'excitabilité musculaire et le métabolisme cardiaque. Le cacao représente ainsi, un apport de
potassium tout à fait intéressant, spécialement pour les sportifs. Quant au magnésium, il intervient
comme cofacteur dans plus de 300 réactions enzymatiques. En particulier dans celles qui conduisent
à la relaxation musculaire et à la synthèse de protéines. Il assure un bon équilibre nerveux et
régularise l'excitabilité musculaire. Il participe en outre à la libération de l'énergie provenant de
l'alimentation et joue un rôle dans la prévention des inflammations. (Daverio, 2005).
Le calcium représente l'élément minéral le plus important de l'organisme, car il joue un rôle
fondamental dans la construction et le maintien du capital osseux et la constitution des dents. Le
calcium est aussi indispensable au fonctionnement cellulaire, à la contraction musculaire, y compris
celle du cœur, au bon fonctionnement du système nerveux, à l'activité des enzymes et enfin à la
coagulation sanguine (Daverio, 2005). Le cacao contient également le fer qui est un oligoélément
capital pour la formation des globules rouges et pour l'oxygénation de l'organisme et donc du
cerveau.
Vitamines
Les polyphénols, sont des substances ayant des propriétés antioxydantes luttant contre les radicaux
libres (Robert, 1990 ; Lamendin, 2005). Ils ont le pouvoir de défendre l'organisme contre les
attaques oxydatives en piégeant les radicaux libres produits par le métabolisme de l'oxygène et
impliqués dans les processus de vieillissement ainsi que dans de nombreuses maladies
dégénératives (Scalbert et Williamson, 2000 ; Bidié et al., 2011). Ils pourraient donc jouer un rôle
important dans la prévention du vieillissement et des diverses pathologies associées au stress
oxydant (maladies cardiovasculaires et cancers). Ils ont également la propriété de réduire la pression
sanguine, d'améliorer la fonction vasculaire, la synthèse plaquettaire et le fonctionnement de
l'endothélium. Le cacao contient donc des polyphénols dont les propriétés antioxydantes retiennent
l'attention des chercheurs actuellement.
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