Vous êtes sur la page 1sur 56

Université Abderrahmane Mira Bejaia

Faculté de Sciences Humaines et Sociales


Département Information et Communication

Nasreddine SAHNOUN
Docteur en Science de l’Information et de Communication
Enseignant à l’université Aberrahmane MIRA Bejaïa
Email : nasreddine.sahnoun@unive-bejaia.dz

Cours: SOCIOLOGIE DES MÉDIAS


Master 1 Information
« Presse imprimée et électronique »

Année universitaire 2021/2022


PLAN DU COURS

I- INTRODUCTION GENERALE
II- Définition des concepts
III- Origines de la sociologie: éléments de compréhension
III-1 Retour sur la Sociologie, son apparition et développement 
IV- Le fait social et phénomène de société
V- La Sociologie des médias genèse et développement
VI- Sociologie des médias de masse : Modèles et théories, quelques éléments de compréhension
1- Modèle des effets puissants ou direct (stimulus-réponse)
2- Ecole de Francfort et la théories de la culture de masse
3- Le modèle du « two step-flow communication » : le flux de communication à deus étage
4- Le modèle « uses and gratification
5- Théorie mathématique et cybernétique
6- Structuralisme et Théories du langage
7- Cultural Studies et le modèle codage/décodage
8- Les théories politiques de l’opinion publique :
A- Le modèle de l’agenda-setting
B- Le modèle de la spirale su silence
VII- Responsabilités et rôle des moyens de communication dans le développement et les changements
sociaux
VIII- Rôle et influences sociales des médias
IX- L’influence sociale des technologies numérique d’information et de communication
X- Vers une Sociologie d’Internet
Mots clés

 Mots clés : Société, Phénomène social, Représentations


sociales, Sociologie, Médias, Flux médiatiques, Masse
médias, Communication, Usages, Interactions, Phénomène
médiatique, Influence, Effets.
 Cesdifférents concepts constitueront le Socle sur lequel
posera ce cours.
I- Introduction générale

 La communication est un phénomène « naturel », « culturel » et « créatif » par ordre croissant d’importance.
 Communiquer consiste à convoquer des objets, des relations sociales et des ordres politiques. Toute théorie
propose un composé d’éléments momentanément indivisible: un modèle de l’échange fonctionnel entre les
individus, ,un point de vue sur leurs relations de pouvoir et de culture, une vision de l’ordre politique qui les nuit.
 Enjeux liés à la communication : comprendre la relation ou la corrélation entre les trois dimensions ou niveau
« naturel », « culturel » et « créatif » sans négliger la technique.
 Les médias font partie de notre environnement quotidien. Nous les fréquentons tous les jours et il n’y a rien de
plus banal que de regarder la télévision, consulter un site d’information en ligne ou écouter la radio. Nous
dépendons des médias pour être en relation avec la société et son actualité. Pour cette raison, les médias nous
interrogent au quotidien : ils peuvent nous irriter, nous frustrer mais aussi nous divertir, nous apprendre des
choses… De cette familiarité, découle parfois l’idée que nous pouvons tous avoir un avis légitime et une bonne
capacité à analyser les médias. Comme le souligne Éric Maigret, même s’ils sont souvent pertinents et cohérents,
ces avis ne peuvent tenir lieu d’analyse scientifique (MAIGRET : 7 -22). 
II- Définition des concepts

 La sociologie est l'étude des relations, actions et représentations sociales par lesquelles se
constituent les sociétés. Elle vise à comprendre comment les sociétés fonctionnent et se
transforment. Au centre de ce processus de compréhension la sociologie se propose de
s’intéresser à divers domaines.*
 La sociologie peut être définie comme la branche des sciences humaines qui cherche à
comprendre et à expliquer l'impact de la dimension sociale sur les représentations (façons de
penser) et les comportements (façons d'agir) humains. Ses objets de recherche sont très variés
puisque les sociologues s'intéressent à la fois au travail, à la famille, aux médias, aux relations,
aux réseaux sociaux, aux rapports de genre (hommes/femmes), aux statuts et fonctions, aux
religions, ou encore aux formes de cultures et d'ethnicités...*
 La sociologie est la science qui a pour objet ce qui est social. Les sciences dites « sociales » ou
« humaines » se consacrent chacune à des catégories particulières de faits humains, telles le Droit
et l'Économie politique. La sociologie retient dans ces faits humains leur aspect spécifiquement
social. En l'occurrence, il s'agit donc de définir le « social ». C'est un mot du langage courant,
dont l'acception la plus conforme à l'usage est « relatif à la société ». (JANNE : 2009).
 Médias: Différentes techniques supports et dispositifs de diffusion ou de transmission massive de
l’information.
 Le terme média désigne tout moyen de communication, naturel ou technique, qui autorise la transmission
d'un message. Mais son usage courant renvoie, de façon plus restrictive, aux médias de masse, c'est-à-
dire aux moyens de diffusion collective permettant d'atteindre des publics vastes et hétérogènes. (PIAR :
2021).
 Selon le Petit Larousse, ils englobent « tout support de diffusion de l'information (radio, télévision,
presse imprimée, livre, ordinateur, vidéogramme, satellite de communication, etc.) constituant à la fois
un moyen d'expression et un intermédiaire transmettant un message à l'intention d'un groupe ». Selon
Rémy Rieffel, « les médias doivent être conçus dans un premier temps comme un ensemble de
techniques de production et de transmission de message à l'aide d'un canal, d'un support (journal papier,
ondes hertziennes, câble, etc.) vers un terminal (récepteur, écran) ainsi que comme le produit proprement
dit de cette technique (journaux, livres, émissions) ; dans un second temps comme une organisation
économique, sociale et symbolique (avec ses modalités de fonctionnement, ses acteurs sociaux
multiples) qui traite ces messages et qui donne lieu à des usages variés. Ils présentent, par conséquent
une dimension technique (matériels) et une dimension sociale (représentations) qui évolue en fonction du
temps, de l'espace et des groupes sociaux qui s'en servent » (GERSTLE : 2021).
III- Origines de la sociologie: éléments de compréhension

III-1 Retour sur la Sociologie, son apparition et développement 

 Les premières trace d’un raisonnement sociologique remontent à l’antiquité, Confucius,


Cicéron…..
 Ibn Khaldoun 14e est considéré par certains chercheurs comme celui qui posa les fondements de la
sociologie démographique moderne. Sa façon d'analyser les changements sociaux et politiques
qu'il a observés dans le Maghreb et l’Espagne de son époque.
 Son ouvrage majeur, la Muquaddima , où il expose sa vision de la façon dont naissent et meurent
les empires, est peut-être le premier à avoir un raisonnement scientifique et sociologique sur la
cohésion sociale et le conflit social. Son travail se base sur un concept central, celui de
« asabiyyah », traduit en français par « cohésion sociale », « solidarité de groupe » ou
« tribalisme ».
 14e siècle :
Europe : changement de paradigme, une révolution dans la pensée qui est menée par une séries de
philosophes et penseurs Kepler, Galilée et Copernic… Mouvement humaniste Contre le déterminisme divin.
 Remettre l’homme au centre de l’univers et au centre des débats.
 Ecrits de Marx, Tocqueville, Weber et autres …..
 Concept de contrat social John Locke, Jean-Jacques Rousseau ou Thomas Hobbes  : l'origine de la
société et de l’Etat comme un contrat originaire entre les hommes, par lequel ceux-ci acceptent une limitation de
leur liberté en échange de lois garantissant la perpétuation du corps social. (De quelle manière une société se
constitue-elle? A travers quel processus?)
 August Compte: Positivisme, il n'est de science qu'appuyée sur la raison et les faits. Il baptise sa science du
nom de sociologie, nouveauté construite à partir du latin socius (société) et du grec logos (savoir). (RSH,
N°109 : 2000).
 Emile Durkheim propose en effet une théorie englobante de la sociologie : un objet, les faits sociaux, et une
méthode, qu'il expose dans les règles de la méthode sociologique.
 A lire : Emile Durkheim, Les règles de la méthode sociologique, Félix Alcan, Edition 7, France, 1919.
 Raymond Aron, Les étapes de la pensée sociologique, Gallimard, France, 1967.
IV- Le fait social et phénomène de société

