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Cours 3 : L'interview/Entrevue/Entretien
Toute interview (ITW) rentre dans un cadre bien précis. La personne à interviewer doit bien sûr
accepter de répondre directement ou en différer aux question que le journaliste souhaite lui poser.
Ce n'est pas toujours facile de faire parler une personne surtout sur des sujets tabous et
sensibles. L'ITW nécessite plus d'habileté, savoir faire et de confiance. Dans la pratique
journalistique, l'interview est art. Car, il nécessite de créer un climat de confiance. Il est toujours
délicat de mener les interviews. Le journaliste l'aborde en position de faiblesse parce qu'il est le
demandeur. Alors, il faut approcher l'interviewé avec douceur. Par exemple, le contacter par écrit
avant le contact par téléphone. Il faut trouver les mots justes et convaincants pour décrocher son
accord. Le rassurer par exemple que ses propos seront respectés, vérifier avant publication...
Avant de solliciter l'interviewé, le journaliste doit être sûr qu'il est prêt à le mener, quand il est
soigneusement préparé et assez documenté. Le tout doit être organisé suivant ce qu'on appelle
"le guide d'entretien", qui regroupe l'ensemble des questions imaginées, les relances prévues pour
le pousser dans ses retranchements.
- Elle est un genre journalistique à part entière, c'est-à-dire un mode de présentation des
informations suivant un jeux d'alternance de questions et de réponses.
Si vous optez pour cette formule, demandez-vous toujours quelle est la valeur ajoutée qu'elle
apporte. Si elle n'est pas évidente, il vaudra mieux y renoncer.
La maîtrise du temps représente aussi une marque de courtoisie (Une ITW dure 30mn à 1h/
Parfois plus selon l'importance du sujet et de la personne), et commence d'ailleurs par le respect
de la ponctualité.
La disposition matérielle a son importance ; ne pas être ni trop proche ni trop éloigné de la
personne interrogée : pour être productive, la rencontre devra être équilibrée, entre deux
personnes dont aucune ne dominera l'autre.
Ne vous sentez pas investi d'une mission de grand inquisiteur, mais n'hésitez pas non plus à poser
des questions potentiellement gênantes. Ce qui est souvent difficile dans la presse institutionnelle.
Pour commencez, vous poserez des questions plus générales au premier, plus pointues au second.
Évitez soigneusement de prendre parti personnellement : vos opinions risquent de mettre votre
interlocuteur en situation défensive, ou ne pas exprimé le fond de sa pensée.
Ne posez qu'une seule question à la fois, sous peine de n'obtenir de réponse qu'à la dernière. Mais
si vous avez posé une seule question et que la réponse vous paraît insuffisamment précise, ou
même à côté de la plaque, n'hésitez pas à remonter à l'assaut : même si on vous a déjà répondu,
il n'est toujours utile de demander plus de précision quand si nécessaire. Demandez tout de suite
la signification des sigles, l'orthographe des noms propres...
Des questions auxquelles vous n'aviez pas pensé peuvent évidemment surgir dans le feu de
l'action. Il faudra parfois les poser tout de suite. Mais, pour ne pas perdre le fil, vous pourrez aussi
choisir de les poser en bloc à la fin : notez-les quand même au moment où elles vous viennent à
l'esprit.
Munissez-vous d'un bloc note et de deux stylos (ou plus) de couleurs différentes : ils serviront à
distinguer les types d'informations notées (commentaire personnel, etc.), et le second pourra être
utile en cas de défaillance du premier.
Inscrivez les questions sur la première page du bloc, numérotez-les, essayez de les mémoriser et
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Université de Béjaia – Faculté des SHS – Département des SIC
Master 1 – Presse imprimée et électronique
Module : Genres journalistiques dans la presse imprimée – assuré par M. CHAMI, Docteur en SIC
notez les réponses sous le simple rappel du numéro de la question. Utilisez des abréviations de
circonstance et un style télégraphique.
Il est impossible de noter tout. Alors, il faut prendre l'essentiel ; mots et expressions
significatives...Notez au passage une anecdote - parfois un mot clé suffira pour vous en souvenir -
ou une formule personnelle et significative ; pensez alors aux guillemets.
Utiliser un magnétophone ?
Prudence ! Sa présence risque d'intimider, et surtout son exploitation ultérieure est toujours
longue et fastidieuse. Son usage ne vous dispensera, en aucun cas, de prendre des notes. Avant
de l'utiliser, il faudra demandé l'autorisation de l'interviewé.
