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Effet de la température sur les propriétés mécaniques du béton ordinaire et de


haute performance

Conference Paper · January 2013

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Samia Hachemi Abdelhafid Ounis


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EFFET DE LA TEMPERATURE SUR LES PROPRIETES
MECANIQUES DU BETON ORDINAIRE ET DE HAUTE
PERFORMANCE

Samia HACHEMI, Samia CHABI, Abdelhafid OUNIS

Université Mohamed Khider Biskra


samia_hachemi4@yahoo.fr

Résumé : Ces quinze dernières années ont vu le nombre d'incendies dans les tunnels fortement
augmenter. En particulier, certains incendies dans des tunnels routiers ont marqué les
observateurs par leur violence et le nombre de victimes humaines engendrées. L'une des
principales caractéristiques d'un incendie est l'extrême sévérité de la sollicitation thermique.
Ce qui engendre des températures très élevées sur les parois du béton. Les inspections, après
les incendies majeurs de ces dernières années, ont tous fait état de structures en béton
fortement endommagées.
Pour mettre en évidence cette dégradation, surtout pour les températures allant de 150 à
900°C, l'étude de l’effet des hautes températures sur l’évolution de la résistance mécanique
du béton ainsi que la perte de masse ont été entreprise.

Mots-Clés : Béton, Incendie, Haute température, résistance en compression, Vitesse des


ondes soniques.

1. INTRODUCTION

Le béton est un matériau composite, formé du ciment, des agrégats et de l’eau.


L’hétérogénéité de ce matériau est une des causes des particularités de son comportement
mécanique.
La tenue au feu du béton dépend de certaines de ses caractéristiques comme la nature des
composants utilisés pour sa formulation, la perméabilité, la teneur en eau et la résistance
mécanique. Elle dépend aussi des caractéristiques du feu : vitesse de montée en température,
température maximale atteinte, durée d’exposition à une température élevée [1].
Nous présentons, dans cet article, les résultats expérimentaux de trois types de béton, un béton
ordinaire B25, un béton de haute résistance B50 et un béton de haute performance B60. Ces
bétons ont été chauffés selon une série de températures maximales de 150, 250, 400, 600 et
900°C, et maintenus pendant une heure puis on a déterminé leurs résistances en compression
et on a mesuré aussi le temps de propagation des ondes sonique qui traversent ces bétons.

2. COMPOSITION DU BETON

Dans cette étude trois types de béton ont été testés. Il s’agit il d’un béton ordinaire (B25), un
béton de haute résistance (B50) et un béton de haute performance (B60).
Le ciment utilisé pour les trois types de béton a été CPJ CEM II/A 42,5. Ainsi trois phases
granulaires on été utilisées, un gravier concassé de classe 15/20, un gravillon concassé de

-1-
classe 5/15 mm et un sable de classe 0/5 mm. On a également employé un superplastifiant
pour assurer une ouvrabilité satisfaisante pour le béton à haute performance (B60).
La formulation du béton ordinaire (B25) a été déterminée par la méthode de Skramtaïve. A
partir de cette formulation, la composition du béton de haute résistance (B50) et du béton de
haute performance (B60) a été déterminée en augmentant le dosage en ciment et en diminuant
en conséquence le dosage en eau. Le dosage en adjuvant a été ajusté de manière à obtenir un
mélange plastique.
Tableau 1. Composition des bétons étudiés.
Dosage w/c Ciment Eau Sable Agrégats Super
(Kg/m3) (Kg/m3) (Kg/m3) 20 mm 10 mm plastifiant
(Kg/m3) (Kg/m3) (Kg/m3)
BO 0.60 334 200 695 735 391 -
BHR 0.50 390 195 669 729 387 -
BHP 0.30 580 175 584 712 379 3.06

Des éprouvettes cubiques (10x10x10) cm3 ont été confectionnées. Les éprouvettes ont été
protégées par un couvercle plastique et conservées à l'air libre, puis elles ont été immergées
dans l'eau de température ambiante de (20±2) °C pendant 28 jours. Les éprouvettes ont été
séchées à l'air libre (4 jours) après le traitement thermique.