 Les phénomènes sociaux, assure Durkheim, sont des combinaisons régulières d’actions que les
individus accomplissent sous l’influence de façons de sentir et de penser qu’il appelle
« représentations », employant ce mot dans le sens où il revient dans le vocabulaire philosophique
depuis Descartes.*
 Le concept de fait social est forgé par Emile Durkheim, dans son livre Les règles de la méthode
sociologique, le fait social est défini comme « toute manière de faire, fixée ou non, susceptible
d'exercer sur l'individu une contrainte extérieure; ou bien encore, qui est générale dans l'étendue
d'une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses diverses
manifestations au niveau individuel ». (DURKHEIM : 1919).
 Un fait social est un phénomène suffisamment fréquent dans une société pour être dit régulier et
suffisamment étendu pour être qualifié de collectif ; c'est-à-dire qui est au-dessus des consciences
individuelles et qui les contraint par sa préséance.
V- La Sociologie des médias genèse et développement

 Définition: la sociologie des médias est une discipline qui tenterait de comprendre et
d’interpréter la nature des effets (influences) d’interactions, que pourrait susciter le rapport, le
contact entre les médias et le téléspectateurs, sur un plan individuel ou bien les groupes à
l’intérieur d’un environnement ou contexte social donné. Il engloberait l’études des :
 Concept en relation avec le développement des masses médias, presse écrite, radio, télévision et
actuellement le digital…Des processus d’influence ou de résistance à l’intérieur d’un
environnement ou contexte social (ville, organisme, entreprise,,,)
 Résultat d’une succession et d’un juxtaposition, l’apparition de plusieurs concepts éléments,
d’événements et développements technologiques
 Sociologie des médias se rapporte : Concept de société de masse/Concept d’opinion
public/Concept d’espace public « Habermas », de Révolution industrielle, de masse médias… les
premières théories et courants qui s’intéressent au phénomène des médias et leurs influences.
Ce
 concept est intimement lié à la sociologie et son développement, à la politique et l’exercice du
pouvoir au sein d’un environnement ou contexte sociétal régi par une histoire, des règles, des
rapports et échanges des structures.
Quelques
 éléments de compréhension :
La
 Renaissance en Europe, siècles des lumières « la remise en question de l’ordre établi »,
mouvement humaniste,
Concept
 d’Opinion publique 18 siècle : Condorcet et Malesshherbes, fondée sur la raison en
opposition à l’opinion populaire incertaine pleine de préjugés. Un concept qui gagnera en
pertinence avec la révolution Française 1789.
Fin
 d’une ère : règne de l’Eglise et le début d’une nouvelle soutenue par démocratisation d’accès
au livre « nous renvoie à l’invention de l’imprimante et ses répercutions » sur domaines du savoir et
des sciences, apparition de la presse écrite et son développement et généralisation,,, accès à
l’information,
19 eme,
 La sociologie comme discipline scientifique: Auguste Comte, Emile Durkheim comme les
précurseurs…
Révolution industrielle fin 19 et début 20 siècle Conséquences directes :
Division et spécialisation du travail : à l’échelle de toute la société fonctionnant sur la base d’une nouvelle économie
industrielle, nouvelles fonctions, division de travail en plusieurs taches, travailleurs à la chaine, simplification des opérations de
production, ( visions divergentes: Isolement de l’individu, selon Durkheim la solidarité et l’esprit collectif ne peuvent naître
que d’une division de travail spontanée, tenant compte des inégalités naturelles. Pour Comte la spécialisation et division de
travail est perçue comme un moyen d’assurer, selon les situation, la stabilité de la société ou bien de désorganisation. La
structure sociale n’est équilibrée que si ses constituantes (individus et institutions) on des tâches et des rôle bien distincts, mais
en même temps dépanadant les uns au autres, à condition de na pas pousser à l’excès qui peut engendrer des inégalités
intellectuelles et morales.
Une urbanisation massive : développement des grandes industries autour des grandes villes (un nouveau tissu urbanistique),
baisse du taux de mortalité grâce aux progrès de la médecine, augmentation de la population mondiale. Transformation de la
ville (sur un plan culturelle, politique et économique), la ville est devenue un lieu d’élaboration des principes fondamentaux de
la société moderne au détriment de la ville préindustrielle,
Le déclin de la vie communautaire : deux types d’organisations qui s’opposent (préindustriel (organisation parentale,
traditionnelle, solidarité amitié, confiance… comme éléments de cohésion avec des relations formelle mais très fortes≠
Industriel, contrat social formel selon de nouvelles normes. L’individu n’est plus apprécier pour sa valeur mais par la façon et
aptitudes à remplir les condition des ses différents contrat, (donner climat de confiance ≠ échanger climat de compétition et
méfiance avec un souci de recevoir le maximum et de donner le minimum).
Ladémocratisation et la centralisation les masse au service d’une bourgeoisie ou élite dominante politique pour imposer ses
opinions sur la corp social. (CHARRON : 21).
 La société de masse : conséquence directe de la révolution industrielle (visions
différentes entre optimisme et craintes), cependant un consensus autour d’une
importantes coupure dans l’évolution sociale (passage d’une société préindustrielle
vers une société industrielle, (CHARRON: 19)
 Concept d’espace public favoriser selon Jurgen Habermas par les changements
politiques engendrés par la fin de la monarchie absolu qui participe dès lors à la
constitution d’un espace public « Une sphère publique bourgeoise » qui se définit
d’abord politiquement, comme un espace de discussion soustrait à l’emprise de l’Etat
et critique à son égard ; puis sociologiquement comme différents de la cour (proche de
l’Etat) et du peuple (exclue du débat critique). Cette espace public a connu un
élargissement et des transformations induit par l’apparition des médias traditionnels à
internet. (R. RIEFFEL : 45).
Les premier chercheurs à s’intéresser à la communication se sont d’abord
penchés sur la communication de masse, « entre 1900-1930 », avec l’apparition
des premiers médias: journaux, radio, cinéma,
Motivation : comprendre ce nouveau phénomène par lequel un seul destinateur
(émetteur) diffuser un même message à un public très large.
Une conception basé sur trois constatations
1- L’émetteur et le récepteur ne sont pas face à face, ils communiquent au moyen
d’un médias,
2- Le message est unidirectionnel: un seul émetteur (média) un seul message qui
touche simultanément un très grand nombre de personne, qui ne peuvent pas
répondre,
3- Le public récepteur est perçu sous un aspect Homogène d’où le terme de
masse,
Communication de masse est une communication de déséquilibre: Avantage du
côté de l’émetteur, le public n’a pas de choix (CHARRON : 17).
Les médias sont en situation de dominance, les publics subissent.
 Constat: les chercheurs supposent alors que la communication de
masse ou le message médiatique est susceptible de provoquer des
effets chez les destinataires, donc changement d’opinion ou d’attitude
(politique, éducation, culture….).
 Charron envisage sept façons d’interpréter des effets des médias se
qu’il reparti en trois types dont chacun est associé à une période.
 1- La société de masse et le modèle du stimulus-réponse (1900-1930).
 2- La remise en question des effets (1930-1960).
 3- La redécouverte des effets (1960 à aujourd’hui).
Les grands paradigmes dominants en information et communication.
 Cybernétique
 Behavioriste
 Fonctionnaliste
 Interprétatif
 Constructivisme
 Nous pouvons rajouter le structuralisme….
 Plusieurs modèles et théories se sont succédées et juxtaposées autours
des effets pour tenter de les expliquer et les interpréter.
VI - Sociologie des médias de masse :
Modèles et théories, quelques éléments de compréhension

1- Modèle des effets puissants ou direct:


A- Modèle stimulus-réponse
Un modèle lié à l’apparition du concept de société de masse. Révolution Industrielle. Apparition, développement puis généralisation des médias, qui
devient socialement très visible.
Motivations : rêve de rejoindre les sciences naturelles dans une vision purement mécaniste.
Postulat : Tout stimulus corresponde une réponse appropriée et prévisible. Théorie psychologique et psychosociologique théories de l’effet
d’apprentissage. Approche clinique expérimentale (laboratoire).
Obsession à l’égard des objets et de leur fonctionnement supposé, présence des dimension culturelle et politique, discours apocalyptique ou
pathologique. Deux visions sur les Effets supposés des médias de masse sur les comportements individuels,
 Première vison: Exprime une forme de « panique morale », dénoncer les effets néfastes des médias répondant la violence, soumission…Le
béhaviorisme au Etats-Unis (WESTON : 159-177).
 Deuxième vision analyse de façon clinique l’influence subie à travers la notion de stimulus. L’homme réagissait selon une série de mécanismes
biologiques. « Pavlov » conditionnement.
Première guerre mondiale (14-18) les médias considéraient comme un stimuli très puissant. Un moyen de mobilisation du civile qui se retrouve
impliqué directement dans la guerre grâce à la production industrielle, coopération et solidarité avec son pays et armée. « chose inimaginable dans la
société de masse individualisme…
Les médias de masse (journaux, affiches photographie, télégraphe, radios….  comme des instrument pour faire circuler la propagande…
TCHAKHOTINE «  le viol des foules par la politique ». LASSWELL « propaganda Techniques in the World War ». WELLES « La guerre des
mondes ». LASSWELL et L’expression se seringue hypodermique.
Quelques exemples sur les effets puissants des médias :

