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Henri Michaux

Fiches de révision
Introduction:
Henri Michaux, peintre et poète d'origine belge (1899-1984), a marqué
son époque par une quête artistique et existentielle singulière. Dès son
enfance solitaire et maladive, il se réfugie dans la lecture, annonçant son
penchant pour la solitude. En 1920, il abandonne des études de médecine
pour voyager en Amérique du Sud, amorçant ainsi son émancipation
artistique. Encouragé par des figures telles que Supervielle et Paulhan, il
publie son premier recueil surréaliste, "Qui je fus" (1927), marquant le début
d'une carrière artistique multidimensionnelle. À partir de 1956, Michaux
expérimente des substances hallucinogènes pour élargir sa conscience,
résultant en des œuvres telles que "Misérable Miracle" (1956). Son écriture
devient un moyen d'exploration intérieure et de compréhension des limites
de la vision hallucinatoire.
Il refuse en 1965 le grand prix national des lettres
L'œuvre de Michaux révèle une exploration profonde de l'expérience
humaine, oscillant entre dimensions psychologiques, spirituelles et
corporelles. La souffrance, le désir d'évasion et la défiance envers le
langage sont des thèmes récurrents.
Les répétitions, le rythme et l'humour caractérisent son écriture, marquant
son style distinctif et original.

Biographie
Henri Michaux, naturalisé français Enfant, il imagine Dieu comme une
en 1955 connaît une renommée boule et rêve d'être une boule
durable en tant que peintre, lui-même, attiré par tout ce qui le
dessinateur et poète, grâce à des distingue de l'homme moyen.
textes originaux qui le distinguent Rejetant l'obéissance comme une
d’autres poètes. Issu d'une famille entrave, il quitte la Belgique et sa
bourgeoise à Bruxelles, il nourrit famille pour une vie de marin,
une aversion envers son pays et ses trouvant dans la mer une évasion
parents qui l'ont placé en pension du monde détesté. Ses premiers
sans explication, suscitant en lui un textes, envoyés à Elenz et Paulhan,
ressentiment permanent. La perte marquent le début de son
de ses parents et de son frère dans ascension littéraire. La mer, source
les années 40, suivie d'un héritage d'inspiration, contribue à façonner
financier, lui offre la possibilité de son œuvre, tandis que son recueil
voyager et de se libérer du besoin "Plume” offre une perspective
de travailler. différente sur son passé.

Son autobiographie, "Quelques renseignements sur 59 années


d'existence" de 1960, reflète une enfance difficile marquée par l'indifférence,
la résistance, et le dégoût envers la vie quotidienne. Il se présente comme
un marginal, un gréviste de la vie. Malgré son aversion pour la nourriture, il
montre un intérêt précoce pour les insectes, les dictionnaires, et le latin.
Ses études chez les Jésuites pendant la Première Guerre mondiale sont
marquées par l'invasion allemande, mais il découvre son amour pour
l'écriture. Ses goûts littéraires incluent Tolstoï, Dostoïevski, Ernest Hello, et
Ruysbroeck, tous évoquant le thème récurrent de la question divine dans
son œuvre.
La mer à une grande place dans son œuvre et dans sa vie. Il quitte un
pays qu’il déteste et un pays qu’il rejette. Il écrira “toute situation
d'obéissance et cadenasante”. Il garde un goût pour la vie à bord.
Il devient ami de Jules Supervielle, poète Uruguay. Il fait connaître à
Michaux un poète équatorien Alfredo Gangotena dont il se lie d’une
grande amitié. En juillet 1926 il repart en Méditerranée. Désir de fuite
En 1931, son voyage en Asie aboutit à "Un barbare en Asie", une prose
qui accroît sa renommée. Il explore les voyages imaginaires en 1936,
s'installant dans la vie d'hôtel jusqu'à vivre avec Marie Louise, atteinte de
tuberculose. Elle meurt en 1948, laissant Michaux tourmenté. Subissant des
épreuves médicales, il explore l'inspiration mystique sous l'influence de
drogues, enrichissant ainsi sa peinture.

