Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Les Contes D - Amadou Koumba
Les Contes D - Amadou Koumba
BIRAGO DIOP
LES CONTES
D’AMADOU-KOUMBA
3/187
PRÉSENCE AFRICAINE
25 BIS, RUE DES ÉCOLES
PARIS Vème
4/187
À mes filles :
NENOU et
DÉDÉE
pour qu’elles apprennent
et n’oublient pas
que l’arbre ne s’élève qu’en
enfonçant ses
racines dans la Terre
nourricière.
DU MÊME AUTEUR
AUX ÉDITIONS PRÉSENCE AFRICAINE
— Baké, tu dors ?
— Oui, grand-mère !
Tant que je répondais ainsi, grand-mère savait que
je ne dormais pas, et que, tremblant de frayeur,
j’écoutais, de toutes mes oreilles et de tous mes yeux fer-
més, les contes terrifiants où intervenaient les Génies et
les Lutins, les Kouss aux longs cheveux ; ou que, plein de
joie comme les grands qui écoutaient aussi, je suivais
Leuk-le-Lièvre, madré et gambadant, dans ses intermin-
ables aventures au cours desquelles il bernait bêtes et
gens au village comme en brousse et jusque dans la de-
meure du roi.
Quand je ne répondais plus à la question de grand-
mère, ou quand je commençais à nier que je dormisse,
ma mère disait : « Il faut aller le coucher », et grand-
mère me soulevait de la natte qui se rafraîchissait dans
l’air de la nuit et me mettait au lit après que je lui eus fait
promettre, d’une voix pleine de sommeil, de me dire la
suite le lendemain soir, car en pays noir, on ne doit dire
les contes que la nuit venue.
Grand-mère morte, j’eus dans mon entourage
d’autres vieilles gens, et, en grandissant à leur côté, « j’ai
7/187
Fari hi ! han !
Fari hit han !
Fari est une ânesse,
Fari hi ! han !
Fari hi ! han !
Fari hi ! han !
Fari est une ânesse.
16/187
*
* *
*
* *
*
* *
*
* *
*
* *
II
III
IV
Va, dit Mor, va dire à Birane que je lui donne ma fille. Dis-
lui qu’il est non seulement le plus vaillant et le plus fort de
tous les jeunes gens, de N’Diour, mais encore le plus
malin.
« Il a pu te confier de la viande à toi l’Hyène, il saura
garder sa femme et déjouer toutes les ruses. »
Mais M’Bar-l’Hyène n’avait certainement pas en-
tendu les dernières paroles de Mor, si flatteuses cepend-
ant pour celui qui lui avait confié sa mission, il était déjà
sorti de la maison, il sortait déjà du village, car il se rap-
pelait avoir aperçu, sur son long et tortueux chemin, il ne
savait plus combien de bottes de paille.
Dès les premiers champs de M’Badane, il trouva en
effet des bottes de paille. Il en coupa des liens, il les
fouilla, les éparpilla sans rien trouver qui ressemblât à de
la chair ou même à des os. Il courut à droite, il courut à
gauche, furetant, fouillant, et éparpillant toutes les bottes
de paille qu’il trouvait dans les champs, tant et si bien
qu’il lui fallut encore trois jours pour rejoindre le village
de N’Diour.
— Comment, lui demanda Birane en le voyant ar-
river suant et soufflant, tu n’as donc pas fait ma commis-
sion, M’Bar ? Qu’as-tu fait pendant six jours, alors que tu
n’avais même pas besoin de deux jours pour aller à
M’Badane et revenir ?
— Ce que j’ai fait en chemin ne te regarde pas du
tout, dit M’Bar-l’Hyène d’une voix sèche. Qu’il te suffise
de savoir, si cela peux te faire plaisir, que Mor te donne sa
fille.
92/187
Je le dis et le redis :
Petit-mari ! Petit-mari !
114/187
Je le dis et le redis :
Petit-mari, Petit-mari !
N’Diongane reviens,
N’Diongane chéri reviens !
Que ta sœur ne t’exile pas,
N’Diongane reviens !
Je le dis et le redis :
118/187
Petit-mari !…
chanta la sœur.
Dans le sable brûlant et mouvant où s’enfonçaient
leurs pieds, elles suivirent N’Diongane. La vieille femme
appelait toujours son fils :
N’Diongane reviens,
N’Diongane chéri reviens !
Je le dis et le redis :
Petit-mari, Petit-mari !
N’Diongane reviens,
N’Diongane chéri reviens !
Petit-mari, Petit-mari !
Je le dis et le redis :
s’entêta sa sœur.
N’Diongane avança jusqu’aux genoux dans les
vagues qui roulaient et s’étalaient derrière lui.
Je le dis et le redis :
120/187
Petit-mari, Petit-mari !
N’Diongane reviens.
N’Diongane reviens,
121/187
*
* *
*
* *
*
* *
*
* *
138/187
Salamou aleykoum
Nous vous saluons,
N’Dioumane et ta famille ;
Tu as des hôtes d’importance,
Il te faut les nourrir…
Salamou aleykoum
Nous vous saluons
N’Dioumane et ta famille ;
Tu as des hôtes d’importance,
Il te faut les nourrir…
Wèng si wélèng !
Sa wélèng wèng !
N’Dioumane tey nga dè !
(Tout seul arrive !
Arrive tout seul !
N’Dioumane tu mourras !)
Sa wêlèng wèng !
Wèng si wélèng !
Wèng si wélèng !
145/187
Sa wélèng wèng !
N’Dioumane tu mourras !
O ! Worma, Wor-ma
Chiens de mon père,
Que j’ai trahis
Ne me trahissez pas !
O ! Dig, O ! Digg
N’Dioumane désespère
Secourez-le !…
O ! Worma, Wor-ma
O ! Dig, O ! Digg !
Wèng si wélèng !
*
* *
*
* *
*
* *
*
* *
172/187
*
* *
*
* *
------------------------------
183/187
Rendre un salut
n’a jamais écorché la bouche.