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Jean-Luc Petit

Chansons

d'avant l'an 2000


Aux compositeurs

Aux interprètes

A vous,

Qui attendez encore d'une chanson


Un texte

A celles et ceux
Pas visé(e)s par l'expression
"les enfants de Pasqua"
Préface 1 : La décision

Des chansons. Plus de cent textes déjà. A force de revoir les notes, voilà
matière à un livre pour la première fois exclusivement chansons. Plutôt que
de sortir douze titres chaque printemps, présenter le résultat en fin de
décennie : c'était un vague projet voici presque dix ans. Il se concrétise.
- A quoi bon, alors que tu écris des romans, éditer ces paroles alors
qu'aucun CD n'est sorti ?...
Certes, je pourrais attendre quelques années - sûrement le temps nécessaire
pour passer régulièrement sur les ondes et au moins un grand succès - puis
profiter d'un intérêt médiatique surmultiplié... Mais là n'est pas ma
conception de l'édition. Ces textes seront publiés s'ils s'insèrent dans l'œuvre
visée. Et pas avant mi-1999, délai raisonnable pour valider l'ensemble,
prendre le temps de vérifier la place de chaque mot.
Ce livre paraîtra donc sûrement avant les premiers enregistrements. C'est
ainsi. Ces sorties ne dépendent pas de moi. Ma part de travail est en partie
réalisée. En partie naturellement, certains de ces écrits seront adaptés à des
exigences particulières...

Novembre 1998
Préface 2 : La démarche

Avant 1997 je n'avais jamais montré le moindre texte court chanson. Avant
il était trop tôt, terminer le premier roman primait et il me fallait encore
observer le milieu musical.
Assedic Blues, Bureaucrate ou Quelques centaines de francs, sorti en juin
1997, était d'abord un pamphlet, avec l'originalité supplémentaire des quatre
formes d'écriture. Avec aussi l'ambition que les 35 chansons intéressent
compositeurs et interprètes. D'abord en rencontrer ! Peu de lieux permettent
ce genre de contacts. D'où l'impératif d'être l'un des huit auteurs
francophones retenus aux rencontres d'Astaffort. Ma production plut
suffisamment à Francis Cabrel, Richard Seff et Jean-François Laffite, me
permit de participer en février 1998 à la session suivante.
Grâce aussi à d'autres rencontres (non organisées) j'ai maintenant un pied
(au moins des orteils) dans ce monde. L'heure de la seconde phase a sonné :
présenter l'ensemble (bien retravaillé !).
Je ne chante pas. Pas l'envie, pas la voix non plus ni la personnalité pour.
J'écris. Je lis et j'écris.
Ne pas interpréter mes textes me permet de ne pas me limiter : au moment
de la création, quand tout vient, mots, phrasé, rythme, embryon mélodique,
l'acteur est certes parfois une image du moi (un jeu du je... comme pour
certains personnages d'un roman) mais plus souvent un assemblage de
détails, une idéalisation, une fusion ou celui/celle qui m'a demandé quelque
chose ou m'a touché au point de dominer toutes les ombres de mon
imaginaire.
Pour des donneurs de leçons, une chanson ne s'écrit pas ainsi, il faut "réunir
auteur, compositeur et interprète, avoir envie de faire quelque chose
ensemble, lancer des idées, ensemble chercher ce que l'on veut faire, et le
faire". Suit souvent la glorification de l'alcool, quand ce n'est pas des
psychotropes...
Si certains plastronnent ainsi, c'est que de nombreux morceaux naissent
ainsi. Ou de manière mécanique (dictionnaire de rimes). Et pour certains, ça
marche (ça se vend). Ça leur suffit, donc ils continuent. "La pensée mise en
commun est une pensée commune"... quand on remplace pensée par
banalité... ne vous étonnez pas de la pauvreté des galettes ainsi fournies.
Seule l'excellence mérite d'être réunie, chacun apportant son domaine.
Appliquer une recette ne m'intéresse pas ; je sauve sur papier des instants de
création, fournis un canevas, traite une idée, et propose le résultat aux
compositeurs et interprètes. En sachant qu'ensuite il peut évoluer. "Toute
poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie n'est pas
finie, elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale"; une seconde fois
Préface de Léo Ferré.

Février 1999
120 Chansons

Version papier

Pour respecter des longueurs, l'utilisation de l'apostrophe est fréquente.


Quand cette facilité risquait de gêner la lecture j'ai préféré noter la version
longue (sauf rares exceptions où l'apostrophe participe nécessairement au
style).

Des textes souvent en forme féminine : fruit d'affinités plus fréquentes lors
des rencontres.

Pour quel genre musical ? Toute interprétation qui respectera les mots.
A la fin, une œuvre, témoignage historique, peut-être plus pertinent que les
sondages et essais de spécialistes. D'un enfant de Balzac, qui ne se limite
pas à une forme. Comme un ébéniste ne se limite pas aux chaises.
Bien sûr, la chanson, c'est d'abord la musique, une voix et une présence. Et
pourtant, quelques phrases traversent le temps...

Idée d'album senteur Sud-Ouest : Les dernières pierres ; Partir ? ; Le vent ;


Les noix ; Le Paradou ; La belle maison ; Septembre ; Les ruisseaux...

Idée d'album sentimental : Sa mélancolie ; Plusieurs vies ; Smile ; C'était


de l'Amour ; Lit sentiment ; L'Amour parfait ; Le post-it ; Sa Yourcefeur ;
Depuis que tu es là ; C'est la vie...

Idée d'album jeune public : Les bulles ; L'or du monde entier ; Laver les
toutous ; Quand on sera grands ; Un autre monde ; Le toutou des
chômeurs...

Idée d'album social/politique : La revanche ; Les Titanics ; Petit abruti ;


Des trains ; Tout c'que vous voulez ; Au nom du Che ; Sage / Sauvage ;
Vivre...

Idée d'album histoires presque ordinaires : C'est tentant ; Les p'tits vieux ;
Irène ; Parti trop tôt ; Les sans-papiers ; Tout arrêter ; L'omelette...
Les Dernières Pierres
Refrain : Les dernières tuiles vont tomber
La grande poutre est courbée
Y'a bien longtemps que des enfants
Ont fait disparaître les fenêtres
Suffit de refaire la charpente
L'assise est bien portante
C'est de la bâtisse bicentenaire
C'est de la vraie pierre blanche dit le notaire
Vingt ans qu'elle est en vente
Sans soin ni locataire
Déjà un mur se fissure
L'eau infiltrée ne s'assèche qu'en été
Refrain
V'la vingt ans que l'Hector est mort
Ses fils partis à Paris
N'ont jamais remis les pieds
Dans ce trou, ce bled ce bourbier ce guêpier
Ça fait deux générations
Presque tous les enfants s'en vont
Une à une nos grandes maisons
N'abritent plus que des lapins en gîtes
Refrain
Un jour de s'agglutiner
Les gens en seront bassinés
Voudront de l'air pur de la nature
Vu que l'Internet va relier toute la planète
Mais est-ce que les pierres tiendront
Jusqu'à cette révolution ?
J'ai peur que des promoteurs
Nous fassent des cages à rupins en parpaings
C'est Tentant
C'est tentant de vouloir rejouer Avec la vie du soir renouer
Après quelques déchéances Rejouer l'adolescence
Pourquoi tout c'qui est passé trop vite
Ne pas essayer d'y donner suite
Oui ne pas au moins essayer
De n'pas ajouter un regret
Voir la vie comme les moins de vingt ans
Puisque vingt ans ne fut même pas
La fin de notre très bon temps
Même si parfois on le prétend
Il était déjà dans la tête
Ce boulot à bientôt s'y mettre
On ne savait pas notre chance
J'ai raté l'adolescence
C'est tentant de vouloir rejouer Avec la vie du soir renouer
Après quelques déchéances Envisager la renaissance
Tout c'qui dans le passé a raté
Pourquoi pas l'aborder autrement
Que d'histoires par timidité
Même pas vu le commencement
J'entends déjà la voix des prudents
Tu sais chaque bon moment n'a qu'un temps
Tu serais regardé dévergondé
Comme un vieux, un vieux pour ces lieux
Reprise couplet 1 (refrain)
Tout c'que les échecs nous ont fait voir
Je vais te dire, c'est tentant de croire
C'était pas souffrance inutile
C'est pour le bonheur d'une fille... Reprise couplet 5 (refrain bis)
Plusieurs Vies
On signe rien, on s'offre des roses
On partage tout et pas grand-chose
Ça dure le temps qu'on s'amuse
Que ça use, que l'un ruse
Et oui, nous vivons plusieurs vies
Une belle histoire, une grande déprime
Et un jour elle revient l'envie
De chercher à l'Amour... des rimes
Notre exigence d'un peu de magie
Ne plaît pas à tout le monde
On sent poindre des nostalgies
Se répandre de mauvaises ondes
C'était l'bon temps, quand les parents
Ou plutôt le chef de famille
Avec un autre chef de sa ville
Fléchait l'avenir des enfants
Mais nous, nous vivons plusieurs vies
Une belle histoire, une grande déprime
Et un jour elle revient l'envie
De chercher à l'Amour... des rimes
La femme, une bonne ménagère
L'époux, un pion au bon salaire
La haine se gère entre quatre murs
Pas comique cette mésaventure
Alors plutôt pas insister Quand Cupidon a déserté
Ça dure le temps qu'on s'amuse Que ça use, que l'un ruse
Oui nous, nous vivons plusieurs vies
Une belle histoire, une grande déprime
Et un jour elle revient l'envie
De chercher à l'Amour... des rimes
Les P'tits Vieux

Quand on s'embrasse
Ils nous regardent
Mais dès qu'on se tourne vers eux
Nos yeux les embarrassent

A quoi pensent
les petits vieux ?
Les p'tits vieux qui jouent aux boules
Là-bas au bout des bancs

Sont-ils heureux ?
Encore à deux ?
Ça veut dire quoi être heureux ?
Aucun jour d'ennuyeux ?

Pour un qui dit


Comme c'est honteux
Ça devrait être interdit
Combien de pupilles qui scintillent

A quoi pensent
les petits vieux ?
Les p'tits vieux qui jouent aux boules
Là-bas au bout des bancs

Je les ai connus grands et ils sont vieux (ou ne sont plus). Les leurres
ne méritent vraiment pas d'être pris au sérieux.

Les Bulles*
J'ai peur des bulles
bulldozers
et des pitbulls
J'ai peur des bulles
zéros pointés sur mes bulle-tins
J'ai peur des bulles
bulldozers
et des pitbulls
J'ai peur des bulles
bulles d'air pointées qui viennent tout arrêter
J'aime les bulles
qui s'envolent
quand soufflent les gamins
J'aime les bulles
doux coussins,
quand je voyage, en recommandé
J'aime les bulles qui me font tourner la tête
J'aime les bulles des soirs de fête
J'aime les bulles qui me font tourner la tête
J'aime les bulles des soirs de fête
J'ai peur et j'aime
Et si un jour la bulle servait à m'isoler ?
Et si un jour le voyage s'achevait à Istanbul-le ?
Quel sera ce monde, des hommes sous bulles
Quel sera ce monde de somnambules
Monsieur Bull, Monsieur Bull, Monsieur Bull,
Monsieur Bull
*Première chanson de l'auteur interprétée en public, c'était à la Music'Hall
d'Astaffort, en première partie de Louis Chedid, le samedi 7 mars 1998, par
Renée-Claude Gaumond, sur une musique de l'interprète associée à Philip
Bayle.
Sa Mélancolie
Dans sa mélancolie
Je lisais un secret
C'est bien sûr indiscret
De fouiner le passé
Mais sa mélancolie
Ne lui est pas passée
Poussé à se confier
Un soir s'est justifié
Il rêve du rivage
Où il l'a rencontrée
Il rêve son visage
Le dessine d'un trait
Dans sa mélancolie
Je lisais un secret
Poussé à se confier
Un soir s'est justifié
Enlacés cœur à cœur
Ils riaient des heures
Refaisaient l'univers
Deux été plus d'hivers
Un jour elle l'a viré
Elle lui a préféré
Un barbu même pas beau
Qui se prend pour Rimbaud
Dans sa mélancolie
Je lisais un secret
Il dit ça va passer
Dit ne sois pas blessée
Comme si encore un jour / Je pouvais accepter
De toujours moins compter / Que ce très grand Amour...
Le Toutou des Chômeurs

Dans le quartier des fois


Je suis montré du doigt
On dit c't'un bon à rien (c'est un)
Sans vigueur, un vaurien
J'suis l'toutou des chômeurs
J'sais pas me lever avant dix heures
Dans son panier le roi
A même droit au coussin
Sur le palier parfois
J'fais bisous aux poussins
J'suis l'toutou des chômeurs
J'sais pas me lever avant dix heures
Mais depuis peu, y'a des voisins
Des travailleurs, et je m'en plains
Leur pauvre toutou, dès quatre heures
Abandonné Aux abois Aboie
J'suis l'toutou des chômeurs
J'sais pas me lever avant dix heures
J'en ai marre de ce bouledogue
J'en appelle à vous m'sieur Boule Quies
Créez un modèle chiens de chômeurs
J'suis sûr j'suis pas le seul demandeur
Aparté : C'est pas une vie
Pour un toutou
D'être réveillé
Avant dix heures
Smile

T'embarque pas trop tôt


Avec une fille comme moi
Ne t'enflamme pas trop haut
Après quelques émois

N'assimile pas smile


A une parole d'évangile

Pour l'Amour faut être sûr


J'ai trop de blessures
C'est pas encore le jour
Où je peux dire toujours

N'assimile pas smile


A une parole d'évangile
Si au fond de ton cœur
Brûle la bougie d'une heure
Tu peux reprendre ta route
Me laisser avec mes gouttes

N'assimile pas smile


A une parole d'évangile

Je ne peux pas t'en parler


Ni te le dissimuler
Je peux simplement sourire
Sans promettre d'avenir

N'assimile pas smile


A une parole d'évangile

L'omelette

Refrain : T'écoutes le CD préféré


De ta chérie qui est sortie
Tu te dis, comme elle est belle ma vie
A dix mille mètres mélomane tu planes
Si tu savais / Que tout, tout va bientôt s'effondrer
Quand tu ouvriras la porte
C'est d'autres bras qu'elle reviendra
Tu la verras pour la dernière fois
Elle reprendra tout c'qu'un taxi emporte
Dans l'instant où plus rien ne va
Et pourtant c'est la grande joie
Dernier délice de l'ignorance
Avant le supplice le bain de jouvence
Refrain
Si tu savais / Trois ans, tu vas mettre à t'en remettre
Ils auraient pu disparaître
"C'est affreux, il fallait des œufs
Ma bichette raffole des omelettes
Elle est partie au marché en chercher"
Ça n'aurait pas été plus rude
D'affronter l'incertitude
Des tas d'amis t'auraient cajolé
T'aurais découvert les plateaux télé
Refrain
Si tu savais / Trois ans, tu vas mettre à t'en remettre
Crois pas qu'je ris d'une amourette
(demain) Ça m'arrivera peut-être
De planer à dix mille mètres
En l'attendant mon omelette
C'était de l'Amour

C'était l'ivresse de la tendresse


Les prouesses sous allégresse
La promesse d'une éternité
Sans banalité ni anxiété
Mais nous étions si jeunes

On voulait être et paraître


Le plus beau et la plus belle
Les vedettes des petites fêtes
Pas riches mais un peu intellectuels
Oui nous étions si jeunes

C'était de l'Amour
Même si ça n'a duré
Qu'un an et quelques jours

C'était y'a déjà bien longtemps


Y'a déjà bien des aventures
On avait pas peur du futur
Ça voulait rien dire la fuite du temps
Oui nous étions si jeunes
On voulait le montrer qu'on s'aimait
À ne plus trouver le temps de s'aimanter
On a eu le temps d'aimer ailleurs
On a eu le tort de chercher meilleur
Oui nous étions si jeunes

C'était de l'Amour
Même si ça n'a duré
Qu'un an et quelques jours
Partir ?

A quoi bon partir ?


Y'a soleil ici
Des eaux des oiseaux
Pas de grands soucis
Des coins où se blottir
Selon l'conseiller
Faut l'chercher où l'est
L'avenir le travail
Ou c'est sur la paille
Qu'on va tous finir
Partir à Paris
Ou un sous-Paris
Nos aînés l'ont fait
Croyaient triompher
Z'ont vite dépéri
A quoi bon partir ?
Y'a soleil ici
Des eaux des oiseaux
Pas de grands soucis
Des coins où se blottir
Ça doit être l'ennui !
Ça doit être scabreux
Non y'a les arbres
A regarder pousser
Des bourgeons aux fruits
Bien manger bien boire
Conter nos histoires
On est vite au soir
On ouvre un livre
Savoir c'est vivre
Sage / Sauvage
Si tu ris quand ils causent affaires
Si tu parles quand faut se taire
T'auras pas droit au fromage
Pas le droit aux avantages
Refrain : Sage Sage comme une image
Dès l'enfance il faut être sage
Etre sage ou sauvage
Tu crois que c'est le seul choix
A toujours entendre le sois sage
On s'dit vivement que je sois grand
On s'efface définitivement
Ou c'est la haine de l'entourage
Ça vient doucement être grand
On l'accepte le naufrage
Ou de rage on fait du saccage
Des cambriolages aux otages
Refrain
Enfant étudiant je fus sage
Puis presque jusqu'au surmenage
J'ai même connu le pointage
Un jour j'suis parti en voyage
Depuis je préfère le jardinage
La tête dans les nuages
J'suis qu'un point dans le paysage
Et si c'était ça être sage
Refrain
(avec modification du dernier vers :
Tu vois c'est pas le seul choix)
Les Sans-papiers

Les portes des sans-papiers


Ont été défoncées
Quelqu'un rit sur le palier
Rit d'avoir dénoncé
A six heures des inspecteurs
Ont lancé l'grand assaut
Tout le monde récupérait
Ce voisin excepté
Toute la nuit il a fait l'guet
Compté entrées sorties
Quel dommage mes chers messieurs
Il en manque au moins deux
Les portes des sans-papiers
Ont été défoncées
Quelqu'un rit sur le palier
Rit d'avoir dénoncé
Aux curieux, prosélyte
Vous auriez fait comme moi !
Distribue des bulletins
Oui, c'est un encarté
Les curieux il les invite
Au congrès fin de mois
On parlera dimanche matin
De l'insécurité
Les portes des sans-papiers
Ont été défoncées
Quelqu'un rit sur le palier
Rit d'avoir dénoncé

Un Peu Fou
Parce qu'il est né à Tours
Il se prend pour Balzac
Réincarnation d'un vautour
Qui peut pas dormir sans Prozac
Divagation du mythomane
Qui s'obstine à m'appeler Romane
Il est un peu fou mais je l'aime
Il joue au fou quand germent les problèmes
Il se dit écrivain
Mais boit un peu trop d'vin
Parfois aussi peint, des sapins
Avec des feuilles en écureuils
Les aiguilles c'est des anguilles
Et les troncs toujours des litrons
Il est un peu fou mais je l'aime
Il joue au fou quand germent les problèmes
Il me dit tu m'rends beau
Ma Verlaine t'es ma veine
Avec les étrennes d'un mécène
Nous partirons en paquebot
Nous vivrons sur les quais d'la Seine
Et nous aurons plein de marmots
Il est un peu fou mais je l'aime
Il joue au fou quand germent les problèmes
Il me parle des heures
D'un monde que de chômeurs
D'une allocation à la vie
Que chacun fasse selon ses envies
Lui préfère sa petite galère
Que travailler comme un travailleur
L'or du monde entier

Tous les enfants ont fantasmé


Sur l'or du monde entier
J'en ai rêvé, t'en as rêvé
Même j'en réclamais
Dans tout le quartier

Et tout cet or du monde entier


L'enfant bien volontiers
Vous le jette par vos fenêtres
Pour tous le manger
Et le bien-être

Bill Gates l'or du monde entier


Pourrait se l'acheter
Des océans aux étoiles
Il tisse sa toile
Même pas de pitié

Le livre menacé par Internet ? Les journaux en parlent... Toujours l'histoire


de la paille et de la poutre. Le journal, véhicule d'information, est, à court
terme, en danger. Le délai de fabrication, le coût du papier, celui de
l'acheminement ne pourront rivaliser avec la connexion sur les articles. La
forme papier laissera place aux serveurs, l'information doit circuler
rapidement.

