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INTERPERSONNELLE
Une bonne communication permet à chacun d’entre nous d’utiliser pleinement ses
compétences. En effet, notre capacité à motiver, à déléguer, à organiser, à diriger, à résoudre
les problèmes et à obtenir des informations, dépend de notre facilité et notre aisance à
communiquer avec les autres. C’est que la communication n’est pas seulement un ensemble de
techniques et de richesse du langage mais surtout un processus lié à l’éducation, à la culture et
à la prédisposition de changer.
La communication forme donc la trame de la vie quotidienne, aussi bien dans la vie
professionnelle que la vie privée. Les principes qui la sous-tendent demeurent
fondamentalement les mêmes. Cependant, au delà des principes généraux, la communication
comporte des exigences spécifiques. De nos jours, le terme communication est devenu
incontournable. Son usage devient de plus en plus fréquent, son champ d’application s’élargit.
I. DEFINITION
1
- DEVITO, J. A., les fondements de la communication humaine, Goëten Morin, 1993.
2
- CATCHART, R., Small Group Communication, A. Reader, Dubuque, IA: Brown.
3
- EDMOND Marc, Picard Dominique. Relations et communication interpersonnelles DUNOD. Paris
2000.
4
- BENOIT, D., Information-Communication Fiches de synthèse. Les Editions d’organisation
collection E.O. Sup 1994.
1- Le modèle de la SHANON et WEAVER (1948) 5
Emetteur Récepteur
Bruit
2- Le modèle de LASSWELL6
5
- Claude shanon, mathématicien américain, est né en 1916, il s’est attaché au développement de la
théorie de l’information en établissant les bases mathématiques avec Warren Weaver, lui aussi
mathématicien américain, né en 1916.
6
- HAROLD D. Lasswell, sociologue américain, né en 1902, spécialiste de sociologie politique a
essaye de montrer l’importance de la communication de masse dans les rapports sociaux selon une
optique béhavioriste.
7
- Cossette, N. Elaboration d’un modèle dual de la communication. Thèse de doctorat inédite.
Université de Montréal, 1985.
3- Modèle de WIENER
S’inscrivant dans le prolongement de la théorie de l’information, l’école de la
systémique (la cybernétique), notamment avec Wiener (1948), s’en distingue cependant en
introduisant le concept de rétroaction. L’introduction de cette notion a eu un impact immédiat
auprès des chercheurs en sciences sociales8. Elle leur a permis de franchir le premier pas qui
va de la communication à l’interaction, en passant d’une vision linéaire à la conception d’un
processus circulaire.
Expliquer la communication en terme de processus, c’est considérer que les encodeurs
et les décodeurs sont pris dans un jeu complexe d’actions et de réactions qui tendent à
accentuer ou amortir les comportements. Le principe de la causalité circulaire introduit par la
cybernétique explique, dans la complexité de la communication, qu’un même comportement
puisse être à la fois envisagé comme stimulus, provoquant les réactions du partenaire, et
comme réponse à un comportement antérieur à celui-ci.
Mais, malgré cet apport fondamental de la cybernétique, on peut dire que les modèles
techniques ne s’intéressent pas à la nature du message transmis présenté comme un tout
abstrait (comme un coli postal qu’on envoie sans en connaître le contenu) et oublient le
langage humain qui constitue en lui-même un phénomène complexe influençant la
communication d’où l’apport de la linguistique.
1- Le modèle de JAKOBSON
Il vise à expliquer la communication humaine en tenant compte de plusieurs
dimensions. Aux trois composantes de base de la communication (encodeur- message-
décodeur), il en ajoute trois autre auxquelles il donne une importance égale. Il dégage ainsi six
facteurs auxquels il fait correspondre six fonctions communicatives spécifiques.
Contexte
(Fonction référentielle)
Contact
(Fonction poétique)
Code
(Fonction métalinguistique)
8
- Kurt Lewin avec “ la dynamique des groupes ”, Milton Erikson et la P.N.L (programmation
neurolinguistique), Gregory BATESON et l’approche systémique.
