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Ce que l’on appelle un circuit RL, c’est un circuit comprenant une résistance R et une bobine
d’inductance L (on néglige r).
Comme il faut une source d’énergie, on rajoute un générateur de tension e(t) :
Comme il n’y a qu’une seule boucle, le i est le même dans tout le circuit.
Il y a en revanche 3 tensions : e, UR et UL.
L’objectif est de trouver l’expression au cours du temps de i, UR et UL.
Et e(t) alors ??
Le e(t) est imposé, ici nous prendrons un échelon de tension car c’est le cas le plus
intéressant à étudier.
Cela signifie que la tension aux bornes du générateur est nulle avant t = 0, et vaut une
constante E à partir de t = 0 :
On a donc e(t) = 0 pour t < 0 et e(t) = E pour t ≥ 0.
On va donc chercher i !
On ne peut pas commencer par la loi des nœuds puisqu’il n’y a qu’une seule boucle, on
commence donc par la loi des mailles :
On remplace :
On obtient une équation différentielle en i : on divise alors par L pour que le coefficient de la
plus grande dérivée vaille 1 :
On trouve ainsi la forme canonique d’une équation différentielle d’ordre 1 que l’on a appris à
résoudre.
On avait alors vu que l’on posait une constante de temps τ (tau) qui est l’inverse du
coefficient de la fonction sans dérivée.
Ici le coefficient de i est R/L, donc la constante de temps est l’inverse, c’est-à-dire L/R :
Il s’agit de la constante de temps d’un circuit RL (à apprendre par cœur !).
Or τ = L/R :
La solution totale est la somme des deux fonctions trouvées :
Il est maintenant temps de trouver la constante k. Celle-ci se détermine à partir des conditions
initiales, c’est-à-dire à t = 0.
A t = 0, on sait que le générateur passe de 0 à E.
Ainsi pour t < 0, c’est comme si le générateur n’était pas allumé, donc il n’y a pas de courant !
Donc i(t) = 0 pour t < 0.
Or on a vu précédemment que le courant traversant la bobine était continu, donc i est
continu !!
On en déduit que i(0) = 0 par continuité.
On sait que i(0) = 0, et pour t très grand, l’exponentielle tendra vers 0, et donc i tendra vers
E/R : on a une asymptote horizontale.
Le tracé de i est le suivant :
Comme tu le vois, la bobine ralentit la mise en place du courant dans le circuit. En effet,
s’il n’y avait pas la bobine dans le circuit, l’intensité serait passée directement de 0 à E/R : il
n’y aurait pas eu de régime transitoire.
Par ailleurs, on a vu dans le chapitre sur les équations différentielles d’ordre 1 que dans ce
genre de solutions, 63% de la valeur finale est atteinte à t = τ.
De plus, la tangente à l’origine coupe l’asymptote à t = τ.
Graphiquement, cela donne :
On peut considérer qu’à t = 5 τ le régime permanent est atteint.
On remplace τ :
Si on trace, on obtient :
On constate que UL est discontinue (la tension passe de 0 à E), contrairement à i qui était
continue!
On peut rajouter, comme sur la courbe précédente, la tangente à l’origine qui coupe l’axe des
abscisses à t = τ, valeur pour laquelle 37% de la valeur initiale est atteinte :
Puisque UL = Ldi/dt, on ne peut pas transformer i en UL : on doit donc dériver cette
équation par rapport au temps :
R est constante, on peut la sortir de la dérivée, et E est constante : sa dérivée vaut 0, d’où :
On a ainsi :
Avant de passer à l’aspect énergétique de ce circuit, revenons sur un point que l’on a évoqué
plus haut.
En régime permanent, on a UL = 0, UR = E et i = E/R.
S’il n’y avait pas de bobine dans le circuit (juste le générateur et la résistance), on aurait eu
dès l’instant où on allume le générateur UR = E et i = E/R.
Ainsi en régime permanent on arrive à la situation que l’on aurait eu dès le début s’il n’y avait
pas de bobine : la bobine peut être remplacée par un fil, ce qui est confirmé par le fait que
UL = 0 en régime permanent.
Ainsi la bobine n’a d’effet qu’en régime transitoire : le courant s’établit progressivement au
lieu de faire un saut de 0 à E/R.
CIRCUIT RC SERIE
Ce que l’on appelle un circuit RC, c’est un circuit comprenant une résistance R et un
condensateur de capacité C.
Comme il faut une source d’énergie, on rajoute un générateur E :
Comme tu vois, c’est exactement pareil qu’un circuit RL mais on remplace la bobine par un
condensateur.
L’étude ainsi que les résultats de ce circuit devront donc être sensiblement les mêmes, mais
avec le rôle du i et du U qui devraient être inversés d’après le principe énoncé précédemment.
Vérifions que c’est bien le cas !
Le but est ici de trouver i, UR et UC, la tension du générateur étant un échelon de tension
comme pour le circuit RL.
