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LA VIE DE COUPLE

(Une approche biblique)

Bernard Guy
Bernard Guy a complété sa maîtrise en théologie au séminaire de Dallas
(États-Unis) entre 1985-1989 et œuvre comme pasteur de l'église
évangélique baptiste l'Eau vive à Sherbrooke (Québec) depuis mai 1992.
Il est l’auteur d’une grammaire de grec élémentaire, de guides d’étude
biblique et de plusieurs brochures.

Merci à Élisa Audet et à Claudette Vallée qui ont revu le texte. Merci à
Martine Drapeau pour le design de la page couverture. Le plus grand des
mercis au Seigneur Jésus qui nous assiste et nous conseille dans toutes nos
entreprises.

Éditions Point de vue


C.P. 33
Sherbrooke (Québec) J1H 5H5
CANADA

ISBN - 978-2-921574-22-8
Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec et Bibliothèque nationale du
Canada.

© 2010 - Éditions Point de vue


Tous droits réservés - Il est interdit de reproduire le présent ouvrage par
quelque procédé que ce soit.

Imprimé au Canada.
PRÉFACE
Prendre l’engagement de s’aimer pour la vie est un engagement hors du
commun. Les gens autour de nous rêvent d’un tel idéal, mais sans vraiment
y croire. Les boutades circulant au sujet du mariage sont empreintes d’un
cynisme apte à décourager même les amoureux les plus résolus. Quelqu'un
a écrit : « Les mots “ mariage ” et “ mirage ” sont intimement liés. » Un
autre a dit : « Le mariage est comme un repas de festin dont l'entrée est
toujours meilleure que le plat principal »; et un autre de renchérir en
affirmant que le mariage est un livre dont l'introduction est écrite en poésie
et le reste en prose...

Mais quoi que les gens autour de nous en pensent, rappelons-nous que le
mariage a été institué par Dieu pour le plus grand bonheur des époux, la
sécurité émotionnelle des enfants et le bien-être de la société. En effet, nous
lisons dans le livre de la Genèse, au chapitre 2 et au verset 24 : C’est
pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme,
et les deux ne feront plus qu’un.

S’engager à aimer l’autre pour la vie est comme entreprendre l’escalade


d’une très haute montagne aux pentes souvent escarpées. C’est courageux,
parfois exténuant, mais combien satisfaisant. Les paysages qu’on y découvre
en chemin sont magnifiques, et les sources d’eau sortant des rochers,
combien rafraîchissantes. Traverser ensemble, au fil des ans, les bons et les
durs moments de la vie, c’est opter pour le développement d’un amour
profond et d’une grande complicité. Il ne s’agit pas de demeurer ensemble
sans que le bonheur soit de la partie ou dans un contexte où la proximité a
fait place à une vie parallèle. Mais l’idéal divin de la longévité du mariage
consiste en un bonheur qui dure et qui procure une satisfaction profonde.

Au cœur de la notion du mariage se trouve également l’idéal de l’exclusivité.


Plusieurs entretiennent l’idée qu’un amour exclusif ainsi que la fidélité
sexuelle conduisent inexorablement à une lassitude mortelle. Mais ils
oublient que Dieu peut renouveler l’amour des conjoints en cours de route,
et il le fait à merveille. Dans un monde où les relations sont inspirées par nos
réflexes de consommateurs et la mode du jetable, il n’est pas surprenant
que nous pensions à changer de partenaires à la moindre insatisfaction. Mais
en le faisant, nous nous condamnons à un éternel recommencement, sans
parler des cœurs brisés laissés en arrière et des désillusions. Avec Dieu,
longévité, exclusivité et bonheur sont possibles. C’est en désirant
promouvoir cet idéal que nous vous offrons ce guide sur « la vie de couple ».

3
4
INTRODUCTION

Ce manuel peut être utilisé pour préparer de jeunes couples au mariage. Il


peut aussi servir dans un groupe de discussion pour permettre à des couples
déjà constitués de faire le point et de corriger leur trajectoire. Repartir sur
des bases solides est toujours une bonne idée. Les principes que Dieu nous a
laissés dans sa Parole pour la vie de couple sont pertinents et combien
vivifiants. Notre Dieu est un sage conseiller (Ésaïe 9.5).

Bien que le présent manuel comprenne treize leçons, certaines de ces leçons
peuvent faire l’objet de rencontres, et d’autres, être parcourues par le couple
lui-même. De plus, la première leçon est une révision du plan du salut pour
ceux et celles qui n’auraient pas encore fait la rencontre du Seigneur Jésus,
mais qui aimeraient le connaître et bâtir leur vie de couple avec lui et en lui.

Si le couple se porte bien, la famille, l’église et la société s’en trouveront


mieux. Le bonheur est merveilleusement contagieux!

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6
INDEX

LEÇON 1 Vivre en communion avec Dieu et l’un avec l’autre! 9

LEÇON 2 La volonté de Dieu pour le couple (Genèse 2.18-24) 15

LEÇON 3 Dix choses qui tuent la communion des cœurs


dans la vie de couple 21

LEÇON 4 Comment la chute a-t-elle influé sur les rôles? 27

LEÇON 5 Évaluation des influences qui ont forgé notre personnalité et


chemin de la transformation intérieure 35

LEÇON 6 Quelques réflexions sur l’amour 43

LEÇON 7 Un regard honnête sur qui nous sommes 53

LEÇON 8 Choisir de pardonner 57

LEÇON 9 Gestion de crises 71

LEÇON 10 Créer du vécu positif 77

LEÇON 11 Le pouvoir de l’encouragement! 85

LEÇON 12 La communication dans le couple 95

LEÇON 13 La sexualité dans le couple 99

7
8
LEÇON 1

VIVRE EN COMMUNION AVEC DIEU


ET L’UN AVEC L’AUTRE!

1. Si notre cœur est comblé par une relation personnelle avec le


Seigneur Jésus-Christ, nous serons alors libres de travailler au
bonheur de l’autre.

Blaise Pascal, scientifique chrétien du XVIIe siècle, a dit un jour qu' «il y a,
dans le cœur de l'homme, un vide à la grandeur de Dieu que rien ni
personne à part Dieu ne saurait combler» (Blaise Pascal, Pensées).
Certaines personnes ressentent ce vide de façon aiguë, d'autres, de façon
moins aiguë à cause d'une vie bien remplie. Mais tous les hommes, sans
exception, sont en quête de plénitude et de paix intérieure. Certains
tentent de combler ce vide par le matérialisme, les voyages, d'autres, par
des aventures amoureuses, et d'autres encore, par des abus de toutes
sortes : travail, sport, musique, télévision, drogue, boisson, nourriture,
sexe. Mais l'expérience de tous ces gens démontre qu'un sentiment de vide
persiste.

La Bible mentionne que bonheur, joie et paix nous sont donnés lorsque
nous rétablissons la relation avec Dieu par l'entremise du Seigneur Jésus.
Voici quelques versets de la Bible qui en font état :

Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout,


s'écria : Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui
croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit
l'Écriture. Il dit cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui
croiraient en lui... (Jean 7.37-39; voir Galates 5.22)

Moi (Jésus), je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles
l'aient en abondance. (Jean 10.10)

Jésus lui répondit : Quiconque boit de cette eau aura encore soif;
mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif...
(Jean 4.13-14)

9
Bonheur, joie et paix deviennent accessibles lorsque nous rétablissons la
relation avec Dieu et approfondissons cette relation. Dieu n'a pas promis
d'éliminer tous nos problèmes et toutes nos souffrances, mais il a promis de
nous donner sa joie et sa paix au-delà des circonstances.

Dans la mesure où nos besoins les plus profonds sont comblés par le
Seigneur Jésus, nous pouvons nous tourner vers l’autre pour nous
concentrer sur ses besoins et pour travailler à son bonheur.

Il y a deux types de personnes qui entrent dans la vie de couple. D’une part,
il y a la personne qui a le cœur plutôt vide, qui souffre peut-être de solitude
ou de carence affective et qui se tourne vers l’autre dans l’espérance qu’il
comble ses besoins et la rende heureuse. Cette personne au cœur vide
arrive toujours avec une longue liste d’attentes, de besoins et de désirs. Et
parce que l’autre n’arrive jamais à combler ses mille et une attentes, c’est
presque toujours le fiasco. C’est d’abord l’insatisfaction, puis de nombreuses
critiques et, pour finir, l’aliénation et la rupture.

Mais il y a cette autre personne qui entre dans la vie de couple avec le cœur
rempli de l’amour de Jésus-Christ et qui se tourne vers l’autre avec le désir
de combler ses besoins et de le rendre heureux. Cette personne au cœur
rempli arrive elle aussi avec une longue liste, mais une liste de choses à faire
et à dire pour combler l’autre, et cela fait toute la différence...

2. Si le Seigneur Jésus nous libère de nos tendances négatives, nous


serons alors libres de travailler au bonheur de l’autre.

Malgré toutes nos bonnes intentions d'aimer les gens qui nous entourent, de
les respecter et de leur faire du bien, il nous arrive souvent de mal agir
envers eux, de les négliger ou de les blesser.

L'apôtre Paul lui-même confesse, dans sa lettre aux Romains, son incapacité
à toujours vivre à la hauteur de ses idéaux d'amour et d'altruisme :

Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma


nature humaine : j'ai le désir, mais non la capacité de faire le
bien. Car je ne fais pas le bien que je veux faire et je fais le mal que
je ne veux pas faire. (Romains 7.18-19)

10
Nos tendances négatives (orgueil, égoïsme, impatience, colère, esprit de
critique, rancune, jalousie) ont le pouvoir, non seulement de rendre les
autres malheureux, mais également de nous rendre nous-mêmes
profondément malheureux. Nous lisons dans le Psaume 107 :

Des hommes manquant d'intelligence s'étaient rendus malheureux


par leur mauvaise conduite et leurs nombreuses injustices.
(Psaume 107.17)

Le Seigneur Jésus-Christ peut libérer l'homme de ses tendances négatives.

S'adressant aux Juifs qui avaient reçu sa parole, Jésus dit :

Si vous obéissez fidèlement à mon enseignement, vous êtes vraiment


mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra
libres. Ils lui répondirent : Nous sommes les enfants d'Abraham et
nous n'avons jamais été esclaves de personne; comment dis-tu :
Vous deviendrez libres? En vérité, en vérité, je vous le dis, leur
répliqua Jésus, quiconque se livre au péché (au mal) est esclave
du péché (du mal)... Si donc le Fils vous libère, vous serez
réellement libres. (Jean 8.31-36)

Il est vrai que l'homme peut, sans l'aide de Dieu, modifier ses habitudes. Il
peut arrêter de fumer, de boire; il peut polir son langage; il peut démontrer
plus de respect envers les autres; mais il ne peut pas déraciner l'orgueil et
l'égoïsme de son cœur. L'histoire de l'homme, ancienne ou contemporaine,
le démontre clairement. En opérant une série de miracles dans son cœur,
Jésus délivre progressivement de ses tendances négatives celui qui se confie
en lui.

Mais comment rétablir la relation avec Dieu afin que nos cœurs soient
comblés et que nous soyons libérés de nos tendances négatives? C’est ce
que nous verrons brièvement dans la suite de cette réflexion.

3. Comment rétablir la relation avec Dieu.

L'homme est un être spirituel, fait à l'image de Dieu. Son sens moral et son
sens religieux en témoignent. Dieu a créé l'homme à son image pour pouvoir
entretenir avec lui une relation spirituelle (Genèse 1.26-27 et Apocalypse
3.20). Sans cette communion, l'homme est un être incomplet.

11
En croyant pouvoir accéder à une plus grande liberté, l'homme a choisi de
rompre sa communion avec Dieu. Il s'est soustrait à son autorité et,
s'appuyant sur sa seule intelligence, a choisi de diriger sa vie comme il
l'entendait (Genèse 3.1-6 et Ésaïe 53.6a). Cela l'a conduit au désastre et au
chaos (Genèse 3.7-19). Malgré de brèves percées de lumière et de brèves
accalmies, l'histoire de l'homme est une histoire de haine, de conquêtes
injustes et de quêtes inassouvies.

En rompant sa relation avec Dieu, l'homme a perdu ses moyens. Loin


d'accroître sa connaissance et ses capacités, il s'est retrouvé dans un état
diminué, avec des facultés affaiblies (Éphésiens 4.17-18; Romains 7.19).
Conscient du problème et de l'impuissance de l'homme à le régler, Dieu a
envoyé Jésus, le Dieu-homme, rétablir la communion spirituelle avec sa
créature. Être réconcilié avec Dieu exige que nous fassions certaines prises
de conscience et que nous prenions certains engagements envers Dieu. La
Bible nous décrit tout cela de façon précise.

A. La Bible déclare que tous les hommes, sans exception, ont violé
les commandements de Dieu et devront être jugés pour leurs
fautes.

L'Écriture le déclare : Il n'y a pas d'homme juste, pas même un seul;


il n'y a personne qui comprenne Dieu, personne qui le cherche
vraiment. Tous les hommes se sont égarés loin de lui, ensemble, ils
se sont corrompus; il n'en est aucun qui fasse le bien (c'est-à-dire
que le bien), pas même un seul... Car tous ont péché... (Romains
3.10-12, 23)

Non, il n'y a sur la terre pas d'homme juste qui fasse le bien (c'est-à-
dire que le bien) et qui ne pèche jamais. (Ecclésiaste 7.20)

Le péché ne se limite pas à nos actions, mais concerne aussi nos pensées,
nos paroles et notre comportement en général. Il est dit, dans la lettre de
Paul aux Romains, que « Dieu jugera par Jésus–Christ les actions secrètes
des hommes » (Romains 2.16).

B. Parce que Dieu nous aime, il a envoyé Jésus être condamné à


notre place.

L'apôtre Jean présente Dieu en affirmant, dans sa première lettre : «Car


Dieu est amour» (1 Jean 4.8b). Parce que Dieu aime l'homme, il ne veut
pas le condamner.

12
... Dieu, notre Sauveur, veut que tous les hommes soient sauvés et
parviennent à connaître la vérité... (1 Timothée 2.3-4)

Il (le Seigneur) use de patience envers vous, ne voulant pas


qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance.
(2 Pierre 3.9b)

Ce que je (l'Éternel) désire, ce n'est pas que le méchant meure...


(Ézéchiel 33.11)

Poussé par son désir de nous faire échapper au jugement et à la


condamnation, Dieu conçoit le plan grandiose d'envoyer Jésus, son Fils bien-
aimé, mourir sur la croix à notre place.

Mais Dieu prouve son amour envers nous en ce que, lorsque nous
étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous.
(Romains 5.8; voir Jean 10.15b-18)

Le prophète Ésaïe avait prophétisé la mort de Jésus sur la croix, 700 ans
auparavant, dans les moindres détails.

Mais il (Jésus-Christ) était blessé pour nos péchés, brisé pour nos
iniquités; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui...
L'Éternel l'a frappé pour l'iniquité de nous tous. (Ésaïe 53.5-6)

L'apôtre Pierre précise aussi le sens de cette mort dans sa première lettre.

Lui (Jésus) qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois.
(1 Pierre 2.24a)

C. Le seul moyen d’être pardonnés et réconciliés avec Dieu est de


croire en Jésus.

Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que
quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle.
(Jean 3.16)

13
Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne croit pas au
Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.
(Jean 3.36)

Croire en Dieu pour être sauvés, c'est nous tourner avec confiance vers
Jésus pour obtenir le pardon des péchés (la vie éternelle) et pour lui
remettre le contrôle de notre vie.

(1) Nous tourner avec confiance vers Jésus pour obtenir le pardon
des péchés.

Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que quiconque croit


(met sa confiance) en lui reçoit par son nom le pardon des
péchés. (Actes 10.43)

(2) Nous tourner avec confiance vers Jésus pour lui remettre le
contrôle de notre vie.

S'adressant à la foule qui le suivait, Jésus souligne les exigences de la foi :

Car celui qui voudra sauver sa vie (qui gardera le contrôle de sa vie)
la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne
nouvelle (qui en remettra le contrôle à Jésus) la sauvera. (Marc 8.35)

Donner le contrôle à Jésus signifie être prêts à nous détourner, par sa


force, de ce qu'il désapprouve (ce que la Bible appelle la repentance) et
désirer vivre selon ses préceptes. Dieu sait très bien que nous sommes
incapables de faire cela par nous-mêmes. Mais si nous désirons vraiment
vivre pour lui et faire sa volonté, il nous donnera, par son Saint-Esprit, la
force de le faire (Éphésiens 3.16; Galates 5.22), et notre vie de couple s’en
portera beaucoup mieux.

Est-ce que Dieu fait partie de votre vie? Si oui, croyez-vous qu’il puisse vous
aider dans votre vie de couple? Comment?

14
LEÇON 2

LA VOLONTÉ DE DIEU POUR LE COUPLE


(GENÈSE 2.18-24)

1re vérité : 18a L'Éternel Dieu dit : Il n’est pas


bon que l’homme soit seul;

2e vérité : 18b je lui ferai une aide semblable à


lui. 19 L'Éternel Dieu forma de la
terre tous les animaux des champs
et tous les oiseaux du ciel, et il les
fit venir vers l’homme, pour voir
comment il les appellerait, et afin
que tout être vivant porte le nom
que lui donnerait l’homme. 20 Et
l’homme donna des noms à tout le
bétail, aux oiseaux du ciel et à tous
les animaux des champs; mais, pour
l’homme, il ne trouva point d’aide
semblable à lui.

3e vérité : 22 L'Éternel Dieu forma une femme


de la côte qu’il avait prise de
l’homme, et il l’amena vers
Divers éléments d’unité : l’homme. 23 Et l’homme dit : Voici
cette fois celle qui est os de mes os
1. et chair de ma chair! On l’appellera
2. femme, parce qu’elle a été prise de
l’homme. 24 C’est pourquoi l’homme
3. quittera son père et sa mère et
4. s’attachera à sa femme, et ils
deviendront une seule chair.
5.

15
Questions de réflexion :

1. Où en êtes-vous par rapport à ces cinq éléments d’unité?

2. Désirez-vous faire la volonté de Dieu dans votre vie à deux?

3. Dites en vos mots ce qui vous sépare l’un de l’autre et vous empêche
d’atteindre l’union des cœurs?

16
Points de révision
(Volonté de Dieu pour le couple : Genèse 2.18-24)

1re vérité : « La vie est


meilleure à deux! »

Dieu déclare dans Genèse 2.18a


que la vie est bien meilleure à
deux. Lorsque nous éprouvons
des difficultés dans notre vie de
couple, nous en venons souvent à
penser exactement le contraire. Il
Genèse 2.18a L'Éternel Dieu
nous semble que la vie serait dit : Il n'est pas bon que
beaucoup plus simple et agréable l'homme soit seul…
si nous étions seuls. La
Ecclésiaste 4.9-11
séparation ou le divorce nous
apparaissent alors comme des 9 Deux valent mieux qu’un,
solutions conduisant à une vie parce qu’ils retirent un bon
meilleure. Mais nous devons salaire de leur travail. 10 Car,
repousser cette idée, nous s’ils tombent, l’un relève son
accrocher à l'idéal de Dieu et compagnon; mais malheur à
croire qu'il y a plus de bonheur celui qui est seul et qui
dans la vie à deux. C'est alors tombe, sans avoir un second
que nous trouverons en Dieu la pour le relever! 11 De même,
force de régler nos différends et si deux couchent ensemble,
de persévérer dans notre vie de ils auront chaud; mais celui
couple. qui est seul, comment aura-t-
On voit généralement la rupture il chaud?
comme un grand soulagement,
mais on minimise à tort les
souffrances qu'elle entraîne dans
la vie des conjoints et des
enfants.

(Ce commentaire ne s'applique


pas dans des situations extrêmes
de violence conjugale ou d'abus,
où la sécurité des conjoints ou
des enfants est en jeu).