Le livre ? C'est la réflexion qui est en question. Tant que des personnes
s'adonneront à la réflexion, donc souhaiteront lire, le livre existera. Il est
plus menacé par la perte d'envie de lire que génère la déception des navets
que par la technologie. Il ne faut pas décevoir ses lecteurs.
Irène

Irène a peur des enfants


Qui tournent
Autour de sa maison
La grande terreur d'Irène
Les enfants du village
En ont fait leur jeu préféré
C'est si bon de faire du tapage
Tourner tourner autour
Comme des avions

Mais les enfants du village


Ignorent
D'Irène le naufrage
Dès que ses volets sont tirés
Irène s'allonge et pleure
Et ce n'est pas seulement de peur
Qu'elle pleure la belle Irène
Qui a tant désiré
De beaux enfants

Irène a même pris un amant


Elle croyait
Que c'était son Armand
Mais pas fou le gros brailleur
A essayé ailleurs
Ils ont eu un gros garnement
Et c'est depuis l'accouchement
Qu'elle a peur des enfants
La belle Irène

Irène a peur des enfants


Qui tournent
Autour de sa maison
Elle croit que c'est punition
Elle n'avait pas quinze ans
Qu'elle dut subir l'opération
Ça se passa dans une grange
On appelait la femme
Faiseuse d'anges

Irène a peur des enfants


Qui tournent
Autour de sa maison
Et tous les p'tits garnements
Même celui du mari
S'amusent des heures et des heures
Au jeu des aviateurs
Autour de la maison
D'Irène en pleurs

Nino. Je pensais avoir le temps pour le rencontrer. Le rencontrer


vraiment. Tant de gens ne voyaient en lui que l'éternel adolescent de
Mirza ou Les cornichons, au mieux Le sud. Le rencontrer vraiment,
l'auteur d'albums forcément peu médiatisés, le peintre. Je pensais
avoir le temps. Que la rencontre se fasse par hasard. Et puis voilà.
On croit souvent avoir le temps...

Le Paradou*

Oui certains ont osé


Ailleurs se sont posés
Certains ont essayé
De ne plus s'ennuyer
De ne plus galérer
Ni sourire au pire

Ils ont su dire bonsoir


Aux liens illusoires
Aux gens bien qui riaient
Et ceux qui suppliaient
Tout c'qui les retenait
Dans la vie cloisonnée
Oui certains ont osé
Ailleurs se sont posés
D'un taudis de gadoue
Ont fait un Paradou
De courage et de clous
Ont fait un Paradou

Moi aussi j'en rêve


Retrouver ma sève
J'en rêve d'essayer
De ne plus m'ennuyer
De ne plus galérer
Ni sourire au pire

Je rêve du Paradou
D'un éternel mois d'août
Mais si je continue
Ce pays sans avenue
J'n'irai qu'en vacancier
Qui ne peut rien apprécier
Oui certains ont osé
Ailleurs se sont posés
D'un taudis de gadoue
Ont fait un Paradou
De courage et de clous
Ont fait un Paradou

* Paradou : déformation provençale du mot Paradis. Voir le Paradou


d'Emile Zola dans La faute de l'abbé Mouret. Profitez-en alors pour
observer frère Archangias en pensant au procureur Kenneth Starr dans sa
croisade Anti-Bill Clinton. Et pourquoi pas (re)lire l'ensemble des Rougon-
Macquart !
"J'ai relu les Rougon-Macquart cet été. C'est bien Zola, hein ? Quand je
pense qu'on dit que je n'aime que les écrivains de droite..." Confidence de
Monsieur François Mitterrand le 31 décembre 1995, reprise par Georges-
Marc Benamou dans Le dernier Mitterrand. Et certains biographes
s'interrogent encore vertueusement "pourquoi a-t-il laissé des proches piller
la République". Comparez d'abord la France à Plassans, et notre ancien
Président à l'abbé Faujas, puis observez son Excellence Eugène Rougon
avec ses amis. La réponse aux interrogations sur les êtres férus de littérature
se trouve souvent dans les livres qu'ils ont appréciés.

Plus rien n'intéresse Eugénie


Mademoiselle comme on dit par raillerie
N'a plus goût à la vie...

Boire
On aimait boire On pouvait boire
Boire pour voir d'un autre regard
Boire pour ne plus penser lycée
Boire pour draguer sans paniquer
On aimait boire On pouvait boire
On retrouve toujours le village
On va en seconde s'il le faut
La deux ch'faux connaît les virages
J'voulais pas souffler dans l'ballon
Tomber sur de la flicaille
A deux kilomètres du bercail
Ça sentait trop le piège à cons
On aimait boire On pouvait boire
Boire pour voir d'un autre regard
Boire pour ne plus penser lycée
Boire pour draguer sans paniquer
J'ai regardé les policiers
J'ai souri à ma fiancée
Oui je sais j'ai accéléré
Sans penser qu'ils pouvaient tirer
Oui j'ai accéléré
Douze fois ils ont tiré
On aimait boire On aimait boire
Du noir en profiter
Trois fois ils ont tué
On aimait boire On pouvait boire
Oui j'ai foncé
Et cette histoire
Je ne peux que la revoir
Du matin aux cauchemars
Le Vent

Il pleut
Si seulement
C'était que de l'eau

Fait beau
Si seulement
On pouvait bronzer

Le vent
Bien trop souvent
Contre nous se lève

Et oui
Tout c'qu'ils rejettent
Retombe sur quelqu'un

Alors ?
Ne plus sortir ?
Et l'air qu'on respire !

Si seulement
Rien qu'une année
Le vent
Pouvait s'arrêter
Ici on pleurerait pas
Les pollueurs

Poésie ?
"La poésie, c'est mettre de la nuit en lumière"
Jean Cocteau
L'agence
Venez à l'agence
On a quelqu'un pour vous
C'est votre jour de chance
On a quelqu'un pas loin
Quelqu'un de très très bien
Qui s'ra aux petits soins
Venez à l'agence
Oui y'a quelqu'un comme vous
Quelqu'un qui comme vous
Aime les grandes balades
Aime la mer les vacances
Et la rigolade
Oui quelqu'un qui comme vous
Aime la tolérance
Les tête-à-tête l'humour
Et rêve au grand Amour
Oui quelqu'un qui comme vous
La douceur la beauté
Les chats les chiens le thé
Et les soirées télé
Allez venez venez
C'est votre jour de chance
Allez venez venez
C'est la concurrence
Venez à l'agence
C'est vraiment pas cher
Et c'est l'bonheur derrière
Allez ça vaut le coup
Bien sûr pas d'urgence
Mais aidez la chance
Venez à l'agence
Oui y'a quelqu'un pour vous
Quelqu'un qui comme vous
Aime Johnny le ciné
Le sport les animaux
Les bons mots les marmots
Oui quelqu'un qui comme vous
Aime la jouissance
La bière l'expérience
Et le RC Lens
Oui quelqu'un qui pour vous
Aime vider les égouts
Les p'tits plats Canigou
Et même Michel Sardou
Venez à l'agence
C'est notre grande chance
Tout le monde est pressé
Plus l'temps de tergiverser
Venez dans le fichier
Il suffit de payer
Venez à l'agence
C'est notre jour de chance

D'abord, ce fut Quelqu'un de l'intérieur. C'est pas le courage qui me


manque / Qui m'empêche de sourire. Puis Pas trop de peine. Mais
l'autre jour je t'ai retrouvé / Derrière ton guichet...
Ces mots qui accompagnent... Puis un jour, la rencontre.
Et parler, c'est dire tellement de conneries. Entre les banalités, mieux
vaut se taire. Tant de gens parlent pour frimer. Sourire. Oui, l'écouter
le silence. Et retourner près des pruniers en fleurs ou planter des
arbres, espérer que les gelées ne viendront pas tout gâcher... Et
continuer, écrire.
Lit Sentiment

Au lit sans sentiment


J'ai longtemps proclamé
Préférer réclamer
Le vrai licenciement
C'était clair dès l'coup d'foudre
On s'aime comme des fous
Mais l'premier qui s'ennuie
N'attend pas la fin d'la nuit
Quand j'appliquais l'programme
Certains étaient choqués
Moi aussi j'ai craqué
C'n'était pas un drame
Au lit sans sentiment
J'ai longtemps proclamé
Préférer réclamer
Le vrai licenciement
Mais quand l'beau Toulousain
Lumière du soir éteinte
Retint son étreinte
J'ai changé de refrain
Le lit sans sentiment
Ou l'vrai licenciement
C'est le dilemme utopie
Où tout est blanc ou gris
Le lit sans sentiment
Ou le vrai licenciement
On a tous nos noblesses
Et nos p'tites faiblesses
Laver les Toutous

Rassemblés dans un champ de blé


Les représentants des enfants
Ont décrété que désormais
Sous peine de vacances supprimées

Il faudrait
Laver les toutous au mois d'août (bis)

Parce que les toutous quand ils jouent


Font toujours un peu trop les fous
Et qu'en plus en ce beau mois d'août
De la poussière y'en a partout

Il faut bien laver sous le cou


Et surtout où on le tatoue
Je parlais bien sûr des oreilles
Puis passe partout jusqu'aux orteils

Il faut
Laver les toutous au mois d'août (bis)

S'éloigner quand ils se secouent


On dit aussi quand ils s'ébrouent
Et après c'est l'heure des bisous
Enfin on joue on fait les fous

Avec le plus doux des toutous


Enfin on joue on fait les fous
C'est le bonheur en ce mois d'août
Même si y'a d'la poussière partout

Fifille à Papa

Papa a de l'argent
Fifille veut faire vedette
Papa connaît des gens
Influents qu'on achète
La fifille elle sera
Une grande interprète
Sa belle voix s'y prête
Sûr elle triomphera
Fifille fière de dire j'ai
Déjà un producteur
Aussi un manager
Aussi un éditeur
Papa est producteur
Et tout le reste aussi
Il est son serviteur
A tout il l'initie
Quand on l'a le fric
On allonge les briques
Et s'ouvrent des portes
Fifille se croit très forte
Fifille est bien partie
Elle a déjà gagné
Oui un vrai premier prix
Il faut le souligner
Tout le monde doit taire
Les sifflets du public
Papa fait des affaires
Avec bien des caciques

Et pendant ce temps-là
C'est la case galère
On chante a capella
Pour que ça coûte moins cher
Quand on l'a le fric
On allonge les briques
Ça entraîne des marchands
Ils croient que ça donne du talent
Des fifilles à papa
Et aussi des fistons
De plus en plus y'en a
Loi du fric du piston
Bien des pères millionnaires
Font plaisir aux enfants
Vanité ordinaire
Ils vont tout triomphant
Quand on l'a le fric
On allonge les briques
Ça entraîne des marchands
Ça ne donne pas du talent

Dans la grande confusion, comment distinguer les lumières ? Les


spots attirent souvent les regards.

"On ne peut pas vivre de la chanson si on ne s'occupe pas de


connaître le milieu dans lequel elle se pratique !"
Tu as bien raison Jean-François ! (Jean-François Laffite, coordinateur
Voix du Sud, propos recueillis et mis en exergue par Liliane Druliolle
pour Music Info Hebdo)
L'Amour Parfait

Phrase d'introduction :
L'Amour qu'on rêve, et c'qu'on vit
(cela) Nous donne envie, d'Amour parfait

J'rêvais d'Amour parfait


Quand je l'ai rencontré
L'Amour on l'a pas fait
Dans le premier Motel
On a parlé d'Amour
Parfait qui serait fait
Après des jours soleil
Des soirées aux chandelles
Le lendemain pas tôt
On s'est revu au thé
On a bien papoté
Pas pour concubinage
J'rêvais d'Amour parfait
Quand je l'ai rencontré
L'Amour on l'a pas fait
Dès qu'on fut enfin nu
Et puis on s'est quitté
Sans calamités
Un banal désaccord
Naufrage du langage
On se croise encore
On parle d'Amour Parfait
Et c'est notre secret
L'Amour qu'on n'a pas fait

J'rêvais d'Amour parfait


Quand je l'ai rencontré
L'Amour on l'a pas fait
J'en suis parfois frustrée

Je rêve d'Amour parfait


D'Amour qui sera fait
Je rêve d'Amour parfait
Et oui, Parfai... tement

Ah ! Cet Amour parfait


Est-ce celui que l'on fait
Ou celui qu'on attend
Quand on a dix-sept ans

J'aime pas les premières fois


Je suis si maladroit
Mais on n'a pas toujours une seconde chance
Je n'ai jamais revu Laurence

Dans ses bras je tremblais


Comme si sur ma tête la terre tombait
Elle a pu cru que je m'en foutais
Que j'étais déjà dans une autre histoire...

Français

Ils voulaient vivre dans un pays


Où leurs enfants auraient grandi
Comme des enfants, sans souci

Mais aucune démocratie


Ne les a accueillis
Pas d'asile politique
Pas d'asile économique

Quelques jours ils furent clandestins


Quelques jours où se joua leur destin
S'ils n'avaient pas été dénoncés
Ils seraient sûrement Français
Ils voulaient vivre dans un pays
Où leurs enfants auraient grandi
Comme des enfants, sans souci

Séquestrés puis expulsés


Trois jours plus tard aux atrocités
C'est arrivé dans une gare
Dans les vécés, décapités

Qu'ils aient cherché la Liberté


Des excités ne l'ont pas accepté
Ici des utopistes les pleurent
Au ministre envoient des fleurs

Ils voulaient vivre dans un pays


Où leurs enfants auraient grandi
Comme des enfants, sans souci

Les Noix
Y'en avait plein sur l'arbre
Des noix
C'était en septembre
C'était dans un mois
Qu'elles devaient tomber
Qu'on devait se régaler
Y'en avait plein sur l'arbre
Des noix
Mais dizaines par dizaines
Elles disparaissaient
Notre maraudeur
Venait toujours aux mêmes heures
Fallait-il tuer l'écureuil
Ou des noix faire son deuil ?
Y'en avait moins sur l'arbre
Des noix
Par terre on les comptait
Les coquilles vides
Tu en penses quoi toi ?
De l'écureuilicide ?
Faut-il tuer un écureuil
On des noix faire son deuil ?
Sur le grand arbre des voisins
Aussi
Il passait chaque matin
Eux ont des fusils
Gueulèrent du balcon
On a sauvé la saison
Oui on aura des noix
Mais de les manger pas de joie
Sous les Draps

Quand tu seras sous les draps


Que tu l'étreindras
Si tu penses à moi
Dis-toi qu'c'est pas là
Ton avenir

Quand tu seras sous ses draps


Que tu souffriras
De savoir que toi et moi
C'était mieux que ça
T'as qu'à... dormir !

Quand tu la regarderas
Et te demanderas
Ce que tu fais là
T'auras que le choix
Tricher / Partir
Et quand tu me reviendras
Que t'ouvriras tes bras
J'te demanderai pourquoi
Ce que t'attends de moi
Est-ce l'avenir ?