JAKOBSON explique les facteurs selon l’enchaînement suivant : “ le destinateur
envoie un message au destinataire. Pour être opérant, le message requiert d’abord un contexte
auquel il renvoie (…), contexte saisissable par le destinataire, et qui est, soit verbal, soit
susceptible d’être verbalisé ; ensuite le message requiert un code, commun, en tout ou au
moins en partie, au destinateur et au destinataire (…) En fin le message requiert un contact, un
canal physique et une connexion psychologique entre le destinateur et le destinataire, contact
qui leur permet d’établir et de maintenir la communication ”.9
Le message dans le modèle de JAKOBSON est une séquence de signaux dont la
substance est l’information qu’il transmet et dont la mise en forme suppose à la fois un
codage et un décodage, d’où l’introduction du facteur code.
Le contact signifie la liaison physique (ils se parlent) et la connexion psychologique
(ils s’écoutent et cherchent à se comprendre) qui existent entre le destinataire et le destinateur.
Le contexte a une double signification : “ d’environnement d’une unité déterminée ”
(par exemple le mot “ voile ” a plusieurs signification selon le contexte. Le mot “ salut ” c’est
bonjour s’il est au début et au revoir s’il est à la fin) et “ d’ensemble des conditions sociales ”
(lieu public ou privé ; officiel ou intime ; les communicateurs se connaissent bien ou se
découvrent ; ont un rapport hiérarchique ou non, etc).
L’avocat Jaques Verges se voyant reprocher des “ sympathie pour des poseurs de
bombes ” répond a son interlocuteur que “ terroriste est un mot inventé par les allemands sous
l’occupation ”. Par cette référence historique, qui appelle un tout autre cadre temporel, il fait
brutalement tomber la charge négative de l’occupation dont il était l’objet à travers l’évolution
du “ terrorisme ” 10
Dans ce modèle de JAKOBSON, les fonctions communicatives sont :
La fonction émotive (ou expressive) liée au destinateur (il est crispé, détendu,
distrait…)
La fonction conative en rapport avec le destinataire chez lequel le destinateur veut
créer des effets (l’intérêt, l’apitoiement, l’attirance…)
La fonction phatique fait référence au contact et à son renforcement : regarder
l’autre, lui tapoter le dos, lui toucher la main, tourner la tête lorsqu’il parle…).
La fonction métalinguistique : elle apparaît surtout lorsque les partenaire font
référence au même code ( le salut différent d’un pays à l’autre).
La fonction référentielle : elle fait allusion au contexte dans la mesure ou c’est de lui
que va dépendre la signification du message. (“ je veux que ce problème se règle à
l’amiable ” équivalant à un ordre lorsque ça vient d’un patron, alors qu’ailleurs c’est
un souhait).
Enfin La fonction poétique se rapporte à la forme même du message et aux mots
utilisés dans la mesure ou elle a une valeur expressive propre “ pourriez-vous baisser
la radio s’il vous plaît ? ” “ éteins-moi cette radio ” n’ont pas la même forme, ni donc
la même signification.
9
- Jakobson, R. Essai de linguistique générale. ED de Minuit, Paris 1963 P.213-214.
10
- MUCCHIELI, A ; CORBALA, J.A ; FERRADEZ, V Théorie des processus de la communication,
ARMAND Colin 1998 P 16.
En tenant de se démarquer de l’approche abstraite et techniciste de la communication,
Jakobson a bien, dépasser les modèles mécanistes mais n’a pas tenu compte des conditions
psychosociales de la communication, se contentant de les souligner sans véritablement leur
donner une place et un statut déterminés.
11
- DELL HYMES, LINGUISTE ET ANTHROPOLOQUE américain a été l’un des premiers à
considérer la parole comme un phénomène socioculturel, avec J. GUMPERZ, il a fondé en 1962 le
mouvement de l’ethnographie de la communication, approche pragmatique basée sur l’observation.
réciproque…) et les normes d’analyse et d’interprétation qui
font référence à la culture, aux habitudes et à la tradition, aux
rituels de discussion…)
Les tenants de ces modèles ont enrichi et précisé quelque éléments des modèles
précédents mais ont aussi apporté des nouvelles contributions.
Pour dépasser les autres modèles d’autres dimensions ont été explorées par le
“ modèle psychosocial ” mais tout en restant dans la même logique.
Les règles rituelles sont comprises dans des conventions sociales propres à
chaque culture : les usages, la politesse, le savoir vivre, etc…)
La communication comme phénomène de négociation. Enjeux et stratégies
constituent la dynamique des relations et des échanges entre les individus.