17
2e vérité : « L'homme et la
femme se complètent. »
Reconnaître nos différences
Dans les versets 18b à 20, nous et les apprécier conduit à
voyons que l'homme n'a pu une vie de couple
trouver de vis-à-vis parmi tous harmonieuse et à une
les animaux que Dieu avait
interdépendance des plus
créés : il n'a point trouvé « d'aide
enrichissantes.
semblable à lui » (v. 20). La
version Parole de vie traduit cette
expression par « l’aide qui lui
convienne parfaitement ». L'hom-
me et la femme sont égaux, mais
différents. Ils sont appelés à
s'entraider et à se compléter.
Nier les différences pour en
arriver à une soi-disant égalité
est une erreur grossière. Corriger Genèse 2.18b-20
certains stéréotypes aliénants 18b Je lui ferai une aide
pour la femme est souhaitable, semblable à lui. 19 L'Éternel
mais perdre de vue les éléments Dieu forma de la terre tous
de complémentarité entre les animaux des champs et
l'homme et la femme frôle la tous les oiseaux du ciel, et il
« dénaturation ». L'image du les fit venir vers l'homme,
pilote et du copilote décrit bien la pour voir comment il les
complémentarité entre l'homme appellerait, et afin que tout
et la femme — bien que dans cet être vivant porte le nom que
exemple, la complémentarité ne lui donnerait l'homme. 20 Et
soit que fonctionnelle. Le copilote l'homme donna des noms à
n'est en rien inférieur au pilote,
tout le bétail, aux oiseaux du
mais son rôle est différent,
ciel et à tous les animaux des
essentiel et complémentaire.
champs; mais, pour l'homme,
La vie de couple devient excitante il ne trouva point d'aide
lorsque nous en venons à semblable à lui.
apprécier cette complémentarité
au lieu de la nier ou la combattre.
Vouloir que l'autre soit exacte-
ment comme nous, pense comme
nous et agisse comme nous
engendrent des luttes de pouvoir
à n'en plus finir. Et à bien y
penser, serions-nous vraiment
capables de vivre harmonieuse-
ment avec quelqu'un qui serait en
tout point comme nous?

18
3e vérité : « L’homme et la
femme peuvent développer et
maintenir au fil des années
une relation intime et
profonde. »

Les versets 22 à 24 soulignent


l'importance de l'intimité dans le
couple. Les expressions « os de
mes os », « chair de ma chair » Genèse 2.22-24
et « deviendront une seule
22 L'Éternel Dieu forma une
chair » nous révèlent que Dieu
femme de la côte qu'il avait
désire voir s'établir une unité
profonde entre les conjoints. Mais prise de l'homme, et il
que veut dire être intimement liés l'amena vers l'homme. 23 Et
l'un à l'autre? l'homme dit : Voici cette fois
celle qui est os de mes os et
Nous pouvons identifier cinq chair de ma chair! on
niveaux d'unité : l'appellera femme, parce
qu'elle a été prise de
1. fonctionner harmonieusement
au niveau matériel : argent, l'homme. 24 C'est pourquoi
maison, auto, activités, etc. l'homme quittera son père et
sa mère et s'attachera à sa
2. fonctionner harmonieusement femme, et ils deviendront une
au niveau culturel : partager de seule chair.
la musique, des concerts, des
lectures, etc.

3. fonctionner harmonieusement
au niveau sexuel : se donner l'un
à l'autre avec plaisir.

4. fonctionner harmonieusement
au niveau émotionnel : connaître
la communion des cœurs.

5. fonctionner harmonieusement
au niveau spirituel : servir le
Seigneur ensemble et puiser
notre amour l'un pour l'autre
dans notre communion avec lui.

À noter que le niveau 3


dépend du niveau 4 et que le
niveau 4 dépend du 5.

19
BREF...

Il est à noter que très peu de couples parviennent à maintenir la communion


des cœurs au fil des ans à cause de divers problèmes et accrochages non
réglés. Et si la communion des cœurs disparaît, la vie sexuelle perd aussi
rapidement de son piquant. Certains couples choisissent, par principe, de
demeurer ensemble en ne fonctionnant qu'au niveau matériel, mais la
plupart des couples optent pour la séparation dès qu'ils perdent leur intimité
émotionnelle. Ils concluent rapidement qu’ils ne s’aiment plus, qu’ils seraient
hypocrites en continuant de vivre ensemble et ils se quittent.

Il est possible de retrouver la communion des cœurs même après de longues


périodes d'indifférence ou de déchirements. Il n'en tient qu'à nous de faire
appel à la grâce de Dieu pour régler nos problèmes et être renouvelés dans
notre amour l'un pour l'autre. Demander à Dieu de « surnaturellement »
renouveler notre amour l'un pour l'autre, et de nous amener à vivre derechef
la communion des cœurs, correspond à sa bonne, agréable et parfaite
volonté. En effet, dans Proverbes 5.15-20, Dieu nous rappelle l’importance
qu’il attache à l’exclusivité et à l’amour dans le couple.

Proverbes 5.15-20
Ta femme est comme une source d’eau pure. Bois à cette source! Ne laisse
pas son eau couler dans les rues et se disperser sur les places publiques.
Qu’elle soit pour toi seul! Ne la partage pas avec des étrangers. Remplis-la
de bonheur, trouve ta joie dans la compagne de ta jeunesse. Ta femme est
aimable et gracieuse comme une gazelle. Que son corps te comble toujours
de plaisir. Abandonne-toi sans cesse à son amour. Mon fils, pourquoi
t’abandonnerais-tu à la femme d’un autre? Pourquoi chercherais-tu le plaisir
auprès d’une étrangère?

Et l’apôtre Jean ajoute, dans 1 Jean 5.14-15, que si nous demandons dans
nos prières quelque chose correspondant à la volonté de Dieu, nous sommes
sûrs de l’obtenir : Nous avons auprès de lui cette assurance que si nous
demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons
qu’il nous écoute, nous savons que nous possédons la chose que nous lui
avons demandée, quelle qu’elle soit.

Il s’ensuit que nous pouvons toujours demander à Dieu de renouveler notre


amour l’un pour l’autre en cours de route et, à chaque fois, un miracle se
produit : nous tombons de nouveau amoureux l’un de l’autre comme au
début!

20
LEÇON 3

DIX CHOSES QUI TUENT LA COMMUNION DES


CŒURS DANS LA VIE DE COUPLE

Identifiez le ou les domaines décrivant le mieux votre situation en encerclant le mot OUI ou
NON pour chacun. Ces éléments ne sont pas classés par ordre d'importance. Pour en
arriver à ces dix catégories, le matériel de John Regier, conseiller matrimonial américain, a
été notre grande source d'inspiration.

1. Amertume et colère : des offenses et des blessures


OUI NON non pardonnées qui ont produit en nous des sentiments
tenaces de tristesse et d'aigreur ou de colère et de
frustration.

2. Orgueil : l'autre est constamment diminué, critiqué


OUI NON ou écrasé. Quoi qu'il dise ou fasse, il n'est jamais à la
hauteur.

OUI NON 3. Égoïsme : les besoins, les désirs et les ambitions de


l'autre sont rarement considérés.

4. Immoralité : affection pour une tierce personne ou


OUI NON toute autre forme d'infidélité sexuelle (flirt, séduction,
pornographie, etc.).

5. Communion déficiente avec Dieu : attentes


OUI NON exagérées; nous tourner vers l'autre plutôt que vers
Dieu pour obtenir bonheur, paix et joie.

6. Le défaitisme et les pensées négatives :


OUI NON incompréhension de la grâce et de la puissance de
Dieu; penser que les choses ne peuvent pas changer
et, par conséquent, ne pas faire appel à Dieu pour
renouveler surnaturellement notre amour.

21
7. Désir obsessif de changer l'autre : ne pas aimer
OUI NON l'autre tel qu'il est, nous obstiner à vouloir le changer et
nous accrocher à un idéal inexistant.

OUI NON 8. Blocage personnel : abus physique, moral ou sexuel


qui nous rend craintifs et fermés à l'autre.

9. Attitudes matérialistes : les biens matériels


OUI NON (acquisition, entretien et paiement, travail
supplémentaire) passent avant les relations.

OUI NON 10. Recherche constante de plaisir : refus de toute


souffrance, privation, période d'attente ou tout temps
mort dans notre vie de couple.

Des problèmes et des solutions...

1. L'amertume : des offenses non pardonnées qui ont produit en nous des
sentiments tenaces de tristesse, d'aigreur et de défensive (Éphésiens 4.31 et
Hébreux 12.15).

Solutions : confesser notre amertume; comprendre et exercer le pardon


(Matthieu 6.14-15; Colossiens 3.13); remettre notre cause à Dieu et
compter sur lui pour la justice (Romains 12.19); accepter la souffrance
causée par les offenses (1 Corinthiens 6.7); refuser, par la grâce de Dieu,
de laisser ces offenses conditionner notre existence.

2. L'orgueil : l'autre est constamment diminué, critiqué ou écrasé


(Romains 12.16; Philippiens 2.3).

Solutions : confesser notre orgueil; demander à Dieu de nous donner une


juste vision de nous-mêmes; faire des efforts conscients pour élever
l'autre; ne pas nous élever nous-mêmes, mais compter sur Dieu pour
nous donner la valorisation dont nous avons besoin; méditer ces versets
où il est dit que Dieu abaisse les orgueilleux, mais élève les humbles
(Matthieu 23.12; Jacques 4.6; 1 Pierre 5.5).

22
3. L'égoïsme : les besoins, les désirs et les ambitions de l'autre sont
rarement considérés (Philippiens 2.4, 21; 2 Timothée 3.2).

Solutions : confesser notre égoïsme; nous mettre à l'écoute de l'autre par


la grâce de Dieu; chercher à comprendre ses besoins; se familiariser avec
son langage d'amour (voir la théorie des langages d'amour); l'aider à
réaliser ses ambitions; penser quotidiennement à plusieurs petites choses
qui pourraient rendre l'autre heureux (Romains 13.8; Éphésiens 5.28).

4. L'immoralité : affection pour une tierce personne ou toute autre forme


d'infidélité sexuelle (flirt, séduction, pornographie, etc.) (Matthieu 15.19;
Romains 13.9; 2 Pierre 2.14).

Solutions : confesser notre immoralité; fuir toute occasion de chute


(s'éloigner de certaines personnes, éviter certains lieux, filtrer ce que
nous regardons ou entendons; discipliner nos pensées (Genèse 39.12);
implorer Dieu de nous donner un cœur pur (Psaume 51.10); travailler à
trouver notre satisfaction émotionnelle et sexuelle avec notre conjointe ou
notre conjoint (Proverbes 5.19; 1 Corinthiens 7.5).

5. Une communion déficiente avec Dieu : attentes exagérées; nous


tourner vers l'autre plutôt que vers Dieu pour obtenir bonheur, paix et joie
(Jérémie 2.13; 2.32).

Solutions : confesser notre manque d'intérêt pour Dieu et pour les choses
spirituelles; demander à Dieu de nous donner de l'amour pour lui, pour sa
Parole, pour son peuple et pour son œuvre; nous arrêter pour prier et
pour lire la Parole; demander à Dieu la grâce d'expérimenter le bonheur
d'une communion intime avec lui (Psaume 16.11; Psaume 23.6; Psaume
37.4; Psaume 73.25, 28; Philippiens 1.21).

6. Le défaitisme et les pensées négatives : incompréhension de la grâce


et de la puissance de Dieu; penser que les choses ne peuvent pas changer
et, par conséquent, ne pas faire appel à Dieu pour renouveler
surnaturellement notre amour (Jacques 4.2; Hébreux 12.12-15a).

Solutions : confesser notre manque de foi et de vision; demander à Dieu


de nous donner une meilleure compréhension des ressources spirituelles
que nous avons en Jésus-Christ (2 Corinthiens 2.14; Éphésiens 1.3; 3.8,
16, 20; Colossiens 2.10; Philippiens 2.13); méditer des versets bibliques
faisant état de ces ressources; considérer les facettes positives de notre
nouvelle identité comme enfants de Dieu (Colossiens 3.12; Jacques 2.5);
faire une liste des promesses de Dieu dans les Écritures et méditer ces
promesses; exercer notre foi en demandant à Dieu de changer notre

23
propre cœur et de nous soutenir surnaturellement par sa grâce dans les
moments creux et moroses de la vie (Psaumes 34.18; 145.14; 147.3;
2 Corinthiens 1.3-4; Philippiens 4.13).

7. Un désir obsessif de changer l'autre : ne pas aimer l'autre tel qu'il


est, nous obstiner à vouloir le changer et à nous accrocher à un idéal
inexistant.

Solutions : confesser notre mécontentement et notre ingratitude


(Colossiens 3.15; 1 Thessaloniciens 1.2; 5.18); demander à Dieu la grâce
d'apprécier notre conjointe ou notre conjoint et de voir ses qualités plutôt
que ses défauts (Colossiens 3.14; Jacques 5.9; 1 Pierre 1.22;
1 Corinthiens 13.7); remercier souvent Dieu pour notre conjointe ou
notre conjoint; demander à Dieu de remplir notre cœur de cet amour qui
couvre une multitude de fautes et dont Pierre parle dans sa première
lettre (1 Pierre 4.8).

8. Un blocage personnel : abus physique, moral ou sexuel qui nous rend


craintifs et fermés à l'autre.
Solutions : considérer honnêtement et courageusement les abus subis (ce
processus peut nous faire revivre des angoisses et des souffrances
intérieures); considérer les problèmes émotionnels (culpabilité,
sentiments d'infériorité, colère, dépression, alcoolisme, etc.), physiques,
relationnels et professionnels que ces abus ont occasionnés dans notre
vie; demander à Dieu la force de pardonner aux gens qui ont abusé de
nous; raconter à Dieu notre souffrance et lui demander de consoler notre
cœur; repousser tous les mensonges que ces abus auraient introduits
dans nos pensées et les remplacer par les vérités de la Parole de Dieu.

9. Des attitudes matérialistes : les biens matériels (acquisition, entretien


et paiement, travail supplémentaire) passent avant les relations.

Solutions : confesser à Dieu notre amour excessif pour les choses


matérielles; prioriser les relations comme Dieu nous exhorte à le faire
dans les Écritures; demander à Dieu de nous donner un cœur sensible et
attentif aux autres; opter pour un style de vie sobre et simple qui nous
permette de libérer temps et énergie pour les gens qui nous entourent et
pour l'autre qui vit à nos côtés.

24
10. Une recherche constante de plaisir : refus de toute souffrance,
privation, période d'attente ou tout temps mort dans notre vie de couple.

Solutions : confesser notre tendance humaine à aimer le plaisir plus que


Dieu (2 Timothée 3.4); demander à Dieu de nous faire comprendre sa
volonté pour notre vie : que nous le servions maintenant et que nous
jouissions du bonheur éternel un peu plus tard (Luc 9.24; Marc 10.28-
30); considérer l'exemple de Jésus qui a affronté la croix avant de
recevoir la couronne, et l'enseignement global des Écritures à cet égard
(Hébreux 2.9; 12.2; Philippiens 2.8-14); nous tourner vers Dieu pour
connaître bonheur et joie; apprendre à trouver notre plaisir en Dieu
(Psaume 84.10); accepter sincèrement de vivre avec l'autre pour le
meilleur et pour le pire, comme nous nous sommes engagés à le faire en
prononçant nos vœux de mariage...

25
26
LEÇON 4

COMMENT LA CHUTE A-T-ELLE


INFLUÉ SUR LES RÔLES?

LES MARIS (trois domaines)

1er domaine : ___________________________________

Éphésiens 5.25 Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l'Église, et
s'est livré lui-même pour elle... (complément de manière ou de mesure…)

Éphésiens 5.28 C'est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme
leurs propres corps (complément de manière). Celui qui aime sa femme
s'aime lui-même (une raison intelligente pour aimer sa femme...).

Colossiens 3.19 Maris, aimez vos femmes...

2e domaine : ___________________________________

Colossiens 3.19 Maris... et ne vous aigrissez pas contre elles. (Que signifie
« s’aigrir »? Quel serait le contraire?)

1 Pierre 3.7 Maris, montrez à votre tour de la sagesse dans vos rapports
avec vos femmes, comme avec un sexe plus faible (plus fragile, plus
délicat...); honorez-les (le contraire?), comme devant aussi hériter avec
vous de la grâce de la vie. Qu'il en soit ainsi, afin que rien ne vienne faire
obstacle à vos prières (une bonne raison...).

3e domaine : ___________________________________

Proverbes 5.20 Et pourquoi, mon fils, serais–tu épris d’une étrangère, et


embrasserais–tu le sein d’une inconnue?

27
LES ÉPOUSES (trois domaines)

1er domaine : ___________________________________

Éphésiens 5.22 Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur…

(Motivation spirituelle plutôt que manière... Dans la Bible du Semeur : vous


femmes, en particulier, chacune à son mari, et cela par égard pour le
Seigneur.)

Éphésiens 5.24 Or, de même que l'Église est soumise à Christ, les femmes
aussi doivent l'être à leurs maris en toutes choses (attitude générale).

Colossiens 3.8 Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient


dans le Seigneur (appel du Seigneur).

Voir l’annexe sur le sujet de la soumission.

2e domaine : ___________________________________

1 Timothée 2.9 Je veux aussi que les femmes, vêtues d'une manière
décente, avec pudeur et modestie, ne se parent ni de tresses, ni d'or, ni de
perles, ni d'habits somptueux…

1 Pierre 3.3-5
Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les
ornements d'or, ou les habits qu'on revêt, mais la parure intérieure et
cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d'un esprit doux et paisible, qui
est d'un grand prix devant Dieu. Ainsi se paraient autrefois les saintes
femmes qui espéraient en Dieu, soumises à leurs maris…

3e domaine : ___________________________________

1 Timothée 3.11 Les femmes, de même, doivent être honnêtes, non


médisantes, sobres, fidèles en toutes choses.

Tite 2.3-4
Dis que les femmes âgées doivent aussi avoir l'extérieur qui convient à la
sainteté, n'être ni médisantes, ni adonnées au vin; qu'elles doivent donner
de bonnes instructions, dans le but d'apprendre aux jeunes femmes à aimer
leurs maris et leurs enfants...

28
Points de révision
Les maris. — 1er : « égocentriques » plutôt que dévoués et relationnels; 2e :
« durs et méprisants »; 3e : « portés à aimer les femmes » et à être infidèles
en pensées et/ou en actions plutôt que de s’attacher exclusivement à leurs
femmes.

Les épouses. — 1er : « insoumises » (voir l’explication détaillée du concept


de la soumission dans l’annexe); 2e : « portées à attacher plus d’importance
à leur apparence extérieure qu’à la parure intérieure du cœur »; 3e :
« portées à la médisance ».

_____________________________________
______________________________

L'HARMONIE ET LA COMPLÉMENTARITÉ RETROUVÉES

L’HOMME

Avant la chute... Après la chute... Après le salut...

Fier Orgueilleux et méprisant Fier et humble


Fort (protecteur) Dominateur et écrasant Fort et doux
Responsable Irresponsable, passif et silencieux Responsable et engagé
Généreux et dévoué Égocentrique Généreux et dévoué
Gérer Exploiter Gérer et servir

LA FEMME

Avant la chute... Après la chute... Après le salut...

Perfectionniste Intransigeante et critiqueuse Perfectionniste et tolérante


Fragile et délicate Insécure et contrôlante Fragile et confiante
Belle et profonde Séductrice Belle et profonde
Aider, seconder Manipuler et supplanter Aider et seconder

29
Identifiez trois choses que Identifiez trois choses que
vous pourriez faire pour mieux vous pourriez faire pour mieux
aimer votre épouse épauler votre mari

1 Corinthiens 11.31 Si nous faisions un examen personnel et que nous


nous jugions nous-mêmes, nous ne tomberions pas
sous le jugement du Seigneur...