A partir de UC on aura i puisque i = CdUC/dt.
On va donc chercher UC !
On retrouve la même équation différentielle que pour i dans le circuit RL mais avec U à la
place de i, et le second membre est légèrement différent.
On remplace :
On factorise par E :
On retrouve quasiment la même expression que pour i dans le circuit RL (la constante est ici
E, pour i c’était E/R).
La courbe va donc être évidemment la même (sauf l’asymptote) :
C’est ce que l’on appelle la charge du condensateur : il accumule des charges sur ses
armatures, ce qui créé une tension à ses bornes : il peut par la suite se décharger dans un autre
circuit et se transformer en générateur, c’est ce que l’on appelle la décharge du
condensateur et que l’on verra en exercice.
Maintenant que l’on a U, on va pouvoir calculer i avec la formule que l’on avait démontrée :
On remplace τ :
Si on trace, on obtient :
On constate que i est discontinue, contrairement à U qui était continue !
Pour la bobine c’était l’inverse : le rôle de i et U est donc bien inversé comme on l’avait dit,
l’expression de i pour un circuit RC est quasiment la même que U pour un circuit RL et
inversement, et dans un cas c’est i qui est continue, dans l’autre c’est U.
Comme i = CdU/dt, on ne peut pas remplacer U : il faut donc, comme pour le circuit RL,
dériver cette expression par rapport au temps :
R est constante, on le sort de la dérivée, et E est constant donc sa dérivée est nulle :
On divise par R pour le coefficient de di/dt soit 1 :
On pose τ = RC :
On retrouve la même équation différentielle que pour U dans le circuit RL (normal car on a
dit que le rôle de i et U était inversé), une résolution similaire (que l’on ne fera pas car elle
ressemble à ce que l’on a fait, mais tu peux t’entraîner à la faire ) aboutit à :
On retrouve l’expression trouvée précédemment mais plus rapidement puisque l’on n’est pas
passé par U.
Le premier montage est celui où l’on enregistre la tension aux bornes du condensateur,
comme dans l’étude du régime libre du RLC série.
Dans celui-ci, on étudie en réalité la charge qq du condensateur (uC=qc)(uC=qc).
Étude de l’intensité dans le circuit via la tension aux bornes du conducteur ohmique
On peut également enregistrer la tension aux bornes du conducteur ohmique, mais dans ce cas
il faut intervertir condensateur et conducteur ohmique pour ne pas avoir de problème de
masse.
d2uCdt2+RLduCdt+1LCuC=Ecosωt(1)(1)d2uCdt2+RLduCdt+1LCuC=Ecosωt
On rappelle que :
Nous connaissons la forme du régime transitoire puisqu’il a été étudié dans le chapitre EC3,
de plus celui-ci est souvent bref.
Le but étant ici d’étudier le régime forcé (c’est dans celui-ci que l’on peut observer la
résonance), on ne s’intéressera qu’à la solution particulière.
Pour exprimer cette solution, on utilise le diviseur de tension en notation complexe sur la
figure [rlc-tension]. On a ainsi :
u−−C(t)=Z−−CZ−−C+Z−−L+Z−−Re–(t)=1jCω1jCω+jLω+Re–(t)=e–(t)1−LCω2+jRCω(2)
(2)u_C(t)=Z_CZ_C+Z_L+Z_Re_(t)=1jCω1jCω+jLω+Re_(t)=e_(t)1−LCω2+jRCω
Toutes les informations pour caractériser le signal réel sont contenues dans l’amplitude
complexe définie par :
U−−C=E1−LCω2+jRCω(3)(3)U_C=E1−LCω2+jRCω
Amplitude
UC=E(1−LCω2)2+R2C2ω2−−−−−−−−−−−−−−−−−−−√(4)(4)UC=E(1−LCω2)2+R2C2ω2
On peut introduire dans cette expression les variables réduites, vues en partie dans le chapitre
EC3 : soit ω0=1LC−−−√ω0=1LC la pulsation propre du circuit, on définit une grandeur sans
dimension x=ωω0x=ωω0 ; on utilise également le facteur de qualité : Q=1RLC−−√Q=1RLC.
Ce qui donne :
UC=E(1−x2)2+(xQ)2−−−−−−−−−−−−−−−√(5)(5)UC=E(1−x2)2+(xQ)2
Déphasage
ϕ=Arg(U−−C)=Arg(E1−LCω2+jRCω)=Arg(E)−Arg(1−LCω2+jRCω)=−Arg(1−LCω2+jRCω)
(6)(6)ϕ=Arg(U_C)=Arg(E1−LCω2+jRCω)=Arg(E)
−Arg(1−LCω2+jRCω)=−Arg(1−LCω2+jRCω)
Attention !