Les enjeux sont d’ordre symbolique. On distingue les enjeux internes et les
enjeux externes. Les premiers renvoient à une représentation de soi par laquelle chacun
cherche à imposer et à défendre une image valorisée de lui-même (sa face) ; l’enjeu dans la
communication consiste à “ donner bonne image ” ou à “ ne pas perdre la face ”. Les seconds
renvoient au but qu’on veut atteindre dans la négociation : plaire, convaincre, agresser, étaler
mes connaissances, arracher le maximum, détruire l’autre, etc.
La notion de stratégie consiste à élaborer un plan de communication pour
atteindre le but : Il existe deux grands types de stratégies : celles qui tendent à maximiser les
profits (briller dans la conversation, imposer sa démarche ; plaire au maximum), et celles qui
cherchent à minimiser les risques (garder une réserve prudente pour ne pas commettre de
maladresses ou de gaffes).
Selon la théorie des jeux, toute recherche d’un gain peut se spécifier selon deux modes
relationnels13 :
12
- GOFFMAN, les rites d’interaction, Paris Ed de Minuit 1974
13
- BEAVOIS, J.L, joule, R.V. Petit traité de manipulation à l’égard des honnêtes gens. P.U.G. 1987.
Des rapports de séduction qui établissent un jeu mimétique et coopératif ou
s’expriment la reconnaissance réciproque, l’affinité et la valorisation mutuelle.
(jeu à somme non nulle car il n’y a que des gagnants).
Donc, selon cette approche, la communication apparaît comme un processus de
négociation des positions, des images, des rôles, des places, du sens, etc14
A-Contexte de la communication15
Culturelle : Les modes de vie, les croyances, les valeurs, les règles sur lesquelles se
fondent un groupe et les comportements individuels.
B-Emetteurs-Destinataires
Dans une situation de communication chaque personne agit soi en émetteur (locuteur)
soit en destinataire (auditeur). Tout communicateur émet des messages lorsqu’il parle, écrit,
fait des gestes ou sourit. Il reçoit des messages en écoutant, en lisant, sentant et ainsi de suite.
Souvent lorsqu’on émet des messages, on en reçoit également. C’est ainsi qu’en parlant, on va
surveiller les réactions de compréhension, d’approbation, de sympathie, d’accord, de
contestation et ainsi de suite.
C-Encodage – Décodage
Encoder c’est produire des messages- comme de parler, écrire dessiner et faire des
gestes. Lorsqu’on traduit nos pensées, perceptions et sentiments en mots, signes écrits et
gestes, on les mets en code.
Décoder est l’acte de recevoir et interpréter les messages : en écoutant, lisant ou
regardant. En traduisant en idées des ondes sonores, des mots écrits ou des gestes, on tire les
pensées du code lui-même, si bien que l’on décode.
La connaissance de la communication
mène à
Nous communiquons verbalement (avec des mots) et non verbalement (sans mots).
Nos expressions ou intentions sont transmises par : les mots, les vêtements que nous portons,
l’odeur que nous dégageons et la manière de marcher ou de sourire. Les messages de
communication sont transmis ou reçus par l’un des organes sensoriels ou par une combinaison
de ceux-ci.
C’est l’information retournée à l’émetteur. elle peut être dans deux formes :
La rétroaction personnelle : en parlant à quelqu’un d’autre, on s’entend parler , c'est-à-
dire que l’on reçoit une rétroaction de ses propres messages.
La rétroaction d’autrui : elle peut revêtir plusieurs formes : un oui ou un non, un
sourire, un froncement de sourcils, un coup de poing dans la figure, un public endormi ou
applaudissant à tout rompre.
G-Les parasites
17
- Baylon, C, Mingot, x., la communication, Nathon université, 1991.
En termes techniques, on décrit les parasites comme une perturbation de la
communication. Ils interfèrent dans la réception du message. Il sont inévitables mais on peut
cependant les réduire et en atténuer les conséquences.
Physiques : ils interférent dans la transmission physique du signal ou du
message( bruit de la circulation, lunettes fumées, ventilation du groupe électrogène, etc)
On dit souvent que la communication va de soi et qu’il suffit d’envoyer son message
pour qu’il soit reçu cinq sur cinq. Mais ce n’est pas toujours vrai et chacun de nous entretien
par rapport à la communication des illusions qui lui font parfois rater son but.
