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Etude comparative
David Giraudeau
Arts Martiaux Historiques Européens
Lutte
AMHEDUNOIS
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Septembre 2017
Arts Martiaux Historiques Européens
Lutte
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Introduction :
Après 24 ans de jujitsu, spécialisé dans la pratique des clés et des étranglements, c’est tout naturellement que
je me suis intéressé aux techniques équivalentes contenues dans les traités anciens de lutte, récoltés au sein
des divers échanges et recherches en AMHE. Je fus d’abord surpris par la grande diversité des techniques,
avant de remarquer des similitudes entre ce que je lisais dans les traités et ce que je connaissais de ma
pratique martiale.
Pour débuter cette étude, j’ai donc commencé à recenser et à comparer les techniques entre elles. Pour des
raisons pratiques et surtout pour éviter de spéculer sur des interprétations hasardeuses de textes non illustrés,
j’ai décidé de me limiter aux documents comportant au moins une iconographie. En conséquence, ces
sources disponibles en consultation étant relativement restreintes, de nombreux traités n’apparaissent pas
dans cette étude, cela évoluera peut-être à l’avenir.
Ma pratique des AMHE étant plus particulièrement centrée sur l’étude des traités du XVe siècle, ceux de
Fiore en particulier, je me suis également limité à une période chronologique située entre 1400 et 1675, ce
qui représente quand même 275 années d’évolution de ces techniques de lutte, mais cela devient
indispensable lorsque l’on cherche à comprendre la manière dont certaines techniques sont appréhendées
dans différents contextes culturels et historiques.
Afin de garder un fil conducteur tout du long de ce comparatif, je me suis appuyé sur le fonctionnement
mécanique d’une clé de bras : un bras reste un bras, qu’il appartienne à un italien du XVe ou à un pratiquant
d’AMHE du XXIe siècle.
Ainsi, après une présentation des différents maîtres et traités étudiés, cette étude se décomposera en 11
principes mécaniques auxquels seront associées les techniques agissant sur ces principes, en commençant
par l’extrémité des membres supérieurs, les doigts, pour aller progressivement jusqu’à l’épaule.
Sciemment, et afin d’éviter trop de doublons qui n’apporterait rien à l’étude, tous les traités cités ne sont pas
systématiquement repris ou représentés.
Je souhaite cet outil de travail utile à tout lecteur avisé, aussi plaisant à compulser qu’il m’a été plaisant de
l’écrire.
Bonne pratique
David Giraudeau
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Les maîtres :
Fiore Furlano de’i Liberi de Cividale d’Austria (Fiore delli Liberi, Fiore Furlano, Fiore de Cividale
d’Austria; 1340 - 1420) était un chevalier du XIVe siècle, diplomate et maître d’escrime itinérant.
Malgré la profondeur et la complexité de ses écrits, Fiore de'i Liberi semble avoir été supplanté par les
traditions du XIVe siècle du maître Johannes Liechtenauer et du quasi-contemporain de Fiore, Filippo di
Bartolomeo Dardi en Italie. Malgré cela, il y a un certain nombre de traités ultérieurs qui ressemblent
fort à son travail, notamment les écrits de Philippo di Vadi et Ludwig VI von Eyb. Cela peut être dû à
l’influence directe de Fiore ou de ses écrits.
Johannes Liechtenauer (Hans Lichtenauer, Lichtnawer) était un maître d'escrime allemand du XIVe ou
XVe siècle. Aucun enregistrement direct de sa vie ou de ses enseignements n’existe actuellement, et tout
ce que nous savons des deux provient des écrits des autres maîtres et savants. Le seul récit de sa vie a été
écrit par l'auteur anonyme du Nuremberg Hausbuch, l’un des textes les plus anciens de la tradition, qui a
déclaré que « Maître Liechtenauer a appris et maîtrisé l'art d'une manière complète et juste, mais il n'a
pas inventé et mis en place cet art. Au lieu de cela, il a voyagé et recherché dans de nombreux pays avec
la volonté d’apprendre et de maîtriser l’art véritable. » Il semble plus probable que la carrière de
Liechtenauer a eu lieu vers le début du 15ème siècle. La plus ancienne version apparaît dans la MS
GBf18.a, datant de 1418-1428 est attribué à un H. Beringer, et suggère la possibilité que Liechtenauer
lui-même était un héritier de l'enseignement plutôt que son compositeur original.
