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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

- Grégoire Lits -

Présentation du cours :
 6 heures par semaine à passer sur ce cours chaque semaine.
 Se mettre à fond assez vite dans le travail.
 BAC : maîtriser l’ensemble des savoirs liés à un domaine d’activité
 Mail : gregoire.lits@uclouvain.be
Objectifs du cours : porte d’entrée par laquelle les étudiants pénètrent pour
la première fois dans le domaine des sciences de l’information et de la
communication (SIC). Lieu de découverte inductive de la discipline des
SIC, avec des cas exemplatifs concrets permettant d’identifier le rôle qu’y
jouent communication et information.
Étude de cas et théorisation avec lectures imposées.
La communication et l’information, révélateurs et outils de lecture du monde contemporain, leurs rôles
principaux et les leurs enjeux contemporains.
Thèmes abordés :
 La Communication, l'information (et les médias), révélateurs et outils de lecture du monde
contemporain ;
 Les rôles principaux remplis par la Communication, l'information (et les médias) dans le
monde contemporain ;
 Les enjeux essentiels auxquels Communication, information (et médias) sont confrontés dans
le monde contemporain.
Questions principales :
 Nous vivons dans une société que les sociologues appellent la « société de
l’information ». Qu'est-ce que cela veut dire ?
 Depuis quelques années, il semble que nous vivions une révolution, la révolution numérique,
est-ce vrai ?
 Les réseaux sociaux et internet transforment ils notre société ? Vivons-nous dans une société
différente depuis le développement extraordinaire du Web 2.0 ?
 Les réseaux sociaux ont-ils un impact (positif ou négatif) sur le fonctionnement de la
démocratie ?
 Quelle est la place de la communication dans la gestion de la crise du coronavirus et dans celle
du changement climatique ?
Comment y répondre ?
1. Présentation d’outils théoriques issus du champ scientifique des SIC (Sciences de
l’information et de la communication)
2. Présentation d’étude de cas contemporaines
3. Lectures de travaux scientifiques consacrés à ces questions
 Tout ce qui est dit au cours, tout ce qui est sur les slides (pas complètes), tout ce qui est
dans les podcasts et dans les textes obligatoires est matière d’examen. Même les exemples.
La source principale de votre étude pour l’examen doit être vos notes et synthèses personnelles !

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ÉTUDIER les podcasts pour le 1 novembre donc écouter, noter, synthétiser, sur l’évolution de la
propagande et utilisation des réseaux sociaux pour faire de la propagande.
 Une des questions de l’examen écrit portera sur le contenu de ces podcasts.
Lecture et préparation de textes scientifiques donc à résumer.
Examen écrit, questions fermées (une seule solution possible), replacement du mot au bon endroit,
questions ouvertes sur matières, podcasts et textes. PAS DE TRAVAUX donc évaluation sur l’étude.
Plan du cours :
 Module 1 : concepts et théories issus du champ des SIC
 Module 2 : internet, a-t-il transformé la société ?
 Module 3 : infodémie, désinformation et changement climatique

Chapitre n°1 : Qu’est-ce que la communication, à quoi sert-elle ?


1. La communication, une première approche
Jean-François Dortier, La communication, page 5-17
La communication humaine est une notion polysémique (plusieurs sens) et couvrant de nombreuses
activités humains différentes. Elle est un peu partout.
1. Couvre de vastes domaines de la société et se réfère à différentes réalités sociales
2. Emprunte différents supports, différentes formes de communication (voix, écrit, image,
mouvement, films, musiques,…)
Trois grands domaines de la société qui caractérise la communication. En général, la
communication caractérise :

• 1.1. Nos INTERACTIONS INTERPERSONNELLES (on interagit les uns avec les autres)
• 1.2. L’utilisation du LANGAGE pour la transmission d’information
 Quand on communique, on communique une information qui est le contenu et la
communication est l’activité de transmission.
• 1.3. L’IMPACT des « médias » sur la société
Un bonhomme qui interagit avec un autre = interaction et processus de transfert
d’informations entre les personnes donc la communication = émetteur qui
transmet une info à un récepteur avec le langage qui nous sert à communiquer
mais aussi des outils pour améliorer notre capacité à communiquer (téléphone,
télévision) qui sont donc appelés les médias (« au milieu de » en latin).

 Dans une visée plus large, la communication peut être vue comme : « l’ensemble des actes
qui mettent en œuvre les structures qui fondent la société, donc sa culture » (selon Yves
Winkin 2008)
2. Communication et information :
L’être humain est un être communicant, un être social.
Dès la naissance, avant même d’avoir été socialisé, nous communiquons.
Le mode le plus évident de communication est la communication en face-à-face.
Le bébé qui pleure découvre rapidement que ses cris sont un moyen de rentrer en
contact avec ses parents.
Différentes études montrent que la communication mère/bébé :

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1. Est riche (son, odeur, mouvements, regards), pas langagière mais complexe
2. Ont une importance centrale pour le développement de l’enfant
3. Un enfant privé de contacts sociaux connait rapidement de graves troubles. Valable pour les
adultes.
La communication n’est pas seulement humaine.
Communication animale :
✓ échange de phéromones (substances chimiques)
✓ contacts, mouvements, chants…
Mêmes les arbres… échange par leurs racines, d’échanges chimiques
Spécificité de la communication humaine ?
Combine :
✓ éléments non verbaux (gestes)
✓ utilisation du langage et de systèmes symboliques, abstraits
✓ utilisation de médias (machines à communiquer)

Des éléments non-verbaux :


1. Premier type de communication est la communication dite « non verbale » (geste, posture,
regard, vêtements, attitudes,…)
2. Souvent elle correspond au message que l’on veut faire passer. On parvient à observer qui est
en position de récepteur et d’émetteur avec le non-verbal.
+ Signaux symboliques qui participent à la culture : stéréotypes
La communication non verbale, a été étudiée de différentes manières.
✓ Psychologie et éthologie (signification des expressions du visage, des mouvements pour
comprendre des intentions)
Jane Goodall (1934 - …)
✓ Anthropologie de la communication
▪ Exemple : les cas Agnès et le développement de
l’ethnométhodologie avec comme fondateur le
sociologue américain Harold Garfinkel
Harold Garfinkel (1917-2011)
Pour comprendre la société, il faut comprendre les interactions selon les
sociologues interactionnistes.
 Selon Harold, pour comprendre les interactions, il faut étudier les
« ethnométhodes » qui désignent une partie de nos comportements, toutes
les méthodes que nous, en tant qu’individus, mettons en œuvre pour rendre
notre comportement compréhensible aux autres.
On pourrait avoir des comportements pas compréhensibles car en dehors de la culture. Stock de
connaissances communes dans chaque société pour rendre des comportements compréhensibles.
Un exemple de domaine de recherche – étude séminale (qui ouvre le champ de recherche) - le cas
Agnès et l’ethnométhodologie :

 L'ethnométhodologie = sous-discipline de la sociologie et de l'anthropologie qui étudie


les méthodes que les individus mettent constamment en œuvre pour donner sens à leurs
actions et par lesquelles ils créent et actualisent la société.

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Les faits sociaux sont les accomplissements des membres de la société.


La vie sociale se constitue au travers du langage.
Si on veut étudier les faits sociaux, on peut étudier les ethnométhodes, accessible au travers des actes
de communication des individus (langage verbal et non verbal).
- Exemples de comportements où nous devons être compréhensibles : la douleur,
le stress, la colère, nos émotions (manière de les exprimer non-verbalement
selon la culture), dans un supermarché les gens se mettent en file (on utilise une
ethnométhode pour dire que nous sommes dans la file et qu’on attend)
L’ethnométhodologie est créé par le sociologue Harold Garfinkel.
Livre fondateur : Studies in ethnomethodology (1967)
 Dérivé de l’interactionnisme symbolique (sous discipline de la sociologie qui s’intéresse
aux aspects symboliques que nous mobilisons dans nos interactions. Dont un des
représentants principaux est Erving Goffman 1922-1982).
GARFINKEL s’intéresse à la sexualité. Il va mettre en évidence le caractère socialement construit des
catégories hommes/femmes.
Comment montrons-nous de manière non verbale notre appartenance à une catégorie genrée ?
(manière dont on montre aux autres que nous appartenons à une catégorie)

Les vêtements, les bijoux, les postures nous distinguent, rendent nos comportements compréhensibles.
- Selon Garfinkel, « être » homme ou femme, n’est pas uniquement une donnée naturelle.
- Il s’agit de montrer en permanence par de la communication non-verbale, que nous
appartenons à la catégorie homme ou à la catégorie femme.
Comment Garfinkel peut-il étudier cela ?
En analysant le « cas » de Agnès, une personne transsexuelle (homme qui veut devenir femme) de 19
ans avec 35 heures d’entretien entre Garfinkel.
Ses parents lui ont appris, à agir en tant que garçon donc a été socialisée. Pour changer, elle doit
réfléchir à tous ses actes pour appartenir à une autre catégorie.
- Montre qu'elle ne possède pas une maîtrise routinisée de la féminité et qu'elle doit en
permanence contrôler ses attitudes.
- Montre « qu'on ne nait pas femme, on le devient », en exhibant en permanence à l'entourage le
caractère de la féminité dans sa vie quotidienne (idem pour la masculinité).
- Montre aussi que ce travail d'institution de la sexualité (du genre) en chacun de nous est en
général occulté (= dissimuler) (d’où l'intérêt du cas Agnès).

Couche d’ethnométhodes à apprendre de manière inconsciente. Nous sommes conditionnés par elles.
Chez Agnès ce n’est pas inconscient, elle est consciente des ethnométhodes à mettre en œuvre.

3. Communication et langage :
Une autre manière d’étudier la communication, est d’étudier le langage (lien avec le cours de
sémiotique générale), utilisation du langage et de systèmes symboliques :
- Entre langage non verbal et langage verbal, la distance est très grande.

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- Le langage verbal permet la transmission de messages beaucoup plus complexes et beaucoup


plus abstraits (spécificité humaine par rapport aux animaux).

- Le langage articulé permet la création d’une infinité d’expressions, une infinité de phrases
différentes > serait le support de la créativité humaine.

 Le langage verbal en tant que tel est l’objet de différentes disciplines scientifiques.
▪ Histoire des langues, grammaire, sémantique (étude du sens), linguistique
(étude des structures du langage),…

Un exemple de domaine de recherche = la linguistique structurale :


Comment le langage nous permet-il de manipuler différents symboles, pour créer du sens ? Quelle est
la structure du langage, comment fonctionne-t-il ?
+ Définition des sciences sociales : sciences qui s’intéressent à la société, aux comportements
humains, méthode scientifique pour analyser nos comportements.
Philologue = spécialiste du langage, Ferdinand de Saussure (1857-1913), une
des figures clés de la recherche en linguistique.
Initiateur du structuralisme linguistique (courant de recherche particulièrement
opposé à l’interactionnisme symbolique et à l’ethnométhodologie)
On comprend ce qu’est la société comme somme de toutes les interactions entre des
individus = vision interactionniste.

STRUCTURALISME :
- Peu importe les individus, peu importe les interactions, on doit trouver les structures sociales.
- Quelle est la structure de la société, qui ne dépend pas des comportements individuels ?
- Compréhension des systèmes de règle
- Dans ce cas-ci, on étudie les structures du langage, indépendamment du comment on le décrit.

- But : créer une théorie cohérente du langage à partir de l’idée qu'il forme un système
autonome.
▪ Ce qui signifie qu'il existe indépendamment de son usage ou du contexte.

- Pour comprend ce qu'est le langage, il faut mettre en évidence la manière dont il fonctionne.
Comment transmettre des informations et pourquoi ça marche ?

- Les structuralistes essayent de trouver une théorie générale valable partout et tout le temps.
Question de recherche clé : comment fonctionne le langage ?
 Le langage est composé d’éléments, de sous-parties appelées signes, qui forment ensemble
un système qu’on peut comprendre.
 Pour Saussure, le langage est composé de signes (il est ainsi le fondateur de la sémiotique,
l’étude des signes et de la signification).
Langage = manipulation de signes, petits éléments qui permettent de créer
la signification, du sens. Permet de communiquer de l’information grâce à
un élément abstrait, le signe est composé de deux sous-éléments :

• le signifié = aspect conceptuel, le concept représenté par le signe,


représentation mentale d’une chose

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• le signifiant = l’aspect matériel du mot, l’image acoustique du mot, un mot se réfère à une
réalité
- Quand on change de langue, on va avoir un signifiant différent pour un même concept, un
même signifié.
Autre question des structuralistes : à quoi sert le langage ?

• La réponse évidente est qu’il sert à transmettre des informations entre un émetteur
et un récepteur.
• Pour certains anthropologues, il sert d’abord à créer du lien
social.
• Nous sommes des êtres sociaux, politiques selon Aristote1.
Exemple : Quand on dit « il fait beau aujourd’hui », la personne le sait, donc
pas de transmission d’informations mais création d’un lien.
Pour l’anthropologue ROBIN DUNBAR, le langage est l’équivalent de l’épouillage chez les singes.
▪ Théorie du Nombre de Dunbar : nombre maximal de personnes avec qui on peut
entretenir des liens directs de communication. Taille maximale qu’un groupe de personnes
qui peut fonctionner uniquement grâce à communication langagière.

▪ D’après lui, nous avons les capacités mentales d’entretenir des liens de communication
directe avec maximum un groupe d’environ 100 à 200 personnes.
▪ Pas possible pour notre cerveau d’avoir des communications avec plus de 200
personnes sans outil de communication en même temps. Outil nécessaire
pour communiquer avec des plus grands groupes : le micro.

Cette affirmation a été testée dans l’usage des réseaux sociaux et serait confirmée.
Exemple : Gonçalves, Bruno, Nicola Perra and Alessandra Vespignani. « Modeling Users activity on
twitter networks: Validation of Dunbar’s number.”:
• « Le microblogging et les appareils mobiles semblent augmenter les capacités sociales humaines,
ce qui soulève la question de savoir s'ils éliminent les contraintes cognitives ou biologiques de la
communication humaine.
• Dans cet article, nous analysons un ensemble de données de conversations Twitter recueillies
pendant six mois et impliquant 1,7 million de personnes, et nous testons la limite cognitive
théorique sur le nombre de relations sociales stables, connue sous le nom de nombre de Dunbar.
• Nous constatons que les données sont en accord avec le résultat de Dunbar : les utilisateurs peuvent
entretenir un maximum de 100 à 200 relations stables.
• Ainsi, l'économie de l'attention est limitée dans le monde en ligne par des contraintes cognitives et
biologiques, comme le prévoit la théorie de Dunbar. »

Au-delà de ce nombre, pour plus de 200 personnes, les hommes ont créé différents outils sociaux qui
nous permettent de produire de l’intégration sociale et de coordonner leurs actions. (presse, télévision)
Exemples : l’état (= outil social qui permet de coordonner l’action de millier de personne), l’écriture
(= plus de 200 personnes peuvent lire), le droit, l’entreprise, les normes de comportement, l’argent, les
TIC, IG, l’université, etc.

1
« L’homme est un animal politique. » Aristote montre qu’il est propre à la nature humaine de s’assembler avec
les autres pour survivre et c’est grâce au langage que les hommes peuvent ainsi s’allier aux autres.

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+ Livre pour en savoir plus : « Sapiens, une brève histoire de l’humanité » de Yual Noah Harari.
Cependant le langage ne sert pas simplement à transmettre de l’information ou à
créer du lien social.
Une des réponses à cette question qui a retenu beaucoup d’attention est celle du
linguiste ROMAN JAKOBSON (1896 – 1982).
Linguiste structuraliste. Il dépasse les analyses de Saussure jugées trop rigides et
essaye de comprendre le langage comme un système en ajoutant, à De Saussure ;
l’usage du langage = mélange avec l’interactionnisme. Il est plutôt fonctionnaliste.
 Etudie le langage comme système, mais également à partir de son usage. Mélange de l’étude
du langage et de l’étude de la parole.
 Etudie les relations qui lient un locuteur et un auditeur.
Question clé : Quelle est la fonction du langage ?
Pour qu'une communication interpersonnelle (ce qu'il nomme la communication réciproque)
fonctionne, cela peut se faire de six manières différentes. Le langage peut remplir six fonctions.
Fonctions liées à 6 éléments de l’acte de parole.
- « Tout acte de la parole met en jeu un message (l’information en tant que telle) et quatre
éléments qui lui sont liés : l'émetteur, le receveur, le thème du message (le référent, le contexte
qui entoure le message), et le code utilisé (la langue française par exemple). La relation entre
ces quatre éléments est variable. »
- « Le message requiert un contact, un canal et une connexion psychologique entre le
destinateur et le destinataire » (blagues, gestes, donner envie d’écouter)
Fonction expressive de l’émetteur :
transmettre quelque chose sur son état,
information qui parle de l’émetteur.
Fonction référentielle : description d’objet
que l’on fait, elle rattache le langage au
référent donc tout ce qui nous permet de
savoir de quoi parle-t-on. Mode indicatif,
mode de conjugaison pour décrire des
choses (= concept = signifié)
Fonction conative : persuasive, demander
à la personne qui écoute à appliquer un
comportement, vise à modifier le
comportement de celui qui écoute.
Fonction phatique : pour créer du contact (le mot « hallo ? », le contact fonctionne-t-elle bien ?)
Fonction poétique : créer de la beauté, jouer sur les mots, esthétique
Fonction méta-linguistique : utiliser le langage pour parler du langage (dictionnaire)

4. Communication et médias :
1ère étape : invention de l’écriture, en Egypte et Mésopotamie vers 3300/3200 ACN., vers 1400 ACN
en Chine. Passage de l’oral à l’écrit = étape fondamentale dans l’évolution de la communication.

Première utilisation : économique, établir les inventaires, des comptes, traces des stocks.

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Art rupestre, cunéiforme, hiéroglyphe, linéaire, protosinaïtique (-1700, ancêtre de notre écriture)

– Ecriture = invention d’une méthode d’enregistrement de la parole


▪ Notion d’affordance = outils de communication permettent de nouvelles
manières de communiquer, transformation du système de communication.
▪ « Les paroles s’envolent, les écrits restent » conserver une chose dite.

– Permet d’accéder à l’abstraction ainsi que le partage d’information et le stockage de


connaissance. Permet de communiquer en face à face, à travers le temps et à travers l’espace
(historiquement impossible = révolution complète).

1. Pendant 5000 ans, pas d’usage universel, scinde les sociétés en deux (lettrés, illettrés)
i. Invention de l’imprimerie par démocratiser l’écriture, en 1450 par Gutenberg
(début de la renaissance)
ii. Alphabétisation de masse à partir du XIXème siècle.

2. Nouveaux moyens de communication s’ajoutent les uns aux autres, pas de remplacement.
3. A partir du XIXème siècle, de très nombreux outils de communication vont être inventés.
4. Avec invention de la radio, la photo, la télévision, enregistrement du son = nouvel essor de la
communication.
.1.1. L’humanité rentre dans l’âge des « mass media ».

