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Initiation aux SIC


Mme Barbosa de Almeida

CM01
Présentation
Plan :
1. SIC : les dé nitions et les premiers modèles
2. l’essor des médias de communication de masse
3. l’analyse des publics : quelle place pour la réception
4. limage publicitaire et la propagande : enjeux d’analyse
5. communication et politique
6. le paysage communicationnel contemporain : entre multiplication et
hégémonie
7. le paysage communicationnel contemporain : entre multiplication et
hégémonie 2

2 livres
Bernard MIEGE « la pensée communicationnelle »
Stéphane OLIVEZI « sciences de l’information et de la communication »

LES SIC / une (inter-) discipline récente


- multiples objets (jeux videos) (chansons) (management)

- Problématiques transversales (socio, sdl, informatique, science pol)

On a besoin d’analyser selon di érents points de vue

- Dimension professionnalisante (créé en France en 1975, montée en puissance


des médias, former des personnes capables de gérer des ux) (métiers de la
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presse, métiers du livre, métiers de ressources humaines, métiers de relations


publiques)

- Champ socio-professionnel très vaste

Def : la CONNAISSANCE SCIENTIFIQUE = établir des critères de dé nition d’un


fait basé sur des observations et/ou des applications théoriques.

Def : FAIRE LA SCIENCE =


- Délimiter les faits à enquêter
- Établir des procédures méthodologiques
- Constituer des instruments techniques pour l’analyse (analyse statistique…)
- Élaborer un ensemble de concepts qui contrôlent et guident la recherche

Def : INFORMATION = un ensemble de données inscrit dans un support sous la


forme écrite, orale ou iconographique. L’information est loin d’être « donnée » et
résulte d’un processus complexe d’interprétation et de réélaboration.

Def : COMMUNICATION = la forme selon laquelle on transmet, on échange, des


informations. La relation entre l’émetteur et le récepteur y est centrale.

Exemple : on écrit un sms (texte = information / l’envoyer = communication)


On peut avoir de la communication entre tous les êtres vivants. (Animaux,
humains, …)
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« La communication est un processus (auquel concourent des moyens diversi és)


et le résultat de ce processus » (Miège 2005, p.13)

I/ les premiers « modèles » de la communication

Les premières interrogations autour de la communication s’intéressaient


principalement aux :
- mécanismes de transmission des contenus : la technique
- Mécanismes favorisant les relations humaines : la symbolisation (représentation
di érentes de la société / grands-parents et génération actuelle)

Ecologie de la communication (MOLES)


La communication est un système ou non interagit en fonction des roues qui
occupent les autres.
EMETTEUR CANAL RECEPTEUR

Canal : téléphone, voix, feuille de papier avec des inscriptions dessus


Emetteur et Récepteur : 2 entités

« C’est le schéma Emetteur-Canal-Récepteur qui symbolise la liaison spatio-


temporelle et le transfert des formes, par l’usage d’un univers de « répertoire » ou
des « codes » communs, et permet ainsi d’analyse les di érents types possibles
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de communications pour établir une classi cation des actes de communications »


(Moles, 1986)

Théorie mathématique de l’information


Shannon et Weaver (USA) fondent une « mathématique » de l’information.
Comment une information passe d’un point A à un point B ?

Schéma :
Sender (source) (message) => encoding (signal) => channel (signal) => decoding
(message) => recipient noise

Notion de feedback : le récepteur informe l’émetteur

La théorie de la piqûre hypodermique


- in uence du comportementalisme (béhaviorisme) des années 1930 : tehroe de
conditionnement
- Par la simulation répétitive on arrive a conditionner un individu

Les spectateurs sont « des êtres » entièrement controlés par leurs « instincts »
biologiques et (qui) réagissent à peu près de la même manière à n’importe quel
« stimulus » venus ».