Filippo Dardi (13 ?? - 1464) était un maître d'escrime italienne du XVe siècle. En 1412, Dardi a obtenu
une licence de maître d’escrime et a ouvert une école à Bologne. En 1434, il semble avoir écrit un traité
sur l’escrime car à partir de 1443, il a reçu une allocation annuelle de 150 lires de la ville en échange afin
de réduire ses frais.
Hans Talhoffer (Talhouer, Thalhoffer, Dalhover, Talhofer, 1410env. – ap. 1482) était un maître
allemand du XVe siècle. Sa lignée martiale est inconnue, mais ses écrits montrent clairement qu’il avait
un lien avec la tradition de Johannes Liechtenauer, le grand maître de l’école allemande d’escrime.
Paulus Kal (env. 1420 - ap. 1485) était un maître d'escrime allemand du XVe siècle. Il a écrit qu'il a
étudié les arts martiaux sous Hans von Stettner Mörnsheim, et était un initié de la tradition de Johannes
Liechtenauer. Au service de Ludwig IX "le riche" de Wittelsbach, Duc de Bavière-Landshut, jusqu'à sa
mort le 18 Janvier 1479. Le 12 Février 1480, Paulus Kal est entré au service de Sigismond de la maison
de Habsbourg, Archiduc d'Autriche et du Tyrol.
Fabian von Auerswald (1462 - après 1537) était un maître de la lutte allemande des XVe-XVIe siècles.
Il a servi en tant que maître de lutte à John Frederick, Duc de Saxe. En 1537, Auerswald a réalisé un
vaste traité sur la lutte, qui a ensuite été illustré par Lucas Cranach l'Ancien et publié à titre posthume en
1539 par Hans Lufft sous le titre Ringer kunst: funf und achtzig Stücke (L’art de la lutte: Quatre-vingt-
cinq pièces).
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Achille Marozzo (1484 - 1553) était un maître d’escrime italien du XVIe siècle. Après avoir déménagé
à la ville, il a étudié l'escrime du style Dardi à l'école bolognaise du grand maître Guido Antonio di
Luca, et peut donc avoir été une connaissance du maître Antonio Manciolino.
Paulus Hector Mair (Paulsen Hektor Mair, Paulus Hector Meyer, 1517-1579) était un aristocrate
allemand du XVIe siècle, fonctionnaire et escrimeur. Dans sa jeunesse, il a reçu une formation en
escrime et en lutte des maîtres de la guilde d'escrime d’Augsbourg, et il a très tôt développé une
profonde fascination pour les traités d'escrime. Au début des années 1540, Mair a commencé à acheter
des manuscrits anciens d'escrime. Maier inclut du contenu basé sur le travail de Kal en plusieurs sections
dans les versions de son Opus Amplissimum de Arte Athletica Munich et Vienne. Il copia également
Marozzo et Auerswald pour son Compendia. En 1556, il compile le codex Wallerstein, traité daté d’entre
1420 et 1470.
o Gregor Erhart (1468 - 1540) était un sculpteur allemand du XVIe siècle. Bien qu’il n’y ait
aucune trace d’Erhart en tant que participant dans les guildes d’escrime, en 1533, il esquissa
le E.1939.65.354 MS. Ce manuel d’escrime illustré couvre entre autres une série de
dispositifs non sous-titrées de dague et de lutte; Il comprenait également des copies d’un
certain nombre de traités des maîtres qui se tenait dans la tradition de Johannes
Liechtenauer. Ce manuel passa ensuite à Lienhart Sollinger et par la suite à Paulus Hector
Mair; les deux l’utilisèrent comme sources pour leurs recueils d’escrime.
o Marten Jacobsz Heemskerk van Veen (Marten van Heemskerck ; 1498 – 1 octobre 1574),
était un des principaux portraitistes hollandais et peintres religieux du XVIe siècle, célèbre
pour ses représentations des sept merveilles du monde. En 1552, Heemskerck a produit une
série de douze croquis d’escrimeurs et de lutteurs. Ceux-ci ont été publiées par l’imprimeur
hollandais Dirck Coornhert, et une copie a été plus tard liée dans le Codex I.6.2º.5 par Paulus
Hector Mair.