Un exemple de domaine de recherche, la sociologie des médias et les théories des effets ?
Questions de recherche : quel est le fonctionnement des mass media et quels sont les effets des
médias de masse sur la société ?
1. A partir des années 1920, les chercheurs vont s’intéresser à l’influence de ces médias sur
l’opinion publique et sur la vie quotidienne.
▪ Peur que les médias soient utilisés pour propagande politique.
Les premières recherches sur l’influence des médias sur la société :
– Les précurseurs : Harold Lasswell (1902-1978)
✓ Point de départ des « Mass communication Research » : 1927 de Harold Lasswel,
« Propaganda techniques in the World War »
▪ Influence des opinions publiques, outil de l’état en période de guerre,
propagande.
o Moyens de diffusion comme instrument de gestion gouvernementale des opinions
pendant la première guerre mondiale.
▪ Auteur en faveur, propagande = moyen démocratique pour que l’état
influence les comportements des citoyens par la radio, lutte contre le krach
boursier, il faut faire adhérer au citoyens, les solutions proposées par l’état.
o Grand progrès technique de communication (télégraphe, téléphone, radio, cinéma)
o Propagande comme moyen démocratique de suscite l’adhésion des masses.
o Média doivent être sous-contrôle de l’état, ne pas les laisser aux mains de groupes
privés car c’est un moyen de communication bien trop puissant.

✓ Début du concept « d’AUDIENCE »

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▪ Mesure d’un public intéressé par un média, possible de mesurer les personnes
en lien avec un contenu médiatique et voir si ce dernier a un effet sur eux,
mesurer l’impact politique et commercial aussi
o L’audience est considérée comme « cible amorphe »
= relation entre médias et audience où l’audience ne
sait pas faire grand-chose car les médias peuvent
directement déverser du contenu dans leur tête.

o A travers les schémas stimulus-réponse = modèle


Pavlovien : psychologue qui a étudié nos comportements comme étant conditionnés
par nos stimulus et qui implique une réponse automatique,
▪ Exemple : si on voit une publicité McDonalds, on aura automatiquement
envie d’en manger.

1. Médias agissent sur le modèle de « l’aiguille hypodermique » = les médias


injectent leur contenu dans la société, dans le cerveau des individus qui la
composent, induction automatique de comportement mais c’est plus
complexe !!! Pas d’effets directs.

2. Premières études empiriques dans les années 30.


a. Années 30 : crise de 29 et le New deal 2
i. Média comme moyen de mobiliser la population autour de Welfare State pour
sortir de la crise.
ii. Création des Sondages d’opinion

iii. 1936, les sondages d’opinion (Gallup,…) réussissent à prédire la victoire de


Roosevelt. Outil statistique permet de mesurer l’audience, l’opinion publique.

iv. 1935 : Lasswell étudie le contenu des médias pour créer un indicateur des
tendances de la « Word Attention »

b. Années 1940 :
i. Lasswell systématise la sociologie des médias (divisée en 5 sous-champs)
1. Analyse du contrôle = comment les médias influencent nos
comportements ? accroissement des profits des entreprises.

2. Analyse du contenu = décrire le type de contenu qui circule dans les


médias de masse

3. Analyse des médias ou supports médiatiques = est-ce que les


différents supports ont des effets différents, lés à des contenus
différents, offrent-ils de nouvelle affordance ?

4. Analyse de l’audience = question de la réception du message, qui sont


les audiences des médias ? audience passive ou active ?
développement de réactions, de comportements ?

5. Analyse des effets = rôle dans la démocratie, dans l’économie, dans la


vie de tous les jours, quelle est la place qu’occupe les médias ?
 Analyse des effets :

2
Le New Deal est le nom de la politique de Franklin D. Roosevelt pour combattre la Grande Dépression des
années 1930 aux États-Unis.

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o Chiffrer l’efficacité
▪ D’une campagne d’information gouvernementale
▪ D’une campagne de publicité
▪ Des actions de propagande de l’armée (contexte du début de la WW2)
DES RECHERCHES TOUJOURS D’ACTUALITÉ ?
Premières recherches sur les effets des médias dès 1933, antérieures à Lasswell.
o Recherche sur l’analyse des effets des médias (notamment violence des films) sur
l’enfance (1ère étude = Rapports Payne Fund Studies) Les films avec scène de violence
ont-ils un impact négatif sur les enfants ?
o Dès ces premières recherches : mise en question de « l’effet direct » des films(dépend
de l'âge, du sexe, des expériences, etc.) Sur certains enfants, être exposés à des scènes
de violence avaient un impact sur leurs comportements, mais pour d’autres, il n’y
avait pas d’impact. Détermination de différentes variables pour analyser, dès le début
de l’étude des médias, on est intéressé aux variables qui pourraient expliquer les
comportements.
✓ Vers une théorie fonctionnaliste : quel est l’impact des médias sur la société et les individus ?
analyse en comprenant les fonctions des médias dans la société.
o Média qui se développe dans les années 50 : la télévision, industries culturelles de
masse (vente de disques).
o « Qui (dit) quoi (à) qui (par) quel moyen (avec) quel effet. » (les 5 « W » en anglais)
▪ Cette question définit les sous-champs de la sociologie des médias émergente
▪ Quels sont les émetteurs, les contenus, les audiences, les médias (moyens) et
par quels effets ?
o Pour Lasswell : Les médias ont trois fonctions
▪ La surveillance de l’environnement (menace des valeurs) = surveiller ce qu’il
se passe dans la société et identification des menaces potentielles aux valeurs
de la société. (surtout par les journaux d’informations, les journalistes
surveillent selon Lasswell. On se demande pourquoi on voit que du négatif
dans les infos, c’est normal car les journalistes surveillent ce qu’il ne va pas)
▪ Mise en relation des composantes de la société pour produire une réponse à
l’environnement. La société est composée de différents systèmes (= organes
de la société) économique, politique (direction dans laquelle la société va pour
évoluer), éducation et médiatique. Les médias sont le lieu où tous les
systèmes se coordonnent entre eux. Les systèmes s’expriment par les médias.
▪ La transmission de l’héritage social = il y a une culture partagée par les
individus comment est-ce qu’on les incorpore par les instances de
socialisation = les médias sont une des instances de transmission de culture
aux individus. (tous les films, les séries nous transmettent des contenus
culturels de notre société, ça permet à la société de se reproduire)

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– La sociologie fonctionnaliste de Columbia

 Paul Lazarsfeld (1901-1976) et Robert Merton (1910-


2003) complexifient le modèle et ajoutent une
quatrième fonction : l’Entertainment (divertissement)
= différence entre fonctions latentes et fonctions
manifestes, fonction et dysfonction.
Un même contenu médiatique peut avoir deux fonctions : manifeste (sériées télévisées comme
Koh Lanta) = fonction prévue pour le contenu, mais derrière cette fonction manifestes, il y a des
fonctions latentes ,non-prévues, indirectes, nous diffuser et nous transmettre certains contenus/
codes culturels partagés.
Exemple : acheter un smartphone, on achète un IPhone, la fonction manifeste d’un téléphone est
d’entrer en contact avec les autres, sa fonction latente est donc de marquer son statut social, avoir
une reconnaissance sociale.
 Changement dans le schéma de la communication : Un émetteur pour plein de récepteurs.

 1941, Lazarsfeld fonde la bureau of Applied Social Research (Columbia)

 Responsable dès 1938 du Princeton Radio Project = début des études quantitatives sur les
audiences de la radio CBS, manière d’étudier la manière d’étudier la réception des contenus
pour les individus. Comment les comprennent-ils ?

 Etudes « presse-bouton » (goût, dégoût, indifférence), toujours dans l’idée qu’il y a un effet
direct, pas de filtres entre les contenus et les individus.
LA COMPLEXIFICATION DU MODÈLE
- Découverte (1945) d’un élément intermédiaire entre les médias et le public, si on veut
comprendre l’effet des médias, ils vont découvrir un filtre qui vont court-circuiter
l’informations transmise entre médias de masse et le public.
- Deux recherches importantes
o The People’s Choice (1944)
o Personnal influence : The part played by people in the flow of communication (avec
Elihu Katz) (1955)
- Importance du groupe primaire
- Two-step Flow = théorie de la communication à deux étages
- Flux de communication est un processus en deux étapes où
le rôle des « leaders d’opinion » est décisif.
La question « Les médias vont-ils avoir impact sur les élections et
quel est-il ? » → Comment ça marche ? (est-ce que si on fait une pub
pour du poulet, les gens vont acheter du poulet ?) → (1 fois par semaine au cinéma aux USA) La
critique dans les médias ont-elles un impact sur le choix d’un film ?
Etude dans une petite ville (Decatur) pour voir les choix alimentaires dans les grandes surfaces, films à
aller voir et qui les a influencés dans leur choix ? (questions sur les élections)

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Les mêmes amis influencent plusieurs personnes donc si on s’intéresse à la circulation des
informations, il faut mélanger l’analyse des médias de masse et les interactions entre individus.
Ce qui joue un filtre important pour comprendra formation des opinions des individus : groupe
primaire, les personnes avec qui on interagit au quotidien.
Schéma du two-step-flow : Un émetteur qui diffuse son message dans la société mais dans la diffusion,
les messages sont filtrés par les leaders d’opinion qui eux-mêmes vont transmettre leur message dans
leur cercle primaire.
Exemple : élections politiques, pour nous renseigner, nous allons un peu suivre les conseils des
parents, qu’on juge légitime mais qui eux-mêmes ont été informés par les médias.
Selon les chercheurs, ça marche pour les choix politique, culturels et les achats.
On va choisir nos leaders d’opinion, peut être n’importe qui, on choisit dans notre entourage, une
personne qu’on juge légitime pour nous influencer.
/ ! \ EXAMEN : Les influenceurs ne sont pas des leaders d’opinion au sens de Katz et Lazarsfeld car
ils n’ont pas de flux de communication directe avec les membres de leur groupe primaire. Pour être un
leader d’opinion au sens de Lazarsfeld et Katz, il faut entretenir des relations directes avec son groupe
primaire (= personnes avec qui on a des contacts étroits, avec qui on a des conversations personnelles
sur nos ressentis, nos expériences, qu’on voit quasi tous les jours, les professeurs, les amis de nos amis
sont des relations secondaires tout comme les influenceurs).
LA NOTION DE GATEKEEPER :
- Aussi : notion de « Gatekeeper » (= gardien de la porte) : contrôleur de flux d’information
(Kurt Lewin, MIT, 1947), fonction assurée dans le modèle two step flow par le leader
d’opinion informel. Gatekeeper = contrôleur du flux entrant d’informations dans un endroit,
personnes qui choisissent les informations qui peuvent circuler dans certains espaces. Inventé
pour créer de la publicité, comment favoriser la vente de poulet aux USA ? Si on veut vendre
du poulet, il faut convaincre nos parents, les publicités doivent viser (années 47) les mamans,
statistiquement. Les femmes de plus de 50 ans vont dans les supermarchés et ont un pouvoir
d’achat, sont visées.

- Aujourd’hui, les journalistes sont les Gatekeeper directs, ils sont des personnes qui choisissent
quelles informations circulent ou pas dans la société.

 Les médias nous disent de quoi parler, ils orientent nos sujets de conversations.

- Étudiants deviennent les gourous de l’industrie publicitaire.


- Tradition mathématique

- Par la suite, les Mass Communication Research vont relativiser les effets des médias sur les
récepteurs (Agenda Setting, Framing…) sans remettre en question le modèle de base (+ pour
démo, au service de l’état, effet sur l’opinion…).

▪ Les médias ne disent pas aux gens ce qu’ils doivent penser mais à quoi ils
doivent penser.

L’essor des sciences de la communication et de l’information :

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

 A partir des années 1970-80 développement important des SIC = sciences de l’information
et de la communication.
+ 1993 : 1er département des SIC en Belgique.
 Le mot « communication » renvoie :
o Aux médias de masse (radio, TV, presse...)
o À la communication publicitaire
o Au marketing politique (spin doctor)
o A la communication d’entreprise
o Aux NTIC = nouvelles technologies de l’information et de la communication
(internet)
L’ère des réseaux :
- Aujourd’hui Le boom d’Internet et des smartphones a bouleversé la communication.
- Cette explosion est étudiée de quatre manières différentes :
o L’évolution des formes de sociabilité (sociabilité (= interactions entre les uns et les
autres) différent de la socialisation (incorporation des contenus culturels))
o L’impact sur la vie politique (Trump ne pouvait pas être élu sans Twitter)
o L’impact sur la culture
o L’arrivée d’un « environnement numérique » (We live In Media) : les médias ne sont
plus qu’un simple système de société, nous vivons carrément dans les médias.

Chapitre n°2 : Éléments de définition


1. Définition du Larousse
(matière sur les slides, résumée par les podcasts, comparaison des deux)
« Procédé permettant la distribution, la diffusion ou la communication d'œuvres, de documents, de
messages sonores ou audiovisuels (presse, cinéma, affiches, télédiffusion, vidéographie,
télécommunication…) »
Cette définition n’est pas satisfaisante parce que si on veut aller dans la société en tant que chercheurs
pour observer les médias et leur effets, on ne sait pas où on doit aller chercher les médias.

2. Définition (sociologique n°1) : Médias & techniques et représentations – Rémy Rieffel


Une définition sociologique : Rémy Rieffel, Que sont les médias ?, Gallimard, pp. 30-32.
« Les médias » terme francisé en 1973 venant du mot anglais « mass media » datant des années 1920.
Terme trompeur, passé dans le langage courant mais polysémique.
Du latin : medius (qui est au milieu)
o Mise en relation à distance >< communication interindividuelle.
« Les médias doivent être conçus, dans un premier temps, comme un ensemble de techniques de
production et de transmission de messages à l’aide d’un canal, d’un support (journal papier, ondes
hertziennes, câble…) vers un terminal (récepteur, écran) ainsi que comme le produit proprement dit de
cette technique (journaux, livres, émissions) ; dans un second temps, comme une organisation
économique, sociale et symbolique (avec ses modalités de fonctionnement, ses acteurs sociaux
multiples) qui traite ces messages et qui donne lieu à des usages variés. »
On étudie l’ensemble du processus social, dimension technique (matérielle) et sociale (représentation).

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

Ils incarnent et véhiculent une vision de la société et de la démocratie.


L’expression « les médias » recouvre des réalités très disparates. (facilité de langage)
On parlera « d’un média » (ou d’un médium) pour désigner un moyen technique de communication (la
radio, la télévision, le téléphone…)
On parlera « du système médiatique », ou des médias, pour parler du système social chargé de
produire et diffuser de l’information dans la société.
 On distingue quatre sens qu’on peut donner au media :

o Les médias sont un ensemble de technique qui servent a produire des messages et à les
transmettre.

o Les médias c’est aussi le produit de ces techniques. Le journal a été imprimé par les
imprimeurs donc ce sont des médias, les séries télévisées sont aussi des médias.

o Les médias c’est aussi un système dans la société de tous les gens qui participent à
cette production médiatique et donc c’est une organisation sociale, économique et
symbolique.

o Les médias sont aussi observables à travers les usages que l’on fait. On les utilise tous
et on les utilise tous de manières différentes.
Avec cette définition, ce qui est intéressant pour Rieffel, c’est que si on est sociologue et qu’on
s’intéresse au media, on peut étudier un processus social et qu’il y a deux dimensions :
▪ une dimension technique/organisationnel (on peut décrire les aspects concrets de création)
▪ une dimension sociale dans les contenus des médias (on peut étudier le contenu).
Les médias incarnent une vision de la société et de la démocratie.
Comme l’expression les médias regroupent plein de chose, il dit qu’il vaut mieux parler d’un média
pour désigner un moyen technique de communication.
On doit donc distinguer ça (le média) du système médiatique (les médias) et garder ça pour parler du
système social chargé de produire et diffuser l’information de la société.

3. Définition (sociologique n°2) Les Médias comme sous système – Schroeder


Cette définition repose sur une vision particulière de la société. Elle est plus récente et elle tient en
compte l’arrivée d’internet et du web.
Le point de départ de cette définition c’est de dire que les médias, le système médiatique, sont un sous-
système de la société. S’il y a un système des médias, c’est qu’ils ont des fonctions à remplir.
Il va se demander si les médias sont un système indépendant des autres, et s’ils ont donc la capacité de
transformer l’ensemble de la société. Pour y répondre, d’une manière simplifiée, il va dire qu’une
société c’est la conjonction de trois systèmes dominants :
- Le système politique qui a pour fonction de faire les choix d’évolution de la société.
- Le système économique qui a comme fonction la reproduction matérielle de la société.
- Le système culturel qui assure la production et la reproduction symbolique de la société
(de la culture).

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

 Les médias sont-ils un système indépendant des autres, ont-ils la capacité de transformer
l’ensemble de la société ?
Le système médiatique n’est donc pas un système dominant selon lui. Pour lui, le système des médias
n’a d’effet sur la société que comme sous-système des trois systèmes dominants. Il peut transformer la
société parce qu’il peut avoir un impact sur la société par la politique, l’économie et la culture mais à
lui seul, il ne peut rien changer.
 Les médias un système à part ?

Ils sont à la fois autonomes et dépendants des systèmes sociaux principaux.


• Autonome car : ils fonctionnent comme un « champ » (Bourdieu) ou comme un système,
propre doté de ses propres institutions, de ses codes, de ses acteurs, de ses capitaux, de sa
déontologie, etc. (exemple le champ du journalisme).
• Dépendant car :
• Ils sont toujours dépendants soit de la sphère économique, soit de la sphère politique,
ou de la sphère culturelle et technique (ou des trois).
• Ils n’ont pas la possibilité, par eux même, de transformer l’ensemble de la société
(même si les nouvelles technologies sur lesquelles ils reposent se diffusent dans les
autres sphères sociales).
Les médias sont autonomes, mais en tant que sous-systèmes de trois systèmes principaux (qui ont la
capacité de transformer la société).
• « Yet it is only a subsystem because, except insofar as it translates into political – or cultural
or economic – change (put differently, in that it makes political, cultural and economic
changes in these three systems), it does nothing on its own, except to grow and become more
differentiated (flèches pointillées sur le schéma) »
• L’impact de l’usage croissant de médias (numériques) va être différent en fonction du système
social !
• Cependant pour Schroeder, nous vivons dans une société de plus en plus « médiatisée ».

Impact du Boom Internet sur les médias ?

