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Introduction

Après Vingt ans d’indépendance, la question foncière se pose toujours autant


d’acuité à ZIMBABWE. Le gouvernement avait lancé la réforme agraire des
1980, tout en pratiquant plus généralement une politique très favorable aux
zones rurales. L’essoufflement rapide du programme de réforme agraire à
partir du milieu des années quatre-vingt a été confirmé au débit de la dernière
décennie lors de l’adoption d’une politique d’ajustement structurel. Dans ce
contexte, la nouvelle phase du programme de réforme agraire lancée en 1997
sous la pression de l’opinion publique est mal engagée. Elle souffre d’un
manque de financement adéquat et d’une absence de réflexion stratégique. Elle
risque donc aggraver la crise économique et d’accroitre la pauvreté sans pour
autant résoudre le problème des inégalités foncière.
I-Présentation de ZIMBABWE
Le ZIMBABWE est un pays situé en Afrique Austral. Le territoire prend alors le
nom de RHODESIE du sud jusqu’à 1965, puis après l’indépendance de la
RHODESIE du Nord devenu ZAMBIE, de RHODESIE qu’à la fin du régime
ségrégationniste. Le 18 avril 1980, la RHODESIE devient un Etat
d’indépendance sous le nom de ZIMBABWE. Il est enclavé entre les fleuves
Zambèze et Limpopo le pays est entouré au, Sud par l’Afrique du Sud, le
BOTSWANA à l’Ouest, le MOZAMBIQUE à l’Est et la ZAMBIE au Nord. La
capitale HARARE, est située dans le Nord- Est et possède le statut de la ville
province .Y réside 1,6 millions d’habitants, 2,8 millions avec l’aire urbaine, sur
les 14,2 millions que compte le pays, qui possède seize langue officielles dont
l’anglais, le shona et le ndébélé comme langue principale. La monnaie était le
dollar zimbabwéen jusqu’à son remplacement le bollard américain et d’autre
monnaies à la suite de la crise hyperinflation en 2009.
Le pays est constitué de minorité blanche dominant la vie politique et la majorité
noir indigènes paysanne. Le pays est connu par ; ses paysages spectaculaire et sa
faune diversifiée, visible en grande partie dans les parcs, les réserves et les
espaces de safari. En aval se trouvent les parcs nationaux de MATISADONA et
de MANA pools qui abritent des hippopotames, rhinocéros et des oiseaux.

II. La législation du foncière au Zimbabwe


La réforme agraire a franchi une étape clé au Zimbabwe. Depuis vendredi, les
anciens fermiers blancs expropriés pourront être dédommagés de leur perte
via l'attribution de nouvelles exploitations. L'annonce du ministre des Terres et
de l'Agriculture, Perence Shiri, publiée au Journal officiel, concerne près de
4 500 agriculteurs blancs, et 800 fermes du pays. Désormais, « toute personne
[…] souhaitant obtenir le titre de propriété d'un terrain agricole qui était
auparavant sa ferme peut en faire la demande par écrit au ministre, lequel
doit renvoyer la demande au comité » créé pour l'occasion, selon la nouvelle
disposition. Cette dernière s'appliquera également aux agriculteurs étrangers
dépossédés, dont les pays d'origine ont des accords bilatéraux avec le
Zimbabwe, comme l'Afrique du Sud, les Pays-Bas, la Suisse ou encore
l'Allemagne.

De nouvelles dispositions agraires…


La mesure a d'ailleurs été saluée par l'ambassade d'Afrique du Sud, qui a
affirmé sur la chaîne CGTN Arica qu'il y avait, au Zimbabwe, « un grand
nombre de terres en attente d'utilisation ». La rétribution des fermiers se basera
sur la valeur des infrastructures qu'ils avaient été forcés d'abandonner, et non sur
celle des terrains. Un point sensible qui suscite encore l'ire des fermiers blancs,
tout comme le fait que la nouvelle compensation n'est pas automatique. Toute
demande peut en effet être rejetée « au motif que son acceptation serait contraire
aux intérêts de la défense, de la sécurité publique, de l'ordre public, de la
moralité publique, de la santé publique, de l'urbanisme ou de l'intérêt général »,
explique la réglementation.

