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Rapport

Atelier de Présentation du Projet


Pilote de Service Universel à
Matam
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1. Objet du Document

Un atelier organisé par la Mission de Service Universel (MSU) de l'Agence de Régulation des
Télécommunications et des Postes (ARTP) s'est déroulé le lundi 11 décembre 2006 à l'Hôtel
Méridien Président à Dakar. Le but de cet atelier était de présenter aux acteurs du secteur et au
public le Projet Pilote de Service Universel qui sera lancé en 2007 dans la région de Matam.

Le document ci-présent est un rapport des interventions des différents participants1 lors de cette
journée ; le programme détaillé se trouvant en annexe 1 de ce document.

2. Préambule

Dans son discours d'ouverture, M. Daniel SECK a effectué un rappel de la définition du Service
Universel qui est "la mise à la disposition de tous d'un service minimum consistant en un
service téléphonique d'une qualité spécifiée à un prix abordable, ainsi que
l'acheminement des appels d'urgence, la fourniture du service de renseignement et d'un
annuaire d'abonnés, sous forme imprimée ou électronique et la desserte du territoire
national en cabines téléphoniques sur le domaine public et ce, dans le respect des
principes d'égalité, de continuité, d'universalité et d'adaptabilité".

Il a aussi rappelé que cette rencontre était une étape de la stratégie de développement du Service
universel tel que défini lors de l’étude conduite par le Cabinet McKinsey & Company en 2004 et
qui donnait pour objectifs de donner l’accès à un téléphone payant à 8000 villages en 2007 et
14000 villages en 2010 au Sénégal.

M. SECK a enfin annoncé que cette journée serait un atelier de partage qui devait permettre de
présenter et valider le design du projet pilote et le choix de la région de Matam.

M. Guimba Konate, au nom du Ministre des Télécommunications, des Postes et des Nouvelles
technologies de l’Information, a confirmé que ce projet s’inscrivait dans la droite ligne de la
politique édictée par le Gouvernement dans sa lettre de politique sectorielle pour la période 2005
- 2008 et a informé l’assistance que le projet de décret sur les modalités de développement du
fonds du service universel était en phase de signature. M Konate s’est ainsi réjoui du fait que
l’ARTP ait anticipé en prenant l’initiative de proposer ce projet pilote et a finalement exprimé le
souhait que cet atelier définisse le cadre référentiel qui permettra d’atteindre les objectifs de la
stratégie.

3. Présentation du Projet Pilote

3.1. Le Contexte

Après un rappel de la définition du Service universel2 qui est conçu comme un ensemble de
mesures visant à garantir à tous, dans des conditions définies, l’accès à un ensemble de services de
télécommunications reconnus comme essentiels, d’une qualité donnée, et à un prix abordable, M.
Alvaro QUIJANDRIA d’Apoyo Consultoria a décrit rapidement le contexte de cette
rencontre avec différents éléments :

1 Présentations "PowerPoint" des différents intervenants accessibles sur http://www.artp.sn


2 En annexe 2, un document qui aborde le concept de service universel et en décrit les enjeux pour le Sénégal

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ƒ Les résultats principaux et les recommandations de l’étude de McKinsey en 2004 ;


ƒ Les objectifs définis dans la lettre de politique sectorielle ;
ƒ La mise en place du fonds de développement du service universel inspiré des meilleures
pratiques internationales, alimenté par des ressources collectées auprès des opérateurs ;
ƒ Le projet de décret définissant les règles de gestion de ce fonds ;
ƒ La volonté de l’ARTP de se faire accompagner par Apoyo Consultoria pour :
o L’élaboration des outils de gestion;
o La conception et la mise en place du projet pilote;
o L’élaboration du plan d’actions après la phase pilote.

3.2. Le Projet

M. QUIJANDRIA a annoncé que la phase pilote de la stratégie de service universel consistait en


la fourniture de services de télécommunications pour la région administrative de Matam (voir en
annexe 3 le descriptif du Projet de Fourniture de Services de Communication et Information en
Milieu Rural au Sénégal (Région de Matam)).

Le projet permettra d’octroyer une licence de service universel à un opérateur choisi à l’issue d’un
processus compétitif pour fournir des services de télécommunications pré identifiés dans la
région de Matam. Après avoir précisé que cette licence était indépendante de l’ouverture du
marché, M. QUIJANDRIA a rapidement présenté les arguments pour le choix d’une telle
approche, justifiée par une volonté de combler la brèche causée par les contraintes réglementaires
et les contraintes de marché.

Dans une présentation séparée, M Peter STERN a développé les détails du projet notamment:

ƒ Les Objectifs :
o Mettre en œuvre de la stratégie de développement du SU;
o Appliquer les objectifs du projet de décret (Accès des communautés rurales,
participation du secteur privé, développement économique et social…);
o Démontrer la faisabilité de la stratégie;
o Appliquer les meilleures pratiques mondiales.

ƒ Les Zones desservies (Toute la région de Matam…)

ƒ Les Services et Applications


o Première Phase (Avant Fin 2007)
ƒ Au moins un téléphone public dans 127 localités;
ƒ Possibilité de connexion des ménages dans 39 localités;
ƒ Au moins 1 accès internet dans 55 localités;
ƒ Voix et transmission de données dans toutes les autres localités;
ƒ Développement d’un portail sur et pour Matam.
o Seconde Phase (Mise en œuvre en 2009)
ƒ Proposer des applications de e-Enseignement, e- Médecine, e-
Gouvernement, Commerce Electronique;
ƒ Créer un centre de connaissance cybernétique dans chaque chef lieu de
département.