Quand tu seras sous nos draps


Ce sera comme autrefois
Ou ça durera pas
Et c'est moi cette fois
Non... Ça ira !
Le Sanctuaire

Il purifie les âmes et soigne la misère


Nos pas nous éloignent, du vieux sanctuaire
Un parfois témoigne, au bagne on le soigne
Le critère des affaires est prioritaire
Celle qui nous a aimé, nous l'avons trop trompée
Nous n'avons pas su et pas voulu attendre
Du piédestal de la destinée descendre
Nous avons oublié la madeleine trempée
Je sens que tu erres, et le sang que tu perds
Nourrit l'absence de sens, des voies où tu danses
Parfois tu y penses, et accuses la chance
Les dépenses te renvoient vers la dépendance
Les terres au-delà de la mer
Où nul ne trouble le silence
Nous serons ce vieux sanctuaire
illusion... recrée l'univers
Nous serons ce vieux sanctuaire
D'où parfois jaillit la lumière
Nous serons ce vieux sanctuaire
Où des hommes... espèrent
trouver la clé du mystère

Comment justifier un putsch en démocratie ? Prétendre que des électeurs ne


sont pas habilités à l'être et que ces électeurs ont empêché le parti putschiste
de remporter les élections. Bien sûr, arrivés au pouvoir les putschistes
expulsent, ou suppriment, ces indésirables.
Nous ne verrons jamais cela en France ? Est-ce qu'un parti n'en aura jamais
la tentation, s'il n'arrive pas au pouvoir grâce à une nauséabonde alliance ?
Tout Arrêter

Chaque matin pour de l'argent je pars


Le foyer a besoin de ma quote-part
Il fait encore nuit noire j'allume les phares
Encore une de ces journées mort-nées
Ça sert à quoi tout ce que je fais
Si ça m'empêche de les voir grandir
Qui de sa vie en sera satisfait
S'il n'a pas vu ses bébés fleurir ?
Tout arrêter
Et m'occuper
De mes enfants
Assez souvent
M'en vient l'envie
A la nourrice puis à la crèche
Quel drôle de départ pour une vie
Parfois j'envie les gens dans la dèche
Les femmes ravies quand bébé sourit
Des cauchemars réclament vengeance
J'suis condamnée pour non-présence
A bébés en urgence de tendresses
Dire que je les délaisse pour le business
Tout arrêter
Et m'occuper
De mes enfants
Assez souvent
M'en vient l'envie
Quand On Sera Grands

On voit des gens pressés


On voit des gens blessés
Certains manquent de l'argent
Pour d'autres c'est du temps

Alors c'est décidé


Nous quand on sera grands
On sera des chômeurs
Chômeurs pour avoir droit
Aux grands restos du cœur
Chômeurs pour avoir droit
Au divin R-M-I
Avoir le temps de se voir
Et pas que le samedi
De pouvoir rester amis

Nous quand on sera grands


C'est décidé on s'ra
Des glandus au chôm'du (bis)

Tous les jours, vacances


Salon, piste de danse
Et tous au même défi
Comment éviter leur jalousie
Aux pantins de la monotonie
Alors on le dira
Avec le R-M-I
Tu vis pas tu survis
Nous on veut s'insérer
Nous on veut travailler
Travailler justement
C'est le mot des parents
Il faut le préparer
L'avenir nul à pleurer
Nous on préfère préparer
Des jours beaux à rêver
On ira tous en psycho
Et quand on sera grands
On sera pas robots
Devant un petit écran
On refera le monde
Entre gens cultivés
On f'ra une grande ronde

Nous quand on sera grands


On s'ra c'est décidé
Des glandus au chôm'du (bis)
Bien dans notre tête
Vivement cette fête
Bien dans la tête
C'est la fête C'est la fête

Sous la pluie des pétales roses


Ta tête contre mon cœur
C'était le temps des pêchers en fleurs
Chaque soir je me disais demain j'ose

Sous la pluie des pétales roses


Tes sourires m'ouvraient le cœur...
Paresse

Jeunesse se redresse
Trop de messes blessent
Trop de promesses
Qui tiennent en laisse
Jeunesse se redresse

Seule la paresse
Nous intéresse
Plus de détresse
C'est notre sagesse

Délit de faciès
Absence de tendresse
Prouesses sous ivresse
Que de maladresses
De mauvaises adresses

Les silences de Tess


Les grandes errances
L'ami Cervantès
Exquises errantes
Que de richesses

Seule la paresse
Nous intéresse
Plus de détresse
C'est notre sagesse
Comme toutes jeunesses
On joue fait la moue
On les caresse
Les rêves d'Amour
Et vive l'humour
Partie la traîtresse
Revient la tristesse
Les belles princesses
Aiment la vitesse
Aiment la vitesse
On oublie que

Seule la paresse
Nous intéresse
Plus de sagesse
C'est la détresse

Et tout recommence
Sur les traces d'Ulysse
Mendès de l'Amour
Suivant la déesse
À l'âme poétesse
Le lys sans tristesse
La déesse poétesse

Chaque fois on panique


Dès qu'on voit un flic
Chaque fois on panique
Quand vient le contrôle technique
C'est pas la plus belle
Mais elle roule encore
Notre poubelle

Faut bien se ravitailler


A la ville y aller
On peut pas tout produire
Alors faut conduire

Tout C'que Vous Voulez


Des tapis Des ballons
Des jouets Des torchons
Tout c'que vous voulez
Y'a des p'tits doigts / Qui s'y emploient
Refrain : Quand y'a pas de fromage
On guette les miettes
La lutte fait rage
Sous la table
Occidentale
Des couettes Des statuettes
Un nom sur vos serviettes
Tout c'que vous voulez
Pas de syndicats / Pas de fortes têtes
On sait que sous la table
Concurrence redoutable
Tout c'que vous voulez
On le fera
On le trouv'ra Refrain
Et pour les accidents
On est pas regardant
Mourir pour mourir
Les familles savent / Que ça arrive
Des tapis Des ballons
Des jouets Des torchons
Tout c'que vous voulez
Y'a des p'tits doigts
Qui s'y emploient Refrain
Ici des actionnaires
Bénissent la stratégie
D'être millionnaire
Grâce aux tapis / De la misère
Les Vanneaux Musique cajun de Philippe Bayle
Pour Renée-Claude Gaumond
Introduction : pour les spectateurs venus des villes ou du Québec, je précise
que les vanneaux sont ces charmants oiseaux à huppes noires, de la taille du
pigeon, et qu'on rencontre en bandes à la campagne, dans les champs, quand
ils se posent. Sinon ils volent très haut.
Vanneaux qui s'envolent
Vanneaux veulent partir
Rien emporter
Rien d'autre que les souvenirs
Et l'envie d'y revenir
Vanneaux veulent partir
Vanneaux / Qui font les beaux
Qui sait pourquoi
Leurs ailes se déploient ?
Pourront-ils longtemps
Longtemps être là-haut
Être si haut
Quelle facilité quel combat
Les rappellera ici-bas
Vanneaux veulent partir
Vanneaux / Qui font les beaux
Qui sait pourquoi
Leurs ailes se déploient ?
Vanneaux / Qui font les beaux
Qui sait pourquoi
Nos ailes se déploient ?
Reprise ligne 1 à 9 avec deux variables possibles :
Trop beaux / Qui font l'info / Qui sait pourquoi / Leurs ailes se déploient ?
Banaux / Qui font le beau / Qui sait pourquoi / Leurs ailes se déploient ?

Petit Abruti
Petit abruti, j'te montre du doigt
Parce qu'avec ta nasillarde voix
Tes grosses nazineries, tu déverses sur nos vies
Des tas d'ecchymoses
Petit dégarni, je lutte contre toi
Pour que dans cinq dix ans de ça
On puisse encore dans c'pays, parler de démocratie
Et rire de ta névrose
Moi je viens de Dreux et des affreux entre eux
Ne jurent que par toi
D'un milicien qui fait jouer des mains
Et engrange des voix
Ils rient des fours en rêvant de leur retour
Petit d'jà moisi, je t'entends gentil
Sous le masque du type courtois
Avec quelques salades, des poses bon camarade
Des démocrates se soudoient
Petit dégarni, tu t'vois en kaki
Tu te dis je fais le poids
Dehors les hybrides, d'abord on intimide
Ce pays faut qu'on le nettoie
Je viens de Vitrolles et des banderoles affolent
Ils le voient déjà roi
Le milicien qui fait jouer des mains
Et engrange des voix
Ils rient des fours en rêvant de leur retour
Dans Le Penombre où tu rues
Petit abruti m'entends-tu ?
Devant toi on va pas s'aplatir (bis)
Parodie naturellement. Je touche au patrimoine musical national mais le sujet le méritait. Parodie
engagée de Petite Marie, signé Francis Cabrel, 1977.
Le Post-it

D'une poche de son sweat


Est tombé un post-it
C'était des mots qu'on dit doux
Et un prénom en dessous
Dans le tiroir de son bureau
Trônait un numéro
Un annuaire inversé
Donnait ses coordonnées

Je n'ai pas pu résister


Allo, j'suis une amie
Le brave mari attristé
J'sais pas quand elle va rentrer

Un catalogue traînait
Tout en le regardant
Elle est venue la grande idée
Jouer au... représentant

Et depuis
J'ai un amant
Et depuis
Moi seule sais
Le côté charmant
De ces deux couples pressés
Où chacun va chercher ailleurs
Des heures meilleures
C'est la Vie

Il disait
Je t'aime
Pour la vie
Je répondais
Moi aussi
Moi aussi

On dit tous
Je t'aime
On ajoute
Bien souvent
Pour la vie
C'est ainsi

Quand j'ai dit


C'est fini
C'était bien
Mais demain
Je serai
Très très loin

Il a crié
T'as pas le droit
T'avais promis
Nous on s'aime
Pour la vie
Toute la vie

Qu'auriez-vous fait
Que faites-vous
Dans ces cas-là ?
Moi j'ai souri
C'est la vie
C'est la vie
On s'aime bien
On s'aime moins
On s'habitue
On s'aime plus
C'est la vie
C'est la vie

Il prit son fusil


Et il tira
Quand il crut m'avoir refroidie
Il se retourna
Le canon dans la bouche
Il a fait mouche

Moralité
Méfiez-vous
Des hommes
Qui aiment les armes

Certains friment au goulot


D'autres créent au galop
On n'est pas de la même écurie
Pas des mêmes choses on rit
Faire Succès
Si tu veux faire succès
Demande aux spécialistes / Le nom d'un bon cycliste
Fait rimer ses mollets
Avec ses envolées
N'hésite pas à l'encenser
Durant l'été T'as des chances De passer à la télé
Si tu veux faire succès
Avant Roland-Garros / Choisis bien ton carrosse
Paraît que des françaises
Soulèvent des bronzés des chaises
N'hésite pas à les encenser
Durant l'été T'as des chances De passer à la télé
Si tu veux faire succès
T'as aussi le rugby / Choisi un beau gabarit
Celui qui va aux essais
Ou celui qui les transforme
Allez vante leurs formes
Durant l'été T'as des chances De passer à la télé
Si tu veux faire succès
T'as aussi le basket
Des rimes qui plairont
Dans les cours de récré
Et pour la variété c'est sacré
On est nombreux à l'avoir raté
Le tube de leur coupe du monde
Moi le premier avec Zidane
Non je rime pas banane
Je retire le zid Ça fait un bide
Allez faut s'y faire C'est le foot l'avenir de la variété
Faut une chanson pour chaque buteur
Et même une pour les commentateurs
Monsieur le Maire Attend
Monsieur le Maire attend
Nous ne sommes plus des enfants
Qui jouent avec le temps
Pour faire les importants

Tant pis pour l'esclandre


On a des choses à voir
T'as rien à m'apprendre ?
Si on parlait de hier soir !

Ta vie de jeune homme


Oui tu l'as enterrée
Une soirée Mijaurées !
L'orgie de ton album !

On a juste déconné
C'est parce que les cloches sonnent
Que tu m'prends pour une conne
Hier, je t'ai espionné !

Le maire peut attendre


C'est plus l'temps d'être tendre
Si j'vais à la mairie
Ce s'ra pas pour dire oui

Monsieur le maire attend


Tiens v'la ton alliance
Je vais prendre du bon temps
Sur une piste de danse
La Gaieté
La gaieté
Est-ce qu'elle est perdue ?
Le regard lassé de l'enfant gâté
Au pied du sapin de plastique
Le regard blessé du licencié
Le regard blasé des cravatés
De tous ceux qu'on veut dynamiques
La gaieté
Est-ce qu'elle est perdue ?
Les balourds des Baléares
La fêlure masquée des fêtards
De celles et ceux qu'on sépare
Tous ces départs, retours prévus
Tant de jours égrainés foutus
La gaieté
Est-ce qu'elle est perdue ?
La gaieté
Oui je l'ai guettée
Et je l'ai, crois-moi, rencontrée
C'était dans le Sud un été
Une expérience de liberté
C'est en marge où l'on vit pour l'art
Un hameau où l'on joue Mozart
La gaieté
Je l'ai décrétée
Quelques hectares sans traquenard
A portée de mains des guitares
On ne se couche pas tous les soirs
On n'peut plus s'arrêter d'y goûter
A la gaieté...
Le Testament

Le matin ils priaient


C'est toujours les meilleurs
Qui s'en vont en premier
Des heures qu'ils psalmodiaient
Quand le notaire est entré

Les exclus du testament


N'étaient pas à l'enterrement

Le matin ils pleuraient


A midi maudissaient
Puis claquaient la porte
On est débarrassé
Que le diable l'emporte

Les exclus du testament


N'étaient pas à l'enterrement

60 000 décès par an à cause du tabac, le chiffre montera à 160 000 par
an en 2025. Estimations.
- Ça vous dérange si je fume ?
- Si vous fumez dehors, loin de moi, c'est dommage pour vous.

Mais cette question, tout le monde ne la pose. Il existe même des


bureaux où la loi n'est pas respectée. Le chantage à l'emploi : je suis
chef (grand ou petit), je fais ce que je veux et si ça t'incommode,
démissionne.
Les condamnations pour "mise en danger volontaire de la vie
d'autrui", tardent.

Partout Pareil ?
C'est partout pareil !
Certains ajoutent
A part le soleil
C'est partout pareil !
A l'entrée des supermarchés
Un peu partout supercheries
Bien à l'écart les porcheries
Et en banlieue les coups foireux
A part le soleil
C'est partout pareil !
Vaut mieux être riche
Et en bonne santé
La vie ça dépend de l'argent
Que t'as en trop Ou que t'as pas
Des gens qui t'aident quand ça va pas
Et du nombre d'heures au moteur
C'est partout pareil !
Répondent aux rêveurs
Ceux qui voient la vie
Avec des œillères
Il serait temps que tu te réveilles
Ailleurs crois pas qu'ce soit meilleur
Que tu sois comme on t'a appris
Car demain ce sera comme hier
C'est partout pareil ?
Et non y'a encore Des coins de ce pays
Sans la pollution Des bastions de la création
Où l'on peut se rouler dans le foin
Manger de vrais œufs du vrai pain
Et courir après les lapins
La France c'est pas partout pareil (ter)
Sans la Moindre Ruse

C'est une histoire comme en naissent tant dans le noir


Fruit du hasard, du p'tit jeu des miroirs

Mais y'a autre chose qu'un coup de foudre


Deux utopies se dosent avant de fondre

Et si l'Amitié m'amuse
Et me rend muse
C'est que j'en use
Sans la moindre ruse

Bien observer celui qui jure m'aimer


Période probatoire Avant d'y croire

De l'éclat de l'espoir je lis ses lettres


Sa vie ses rêves je veux tout connaître

Et si l'Amitié m'amuse
Et me rend muse
C'est que j'en use
Sans la moindre ruse

Je ne suis pas pressée et lui non plus


On sait tout va arriver, c'est voulu

On veut profiter de chaque nouveauté


Bisous baisers caresses et du reste

Et si l'Amitié m'amuse
Et me rend muse
C'est que j'en use
Sans la moindre ruse

Septembre

Septembre
Comme chaque année
Les dernières mirabelles
Sont pour un festin
Comme chaque année
Sur les sacs des poubelles
S'acharnent des chiens

Fin d'été
Comme chaque année
Des gens qui se disent bien
L'ont abandonné
Sur le chemin
L'animal encombrant
Puant ou trop grand

Septembre
Comme chaque année
Au village quelqu'un
En gardera un
Quant aux autres
On peut pas les laisser
Saigner le poulailler

Froid d'canard et gueule de bois, c'était dans l'Quercy


Dans l'pot commun, les R-M-I et l'A-P-L
Devant l'Conseil Général on criait Merci
Bien le merci pour les nouveaux romanichels...

Miroir
Miroir Miroir
Je te le dis
Ce soir
Je serrerai
La plus belle / La plus belle
Miroir Miroir
Tu es le seul
A le savoir
Ce soir
Je l'aurai / Mon échelle
Je suis Rastignac
Aux pieds de Paris
La réussite
Elle passe
Encore par / Certains lits
Moi ce qu'il me faut
C'est la une des journaux
Pour décrocher le gros lot
Chez Sony Polygram ou Chandelle
Gallimard Vanneaux ou P.O.L
J'ai plus le temps
D'attendre le talent
Si je veux être signé
Si j'veux être publié
Il faut me promener
Enlacé à une fée
Ophélie Winter a déjà son chanteur
Claudia Schiffer son prestidigitateur
Les plus belles cibles sont rarement accessibles
Où en sont Vanessa Laetitia Casta
Patricia Kass Axelle Red Fabian Laura
J'ai plus le temps / D'attendre le talent
Si je veux être signé / Si j'veux être publié
Il faut me promener / Enlacé à une fée
S'il le faut je serai pas regardant
Sur la beauté ni le talent
Pourvu qu'on m'voit sur les photos
Allez va même pour gigolo
De Françoise Verny ou Sagan
Moi ce qu'il me faut / C'est la une des journaux
Pour décrocher le gros lot
Chez Sony Polygram ou Chandelle
Gallimard Vanneaux ou P.O.L
Et si c'est nécessaire
Je saurai bien y faire
Avec Barthez ou Platini
Puisque Johnny est pris
Mais bon pour quelques nuits...
J'irai même jusqu'en Italie
Pour y subjuguer Dugary
Où jusqu'à Astaffort
Paraît on y trouve le confort
Moi ce qu'il me faut
C'est la une des journaux
Jouant aux cerceaux avec Sophie Marceau
Ou aux avions avec Céline Dion
A cheval avec Philippe Val
C'est vrai que ça ferait mignon
Un bécot avec Francis Cabrel
Ou sous une ombrelle avec Gilbert Bécaud
Miroir Miroir / Je te le dis / Ce soir
Je serrerai
Une une / des journaux
Au Nom du Che

Au nom du Che
Des écorchés
Se sont fâchés
Folles chevauchées
Au nom du Che
Vitrines brisées
Voitures brûlées
Sacs arrachés
Au nom du Che
Plus de péchés
Quelle aubaine
La guérilla urbaine
Au nom du Che, tout doit changer
Mais c'est pour les p'tites gens l'danger
Ricane l'infâme fossoyeur*
Et les receleurs font leur beurre
Au nom de Che, tout doit changer
Mais combien de petits branleurs
Du Che connaissent plus que le béret
Cette image récupérée
Johnny, James Dean
Et Marylin
Le même marché
Que le beau Che
Le nom du Che
Ils l'ont renié

Avant qu'le coq


N'ait pu chanter

Au nom du Che
Fric empoché
L'union sacrée
Dès qu'ils peuvent se sucrer
Le nom du Che, n'a rien changé
Leurs drapeaux sont, effilochés
Le nom du Che, bien amoché
Mais à l'oublier y'a danger
Le nom du Che, n'a rien changé
Leurs drapeaux sont, effilochés
Le nom du Che, bien amoché
Mais à l'oublier y'a danger
* Fossoyeur : terme pris dans sa signification figurée et littéraire : personne
qui travaille à la ruine de quelque chose.
Ce quelque chose étant naturellement la démocratie. Et L'infâme fossoyeur,
vous l'avez reconnu. Même masquée la bête immonde du ventre toujours
fécond se reconnaît. Quand on veut la reconnaître.

