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Giovanni M. Carbone
Il a fallu attendre le début des années 1990 pour voir de nouvelles tentatives
de mise en place de systèmes multipartites dans un continent où la tendance
a été à la dénaturation ou au refus des règles démocratiques. L’accroissement
du nombre de pays concernés a donné lieu à l’apparition de nouvelles analyses
des partis et des systèmes de partis, qui s’inspirent largement des théories et
des concepts généraux de la science politique, contribuant ainsi à intégrer
l’analyse de l’Afrique à celle des autres régions du monde.
Cet article tente de faire ressortir les avancées réalisées par ces études
récentes en mettant l’accent sur les questions principales soulevées par ce
retour au multipartisme en Afrique et sur la capacité des théories, modèles
d’analyse et approches existants à l’appréhender.
L’analyse politique des pays africains a commencé dans le cadre des recherches
sur le « développement politique », menées pendant les années 1950 et 1960.
Même si ces recherches minimisent souvent le rôle des institutions politiques,
elles ont accordé une réelle importance aux partis politiques, à la fois en tant
que manifestations et en tant qu’instruments du développement politique 2.
Toutes ces recherches avaient pour point commun de mettre l’accent non
pas sur les progrès démocratiques accomplis par les pays mais plutôt sur leur
« développement politique ». Cette notion, controversée puis tombée en
désuétude, n’a jamais coïncidé exactement avec celle de démocratisation.
Bien sûr, des éléments comme l’« égalité » ou la « participation » étaient
parfois utilisés pour caractériser le développement politique, mais le plus
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Les réformes des années 1990 ont littéralement donné naissance à des
centaines de nouveaux « partis politiques ». Dans leur diversité, les partis
africains contemporains relèvent de quatre origines principales.
D’abord, certains des partis d’aujourd’hui sont le prolongement des partis
uniques ; beaucoup, comme le Movimento popular de libertação de Angola,
le Zimbabwe African National Union-Patriotic Front, le Parti démocratique
gabonais ou le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, ont
su se maintenir au pouvoir 5. D’autres anciens partis au pouvoir ont survécu
en passant dans l’opposition, à l’image du United National Independence
Party de Zambie et du Parti démocratique de Côte d’Ivoire.
De nouvelles forces politiques sont apparues selon trois modèles principaux.
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2. Voir S. P. Huntington, Political Order in Changing Societies, New Haven et Londres, Yale University
Press, 1968 ; J. La Palombara et M. Weiner (eds), Political Parties and Political Development, Princeton,
Princeton University Press, 1966 ; J. Coleman et C. Rosberg (eds), Political Parties and Pational Integration
in Tropical Africa, Berkeley et Los Angeles, University of California Press, 1966 ; A. Zolberg, Creating
Political Order. The Party-States of West Africa, Chicago, Rand Mc Nally, 1966.
3. Voir J. S. Coleman, « The development syndrome : differentiation-equality-capacity », in L. Binder,
J. S. Coleman et al., Crises and Sequences in Political Development, Princeton, SSRC’s Committee on
Comparative Politics, Princeton University Press, 1971, p. 74 ; S. P. Huntington, Political Order…,
op. cit., p. 12 et G. Sartori, « Political development and political engineering », in J. D. Montgomery
et A. O. Hirschman (eds), Public Policy, Cambridge, Harvard University Press, 1968, p. 262-263.
4. Parmi les études comparatives de ce type, voir M. Bratton et N. Van de Walle, Democratic Experiments
in Africa. Regime Transitions in Comparative Perspective, Cambridge, Cambridge University Press, 1997 ;
Afrobarometer Network, Afrobarometer Round 2 : Compendium of Results from a 15-Country Survey,
Working paper, 2004 <www.afrobarometer.org> ; D. Nohlen, M. Krennerich et B. Thibaut (eds),
Elections in Africa. A Data Handbook, Oxford, Oxford University Press, 1999 ; S. I. Lindberg, « Conse-
quences of electoral systems in Africa : a preliminary inquiry », Electoral Studies, n° 24, 2005, p. 41-64 ;
M. Bratton et R. Mattes, « Support for democracy in Africa : intrinsic or instrumental ? », British Journal
of Political Science, vol. 31, n° 1, 2001, p. 447-474 ; M. Kuenzi et G. Lambright, « Party systems and
democratic consolidation in Africa’s electoral regimes », Party Politics, vol. 11, n° 4, 2005, p. 423-446 ;
V. Randall et L. Svåsand, « Introduction : the contribution of parties to democracy and democratic
consolidation », Democratization, vol. 9, n° 3, 2002, p. 1-10 ; N. Van de Walle, African Economies and the
Politics of Permanent Crisis, 1979-1999, Cambridge, Cambridge University Press, 2001 ; D. Stasavage,
« Democracy and education spending in Africa », American Journal of Political Science, vol. 49, n° 2, 2005,
p. 343-358.