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ƒ Les Investisseurs (Exigences minimales, Possibilité de Partenariats…)


ƒ Les Sources de Financement (Ressources propres et Subventions du FDSU)
ƒ Type d’Autorisation : Licence de 10 ans renouvelable, Restrictions sur l’accès longue
distance (national et international)

Des informations supplémentaires tels que le niveau maximum de subvention et les conditions
techniques seront spécifiées dans le dossier d’appel d’offres.

3.3. Le Chronogramme

Un chronogramme indiquant la séquence des activités prévues a été présenté:

Demande de Proposition Janvier


Visite de Matam Février
Questions de Clarification Mars
Réponses Mars
Soumissions Avril
Désignation Juin
Conformité Juillet
Application Juillet
Fin Phase 1 Novembre

4. Etude Comparative des SU en Amérique Latine

M. Peter STERN d’Apoyo a présenté les conclusions principales d’une étude étalée sur 2 ans
commanditée par la Banque Mondiale qui avait pour objectif d’évaluer les résultats des
programmes de développement de service universel en Amérique Latine. Cette étude qui
cherchait à développer un modèle permettant d’identifier les brèches d’accès et de marché ainsi
que de nouveaux modèles de développement de Service Universel était une source d’inspiration
dans l’élaboration du projet pilote de Matam.

Cette étude a permis de faire ressortir un certain nombre d’éléments :

ƒ L’approche privilégiée pour le financement du service universel est la mise en place d’un
Fonds de Développement de l’Accès Universel (12 pays sur 19 dont 10 effectifs) ;
ƒ On a constaté une croissance significative des taux de pénétration (fixe, mobile et
internet) ;
ƒ Les projets mis en œuvre en Amérique Latine comportaient essentiellement des
obligations d’installation de téléphones publics ;
ƒ Le choix pour la procédure de sélection de l’opérateur de SU a majoritairement porté vers
des systèmes d'enchères à subvention minimale qui permet d’octroyer les licences au
soumissionnaire ayant demandé le minimum de subvention.

Un certain nombre de difficultés ont été aussi identifiées dans la mise en œuvre de projets de SU
en Amérique Latine:

ƒ Les projets sont conçus selon une approche top down ie de « Haut vers le Bas » avec une
vision des régulateurs et/ou des gouvernements pas toujours adaptée aux besoins des
populations ;

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ƒ Les projets manquent souvent d’objectifs clairs accompagnés d’indicateurs de


performance permettant d’évaluer leur succès ;
ƒ Les projets ne prévoient pas généralement l’accès aux larges bandes ;
ƒ Il existe beaucoup de barrières légales et réglementaires à la réalisation des projets de SU ;
ƒ Les projets sont majoritairement portés sur l’accès et pas assez sur le service.

Une nuance entre les concepts d’accès universel et de service universel a été proposée et milite en
faveur d’une redéfinition des concepts de Service Universel:

ƒ L’accès universel est essentiellement porté sur des problématiques de couverture


géographique ;
ƒ Le service universel correspond à la disponibilité de services à des prix abordables pour
tous.

Ainsi, cette étude proposait l’adoption d’une nouvelle approche qui privilégie entre autres le focus
sur des objectifs de « % d’habitants couverts d’une localité X » plutôt que le « % d’habitants
dans un rayon donné » ainsi que l’introduction de la problématique de l’abordabilité des
services. Cette étude a aussi dégagé des axes de réflexion pour une plus grande efficacité des
politiques de SU (Participation au Capital des opérateurs SU, Formation de la population,
Implication des ONG…)

5. Le Choix de Matam

Dans la continuité de l’étude stratégique réalisée avec McKinsey, les zones prioritairement
identifiées (Mbour, Matam, Dagana/Podor) ont été envisagées pour le projet pilote.

Mbour a été rapidement éliminé du fait de sa proximité de Dakar, de son dynamisme économique
due au tourisme florissant dans la région et la difficulté de réellement tirer des enseignements de
cette expérience pour la suite du programme de SU.

Les éléments qui ont pesé en faveur du choix de Matam sont :

ƒ Les programmes d’exploration de pétrole et de phosphate dans la région ;


ƒ Les besoins en développement des activités agricoles ;
ƒ L’ampleur des flux de transfert d’argent due à la forte communauté émigrée originaire de
la région ;
ƒ Les difficultés d’accès et l’état de la route principale ;
ƒ La capacité d’entreprenariat de sa population ;
ƒ Le niveau avancé de pauvreté ;
ƒ Le fait que Matam soit la dernière née des régions administratives.

Quelques caractéristiques de la Région de Matam ont été fournies :

ƒ Superficie : 29 416 Km²


ƒ Population : 400 000 habitants, essentiellement concentrée autour de l’axe routier
ƒ Taux d’urbanisation : < 13%
ƒ Densité très basse (donnée importante pour la mise en place d’infrastructures)

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Une étude sur le terrain à travers la visite de 110 villages et le renseignement de questionnaires
destinés aux chefs de villages et autorités administratives ont permis d’évaluer la qualité du
service, recueillir des données géographiques, recenser les activités économiques, collecter les
informations dont aurait besoin le futur opérateur et appréhender le niveau de satisfaction de la
population.

Un certain nombre de particularités ont été identifiées dans les différents départements de la
région :

ƒ Département du Ranérou : population très mobile, Couverture médiocre, Pauvreté


élevé, Route impraticable…
ƒ Département de Matam : Infrastructures financées par les émigrés, Couverture inégale
et limitée au téléphone, un secteur de pêche satisfaisant…
ƒ Département de Kanel : Villages autour de l’axe routier, Couverture correcte, Forte
communauté émigrée…

Il reste quelques éléments supplémentaires importants à identifier :

ƒ Caractériser les villages non desservis


ƒ Estimer le flux des appels dans les villages desservis
ƒ Connaître les besoins et la demande dans les villages desservis
ƒ Estimer les bénéfices monétaires et non monétaires.