3. LES ESSAIS

3.1. Cycles de chauffage-refroidissement

Pour étudier le comportement du béton à haute température, cinq cycles de chauffage-


refroidissement ont été appliqués de 20 °C à différentes températures de palier : 150, 250,
400, 600 et 900 °C dans un four. Les éprouvettes ont été chauffées avec une vitesse de montée
en température constante égale à 3°C/min jusqu'à la température d'essai. La durée du palier de
stabilisation de température retenue est d'une heure. La dernière étape est une rampe de
descente en température à environ 1°C/min jusqu'à la température ambiante. Le cycle
d'échauffement est présenté dans la figure 1. La disposition des éprouvettes dans le four est
faite de façon à avoir une répartition de chaleur bien homogène (figure 2).

Figure 1. Caractéristiques des différents cycles de chauffage.

-2-
3.2. Résistance en compression

L'étude du comportement du béton à haute température consiste en l'observation de la


variation de la résistance en compression résiduelle du béton testé avec les températures des
paliers.

3.3. Vitesse du son

Le principe de cet essai non destructif qui permet de déterminer la vitesse de propagation
d’ondes longitudinales (de compression) est de mesurer le temps mis par une onde à partir
une distance connue. Cette vitesse de propagation des ondes sonores présente l’énorme
avantage de donner des informations sur l’intérieur d’un élément en béton [2].

3.4. Perte de masse

La perte de masse des éprouvettes chauffées de 20 à 900 °C permet d'évaluer la quantité de


l'eau libre présente dans les matériaux testés et également d'observer la cinétique du processus
de séchage et de déshydratation de ces bétons.

4. RESULTATS ET DISCUSSION

Des essais de compression et de mesure de la vitesse de propagation des ondes sonores ont été
réalisés sur toutes les éprouvettes de béton.

4.1. Résistance de compression

La résistance en compression à 28 jours est la principale caractéristique utilisée pour


caractériser l’évolution des propriétés mécaniques du béton avec la température [3].

Figure 2. Evolution de la résistance en compression du béton avec la température.

-3-
Figure 3. Evolution de la résistance en compression relative du béton avec la température.

Les figures 3 et 4 présentent les résultats de la résistance en compression résiduelle et relative


(normalisée par rapport à la valeur initiale mesurée à 20 °C) des trois types de béton étudié. A
partir de ces deux figures, on distingue deux zones de comportement du béton.
La première zone, qui varie de la température ambiante à 400 °C, on constate une
augmentation de la résistance en compression de faible ampleur. Cette augmentation peu
avoir comme origine le départ de l’eau du matériau qui ré-augmente les forces d’attraction par
le rapprochement des feuillets de CSH [4].
Dans la deuxième zone, qui varie de 400 jusqu’à 900 °C, on observe une diminution
significative des résistances en compression pour les trois types du béton étudié. Elles
demeurent inférieures à 10 MPa lorsque le béton est chauffé à 900 °C.

4.2. La vitesse d’onde longitudinales

L’objectif de cette mesure est d’obtenir le maximum d’informations sur la qualité des bétons
soumis à une élévation de température. Dans le cas d’un béton soumis au feu, l’élévation de la
température provoque une modification physico-chimique au niveau de la microstructure du
matériau. L’auscultation sonique est une méthode bien adaptée à ce type de recherche.
La figure 4 présente l’évolution de la vitesse de propagation des ondes longitudinale mesurée
sur les différents échantillons du béton étudié après l’exposition à différentes températures
d’essai.

-4-
Figure 4. Evolution de la vitesse des ondes soniques avec la température.

Figure 5. Evolution de la vitesse des ondes soniques relatives avec la température.

La figure montre une diminution progressive des valeurs de la vitesse de propagation des
ondes avec l’augmentation de la température. On peu constate que les valeurs de la vitesse de
propagation des ondes sonores est presque stable dans la gamme de température de 20 jusqu’à
150 °C, ce ci peu être expliqué par l’absence des fissures dans la matrice cimentaire.
A partir de 150 °C, les valeurs de la vitesse de propagation des ondes soniques diminuent
progressivement avec l’augmentation de la température, ce la peu être expliqué par
l’apparition des microfissures et puis les macrofissures dans la matrice cimentaire et
l’augmentation de la porosité à cause de la déshydratation de la pâte de ciment.

4.3. Perte de masse

Les courbes de la perte de masse relative des bétons étudiés ont été rassemblées sur la figure
6. Les valeurs de perte de masse relative ont été représentées en fonction de la température.

-5-
Figure 6. Evolution de la perte de masse avec la température.

