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• Ibtissam Boudriga
• Tariq Boukarkour
• Zineb Rhait
• Atika Fariss
• Meriem Chentoufi

La communication dans la
classe du FLE au Maroc

Année de formation : 2018 - 2019


La communication dans la classe du FLE au Maroc

PLAN :

Introduction
I- Les facteurs de la communication :
1. Schéma de la communication
2. Typologie de la communication

II- Les fondamentaux de la communication :


1. Les techniques de la communication
2. Les compétences communicatives
3. Les obstacles de la communication

III- La communication au service de la classe du FLE au


Maroc:
1. Utilité des compétences communicatives
2. Leviers des compétences communicatives

Conclusion

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La communication dans la classe du FLE au Maroc

INTRODUCTION :

L’homme c’est un être social qui communique en permanence. Communiquer consiste


en ce qu’un émetteur transmette un message vers un récepteur qui devient à son tour
émetteur et transmet un message (feed-back).

La communication est donc un ensemble d’éléments en interaction (« système ») dans


lequel tout comportement (verbal ou non) est porteur de signification et, comme tel, est
interprété par l’ensemble des (personnes) impliquées

En sociologie et en linguistique, la communication est l'ensemble des phénomènes qui


peuvent intervenir lorsqu'un individu transmet une information à un ou plusieurs autres
individus à l'aide du langage articulé ou d'autres codes (ton de la voix, gestuelle, regard,
respiration...).

La science de la communication (on parle parfois de théorie de l'information) fait


intervenir les connaissances de plusieurs autres sciences : linguistique, techniques de
télécommunication (comme la téléphonie), psychologie, sociologie

C'est une science partagée par plusieurs disciplines qui ne répond pas à une définition
unique. Comme le constate Daniel Bougnoux : « Nulle part ni pour personne n'existe LA
communication De nombreux théoriciens de la communication ont cherché à conceptualiser
« le processus de communication ». L’objectif est de fournir un aperçu de l’évolution générale
en explicitant les modèles les plus connus ainsi que leurs apports.

Le modèle de Claude Shannon et Weaver désigne un modèle linéaire simple de la


communication : cette dernière y est réduite à sa plus simple expression, la transmission
d’un message. Lasswell, politologue et psychiatre américain, s’est fait un nom en modélisant
la communication de masse à travers les questions : « Qui, dit quoi, par quel canal, à qui et
avec quel effet ? »

Le modèle, fondé sur la linguistique, est proposé par Roman Jakobson (1896–1982).
Ce linguiste russe développe un point de vue centré non plus sur la transmission d’un
message, mais sur le message lui-même, évitant ainsi les dangers d’instrumentalisation
technique.

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I- Les facteurs de la communication :


1. Schéma de la communication :

Schéma de la communication Selon la théorie du


linguistique de Jakobson
Source : Universalis.fr

Le modèle ci-dessus a été élaboré en 1963 par le linguiste Russe Jakobson. En effet, ce
modèle contient six composantes principales : L’émetteur, le message, le récepteur, le
contexte (référent), le code et le canal.

Pour Jakobson, la communication a six fonctions :

Fonction expressive : C’est là où l’émetteur exprime son attitude à l’égard de la situation ou


du contenu de son message. En effet, cette fonction apparaît dans l’intonation de la voix et des
gestes de l’émetteur.
Fonction référentielle : La fonction référentielle, permet de parler des réalités
extralinguistiques.
Fonction poétique : La fonction poétique accorde une importance particulière à l'aspect
esthétique du message transmis. Elle est très dominante dans le texte littéraire.
Fonction conative : Cette fonction se focalise sur le destinataire. Le locuteur cherche à
produire un effet sur son interlocuteur .Cette fonction se manifeste essentiellement par
l'emploi de l'impératif.
Fonction phatique : La fonction phatique est celle qui permet d'établir, de maintenir ou
d'interrompre le contact entre deux interlocuteurs.
Fonction métalinguistique : C'est une fonction qui permet à un langage de parler d'un autre
langage. L'émetteur au travers d'expressions telles que c'est-à-dire, en d'autres termes, ce qui
signifie, fait du métalangage.