Bien des conflits et des malentendus pourraient être évités si on prenait plus souvent le
soin de vérifier certaines perceptions. Par exemple un médecin peut croire que ses malades
ont la même perception que lui de ce qu’est une maladie contagieuse et, par conséquent,
chacun prendra de lui même les mesures nécessaires. Or la signification des mots et des
concepts, compte tenu de l’expérience, de la formation et de la philosophie de chacun, peut
varier sensiblement d’un individu à l’autre. C’est donc une erreur de croire que la
communication est un processus qui ne demande aucun effort de compréhension ni aucun
ajustement par rapport au point de vue de l’autre.
18
- Gauthier , G., Ethnique , communication publique et société in Beauchamp michel, Communication
publique et société repère pour la réflexion et l’action Goëten Morin, Québec 1991.
19
- DEVITO .JA . OP. cit P 75
20
- Les quatre illusions sont cités dans Nicole coté la dimension humaine des organisations. Goëten
Marin 1992.
Deuxième illusion : un message clair et logique sera nécessairement compris
Le canal
Dans une communication le choix du canal et du code à employer revêt une grande
importance. Le support doit être adéquat. Concernant le canal, plusieurs conseils peuvent être
soulignés
Il n’est pas recommandé de transmettre verbalement un message très complexe.
Il est tout aussi difficile de transmettre une invitation à une réunion qui aura lieu à un
endroit inhabituel et de préciser verbalement le moyen le plus efficace de s’y
rendre.
Il est conseillé de choisir la communication verbale lorsque les informations à
transmettre sont simples, en raison de la rapidité avec laquelle on pourra réaliser la
communication.
Le code
Il faut coder, de préférence, dans la langue du récepteur. Par exemple, éviter les
messages écrits pour des analphabètes.
Il faut tenir compte du niveau de langue. Le langage scientifique ne doit être utilisé
avec toute la population.
Le code doit tenir compte de l’univers symbolique des récepteurs.
Les bruits
Il faut éliminer les bruits de toute nature, aussi bien des bruits de fond que les
interruptions continuelles causées par le téléphone ou la circulation autour des interlocuteurs.
Il faut éviter la communication à côté des machines bruyantes ou lorsque la conversation
ambiante couvre la nôtre. On ne peut pas communiquer tout en regardant un match de
football.
Le message
Le message, aussi bien écrit que verbal doit posséder les trois qualités suivantes :
clarté, précision, concision. Dans la communication tant écrite que verbale le message doit
être préparé.
1- Chez l’émetteur
L’analyse des divers aspects de soi peut se réaliser par “ la fenêtre de Johari ”23.
23
- La fenêtre porte le nom de ses inventeurs Joseph Luft et Harry Ingham.
Inconnu d’autrui Soi caché Soi inconnu
Dans la réalité ces quatre composantes de soi ne sont pas séparées mais
interdépendantes. Si l’une domine, les autres s’estampent plus ou moins.
Le soi dévoilé : il symbolise tous les comportements, toutes les attitudes et tous les
sentiments personnels connu de soi et d’autrui. Ce la peut être le nom, l’allure, la couleur de
la peau, le sexe, l’âge, la religion, les croyances politiques...
Le soi aveugle : représente ce que les autres savent de vous et que vous-même
ignorez. Il peut s’agir de dire souvent “ apparemment ”, “ tu comprends ”, de se gratter la tête
en parlant, de pencher trop la tête vers l’avant en parlant, de jouer trop avec les clés, vos
conflits avec vos camarades du primaire, etc. les aspects aveugles gênent la communication,
d’où l’importance d’atténuer le maximum possible la proportion aveugle en vous.
Le soi inconnu : Ce sont les aspects de la personne, inconnus d’autrui et de lui-
même. Il s’agit d’informations enfouies dans le subconscient ou ayant d’une manière ou d’une
autre échappé à la conscience.
Le soi caché : ce sont les informations que la personne connaît de lui-même et qui ne
sont pas révélées à autrui. Il peut s’agir de rêves ou de fantasmes, de hontes pour une
expérience ou une croyance. Tout individu doit perfectionner la conscience de Soi. Poser des
questions directes à propos de son comportement aide à réduire la part aveugle de soi. Il
importe avant tout de s’ouvrir sur l’autre pour mieux se connaître.