30
Annexe

La question délicate du concept biblique


de la soumission

Deux vérités bibliques irréductibles

Égalité de l'homme et de la Responsabilité de l’homme


femme

Galates 3.28 Genèse 2.18


Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a L'Éternel Dieu dit : Il n'est pas bon
plus ni esclave ni libre, il n'y a plus que l'homme soit seul; je lui ferai
ni homme ni femme; car tous vous une aide semblable à lui.
êtes un en Jésus-Christ.

 Valeur humaine égale  Différents et complémentaires

 Privilèges spirituels égaux  Responsabilité première de


l’homme devant Dieu

 Égaux en importance dans le  Rôles communs


couple

 Égaux en importance dans  Contributions spécifiques


l'église

 Égaux en importance dans la  Créativité


société

31
Ce que « soumise à son mari » ne veut pas dire...

 Que la femme doive attendre Proverbes 31.16 et 24


une permission du mari pour Elle pense à un champ, et elle l'acquiert; du fruit
prendre les moindres de son travail elle plante une vigne.
initiatives...
Elle fait des chemises, et les vend, et elle livre
des ceintures au marchand.

Proverbes 31.25-26
 Que la femme doive se taire...
Elle est revêtue de force et de gloire, et elle se rit
de l'avenir. Elle ouvre la bouche avec sagesse, et
des instructions aimables sont sur sa langue.

1 Corinthiens 7.3-5
Que le mari rende à sa femme ce qu'il lui doit, et
 Que la femme doive se plier à
que la femme agisse de même envers son mari.
tous les caprices...
La femme n'a pas autorité sur son propre corps,
mais c'est le mari; et pareillement, le mari n'a
pas autorité sur son propre corps, mais c'est la
femme. Ne vous privez point l'un de l'autre, si ce
n'est d'un commun accord pour un temps, afin de
vaquer à la prière; puis retournez ensemble, de
peur que Satan ne vous tente par votre
incontinence.

Actes 4.18-19
Et les ayant appelés, ils leur défendirent
 Que la femme doive faire des
absolument de parler et d'enseigner au nom de
choses contre les principes de
Jésus. Pierre et Jean leur répondirent : Jugez s'il
Dieu ou sa conscience pour
est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu'à
obéir à son mari...
Dieu.

1 Thessaloniciens 5.11
C'est pourquoi exhortez-vous réciproquement, et
 Que la femme ne doive jamais
édifiez-vous les uns les autres, comme en réalité
exhorter son mari ou l'aider à
vous le faites.
faire des prises de conscience.
1 Pierre 3.1
Femmes, soyez de même soumises à vos maris,
afin que, si quelques-uns n'obéissent point à la
parole, ils soient gagnés sans parole par la
conduite de leurs femmes...

32
Ce que « soumission à son mari » veut dire :

1. Collaborer avec son mari : l'assister, l'encourager et le soutenir dans son


rôle de leader. S’inspirer de l’image du pilote et du copilote.

2. Le respecter : ne pas le critiquer constamment, mais reconnaître son


leadership et le traiter avec considération.

3. Apprendre à lui faire confiance : ne pas s'empresser de prendre sa place


même s'il n'est pas le leader parfait, mais tout faire pour l'aider à être le
leader que Dieu lui demande d'être.

Trois autres considérations concernant


le concept de la soumission...

1. La soumission est souvent présentée comme étant quelque chose que


Dieu exige exclusivement de la femme alors que, dans les Écritures, elle est
présentée comme la responsabilité de tous les croyants quels que soient leur
sexe, leur niveau d'éducation ou leur statut social (Éphésiens 5.21).

Dieu exige :

(a) que tous ses enfants lui soient soumis (Matthieu 11.29-30; Jacques 4.7;
Hébreux 12.9);

(b) qu'ils soient soumis aux autorités civiles (Romains 13.1; Tite 3.1);

(c) que les serviteurs (esclaves) soient soumis à leurs maîtres (Tite 2.9);

(d) que les enfants soient soumis à leurs parents (1 Timothée 3.4);

(e) que les femmes soient soumises chacune à leur mari (Éphésiens 5.22,
24; Tite 2.5).

33
2. Dieu exige la soumission à différents niveaux à cause de l'ordre qu'il a
établi dans la création et dans la société. La disparition de l'ordre dans la
société crée une situation de confusion et de chaos entraînant de nombreux
déboires.

3. Il est essentiel de comprendre que le principe de soumission de la femme


est contrebalancé par d'autres principes bibliques. Par exemple, dans
certaines situations d'abus physiques, il est contrebalancé par le principe de
la soumission aux autorités civiles. En effet, toute personne connaissant
l'existence d'une situation de violence conjugale est tenue par la loi de la
rapporter aux autorités civiles. Dieu n'exige pas que la femme continue de
fonctionner dans un contexte familial où la violence menace sa sécurité et la
sécurité de ses enfants. D'autres principes bibliques tels le principe de la
soumission mutuelle (Éphésiens 5.21) et le principe de la paix
(1 Corinthiens 7.15-16) peuvent, dans certaines situations particulières,
prévaloir sur le principe de la soumission.

34
LEÇON 5

Évaluation des influences qui ont forgé


notre personnalité et chemin de la
transformation intérieure

La qualité de notre vie de couple dépend en grande partie de notre bagage


personnel (qui nous sommes comme individus) et ce que nous sommes
dépend de divers facteurs : (1) bagage génétique, (2) culture familiale,
(3) vécu positif et négatif, (4) éducation et culture, (5) cercle d’amis et
(6) spiritualité.

Il va sans dire que nous sommes en constante évolution, mais


malheureusement pas toujours vers le meilleur. Dieu nous appelle à changer
pour le mieux, par sa puissance. Le Psaume 51 nous indique la route à
suivre.

Le chemin de la transformation intérieure


(Psaume 51)

I. Circonstances : gravité du péché de David.

1 Au chef des chantres. Psaume de David.


2 Lorsque Nathan, le prophète, vint à lui, après que David fut allé vers
Bath Schéba.

II. Réflexe de David : réclamer la miséricorde de Dieu plutôt que de


sombrer dans (1) l’orgueil (« Je ne me pardonne pas ce que j’ai
fait ») ou l’apitoiement.

3 Ô Dieu! Aie pitié de moi dans ta bonté; selon ta grande miséricorde,


efface mes transgressions;
4 Lave-moi complètement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché.

35
III. Confession « sans mais ».

- pas une confession à la sauvette, mais pas écrasante non plus


5 Car je reconnais mes transgressions, et mon péché est constamment
devant moi.

- bonne compréhension du péché


6a J’ai péché contre toi seul, et j’ai fait ce qui est mal à tes yeux,

- acceptation des conséquences du péché


6b En sorte que tu seras juste dans ta sentence, sans reproche dans ton
jugement.

- reconnaissance honnête de son mauvais cœur


7 Voici, je suis né dans l’iniquité, et ma mère m’a conçu dans le péché.

IV. Transformation intérieure par la puissance de Dieu.

- vérité
8 Mais tu veux que la vérité soit au fond du cœur : Fais donc pénétrer la
sagesse au-dedans de moi!

- pardon : culpabilité enlevée


9 Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur; lave-moi, et je serai plus
blanc que la neige.

- joie
10 Annonce-moi l’allégresse et la joie, et les os que tu as brisés se
réjouiront. 11 Détourne ton regard de mes péchés, efface toutes mes
iniquités.

- pureté
12a Ô Dieu! crée en moi un cœur pur (non partagé),

- bon vouloir
12b Renouvelle en moi un esprit bien disposé.

- soutien surnaturel du Saint-Esprit


13-14 13 Ne me rejette pas loin de ta face, ne me retire pas ton Esprit
saint. 14 Rends-moi la joie de ton salut, et qu’un esprit de bonne
volonté me soutienne!

36
V. NOUVEAU DÉPART FULGURANT

- enseignement et exhortation
15 J’enseignerai tes voies à ceux qui les transgressent, et les pécheurs
reviendront à toi.

- louanges
16 Ô Dieu, Dieu de mon salut! Délivre-moi du sang versé, et ma langue
célébrera ta miséricorde.
17 Seigneur! ouvre mes lèvres, et ma bouche publiera ta louange.

- compréhension de la volonté de Dieu


18 Si tu avais voulu des sacrifices, je t’en aurais offert; mais tu ne prends
point plaisir aux holocaustes.
19 Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c’est un esprit brisé : Ô Dieu!
tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit.

- intercession et réparation
20 Répands par ta grâce tes bienfaits sur Sion, bâtis les murs de
Jérusalem!
21 Alors tu agréeras des sacrifices de justice, des holocaustes et des
victimes tout entières; alors on offrira des taureaux sur ton autel.

37
Évaluation personnelle

Identifiez trois de vos qualités et trois de vos défauts majeurs


et vérifiez vos données avec votre conjointe ou votre conjoint.

Qualités Défauts

1. 1.

2. 2.

3. 3.

À partir de vos données et de celles de votre conjointe ou de votre


conjoint, identifiez :

1. Vos zones communes (tendances naturelles communes) :

2. Vos zones complémentaires (points forts palliant les faiblesses


respectives de chacun et les zones complémentaires pouvant se
transformer en zones conflictuelles dans un contexte où les luttes de
pouvoir ont éclipsé l’interdépendance) :

3. Vos zones conflictuelles (points d’incompatibilité à travailler et points


sensibles) :

38
Évaluation de la culture familiale

Identifiez trois qualités ou points forts et trois défauts


ou points faibles majeurs de chacun de vos parents.

Qualités du père Défauts du père

1. 1.

2. 2.

3. 3.

À partir de ces données, identifiez :

1. Les qualités de votre père que vous désirez développer dans votre vie
personnelle :

2. Les défauts de votre père que vous désirez éliminer de votre vie
personnelle :

39
Évaluation de la culture familiale

Identifiez trois qualités ou points forts et trois défauts


ou points faibles majeurs de chacun de vos parents.

Qualités de la mère Défauts de la mère

1. 1.

2. 2.

3. 3.

À partir de ces données, identifiez :

1. Les qualités de votre mère que vous désirez développer dans votre vie
personnelle :

2. Les défauts de votre mère que vous désirez éliminer de votre vie
personnelle :

40
Exploration du vécu de l’enfance jusqu’à aujourd’hui et de ses
effets sur notre vie présente

Identifiez vos expériences de vie Identifiez vos expériences de vie


les plus valorisantes. les plus dévalorisantes et les
sentiments négatifs qu’elles ont
engendrés.

Identifiez vos relations les plus Identifiez vos relations les plus
positives et les plus négatives et les mécanismes de
encourageantes. défense qu’elles ont engendrés.

41
Je peux changer si je veux changer

1. En comprenant l’amour inconditionnel de Dieu et en faisant de ma


relation avec lui ma source principale de valorisation dans la vie.

Apocalypse 1.5-6
À celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang,
et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui
soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles! Amen!

2. En comptant sur sa puissance divine comme puissance de


transformation intérieure.

Romains 6.11-13
De même, vous aussi, considérez-vous comme morts au péché et comme
vivants pour Dieu dans l’union avec Jésus-Christ. Le péché ne doit donc plus
régner sur votre corps mortel pour vous faire obéir aux désirs de ce corps.
Ne livrez pas vos membres au péché, comme des instruments d’iniquité;
mais donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants de morts que
vous étiez, et offrez à Dieu vos membres, comme des instruments de
justice.

Philippiens 2.1-2 (version en français courant)


Votre union avec le Christ vous donne-t-elle du courage? Son amour vous
apporte-t-il du réconfort? Êtes-vous en communion avec le Saint-Esprit?
Avez-vous de l’affection et de la bonté les uns pour les autres? Alors,
rendez-moi parfaitement heureux en vous mettant d’accord, en ayant un
même amour, en étant unis de cœur et d’intention.

2 Pierre 1.3, 5-7


Par sa divine puissance, le Seigneur nous a donné tout ce qui nous est
nécessaire pour vivre dans l’attachement à Dieu... Pour cette raison même,
faites tous vos efforts pour ajouter à votre foi la bonne conduite et à la
bonne conduite, la vraie connaissance de Dieu; à la connaissance, ajoutez la
maîtrise de soi, à la maîtrise de soi, la persévérance et, à la persévérance,
l’attachement à Dieu; enfin, à l’attachement à Dieu, ajoutez l’affection
fraternelle et, à l’affection fraternelle, l’amour.

42
LEÇON 6

QUELQUES RÉFLEXIONS SUR L'AMOUR

L'amour, mais de quoi s'agit-il donc?

S'il est un sujet à l'honneur aujourd'hui dans les conversations, les chansons,
les téléromans et les potins, c'est certainement le sujet de l'amour. Vous
avez à peine ouvert votre poste de radio que les « je t'aime, je t'aime, je
t'aime » déferlent dans vos oreilles. Mais en quoi cet amour consiste-t-il? On
ne le sait pas trop. Plusieurs l'identifient à l'expérience sexuelle, d'autres, à
la tendresse, d'autres encore, au respect. Mais qui sait vraiment de quoi il
s'agit?

La langue française n'est pas riche pour décrire ce qu'est l'amour. Le verbe
aimer est le terme généralement utilisé, et on l'emploie à toutes les sauces.
On dit : « J'aime ma femme », mais on dit aussi : « J'aime le spaghetti ». On
dit : « J'aime Dieu », mais on dit aussi : « J'aime ma voiture ». Pourtant, il
s'agit, dans tous ces cas, de différents types d'amour (du moins, nous osons
l'espérer...).

Le grec dispose de quatre termes pour décrire l'amour et en exprimer les


différentes nuances. Dans le cadre de cette étude, nous examinerons le sens
de ces quatre termes : éros, storgé, philia et agapé.

Éros : amour passionné oui, mais en temps et lieu

Éros est certainement le plus populaire des quatre termes que nous allons
maintenant examiner. Éros était le nom du dieu grec de l'amour
correspondant au dieu romain Cupidon. Ce terme signifie essentiellement :
amour passionné. Il nous parle de passion, d'un vif et brûlant désir.

Dans la littérature grecque, éros désigne parfois l'amour du patriote, c'est-à-


dire les sentiments passionnés de celui qui cherche à défendre sa patrie.
Simon le zélote était subjugué par un tel amour et aurait fait sauter, s'il en
avait eu les moyens, l'Empire romain tant il désirait la libération de sa
nation.

43
On retrouve aussi ce terme utilisé pour décrire la passion d'un homme épris
de l'argent. Il y a des gens qui ont un désir démesuré pour l'argent, qui ne
pensent qu'à cela. Ignace d'Antioche, un Père de l'Église qui a vécu entre la
fin du Ier siècle et le début du IIe siècle, écrit dans une lettre qu'il adresse
aux Romains : « Mon éros a été crucifié et je n'ai plus de passion pour les
choses matérielles. Mais il y a maintenant en moi une source vive qui me dit
à l'intérieur : Viens au Père. » La passion matérielle d'Ignace avait été
crucifiée avec Christ.

Bien que l'on retrouve éros utilisé dans la littérature grecque pour décrire
différents types de passion, c'est pour désigner la passion sexuelle qu'il était
le plus souvent utilisé. Au départ, il était employé pour désigner une passion
sexuelle dans l'amour, une passion légitime. Mais l'homme étant ce qu'il est,
le terme en est venu très vite à désigner une passion sexuelle dégradée,
hors mariage. C'est peut-être pour cela d'ailleurs qu'on ne le retrouve pas
dans le Nouveau Testament. Il semble que le Saint-Esprit et les auteurs du
Nouveau Testament n'aient pas jugé bon de l'utiliser pour décrire une chose
aussi belle que l'amour sexuel dans la vie d'un couple. Matthieu utilisera
plutôt les termes « connaître » et « s'attacher » pour décrire un tel amour
(Matthieu 1.25; 19.5).

Éros est une énergie qui vient de Dieu et n'est pas nécessairement à rejeter.
Il y a plusieurs passions que la Bible nous encourage à vivre :

1. La passion pour Dieu (Luc 10.27);


2. La passion pour sa Parole (Jérémie 15.16);
3. La passion pour les personnes perdues (1 Corinthiens 9.19-23);
4. La passion pour notre épouse (Cantique des cantiques 8.6-7).

Mais toutes les autres formes de passion sont à fuir : passion pour l'argent,
pour la femme d'un autre ou le mari d’une autre, passions de la jalousie, de
la vengeance, etc. Quand il s'agit de passion, la Bible ne dit pas de résister,
mais de fuir, car les passions sont des désirs brûlants auxquels il est très
difficile de résister. Souvenons-nous de l'expérience de Joseph avec la
femme de Potiphar (Genèse 39.7-20), et ne jouons pas les braves!

Storgé : affection naturelle indispensable!

Storgé désigne une affection naturelle entre personnes de même famille et,
dans un sens plus large, entre personnes de même appartenance. C'est par
exemple l'affection naturelle qui unit les parents et les enfants, les frères et
les sœurs. Parce que des gens sont d'une même souche, du même sang, ils
éprouvent de l'affection les uns pour les autres. Cette affection n'est ni

44
forcée, ni apprise, mais découle naturellement du fait qu'ils ont conscience
du lien de parenté qui les unit. Les Grecs utilisaient le terme storgé pour
désigner l'amour instinctif d'une mère poule pour ses poussins.

Cette affection devrait exister entre des confrères de classe, des collègues
de travail, entre les gens d'un même pays et même entre tous les humains.
En effet, Paul dit aux Athéniens, dans son discours à l'Aréopage, que tous les
hommes sont sortis d'un seul sang (Actes 17.26). Cela veut dire, d'une
manière générale, que nous sommes tous frères et sœurs, et qu'il devrait
exister entre nous tous une tendresse particulière quelles que soient notre
race ou la couleur de notre peau.

Si l'amour storgé est une tendresse naturelle que Dieu a mise gracieusement
dans le cœur de tous, comment se fait-il que des parents maltraitent et
abandonnent leurs enfants? que des enfants placent leurs parents dans un
foyer de personnes âgées et les oublient jusqu'à leur mort? que des voisins
dont les maisons se touchent s'ignorent, même après avoir vécu vingt ans
côte à côte? Comment expliquer aussi le terrible racisme qui amène les
hommes à s'entre-tuer sans même se connaître?

Les textes de l'Écriture où se trouve le mot storgé nous expliquent


précisément ce qu'il en est. On retrouve ce mot trois fois dans le Nouveau
Testament et deux fois sur trois, à la forme négative (Romains 1.31; 12.10;
2 Timothée 3.3). Dans Romains 1.31, il est mentionné que ceux qui ne se
préoccupent aucunement de connaître Dieu (v. 28) deviennent très égoïstes
et finissent par ne plus même avoir d'affection naturelle (storgé) pour les
autres. Dans 2 Timothée 3.3, l'apôtre Paul souligne que, dans les derniers
jours, les hommes deviendront insensibles (sans affection naturelle). De là,
nous voyons l'importance pour le chrétien de chercher à connaître Dieu de
plus en plus intimement et de ne pas laisser son cœur devenir insensible.

Philia et agapé : amour émotif ou amour volontaire?


Les deux sont essentiels.

Philia figure sous formes d'adjectifs, de noms et de verbes une cinquantaine


de fois dans le Nouveau Testament, et agapé, plus de trois cents fois. Ceci
nous indique au départ qu'agapé est le terme consacré par le Saint-Esprit et
les auteurs du Nouveau Testament pour décrire l'amour de Dieu. Il arrive
que philia et agapé soient utilisés comme synonymes, mais dans plusieurs
cas, ils expriment des nuances différentes.

En comparant la signification de ces deux termes, nous parvenons facilement


à en saisir les traits distinctifs. Vous aurez sans doute l'impression, en lisant
ces lignes, que nous accordons beaucoup plus de valeur à l'amour agapé

45
qu'à l'amour philia. L'amour philia n'est pas une forme d'amour à rejeter,
mais il est insuffisant pour bâtir des relations solides et durables avec les
gens qui nous entourent.