Il existe des facteurs (âge, …) qui in uencent qui ne sont pas pris en compte dans
cette théorie.
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- Autrement dit, la relation est immédiate entre le contenu et la réception (théorie


de la manipulation de masse)

Extrait d’une video « Orange mécanique » de Kubrick, 1971


=> plus on expose

ATTENTION Aujourd’hui, nous observons une faiblesse de ces modèles : ces


approches « cause-e et » qui n’expliquent pas les complexités de la
communication. La simple « manipulation » par la communication n’est pas une
réalité.

La théorie fonctionnaliste :
Les médias ont une FONCTION, elles constituent l’une des parties du « tout
social » (LASSWELL).

On peut décrire une « action de communication » en répondant aux questions


suivantes (5W) :
Who says, What to, Whom in, Which channel with, What e ect
Qui ? Dit quoi ? Par quel canal ? A qui ? Avec quel e et ?
La pensée Mac Luhanienne (MAC LUHAN)
« Le médium est le message » : le fait essentiel dans la communication n’est pas
les discours, mais les supports de média.
=> ce qui est important est par quel moyen on transmet le message

Médias chauds (radio, cinema muet) : prolongement un seul sens et renforcent le


message
Médias froids (téléphone, télévision) : sollicitent plusieurs sens humains et
détériorent ainsi le message
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« Il est bien connu que demi-minute de télévision vaut trois minutes de théâtre »
(MAC LUHAN, 1977)
=> pb de cette théorie (on ne prête pas assez attention à la personne), sort du
cadre récepteur/émetteur

Two-step ow model ( ux en deux étapes) (2 sociologues (LAZARSFELD,


Autriche, 1901 et KATZ, 1926, USA) vont aller sur le terrain)
Personal In uence (1955) : il faut relier communication de masse et communication
interpersonnelle

Ce sont ces leaders/guides d’opinion qui di usent les messages, essentiellement


par des relations face-à-face (interpersonnelles) au sein des groupes plus
restreints. (groupes intéressés par des choses di érentes)

CM02

L’essor des médias de communication de « masse »


- favorisé par facteurs juridiques , sociaux, …

I/ Le journal : un outil de l’information


Setablie par le media par excellence
Lessor de la di usion des journaux au 19eme siècle subit l’in uence de plusieurs
processus historico-societaux
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- l’uni cation linguistique (comment faire un journal national alors qu’il y a


plusieurs langues ) (1930 école pour tous => L’Etat c’est une langue, uni cation sur
les territoires français)
- l’alphabétisation générale (permet d’avoir acces a l’école gratuitement,
obligatoire jusqu’à un certain âge)
- techniques de fabrication du papier (de moins en moins cher)
- maillage du territoire ( augmentation des chemins de fer)
- passage quotidien du facteur (a l’époque = révolution ce qui permet de
distribution des journaux)
- cables sous-marins (Paris-New York)
-Telegraphes électriques (1870) puis les téléphones
- contexte juridique favorable : (Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la
presse : « tout journal ou écrit périodique peut être publié sans déclaration ni
autorisation préalable, ni dépôt de cautionnement » article 5)

A) Le journal d’opinion : enjeux politiques


- lecture du journal = fondement de la prise de position raisonnée du citoyen
(plus apte a participer a la discussion pol si bien informé)

- Naissance de « l’opinion publique » : outil de pouvoir pour la toute nouvelle


classe sociale, la bourgeoisie

- Écrivaient dans la presse : hommes de lettres, hommes politiques et


commerçants
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B) le « journal d’opinion » : la presse politique et militante


Exemples : Humanité (journal socialiste) 1804 / Action française 1808 / Journal des débats
1814-1944

C) La « presse industrielle » : de l’opinion à l’information


- le journal restreint à une élite devient progressivement « un moyen de
communication de masse » : la presse à grand tirage voit le jour

- 1848 su rage universel : donne la possibilité à de nouvelles personnes de voter

- Les journalistes passent à être l’instance représentative de « l’opinion


publique »

- L’information journalistique : représentation des « faits », rejet de la


rhétorique littéraire
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➡ Les patrons de presse ≠ journalistes (employés des patrons de presse)

Exemple :
Zola (1894) ==> la formule nouvelle : l’information
- limite briser l’information quitte à briser l’intimité pour publier en masse
- Pas aussi structuré et qualitatif au détriment de la qualité
- Plus vite une info est publiée, plus vite elle risque d’être oubliée
- Choisir la forme au détriment du fond