1) Les politiques d’indigénisations au Zimbabwe

La décolonisation britannique du Zimbabwe a été, du point de vue foncier, très


difficilement négociée. Dans ce pays ayant connu un système similaire à
l’apartheid, le partage territorial était favorable aux Blancs qui possédaient la
plupart des exploitations agricoles (plus de 15 millions d’hectares de terres
détenues par environ 3 % de la population) quand 70 % de la population noire
était concentrée dans des zones territoriales communautaires appelées les Tribal
Trust Lands. C’est avec le gouvernement de Ian Smith (Premier ministre de
Rhodésie du Sud, ancien Zimbabwe, de 1964 à 1979) que la concentration des
meilleures terres entre les mains des Blancs s’intensifie, notamment avec une
législation de plus en plus restrictive pour les Noirs africains (Land Tenure
Act de 1969, Land Tenure Amendement Act de 1977 et les Tribal Trust Lands
Act de 1979). Ces lois visaient entre autres à renforcer la division des terres en
circonscrivant les différentes parties du territoire dans lesquelles pouvait vivre
chaque « race ».Comme le montre la première carte ci-dessous, indiquant la
répartition des terres en 1969, le plateau central du territoire est uniquement
réservé aux Blancs : c’est là que la plupart des fermes commerciales se trouve,
dans un espace où les conditions agroécologiques sont favorables à une
agriculture diversifiée, ainsi que la montre la seconde carte. Plus tard, au
moment de l’indépendance de 1980, 42 % des terres sèches et peu fertiles sont
possédées par des Noirs africains, quand 51 % des terres les plus fertiles et
bénéficiant des meilleures infrastructures sont attribuées aux Blancs. La
politisation des populations par la terre relative à l’indigénisation foncière de
2000, bien que faisant partie d’une idéologie de référence indigène prônée
depuis l’indépendance n’est pas allée en soi ; celle-ci était empêchée au départ
par la continuelle mainmise des citoyens zimbabwéen blanc sur le domaine de
l’agriculture en 1985, sont les détenteurs de plus de 70% des terres fertiles du
pays. Finalement, la stratégie foncière Mugabe s’est avant tout imposée comme
une ressource de patronage politique, facilitant l’accès des terres, l’accumulation
des recherches et l’influence pour les partisan du pouvoir, depuis l’indépendance
jusqu’à la période actuelle.
L’indigénisation ne serait pas temps « remédier aux ravages  de la colonisation »
et privilégier la population noir africaine qu’à fidéliser les partisans et constituer
une Elite loyale partir sur le territoire zimbabwéen et la population n’est pas
dupe. L’indigénisation en est un des grands axes au Zimbabwe, et participe aussi
d’une construction autoritaire du pouvoir, à la fois en zone rurale mais aussi
dans tous les autres secteurs.

2) Réforme agraire de Robert Mugabe

Longtemps considéré comme le grenier à blé de l’Afrique australe, le Zimbabwe


a connu sous l'ère Mugabe plusieurs années de récoltes catastrophiques, voire de
famine. La production agricole a chuté drastiquement après le lancement de la
réforme agraire en 2000, entraînant le pays dans une grave crise économique et
sociale. 

Dans les premières années qui ont suivi l’arrivée au pouvoir de Robert Mugabe,
le leader de la lutte pour l’indépendance a largement maintenu le système
agraire hérité de la colonisation britannique. Mais en raison d’une très mauvaise
gouvernance économique, le pays a fait défaut sur sa dette et perdu en 1999 les
financements du Fonds monétaire international (FMI) et de Banque africaine de
développement (BAD). Le régime s'est alors durci.
C'est en 2000, que des hommes armés de machettes commencent à envahir les
fermes des paysans blancs dans tout le Zimbabwe. Transportés et payés par le
gouvernement, ces groupes, officiellement présentés comme des vétérans de la
guerre d'indépendance, s'installent dans les exploitations et en chassent les
propriétaires. Certains d'entre eux sont blessés, d'autres tués. Robert Mugabe
défend ces expropriations sauvages au nom des droits de la majorité noire.
Au départ, il y a ce constat : la loi sur le foncier de 1969 (dans l’ancienne
Rhodésie) avait octroyé 15 millions d’hectares de terres agricoles à 6000
fermiers blancs, alors que 700 000 familles noires (soit plus de 4 millions de
personnes) se partageaient 16 millions d’hectares. A l'indépendance, en 1980,
42% des terres étaient toujours détenues par les 6000 fermiers blancs.