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

« A key argument (de la théorie de Schroeder) is that the political, cultural and economic implications
of media are separate: for politics, there are macro-changes, changes in how the media system
translates between political elites and civil society. For culture, the main change is at the micro level,
changes embedded in everyday routines or ways of life, and for the most part without macro-
repercussions. In the economy, a major change is how markets tailor media content to consumers and
how consumers, in turn, need to manage their media consumption. »
Pour lui, l’impact des médias est différent en fonction des systèmes sociaux :
 Politique : transformation macrosociologique, qui se situe au-dessus des actions individuelles
qui concernent les institutions, le fonctionnement global de la politique.
o Changement avec les nouveaux médias, le web 2.0 : lien entre le système politique les
individus est en train de se transformer profondément.
 Culture : les changements sont microsociologiques. Cela change la manière dont on interagit
au quotidien avec nos proches.
o L’arrivée d’internet, des réseaux sociaux, fait qu’on n’interagit plus de la même façon
avec nos proches.
 Économie : la grande révolution est que nos moyens de consommation sont maintenant en
partie numérisés en ligne.
o Le lien entre producteur et consommateur ne se fait plus de la même manière.
o Alors qu’avant les entreprises communiquées aux consommateurs via les publicités
dans les médias de masse, aujourd’hui, ils vendent directement les produits en ligne
sans intermédiaires

4. Définition de « Mass media »


Généralement « média » = « mass media »
« N’importe quelle forme de communication qui touche au travers d’un médium, simultanément, un
très grand nombre de personnes »
Wimmer and Dominick, Mass media research. an introduction.
• Permet la mesure de l’audimat
• Presse, radio, télévision, cinéma, web…
• Pour Eric Maigret : « les médias de masse constituent le fait communicationnel le plus original
et le plus déterminant dans les sociétés qui se définissent désormais majoritairement par la
démocratie »
DERNIÈRES PRÉCISIONS :
Rémy Rieffel : distinction de trois types de média différents
• Trois types de médias
• Médias autonomes (traditionnels : journaux, cd, livres, dvd…) = médias qui existent
par eux-mêmes
• Médias de diffusion (raccordés à un réseau : TV, radio) = médias qui émettent un
message par différents canaux que ce soient des ondes, des câbles, le wifi, etc.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

• Médias de connexion (ou de communication) = médias qui permettent aux individus


de se connecter les uns avec les autres, d’interagir et qui ont aussi besoin d’un réseau
pour fonctionner, d’une infrastructure comme le téléphone ou internet.
• Une distinction supplémentaire
On peut avoir des médias autonomes de diffusion de connexion selon ces deux types :
• Médias numériques (média véhiculant des messages chiffrés) vs. Médias analogiques
Un exemple avec la photographie : les photos avec l’appareil avec des films, on a un média
analogique, car l’image qui va être reproduite va être l’image directement par la lumière qui imprime
sur la pellicule. Dans une photo numérique, on a une puce qui est capable de convertir l’image en
chiffre (0 et 1), qui vont représenter des pixels permettant de recréer l’image.

5. Définition (sociologique) : Les médias de masse comme système


indépendant – Niklas Luhman
La société est un ensemble de systèmes de sens (uniquement composé de communication)
indépendants les uns des autres. Chaque système à son propre langage, son propre code. Tous les
systèmes sont indépendants les uns aux autres, exemples de systèmes :

Pour Luhmann, les médias de masse constituent un système fonctionnel indépendant des autres
systèmes sociaux.
+ Il est d’accord avec Schroeder sur le fait que notre société se médiatise de + en +, le sous-
système médiatique joue un rôle de + en + important.
Définition des médias de masse : « tous les dispositifs de la société qui servent de moyens techniques
de reproduction multiple pour la diffusion de la communication. (…) En tout cas, ce qui est décisif est
que, entre les présents, aucune interaction ne puisse avoir lieu entre l’émetteur et le récepteur ».
Il dit qu’avec un média de masse, on ne peut pas avoir d’interactions directes :

➔ Médias d’imprimerie et électronique (mais pas tous) → ce n’est pas parce que c’est
imprimé que c’est un média de masse (ex : une carte d’anniversaire imprimée pour un ami
n’est pas un média de masse)

➔ Tout début du web, les réseaux sociaux n’existaient pas encore, cette définition date

Quelle est la réalité de ces médias de masse ?


➔ Ce système est composé de trois « domaines » : nouvelles et reportages ; publicités ;
divertissements.

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• Le monde médiatique est un microcosme qui obéit à ses propres lois, son propre
langage, son propre code…, on sait l’observer (en termes Luhmanien s’est un «
système clos (sur lui-même) et autopoïétique (système qui se fabrique lui-même))
• >< avec Schroeder (vision de la société différente)
➔ Pour Schroeder, la société est d’abord des pratiques sociales portée par des
individus et des institutions. On observe d’abord les gens qui interagissent et
on essaye de comprendre l’impact des médias sur eux. Pour Luhmann, pas
besoin des individus pour que la société existe donc on ne s’intéresse pas aux
pratiques.
La réalité des médias de masse est double :
• Elle a ses opérations propres (produire un livre, une émission radio, une affiche...)
(réalité réelle)
• Elle est ce qui apparait comme la réalité pour eux ou « par eux pour les autres ».
(réalité observée) Ils fabriquent l’image de ce que l’on vit, ils « construisent » la
réalité.
➔ Les médias pour Luhmann « construisent la réalité » = vision constructivisme
(mouvement sociologique) : si on veut comprendre la réalité, il faut savoir
comment elle a été construite.
« Ce que nous savons de notre société, du monde dans lequel nous vivons, nous le savons par les
médias de masse ».
- Mais si c’est un système autonome, pourquoi produit-il quelque chose pour les autres ?
Il est autonome car il ne dépend pas des autres pour se contrer lui-même et il évolue de manière
autonome. Pour Luhmann, on ne peut pas transformer la société, on a que des systèmes qui évoluent
de manière autonome et c’est en évoluant indépendamment que ça fait évoluer la société. Cependant,
tous les systèmes ont un rapport avec les autres car chacun d’eux se différencie de par son
environnement qui comprend tous les systèmes.

Quelle est la fonction de ce système ?


• La fonction des médias de masse est de fournir un savoir sur la société et le monde.
• Les médias créent un « savoir d’arrière-plan » commun, partagé par tous dans une société.
• La société se fonde sur ce savoir d’arrière-plan, ce « savoir d’arrière-plan » est une
« mémoire » de la société.
• Ils sélectionnent ce qui doit être conservé et ce qui doit être oublié = oubli est central car il
permet à la société de continuer à fonctionner
• Les médias de masse participent donc à l’intégration de la société (des différents systèmes)
(fonction manifeste)
• Mais ils ont aussi une fonction latente (essentiellement via la publicité) :
« ils produisent et consolident les critères du bon goût pour les personnes qui n’en détiennent
pas par eux-mêmes, c’est-à-dire dans la délivrance d’une assurance du jugement sur les
qualités symboliques des objets et des modes de comportement »

Ce qui participe également à l’intégration de la société.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

Pour Luhmann, le sous-système médiatique crée une image de ce qu’est une société et le système qui
crée ce tout cohérent est le système des médias de masse. Leurs fonctions :
- Fonction manifeste : Les médias de masse participent donc à l’intégration de la société (des
différents systèmes) (fonction manifeste) → ça nous donne l’impression qu’on participe à la
société

- Fonction latente (= fonction réalisée sans le vouloir) (essentiellement via la publicité) :


« ils produisent et consolident les critères du bon goût pour les personnes qui n’en détiennent pas par
eux-mêmes, c’est-à-dire dans la délivrance d’une assurance du jugement sur les qualités symboliques
des objets et des modes de comportement »

➔ Les médias nous définissent les critères de jugement qui sont « acceptables » ou pas, ce qui
participe également à l’intégration de la société.

Comment fonctionnent les médias ?


• Pour fonctionner chaque système doit avoir un code binaire de communication, chaque
système à son propre signifiant et signifié… (dans sa théorie, Luhmann mélange plusieurs
visions, c’est pour ça que sa théorie est complexe) :
• Légal/illégal : système du droit
• Beau/non beau : système de l’art
• Vrai/faux : système scientifique
• Les systèmes sont composés de communication (pas d’individus)
➔ On fait appel à des systèmes de sens différents pour parler d’une même réalité
➔ Chaque système à son propre code, c’est pour ça qu’ils sont indépendants.

• Le code du système des médias de masse est :


• Information/non information = résultat du fonctionnement du système de mass media
• L’information est ce qui peut continuer à être employé pour faire fonctionner le
système la non-information doit être oubliée.
• Pour que les mass media existent, il faut qu’il se nourrisse d’information → il faut
produire de l’information.
Particularité de ce code réside dans son rapport au temps :
• L’information est par essence éphémère = L’information doit être neuve, sinon elle n’est pas.
• Une fois qu’une information est diffusée, elle est périmée et devient de la non-information,
elle peut être oubliée
• Paradoxe : l’information génère un déficit d’information en permanence (tous les jours, les
journalistes arrivent au boulot le matin et doivent chercher de nouvelles infos car les infos de
hier sont maintenant des non-informations)
• Produit un appel d’air qui conduit à la production constante de nouvelles informations (tous
les jours, le journal TV sera différent, les journalistes ne répètent pas ce qu’ils ont déjà dit).
• Contribue à l’accélération permanente de la société (Hartmut Rosa) → le fait que
l’information soit différente tous les jours, ça contribue à l’accélération de la société.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

Quels liens avec les autres systèmes ?


Les mass media doivent trouver un moyen de chercher de l’information car ils sont clos, mais ils ne
parlent pas d’eux-mêmes à proprement dit (au journal, ils ne parlent pas du journal)
« Ce sont les thèmes de la communication qui garantissent que les médias de masse (...) ne décrochent
pas, ne se coupe pas de la société.» « Les thèmes sont des exigences incontournables de la
communication »
• C’est par la sélection de thème dans les autres systèmes qu’ils permettent l’intégration de la
société.
• Les médias ne peuvent pas s’observer eux-mêmes.
« Les médias de masse, en tant que systèmes observateurs, doivent nécessairement distinguer
l'autoréférence de l'hétéroréférence. Ils ne peuvent pas se prendre eux même pour la réalité (...). Ils
doivent par conséquent construire la réalité, c'est-à-dire construire une autre réalité qui se distingue de
leur propre réalité »
➔ Il dit ça car il y a d’autres systèmes qui ne fonctionnent pas comme ça (le système des
sciences ne parle que de lui-même par exemple).

Conclusion :
• Les médias pour Luhmann sont le miroir du monde et c’est à partir de ce reflet que le
« monde » acquiert une réalité pour chacun d’entre nous.
• Exemple : on est tous au courant du réchauffement climatique car les médias ont vu
qu’il y avait un problème dans le système scientifique et ont décidés de le publier
(même si on a aussi des petites preuves au quotidien)
• Passage d’une vision fonctionnaliste de la société à une vision constructiviste
• C’est par la sélection des problèmes qu’il met en avant (qu’il décide de transformer en
information) que se constituent une « réalité sociale ».

Problème final :
Question : Pour Luhman, Internet est-il un média de masse ? Réponse : NON
• Car pour Luhmann un média de masse interdit l’interaction directe entre communiquant. On
est toujours dans la communication one-to-many. Il n’y a pas de rapport entre la
communication one-to-one (interaction un à un) et one-to-many (un émetteur qui émet à bcp
de gens)
On a déjà vu deux modes de communication :
o Celui de base, one-to-one ( = interaction langagière ).
o Le one-to-many qui apparait dans les années 50 (émetteur qui peut communiquer
simultanément avec plein de récepteur).
Internet va créer deux nouveaux modes de communication supplémentaires qui n’existaient pas encore
avant. Et c’est ça qui faire évoluer les choses.
• Internet repose sur un mode de communication plus complexe que le one-to-many (voir cours
suivant).

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The internet revolution | Tentative de définition de la « culture numérique » et de


la « transition numérique des sociétés »
1. La révolution numérique, une révolution culturelle ?

Tentative de définition de la « culture numérique » et de la « transition numérique des sociétés ».


Pouvons-nous parler de révolution pour toute la société ?

 Qu’est-ce que le NUMÉRIQUE ?


Spécificité française, on parle de « numérique » et non de « digitale » pour désigner les nouvelles
technologies de l’information et de la communication.

Etymologie provenant de numerus (le nombre), autre spécificité on parle « du numérique » pour
désigner l’ensemble des technologies concernées par cette évolution technologique. Ils emploient le
code binaire (0 et 1).

Ligne rouge du cours : Communication interpersonnelle – mass media – médias numériques

Préalable : numérique, électronique, transmission et informatique.

L’électronique est une branche de la physique qui traite de la gestion et mise en forme de
signaux électriques de basse intensité. Elle permet principalement de transmettra de
l’information en manipulant un signal électrique.

Point de départ industriel : la production en série de transistors.

Les modèles des SIC viennent souvent de l’ingénierie.

1. Électronique : quelques repères


- 1947 - 1958- premier développement chez Bell
- 1948 - invention du transistor
- 1959 - invention du circuit intégré (Texas Instrument, Jack Kilby) (mise en commun de
plusieurs transistors sur un circuit une puce en silicium) - 1970 = 1000 transistors sur une
puce (16mm2)
- Loi de Moore (1964) : doublement du nombre de composants tous les 18 mois
- 1971 : création du microprocesseur

2. Le passage à la communication numérique (et développement informatique)

Avec le développement de l’électronique, une deuxième manière de transporter l’information devient


possible : la communication numérique

Permet de compresser l’information dans un même signal de transmission moins parasitée que le
signal analogique = analogue, qui n’est pas codé à ce qu’il veut représenter, par exemple le micro,
dans le téléphone il y a un convertisseur pour numériser notre voix, la musique sur Spotify est
numérique, la musique sur un disque vinyle est analogique, le CD est numérique, la télévision est
numérique depuis peu, Netflix numérique, la radio FM analogique et le DAB+ est numérique, la
photographie est numérique mais appareil analogique.

Nécessite la conversion du signal en « 0 » et « 1 », ce que permet le transistor, avantage : la


compression des données ainsi que la suppression du « bruit ».

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Pour Rieffel : « Notre monde est devenu « numérique » à la suite de quatre transformations ».

1. La manipulation homogène de toute information quelle que soit sa nature. Conséquence :


dissociation de l’information et de son support.
2. Progrès très rapide dans la fabrication des circuits électroniques et des logiciels = création de
machines à information très puissante.
3. Développement de nouvelles sciences telles que l’informatique ou la data science
4. Développement de très nombreuses applications, touchant tous les domaines de la vie et
bouleversant nos manières de vivre.

Pour Rieffel : « Le numérique va bien au-delà […] Il est également à l’origine de nouvelles pratiques
sociales qui remettent en cause la légitimité de certaines normes culturelles bien établies ».

« Il redéfinit les savoirs, il transforme les modes d’accès aux connaissances, il bouscule les
conceptions traditionnelles de l’information. Il remodèle notre identité personnelle grâce à de
nouvelles formes de présence et de visibilité, il fragilise certains principes juridiques, il modifie notre
rapport à l’écriture, il implique une radicale transformation de notre rapport à l’espace et au temps ».

+ Exercice : En une demi-page, identifier, une pratique ou un contenu culturel « numérique » qui
est typique de votre vie de tous les jours. En quoi cette pratique, ce contenu culturel est tributaire de la
révolution numérique ?

2. L’apparition d’une « culture numérique » :

Pour Isabelle Compiègne (2021) :

La culture numérique « renvoie donc à des manières d’agir et de penser, à des


représentations et des significations spécifiques. (…) L’esquisse de quelques-uns
de ses traits saillants comme la dématérialisation, le virtuel, l’interactivité…
reflète son imprégnation dans la technologie. (…) Les valeurs sur lesquelles elle
s’édifie, telles la liberté ou l’égalité, rappellent son ancrage dans l’imaginaire de la
communication »

« Plusieurs dynamiques, parfois antagonistes, traversent la culture numérique. »

- L’affirmation d’un principe participatif

- L’émergence de styles de coopération inédits

- La promotion d’une culture de la contribution

- la captation et l’exploitation de données digitales générées par les plateformes.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

Pour Cardon (2019) : 1. Une nouvelle révolution industrielle ?

« L’entrée du numérique dans nos sociétés est souvent comparée aux


grandes ruptures technologiques provoquées par l’invention de la machine à
vapeur ou de l’électricité au cours des révolutions industrielles. Nous serions
entrés dans une nouvelle ère de la productivité dont l’information, la
communication et le calcul seraient les principaux ressorts. Bref, internet,
après le train et la voiture. En réalité, la rupture est bien plus profonde et ses
effets beaucoup plus diffractés. C’est plutôt avec l’invention de
l’imprimerie, au xve siècle, que la comparaison s’impose, car la révolution
numérique est avant tout une rupture dans la manière dont nos sociétés
produisent, partagent et utilisent les connaissances. »

« Les changements sont intellectuels, religieux, psychologiques autant qu’économiques ou


politiques. »

Texte à lire : https://www.cairn.info/culture-numerique--9782724623659-page-5.htm

Cardon (2019) : 2. Pour une approche sociologique de la culture numérique ?

« Dans cet ouvrage, nous chercherons à montrer que les conséquences des technologies ne dépendent
jamais de simples ressources techniques, mais de la manière dont les sociétés s’approprient, en faisant
des choix, en déployant des stratégies, en développant tel ou tel type de pratiques, ces nouvelles
ressources. »

« Nous allons tenter de comprendre ce que le numérique fait à nos sociétés et ce que nous faisons avec
le numérique, de mieux cerner la diversité de ses usages et de ses innovations, d’ausculter son
fonctionnement, d’examiner les enjeux qu’il soulève ; et, surtout, de prendre du recul par rapport aux
discours souvent superficiels dont il fait l’objet. »

Daniel Cohen (2022) : Vers une industrialisation des relations sociales ?

« Pourquoi passer des heures dans des soirées et dans des bars pour chercher
l’âme sœur quand un seul clic suffit sur Tinder ? En voilà de la productivité !

Pour Daniel Cohen, les algorithmes sont l’équivalent dématérialisé des chaînes de
montage de Ford qui ont écrasé le prix des voitures à partir des années 1920. Au-
delà, le numérique promet aussi la libération de la parole, la connaissance à portée
de tous et la fin des hiérarchies et des obstacles sociaux de toutes sortes. »

Mais il y a un problème. Derrière ces promesses d’Eden égalitaire et libertaire surgit la menace de la
déshumanisation. « Pour générer du rendement, le numérique dématérialise les relations humaines,
les prive de leur chair. »

Mark Deuze : (2023) : We live IN media

“Media are to us as water is to fish. This does not mean life is determined by
media; it just suggests that, whether we like it or not, every aspect of our lives
takes place in media and that our engagement with media in many ways
contributes to our chances of survival. As effectively bonded groups are
essential for survival, as is our ability to monitor our environment and each
other for clues to who we are and what we are supposed to be doing, today
much of such bonding and monitoring occurs in media.”

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

Boczkowski et Mitchelstein : L’apparition d’un « environnement numérique »

La crise du Covid-19 a accéléré la « numérisation de notre vie de tout les


jours »

« Life began and ended on the screen—most of the time metaphorically, but
on occasion also literally. »

« We argue that the COVID-19 pandemic made particularly visible an


evolving trend whereby most people in contemporary societies go about their
lives in three environments: natural, urban, and digital. While the first two
have existed for a long time, the third one is still new and rapidly evolving. »

- “The digital environment has emerged at the intersection of these technological developments
in computing and cultural shifts in communication, which made it not only possible but also
desirable to blend one-to-one, one-to-many, and many-to-many information flows in social
life. This environment has four defining features: totality, duality, conflict, and
indeterminacy.”