Joachim Meyer (env. 1537-1571) était un maître d'armes allemand du XVIe siècle. Il a été la dernière
grande figure de la tradition du grand maître allemand Johannes Liechtenauer, et dans les dernières
années de sa vie, il a écrit au moins trois manuels d'escrime. Les écrits de Meyer intègrent à la fois le
programme technique traditionnel germanique et les systèmes contemporains qu'il a rencontrés lors de
ses voyages, y compris l'école italienne. Meyer aurait beaucoup appris sur les systèmes d'escrime
étrangers au cours de ses voyages.
Nicolaes Petter (1624-1672) était un marchand de vin allemand du XVIIe siècle et maître de lutte. Il est
né à Mommenheim (Allemagne) et fait son apprentissage à Amsterdam, aux pays-bas. Il a rejoint la
Guilde du vin et est devenu un marchand de vin renommé. Petter pratiquait un style de lutte appelée
luctorius et était connu en son temps comme un lutteur invincible.
Johann Georg Pascha (Passchen, Paschen, Pasche, Pasch, 1628-1678) était un maître d’escrime
allemand du XVIIe siècle et l’un des auteurs les plus prolifiques sur l’escrime de son temps.
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Autres traités :
Das Buch von Füßringen (également connu sous Ringen im Grüblein) : manuel de lutte allemand anonyme
de la fin du 15ème siècle. La première version connue apparaît dans la Landshuter Ringerbuch, imprimé par
Hans Wurm dans les années 1490 et réédité deux fois au cours des 20 années suivantes. Dans les années
1510, une copie plus large a été inclue dans le MS Germ.Quart.2020.
Die Blume des Kampfes (« La Fleur du combat ») est un surnom donné à un groupe de trois manuscrits
allemands qui partagent un programme technique commun et des illustrations.
Il pourrait peut-être être basé sur la tradition du XIVème siècle du maître italien Fiore de'i Liberi, dont le
traité de Fior di Battaglia tire son nom, étant donné que ses travaux comprennent un chevauchement
technique considérable. Il est également probable, cependant, qu'ils représentent une tradition antérieure
allemande dont Fiore lui-même était un initié. Fiore mentionne dans ses préfaces qu'il possédait des livres
sur l'art et il nomme aussi deux maîtres anciens dans sa tradition, Johane Suveno et Nicholai de Toblem; il
est possible que l'un ou l'autre de ces maîtres aient inspiré à la fois cette tradition, ainsi que les écrits de
Fiore. Le manuscrit final, Cod. 10799, est daté de 1623. Il y a un quatrième manuscrit germanique
potentiellement relié à cette tradition, la Cod.Guelf.78.2 Aug.2º. Ce manuscrit, datant d’entre 1465 et 1480,
comprend une version de Récital de Johannes Liechtenauer, un ensemble complet d'illustrations de
Gladiatoria, et un bref extrait de Bellifortis.
Glasgow Fechtbuch (MS E.1939.65.341) : manuel d’escrime allemande créé en 1508. L'original repose
actuellement dans la collection R.L. Scott au musée de Glasgow, Royaume-Uni. C’est une compilation de
textes composée de traités sur des sujets martiaux variés, par différents maîtres qui se tenaient dans la
tradition de Johannes Liechtenauer. Le Glasgow Fechtbuch est important pour plusieurs raisons. Tout
d'abord, il contient la seule version connue de Sigmund ain Ringeck du glossaire du Récital de Johannes
Liechtenauer qui comprend les illustrations originales de Ringeck. De plus, le manuscrit comprend quelques
traités dont la relation à la tradition de Liechtenauer pourrait ne pas être claire, tel le New Recital de Martin
Syber et les enseignements des « autres maîtres » du MS 3227a. Leur apparition va ici d'une certaine façon
vers l'authentification de ces traités comme connectés à Johannes Liechtenauer.