M. Samba NDIAYE, 1er Vice Président de la région de Matam a apporté des compléments
d’informations en présentant sa région. Les aspects suivants ont été détaillés :

ƒ La décomposition administrative (Départements, Arrondissements, Communes…)


ƒ Les données démographiques déclinées par région
ƒ Le niveau d’accès à l’énergie (Tous les chefs lieux de département sont électrifiés…)
ƒ L’état du tourisme (Activités presque inexistantes…)
ƒ L’éducation nationale (2 lycées, 30 collèges…)
ƒ La santé (1 Hôpital, 1 Centre de Santé / chef lieu de département, 60 postes de santé…)
ƒ Télécoms : 3000 lignes, 4 cybercafés…
ƒ Radio et télé Diffusions : Couverture TV Correcte, 3 Radios privés FM…
ƒ Postes & transfert: EMS et Western Union présents…

M. NDIAYE a conclu en insistant sur le fait que la population attend avec impatience les actions
qui permettront l’émergence de la région et la réduction de la pauvreté et que cette vision passe
forcément par le développement des télécommunications.

6. Régime Fiscal

M. Mohamed DIEYE a présenté un certain nombre d’éléments qui permettront à l’opérateur de


cerner l’impact fiscal sur son investissement, connaître et respecter ses obligations et tirer profit
des avantages prévus. Les aspects suivants ont été abordés :

ƒ Le régime fiscal du droit commun

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ƒ Les harmonisations au niveau communautaire : La TVA, les droits de douanes, la


redevance statistique, la prélèvement communautaire de solidarité, le prélèvement
CEDEAO, la redevance COSEC
ƒ La fiscalité intérieure : Enregistrement, Patente, Contribution financière des propriétés
bâties
ƒ Les impôts directs et indirects : Impôts sur les sociétés, Distributions Dividendes
(IRVM), Contributions forfaitaires charge des employeurs, Retenue à la source du BNC
des entreprises étrangères

Un rappel sur les principes de territorialité et une description du code des investissements (qui ne
s’applique pas pour le nouvel opérateur) ont également été présentés.

7. Options Technologiques

Plusieurs participants ont eu l'opportunité de présenter les différentes options technologiques


potentiellement utilisables dans ce type de projets.

7.1. Le GSM

M Jussi SILTANON de NOKIA a présenté l'alternative GSM pour établir un environnement


favorable à l'accès aux communications. Outre les avantages connus de cette technologie sans fil
tels que les services prouvés et efficaces, abordables et simples d'utilisations, ses standards
mondiaux, M SILTANON a présenté une série de bénéfices apportés par le GSM à travers le
monde:

ƒ Bénéfices de la technologie mobile en milieu rural par rapport au filaire


ƒ Bénéfices à travers les services offerts (Village phones, Consultation du prix,
Disponibilité des engrais et pesticides pour les agricultures)
ƒ Bénéfices pour la Santé (Rappels Médicaments par SMS, Communiquer les
résultats d'analyses…)
ƒ Bénéfices pour l'Education (Programmes éducatifs Multimédia…)
ƒ Bénéfices financiers (Monnaie prépayée, Mobile Banking…)

Il a terminé en précisant que cela nécessite une coopération entre le secteur privé (Baisse des
coûts des ressources, Offre de solutions rentables et innovants...) et le secteur public
(Règlementation, Droits de douanes et Taxations raisonnables…) pour établir un cercle vertueux
incluant les consommateurs et la société civile.

7.2. Le Maillon Sans fil Mondial (World Wide Wireless Mesh)

Richard LANDER de LocustWorld a présenté la solution sans fil de sa société déployée à travers
le monde (Ecosse, Ireland, Inde, Texas…) qui se présente sous la forme d'une MeshBox montée
sur pylône. Cette innovante technologie fournit de l'Internet Haut-Débit et de la Voix avec des
capacités d'installation rapide et d'expansion pour tout type de dimensionnement. Il a notamment
présenté un cas de déploiement au Lesotho avec un partenaire local (SPICE TELECOM) qui a
permis de couvrir et connecter un ensemble d'hôtels et de bureaux administratifs dans la ville de
Maseru pour les besoins d'une conférence internationale.

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7.3. Le Satellite

A travers une présentation de la solution SkyEdge de sa compagnie, M. Chaim WEINBERGER


de Gilat a montré les avantages des solutions Satellite tels que les coûts raisonnables (CAPEX et
OPEX), l'infrastructure non terrestre, la rapidité de déploiement, la couverture illimitée, une
disponibilité supérieure. Les différentes solutions SkyEdge permettent de proposer un ensemble
de services tels que la téléphonie VSAT en milieu rural avec un modèle de facturation prépayée, la
connectivité à l'Internet et un certain nombre d'avantages pour les opérateurs au niveau de la
consommation en énergie (Panneaux solaires) et de la gestion centralisée à distance.

7.4. Satellite + Sans Fil

M. Nigel MAUD a présenté le modèle proposé par la compagnie canadienne OMNIGLOBE qui
combine un système Satellite (OMNILINE) et un système sans-fil WiMAX(OMNICELL). Cette
solution offre de la Voix sur IP, de la Téléconférence, de la facturation prépayée et permet une
administration et une gestion efficace du réseau et de la bande passante et le suivi de la Qualité de
Service.