B-L’estime de Soi
C-L’ouverture de Soi
C’est une forme de communication où chacun dévoile des informations sur lui-même.
Ainsi, les racontages, les propos explicites, les lapsus involontaires, les confessions seraient
autant de manière de dévoilement de soi. Le dévoilement de soi n’est pas un acte
interpersonnel mais une communication qui nécessite une ou plusieurs personnes. Mais
l’ouverture de soi comporte des avantages et des risques.
Parmi les avantages on peut dénombrer : la connaissance de soi pousse au
Développement d’un nouveau point de vue sur soi-même ; l’amélioration de la capacité à
faire face ; l’amélioration de la communication et de l’articulation ; l’établissement de
relations profondes et significatives avec autrui.
Parmi les inconvénients et les dangers on peut citer : le rejet individuel ou social (par
exemple dévoilement de l’homosexualité aux parents) ; pertes matérielles ou professionnelles
(toxicomanies – licenciement).
Les attitudes en matière de dévoilement varient d’une culture à l’autre et il faut en
tenir compte. Dans l’expérience subjective de la conscience de soi, chacun perçoit une nette
distinction entre les aspects extérieurs de soi qui sont offerts au regard d’autrui (qui ont par la
même, un caractère public et social) que l’on peut appeler "le soi social", et les aspects
intérieurs, accessibles au seul sujet est invisible aux autres (aspects intimes et privés) que l’on
peut appeler "le soi intime".
Le soi social est constitué par l’apparence et les comportements du sujets. Il s’offre
sans la forme d’une certaine "façade", d’une image de soi, dont chacun soit qu’elle va être
perçue et jugée par autrui. Chacun de nous n’a qu’une vision confuse de son "soi social" car il
est largement médiatisé par ceux qu’en sont les destinataires. Nous le perce vous à travers le
miroir d’autrui. Par contre chacun est seul à connaître son "soi intime"dont quelques aspects
peuvent cependant filtrer à l’extérieur à travers nos paroles, nos expressions non verbales et
émotionnelles.
4-Le paralangage
Il regroupe une grande variété d’indices vocaux qui entourent le comportement verbal. Ce
sont la qualité de la voix, qui inclut la tonalité, le rythme, l’articulation, le débit, le volume, et
la résonance. Les vocalisations, comme le rire et les cris, constituent également des indices du
comportement non verbal. Les “ humm ” et les silences entrent aussi dans cette catégorie et
agissent au niveau de l’intensité et de la régulation de l’expression verbale.
Il faut savoir qu’une mauvaise élocution, un ton nasillard, un débit trop lent ou trop
accéléré, un volume trop faible ou trop élevé, ou une succession de “ humm ” et de silences
prolongés provoqueront de l’agacement et du gêne pour les interlocuteurs qui seront emportés
par la distraction.
5-Les artefacts ou la communication symbolique
Ce groupe de facteur renvoie aux objets qui sont en contact avec les personnes en interaction
et qui agissent comme stimuli non verbaux, tels que les vêtements, cosmétiques et produits de
beauté, lunettes, perruque, bijoux... Tous ces objets peuvent donner des informations
supplémentaires sur les participants à une communication (les attitudes, le statut social, la
situation économique et les goûts de l'animateur).
6-La proxémique
Sous ce vocable, on regroupe la perception et l'utilisation de l'espace social et personnel de
l'être humain. Cela inclut la disposition des sièges, la position des personnes les uns par
rapport aux autres, la distance entre elles, etc. L’espace que l'on prend et que l'on cède à l'autre
est aussi un indice non verbal qui permet à l'autre de décoder un message. Ainsi dans une
organisation, permettre a un subalterne de s'asseoir à côté de soi indique que les échanges
seront égalitaires. Placer son bureau entre soi et son subalterne est un indicateur de rapports
hiérarchisés.