5. M.-C. Ercolessi, « Stato-partito del MPLA e nomenklatura nell’Angola degli anni ‘90 », et M. Zamponi,
« Zimbabwe : nazionalismo, patriottismo e anti-imperialismo nella strategia della ZANU-PF
(2000-2005) », Afriche e Orienti, vol. 8, n° 1, 2006, p. 29-48 et 49-68.
LE DOSSIER
22 Partis politiques d’Afrique : retours sur un objet délaissé
politiques qui étaient déjà des figures publiques connues – opposants his-
toriques ou apparatchiks en rupture de ban. Parmi ces organisations figurent
le Forum for Democratic Change de Kiiza Besigye, le People’s Democratic
Party d’Olusegun Obasanjo, le Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo
et le Democratic Party de Mwai Kibaki. Ailleurs, des partis ont été fondés par
des organisations ou des réseaux de la société civile, comme le New Patriotic
Party du Ghana, le Movement for Multiparty Democracy de Zambie ou le
Movement for Democratic Change du Zimbabwe. Enfin, la victoire ou l’inté-
gration politique de certains mouvements de guérilla dans les années 1980
et 1990 se sont traduites par l’apparition de nouvelles forces partisanes ; on pense
ici au Front patriotique rwandais ou à l’Ethiopian People’s Revolutionary
Democratic Front, qui ont pris le pouvoir suite à des insurrections armées, mais
aussi à la Resistência nacional moçambicana (Renamo), guérilla qui s’est trans-
formée en un mouvement d’opposition légitime.
Malgré la rareté des études empiriques, hormis en Afrique du Sud 6, les
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Devant la prolifération des partis africains, les chercheurs ont tenté de les
étudier par le biais de modèles élaborés à l’origine pour l’étude de partis
politiques occidentaux, courant ainsi le risque d’étirer excessivement la portée
de ces modèles en les appliquant à des démocraties émergentes. Gunther et
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6. Voir par exemple T. Lodge, « The ANC and the development of party politics in modern South
Africa », Journal of Modern African Studies, vol. 42, n° 2, 2004, p. 189-219 ; A. Butler, « How democratic
is the African National Congress ? », Journal of Southern African Studies, vol. 31, n° 4, 2005, p. 719-736 ;
R. Thiven, « The Congress party model : South Africa’s African National Congress (ANC) and India’s
Indian National Congress (INC) as dominant parties », African and Asian Studies, vol. 4, n° 3, 2005,
p. 271-300.
7. C. Clapham (ed.), African Guerrillas, Oxford, James Currey, 1998.
8. L. Rakner et L. Svåsand, « From dominant to competitive party system. The Zambian experience
1991-2001 », Party Politics, vol. 11, n° 4, 2005, p. 56 ; M. K. C. Morrison, « Political parties in Ghana through
four Republics : a path to democratic consolidation », Comparative Politics, vol. 36, n° 4, 2004, p. 431.
9. Sur le Ghana, voir P. Nugent, « Living in the past : urban, rural and ethnic themes in the 1992 and
1996 elections in Ghana », Journal of Modern African Studies, vol. 37, n° 2, 1999, p. 287-319, et
« Winners, losers and also rans : money, moral authority and voting patterns in the Ghana 2000
election », African Affairs, n° 100, 2001, p. 405-428. Sur le Mozambique, voir A. M. Gentili, « Staying
power : il Frelimo dal marxismo al liberismo », Afriche e Orienti, vol. 8, n° 1, 2006, p. 5-28.
10. G. Erdmann, « Party research : Western European bias and the “African labyrinth” », Democratization,
vol. 11, n° 3, 2004, p. 66.
LE DOSSIER
24 Partis politiques d’Afrique : retours sur un objet délaissé
structures complexes et diversifiées. Mais dans les deux décennies qui ont
suivi l’indépendance, les partis de masse nés des mouvements nationalistes,
plutôt que de consolider et de développer leurs organes, ont subi une atrophie
progressive 13. Les ressources matérielles et humaines nécessaires pour faire
fonctionner ces organisations n’étaient tout simplement pas disponibles.
De plus, la naissance des gouvernements indépendants a entraîné le transfert
des cadres du parti vers l’État. Les organes partisans, privés de leur personnel
le plus qualifié, ont été affaiblis. Au fur et à mesure que les élections multi-
partites étaient abandonnées en faveur de régimes à parti unique ou de régimes
militaires, les efforts organisationnels se sont raréfiés. Dans ce contexte, seuls
quelques partis au pouvoir ont mis sur pied des appareils efficaces, notamment
le Tanganyika African National Union ou le Mouvement révolutionnaire
national pour le développement du Rwanda 14.