7.5. StarSight

M. Ahmed Karim CISSE a présenté une solution innovante qui, à la base avait pour objectif de
fournir de l'éclairage public solaire et qui, pour des raisons de facilité d'administration, a intégré
des access point Wi-Fi sur chaque borne pour en faire finalement un véritable réseau de
télécommunications. Cette solution basée sur le modèle de Vodafone offre des services de
téléphonie fixe, mobile, wifi et hybride et pourrait intéresser des opérateurs mobiles, des
gestionnaires d'infrastructures et d'état d'urgences, des organisations non gouvernementales dans
des domaines divers tels que la Sécurité, la Vidéosurveillance, les infrastructures publiques,
l'Education, le e-Banking…

7.6. Le CDMA

Un représentant de HUAWEY a présenté la technologie CDMA déjà offerte aujourd'hui à près


de 350 millions de personnes à travers le monde. Malgré une utilisation limitée de ressources en
fréquences, le CDMA permet d'offrir des solutions de service universel et de couverture rural
(Rayon de couverture = 30km²) et de proposer des services de transmission de données Haut
Débit, des services Voix,SMS,IN, une grande qualité de service,du cryptage…

8. Expériences des opérateurs dans les zones rurales

Différents opérateurs ont eu l'opportunité de partager avec l'assistance leur expérience dans des
zones rurales

8.1. SONATEL

M Maty SENE, directeur de l’ingénierie et des réseaux, après un récapitulatif des réalisations et
des investissements de l'opérateur historique au Sénégal en matière de télécommunications
rurales, a présenté le projet de déploiement de la technologie CDMA que déroule actuellement la
SONATEL.

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M SENE a présenté les objectifs de couverture de SONATEL au niveau national et plus


particulièrement des prévisions dans la région de Matam.
En termes de réalisations3, en fin octobre 2006, 2241 villages sont raccordés au réseau fixe et
56% des villages sont couverts par le mobile (dont 80% des villages de plus de 500 habitants).
Ces réalisations ont nécessité des investissements de l’ordre de 52 milliards dans les zones rurales
depuis la privatisation en 1997 de la Sonatel, dont pres de la moitié (23 milliards) entre 2004 et
2005..
En terme d’objectifs, l’opérateur prévoit de couvrir avant la fin de l’année 2007 tous les villages
de plus de 500 habitants et d’achever la couverture nationale en 2008 dont 13400 localités par
CDMA et 800 par satellite. Des services de voix et fax avec une offre prépayée en cours
d’expérimentation sont prévus, de meme que l’accès internet à 128kbps et l’installation de
télécentres communautaires.
S’agissant de l’accès à Matam, selon la Sonatel, 37% des villages (soient 159 villages sur 431) sont
raccordés par le fixe en 2006. La Sonatel prévoit de réaliser la couverture de 301 villages en fin
2007 (70% du total des villages de la région) avec la technologie CDMA et des 130 villages
restants par satellite en 2007 et 2008.

8.2. MacSym

M Bassirou KA a présenté les solutions de télécentres mobiles, NOTO et JEMBI, qui s'appuient
sur le déploiement de la téléphonie mobile dans les zones rurales pour offrir des services de
téléphonie facile d'installation avec de la sécurité des outils de gestion, des possibilités
d'évolutions, des outils de facturation et d'exploitation à distance (à partir de Dakar).

8.3. SpaceNet Rural Communications (SRC)

M. WEINBERGER a présenté les opérations de cette entité qui appartient au groupe GILAT, ce
qui lui confère des avantages au niveau de la remontée des informations des consommateurs pour
la conception de solutions adaptées à leurs besoins. Ainsi, SRC exploite avec succès un certain
nombre de projets utilisant différentes technologies (Satellite, Cellulaire, Sans fils) et notamment
au Pérou où SRC opère 5778 sites dans le cadre du FITEL (Fonds SU du Pérou).

8.4. Afrique Télécom

M. Philippe TINTIGNAC a présenté le modèle de sa société, Afrique Télécom, qui propose des
Télécentres Communautaires Ruraux Multiservices centralisé dans un point du village, utilisable
par tous, géré par un entrepreneur indépendant avec un kit de production d'énergie solaire. Ces
centres qui offrent des accès Internet et des cabines téléphoniques Voix sur IP sont connectés
par VSAT et peuvent offrir des services supplémentaires de transfert d'argent, de e-
Gouvernement , de e-Médecine. Il a notamment mis l'accent sur le besoin de formation des
populations aux NTICs.

8.5. Valtron

M. Ruddy VALDIVIA a partagé avec l'assistance son expérience d'opérateur rural au Pérou et a
abordé l'ensemble des points à considérer dans ce genre de projet tels que les étapes
règlementaires, les spécificités des zones rurales (Géographie très particulière du Pérou…), les

3 Données Sonatel présentées lors de l’atelier du 11 déc 2006.

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services à offrir, l'infrastructure, le Business Plan, le Plan opérationnel, la collecte de revenus, le


maintien de la loyauté des consommateurs, les possibilités d'expansion et le besoin de rester
Innovant, Patient et Persistant.

9. Applications

Différents intervenants ont pu présenter des exemples d'applications de TIC dans les zones
rurales

9.1. Télécentres Communautaires

M. Alex CORENTHIN, enseignant chercheur à l’Université Cheickh Anta DIOP de Dakar a


présenté les différentes initiatives qui ont été menées au Sénégal pour la mise en place de Points
d'Accès Communautaires (PAC) dans des zones rurales défavorisées tels que les CMC (Ministère
TPNTIC et Unesco), les centres ADEN (Ministère Aff. Etrangères et France) et l'intégration aux
TIC (ADIE) ainsi que les challenges que ces projets rencontrent au niveau de la réglementation,
de l'insuffisance des infrastructures, du manque de ressources de la population, de la fracture
linguistique, du manque de contenu local, des besoins en formation.

