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Le Nouvel Hollywood

Contexte
d’émergence
• Années 60’s : rupture entre les spectateurs et Hollywood : trop
grand écart entre les préoccupations des Américains (assassinat
de JFK, guerre du Viêt-Nam) et les sujets des films hollywoodiens
trop édulcorés.
• Le développement de la télévision accentue aussi le désintérêt
des spectateurs pour le cinéma.
 La fréquentation des salles est en chute libre.
 Fusion de studios, compression de personnel, etc.
 Beaucoup de studios sont rachetés par de grands groupes
industriels et les producteurs deviennent avant tout des
financiers avant d’être des agents artistiques.
Des réalisateurs influencés
par le cinéma européen
• A côté des grands studios tournés vers la rentabilité,
on voit naître un cinéma indépendant, influencé par
le cinéma moderne européen.
 Cinéma plus personnel et plus proche du
documentaire.
 John Cassavetes – Shadow

• Au sein des majors également, certains réalisateurs


se démarquent en proposant des œuvres dont
l’influence du cinéma moderne est bien présente :
- Alfred Hitchcock (psychose, 1960)
- Stanley Kubrick (Lolita, 1962)
- John Schlesinger (Macadam Cowboy, 1968)
Lolita
Stanley Kubrick (1962)

https://www.youtube.com/watch?v=cXEDubqEhhA
Psycho,
Alfred Hitchcock (1960)

https://www.youtube.com/watch?v=Ush54nWeJW4
Deux modèles de cette
« contre-culture »: Easy rider
et Bonnie and Clyde
• Bonnie and Clyde (Arthur Penn,1967) : Film d’une rare violence à l’époque, il connait
un véritable carton en Europe, ce qui lui permet de retourner en salles aux USA après
une première sortie timide.
 Au final, le film, jugé cru, violent et amoral connait un tel succès qu’il devient l’un des
20 films les plus rentables de l’histoire du cinéma.
• Easy Rider (Dennis Hopper, 1969): se battant contre les préjugés de l’Amérique
profonde, il illustre parfaitement l’esprit de liberté issu du mouvement de 1968.
Il constitue aussi l’apothéose de l’évolution engagée dans le cinéma américain en
transgressant toutes les règles établies : réalisé à partir de nombreuses improvisations,
avec la participation de personnes engagées au hasard, le film est truffé de faux
raccords et la bande son provisoire est gardée dans le montage final (côté amateur).
 Ces films rencontrent un nouveau public américain, issu du baby-boom et habitué
aux codes du langage audiovisuel grâce à la télévision. Ce nouveau public, fan de
rock-and-roll et pacifiste, cherche dans les salles de cinéma un écho à leurs
préoccupations et une alternative aux programmes sentimentaux de la télévision.
Par la suite, une série de films iconoclastes (qui vont contre les traditions) par leur forme
et leur fond envahissent les écrans et rencontrent un public nombreux. Face à cela, les
studios hollywoodiens doivent évoluer et s’adapter à ce nouveau public avide d’œuvres
de cette contre-culture.
Bonnie and Clyde
Arthur Penn (1967)

https://www.youtube.com/watch?v=Na6XMiKZhGo
Easy Rider
Dennis Hopper (1969)

