Réunion préparée avec

Annie Marraud, Martine Morales

et Frédéric Le Goff

1.
1. Étymologie
Étymologie // Définitions
Définitions
2.
2. Citations
Citations choisies
choisies
3.
3. Notions
Notions // Concepts
Concepts // Prises
Prises de
de vues
vues ::
Les
Les différentes
différentes formes
formes de
de communication.
communication.

4.
4. Questions
Questions // Discussion
Discussion :: 33 questions,
questions, 20
20 mn
mn environ
environ par
par question.
question.

5.
5. En
En guise
guise de
de conclusion
conclusion
 Étymologie et définitions

 Étymologie :
 Communication vient du latin communicare, mettre en commun, faire part de, partager, dérivé de
communis, commun.
 Pendant longtemps, le terme « communication » ne fut appliqué qu'aux seuls moyens et voies de
transport. L'essor des médias, à partir des années 1920, introduisit la notion de communication de masse,
qui est placée au centre d'un ample débat sur la culture à l'ère de la civilisation industrielle.

 Définitions :
Dictionnaire Larousse sur internet (extrait) :
 Action, fait de communiquer, de transmettre quelque chose : Communication de la chaleur à un corps.
 Action de communiquer avec quelqu'un, d'être en rapport avec autrui, en général par le langage ; échange
verbal entre un locuteur et un interlocuteur dont il sollicite une réponse : Le langage, le téléphone sont des
moyens de communication.
 Exposé fait à un groupe et en particulier à une société savante, dans un congrès, etc., information, écrite
ou orale, donnée à un groupe, un organisme : Communication à la presse.
 Fait, pour une personnalité, un organisme, une entreprise, de se donner telle ou telle image vis-à-vis du
public : Conseiller en communication. Campagne de communication.
Synonymes : Correspondance, échange, liaison, rapport, relation.
Dictionnaire de philosophie Durozoi-Roussel (extrait) :
Dans son acception la plus générale, la communication désigne tout processus d’échange entre un émetteur et un
récepteur (du chant des oiseaux à l’information télévisée en passant par les gestes ou l’appel transmis au tambour
dans les sociétés africaines).
 Citations choisies

 Par Annie :
« Dans le monde de l'hyper-communication, la communication entre les hommes est
réduite à presque rien. » François Bayrou
 Par Martine :
« Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication, l’entraide et la
solidarité visant à un but commun : l’épanouissement de chacun dans le respect des
différences. » Françoise Dolto

 Par Frédéric :

« La communication consiste à comprendre celui qui écoute. » Jean Abraham

 Par Jean-Paul :
« C'est l'accusé de réception qui est l'essentiel de la communication en tant qu'elle est,
non pas significative, mais signifiante. » Jacques Lacan
 Notions / Concepts / Prises de vues
Les différentes formes de communication
A. Communication et communauté :
Dans sa dimension sociale, ne peut-on pas distinguer trois formes de communication :
 La communication interpersonnelle qui met en jeu des individus dans leurs relations
singulières et spontanées et dont le principe est la gratuité. C’est parler pour parler par
sympathie ou pour le simple plaisir de communiquer.
 La communication médiatisée qui, au contraire, répond à une fonction sociale bien précise et
à des impératifs, notamment économiques, contraignants.
 La communication institutionnalisée qui met en jeu l’ensemble des organisations sociales, la
culture et la vie politique d’une société.

La communication n’est-elle pas, le fondement même de la vie en société ?

B. Communication et information :
Dans son acception la plus large, la communication ne doit-elle pas inclure l’ensemble des activités de
la vie sociale et plus particulièrement, au XX e et XXI e siècle, les systèmes d’information de masse
(mass média) :
o Presse, radio, câble, satellite, internet…
o Télévision, cinéma, théâtre, publicité…, dont le journal télévisé est une des illustrations
probablement la plus emblématique ?

Toute société n’a-t-elle pas besoin de médias d’information ?

 Notions / Concepts / Prises de vues (suite)
C. Communication et théories de l’information :
La linguistique (l’étude du langage) et les mathématiques (théories de l’information visant à en
quantifier et en qualifier le contenu / cybernétique), quoique par des voies différentes, ne s’occupent-
elles pas l’une et l’autre du domaine de la communication verbale, dès lors que, dans les deux cas :
 La communication est définie en termes de transmission d’information. La langue est conçue
comme un code commun qui fonde et rend possible l’échange de messages.
 Communiquer, c’est transmettre de l’information à l’aide d’une langue-code indépendante de
l’émetteur et du récepteur (théoriquement du moins).
 Partant, l'information acquiert les caractères fondamentaux de toute réalité physique
organisée :
abandonnée à elle-même, elle ne peut évoluer que dans le sens de sa désorganisation, c'est-à
dire l'accroissement d'entropie (dont le jeu du téléphone est une illustration)
La reformulation (feedback) n’est-elle pas nécessaire pour fiabiliser la communication ?