II/ Radio : « le » media du 20eme siècle

- « la guerre a crée la radio » : applications militaires

- 1900 : première transmission de la voix par radio réussie aux Etats-unis

- On s’informait sur la guerre par la radio, ce qu’il se passe sur le front

- 1922 : premières émissions radiophoniques quotidiennes en France

- De monopole de l’Etat (RDF : radio di usion française) à commerciale


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➡ Développement maximal dans les années 50 : chaque maison en France avait un
poste radio

- L’autoradio et la société automobile


- Années 80 : Europe 1, modèle music and news, une « radio de jeunes »
- Objet de divertissement = humour, feuilletons aventures, policiers

Exemple : radio = proximité et réalité nouvelles « le 30 octobre 1938 dans la soirée, CBS di use un
récit radiophonique raconté par Orson Welles; L’Amérique a été prise d’un mouvement de
panique, des émeutes dans les rues, les Américains croyant qu’une invasion d’extraterrestres
éteint en cours. »

III/ Cinéma : transition de l’image xe à limage animée


- La « belle époque » (1890-1914), une importance nouvelle des images : la
culture de la consommation et des loisirs

- Apparitions = manuels scolaires illustrés, livres illustrés, les BDs, a ches, « la


semaine de Suzette », …

- Arts plastique : donner l’impression de mouvements dans des oeuvres

- Danse : la danse serpentine d’Annabelle

- Photographie
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IV/ Télévision :

A) un début « contrôlé »

- In uences du théâtre, du cinema et de la radio

- Produit de luxe : 3 000 postes en France en 1950 -> 1 million en 1958

- Di cile à s’imposer dans le monde « rural »

- Contrôle de l’Etat par l’ORTF : « informer éduquer transmettre »


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- Les premiers JTs : « une personne qui parle à la télé »


Exemple : premier « évènement mondial » : le couronnement de la Reine Elisabeth II (1953)

B) un média controversé

- Eloge du grand public, Dominique Wolton, 1990 = élément central de la


démocratie
- Sur la télévision, Pierre Bourdieu, 1996 = violence symbolique

Fin du 20eme siècle : le poids de la radio et télévision se con rme


Fréquence quotidienne de lecture et d’écoute (en %)
1973 1997

Presse 55 36
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Radio 72 69

Télévision 65 77

Les « médias de masse » l’aujourd’hui : la consommation de l’information en


France
Reuters Institute, Digital News Report, 2021

CM03
L’analyse des publics : quelle place pour la « réception » ?
Quelle est l’in uence de l’émetteur sur le récepteur ?

I. Médias de « masse » :

- MEDIAS = médiateur (médiation), passerelle, moyen de communication


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➡ Des outils de communication, de transmission d’une (des)


information(s)

➡ Ils ont des caractéristiques propres qui sont le symptôme du


développement technique et de l’état social d’une époque

- « MASSE » = héritage de la pensée illuministe (groupe limité de personnes qui ont


un certain niveau de connaissances sur le monde, une élite) ≠ (il y a une grande masse de
personnes qui n’ont pas ces connaissances)

- Informer les masses qui ne possédaient pas de connaissance


- Capitalisme = e acement de l’individu
- Né au 18eme siècle jusqu’au 20eme siècle
Ex :télé, radio, livre, réseaux sociaux numériques, DVD

A) Les caractéristiques des médias de masse selon


MacLuhan :

- la communication d’un vers plusieurs


- L’unilatéralité du message (pas d’échange entre émetteur et récepteur)
- Une information indi érenciée (tout le monde doit recevoir la même chose)
- L’information prédé nie (selon les médias le message serait plus ou moins dé nie)

Remarques :
➡ cette idée est dépassée
➡ il peut y avoir des interprétations di érentes du message
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B) Radio Research Project

- pourquoi un auditeur écoute une certaine radio plutôt qu’une autre ?