https://www.youtube.com/watch?v=iLdTZaKMQ9c
La nouvelle génération américaine

• Avec le succès remporté par Easy Rider, le cinéma de la contre-culture prouve aux studios
hollywoodiens que laisser plus de liberté créative au réalisateur peut être un gage de
succès.
La fin des années 60’ voit donc une remise en question du système hollywoodien : l’ère
des producteurs est terminée et laisse sa place à un management géré par de jeunes
cadres qui donnent plus de liberté aux créatifs.
On assiste donc à l’avènement d’une nouvelle génération de cinéastes, issus pour la
plupart des écoles de cinéma fraîchement créées.
Ils sont influencés par la Nouvelle Vague européenne mais maîtrisent également les
classiques hollywoodiens. Tous aspirent à un cinéma plus réaliste et plus sincère.
Grands cinéastes
• C’est à ce moment que débutent des réalisateurs tels :
- Francis Ford Coppola (Le Parrain, 1972, 1974, 1990,
Apocalypse Now, 1979)
- Brian De Palma (Carrie, 1976, Scarface, 1983, Snake
Eyes, 1998, …),
- Martin Scorsese (Taxi driver, 1976, Les affranchis,
1990, les infiltrés, 2006, Shutter Island, 210, Le loup de
Wall Street, 2013)
- George Lucas (American Graffiti, 1973, Star Wars I, II,
III, IV, …),
- Steven Spielberg (Les dents de la mer, 1975, ET, 1982,
Jurassic Park, 1993, La guerre des mondes, 2005).
Une embellie de
courte durée
Au cours des années 70’, l’échec de plusieurs films de cette mouvance créative incite les studios à s’impliquer à
nouveau dans la production. Les réalisateurs gardent le pouvoir mais ils doivent désormais composer avec les
dirigeants des studios qui contrôlent, en grande partie, la distribution de leurs films.
 Pour garder leur indépendance, les réalisateurs devront désormais prouver leur succès en réussissant au sein
du système. Quelques exemples :
• William Friedkin réalise L’exorciste (1973) pour la Warner après son succès pour French Connection (1971)
qu’il réalise au sein d’un studio indépendant (budget : 1,8 millions de dollars et en rapporte 26,3 millions).
 L’exorciste, quant à lui, réalise 89 millions de dollars et devient le plus gros succès de tous les temps.
• Coppola adapte le parrain (1972) pour la Paramount.  hormis Marlon Brando qui incarne le rôle principal,
Coppola engage de jeunes acteurs inconnus du grand public (dont Al Pacino). Les figurants sont engagés
dans la rue. Le style visuel, sombre et peu conventionnel, termine de faire du parrain un énorme succès (86
millions de recettes).
• Spielberg s’est fait remarqué à 25 ans avec Duel (1971) et tourne peu de temps après les dents de la mer
(1975), pour lequel il opte pour le réalisme : il refuse de tourner en studio et insiste pour n’avoir aucune
star au générique, afin que l’identification du public soit totale ( énorme succès : 129 millions de dollars de
recettes.)
 On voit donc que les studios acceptent de soutenir des projets hors normes, peu conventionnels, mais
confient ces projets à des réalisateurs qui ont fait leurs preuves précédemment. Les bras de fer entre
producteurs et réalisateurs sont toutefois constants, les premiers cherchant la rentabilité et les seconds la
créativité et l’innovation.
L’exorciste
William Friedkin (1973)

https://www.youtube.com/watch?v=3Z_36I2Q-_U
Le Parrain
Francis Ford Coppola (1972, 1974, 1990)

https://www.youtube.com/watch?v=KCv73jPlKzY
Les Dents de la mer
Steven Spielberg (1975)

https://www.youtube.com/watch?v=PZDO1hrV16I
Des thématiques en évolution

Au début des années 70, les thèmes développés dans les films touchent la crise morale
et politique que connaissent les USA à cette époque : que ce soit le malaise des grandes
villes (violence, délinquance, criminalité, corruption, mafia, drogue) ou la guerre du
Viêtnam. La violence est bien présente sur les écrans.

Mais peu à peu, ces sujets laissent leur place à des thèmes plus grand public. La guerre
du Viêt Nam étant terminée et les mouvements pacifistes dissous, le cinéma
hollywoodien se tourne vers des sujets de divertissement, moins réalistes. Le
management des studios est pris en main par des agents et des cadres venus de la
télévision.
Les plus jeunes représentants de la nouvelle génération s’adaptent à ce nouveau
système, en proposant des films comme La guerre des étoiles (George Lucas, 1977) ou
Rencontre du 3e type (Spielberg, 1977).
Star Wars : A New Hope
Georges Lucas (1977)

https://www.youtube.com/watch?v=PNyht4iTMX8
Rencontres du troisième type,
Steven Spielberg (1977)

https://www.youtube.com/watch?v=Tr38YWX3XYI
Fin d’un cinéma engagé
La fin des années 70 se révèle désastreuse pour ceux qui défendent un cinéma plus risqué :
• Scorsese doit se battre pour imposer sa vision de Taxi Driver (1976)
• Coppola s’engage dans l’aventure cauchemardesque de Apocalypse Now (1979) : film sur la guerre
du Viet Nam tourné aux Philippines, dans un contexte de guerre civile. Les problèmes sur le
tournage s’enchainent et Coppola doit investir toute sa fortune pour que le film voie le jour.
• En 1979, Michael Cimino tourne La Porte du Paradis, un gouffre financier pour la United Artists
(budget : 44 millions et n’en rapporte que 1,3). Cet échec met un point final à la politique des
auteurs à Hollywood.