III-Les régimes fonciers au ZIMBABWE

En 1969 Laud tenure qui a établissait un profit des blancs un régimes foncière
d’apartheid comparable à celui qui avait été institué en Afrique du Sud. Lorsque
les accords de paix de de LAUCASLER HOUSE furent signés d’importantes
concessions au pouvoir blanc furent faites sur cette question allant jusqu’à
inclure dans la nouvelle n gestions de constitution une clause interdisant tout
exportation de terre pendant dix ans.

La raison se voulait pragmatique : il ne fallait suivre l’exemple


MOZAMBICAIN et de conversation à la nationalisation et au socialisme
économique. Les terres que les blancs voudraient bien vendre seraient donc
acheté par l’ETAT au prix du marché on mit tous de même en place un premier
programme de redistribution foncière finalement soutenu par la grande
BREUTAIN.mars dix ans plus tard non seulement il n’avait pas bénéficié qu’à
un tiers d’entre elle main pire selon un report du contrôleur des couples du
ZIMBABWE, publié en 1993 la moitié des terre redistribué l’homme été dans
les zones moins favorables au cultures foule des paysans formés et infrastructure
suffisant, elles n’ont pas pu être valable exploités sur les deux milliards de
dollars promis à l’indépendance
1) Enjeux des droits fonciers dans la gestion des ressources naturel au
Zimbabwe
L’objectif de cette contribution est de souligner que la propriété individuelle,
absolue et exclusive n’est pas le seul montage juridique envisageable pour que la
terre et les ressources naturelles soient mises en valeur par les populations
locales ; c'est-à-dire de suggérer que le foncier n’est pas la seule voie
envisageable pour valoriser les terres, en dépit du discours majoritaire.
A cette fin, il est utile de préciser certaines catégories juridiques et notions,
telles que la gouvernance, son lien avec le droit, et de présenter ce que peut
apporter l’anthropologie juridique aux questions environnementales dans des
situations de pluralisme juridique, notamment en soulignant que cette démarche
prend en compte les différentes cultures juridiques applicables à la gestion des
ressources naturelles, en soulignant que terres et ressources naturelles ne sont
pas toujours inscrites dans une perspective commerciale et financière. Dans un
second temps, le texte précise en quoi la question foncière, est au cœur de la
gestion des ressources naturelles en ce qui concerne la répartition des droits de
propriété. Là encore, de quelles propriétés parle-t-on ? Que cela recouvre-t-il en
termes de droits mais également de devoirs de protection, tant des ressources
que des populations qui en vivent ? Une plongée dans la structure même des
« différents droits démembrés de la propriété » permet d’envisager l’accès à la
terre et aux ressources naturelles dans une perspective de lien d’obligation et de
responsabilité dans les différents usages liés au territoire.