Vouloir constamment et impérativement interpréter ses propres


créations. Parce que "ça fait bien". Parce que "le public veut des
auteurs - compositeurs - interprètes". Parce que des ACI pas meilleurs
triomphent. Parce que ça permet de toucher tous les droits d'auteur...
Pour au moins neuf interprètes sur dix engagés dans cette voie, le mur
est au fond de l'impasse. Bien sûr, des egos hypertrophiés se croient
excellents en tout.
Savoir reconnaître compétences et lacunes demande un minimum de
sagesse. Le temps parfois donne quelque sagesse.
Mes Amis d'Autrefois

Mes amis d'autrefois


On s'aperçoit parfois
Ils font les très pressés
Ou ailleurs vont passer
Au temps des belles études
Pour tous l'insouciance
C'était une certitude
Notre éternelle alliance
Malgré de belles études
Je n'ai pas réussi
J'suis plus d'leur latitude
Plus d'la même galaxie
Mes amis d'autrefois
On s'aperçoit parfois
Ils font les très pressés
Ou ailleurs vont passer
Je n'ai pas fait le beau
Pour arriver en haut
J'n'ai pas tout sacrifié
Je n'ai rien falsifié
Pour eux j'suis un perdant
Ça gêne pas mon sommeil
J'ai santé et enfants
La vie elle m'émerveille
Mes amis d'autrefois
Ont-ils encore la foi ?
J'en doute pas que parfois
Chers amis d'autrefois
Chaque Jour de l'Année

J'ai envie d'être aimée


Pas que pour un été
J'ai envie d'être fêtée
Chaque jour de l'année

Je le veux très câlins


Pas qu'le premier matin
Je le veux très cadeaux
Pas qu'à Saint Valentin
Entre nous pas de déclin
De l'Amour crescendo

J'ai envie d'être aimée


Pas que pour un été
J'ai envie d'être fêtée
Chaque jour de l'année

Pour moi tu feras Cabrel


Dans je t'Aime à mourir
Tu me feras mourir de rire
Au jeu Jacques Higelin
Du rocking-chair câlins
Je serai toujours belle, belle, belle

J'ai envie d'être aimée


Pas que pour un été
J'ai envie d'être fêtée
Chaque jour de l'année

Pour le Fric
Pour leur fric / Sous peine d'être un fils maléfique
Vu qu'un cahier c'est pas gratis
Fallait que les notes dépassent dix
Pour le fric / A dix-huit ans à la fabrique
Remis à plus tard l'onirique
Pas de tour du monde, d'Amérique
Pour le fric / De madame à entretenir
Pas l'temps d'écouter la musique
Tout pour le compte à bien garnir
Pour le fric / Réclamé par les garnements
Je suis resté énergique
Toujours cet as du boniment
Pour le fric / Qu'aux p'tits enfants on s'doit d'donner
Entre badiner et m'acharner
J'ai pas joué l'excentrique
J'ai bossé j'ai bossé
Tout est aux héritiers
Même la maison
Usufruitier / Un vieil arbre qu'on abattrait bien
Pour faire autre chose du terrain
J'ai bossé j'ai bossé
Et ces petits-enfants
Disent tout riant
Nous travailler ? / Nous n'en voyons pas le besoin
De tes rentes nous vivons très bien
J'ai bossé J'ai bossé
Allez je vous l'avoue / Je suis jaloux
Si je leur avais rien donné
Serraient là à me cajoler
Alors vous qui bossez / Ecoutez le conseil
D'un con beaucoup trop bon / Allez Profitez-en
Un autre monde
Des larmes
Enormes comme des noyaux de cerises
Et des bleus
Hurlement, dès qu'on effleure la chemise
Et tout ça / Pour deux euros et quelques centimes
Refrain : A cet âge
Trois ans de plus / Trois ans de moins
C'est un autre monde
P'tit môme
Trois ans de moins que celui qui a dit
Tu donnes ça
Tous les matins sinon c'est ta fête
T'as compris / C'est la loi du plus fort, plus de tête
Refrain
Des méchants
A mon école aussi il en venait
Mais le grand
Qui profitait de ses centimètres
Les voyait / Les dix doigts de monsieur le maître
Refrain
Te donner
Les deux euros et quelques centimes
Que tu puisses
Chaque matin satisfaire ces crétins
C'est de toi / Faire une légitime victime
Refrain
La ville
Moi aussi parfois me terrorise
Décidé
A mon patelin on pose nos valises
Et en juin / On ira cueillir des cerises
L'Amour
Ça rime à quoi l'Amour / Si t'es pas prêt à mourir pour
Trois quatre whiskies
Et puis oublie
Quelques regards
Et ça repart
Trois jours d'ennui
Et vive la vie
Demain samedi
C'est beau la nuit
Ça rime à quoi l'Amour / Si t'es pas prêt à mourir pour
Trois quatre whiskies
Et des larmes
C'est un drame
Une fin de vie
Des mois d'ennui
Et rien derrière
Le deuil t'enterre
Nuit après nuit
Ça rime à quoi l'Amour / Si t'es pas prêt à mourir pour
J'ai tellement cru en ta parole
Qu'elle te vole ton auréole
Je ne veux pas de cet échec
De mes certitudes les obsèques
Ça rime à quoi l'Amour / Si t'es pas prêt à mourir pour
Alors on va souffrir, maigrir
S'amoindrir avant de s'attendrir
Revivra l'éternelle parole
Jamais l'ange rebelle ne s'envole
Ça rime à quoi l'Amour / Si t'es pas prêt à mourir pour
Une Femme
Je ne sais pas
Ce que je veux
Et pourtant, je suis là
Elle est là, la grande Artiste
Là pour chanter la vie
Changer vos vies
Payée pour faire rêver
Égayer les yeux tristes
Je ne sais plus Ce que je veux )
Eh oui, Je suis, Une femme ) bis
Je sais, que trop
Ce que tu veux
Et bien sûr, tu es là
Tu as même payé ta place
Mais tu n'es pas du public
Tu ne vas pas pleurer !
Je ne vais pas crier !
Ce soir, je veux chanter
Je ne sais plus Ce que je veux
Allez oubliez cet aveu
Ce soir fini ce petit drame
J'ai la force, je suis Une Femme
Comment chanter l'homme idéal
La femme sentimentale
Comment vous emmener sur une île
Quand deux yeux fusillent
Comment être sur scène
Et écrire le scénario
Eh oui je sais ce que je veux
Eh oui une Femme sait ce qu'elle veut
Sur scène et l'écrire Le grand scénario
L'écho des Cœurs

Je suis l'écho des cœurs


Tout l'amour de la terre
Les discours les prières
Les fiascos les rancœurs
Je peux tout amplifier

Je suis l'écho des cœurs


De ceux qui doivent se taire
Peu à peu désespèrent
De ceux qu'on écœure
Ou qu'on veut sacrifier

Je suis l'écho des cœurs


Pour toi qui dis je t'aime
Pour tes joies tes problèmes
Menacés par l'oubli
Par ma voix anoblis

Je suis l'écho des cœurs


Bien sûr les cris je les trie
J'peux pas donner ma voix
Aux marchands de haines
Qui me font de la peine

Je suis l'écho des cœurs


Un peu une grande sœur
A qui l'on se confie
Autobiographie
Rédigée une nuit

Je suis l'écho des cœurs...

L'Amour Fou

Refrain : Aime-moi comme un fou


Tu sais cet amour fou
C'est ce qui reste d'une année
Quand on fait le bilan
Devant la cheminée
Faut me les fredonner
Les mots étincelants
Et on va fusionner
Se rouler comme dans d'la boue
Entre nous pas de tabou
Faut pas les écouter
Les vieux les nonchalants
Qui vont nous rire au nez
Qu'importent ces jaloux
Qui n'aiment qu'au mois d'août
Refrain
Bien sûr y'a le travail
Et il faut qu'on y aille
Mais ce n'est que huit heures
Ce sera notre pause
Avant l'apothéose
Bien sûr y'a le sommeil
On est tous faits pareils
Mais on est des rêveurs
J'ai le sommeil grandiose
J'suis pas du genre névrose
Refrain

Les Formes
Mon corps se transforme
J'étais enfant y'a pas longtemps
Dans le regard des grands
Je vois l'envie de mes formes
Hier, dans mes souvenirs
J'me suis dit ça, peur de l'avenir
Tant de choses nouvelles
On les dit belles mais cruelles
Y'avait la maladie
Et le retour des interdits
On voulait profiter
Les facilités nous agitaient
Ton corps se transforme
T'étais enfant y'a pas longtemps
Dans le regard des grands
Tu vois l'envie de tes formes
Tu as déjà compris
Tu fais comme si tu voyais rien
Tu veux quelqu'un d'épris
Pas pressée tu sais que tout vient
Comme y'a plus d'interdits
Plus d'envie de tout transgresser
Tu sais que tu grandis
Qu'ça sert à rien de se tracasser
Le corps se transforme
On s'en aperçoit souvent
Mais c'est à quinze ans
Qu'il prend les formes
Seize Ans
Refrain : Seize ans, tu veux en profiter
Du premier été sans parent
Premier été de Liberté
Avant-goût de Majorité
Seize ans, éprise de Liberté
Allergique aux banalités
Oui je l'étais, ça me démangeait
J'ai continué, à déranger
Aujourd'hui entre toi et moi
Je vois que des histoires d'Amour
Quelques histoires de grands Amours
Pour relativiser tout ça
Refrain

Dans ta tête, des envies d'aimer


Des envies de tout partager
Dans ma tête, des amas d'amants
J'ai assez souvent plongé
A seize ans, le sacré Homme Parfait
J'ai commencé à le chercher
J'ai vite cru l'avoir déniché
Quelques qualités lui manquaient
Refrain

Ses défauts qui m'effarouchaient


Presque tous en sont épargnés
Mais je les ai vite éloignés
Aucun d'eux n'avait son toucher

Ah ! Notre premier grand Amour !


Quand de bien d'autres on a fait le tour
Quand sont passés quelques étés
On le croit... Plus beau qu'il n'était Refrain
La Folie
La folie
Est-ce l'hérédité
Ou l'écran télé
Qu'elle fixait du matin au soir
Peut-être parfois sans même le voir
La folie
Qui l'a emportée
Dans le monde qu'elle enviait
Elle me le vantait si souvent
Et pas seulement ces derniers temps
La folie
En elle j'ai la foi
Ce sera ma joie
Je ne veux pas la voir la fin
De ce si mauvais film
La folie
Guignol de l'écran
Avec lui elle blague
Aujourd'hui elle voit tant d'amis
Elle vit à Prague ou Copenhague
La folie
Enfant qui t'affoles
Je ne suis pas folle
Comprends avant d'être chauve
Qu'elle seule nous sauve
La folie
Ces vies démolies
Où elle fait son lit
Ou est-ce nos jolies embellies
Qui sont des anomalies ?
Aline
Aline
Veut pas travailler à l'usine
Pas aider la voisine
Encore moins faire sa cuisine
Aline veut que je la
Câline
Il faut vivre comme tout le monde
C'est ce que dit son père
Un du RPR
Aline s'obstine à rire de ses grands airs
A me câliner Aline s'obstine
J'suis pas RPR
Ça l'goût de lui déplaire
Au vénérable monsieur le maire
Vivre comme tout le monde
Pour lui ça veut dire
Marner pour se payer
Plus que de l'eau du pain
Etre en haut de la hiérarchie
C'est ainsi qu'il voit la vie
Il me l'a dit
- Faut de l'ambition
Mon jeune garçon
- Moi j'aime la discipline
Je lui ai répondu
- Ici elle végète Aline
Il s'est cru très fin en répliquant
- Elle n'aura plus un centime
Vous mangerez des sardines
Et des frites chez Martine
Il a sorti sa carabine
En criant
- Si tu ne reviens pas de suite, je te déshérite
J'suis le coquin qui l'acoquine
- On peut vivre sans piscine
Tu me retires des idées une épine
Ce furent les derniers mots d'Aline
Avant de sauter dans l'Austin
Et adieu la discipline
Depuis Aline elle bouquine
Ou elle me câline
- S'il te plaît, dessine-moi une bassine
- Et pourquoi ?
- Devine !
- And Why ?
- Pour mes poupées de naphtaline

En l'an 2000, des programmes informatiques (et non des ordinateurs) agiront comme si nous
étions 1900. Parmi la classe politique, des petits ordinateurs (ou petites ordinatristes) en
feront de même : mépris des minorités, glorification du mariage...
L'arithmétique posa déjà problème en 1999. Prenons une région avec 60 élus sous l'étiquette
droite et 60 avec celle de gauche, plus des frontistes. Lors de la première élection du
président, Charles Millon négocie avec le FN ; il est exclu des différents regroupement de la
droite ; invalidé pour négociation à un moment où les tractations étaient interdites, une
deuxième élection du président de région se prépare. Et surprise, presque à l'unanimité, on
entend à droite : il faut élire le doyen d'âge, justement de droite. Sur les ordinateurs de droite
la soustraction est inopérante ! 60 - 1 = 60 !
Rien qu'une soustraction posa problème en 1999, préparons-nous à tout en 2000.
P.S. : la dernière relecture de ce livre se terminant en avril, impossible de commenter
additions et soustractions des Européennes.
Je Te Le Dirai Un Jour
Je t'aime, je te le dirai un jour
En attendant
Chacun sa petite vie
Avec les p'tits soucis
Tout le reste et le pain quotidien
Auxquels on pense chaque matin
Je t'aime, je te le dirai un jour
Mais vient toujours
Au moins un importun
Quand j'vais prendre ta main
Est-ce que l'Amitié serait suspectée
Dans ton quartier et dans le mien ?
Je t'aime, je te le dirai un jour
J'me le promets
Depuis combien d'années !
Est-ce mon besoin de rêver ?
De croire connaître quelqu'un
Avec qui enfin je serai bien
Je t'aime, je te le dirai un jour
Mais je suis qui
Pour toi qui toujours dis
Ma chère meilleure amie
La marraine de ton premier enfant
Pas la reine au regard innocent

Variation des trois derniers vers pour interprète masculin :


Mon cher meilleur ami
Le parrain de ton premier gamin
Pas celui sur qui tu poses tes seins

Complémentarité
Je riais de l'histoire
Racontée au dortoir
Ce coup d'épée qui nous sépare
D'un côté l'homme, très loin la femme
Et faut se retrouver
Pour vivre la vie rêvée
Mais depuis cet été
Que je t'ai rencontré
Ce mot que d'aucuns glorifient
J'ai compris ce qu'il signifie
Complémentarité
La complémentarité
Tu es ma moitié
Zeus nous avait séparés
On s'est retrouvé
C'est la vie rêvée
Certains rient au dortoir
Quand je raconte l'histoire
Du coup d'épée qui nous sépare
D'un côté l'homme, très loin la femme
Et faut se retrouver
Pour vivre la vie rêvée
Car depuis cet été
Que je t'ai rencontré
J'ai compris ce qu'il signifie
Ce grand mot que l'on glorifie
Complémentarité
La complémentarité
Tu es ma moitié
Zeus nous avait séparés
On s'est retrouvé ... C'est la vie rêvée
Si Tu Hésites
Il me dit je t'aime [Elle]
Mais y'a un problème
Dans ma vie y'a quelqu'un
Quelqu'un de très très bien
La mère de mes enfants [le père]
On se connaît depuis dix ans
Si tu hésites
Si tu préfères l'ombre au soleil [Si tu apprécies l'ennui]
Reste avec elle [lui]
Il me dit je t'aime [Elle]
Mais comprends-moi aussi
C'est compliqué la vie
Elle aussi je l'aime [Lui]
Elle est si gentille [Il est si attentif]
Si gracile si docile [Et toujours positif]
Au refrain
Il me dit d'attendre [Elle]
De toujours être tendre
Qu'un jour il choisira [elle]
Et qu'avec moi vivra
Nous aurons des enfants
Des chiens des chats persans Au refrain
Je veux pas briser le bonheur
Mais si je suis dans ton cœur
C'est qu'y'avait de la place
L'Amour a de l'audace
Viens, accours sans remords
Ou poursuis ta p'tite mort Au refrain
Si pour toi, j'suis pas la plus belle [j'suis qu'un passe-ennui]
Si tu hésites reste avec elle [lui]

Les Papy-Boomers

Un peu partout des papy-boomers


Viennent pointer leurs heures
Jusqu'à la fin feront leur malin
À la caisse s'engraissent
Embarqués à l'époque
Où suffisait l'ambition
Au chef tu payais des bocks
T'étais des augmentations
Ils sont du clan qui fait bloc
Pas touche avantages acquis
On vit comme de beaux marquis
Et des autres on se moque
Un peu partout des papy-boomers
Viennent pointer leurs heures
Jusqu'à la fin feront leur malin
À la caisse s'engraissent
Ils attendent la retraite
La mine satisfaite
Elle sera supérieure
Au salaire du travailleur
Il leur reste pour ambition
De placer les rejetons
C'est le règne du piston
Au comité de direction

Etre comme Kafka : doué pour la création et maintenu dans un bureau


par la pression de l'argent à gagner. Consolation.
Simple consolation : le monde a tellement évolué...
La Fin des Chrysanthèmes

Des héritiers des héritières


La tête fière dans le cimetière
C'est la Toussaint ils viennent de loin
Apporter leurs affreuses potées

La tradition des chrysanthèmes


Qui inventa ce stratagème
Pour leur donner bonne conscience
Aux coupables d'indifférence ?

C'est la fin des chrysanthèmes


Aux ex-vivants pour dire je j'aime
A la Toussaint c'est la saison
Les framboisiers nous taillerons

Le premier hiver du calvaire


Nous planterons un framboisier
Et de l'été jusqu'aux gelées
Nous irons nous rassasier

Certains crieront sortilège


Diront c'est un sacrilège
Que les racines puisent leur vigueur
Là où avant battait un cœur

C'est la fin des chrysanthèmes


Aux ex-vivants pour dire je t'aime
Nous passerons chaque matin
De framboises ferons festin

Est-ce qu'un auteur peut bousculer une tradition ?