1. Philia est un attachement émotif alors qu'agapé est un


attachement volontaire.

Philia : un attachement émotif

Je vais vers telle personne parce que mon cœur m'y entraîne. J'éprouve des
sentiments favorables pour quelqu'un, et cela m'amène à rechercher sa
compagnie. L'amour philia est un amour qui provient essentiellement du
cœur. C'est l'amour typique des fréquentations. Lorsque deux jeunes gens se
fréquentent, ils sont comme magnétisés l'un par l'autre. Ils sont
constamment ramenés l'un vers l'autre par le cœur. Même à distance, les
amoureux vibrent l'un pour l'autre. Et quand ils s'entrevoient, leur cœur se
met à battre, et leurs yeux scintillent. Le philia est un amour fait de
sentiments et d'émotions.

Agapé : un attachement volontaire

Je décide d'aller vers l'autre pour répondre à ses besoins. Je prends la


résolution de lui faire du bien, que mes sentiments m'y incitent ou non. Il se
peut que je n'éprouve rien de bon pour telle personne, mais cela n'influence
en rien l'amour agapé. Cet amour ne dépend pas du cœur, mais de la
volonté. Tu aimes d'un amour agapé lorsque tu décides délibérément
d'établir une relation avec quelqu'un pour lui faire du bien. Il se peut que la
personne dont tu vois les besoins soit la dernière dont tu aimerais prendre
soin. Il se peut que ses manières t'agacent, que son comportement t'irrite,
mais cela n'a pas d'importance. Tu marches sur tes sentiments qui te
suggèrent de l'ignorer ou de l'éviter et tu travailles avec persévérance à
combler ses besoins. Ça, c'est l'amour agapé. Et après que tu en as pris soin
un certain temps, tu vis une expérience merveilleuse. Ton cœur commence à
vibrer pour cette personne qu'auparavant tu ne pouvais même pas sentir.
Celle-ci t'apparaît de plus en plus sympathique au point que tu jouis
désormais de sa présence. L'amour agapé, quoique essentiellement
volontaire, produit des émotions.

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2. Philia est un amour spontané alors qu'agapé est un amour qui
peut être commandé.

Philia : un amour spontané

L'amour philia n'est pas un amour que l'on peut commander ou forcer. Il est
absolument imprévisible. Il est comme le coup de foudre : soit qu'il vienne,
te tombe dessus et t'embrase, ou qu'il ne vienne pas du tout. Tu ne peux
pas le prévoir ni le commander. Même si tu le désires de tout ton cœur, tu
n'en es pas maître. Il vient ou ne vient pas : c'est un amour spontané.

Agapé : un amour qui peut être commandé

L'agapé est un amour qui peut être commandé. Il est commandé


formellement plus de vingt-cinq fois dans le Nouveau Testament. Vingt-cinq
fois, Dieu dit : Aime ton prochain; aime ton frère. L'amour agapé est un
amour qui peut être commandé parce qu'il n'engage pas les sentiments.
Dieu ne peut pas exiger que tu aies des sentiments de tendresse pour une
personne dont même la vue t'exaspère. Mais il peut exiger de toi que tu
décides, sans tenir compte de tes sentiments, de combler ses différents
besoins.

3. Philia est un amour fluctuant alors qu'agapé est un amour


constant.

Philia : un amour fluctuant

L'amour philia est un amour qui vient et qui va. Il est très instable. Aussitôt
arrivé, aussitôt parti. Il nous envahit soudainement et nous quitte sans
avertir. C'est souvent le seul amour qui existe dans les couples d'aujourd'hui
à part l'éros. Telle personne éprouve une attirance pour telle autre
personne; les deux tombent amoureux et conviennent de vivre ensemble.
C'est pour un temps l'amour à son meilleur. Puis, peu à peu, la lune de miel
fait place au train-train quotidien, la griserie du début, à la routine, et voilà
nos deux tourtereaux désemparés. Que se passe-t-il donc? Nous nous
aimions tant? On conclut rapidement qu'il n'y a rien à faire, on jette l'éponge
et on repart en quête d'une nouvelle aventure. Mais tant que l'on mise tout
sur le philia, l'amour sentimental, toutes nos aventures se soldent par un
échec, les unes après les autres. L'amour philia est un amour fluctuant.

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Agapé : un amour constant

L'ordre que le Seigneur nous donne d'aimer est pour aujourd'hui, demain et
pour l'éternité. Il ne s'agit pas d'aimer une fois par semaine ou de temps en
temps quand les besoins des autres nous émeuvent. Mais il s'agit de
répondre aux besoins des autres, jour après jour. Il se peut que je me lève
un certain matin du mauvais pied et que je sois d'humeur maussade, mais
ce n'est pas une raison pour négliger les besoins des autres. L'amour agapé
ne dépend aucunement de mon humeur, mais de ma décision
quotidiennement renouvelée de travailler au bonheur de ceux qui
m'entourent. L'agapé est un amour constant. Ce n'est pas parce que mes
enfants m'écorchent les oreilles un certain après-midi que je les prive de
souper ou de l'affection dont ils ont tant besoin. Alors que je deviens de plus
en plus irrité à cause de leur turbulence, je réclame la force du Seigneur et
renouvelle ma décision de les aimer.

4. Philia est un amour égocentrique alors qu'agapé est un amour


altruiste.

Philia : un amour égocentrique

L'amour philia est une relation de plaisir et de satisfaction personnelle. Je me


tiens avec telle personne parce que j'ai du plaisir en sa compagnie. On ne
fait pas d'efforts pour s'entendre; notre relation est harmonieuse et
agréable. Cette personne a les mêmes goûts que moi, les mêmes idées, les
mêmes façons de voir ou d'agir : c'est moi en peinture. En réalité, c'est moi
que j'aime. J'aime l'autre dans la mesure où il me ressemble. Il est dit dans
Jean 15.19 que le monde aime ce qui est à lui : ce qui lui ressemble.

Agapé : un amour altruiste

L'amour agapé est un amour altruiste. C'est un amour qui ne cherche pas
son plaisir, mais qui a pour devise de mettre ses intérêts volontairement de
côté pour le bien des autres. Dieu n'a pas aimé le monde, selon Jean 3.16,
en ce sens qu'il a éprouvé une grande sympathie pour nous. Au contraire,
nous lui étions parfaitement antipathiques à cause de notre conduite égoïste
et orgueilleuse. Dieu a aimé le monde en ce sens qu'il a mis de côté ses
sentiments négatifs envers nous et a envoyé son Fils bien-aimé pour nous
faire du bien. Il ne faudrait pas non plus croire que Jésus est allé à la croix
de bon cœur. Il y est allé à reculons et, n’eût été son amour agapé, il n'y
serait pas allé du tout. Le récit de ses luttes dans le jardin de Gethsémané
nous en convainc facilement (Matthieu 26.30-46).

48
5. Philia est un amour sélectif alors qu'agapé est un amour universel.

Philia : un amour sélectif

Nous n'éprouvons d'amour philia que pour quelques-uns, et cela est tout à
fait normal. Avant même de vraiment connaître les gens, nous sommes
attirés par certains plutôt que par d'autres. Jésus avait ses préférés. Jésus
aimait Marthe, Lazare et Marie. Nous savons qu'il allait souvent chez eux
pour se reposer. Il vivait une relation facile et agréable avec eux. Lorsque
Lazare meurt, nous voyons Jésus attristé qui pleure, et les Juifs qui disent :
« Voyez comme il l'aimait » (Jean 11.35). De plus, il y avait parmi les douze,
un disciple, l'apôtre Jean, pour lequel Jésus éprouvait plus d'amour et de
tendresse que pour les autres (Jean 13.23; 20.2; 21.7; 21.20). Nous ne
pouvons pas éprouver d'amour philia pour tous : il s'agit d'un amour sélectif.

Agapé : un amour universel

Le Seigneur nous commande d'aimer les autres sans distinction. Il n'est pas
question de faire du bien à quelques-uns que nous aurions soigneusement
sélectionnés selon nos préférences et de mettre les autres de côté. Le
Seigneur nous invite à aimer tout le monde et particulièrement ceux qu'il
place sur notre route. Dieu nous commande d'aimer nos frères, le prochain
et même nos ennemis. L'amour agapé est le seul amour que nous pouvons
avoir pour des ennemis. Nous ne pouvons pas éprouver de sentiments
favorables pour un ennemi, mais nous pouvons venir à son secours et lui
faire du bien.

Quand l'amour agapé règne dans une église, il n'y a plus de gens mis de
côté et négligés. Même ceux qui ont le moins d'attraits ou d'atouts pour
plaire reçoivent l'attention et les bons soins des autres.

6. Philia est un amour humain alors qu'agapé est un amour


d'inspiration divine.

Philia : un amour humain

L'amour philia est une forme d'amour grandement désirable et nécessaire à


la vie. Toutefois, cet amour n'est pas suffisant. Il ne constitue pas une base
solide sur laquelle nous puissions bâtir des relations profondes et durables
avec les autres. Il s'agit d'un amour humain que croyants ou non-croyants
expérimentent également.

49
Agapé : un amour d'inspiration divine

L'agapé est une facette du fruit de l'Esprit (Galates 5.22). Nous ne pouvons
pas pleinement le vivre sans être en communion intime avec Dieu et sans
être résolument déterminés à le vivre. C'est par l'amour agapé que nous
avons les uns pour les autres que les non-croyants sauront que Dieu a sa
place au milieu de nous (Jean 13.34, 35).

Expérience de l'apôtre Pierre : de l'amour philia à l'amour agapé.

L’exemple d’un personnage biblique qui a


développé l’amour agapé

Les prétentions de Pierre

Un peu avant sa mort, Jésus annonce à ses disciples qu'ils l'abandonneraient


tous par peur des Juifs. Mais Pierre, convaincu d'aimer le Seigneur d'un
amour agapé s'empresse de protester et de lui assurer que même si les
autres disciples l'abandonnaient, il était prêt à souffrir, et même à mourir
pour lui (Matthieu 26.30-35). Pierre était tellement sûr de son amour pour le
Seigneur qu'il entraîna dans son enthousiasme, tous les autres disciples à lui
promettre parfaite fidélité (Matthieu 26.35).

L'amour limité de Pierre

Quelques instants après, Jésus se rend avec ses disciples à Gethsémané,


prend Pierre, Jacques et Jean avec lui, et s'éloigne pour prier
(Matthieu 26.36-37). Éprouvant une grande tristesse et de grandes
angoisses, il demande alors à ses trois amis de l'aider à traverser ces
moments extrêmement difficiles et de veiller avec lui (Matthieu 26.38-39).
Mais après avoir prié seul quelques instants, Jésus revient vers ses disciples
qu'il trouve endormis. Il s'adresse alors à Pierre et lui reproche amicalement
de n'avoir pas même pu veiller une heure avec lui (Matthieu 26.40). À trois
reprises, Jésus s'éloigne pour prier et retrouve Pierre et les deux autres
disciples endormis. Pierre était convaincu d'aimer le Seigneur d'un amour
agapé, mais il ne l'aimait en réalité que d'un amour philia, d'un amour émotif
et fluctuant. Un peu plus tard, Judas arrive accompagné d'une foule
nombreuse, armée d'épées et de bâtons, et voilà que tous les disciples, y
compris Pierre, prennent la fuite (Matthieu 26.47-56). Peu après, nous
retrouvons Pierre, suivant Jésus de loin pour être sûr de ne pas être identifié
à lui (Matthieu 26.58). Alors qu'il était assis dans la cour du sacrificateur

50
avec les serviteurs et servantes, on lui demande à trois reprises s'il n'était
pas un des disciples de Jésus, ce que Pierre nie avec force, prétendant
même ne pas connaître Jésus. Le coq chante alors selon ce que Jésus avait
annoncé, et Pierre se rend douloureusement compte qu'il n'aime pas le
Seigneur d'un amour agapé, d'un amour volontaire, constant et altruiste,
comme il l'avait prétendu; Pierre prend conscience qu'il n'a pour le Seigneur
qu'un attachement émotif, rien de plus (Matthieu 26.69-75).

L'amour grandissant de Pierre

Après sa résurrection, Jésus apparaît plusieurs fois aux disciples. Une


certaine fois, il se montre à eux sur les bords de la mer de Tibériade et,
après avoir mangé, prend Pierre à part et lui demande : « Simon, fils de
Jonas, m'aimes-tu plus que ne m'aiment ceux-ci? » Jésus pose à Pierre cette
même question trois fois. Cette question directe, posée trois fois, force
Pierre à se rappeler qu'il avait prétendu aimer Jésus plus que tous les autres
disciples (Matthieu 26.33), mais aussi, qu'il avait lamentablement échoué en
le reniant à trois reprises. Jésus était prêt à rétablir Pierre dans ses fonctions
de leader spirituel comme nous l'indiquent ses paroles « Pais mes brebis »,
aux versets 15, 16 et 17 de Jean 21. Mais Jésus savait qu'il était vital pour
Pierre de ne plus entretenir d'illusions sur lui-même pour accomplir
fidèlement son travail d'apôtre (1 Corinthiens 10.12). Pierre avait
certainement pour le Seigneur un amour philia sincère, mais il avait besoin,
comme plusieurs d'entre nous, d'apprendre à aimer le Seigneur d'un amour
agapé. Mais y arriverait-il jamais? Dans le but de l'encourager, le Seigneur
lui fait entrevoir qu'un jour, il en serait capable. En effet, Jésus lui dit au
verset 18 de Jean 21, en faisant allusion au type de mort qui l'attendait :
« En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais
toi-même et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras
tes mains, et un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudras pas. » Pierre
avait, jusque-là, fait ce qui lui plaisait. Mais Jésus lui annonce ici, qu'un jour,
il aurait grandi en maturité et en amour, au point d'être même prêt à souffrir
et à mourir pour lui (v. 19). La tradition rapporte que Pierre souffrit et
mourut, crucifié à cause de sa foi dans le Seigneur.

Il se peut que notre amour pour le Seigneur et pour les autres soit encore
bien superficiel. Mais tout comme l'apôtre Pierre a su grandir dans l'amour
au fil des années, nous devons, par la grâce de Dieu, viser à grandir dans ce
merveilleux amour qu'est l'amour agapé.

51
Points de révision

1. D’après vous, pourquoi devrait-on se marier plutôt que de simplement se


payer du bon temps (souper à la chandelle et soirée intime) sans prendre
d’engagement à long terme?

2. Quels sont les ingrédients essentiels pour une vie de couple réussie?

3. Comment expliquer le grand nombre de ruptures ou de divorces dans


notre contexte moderne?

4. Comment expliquer qu’un mari abandonne sa conjointe devenue


accidentellement paraplégique après avoir pourtant déclaré au moment de
leur mariage qu’il s’engageait à l’aimer dans les bons et les mauvais jours?

5. Que penser de conjoints qui n’éprouvent plus de sentiments amoureux


l’un pour l’autre, qui en concluent qu’ils ne s’aiment plus et qui décident
alors de se séparer, prétextant qu’il serait hypocrite de continuer ensemble
alors que l’amour n’est plus de la partie?

52
LEÇON 7
UN REGARD HONNÊTE SUR QUI NOUS SOMMES

1. Notre perception humaine :

Proverbes 21.2
Toutes les voies de l’homme sont droites à ses yeux; mais celui qui pèse les
cœurs, c’est l'Éternel.

Apocalypse 3.17-18
Tu dis : Je suis riche et j’ai fait de bonnes affaires, je ne manque de rien. En
fait, tu ne sais pas combien tu es malheureux et misérable! Tu es pauvre, nu
et aveugle. C’est pourquoi je te conseille d’acheter chez moi de l’or purifié au
feu, pour devenir réellement riche. Achète aussi des vêtements blancs pour
t’en couvrir et n’avoir plus la honte de paraître nu, ainsi qu’un remède pour
soigner tes yeux et leur rendre la vue.

Luc 18.9-14
Jésus dit la parabole suivante à l’intention de ceux qui se croyaient justes
aux yeux de Dieu et méprisaient les autres : Deux hommes montèrent au
temple pour prier; l’un était Pharisien, l’autre collecteur d’impôts. Le
Pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : Ô Dieu, je te remercie de ce que
je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont voleurs, mauvais et
adultères; je te remercie de ce que je ne suis pas comme ce collecteur
d’impôts. Je jeûne deux jours par semaine et je te donne le dixième de tous
mes revenus. Le collecteur d’impôts, lui, se tenait à distance et n’osait pas
même lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine et disait : Ô
Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur. Je vous le dis, ajouta Jésus, cet
homme était en règle avec Dieu quand il retourna chez lui, mais pas le
Pharisien. En effet, quiconque s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse
sera élevé.

Matthieu 7.3-5
Pourquoi regardes-tu le brin de paille qui est dans l’œil de ton frère, alors
que tu ne remarques pas la poutre qui est dans ton œil? Comment peux-tu
dire à ton frère : Laisse-moi enlever cette paille de ton œil, alors que tu as
une poutre dans le tien? Hypocrite, enlève d’abord la poutre de ton œil, et
alors, tu verras assez clair pour enlever la paille de l’œil de ton frère.

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2. Trois réflexes naturels :

A. Rejeter notre responsabilité sur l’autre.

Genèse 3.11-13
Est-ce que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais défendu de manger?
L’homme répondit : La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de
l’arbre, et j’en ai mangé. Et l'Éternel Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait
cela? La femme répondit : Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé.

B. Nous mentir à nous-mêmes.

Jérémie 42.20-21
Vous vous trompez vous-mêmes, car vous m’avez envoyé vers l'Éternel,
votre Dieu, en disant : Intercède en notre faveur auprès de l'Éternel, notre
Dieu, fais-nous connaître tout ce que l'Éternel, notre Dieu, dira, et nous le
ferons. Je vous l’ai déclaré aujourd’hui; mais vous n’écoutez pas la voix de
l'Éternel, votre Dieu, ni tout ce qu’il m’a chargé de vous dire.

C. Développer du mépris pour tous ceux et celles qui pourraient nous


mettre face à la réalité de qui nous sommes vraiment.

Jean 8.40
Mais maintenant vous cherchez à me faire mourir, moi qui vous ai dit la
vérité que j’ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l’a point fait.

3. Notre condition réelle :

A. Oui, je peux changer...

Jean 8. 34, 36
Jésus leur répondit : Oui, je vous le déclare, c’est la vérité : tout homme qui
pèche est un esclave du péché. Si donc le Fils vous affranchit, vous serez
réellement libres.

Romains 6.11-13
De même, vous aussi, considérez-vous comme morts au péché et comme
vivants pour Dieu dans l’union avec Jésus-Christ. Le péché ne doit donc plus
régner sur votre corps mortel pour vous faire obéir aux désirs de ce corps.
Ne livrez pas vos membres au péché, comme des instruments d’iniquité;
mais donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants de morts que
vous étiez, et offrez à Dieu vos membres, comme des instruments de
justice.

54
Philippiens 2.1-2
Si donc il y a quelque consolation en Christ, s’il y a quelque soulagement
dans l’amour, s’il y a quelque communion d’esprit, s’il y a quelque
compassion et quelque miséricorde, rendez ma joie parfaite, ayant un même
sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée.

Philippiens 2.1-2 (version en français courant)


Votre union avec le Christ vous donne-t-elle du courage? Son amour vous
apporte-t-il du réconfort? Êtes-vous en communion avec le Saint-Esprit?
Avez-vous de l’affection et de la bonté les uns pour les autres? Alors,
rendez-moi parfaitement heureux en vous mettant d’accord, en ayant un
même amour, en étant unis de cœur et d’intention.

B. J’ai encore des progrès à faire...

Jacques 3.2
Car chacun de nous commet des fautes de bien des manières. Celui qui ne
commet jamais de faute dans ses paroles est un homme parvenu à l’état
d’adulte, capable de maîtriser aussi son corps tout entier.

Psaume 19.12
Qui connaît ses égarements? Pardonne-moi ceux que j’ignore.