2/ Accès à la terre une réforme agraire nécessaire mais ratés


Le Zimbabwe était historiquement le grenier agricole de l’Afrique Australe, aux
capacités agricoles fortes et à la sécurité alimentaire assurée ; mais aujourd’hui
près de cinq millions de zimbabwéens n’ont pas accès aux ressources
alimentaires et doivent solliciter l’aide internationale. Plusieurs ONG actives au
Zimbabwe dénoncent, dès l’année 2000, une redistribution de la nourriture de
manière discriminatoire, en particulier contre les partisans du MDC : la
nourriture est utilisée comme arme politique par le gouvernement. En 2004, le
gouvernement déclare la crise alimentaire terminée et restreint l’aide alimentaire
internationale. Pourtant les provinces du Matabeleland et du Masvingo, zones de
sécheresse récurrentes, connaissent toujours des pénuries alimentaires. Les
événements climatiques (les mois de décembre 2007 et janvier 2008 sont
marqués par des pluies violentes, suivies en février 2008 d’une longue période
de sécheresse extrême) détruisent les cultures céréalières, amenant le pays vers
un nouvel épisode de déficit alimentaire. En octobre 2008, le gouvernement
autorise l’intervention des ONG pour apporter de l’aide alimentaire.
Les conséquences de ce déficit sont tragiques : la sous-alimentation, la pénurie
en eau potable et les conditions sanitaires dramatiques, affaiblissent la
population zimbabwéenne. En décembre 2008, l’état d’urgence est décrété face
à une épidémie de choléra majeure (14000 cas recensés dès décembre 2008), la
plus importante au monde depuis 1994. Au premier trimestre 2009, 55% de la
population zimbabwéenne est sous le seuil de pauvreté alimentaire. Le
Zimbabwe, qui était le premier exportateur céréalier de la région, est aujourd’hui
totalement dépendant de l’aide alimentaire internationale.
En février 2009, un gouvernement de coalition est constitué avec le MDC, parti
d’opposition. Il nourrit les espoirs de la fin des expropriations et des inégalités
d’accès à la terre : un audit foncier exhaustif est programmé afin de déterminer
officiellement l’état de la propriété foncière, finalement l’audit sera suspendu en
septembre 2009, faute de financements et d’accord politique. En outre,
l’invasion de fermes commerciales continue : en juin 2010, les fermiers blancs
expulsés portent plainte devant la SADC estimant que leurs droits de citoyens
ont été bafoués par le gouvernement zimbabwéen sur des motifs de race. Il reste
en 2010 environ 400 exploitants blancs alors que 4500 ont été chassés de leurs
terres. La sécurisation de l’accès au foncier est désormais une priorité pour
redonner à l’agriculture du Zimbabwe toutes ses potentialités.
IV) Les conflits fonciers au Zimbabwe
Pendant la colonisation il y a une expulsion des terre ancestrales de production
agricole et conservation de la nature, les inégalités spatiales qui ont résulté cette
histoire violente .La négociation d’arrangement et résistance face au
appropriation foncière privée de terre par les différentes régimes des
représentation et les pratiques spatiales des villageois appréhendées dans leurs
quotidiens .Dés ces mégalithes spatiales et la résultat séculaire les habitants
entretenaient les espaces perdus pendant la période coloniale .Ces pratiques
difficile est portées par populations rurales marginalisées la pression sur la terre
et le besoin d’une production de cultures rivière provocant une intensification
des luttes paysannes .Au lieu de se préoccupe des besoins alimentaire du pays Il
y a eu des vagues de manifestations, des grèves durant cette période .Ainsi une
confrontation directe avec l’Etat et les paysans, A poussé l’Etat a établi une
nouvelle liste des terres rendu aux propriétaires .Occupation des terres favorable
en FEVRIER 2000.