Le Bonheur

Pour moi le bonheur C'est me lever sans heure


Pas de réveil qui sonne
Pas d'embouteillages
De cons qui klaxonnent
P'tits chefs au pointage
Pour moi le bonheur C'est de savoir que la vie
C'est du privilège
Et que de vivre ici
Même quand il neige
Ça n'a pas de prix
Pour moi le bonheur C'est un p'tit Loupiac
Mon aphrodisiaque
Avec du foie gras
Près de Bergerac
C'est de la soie nos draps
Attendre le facteur Ah ! Ce grand bonheur
Combien de lettres ?
Est-ce qu'il m'a écrit ?
Vais-je reconnaître
Les points sur les I
Des pêches bien juteuses P'tit plus au bonheur
J'suis toujours acheteuse
Comme pour les kiwis
Un fruit me réjouit
Et m'épanouit
Mais le plus grand bonheur Ma tête sur ton cœur
L'écouter Savoir / qu'il bat que pour moi
Aux larmes m'émouvoir / Tu es tout pour moi
N'écoute pas (ces gens-là)

Si on te dit, c'est d'la folie


On ne se met pas, dans cet état
Pour quelqu'un qu'on connaît à peine
Sera remplacé dans une semaine
N'écoute pas !
Si on t'dit c'est du cinéma
A ton âge moi j'avais de l'estomac
Je pleurais pas pour n'importe quoi
Dans la vie chacun sa croix
N'écoute pas !
N'écoute pas ces gens-là
Ces chloroformés
Qui ne savent plus
Qu'on se met dans cet état
Quand on l'aime encore et qu'on n'est plus aimé
Si on te dit, c'est mieux comme ça
Vaut mieux que ça s'arrête tout de suite
Puisqu'entre vous ça n'allait pas
Je ne comprends pas ta conduite
N'écoute pas !
Si après tout ça on te dit
Viens mon enfant viens me parler
Faut pas en faire une maladie
Faut pas se laisser ensorceler
N'écoute pas !
N'écoute pas ces gens-là
Ces chloroformés
Qui ne savent plus
Qu'on se met dans cet état
Quand on l'aime encore et qu'on n'est plus aimé
N'écoute pas !
Va dans ton coin
Pleure
Si t'as envie de pleurer
Laisse-le couler le chagrin
N'écoute pas ces gens-là
Ça sert à rien d'essayer, de leur expliquer
Qu'on se met dans cet état
Quand on n'est plus aimé

70% de la population souffrirait d'insomnies : ce n'est pas un drame !


Il existe des remèdes chers terriens : les plantes, les psychotropes et
les recettes du genre dormir tête au nord (pieds au sud) pour
neutraliser les perturbations.
Les "radicaux libres" (substances libérées par les agressions
extérieures, genre pollution, stress, UV...) altèrent ADN, lipides,
protéines (composants essentiels des cellules, quand même) : ce n'est
pas un drame ! Il existe des remèdes chers terriens : les Antioxydants
; Buvez donc du thé (noir ou vert), ses antioxydants sont quatre fois
plus puissants que ceux des vitamines C et E, vante une publicité.
Vous comprenez, chers terriens, la pollution, le stress, ce n'est pas
grave : des industriels font tout pour que vous puisiez vivre avec. Les
pollueurs, les stresseurs, savent bien que ces perturbations peuvent
devenir mortelles, ils veulent des terriens productifs et
consommateurs.
Pas Su l'Aborder

Je n'ai pas su l'aborder


Aux slows je le regardais
Au bar il buvait une bière
Avait le sourire visionnaire

Je n'ai pas su l'aborder


Pas laissé parler mon cœur
Je tremblais, j'ai balbutié
S'il te plaît, aurais-tu l'heure ?

Toute la semaine j'me suis jurée


Samedi oui j'oserai
Je ne l'ai jamais revu
Le plus beau des chevelus

Je n'ai pas su l'aborder


C'était y'a bien des années
Je croyais avoir le temps
Comme on a le temps à seize ans

Je n'ai pas su l'aborder


Même dans la joie, dans des bras
C'est impossible d'oublier
Que je n'ai pas su l'aborder

Un œuf d'oie, un de dinde, un de cane et un de poule. Pondus la veille.


En mouillette. Respectivement six, cinq, quatre et trois minutes dans
l'eau bouillante. Du vrai pain frais. Du vrai beurre. Un festin.

Des Rêves

J'avais des rêves


Des rêves plein la tête
Je voulais la fève, de toutes les galettes

J'avais des rêves


Pas un se réalisait
J'écrivais : j'en crève ; pleurais à m'épuiser

J'avais des rêves


Des rêves plein la tête
Je voulais la fève, de toutes les galettes

Puis j'ai réalisé


Dans la vie il faut trier
Et enfin j'ai visé, un seul et vrai projet

J'avais des rêves


Un jour j'ai réalisé
Tous nos souhaits ne méritent pas d'être exaucés

Je sais ce que je veux


C'qui me rendra heureux
Je ne le crie pas sur les toits mais j'ai la foi

Liberté, j'ignorais tant de Toi

Aux dernières pages des personnages essentiels sortent du diable


vauvert... Le lecteur doit faire un effort pour retrouver les quelques
lignes divulguées sur leur passé. Dans la grande confusion, une
rencontre peut jouer un rôle essentiel, bien plus tard...
Adieu
Adieu
Rien que le mot, adieu
Qu'il est affreux
Adieu
Il n'y a rien d'autre
A ajouter
Tout est
Comme on dit, ajourné
A oublier
Tout est
Du passé, de l'essai
A effacer
Adieu
Rien que le mot, adieu
Qu'il est affreux
A deux
Nous ne serons pas vieux
C'est peut-être mieux
Nos yeux
N'étaient plus amoureux
Même plus joyeux
C'est vrai
Nous n'étions plus heureux
Ainsi c'est mieux
Adieu
Rien que le mot, adieu
Qu'il est affreux
Vaut mieux
Quitter les lieux, les lieux
Des jours radieux
Mon vieux
Reprends ce que tu veux
Ou fais un feu
Adieu
Ne soyons pas odieux
Ni monstrueux
Adieu
Va et fais de ton mieux
Et sois heureux
Adieu
Je ferai de mon mieux
Adieu... mon vieux !
Aimé Jacquet glorifié ! Il entraînait l'équipe qui a eu la chance (voir France-Italie) de gagner, il a
donc toujours eu et aura toujours raison !
Bien sûr on peut l'approuver "je suis fier de penser que l'épopée de l'équipe de France constitue une
victoire sur les funestes idées xénophobes du Front national". Si seulement c'était vrai ! Une épopée
contre la xénophobie lepéniste ! Et l'ensemble des chroniqueurs d'embrayer sur le sujet. L'Aimé fut
tellement critiqué avant cette compétition que plus personne n'ose le contredire. Le nouveau messie !
Le football serait donc l'intégration Républicaine ! Il suffit de gagner pour prouver ses idées ! Hitler
aussi voulait rafler toutes les médailles des Jeux Olympiques. La politique de la victoire ne conduit
pas à la tolérance.
Et demain, si l'un de "nos héros" est reconnu dopé... Qui va fanfaronner ?
Impossible ? Souvenez-vous de certains regards, Deschamps, Desailly... on peut trouver une
similitude avec celui de cyclistes....
Les Français d'origine Kabyles, Africaines, Arméniennes, Néo-calédonniennes, Basques... ne sont
pas des héros depuis "la victoire", Zidane, Tura, Djorkaef, Karembeu le sont. La victoire de Noah
produisait le même effet. Tout le monde peut rêver d'être Zidane - un nouveau slogan censé sauver les
banlieues ! - mais celui qui ne le deviendra pas, combien de "fiers d'être racistes" l'admireront, au
moins l'accepteront ?
J'entends glorifier Anelka (estimé à 200 millions de francs), le nouvel avant-centre de l'équipe de
France... qui brillait déjà avec Arsenal avant juin 1998. Jacquet lui avait préféré Guivar'ch, l'avant-
centre au zéro but. Jacquet la science, déjà célèbre lors d'une précédente compétition pour avoir
préféré Madar à Cantona (et oublié Daniel Bravo). Il faut désormais parler foot !
Les Beaux Jours
C'est le retour des beaux jours
On oublie tout même la boue
On les absout les jaloux
Je suis celle qui l'ensorcelle
Je suis sa fée son bienfait
Ma vie commence aujourd'hui
Comment ai-je pu vivre sans lui
Comment ai-je pu perdre mon temps
Avec des regards d'enterrement
J'ai douté qu'il existait
Quelque part l'homme de ma pomme
C'est le retour des beaux jours
On oublie tout même la boue
On les absout les jaloux
On se découvre des rêves communs
A vivre dès le lendemain
On regarde les nuages
Les suivre c'est de notre âge
Je l'écoute délirer des heures
Me raconter ses petites erreurs
Car lui aussi il a eu peur
D'être un abonné du malheur
C'est le retour des beaux jours
On oublie tout même la boue
On les absout les jaloux
C'est le retour des beaux jours
On oublie tout...
On ne pense qu'à nous...
On ne pense qu'à nous
C'est le retour des beaux jours
Vivre Avec Toi
Chaque lundi je fais mes valises
L'idée départ l'idéalise
Sur le parquet je m'affale
M'ouvre un paquet de céréales
C'est ma tête dans ce miroir
La porte mes valises et l'armoire
Ainsi se divisent mes regards
La porte mes valises et l'armoire
Tu m'avais prévenue / C'est difficile / De vivre avec toi
C'est lundi, je vérifie si j't'adore
Vais-je quitter ce paradis ?
Paradis que tu dis ce taudis
C'est ici que tu as grandi
Est-ce qu'les sentiments sont plus forts
Que tous tes petits caprices
Qui entre toi et moi s'immiscent
Font sur l'Amour des cicatrices
Tu m'avais prévenue / C'est difficile / De vivre avec toi
Comme chaque lundi, rangées mes valises
C'est pas aujourd'hui le départ
Dans le canapé je m'affale
Faut bien finir les céréales
C'est ma tête dans ce miroir
J'espère que tu seras pas en retard
J'ai peur de lire dans ton regard
Le regret d'ici encore me voir
Tu m'avais prévenue / C'est difficile / De vivre avec toi
Je t'avais prévenu / C'est difficile / De vivre avec moi
Qu'ai-je Fait de Mes Rêves ?

Qu'ai-je fait de mes rêves ?


J'avais une idée du bonheur
C'était dans le cœur de ces saveurs
Qu'on croit jamais elles ne s'achèvent

Et voilà les trente ans


Dans certains yeux déjà un vieux
Sur tant de choses remises à un soir
L'impression c'est déjà trop tard

On se dit bien chez soi


Et un jour on les aperçoit
Les tas de possibles fracassés
Si près de où on est passé

On vit tant de choses


Par facilité vanité
Ou en envieux des plus glorieux
Qu'on oublie notre grandiose

Qu'ai-je fait de mes rêves ?


De ces grandes idées du bonheur
Avec dans le cœur de ces frayeurs
Qui peu à peu nous achèvent
Le moyen de détecter l'absorption de drogues existe, permet même de
retrouver des traces plusieurs mois après la prise : les cheveux. Est-ce
un hasard si des sportifs préfèrent se raser le crâne ?
Près de Son Cahors
Charlotte me dorlote
Dès que je passe
Près de son Cahors
J'embrasse sa nuque
On descend jusqu'à Montcuq
Pas toujours Agen
Et voilà Albi
Albi, notre alibi
A Albi on dit
J'y ai des amis
Oui des tas d'amis
Des gens très cordiaux
On n'y a qu'un p'tit studio
C'est bien suffisant
Depuis plus de dix ans
Qu'on y fait les... idiots
Ah le Sud-Ouest
Les belles siestes
Dans un hamac
Je joue Alceste
En vidant du Gaillac
Toi c'est du Buzet
T'aime en abuser
A Albi l'alibi
Tu sais ma Charlotte
Près de ton Cahors
Je perds le Nord
L'ennui s'évapore
Ça vaut bien des alibis
Vivre une seconde vie
Dire qu'à Périgueux
On me croit vieux jeu
La Milla*

Il n'a pas gagné la coupe du Monde


Mais moi quand je marque un but
Je danse comme Roger Milla
Je danse la Milla

Quand je mets dans le mille


Je danse comme là-bas
Je danse la Milla
Je soulève la ville

De Roger certains disaient


C'est un néant un fainéant
Aujourd'hui tu me suis
Il est l'emblème d'un continent

Et moi quand je marque un but


Je danse comme Roger Milla
Je danse la Milla
Le lion rugit tant de fois

Je dribble je marque
Comme Roger Milla
Et je danse
Je danse la Milla

* Pastiche très libre d'un succès.

Quatre-vingt-seize fois sur cent


La femme s'ennuie en le regardant
Ce p'tit écran où le mâle joui
Dès qu'un poteau est rentrant
Qu'un Ballon

Dès qu'y'avait pas école


On avait qu'le ballon
Peu importe la saison
On imitait nos idoles
On avait qu'un ballon
Alors on frappait d'dans
On se croyait très grands
Tous les meilleurs des buteurs
Comme elle est belle la vie )
Quand un ballon suffit ) bis
On en a tous rêvé
Quand elle fut annoncée
La venue du recruteur
La veille de la chandeleur
Pas pris j'ai chialé
Mathieu lui jubilait
Se voyait déjà gagner
Coupes d'Europe Coupes du monde
Comme elle est belle la vie )
Quand un ballon suffit ) bis
C'était plus comme avant
C'était le terrain d'enfants
Plus de plaisirs innocents
Le meilleur était ailleurs
Chaque fois il débarquait
Un peu plus baraqué

Ses parents étaient fiers


Dieu exauçait leurs prières
Comme elle est belle la vie )
Quand un ballon suffit ) bis
Un samedi
Ses parents sont passés
Ça pressait
A l'hôpital m'ont emmené
Mathieu m'a confié
Son dernier secret
Des hormones spécialisées
Son corps l'a pas supporté
L'entraîneur gueulait
Si t'es pas costaud
T'iras pas bien haut
Faut des robots
Dans le haut niveau
La discipline qu'il faut
Le toubib arrivait
Y'avait pas à discuter
Il t'injectait et filait
J'ai rêvé qu'elle était ronde
La coupe du monde
Et ma femme blonde
Comme elle est belle la vie )
Quand un ballon suffit ) bis

Les Châteaux en Espagne


On a tous nos châteaux en Espagne
Dans la tête un pays de Cocagne
Parfois on rêve à pleine voix
On sait que c'est du cinéma
Mais parfois quelqu'un nous croit
T'as cru à mes châteaux en Espagne
Je lisais le futur dans les livres
Tu es devenue ma compagne
T'as même accepté de vivre
Quelques mois à la campagne
T'as cru à mes châteaux en Espagne
Mes projets mes plans plein d'ambition
Quand devant toi j'ai tutoyé
Un mec de la télévision
Tous tes doutes furent balayés
Tu sais, ce n'était pas du mensonge
C'était ça reste ça restera mes songes
Moi c'qui m'manque c'est le courage
Toujours préféré festoyer
Si tu restes j'vais essayer
T'en as assez de la campagne
T'en as assez d'être ma compagne
De mes châteaux en Espagne
De mes éternelles lasagnes
Jamais une goutte de champagne
On a tous nos châteaux en Espagne
Dans la tête un pays de Cocagne
Parfois on rêve à pleine voix
On sait que c'est du cinéma
Mais parfois quelqu'un nous croit

Te Revoir
J'ai eu envie de te revoir
Des tas de fois, pas que des soirs
Je n'osais pas, le premier pas
Et samedi dans cette gare
C'est par hasard que nos regards
Se sont reconnus, se sont mis à nu
Et samedi dans cette gare
Nous avions chacun notre histoire
Un grand bonheur, entre les douleurs
J'ai eu envie de te revoir
Des tas de fois, pas que des soirs
Je n'osais pas, le premier pas
Quand en retard arriva le train
On s'est présenté les gamins
On s'est dit ils ont le même teint
Je me suis dit, est-il trop tard
Il était temps, de se dire bonsoir
Va-t'on compter sur le hasard ?
J'ai eu envie de te revoir
Des tas de fois, pas que des soirs
Je n'osais pas, le premier pas
Tes yeux luisaient des mêmes pensées
Ni toi ni moi n'avons cédé
Encore une fois on fut très fiers
Encore une fois on fut trop fiers
Mais comment l'aider le hasard ?
Attendre les vacances scolaires ?
Oui j'ai envie de le revoir [la]
Des tas de fois, pas que des soirs
Je n'ose pas, le premier pas
Parti Trop Tôt
Je n'étais pas toujours là
Quand t'avais besoin de moi
Tu disais toujours "me v'la"
Quand j'avais besoin de toi
Tu parlais tu riais peu
Est-ce que tu étais heureux ?
La question je te la posais
A chaque fois tu m'embrassais
Refrain : Tu es parti trop tôt
Mes yeux affolent le pluviomètre
J'peux pas l'admettre
T'étais pourtant costaud
Bien sûr l'espérance de vie
C'est de la statistique
Rien ici n'est logique
Mais je tenais tant à ta vie
On avait tant de projets
En juillet comme chaque été
On devait se retrouver
C'était le mois réservé
Refrain
Accroupie devant le berceau
Ton p'tit fils c'est ta copie
La vie ne tient qu'à un vaisseau
Il ne dira pas papy
La nuit des sueurs me réveillent
Un bruit mon cœur s'enraye
Tu viens de frapper à la porte
Il faut que je suis forte
Refrain
La petite âme du pauvre pécheur
La petite âme du pauvre pécheur
Monsieur le curé s'en occupait
Monsieur l'curé regardait pas l'heure
Chez le pauvre pécheur restait souper
Soutane relevée / Soutane au vent
Monsieur le curé à bicyclette
Ou en pétrolette
C'était avant / C'est plus que de la publicité
Aujourd'hui faut un événement
Un baptême ou un enterrement
Pour déranger monsieur le curé
Tous les déplacements sont facturés
Soutane relevée / Soutane au vent
Monsieur le curé à bicyclette
Ou en pétrolette
C'était avant / C'est plus que de la publicité
Pour la petite âme du pauvre pécheur
La télévision fait de son mieux
Et quand pauvre pécheur s'prend pour Dieu
Il veut passer au sermon du vingt heures
Zola, héros d'une marche triomphale vers la justice et la vérité,
"J'accuse..." le cri du cœur d'un pays pour la réhabilitation du
capitaine Dreyfus... L'histoire, revisitée, se passe parfois ainsi.
Mais Zola suscita la haine des antidreyfusards, Zola affronta les
menaces, les injures, fut condamné à la prison, dut s'exiler en
Angleterre...
Et le 29 septembre 1902, Zola est retrouvé mort asphyxié dans sa
chambre. Un accident selon l'enquête...
Sentimentale
Sentimentale
Trop d'hommes comme tu dis
Toujours pressants avant
Et après c'est du vent
Sentimentale
A ces rencontres-là
Perdu ton air jovial
Un peu de ton éclat
Sentimentale
Ne crois plus au "Je t'Aime"
Mais l'premier qui t'le dit
Tu crois qu'c'est pour la vie
Sentimentale
T'oublies tous les problèmes
Et te v'la aux urgences
Tu n'as pas eu de chance
Sentimentale
Trouvé ton idéal
Mais c'était chez Stendhal
Il avait l'âme loyale
Sentimentale
Oh ça te fait si mal
Ces hommes qui ne voient en toi
Qu'une étoile qu'on emballe
Sentimentale
Les hommes t'ont dégoûtée
Mais ne plus y goûter
Tu sais que c'est risqué
Oui c'est risquer
De passer à côté
De celui qui s'ra ton Graal
Un enfant de Stendhal Sentimentale...
Une Chaîne de Vélo
Pour tout bijou
Une chaîne de vélo
Volée bien sûr
Une chaîne de vélo
Autour du cou
Au gr and casting
Des employeurs
A peine devant
Le recruteur
Hurlait au suivant
Pour tout bijou
Une chaîne de vélo
Volée bien sûr
Une chaîne de vélo
Autour du cou
Quand mes papiers
Les policiers
Les exigeaient
Savaient toucher
Ils rigolaient
Disaient c'est bien laid
A la télé
Je suis fêtée
Et la chaîne de vélo
Fait intello
Comme c'est rigolo
Pour tout bijou
Une chaîne de vélo
Volée bien sûr
Une chaîne de vélo
Autour du cou
Liste Rouge et Petit Bois
Elle : Pourquoi t'être mis sur liste rouge
Je vérifiais tous les départements
Folle du Minitel
Tu devais bien te douter qu'un jour
Tu me manquerais au point
De tout te pardonner
Lui : Pourquoi n'être jamais venue au bois
Je m'y promenais chaque six du mois
Ah ! Tu te souviens
La neige, le six de ce janvier-là
Ah ! Ça fait bientôt quinze ans
Dix que je t'y attends
Elle : Tu sais j'ai eu une fille
Avec un gars
Qui te ressemble
Qui te ressemble, juste de loin
Lui : Tu sais j'ai eu un garçon
Avec une fille
Qui te ressemble
Qui te ressemble, juste de loin
Elle : Et maintenant ?
Lui : Et maintenant ?
Elle : Et demain ?
Lui : Et demain ?
Elle : Que vas-tu faire ?
Lui : Que vas-tu faire ?
Se Former
Faut travailler
Ou faut s'former
M'a informé
Le conseiller
Trop débraillé
Chez un patron
Déguenillé
C'est jamais bon
J'ai dit d'accord
Pour vos conneries
J'prends poterie
Dans le Vercors
Le conseiller
Au nez m'a ri
Puis l'air furieux
Soyez sérieux
Faut un métier
Qui soit demandé
Sur le marché
Du genre grutier
Informatique
Gardiennage
Robotique
Jardinage
Faut un métier
Qui soit demandé
Sur le marché
Faut le rabâcher
Sois motivé
Fais de ton mieux
Sinon tu peux
Toujours rêver
Faut travailler
Ou faut s'former
M'a confirmé
Le conseiller
Moi j'avais choisi poterie
J'aurais vendu sur les marchés
Ils ont dit c'est rêverie
Les biens payés pour nous ficher
Je vais sur les marchés quand même
J'ai créé mon activité
Ça s'appelle essayer de chanter
J'essaye et oui A force même j'aime
Un tour et un four c'est plus cher
Et moins léger qu'une guitare
Faut du pas lourd sur la route
Je sais rimer qu'avec déroute
J'essaye de gagner ma croûte
Ça ne marche qu'en juillet et août
Paraît je suis un saisonnier
Dans les stats chez le conseiller
Assis par terre, bord du trottoir
Je me cherche un répertoire
Pour l'instant j'ai cette complainte
Du jeune appelé à se former