Philippiens 3.12
Je ne prétends pas avoir déjà atteint le but ou être déjà devenu parfait. Mais
je poursuis ma course pour m’efforcer d’en saisir le prix, car j’ai été moi-
même saisi par Jésus-Christ.

1 Jean 1.8
Si nous prétendons être sans péché, nous nous trompons nous-mêmes, et la
vérité n’est pas en nous.

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56
LEÇON 8

CHOISIR DE PARDONNER

Une question de bonheur

On raconte l'histoire d'un père en Espagne qui avait des relations de plus en
plus tendues avec son fils adolescent. Révolté, ce dernier était parti un jour
de la maison sans laisser d'adresse. Désemparé, son père avait alors
parcouru plusieurs villes et villages d'Espagne à sa recherche, mais sans
succès. En désespoir de cause, il plaça une annonce dans un journal de
Madrid. L'annonce se lisait comme suit : « Cher Paco, viens me retrouver en
face de l'hôtel de ville à midi. Tu es entièrement pardonné. Je t'aime, ton
père. » Le jour suivant, à midi, 800 jeunes hommes s'appelant Paco se
présentèrent en face de l'hôtel de ville, espérant y trouver le pardon et
l'amour de leur père.

Sans pardon, aucune relation humaine profonde et satisfaisante ne peut


durer. Pour bien fonctionner dans la vie, nous avons besoin de relations
harmonieuses avec nos proches : notre conjointe ou notre conjoint, nos
enfants, nos parents, nos frères et sœurs et nos amis intimes. Mais à cause
du péché, nous blessons souvent les gens qui sont le plus près de nous, et
ceux-ci nous blessent à leur tour. Sans pardon, les relations avec ceux-ci ne
peuvent durer et, sans ces relations, l’épanouissement et le bonheur sont
impossibles.

II

Prévenir les offenses

Comment faire pour que nos relations avec les autres ne soient pas
constamment rompues? Nous devons déraciner de nos cœurs certaines
attitudes qui font de nous d'éternels offensés.

57
Par exemple, nous ne devons pas nous imaginer que les autres nous doivent
tout. Les enfants pensent ainsi. Pourtant, certains croyants adultes
s'offusquent parce que l'on ne répond pas immédiatement à leurs moindres
besoins et désirs. Ils s'empressent alors de bouder ceux qui les ont soi-
disant offensés et privés de leur dû. À la fin, ils se retrouvent mille fois plus
seuls et malheureux qu'avant. À l’opposé, ceux et celles qui font preuve
d’altruisme et de générosité atteignent un degré de satisfaction beaucoup
plus grand dans la vie et souffrent rarement de solitude.

Une autre attitude faisant de nous d'éternels offensés est la susceptibilité.


Nous ne devrions pas prendre trop à cœur les critiques négatives dont nous
sommes l'objet. Il est inévitable que nous soyons critiqués pour ceci ou cela.
Certains commentaires nous aident à nous examiner et à nous améliorer,
mais d’autres sont sans fondement et ne sont pas dignes d'attention. Réagir
vivement aux critiques injustes révèle un niveau trop élevé d’amour-propre.

Il nous faut apprendre, par amour, à passer par-dessus une foule de petites
offenses. Pierre déclare dans sa première lettre (1 Pierre 4.8) : « Avant tout,
ayez les uns pour les autres un ardent amour, car l’amour couvre une
multitude de péchés. » Paul déclare, à son tour, dans 1 Corinthiens 13.7 :
« L'amour excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. » Si vous
êtes le type de personne constamment offensée ou blessée par les autres, ce
n'est pas tant le pardon que vous devez exercer, mais plutôt l'amour.

III

Fausses conceptions au sujet du pardon

Plusieurs fausses conceptions circulent au sujet du pardon. Nous ne


mentionnerons ici que les principales.

Pardonner ne veut pas dire oublier l'offense

Certains croient que pardonner veut dire oublier, mais cette conception du
pardon n'est pas tout à fait juste. Pardonner ne consiste pas à oublier
l'offense, mais à agir comme si nous l'avions oubliée. Nous lisons dans
Hébreux 8.12 : « Je pardonnerai leurs iniquités et je ne me souviendrai plus
de leurs péchés. » Ce n'est pas que la mémoire de Dieu se soit mise à faire
défaut, mais plutôt qu’il a choisi, dans son amour, de nous traiter comme s'il
avait oublié nos offenses.

Plusieurs choses peuvent être là pour nous rappeler l'offense et, plus
l'offense a été grave, plus son souvenir sera long à s’effacer. Dans certains

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cas, il ne s’effacera jamais, mais la douleur ressentie s’estompera, comme
dans le cas d’une vieille cicatrice. Quelques années après son expérience
horrible dans les camps de concentration nazis, Corrie Ten Boom se retrouva
face à face avec un des gardes allemands les plus cruels et insensibles
qu'elle avait connus là-bas. Ce garde, devenu chrétien depuis peu, l'avait
autrefois humiliée, dégradée et violée des yeux plus d'une fois alors qu'il
surveillait les douches. Il lui tendit la main et lui demanda : « Me
pardonnerez-vous jamais tout le mal que je vous ai fait? » Le cœur de Corrie
était plus froid que la glace, et elle n'arrivait pas à lui tendre la main. Les
souvenirs pénibles de ses expériences dans les camps défilaient dans sa tête
et la paralysaient en face de cet ancien ennemi. Mais elle se dit à elle-même
que la volonté pouvait fonctionner même sans les émotions et, suppliant
Jésus de lui en donner la force, elle lui tendit mécaniquement la main. Elle
sentit alors une chaleur envahir sa main, son cœur et tout son être, et elle
s'écria : « Je vous pardonne, frère. »

Pardonner ne veut pas dire faire disparaître l'offense en l'ignorant


ou en la niant

Nous nous trompons souvent nous-mêmes en niant que nous avons été
blessés. Nous sommes bien trop spirituels, pensons-nous, pour nous laisser
atteindre par les flèches des autres... Nous jouons alors aux SSJO (Super
Spirituels Jamais Offensés) et nous agissons comme si nous étions blindés.
Nous pensons qu'être facilement blessés par l'un ou par l'autre est le lot des
faibles. Mais la réalité est tout autre. Nous sommes tous fragiles, que nous
l'admettions ou non. Se peut-il que vous ayez été blessés par des gens de
votre entourage sans jamais le reconnaître? Si vous vous surprenez à parler
souvent contre une personne ou une autre, c'est peut-être que vous avez
été blessés par quelque chose que cette personne a faite ou dite contre
vous.

Se peut-il que vous n'ayez jamais reconnu et confessé votre amertume


envers certaines personnes qui vous ont blessés, et que cette amertume
empoisonne votre existence et vous empêche de grandir dans la vie
spirituelle? Une offense que nous nous efforçons d'ignorer est comparable à
un ballon bien gonflé que nous enfonçons dans l'eau d’une piscine ou d’un
lac...

59
Pardonner ne veut pas dire éprouver des sentiments positifs pour
l'offenseur

Cette conception du pardon semble très louable, mais elle ne correspond pas
à la réalité. Il est normal de continuer à éprouver, pour un temps, des
sentiments négatifs envers l'offenseur, même si nous lui avons pardonné.

Le roi David ne refoulait pas ses sentiments négatifs, mais il les exprimait
candidement à Dieu dans ses psaumes, ce qui constitue, sans contredit, la
meilleure des thérapies.

Ô Dieu, tu devrais supprimer les méchants et chasser loin de moi ces


meurtriers. Ils parlent de toi pour intriguer et prononcent ton nom pour
mentir. J’ai du dégoût pour ceux qui s’opposent à toi; Seigneur, je déteste
ceux qui te détestent. Ma haine pour eux est totale, ils sont pour moi des
ennemis personnels. (Psaume 139.19-22)

Pardonner ne consiste donc pas à éprouver des sentiments amicaux pour la


personne qui nous a fait du mal, nous a insultés ou nous a privés du
meilleur, mais plutôt, d'agir avec bienveillance envers elle en passant par-
dessus nos sentiments négatifs.

C'est ce que Dieu fait depuis toujours envers ses enfants qui lui désobéissent
et l'offensent. Nous lisons dans le Psaume 78, aux versets 36 à 38 : « Mais
ils le trompaient de la bouche, et ils lui mentaient de la langue; leur cœur
n'était pas ferme envers lui, et ils n'étaient pas fidèles à son alliance.
Toutefois, dans sa miséricorde, il pardonne l'iniquité et ne détruit pas; il
retient souvent sa colère et ne se livre pas à toute sa fureur. »

Pardonner ne veut pas dire rétablir instantanément la relation avec


l'offenseur

Certaines personnes croient à tort que pardonner nous permet de rétablir la


relation avec l'autre de façon instantanée. Pardonner, c'est hisser le drapeau
blanc et annoncer un cessez-le-feu, sans pour autant avoir comblé tous les
fossés creusés par les multiples affrontements. Rebâtir la relation et
restaurer la confiance appartiennent plutôt à la période de « l'après-
pardon ». Cela exige de la bonne volonté, des efforts, beaucoup de patience
et, bien sûr, la collaboration des deux parties.

60
IV

Quels sont les réflexes naturels d'une personne offensée?

Vouloir faire vivre à l'offenseur le mal qu'il nous a causé (la


vengeance active)

Quelqu'un nous blesse méchamment, et nous aimerions tant le blesser de la


même manière afin qu’il comprenne, par expérience, la souffrance qu’il nous
a causée. Nous aimerions que celui qui nous a rejetés souffre le rejet à son
tour, que celui qui nous a injustement privés de notre dû soit dépouillé à son
tour, que celui qui nous a injustement discrédités aux yeux des autres soit
calomnié à son tour.

Ce réflexe naturel provient en partie d’un désir légitime de justice, mais nous
plonge dans une quête malsaine de vengeance. Un désir chronique de
vengeance engendre de l’amertume, et l’amertume rend moribond. Dieu,
dans sa Parole, nous exhorte à abandonner toute tentative de vengeance
personnelle.

Amis très chers, ne vous vengez pas vous-mêmes, mais laissez la colère de
Dieu agir. En effet, dans les Livres Saints, le Seigneur Dieu dit : « À moi la
vengeance! C’est moi qui donnerai à chacun ce qu’il mérite! »
(Romains 2.19)

Ce n’est pas à dire que nous devions nous laisser manger la laine sur le dos
dans tous les cas. Il existe des recours légaux, approuvés par Dieu, pour
corriger certaines situations criantes d’injustice. Mais tout en défendant
notre cause, nous devons nous garder de toute rancœur et faire preuve de
désintéressement, étant citoyens d’un autre royaume (Jean 18.36).

Bouder l’autre (la vengeance passive)

Quelqu'un a dit quelque chose ou a fait quelque chose qui nous a blessés et,
depuis ce temps, nous le boudons et l'évitons. Nous n’exerçons pas de
représailles contre l’offenseur, mais nous lui exprimons notre colère par un
lourd et long silence. Il n’est pas rare d’entendre dire que des membres
d’une même famille ne se parlent plus depuis plusieurs années. Des
conjoints blessés choisissent aussi souvent de s’emmurer dans le silence.
Cette démonstration passive de mécontentement nourrit l’hostilité et creuse
les fossés encore davantage.

61
Penser que se venger est plus satisfaisant que pardonner

Dans une production cinématographique du récit d'Alexandre Dumas, Le


comte de Monte-Cristo, nous voyons le comte se rendre dans une petite
église abandonnée sur le sommet d'une colline. Il y rencontre un vieux
moine qui lui demande :

— Êtes-vous venu vous recueillir dans la présence de Dieu et vous


confesser?
— Non, lui répondit le comte, je suis venu avertir Dieu que je prenais sa
place. Puisqu'il n'a pas jugé bon de me venger de mes ennemis, je prends sa
place et je le ferai moi-même.

L'idée du roman de Dumas, comme celle de bien d'autres ouvrages et films,


est que la vengeance procure plus de plaisir et de satisfaction que le pardon.
Les citations d’auteurs abondent en ce sens. Marivaux, dramaturge français
du XVIIIe siècle, écrit : « La vengeance est douce à tous les cœurs
offensés. » Balzac, romancier français du XIXe siècle, écrit à son tour :
« L'enivrante jouissance de la vengeance satisfaite. » Enfin, Cioran,
philosophe et moraliste roumain du XVIIIe siècle, écrit : « La vengeance est
un besoin, le plus intense et le plus profond qui existe. »

Il est vrai que la vengeance procure un plaisir intense et immédiat, mais elle
n’apporte pas de satisfaction profonde et durable. À l’opposé, le pardon se
présente d’abord comme un combat intérieur, mais se transforme à coup sûr
en une expérience des plus gratifiantes.

Que veut dire pardonner?

Ne pas nourrir le souvenir de l'offense dans notre cœur

Lorsque Dieu nous a pardonné, il a jeté toutes nos fautes au fond de l'océan
et s'est empressé de planter une pancarte sur la plage disant : « Pêche
interdite! » Nous devons faire de même. Une fois que nous nous sommes
engagés, par la force de Dieu, à pardonner, nous ne devons pas, à tout
moment, ressasser dans nos cœurs les offenses subies.

Dans son livre sur la vie du général Lee, Charles Flood raconte qu'après la fin
de la guerre civile aux États-Unis, le général était en visite chez une dame
habitant dans l'État du Kentucky. La dame l'emmena voir ce qui restait d'un
beau grand arbre centenaire et lui raconta, d'un ton rempli d'amertume, que

62
ses branches et son tronc avaient été abîmés par l'artillerie fédérale. Elle
regarda Lee, espérant entendre de sa part une critique sévère contre les
Nordistes. Mais le général lui répondit plutôt : « Madame, empressez-vous
de couper le reste de votre arbre et oubliez-le. La vue de cet arbre
empoisonne votre existence. »

Repasser les offenses que nous avons subies de la part des autres
empoisonne également notre existence et nous fait nous enfoncer dans
l'amertume.

Un homme confiait un jour à un ami qu'il avait eu une dispute avec sa


femme. « La chose que je déteste, lui dit-il, c'est que toutes les fois où ma
femme et moi nous nous disputons, elle devient "historique" ». « Tu veux
dire "hystérique" », répliqua son ami. « Non, j'ai bien dit "historique".
Chaque fois que nous avons un différend, elle commence à raconter en détail
tout ce que j’ai fait de travers ces vingt dernières années. »

Bref, pardonner, ce n'est pas oublier les offenses du jour au lendemain, mais
c'est faire un effort conscient pour ne pas en nourrir le souvenir.

Ne pas salir la réputation de l’offenseur

Qu'il est tentant pour une personne offensée de faire savoir au plus grand
nombre de gens possible que telle ou telle personne l'a injustement traitée.
C'est une façon subtile et très efficace de détruire la réputation de
l'offenseur.

Pardonner, c'est renoncer à publier sans retenue les mauvais traitements


reçus. Il va sans dire qu'il est légitime de confier notre souffrance à quelques
amis intimes ou à un conseiller, et qu’il est parfois nécessaire de dénoncer
publiquement l'offenseur pour des raisons de sécurité. Mais est-ce utile que
toute la ville sache que telle ou telle personne nous a traités avec
méchanceté?

Salir la réputation de l’offenseur est sans contredit la forme de vengeance la


plus facile et la plus répandue.

Ne pas faire de tort à l'offenseur

Dans le Psaume 103, aux versets 8 à 10, il est dit que Dieu ne traite pas les
coupables selon le mal qu’ils ont fait, mais selon sa grande bonté, car il est
un Dieu qui aime pardonner.

63
Le Seigneur est compatissant et bienveillant, patient et d’une immense
bonté. Il ne fait pas constamment des reproches, il ne garde pas
éternellement rancune. Il ne nous a pas punis comme nous l’aurions mérité,
il ne nous a pas fait payer le prix de nos fautes.

C’est ainsi que nous devons traiter les gens qui nous ont offensés. Mais,
comme nous l’avons souligné précédemment, traiter les personnes qui nous
ont fait du mal avec bienveillance n’est pas naturel. C’est l’expression d’une
spiritualité authentique et d’une grande maturité. C’est refuser de vivre
prisonnier de l’amertume. Pardonner n’est pas un choix visant avant tout à
libérer l’offenseur, mais à sauvegarder notre propre liberté intérieure.

VI

Pourquoi devons-nous pardonner?

Parce que Dieu nous a beaucoup pardonné

La comparaison entre le pardon de Dieu envers nous et celui que nous


devons exercer envers les autres est carrément démesurée. Dans l’ensemble
de notre vie, nous n’aurons pas pardonné aux autres le centième de toutes
les fautes que Dieu nous aura pardonnées. C’est ce que Jésus a voulu faire
comprendre à ses disciples en leur racontant la parabole du serviteur
impitoyable.

Alors Pierre s’approcha de Jésus et lui demanda : Seigneur, combien de fois


devrai-je pardonner à mon frère s’il se rend coupable envers moi? jusqu’à
sept fois? Non, répondit Jésus, je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais
jusqu’à soixante-dix fois sept fois. C’est pourquoi, voici à quoi ressemble le
Royaume des cieux : Un roi décida de régler ses comptes avec ses
serviteurs. Il commençait à le faire, quand on lui en amena un qui lui devait
une énorme somme d’argent. Cet homme n’avait pas de quoi rendre cet
argent; alors son maître donna l’ordre de le vendre comme esclave et de
vendre aussi sa femme, ses enfants et tout ce qu’il possédait, afin de
rembourser ainsi la dette. Le serviteur se jeta à genoux devant son maître et
lui dit : Prends patience envers moi, et je te paierai tout! Le maître en eut
pitié : il annula sa dette et le laissa partir. Le serviteur sortit et rencontra un
de ses compagnons de service qui lui devait une très petite somme d’argent.
Il le saisit à la gorge et le serrait à l’étouffer en disant : Paie ce que tu me
dois! Son compagnon se jeta à ses pieds et le supplia en ces termes : Prends
patience envers moi, et je te paierai! Mais l’autre refusa; bien plus, il le fit
jeter en prison en attendant qu’il ait payé sa dette. Quand les autres

64
serviteurs virent ce qui était arrivé, ils en furent profondément attristés et
allèrent tout raconter à leur maître. Alors le maître fit venir ce serviteur et lui
dit : Méchant serviteur! j’ai annulé toute ta dette parce que tu m’as supplié
de le faire. Tu devais toi aussi avoir pitié de ton compagnon, comme j’ai eu
pitié de toi. Le maître était fort en colère et il envoya le serviteur aux
travaux forcés en attendant qu’il ait payé toute sa dette. (Matthieu 18.21-
34)

Conscients de ne pas être traités par Dieu selon nos manquements, nous
devons, à notre tour, user de grâce envers les gens qui agissent mal envers
nous. N’est-ce pas l’essence même des paroles de Jésus dans la prière qu’il a
enseignée aux disciples :

Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui
nous ont offensés. (Matthieu 6.12)

Parce que nous avons nous-mêmes besoin d’être pardonnés par les
autres

Une des règles d’or énoncées dans l’Évangile est de faire pour les autres ce
que nous aimerions qu’ils fassent pour nous (Luc 6.31). Puisqu’il nous arrive
de blesser nos proches, volontairement ou non, nous avons besoin de leur
pardon pour continuer à vivre en harmonie avec eux. Et recevoir le pardon
des autres sans l’exercer à notre tour briserait l’équilibre et ferait de nous
des profiteurs. En employant le terme « réciproquement » dans les versets
suivants, l’apôtre Paul souligne que nous sommes parfois les offenseurs
ayant besoin d’être pardonnés, mais aussi parfois les offensés devant
pardonner aux autres.

Si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De


même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. (Colossiens 3.13)

Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant
réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ. (Éphésiens 4.32)

Pour ressembler à Dieu

Nous sommes appelés à ressembler à notre Père céleste qui traite avec
bonté les personnes qui l’insultent et qui bafouent sa volonté.

Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton
ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous
maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui

65
vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre
Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur
les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. (Matthieu 5.43-
45)

Pour demeurer en communion avec Dieu et continuer à jouir de ses


bénédictions

Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous
pardonnera aussi; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père
ne vous pardonnera pas non plus vos offenses. (Matthieu 6.14-15)

Les paroles de Matthieu 6.14-15 sont adressées aux disciples de Jésus. Ne


pas être pardonnés ne signifie pas ici ne pas être sauvés, mais être privés de
la communion avec le Père et de la puissance spirituelle dont nous avons
tant besoin pour progresser dans la vie chrétienne.

Pour libérer l'offenseur de sa culpabilité

Vous devez plutôt pardonner au coupable et le consoler, de peur qu'il ne soit


accablé par une tristesse excessive. (2 Corinthiens 2.7)

Dwight Moody, le célèbre évangéliste et fondateur du Moody Bible Institute,


n'avait que quatre ans lorsque son père mourut. Un mois plus tard,
Mme Moody donnait naissance à des jumeaux. Elle et ses neuf enfants
vivaient dans la misère la plus totale. Par-dessus le marché, l'aîné de la
famille se révolta et partit de la maison au lieu d'aider sa mère à faire vivre
la famille.

Convaincue que son fils reviendrait, Mme Moody laissait pour lui chaque soir,
une chandelle allumée au bord de la fenêtre. Elle priait et vérifiait le courrier
chaque jour dans l'espérance de recevoir quelque nouvelle de son fils.

Un bon soir, alors qu'elle était assise dans la cuisine, elle aperçut par la
fenêtre une silhouette d'homme se dirigeant vers la maison. L'homme
s'arrêta près de la porte et refusa d'entrer. Il avait les cheveux hirsutes,
portait une grande barbe et avait l'air embarrassé. Lorsque Mme Moody vit
les larmes coulant de ses yeux, elle reconnut que c'était son fils. « Mon fils
perdu, s'écria-t-elle, entre et viens dans mes bras. » Mais le fils répondit :
« Non maman, je n'entrerai pas tant que je ne saurai pas si tu m'as
pardonné. » Mme Moody sortit, le serra fort dans ses bras et lui assura qu'elle
lui pardonnait ses bêtises.

66
Pour ne pas sombrer nous-mêmes dans l'amertume et la dépression

Veillez à ce qu'aucune racine d'amertume ne pousse et ne produise du


trouble en empoisonnant plusieurs d’entre vous. (Hébreux 12.15)

L’amertume est une forme de colère refoulée qui dévore, paralyse et qui se
propage comme la peste. Elle a été identifiée par les professionnels de la
santé mentale comme une des causes possibles de la dépression clinique.
Une personne amère ne peut pas être heureuse. Pendant que l'offenseur
gambade allègrement, la personne offensée se morfond et plie sous le poids
de la rancune.

En refusant de pardonner, certaines personnes laissent les mauvaises


expériences du passé conditionner toute leur existence et ferment ainsi la
porte au bonheur. Elles deviennent aigries et ne peuvent plus rien supporter.
La moindre offense les atteint démesurément et les déstabilise.

L’accumulation d’amertume chez une personne qui refuse constamment de


pardonner est comparable aux ordures que l’on enfouit dans un dépotoir, qui
se décomposent et qui produisent des biogaz très inflammables... En
enterrant les offenses, au lieu de les régler au fur et à mesure, on pense les
faire disparaître. Mais on leur permet plutôt de fermenter et de revêtir un
grand pouvoir négatif; un pouvoir aussi destructeur — sinon plus — que celui
des offenses elles-mêmes. Passer en revue nos diverses expériences de vie
et pardonner à tous ceux qui nous ont offensés est la seule porte de sortie
face à ce grave problème.

VII

Devons-nous pardonner dans tous les cas?

Un offenseur repentant

Parfois l'offenseur se repent, et nous pouvons alors lui pardonner et rétablir


la communion avec lui.

Prenez garde à vous-mêmes. Si ton frère a péché, reprends-le; et, s'il se


repent, pardonne-lui. Et s'il a péché contre toi sept fois dans un jour et que,
sept fois, il revienne à toi, disant : Je me repens, tu lui pardonneras. (Luc
17.3-4)

67
Un offenseur non repentant

Si l'offenseur ne se repent pas, nous devons quand même lui pardonner,


mais nous sommes alors incapables de rétablir la communion avec lui.
Certaines personnes pensent à tort qu’elles n’ont pas pardonné à l’offenseur
parce qu’elles n’ont pas su rétablir la relation avec lui. Nous sommes
responsables de faire notre bout de chemin qui est de renoncer à la
vengeance, mais nous ne pouvons faire le bout de chemin que l’offenseur
doit faire pour que la réconciliation soit possible. C’est ce que souligne
l’apôtre Paul, au verset 18, en disant « autant que cela dépend de vous ».

Ne rendez à personne le mal pour le mal... S'il est possible, autant que cela
dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. (Romains 12.17-18)

Si le pardon est un exercice intérieur et personnel, la réconciliation, quant à


elle, est un acte interpersonnel qui nécessite la collaboration des deux
acteurs.

Pardonner ne signifie pas nécessairement cesser de nous méfier ou de nous


tenir à distance de personnes malveillantes qui ne se repentent pas de leurs
actes. Pardonner est une chose, et nous protéger en est une autre, mais les
deux ne sont pas incompatibles.

VIII

Où trouver la force de pardonner?

Pardonner demeure quelque chose de difficile, surtout lorsque ceux qui nous
ont offensés nous ont fait très mal. Mais Dieu peut nous donner un amour
inconditionnel pour nos offenseurs.

Le 9 février 1960, Adolph Coors III, de la célèbre famille de la distillerie


Coors des États-Unis, se fait kidnapper pour une question de rançon. Sept
mois plus tard, son corps est retrouvé, troué de balles et abandonné dans un
champ. Adolf Coors IV, son fils de 15 ans, devient alors orphelin. Non
seulement perd-il son père, mais également son meilleur ami.

68
Durant plusieurs années, les enfants Coors entretiennent une haine profonde
pour Joseph Cornet, le meurtrier de leur père. En 1975, Adolf le quatrième
devient chrétien, à l'âge de 30 ans. Mais il éprouve toujours une profonde
amertume envers l'homme qui l'a privé de son père toutes ces années.

Troublé par cette rancune persistante, il supplie Dieu d'agir dans son cœur.
Dieu lui donne alors la force de se rendre au pénitencier de Canon City au
Colorado où Joseph Cornet, le meurtrier de son père, est enfermé. Il
demande à voir Cornet, mais ce dernier refuse toute rencontre. Alors Coors
lui laisse une Bible dans laquelle il écrit à Cornet : « J'étais venu ici pour
vous voir et je regrette que vous ne m'ayez pas reçu. Comme croyant, le
Seigneur me demande de vous pardonner. Je vous pardonne et je vous prie
de me pardonner aussi pour la haine que j'ai nourrie dans mon cœur pour
vous durant plusieurs années. »

Dans un témoignage qu'il donna un peu plus tard, Coors déclara : « J'ai un
amour pour cet homme que seul Jésus-Christ pouvait mettre dans mon
cœur. »

Où Jésus a-t-il trouvé la force de dire sur la croix : « Père, pardonne-leur car
ils ne savent pas ce qu'ils font! », après tout le mépris qu'on lui avait
témoigné et toutes les souffrances qu'on lui avait infligées? En se tournant
vers Dieu dans la prière (Luc 22.39-46). Où Étienne a-t-il trouvé la force de
dire, alors qu'on le lapidait injustement : « Seigneur, ne leur impute pas ce
péché! »? En se tournant vers Dieu dans la prière (Actes 8.59). Où
trouverons-nous la force de pardonner? Dans une communion profonde avec
Dieu qui, en dépit de son infinie justice, traite ses ennemis avec bonté!

69
Points de révision

1. Comment peut-on savoir s’il y a de l’amertume dans notre cœur contre


quelqu’un? Quels sont les symptômes et les fruits de l’amertume?

2. Comment arriver à pardonner lorsque le souvenir de l’offense est encore


très présent?

3. Comment savoir si nous avons vraiment pardonné à l’autre?

4. Comment trouver la force de pardonner?

70
LEÇON 9

GESTION DE CRISES

Trois options : changer de conjointe ou de conjoint, changer ma


conjointe ou mon conjoint ou créer une atmosphère favorisant le
changement?

I. Changer de conjointe ou de conjoint

Avantages Désavantages

Soulagement émotionnel et sécurité Règlement superficiel des problèmes


dans le cas de violence physique et risque de récidive

Espérance d’en trouver une autre ou Stress énorme, sentiment d’échec et


un autre avec qui la vie soit plus effet négatif sur la marche spirituelle
harmonieuse et la vie d’église

Appauvrissement

S’il y a des enfants : perte de


sécurité émotive, séquelles,
complications reliées à la garde
partagée et à un contexte de famille
reconstituée, etc.

71
II. Changer ma conjointe ou mon conjoint

1. Comportements adoptés

a. non verbaux :

Faire sentir mes frustrations à ma conjointe ou à mon conjoint dans l’espoir


de la ou le changer

- en la ou le boudant (montrer du mécontentement à (qqn) par une attitude


maussade ou indifférente);
- en l’ignorant;
- en la ou le privant d’argent, de tendresse, de sexe, des enfants, etc.;
- en explosant sans expliquer les raisons de mes sautes d’humeur;
- en maugréant;
- etc.

b. verbaux :

Faire savoir à ma conjointe ou à mon conjoint qu’elle est fautive ou qu’il est
fautif dans l’espoir de la ou le changer :

- critiquer,
- accuser,
- blâmer,
- juger,
- faire la morale,
- etc.

2. Nature des résultats

a. Produit certains résultats si ma conjointe ou mon conjoint est sensible et


facilement manipulable. Mais ces changements, fruit d’un renforcement
négatif, (1) ne résultent pas de convictions intérieures, (2) ne font pas
l’objet d’une décision personnelle de changer et (3) ne dépassent
généralement pas le stade des bonnes résolutions.

b. Produit souvent l’effet contraire : dans le cas où ma conjointe est fière ou


mon conjoint est fier et allergique à la manipulation.

72
c. Engendre des frustrations de plus en plus grandes si ma conjointe ou mon
conjoint ne change pas.

3. Analyse spirituelle de la manipulation et correctif

Mon raisonnement

a. J’ai souvent demandé à Dieu de changer ma conjointe ou mon conjoint,


mais mes prières sont restées sans réponse.

b. Puisque Dieu ne le fait pas, je prends les choses en main et je vais moi-
même tenter de changer ma conjointe ou mon conjoint.

La réalité

c. Dieu seul peut changer le cœur de ma conjointe ou de mon conjoint au


moment où ma conjointe ou mon conjoint l’invitera à le faire.

d. Même si ma conjointe ou mon conjoint s’améliore, par la grâce de Dieu,


certains aspects de sa personnalité resteront inchangés.

Mon plan de vie

e. Comment m’ajuster à une situation où ma conjointe ou mon conjoint n’est


pas prête ou prêt à se laisser transformer par Dieu? Quelle attitude dois-je
adopter à ce moment-là, et quel genre de vie dois-je choisir de vivre?

73
III. Créer une atmosphère favorisant le changement

1. Comportements adoptés

- Compter sur Dieu plutôt que sur ma conjointe ou mon conjoint pour
combler mes besoins les plus profonds.

Psaume 23.1 Cantique de David. L'Éternel est mon berger : je ne manquerai


de rien.

Psaume 27.10 Mon père et ma mère m'abandonnent, mais l'Éternel me


recueillera.

1 Timothée 4.16-18
Dans ma première défense, personne ne m’a assisté, mais tous m’ont
abandonné. Que cela ne leur soit point imputé! C’est le Seigneur qui m’a
assisté et qui m’a fortifié, afin que la prédication soit accomplie par moi et
que tous les païens l’entendent. Et j’ai été délivré de la gueule du lion. Le
Seigneur me délivrera de toute œuvre mauvaise, et il me sauvera pour me
faire entrer dans son royaume céleste. À lui soit la gloire aux siècles des
siècles! Amen!

1 Pierre 5.6-7
Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au
temps convenable; et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-
même prend soin de vous.

- Chercher à devenir des modèles pour plaire à Dieu (donner le ton).

1 Pierre 5.2-3
Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte,
mais volontairement, selon Dieu; non pour un gain sordide, mais avec
dévouement; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en
partage, mais en étant les modèles du troupeau...

1 Timothée 4.12
Que personne ne méprise ta jeunesse; mais sois un modèle pour les fidèles,
en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté.

74
1 Pierre 3.1
Femmes, que chacune soit de même soumise à son mari, afin, que, si
quelques-uns n’obéissent point à la parole, ils soient gagnés sans parole par
la conduite de leur femme…

- Compter sur Dieu pour la justice (ce qui désamorce les luttes de pouvoir).

a. la justice présente : la discipline de Dieu

Hébreux 12.5-6
Avez-vous oublié l’exhortation que Dieu vous adresse comme à ses fils?
« Mon fils, ne crains pas d’être corrigé par le Seigneur et ne te décourage
pas quand il t’adresse des reproches. Car le Seigneur corrige celui qu’il aime,
il frappe celui qu’il reconnaît comme son fils. »

b. la justice divine à venir

1 Corinthiens 3.9-15
Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice
de Dieu. Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’ai posé le fondement
comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne
garde à la manière dont il bâtit dessus. Car personne ne peut poser un autre
fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. Or, si quelqu’un
bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du
bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée; car le jour la
fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce
qu’est l’œuvre de chacun. Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement
subsiste, il recevra une récompense. Si l’œuvre de quelqu’un est consumée,
il perdra sa récompense; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du
feu.

- Accepter l’imperfection et la souffrance comme faisant partie de la vie


présente et expérimenter le soutien et la consolation de Dieu.

Jacques 5.10-11 Prenez, mes frères, pour modèles de souffrance et de


patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Voici, nous disons
bienheureux ceux qui ont souffert patiemment. Vous avez entendu parler de
la patience de Job et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le
Seigneur est plein de miséricorde et de compassion.

75
- Pardonner (cesser de s’attaquer) et créer du vécu positif (reconstruire).
Ces deux points seront traités successivement dans les prochaines
rencontres.

2. Nature des résultats

- L’atmosphère se réchauffe.

- Le dialogue reprend.

- Des solutions créatives sont trouvées.

- Des rechutes sont prévisibles, mais peuvent se régler plus rapidement si


l’atmosphère est bonne.

- Nourrir l’atmosphère d’amour, de respect et d’acceptation devient une


priorité.

- Ne pas sous-estimer ce que Dieu peut faire dans notre relation de couple.

76
LEÇON 10

CRÉER DU VÉCU POSITIF

Tous les couples vivent des problèmes au quotidien (vécu négatif),


mais le problème, c’est lorsqu’il n’y a que du vécu négatif.

Vivre dans l'unité les uns avec les autres est la façon par excellence de
révéler Jésus-Christ aux gens qui nous entourent (Jean 17.20-23). Mais est-
ce que vivre dans l'unité est vraiment possible? Très peu de couples et de
familles semblent y arriver. Même les Philippiens, que Paul félicite pour leur
participation fidèle à l'Évangile, au début de sa lettre, n'y étaient pas
parvenus.

D'une part, notre manque d'unité s'explique par notre individualisme et par
notre recherche d'avancement personnel, attitudes largement encouragées
dans la société actuelle. D'autre part, notre ennemi, le diable, sait
pertinemment que diviser les croyants, les couples et les familles est une
excellente façon de détruire le témoignage de Jésus-Christ. Il cherche donc
par tous les moyens à semer la zizanie parmi nous.

Toutefois, vivre dans l'unité est possible, et l'apôtre Paul nous en livre le
secret dans les quelques versets suivants.

La clé de la véritable unité : Étude de Philippiens 2.1-11

POINT 1 : ______________________________________

1 Si donc il y a quelque consolation en Christ, s’il y a quelque soulagement


dans l’amour, s’il y a quelque communion d’esprit, s’il y a quelque
compassion et quelque miséricorde

Nous avons en Dieu toutes les ressources nécessaires pour vivre une vie de
couple harmonieuse (Philippiens 2.1). (Le « si » du verset 1 est un « ei +
indicatif » en grec marquant une condition dont la réalisation est supposée
dans l’argumentation.) On pourrait dire qu’il équivaut ici, grosso modo, à
« puisque ».

77
La première proposition, Puisqu'il y a quelque consolation en Jésus-Christ,
fait référence soit à la consolation, soit à l'encouragement provenant de
notre communion avec le Seigneur Jésus-Christ (le terme grec employé ici
paraklesis peut être traduit par « consolation » ou « encouragement »).
Dans la mesure où notre cœur est consolé et comblé par le Seigneur Jésus,
nous devenons disposés à nous donner à l’autre personne et à rechercher
l'unité avec elle. La deuxième proposition, ... puisqu'il y a quelque
soulagement dans la charité, fait référence au pouvoir réconfortant de
l'amour qui est la source même de l'unité. Ce pouvoir de l'amour est à la
disposition de tout vrai croyant. La troisième proposition, ... puisqu'il y a
quelque union (communion) d'esprit, fait référence au travail du Saint-Esprit
qui pousse les croyants, et particulièrement les époux, à vivre dans l'unité.
La quatrième proposition, ... puisqu'il y a quelque compassion et quelque
miséricorde, fait référence au pouvoir de la tendresse et de la compassion
tellement nécessaires pour vivre dans l'unité.

Que pensez-vous, à la lumière de ce verset, d'un couple chrétien qui


s'évertue à dire que vivre dans l'unité est au-dessus de leurs forces?

Comme croyants, nous ne serons jamais justifiés de dire : « Nous n’arrivons


pas à nous entendre, c’est plus fort que nous! », ou encore, « Nos
problèmes de couple sont insolubles, nos incompatibilités, trop grandes...
Nous n’arrivons plus à nous aimer comme au début. » Si nous avons, un
jour, fait appel au Seigneur Jésus-Christ pour sauver nos âmes, il nous a
alors pardonné, réconciliés avec lui, et il est venu par le Saint-Esprit habiter
dans nos cœurs. Et si Dieu habite dans nos cœurs, nous possédons ipso
facto toutes les ressources spirituelles, émotionnelles et relationnelles
nécessaires pour vivre une vie de couple exceptionnelle et durable.

Bref, nous avons, en tant que croyants, les ressources spirituelles


nécessaires pour vivre dans l'unité. Mais que signifie au juste « vivre dans
l'unité »?

POINT 2 : ______________________________________

2 rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment, un même amour, une


même âme, une même pensée.

« Vivre dans l'unité » signifie bâtir sur notre base commune en tant que
croyants (Philippiens 2.2).

78
L'unité entre croyants est beaucoup plus que l'absence de disputes et de
querelles. L'apôtre Paul définit l'unité, au verset 2, en employant les
expressions : un même sentiment, un même amour, une même âme et une
même pensée. L'expression un même sentiment se rapporte au cœur et à la
tête et signifie une même compréhension ou vision des choses. L'expression
un même amour signifie un même engagement à rechercher le bien de
l’autre. L'expression une même âme signifie une même passion, un même
désir. Et enfin, l'expression une même pensée signifie un même but, un
même objectif.

Les humains sont vraiment drôles. Ils travaillent fort pour avoir une belle
pelouse ou un beau jardin; ils s’imposent une discipline stricte pour perdre
quelques kilos ou améliorer leurs performances sportives; ils mettent les
bouchées doubles pour obtenir un diplôme professionnel; mais lorsqu’ils
abordent la vie de couple, ils s’écrasent sur un divan et ne font rien en
pensant que ça marche tout seul : sans effort, sans persévérance et sans
peine. Et c’est précisément à cause de cela que la plupart des couples
échouent dans leur vie commune. Ils laissent les choses aller en pensant que
l’amour sera toujours de la partie. Mais les mauvaises herbes ont tôt fait de
pousser dans le cœur des amoureux et d’étouffer la belle fleur fragile de
l’amour.