1) Soif de terre au Zimbabwe


La question de la terre a été au cœur du mouvement de libération nationale du
Zimbabwe et de la guérilla des années 1970. L’indépendance n’ayant été suivie
que d’une très modeste réforme agraire, cette question a continué d’alimenter
des frustrations dans les campagnes, frustrations qui ont provoqué un
mouvement d’occupation des terres à partir de 1998 et, à partir de juillet 2000,
l’expropriation de nombreux exploitants, blancs pour la plupart, de fermes
agricoles commerciales. Le fait que les « vétérans », les anciens guérilleros,
aient joué un rôle très important dans le déclenchement de ce mouvement –
condamné et combattu tant par les institutions financières internationales que par
les gouvernements et les médias occidentaux – était-il au départ l’expression
authentique d’un mécontentement venu d’en bas, ou n’était-il qu’une stratégie
désespérée d’un gouvernement aux abois ? Dans quelle mesure la réforme
accélérée (fast track), qui a inversé la structure raciale de la propriété foncière
héritée de l’époque coloniale, a-t-elle répondu aux aspirations des anciens
combattants et des paysans ? Pour répondre à ces questions, il convient de
retracer le contexte socioéconomique de la montée de l’agitation rurale et les
pressions contradictoires qui ont conduit l’État zimbabwéen à procéder, après
des années de relative immobilité, à une redistribution radicale des terres.
Quand le Zimbabwe s’appelait encore la Rhodésie, la moitié environ des terres
agricoles (c’est-à-dire la quasi-totalité des meilleures terres) était aux mains de
la petite minorité d’origine européenne tandis que l’écrasante majorité noire
vivait sur les Tribal Trust Lands, aujourd’hui nommées zones communautaires.
La paysannerie, en particulier sa couche la plus pauvre, était donc concentrée sur
ces terres arides dont l’isolement et l’insuffisance des infrastructures aggravaient
la pauvreté des ressources. Pour survivre, les familles dépendaient la plupart du
temps des dons de parents travaillant en milieu urbain.
Les luttes éparses menées par les paysans durant les années 1970 ont constitué
un élément important de la mobilisation nationale et de la guerre de libération
qui ont abouti en 1980 à l’indépendance. Cependant, c’est une dynamique
complexe de forces sociales, de classes et de convictions idéologiques qui a
présidé au jeu des alliances et des rivalités au sein du mouvement de libération,
principalement structuré en deux groupes politiques, la ZANU (Union nationale
africaine du Zimbabwe) et la ZAPU (Union populaire africaine du Zimbabwe)
 [1]. Les forces nationalistes, dominantes dans le Front patriotique que ces deux
formations avaient constitué, dirigeaient la guerre paysanne souvent de loin, à
partir de leurs bases arrière situées dans les pays voisins ; des divergences
idéologiques sur les objectifs de la lutte et le type de société pour lequel ils
combattaient n’ont pas tardé à se développer parmi les guérilleros et au sein de
leur base d’appui rurale. Cette relation triangulaire pleine de contradictions entre
paysans (et ouvriers agricoles), dirigeants nationalistes et guérilleros a donné le
ton des incessants conflits relatifs à la question de la terre, depuis le compromis
de Lancaster House signé avec la Grande-Bretagne en 1979  [2] jusqu’à ce jour.
2) La redistribution inégale des terres au Zimbabwe

L'inégale répartition des terres entre Blancs et Noirs au Zimbabwe, héritage de


la colonisation, n'a jamais été résolue depuis l'indépendance de l'ancienne
Rhodésie en 1980. Pourtant, en 1979, Robert Mugabe déclarait déjà que le pays
n'aurait pas la paix tant que les paysans n'obtiendraient pas satisfaction sur la
question de la terre. Vingt ans après, ce constat est toujours valable car la plus
grande partie des terres arables étaient toujours entre les mains de 4800 fermiers
blancs pratiquant des cultures commerciales et de sociétés multinationales tandis
que six millions de petits exploitants noirs se partageaient le reste, dans des
zones "communales" peu fertiles. La question de la répartition des terres était
pourtant au cœur des revendications des mouvements de lutte qui ont mené à
l'indépendance du Zimbabwe. Car des dizaines de milliers de Noirs avaient été
chassés de leurs terres et relégués dans des zones dites "tribales" par une
succession de lois culminant avec les "Land Apportionment Acts" en 1930, en
1941 et en 1969 avec le "Land Tenure Act" établissant au profit des Blancs un
régime foncier d'apartheid comparable à celui qui avait été institué en Afrique
du Sud. Lorsque les accords de paix de Lancaster House furent signés,
d'importantes concessions au pouvoir blanc furent faites sur cette question,
allant jusqu'à inclure dans la nouvelle constitution une clause interdisant toute
expropriation de terres pendant 10 ans. La raison se voulait pragmatique : il ne
fallait pas suivre l'exemple mozambicain de nationalisations et de conversion au
socialisme économique, au risque de déstabiliser l'économie. Les terres que les
Blancs voudraient bien vendre seraient donc achetées par l'Etat au prix du
marché ; On mit tout de même en place un premier programme de redistribution
foncière, financièrement soutenu par la Grande Bretagne et censé concerner 162
000 familles (sur environ un million). Mais dix ans plus tard, non seulement il
n'avait bénéficié qu'à un tiers d'entre elles, mais pire, selon un rapport du
contrôleur des comptes du Zimbabwe, publié en 1993, la moitié des terres
redistribuées l'ont été dans les zones les moins favorables aux cultures et, faute
de paysans formés et d'infrastructures suffisantes, elles n'ont pu être valablement
exploitées. Sur les 2 milliards de dollars promis à l'indépendance, 70 millions
seulement ont été décaissés, la Grande Bretagne accusant plus ou moins le
gouvernement de manquer de transparence dans l'utilisation des fonds. En 1997,
face à une forte contestation sociale, le président a annoncé une nouvelle phase
de la réforme, avec un programme de réinstallation de 150 000 familles sur 5
millions d'hectares en 5 ans. Une mesure forcément mal accueillie par les
fermiers blancs, mais aussi par des pays donateurs effrayés à l'idée d'un
effondrement de la production agricole d'exportation, essentiellement assurée
par le secteur commercial