« Lazarsfeld-Stanton Analyzer » : machine qui permet de mesurer le ressenti, les


appréciations des auditeurs (bouton rouge si les personnes n’aiment pas cette émission
radio, bouton vert si elles aiment)

C) leS publicS :
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- les médias ont inventé les « publics » et un modèle économique : vendre des
pro ls de consommateurs à des annonceurs
Ex: france 3 à 15h ==> public assez âgé car on a étudié les comportements des français
TMC après Quotidien ==> public plus jeune

- En France : audimat (mesures prises dans 5 004 foyers, environ (11 000 personnes)

- Objectif : établir les préférences d’un certain groupe (socio-professionnel, âge,


région, etc.)

- Mesure d’audience : un boitier dans la télé, chaque personne dans le foyer a


une télécommande di érente, détermine qui regarde quoi

Remarques :

➡ Problème : trop petit échantillon par rapport à la pop


➡ Record d’audience = sport (football) dans pleins de pays
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II. Pour penser la question de la réception, différents apports :

- Anthropologie
- Linguistique
- Sociologie

A) Anthropologie
DEFINITION = étude des di érents groupes humains par des observations sur
le terrain

- Evolution apportée par Malinowski : les tribus primitives considérés comme


des humains, non comme des animaux

- Lévi-Strauss : la communication comme une présence permanente, une basse


commune pour « faire communauté »

- Il ne parle pas de médias mais des objets, des dessins et de la parole


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- « Dans toute société, la communication…..certaines analogies (Lévi-Strauss,
1958, l’Anthropologie structurale)

B) les apports de la linguistique

Situation de communication (Patrick Charaudeau) :

- on communique « pour quoi dire ? » : la visée de l’acte de communication

- « Qui communique avec qui ? » : l’identité des partenaires de l’échange


(mère à son enfant ≠ entre amis)

- On communique « à propos de quoi ? » : le thème qui fait l’objet de


l’échange entre les deux partenaires

- « Dans quelles circonstances communique-t-on ? » : des conditions


matérielles et physiques dans lesquelles se déroule la communication
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C) sociologie

- les relations entre les acteurs de la communication : approches s’intéressant


aux participants du processus communicationnel

Ex: école de Chicago : Burgess, McKenzie et Park


The city (1925) : répartition des groupes sociaux dans l’espace de la ville de Chicago
(urbanisation accélérée et immigration) ==> analyser les comportements de ces personnes ( ce
qui déterminant de ces actions est la vie assez précaire et di cile, c’est pour ça qu’ils éteint limite
or la loi, pas par rapport au fait qu’ils étaient immigrants)
III.Cultural studies

A. Raymond Wiliams : « Culture is ordinary, in every society


and in every mind » (1958)

- questionne la tradition élitiste, la distinction entre « haute et basse


culture »

- La culture est un projet politique, une politique de domination

Remarque :

➡ la culture est ordinaire


➡ aller au cinéma est un élément de la culture
➡ une cathédrale est culturelle
➡ un arrêt de bus est un élément culturel d’une certaine époque
➡ « Gossip Girl » est aussi un élément dans un moment donné de la culture
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B. Stuart Hall : modèle « encodage / décodage »

- Le message es toujours encodé, enveloppé, par un émetteur et décodé


par le récepteur

- Il n’y a pas de correspondance absolue entre le moment de la production


(l’encodage) et celui de la réception (le décodage)

Remarque :

- il y a pas de correspondance exacte (on ne reçoit pas le message de


manière identique) entre le point A et B
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C. Jesus Martin-Barbero : de los médios a las mediaciones
(1987)

- le message passe par au moins trois « endroits » précis avant d’arriver au


récepteur :
- Quotidien familier (habitudes de la famille)
- Temporalité sociale (déterminée par le travail)
- Compétence culturelle (on sait lire ? Études supérieures ? …)

Exemples :
1. loi du double cumul - Michel Souchon
- quest ce que les enfants apprennent avec cette émission ?
- 1ère partie des enfants ( très bien scolarisé , ++ compétences culturelles)
- 2ème partie des enfants ( pas très bien scolarisé , - - compétences culturelles)