D. Communication et éthique :
Le caractère de la communication définie comme la relation inter-subjective qu’instaurent des sujets
capables de parler et d’agir lorsqu’ils s’entendent entre eux sur quelque chose (Karl-Otto Appel /
philosophe allemand) ne présente-t-il pas nécessairement un fondement rationnel, un désir de dialogue ?
Partant, le dialogue supposant la valeur de l’être et sa responsabilité, n’est-il pas nécessaire de fonder
une éthique de la communication authentique ?

Une éthique de la communication, conditions nécessaires minimales de compréhension

mutuelle des hommes en situation de communiquer, n’est-elle pas nécessaire ?
 QUESTIONS
1. Informer, est-ce communiquer ?

2. Communication : vérité ou propagande ?

3. Une éthique pour communiquer est-elle nécessaire ?

1. Informer, est-ce communiquer ?

Animation Annie Marraud

Qu’est-ce qu’informer ?
Qu’est-ce communiquer ?
Communication et information sont-elles du même ordre ?
 1. Informer, est-ce communiquer ?
1. Qu’est-ce qu’informer ?
 Informer vient du latin informare, donner forme.
 Le concept vient d’Aristote (384-322 av J-C) : la forme donne à la matière sa détermination comme le
sculpteur donne sa forme au marbre.
 Etymologiquement est informe ce qui n’a pas encore de forme : Ouvrir une information c’est établir
l’ensemble des actes qui tentent d’apporter les preuves d’une infraction et d’en découvrir les auteurs.
 Aujourd’hui, par information ne désigne-t-on pas tout élément ou système pouvant être transmis par
signal ou combinaisons de signes : documentation, journalisme, informatique…
 Comme le pense Jacques Ardoino (professeur émérite des universités), la règle de l’information n’est-elle pas
nécessairement la fidélité à un message univoque, alors que la règle de la communication est, au
contraire, fondée sur la légitime possibilité de transformer le sens du message ?
Sans préjuger de son objectivité et/ou du désintéressement de ce qui la motive,
toute information ne se réduit-elle pas en l’émission d’un message univoque quelle qu’en soit la forme ?

2. Qu’est-ce que communiquer ?

 Communiquer vient du latin communicare, mettre en commun, partager. Jusqu’au 16ème siècle,
communiquer est synonyme de communier. Ce n’est qu’ensuite, qu’il tend à se confondre avec informer.
 Le terme de communication reste extrêmement polysémique. N’est-ce pas pour cela d’ailleurs qu’il est
beaucoup utilisé : son usage étant inversement proportionnel à la précision ?
 Contrairement à l’information qui est univoque, la biunivocité de la communication par le dialogue entre
sujets responsables ne cesse-t-elle pas de privilégier la transmission au bénéfice du partage du sens ?
Communiquer, n’est-ce pas nécessairement dialoguer ?
En effet, comme le pense D. Wolton (directeur de recherche en communication au CNRS) :
Communiquer n’est-ce pas autant partager ce que l’on a en commun que gérer les différences qui nous séparent ?
Si l’on peut considérer que la communication est la mise en commun d’informations, penser que communiquer se
réduise à informer (comme on le fait implicitement en parlant de société de communication), n’est-ce pas une
erreur dès lors que cela revient à donner trop d’importance aux médias au détriment du sens des messages ?
2. Communication : vérité ou propagande ?

Animation Martine Morales et Frédéric Le Goff

Valeurs et vérité sont-elles du même ordre ?

Propagande et publicité sont-elles de même nature ?
 1. Communication : vérité ou propagande ?
1. Valeurs et vérité sont-elles du même ordre ?
 Valeurs :
 Valeur vient du bas latin valor, valoris qui proviennent de valere, valoir.
 Toute valeur n’est-elle pas l’objet au moins possible d’un désir (ce n’est pas parce qu’une chose
est bonne en soi qu’on l’aime, c’est parce qu’on l’aime qu’elle est bonne, dit Spinoza) ?
 Mais, ne faut-il pas distinguer les valeurs morales qui n’ont pas de prix et les valeurs marchandes
qui ont un prix ?
 Vérité :
 Vérité vient du latin veritas de verus, vrai.
 La vérité n’est-elle pas l’objet au moins possible d’une connaissance (si elle n’existait pas, aucune
connaissance ne serait possible puisqu'elles se vaudraient toutes) ?