9.2. Santé et Sécurité

M. Oscar BRAVO a présenté les solutions que sa société VOXIVA offre dans les domaines de la
Santé et de la Sécurité. Les plateformes VOXIVA permettent entre autres d'effectuer une veille
sanitaire avec un portail de surveillance des maladies et de renseignement pour les populations et
un portail de suivi des programmes de santé (VIH…) ainsi qu'un portail de gestion de la sécurité
des citoyens qui leur permet notamment d'échanger des informations en temps réel avec les
autorités de police.

9.3. Amitelo

M. Gora DIAW a introduit sa société, Amitelo Sénégal, filiale d'un groupe international, qui a
pour objectif de développer les TIC dans le monde rural. En s'appuyant sur des technologies
diverses (WiMax, Satellite), Amitelo offre une "One-Grided" plate-forme qui propose de l'Image,
des Vidéos et du Son sur un Espace Internet à travers une interface tactile facile d'utilisation.

10. Discussions

Les questions générales et discussions autour du projet pilote ont porté sur les points suivants:

ƒ Rassurer sur le fait que l'étude a bien pris en compte l'ensemble de la Région de
Matam et que l'ensemble des villages ont bel et bien été identifiés.
ƒ Rassurer sur le fait que la licence et la subvention sont proposées à tous, petits et
grands joueurs et que la différence se fera essentiellement au niveau de la
pertinence des business plan des soumissionnaires
ƒ L'expérience a démontré que les opérateurs de SU ont réussi à concurrencer avec
succès l'opérateur dominant en proposant des offres plus adaptées aux besoins
des populations locales et que ce projet pilote reste viable dans tous les cas pour
les investisseurs.

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ƒ La licence est uniquement pour la région de Matam. L'adjudicataire de la licence


pourra certainement soumissionner pour les autres futures licences régionales
ƒ Concernant la VoIP, au Sénégal, l’ARTP ne régule pas les technologies mais les
services. Pour l'instant, la licence ne permettant pas de faire de l'International, le
titulaire devra passer par les opérateurs existants en attendant peut être une
évolution du cadre règlementaire.
ƒ La licence du projet pilote est une licence de Service Universel particulière,
différente des licences de réseaux ouverts au public

Il est également important de remarquer que lors des discussions entre les participants à la
conférence, un des soucis principaux des investisseurs potentiels était lié au plan d’expansion de
la SONATEL, qui a été expliqué en détail dans une des présentations de l’atelier. D’autres
préoccupations étaient les exigences établies pour la participation au processus d’appel d’offres,
ainsi que la viabilité des opérations dans la zone pilote.

11. Conclusions

M Alvaro QUIJANDRIA a conclu l'atelier en rappelant les points essentiels à retenir pour le
déroulement du projet pilote à Matam ainsi que le chronogramme des étapes nécessaires pour sa
mise en œuvre.

Ci suivent les conclusions principales de l’atelier du 11 décembre:

1. Les besoins d’infrastructure de communications à Matam sont évidents avec les données
statistiques recueillies par APOYO, la présentation du vice-président de la Région de
Matam, ainsi que les expériences des opérateurs actuels dans les zones rurales.

2. L’expérience internationale sur le service universel nous permet de dire que le régulateur
doit aborder les deux brèches (d’accès et de marché) avec une politique règlementaire
adéquate. Actuellement, au Sénégal, l’ARTP et le gouvernement en général, ont défini une
politique claire de service universel, en accord avec les meilleures pratiques
internationales.

3. La politique de service universel envisagée par le gouvernement est complémentaire des


obligations des opérateurs dans leurs cahiers de charge et leurs plans d’expansion. Les
programmes qui seront développés iront au-delà de la fourniture de connectivité, comme
les programmes de service universel de nouvelle génération. La politique de service
universel envisagée par le gouvernement est aussi complémentaire des efforts pour
améliorer le cadre règlementaire des télécommunications au Sénégal, tels que l’ouverture
du marché aux nouveaux opérateurs avec une nouvelle licence globale. La mise en place
du projet pilote à Matam consiste en l’octroi à un opérateur privé d’une licence régionale
exclusive de service universel pour la région de Matam.

4. Les programmes du FDSUT doivent fournir non seulement de la connectivité, mais aussi
des services et des applications.

5. Il existe plusieurs options technologiques et elles vont toutes vers la réduction des coûts
et vers l’amélioration des services pour les usagers issus des zones rurales éloignées et qui
sont à faibles revenus.

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6. Il existe plusieurs modèles d’affaires pour fournir des services de NTIC de manière
rentable et viable.

7. Il est important de noter que dans l’hypothèse où les plans d’expansion de l’opérateur
historique seraient réalisés, la couverture de l’ensemble du territoire serait achevé à
horizon 2 ans. Cette couverture permettra de mettre en place rapidement des projets de
de service universel de nouvelle génération (tel que le projet à Matam) comportant des
applications qui permettront aux communautés rurales de bénéficier de la société
d’information.

8. Le projet pilote à Matam sera réalisé dans un contexte favorable grâce à la réduction
progressive des coûts de connectivité. Les ressources pour les services d’applications et
pour la formation en seront majorées.

9. Les objectifs de cet atelier ont été certainement atteints et les parties prenantes du secteur
des télécommunications du Sénégal ont bénéficié de beaucoup d’informations sur les
possibilités diverses dans la mise en place de projets de service universel.