V) Le foncier comme héritage au ZIMBABWE

Dans la période de transition de la Rhodésie au Zimbabwe, c’est bien de non-


reproduction de l’espace qu’il est question, poules dirigeantes et les masses de la
nouvelle majorité politique noire. Les dirigeants mènent une politique de rupture
graduée (les dix ans de transition ménagés par les accords de Lancaster House)
avec l’ordré colonial ancien.

Cet ordre était caractérisé et maintenu par une ségrégation foncière globale,
élaborée, savante, au point que l’organisation Del ‘espace apparaît comme le
produit direct du droit foncier colonial répartition des équipements, des flux
migratoires, armature urbaine, géographie des productions et des échanges et
surtout géographiée la population. C’est la carte foncière qui fournit la clé des
autres modes de répartition, en première analyse. En 1984, la répartition des
terres agricoles est encore marquée par une structure de ségrégation. Mais,
malgré les profonds changements politiques internes intervenus depuis 1980 (et
quelquefois plus tôt dans les secteurs contrôlés par la guérilla), on doit constater
que l’organisation rhodésienne de S’espace reste inchangée, que l’on se place à
l’échelle nationale- répartition des terres - ou à l’échelle plus locale - par
exemple celle de l’utilisation de l’espace urbain. Certes, il y a une inertie des
localisations, des flux, des stocks d’équipements disposés ici et là, des circuits
d’échanges avec l’extérieur. Une organisation de l’espace, propre à un Etat et
qu’elle peut servir à spécifier, résulte en effet de l’application d’une sorte de
coefficient multiplicateur, le temps, sur un espace au départ organisé autrement.
Les changements politiques relèvent donc souvent de temps plus brefs que les
modifications de l’organisation de l’espace.

1) Réforme agraire à l’insécurité alimentaire au Zimbabwe

Le Zimbabwe a fait plusieurs fois là une des journaux depuis 2000, tantôt pour
la confiscation arbitraire des fermes détenues par les Blancs, tantôt pour la
violence exercée contre l’opposition, le Mouvement pour le changement
démocratique (MDC), notamment au moment des campagnes électorales. Il
pourrait revenir dans l’actualité avant la fin 2008 avec une crise alimentaire
majeure, plus sévère qu’en 2003. Plus de 2 millions de Zimbabwéens
dépendaient déjà en juillet 2008 de l’aide extérieure pour leur survie et ce chiffre
pourrait atteindre 3,8 millions en octobre et 5,1 millions d’ici janvier 2009, selon
des agences onusiennes [1]. Chiffre à rapporter à une population totale
officiellement de 11,8 millions d’habitants – mais dont 3 à 4 millions ont émigré
pour fuir l’effondrement économique du pays et la violence politique.