 Feuilletons radiophoniques (20-30) montrées du dois par des hommes qui appréhendaient ou
craignaient l’entrée d’une fraction féminine sur le marché du travail……
 La propagande Nazi, rôle de la radio.
 Développement des médias pour les jeunes, musique rock et bandes dessinées, a été relié à
l’accroissement de la délinquance juvénile dans les années 50.
 Télévision, le cinéma, années 60 jugée comme un médias néfaste supposés véhiculés la violence
sociale et individuelle.
 Aujourd’hui les jeux vidéos et Internet sont au centre de certaines occupations et craintes qui
concernent la santé, l’analphabétisme et la violence des jeunes.
 Critique des effets puissants des médias qui trouve sa source dans l’inquiétude relative à une
perte de pouvoir ou d’un ordre établi …..(MAIGRET : 48).
2- Ecole de Francfort et la théories de la culture de masse
 Théorie critique des médias : industries culturelle, biens culturels marchandisation, commerce, dominant/dominé,
standardisation
 De la culture de masse à l’industrie de masse. (ADORNO ET HORKHEIMER).
 Il semble que le terme « Industries culturelles » est apparu pour la première fois dans le livre « La dialectique de la
Raison » écrit par W. Adorno et Max Horkheimer, deux sociologues d’un groupe qu’on appelle l’école de
Francfort, et publié pour la première fois en 1944 aux États Unis. Les auteurs ont utilisé le terme d’« industries
culturelles » pour remplacer celui de « culture de masse » qui désignait alors une forme de culture qui émergeait
spontanément des masses, comme la culture populaire. Cependant, pour les auteurs, la culture de masse n’était pas
née dans les masses, mais elle était fabriquée par les industries culturelles. Les masses n’étant que des
consommateurs passifs de cette culture.
 La marchandisation de la culture: les biens culturels sont devenus des marchandises aux mains d’une élite
dominantes qui distille leurs idéo et idées à une masse populaires passive dominée,
 Dans ce texte de 1944 les auteurs font référence surtout au cinéma, à la radio et aux magazines. A travers
l’observation et l’analyse de ces nouveaux moyens de production et de diffusion de masse, les auteurs font le
constat d’une forme d’exploitation commerciale et de vulgarisation de la culture opérées par ces industries
uniquement à des fins commerciales. Cette forme d’industrialisation de la culture est structurée, selon les auteurs,
de façon véritable, autoritaire, du haut vers le bas. La conséquence en est que l’industrialisation de la culture a tué
non seulement la culture, en la réduisant à une marchandise comme les autres, mais également l’autonomie de
l’homme, son imagination, sa capacité à réfléchir et agir de manière critique en détournant son regard des
problèmes du monde qui l’entoure. (BOURDON : 41).
La remise en question des effets
 Développement principalement au États-Unis entre (30-60),
 Distinction par rapport au modèle stimulus-réponse sur une plan méthodologique utilisé dans les recherche
(recours aux sondages, aux enquêtes, bref, à une démarche empiriques) et celui des résultats.
 Le précurseurs: BERELSON, KATZ, KLAPPER, LASSWELL, LAZARSFELD, LEWIN….
 Attribuent aux médias des effets beaucoup plus modestes et surtout moins directe que le modèle stimulus-
réponse concernant le lien entre médias et individus.
 Tenir compte des différences individuelles, (la personnalité, l’intelligence, l'intérêt… comme éléments
importants qui déterminent le degré l’intensité des réactions).
 D’autres facteurs filtrants l’effet directe des médias : la crédibilité de la source des message, le contenu, le
type de médias utilisé et surtout l’appartenance des individus-récepteurs à un groupe social. (CHARRON: 27).
 LEWINE notion de champs psychologique « ensemble de relations d’une personne avec son environnement »
qui influence la personnalité individuelle (famille, milieu de travail, amis(e) les centre de socialisation…..).
 La notion d’individu est appréhendée à l’intérieure d’une société composée de petits groupes avec le rôle et
impact des relation interpersonnelles et relation avec les médias et leurs effets.
 Etablissement d’un lien entre communication interpersonnelle et médiatique, avec cependant une supériorité
de la première sur la seconde.
3- Le modèle du « two step-flow communication » : le flux de communication à deus étage
 Théories de l’influence sociale dont la source et la réaction de électeurs aux compagne électorales.
LAZARSFELD, BERELSON ET GAUGET Ohio étude sur les facteurs qui ont déterminé le choix des électeurs
 Compagne électorale (Roosevelt/Wilikie). Largement couverte par la radio.
 Résultats : le vote est une expérience sociale, individus appartenant à des milieux sociaux similaires
(caractéristique homogènes), partagent certaines conviction « religieuses, humanistes….), valeurs et intérêt
commun
 Les média ne font que renforcer l’homogénéité des opinions des différents groupes sociaux.
 Les message médiatique ne sont pas reçus ou perçus par des individu isolés, mais par un ensemble de personnes
qui partage des valeurs et des intérêts communs qui filtrent les message selon leurs norme.
 Le rôle des leaders d’opinion qui sont généralement les mieux informés dans la modification ou le maintien d’un
comportement. Ils constituent un relais (médiateurs).
 L’influence des médias s’effectue en deux étapes : elle n’est pas directe, la médiatisation et l’influence
personnelle plus fort que celle des médias.
 Exemple : l’électorat de droite en France par rapport à ceux de gauche, les électeurs de tendance conservatrice et
religieuse face aux communiste…..
4- Le modèle « uses and gratification »: besoins, usages, gratifications, motivations
La question du pourquoi ? Comportement des individus avant l’exposition aux médias?
Le courant « usages et gratifications » se penche, d’une part, sur les besoins individuels conscients ou inconscients, parfois sur les besoins
sociaux des téléspectateurs, et d’autre part, sur les satisfactions que chacun cherche à obtenir en s’exposant aux différents médias.
Ce courant soutient l’idée que chaque personne, puis groupe puisse trouver dans les médias, un terrain de réponse à des besoins conscients ou
non qui renvoient à des aspirations ou à des problèmes particuliers, d’ordre économique, politique, psychologique ou bien socioculturel.
L’influence est alors définie dans un sens plus large en tant que conséquence pouvant entraîner pour les individus, les groupes et,
secondairement, la société, l’existence d’évolutions et changements dépassant le cadre individuel. Ouvertement fonctionnalistes, les
recherches distinguent, d’un côté, les fonctions manifestes ou officielles : éduquer, informer, distraire, favoriser le caractère pluraliste des
opinions, et de l’autre, les fonctions latentes comme une réassurance psychologique, une plus grande certitude d’avoir raison sur le plan
politique, une « autorisation à la paresse »…
C’est en ce sens que ce courant lie, dans une approche interactionniste, d’une part, les projets officiels sous-tendant l’existence des médias ou
les conditions de production et, d’autre part, les besoins satisfaits en réception ou les représentations que les récepteurs se font des producteurs
et des relations qu’ils entretiennent avec eux. (BALLE : 208)
Les gens approuvent des besoins d’ordre social ou psychologique. En résumé ils veulent: s’informer, se divertir, s’intégrer à la société,
affirmer leur identité (appartenance).
Plusieurs études et enquêtes sur les motivations des individus face aux médias qui ont permis de déterminer les fonctions des médias, c’est-à-
dire les fonctions que le public attribue lui-même au médias.
Dennis McQuail dresse 4 fonctions:
S’informer,
Affirmer leur identité,