Retranscription de l'ITW
L'exploitation des informations recueillies doit se faire le plus tôt possible : vous serez encore dans
le bain et votre mémoire est plus fraîche pour reprendre le fil et remplir plus facilement les
trous/passage d'une prise de notes un peu elliptique
Les propos doivent être reproduits fidèlement, la traduction dans le cas échéant doit refléter le
sens exprimé par l'interlocuteur. On est pas obligé de reprendre tous les propos, le superflu peut
être éliminé mais sans touché au sens.
Le papier à construire
Dans le cas où vous avez décidé de présenter l'interview rédigée, vous penserez à :
- L'habillage : un chapô s'impose comme pour tout autre article au-delà de deux feuillets ; il
servira en particulier à indiquer les enjeux et l'importance de la rencontre, voire à donner
quelques informations biographiques ;
La mention « interview » doit être signalée ;
Le titre peut reprendre par exemple une formule clé de l'entretien ;
Les intertitres sont inutiles : l'alternance questions-réponses (avec des caractères différents) suffit
à aérer et à dynamiser typographiquement la page.
- Laisser la flagornerie/flatterie/louanges de côté : les remarques obséquieuses et les
mentions politesse du type : « Monsieur le Directeur a bien voulu répondre à nos questions » dans
le chapô, ou encore « Merci, Monsieur le Directeur » à la fin, sont inutiles.
- Traitement de contenu de l'interview : lors de la réécriture de l'ITW, il ne suffit pas de
recopier le contenu brute de l'échange. Il faudra rester veillant sur certains passage et détails et
ce dire : Est-ce que ce propos est utile pour mon lecteur ? Qu'apporte-t-il de nouveau, de
spécifique ?
Il faut veiller évidemment à l'exactitude de ce que vous dites, à supprimer des questions dont les
réponses sont sans intérêt, non fructueuses, à regrouper des réponses sous une question unique -
même si vous ne l'avez pas posée pendant l'entretien. Cela enrichira le texte et réduira la
multiplication des questions
L'enfilade et la succession des question peut provoquer de la monotonie surtout si les réponses
sont moins longues.
Quand il s'agit d'une interview en face à face, le choix de l'endroit est primordial pour
assurer un bon déroulement de l'entretien loin de tout élément qui pourrait perturber son
déroulement.
Le choix du ton est aussi délicat, beaucoup d'interviewés arrêtent leur entretiens. Durant
l'entretien, le journaliste doit garder son calme et nouer un rapport de respect mutuel. Ne pas
jouer le héro, l'opposant ou le policier...Le meilleur ton est celui de la neutralité et de
bienveillance. C'est à dire respecter les dires de l'interviewé, même si vous ne les partagez pas, si
vous les objectez, faites-le avec professionnalisme et courtoisie, en posant des questions qui
poussera l'interlocuteur à montrer par lui même sa contradiction.
Mais poser des questions ne veut pas dire piéger son interlocuteur, les bonne pratiques
journalistiques exigent une formulation de questions plus claires, plus précises qui ne suscitent
pas la méfiance chez l'interviewé. Vaut mieux posé une question directe, intelligible mais assez
lourde de sens qu'une question biaisée qui rétracte la personne dans son silence.
Toute élimination de passages doit être en concertation avec le concerné. Le journaliste peut aussi
rappeler la forme de diffusion de l'ITW ; forme questions-réponses, extraits libres...Mais la
diffusion finale peut être sous réserve de relecture par l'interviewé.
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Master 1 – Presse imprimée et électronique
Module : Genres journalistiques dans la presse imprimée – assuré par M. CHAMI, Docteur en SIC
Témoignage: Peut être intégrée dans le cadre d’un reportage. On recueille un fait auquel on n’a
pas assisté. Vérifier et recouper, car ce n’est pas forcément la vérité.
Pédagogique: avis d’un expert ou d’une personne qui par sa fonction, son expérience, peut nous
éclairer sur une situation. (semi-directif)
Opinion (la parole d’une personne qui s’engage)
Réaction (personne qui réagit à un événement ou une info)
Exclusive (crée l’événement)
Portrait : on part à la découverte d’une personne. (Plutôt non directif.)
Express : « Trois questions à » Percutant quand les réponses apportent beaucoup de valeur
ajoutée : révélations, prises de position inattendues ou courageuses, infos attendues depuis
longtemps. (directif)
Micro-trottoir : Instantané sur un sujet donné. On pose la même question à plusieurs personnes
prises au hasard dans la rue, pour voir comment elles réagissent à tel ou tel actualité.
Interpellation à chaud qui n’a rien d’un sondage, ni d’une enquête sociologique.
Interview croisée ou contradictoire. Oppose deux interlocuteurs d’avis différents auxquels on
pose les mêmes questions. On peut les interroger séparément.
Table ronde. Plus analytique que la simple interview contradictoire. Apporte les éclairages de
plusieurs sources pertinentes. Difficile à maîtriser.