Toute petite, on m’a enseignée à dire merci, s’il vous plaît, à tenir la

porte pour la personne qui me suit. On m’a aussi enseigné les bonnes
manières, à respecter les autres, à dire bonjour, à sourire. On me
transmettait à mon insu un code d’entrée dans la société.

Enfant, ça n’avait pas beaucoup d’importance à mes yeux, mais en

grandissant, je me suis rendu compte que la politesse et les bonnes
manières sont une façon d’exprimer mon respect pour les autres, de
leur démontrer qu’ils sont suffisamment importants à mes yeux pour
mériter un remerciement, un sourire, un bonjour. Lorsque quelqu’un
me salue avec le sourire ou me tient la porte dans un endroit public, je
ressens et j’apprécie chaque fois cette marque de respect. Vous
trouverez peut-être ça étrange, mais ces marques de reconnaissance pourtant banales me valorisent et me
donnent une image positive de moi-même.

Un homme a appelé chez moi l'autre matin à 7h pour parler à Susie. Quand je lui ai dit qu'il avait fait le mauvais
numéro, il m'a raccroché au nez bêtement, sans excuse. Que je ne sois pas Susie lui avait fait perdre son temps
et j’ai senti son impatience. Que lui aurait coûté de dire : excusez-moi? 2 secondes dans sa journée? Alors
comme j'ai l'afficheur, je l'ai tout de suite rappelé pour lui dire: quand on se trompe de numéro, on peut au
moins s'excuser, surtout à 7h du matin. J'ai senti à l’autre bout des paroles, voire des insultes, qui ne sont pas
venues puisqu’il était pressé. Comme je savais qu'il allait encore me raccrocher au nez, bonne fille, j'ai mis un
sourire dans ma voix et lui ai souhaité bonne journée. Il a ri ... jaune un peu je crois, mais il a raccroché sans
s’excuser.

Que dire des gens qui mangent les coudes sur la table au restaurant ou qui font leur grand ménage avec un cure-
dents? Que dire du grand tata affalé sur son banc d'autobus et qui ignore la vieille femme debout à côté?

J’ai de plus en plus l’impression que la politesse est une vertu en voie de disparition, que tout le monde est trop
pressé pour s’en préoccuper. Chacun vit pour soi et tant pis pour le reste. Pas le temps, pas intéressé, pas
nécessaire …

Certains diront que c’est de l’hypocrisie quand on n’a pas envie d’avoir des égards pour les autres. Je crois le
contraire : ces petits gestes, ces petites attentions nourrissent le quotidien, transmettent un message positif
(auriez-vous envie d’envoyer au diable quelqu’un qui vous cède le passage quand vous êtes pressée?) et
pacifique. On ne s’en rend pas toujours compte, car ce sont des gestes banals, mais qui ont toute leur
importance, qui savent mettre un peu de chaleur et d’humanisme dans le quotidien.

À preuve, l’autre jour au centre commercial, les bras chargés de paquets, j'ai laissé échapper mes clefs. Un jeune
homme s'est hâté de les ramasser et de me les rendre avec le sourire. Geste banal et gratuit qui m’a fait tellement
plaisir, d’autant plus que le jeune homme devait avoir à peine vingt ans. Et qu’il me semble que ces gestes
soient de plus en plus rares par les temps qui courent.

Répondez aux questions

 1. Que signifiait pour la narratrice d’avoir appris les bonnes manières quand elle était enfant ?
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2. Que signifient les bonnes manières et le respect selon la narratrice ?
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3. Qu’est-ce qu’elle sent quand une personne la traite avec respect ou lui fait un sourire ?
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4. Pourquoi est-ce qu’elle a appelé l’homme qui lui a téléphoné à 7 heures du matin ?
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5. Comment a-t-il réagi ?
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6. Pourquoi, selon l’auteur, est-ce que les personnes sont de plus en plus impolies ?
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7. Pourquoi est-il important de faire de petits gestes selon elle ?
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8. Pourquoi pensez-vous qu'une grande partie des personnes n'est pas polie?
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9. Êtes-vous toujours poli(e) et faites de petites gestes sympas ? Pourquoi ? Pourquoi pas ?
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10. Comment réagissez-vous quand une personne est impolie envers vous ou envers quelqu’un près de
vous ?
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11. Comment vous sentez-vous quand quelqu’un est impoli envers vous ?
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12. Avez-vous déjà vécu ( dans la rue, un magasin, l'ascenseur...) une scène d'impolitesse? Racontez.
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