1. Totality :

- “The idea of totality alludes to the fact that even though the digital environment is made up of
discrete artifacts — ranging from mobile devices to server farms, and from social media
platforms to search algorithms — most individuals experience it as an encompassing system
of interconnected technical and social possibilities that penetrates, either directly or indirectly,
almost every facet of everyday life.” “The smartphone is perhaps the quintessential enabler
and symbol of this process.”

2. Duality :

- “The notion of duality signals that the digital environment, much like its urban counterpart, is
socially constructed and maintained in everyday life, yet it is also typically experienced as a
self-sustaining entity whose design and implementation have consequences beyond an
ordinary person’s control”.

3. Centrality of conflict :

Because the digital environment is frequently built by individuals and groups with specific agendas to
further their interests and is used by other individuals and groups that might have different, and often
opposed, agendas and interests, conflict is simply inevitable.

Because :

- First, the digital environment is organized in winner-take-all markets. We shop on Amazon ;


search on Google ; socially connect on Facebook, Instagram, and Twitter; watch videos on
YouTube; and message on WhatsApp and Messenger, among others.
- Second, public discourse in the digital environment tends to intensify preexisting positions.

4. Indeterminacy

- “The construction and use of any new innovation in the digital environment is indeterminate.
This does not mean that all options are equally likely; some are more likely than others. But
the path is never fully predetermined and is always dependent on local — and often
unforeseeable — contingencies”.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

3. Conclusion :

Différentes acceptions de la « culture numérique »

 Une nouvelle culture avec ses contenus propres (mèmes, etc.)

 Une culture reposant sur des valeurs partagées et des comportements valorisés.

 Une révolution industrielle accompagnée d’une rupture culturelle devant être comprise comme
un fait sociologique important

 Un phénomène social total, qui nous plonge entièrement dans un écosystème informationnel
neuf

 Un nouvel environnement au sein duquel nous devons apprendre à évoluer et doté de ses
règles propres.

Chapitre n°3 : Internet, une révolution numérique ?


1. Introduction
Question : Que veut-on dire quand on parle de révolution numérique ?

➔ Le numérique est omniprésent dans la société. Cependant, peut-on réellement parler de


révolution ?

En effet, nous sommes dans une société où la plupart des choses que nous entreprenons sont liées à
Internet. Il n’y a qu’à voir à l’UCLouvain où inscription, consultation d’horaires, informations liées
aux cours et mails des professeurs passent par Internet, par exemple.

Néanmoins, le côté « four tous » du sujet nous oblige à chercher à comprendre cette “révolution” et sa
signification. Il est évident qu'internet a eu une influence sur la communication. Est-ce que son
influence est positive (dans le sens où elle augmente son développement) ou négative ?

Pensez-vous que l’utilisation d’internet et plus particulièrement des réseaux sociaux, avec la mise en
scène de la vie quotidienne qu’elle implique, est néfaste pour notre ouverture d’esprit et notre
réception des idées et des avis contraires aux nôtres ?

Est-ce que l’arrivée d’internet et des nouveaux médias permet une banalisation de choses qui, avant,
n’étaient pas considérées comme normales ?

Son influence peut être positive ou négative. Exemples pour comprendre :

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

- Au niveau négatif : on pourrait parler de la banalisation de la violence. Aujourd’hui il est très


facile de trouver une vidéo violente sur internet en quelques clics. Et les gens sont donc
beaucoup moins choqués par la violence.
- Au niveau positif : on pourrait parler de la banalisation des minorités qui peuvent s’exprimer
et montrer qu’elles existent via les réseaux. Notamment les LGBT+ qui osent beaucoup plus
s’affirmer et se montrer sur les réseaux et donc normaliser leur sexualité. (Même si ce n’est
pas entièrement grâce aux médias évidemment

Comment étudier cette « révolution » ?


En étudiant l’impact d’Internet dans différentes sphères sociales

Ce schéma montre que les médias sont un sous-système qui agit sur les 3 systèmes principaux
(politique, économique et culturel) et qui découle de la culture. La deuxième ligne explique en quoi les
médias agissent concrètement et sur les 3 systèmes et la dernière ligne montre les activités
quotidiennes reliées aux 3 systèmes.
Les médias sont donc un sous-système de la culture et agissent sur les 3 systèmes principaux et donc
sur nos activités quotidiennes.

 Comment allons-nous faire ?


o L’impact sur la vie politique
o L’évolution des formes de sociabilité
o L’impact sur l’économie

+ Intro sur l’histoire de cette technologie

2. Quelques éléments d’histoire d’internet


Objectifs :

• Pas uniquement connaitre les dates et les événements factuels


• Chaque technologie est porteuse d’un imaginaire (Flichy 2001)
– Vision de la société
– Aspects mobilisateurs = pourquoi la technologie est acceptée ?
– Comment cet imaginaire correspond à l’évolution de la société ?

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

• But comprendre cet imaginaire

Quel est l’imaginaire d’Internet ? Internet n’est pas neutre.

Quels sont ses partis pris normatifs ? Il y a des valeurs, des visions d’une bonne sociétés qui sont
intégrés dans les technologies → vu que internet a une certaine vision du monde, ça l’a transformé
(Patrice Flichy, sociologue de la communication)

Les valeurs d’internet :

• Le partage
• La liberté d’expression,…

1. Internet : Internet et l’idéal de la communication scientifique


▪ De l’informatique de calcul à l’informatique de
communication

Internet vient des scientifiques, a été créés par eux, est lié à
l’origine de l’informatique.

De base, il y a eu l’ordinateur qui était un moyen pour les


scientifiques de faire des calculs complexes, ce n’étaient pas des
outils de communication.

Au début, il n’y avait pas beaucoup d’ordi → problème : pas assez d’ordi pour tout le monde, il
faudrait pouvoir partager les ordis et pour cela, il faut communiquer.

Les ingénieurs se sont rendu compte que c’était utile de communiquer directement avec un ordi →
première technologie de communication.

▪ Fin des années 1950 environ 5000 ordinateurs dans le monde

▪ Calculateurs utilisés dans les universités

Très vite, une volonté de connecter les ordinateurs ensemble survient et plusieurs programmes sont
créés afin de permettre à plusieurs utilisateurs d’utiliser le même ordinateur en même temps.

▪ Invention des ordinateurs en time-sharing (plusieurs opérations en même temps, plusieurs


utilisateurs en même temps).

o Possibilité de collaboration entre les programmeurs

o Utilité de communication entre les différents programmeurs.

▪ Premier lien entre l’informatique et la communication qui devient nécessaire


pour que tous les utilisateurs puissent se servir correctement des ordinateurs,
ils doivent communiquer entre eux.

o Première réflexion sur l’interaction (communication) homme/ordinateur en par Joseph


Licklider (MIT) 1960 (ordinateur PDP-1, article man-computer symbiosis, projet
SAGE de la défense)

o Il pense que les chercheurs doivent interagir directement avec les ordinateurs pour
qu’il y ait des recherches.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

▪ 1962, il énonce pour la première fois l’idée d’une mise en réseau d’ordinateurs

Ordinateur sur lequel est conduite la


première expérience de temps partagé par Licklider
en 1957

Nous arrivons ensuite dans les années 60 et déjà la


question de l’interaction homme/ordinateur est
posée par Joseph Licklider (MIT).

Licklider 1960 article très connu « Man-Computer Symbiosis » :

« Un ordinateur est une machine avec laquelle on doit pouvoir interagir directement, sans faire appel à
des opérateurs informatiques comme intermédiaires obligés »

Dans l’optique d’optimisation de la communication via ordinateur, il propose l’ajout d’un clavier et
d’un écran.

▪ 1962, Licklider est nommé directeur de la recherche informatique de l’ARPA, (agence de


recherche du ministère de la Défense)

• 1662, il énonce pour la première fois l’idée d’une mise en réseau d’ordinateurs pour
qu’ils puissent partager des données.

▪ Contexte Guerre froide, fournit 23% du budget de la recherche académique (NRF 13%).

▪ En 1968, Licklider devient le directeur du projet MAC : faire travailler plusieurs personnes
(30) sur une machine, pour résoudre un problème commun.

▪ But : créer un outil commun à une communauté

▪ Chaque utilisateur a un terminal pour interagir avec l’ordinateur.

▪ Époque du test des premiers traitements de texte, du graphisme, conférence en ligne etc.

• Outils de communication informatique deviennent possibles.

Licklider : 1968, article L’ordinateur comme outil de communication

« Les communautés en ligne sont séparées (…) mais maintenant, l’évolution est d’interconnecter des
communautés séparées (..) de les transformer en super communautés »

Contient en germe toutes les idées de ce qu’est Internet.

▪ En 1966, après le développement de l’informatique en Time-sharing, l’ARPA travaille avec 17


universités, émerge l’idée de les connecter entre elles pour que des chercheurs puissent
partager leurs temps de travail entre chaque ordinateur qu’il soit loin ou pas.

▪ Cela va donner naissance au premier réseau informatique : l’ARPANET

▪ Création de l’ARPANET en 1969 (l’ancêtre direct de l’Internet qu’on connait maintenant)

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

On voit que ARPANET nait dans une époque où à la fois on est en guerre froide et du Vietnam mais
aussi dans un moment où il y a des contres idées face à la guerre (hippies) et des scientifiques doivent
pouvoir collaborer.

➔ Le premier idéal d’Internet est de relier les communautés !!!

Remarque :
On dit souvent qu’internet a des origines militaires mais il faut nuancer cela car tout d’abord,
l’ARPA a financé de nombreuses recherches avec des budget plus importants que la NRF. Ensuite,
Internet a été créé par des chercheurs pour améliorer l’échange entre ceux-ci. Son but premier était
donc d’améliorer la collaboration entre les différentes universités
→ 1ère valeur politique : création de communauté qui partagent des pratiques et des valeurs.
ARPANET est également intéressant du point de vue technique puisqu’il va créer un nouveau mode
de transmission de l’information très différent de celui qui existait auparavant. Si nous voulions
transmettre des informations à distance ( télécommunication ), le moyen le plus simple était le
téléphone ou le fax où il existait une seule ligne directe.
La transmission des informations est faite par « paquets » vu que son fonctionnement est basé sur
un câble reliant A et B ; rien n’est fait pour aider à la réalisation de la mise en réseau de plusieurs
personnes.

• Différence avec le téléphone : transmission des informations par « paquets » on a plus


de lignes directes entre un point a et un point b, on va avoir des lignes décentralisées,
sans centre.

• Le message est divisé en plusieurs morceaux et est reconstitué un fois arriver


à destination, ce qui rend l’échange plus sécurisé.

• Les petits paquets vont emprunter des chemins différents, peuvent aller
partout pour rejoindre la réception.

Permet la communication à distance, la télécommunication, différence entre téléphone et Arpanet :


architecture générale du réseau, fonctionnement du système = réseau décentralisé pour Arpanet alors
que le téléphone est un réseau direct centralisé.

Pourquoi ce réseau est plus efficace qu’un téléphone en contexte de guerre ? Le réseau Arpanet est
construit de manière décentralisée car s’il y a une attaque nucléaire sur une ville précise, la
télécommunication aura une ligne divisée même si un des points du réseau n’est plus opérationnel, on
peut continuer à envoyer de la communication.

ARPANET dans le contexte de la Guerre froide a un but spécifique : créer un réseau résistant car si
une attaque de l’armée russe coupe la communication, on fait en sorte que la communication puisse
rester. Ils vont créer des paquets qu’ils vont envoyer entre différentes villes en passant par pleins de
chemins différents et c’est à l’arrivée que les morceaux se remettent ensemble.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

→ 2ème valeur politique : la décentralisation. Internet n’a pas de centre. Politiquement ça a une
valeur car on reconnait qu’il n’y a pas une ville plus importante qu’une autre.

▪ En 1972 : 23 centres de recherches connectés, 57 en 1975. Le réseau croît assez vite.

▪ Premier usage : le transfert de fichier entre centres de recherches (possible aussi d’utiliser les
ordinateurs à distance)

▪ Deuxième usage : ppartager la puissance de calcul de l’ordinateur mais cet usage-là ne va pas
marcher beaucoup car ressource rare.

L’usage prévu par les ingénieurs ne correspond pas à l’usage réel :

▪ Autre usage potentiel : l’envoi de messages, mais non retenu dans le projet initial.

• E-mail mis au point de manière informelle (1972 : Ray Tomlinson,


existait déjà pour les ordinateurs partagés) Technologie qui vient de
fêter ses 50 ans.

• 1973 : 75% du trafic ARPANET dédié aux e-mails… , devient surtout


un outil de communication.

• Création d’un « collectif (d’utilisateur d’)ARPANET » ce réseau va créer un collectif,


une communauté pour qu’ils communiquent plus facilement entre eux.

L’ARPANET a été financé par l’ARPA


mais on ne peut pas dire que internet a été
créé par la défense universitaire mais les
informaticiens dans les universités
américaines pour faire de la science.
L’origine militaire d’internet est un peu un
mythe, internet n’est pas une arme, elle a
juste été financée par l’armée américaine

• Carte du réseau ARPANET (chaque


point du réseau est une ville).

▪ 1978 : Article de Licklider et al. « Il est presque devenu évident qu’ARPANET va devenir un
moyen de communication entre les hommes comportant des avantages importants par rapport
au courrier classique ou le téléphone »

Idée d’ouvrir le réseau à l’extérieur : il faut faire profiter à la population de ce nouvel outil de
communication très efficace.

▪ 1979 : des étudiants des universités de Duke et de Caroline du Nord créent le réseau Usenet
« Usenix Network » (réseau des utilisateurs de Unix)

C’est un réseau parallèle à ARPANET qui va servir à relier tous les utilisateurs d’ordinateurs qui
tournent sous le système d’exploitation UNIX (= c’est un système d’exploitation, c’est le programme
qui fait fonctionner l’ordinateur. Il est toujours utilisé aujourd’hui notamment pour faire fonctionner
Mac, Linux…) But : faciliter la coopération entre informaticiens mais pas uniquement pour ceux qui
travaillent pour l’ARPA.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

▪ « ARPANET du pauvre » » car il y a moins de moyens derrière et ça se développe dans les


universités de manière plus libre. Son but est de faciliter la coopération entre les
informaticiens qui utilisent le langage UNIX (système d’exploitation multitâches multi-
utilisateur) (aujourd’hui Linux et Mac OS, IOS…)

▪ Création d’un 2ème réseau non fiancé par l’ARPA qui a la même fonction, créer des liens entre
les informaticiens et scientifiques. Usenet fonctionne un peu comme des forums de discussion,
est organisé en forums thématiques qu’on appelle des « NEWSGROUPS ».

• Il va se développer et en 1982, il y a plus de 400 sites reliés = 400 universités qui


peuvent se connecter à Usenet et qui se connecte sur les FORUMS.

▪ Thème : informatique, organisation des groupes, science, loisir, sport et divers.

▪ Usenet va donc connaitre en 1986 une croissance forte = réorganisation des thèmes en 6
thèmes + 7ème thème du « talk » (débats d’opinion avec modérateurs) + alternative qui ne
possède pas de modérateur contrairement aux autres discussions (débats avec liberté
d’expression totale)

▪ 1992 = 3260 newsgroups → ce qui est trop, désordre

• Recreation (25%, 220.000 lecteurs) → avec des modérations


• Alternative (16%) → sans modération
• Alt.sex (220.000 lecteurs)
• Offre d’emploi (280.000)
• À vendre (250.000)

▪ L’idée d’une presse en ligne apparaît car on dit que Usenet pourrait être un endroit plus
intéressant.

➔ Toutes ces idées-là existaient avant internet !!!

▪ Dans le même temps à côté de Usenet et ARPANET, d’autres réseaux vont émerger :

• Création du réseau de la NSF, (Csnet) en 1982 (pour les informaticiens)

• Bitnet (réseau d’université avec IBM, 1981)

• Nsfnet (réseau pour tous les universitaires, 1983)

Internet va être créé plus tard quand on se dit que on a plusieurs réseaux et que ce serait bien de tous
les connecter ensemble. Comment est-ce que ça va être possible ?

Il faut que ces réseaux soient compatibles, qu’ils fonctionnent de la même manière pour les connecter
entre eux. À l’origine, tous les réseaux fonctionnaient différemment donc il a fallu les « changer ».

• Création d’un nouveau protocole de transfert d’informations


(= programme qui permet de découper l’information en petits
« paquets » et de la transmettre du point a à un point b et de
pouvoir recomposer l’information en bout de chaîne) :
TCP/IP (= Transfert Control Protocol) pour ARPANET
(1983) → toujours utilisé aujourd’hui.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

• 1983 : Berkley crée une version UNIX de TCP/IP, MIT, au point une version pour PC.
Usenet va également passer en TCP/IP. La plupart des réseaux vont adopter ce
protocole de transfert TCP/IP.

• Les réseaux passent tous sur TCP/IP : possibilité de connecter tous les réseaux entre
eux : création d’Internet en 1983.

➔ Internet = le réseau des réseaux !!!

SYNTHÈSE :
1. Arpanet
2. Usenet
3. Tcp/ip
4. Internet
5. Spécificité sur les usages = les producteurs sont les usagers. Le réseau est utilisé pour
développer le réseau. Les producteurs = les ingénieurs informaticiens, ils ont inventé Internet
pour leurs propres besoins. Usagers = concepteurs, internet est créé pour les ingénieurs par les
ingénieurs.

Quel imaginaire (projet politique inclut dans la structure du réseau) ?


▪ L’imaginaire d’Internet est celui de la collaboration entre pairs.

▪ L’idéal d’internet = c’est celui de la communication scientifique, création d’une communauté.

▪ Politiquement = Réseau non-hiérarchique. Il n’y a pas de centre, pas d’utilisateur + importants


que d’autres…collaboration entre toutes des personnes qui sont sur le même pied hiérarchique.

o Basée sur la controverse scientifique avec des arguments logiques.

▪ Créé par les utilisateurs pour les utilisateurs = auto-organisation(gestion), où il n’y pas
d’autorité suprême qui décide comment internet doit être.

o Idées politiques incorporées dans le design technique du réseau.

▪ Dès le départ internet incorpore une vision particulière de la communication et de la société.

▪ Très différente de celle à la base des autres technologies de communication (téléphone, TV,
radio…)

o Différent des médias de masse qui n’ont pas le même idéal de communication car très
vite des instances vont contrôler ce qui passe à travers les mass media.

o Créé par les utilisateurs pour les utilisateurs.

Internet est maintenant hiérarchisé : on le voit par exemple avec les GAFAM.

Sur internet, on n’a pas de communication top down, c’est + complexe. Voir photos, dessin de gauche
= schéma de diffusion d’internet, schéma de droite, schéma top down de communication de base.

2. World Wide Web : la bibliothèque universelle


ATTENTION, BIEN FAIRE LA DIFFERENCE ENTRE INTERNET ET LE WEB !