Remarque :

- croissance pour les deux parties Mais à un point la deuxième partie des enfants ont
commencé à baisser par rapport a ce qu’ils pouvaient retenir

2. JT brésilien et la classe ouvrière


Les classes populaires ont une réception sans critique des infos.
Les personnes qui regardés l’émission avaient des retours très di érents.
Ils faisaient des débats autour des infos de la semaine.
Ils avaient une interprétation très di érente par rapport à ceux de classes supérieurs.
Remarque : c’est parce que l’on est assis devant la télé quoi es pas actif, c’est pas parce que on
a pas forcement une bonne culture qu’on peut pas avoir une opinion
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Conclusion :

➡ Les études sur la réception montrent qu’un ensemble de déterminations


sociales, idéologiques et culturelles in uencent la lecture que nous faisons
des messages médiatiques.

➡ La réception des produits médiatiques n’est pas donc pas uniforme et


parler de « manipulation des masses » par les médias est un abus de
langage.

CM04
Discours publicitaire

I. Dé nitions

- PUBLICITE : promouvoir (idée, service, produit) pour vendre à un


consommateur potentiel

- PROPAGANDE : notion politique, vise à changer la façon de penser


à propos d’un sujet en particulier (politique, religieux, etc.), projet de
plus long terme qui peut (ou pas) utiliser des dispositifs médiatiques
Exemple : James Montgommery Flagg (1917), Le Triomphe de la volonté Leni Riefenstahl (1935)

- CAMPAGNE : promouvoir un produit, une marque, une personne, un


service ou un lieu au moyen de divers supports de communication
médiatiques ou non-médiatiques
Exemple : I LOVE NY, années 70 / Glascow’s miles better, années 80
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Débats :
- Fin 19ème siècle - Lessive de la ménagère (les gens de couleur sont considérés comme sales,
blanc = pureté et supériorité)

- RE-CIVILIZE YOURSELF, 2011 - cosmétique pour le rasage (civilisé si on ne porte pas la tou e
et la barbe)

➡ le message publicitaire : banalise certaines formes de


représentation par l’utilisation de clichés d’une époque.

A) La publicité dans la théorie : la pensée barthesienne


(Roland BARTHES 1915-1980)

- la publicité n’est pas une prescription, mais plutôt un processus cherchant à


atténuer la motivation commerciale tout en valorisant l’excellence d’un produit.

- Le principe de la publicité, selon Barthes, est de naturaliser cette excellence :


« à la banale invitation (achetez), il substitue le spectacle d’un monde où il, est
naturel d’acheter » (Barthes, 1985, p. 247)

Exemple : Kinder Maxi - le mariage de Milky et Schoki « une délicieuse alliance » juin 2022
==> Utilise un rapport social pour nous convaincre (mariage, …)

==> on s’adapte au consommateur, qui il est, pour faire un discours publicitaire qui lui
correspond
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B. Comprendre les comportements du consommateur : un


enjeu pour la publicité

Exemple : adaptée de J.-M. Floch, « L ‘apport de la sémiotique structurale au design d’un


hypermarché », Recherche et applications en marketing, vol.4, n°2, 1989, p.46

1. Mise en place d’un carré sémiotique :

1. Valeurs utilitaires et pratiques (qualité, rapidité, confort)


2. Valeurs utopiques (lien social, convivialité, complicité)
3. Valeurs hédonistes et ludiques (séduction, ra nement, divertissement)
4. Valeurs critiques (e cacité, sécurité, rapport qualité-prix)

Valeurs utilitaires et pratiques Valeurs utopiques (lien social,


(qualité, rapidité, confort) convivialité, complicité)

Valeurs hédonistes et ludiques Valeurs critiques (e cacité,


(séduction, ra nement, sécurité, rapport qualité-prix)
divertissement)
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2. Pyramide de Maslow (A Theory of Human Motivation, 1943)

3. Années 50 : une habitude peut être acquise selon un « schéma »


précis

Cue = déclencheur
Routine
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Reward = récompense

II. Questions économiques


La publicité aujourd’hui : quelques chi res

En 2020, les plus grands annonceurs en France sont :


E Leclerc, Renault, Intermarché, Lidl, Procter & Gamble*, Carrefour, Orange,
Amazon, Bouygues Telecom, McDonalds

En 2020 : environ 65% des dépenses publicitaires se


font sur des annonces numériques.