Pendant les années 1970, suite aux guerres anticoloniales au Mozambique
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11. R. Gunther et L. Diamond, « Species of political parties. A new typology », Party Politics, vol. 9,
n° 2, 2003, p. 167-199 (p. 173 pour le tableau).
12. R. Sklar, « The nature of class domination in Africa », Journal of Modern African Studies, vol. 17,
n° 4, 1979, p. 531-552.
13. N. Kasfir, The Shrinking Political Arena. Participation and Ethnicity in African Politics with a Case Study
of Uganda, Berkeley, University of California Press, 1976, p. 244.
14. N. Kasfir, The Shrinking Political Arena…, op. cit., 1976, 25 et suiv. ; et G. Prunier, The Rwanda cri-
sis. History of a genocide, Londres, Hurst, 1997 [1995], p. 76.
15. G. M. Carbone, « Continuidade na renovação ? Ten years of multiparty politics in Mozambique :
roots, evolution and stabilisation of the Frelimo-Renamo party system », Journal of Modern African
Studies, vol. 43, n° 3, 2005, p. 424.
LE DOSSIER
26 Partis politiques d’Afrique : retours sur un objet délaissé
et de « parti clientéliste » qui sont les plus présentes aussi bien dans les médias
que dans les analyses universitaires. La présence en Afrique de partis reposant
sur l’identité ethnique n’est pas étonnante dans la mesure où l’hétérogénéité
est une caractéristique qui s’applique à pratiquement toutes les sociétés de cette
région, certaines combinant ce trait à des divisions religieuses profondes.
Dans un grand nombre d’États subsahariens, les partis politiques semblent
refléter la diversité des communautés. On peut prendre pour exemple le Parti
du mouvement de l’émancipation hutu, et son adversaire, l’Union nationale
rwandaise, dans les débuts de la Première République ; le National Develop-
ment Party, soutenu par les Luos (renommé Liberal Democratic Party en 2002,
après l’échec de sa fusion avec le parti kenyan au pouvoir) ; ou l’Inkatha
Freedom Party sud-africain, cité plus haut. En théorie, si les partis ethniques
se forment et cristallisent leur base électorale, les élections risquent de devenir
de simples exercices permettant de mesurer la dimension démographique
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16. G. M. Carbone, « Political parties in a “no-party democracy”. Hegemony and opposition under
“Movement democracy” in Uganda », Party Politics, vol. 9, n° 4, 2003, p. 485-502.
17. O. Kirchheimer, « The transformation of the Western European party system », in J. LaPalombara
et M. Weiner (eds), Political Parties and Political Development, Princeton, Princeton University Press,
1966, p. 177-200 ; A. Panebianco, Modelli di partito. Organizzazione e potere nei partiti politici, Bologne,
Il Mulino, 1982.
18. R. Marcus et A. Ratsimbaharison, « Political parties in Madagascar. Neopatrimonial tools or
democratic instruments ? », Party Politics, vol. 11, n° 4, 2005, p. 497.
19. D. Horowitz, A Democratic South Africa ? Constitutional Engineering in a Divided Society, Berkeley,
University of California Press, 1991 ; V. Randall et L. Svåsand, « Party institutionalization in new
democracies », Party Politics, vol. 8, n° 1, 2002, p. 5-29.
20. G. Erdmann, « Party research… », art. cit., p. 71.
LE DOSSIER
28 Partis politiques d’Afrique : retours sur un objet délaissé
21. S. Ndegwa, « Kenya : third time lucky ? », Journal of Democracy, vol. 14, n° 3, 2003, p. 147.
22. M. Dogan et D. Pelassy, How to Compare Nations. Strategies in Comparative Politics, Chatham,
Chatham House, 1990, p. 87 et 90.
23. R. Marcus et A. Ratsimbaharison, « Political parties in Madagascar… », art. cit., p. 497 et 503.
24. R. Lemarchand, « Political clientelism and ethnicity in tropical Africa : competing solidarities in
nation-building », American Political Science Review, vol. 66, n° 1, 1972, p. 83.
25. P. Manning, Francophone sub-Saharan Africa, 1880-1995, Cambridge, Cambridge University Press,
1998, p. 153 ; C. Boone, « The making of a rentier class : wealth accumulation and political control in
Senegal », Journal of Development Studies, vol. 26, n° 3, 1990, p. 425 ; J. Barker, « Political factionalism
in Senegal », Canadian Journal of African Studies, vol. 7, n° 2, 1973, p. 287-303.
26. R. Gunther et L. Diamond, « Species of political parties… », art. cit., p. 167-199.
27. Dennis Austin, cité par R. H. Jackson et C. Rosberg, Personal Rule in Black Africa. Prince, Autocrat,
Prophet, Tyrant, Berkeley, University of California Press, 1982, p. 43.