FAIT À DAKAR LE 14 Décembre 2006

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ANNEXES

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ANNEXE 1 : PROGRAMME ATELIER DE PRESENTATION DU


PROJET PILOTE DE
SERVICE UNIVERSEL A MATAM

Étude de la mise en place du Fonds de Développement du service universel des télécommunications


11 Décembre 2006

8:30 – 9:00 Inscription d’invités

9:00 – 9:30 Paroles d’Ouverture Représentant, Ministre des


Postes, des Télécommunications
et des NTIC

Daniel SECK, Directeur Général


de l’Agence de Régulation des
Télécommunications et des
Postes (ARTP)

9:30 – 9:45 Contexte du Projet Pilote: le rôle du FDSUT


Alvaro QUIJANDRIA, APOYO
Consultoría

9 :45 – 10:15 Caractéristiques Générales du Projet Pilote et le Alvaro QUIJANDRÍA, APOYO


choix de Matam Consultoria

10:15 – 10:45 Pause café

10 :45 – 11 :30 Caractéristiques de Matam M. Samba NDIAYE, Conseiller en


Télécommunications du Premier
er
Ministre et 1 Vice-Président de la
Région de Matam

11:30 – 12:30 Conception du Projet Pilote et points principaux Luis BONIFAZ et Peter STERN,
sur l’appel d’offres APOYO Consultoria

12 :30 – 12 45 Régime fiscal de l’investissement dans le Mohamed DIEYE, Cabinet Aziz


secteur des télécommunications Dieye
12:45 – 2:30 Repas

2:30 – 3:30 Le Projet Pilote: Options technologiques Représentants de Fournisseurs


(Nokia, Locustworld, Omniglobe,
Connexions sans frontières
Huawei, Gilat)

3:30 – 4:30 Le Projet Pilote: Applications Alex CORENTHIN (Université de


Dakar) ; Oscar BRAVO (Voxiva) ;
Gora DIAW (Amitelo)

4:30 – 6:00 La perspective des opérateurs sur le service Représentants des opérateurs
universel (Sonatel, Macsym, Gilat, Global
Voice, Afrique Télécom, Valtron)

5:30 – 5:45 Pause café

5:45 – 6:15 Questions générales et discussion du projet Tous

6:15 – 6:30 Conclusions: les étapes suivantes Alvaro QUIJANDRÍA, APOYO


Consultoria

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ANNEXE 2 : Des enjeux de développer le service universel des


télécommunications au Sénégal

L’article 2 du Code des Télécommunications définit le service universel comme étant « La mise à
la disposition de tous d’un service minimum consistant en un service téléphonique d’une qualité
spécifiée à un prix abordable, ainsi que l’acheminement des appels d’urgence, la fourniture du
service des renseignements et d’un annuaire d’abonnés, sous forme imprimée ou électronique et
la desserte du territoire national en cabines téléphoniques installées sur le domaine public et ce,
dans le respect des principes d’égalité, de continuité, d’universalité et d’adaptabilité ».

L’ARTP, qui a en charge le développement du service universel prend donc un ensemble de


mesures visant à garantir à tous, dans des conditions définies, l’accès à un ensemble de services de
télécommunications reconnus comme essentiels, d’une qualité donnée, et à un prix abordable.

Le contexte : un accès insuffisant des populations sénégalaises aux services de


télécommunications

La création d’un Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications


(F.D.S.U.T.) s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de service universel
élaborée par l’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes pour le Sénégal.
Cette stratégie de service universel vise à améliorer l’accès des populations aux services de
télécommunications. En effet, un diagnostic réalisé en 2004 sur l’accès des populations
sénégalaises aux services de télécommunications a fait ressortir 2 constats majeurs:
L’accès des populations au téléphone en zone rurale est limité. Un point d’accès public au
téléphone est disponible dans seulement 1 000 villages sur les 14 206 villages que compte
le Sénégal ; le réseau est absent dans plus de 50 % des villages. En septembre 2006, 2251
villages disposent d’un point d’accès public au téléphone.
L’accès des populations urbaines à faibles revenus au téléphone privé (fixe et mobile) et
aux services à valeur ajoutée (dont Internet) est insuffisant. Le taux de pénétration du
téléphone est de 10% pour ces populations à faibles revenus contre 50% pour les
populations à revenus plus élevés.

La nécessité de mettre en place un mécanisme de financement du service universel dans


un environnement libéralisé

Le concept de service universel est défini comme un ensemble de mesures visant à garantir à
tous, dans des conditions définies, l’accès à un ensemble de services de télécommunications
reconnus comme essentiels, d’une qualité donnée, et à un prix abordable.
Dans un environnement non concurrentiel, c’est l’opérateur en position de monopole qui est
chargé de mettre en place le réseau et les services de télécommunications sur tout le territoire.
Cette couverture du territoire lui est imposée par les pouvoirs publics à travers un cahier des
charges en échange des avantages que lui confère son monopole.
Dans la pratique, la couverture de tout le territoire, notamment des zones rurales en
infrastructures de télécommunications est souvent insuffisante dans un environnement
monopolistique en raison des coûts exorbitants que cela entraîne.

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En effet, la fourniture de services de télécommunications en zone rurale est coûteuse, souvent


non rentable pour un opérateur, même en position de monopole, d’où un déficit d’accès en
services de télécommunications prononcé pour ces zones.
Une ouverture du secteur des télécommunications est souvent indispensable pour favoriser le
développement du secteur, notamment permettre l’accès de tous aux services de
télécommunications.
Lorsque l’environnement devient concurrentiel, les pouvoirs publics doivent concevoir des
mécanismes de financement des services de télécommunications dans les zones non rentables
pour inciter les opérateurs à s’y établir. Parmi ces mécanismes de financement, les fonds de
développement du service universel.
Dans ce cadre, un Projet de Décret fixant les modalités de développement du service universel
des télécommunications, ainsi que les règles d’organisation et de fonctionnement du F.D.S.U.T. a
été finalisé par l’ARTP et transmis à l’approbation des autorités compétentes.