1.Les questions
“l'art de poser les bonnes questions consiste ici à recueillir les informations détenus
par chacun sur le problème à résoudre et à faire exprimer les divers point de vue”. Les
questions sont des outils privilégiées et indispensables dans la communication pour les
24
- SULGER.F les gestes vérité. Ed. Sand.
animateurs d'équipes et des réunions. D'après Berry 25, les questions servent à éveiller l'intérêt
et la curiosité du répondant; stimuler la discussion au sein d'un groupe; baliser le champ du
débat et canaliser la réflexion ; déterminer dans quelle mesure le groupe comprend la matière
étudiée ; pour obtenir l'attention d'un individu en particulier ou pour aider une personne
timide à mettre en ordre et à exprimer ses idées. Les bonnes questions sont celles qui sont
brèves et faciles à comprendre.
2.La reformulation
C'est une technique qui permet à tous ceux qui écoutent un interlocuteur d'avoir la
même compréhension d'une idée émise. C'est comme une répétition de ce qui vient d'être dit,
mais d'une manière différente. C'est un outil principal pour le Feed-back.
On peut distinguer quatre types de reformulation : la reformulation résumée : “ Ainsi pour
résumer… ” ; la reformulation reflet : “ vous voulez dire que… ” ; la reformulation
clarification: “ Si j'ai bien compris… ”, “ en d'autres termes.... ” ; la reformulation recentrage :
“ ce que vous avez dit revient… ” Bouvard et Bouisson26 distinguent quatre façons de faire
une reformulation.
25
- Dans bouvard, C. et Bouisson, M.Gever et animer un groupe 1988. Paris Ed. d’organisation.
26
- Bouvard, C. et Bouisson. M. Gérer et animer un groupe, 1988. Paris, Ed. d'organisation.
Reformulation Description Fonction Exemple
Reprendre ce qui Permettre à celui "si je
vient d'être dit en qui s'est exprimé de comprends
des termes s'assurer qu'il a été bien, vous
Simple similaires bien compris croyez que le
budget alloué
ne sera pas
suffisant…"
Reprendre ce qui Mettre de l'ordre "en somme,
vient d'être dit en dans ce qui est dit vous
ajoutant une et à faire préciser considérez
clarification. ce qui est parfois cette allocation
Considérer une exprimé avec budgétaire
Clarification objection et en fougue et passion. comme une
demander les dépense
raisons. inconsidérée,
pouvez-vous
préciser
pourquoi?
Reprendre ce sui Nuancer les points Enoncé initial;
est sous-jacent ou de vue je ne suis pas
implicite dans un d'accord, ils ne
énoncé et connaissent
l'exprimer sous pas la loi.
forme d'énoncé Nouvel
principal énoncé. Si je
Inversé
comprends
bien, vous êtes
le mieux placé
pour
considérer les
implications de
la loi
Reprendre sur un Permettre à un "voulez-vous
ton interrogatif participant de faire une
l'élément clé de compléter une idée enquêtre?"
ce qui vient d'être restée en suspens. "qu'entendez-
Echo
dit. Permettre à un vous par idée
participant de saugrenue?"
compléter une
pensée inachevée.
Pour qu'une reformulation soit réussite, elle doit d'abord être pertinente, c'est a dire en
relation directe avec les propos exprimés et répondre à un besoin de relance ou de
compréhension. La reformulation a aussi l’avantage d'être brève complète en allant
strictement à l'essentiel.
3.La synthèse
Elle permet de déterminer le nombre de participants qui appuient une idée ou une
solution. D'apparence très simple, la vérification des accords entraîne souvent des
mésententes. Lors d'une réunion, par exemple, Si l'animateur n'y prend pas garde, des accords
superficiels peuvent être prononcés par des membres qui reviendront éventuellement sur leur
parole.
6- Les silences
IX- L'ECOUTE
A-Ouelques remarques fondamentales27
L'écoute s'avère fondamentale, car elle seule permet à la fois de réduire le fossé qui
sépare les être humains et d'apprivoiser la différence d'autrui sans y perdre son identité. “ A
moins de développer une préoccupation pour la compréhension d'autrui, il est impossible de
développer son potentiel comme communicateur”.
Au point de vue collectif, l'écoute déclenche des apprentissages culturels, des prises de
conscience, une dynamique nouvelle, et elle continue à donner un sens à la coopération. Dans
une équipe de travail où les membres sont capables de s'écouter, la qualité des contributions
individuelles est reconnue et valorisée, les remises en cause du statu-quo sont acceptées, les
défis sont encouragés et les erreurs sont considérées comme des occasions
d'apprentissage.