Nous devons penser à notre amour comme à quelque chose de beau et de


grand à bâtir. Il est impossible de parvenir à une même vision des choses,
un même amour, une même passion, un même but, comme Paul le
mentionne au verset 2, sans avoir cheminé ensemble, lutté ensemble,
traversé des épreuves ensemble et contribué ensemble au bonheur des
autres autour de nous...

Bref, l’unité que Paul décrit ici se développe avec le temps lorsque nous
cheminons ensemble. Mais le facteur temps ne peut à lui seul produire cette
unité. Comment donc établir et maintenir cette unité entre nous?

POINT 3 : ______________________________________

3 Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité
vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes.

4 Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère


aussi ceux des autres.

L'humilité et l'absence d'égoïsme sont les deux clés de l'unité


(Philippiens 2.3-4).

79
L'humilité est la première clé de l'unité. Paul fournit d’abord au verset 3 une
définition négative de l’humilité en disant : Ne soyez pas en compétition et
ne cherchez pas à vous mettre personnellement en valeur. Les conjoints qui
vivent « en constante lutte de pouvoir » finissent toujours par tout détruire
et tout perdre, sans qu’il n’y ait aucun gagnant. Et les conjoints cherchant à
se mettre personnellement en valeur au détriment de l’autre détruisent toute
possibilité d’unité, d’esprit d’équipe et de complicité dans le couple. Ils
finissent par éclipser l’autre et se retrouvent seuls et malheureux sur leur île.
Un couple, c’est « un plus un » et non pas « un plus une demie ». Mais
dans les faits, il n’est pas rare que l’un des deux conjoints s’impose, et que
l’autre s’efface pour acheter la paix.

Paul poursuit dans la deuxième partie du verset 3 en donnant une définition


positive de l’humilité : mais que l’humilité vous fasse voir les autres comme
étant supérieurs à vous-mêmes. Si, dans le couple, nous regardons notre
vis-à-vis comme étant au-dessus de nous-mêmes, il se sentira écouté,
considéré, important. Au lieu de se sentir méprisé et diminué, il saura qu’il a
une grande valeur à nos yeux.

L'humilité est quelque chose de très puissant. Elle nous rend capables de
reconnaître nos fautes, nos manquements. Elle nous donne le courage de
dire « Pardon » ou « Tu avais raison » ou la capacité de dire : « Oui, ton idée
est meilleure que la mienne; ta façon de voir les choses est la bonne ». C'est
si rare d'entendre cela aujourd'hui. Pas étonnant que les mariages ne
tiennent pas et que les couples se déchirent. L’humilité nous permet
également de parler de nos problèmes avec douceur et respect. Plusieurs
conjoints ne peuvent jamais parler de leurs problèmes. S'ils osent le faire, ils
sont aussitôt sur la défensive, prêts à bondir et à justifier leurs positions. Le
ton monte rapidement, et les flèches fusent de toutes parts. Bref, ne laissez
pas l’orgueil étouffer votre amour. Mais laissez-vous inspirer par la douceur
et l’humilité.

Selon le verset 4, l'absence d'égoïsme est la deuxième clé de l'unité : Que


chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi
ceux des autres.

Notre tendance naturelle est de nous concentrer sur nos propres intérêts,
nos projets, nos petites ambitions, nos plans personnels. L'apôtre Paul ne dit
pas qu'il faille cesser complètement de penser à soi, mais qu'il est aussi
crucial de penser à l’autre et de rechercher ses intérêts. Si dans la vie de
couple, nous ne faisons pas attention, nous pouvons étendre nos ailes et
prendre beaucoup de place, beaucoup trop de place. Il y a, en chacun de
nous, un petit monstre d'égoïsme capable de tout détruire. Il nous amène à

80
pousser nos idées, nos goûts, nos façons de voir, façons de faire au point
que l'autre se sent de plus en plus étouffé, à l’étroit, négligé et trop souvent
exclu. Par le Saint-Esprit que Dieu nous a donné lorsque nous avons cru en
Jésus-Christ, nous devons tenir ce monstre d'égoïsme en laisse et
l'empêcher de tout saccager. Il a détruit un grand nombre de mariages très
prometteurs.

Expliquez en vos mots pourquoi il est impossible de vivre dans l'unité lorsque
chacun est centré exclusivement sur ses intérêts, soit au sein du couple ou
de la famille.

Enfin, Jésus-Christ est l’exemple par excellence d'humilité et d'absence


d'égoïsme (Philippiens 2.5-11).

5 Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ : 6 existant en


forme de Dieu, il n’a point regardé son égalité avec Dieu comme une proie à
arracher, 7 mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de
serviteur, en devenant semblable aux hommes; 8 et il a paru comme un vrai
homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort,
même jusqu’à la mort de la croix. 9 C’est pourquoi aussi Dieu l’a
souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom,
10 afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre
et sous la terre, 11 et que toute langue confesse que Jésus-Christ est
Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.

- Les versets 5 à 11 mettent l'accent sur le fait que Jésus a considéré nos
intérêts au point de les faire passer bien avant les siens. Comment cela est-il
exprimé dans le texte?

- Le verset 8 met l'accent sur l'humiliation volontaire de Jésus. Comment


cela est-il exprimé dans le texte?

- Les versets 9 à 11 mettent l'accent sur la gloire que Jésus a reçue du Père
après avoir donné sa vie pour nous et s'être humilié conformément à sa
volonté. Comment cela est-il exprimé dans le texte?

Le Père glorifiera aussi tous ceux qui auront fait preuve d'humilité et de
générosité et qui, ce faisant, auront favorisé l'unité entre les croyants.

81
Suggestions pratiques pour bâtir du vécu positif

1. Mettre en pratique les langages d’amour : Aimer l’autre c’est tout


faire pour que l’autre se sente aimé. (Lire Les cinq langages de l’amour
de Gary Chapman, Éditions Leduc.s)

A. Notre tendance naturelle : donner aux autres ce que nous aimons nous-
mêmes recevoir sans tenir compte de leurs besoins particuliers.

B. Notre appel : apprendre à connaître les besoins particuliers de l’autre et


nous efforcer d’y répondre.

Parmi les langages suivants, classez vos langages d’amour (ce qui fait que
vous vous sentez aimés) par ordre d’importance.

1. Affection physique 1.

2. Écoute 2.

3. Aide 3.

4. Paroles d’encouragement 4.

5. Sorties 5.

6. Petites attentions 6.

Plan d’action
Voici ce que je compte faire concrètement dans les prochains jours et les
prochaines semaines pour que ma conjointe ou mon conjoint se sente
aimé(e) :

82
2. Identifier des champs d’intérêts communs et faire des choses
agréables ensemble.

Classez vos intérêts et ceux de votre conjointe ou de votre conjoint qui


rejoignent les vôtres et déterminez ce que vous pourriez faire ensemble dans
les prochains jours et les prochaines semaines.

MES INTÉRÊTS LES INTÉRÊTS DE MA CONJOINTE


OU DE MON CONJOINT QUI
REJOIGNENT LES MIENS

1. 1.

2. 2.

3. 3.

4. 4.

5. 5.

6. 6.

7. 7.

8. 8.

9. 9.

10. 10

83
3. Formuler des objectifs communs et identifier les actions
appropriées pour chacun d’eux.

Travailler ensemble à réaliser des objectifs communs contribue grandement


à notre unité dans le couple. Mais si nous n’avons pas de grandes affinités au
départ et que nous n’avons pas de projets communs, le risque de développer
une vie parallèle est très grand.

Rendez donc ma joie complète : tendez à vivre en accord les uns avec les
autres. Et pour cela, ayez le même amour, une même pensée, et tendez au
même but. (Philippiens 2.2)

Au-delà des objectifs individuels, nous avons absolument besoin d’objectifs


communs. Ces objectifs peuvent être d’ordre :

(1) familial (Désirons-nous des enfants? Quel serait le meilleur temps pour
les avoir? Combien en désirons-nous? Les désirons-nous rapprochés? Est-ce
que nous prévoyons travailler à temps plein tous les deux quand ils naîtront?
Etc.).

(2) matériel (achat d’une maison; paiement de dettes; planification


financière pour une dépense particulière : une piscine, un véhicule, des
vacances, un voyage, etc.). Attention à l’endettement qui est une source
fréquente de conflits dans le couple.

(3) relationnel (moments spéciaux réservés pour se retrouver dans la


semaine : une sortie, un souper au restaurant; une fin de semaine de
couple; des traditions familiales qui nous rapprochent : camp de famille,
voyage, etc.).

(4) spirituel (participation aux réunions régulières de l’église, cours bibliques,


retraites, communion fraternelle, hospitalité, etc.).

84
LEÇON 11

LE POUVOIR DE L’ENCOURAGEMENT!
(PHILIPPIENS 1.3-11)

Avant d’exhorter les Philippiens (Philippiens 1.27 – 2.18; 3.1 – 4.9), Paul
prend le temps de les encourager, comme nous le voyons dans les versets
3 à 11 du chapitre 1 de la lettre. Encourager signifie soutenir moralement
l’autre de telle sorte qu’il puisse atteindre les buts et les objectifs qu’il s’est
fixés.

Avez-vous pensé une seconde que votre conjointe ou votre conjoint a besoin
d’encouragement? Ce qu’on entend la plupart du temps ce sont des paroles
de blâme ou des exhortations à mieux faire. Mais où sont les
encouragements qui sont pourtant essentiels pour avancer sereinement dans
la vie?

Il nous arrive à tous d’être découragés. Cela est arrivé aux plus
grands hommes de Dieu à travers l'histoire.

Pensons à David qui écrit dans les Psaumes :

Psaume 38.6 Je suis courbé, abattu au dernier point; tout le jour, je marche
dans la tristesse.

Psaume 143.4 Mon esprit est abattu au-dedans de moi, mon cœur est
troublé dans mon sein.

Pensons à Israël :
Psaume 44.25 Car notre âme est abattue dans la poussière. Notre corps est
attaché à la terre.

Pensons aux apôtres :


2 Corinthiens 4.9 Nous sommes persécutés, mais non abandonnés; abattus,
mais non perdus…

85
Les causes du découragement sont multiples :

- les pressions de la vie, du travail, des manques à gagner;

- la maladie, la faiblesse;

- les relations brisées, les conflits;

- les désirs non comblés, les aspirations déçues;

- le rejet, l'échec et la mauvaise image de soi qui en résulte.

Les effets du découragement sont dévastateurs :

- Le découragement paralyse : Esdras 4.4 Alors les gens du pays


découragèrent le peuple de Juda; ils l’intimidèrent pour l’empêcher de bâtir.

- Le découragement affaiblit et rend malade : Proverbes 18.14 L’esprit de


l’homme le soutient dans la maladie; mais l’esprit abattu, qui le relèvera?
Proverbes 17.22 Un cœur joyeux est un bon remède, mais un esprit abattu
dessèche les os.

Quelles sont les solutions au découragement?

Nous confier en l’Éternel pour trouver la force et le courage de


poursuivre notre route.

Psaume 102.1 Prière d’un malheureux, lorsqu’il est abattu et qu’il répand sa
plainte devant l’Éternel. Éternel, écoute ma prière, et que mon cri parvienne
jusqu’à toi!

Ésaïe 66.2 Toutes ces choses, ma main les a faites, et toutes ont reçu
l’existence, dit l’Éternel. Voici sur qui je porterai mes regards, sur celui qui
souffre et qui a l’esprit abattu, sur celui qui craint ma parole.

Ésaïe 40.28-31 Ne le sais-tu pas? Ne l’as-tu pas appris? C’est le Dieu


d’éternité, l’Éternel, qui a créé les extrémités de la terre; il ne se fatigue
point, il ne se lasse point; on ne peut sonder son intelligence. Il donne de la
force à celui qui est fatigué, et il augmente la vigueur de celui qui tombe en
défaillance. Les adolescents se fatiguent et se lassent, et les jeunes hommes
chancellent; mais ceux qui se confient en l’Éternel renouvellent leur force. Ils
prennent leur vol comme les aigles; ils courent et ne se lassent point, ils
marchent et ne se fatiguent point.

86
Devenir une source d’encouragement les uns pour les autres.

Ésaïe 50.4 Le Seigneur, l’Éternel, m’a donné une langue exercée, pour que
je sache soutenir par la parole celui qui est abattu; il éveille, chaque matin, il
éveille mon oreille, pour que j’écoute comme écoutent des disciples.

I Thessaloniciens 5.14 Nous vous en prions aussi, Frères, avertissez ceux qui
vivent dans le désordre, consolez ceux qui sont abattus, supportez les
faibles, usez de patience envers tous.

L’encouragement n’est pas très présent dans notre culture canadienne


française. Il semble plus naturel de critiquer les autres que de les soutenir et
de les réconforter. Se peut-il qu'en rabaissant les autres, nous cherchions
insidieusement à nous élever nous-mêmes? En passant notre temps à
critiquer les autres, nous exposons l’orgueil et l'égoïsme de notre cœur. Mais
en les encourageant et en les soutenant, nous révélons l’amour que Dieu
déverse dans nos cœurs par son Saint-Esprit. Le premier élément du fruit de
l'Esprit n'est-il pas l'amour? Cet amour qui édifie, qui élève, qui soutient et
qui fait en sorte que les gens autour de nous reprennent goût à la vie et
trouvent la force de poursuivre leur route. Au cœur de l’amour se trouve
l’encouragement, et l’encouragement est essentiel au progrès et au
développement de chacun.

Le duc de Wellington, le leader militaire britannique qui défit Napoléon à


Waterloo, était brillant, sévère, mais avare de compliments. Une jeune
femme lui demanda un jour ce qu’il ferait de différent s’il avait à
recommencer sa carrière : « Oh, dit-il en soupirant, je crierais moins après
mes hommes, et je les encouragerais davantage. Je mettrais peu d’accent
sur leurs erreurs, mais je soulignerais leurs moindres efforts. J’essaierais de
comprendre davantage et de juger beaucoup moins. En somme, j’irais
chercher ce qu’il y a de meilleur dans chacun de mes hommes. » (Ne pas
éteindre le lumignon qui fume…)

Nous avons aussi parfois la fausse impression que les gens qui ne font pas
de bruit et qui fonctionnent bien n’ont pas besoin d’encouragement. Il n'y a
rien de plus faux. Tout le monde a besoin d'encouragement, même les plus
forts...

Enfin, certaines personnes n'osent pas complimenter les autres en


prétextant que cela pourrait les amener à s'enorgueillir. Mais ces personnes
confondent encouragement et flatterie. Entre cette louange exagérée que
l'on adresse à quelqu'un par complaisance et les paroles qui inspirent
courage et assurance, il y a un monde de différence.

87
Imaginez un couple où les conjoints auraient pris l’habitude de s’encourager
et de se soutenir au lieu de se critiquer et de s’écraser? Quelle différence
cela ferait pour toute la famille...

Mais comment encourager les autres?

Les Philippiens avaient plusieurs défauts, et Paul aurait pu concentrer toute


son attention sur leurs manques : manque d’unité (Philippiens 4.2), manque
d'humilité (Philippiens 2.3), manque d'amour (Philippiens 2.4), mais il choisit
plutôt de débuter sa lettre sur une note d'encouragement. Il y aura un
temps pour reprendre, exhorter et avertir, ce que Paul fait d'ailleurs plus loin
dans sa lettre.

Dans les versets 3 à 11 du chapitre 1, Paul encourage les Philippiens de


quatre manières, ce qui nous donne quatre pistes à suivre pour devenir une
source d'encouragement pour les autres.

1. Une première façon d’encourager les autres est de leur dire que
nous remercions Dieu pour eux et pour ce que nous voyons de positif
dans leur vie spirituelle (Philippiens 1.3-5).

3 Je rends grâces à mon Dieu de tout le souvenir que je garde de vous, 4 ne


cessant, dans toutes mes prières pour vous tous, de manifester ma joie 5 au
sujet de la part que vous prenez à l’Evangile, depuis le premier jour jusqu’à
maintenant.

Paul mentionne aux Philippiens qu’il remercie Dieu pour eux et pour la part
qu’ils prennent à l’Évangile depuis le premier jour (Philippiens 1.3-5). Par
l’expression la part que vous prenez à l’Évangile, depuis le premier jour
jusqu’à maintenant (v. 5), l’apôtre Paul fait référence, en particulier, aux
diverses contributions financières des Philippiens à la cause de l’Évangile
depuis le moment de la fondation de l’église, dix ans auparavant
(Philippiens 4.14-16; 2 Corinthiens 8.1-5). Mais la part que les Philippiens
prennent à l’Évangile n’est pas financière seulement. Nous voyons, d’après
Philippiens 1.27 et 2.15-16, qu’ils sont aussi engagés à défendre activement
le message de l’Évangile dans leur milieu.

Remerciez-vous Dieu pour votre conjointe ou votre conjoint? Lui


mentionnez-vous que vous remerciez Dieu pour elle ou pour lui?

88
Remercier Dieu pour les autres incite à nous concentrer sur les aspects
positifs de leur vie et non sur leurs manquements.

Ne soyons pas avares de compliments, mais sachons souligner les efforts et


les bons coups de chacun. Pourquoi ne pas apprendre à dire :

- Je remercie Dieu pour toi!

- Je remercie Dieu pour ton amour...

- Pour ton beau sourire...

- Pour ta fidélité...

- Pour ton écoute attentive...

- Pour ton esprit de service...

- Pour ton travail dans l’ombre...

2. Une deuxième façon d’encourager les autres est de leur exprimer


notre conviction que Dieu les prépare à de grandes choses dans
l’avenir (Philippiens 1.6).

6 Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la
rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ.

Paul souligne le travail manifeste de Dieu dans la vie des Philippiens. Il leur
communique son assurance (v. 6) que Dieu va affermir et faire grandir
l’œuvre commencée en eux. Et cette œuvre, c’est surtout la transformation
de leur cœur, et les bons fruits résultant d’une telle transformation.

L’avenir paraît sombre pour plusieurs d’entre nous : il y a d’abord toutes ces
pressions intérieures qui pèsent sur nous. Pour certains, cela peut être un
manque de confiance en soi, une mauvaise image de soi, la peur constante
de ne pas être à la hauteur... Pour d’autres, cela peut être une profonde
solitude, des expériences de rejet, des manques affectifs ou des blessures
non guéries. Pour d’autres encore, cela peut être le réflexe de trop
s’inquiéter, le stress et les angoisses qui en résultent et qui rendent faibles
et malades.

Nous luttons tous avec diverses pressions intérieures et aussi avec le péché
qui nous enveloppe si facilement, qui nous met si souvent en échec... Et cela
sans parler des pressions extérieures : pénurie d’emplois dans certains

89
domaines, santé qui se détériore, coût de la vie qui augmente, sans parler
des pressions morales d’une société de plus en plus dégradée. Tout cela
nous amène à sérieusement douter qu’il y ait quelque chose de lumineux et
de positif pour nous à l’horizon. Nous sommes alors enclins à glisser dans la
morosité, et parfois même, à sombrer dans le découragement. Mais voilà
que les paroles de l’apôtre Paul, Je suis persuadé que celui qui a commencé
en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour du retour de
Jésus-Christ, résonnent dans notre cœur comme un puissant
encouragement. Dieu achèvera le chef-d’œuvre qu’Il a commencé dans notre
vie (à la condition que nous lui ayons, un jour, sincèrement donné notre
vie). Dieu nous prépare à de grandes choses dans l’avenir. Dieu est en train
de faire un chef-d’œuvre avec chacune de nos vies. Avec Dieu, l’avenir est
brillant pour chacun de nous.