28. La théorie du choix rationnel, pourtant largement employée pour décrire les démocraties
industrielles, n’a pratiquement jamais été utilisée pour étudier les partis africains. Parmi les
exceptions figurent S. Mozaffar et J. Scarritt, « The puzzle of African party systems », Party Politics,
vol. 11, n° 4, 2005, p. 399-421 et S. A. Block, K. E. Ferree et S. Singh, « Multiparty competition, founding
elections and political business cycles in Africa », Journal of African Economies, vol. 12, n° 3, 2003,
p. 444-468.
29. Sur la théorie de S. Rokkan, voir P. Flora, S. Kuhnle et D. Urwin, State Formation, Nation-Building
and Mass Politics in Europe. The Theory of Stein Rokkan, Oxford, Clarendon Press, 1999.
LE DOSSIER
30 Partis politiques d’Afrique : retours sur un objet délaissé
sur les systèmes de partis : une fois qu’une certaine forme d’antagonisme
émerge entre les partis, ce phénomène se cristallise et peut structurer la lutte
politique sur une longue période 30. Dans sa version originale, la théorie des
clivages s’appuie sur l’expérience historique de l’Europe de l’Ouest et ne peut
pas a priori être directement appliquée à d’autres zones géographiques ou
culturelles. Cette approche peut s’avérer utile pour comprendre la politique
en Afrique, soit pour chercher des traces des clivages définis par Rokkan,
soit pour identifier d’autres clivages qui seraient spécifiques aux pays africains.
Si les processus de formation de l’État ont été très différents en Europe et
en Afrique, de nombreux pays africains montrent eux aussi des signes de
tension évidents entre un centre politique et une périphérie, tension qui prend
bien souvent la forme d’une rivalité ethnique. On trouve des exemples de
ces antagonismes dans des partis comme l’Uganda People’s Congress ou
l’Inkatha Freedom Party. De même, si la question de la sécularisation de
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30. S. M. Lipset et S. Rokkan (eds), Party Systems and Voter Alignments. Cross-National Perspectives,
New York, The Free Press, 1967.
31. E. Obadare, « In search of a public sphere : the fundamentalist challenge to civil society in
Nigeria », Patterns of Prejudice, vol. 38, n° 2, 2004, p. 181-182 ; P. Lewis, « Nigeria : elections in a fragile
regime », Journal of Democracy, vol. 14, n° 3, 2003, p. 141.
32. P. Nugent, Big Men, Small Boys and Politics in Ghana. Power, Ideology and the Burden of History,
1982-1994, Londres, Pinter, 1995.
33. N. Van de Walle, « Presidentialism and clientelism in Africa’s emerging party systems », Journal
of Modern African Studies, vol. 41, n° 2, 2003, p. 303-304.
34. S. Mozaffar et J. Scarritt, « The puzzle… », art. cit., p. 413.
35. S. I. Lindberg, « Consequences of electoral systems… », art. cit., p. 56 et 59.
36. M. Bogaards, « Crafting competitive party systems : electoral laws and the opposition in Africa »,
Democratization, vol. 7, n° 4, 2000, p. 168 et 170.
LE DOSSIER
32 Partis politiques d’Afrique : retours sur un objet délaissé
« Les partis dominants autoritaires ne jouent pas franc jeu, leur origine est teintée de
coercition (conflits armés, coup militaire ou parti unique), et ils sont caractérisés par un
système de gouvernement fortement présidentiel et un faible degré de gouvernance
dans les affaires socio-économiques et politiques. À l’inverse, les partis dominants
non autoritaires ont une origine moins empreinte de violence et de coercition et ils ont
généralement un bon rendement ou se caractérisent par une combinaison de clivages
sociopolitiques et d’institutions électorales. »
sur les partis et les systèmes de partis, ce qui a contribué à une intégration plus
poussée de l’étude de la politique au sud du Sahara et de la science politique
classique. Il est indéniable que les travaux récents ont fait avancer notre
connaissance des changements dans la vie politique africaine. Par exemple, de
nouvelles études mettent en lumière la large diffusion des systèmes dominés
(mais non monopolisés) par un seul parti, la fragmentation récurrente des
groupes d’opposition en un grand nombre de partis faibles et volatiles, le rôle
des identités ethniques et des réseaux clientélistes dans la mobilisation des
électeurs, les limitations structurelles vécues par les partis lorsqu’il s’agit de
mettre sur pied des organisations efficaces, la faible capacité des nouveaux
partis en matière d’élaboration de politique et le faible degré général d’insti-
tutionnalisation des systèmes de partis sur le continent. En dépit des progrès
réalisés, les travaux de recherche sur les partis africains sont demeurés
insuffisants. Bien sûr, les récentes études ont fait avancer notre connaissance
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