2. Typologie de la communication :

Dans une classe de FLE, on peut distinguer entre deux principaux types de communication :

a. La communication linguistique :
Elle se base sur la production orale, son processus comporte une étape psychique, une
étape physiologique et une étape physique. Ainsi, la communication orale s'échange entre un

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émetteur et un récepteur, dans le cas de la conversation et de manière immédiate : il n'y a


pratiquement pas de long intervalle de temps entre l'émission et la réception.

b. La communication non linguistique (visuelle) :


Elle comporte les signes corporels, les gestes, les regards, la proxémique, en plus des
signes de la distance : proche / lointain ; ainsi que, les signes non corporels (images, photos,
peinture, écriture, lumières, couleurs….)

II- Les fondamentaux de la communication :


1. Les techniques de la communication :
Il existe quatre principales techniques de communication :

a. Poser des questions :

Poser des questions est une manière de se connaître, d'explorer une situation, d'obtenir des
informations, d'approfondir certains points, de se préparer à agir.

Différents types de questions peuvent donner à la communication son efficacité. Les


questions sont pertinentes si elles sont adaptées à la situation d'échange et si elles permettent
de recueillir l'information attendue auprès de l'interlocuteur.

b. Ecouter :

Écouter c'est d'abord se taire. Cela peut paraître évident, mais combien de fois lors d'une
discussion, deux personnes parlent-elles en même temps ? Combien de fois l'une d'elles est
coupée, interrompue dans sa suite d'idées et même contrée par l'expression d'une opinion, par
des conclusions hâtives ou des arguments agressifs ? Mais encore, écouter ce n'est pas
seulement se taire.

Si l’écoute est la technique de communication la plus évidente et la plus efficace, c'est


également celle qui est la plus mal utilisée.

c. Prendre la parole :

Prendre la parole pour exprimer son point de vue ou ses sentiments, c'est développer sa
spontanéité, ce qui implique :
 Un élan et/ou
 Une acquisition culturelle et/ou

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 Une réponse nouvelle et adéquate à une situation nouvelle (Moreno)

L'expression libre favorise une diminution de l'anxiété personnelle et participe à l'évolution


de la dynamique d'un groupe.

Les limites de la prise de parole :


 Ce que vous dites n'est pas que ce que vous avez expérimenté.
 Ce qui est entendu n'est pas ce que vous avez dit
 Ce qui est interprété n'est pas ce qui est entendu

d. Reformuler :

La reformulation est une intervention orale qui vise à redire avec d'autres mots d'une
manière plus concise ou plus explicite ce qui vient d'être exprimé par une personne.

Reformuler ce n'est pas répéter mais redire avec d'autres mots ce que l'interlocuteur a dit.
La reformulation est un instrument de l'écoute. Elle sert à améliorer l'écoute, à encourager la
parole de chacun, à la mettre en valeur. Elle sert aussi à vérifier, à rectifier avec nuance, à
dédramatiser ce qui a été prononcé.

2. Les compétences communicatives :

La notion de la compétence communicative a été introduite pour la première fois en


1965 par Chomsky, qui donnait deux définitions à cette notion ; la compétence et
la performance. Selon Chomsky, la compétence signifie la connaissance intuitive du locuteur
de sa langue maternelle et sa capacité de comprendre et d’utiliser les règles grammaticales. La
performance veut dire la manière dont l’intervenant utilise la langue dans une situation
concrète. En 1972, Hymes a fait la critique des définitions de Chomsky parce qu’il soutenait
qu’il y a aussi, à côté de la grammaire, des règles sociales qu’il faut respecter. Hymes a donc
formulé trois autres facteurs de compétence :
- savoir si un énoncé est vraiment possible, même s’il arrive à être grammaticalement correct
- savoir si un énoncé est approprié à la situation sociale concernée
- savoir si un énoncé, qui peut être à la fois précis et convenable, est également utilisé.
Ces facteurs, avec la compétence grammaticale formulée par Chomsky, forment ainsi le
cadre de la compétence communicative. Autrement dit, ce sont les quatre compétences
linguistiques écouter, parler, lire et écrire qui constituent ensemble la compétence
communicative, car il s’agit d’être capable d’utiliser ces quatre compétences pour
communiquer.
La notion de compétence de communication, établie par Hymes en 1972, concept très
général englobant l'ensemble des comportements humains :