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

Les sites internet utilisent la technologie du World Wide Web, mais avant le WWW, il n’y en avait pas.
Il n’y avait que les newsgroups, les emails, les forums,…

▪ Le premier site web est mis en ligne par le CERN (= plus gros centre de
recherche sur le nucléaire en Suisse) en 1989 (Tim Berners-Lee et Robert
Cailliau (belge)). Inventé en Europe.

o Ils veulent une bibliothèque universelle avec des documents qu’on peut connecter les
uns aux autres. Ils vont combiner différentes technologies pour créer un système
hypertexte.

▪ But : créer un système HYPERTEXTE (= un lien, être sur un document puis cliquer sur un
mot qui nous dirige vers un autre document) pour faciliter la diffusion d’information. Ils vont
connecter l’hypertexte avec la mise en réseau des ordinateurs

Création du web, une invention → nouvelle application d’Internet

▪ Nouvelle application d’Internet (en plus du partage de message, des forums et du partage de
fichiers)

▪ Utilisation d’une technologie existante : l’hypertexte (documents qui se renvoient aux uns et
aux autres)

▪ Couplée à trois inventions

o HTML : (= hypertexte markup language) → pour créer des pages d’internet, moyen
d’écrire/de produire une page Web, code qui met en page un site.
o HTTP : (= hypertexte transfert protocole) → système d’adresse qui permet de relier
les liens les uns aux autres.

o Un navigateur (WorldWideWeb) → navigateur comme Chrome, Safari, Firefox…

▪ Nouvel usage d’Internet apparait : possibilité d’en faire une bibliothèque globale universelle
où est enfermée toute la connaissance du monde.

o Projet ancien : Mundaneum (« Web de papier ») de Paul Otlet (Bruxelles années 1920)

▪ Le Web est une invention européenne, puis américaine → les Américains vont rapatrier cette
idée chez eux car ils trouvent qu’elle est intéressante.

Internet et le WWW sont différents car ils sont utilisés différemment. Internet est
le réseau des réseaux qui permet la consultation de forums, d’envois d’e-mails, de
fichiers et de consulat de pages web (WWW).

▪ Le premier site web est mis en ligne par le CERN en 1989 (Tim Berners-Lee et Robert
Cailliau)

o voir article sur Moodle : Lecture complémentaire : Quentin Jardon, « Robert Cailliau,
l’oublié du Web », 24h01/Le Soir, 30 juillet 2018.

o 1993 : mise du code dans le domaine public : ils veulent que tout le monde y ait accès
et ils ne veulent pas le vendre, ils vont déposer tout en open acces. Ce qui va
permettre l’évolution et l’émergence rapide d’internet.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

• A partir de 1993 le WWW va se développer de manière très rapide et contribuer à la


massification d’Internet. Installation des ordinateurs personnels dans les maisons (Microsoft,
Apple déjà créés)

• À partir de 1995 : MASSIFICATION d’Internet. Internet rentre dans les maisons.

– 1995 : 16 millions d’internautes (0,4% de la population mondiale) accèdent à internet.

– 2000 : (déploiement de la blogosphère, du web 2.0) : 359 millions (5,9%)

– 2010 : (massification réseaux sociaux) 1,8 mm (25%)

– 2017 : 4,5 mm (65%)

➔ Internet n’est pas si récent !

➔ Conséquence : la massification des usages contredit les idéaux d’origine

• Le Web ne sert plus à créer un « nouveau » devenu « réaliste »


• Développement marchand du web et des GAFAM.

Quelques repères :
▪ Arpanet (Réseau ARPA) :

1969 : première liaison. 1983: Milnet, réseau spécifiquement militaire, se sépare.

1990 : fermeture du réseau.

▪ Usenet (Usenix Network) réseau :

1979 : début du réseau.

1982: passerelle entre Usenet et Arpanet.

▪ Csnet (Réseau informatique) :

1982 : ouverture.

1983 : passerelle entre Csnet et Arpanet.

▪ Nsfnet (Réseau de la Fondation nationale de la science) :

1983 : ouverture.

▪ Internet :

1983 : le système est opérationnel.

▪ World Wide Web

1990 : diffusion du logiciel.

1993 : premier navigateur grand public = Mosaic (plus facile à utiliser)

Tout le monde emploie internet pour faire tout et n’importe quoi. Explosion des sites internet,
n’importe qui peut créer un site. C’est le fait que le Web existe qui fait que internet est entré dans les
maisons (massification).

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

• 1994 : création de Yahoo par deux étudiants de Stanford (annuaire de site web).
• 1995 : création d’Amazon (vente de livre en ligne par correspondance) Seattle
• 1995 : Internet Explorer
• 1996 : Le Soir en ligne
• 1997 : création de Netflix (première fonction : envoyer des DVDs par la poste)
• 1998 : création de Google (Classement des sites sur base de la réputation)
• 1998 : Paypal (Elon Musk)
• 2002 : Création Skyblog
• 2004 : Facebook
• 2006 : Twitter, Spotify
• 2009 : Bitcoin
• 2010 : Instagram
• 2016 : TikTok
• 2010-2017 : centralisation des services web aux mains des Gafam (Google, Amazon,
Facebook, Apple, Microsoft)
• 2022 : ChatGPT

3. Le web 2.0. : La démocratisation d’Internet


Web 2.0 : à partir de 2002, beaucoup ont le Web à la maison mais une modification va se produire.

Différence entre un blog et les sites internet avant ?

Les incompétents (sans compétences techniques) peuvent créer des sites Web maintenant. Avant, il
fallait coder un minimum et créer un petit serveur.

Cela est dû à une évolution technique, développement d’outils d’édition des sites Web (Wysiwyg,
mettre en page note site comme si on était dans Word mais pouvant le faire directement sur l’écran
donc plus besoin de code). Un outil technique, programme informatique écrit le code HTML à notre
place.

Entrer dans l’ère du web2.0 où n’importe qui, même les personnes sans compétences techniques, peut
créer un site.

Mot-valise : Wikipédia (encyclopédie et « wiki »= blog)

Deux dimensions de la transition au web au web2.0 : évolution technique (n’importe qui peut poster
en ligne) ET les utilisateurs du web ne sont plus uniquement consommateurs mais peuvent également
devenir producteurs de web.

INTERNET ET L’ÉLARGISSEMENT DE L’ESPACE PUBLIC :


Intérêt pour deux phénomènes = élargissement de l’espace public ET d’estompement de la distinction
public – privé (on dévoile plus notre vie privée).

Le développement du web2.0 : quel impact sur la distinction public/privé et sur la démocratie ?

1. Internet et les trois systèmes sociaux (Ralph Schroeder)


Comment étudier cette révolution ?

• En étudiant l’impact d’internet dans différentes sphères sociales


• En étudiant son impact sur le fonctionnement de la démocratie

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Schroeder (fonctionnalisme et structuralisme): internet un impact différencie en fonction des 3


systèmes sociaux

Les médias – comme sous système de la société.

Selon les sociologues, nous vivons dans une société é différencié en sous-systèmes.

Système économique, politique et culturel !

Pourquoi sont-ils prépondérants, plus important que les autres ? Parce qu’à eux seul, indépendamment,
peuvent transformer la société. Le système des médias est compris comme un sous-système de chacun
des systèmes principaux, dépendant des systèmes principaux. Pour que internet transforme la société,
il el fait en modifiant le système éco, pol et culturel (exemple d’impact d’internet sur système
économique : capitalisme de plateforme)

Il est quand même autonome car propres acteurs, propres fonctionnements, propres codes.

Question d’EXAMEN : internet est-il un sous-système autonome selon la pensée de Schroeder ?

• L’impact de l’usage croissant de médias va être différent en fonction du système social.


o Exemple : si on s’intéresse à la politique, l’impacts sera différents si on s’intéresse à la
culture ou à l’économie.
o Un système est composé par des institutions (ex : le parlement est une institution du
système politique) et des pratiques de la vie quotidienne (ex : le vote, manifestations).

! voir schéma (fig 1.1)

• Nous vivons dans une société de plus en plus « médiatisée » par des outils de communication.

Ou se forme les opinions publiques ? A travers les campagnes électorales présentes ans les médias.
Espace de rencontre entre individus et institution. Dans l’espace public que les individus discutent
pour formes opinion politique et se déroule dans les médias = pratique d’informations (favoriser nos
interactions) et de socialisations.

L’impact du Web sur la politique se joue au niveau macrosociologie (fonctionnement global de la


société) et au niveau micro (culturel, manière dont on interagit au quotidien les uns avec les autres =
sommes des interactions).

➔ Thèse principale : Internet modifie le fonctionnement de l’espace public et donc de la


démocratie car effet sur distinction entre ce qui est public et privé.

0. Rappel : l’espace public ?


Dahlgren :
– Le concept d’espace public est le concept central qui permet de lier
normativement les médias à la démocratie.

– Comme idéal normatif, la sphère publique est vue comme un espace de


communication institutionnalisé accessible à tous les citoyens et permettant le
développement d’une opinion publique et la formation d’opinions politiques.

Normativement = espace public n’existe pas réellement dans théorie d’Habermas, c’est une manière
idéale dont la démocratie devrait fonctionner pour qu’elle fonctionne bien. Pour qu’une démocratie

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soit idéale, chaque citoyen peut participer au débat politique et se passe de manière rationnelle en étant
ouverte à tous les points de vue pour prendre les meilleures décisions.

Avant le web acteur centraux de l’espace public, qui décidait du contenu à débattre = gatekeeper
(leader d’opinion), les journalistes décidaient ce qui pouvait être médiatisé.

Cardon :
L’espace public était public parce que les informations rendues visibles à tous
avaient fait l’objet d’une sélection préalable par des professionnels obéissant à des
normes déontologiques. Ce mode de production de l’espace public par les médias
assurait donc conjointement la visibilité et la publicité des propos.

Rôle des gatekeeper : avant le web 2.0, l’espace public était public parce que les informations rendues
visibles à tous avait fait l’objet d’une sélection préalable par des professionnels obéissant à des normes
déontologiques.

➔ Espace public = espace théorique important pour la démocratie, espace dans la société où se
rencontre institutions et élites politiques et simples citoyens pour échanger leurs idées.

1. Internet et l’effacement de la distinction public/privé


Exercice : internet est-il positif ou négatif pour la démocratie ?

Arguments positifs Arguments négatifs


• Plus de diversité dans les médias • Influence plus grande
• Accès plus facile à l’espace public • Plus de discours extrêmes
(égalité) • Fakes news ?
• Communiquer plus facilement • Manipulation info (fake news)
• Tout le monde peut s’exprimer • Gafam, illusion démo
• Accessibilité aux informations • Pas de barrières, tout le monde peut
• Pluralité d’opinion poster.
• Fracture numérique
• Algo > chambre d’écho > polarisation

a. PETER DAHLGREN : théorie de la multimodalité de la communication web -


La multimodalité de la communication et le dépassement des mass medias.
 Introduction (impact général d’internet sur le fonctionnement de la démocratie)

- Point de départ de la théorie : internet permet un niveau mode de communication plus


horizontal.
o La circulation de l’information dans l’espace public n’est plus hiérarchique, top-down.
Parce ce que les outils permettent un accès plus facile à l’espace public.

- Remet en cause le modèle de la seringue hypodermique et celui du two-step-flow !

Trois rappels essentiels :

N°1 | Harold Lasswell (modèle de la seringue hypodermique) :

– Moyens de diffusion comme instrument de gestion gouvernementale des opinions (WW1)

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– Grand progrès technique de communication (télégraphe, téléphone, radio, cinéma).

– Propagande comme moyen démocratique de susciter l’adhésion des masses.

– Média doivent être sous contrôle de l’État.

– Début du concept « d’audience » considérée comme « cible amorphe », schémas stimulus-


réponse (Pavlov).

– Médias agissent sur le modèle de « l’aiguille hypodermique ». (les médias injectent leur
contenu dans la société)

– Premières études empiriques dans les années 30

N°2 | La sociologie fonctionnaliste de Columbia – modèle du Two-step-flow

La complexification du modèle

• Découverte (1945) d’un élément intermédiaire entre les médias et le public

• Deux recherches importantes

– The People’s Choice (1944)

– Personnal influence : The part played by people in the flow of communication (avec
Elihu Katz) (1955)

– Importance du groupe primaire

• Two-step Flow

• Le flux de communication est un processus en deux étapes où le rôle des « leaders d’opinion »
est décisif.

N°3 | La notion de Gatekeeper

Notion de Gatekeeper : contrôleur de flux d’information, fonction assurée par le leader d’opinion
informel. Le journaliste dans le schéma two-step-flow sont désignés pour décider ce qui doit rester
dans la sphère privée et ce qui peut être public.

- Libération de la communication (globale, échange d’idée, d’expérience, de support)


o Abus possible (harcèlement, violation de la vie privée…)

- A priori : impact positif mais évalué en fonction de la vision de la démocratie

Les élites politiques ont intégré un nouvel outil de communication, le web2.0 dans la panoplie d’outils
qu’ils avaient avant mais ça n’a pas changer dans le fonctionnement du système (on vote toujours)
mais l’impact sera plus fort au niveau des citoyens, permet d’organiser de l’action collective de
manière beaucoup plus efficace.

o Démocratie : système électoral (business as usal)


▪ Élection : premier impact important d'Internet - quelle est la première élection
importante où le web2.0 a été utilisé ?
• Campagne d’Obama en 2008.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

• Utilisation d’Internet : il a réussi à faire converser la société


américaine sur le site mybarackobama.com, il capte et canalise les
conversations pour en faire un outil de mobilisation
▪ Du point de vue de la démocratie vue comme système les acteurs politiques
ont aujourd'hui intégré le média Internet au sein des outils de communication
politique.
o Démocratie comme engagement citoyen (contre démocratie = impact plus fort)
▪ Engagement citoyen : impact plus fort, le paysage militant ne serait pas le
même sans internet.
• Printemps Arabes en 2010, mouvement qui s’est coordonné grâce aux
réseaux sociaux.
• Occupy Wall Street go global en 2011, mouvement anti-capitaliste
▪ Qu’est-ce qui change ?
• Diversification des pratiques de communication militante
• Multimodalité de l’usage
• Estompement de la frontière public/privé (exemple Antigone XXI)
• Globalisation des mouvements

 La multimodalité de la communication web


- Internet apparait aujourd’hui, dans sa phase actuelle de développement, comme une extension
des mass media. MAIS qui transforme les processus de communication.
- Conséquence : les frontières entre ce que nous percevions autrefois comme relevant du
« public » et du « privé » deviennent de plus en plus problématiques du fait des possibilités
multimodales du net.

La communication médiatique est multimodale et plus top-down.

- Internet, par la multimodalité de communication qu'il instaure, remet en cause le rôle du


gatekeeping dans le fonctionnement dans la formation de l'opinion publique.
- Les Gatekeepers sont les gardiens de la distinction public/privé.
o Plus besoin de journalistes pour communiquer de l’information.

Multimodalité = internet mélange quatre modes de communication, quels sont-ils ?


 Extension des mass media :

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

o Quels dispositifs serait une extension des mass media ?

YouTube (propose du contenu à l’entièreté de la planète mais


fortement multimodal), LeSoir, Netflix (diffuseur de contenu
similaire pour tout le monde vers une « audience », on
choisit, système interactif, recommandations personnalisées,
archives, hypertexte), Spotify

oAvec une nouvelle variation : one-to-some


interested = système de recommandation des
algorithmes qui sélectionne le contenu qui
nous intéresse.
 One-to-many : un individu s’adresse à
beaucoup d’autres

o Exemples de web, contenus que l’on


consomme : YouTube (car n’importe qui
peut créer sa chaine avec plus ou moins
de succès, une personne qui travaille
seule et qui fait des vidéos), TikTok,
Instagram → blogs, comptes de réseau
sociaux, site web d’entreprise, de
personnes,…

 Many-to-many (plein de personnes qui parlent tous ensemble en même temps,


communication interactive) :
o Exemples : les forums de discussion
(rappel : UseNet !), les groupes sur les
réseaux sociaux, mouvement des jeunes
pour le climat (largement sous-
représenté car les gens qui sélectionnent
l’info ne sont pas jeunes)
o Outil qui permet à des milliers de
personne de parler tous ensemble.
o Il y a des hyper-posteurs et des
observateurs mais tout le monde peut
prendre la parole à tout moment.
o Communication de la masse vers la
masse pour parler pour faire des choses et coordonner des actions.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

+ L’espace public sensé être ouvert à tous


pour que la démocratie fonctionne bien
n’était pas dans les faits aussi ouverts car
classes des gens qui déterminait les sujets
à aborder ans l’espace public était régulé par une forme de patriarcat. (homme blanc de plus de 50 ans)

 Communication dyadique = one – to – one :


o Exemple : à peu près toutes les plateformes
(rappel : 1972 = apparition des e-mails)
o Communication privée et non-accessible aux autres
(entre deux personnes)

Ils sont tous les 4 mélangés presque en permanence aujourd’hui.

2. Le caractère multimodal de la communication complique l’établissement d’une


coupure nette entre public et privé.
Exemple de multimodalité : Lenamahfouf one-to-many Classique mais quasi du media de masse et
commentaires sous la publication = many-to-many car les gens peuvent interagir entre eux.
INSTAGRAM (messages privés (one-to-one), many-to-many, one-to-many et mass media)

- Face à cet effacement des frontières entre public et privé, qui est un aspect clé de la culture
moderne actuelle, on ne sait toujours pas si nous devons applaudir ou huer.
- Une des conséquences est un processus d’individualisation des processus de communication
politique (électoral et citoyen).
➔ Processus d’individualisation de la communication -> conséquences
o Dérives :
▪ L’apparition de « chambres d’écho »
▪ L’apparition de « sphères solo »

Exemples : Trump a créé son propre réseau social (« Truth social ») avec une communication sur
Twitter très influente, Elon Musk proche des républicains et laisser tout le monde s’exprimer.

 L’apparition des « chambres d’écho » et « solosphères » :


Propre à many-to-many : apparition des chambres d’écho = communauté d’opinion exposé à point de
vue similaire, groupe qui discutent avec tous le même point de vue et se enforce dans leur propre point
de vue.
« Très tôt, les commentateurs ont élaboré l’expression de « chambres d’écho » pour désigner la tendance des
personnes à se regrouper à l’intérieur de réseaux par communautés d’opinions. Il s’agit d’un schéma de
comportement humain compréhensible : on évite les confits et renforce ses visions du monde et ses valeurs. Cela
prend tout son sens sur le plan social. Mais si l’on transpose cette tendance dans le contexte des réseaux, on
constate un danger pour la démocratie, car ces mini-espaces publics tendent à isoler leurs membres des plus
grands courants de débats qui animent le champ sociopolitique. De plus, chez leurs participants, ils réduisent leur
expérience à un niveau limité de confrontation à d’autres points de vue ainsi que leur compétence à prendre part
à des conflits d’idées. » (Dahlgren 2012, p.7)

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

« La dimension du dialogue dans l’espace public s’amenuise quand des groupes politiques se jettent des
invectives à la figure, sans jamais s’engager dans un débat ou développer une capacité pour la délibération
citoyenne. Cette évolution se renforce avec les médias sociaux où la logique absolue est le « j’aime ça » :
autrement dit, on clique pour les gens qu’on «aime», c’est-à-dire qui sont comme soi-même »

En parallèle avec bulle de filtre = phénomène d’être exposé au même contenu sur les réseaux sociaux
en fonction des algorithmes, qui présélectionnent les contenus auxquels nous sommes exposés.