Oplodidaskalia sive Armorvm Tractandorvm Meditatio Alberti Dvreri (MS 26-232) : manuel d’escrime
allemande créé en 1512 par Albrecht Dürer, artiste illustrateur et maître. L’original repose actuellement dans
le Graphische Sammulung de l’Albertina à Vienne, en Autriche. Ce traité, comme tout manuscrit d’escrime
de Dürer, semble être connecté avec la visite de l’Empereur Maximilian 1er à la maison de Dürer à
Nuremberg en 1512. Dürer est connu pour ses représentations réalistes de l'anatomie humaine; cela est
significatif car les illustrations dans les manuels d'escrime antérieurs sont souvent considérés comme
déformés ou peu fiable. Une grande partie du manuscrit semble être copié des traités antérieurs du Codex
Wallerstein et Glasgow Fechtbuch.
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Peu souvent considérés comme des clés, les arrachements agissent sur notre capacité à garder une prise
serrée entre nos doigts face à une pression exercée sur nos membres supérieurs. Dans certaines conditions,
ils peuvent occasionner des luxations (perte totale de contact des surfaces articulaires d'une articulation, ou
déboitement) et des lésions ligamentaires ou musculaires sur les phalanges et les métacarpiens.
Deux méthodes émergent pour sortir d’une saisie ; la première utilise la percussion :
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La seconde induit une notion de pression, qui sera plus encore développée par Pascha au XVIIe avec la
reprise des termes fort/demi-fort/faible destinés auparavant à l’épée.
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Les torsions de poignet ne sont pas autant développées que dans les arts martiaux modernes. Ils sont plus
souvent le prélude ou l’accompagnement d’une technique sur le coude. D’ailleurs les iconographies
montrent souvent une saisie à pleine main du poignet plutôt qu’une saisie en pince par le dessus de la main
adverse, qui permettrait d’exploiter pleinement la tension du carré pronateur et du rond pronateur.
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Auerswald, repris un peu différemment plus tard par Mair, soit par incompréhension sinon par interprétation
personnelle, montre la voie d’une évolution de la technique par une position plus efficace du pouce sur la
main.
L’évolution moderne de cette technique donnerait raison à Auerswald : la pression exercée sur le dessus de
la main par le pouce et la direction donnée à ce verrouillage permettent l’exploitation complète de la clé en
supination.
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Là encore, cette clé peut avoir un goût d’inachevée comparée à son évolution moderne. Marozzo et Meyer
ne l’utilisent qu’en se servant de la dague pour désarmer, Pascha n’en parle pas explicitement en ne nous
expliquant que son contre. Cette fois c’est donc Fiore qui nous donne des indications intéressantes sur la
préhension de la main adverse.
Anatomiquement, lors de la torsion du poignet, le muscle supinateur est mis en tension alors que le cubitus
et le radius viennent se croiser et se verrouiller au niveau du poignet. Si la torsion est forcée, ce sont les
muscles extenseurs reliés à la main qui se tendent au maximum de leur longueur.
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Auerswald, qui avait pourtant montré la voie précédemment sur la préhension de la main, ne présente pas ce
genre de technique. Aucun traité n’a l’air d’aller plus loin dans le verrouillage de la pronation, pour
l’accentuer en hyperpronation. Néanmoins, une planche du Pisani dossi m’interpelle. Il est avéré qu’il est
bien question d’une clé inférieure (dans le texte) et la position de la main droite sur le poignet qui tient la
dague est bien une clé en pronation. Cependant, sur l’iconographie, la position de la main gauche sur le
coude aurait pu laisser penser à un début d’hyperpronation. Technique cachée ou simple spéculation de ma
part, il est quand même étonnant qu’une clé aussi efficace ait été omise.
Dans le MS 26.232, la planche 32r nous montre presque la même chose à la différence cette fois ci d’une
main droite bien en prise sur la main adverse. La transcription associée à une copie de cette image dans le
Die Ringkunst des deutschen Mittelalters de 1870 est tirée du Codex Wallerstein. Pourtant Albrecht Dürer
s’est aussi beaucoup inspiré du Glasgow Fechtbuch qui propose une explication sensiblement différente,
sans être tout à fait explicite.
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Hyperpronation
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Voici une clé de poignet sur laquelle tout le monde s’accorde. Utilisée en arrachement mais aussi en
verrouillage, elle est également pratiquée de la même manière aujourd’hui. Elle repose sur l’extension des
muscles palmaires et des fléchisseurs.