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« Je prendrais compétence comme le terme le plus


général pour désigner les capacités de quelqu'un. (...) La
compétence s'appuie à la fois sur la connaissance (implicite)
et sur le savoir-faire langagier » (Hymes, 1972)

La didactique des langues va s'emparer de ce concept, dont le succès toutefois va être


très différent dans le domaine du FLE. En effet, un enseignant de Français qui a une bonne
compétence communicative ne parle pas nécessairement comme un natif, mais il peut
communiquer avec les locuteurs natifs sans créer de confusion linguistique ou d’irritation. En
outre, il s’agit d’être capable de traiter une variété de situations, comme la rédaction d’une
lettre, d’un mail ou faire un exposé et répondre à des questions, ainsi que comprendre les
variantes de la langue. Dans son œuvre Scope (1986), van Ek présente les six compétences
suivantes qui font partie de la compétence communicative :

Compétence stratégique

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A travers ses Orientations Pédagogiques pour l’enseignement du français, le


ministère de l’éducation nationale a considéré ces compétences à la fois comme un input et un
output ; c'est à la fois l'objectif de l'enseignement, son contenu, et la base de sa méthodologie :
« Le but des activités orales consiste moins à faire
acquérir des contenus qu’à offrir des occasions variées pour
s’exercer à des situations différentes de communication
orale ». Selon le guide Pédagogique du ministère de
l’éducation nationale pour l’enseignement du français.

3. Les obstacles de la communication :

Les obstacles ; sont évitables et toutes les communications en contiennent. Il est


impossible de les éliminer totalement, mais on peut les réduire et atténuer leurs conséquences.
Pour ce faire, il faut d’abord identifier et reconnaître les différents obstacles pour pouvoir les
surmonter, chose qui rend le travail des enseignants de plus en plus difficile en matière de
communication efficace en classe devant des étudiants qui viennent de divers milieux.

On distingue plusieurs types d’obstacles à une situation de communication :

a. Les bruits :
Les bruits sont des perturbations qui peuvent altérer la qualité de la communication,
dénaturer le message communiqué, rendre difficilement perceptible l’information ou causer sa
perte partielle ou totale.

Les bruits sémantiques (sens, signification) :


Ce sont les bruits liés au message ou au code :

 Message peu claire, explications confuses, imprécises, incomplètes.

 Code langage trop spécialisé, emploi de mots à double sens, mauvaise définition des
termes de base.

Les bruits sémiologiques :

Les bruits sémiologiques sont nécessairement liés à l'attitude et à la conduite, c'est-à-


dire au comportement du récepteur et / ou de l'émetteur. Exemples : le récepteur ne s'intéresse
pas au message ; il n'écoute pas.
→ L'écoute efficace est l'un des facteurs les plus importants dans la communication en
classe. Prenez le temps d'écouter ce que l'autre personne dit. Quand quelqu'un parle, vous ne
devez pas penser à votre prochaine réponse. Les émotions négatives peuvent se produire
lorsque certains mots ou le langage du corps est utilisé. Un enseignant doit aussi prendre soin

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de garder des réactions émotionnelles à un minimum et se concentrer sur ce que dit l'orateur.
Bruit à l'extérieur tel que les téléphones, email ou le bruit de la construction peut parfois
rendre l'écoute difficile. Ce bruit de l'extérieur doit être minimisé dans la salle de classe.