Solosphères : personnalités oolitiques ont pour objectifs de créer une communauté donc la
communication politique est individualisée, vie personnelle du politique sur les réseaux sociaux.
« J’emploie le terme de solosphère pour décrire un processus individualisé d’engagement politique sur le web.
Dans l’univers postmoderne, on trouve en ligne des masses de présentations personnelles, un « travail d’identité
» induisant une visibilité personnelle, de l’autopromotion et une révélation de sa petite personne. Cela présente
un certain nombre d’avantages, mais soulève aussi des problèmes. » (Dahlgren 2012, 20-21).

Contre-exemple : polémique Mathieu Michel, secrétaire fédéral (sous-ministre) pour transition


numérique avec un site internet pas « ouf » par rapport aux autres politiciens.

3. Les impacts négatifs (Dahlgren) :


a. Le net comme outil de contrôle autoritaire et de surveillance massive de la population
(Chine, Biélorussie, NSA)
b. Privatisation du net (basé sur des impératifs économiques), outils de monopoles qui
maîtrise la communication many-to many et one-to-many.
c. Impact négativement la possibilité de penser, lire et mémoriser (épidémie de mal-être
chez les jeunes pour le moment par utilisation massive des réseaux sociaux).
d. Impact négativement la possibilité de penser de manière critique (écho-chambre et
solo-chambre) pratiques politiques sont de plus en plus mélangée à une envie de
visibilité personnelle de promotion personnelle, de construction de son identité
e. Centralisation du web (pouvoir énorme donné au GAFAM)
f. Développement des mouvements populistes

Exemple du pouvoir des GAFAM :

La surpression du groupe FB « Stop The Steal » le lendemain


de l’élection présidentielle de 2020.

 Analyse :
https://www.affordance.info/mon_weblog/2020/11/stop-the-
steal.html

g. DOMINIQUE CARDON (théorie de l’élargissement de l’espace public) -


visibilité et publicité : Le web en claire obscure
Thèse principale : Nouveauté d’internet est que c’est depuis la conversation ordinaire que
s’agrègent les opinions publiques et qu’il est devenu plus facile pour des foules de devenir des
publics sans passer par les intermédiaires traditionnels.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

Point de départ : aujourd’hui, avec les communications sur le web, tout ce qui est visible n’est pas
public. Dans le monde avant internet, tout ce qui était visible, dans les médias d’informations, était
public car les gatekeeper choisissaient ce qu’on pouvait rendre public.

• Deux visions de l’EP :

– Sociologie urbaine

– Philosophie politique (Habermas)

• Avec internet : ce qui est visible n’est pas pour autant public !

• Internet découple les notions de visibilité et de publicité

• Disparition des Gate-Keepers

• Instauration d’un continuum

• L’époque du « sacre de l’amateur »

L’espace public était public parce que les informations rendues visibles à tous avaient fait l’objet d’une
sélection préalable par des professionnels obéissant à des normes déontologiques. Ce mode de
production de l’espace public par les médias assurait donc conjointement la visibilité et la publicité
des propos. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Sa thèse principale c’est de dire que la nouveauté d’internet et du web est de dire qu’aujourd’hui c’est
depuis les conversations ordinaires que s’agrègent les opinions publiques et qu’il est devenu plus
facile pour des foules de devenir des publics sans passer par les intermédiaires traditionnels.

➔ Ce n’était pas possible avant car les conversations ordinaires n’étaient pas médiatisées.

Cardon va partir de deux visions de l’espace publique. D’abord celle d’Habermas mais il va aussi dire
l’espace public comme il est dit en architecture.

➔ L’espace public est d’abord ce qui n’est pas dans le cadre privé (sociologie urbaine). Mais
c’est aussi, selon Habermas (philosophie politique), un espace théorique, c’est un lieu de débat
où tous les citoyens peuvent parler de sujets d’intérêts généraux donc utiles à la société.

Il y a des thèses annexes à cette thèse. La première annexe, qu’est-ce qui fait qu’il y a un découplage
de publicité et de la visibilité aujourd’hui ? C’est lié au fait que les gatekeepers, leur rôle s’affaiblit et
ils disparaissent de plus en plus. Il y a toujours des professionnels de l’information mais leur rôle
s’amenuise au fur et à mesure que les réseaux sociaux prennent de la place.

➔ Avant Internet, ce qui est visible n’est pas pour autant public (dans le sens des intérêts
généraux) mais c’est tout de même dans l’espace médiatique. Internet découple les notions de
visibilité et de publicité.

La deuxième thèse, c’est qu’aujourd’hui entre ce qui est privé et ce qui est public, alors qu’avant il y
avait une distinction nette, aujourd’hui on est plus sur un continuum. Les propos ne sont de plus en
plus ni public, ni privé, ils sont un peu entre les deux dans les médias. Le public et le privé ne sont
plus opposés. Ce qui va influencer beaucoup la manière donc la politique se fait et comment un
mouvement public se fait.

La troisième thèse, il caractérise notre époque en disant qu’on n’est plus à l’époque des gatekeeper
mais à l’époque où des amateurs (= personne non professionnelle) peuvent dessiner des contenus.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

1. C’est l’époque du « sacre de l’amateur » capable de diffuser tout et n’importe quoi. En


d’autres termes, la coupure entre profane et professionnel s’estompe.

Pour exprimer ces trois thèses corolaires, Cardon va avoir un raisonnement en 6 étapes. La première
étape est de dire qu’aujourd’hui avec l’avènement du web 2.0., la coupure entre profane et
professionnel s’estompe. Les personnes qui s’expriment dans les médias ne sont plus forcément des
professionnels. Tout le monde peut prendre la parole de manière publique.

Ça veut dire que d’une certaine manière, ce qu’on fait se rapproche de ce que peux faire les
journalistes en publiant de l’information. Cardon nous dit donc de ce point de vue-là qu’aujourd’hui,
la publication n’est plus pensée comme le passage d’une frontière surveillée, mais comme l’entrée
dans un espace continu dont certaines zones sont très visibles et d’autres beaucoup moins.

Ça veut dire que si aujourd’hui il y a peu de différence entre la visibilité et la publicité, il y a


énormément de contenu qui sont visibles et pour Cardon, il y a des zones de haute visibilité (Ex. : une
photo de Louane sur les réseaux) et des zones de basse visibilité (Ex. : nos photos publiées sur les
réseaux).

Comment on en est arrivé là ? C’est d’abord en raison d’une caractéristique forte de la prise de la
parole sur Internet. Sur internet, il y a un principe présent depuis le début sur Usenet, qui est de publier
d’abord et de filtrer après.

Ce principe est typique d’internet et un type de publication qui est inverse à ce qu’on avait avant. Dans
les journaux traditionnels, toujours aujourd’hui, on filtre ce qu’il faut publier, on décide et puis on
publie. Sur internet, le principe est inverse : aujourd’hui tout le monde publie ce qu’il veut et puis, il y
a des espaces de modérations et s’il y a un contenu problématique, on le retire par après.

2. Publier d’abord, filtrer ensuite

Ce principe sur le web a été incarné par un des premiers journaux indépendants, c’est-à-dire un média
purplayer (= journaux publiés qu’en ligne) et c’est Indymédia. Il s’agit d’un réseau de médias
alternatifs, qui a été fondé en 1999 et qui se pense comme un journal créé pour les altermondialistes,
pour les militants anti-vandalisation. Donc le journal très à gauche et très militant. Ils ont comme
slogan « ne déteste pas les médias, deviens les médias ! ». C’est donc un journal qui repose sur l’idée
que tout le monde peut publier ce qu’il veut dessus.
« Toute personne peut participer à Indymedia. Il n’y a aucune obligation pour cela d’être membre d’une
organisation quelle qu’elle soit et inversement de restriction pour les membres d’organisations, à l’exception
d’organisations fascistes, racistes, sexistes, intégristes, sectaires et similaires. La participation au collectif
Indymedia-Bruxelles se fait néanmoins individuellement, et non en tant que membre d’une organisation. »

• Premier site à affirmer le principe « d’open publishing »

– Aucune modération a priori, et a posteriori (change rapidement pour une modération


a posteriori) mais petit à petit, ils ont vu qu’il y avait des problèmes et ils ont mis en
place un système de publier puis supprimer.

– Contrôle éditorial rendu public (articles modérés restent visibles).

Ce principe est ce qu’on appelle le principe d’open publishing : ça veut dire que tout le monde peut
publier (ce n’est pas réserver uniquement aux professionnels). Ce principe a dû évoluer pour limiter
les propos et ils ont mis en place une modération mais qui n’était pas présente avant la publication
mais à posteriori. Au départ, il n’y avait aucune modification a priori.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

Sur Indymédia, ce contrôle éditorial est rendu public. On explique pourquoi on pense qu’il faut les
enlever et ils restent public dans l’historique du site. Un autre site qui fonctionne sur le même principe,
c’est Wikipédia. Ou encore les commentaires sur les groupes Facebook.

3. La libération des subjectivités :

En enlevant les gatekeepers du processus de publication, il y a certains propos qui peuvent être
visibles sans pour autant avoir un intérêt public. Cela entraîne des conséquences. La visibilité s’élargit
et les contraintes de rationalité de l’espace public s’abaissent (→ Habermas). C’est intéressant parce
que ça veut dire qu’avec le web 2.0., aujourd’hui, le réseau encourage l’expression de toutes les
subjectivités. N’importe qui peut publier aujourd’hui n’importe quoi et ça pourrait vite devenir
l’anarchie, mais il y a quand même une hiérarchie.

➔ La théorie de Cardon peut être nommée comme la théorie de l’élargissement de l’espace


public.

Le réseau encourage l’expression de toutes les subjectivités

 Question : Comment hiérarchiser ? Hiérarchisation ex post par le Page Rank de Google.

Avant le web 2.0., le processus de hiérarchisation se faisait comme tel : dans un journal par exemple,
les premières pages étaient consacrés aux articles les plus importants et c’étaient les journalistes donc
les gatekeepers qui décidaient ça.

 Question : comment fonctionne Google ?

Maintenant sur le web, c’est Google qui gère la hiérarchisation. Il a un algorithme qui hiérarchise la
visibilité et ça s’appelle même le Page Rank. Google est donc une instance qui a eu petit à petit le
monopole sur la hiérarchisation des contenus. Et c’est le premier à le faire.

Il hiérarchise des contenus, en rendant quelques-uns plus visibles que d’autres.

➔ Google est une organisation sociale des jugements portés par les internautes qui produit une
hiérarchie de visibilité.

Google va mettre des pages qui ont la meilleure réputation en premier. Mais comment évalue-t-il la
répétition ? Contrairement aux autres moteurs de recherches qui engagent des personnes pour le faire
manuellement, Google a inventé un système pour savoir quel était le site plus intéressant qu’un autre.

Ce critère est un critère issu du monde scientifique : dans le monde scientifique, on estime qu’il est
mieux qu’un autre s’il est beaucoup cité par d’autres articles. Google fait la même chose : il regarde
sur internet tous les hypertextes qui renvoient ver un site et alors il décide que celui qui avait le plus de
liens externes devait être plus haut. Ça c’est le critère de base.

Avec le temps, Google a enrichi son algorithme qui est secret et on ne sait pas vraiment ce qu’il y a
dedans mais il y a toujours cette idée de réputation qui est centrale.

➔ Ce sont les « back links », les liens les plus cités sur d’autres pages et sont considérés comme
les meilleurs.

Cette hiérarchisation faite par Google aujourd’hui remplace les gatekeepers. Certaines informations
visibles ne sont pas publiques ! C’est l’algorithme qui choisit ce qui est visible.

➔ En conséquence Internet et le web ne sont pas entièrement un espace public. Certaines


informations visibles ne sont pas publiques.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

Si on publie une reprise de Louane et qu’on la met sur Facebook, il y a très peu de chance qu’en tapant
« cover de Louane » on tombe sur cette vidéo. Il y en a sans doute plein d’autre avant donc ça veut
dire que notre vidéo ne sera pas rendu si public que ça. Parce qu’elle n’aura pas été rendue publique
par Google.

• Qui sélectionne ?

– Google : le PageRank

– Les réseaux sociaux : liste d’amis comme outil de navigation

– Aujourd’hui première activité sur le web est « le bavardage »

La hiérarchisation sur les réseaux est différente puisque ça dépend des réseaux sociaux. Le réseau
social le plus basique est Twitter à l’origine et c’étaient les personnes qu’on suivait qui dirigeaient. On
avait un flux d’informations chronologiques et tout ce qui était posté arrivé dans l’ordre
chronologique, sans algorithme, ce sont les personnes qu’on suit qui vont choisir le contenu qui va
apparaitre. Petit à petit, ça a évolué. Sur Facebook et Twitter, il y a un algorithme (différent de Page
Rank). On ne connait pas vraiment le fonctionnement mais il sélectionne ce qui doit être mis en avant.

Sur les réseaux sociaux, ce n’est pas la réputation de la page qui est prise en compte par les
référencements externes des autres sites, le critère de base, ce sont les conseils de nos amis, les likes.
La liste d’amis est considérée comme un outil de navigation. De plus, un post qui a beaucoup de like
va être considéré comme meilleur pour la mise en avant pour Facebook.

On a donc deux principes de hiérarchisation qui coexistent : le principe de Google basé sur la
réputation des sites et le principe des réseaux sociaux qui à l’origine est basé sur les recommandations
de nos amis.

Avec le développement des réseaux sociaux, la première activité que nous avons sur le web
aujourd’hui n’est plus la consultation d’informations mais est le bavardage. La plupart des contenus
sont des contenus liés à la conversation et en grande partie public.

4. Quatre formes de parole sur Internet

• Il existe quatre manières de prendre la parole dans l’espace de visibilité d’Internet.

Internet et le WEB2.0 vont développer


deux nouveaux types de parole qui vont
être public.

Qui parle sur le Web dans la société ?


Distinguer les prises paroles en fonction
de qui parle. Horizontal soit
professionnels (journalistes, hommes
politiques) soit des amateurs (nous, tout
le monde) – lien avec le two-step-flow !

Distinguer les prises de parole à propos


de qui on parle (personne reconnue dans
l’espace public. Quatre cases qui correspondent à quatre types d’espace de prise de parole.

Gauche : espace public traditionnel (qui existait au temps des médias comme la télé, la radio), des
professionnels parlent de personnes connues et d’inconnues.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

Droite : l’espace public s’élargit car des amateurs peuvent parler de personnes connues et inconnues,
ce n’est pas possible avant – nouveaux propos tout d’un coup visibilisés.

Deux contraintes : respect de la vie privé (privacy) et assurer la liberté d’expression (entre en
contradiction avec le respect de la vie privée), ces deux principes s’opposent.

• Sphère publique restreinte : professionnels qui parlent de personnes connues


o Apparait dès le 19ème siècle avec l’explosion de la presse écrite.
o Espace de discussion qui apparait, industrialisation de la presse, profession de
journaliste apparait.
o Nouvel espace créé pour parler des questions de la société, de la politique.
o Les gatekeepers surveillent, on ne parle que de choses d’intérêt publique.

• Sphère publique : Professionnels parlent des gens normaux (quidam)


o La presse écrite s’ouvre, parler de personnes normales suite à l’engouement pour les
faits divers (crimes commis, potins) et développement important de la photographie
(photo d’événements privés, de gens qui passent dans la rue).
o Parler de chose plus de l’ordre du privé.
o Espace public au sens générique du terme (création de la presse sensation)
o Apparition de règle de protection de la vie privé, loi qui disent qu’on ne peut pas
expose tout et n’importe quoi sur la vie des gens.

• Web participatif (différent du Web2.0 !)


o Des amateurs vont pouvoir publiciser des contenus d’intérêt général. Commenter la
politique, donner des avis construits et argumentés.
o Au début de années 2000 = « logosphère » (sphère des blogs) ayant l’idée de
démocratiser la société pour que n’importe qui participe aux débats de la société.
o Développement de blogs pour participer à la vie publique.
o Le Web2.0 est un développement technologique alors que le web participatif est une
prise de parole qui publie des informations dans les intérêts publics, politiques.

• Web en clair-obscur : sphère des réseaux sociaux principalement


o Arrivée des gens normaux dans la sphère publique avec d’autres gens normaux, MAIS
ils parlent de la vie privée (de ce qu’on fait, de ce qu’on mange).
o Pourquoi clair-obscur ? Ce sont des propos ayant une visibilité mais qui n’est pas très
grande. C’est public mais n’a pas beaucoup de visibilité.
o Nouveau type de personne qui peut participer à l’espace public, avant c’étaient des
diplômés avec beaucoup de capital alors qu’aujourd’hui n’importe qui peut
s’exprimer, diminution du niveau d’éducation générale des personnes qui peuvent
s’exprimer.
o Plus de bavardages mais public avec des degrés de visibilités faibles.

5. Haute et basse visibilité


• Hiérarchisation entre une zone de forte visibilité et une zone en claire obscure.
• Transformation de la distinction public/privé en distinction haute/basse visibilité
➔ Aujourd’hui l’espace public ne fonctionne plus sur mode d’une distinction public-privé mais
sur le continuum entre zone de haute visibilité et une zone de basse visibilité.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

o Les propos publics mais très peu visible sont dans l’obscurité du Web et d’autres vont
être mis dans la lumière et être très visibles (= viralité). Puis d’autre propos vont être
entre la lumière et l’obscurité avec une visibilité moyenne.

• Distinction n’est plus délibérée, basée sur la raison, mais résultat d’une agrégation
numérique.
o Qui correspond aux likes, aux partages, aux commentaires ET à la réputation sociale
des contenus.
• Production de l’information et réception se mélangent. Une conséquence du fait que
internet a été créée par ces utilisateurs pour ses utilisateurs.
• Pratique de visibilisassions de soi (EP) et de discussion (Espace privé) se mélangent = de
bibliothèque, le web est devenu territoire.
o On passe du temps à discuter et c’est typique de l’espace privé.
• Le réseau social transforme l’univers anonyme du web en un espace familier.
Conclusion :
➔ Une conséquence importante de l’émergence d’internet et du Web est une transformation du
fonctionnement de l’espace public due à la reconfiguration de la distinction public-privé.
➔ Internet est un espace qui n’est pas entièrement public. Il est un espace semi-public.