Dites-vous à votre conjointe ou à votre conjoint que vous entrevoyez les


grandes choses que Dieu prépare pour elle ou pour lui. Lorsque vous faites
part à votre conjointe ou à votre conjoint de votre conviction que Dieu a en
réserve de grandes bénédictions pour elle ou pour lui et qu’il la ou le prépare
à de grandes choses dans l’avenir, vous l’encouragez à se cramponner au
Seigneur.

Notre tendance naturelle est de voir la vie à la lumière des épreuves et des
difficultés du moment plutôt qu’à la lumière de la bonté éternelle et
agissante de Dieu pour nous. Notre tendance naturelle est aussi de voir les
gens à la lumière de leurs échecs du passé ou de leurs défaites présentes
plutôt qu’à la lumière du travail glorieux entrepris par Dieu dans leur vie.
Dieu nous destine tous à un grand bonheur et il s’est engagé à faire une
œuvre grandiose dans la vie de chacun de ses enfants, et nous ne devons
pas en douter.

Au contraire, comme l’apôtre Paul le fait dans le verset 6, nous devrions


aider les croyants à voir l’avenir avec les yeux de Dieu.

Edward Steichen, un des plus grands photographes reconnus mondialement,


a été tenté d’abandonner la partie tout au début. À l’âge de 16 ans, il acheta
une caméra et prit 50 photos. La seule des 50 photos qui était bien sortie
était celle qu’il avait prise de sa sœur au piano. Concentré sur les 49 autres
ratées, son père n’avait rien de très encourageant à dire. Mais, concentrée
sur la seule photo réussie, sa mère lui dit que cette superbe photo valait à
elle seule les 49 autres mauvaises photos. Ce regard positif suffit à faire
pencher la balance.

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Un petit poème écrit par William Arthur Ward se lit comme suit :

Si tu me flattes, je ne te croirai peut-être pas.


Si tu me critiques, je ne t’aimerai peut-être pas.
Si tu m’ignores, je ne te pardonnerai peut-être pas.
Mais si tu m’encourages, je ne t’oublierai jamais!

Dante Gabriel Rossetti, grand peintre et poète britannique du XIXe siècle, fut
approché, un jour, par un homme âgé qui venait tout juste de se remettre à
peindre. L’homme soumit ses toiles à Rossetti en lui demandant son opinion
franche. Rossetti jeta un regard sur les toiles du vieil homme et lui dit à
regret qu’elles n’avaient pas de valeur et ne reflétaient pas un grand talent.
Quelque peu assombri, l’homme âgé relança Rossetti et lui demanda de jeter
un regard sur une autre série de toiles faites par un jeune artiste peintre.
Cette fois, le regard de Rossetti s’illumina. « Ce jeune artiste a beaucoup de
talent! s’exclama le peintre. S’il est bien entouré et qu’il persévère dans son
art, il deviendra un grand peintre. Mais qui est ce jeune homme? »,
demanda Rossetti. Le vieil homme devint tout ému. « Est-ce votre fils? »
demanda le peintre. « Non », lui répondit le vieil homme avec une voix
triste. « Ce jeune homme, c’est moi, il y a quarante ans. Si seulement j’avais
entendu votre mot d’appréciation il y a quarante ans, je ne me serais peut-
être pas découragé et je n’aurais peut-être pas tout abandonné. »

3. Une troisième façon d’encourager les autres est de leur dire que
nous les aimons (Philippiens 1.7-8).

7 Il est juste que je pense ainsi de vous tous, parce que je vous porte dans
mon cœur, soit dans mes liens, soit dans la défense et la confirmation de
l’Evangile, vous qui tous participez à la même grâce que moi. 8 Car Dieu
m’est témoin que je vous chéris tous avec la tendresse de Jésus-Christ.

Paul mentionne aux Philippiens qu’il les affectionne beaucoup. Même en


prison et alors qu’il défend sa cause devant les tribunaux romains, il pense
souvent à eux (Philippiens 1.7). Il leur déclare, au verset 8, de façon
solennelle, qu’il les chérit tous avec l’amour de Jésus-Christ. Il introduit sa
déclaration d’amitié en disant : Car Dieu m’est témoin que… Prendre Dieu à
témoin était très sérieux à cette époque. Paul en appelle ici à Dieu pour
assurer les Philippiens de la sincérité de son amour pour eux. Le verbe chérir
en grec a le sens du verbe anglais to long for (désirer vivement).
L’expression avec la tendresse de Jésus-Christ (v. 8) signifie avec la
tendresse que Jésus-Christ met dans mon cœur pour vous.

91
Dites-vous à votre conjointe ou à votre conjoint que vous l’aimez? En quelles
circonstances lui exprimez-vous votre affection? D’après vous, est-ce
important d’exprimer verbalement votre affection aux gens que vous
côtoyez? Comment pouvez-vous développer cette habitude? Le plus grand
encouragement dans la vie est sans doute d’être aimés, de savoir que
quelqu’un a de l’affection et de la considération pour nous et nous accorde
de l’attention.

Marie sut depuis toujours qu’elle était différente des autres enfants, et cela
la faisait souffrir. Elle était née avec un bec de lièvre et endurait, depuis
qu’elle était petite, les propos moqueurs et méchants de ses camarades. Elle
croyait que personne en dehors de gens de la famille ne l’aimerait jamais
jusqu’au jour où elle rencontra son nouveau professeur de 3e, Mme Léonard,
une femme au visage rond et bienveillant. Aux États-Unis, dans les années
50, une fois par année, les professeurs faisaient venir les enfants un à un,
leur demandaient de se boucher une oreille avec un doigt et testaient ainsi
leur capacité auditive. Marie était sourde d’une oreille. Mme Léonard le savait,
mais jamais elle n’en parlerait aux autres enfants pour ne pas aggraver le
sort de Marie. Se penchant plutôt du côté de sa bonne oreille, Mme Léonard
dit à Marie : « J’envie tes parents. J’aimerais que tu sois ma petite fille… »
Ces paroles changèrent sa vie à tout jamais… L’amour de Mme Léonard
n’était en réalité qu’un reflet de l’amour de Dieu. Son amour a sorti Marie de
la torpeur et lui a permis de vivre…

4. Une quatrième façon d’encourager les autres est de leur


mentionner que nous prions pour leur croissance spirituelle
(Philippiens 1.9-10).

9 Et ce que je demande dans mes prières, c’est que votre amour augmente
de plus en plus en connaissance et en pleine intelligence 10 pour le
discernement des choses les meilleures, afin que vous soyez purs et
irréprochables pour le jour de Christ…

Croyons-nous vraiment que la croissance spirituelle dépende avant tout de


l’action puissante de Dieu dans la vie du chrétien? Si nous croyons qu’elle
dépend seulement de la volonté ou de la discipline, nous ne verrons pas le
besoin d’intercéder les uns pour les autres. De plus, pour prier
intelligemment les uns pour les autres, nous devons connaître nos besoins
réciproques.

Connaissez-vous les besoins personnels et les luttes intérieures de votre


conjointe ou de votre conjoint? Comment pouvez-vous connaître ses
véritables besoins?

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Paul mentionne aux Philippiens qu’il prie Dieu de les faire grandir, en
particulier dans les domaines où ils avaient des difficultés : manque d’amour
et manque de discernement à cause de l’orgueil. Encouragez un croyant, ce
n’est pas fermer les yeux sur ses manquements, mais le soutenir dans ses
combats. Il y a une relation étroite entre l’amour et la vérité. Si tu aimes
vraiment quelqu’un tu feras tout pour l’encourager à vivre dans la vérité de
Dieu, car la vérité de Dieu est la source de son plus grand bonheur.

À moins de prier avec persévérance pour la croissance spirituelle des uns et


des autres, nous ne grandirons pas dans le Seigneur comme nous le
devrions et, par conséquent, nous aurons plus de peine à vivre en harmonie
avec les autres.

Il n’y a rien de plus beau et de plus puissant que de voir des conjoints
s’encourager et prier l’un pour l’autre sans esprit de blâme. C’est rarissime,
et pourtant, c’est ce que Dieu désire.

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94
LEÇON 12

LA COMMUNICATION DANS LE COUPLE

4 niveaux de communication

Les niveaux de communication sont classés par ordre croissant.

1. Communication portant sur les faits et les événements :

Discuter des « faits », des événements de la journée ou de la semaine.


Qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui? Qu’est-ce qui s’est passé au bureau, à
l’école ou à la maison? Est-ce qu’il a plu ou est-ce qu’il a fait beau? J’ai reçu
le livre que nous avions commandé par la poste, etc. Il s’agit d’un niveau de
communication de base.

2. Communication portant sur les idées et la culture :

On s’intéresse à tel ou tel penseur. On lit un livre et on partage nos


impressions. On parle de musique, d’art ou d’un film qu’on a visionné
ensemble… On partage notre compréhension d’un passage biblique. Ce type
de communication permet au couple de développer des intérêts communs.

3. Communication portant sur les émotions :

On passe à un niveau plus profond de communication. On ne raconte pas


seulement les « faits » de notre journée, mais comment nous les avons
vécus. Nous partageons nos sentiments de joie, de découragement,
d’exaspération ou autre. Par exemple, si le patron nous est tombé « sur la
tomate », nous disons à notre épouse : « La journée a été éprouvante, car le
patron m’a appelé dans son bureau pour critiquer mon travail. Cela m’a
passablement découragé, surtout que la plupart de ses critiques n’étaient
pas fondées… »

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Au lieu de faire sentir à notre conjointe ou à notre conjoint ou à nos enfants
notre frustration à cause des difficultés que nous avons vécues au travail,
nous partageons ces difficultés et racontons comment elles nous ont atteints
et bouleversés. Ici, il y a un choix à faire : faire sentir notre frustration et
devenir irritable, ou l’expliquer… C’est là que la communication émotionnelle
devient très constructive. Mais elle exige que nous ouvrions notre cœur, et
que nous nous rendions quelque peu vulnérables. Les hommes n’ont pas
tendance à la pratiquer, car en le faisant, ils ont l’impression de se plaindre
et d’être moins « forts et virils ». Mais c’est une erreur monumentale. La
vraie force est dans l’humilité, l’authenticité et la profondeur.

4. Communication portant sur les désaccords et les conflits:

On apprend à parler de ce qui ne va pas sans grimper dans les rideaux. On


évite de parler à la 2e personne pour accuser, car le « tu » tue… On parle au
« je » et on raconte comment on s’est sentis lorsque l’autre a dit ou fait
quelque chose qui nous a blessés ou déplu. Peu de couples arrivent à ce
niveau de communication. L’humour peut aider, mais pas la moquerie. Si on
parle de nos problèmes sans dramatiser, c’est désamorcer la grenade. Une
règle d’or : faire précéder chaque critique constructive par trois
encouragements ou mots d’appréciation. Savoir passer par-dessus les
petites frustrations (1 Pierre 4.8), mais savoir aborder les problèmes sérieux
qui grandissent dans l’ombre et qui risquent de tout détruire…
(Proverbes 27.6).

Qui dit bonne communication dit bonne relation :

(En lisant les énoncés suivants qui reflètent une bonne communication de
couple, identifiez les domaines où vous avez le plus de travail à faire.)

1. Planifiez-vous votre vie ensemble?

- J’aime avoir l’avis de ma compagne ou de mon compagnon avant de


prendre des décisions importantes.

- Je parle avec ma compagne ou mon compagnon de mes projets et de leurs


implications pour notre vie à deux avant de passer à l’action.

- Nous prenons le temps de discuter et de prier ensemble avant de prendre


de nouveaux engagements.

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2. Êtes-vous capables de vous parler à cœur ouvert?

- J’aime parler avec ma compagne ou mon compagnon des choses agréables


ou désagréables qui me sont arrivées dans la journée.

- Je fais part à ma compagne ou à mon compagnon de mes diverses


émotions : joie, découragement, inquiétude, etc.

- Ma compagne ou mon compagnon et moi parlons librement de nos besoins


sexuels.

- Lorsque je parle, je me sens écouté(e) et compris(e).

3. Êtes-vous capables de parler de vos problèmes ensemble?

- Nous nous efforçons de parler avec respect de ce que nous n’aimons pas
chez l’autre sans nous mettre aussitôt en colère.

- Quand nous sommes en désaccord, nous prenons le temps d’en parler


plutôt que de nous emmurer dans le silence.

- Nous parlons ensemble de nos points sensibles ayant pris, au préalable,


l’engagement de ne pas nous mettre trop vite sur la défensive.

4. Vous comprenez-vous même sans vous parler?

Je devine ce que ma compagne ou mon compagnon ressent à l’expression de


son visage.

Lorsque nous sommes avec des amis, un échange de regards avec ma


compagne ou mon compagnon me suffit pour la ou le comprendre.

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LEÇON 13

LA SEXUALITÉ DANS LE COUPLE

1. Principe de la générosité

Une fois mariés, nous n’avons pas le droit de priver notre partenaire de
sexualité pour des raisons de caprices, d’humeur, de luttes de pouvoir ou
même pour des raisons « spirituelles ». Il semble que certains Corinthiens
poussaient l’idéal grec de l’ascétisme au point d’imposer l’abstinence à leur
conjointe ou à leur conjoint.

Réponse de Paul aux questions des Corinthiens sur le sujet en


1 Corinthiens 7.1-5 :

- L’idéal du célibat pour mieux servir le Seigneur.

1 Pour ce qui concerne les choses dont vous m’avez écrit, je pense qu’il est
bon pour l’homme de ne point toucher de femme.

- L’idéal du mariage pour tous ceux et toutes celles qui n’ont pas le
don de célibat.

2 Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme, et que


chaque femme ait son mari.

- L’idéal « des devoirs conjugaux » : la générosité.

3 Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit, et que la femme agisse de
même envers son mari.

4 La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari; et
pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la
femme.

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- L’idéal de la pureté.

5 Ne vous privez point l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun accord pour
un temps, afin de vaquer à la prière; puis retournez ensemble, de peur
que Satan ne vous tente par votre incontinence.

Priver sa partenaire ou son partenaire de sexualité pourrait avoir comme


effet de la ou le pousser dans l’immoralité : porno, aventures
extraconjugales, masturbation, etc.

Point additionnel à vérifier : y a-t-il eu des abus sexuels empêchant la


générosité, ou d’autres blocages faisant qu’un des partenaires aura de la
difficulté à se donner à l’autre?

2. Principe de la fidélité (Proverbes 5.18-21) : Demeurer amoureux au


fil des années et ne pas « aller voir » dans la cour du voisin…

- Éviter le flirt qui est très répandu dans notre culture moderne. Les gens qui
flirtent ne se soucient pas que tu sois marié(e). Ils ne pensent qu’à se payer
du bon temps…

- Éviter de consommer de la « porno » ou de « clavarder (chatter) de façon


intimiste » avec des gens du sexe opposé, gestes constituant des formes
d’infidélité.

- Accepter qu’il y ait dans notre vie de couple des périodes moins
« excitantes » et persévérer, en sachant que la stabilité du couple garantit à
la fois la profondeur et le renouvellement périodique des sentiments
amoureux et de l’appétit sexuel.

- Comprendre que si l’amour est profond, la vie sexuelle sera satisfaisante à


long terme. Du sexe sans relation profonde ne satisfait pas longtemps. La
preuve : les personnes les plus « sexy » du showbiz n’éprouvent
généralement pas de satisfaction durable dans leur vie sexuelle. Le sexe
sans une relation profonde est comme du glaçage à gâteau sans gâteau…
Les premières bouchées sont bonnes, mais tout ce sucre tombe rapidement
sur le cœur.

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3. Principe de la sobriété (Hébreux 13.4)

L’important ici est de vérifier si un des deux futurs conjoints a vécu une vie
sexuelle débridée créant des attentes « hollywoodiennes » irréalistes? Il peut
s’agir d’avoir eu de nombreux partenaires plus excentriques les uns que les
autres, d’avoir consommé beaucoup de porno, d’avoir participé à des
groupes échangistes, etc. La question est de savoir si les attentes sexuelles
sont normales et réalistes (sobres) ou extravagantes et anormales. Si dans
ma vie passée, j’ai employé la sexualité pour combler le vide de mon cœur,
j’ai peut-être développé une soif démesurée de « sexe » qui se traduira dans
des attentes exagérées qui mettront une pression indue sur mon ou ma
partenaire. L’expérimentation sexuelle a ses limites, et certaines formes de
pratiques sexuelles sont carrément à bannir : sodomie, écouter des films
érotiques pour s’exciter avant de faire l’amour, le sexe à trois, etc.

4. Principe de la sensibilité (Colossiens 3.12)

Bien que Dieu nous donne comme couple beaucoup de liberté dans notre vie
sexuelle, nous devrions toujours demeurer sensibles l’un à l’autre dans ce
domaine, et ne pas engager notre partenaire dans des pratiques qui la ou le
rendent inconfortable. Notre but dans la vie sexuelle ne devrait pas être de
satisfaire égoïstement nos besoins et phantasmes, mais de permettre à
l’autre de trouver l’épanouissement. C’est ce que nous entendons par
« sensibilité ». Un dialogue franc et naturel entre les conjoints est de mise.
Nous devrions avoir la liberté de dire à l’autre que nous aimons certaines
choses, mais que nous sommes moins à l’aise avec d’autres gestes ou
pratiques. Les livres sur les trente-six façons de faire l’amour peuvent être
utiles à l’occasion, mais il faut faire attention de ne pas s’obliger à emprunter
des modèles qui ne nous ressemblent pas. Vive le naturel et la simplicité!
Quand l’amour véritable et l’intimité des cœurs sont de la partie, il est rare
que le sexe soit un problème.

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Être conscients des différences et des besoins

A. Principales caractéristiques de la sexualité masculine :

- Au niveau du rythme : l’homme est rapide et n’a pas besoin de longue


préparation émotionnelle avant de faire l’amour. De plus, il arrive à
l’éjaculation plus rapidement que son épouse arrive à l’orgasme. Il doit donc
faire preuve de générosité pour permettre à son épouse de jouir également
de leurs rapports. Après l’éjaculation, l’homme est généralement au ralenti
alors que la femme est parfois prête à continuer. Retarder parfois
l’éjaculation pour étirer le plaisir n’est donc pas une mauvaise idée.

- Au niveau de la fréquence : l’homme a généralement besoin de faire


l’amour plus souvent que la femme. (C’est sûr que l’âge, le niveau de
fatigue, la maladie et la prise de médicaments font aussi varier la fréquence
des relations.)

- Au niveau des zones érogènes : centrées autour de l’organe génital.

- Au niveau des excitants : (1) la vue et (2) le toucher. Cela veut dire que
la femme devrait permettre à son mari d’admirer parfois sa beauté plutôt
que de s’empresser de se cacher en dessous des couvertures…

- etc.

B. Principales caractéristiques de la sexualité féminine :

- Au niveau du rythme : la femme est plus lente et a généralement besoin


de préparation émotionnelle avant de faire l’amour. Par exemple : un bon
souper ou une sortie, une atmosphère romantique et des mots gentils
favorisent généralement sa réceptivité. De plus, elle parvient généralement
à l’orgasme plus lentement que son mari.

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- Au niveau de la fréquence : la femme n’a généralement pas besoin de
faire l’amour aussi souvent que l’homme, mais pour elle, le sexe signifie plus
que l’acte sexuel. Elle a besoin de tendresse et d’affection physique en
dehors de la chambre à coucher.

- Au niveau des zones érogènes : étendues au-delà du vagin et du


clitoris.

- Au niveau des excitants : (1) le toucher, (2) la vue. Des caresses avant
de faire l’amour sont généralement appréciées des épouses.

- etc.

Santé et contraceptifs

A. Santé : être conscients que notre état de santé influe d’une manière
certaine sur l’appétit sexuel. La perte de libido peut être causée par un état
de grande fatigue, de dépression ou encore par la prise de médicaments. Il
est bon de consulter un médecin pour explorer les problèmes et les solutions
appropriées.

B. Contraceptifs : explorer les diverses avenues et choisir celles qui ne


portent pas atteinte à notre santé ni à la vie humaine.

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