On observe qu'avant 150 °C, la variation de la masse est très faible, elle est très lente pour le
BHP par rapport au BO. La perte de masse dans ce domaine de température correspond à un
départ d'eau libre contenue dans les pores du béton. Puis elle augmente entre 150 et 250 °C.
Celle-ci correspond au départ de la totalité de l'eau libre, capillaire ou liée chimiquement.
Chacun des bétons perd environ 5 % pour le BHP et 6 % pour le BO de sa masse initiale.
Entre 300 et 500 °C, la variation de la masse devient faible. Puis elle augmente à partir d'une
température supérieure à 600 °C.
En comparant l'évolution de la résistance à la compression avec celle de la perte de masse,
nous pouvons constater que les baisses de résistance à la compression entre 200 et 300 °C
interviennent avec des pertes de masse significatives dans cet intervalle de température. Entre
300 e 400 °C, on observe une légère augmentation de la résistance à la compression. Celle-ci
correspond à une perte de masse modérée. Une augmentation de la perte de masse
accompagnée d’une chute de résistance est très significative au-delà de 400 °C. Ceci peut être
expliqué par une modification de la structure du béton due à la différence du coefficient de
dilatation thermique de la pâte de ciment et des granulats, l'augmentation de la porosité,
l'apparition de micro et macro fissures et la décomposition du granulat à des températures
supérieure à 550 °C [4].

400°C 600°C 900°C

Figure 7. Dégradation des éprouvettes après le traitement thermique à 400, 600, 900°C.

-6-
5. CONCLUSION

La présente étude permet d'approfondir les connaissances sur le comportement du béton à des
températures élevées. Elle a consisté en l'étude expérimentale des éprouvettes soumises à des
cycles de chauffage-refroidissement de 3°C/min de la température ambiante jusqu'à 900 °C.
Les résultats expérimentaux de la résistance en compression ont montrées que le
comportement du béton est fortement modifié par l'élévation de la température.
Deux domaines de températures peuvent être distingués. Un premier domaine allant de la
température ambiante 20 à 400 °C, où on observe une augmentation partielle de la résistance à
la compression. Ceci a été attribué à l'effet de l'eau présentée dans la matrice cimentaire. Son
évaporation permet la récupération d'une partie de la résistance du béton. Dans le second
domaine, allant de 400 à 900 °C, on observe une diminution importante de la résistance à la
compression de façon quasi linéaire conduisant à la déstructuration du matériau à 900 °C. Ces
résultats expérimentaux ont montrées que le béton se fissure et se dégrade à partir de 250 °C.
On constate aussi que les bétons denses à E/C faible (BHP) sont très affectés par les
températures élevées que les bétons ordinaires (BO).

6. REFERENCES

[1] Robert F., Colina H., Debicki G., La durabilité des bétons, Chapitre 13 : La durabilité des bétons
face aux incendies. Presses de l’école nationale des Ponts et Chaussées.
[2] Adam M. Neville, Propriétés des bétons, Editions EYROLLES, 2000.
[3] Mulumba Kanema Tshimanga., Influence des paramètres de formulation sur le comportement à
haute température des bétons, Thèse de Doctorat, Université de CERGY-PONTOISE, 2007.
[4] Izabela Gaweska Hager., Comportement à haute température des bétons à haute performance-
évolution des principales propriétés mécanique, Thèse de Doctorat, Ecole Nationale des Ponts et
chaussées et l’Ecole Polytechnique de Cracovie, 2004.
[5] HAFRAD T., A. MOKHTARI, O. BOUHACINA, M. ANNABI, N. KAID, Etude de la résistance à la
compression du béton durci à haute température. Colloque CMEDIMAT, 2005.
[6] Andrade C., C. Alonso, G.A. Khoury. Relating microstructure to properties, Course on Effect of Heat on
Concrete, International Centre for Mechanical Sciences (CISM), Udine, Italy 2003.
[7] KANEMA M., A. NOUMOWE, J.-L. GALLIAS, R. CABRILLAC. Influence des paramètres de
formulation et microstructuraux sur le comportement à haute température des bétons. XXIIIièmes Rencontres
Universitaires de génie Civil – Risque & Environnement, 2005.
[8] MENOU, A. Étude du comportement thermomécanique des bétons à haute température : Approche multi
échelle de l'endommagement thermique. Thèse de doctorat, Université de PAU et des pays de L’ADOUR, 2004.
[9] V.K.R. Kodur. Tenue au feu des éléments de structure en béton haute résistance. Institut de recherche en
construction IRC. Canada, 1999.

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