Absoluité de la vérité qui sert à comprendre versus relativité des valeurs qui servent à juger,
ne faut-il pas éviter de les confondre si l’on ne veut pas prendre ses désirs pour la réalité ?
2. Propagande et publicité sont-elles de même nature ?
 Propagande vient du latin propagare, ce qui doit être propagé.
 La propagande n’est-elle pas une communication visant à unifier la pensée et les actes de chacun des
individus d’un groupe réceptif (homme massifié et solitaire, dit David Riesman) ?
 De fait, propagande et publicité ne sont-elles différentes que par leur objet :
 Politique pour la première
 Et commercial pour la seconde ?

Si propagande et publicité se distinguent par leur objet, ne sont-elles de

même nature dés lors que, l’une et l’autre, confondent valeurs et vérité :
 Valeurs morales et/ou politiques pour la propagande
 Et marchandes pour la publicité ?

Si communiquer, c’est mettre en commun, que pourrions-nous vraiment partager d’autre que la vérité ?
Si de surcroît la vérité libère alors que la propagande tend à emprisonner, toute véritable
communication ne devrait-elle pas privilégier la première et refuser la seconde ?
3. Une éthique pour communiquer est-elle nécessaire ?

Faut-il distinguer l’éthique et la morale ?

Qu’est-ce qu’une communication responsable ?
 3. Une éthique pour communiquer est-elle nécessaire ?

1. Faut-il distinguer l’éthique et la morale ?

 Pour Kant (le grand philosophe de la morale) : la morale commande.
 Faite de commandements et d’interdits : la morale n’est-elle pas en effet l’ensemble des devoirs que
je m’impose à moi-même afin de bien faire ou d’éviter de mal faire ?
 Par l’impératif catégorique ‘’Que dois-je faire ?’’ la morale ne se veut-elle pas une et universelle ?
 Pour Spinoza (le grand philosophe de l’éthique) : l’éthique recommande.
L’éthique n’est-elle pas en effet relative, strictement personnelle et conditionnée par le désir dans la
mesure ou elle n’admet que des impératifs hypothétiques qui répondent à la question ‘’Comment vivre ?’’

Mais Kant et Spinoza n’auraient-ils pas tous les deux raison, comme le pense ACS :
• Primauté de l’éthique d’amour pour ceux qui donnent spontanément pour le seul plaisir d’aimer;
• Primat de la morale, pour ceux qui, faute d’aimer suffisamment, s’efforcent de faire comme si ?

2. Qu’est-ce qu’une communication responsable ?

 Si je suis libre, comment pourrais-je nier la responsabilité de ce que je dis ou communique ?
 Partant, toute communication responsable ne doit-elle pas s’efforcer d’éviter :
 Les erreurs par méconnaissance et/ou omission qui constituent des manquements à l’égard de
la vérité;
 Mais surtout ’’les erreurs délibérées’’ qui constituent des fautes et qui engagent non
seulement la responsabilité mais la culpabilité tant vis à vis ;
• De la vérité : mensonge
• Que des valeurs ou de la morale : abus de confiance ?

Toute communication responsable n’implique-t-elle pas un contrat de confiance tacite entre

communicants qui consisterait à ce que chacun ne dise que la vérité de ce qu’il pense ?

Si nous étions tout amour, en quoi aurions nous besoin d’une éthique pour communiquer ?
Mais, faute de l’être, n’avons-nous pas besoin d’une morale qui consisterait à ne dire que ce
que l’on croit vrai, autrement dit, de la bonne foi pour communiquer ?
« Etre de bonne foi, c’est aimer la vérité plus que soi. » dit ACS.

Si l’authenticité se limite à n’être sincère que sur la vérité

qu’on est, même si cette transparence va dans le bon sens,
comment pourrait-elle suffire à l’éthique de la communication ?

Toute morale de la communication ne devrait-elle pas

consister à aimer la vérité plus que soi, autrement dit,
à être, non seulement authentique mais de bonne foi en
s’efforçant de ne pas confondre valeur(s) et vérité ?
 Prochaines réunions
MDS Agde de 18h30 à 20h :
• "Capitalisme" : mardi 9 février

• "Euthanasie" : mardi 8 mars

• "Sensualité" : mardi 12 avril

Pensez à réserver vos places et à annuler vos réservations si vous ne venez pas !
04 67 94 67 00 ou maisondessavoirs@ville-agde.fr

MAM Béziers de 18h30 à 20h :

• "D'où viennent les idées ?" : mercredi 20 janvier

• " Se connaître soi-même, est-ce bien nécessaire ?" mercredi 6 avril

« Qu’est-ce qu’un être humain ? » conférence animée par Francis Wolff

Vendredi 15 janvier 18h30 / Salle du Temps Libre de Colombiers.

Informations et documents sont disponibles sur :

http://www.cafe-philo.eu/