S’intégrer et interagir socialement et se divertir. (CHARRON : 30-31).
5- Théorie mathématique et cybernétique
 Vision mathématique théorie statistique (Shannon et Weaver): vision instrumentale de la communication, cette
dernière est présentée comme un pur problème de transmission d’un pôle à un autre nécessitant reproduction ou
duplication d’une ensemble d’unités d’information.
 Schéma général de la communication: Shannon et Weaver.
 Décomposition de la communication sous frome de processus physique qui s’accompagne d’une théorie de
l’information et un gain (un plus d’un avantage ), quelque chose qui s’ajoute à ce que je sais, elle se mesure en
termes de probabilités (théorie mathématiques de la communication) qu’a un évènement de se produire ou non.
 Concept de Bit d’information « signal binaire »: réponse positive ou négative à la question.
 La quantité d’information contenue dans un message et la relation entre une série d’évènements potentiels et la série
de probabilités relatives à ces mêmes évènements. (réduire ou contrôler les sources de bruits)
 La cybernétique: du terme latin Kybernete (pilote): Sciences des machines ou, en générale, de l’organisation.
 N Wiener : (l’être humain serait d’une certaine manière une machine) similitudes entre mécanismes biologiques et
physiques.
 Supériorité du tout sur les parties.
 Le concept d’information est la mesure statistique des effets du monde extérieure à travers les signes, les éléments
ou les symboles qui le composent. (MAIGRET : 85-86).
6- Structuralisme et théories du langage
Un mouvement européen : la France et l’Italie comme précurseurs.
La théorie du langage occupe une place intermédiaire au sein des théories de la communication en proposant
plusieurs déplacements à la recherche.
 Un début au sein d’une théorie de langage avec une ambition globalisante, claquée sur les sciences exactes.
 Début 60 réintroduction de la notion d’idéologie (mécanismes de persuasion des message : la publicité, les
message politique…).
 Voie du pragmatisme avec la prise en compte des acteurs de la communication.
 Conception nouvelle de la communication est perçue comme une activité de dialogue et non seulement de
transmission.
De Saussure XX siècle comme l’un de fondateurs de cette théorie.
Fonctionnement du langage verbal et écrit dans la continuité d’une vision durkheimienne.
«  Cours de linguistique générale » : « une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale nommée
sémiologie. Elle nous apprendrait en quoi consistent les signes, quelles lois les régissent ».
La langue perçue comme une institution sociale, régie comme un système organisé de signes exprimant des idées;
elle représente l’aspect codifié du langage, tandis que la parole est un acte individuel.
La linguistique a pour tâche d’étudier les règles de ce système organisé par lesquelles il produit du sens.
Le langage est segmentable, donc analysable; il s’agit de dégager de oppositions, les écarts qui permettent à une
langue de fonctionner et de signifier.
Le signe se divise en deux éléments: le signifiant est le support du sens (le mot, la phrase) et le signifié le sens lui-
même (ou sème). A cette segmentation s’ajoute celle entre dénotation, sens immédiat d’un signifiant faisant objet
d’un consensus et connotation, ou sens second.
Exemple : le mot « Rose » dénote une fleure mais ses connotations sont innombrables: la couleur, la passion, le
piquant….
La société et non la nature comme élément centrale qui fixe le sens d’un signifiant.
La langue est un système ou une structure. (MAIGRET : 108)
De Saussure : deux axes: clarification des règles de fonctionnement du langage (syntaxe), une théorie de l’échange
de sens (dont les formes de l’imaginaire (mythes) et religions.
Etude du discours des médias: signifiant-signifié et dénotation-connotation. (A. M MATTELART : 48).
Jakobson : linguistique et rapprochement de l’analyse mathématique de la communication (cybernétique), lois
déterminisme.
Lévi-Strauss : défend une vision élargie de la communication comme un phénomène anthropologique transversal
qui porte sur les mythes comme forme de langage. Multiples et hétérogènes, on peut, néanmoins, les ramener à des
variations autour des structures universelles.
Barthes et la sémiologie des communications de masse.
Roland Barthes : La sémiologie à pour objet tout système de signes, qu’elle qu’en soit la substance, quelles qu’en
soit les limites: les images, les geste, les sons mélodiques, les objets et les complexes de ces substances que l’on
retrouve dans des rites, des protocoles ou des spectacles constituent, sinon des « langages », du moins des systèmes
de signification ». (MATTELART : 48). Pour la théorie de Barthes, il connaît deux sens du signe, dénotatif et
connotatif « Travaux sur la publicité ».
Exemple : Un dessin de voiture peut être une voiture dans la vie réelle, mais elle a le sens connotatif aussi comme la
force, la liberté, et la modernité.) (SOBUR :64)* Un sens propre et un autre ou plusieurs figurés.
Selon Tengku Ratna Soraya : La théorie sémiotique de Barthes peut être appliqué dans tous les domaines de notre
société, surtout dans le domaine de la communication. Le développement de la sémiotique n’est pas seulement dans
le contexte de signification mais aussi dans le domaine de donner le sens au contexte non verbal.*
La théorie de Barthes peut être étendue à tous les supports médiatique et tous les système de signe (vêtement,
nourriture….) (MAIGRET : 111).
 Le tournant pragmatique étude des rapports entre le langage et ses usagers, les discours et leurs
contextes. (Peirce et Wittgenstein)
 Origines multiforme: Philosophie analytique, démonstration mathématique ( Frege, Carnap et
Russel).
 Recherche psychologique, sociologique ou pédagogique (Bateson ou Watzlawick).
 L’inscription sociale du langage, le fait que les différents milieux sociaux soient dotés de ressources
langagières et s’en servent dans la lutte pour la domination culturelle, est présenté comme une
objection fondamentale à l’égard de la linguistique idéaliste chez Bourdieu ou Bernstein.
 A lire : Alain Eraly, « Quelle sémiotique pour quelle théorie sociale ? », Signata, 2, 2011.
7- Cultural Studies et le modèle codage/décodage
Des études des effets aux études de la réception
 Selon Wolf les investigations des Cultural Studies sur le sujet des industries culturelles vont se diviser en
deux pôles : « d’un côté les travaux sur la production des mass-médias en tant que système complexe de
pratiques qui vont déterminer l’élaboration de la culture et de l’image de la réalité sociale et de l’autre
côté, les études sur la consommation de la communication de masse en tant qu’espace de négociation
entre pratiques communicatives extrêmement complexe ».(WOLF M : 23).
 Différemment des études sur les effets des médias réalisés jusque-là et qui concentraient leurs
investigations, d’une façon générale, du côté de la production les chercheurs du Cultural Studies vont
élargir leurs regards vers le côté de la réception, en prenant en compte aussi le public et le contexte dans
lequel il s’insère.
 Les Cultural Studies vont stimuler l’émergence des études de réception et par conséquent contribuer au
développement des techniques qualitatives d’investigation qui permettront de démontrer les différentes
formes d’interprétation qui peuvent avoir un même message. A travers l’application de ces méthodes
d’étude, ils vont démontrer que le public n’est pas constitué des consommateurs passifs, mais qu’il a une
participation active dans la production du message.
 Dans The Use of Literacy de 1957, traduit en français par le titre « La culture du pauvre », Richard
Hoggard explique que la résistance de la culture populaire face aux sollicitations des moyens de