En ce qui concerne le développement des organisations, les changements culturels
passent inévitablement par l'écoute. Selon CROIZIER “l'implantation de nouvelles
philosophies échoue le plus souvent parce qu'on ne sait pas écouter les personnes concernées
par ces changements. On ne peut changer une culture organisationnelle qu'en s'appuyant sur
ce qu'elle est actuellement”. Mais pour connaître cette culture et en déceler les possibilités
novatrices, il faut être à l'écoute des personnes qui la constitue. Comme le montre Crozier, ce
qui est fondamental dans toute démarche d'implantation et de mise en place d'un changement,
“ ce n'est ni la cohérence, ni le caractère systématique de la consultation, c'est la pratique de
l'écoute”28.
Pour les managers, l'écoute représente l'habileté de communication la plus importante
en raison d'une part, du temps consacré à cette activité et, d'autre part, du rôle fondamentale
de l'écoute dans la dynamique de la communication interpersonnelle. L'étude de Rankin 29
démontre que les managers consacrent environ 70% de leur temps à une forme ou une autre
de communication. Ce temps est reparti comme suit : l'écriture 9 %, la lecture de documents
16%; l'expression orale 30%; l'écoute 45 %. Même si les résultats varient d'une étude à l'autre,
l'écoute demeurent l'activité à laquelle les managers consacrent la majeure partie de leur
temps de communication.
Mais ce temps alloué à l'écoute est plus ou moins productif, car souvent, les
gestionnaires écoutent de façon inefficace : “ il faut se rendre à l'évidence qu'écouter à moitié
équivaut en fait à ne pas écouter du tout”30.
L'écoute ne se réduit pas à l'application d'une technique mais elle repose sur un
ensemble de croyances, d'attitudes et de comportements. Quatre attitudes sont nécessaires
pour une bonne écoute.
27
- Timm P.R. Managerial communication A Finger on the pulse, Englewood chiffs, Ni, Prentice-Hail,
1980.
28
- Crozier M. “ l'entreprise à l'écoute, Paris, Inter éditions 1983.
29
- listening Ability ” dans NICHOLS, R G “ Are you Listening ? ” New york Mc Grow-Hill 1975.
30
- MILLS, F.P. Listening Key to communication. New york, P. 29 Petrocelli.
1- la présence à soi
Pour écouter attentivement, il faut se centrer sur l'autre, se décentrer de sa propre
performance dans l'interaction et ne pas se préoccuper de sa propre image. Le centre de
l'attention doit être placé sur l'autre et non sur soi. L'écoute exige la capacité de séparer son
expérience propre de celle d'autrui, la capacité de ne pas confondre son émotivité avec celle
d'autrui, la rigueur de faire la distinction entre son cadre de référence, sa carte du monde et
ceux de l'autre.
La présence à soi dans l'interaction réfère à la conscience du processus qui se déroule.
Il ne s'agit pas ici d'une conscience de soi paralysante, mais d'une attention flottante à l'impact
sur soi du message entendu, quand une telle attention est appropriée. Dans la réalité, on ne sait
jamais à l'avance quelles réactions va déclencher en nous l'interlocuteur, ni quels souvenirs il
va réactiver. Par exemple si je suis incapable de reconnaître mon impatience, je répond sur un
ton impatient sans m'en rendre compte; l'autre réagit à cette impatience qu'il perçoit et je ne
comprend pas sa réaction.
Plus nous nous connaissons nous même, mieux nous pouvons comprendre et apprécier
l'attitude des autres et que, de même, plus nous prenons conscience de nos valeurs, moins
nous éprouvons le besoin de les imposer aux autres.
2- la tolérance à l’ambiguïté
4- la disponibilité
Chaque personne qui désire améliorer sa capacité d'écoute doit être disposée à investir
du temps et de l'énergie pour permettre à son interlocuteur d'exprimer ses idées, ses opinions
et ses sentiments avec les nuances qui s'imposent. Ecouter et comprendre requièrent à la fois
une disponibilité physique et psychologique.
D'abord physique, parce qu'il faut s'arrêter et prendre le temps d'écouter en dehors
des conditions stressantes, en dehors des interruptions constantes. Il est impossible d'écouter
rapidement, entre deux portes. Il est impossible d'écouter est de comprendre en même temps
qu'on ouvre son courrier, qu'on cherche un document, qu'on remplit un formulaire ou qu on
pense à autre chose.