Les objectifs du F.D.S.U.T.

Les fonds de service universel sont des mécanismes mis en place dans la quasi-totalité des pays
ayant libéralisé le secteur des télécommunications pour soutenir le développement des services
dans les zones où l’activité n’est pas rentable. Ils consistent à collecter des ressources auprès des
opérateurs (sous forme de contribution) et d’autres bailleurs et à octroyer des subventions ciblées
dans le cadre de la mise en œuvre des programmes d’universalité dans les zones économiquement
non rentables.
Dans le cadre du Projet de Projet de Promotion des Investissements Privés (crédit n° 3762 SE),
la Banque Mondiale a mis en place un appui financier pour le démarrage du Fonds.
Le Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications a 3 objectifs
majeurs :
financer la stratégie du service universel retenue par le gouvernement du Sénégal
notamment en allouant des subventions aux opérateurs chargés de fournir l’accès aux
services de télécommunications en zone rurale ;
financer des projets de développement à impact potentiel majeur dans le secteur des
télécoms au Sénégal ;
être un levier pour attirer une masse critique de capitaux et de ressources destinés à
promouvoir le développement des services de télécoms au Sénégal.

Les règles de gestion et les méthodes d’exécution du Fonds seront basées sur les meilleures
pratiques internationales pour en faire un instrument crédible susceptible d’attirer des
financements extérieurs pour le secteur.

- Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes - 2


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ANNEXE 3 : Projet de Fourniture de Services de Communication et


Information en Milieu Rural au Sénégal (Région de Matam)

Antécédents

Le Gouvernement du Sénégal, par intermédiaire de l’Agence de Régulation des


Télécommunications et de la Poste (ARTP), met en place le Fonds de Développement du
Service Universel des Télécommunications (FDSUT) dont les trois principaux objectifs sont de :

a) promouvoir l’accès des zones rurales et plus démunies aux services de


télécommunications afin d’améliorer leur intégration dans le développement
économique et social du pays et contribuer à leur épanouissement ;
b) promouvoir la participation du secteur privé dans la prestation des services de
télécommunications dans les zones rurales ;
c) promouvoir le développement économique et social des zones rurales, leur permettant
d’avoir accès à l’Internet et leur intégration dans la société de l’information4.

Le FDSUT est un outil essentiel pour le gouvernement dans la réalisation de sa stratégie pour
le secteur des télécommunications telle que énoncée dans sa Lettre de Politique Sectorielle de
janvier 2005. Les objectifs de cette stratégie sont de:

• Accroître l’offre de services et faciliter l’accès aux services de télécommunications et de


l’information au plus grand nombre d’usagers, en particulier en milieu rural où cette
stratégie veut que la totalité des 14.200 villages que compte le pays soient connectés
d’ici l’an 2010 (en septembre 2006, 2251 villages sont raccordés au téléphone); et
• Promouvoir le secteur des télécommunications comme secteur essentiel pour le
développement d’une économie compétitive et ouverte en promouvant parmi d’autres
actions les investissements privés et le développement des nouvelles technologies.

Selon le projet de décret fixant les modalités de développement du service universel des
télécommunications ainsi que les règles d’organisation et de fonctionnement du FDSUT, les
exploitants des réseaux de télécommunications ouverts au public devront verser au FDSUT une
contribution annuelle fixée au maximum à 3% de leur chiffre d’affaires hors taxes net des frais
d’interconnexion réglés entre exploitants des réseaux de télécommunications ouverts au public.
Toutefois, ce montant pourrait être déterminé à titre transitoire pour les deux premières années
d’activités par le cahier des charges des exploitants.

La première étape de l’implémentation du fonds comportera le lancement d’un PROJET


PILOTE dans la REGION ADMINISTRATIVE DE MATAM vers la fin de l’année 2006. Dans
cette tâche, l’ARTP sera accompagnée par APOYO Consultoría (www.apoyo.com), société de
droit péruvien avec une grande expérience dans la conception et mise en oeuvre de projets
d’accès et service universel dans des zones rurales en Amérique Latine et en Afrique.

Contexte politique

Depuis son indépendance en 1960, le Sénégal fut dirigé par l’UPS (parti unique) devenu Parti
Socialiste jusqu’à l’élection de l’actuel président Abdoulaye Wade, secrétaire général du Parti
Démocratique Sénégalais. La durée du mandat présidentiel est de cinq ans renouvelable une
fois. Le multipartisme est intégral au Sénégal depuis l’année 1980. Le Sénégal est considéré
comme l’une des démocraties les plus stables de l’Afrique.

4
Project de Décret Fixant les Modalités de Développement du Service Universel des Télécommunications
ainsi que les Règles d’Organisation et de Fonctionnement du Fonds de Développement du Service
Universel des Télécommunications

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Contexte macroéconomique général

Le Sénégal est un pays dynamique avec de fortes perspectives de développement. La


croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) a été soutenue depuis 1994, étant en moyenne de
4,6% sur la période 2000-2005, au-dessus de la moyenne pour l'Afrique sub-saharienne. Cette
tendance économique a été provoquée principalement par une croissance significative du
secteur manufacturier et des services. Par conséquent, le PIB per capita du Sénégal est un des
plus élevés parmi ses voisins.