communication modernes s’explique par le fait que tous ce qui caractérise la culture populaire, en
outre, le contexte, les valeurs, les habitudes, les croyances, les traditions, vont servir de base à
l’interprétation de ces sollicitations.
 Développement des techniques qualitatives d’investigation qui permettront de démontrer les
différentes formes d’interprétation qui peuvent avoir un même message.
 Michel de Certeau, dans son ouvrage « L’invention du quotidien », pense que l’individu face à la
multitude de produits imposés ou mis à sa disposition, en s’appropriant ces produits peut leurs
fabriquer un usage propre, contraire à celui pour lequel il était conçu au départ (Théorie du
braconnage). (BEDIN et FOURNIER : 26).
 L’ethnographie du public des médias célèbre avec insistance la capacité des spectateurs à construire
leurs propres significations et donc leurs cultures et leurs identités locales, et ceci malgré la
dépendance pratiquement totale de ces spectateurs vis-à-vis des flots d’images distribués par les
médias. (GLAVAREC, MACÉ et MAIGRET : 268).
 Modèle codage/décodage de Hall donnait autant d’importance à la configuration des représentations
médiatiques par les industries culturelles qu’à leur configuration par les publics, les Cultural Studies
ont délaissé l’étude des industries culturelles pour se focaliser sur celle des représentations et des
publics.
 Il est indéniable que les Cultural Studies ont apportées une nouvelle dynamique au concept d’industries
culturelles et à sa compréhension. En ouvrant les voies à de nouveaux débats et paradigmes, ils
consacrent ainsi l’entrée des études sur les industries culturelles dans une nouvelle ère, recentrant le
débat autour de la réception tout en prenant en considération l’environnement et le contexte général,
mondial et local des sujets étudiés. Cela va se traduire par la naissance d’une anthropologie de la
globalisation prenant en compte le caractère transnational des ces industries, sans pour autant délaisser
complètement les théories d’économie politique fondatrices des premiers débats sur ces industries.
Cette nouvelle thématique s’inscrit dans le nouveau champ de l’ethnographie du public et des médias.
Celui-ci va s’interroger avec insistance sur la capacité des spectateurs à construire leurs propres
significations et donc leurs cultures et leurs identités locales, et ceci malgré la dépendance
pratiquement totale de ces spectateurs vis-à-vis des flots d’images distribuées par les industries
culturelle transnationales. Donc toute la problématique des Culturel Studies tourne autour de la
question de la portée plus au moins réelle de cette dépendance, de cette influence, et de la capacité des
téléspectateurs à trouver une réponse, un équilibre ou une concession entre des identités locales et une
culture globale, impulsée ou imposée selon des normes et valeurs standardisées et industrialisées .
8- Les théories politiques de l’opinion publique
A- Le modèle de l’agenda-setting :
Un modèle lié aux études sur les compagnes électorales (M.E. Mc Combs et D.L Shaw 1972).
Ce modèle soutient que les médias ne sont pas capable de modifier ou de modeler le comportement ou les
opinions des individus, mais à leur faire partager leur préoccupations.
Les gens se référent aux médias pour établir un ordre de priorité sur les sujets et évènements les plus important.
Les médias réussissent à établir l’ordre des priorités sociales pour les membres d’une société donnée.
M.E. Mc Combs et D.L Shaw avancent que l’ordre d’importance des sujets et évènements, tel le donnent les
médias influencerait aussi les thèmes et programmes des partis et hommes politiques.
Méthodes utilisées pour arriver à ces résultats sont, d’une part, l’analyse de contenu des messages diffusés par
les médias et, d’autre part, les sondages auprès des public qui consomment ces messages. (CHARRON : 33).
Une influence par effet de structure: Bernard Cohen pense que les médias ne nous diraient pas ce qu’il faut
penser, mais, à quoi il faut penser. ( MAIGRET : 202).
Exemples: Compagne électorale en France sujets: immigration, sécurité, pouvoir d’achat….
En Algérie : Chômage, légitimité historique…..
B- Le modèle de la spirale su silence
 Noelle-Neumann : les gents redoutent l’isolement social et pour l’éviter ils expriment les opinions
qu’ils considèrent comme unanimement admises par la majorité et suppriment celle qu’ils sentent
impopulaires. Ce comportement renforce le « consensus », l’opinion de la majorité, et cela même
à la suppression de l’opinion de la minorité, créant ainsi une sorte de spirale du silence. Ce
processus donne à la vue « dominante » encore plus de poids, tandis qu’il condamne au silence le
point de vue « impopulaire ».
 Noelle-Neumann désigne les médias comme les premiers responsables de ce processus. Elle
prétend que les masses médias contribuent à structurer les perceptions des gens, mettant sous
l’éclairage ce qui est « important ». En outre, à cause de leur omniprésence et de la répétitivité de
leur message « matraquage médiatique », à quoi il faut ajouter le consensus relatif qui règne entre
la plupart des journalistes concernant les événements à présenter « l’ordre de sélection, agenda
setting ». elle estime que les médias estompent la perception sélective des individus et par là
limitent leur sens du jugement. (LAZAR : 153).
 Elle soutient que les médias interviennent dans l’espace social en réprimant la diversité des
opinions. (MAIGRET : 203).
VII- Responsabilités et rôle des moyens de communication dans le
développement et les changements sociaux
 Production de contenu: sensibiliser l’audience aux thématiques sociétales.
 Les citoyens attendent des médias qu’ils améliorent leur compréhension des phénomènes sociaux en enrichissant
leurs offres de contenus sur ces thématiques.
 Associée à la dualité propres aux médias qui cumulent à la fois des vocations démocratique et commerciale l’idée
centrale sous-tendant la notion de responsabilité sociale des médias est que « la logique citoyenne de l’information
(tournée en priorité vers les besoins et les attentes du public) doit l’emporter sur la seule logique aujourd’hui
dominante du marché. Même si cette notion de responsabilité sociale des médias demeure controversée étant même
parfois considérée comme une entrave à la « pure » liberté d’expression plusieurs pressions s’exercent, de fait, sur les
médias afin qu’ils adoptent une approche dite « responsable ».
 Au premier chef, les citoyens eux-mêmes s’attendent à ce que les médias diffusent un certain « savoir public » (public
knowledge).
 En deuxième lieu, de nombreux organismes dépendant des médias pour obtenir toutes sortes d’informations, qu’elles
soient d’ordre commercial, politique ou culturel, font pression afin que les médias diffusent ces informations.
 Troisièmement, les autorités s’attendent à une certaine collaboration de la part des médias, particulièrement en ce qui
concerne la gestion des enjeux ayant trait à la sécurité publique ou étant d’intérêt national.
 Concrètement, la responsabilité sociale des médias se traduit, notamment, par un
rapprochement avec les citoyens : « Aussi banal soit-il, le constat s’impose avec
force : le public, somme complexe d’individus-citoyens aux attentes sociales et aux
besoins quotidiens aussi divers que pressants, doit être ramené au cœur du projet
des entreprises de presse et de la préoccupation première des journalistes ». Ainsi,
une « approche citoyenne » du journalisme permet de proposer des contenus «
susceptibles d’établir une relation plus authentique, plus utile et plus respectueuse
avec le public » (YATES et BEAUCHAMP : 180-181).
VIII- Rôle et influences sociales des médias