En 2022 : la place du marketing d’in uence augmente


jusqu’à 78% (principalement sur Instagram)

Baromètre uni é du marché publicitaire (Bump)


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III.Questions éthiques
L’information et la publicité : quelle frontière ?

A) Théorie du double marché (Emile de Girardin, 1836) :

• séparer les annonces du rédactionnel dans les quotidiens


• faire payer les annonces selon des tarifs préétablis (vente du rectorat aux
annonceurs)

Conséquence 1 :
Dé pour les éditeurs : constituer et déliser un public régulier (authenti é
avec des mesures précises) et vendre des espaces publicitaires

Conséquence 2 :
Dépendance mutuelle : la presse dépend des ressources publicitaires et
l’audience produite par la presse favorise les recettes du publicateur

==> Problème c’est que je peux pas écrire et dénoncer des activités
« malsaines » sur les grands groupes économiques surtout si l’image à
coté est l’une des leurs.
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B. Identi er le greenwashing : jury de déontologie


publicitaire
Exemple : Stan smith

• Eléments qui peuvent induire en erreur le consommateur


• Eléments qui cachent la vérité
C. Les stratégies du discours publicitaires
- Dé nir l’objectif de la communication : faire aimer, faire agir, faire savoir ?
- Déterminer qui est la cible (générale) et le coeur de cible (ex : les femmes
entres tel et tel âge avec tels pbs) : quel est le public visé ?
- Focus group : mieux comprendre les attentes globales, les motivations,
les freins, et les tendances socio-culturelles
- Viser sa cible par le choix de média : télévision, radio, YouTube, journal
papier ?
- Répondre et/ou créer un besoin : promesse et reason why
- Adapter le ton du message : énergique, humoristique, attendrissant, moqueur,
dramatique
- Abuser des gures de style : métaphore, répétition, antithèse, comparaison et
autres

Exemple : activa (Danone)


Promesse : faciliter le transit
Reason why : bi des actiregularis, expertise scienti que

Exemple : photo L’oréal


L’oréal, 2020, Jane Fonda
Cible : femmes
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Coeur de cible : femmes souhaitant réduire les marques de l’âge sur la peau du visage
Promesse : recharger er renforcer la peau
Reason why : complexe exclusif de calcium bio-assimilable
Ton du message : argumentatif, glamour
Figures de styles : répétition, comparaison

CM05
Communication, information et politique

I. Communication et politique

A) La communication politique

« Depuis toujours, toute forme d’autorité politique se met en scène et en ceci pour imposer ou
con rmer son statut et pour mobiliser ses assujettis et les convaincre si besoin est. Au coeur
de sa légitimité, on trouve la démonstration de sa capacité à agir, en a chant son pouvoir de
faire changer les choses »

(Arnaud Mercier, Pour la communication politique, 2004)

B) Les principes de la communication politique

Objectif : convaincre de la capacité à agir (pouvoir de faire changer les choses) d’une femme ou
homme politique.
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- soigner le discours
- préparer une scénographie
(exemple : meeting politique, habits des rois sur les portraits, …)
- Fabriquer des représentations visuelles des institutions et / ou des principes
(exemple : drapeau de la France avec la Marianne dessus)

C) Communication politique = légitimation par la mise en


scène
Le Sacre de Napoléon, Jacques-Louis David, 1807

➡ Le pouvoir politique se consolide par un pouvoir symbolique (qu’il soit


religieux ou pas)

D) L’évolution de la communication politique

✤ Le su rage universel en France (1848) vote « universel », secret et direct (hommes à partir de
21 ans)
- Nouveaux enjeux : convaincre qu’un candidat représente au mieux un collectif et
entretenir un lien constant entre gouvernants et gouvernés.