 Les dirigeants des studios, plus financiers que cinéphiles, délaissent les œuvres ambitieuses et
novatrices de la nouvelle génération pour réorienter la production vers des films plus formatés
destinés à un public qui n’a plus rien à voir avec celui de la contre-culture.

« L’essentiel dans les années 70 était de révéler la réalité du pays. Au fur et à mesure des années 80,
nous sommes entrés dans un monde de super héros. » (Robert Towne, scénariste et réalisateur
américain)
Apocalypse Now,
Francis Ford Coppola (1979)

https://www.youtube.com/watch?v=jlg-RwbJuHw
Rencontres du troisième type,
Steven Spielberg (1977)

https://www.youtube.com/watch?v=Tr38YWX3XYI
Le teen movie dans les
années 70
 En 1967, The Graduate (Le Lauréat) de Mike Nichols est l’un des
premiers films représentatifs du changement social et culturel de
l’époque, montrant la déchéance et la médiocrité du modèle de vie
américain à travers les yeux du jeune Ben qui finira par refuser celui-ci
;
 Dans The Last Picture Show (La Dernière séance,1971) de Peter
Bogdanovich, Sonny, Duane et Jacy, 17 ans, rêvent de quitter la petite
ville du Texas où ils vivent au début des années 50, ville qui ne leur
Le temps de la offre aucun avenir, aucun rêve, ni aucun espoir ;

critique  Inspiré par un fait divers, Badlands (La Balade sauvage, 1973) de
Terrence Malick suit la balade meurtrière d’un jeune couple à travers
les Etats-Unis à la fin des années 50, reprenant la mythologie de
James Dean, dépeignant l’innocence de l’adolescence mais également
les névroses de l’American Way of Life ;
 Tout au long de la décennie, des films deviennent des matrices des
différents genres du teen movie : film de collège (American Graffiti,
George Lucas, 1973), film d’horreur (Carrie, Brian De Palma, 1976) et
slasher (Halloween, John Carpenter, 1978), comédie musicale (Grease,
Randal Kleiser, 1978).
Les années 70 : le temps de la critique
• En 1967, The Graduate (Le Lauréat) de Mike
Nichols est l’un des premiers films
représentatifs du changement social et culturel
de l’époque, montrant la déchéance et la
médiocrité du modèle de vie américain à
travers les yeux du jeune Ben (Dustin Hoffman)
qui finira par refuser celui-ci
• Dans The Last Picture Show (La Dernière
séance,1971) de Peter Bogdanovich, Sonny,
Duane et Jacy, 17 ans, rêvent de quitter la
petite ville du Texas où ils vivent au début des
années 50, ville qui ne leur offre aucun avenir,
aucun rêve, ni aucun espoir ;
Les années 70 : le
temps de la critique
 Inspiré par un fait divers, Badlands (La
Balade sauvage, 1973) de Terrence Malick
suit la balade meurtrière d’un jeune
couple à travers les Etats-Unis à la fin des
années 50, reprenant la mythologie de
James Dean, dépeignant l’innocence de
l’adolescence mais également les
névroses de l’American Way of Life ;
 Tout au long de la décennie, des films
deviennent des matrices des différents
genres du teen movie : film de collège
(American Graffiti, George Lucas, 1973),
film d’horreur (Carrie, Brian De Palma,
1976) et slasher (Halloween, John
Carpenter, 1978), comédie musicale
(Grease, Randal Kleiser, 1978).
Le Lauréat (Mike Nichols, 1967)
• Film annonçant le Nouvel Hollywood :
• Ben, jeune homme diplômé mais timide et paumé, refuse l’avenir matérialiste
tout tracé par ses parents (American Way of Life)
• Rôle principal confié à Dustin Hoffman dont c’est le 1er rôle au cinéma et au
physique peu représentatif des stars de l’époque
• Film mélangeant les genres : comédie, satire sociale, drame
• Film de l’après code Hays : dialogues plus osés, images plus
explicites
• Musique par Simon and Garfunkel (The Sound of Silence, Mrs
Robinson…)

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