Le fort attrait suscité par les médias sociaux se situe entre autre du point de vue sociologique. Ces médias engendrent un certain nombre
de changements dans le registre social et opèrent des transformations sur les modalités de sociabilité mais pas seulement. En effet, pour
une majorité d’individus, l’arrivée de ces nouveaux médias a profondément bouleversé leurs habitudes quotidiennes. (MERRA : 25)
Les traces laissées par les médias dans la vie des individus ne sont pas présentes seulement au niveau individuel, mais aussi au niveau
du groupe; au niveau organisationnel, institutionnel et social. Les médias traversent chaque niveau de la vie en société et lorsqu'ils
affectent un niveau, entrainent en général des conséquences sur les autres.
L’analyse des effets de médias selon LAZAR comme la clef de voute des études sur l’impact des médias, avec cependant des variations
sur le degré d’influence qui demeurent palpables.
Complexité de la recherche autours des influences: les médias interviennent d’un manière complexe à la fois au niveau
 affectif,
 comportemental
 et cognitif
 Il n’existe pas de structure conceptuelle pour classifier les effets des médias. Mais plusieurs approches « plus au moins non
fonctionnelles » permettent de les classer selon qu’il s’agit des effets immédiats, à court ou à long-terme.
 JUDITH LAZAR propose d’analyser ce processus d’influence selon qu’il concernent la diffusion de la connaissance, la formation
de l’opinion, les croyances et les concepts, qu’ils souhaitent persuader ou qu’ils interviennent dans le processus de socialisation.
(LAZAR : 143-145-146).
 Plusieurs approches et hypothèses seront établies sur les influences sociales des médias qui se
déclinent autours de trois axes majeurs avec des changement de paradigmes.
1- La diffusion de l’information et de la connaissance
 Ordinairement quand on parle de la distribution de l’information on a tendance à ne pas prendre en considération
que la diffusion des nouvelles et des affaires publiques. Cependant, l’information peut aussi parvenir au public par
des émission de divertissement.
 D’une manière générale les gens reconnaissent obtenir une grande partie de leur connaissance par les moyens de
communication de masse. (LAZAR : 146).
 Les médias peuvent jouer un rôle dans l’acquisition et la construction des connaissances (la capacité à effectuer une
fonction.
 Exemple des jeux vidéo qui ont des effets sur l’attention visuelle, mais ils renforcent aussi, dans certains cas la
capacité à comprendre les représentations iconiques (d’images) et favorisent la perception spéciale. (FLICHY :
209).
 Lire le livre de Vincent Berry, l’expérience virtuelle: jouer, vivre apprendre dans un jeu vidéo, Rennes,
Presse universitaire de Rennes, 2012.
 Quant on parle d’effets relevant de la connaissance, on s’intéresse avant tout aux programmes d’informations, alors
d’émotion on se tourne vers les programmes de distraction. Il nous faut ajouter que cela n’est nullement justifié.
Un programme de nature documentaire peut provoquer des effets affectifs, alors qu’un programme divertissement
peut parfaitement transmettre la connaissance; ou encore, les deux peuvent ne pas avoir le moindre effet du tout.
( LAZAR : 159)
 Exemple de la télévision et ses conséquences sociales (effets cognitifs et affectifs).
2- Les médias jouent un rôle de socialisation
 La socialisation peut être définie comme l’apprentissage par les membres d’une société donnée des règles,
des normes et des valeurs propres à cette société.
 Règle explicite la loi la constitution code civil, code pénal prévus à cet effet.
 Règles implicites: la politesse, la gentillesse se n’est pas des règles prescrite, mais un ensemble de
convention « commun accord » transmises oralement d’une manière informelle et en général, par
l’éducation familiale et autre centre de socialisation mosquée, écoles,,.
 Formel/informel: marché noir de la devise.
 Le processus d’apprentissage des normes et valeurs explicites et implicites s’effectue le long de notre vie,
presque de la même façon:
 Voler est puni par la loi, amende ou prison.
 Violation des règles implicite la punition est moins formelle (concrète ou officielle),
 L’impolitesse, le manque de respect peut entrainer des forme différentes de sanctions.
 Malgré leur … les règles implicites peuvent devenir partie intégrante et explicite.
 Certains auteurs tels que , DEFLEUR TUCHMAN, BROWN, NOBLE soutiennent l’idée que les médias ont un
effet de socialisation, c’est-à-dire d’enseignement aux lecteurs et auditeurs des normes et valeurs propres à leur
société,
 Exemple représentation fictives (films, téléromans)
 Le média véhiculent constamment des modèles de comportement dans certaines situations, à titre d’exemple la
récompense et les sanctions sociales, le bien qui l’emporte toujours sur le mal….
 Exemple: étude de BROWN, NOBLE sur la télévision et ses effets sur les enfants, à l’issue de suivi régulier de
certain programme ces dernier tirent des leçon à propos de la vie en général, qu’il sont susceptible d’appliquer
dans leur vie….
 DEFLEUR TUCHMAN, stéréotypes féminin et masculin systématiquement représentés par les médias (homme
virilité, femme sensibilité faiblesse),,,pourraient influencer les attentes et les aspirations des enfants.
 Si il est difficile d’établir une cause à effet directe entre les médias et socialisation (vue les divers facteurs et
variable qui interviennent et influencent).
 Des organisme comme le CSA en France impose aux médias certaines règles (indication avant le diffusion d’un
programme comportera des scènes de violence) donne à penser qu’ils participent effectivement au processus de
socialisation (CHARRON : 34-35).
3- Définissent et construisent de la réalité sociale
 En s’exposant aux médis le gens prennent conscience ou connaissance d’une multitudes d’événements qu’ils ne
pouvait connaitre auparavant.
 Exemple de la famine dans le monde et rôle des médias.
 Ces information se situent hors de l’expérience individuelle et de leur réalité personnelle été sociale.
 Accident de route, conflit armée.
 L’élément important est que ces événements diffusés par les médias constituent ou construisent une réalité commune
à toute les personnes ayant recours aux médias pour s’informer.
 L’importance de l’évènement ou de l’information comme critère de sélection d’information.
 HALL, il existe comme un commun accord entre ceux qui diffusent (journalistes et institution représentantes) sur ce
qui est important. (motiver par le partage des mêmes valeurs et normes).
 Prendre en considération (qu’avant internet) le processus de communication était à sens unique (médias vers le
public).
 Les médias comme relativement l’une des seules sources d’information de ces évènements (hors espace individuel ou
sociétal), par conséquent le public accepte souvent cette conception ou définition donnée par ces médias de ce qui est
important dans la société (agenda-setting). En plus de présenter certains évènement selon une importance établie, les
médias proposent également certains façons de les interpréter (on parle alors de construction sociale).
 Choix des phrases, des images, des vidéos les plus représentatives et significative de l’évènement (la famine,
conflit de guerre).
 Le mouvement des gilets jaunes en France et certains médias qui se sont focaliser sur des actions parsemées
isolées (qui revoie à la violence).
 Revenir au métier de journalise sensé colporter des faix et les commenter d’une manière objective.
4- Rôle de contrôle social :
Un processus plus symbolique
 Conséquence directe des processus de Socialisation et de la construction de la réalité sociale.
 Directement par le contenu ou message qu’il diffuse ou indirectement par la manière dont les professionnel
travaillent, les médias montrent au public comment le pouvoir est distribué dans la société.
 Notion intiment liée à ceux qui détiennent ou exerce le pouvoir dans différents secteurs de la société.
 Les interprétation et construction sont imposés par les personnes ayant du pouvoir avec une relative
complicité de la part des journaliste dans l’exercice de leur couverture médiatique qui se traduit par la
couverture des évènements planifiés par ceux qui détiennent le pouvoir.
 Les médias constituent un instrument de visibilité très efficace au mains de gens ayant du pouvoir en se
faisant le véhicule de leurs interprétations des événement.
Postulat : si le médias participent au processus du socialisation, réussissent à imposer au public une forme de réalité, il
peuvent relativement par conséquence exercer un certain contrôle social.
Relation entre pouvoir et médias (Domaine politique, leader d’opinion).
Dans certaines situations, les Médias offriraient des modèles de comportement au public moyennant récompense ou
punition. Les médias montrent également qui incarne ce pouvoir de punir ou récompenser (individus et organismes qui ont
le pouvoir de diriger une société).
Que ce soit par le contenu des messages médiatisées, ou indirectement par les façons dont les professionnels des médias
travaillent, les médias montrent de façon constante au public de quelle manière le pouvoir et les rôles sont distribués dans
une société.
Les médias présentent un évènement mais aussi certaines manière de les interpréter, or cette manière d’interpréter provient
des personnes qui détiennent le pouvoir.
Les médias constituent un instrument de visibilité de leurs définitions et leurs interprétations des événements. (médiation).
Wilson estime que dans certaines conditions, les systèmes de numérisation auront tout ce qu’il faut pour servir
d’instrument de contrôle et de surveillance sociale (WILSON : 1999).
Toutefois ce contrôle social n’est jamais absolu.
5- Rôle de persuasion
 Nous renvoi notamment au champ politique et de l’exercice du pouvoir, Quête du pouvoir dans une société et s y maintenir.
 Les médias sont considérés comme un moyen par excellence pour promulguer le changement sociale, renverser la situation politique.
 Phénomène de persuasion conçue comme un processus à la fois social et symbolique.
 Processus Social transaction qui implique deux sujet/ Symbolique souligne la primauté de la communication qu’elle soit verbale ou non
verbale (messages/effets puissants).
 Il se réfère aux situations où des tentatives sont faites pour modifier le comportement par des transactions symboliques (messages), lesquelles
sont quelquefois, mais pas toujours, liées aux forces coercitives et font appel aux raisons ou aux témoins du sujet.
 Le but fondamental de la persuasion est de modifier le comportement. (attitudes, idées…).
 Modèle élaboré par McGuire (1973) : Processus de persuasion en six séquences,
 Une phase d’exposition
 Une séquence d’attention
 Compréhension
 Réflexion
 Mémorisation
 Séquence de changement. (LAZAR : 167).
Ce modèle conçoit le processus de la persuasion comme l’ensemble de ces six étapes successives où chaque phase est nécessaire mais non
suffisante à la persuasion
IX- L’influence sociale des technologies numérique d’information et de
communication
 
