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Histoire des arts 

: niveau 3ème : arts,


SOCIETE DE CONSOMMATION… UN PEU D’HUMOUR.

Titre de l'œuvre « Logorama »

Artiste Réalisation : Studio H5, production : autour de Minuit

Date de réalisation 2009

Technique utilisée Film d’animation en 3D, entièrement réalisé en images de


(matériaux, peinture à l'huile , à synthèse de 16 minutes. (court métrage)
l'eau gravure, etc..)

Biographie de l’artiste (du Studio H5 est un collectif de graphistes composé de François


point de vue artistique) Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain.
Synospis du film Dans un Los Angeles entièrement constitué de logos, deux
Bibendums policiers engagent une course-poursuite avec Ronald Mc
Donald, un trafiquant d’armes. Lorsque ce dernier a un accident, il
prend en otage un enfant (la mascotte de Big Boy, chaîne de
restauration américaine) et se réfugie dans un restaurant, avant
qu’un tremblement de terre (le "Big One") n’anéantisse la ville.
Circonstances dans Logorama est un pastiche de films d'action intégralement réalisé
lesquelles l’œuvre a été avec des logos. Fait uniquement avec des marques, mais contre les
créée ? marques. Totalement illégal, mais récompensé par les institutions
les plus académiques du septième art.

En raflant, entre autres, l'Oscar (2010) et le César (2011) du


meilleur court métrage d'animation, il a troqué contre toute
attente son destin de film catastrophe contre celui de
success-story à l’américaine.
Analyse de l'œuvre Le film détourne près de 3 000 logos, utilisés pour constituer à
la fois les personnages et le décor dans lequel ils évoluent. Deux

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histoires montées au départ en parallèle vont converger vers la
moitié du court métrage , le premier récit est une parodie des
séries policières américaines et met notamment en scène une
course-poursuite entre des policiers à l'effigie de Bibendum,
et dans le rôle du gangster, Ronald McDonald, le deuxième
récit est une allusion au Big One, le tremblement dévastateur
qui devrait détruire la Californie. La fin, loin d’être une happy
end, laisse réfléchir à notre devenir. Sur le sujet, les créateurs
donnent libre cours à l’interprétation de chacun. François Alaux
déclare d’ailleurs que « chaque pays ayant ses propres codes
culturels et rapports aux marques, chacun aura sa vision du film »
Parallèlement, des enfants visitent un parc animalier géant dans un
petit train .Ils sont tous très sages sauf deux : Haribo et Big Boy.
Ceux-là ont un langage agressif et populaire (cillera de la cité) et
décident de s’amuser en ennuyant les animaux et étant grossiers
(montrent leurs fesses au lion) .Ils sont rappelés à l’ordre par le
Géant Vert. Finalement, l’un deux sera l’otage du criminel, leçon
pour un enfant qui ne respecte pas les règles et qui se met ainsi
tout seul en danger.

Le court métrage Logorama s'attaque à l’invasion des marques


dans notre quotidien. Ses héros mènent une course poursuite
dans un univers submergé, saturé de publicité jusqu’au malaise. Un
coup d’œil d'artiste, avec sa part d'exagération, sur la société
contemporaine. Un thème plus profond qu'il n'en a l'air, agrémenté
d’un scénario amusant.

Une musique accompagne le film en anglais mais on comprend très


bien quelques phrases : good morning life, good morning sun…C’est
une ballade chantée par un voie masculine, chaude et rassurante.
En effet, le soleil se lève sur la ville. Tout est tranquille, les
papillons volent, les livreurs circulent et livrent, les premiers
employés ouvrent leurs boutiques c’est-à-dire une vision d’une
société de paix et idéale américaine.

Les références filmographiques : Deux policiers (bibendum de


Michelin) sont dans une voiture et discute de l’ulcère de l’un deux.
Le ton monte entre eux. C’est scène est un clin d’œil au film Pulp’
fiction d Quentin Tarantino. Les policiers font une poursuite en
voiture contre un criminel Ronald de Mac Do rappelant les films
policiers américains et le duo Starky et Hutch. Ne respectant pas
le code de la route, les policiers sont prioritaires et deviennent
aussi dangereux que le criminel mais justice doit être rendue

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quoiqu’il en coûte au détriment des règles de civilités comme dans
Fast and Furious. N’importe quel spectateur accepte cet état des
choses, grisé par l’action de la poursuite automobile.

Les trois points importants dans ce court-métrage sont :

L’industrialisation de la vallée de Fernando en Californie comme


référence pour la ville des logos. Cette vallée est le centre de
nombreuse compagnies armi celles dédiées au cinéma et à la
télévision ( CBS studio, Walt Disney Pictures, Warner Bros
Studios…) Bien que la vallée fasse partie de Los Angeles, son mode
de développement est celui d’une banlieue (référence aux deux
enfants inciviles) et l’automobile est le moyen de transport
dominant.

Le tremblement de terre : le Big One. Référence au


tremblement de terre de 1994 à Los Angeles. Ce séisme a été
très destructeur .Comme dans tout film américain, le monde est en
danger. Pourquoi ? La vie paisible est bousculée, la nature
comme symbole de justice naturelle reprend le dessus. La faille
mettra en évidence les ressources pétrolières de la Vallée de Los
Angeles comme ressources abondantes et utilisées à outrance
générant de la haine, de la violence et de l’envie.

Le message : l’emprise des publicités et de la société


occidentale au détriment des valeurs humaines. Les règles sont
redéfinies par la loi du marché. Les citoyens sont des
consommateurs qui mangent, boivent, parlent avec des références
publicitaires ou de films. C’est la pensée unique et non la réflexion
singulière. Les auteurs utilisent la culture jamming. Exemple de
Ronald Mac Donald, il n’et plus la gentille mascotte qui amuse et
nourrit les enfants mais un trafiquant d’armes qui s’attaquent aux
enfants. C’est une façon de dénoncer le Fast Food, la Malbouffe.

Afin de réaliser la vidéo, les réalisateurs ont utilisé la rotoscopie,


une technique utilisée pour retranscrire les mouvements de
personnages réels numériquement. Elle permet de conserver une
réalité parfaite dans la mise en mouvement des logos, à partir d’un
travail image par image, en conservant l’effet print voulu par les
réalisateurs.

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Vocabulaire Détournement : Procédé artistique qui consiste à
s'approprier une œuvre ou un objet et à l'utiliser pour un
usage ou une représentation différente de l'usage ou la
représentation d'origine.

La rotoscopie : Technique consistant à modifier un plan


d'un film, image par image, notamment pour créer des
effets spéciaux.

Logotype ou” Logo”: Représentation graphique qui sert à


identifier un groupe (commercial, politique, culturel,..),
toujours réalisé dans l’esprit d’être unique le logo est un jeu
très souvent typographique ( les lettres).

Culture jamming : Le culture jamming, que l'on peut traduire


en français par « détournement culturel », est l'acte de
transformer un média de masse existant afin de le
dénoncer, en usant de la même méthode de communication
utilisée par ce média.. Le but du détournement culturel est
de créer un contraste entre l'image de marque et les
réalités de la société commerciale. Cela se fait
symboliquement avec le détournement de l'image de la
société.
Conclusion : « Logorama » n’est pas un film basiquement anti-capitaliste
ou anti-logo, il comporte une critique sociale et
consumériste.

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