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La flexion du poignet n’étant abordée par aucun traité, passons au premier principe concernant le bras. Il
existe plusieurs manières de provoquer la douleur en hyperflexion. Fiore est le plus prolifique à ce sujet
puisqu’il ne démontre pas moins de 3 techniques sur le même thème (même si la 09 b-c n’est finalement
qu’une variante de la 07 b-e). Marozzo et Meyer reprendront d’ailleurs à leur compte la technique de Fiore
09 b-c. Talhoffer, lui, propose une autre possibilité qui sera largement adoptée par Kal et Mair.
Toutes ces versions sont tout à fait réalistes et toujours enseignées en arts martiaux modernes.
Mécaniquement, un levier est exercé de manière à mettre en tension le triceps, le brachial et l’anconé.
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Voici abordé maintenant le premier de 4 principes basés sur l’extension du bras. En effet, en fonction du
type de bras de levier exercé ou de la direction donnée à l’issue du verrouillage, l’effet escompté sera
différent. Pour ce premier cas, il faudra agir sur le coude en direction du sol, l’olécrane arrivant à sa limite
mécanique et le nerf cubital potentiellement comprimé, pour amener son adversaire à terre. Une prise
classique qui comporte de nombreux pièges si elle n’est pas correctement exécutée.
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Cette fois, c’est la position de départ de la main adverse qui va générer la technique. Jusqu’au Glasgow
Fechtbuch, rien n’est précisé dans le texte et seule l’iconographie permet de déduire la position de départ.
Deux parties donc pour ce principe :
- la main attrape le col du même côté (ou la main gauche frappe l’épaule droite par en-dessus)
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De nos jours, cette technique se pratique plutôt avec les deux mains travaillant sur le coude afin d’être sûr de
pouvoir le positionner correctement.
- la main attrape le revers opposé (ou la main gauche frappe l’épaule gauche en revers).
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Cette technique en revanche n’a pas évoluée, son efficacité n’a jamais été remise en question et à juste titre.
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Ce troisième principe de bras en extension est très largement développé et dans pratiquement tous les traités.
Là encore 2 méthodes d’entrée sont développées : la première en tirant le bras à soi directement sur son
épaule, la seconde en tournant autour du bras pour finir par le poser sur son épaule. La version moderne n’a
pas changé et son efficacité est redoutable.
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Ce dernier principe de clé en extension est souvent évoqué sous l’appellation « clé forte » ou « clé
inférieure », mais les détails de sa réalisation ne sont pas toujours clairement expliqués. C’est encore une
fois Auerswald qui donne le plus de précisions. De nos jours, la version Wallerstein/Talhoffer/Kal est encore
la plus répandue.
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Cette technique est bien représentée dans la majorité des traités ; elle est toujours pratiquée à l’identique.
Elle agit sur le deltoïde et le triceps.
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Très largement développée dans tous les traités de diverses manières, cette technique peut néanmoins poser
le problème d’une esquive facile lorsqu’elle est pratiquée debout, d’où son application de nos jours
quasiment exclusivement au sol. Le blocage mécanique du coude entraine un levier sur l’épaule, le triceps
étant fortement sollicité.
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Références
http://wiktenauer.com
« La fleur du combat » (Getty Ms.Ludwig XV.13) par Sébastien Terrat & Benjamin Conan.
« La fleur du combat » (BNF Ms.Lat. 11269) par Philippe Charlebois, Martin Lavenant & Benjamin
Conan.
« La fleur du combat » (à mains nues) par Benjamin Conan.
« Codex Wallerstein-lutte » (document d’étude) par Philippe Errard & Grzegorz Zabinski.
« Codex Wallerstein pied-poing » (document de travail) par Fabien Bellaird.
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Relecture
Julien Dujardin
Kelly Debruge
Effets photos
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Remerciements
Tous les membres des AMHEDUNOIS qui ont su souffrir dans la bonne humeur.
Tous les contributeurs, directs et indirects, qui ont permis à ces travaux de se trouver entre vos mains.
Cette œuvre est mise à disposition sous licence Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans
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