Selon le gouvernement, cette disette résulte, comme en 2001-2002, d’un déficit


pluviométrique ayant également affecté une large partie de l’Afrique australe.
Dans le cas du Zimbabwe, c’est précisément moins l’absence totale de pluies
que leur mauvaise répartition au cours de l’hivernage qui est en cause.
Toutefois, et contrairement à d’autres pays du Sud, où les conditions agro
climatiques et la tension sur les marchés internationaux jouent un rôle
déterminant, la crise alimentaire au Zimbabwe est principalement attribuable à
la politique menée par Robert Mugabe. En 1991-1992, la sécheresse la plus
grave depuis plusieurs décennies avait été gérée efficacement par un recours aux
stocks, complétés par des importations massives et par un accroissement de la
production de céréales d’hiver sur les fermes commerciales. Personne à l’époque
n’était mort de faim.
Aujourd’hui les stocks stratégiques ne sont plus maintenus ; le gouvernement
n’a plus les moyens d’importer les quantités requises et l’agriculture
commerciale est quasiment rayée de la carte. Pas plus que la sécheresse
n’explique aujourd’hui la disette au Zimbabwe, le retour de très bonnes pluies
en 2005 n’avait supprimé le déficit de production. Au-delà des violences et de la
spoliation des Blancs, la prétendue « réforme agraire » engagée en 2000 est
surtout une tragédie pour le pays tout entier : creuset de la crise du secteur
agricole, elle a contribué largement au déclin économique d’ensemble et à la
paupérisation des habitants, et cela principalement parce qu’il s’agit d’une
manipulation politique avant d’être une réforme à finalité sociales
Selon la FAO, 2008 pourrait être l’année la pire pour l’agriculture Zimbabwe -
wéenne depuis quinze ans tandis que l’insécurité alimentaire se renforce
sensiblement dans le sud et l’ouest du pays (cf. carte 1) [2]. Plus de 4,2 millions
de personnes en souffraient en juin 2008 et le chiffre de 5,1 millions pourrait
même être atteint en janvier 2009. La récolte de maïs qui est la base de
l’alimentation populaire – la sadza – a atteint 575000 tonnes, soit 28% de moins
que la récolte de l’an dernier, déjà fort médiocre. Ce chiffre très inquiétant est à
comparer aux quelque 2 millions de tonnes récoltées au début de la décennie
précédente. Quant à la culture de blé d’hiver pendant l’hiver austral, elle est
également en très forte baisse avec moins de 30000 tonnes contre le double il y a
quatre ans. Les disponibilités globales en céréales (blé compris) s’établissent à
848000 tonnes (-40% par rapport à l’an passé), tandis que le besoin annuel total
est estimé à un peu plus de 2 millions de tonnes, dont 1,875 million pour la
consommation humaine [3]. Un total de 1,232 million de tonnes devrait être
logiquement importé pour combler la différence jusqu’à la récolte de 2009, mais
le gouvernement de Robert Mugabe ne dispose pas des devises nécessaires pour
l’importation commerciale de la totalité de ce volume, les prix des céréales
ayant de surcroît flambé sur le marché international. 

CONCLUSION

La nouvelle phase de la réforme agraire est mal engagée au Zimbabwe. Mal


préparée et conduite sous la pression de l’opinion publique légitimement de plus
en plus impatiente, elle souffre d’une absence de stratégie et de moyens. Une
logique quantitative, consistant à maximiser l’étendue des terres redistribuées
dans un laps de temps le plus court possible, a été privilégiée car jugée plus
payante électoralement. Il est sans doute dommage que la démagogie
gouvernementale et la déliquescence politique et économique obscurcissent les
vrais enjeux que pourrait aborder une approche plus qualitative, nécessairement
plus difficile, plus longue et coûteuse à mettre en œuvre : il s’agit de tourner
pour de bon le dos à l’héritage colonial en jetant les bases d’une société plus
égalitaire, où le problème de la terre serait enfin résolu dans une perspective de
développement économique et social. Le régime actuel n’est malheureusement
pas à la hauteur de cet enjeu historique.

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