Faut travailler Ou faut s'former...


Depuis que Tu es Là

Depuis que tu es là
Terminées les migraines
Les heures gangrène
Que le tranxène égrène
Tous les petits soucis
Me passent sous les talons
Comme tout s'est adouci
Magie de l'Apollon
Depuis que tu es là
C'est fête foraine
Oui je suis ta reine
Enfin sereine
Pas de mots assez zen
J'en moule de nouveaux
Trop de femmes pour faire beau
Ont... t'ont dit je t'aime
Depuis que tu es là
De whisky plus un doigt
Dans mon Coca-Cola
Et plus de Tequila
Mon corps s'est remis d'accord
Avec le quotidien
Et ce nouveau décor
C'est ta main qui le tient
Depuis que tu es là
Même quand tu es loin
En moi y'a ta présence
J'ai fais le plein d'essence

Tout ce que tu touches


J'y mets la bouche
Je voudrais tout embrasser
Quand j'peux pas t'enlacer
Depuis que tu es là
Enfin je respire
J'aspire au week-end
Oh Toi mon oxygène
Tout comme Diogène
Dans son si beau tonneau
Plus rien ne me gêne
Plus rien ne me peine
Depuis que tu es là
J'ai retrouvé foi en moi
J'ai retrouvé la joie
Depuis que tu es là

Avril 1999.
Vive la paix. Non aux bombardements... Ont-ils conscience, celles et
ceux scandalisés et opposés aux interventions militaires, d'ainsi
soutenir avec les coupables d'une épuration ethnique ?
Quand toutes les solutions diplomatiques ont échoué, quand les
oppresseurs n'ont respecté aucune de leurs précédentes promesses, le
droit ne peut s'appliquer qu'avec la force. L'être humain est ainsi, il lui
faut parfois la contrainte pour reconnaître le droit. Sinon la force sans
le droit prospère et ensanglante une région puis le monde. Il fat
souvent répéter cette réalité.

Sa Yourcefeur
C'était une erreur
Tu n'es pas ma Yourcefeur
Ravi du mystère
Il retournait s'asseoir par terre
Les filles les plus belles
Les invitait à danser
Toutes c'était pareil
Le mot inventé balancé
J'étais prévenue
Le soir où je suis venue
Il a insisté
Ça me plaisait de le tester
Tu es ma Yourcefeur / La beauté et le savoir
La fille mi Claudia Schiffer / mi Marguerite Yourcenar
Je suis sa Yourcefeur / Sa bastille du bonheur
Mi Schiffer mi Yourcenar / La beauté et le savoir
C'est pas une erreur
C'est bien toi ma Yourcefeur
Finis les mystères
Je n'irai plus m'asseoir par terre
Les filles les plus belles
Elles nous regardent danser
Plus rien n'est pareil
Certaines sont toutes bouleversées
De la jalousie
S'entend à des tons moqueurs
V'la la Yourcefeur
La chipie qui l'a ébloui
Je suis sa Yourcefeur / Sa bastille du bonheur
Mi Schiffer mi Yourcenar / La beauté et le savoir
L'Alcool
L'alcool me monte vite à la tête
Je passe de pompette aux banquettes
Je vois jamais la fin des fêtes
J'sais pas résister aux liqueurs
Ça me fait boum boum dans le cœur
J'oublie les moqueurs les douleurs
On dit elle sait plus ce qu'elle dit
A chaque verre mon sac se vide
Un peu de morbide un peu perfide
L'alcool me monte vite à la tête
Je passe de pompette aux banquettes
Je vois jamais la fin des fêtes
Bien sûr des mecs en profitent
Plus subite sera sa cuite
Plus facile sera la suite
Mais j'suis toujours assez lucide
Pour répondre, c'est moi qui décide
Pas plus d'un ou deux doigt(s) cette fois
L'alcool me monte vite à la tête
Je passe de pompette aux banquettes
Je vois jamais la fin des fêtes
Je chante à la gloire du liquide
Ronde la sylphide des vignerons
Et toute la nuit nous chanterons
Mais la boisson, pas ma passion
C'est juste plus facile d'être soûle
Quand on est seule dans la foule
L'alcool me monte vite à la tête
Je vois jamais la fin des fêtes...
* Un vers peut gêner des interprètes, il peut être remplacé par :
Je bois mais j'sais encore pourquoi
Couvent et Semelles de Vent
Une vie de couvent
Je lis et j'écris
Protégée des vents
Protégée des cris
Et personne ne sait
Où je me terre
Durant ces accès
De vie ascètaire (ou solitaire si l'interprète préfère)
Mais il vient un soir
Où revient l'envie
De changer de vie
Près de vous m'asseoir
La fille de scène
Enfile sa dégaine
Tout se déchaîne
Je vous entraîne
Une fille de couvent / Et une / Aux semelles de vent
Une vie de couvent
Je lis et j'écris
Protégée des vents
Protégée des cris
Une fille de scène
La dégaine indienne
Qui se déchaîne
Elle vous entraîne
Une fille de couvent / Et une / Aux semelles de vent
J'aime les extrêmes
Mon équilibre
Poèmes et Bohème
Et toujours libre
Imiter l'Idole

Certains ont les cheveux longs


D'autres ont la jupe courte
Y'en a qui vont jusqu'à se teindre en blond
On en a vu se gaver de yaourts
Pour imiter une idole
Certains déjeunent à la bière
D'autres dès l'matin vulgaires
Y'en a qui vont jusqu'à se faire Bouddhistes
On en a même vu Maoïstes
Pour imiter une idole
Et vous ?
Que faites-vous ?
Certains achètent une Harley
D'autres carburent Beaujolais
Y'en a qui vont jusqu'à voter Voynet
On en a même vu Laguiller
Pour imiter une idole
Certains chaussent de grandes bottes
D'autres vont vivre dans le Lot
Y'en a qui vont jusqu'à lire Balzac
On en a vu en Jeanne D'Arc
Pour imiter une idole
Et vous ?
Que faites-vous
Quand vous voulez m'imiter.
Réfléchissez.

Certains jouent les déchaînés


D'autres se percent le nez
Y'en a qui vont jusqu'à table roter
On en a même vu zozoter
Pour imiter une idole
Certains sont vêtus de noir
D'autres collectionnent l'ivoire
Y'en a qui vont jusqu'à se tatouer
On en a même vu se tuer
Pour imiter une idole

Et vous ?
Que faites-vous ?
Réfléchissez.
Pensez pas forcément comme moi.
Je ne suis ni ton roi ni ta voix.
Juste un éclaireur.
Qui évite quelques erreurs.
Les partisans d'une société de compétition effrénée ont tout intérêt à
sponsoriser le football (plutôt que la littérature par exemple), à
présenter les sportifs en modèles : un monde avec peu d'élus, des élus
vénérés, aurifiés. Pour entrer dans cette élite, il faut être prêt à tout,
donc bien sûr à se doper. C'est la performance qui compte, pas le
moyen d'y arriver.
Ce monde-là, il faut désormais le préciser, on peut le refuser. Et très
bien en vivre !

La belle âme
Le faciès fin et rieur
Le corps qui sait se mouvoir
Des plaisanteries en série
Je me laisse tout le temps avoir
A ces signes extérieurs
A la minute je m'enflamme
Je suis sûre de l'avoir rencontrée
La plus belle âme de la contrée
On me dit c'est de ton âge
Cet âge des enthousiasmes
D'envies de vivre les phantasmes
Les grandes joies les grandes peines
Les toujours qui durent la semaine
A la minute je m'enflamme
Je suis sûre de l'avoir rencontrée
La plus belle âme de la contrée
La beauté et la belle âme
J'irai jusqu'au Royaume de Siam
Si c'est mon destin de femme
Mais je veux te rencontrer
Toi beauté à la belle âme

Je ne joue pas à la fausse camaraderie, ne passe pas mon temps à


draguer les interprètes. Je crée. J'écris. Etonnant ?
Le contraire m'étonne parfois. Ah ! L'être humain... Qui peut être
dupe de cette fausse camaraderie, des grands sourires, des bises, des
cajoleries et compliments intéressés. Et comme ils doivent s'ennuyer
ces pantins aux pieds des enviés qui ont su atteindre une place ou une
reconnaissance tant convoitée...
Mobiles
Plus de ratures
Petite littérature
D'heures à chercher la rime
Sublime
Chacun son portable
C'est plus confortable
On s'abonne
On s'abandonne
Dès le bécot
On s'file son numéro
Tu m'appelles quand tu veux
Tu peux
J's'rai toujours là pour toi
Et toi toujours pour moi
On est moderne
L'Amour moderne
Plus personne griffonne
Tout le monde se téléphone
C'est l'ère du mobile
Tout semble facile
T'es coupable
Si t'as pas ton portable
Faut vivre avec son temps
T'entends !
C'est indispensable !
Mais moi je ne suis pas là
Dès qu'un aimable
Veut dire ça va ?
Le portable
Etre toujours joignable
Exit intimité
Idées
Exit battements du cœur
Quand arrive le facteur
M'a-t-il écrit
Moi toute la nuit
Plus personne griffonne
Tout le monde se téléphone
C'est l'ère du mobile
Tout n'est que mobile
Aparté : Je veux de la p'tite littérature
Qu'entre nous on appelle poésie
Ça veut tant dire des ratures
Je veux pas être envahie
Bip. Bip
Excusez-moi. Ce doit être lui. Excusez-moi, ce doit être urgent. Excusez-
moi, je suis désolée d'interrompre cette chanson
- Oui
- ...
- J'avais bien raison dans cette chanson.

Plus personne griffonne


Tout le monde se téléphone
C'est l'ère du portable
C'est insupportable !
Quel sens derrière les mots ? Jouer avec les mots, simples objets, pour
faire ricaner, est un créneau !... Et ils se proclament enfants de
Coluche et Gainsbourg. Les morts ont beau dos. Et font même vendre
!

Mortelle Saison

On les gave, elles se gavent


Sans idée du danger
Elles veulent manger
À la gamelle mortelle
Si elles le savaient
Où iraient-elles ?
Quand la fin est mortelle
Est-ce qu'on mord aux ficelles
À l'appel des bagatelles
Mortelle sera la saison
C'est la loi de la maison
La loi des oies
Ne jamais voir père Noël
Si elles le savaient
Où iraient-elles ?
Quand la fin est mortelle
Est-ce qu'on mord aux ficelles
À l'appel des bagatelles
C'est la loi de la région
Quand on est une bonne oie
On donne son foie
A la joie du gros bourgeois
Si elles le savaient
Où iraient-elles ?
Quand la fin est mortelle
Est-ce qu'on mord aux ficelles
À l'appel des bagatelles

Les Nuages
La tête en l'air
On s'était cogné
On regardait
Le même nuage
Les têtes-par-terre
Tous ces résignés
Nous excédaient
Tous des sauvages
Le même âge / La même passion des nuages
C'était le lycée
Ah les belles années
Assis par terre
On lisait des vers
Sont tous là-haut
Y'a Arthur Rimbaud
Charles Baudelaire
Et Apollinaire
Le même âge / La même passion des nuages
Toujours toujours
Nous vivrons là-haut
Premier qui revient
Est un bon à rien
Toujours toujours
Nous rirons des veaux
Ils se croient bien
Ne sont que des terriens
Le même âge / La même passion des nuages
Déjà huit ans
Cette dernière soirée
Très tendrement
Je l'ai regardée
Elle avait ri
T'es un bon ami
Mais trop collant
Et t'es un perdant
Le même âge / La même passion des nuages
Mais plus sur le même nuage
"L'ancienne amie
On n'la regarde plus"
Oh si je t'avais reconnue
Je te regardais, descendre l'avenue
"Les nuages
Je vois partout les Rois Mages
Ils veulent m'emmener
Les nuages sont à la solde des crétins
Les nuages sont des assassins
Là-haut sont nos tombeaux
- Parle pas à bourge"
Ça devait être ton compagnon
Tu l'as suivi
Tête par terre
Droit au dispensaire

Le même âge / La même passion des nuages


Plus le même moyen
d'y planer

"Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent"


Charles Pasqua
Les Enfants de Pasqua

Elles disent je t'écris, ils disent je t'appelle


Ils disent je reviens, disent compte sur moi
Elles disent dès demain, oui je te l'envoie
Tous le diront encore une prochaine fois
Pour les enfants de Pasqua
Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent
Les gens de ce genre-là
De nous ils s'en foutent
On les côtoie plus souvent qu'on le croit
Parlent d'humanitaire, de paix sur la terre
Mais dès qu'ils peuvent l'avoir l'once d'un pouvoir
Ils le font savoir quand ils te tutoient
Les gens de ce genre-là, quand je les vois
J'ai l'air Bouddha, au-dessus de cela
Au-dessus des goujats, des fausses divas
Coups bas, crachats, spécialités comme ça
Pour les enfants de Pasqua
Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent
Les gens de ce genre-là
Veulent qu'on les redoute
Mais quand il déchoit, ce prometteur-là
Il va dire de moi, il se prend pour quoi !
T'as vu comme il a changé celui-là
On dirait qu'il ne nous voit même pas
Les enfants de Pasqua, veulent faire la loi
Les vers sont dans les fruits, les nuits festoient
Les gens de ce genre-là, ne m'aiment pas
Quelquefois même me médisent hors-la-loi

Indépendante
J'ai vu ce que c'est / Oui j'ai essayé
J'ai dit je t'aime
J'ai écrit des poèmes
Et j'ai même pleuré
Quand il m'a viré
Il s'est même drogué
Le dernier largué
Refrain : Indépendante Certains ajoutent
Emmerdante excédante Et même pédante
J'ai vu ce que c'est / Oui j'ai essayé
Mais de ma ranger
Ça nullement pressée
J'veux pas partager
Je veux exister
Planer délirer
Sans arrière-pensées... Refrain
J'ai vu ce que c'est / Oui j'ai essayé
Alors leurs toujours
Le mythique grand Amour
À fin en cafard
C'est pas pour ce soir
Dites elle est bizarre
Si vous le voulez
Je veux m'envoler... Refrain
J'ai vu ce que c'est / Oui j'ai essayé
J'attends nettement mieux
Que toutes vos histoires
Disons une histoire
Avec du mystérieux
J'vais pas perdre mon temps
Aux p'tits boniments... Refrain +
Y'a qu'une confidente Pour me rimer Avec lectrice de Dante
Le Mur de la Misogynie

Tous les moyens étaient chrétiens


Est-ce que les femmes ont une âme ?
Sois belle et surtout pas rebelle
Mère, putain ou ménagère
Le mur de la misogynie
Toute une histoire de tyrannie
Des humiliations impunies
Au nom d'la religion d'la haine
D'la nature d'la littérature
Domination de la bedaine
Même au pays dit de l'Egalité
Il fallut le passage d'un naufrage
Pour qu'il soit enfin accordé
Aux femmes le droit de voter
Certains ricanaient criaient "vous rêvez"
Et chez les faux loyaux des tribunaux
Dès qu'une femme plus forte se levait
Elle écopait de la gorge coupée
Le mur de la misogynie
Un peu partout s'est lézardé
Certains veulent le consolider
C'est le retour des femmes voilées
Les conflits qui permettent de violer
Partout et toujours humilier
Le mur de la misogynie
C'est à nous, à nous qu'il revient
De ne pas laisser des vauriens
Le reconstruire le jour la nuit