VOIR : Réseaux sociaux en Belgique : toutes les statistiques 2022 (xavierdegraux.be)


Réseau sociaux = espace lié à la vie privée

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Egalité hommes et femmes dans l’utilisation des réseaux sociaux :

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Twitter est peu utilisé car il a été racheté par Elon Musk mais surtout parce qu’il est utilisé par
des amateurs et des professionnels, tous les hommes politiques ont des comptes, les
journalistes aussi, il est du côté de la sphère publique restreinte. On peut avoir des comptes
anonymes et si on veut suivre quelqu’un il ne doit pas accepter pour que j’ai accès à son profil.
Asymétrique : on peut suivre quelqu’un sans qu’il soit au courant. Sur Instagram, on peut
choisir si public ou privé donc asymétrique et symétrique (comme TikTok, LinkedIn). Twitch
est asymétrique, Snapchat et WhatsApp sont symétriques, YouTube est asymétrique.

Twitter est un réseau centralisé car tous les messages sont stockés sur un grand ordinateur.

• Alternative à Twitter : Mastodon qui est, lui, décentralisé car il n’y a pas de grand
ordinateur central qui recueille toutes les informations, on peut choisir notre serveur.
• Exercice : poursuivez un/e journaliste sur les différents médias numériques.
• Recherchez :
– Que fait-il/elle sur les RS
– Quels types de contenu diffuse-t-il/elle ?
– Avec qui est-il/elle en contact ?
– Que pouvez-vous observer d’autres ?
– Envoyer vos observations sur le mur FB du cours
Chaque RS impose son contexte et son format : Twitter, FB, Snapchat, Instagram, LinkedIn, Periscope
Facebook-live, Tik tok, …
Exercices : Différentes familles de réseaux sociaux ?
• Dominique Cardon distingue 5 manières dont on dévoile son identité sur les réseaux
sociaux (la manière dont on parle de nous-mêmes)
– Paravent

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

– Clair-obscur
– Phare
– Post-it
– La lanterna magica
• Antonio Casilli : Ces sociabilités ne se substituent pas aux rencontres réelles. Elles s’y
ajoutent et augmentent le volume total de contact.
Paravent :
Parler de nous-même en parlant avec des catégories
mises à notre disposition, en remplissant un
questionnaire au départ par exemple.
Exemple : les sites de rencontre
Ils nous demandent de décrire notre profil après s’être
connecté pour nous mettre dans des cases afin d’entrer
en contact avec des personnes dans les mêmes cases.
Clair-obscur :
On peut s’exprimer, dire ce que l’on pense mais avec un degré de
publicisation va changer, des contenus peuvent être fort visibles et d’autres
peu visible.
Exemples : Redit, Facebook (à la fois public ou privé)
Le degré de visibilité n’est pas clair car on ne sait pas qui va vraiment voir
notre contenu.

Phare (les influenceurs veulent éclairer toute l’humanité) :


Produire du contenu et diffuser pour
avoir la plus grande attention
possible pour se mettre en valeur
(TikTok, Instagram, YouTube)
But : être vu par le plus de monde
possible.
Post-it :

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

Exemple : Twitter, Mastodon


Réseau asymétrique

La lanterna magica :
S’inventer un personnage, un « avatar, à travers cet avatar qu’on va rencontrer d’autres
avatars de façon anonyme.
Exemples : MovieStarPlanet, Fortnite

➔ Quatre manières de créer notre identité grâce aux deux axes.


o Identité narrative : on va projeter des choses qui ne sont pas forcément vraies mais en
parlant de l’être plutôt que du faire, de qui nous sommes, on peut dévier de la réalité.
(inverse = identité réelle)
o Identité civile : on raconte de vraies choses sur nous, on se décrit par qui nous sommes
réellement.
o Identité virtuelle : réseau social où on peut faire des choses et pas vraiment dire qui on
est, on peut s’inventer un personnage (les jeux vidéo, YouTube car pas obligé de dire
qui on est).
o Identité agissante : il ne faut pas mentir sinon il y a des conséquences fortes !

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

✓ Facebook, Instagram sont très polyvalents car on peut faire plein de choses ; montrer ce
que l’on fait, créer un personnage, dire qui nous sommes ou mentir.

Les RS en Belgique :
• Facebook : 66% des Belges de 18+ (72% en 2019)
• LinkedIn : 41%
• Instagram : 37%
• Snapchat : 32%
• Twitter : 13%
• En moyenne 1h36 par jour, taux pénétration RS : 76% (belges +13) monde : 58%

c. Internet, journalisme et la montée des populismes


 Analyse de cas : l’élection de Donald Trump au primaire républicaine en 2016
(Make America Great Again) - étude de cas : l’élection de D. Trump (R. Schroeder, 2018).

Thèse : « Trump a réussi à devenir le candidat républicain en s’incrustant dans des grands médias
traditionnels (presse, télévision, radio) grâce à son utilisation de Twitter. »

o Donald Trump était connu avant 2016, son élection, car il était un personnage de télé-réalité.
o Les démocrates américains sont plus « à gauche » et les républicains sont plus conservateurs.
o Il y a des élections primaires où les militants et les personnes actives dans le parti peuvent
choisir le candidat du parti.

Un exposé général des causes du populisme n'entre pas dans le cadre du présent document ; l'objectif
principal est de comprendre le rôle joué par les médias traditionnels et numériques.

La fin du gatekeeping et des médias traditionnels vont profiter au mouvement populiste !

o Thèse reformulée :
▪ Le succès des populistes, leur force dans les quatre cas examinés, n'aurait pas
pu être atteint sans les médias numériques non traditionnels.
• Facilite l’entrée des acteurs populistes dans l’espace public.
▪ En d'autres termes, les populistes ont acquis un avantage disproportionné avec
les médias numériques par rapport à leur performance dans les médias
traditionnels et par rapport à la façon dont les partis ou mouvements
politiques établis utilisent les médias.
• En Belgique (seul pays à avoir ce système autant institutionnalisé),
nous avons le cordon sanitaire : tous les partis traditionnels et les
médias décident de signer un accord comme quoi ils n’iront jamais
débattre avec les partis d’extrême droite, ces derniers ne pourront pas
être accueillis dans les médias = manifestation du gatekeeping !

• Nous n’avons jamais eu de leader fort et le cordon est fortement


efficace, ils n’arrivent pas à influencer les opinions publiques.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

• Mais ce cordon est, aujourd’hui, remis en question car certains


présidents de parti en Flandre ont discuté dans des médias et les partis
d’extrême droit ont compris qu’il fallait aller sur les réseaux sociaux
et utilise le contenu sponsorisé pour finance énormément la publicité,
beaucoup plus que les partis traditionnels.

o Définition du populisme :
▪ « une croyance qui juxtapose une population vertueuse à une élite corrompue
(ne cherche pas le bien du peuple, représentent les autres partis politiques et
les journalistes « fake news ») et considère le peuple comme la seule source
légitime de pouvoir politique »

▪ affirment qu’ils représentent le « vrai » peuple « à 100 % ».

• Théorie QAnon : théorie du complot qui affirme qu’une source


interne aurait dénoncé le fait que les démocrates était une secte pédo-
sataniste voulant enlever le sang des enfants pour un remède anti-
vieillissement pour les élites et Donald Trump est le seul à pouvoir
sauver la population.

▪ Une troisième caractéristique des populistes est qu'ils épousent l'idéal selon
lequel le gouvernement devrait représenter plus adéquatement "le peuple", et
c'est là que les médias entrent en jeu.

La montée de Trump via twitter :


Trump a eu la couverture médiatique la plus importante lors de la
course d’investiture du PR alors qu’il était un outsider.
Pourquoi ?

Cette domination a été réalisée grâce à l’usage des médias sociaux


(essentiellement twitter).

Ces tweets provocateurs (right wing) ont été repris de manière critique.

Analyses statistiques : volume de mention tweeter de Trump plus importante que tous les autres
cumulés, corrélé à la couverture médiatique.

- Le phénomène Trump « n'est peut-être pas bon pour l'Amérique, mais il est sacrément bon
pour CBS, pour la télévision, car il génère de la curiosité ».
- La vaste couverture médiatique « gratuite » a également permis à Trump de dépenser
beaucoup moins en publicité politique que ses rivaux.
- Hamby (2013) affirme que Twitter a changé les campagnes politiques présidentielles, les
journalistes utilisant Twitter comme une source majeure, non seulement pour suivre les
candidats et les équipes de campagne, mais aussi pour se suivre les uns les autres.
- Ainsi, Trump a pu fixer l'ordre du jour en tweetant des positions qui étaient assurées d'une
large audience dans les médias grand public = AMPLIFICATION du message de Trump.

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o Quand les médias traditionnels ont repris les éléments des réseaux sociaux.
Affaiblissement des gatekeepers, les journalistes disent qu’il faut quand même en
parler alors que ce type de contenu n’aurait pas pu entrer avant dans les médias
traditionnels auparavant.
- Twitter a joué un rôle décisif dans sa réussite à devenir le candidat du Parti républicain et,
pendant une période cruciale, il a pu contourner l'autonomie des médias - ou utiliser les
médias numériques pour amplifier son message dans les médias traditionnels.

Conclusion – Trump :
- Ce succès ne peut s'expliquer par la seule référence à Twitter, mais plutôt par le
fait que le message politique de Trump - ses remarques non conventionnelles
sur Twitter - a reçu un niveau d'attention dans les médias traditionnels qui aurait
été impossible s'il s'était appuyé sur des outils de communication traditionnels
comme les conférences de presse ou sur une couverture audiovisuelle
traditionnelle.
- En d'autres termes, en communiquant sur Twitter, M. Trump a pu contourner les gardiens
conventionnels que sont les journalistes, les chaînes de télévision et les journaux traditionnels,
car ils ont été contraints de rendre compte de son point de vue dans un environnement
concurrentiel qui repose sur la part d'audience.
o Trump a été capable de passer outre des gatekeepers, des médias traditionnels car ces
derniers veulent faire de l’audience et ils ont vu que Trump en faisant énormément
donc il fallait en parler sur les médias traditionnels.

- En d'autres termes, M. Trump n'a pas pu s'adresser directement à son public par l'intermédiaire
de Twitter – trop peu d'Américains sont sur Twitter. Mais il pouvait s'appuyer sur les médias
traditionnels pour diffuser ses messages dans la masse de la société.

Il a été banni de Twitter car allait à l’encontre des règles avec des encouragements à la
violence, sa réaction a été de créer son propre réseau social, accessible seulement aux Etats-
Unis. Elon Musk a réintégré Donal Trump sur Twitter.

Commentaire sur la vidéo HugoDécrypte : gatekeeping car processus avec critères pour choisir ce dont
il va parler. Hugo est le rédacteur en chef. Il essaie d’être reconnu comme un média mainstream, la
chaine fonctionne comme un média traditionnel + souhaite avoir la carte de presse.

 Les journalistes face au réseaux sociaux (V. Jeanne-Perrier, 2018).


 Les journalistes représentent un quatrième pouvoir, ils sont considérés comme chien de
garde de la démocratie.
 La révolution numérique a changé beaucoup de choses pour les journalistes : les citoyens
qui publient deviennent des sources (concurrents aux journalistes) ; avec les réseaux
sociaux, il y a de la désinformation qui consiste en une nouvelle source de revenu (fake-
checking) pour prouver que certaines fake news sont bien fausses ; adaptation à de
nouveaux formats ; du point de vue de la consommation de l’information (il y a 15 ans,
l’information avait un rythme clair et précis, il fallait attendre le lendemain au journal pour
qu’elle nous arrive) qui est plus rapide – les journalistes doivent s’adapter en permanence
(changement de la temporalité).

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Valérie Jeanne-Perrier (2018), Les journalistes face aux réseaux sociaux.


Une nouvelle relation entre médias et politiques, Paris : MkF Editions.

Nadège Broustau et al. (2017), Relations publiques et journalisme à l'ère


numérique, Montréal : Presses de l’université de Québec.

• En moins de 10 ans, les réseaux sociaux sont devenus des médias


massifs qui encadrent l’inventivité du discours politique. Chaque
réseau social a ses propres codes.

– En 2018, Facebook était le réseau social le plus développé, il mettait en valeur,


dans le flux, les contenus d’information et il y avait une source d’entrée
importante sur des site qui voyaient que les individus venaient dessus par
intermédiaire avec Facebook. Maintenant Facebook donne plus de valeur sur le
contenu des personnes plutôt que le contenu des éditeurs (dû à des conflits avec
les droits d’auteur).

• Contraint les journalistes à suivre les mutations du discours politique, à adopter des codes:
système imbriqué (schéma one-to-many et many-to-many) des anciens médias et des
réseaux sociaux.

– Connecter média de masse et utiliser les réseaux sociaux comme diffuseur de


contenu des médias de masse, ces deux systèmes sont imbriqués.

• Les journalistes sont devenus holographes (= deux visages à la fois). Ils doivent être
présents en même temps sur plusieurs scènes médiatiques.
– Dans leur rédaction (choisir les infos à mettre en avant)
– Sur plusieurs réseaux sociaux (faire des Lives, infos plus personnalisées)
➔ Retour sur l’impact du développement des réseaux sociaux sur le métier de journaliste.
• Les réseaux sociaux deviennent co-énonciateurs de l’information, des discours qui
circulent.
• Journalistes maîtres du rythme et de l’angle (= journaliste parle d’un sujet et choisit
l’angle critique – avis = manière de parler différente), mais parfois dépossédés de
l’énonciation = emboitement de format.
• Format principal = enchainement de fragments – renvoyant toujours au clic suivant – dont
il est difficile de déterminer l’énonciateur (alors qu’avant, avec un seul journal, on avait
toutes les informations d’un seul coup)
+ Ligne éditoriale d’un média détermine quels
éléments sont à mettre en avant.
• Norme de consommation de l’information de la « mosaïque
informationnelle » qui s’impose à l’actualité politique. (plein
de petits bouts d’informations qui viennent de plein de sources
différentes, gros dessin de ce qu’il se passe dans le monde)

• Réseau sociaux = mosaïque de médias individuels de masse.


o On serait passé de l’époque des médias de masse de base avec quelques émetteurs
qui diffusent le même contenu à un système où les réseaux sociaux sont co-
énonciateur avec les producteurs de contenu (mosaïque) et où chaque individu
reçoit du contenu différent même s’ils ont tous les mêmes plateformes.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

Exercice : sur Instagram, identifiez une « mosaïque informationnelle ». On a l’impression qu’il n’y a
pas de processus de sélection alors qu’il y a surement une stratégie éditoriale. Déontologie
journalistique : règles qui guident la diffusion d’information.
• Problème (qui se situe du côté de la réception) : difficulté pour les usagers de connaître les
intentions des émetteurs successifs, de revenir à la source primaire, l’origine du contenu. Ce
qui demande plus d’esprit critique !

• Du côté de la production : nouvelle norme de la « raillerie » (bashing = agression verbale), de


l’insulte qui devient une forme discursive acceptée dans l’espace médiatique qui devient un
espace violent. Sur les réseaux sociaux, l’insulte est plus ou moins acceptée.
Bilan : les réseaux sociaux ont-ils rapproché l’information et la communication du public ?
Contribuent-ils à enrayer le déficit de confiance envers les politiques et les journalistes ?
Difficile d’y répondre, de mesure l’impact positif ou négatif ont sur les réseaux d’informations ! Les
réseaux sociaux n’ont pas amélioré la relation que les gens ont avec la presse traditionnelle.
Une difficulté financière s’impose, revenu par contenu publicitaire (google capte le plus de revenu
grâce aux publicités alors qu’avant c’était les médias traditionnels de masse donc sont entrer en
concurrence avec les plateformes).
• Non, les équipes de communication se sont approprié ces outils et fortement
professionnalisés.
• Développement d’une « ochlocratie » (ochlos : peuple).
• Favorise l’arrivée des mouvements populistes.
Autre analyse : Texte 1 : « Les chargés des réseaux socio-numériques au sein des médias » (Pignard-
Cheynel et al.)

Internet, une révolution des sociabilités ?


Sociabilité = la manière dont on interagit les uns avec les autres.

 Les réseaux sociaux et la fabrique de nos identités en ligne.


Point de départ :
• danah boyd (la première a donné une définition des RS) : si le Web est un espace public, les
réseaux sociaux ne constituent en aucun cas un espace privé.
• Les RS sont des espaces « semi-publics ».
OLIVIER ERTZSCHEID :
• La principale question que pose ce nouvel âge est celle du caractère indexalbe des êtres
humains eux-mêmes, au travers des traces qu’ls laissent consciemment ou inconsciemment sur
les réseaux, c’est-à-dire la question de leur identité numérique. »
ANTONIO CASSILI : comment nous nous sommes adaptés aux RS tellement vite par tellement de
monde ? car nous sommes des êtres sociaux, nous avons besoin du contact humain et les RS
permettent d’industrialiser les pratiques de sociabilité !
• les technologies numériques ne doivent leur succès qu’à l’envie de sociabilité de de contact de
leurs usagers.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

a. RS et identité
• Pour O. Ertzscheid, avec l’arrivée des réseaux sociaux : l’homme est devenu : « un document
comme les autres ».
• Son identité est devenue indexable, classable (possible de les retrouver si besoin). Nous
n’avons aucune prise car les plateformes ont tout une série de stratégies pour savoir qui nous
sommes.
Les hommes vont chercher l’information à deux endroits ; dans les grands médias ou dans toute autre
organisation centralisée et auprès de leur réseau familial, de leurs amis, de leurs voisins, de leurs
collègues (TWO-STEP-FLOW). Nous avons déjà numérisé les premiers Ce que Zuckerberg essaie de
faire avec Facebook c’est de numériser les seconds » = numériser nos relations sociales et les échanges
d’informations entre les personnes.
• Le World Wide Web (la toile internationale) en 1990 : le premier âge documentaire du Web
avec le développement des moteurs de recherche (qui nous permet de retrouver du contenu).

• World Live Web (2000) : web donnant en temps réel l’état des dernières informations publiées
o Google, News, ancêtre est le flux RSS, Blog, indexation en temps direct (système de
notifications)

• World live web (moment où on commence à indexer la vie des gens) : les réseaux sociaux
deviennent le centre du Web, troisième âge documentaire, une toile mondiale dans la matrice
de laquelle les individus occupent la place jusqu’ici préemptée par les documents et leur
actualisation.

Qu’est-ce que l’identité numérique ?


• Dans un premier temps (1990-2003) : identité = identifiant
o But, sécuriser ses accès et ses données
o Pseudonyme

• Avec Facebook (2003) : identifiant devient sa propre identité !


• Dès 2005, les premières traces sociétales de la problématique de l’identité numérique
apparaissent, deux ans après le lancement des réseaux sociaux, au moment où les usagers se
sont massifiés et banalisés.
o Connaitre les personnes qui utilisent nourri les algorithmes et sert à diriger la
publicité ! Personnaliser la publicité en collectant des traces qui nous concernent.
Définition identité numérique :
« identité numérique est constituée de la somme des traces numériques se rapportant à un individu ou
à une collectivité. »

3 types de traces
❖ Des traces profilaires (ce que je dis de moi)
❖ Des traces navigationnelles (qui renseignent sur les sites que je
fréquente et sur lesquels je commente ou j'achète (comment je me comporte) des traces
inscriptibles et déclaratives – ce que je publie sur mon blog par exemple - qui reflètent
directement mes idées et mes opinions (ce que je pense).
o On fait tout cela en acceptant les cookies, on accepte que tous nos comportements
soient collectés et archivés !