PIB (US$ millions)

9000
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005
Source : FMI

PIB PERCAPITA (US$ - PPP)


Année 2004

2180
1991 1940
1713
1551 1536
Moyenne: US$1369
1169 1154 1091 998
978
779 722
i

er
ia
a

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l

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ni
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te

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M

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ô

r
Bu

ui
C

Source: Banque Mondiale

D’autre part, l’inflation au Sénégal est maîtrisée et est soutenue à des niveaux très bas. Après
le pic enregistré lors de la dévaluation en 1994, l'inflation a été réduite pour s'établir à moins de
1,38 % en moyenne sur la période 2000-2005.

Le secteur des télécommunications au Sénégal

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Le secteur des télécommunications est un secteur stratégique au Sénégal, car il contribue de


manière significative à l’amélioration des principaux indicateurs macroéconomiques de ce pays
et au développement de l’activité économique et sociale. En reconnaissant l’importance des
télécommunications, le gouvernement ne cherche pas simplement à « résorber la fracture
numérique » du pays mais aussi à « renforcer la position du Sénégal comme pôle d’excellence
dans le secteur des télécommunications et carrefour préférentiel pour le développement de
services dans la sous région5 ».

Avec un chiffre d’affaires de près de 550 millions d’Euros en 2005 généré par les opérateurs de
téléphonie fixe et mobile (Sonatel, l’opérateur historique ; et Sentel, le concurrent mobile) et les
fournisseurs de service Internet, la contribution des télécommunications à la formation du PIB
représente 7,3% à fin décembre 2005. La croissance de cette contribution a été de 25,6%
l’année 2005.

Libéralisé récemment, ce secteur possède un grand espace et un fort potentiel économique de


croissance pour les investisseurs. Bien que le niveau de télédensité reste assez bas, cet
indicateur a augmenté notablement pendant les dernières années, impulsé surtout par la
croissance du secteur mobile.

ÉVOLUTION DU NOMBRE D'ABONNÉS ET DU TAUX DE PÉNÉTRATION


17%
16.4%
1800
15% 1730
1600
13%
1400
11% 10.6%
Taux de pénétration

Abonnés (miles)
1200
9% 1122
7.6%
1000
7%
5.8%
782 800
5%
4.0%

3% 2.6% 553 600


2.5%
2.4% 2.3%
2.2% 2.2% 2.2%
1% 390 400
251 237 245
225 229 267
-1% 206 200
2000 2001 2002 2003 2004 2005

Taux de pénétration mobile Taux de pénétration fixe Abonnés mobile Abonnés fixe

Source : ARTP

L’activité des télécommunications est organisée principalement par le Code des


télécommunications (Loi n°2001-15 du 27 décembre 2001). Les différents règlements, décrets
et décisions qui soutiennent ce cadre se trouvent sur les sites web de l’ARTP (www.art-telecom-
senegal.org) et du Ministère des Postes, des Télécommunications et des NTIC
(www.telecom.gouv.sn).

L’environnement règlementaire est favorable, en raison notamment de la création des


mécanismes compétitifs afin d’accorder la deuxième licence globale pour offrir des services de
télécommunications dans tout le pays. À ce sujet, la Lettre de Politique Sectorielle des
Télécommunications (Janvier 2005) qui définit la stratégie nationale de ce secteur jusqu’en
2008 prévoit notamment l’attribution d’une nouvelle licence globale de télécommunications. Ce
processus se ferait en parallèle avec la mise en place du projet pilote pour le service universel.

5 Lettre de Politique Sectorielle, secteur des Télécommunications, Janvier 2005.

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Le projet

Dans ce cadre, la participation au projet pilote de service universel représente une bonne
opportunité d’entrer dans le marché des télécommunications sénégalais. Ce projet a comme
objectif de construire un réseau de télécommunications dans une zone de la région de Matam,
afin de fournir des services de communication et de l’information, y compris des services
basiques de téléphonie et de l’Internet ; des applications dans les domaines de la santé, de
l’éducation, et des activités productives ; ainsi que des capacitations dans le domaine de TICs à
un groupe de villages dans cette région. Ces tâches seront accomplies avec l’appui de
communautés rurales et avec une subvention accordée par l’ARTP au travers d’un processus
compétitif (smart subsidies).

Matam est une des régions les plus dynamiques du Sénégal, avec une population estimée à
500,000 habitants et un grand nombre d’émigrés avec un besoin actuellement insatisfait de
communiquer avec leurs familles et d’autres personnes dans la région. Matam a été choisie par
l’ARTP en raison de son potentiel économique et de développement.

Raisons pour choisir Matam


√ Son potentiel économique:
exploration du pétrole, des
phosphates, et d’activités
commerciales agricoles;
√ Les besoins de communication
avec les émigrés de la région en
Europe et en Amérique et
l’importance des transferts
d’argent vers la région. Les TICs
pourraient faciliter et augmenter
la sécurité de la disposition
physique de l’argent;
√ Des entrepreneurs et autres
exploitants sont présents dans
cette zone.
√ Matam est la dernière région
créée du pays, donc son besoin
d’intégration est plus que réel.

Chronogramme préalable

Le 11 décembre, l’ARTP organise un Atelier à Dakar pour expliquer aux parties prenantes les
objectifs du projet pilote, ses caractéristiques et les modalités de participation dans le
processus compétitif qui sera mis en place pour l’octroi d’une licence rurale pour la zone ciblée.

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Contacts

Pour de plus amples informations ou pour vous inscrire dans l’atelier de présentation du projet pilote,
veuillez contacter les personnes suivantes :

Mr Mohamed Tall
mohamed.tall@artp.sn

Mme Diago Diouf FATI


diago.diouf@artp.sn

Mme Madjiguène Sène MBAYE


madjiguene.mbaye@artp.sn

Mme María Isabel MENDOZA


mmendoza@apoyoconsultoria.com

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