Au P'tit Matin
Au p'tit matin, nous avons remonté l'boulevard
Main dans la main, bavards jusqu'au quai de la gare
Si l'retard du train avait duré jusqu'au soir
Je ne me serais pas lassée d'être enlacée
Mais comme tout doit s'arrêter, il a déboulé
Il fallut se décoller, m'a fallu monter
Impossible de parler, avec ces vitres scellées
Heureusement, j'avais emporté mon portable
Je t'Aime vivement samedi. Inoubliable
Quelle vie ! Quelle nuit ! Je t'Aime, Vivement samedi
Trois fois j'ai répété, cette impudeur du cœur
Trois fois répété, après l'bip du répondeur
Sur la voie d'à côté, un train arrivait des Vosges
Il était jaune et ne devait pas... poser
Mon bel amour s'est figé, métamorphosé
Il m'a dévisagé, puis fixa l'horloge
Et sous les roues, l'homme sans couleur a plongé
A la seconde la raison je l'envisageais
Voilà toute la magie de la technologie
Depuis qu'les vitres des TGV sont verrouillées
Depuis que partout nous suivent les portables
Et que les filles de province, plus que potables
Laissent encore des parisiens les foudroyer
Se laissent plus que draguer par des hommes bagués
Dont la femme finie sa journée au p'tit matin
Ah !, s'il l'avait emporté son portable
Plutôt que de le brancher sur le répondeur
C'est pas toujours le bonheur
Au bout des impudeurs
Les Rumeurs

Chaque jour des rumeurs


Plus vite que les machines à vapeur
Passent d'aigreur à aigreur
Chaque jour des rumeurs
Reviennent nous fendre le cœur
Nous mettre de mauvaise humeur
Les rumeurs de nos jeux de cœur
Rumeurs de nos mauvaises humeurs
Ces rumeurs du besoin d'erreurs
Qui titille tous les moqueurs
Comme tout le monde, j'écoute
Les magouilleurs les mauvais coucheurs
Je ris des démentis
Comme tout le monde, je lis
Même si je dis que jamais j'achète
Trop souvent je feuillette
Les rumeurs de nos jeux de cœur
Rumeurs de nos mauvaises humeurs
Ces rumeurs du besoin d'erreurs
Qui titille tous les voyeurs
Pourtant, quand la rumeur me concerne
Si je démens, personne ne me croit
Pas de fumée sans feu (prédisent les speakers)
Pourtant quand la rumeur me concerne
Si je me tais, qui comprend pourquoi ?
Qui ne dit mot n'acquiesce (insistent les aboyeurs)

Le Menteur et l'Amant
J'ai pas des yeux dans le dos
Pas vieux jeu ni parano
Mais quand même j'y vois bien clair
Réunions Repas d'affaires
Et semaines en formation
Tout de la fornication
Pourtant je reste avec toi
Ta dame répond au p'tit doigt
Elle joue la femme d'autrefois
Ce qu'il ignore / C'est que j'ai un amant
Et son héritier / Ce n'est pas son enfant
T'es devenu roitelet
T'as le pouvoir que tu voulais
L'argent de toutes tes envies
Pas de place pour les sentiments
Tu dis les gens ont un prix
Et tu peux payer comptant
C'est le menteur à midinettes
En plus il se dit honnête
Propagande sur Internet
Ce qu'il ignore / C'est que j'ai un amant
Et son héritier / Ce n'est pas son enfant
Maintenant je peux tout dire Avec mon amant partir
Le menteur m'a fait confiance Ce genre de type on peut trahir
J'étais libre sur les dépenses On peut vivre dans l'aisance
En plus il paye comme père
La pension alimentaire
Pour son héritier si cher
Il ignore toujours / Que j'avais un amant
Et son héritier / Compte plus que ses diamants

Danser

Nous aussi on voulait danser


Comme les autres délirer
Tourner, glousser, nous dépenser
Sûrement un peu trop picoler
Nous aussi on voulait danser
Nous fiancer ou fricoter
Chaque samedi recommencer
On nous a dit Mais pas ici.
Ici l'entrée a ses critères
Autoritaires !
Faut la bonne dégaine
La couleur indigène
Ici on ne veut pas d'ennuis
Faut être introduit
On a nos habitués
Allez circulez
Ici on ne veut pas de bagarres
Pas de porte-malheur
Pas de coup de Trafalgar
Allez ailleurs
Nous aussi on voulait danser
Comme les autres délirer
Tourner, glousser, nous dépenser
Sûrement un peu trop picoler
Et pourquoi s'étonner
Quand des jeunes traités de métèques
Interdits de discothèques
Boudent les bibliothèques
Quand vous fermez une porte
Dehors enfle la cohorte
Créer des boucs émissaires
C'est en faire des adversaires
Pourtant
Tous nous pourrions danser
Si tous les solidaires des évincés
Refusaient de payer
Où l'entrée est filtrée
Et alors,
Nous chanterions,
Tous nous pouvons danser
Comme les autres délirer
Tourner, glousser, nous dépenser
Et même un peu trop picoler
Rentrer... à pied
Main dans la main
Sans peur des vauriens
A la bouche, ce refrain
Danser...
Nous aussi, nous pouvons danser...
Tourner glousser nous dépenser
Et même un peu trop picoler

Qui sait où la lecture


Peut nous conduire ?
Bien plus loin qu'une voiture

De lettres et non de chiffres se fourme un mot ; et pourtant


indéchiffrable s'emploie face aux mots illisibles.
L'Amour de notre vie

On dit je l'ai enfin trouvé


Tout à fait comme je le rêvais
Et déjà on regarde ailleurs
Se demande si y'a pas meilleur
On cherche tous l'Amour de notre vie
Quand on se sourit on a envie
De dire oui c'est lui mon soleil
C'est pour lui que je me fais belle
Mais s'engager pour la vie
Quel changement !
Sûr qu'on en a l'envie
Quel engagement !
J'ai dit je t'ai enfin trouvé
Tu es celui dont je rêvais
Et déjà je regarde ailleurs
Me demande si y'a pas meilleur
Je te cherche Amour de ma vie
Quand tu me souris j'ai envie
De dire oui c'est toi mon soleil
Pour toi toujours je me ferai belle
Mais s'engager pour la vie
Quel changement !
Sûr que j'en ai l'envie
Mais quel engagement !
Déçue
Encore une fois
T'es déçue
Pour le mec de la télé
Et pour celui du journal
C'était pourtant génial
Tu pouvais pas savoir
Que c'est leur copain
Le soi-disant grand écrivain
Encore une fois
T'es déçue
Tu dis je ne lirai plus
Tu dis y'a plus d'écrivains
On t'a parlé de mondains
Les illusions perdues
Oui ça continue
C'est le règne des gros mesquins
Encore une fois
T'es déçue
Difficile d'imaginer
Quand on aime bien bouquiner
Qu'un livre n'est qu'une marchandise
Pour qu'un livre se lise
Il faut des copains
Fréquenter les cocktails coquins
Encore une fois
T'es déçue
Mais tu l'as un peu cherché
Des clichés t'ont alléchée
Faut pas regarder les enflures
Si tu veux voir vivre
La littérature
Va dans les vrais salons du Livre
Dormir / Sortir
J'avais envie de dormir / Pour une fois ne pas sortir
On s'est blotti sous la couette
Il avala quelques miettes
Avant d'emmener sœur cadette
J'resterais bien mais j'ai promis à l'Arbalette
J'arrivais pas à dormir / Alors pourquoi pas sortir ?
L'Arbalette comme toujours pas net
Dit ta frangine agite son jean
Et ton Jo baratine Fredo
Fallait chercher, marcher entre les déhanchés
Revenue l'envie de dormir / De la boîte fallait sortir
Est-ce qu'ils fument dans sa voiture ?
Est-ce qu'ils s'enfilent une bonne mixture ?
La banquette était rabattue
Inutile de vous raconter ce que j'ai vu
Dire que j'avais envie de dormir / Pour une fois ne pas sortir
Comme s'ils venaient de musarder
Ils rient de celle qui change d'idée
L'Arbalette m'augmente le supplice
Il glisse des malices entre les regards complices
C'était un soir à dormir / Pour une fois ne pas sortir
Une heure plus tard Jo s'entête
Il me veut sur la banquette
J'ai résisté j'ai pas craqué
J'ai pas hésité, pas hésité j'ai croqué
C'était un soir à dormir / Pour une fois ne pas sortir
Maintenant quand je veux dormir
Jamais un gars dit j'vais sortir
J'ai mauvaise réputation
Mais il est bien fini le temps des trahisons
Les Loups
Est-ce que les loups
Vont dévorer
Toutes les brebis ?
Est-ce ça la vie ?
Peut-on encore sortir la nuit
Peut-on encore après minuit
Quand on est douce et fragile
Vivre dehors et sans péril ?
Est-ce que les loup
Vont dévorer
Toutes les brebis ?
Est-ce ça la vie ?
On ne veut pas pleurer d'ennui
Pas rester dans la bergerie
Pour traverser une vraie vie
Faut aussi vivre de vraies nuits
Est-ce que les loups / sont parmi nous
Et sont jaloux ? / Est-ce ça la nuit ?
La peur du loup et l'Internet
En connexion illimité
Voilà dessinée la planète
Plus de matraque, de l'absurdité
Son général en a rêvé
Chirac peut y arriver
Plus un jeune sur le pavé
Il suffit de les captiver
Les loups et l'Internet / Et plus personne dehors
Les loups et Internet / Les loups sur Internet
Les loups aux manettes / Et leur air honnête
Est-ce que les loups...
Un bon présage
S'il m'invite à danser
Puis à s'asseoir au bar
A boire un cocktail
On se dit, c'est un bon présage
Si le premier baiser
C'est sur un vieux succès
De Francis Cabrel
On se dit, c'est un bon présage
Quand quelqu'un nous dévisage
On cherche tous de bons présages
On a tous besoin de voir
Ce genre d'espoirs au début d'une histoire
Si sur les cigarettes
Les petites fumettes
Et sur l'ecstasy
Il me dit tout ce que je souhaite
Si les mêmes goûts on a
Chanson et cinéma
Ou le même âge
Mêmes envies de lointains voyages
Si nos signes du zodiaque
Disent aucun nuage
S'il y croit aussi
On se dit, c'est un bon présage
S'il m'offre un tacOtac
Gagnant au grattage
Tout nous réussit
On se dit, c'est un bon présage
Quand quelqu'un nous dévisage
On cherche tous de bons présages On a tous besoin de voir
Ce genre d'espoirs au début d'une histoire...
Des Mots d'Amour
J'en avais assez
De ces mots d'Amour
Que tout le monde
A la moindre pulsion
Va te balancer
Comme elle m'agaçait
Cette rime à toujours
Que tout le monde
Comme une rédaction
S'oblige à placer
Moi il me fallait
De vrais mots d'Amour
De ces mots d'amour
Jamais baignés de larmes
Qu'c'est tout un programme
Parfois j'en parlais
Tous ils rigolaient
C'est con tes questions !
Personne saisissait
Ça me bouleversait
Moi il me fallait
De vrais mots d'Amour
De ces mots d'amour
Jamais baignés de larmes
Qu'c'est tout un programme
Ce fut mon dilemme
Impossible de dire
Tu sais je t'aime
Je les faisais fuir
Une fille à problèmes

Et un soir d'été
Je l'ai inventé
Mon tout premier mot
D'Amour pas bateau
Un mot pas nigaud
Depuis j'assemble
Les belles syllabes
Mélange le français
L'anglais l'arabe
Chinois et Japonais
Oui moi qui voulais
De vrais mots d'Amour
J'en ai plus qu'il faut
Des mots rien qu'à moi
Des mots que pour toi

En fin d'année, à la réception du certificat d'assurance, je l'avais laissé dans son enveloppe, il s'y
trouvait encore début avril 99 quand un gendarme, à quelques kilomètres de mon domicile, m'arrête.
- Vous travaillez ? Envie retenue de balancer "cheveux longs égal suspect mon cher monsieur ?". Il
m'apprend que mes papiers d'assurance sont périmés. C'est un drame. "Du laxisme". Contravention.
230 francs. Je m'étonne poliment. "C'est pas moi qui fais les lois" (je me retiens de répliquer
"heureusement"), "je fais mon boulot"...? Le tout d'un air arrogant énervé. Inutile de discuter. Envies
de rire, il a un képi et une arme alors il se croit supérieur, le monsieur. Envie retenue de balancer
"pauvre type".
Nature de l'infraction :"Justificatif immédiate d'un document laissant présumer que l'obligation
d'assurance est satisfaite".
Je n'ai pas instauré les lois du Français correct, je m'appuierai donc sur ce charabia pour contester la
validité du PV. Suite peut-être dans un prochain livre. On a parfois rien de mieux à dire que raconter
le quotidien. Pourtant un gendarme, en France, on peut normalement compter sur lui pour régler nos
petits soucis... Lui et moi, on cherche normalement le même port, la tranquillité.
Un Enfant de Toi
A quatorze ans j'en rêvais
De l'homme idéal
Et je t'ai trouvé
Mon bonheur intégral
Mais je n'ai plus envie
De cette félicité
De notre intimité
Non, je n'ai plus envie
Que l'on vive à deux
Un enfant de Toi je veux
Je veux un enfant de Toi
Il aura tes doigts
Et aura ma voix
Ou bien le contraire
Dame nature laissons faire
Il aura de toi et de moi
Il sera notre fusion
Il sera notre raison
Et l'on sera trois
Je veux un enfant de Toi
Sur mon ventre chaque matin
Tu poseras tes mains
Tu l'embrasseras
L'endroit du miracle
Miracle de la vie
Un jour il bougera
De joie on pleurera
Un jour il sortira
Oui l'on sera trois
Je veux un enfant de toi

Je veux un enfant de Toi


Tout ce que l'on sait
On lui apprendra
Et on lui montrera
La mer la montagne
Surtout la campagne
Alors tu choisiras
Où à trois l'on vivra
En Toi j'ai la foi
Je veux un enfant de Toi

Avoir ses arbres ou très rarement manger des fruits ? Car où


trouver des fruits cueillis à la bonne époque, pas passés en
chambre froide ?
Si j'ajoute pas matraqués de pesticides, ça devient mission
impossible.
Bien sûr, celles et ceux depuis l'enfance habitués aux pommes
de supermarchés ne ressentent aucun dégoût à croquer dans ça...
Ils sont persuadés que c'est ça une pomme

Astaffort
C'était la chanson
La terre des microsillons
Ils parlaient de Francis
Comme on parle d'un pays
Je crois qu'ils étaient fiers de lui
C'est en allant à la pêche du côté de Golfech
Qu'un matin il crut entendre une voix
Lui disant "va ailleurs"
Non pas en Haute-Savoie Plutôt en Ardèche
La Joie
1ere partie : Tout le monde s'embrasse, c'est leur joie
J'ai pas ma place, donc je bois
Viens avec nous, quelqu'un a dit
Viens avec nous, c'est l'paradis
La joie, ça se partage
Suffit parfois
D'ouvrir une porte
Monter un étage
Rayer Ne plus pleurer
Les illusions mortes
Peu importe l'endroit
Si t'as la foi
Tu trouves en toi
Tout c'qui faut pour la joie
Une dose d'insouciance
Et un peu d'arrogance
2eme partie : Tout le monde s'embrasse, c'est la joie
On crie sur les toits, dans les bois
Venez avec nous, on fera les fous
Plus d'interdits, c'est l'paradis
La joie à tout âge
On la tutoie
Tous dans l'même bain
La tête dans les nuages
Tous chanter et danser
A la gloire du raisin
Citadins villageois
Posez votre croix
Nous sommes tous rois
Aujourd'hui on festoie
Ça durera toute la nuit Et pourquoi pas la vie
Travailler ?