IX-1 Les technologies numériques entre logique technique et logique sociale
Les communications modernes, qu’elles soient personnelles ou collectives, sont selon Charron assujetties à la
médiation électronique.
L’impact social du numérique nous renvoi à la dichotomie et la complémentarité entre notion d’usage et celle de la technique dans les
TIC.
Deux approches:
La première insistant sur la dynamique sociale par opposition au déterminisme technique (Mcluhan) qui estime que les moyens de
communication, les outils techniques structurent les formes d’organisation sociales et les modes de connaissance.
Importance de l’individualisation des pratiques et de l’expression de la subjectivité; le rôle majeur joué par ce que Rieffel (RIEFFEL,
200, 201) appelle « l’épaisseur sociale » de l’usagers. (l’environnement social comme facteur important dans ce processus d’influence)
Mise en avant des capacités d’initiative de l’usager, son inventivité dans les pratiques ordinaires.
La seconde sur l’influence de la technique : importance de la dimension technique de l’usage, les rapports hommes/machines reposent
également sur certain nombre de contraintes imposées par la machine. L’informatique nécessite, par exemple, l’apprentissage d’un
certain savoir-faire, le respect des principes de programmation et de logique séquentielle inscrits dans le mode d’emploi. L’usager est
obligé de se familiariser avec ces nouveaux appareils porteur de rationalité et de procédures opératoires précises. La technique n’est donc
pas neutre, elle induit certains comportements, a des incidences cognitives qui imprègnent les usages ludiques ou fonctionnels des TIC.
 L’étude des usages des TIC doit se situer à l’articulation de la logique sociale et de la logique technique. Comme le fait remarquer
Josiane Jouet, les deux médiations sont étroitement imbriquées : « les pratiques de communication s’élaborent…autour d’une
double médiation. Cette dernière est la fois technique car l’outil utilisé structure la pratique, mais la médiation est aussi sociale
car les mobiles, les formes d’usage et le sens accordé à la pratique se ressourcent dans le corps social ». (JOUET : 293).
 Il y a un ajustement entre la procédure technique et le désordre de la pense intuitive.
 Il faut comprendre ce que les gens font des TIC (et non seulement ce que les TIC font aux gens), comment représentations et
pratiques s’imbriquent, (interactions) comment technique et usage sont lié pour avoir quelque chance de rendre compte du succès
ou de l’échec de certaines innovations.
 Considérant que toute activité se situe dans un cadre de référence sociotechnique, autrement dit dans un cadre qui nous permet de
comprendre les phénomènes auxquels nous assistons et d’organiser nos propres actions, Cette notion permet d’après Patrice
Flichy (FLICHY: 124) de comprendre que le rapport homme/machine et dons usagers/TIC s’établit sur une base d’un ensemble
de savoirs, de savoir-faire avec les objets techniques et les autres personnes; qui organise nos actions, nos doutes, nos
interprétations.
 cadre de référence sociotechnique (qui suppose une addition entre cadre de fonctionnement « savoir et savoir-faire + cadre
d’usage).
 En d’autres termes, l’activité communicationnelle est l’usage des médias numériques, ne sont réductibles ni à de simple
contraintes techniques d’un côté, ni à de simples pratiques sociales de l’autre. Les usages sociaux sont, d’une certaines manière,
déjà inscrits dans les instruments eux-mêmes, incorporés en eux, mais également dépendants de la créativité, de l’inventivité dont
fait preuve les usagers dans leur vie quotidienne.
 Les rapports entre objet technique et usagers sont par conséquent construit pour une série de médiations (techniques, culturelles,
économiques, sociales, etc…), d’ajustements successifs, de confrontations et de négociations qui réduisent l’incertitude.
 Nous pouvons parler d’un processus d’appropriation dans la continuité où de nouvelles pratiques viennent se greffer sur des
pratiques antérieures, des routines intériorisées.
 (voir sur ce point le livre de Philippe Mallein et Yves Toussaint « L’intégration sociale des technologies d’information et de
communication: une sociologie des usages ».
IX- 2 Modes d’appropriation des médias numériques:
 Trois dimensions d’appropriation selon Flichy : (RIEFFEL : 206)
1- Une dimension subjective : Met l’action sur l’appropriation comme « acte de se constituer un soi. Elle se rapporte aux centres
d’intérêt et usages individuels d’un objet technique qui s’accompagne de multiples tensions entre différentes logiques qui interfèrent
dans l’utilisation de ce dispositif. Prise en considération des prédispositions psychologiques, en plus des émotions. Cette subjectivité
de l’utilisateur qui nous renvoi cependant à quelque chose de commun avec les autres qui se construit selon une logique sociale.
Exemple: utilisation du smartphone chez les jeunes qui contraste entre la volonté d’être continuellement à l’écoute d’autrui (être
branché) et en disposition de zapper sur ce qui semble intéressant et plus intense, (tension entre la dimension individuelle et sociale
celle d’une autonomie et contrôle, entre intimité et anonymat et que les technologies numériques se prêtent à des combinaisons
d’usage complexes). L’ accessibilité et la généralisation de l’usage web a profondément modifié la manière dont on parle de soi sur
Internet et favorisé l’émergence de ce Jouet nomme « les subjectivités en réseaux », mais aussi selon Allard le développement de
« l’individualisme expressif » ou encore « les cultures expressives ».
Le meilleurs exemple qui exprime au mieux cette dimension de subjectivité demeure celui des réseaux sociaux, forum et blogs…
2- Une dimension cognitive
La dimension cognitive de l’appropriation met en jeu, de son côté des modalités particulière d’acquisition de savoir (découverte des
fonctionnalités de l’outil), de savoir faire (apprentissage du monde opératoire) et d’habilité pratique. On assiste selon à de multiples
micro-adaptations en fonction de chaque utilisateur qui attestent de l’importance des ressources cognitives propres à chacun.
 Les médias peuvent jouer un rôle dans l’acquisition et la construction des connaissances (la capacité à effectuer une fonction).
 Exemple des jeux vidéo qui ont des effets sur l’attention visuelle, mais ils renforcent aussi, dans certains cas la capacité à
comprendre les représentations iconiques (d’images) et favorisent la perception spéciale. Pour davantage d’informations.
Lire le livre de Vincent Berry, l’expérience virtuelle: jouer, vivre apprendre dans un jeu vidéo, Rennes, Presse universitaire
de Rennes, 2012.
3- Une dimension identitaire
Qui s’exprime sur un plan individuel et social fortement imbriquées. (caractère public et privée)
Elle suggèrent que les outils de communication sont simultanément sources de construction de soi et de marquage social.
Exemple les réseaux sociaux : espace ou le réel se mêle à l’imaginaire, aspect anonymat, échappatoire d’une identité définie (par les
environnement familiaux ou, sociaux), s’extraire de son univers quotidien sans véritablement remettre fondamentalement en cause
son identité.
Les blogs qui constituent selon Delaunay-Téterel « un répertoire de contacts permettant aux individus de tisser des liens avec
d’autres autour d’énoncés à travers lesquels ils produisent de façon continue et interactive leur identité sociale ». (RIEFFEL: 208-
210 )
 Daniel Charron distingue plusieurs types d’analyse de l’impact social de la numérisation et de l’informatisation
que nous pourrions résumer :
 1- Impact sur la structure du travail et structure des classes: avec la diminution du besoin d’une certaine
main d’œuvre l’augmentation du traitement de l’information.
 Processus de déqualification qui réduit au minimaux le besoin d’aptitudes humaines qui se retrouve supplanter
en grande partie par la technologie.
 Exemple : La travail des caissière dans les supermarchés remplacé par des machines.
 Selon Rogers déqualification entraine inévitablement une transformation de la structure de classe.
 2- Répartition sociale du savoir : selon Katzman l’utilisation des NTIC augmente de façon directe ou indirect
le niveau de connaissance de l’ensemble d’une population donnée.
 A noter l’existence de certaines disparités entre des gens ayant un bagage de connaissance et ceux qui en ont
moins dans la répartition de la connaissance (accentuées par les NTIC) qui renvoie à la structure des classes
(monopole du savoir par les élites).
 3- Sur la vie privée de gens : Base de donnée ayant accès aux diverse informations des utilisateurs (abonnés)
comme par exemple ( la durée, le type d’information recherchée, le nombre et type de page consultées…) tout
come la capacité de reconstituer les réseaux d’échange qui constitue un genre d’intrusion dans la vie privée. Un
système de plus en plus perfectionnée, efficace et puissant qui suppose davantage d’accès et éventuellement de
contrôle de la vie privée de gens. (CHARRON : 63-64).
X- Vers une Sociologie d’Internet