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

❖ Des traces inscriptibles et déclaratives – ce que je publie sur mon blog par exemple – qui
reflètent directement mes idées et mes opinions (ce que je pense).
L’adage « Si c’est gratuit, c’est vous le produit. » est réel.
• L’identité numérique peut-être définie comme la collection des traces (écrits, contenu audios
ou vidéo, messages sur des forums, identifiants de connexion) que nous laissons derrière nous,
consciemment ou inconsciemment.
Mon identité numérique c'est :
o adresse IP,
o cookies,
o courrier électronique
o nom, prénom
o pseudos,
o coordonnées (personnelles, administratives, bancaires,
o professionnelles, sociales),
o photos,
o avatars,
o logos, tags, liens, vidéos, articles, commentaires de forums,
o données géolocalisées.
Le système Android permet à Google de collecter toutes nos données de nos activités.
Google propose de désactiver l’historique des positions mais d’autres plateformes gardent nos données
de localisation.

L'exemple de Gmail
Quand Google ouvre, le 1er avril 2004, son service de courrier électronique en ligne (Gmail) il
augmente très significativement l'espace de stockage offert aux internautes et, surtout, il y incorpore la
logique et la recette de sa régie publicitaire
Adsense : l'ensemble des messages de notre correspondance privée seront considérés comme des pages
web et à ce titre, scanné et indexé par les algorithmes et les crawlers de Google.
 On peut avoir beaucoup d’espace si on accepte la condition que tous nos e-mails (nos
correspondances privées) soient archivés pour analyser nos correspondances pour pouvoir
cibler les publicités. Aujourd’hui, ils ont arrêté de les lire car déjà beaucoup d’information sur
nous, point de vue marketing, cela suffit.
L'objectif : associer aux mots-clés caractéristiques de nos conversations des publicités les plus ciblées
et contextuelles possibles. Chaque message est ainsi indexé mais Google a également la capacité
d'analyser les thèmes ou sujets de conversation dont nous parlons le plus souvent, les personnes avec
lesquelles nous communiquons le plus et les sujets que nous abordons, de manière à rendre sa régie
publicitaire encore plus efficace. Si tous les autres Webmail concurrents affichaient, en guise de
modèle économique, des bannières d'annonceurs, c'est avec Gmail que notre correspondance privée
est pour la toute première fois indexée de la même manière, avec les mêmes techniques et dans
l'optique du déploiement d'un modèle économique qui était jusque-là réservé aux pages web
publiques. Et s'il est possible, à l'aide de services tiers, de masquer l'affichage des dites publicités
ciblées, il est en revanche impossible de bloquer l'indexation de nos courriels.
Important de changer tous nos mots de passe sur chaque site Web.
Opinion | I Visited 47 Sites. Hundreds of Trackers Followed Me. - The New York Times (nytimes.com)

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

Les trackers de Google, de Facebook, d’Amazon (les


verts pour notre localisation) et les petits pointillés
reliés sont des cookies qui ont un moyen pour nous
identifier.
“Google was present on every site I visited, collecting
information on where I live, the device I used and
everything I looked at.”
+ Les données médicales ont beaucoup de
valeur donc est l’endroit où il y a le plus de piratage.

Cloud :
Le cloud computing ou informatique en nuages désigne le processus qui consiste à laisser nos données
et nos documents sur des serveurs hôtes de différentes entreprises : YouTube pour nos vidéos
familiales, FlickR ou Facebook pour nos phoros de vacances, Google Documents pour nos documents
de travail, Dropbox pour les fichiers de notre ordinateur…
Nos données et informations identitaires se trouvent aujourd’hui partiellement « dans les nuages », à
disposition de ceux qui en sont aujourd’hui les hébergeurs exclusifs et qui en seront demain, peut-être,
les principaux prédateurs.

Facebook :
De la même manière que Google continue de faire fantasmer parce qu’il promet de
pouvoir indexer l’ensemble des informations et des connaissances disponibles,
Facebook poursuit également son utopie : celle de pouvoir constituer le graphe
complet de l’humanité connectée, de visualiser les relations unissant l’ensemble
des individus de la planète.

o Théorie qui dit que tous les êtres humains sont connectés au travers de 6 personnes qui
se connectent sur internet.

o Si on est capable de savoir ce que quelqu’un aime (TWO-STEP-FLOW – ce que l’on


aime dépend de nos relations avec nos proches), plus on sait voir ce que pense le
réseau social d’une personne, plus on peut savoir ce que cette personne pense.

o Avantage que Facebook a sur google : en plus des données de contenu, des traces
profilaires, inscriptives, il a également l’encastrement des activités dans un réseau
social. Il sait qui sont nos amis, il connait notre réseau.

o Certains disent que Facebook peut avoir des données sur des personnes qui n’ont
aucune donnée sur ce réseau social.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

danah boyd :
 Première chercheuse sur ce qui caractérisait la communication sur les réseaux sociaux AVANT
Facebook.
o Réseau social est un dispositif de communication qui fait que la prise de parole est
différente avec les autres outils de communication à disposition.

 Quatre paramètres constitutifs de ces réseaux (début années 2000) qui entretiennent la
confusion entre espace public et espace privé
o La persistance :
▪ tout ce qui est en ligne (publié) est conservé à jamais
o La « searchabilité » (via moteur de recherche) :
▪ capacité à être recherché et retrouvé par n’importe qui, n’importe quand.
Toute les traces sont indexées donc on peut les retrouver.
o Les audiences invisibles (moins existant de nos jours) :
▪ quand on communique quelque chose, dans la plupart des cas, on ne sait pas
qui va le voir. Sur les réseaux sociaux, on s’adresse le plus souvent aux
audiences invisibles. On communique mais on ne sait pas avec qui.
• Aujourd’hui si on fait une story sur Instagram, on sait voir qui l’a vue
mais si on poste une photo, on ne sait pas qui l’a vue.
o La reproductibilité (le copier-coller) :
▪ tout ce que l’on poste et communique peut-être copier et recollé ailleurs,
dupliqué et donc placé dans un contexte différent du contexte d’énonciation.

 Ces quatre paramètres donnent lieu à des situations d’énonciation et de discours radicalement
altérées qui s’inscrivent dans un autre espace-temps que celui de nos relations non connectées.
Remarques :
• Les stratégies marketing doivent savoir comment communiquer de manière stratégique sur les
réseaux sociaux.
• L’effet Streisand : si un contenu ne nous plait pas, on ne doit pas le faire interdire sinon ce sera
amplifié, on attirera l’attention dessus → phénomène médiatique qui se produit lorsqu'en
voulant empêcher la divulgation d’une information que certains aimeraient cacher, le résultat
inverse survient !

Comment cela est-il possible ?


• Avec le développement de World Live Web, un nouvel objet fait son entrée dans nos vies : «
l’algorithme » (Cardon 2015)
• Beaucoup d’auteurs pensent que nous passons d’une « société d’information » à une « société
des calculs ».
• « il n’est plus beaucoup de gestes quotidiens, d’achats, de déplacements, de décisions
personnelles ou professionnelles qui ne soient orientés par une infrastructure de calculs. »
Dans le cadre de la création des identités numériques, le fait d’avoir des algorithmes permet de faire
des statistiques non plus sur une population mais sur un individu.
Les plateformes collectent tellement d’informations sur nous qu’elles sont capables défaire des
statistiques sur chacun de nos comportements et donc de prédire un comportement.

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

Cela notamment dû à une évolution des statistiques :

• Ancienne statistique : connaitre une population (moyenne, médiane…)


• Big data : faire la moyenne de l’ensemble des traces d’un individu (après avoir analysé les
centaines de milliers de traces laissées par un individu). Permet de décrire les comportements
individuels et de les prédire.

4 étapes de développement, d’évolution des modes de calculs qui ont accompagnés le développement
du Web et surtout le développement de la monétisation du web, de la publicité. Le développement de
ces statistiques va permettre d’expliquer comment Google, Amazon, Meta, sont aujourd’hui les
entreprises les plus riches du monde (ont réussi à développer ces algorithmes, ces modes de calcul).

Cardon construit quatre manières de produire de la visibilité avec des calculs :

• À côté du web : médiamétrie


• Au-dessus au web : PageRank (classer les contenus)
• Dans le web : Facebook
• Au-dessus du web (ils définissent les contenus auxquels nous sommes exposés, prédictifs) :
Amazon capable de recommander des achats bien précis

Le parcours que nous allons entreprendre à travers ces quatre manières de classe l’information
numérique permettra de dégager les différentes valeurs qui nourrissent les choix que font les
algorithmes :

 la popularité (en comptant le nombre de clics)


 l’autorité (en comptant le nombre de liens)
 la réputation des producteurs de contenu (en comptant le nombre de likes)
 la prédiction (ne mesurent plus mais prédisent grâce aux traces)

On montrera notamment comment ceux-ci prélèvent sur le web des données différentes (clics, liens,
likes et traces) pour les soumettre à des opérations répondant à différentes conventions statistiques que
résume le tableau suivant :

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

a. À côté du web :
La plus ancienne famille de calculs, d’algorithmes, existe depuis d’apparition des premières pages
web, dans les années 90 et avant le Web2.0. Où mettre les publicités et à quel prix ?

Il était important de pouvoir comptabiliser le nombre de visiteurs uniques, l’audience de chaque site
pour pouvoir donner un prix à la publicité à l’époque où il y avait peu de page web.

Les computers de vue IP :

- Compter les clics sur un lien (premier type de statistiques)


- Notion de visiteur unique = nouveau visiteur sur un site (il n’est compte qu’une fois, les
cookies permettent de savoir si on a déjà visité le site auparavant → mesure d’audience)
- But de mesure de l’audience pour calculer le prix d’une publicité

Deux mesures de l’audience :

- User-centric (médiamétrie…) → programme sur l’ordinateur


- Site-centric (Google Analytics) → outil sur un site internet (combien de jeunes, venant d’où,
1000 fois une personne qui va sur un site ou 1000 personnes différente ?)

Possible grâce à l’invention du Cookie en 1994 :

- Connaissance du produit (quel public, identifier les personnes)


- Connaissance par profil
o Un cookie est un petit programme qui identifie à chaque fois qu’on se rend sur le site.

b. Au-dessus du web
La page-Rank inventé par Google en 1998 permet de hiérarchiser le contenu en
fonction du nombre de vue pour mesurer la force sociale de la page. Identification de la page la plus
intéressante sur un sujet en fonction du nombre de lien qui renvoie à cette page.

Sergery Brin et Larry Page, les fondateurs de Google, vont opposer à ce procédé inefficace une tout
autre stratégie : plutôt que de demander à l’algorithme de comprendre ce que dit la page, ils vont
proposer de mesurer la force de la page dans la structure web.

c. À l’intérieur du web
Comment cela se fait il que ce site web (Facebook) qui était qu’un simple catalogue des étudiants, est
devenu un des plus riche et rentable du monde ? Il a inventé une nouvelle manière de mesurer la valeur
d’une page web.

 Capable de déterminer les personnes qui ont le plus d’autorité, le plus d’influence. On sait que
les individus font plus confiance à des personnes plutôt qu’à des institutions.
o Partenariats avec les marques.

« Les métriques de réputations mesurent le pouvoir qu’à l’internaute de voir les autres relayer les
messages qu’il émet sur le réseau »

Les internautes se mesurent eux-mêmes → point de départ : le « like »

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

d. Au-dessous du web
La prédiction par les traces permanentes. On sait prédire les comportements d’une personne.

Elle se caractérise par l’usage d’une technique statistique particulière, l’apprentissage automatique
(machine learning), qui est en train de bouleverser la manière dont les calculs pénètrent nos sociétés.

Machine learning = algorithmes qui ont pour mission d’être nourris de plusieurs données et
transformer ces données en prédiction.

➔ Va de pair avec le marketing cognitif, comportemental et neuro marketing.

➔ On peut prévoir le comportement des consommateurs.

Personnaliser les calculs à partir des traces d’activités des internautes, pour les inciter à agir dans telle
direction plutôt que dans telle autre, comme dans le système de recommandation d’Amazon et de
Netflix.

Le futur de l’internaute est prédit par le passé de ceux qui lui ressemblent, qui ont le même type de
comportement.

Développement de publicités comportementales ciblées, personnalisées qu’affichent automatiquement


et à bas prix des réseaux publicitaires sur les pages moins visitées.

On peut désormais voir des pubs sur des pages très peu visitées

- Évolution de la régie publicitaire de Google et montée du « capitalisme linguistique »


(Frédéric Kaplan)
- Le vrai et le seul modèle commercial qui fait vivre Google est la spéculation sur les mots.

Problèmes actuels :

- L’ « electroral targeting » sur Facebook (groupes populistes l’utilisent pour de la publicité


politique disant qu’il faut voter pour eux).
- Le scandale Cambridge Analytica = « technique de microciblage des électeurs potentiels » (ils
connaissent les arguments à savoir pour faire basculer d’un parti à un autre).
- En Belgique, le Flams Belang investit énormément dans tout cela car pas d’accès à l’espace
médiatique à cause du cordon sanitaire (flux de contenus sponsorisés, en période électorale,
arrivent sur le web pour les élections 2024).

FIN DU COURS

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Liste de mots-clés à connaître❤ :


Mots à barrer dès qu’il est mentionné dans le cours
1. agir communicationnel 38. Habermas 73. phare
2. algorithmes 39. holographe 74. Post-it
3. ARPANET 40. hypertexte 75. prétentions à la
4. audience 41. identité numérique validité
5. audience invisible 42. imaginaire 76. Reddit
7. big data 43. indexable 77. réseau
8. chambres d'écho 44. Internet 78. réseaux sociaux
9. clair-obscur 45. Jakobson 79. révolution numérique
10. code binaire 46. lanterna magica 80. Schroeder
11. communauté en ligne 47. Lasswell 81. searchabilité
12. conversation 48. Lazarsfeld 82. sémiotique
13. cunéiforme 49. Licklider 83. signifiant
14. danah boyd 50. like 84. signifié
15. décentralisé 51. linguistique 85. Skyblog
16. déficit d'information 52. LinkedIn 86. société de
17. démocratisation 53. Luhmann l'information
18. effet direct 54. machine learning 87. Sphère publique
19. élargissement de l'espace 55. massification restreinte
public 56. médias 88. structuralisme
20. electoral targeting 57. médias analogiques linguistique
21. entertainment 58. médias de masse 89. système
22. Ertzschheid 59. médias individuels de masse 90. TCP/IP
23. espace public 60. médias numériques 91. Tim Berners-Lee
24. ethnométhodologie 61. mosaïque informationnelle 92. time-sharing
25. face-à-face 62. multimodalité de la 93. Tinder
26. Facebook communication 94. trace
27. fonction conative 63. nombre de Dunbar 95. Trump
28. fonction expressive 64. non-verbal 96. two-step flow
29. fonction latente 65. Obama 97. usager
30. fonction méta-linguistique 66. one-to-many 98. Usenet
31. fonction phatique 67. opinion publique 99. visibilité
32. fonction poétique 68. PageRank 100. web 2.0.
33. fonction référentielle 69. pair 101. web participatif
34. Garfinkel 70. paravent 102. world life web
35. gatekeeper 71. PDP-1 103. world live web
36. gatekeeping 72. persistance 104. WWW
37. Google News

Plan du cours :

PARTIE 1 - La communication : une première approche

1.1. Les interactions interpersonnelles et la communication non verbale

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

1.1.1. Exemple de recherche -> l’ethnométhodologie

1.1.1.1. Qu’est-ce que l’ethnométhodologie

1.1.1.2. Le cas Agnès : comment montrons-nous de manière non verbale notre appartenance à une
catégorie genrée ?

1.2. L’utilisation du langage pour la transmission d’information

1.2.1. Exemple de recherche = linguistique structurale

1.2.2. Exemple de recherche = A quoi sert le langage ? (Fonctionnalisme)

1.2.2.1. Nombre de Dunbar

1.2.2.2. Les fonctions de Jakobson

1.3. L’impact des « médias » sur la société

1.3.1. Un peu d’histoire des médias

1.3.2. Exemple de recherche = la sociologie américaine des médias et la théorie des effets des médias

1.3.2.1. Lasswell et l’aiguille hypodermique

1.3.2.2. Lazarsfeld et al. : La théorie du two-step flow of communication

1.4. Définir les médias (podcast n°1)

PARTIE 2 – Comprendre la « révolution numérique »

1. Définir la « révolution numérique » et la notion de « culture numérique »

1.1. Selon Wikipédia

1.2. Définir « le numérique » (R. Rieffel)

1.3. L’apparition d’une « culture numérique » (I. Compiègne)

1.4. Le numérique : une « révolution industrielle » : D. Cardon et D. Cohen

1.5. La vie « dans » les médias (M. Deuze et P. Boczkowski & E Mitchelstein)

1.6. Conclusion

2. Un petit peu d’histoire : histoire d’Internet et histoire du web

2.1. Histoire de l’invention d’Internet

2.2. Histoire de l’invention du WWW

2.2.1. Éléments factuels (Cern, etc.)

2.2.2. Les valeurs originelles du web (communication scientifique, réseau non centralisé, par les
utilisateurs pour les utilisateurs).

2.3. Aujourd’hui : le web 2.0. et le web centralisé

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LCOMU1124 – Vanhuysse Lise

3. Etude des effets de la transition numérique sur le fonctionnement de la démocratie

3.1. L’estompement de la distinction public/privé et l’élargissement de l’espace public

3.1.1. Définir (rapidement) ce qu’est l’espace public

3.1.1.1.L’espace urbain

3.1.1.2. Vision normative de l’EP (Habermas)

3.1.2. Théorie de la multimodalité de la communication sur le web (Dahlgren)

3.1.2.1. Les quatre modes de communication

3.1.2.2. Apparition des chambres d’écho

3.1.2.3. Apparition des solo-sphères

3.1.3. Théorie de l’élargissement de l’espace public (Cardon)

3.1.3.1. Estompement du rôle des gatekeepers

3.1.3.2. Publier d’abord, filtrer ensuite

3.1.3.3. La libéralisation des subjectivités (+ pagerank)

3.1.3.4. Quatre formes de prise de parole sur Internet

3.1.3.5. Des zones de haute et basse visibilité

3.2. Internet et la montée des populismes

3.3. Internet et l’évolution de la propagande (podcasts n°2 et 3)

3.4. Internet et l’évolution du métier de journaliste

4. Etude des effets de la transition numérique sur nos sociabilités (nos manières d’être ensemble et de
se rencontrer)

4.1. Regards sur la production de nos identités en ligne

4.1.1. Définir les réseaux sociaux comme espaces semi-publics (Boyd)

4.1.2. 5 manières de dévoiler son identité sur les réseaux sociaux (D.Cardon)

4.1.3. Les trois âges documentaires du web et l’indexabilité de nos identités (O. Ertzscheid)

4.1.4. Derrière les identités : traces, algorithmes et big data (D. Cardon)

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