✤ Fin XIXème la politique devient une vraie aréna marquée par l’a rontement entre diverses idées
contrastantes (di usées par les journaux)

✤ Cinquième République (1958) soigner son image devient aussi important qu’entretenir ses
idées (multiplication de supports médiatiques et professionnalisation de la communication
politique)
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- Les « spin doctors » = des conseillers en communication et marketing agissant
pour l’image d’un homme ou d’une femme politique a n d’in uencer l’opinion publique sur sa
personnalité et ses idées.

Les « spin doctors » évaluent les chances d’un.e candidat.e à partir notamment de trois facteurs :

- la dimension a ective
- la volonté de faire changer les choses
- « l’éto e »

Exemple : La force tranquille. Mitterand Président


Exemple : Le changement c’est maintenant. Francois Hollande
Années 2010 une nouvelle interaction entre les acteurs (politiques, médiatiques, citoyens) par le
numérique :

- possibilité de cibler un public et cela sans la médiation journalistique


- le récepteur peut faire partie de la communication politique
- possibilité d’accompagner l’évolution et dispersion de certaines idées à la seconde

Macron : un cas d’innovation en communication politique ?

II. Information et politique

A) Presse et politique : un quatrième pouvoir ?

1631 : naissance de la presse politique


- La « Gazette » : monopole de publication et censure du pouvoir royal

1789 : révolution française


- liberté de publication, relayer les idées révolutionnaires

1804 : Napoléon 1er


- régulation sévère de la presse

1848 : Troisième république


- La presse devient un des piliers du jeu démocratique …

1900 : l’essor des journaux et la naissance de l’opinion publique


- outil de pouvoir pour la bourgeoisie (nouvelle classe sociale)
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- opinion appartenant aux riches

1958 : Cinquième république


- Les médias de masse, notamment la télévision, sous contrôle

La relation entre la politique et la presse dépend :

- de la période
- du contexte
- des conditions de réception

B) Espace public
Une image conceptuelle : un ensemble de personnes « privées » rassemblées pour discuter des
questions d’intérêt commun dans l’espace public

- les médias ont un rôle important :


elles rendent visibles de spolions et informations diverses, le citoyen peut ainsi mieux se situer
dans la démocratie délibérative.

Jürgen Habermas, 1929-aujourd’hui, Düsseldorf

C) Agenda setting

Problématique : Quelle sont les e ets des médias sur la discussion politique ?

➡ Résultat : lien entre la couverture de presse et les enjeux jugés les plus
importants selon l’électorat

« The mass media set the agenda for each political campaign, in uencing the salience of attitudes
toward the political issues » (McCombs et Shaw, USA), 1972)

D) Spirale du silence
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Les journalistes opèrent une sélection selon les mêmes logiques créant ainsi une même hiérarchie
d’importance des sujets.

« Les médias structurent les perceptions et les opinions des gens qu’ils aboutissent à renforcer le
consensus autour de des points de vue dominants »
(Elisabeth Noelle-Neumann, 1974)

E) Les sondages d’opinion : toujours ables ?

Di cultés actuelles pour mesurer les intentions de vote :

- la volatilité électorale (la désidéologisation)


- l’a aiblissement des alignements partisans
- la montée de l’incertitude du choix

Analyse du vote selon les pratiques médias (IFOP, 2022)

Télévision

Jean-Luc Mélenchon : Journal d’ARTE (39%), Quotidien (27%)


Emmanuel Macron : 20h de France 2 (37%), 20h de TFI (28%)
Marine Le Pen : 20h de TFI (31%) TPMP (29%), Quotidien (19%)
Eric Zemmour : Cnews (14%)
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CM06

I. Le paysage info-communicationnel contemporain : entre


multiplication et hégémonie

A) Qui sont les propriétaires des médias en France ?