A l'heure qu'on se couche - A l'heure qu'on se lève


Ce s'rait pas évident
De trouver l'temps d'aller travailler

Travailler essayer - Comme de vrais travailleurs


Ce s'rait invivable
Intenable pour l'employeur

Allez je vous l'avoue - On aime rester chez nous


Allongés sur le lit
Faire tout c'qu'on a souvent envie

Essayer d'travailler - Comme des travailleurs


Ce s'rait perdre nos valeurs
Prendre la place d'un qui s'ra meilleur

Y'a bien assez de découragés


Pour l'peu d'travail à partager

Y'a tellement de gens abîmés


Sans patron sur le dos paumés

Des gens qui s'ennuient à s'affaler


S'écerveler devant une télé

Au travail on va pas s'user


On veut juste s'amuser
Travailler Travailler - Aller bien de l'avant
Ce s'rait pas évident
De trouver l'temps d'aller travailler

Comme Madeleine
C'était toute sa vie
Reste de la douleur
Plus aucune envie
C'est l'ère du malheur
Elle pleure comme Madeleine
Au pied de la croix
Elle n'a pas de haine Elle n'a plus la foi
Elle pleure elle implore
Mais comme au théâtre
Lui aussi il est mort
Le Christ de plâtre
Elle fixe la caméra
Se vide de larmes
Qu'est-ce que ça changera ?
C'est aussi un drame
Elle pleure comme Madeleine
Au pied de la croix
Elle n'a pas de haine Elle n'a plus la foi
Elle voit le défilé
En tête des scélérats
En quête d'électorat
Son fils ils l'ont volé
Personne ne l'écoute
Elle est récupérée
Les gens la dégoûtent
Ils veulent la voir pleurer
Elle pleure comme Madeleine...
Elle porte sa croix
Elle voit de la haine Mais les larmes la noient
Pas le Premier Soir

Des mecs ricanent


T'es vieux jeu Romane
Tu sais y'a pas de danger
On va se protéger

Moi ces mecs-là


Ne m'intéressent pas
Qu'ils aillent se rassasier
Chez les ecstasiées

Tu viens dans la voiture


On joue, joui on dit
Le sexe et la biture
Tu parles d'une aventure

Jamais le premier soir


Le premier mois c'est rare
Si je suis tout pour toi
Tu resteras courtois

Hé Romane que j'aime


Viens derrière un platane
On va lire un poème
De Francis Lalanne

Moi ces mec-là


Ne m'intéressent pas
Qu'ils aillent s'extasier
Chez les ecstasiées

Jamais le premier soir


Le premier mois c'est rare
Si je suis tout pour toi
Tu resteras courtois
Mangez
La foule a peur de l'enfant maudit
qui chante toutes les nuits
La foule s'enfuit
Quand on est parents Faut protéger les enfants
Protéger les enfants Les installer bien confortablement
Devant le petit écran
Protéger les enfants Des artistes indépendants
Et bien manger Et bien manger Bien se gaver
Attendez, attendez Attendez la foule
L'enfant maudit Peut vous sauver
L'enfant maudit Il a compris
La fin viendra de la faim
C'est pas un jeu de mots pour les journaux
Dans les assiettes Elle assassine
Elle vient des usines La Dioxine
Dans les steaks, dans le lait
Tout ce qui plaît à votre palais
Et n'oubliez pas La vache folle
Du mouton la tremblante Du lapin les bronches
Du coq le rhume
Alors, je vous le dis, soyez végétariens
Mangez des pommes Mangez des pommes
Comme Jacques l'a dit
Je sais, les fruits aussi Allez, rentrez chez vous
La vérité... Il est trop tard
Un grand sursaut L'humanité
Non je rêvais
Allez Allez Mangez Mangez Même du bon bœuf
Goinfrez-vous !
Et donnez les beaux morceaux à vos marmots...
Je t'Aime

Comment te dire "je t'Aime"


Pour que tu comprennes
Que ce n'est pas de la haine
Comment te dire "je t'Aime"
Quand tous les problèmes
Tu crois que c'est moi qui les sème
Comment te dire "je t'Aime"
Quand depuis des semaines
Dans le désespoir je traîne
Chaque soir j'implore Verlaine
Est-ce qu'un grand poème
Mettra fin à cette quarantaine
Comment te dire "je t'Aime"
Pour qu'tu sois certaine *
Que ces mots ne sont pas obscènes
Je t'Aime

*[Moi qui suis certaine]

Le cochon à cinq francs le kilo. Ça devait arriver, à toujours vouloir


produire plus. Les producteurs réclament des aides.
Cinq francs le kilo, c'est encore cher, pour du cochon... quand il n'a
pas le bon goût du cochon. Enfin, ça fait de la viande pour chiens,
plutôt que d'acheter des croquettes réalisées avec des viandes de
qualité encore plus limite...
Et pour les humains, que manger ?
Où trouver du vrai cochon, respecté dans sa croissance, bien alimenté,
bichonné ?...
La Productivité
On leur disait produisez
Faut satisfaire les ménagères
Evoluez et vous serez prospères
De nous ils seront fiers au ministère
Elle est finie la misère d'avant guerre
L'diplômé endimanché
Toute une journée leur rabâchait
Vos vaches pour qu'il soit rentable de les traire
Donnez des compléments alimentaires
C'est pas cher vachement elles les digèrent
La productivité Les lois de l'industrie
L'Etat les syndicats l'ont décrété
A l'agriculture devait s'appliquer
On leur disait produisez
Quand une bête est contaminée
On leur dit, il faut abattre le troupeau
Mais vous serez très bien indemnisés
Profitez-en pour prendre un peu de repos
Les managers pètent en l'air
Mais l'paysan qui aime sa terre
Il est pas fier devant la charcutière
Il sait bien ce que c'est que ses cochons
N'a plus d'illusion sur sa profession
La productivité Les lois de l'industrie
L'Etat les syndicats l'ont décrété
A l'agriculture devait s'appliquer
On leur disait produisez
Mais l'paysan qui l'aime sa terre
A évolué sans devenir prospère
Il est pas fier devant la charcutière
Il sait bien ce que c'est que ses cochons
Vivre
On nous d'mandra de travailler
On répondra, qu'on ne sait pas
On n'va quand même pas leur dire
Que nous, on préfère faire l'Amour
Oui nous avons choisi
De vivre
Autrement
De vivre
De vivre
Selon, les sentiments
Triste mine, tête d'angine
On jouera Victime aux abois
Avec ces gens-là, faut tricher
Avec ces gens-là, faut s'cacher
Oui nous avons choisi
De vivre
Autrement
De vivre
De vivre
Selon, les sentiments
On n'va quand même pas leur dire
Que le R-M-I nous suffit
S'raient fichus de nous en proscrire
Déjà qu'aux repas, pas d'extras
Oui nous avons choisi
De vivre
Autrement
De vivre
De vivre
Selon, les sentiments

Bien sûr c'est la dèche ! On s'plaint pas


C'est bien pire au Bangladesh*
On vit au mini minimum
Pour vivre le maxi maximum
Oui nous avons choisi
De vivre
Autrement
De vivre
De vivre
Selon, les sentiments
Du soir jusqu'à l'heure que l'on tient
Pas de télé mais des câlins
Pas de stress Du j'décompresse
Donc tout va bien, oui tout va bien

*Taslima Nasreen, poursuivie pour délits d'opinion au nom d'une loi


nationale qui interdit de heurter les sentiments religieux. Son cas, quelques
instants, émut l'Occident.

Terminées les rencontres clandestines


Les rustines collées sur un foyer
Où l'on s'obstine
Pour elles, les gamines
À s'ennuyer

Les Amants
Le dernier roman des amants
Est posé sur le lit défait
Le lit des faits où tout l'été
Les amants étaient aimantés
Le dernier roman des amants
Est ouvert pages cent deux cent trois
Ils ont cru que plus loin ; plus loin
Rien n'était vraiment passionnant
Page cent, les amants du roman
Sont séparés par leurs parents
Pour prouver leur attachement
Ils ne voient que le bain de sang
Le dernier roman des amants
Est posé sur le lit défait
Le lit des faits où tout l'été
Les amants étaient aimantés
Ils refusaient de travailler
Leurs parents veulent les torpiller
La pension est leur solution
Bien sûr pas dans la même région
Nos amants se sont reconnus
Mais page cent six du roman
Les amants qui ont pensé suicide
Décident de partir, de partir
Et de vivre la vie de bohème
Leitmotiv de Je t'Aime
J'l'sais j'ai écrit ce roman
Inspiré de mes errements
Le dernier roman des amants Est posé sur le lit défait
Lit des faits où on m'a demandé
De résumer mon premier roman
La Belle Maison
La belle maison dans l'beau quartier
O.K pour le prêt dit l'banquier
Elle t'acclame ta belle madame
Comme au premier jour elle t'embrasse
Comme avant elle t'enlace
Les bourgeoises... quelquefois s'embrasent
La belle maison dans l'beau quartier
Et les cadeaux de chez Cartier
C'est la vie dont ils ont envie
C'est l'envie de leur petite vie
La belle maison dans l'beau quartier
Si tu signes tu te ratatines
Trente années de sacrifices
Pour qu'un jour un petit-fils
Liquide les ruines
Vos belles maisons... Ce n'est que du mortier
La belle maison dans l'beau quartier
Et les cadeaux de chez Cartier
C'est la vie dont ils ont envie
C'est l'envie de leur petite vie
La belle maison, dans l'beau quartier
Ici tu sais, pour le même prix
C'est le château avec enclos
Et pour nettement moins, devine
T'as maison et piscine
Ici la vie... c'est moins cher qu'à Paris
La belle maison dans l'beau quartier
Et les cadeaux de chez Cartier
C'est pas la vie dont j'ai envie
C'est pas la vie dont j'ai envie
Artiste (chanson à deux voix)
Voix 1 : Vivre sous les ponts, j'm'en sentais pas la santé
Alors j'ai triché, au cadre dynamique
A la hiérarchie souri, que pour du fric
C'était ça ou les ponts, tant pis pour la chanson
Mais au fond de moi, vivait et régnait l'envie
L'envie d'explorer beautés laideurs de la vie
L'envie rappelant la vocation d'artiste
Deviens pas comme ces vieux, le cœur creux front triste
Voix 2 : Oui au fond de moi, vivait et régnait l'envie
L'envie d'explorer beautés laideurs de la vie
L'envie rappelant une vocation d'artiste
Deviens pas comme ces vieux, le cœur creux front triste
Chaque saison, je me promettais, c'est pour bientôt
Chaque augmentation fragilisait ma raison
Continuer devenait une facilité
J'ai continué, pas lâché ma part du gâteau
Voix 1 : Chaque saison, je me promettais, c'est pour bientôt
Chaque augmentation fragilisait ma raison
Continuer devenait une facilité
La cinquième année, j'n'ai plus souri, aux gâteux
Cinq ans au boulot ouvre de bons droits sociaux
Dans l'incertitude, petite sécurité
J'pouvais essayer une autre activité
Pouvoir essayer, n'avoir rien à regretter
Voix 2 : J'ai triché un jour oublié que je trichais
Je pensais retraite quand j'ai reconnu ta voix
J'ai fait du chemin, monsieur est très bien payé
Tu me rappelles que je n'ai jamais essayé
Voix 1 : J'ai triché sans jamais oublier pourquoi
Niveau argent c'est pas souvent la grande joie
Je vivote mais je n'ai rien à regretter
Je peux espérer vivre de la variété
Voix 1 et 2 : Pouvoir essayer, n'avoir rien à regretter (bis)
Et pourquoi pas en vivre, de la variété (bis)

Les Titanics
Qui quittera l'bateau
Avant le naufrage ?
Tout nous encourage
A continuer le voyage
Tout le monde croit pouvoir
Jusqu'au dernier moment
Rire dans sa tour d'ivoire
Ecrire le dénouement
C'est un poker géant
Rackettant les cinq continents
On brasse des capitaux
On joue la baisse des taux
On ne quitte pas des dents
Sa p'tite part du gâteau
Qui quittera l'bateau
Avant le naufrage ?
S'enrichir sur la confiance
Consommer sans voir les ghettos
Tout le monde croit en sa chance
Oui nous sommes les Occidentaux
Nous sommes sur l'insubmersible
Tout aujourd'hui est possible
Qui parle encore fondamentaux !
Il suffit de se lever tôt
Qui quittera l'bateau
Avant le naufrage ?
La Revanche
Combien des miens
Pour une bouchée de pain
Même pas formés
Ont dû trimer
Pour s'allonger
Avant l'heure des petits congés
Sur tous les fronts
De maillon en maillon
Pour la nation
Pour un patron
Toujours les cons
Des riens cassés sans émotion
Et je suis né
Encore un condamné
A atteler
Dès qu'il pourrait
Rendre service
On ne parlait pas de sévices
Et tout changea
L'état providence
Notre chance
De la souffrance
Que savez-vous ?
Vous qui jasez décadence
Sur les planches
Je suis la revanche
Des miens des tiens
Parti de rien
Heureux d'un rien
Du pain et du vin quotidien
L'an 2000
Un peu partout ce sera la fête
Un peu partout les paillettes
Toutes les barrières seront abolies
On sera tous au feu d'artifice
Et pas besoin de notices
Pour voir le délice jusqu'au lit
Mais est-ce que tout le monde aura droit
Au champagne ?
Ou est-ce qu'il faudra être adroit
Gagner une guerre d'empoigne ?
Y'aura bien quelques mauvais prophètes
Pour jouer les trouble-fête
De la peur ils connaissent la recette
On aura droit aux sacrifices
Dans la cour aux maléfices
Pour certains c'est tout bénéfices
Et est-ce que tout le monde aura droit
Au champagne ?
Ou est-ce qu'il faudra être adroit
Gagner une guerre d'empoigne ?
Ce sera une sacré Saint Sylvestre
N'ayons pas peur du gigantesque
C'est l'événement terrestre
C'est à qui sera le plus burlesque
On va se créer des souvenirs
N'ayons plus peur de l'avenir
Mais est-ce que tout le monde aura droit
Au champagne ?
Ou est-ce qu'il faudra être adroit
Gagner une guerre d'empoigne ?
Des trains
Un train, un train d'raté
Y'a pas d'quoi s'inquiéter
Un autre va passer
Il suffit de patienter
Mais des années d'ratées
Même si y'en a derrière
C'est des années ôtées
A ça on peut rien y faire
Regretter d'avoir raté
Nos plus belles années
A quoi ça nous avance
Fallait y penser avant
Vous qui cherchez l'salaire
Et si vous ratiez l'horaire
Le contrat sera signé
Par quelqu'un de plus pressé
Et sur le quai d'la gare
Du train qui sera raté
Hésite pas à t'arrêter
Penser à la vie qui passe
A ta vie demande
Est-ce dans un p'tit bureau
Que j'veux être un héros
Ça c'est toi qui décide
Mais j'vais vous dire des trains
Y'en a pour presque partout
Pas seulement au mois d'août
Pas seulement au mois d'août
Les Ruisseaux
Les ruisseaux sont asséchés
Faut surtout pas pleurnicher
A la mairie on répond
C'est comme ça en cette saison
Oui désormais fin d'été
Ici l'eau a déserté
C'est pas une fatalité
L'temps des poissons a existé
C'était vallée aux fruitiers
Des pommiers des abricotiers
Mais ils ont tout arraché
Y'avait des primes à empocher
Et depuis c'est le maïs
Le champion du bénéfice
Peu importent les préjudices
Faut qu'en eau l'maïs se nourrisse
Oui désormais fin d'été
Ici l'eau a déserté
C'est pas une fatalité
L'temps des poissons a existé
Les maïs sont irrigués
Les ruisseaux sont asséchés
Monsieur l'maire est souriant
Ses électeurs ont du rendement
Au sujet du texte La Revanche

La conscience d'être d'une lignée d'humiliés, exploités, méprisés, courbés,


ne vient pas à toutes les victimes. La révolte retentit plus facilement,
souvent tellement naïve... Après, certaines victimes se rallient au "c'est
ainsi", sourient aux bourreaux en échange de la pitié, se réfugient dans
l'éternelle misère humaine ou la religion. Quand la souffrance génère la
révolte, un grain de sable conduit à la violence, naturellement suivie de
répression. Vies gâchées. Vivre autrement, sortir du dilemme exploiteurs /
exploités est aujourd'hui possible (thème du livre publié en 1997)
Postface

Depuis la décision de publier ce livre, quelques textes ont trouvé leur


interprète, et leur musique. Souvent des retouches furent effectuées. J'ai
préféré fournir la version originale, vous pourrez ainsi mieux apprécier le
travail purement musical.

Certaines partitions existent, certaines pourront être acquises. Pour toutes


demandes, adresse et modalités de correspondance, reportez-vous à la
rubrique "Du même auteur", page 4.
Le deuxième roman

En l'an 2000 est programmé le deuxième roman. Ni le titre ni le manuscrit


n'étant déposés, je ne peux vous fournir plus de précision. Sauf qu'il se
référera au milieu musical.
Même la date se sortie, dépendante de mes activités d'auteur et des
ressources de l'éditeur.
Le prix non plus, n'est pas défini ; il dépassera vraisemblablement cent
francs mais jusqu'au 31 décembre 1999 vous pouvez le réserver contre cent
francs à l'adresse artistique officielle et permanente (en précisant "deuxième
roman").
Merci de votre confiance.
TABLE (pagination 160 pages)
4 Préface 1 : La décision
5 Préface 2 : La démarche
9 Les Dernières Pierres
10 C'est Tentant
11 Plusieurs Vies
12 Les P'tits Vieux
13 Les Bulles
14 Sa Mélancolie
15 Le Toutou des Chômeurs
16 Smile
17 L'omelette
18 C'était de l'Amour
19 Partir ?
20 Sage / Sauvage
21 Les Sans-papiers
22 Un Peu Fou
23 L'or du monde entier
24 Irène
26 Le Paradou*
28 Boire
29 Le Vent
30 L'agence
32 Lit Sentiment
33 Laver les Toutous
34 Fifille à Papa
36 L'Amour Parfait
38 Français
39 Les Noix
40 Sous les Draps
41 Le Sanctuaire
42 Tout Arrêter
43 Quand On Sera Grands
45 Paresse
47 Tout C'que Vous Voulez
48 Les Vanneaux
49 Petit Abruti
50 Le Post-it
51 C'est la Vie
53 Faire Succès
54 Monsieur le Maire Attend
55 La Gaieté
56 Le Testament
57 Partout Pareil ?
58 Sans la Moindre Ruse
59 Septembre
60 Miroir
62 Au Nom du Che
64 Mes Amis d'Autrefois
65 Chaque Jour de l'Année
66 Pour le Fric
67 Un autre monde
68 L'Amour
69 Une Femme
70 L'écho des Cœurs
71 L'Amour Fou
72 Les Formes
73 Seize Ans
74 La Folie
75 Aline
77 Je Te Le Dirai Un Jour
78 Complémentarité
79 Si Tu Hésites
80 Les Papy-Boomers
81 La Fin des Chrysanthèmes
82 Le Bonheur
83 N'écoute pas (ces gens-là)
85 Pas Su l'Aborder
86 Des Rêves
87 Adieu
89 Les Beaux Jours
90 Vivre Avec Toi
91 Qu'ai-je Fait de Mes Rêves ?
92 Près de Son Cahors
93 La Milla
94 Qu'un Ballon
96 Les Châteaux en Espagne
97 Te Revoir
98 Parti Trop Tôt
99 La petite âme du pauvre pécheur
100 Sentimentale
101 Une Chaîne de Vélo
102 Liste Rouge et Petit Bois
103 Se Former
105 Depuis que Tu es Là
107 Sa Yourcefeur
108 L'Alcool
109 Couvent et Semelles de Vent
110 Imiter l'Idole
112 La belle âme
113 Mobiles
115 Mortelle Saison
116 Les Nuages
118 Les Enfants de Pasqua
119 Indépendante
120 Le Mur de la Misogynie
121 Au P'tit Matin
122 Les Rumeurs
123 Le Menteur et l'Amant
124 Danser
126 L'Amour de notre vie
127 Déçue
128 Dormir / Sortir
129 Les Loups
130 Un bon présage
131 Des Mots d'Amour
133 Un Enfant de Toi
135 La Joie
136 Travailler ?
137 Comme Madeleine
138 Pas le Premier Soir
139 Mangez
140 Je t'Aime
141 La Productivité
142 Vivre
144 Les Amants
145 La Belle Maison
146 Artiste
147 Les Titanics
148 La Revanche
149 L'an 2000
150 Des trains
151 Les Ruisseaux
153 Postface
154 Le deuxième roman

La version papier fut achevée d'imprimer en Juin 1999.


ISBN (alors à 10 chiffres) : 2-9506158-5-6
EAN : 9782950615855
Désormais Jean-Luc Petit publie sous le pseudonyme de Stéphane
Ternoise http://www.ternoise.net

Alors, pourquoi des pigeons sur la couverture de ce recueil ? Dans le monde


de la chanson, l'auteur est souvent considéré comme un pigeon, les stars
sont les chanteuses et chanteurs...

ISBN 978-2-36541-002-1 Ebook ePUB


Chansons d'avant l'an 2000 de Jean-Luc PETIT.
Jean-Luc PETIT - BP 17 - 46800 Montcuq - France
28 août 2011

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