b. Barrières de Perception :
La Perception peut être un obstacle à la communication efficace dans la classe.
Différentes personnes peuvent recevoir et entendre le même message, mais l'interpréter
différemment. Prêter attention au détail est également important. Aspects importants peuvent
être oubliés en ne couvrant pas un sujet en profondeur. Un enseignant devrait aussi apprendre
à se concentrer sur les aspects positifs et négatifs d'une conversation.

c. Barrières orales :
Les barrières de communication dans la classe peuvent exister si la communication
orale n’est pas claire. La Communication se produit uniquement lorsque l'auditeur entend et
comprend votre message de la manière que vous vouliez dire pour qu'il soit reçu. Quelques
problèmes de communications orales comprennent en utilisant des mots avec des
significations ambiguës. La communication en classe doit être spécifique au sujet et sans
parti pris. Un enseignant doit aussi prendre garde de ne pas faire une conclusion prématurée
avant qu'elle ait tous les faits sur un sujet ou une situation. Enfin, un enseignant doit
surmonter un manque de confiance en soi et de livrer le message avec l'affirmation de soi et la
clarté.
d. Obstacles culturels :
Les différences culturelles peuvent être un obstacle à l'efficacité des communications
dans la classe. Il est possible à la fois pour un enseignant et un élève ont prédisposé des idées
sur le comportement basé sur ce que la culture de l'autre personne. Les messages sont souvent
mal compris si elles sont livrées d'une manière qui est familier à la culture de l'élève. Il est
important de dissiper hypothèses ou des préjugés fondés sur les différences culturelles dans
une classe.

III- La communication au service de la classe du FLE au


Maroc:
1. Utilité des compétences communicatives :

La compétence communicative s’appuie à la fois sur la connaissance et sur le savoir-


faire langagier. Parmi les utilités pratiques de la compétence communicative:

 Rendre la langue française accessible et objet d'appropriation ;

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 Nourrir la façon d'enseigner dans la classe du FLE ;


 Produire des contre-clichés sur la langue française par exemple démontrer qu'elle est
facile ;
 Adopter une approche communicative et l'adapter aux particularités de la classe du
FLE est une façon de favoriser la culture du débat et de dialogue ;
 Démocratiser la culture qui se dissimule derrière la langue.

2. Leviers des compétences communicatives :

a. Leviers subjectifs :

 Respect de l’autre ;
 Sens de partage ;
 Esprit critique ;
 Confiance en soi.

b. Leviers objectifs :

 Maitrise des outils linguistiques.


 Maitrise de la littérature.

Conclusion :
La communication est un moteur, un outil, un enjeu dans toutes sortes de situations de
la vie sociale, professionnelle, civique, personnelle ; les compétences de communication
peuvent être développées et font partie du capital culturel rentable tant à l’école que dans
d’autres cadres ; qu’au départ ces compétences sont mal partagées, en raison de la diversité
des personnalités et des héritages culturels.

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Bibliographie :

- Verdelhan -Bourgade M. (1986), « Compétence de communication et


communication de cette compétence », http://www.persee.fr/doc/lfr_0023-
8368_1986_num_70_1_6372.

- Costa P., « Compétence de communication et didactique Des langues


étrangères : La liaison ratée ! »

- www.toupie.org/Dictionnaire/index.html

- love-communication.eklablog.fr/

- http://www.cimi.fr/index.php?view=items&cid=4%3Amanagement-
operationnel&id=1%3Aquelles-sont-les-quatre-techniques-de-communication-
de-base&option=com_quickfaq

- http://louasta.eklablog.com/la-communication-linguistique-a115072180

- Le ministère de l'Education Nationale, de la Formation Professionnelle, de


l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (2009), « Les
Orientations Pédagogiques pour l’enseignement du français au collège ».

- Le ministère de l'Education Nationale, de la Formation Professionnelle, de


l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (2005),
« Orientations pédagogiques pour l’enseignement du français dans le cycle
secondaire qualifiant »

- Centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation (2012),


« Filière de qualification des professeurs du secondaire qualifiant,
Curriculum de français ».

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