Médias français qui possèdent quoi ?, monde diplomatique, décembre 2022
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=> République française possède des médias (menais publics)
51% des médias sont controlés par des actionnaires
18% des médias sont tenu par des professionnels

B) Evolution de la dépense des ménages (Insee) 1990


Dépense de consommation des ménages en technologies, contenus et supports de l’information
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C) 5 tendances mondiales de la consommation d’information


Reuters Institute for the Study of Journalism de l’Université d’Oxford, 2020 = 40 pays dans le
monde, 90000 personnes

1. La baisse de la con ance dans les médias est mondiale et se


poursuit
- (38% font con ance) ==> Portugal 51%, Finlande 56%==> médias public très forts

2. Le dérèglement climatique es tune préoccupation importante


pour la population
- (Chili, Kenya = très présent 90%) ==> pays très touchés par le dérèglement climatique

3. Une hausse des paiements pour les informations en ligne est


observée
- (10% payent pour voir des médias payant)

4. L’écoute de podcasts en légère hausse


- Facile, analyse, approfondir des sujets (Espagne, Irlande)

5. Les réseaux sociaux concurrencent la presse locale


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D) La con ance des Français en la véracité des informations


Reuters Institute, Digital News Report, 2021

E) La diffusion de l’information via RSN


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Pratiques étudiantes :
exposition à l’actualité

Désinformation, non-information ou sur-information ? Les logiques d‘exposition à l’actualité en


milieux étudiants, Julien Boyadjian, 2020
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II. Internet : un historique militaire, universitaire et


juridique

- 1969 : ARPANet (Advanced Research Projects Agency Network), le réseau de communication


précurseur de l’internet, est créé par le ministère américain de la Défense états-unien

- 1984 : Apple Computer : premier ordinateur personnel commercialisé

- 1994 : lancement de la librairie en ligne Amazon

- 1998 : naissance o cielle de Google

- 2004 : création de Facebook sur le campus de l’université Harvard

- 2018 : le règlement général sur la protection des données (RGPD) entre en vigueur sur
l’échelle européenne pour encadrer le traitement des données personnelles des utilisateurs.

A) Internet : deux visons opposées

1. Intelligence collective
Pour une anthropologie du cyberspace, Pierre Levy, 1994

2. L’internet n’est pas un terrain libre de disputes


Internet, et après ? : une théorie critique des nouveaux médias, Dominique Wolton, 2000
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B) Réseaux socio-numériques : une dé nition en deux temps


Réseau social =
Le « réseau social », terme sociologique, désigne une communauté d’individus reliés entre eux
selon ses origines, ses besoins, points de vue similaires

Numérique =
Web 2.0 : capacité d’interaction symétrique, activité en ligne comme une conversation
s’apparentant à une sociabilité égalitaire

Réseau social Numérique

« Un service web permettant de construire un pro l (public ou non) créé par une combinaison
de contenu et, d’autre part, d’articuler ce pro l avec d’autres » (Boyd & Ellison, 2007)

C) Réseaux socio-numériques

- « libération des subjectivités » (Cardon, 2010) :


• introduction de contenus médiatiques propres incitant à des formes d’expression
créatives

- Un nouveau modèle économique :


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• les données qui indiquent des préférences en matière de consommation sont
utilisées à des ns de ciblage publicitaires

D) Les sociétés de contrôle

Nouvelle forme de surveillance sous la casquette de liberté ?


« Les individus sont devenus des « dividuels », et les masses, des échantillons, des données, des
marchés ou des « banques » » (Deleuze, 1990, p.244)

E) La diffusion de l’information via RSN : quelles


conséquences possibles ?

La modalité des échanges sur les réseaux socio-numériques peuvent amener a des phénomènes
tels que :

• La segmentation des publics


• L’engagement personnel sur les échanges
• La désinformation
• Le lter bubble (les bulles informationnelles) = on reçoit ce qu’on est susceptible
d’aimer

Exemple : lter bubble


Representation graphique des réseaux de communication construits autour du débat sur Twitter à
propos de la condamnation de Lula en janvier 2018 (élaborée par l’équipe du Laboratoire Labic de
l’Université fédérale de l’Espirito Santo)

==> on est enfermer dans nos propres avis sans se confronter au reste

La désinformation : un phénomène existant avant internet


(New York Times, KGB qui crée des fake news)
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