Le manque de temps est continuellement invoqué pour justifier l'absence d'écoute. Et
pourtant on sait pertinemment que ce temps gagné et perdu ultérieurement à reprendre des
explications mal comprises, à régler des malentendus, à clarifier des équivoques, à diminuer
le ressentiment. Si on n'a pas le temps, il est nécessaire de le faire savoir à son interlocuteur,
plutôt que d'offrir un pastiche d 'écoute qui ne leurre personne et qui, lui, est une véritable
perte de temps.
En plus du temps, l'écoute exige une disponibilité intérieure où il faut être capable
d'un certain détachement à l'égard du sujet abordé. Il est très difficile à la personne qui est
impliquée dans le sujet de communication de conserver la distance émotionnelle requise pour
entendre et comprendre la position de l'autre. Ce qui explique la difficulté d'écoute dans les
situations conflictuelles : ni l'une, ni l'autre des deux parties n'est suffisamment détachée
émotivement pour bien saisir la position adverse.
Aussi il est difficile d'écouter et de comprendre quand on est occupé à réfléchir à la
réponse qu'on aura à formuler. Certaines personnes n'écoutent pas pour comprendre, mais
pour être capable de répondre, ce qui les conduit à préparer leur réplique pendant que l'autre
parle.
CONCLUSION
A l’issue de ce petit parcours, nous voudrions rappeler quel était notre objectif. Nous
n’avons voulu ni dresser un panorama exhaustif des recherches concernant la communication
32
- Mills, F.P. Op.Cit. p31.
interpersonnelle, ni étudier la corrélation qui puisse exister entre environnement,
communication et changement de comportement.
Toutes les notions que nous avons présentées dans ce séminaire et qui nous aident à
comprendre les mécanismes de la communication et les perturbations qui peuvent les affecter
sont à même de nous aider à comprendre les dysfonctionnements qui sont source de
problèmes relationnels. Concernant la communication sociale, on peut dire que la réalité
diverse des publics, des intentions et des circonstances l’emporte de très loin sur la réalité
homogène des techniques. Par la communication sociale publique la prévention des maux
sociaux se fera mieux et plus vite. Sans circulation de l’information et de la connaissance, la
conscience collective des dangers n’existe pas.
Il est essentiel de tenir compte du fait que les humains, comme tous les être vivants,
opposent une certaine inertie à toute forme de changement. Cette inertie n’a pas que des
conséquences négatives. En rendant le changement plus difficile, elle a aussi des
conséquences heureuses puisqu’elle assure au comportement nouveau une certaine
permanence, une certaine résistance aux autres changements.
33
- Edmond Marc, Dominique Picard. Op.Cit. p105..
La communication sociale essaie d’agir sur l’intelligence. C’est sur ce point que le
combat du futur s’engage. "Puisque l’intelligence est la faculté de connaître et de comprendre,
rien ne saurait la servir mieux que la communication sociale, dont les attributs sont
semblables. Tout progrès de l’intelligence enrichit l’individu comme la collectivité" 34..
Jusqu’ici nos techniques d’éducation ont été confinées aux processus inter personnels
dont les effets se font sentir graduellement et n’apparaissent qu’à l’échelle des décennies ou
des générations. Pourtant, nos connaissances progressent à un rythme beaucoup plus rapide et
le marketing social devient un outil tout indiqué pour susciter leur application dans le
comportement au fur et à mesure qu’elles deviennent disponibles.
Enfin nous pouvons conclure avec NICOLE COTE que : “ la communication, ce lien
organique entre les personnes, est source de partage, de pouvoir, de joie. Elle permet aux idées
de prendre forme, aux projets de s’enraciner et aux individus de prendre plaisir à vivre
ensemble. C’est pourquoi il est vital d’apprendre à échanger efficacement en prenant le risque
de s’exprimer. Il faut se souvenir que la meilleure idée du monde ne porte pas ses fruits si elle
n’est pas communiquée ”.
Tout ce qui échange, change, dit le sage. La communication commence quand naît
l’espoir de la vie ; et symétriquement, la vie commence avec la possibilité de la
communication. Tout système isolé meurt.
34
- Le Net, M. Op. Cit. p 176.
- Nicole coté, Op.Cit. p 95.
Bibliographie