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L’EXAMEN FINAL
Cet article a été rédigé par Pierre-Antoine Chardel. Chardel est un philosophe et
sociologue français né à Antony en 1971. Il est membre de l'Institut Interdisciplinaire
d'Anthropologie Contemporaine, professeur à l'IMT-BS, et animateur de séminaires à l'École
des Hautes Études en Sciences Sociales. Monsieur Chardel écrit des articles pour Cairn.info.
Il a également de nombreux articles sur ce site.
Cet article, avec des références d'auteurs tels que Levinas, Habermas, Dhaleine, fait
partie de la revue Hérmes. Cet article mis en ligne sur Cairn.info le 01/10/2019. Fondée en
1988 par Dominique Wolton, Hermès est l'une des principales revues françaises spécialisées
dans les sciences de l'information et de la communication. Son nom signifie le dieu grec du
commerce et des messagers.

C'est un fait que les technologies de l'information et de la communication nous


éloignent les unes des autres. Mais on ne peut ignorer qu'il le rapproche. Grâce à la proximité
numérique, nous pouvons être en communication constante. L'incertitude et le vide rendent
encore plus prononcé ce besoin de l’ubiquité numérique. D'un autre côté, on peut dire
qu'aujourd'hui on assiste à plus d'individualisation. Il est avancé que la communication ne doit
pas être considérée uniquement comme un échange d'informations. Autrement dit, se tourner
vers l'autre, s'intéresser à autre chose est une expérience inépuisable et insatiable. « La
communication avec autrui ne peut être transcendante que comme vie dangereuse, comme
beau risque à courir » (Levinas, 1996, p. 190). La communication avec les autres ne consiste
pas seulement à obtenir des informations de leur part. Cette communication peut aussi n'être
qu'un désir d'établir une intimité. Le progrès technologique dépendra de la volonté de chacun
de réduire sa distance au monde. En d'autres termes, les gens feront des gestes technologiques
pour combler le fossé qui les sépare. Cela peut s'expliquer par l'orientation idéaliste des
technologies de l'information. Plus nous passons de temps dans un monde où les conditions
sont incertaines et dépendantes de la liquidité, plus notre demande pour les services offerts
augmente continuellement. D'autre part, il existe des situations où la technologie ne parvient
pas à protéger les liens entre les personnes. Pour l'exemple le plus simple, la sincérité de la
communication par téléphone et la communication en face à face est différente. Les
innovations en intelligence artificielle veulent créer un système d'exploitation plus proche de
nous en traitant nos données personnelles de manière algorithmique. Mais cette action est
considérée comme une illusion. Dans ce monde virtuel où nos propres données personnelles
sont traitées, nous ne verrons que nos propres réflexions. D'autre part, ces mécanismes
peuvent également perturber la relation de langage humain. Le développement des assistants
vocaux révèle une relation humaine paradoxale. Dans ce contexte, plus la communication
entre les personnes et les ruptures est difficile, plus le désir de surmonter ces problèmes
augmente. L'effort pour augmenter les possibilités d'interaction avec les actions
technologiques (via la voix et la communication) le montre. On peut aussi mentionner que
tous les mots n'ont pas le même pouvoir. En ce sens, ces mots sont appelés mots « non
communicants ». En d'autres termes, le fonctionnement des hiérarchies et de la distance
sociale en est un exemple, malgré la présence de voix qui médiatisent l'organisation du public
dans la sphère sociale. La difficulté d'organiser les personnes à travers les réseaux numériques

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dans l'espace public est le signe qu'elle n'offre pas les conditions nécessaires pour que les
personnes soient véritablement connues. Malgré tout, la communication purement textuelle ou
purement verbale, corporelle ou immatérielle, produit de nouvelles formes d'irresponsabilité
fondées sur l'incompréhension. On souhaite créer une communauté virtuelle, un monde libre
de toutes restrictions. De plus, le fait que nous ayons toujours la possibilité de nous exprimer,
peu importe d'où nous parlons, crée certaines tensions. Par exemple, nous avons toujours la
possibilité de communiquer sur les téléphones portables. Parfois, nous insistons pour utiliser
ces opportunités. D'autre part, cette envie d'exprimer peut aussi nous mettre en difficulté dans
les domaines sociaux. Comme le désir de solliciter le regard des autres à chaque instant de
notre existence.

Par conséquent, les technologies de l'information et de la communication nous


éloignent les unes des autres. Nous, les humains, utilisons également les technologies de
l'information et de la communication pour réduire cette distance et cette distance. Nous créons
de nouveaux espaces sociaux avec ces technologies. C'est pourquoi nous faisons des progrès
dans les technologies de communication pour réduire la distance dans nos espaces sociaux.
Dans ce contexte, avec les développements de l'intelligence artificielle, nous essayons de
créer un système d'exploitation plus intime et plus proche de nous en traitant nos données de
manière algorithmique. En plus de cela, nous pouvons parler du désir et de l'excitation de
créer un après-vie, en d'autres termes, un deuxième monde, afin de fournir ces espaces
sociaux. On peut dire que cet espace social, que l'on appelle seconde vie, peut poser quelques
problèmes si l'on considère que l'on est dégagé de toutes responsabilités et obligations. Le
désir de se montrer à chaque instant et le sentiment d'expression obligatoire en témoignent.
Pour cette raison, l'effort que nous montrons dans les technologies de l'information et de la
communication est très important. D'un autre côté, nous devons faire des efforts pour faire
face aux conséquences de ces actions technologiques.

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