X-1 Internet et impacts sociaux


 Jean-Samuel Beuscart, Eric Dagiral et Sylvain Parasie proposent de construire une sociologie
d’internet qui rende compte des spécificités des actions sociales en ligne, tout en les rapportant
aux institutions, organisations, réseaux dans les mondes sociaux auxquels elles se rattachent.
 Une épistémologique binaire qui repousse deux écueils, l’un qui consiste à ne voir dans internet
qu’un nouvel épisode de mode technologique sans portée profonde, l’autre qui consiste à tout
voir sous l’angle déterministe de la rupture.
 Les dispositifs techniques qui font internet changent, mais les usages ou les pratiques sociales
en matière de participation en ligne se consolident depuis les débuts du web et laissent
entrevoir des résultats cumulatifs, au croisement de la sociologie des usages, de la sociologie de
l’innovation et de la sociologie des médias. (DONDEVNE, BEUSCART, DAGIRAL,
PARASIE : 22).
 En ce qui concerne les métiers du journalisme le recours à l’ethnographie pour observer ce qui se passe derrière
l’écran s’avère particulièrement précieux. Le décompte du temps passé à l’écriture d’un article (un article en trente
minutes, principe de la pyramide inversée) et de l’emprise du temps de retraitement de l’information (88 %) par
rapport au travail d’enquête objective l’intensification du travail journalistique.
 Ce journalisme « assis », soumis à des contraintes de productivité, de flexibilité et de polyvalence, trouve son
origine dans la concentration des médias et avait déjà été mis en évidence dans les chaînes d’information en
continu.
 Les pressions commerciales des annonceurs publicitaires obéissent sur internet à une convention de performance
pour laquelle compte les actes tels que les clics et les achats, plus menaçante pour leur indépendance que la
traditionnelle convention de notoriété.
 Apparition des journalistes citoyens et de leur rôle en matière de démocratisation de l’information. Internet
s’impose comme un espace d’interaction sociale spontané.
 Les transformations associées à internet associées à une démocratisation du marché et/ou à une évolution des
rapports de pouvoir entre consommateur et professionnels du marché.
 Du côté des professionnels, le travail marchand se transforme sous l’effet de la gestion de fichier clients, de
l’exploitation de bases de données issues du web social qui impose de nouveaux référentiels au marketing, ou
encore la mise en place de dispositifs d’intéressement. Les risques de « bulles informationnelles » ou d’atteinte à la
vie privée imputés au « big data » sont encore mal évalués. Les recherches semblent davantage pointer du côté de
la thèse de l’empowerment des consommateurs.
 Le numérique participe à la formation d’espaces de les sociabilités, ces derniers s’organisent et se reconfigurent à
travers les jeux en ligne, les sites de rencontres ou encore les réseaux sociaux. Il réaffirme un principe de continuité
épistémologique qui discrédite l’idée d’une déconnexion entre « en ligne » et « hors ligne ». Ainsi des sociabilités
hors-ligne précèdent et prolongent la pratique du jeu en ligne.
 Exemple : En matière de rencontres amoureuses. (entre monde réel et monde virtuel).
 Avec l’apparition de Facebook et la diversification des réseaux sociaux, la mise en avant d’un profil semi-public de
l’utilisateur et de liste de liens, pour soi et pour autrui, tend à rapprocher l’identité civile et de l’identité virtuelle.
 Basculement du lien social à l’impact sociétal.
 Du point de vue sociologique ces médias dits « sociaux » engendrent un certain nombre de changements dans le
registre social et opèrent des transformations sur les modalités de sociabilité en ligne ; mais pas seulement. En effet,
l’arrivée de ces nouveaux médias a profondément bouleversé leurs habitudes quotidiennes.
 Développement de réflexe journalier à la connexion à Internet, ces nouveaux sites se sont imposés en substitut ou
en complément à une consultation de sources d’information plus classique.
 La fréquentation de plus en plus régulière et assidue de ces espaces sociaux en ligne n’est pas sans soulever de
légitimes questionnements sur les répercussions sociales de ces nouveaux modes d’interaction. Antonio A. Casilli
(2010) « Bien qu’elle ne s’appuie pas sur des données chiffrées », affirme que ces plateformes encourageraient le
développement d’une sociabilité, davantage même qu’elles ne participeraient à son appauvrissement.
 Impacts que provoquerait internet sur la société nous renvoi vers les effets collatéraux de ces
nouveaux usages, ou tout simplement de leur entrée dans les mœurs en tant qu’outils de
communication quotidiens. En renouvelant la nature, le nombre d’interactions et la quantité de liens
entretenus, cette attitude de connexion ouvre un large terrain d’investigation aux sciences sociales.
Quant aux médias sociaux, ces derniers peuvent ainsi être étudiés autant en qualité d’objet de
recherche comme c’est le cas de notre thèse, mais également en tant que support et méthode de
collecte de données sociales
 D’un point de vue sociétal, le phénomène des médias sociaux interroge également sur les impacts
qu’il provoquerait sur la société. Selon un sondage mené par the American Academy of Matrimonial
Lawyers , ces sites seraient impliqués directement ou indirectement, depuis cinq ans aux États-Unis,
dans un divorce sur cinq, en qualité de preuve primaire. Facebook en serait la source principale avec
66% des preuves apportées, contre 15% pour Myspace et 5% pour Twitter.*
 Face à la pénétration de ces seconds écrans (tablettes, mobiles, ordinateurs), La consommation du
média historique devient, de plus en plus, couplée avec la consommation du média Internet,
notamment par l’intermédiaire des médias sociaux, comme le souligne The annual TV & Video
Consumer Trend Report 2011 d’Ericsson ConsumerLab.
 Sur un autre plan le digital à participé à une revitalisation de la démocratie. (des couts financiers
faibles).
 Les espaces de discussion et d’expression ne sont plus restreint aux détenteurs de la parole légitime
ou à une poignée d’experts. Internet a facilité la participation au débat public et a favorisé
l’émergence d’espaces de contestation. 
 L’intégration d’internet au répertoire de l’action collective a d’abord été le propre de groupes affiliés
au mouvement altermondialiste, organisés en réseaux et faiblement hiérarchisés (Occupy, partis
pirates), avant de gagner les partis conventionnels et des formes de pouvoir traditionnelles. Quant à la
participation politique, internet creuse encore davantage le fossé entre les citoyens les plus investis,
qui utilisent les ressources en ligne, et les plus passifs. (MERRA : 25-26).
Références bibliographiques
 Université de Montréal, Faculté des Arts et Sciences, Département de Sociologie.
 BORLANDI Massimo, La méthode de Durkheim à l'épreuve des Formes élémentaires, Dans l’année sociologique 2012/2 (vol 62),
pages 367 à 385).
 Revue Des Sciences Humaine, N°109, 2000.
 BEDIN Véronique et FOURNIER Martine, La Bibliothèque idéal des sciences humaines, Edition Science humaines, France, 2009.
 BALLE Francis, « Plaidoyer pour une cartographie des usages de la télévision (et des médias) », In : La télévision et ses influences,
Sous la direction de Didier Courbet et Marie-Pierre Fourquet, 2003.
 BOURDON Jérôme, Introduction aux médias, Les tenson, Paris, 2009.
 DURKHEIM Emile, Les règles de la méthode sociologique, Félix Alcan, Edition 7, France, 1919.
 GLAVAREC Hervé, MACÉ Éric et MAIGRET Éric, Cultural Studies, Anthologie, Ed. Armand Colin, France, 2008.
 RIEFFEL Rémy, Sociologie des médias, Paris, Ellipses, coll. Info om, 2001.
 MATTELART Armand et NEVEU Michèle, Le Carnaval des images, Ed. La Documentation Française, Paris 1987.
 MATTELART Armand et Michele, Histoire des théories de la communication, Le Découverte, France, 1997.
 MAIGRET Éric, Sociologie de la communication et des médias, Ed. Armand Colin, 3 ème édition, France, 2015.
 CHAREON Danielle, Une introduction à la communication, TELUQ, Québec, 2010,
 CUIN NCharles-Henry, La nature du savoir sociologique : considérations sur la conception webérienne, Dans l’année sociologique
2012/2 (vol 56), pages 369 à 388).
 SOBUR, Alex, Semiotika Komunikasi. Bandung : Rosda, 2004.
 WOLF Mauro, Teorias da Comunicação, Presença, Lisbonne, 1995.
 JOUET Josiane, Sociologie des médias numériques, in LETEINTURIE C et LE CHAMPION R, Médias, Information et
Communication, Paris, Ellipses, 2009.
 Les Règles de la méthode sociologique, paraissent d’abord à cette date dans la Revue philosophique, 1995.
 YATES Stéphanie et BEAUCHAMP Michel, Médias, institutions et responsabilité sociale : l’expérience de Participe présent comme
vecteur de l’engagement des citoyens, Les Cahiers du journalisme N° 19 – Hiver 2009.
 MERRA Lucile, Pour une sociologie des médias sociaux. Thèse de doctorat de sociologie. Sciences humaines et sociales. Dirigée par
Birgitta Orfali, Université Paris Descartes, 2013.
 WATSON J, Psychology as the Behaviorist Views it, First published in Psychological Review, 1913.
 JANNE Henri, « Introduction à la Sociologie Générale  », Sociologie [En ligne], Découvertes / Redécouvertes, mis en ligne le 05
novembre 2009, consulté le 13 décembre 2021. URL : http://journals.openedition.org/sociologies/2964 ; DOI :
https://doi.org/10.4000/sociologies.2964
 DONDEVNE Christèle, BEUSCART Jean-Samuel, DAGIRAL Éric, PARASIE Sylvain, Sociologie d’internet », Lectures [En ligne], Les
comptes rendus, mis en ligne le 20 décembre 2016, consulté le 22 décembre 2021. URL : http://journals.openedition.org/lectures/21971 ;
DOI : https://doi.org/10.4000/lectures.2197.
 PIAR Christophe, « MÉDIAS - Vue d'ensemble », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 13 décembre 2021.
 GERSTLÉ Jacques , « MÉDIAS - Sociologie des médias », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 13 décembre 2021.
 https://www.cahiersdujournalisme.net/pdf/19/15_YATES_BEAUCHAMP.pdf, Consulté le 17/12/2021.
 https://media.neliti.com/media/publications/78342-ID-none.pdf. Consulté le 15/12/2021.
 https://socio.umontreal.ca/departement/quest-ce-que-la-sociologie/, Consulté le 09/12/2021.

Vous aimerez peut-être aussi