Solution
On peut néanmoins se ramener à une seule expression à l’aide d’une petite astuce. On modifie
l’équation de la manière suivante :
ϕ=−Arg(1−LCω2+jRCω)=−Arg(j(RCω−j(1−LCω2))=−Arg(j)
−Arg((RCω−j(1−LCω2))=−π2−arctan(−(1−LCω2)RCω)(7)
(7)ϕ=−Arg(1−LCω2+jRCω)=−Arg(j(RCω−j(1−LCω2))=−Arg(j)
−Arg((RCω−j(1−LCω2))=−π2−arctan(−(1−LCω2)RCω)
⟺ϕ=−π2+arctan((1−LCω2)RCω)(8)(8)⟺ϕ=−π2+arctan((1−LCω2)RCω)
ϕ=−π2+arctan⎛⎝⎜⎜1−x2xQ⎞⎠⎟⎟(9)(9)ϕ=−π2+arctan(1−x2xQ)
Étude de l’amplitude
Étude de la fonction f(x)f(x)
f′(x)=2×(−2x)×(1−x2)+2xQ2=−4x+4x3+2xQ2=4x(x2−1+12Q2)(10)(10)f′
(x)=2×(−2x)×(1−x2)+2xQ2=−4x+4x3+2xQ2=4x(x2−1+12Q2)
limx→0UC=Elimx→0UC=E ;
limx→+∞UC=0limx→+∞UC=0 ;
f’(x) est du signe du polynôme du second degré, donc du signe du "aa" de ce polynôme
partout sauf entre les racines. On sait aussi que UCUC varie de façon inverse à f(x).
+∞+
x 0 x=1−12Q2−−−−−−√x=1−12Q2
∞
f′(x)f′
- +
(x)
La résonance est d’autant plus aigüe (pic étroit) que le facteur de qualité est grand ;
Plus ce facteur est grand, plus la pulsation de résonance tend vers la pulsation propre
du circuit (puisque x=ωω0x=ωω0 tend vers 1) en restant toujours inférieure à elle ;
La surtension est d’autant plus grande que le facteur de qualité est grand.
En résumé
o La résonance est d’autant plus aigüe (pic étroit) que le facteur de qualité est
grand ;
o Plus ce facteur est grand, plus la pulsation de résonance tend vers la pulsation
propre du circuit en restant toujours inférieure à celle-ci ;
o La surtension (fait que Umax>EUmax>E) est d’autant plus importante que le
facteur de qualité est grand.
Pour cette étude, nous nous servons de la relation entre la tension aux bornes du condensateur,
que nous venons de déterminer, et l’intensité du courant.En effet, on
a : i=CduCdti=CduCdt en convention récepteur.
Ainsi, si la tension aux bornes du condensateur est la somme d’une tension correspondant au
régime transitoire et d’une tension correspondant au régime permanent (forcé), il en est de
même pour l’intensité.Comme nous l’avons dit précédemment, on ne s’intéresse qu’au régime
forcé.
Passons alors en notation complexe pour écrire l’intensité complexe pendant le régime forcé :
i–=Cdu−−dt=jCωu−−(11)(11)i_=Cdu_dt=jCωu_
i–=jCωe–(t)1−LCω2+jRCω(12)(12)i_=jCωe_(t)1−LCω2+jRCω
I–=jCωE1−LCω2+jRCω(13)(13)I_=jCωE1−LCω2+jRCω
I=ECω(1−LCω2)2+R2C2ω2−−−−−−−−−−−−−−−−−−−√(14)(14)I=ECω(1−LCω2)2+R2C2ω2
I=ER1+Q2(x−1x)2−−−−−−−−−−−−−−√(15)(15)I=ER1+Q2(x−1x)2
Étudions-la :
On pose f(x)=1+Q2(x−1x)2f(x)=1+Q2(x−1x)2 ;
On calcule sa dérivée :
f′(x)=2Q2(x−1x)(1+1x2)(16)(16)f′(x)=2Q2(x−1x)(1+1x2)
En résumé
Il y a donc toujours résonance en intensité quelque soit la valeur du facteur de qualité, cette
résonance a toujours lieu pour ω=ω0ω=ω0 et le maximum atteint a toujours la valeur ERER.
Si on pose I=CωUCI=CωUC, on a :
⟺⟺ejϕ′=jejϕejϕ′=eπ2ejϕϕ′=π2+ϕ(18)(18)ejϕ′=jejϕ⟺ejϕ′=eπ2ejϕ⟺ϕ′=π2+ϕ
Nous pouvons donc déduire la phase de i(t)i(t) de la phase de u(t)u(t), les courbes obtenues
sont de même forme mais décalé vers le haut de π/2π/2 :
Evoluti
on du déphasage de l'intensité en fonction de la pulsation et du facteur de qualité
Z−−=R+jLω+1jCω(19)(19)Z_=R+jLω+1jCω
Z=R2+(Lω−1Cω)2−−−−−−−−−−−−−−−−√(20)(20)Z=R2+(Lω−1Cω)2