L'anthologie de 1944, "Pages choisies", offre un panorama de son


œuvre, ordonnée chronologiquement. La section "Qui je fus" présente six
poèmes, évoquant un passé personnel et provocateur. Bien que rapproché
du surréalisme belge, Michaux préfère l'indépendance artistique.
Le surréalisme, initié par Apollinaire et évoluant du dadaïsme, rejette les
formes établies, privilégie l'insolite, et favorise l'imagination, l'irrationnel, et
la collaboration artistique.
La vie et l'œuvre de Michaux reflètent une quête personnelle, traversée de
voyages, de deuils, et d'explorations artistiques, s'inscrivant dans une
époque marquée par des mouvements littéraires novateurs.

Le surréalisme
Le surréalisme, initié par André Breton et baptisé par Apollinaire, se
distingue par son rejet de la ponctuation, une caractéristique évidente
dans Alcools. Précédé par le dadaïsme, le surréalisme émerge comme une
réaction à l'irrationalité humaine et à l'absurdité du monde, accentuée
par les expériences de la Première Guerre mondiale vécues par les futurs
membres du mouvement.
Le surréalisme, bien que marqué par une diversité artistique et
philosophique, partage des valeurs telles que la quête poétique et le
goût de la liberté. Son influence s'étend à des domaines variés tels que le
cinéma et l'affiche. La Seconde Guerre mondiale met fin au mouvement,
bien que Breton tente de le revitaliser jusqu'à sa mort en 1966. Malgré sa
dissolution officielle, le surréalisme demeure vivant dans les esprits en
tant que mouvement libérateur, mettant en avant le psychisme et la
sexualité.
Michaux exprime un dédoublement (thème de son œuvre) qui est source de
malaise et qu’il tente de soulager en créant.
Le pronom “ils” ne renvoient à rien, n’a aucun antécédent grammatical. Ces
“ils” sont les moi successifs et passés de Michaux qui viennent l’envahir et
lui parler. Cela ressemble à une fable. La violence est le principe même de
la création de Michaux (il écrit “contre”). Si le beau est toujours bizarre
comme dit Baudelaire, alors tous les textes de Michaux sont beaux.
Michaux rejette le classicisme. On retrouve dans certains poèmes une
humanisation de la forêt qui est tragique.
Il goûte l’éther puis l’opium qu’il n’aime pas. L’éther est “plus chrétien” pour
Michaux et le porte dans un état plus mystique et “arrache l’homme de soi”.
Michaux détruisait ses manuscrits il ne voulait qu’on lise que le travail fini. Il
tente de créer mais tout lui échappe, utilise beaucoup de termes spatiaux.
Il affirme son indépendance et son originalité.
Michaux sait que ce qu’il crée est à lui seul, c’est sa propriété.
Les poèmes de l’espace du dedans font la loi par rapport à l'espace du
dehors. Il transpose son malaise sur un personnage inventé en se
dédoublant. Il dit que “Plume” a été une partie de lui-même.
Il écrit “une vie de chien” en hommage à Charlie Chaplin qui a fait un film
du même nom (ou presque).
Il admire des saints qui font tout de travers mais vont droit à dieu. La
maladresse qu’il trouve dans le personnage de Charlot lui plait car il y
reconnaît la sienne. Il refuse les conventions, les lois car on ne lui a pas
demandé son avis à leur sujet. Le cinéma est à l'origine du développement
d’une nouvelle forme d’intelligence avec une sensibilité accrue à la vitesse.
On retrouve de nombreuses fois le thème du combat dans les poèmes de
Michaux (frères,
femmes, animaux).
Michaux s’amuse a partir du monde réel a inventer ce qui n’existe pas.
L’insolite a une force on a l’impression de connaître qqch mais on est
décontenancé par ce que Michaux propose.
- Le peuple des Emanglons est celui dont les mœurs et les coutumes
sont les plus longuement présentées. Le ton froid et détaché fait
ressortir la violence des coutumes de ce peuple.
Michaux crée des tribus, mais on retrouve aussi des description des pays
dans lesquels ils vivent (cinquantaine de peuples inventés au total) dans
l’espace du dedans on a :
- Les gaurs qui ont une obsession pour la religion et sacrifient leur
confort (mange cru et ne cuise les aliments que pour leurs dieux)
- Les Ivinisikis qui ont des dieux mais la religion est un fait de
civilisation, ils ne mettent pas de dévotion. Leurs vies se rapprochent
de la notre mais ils sont toujours dehors.
C’est une critique du monde moderne, de la même manière que celle de
Chaplin dans les Temps Modernes.
Michaux invente des pays, des peuples, des animaux.
Le recueil “qui il est” est en écho avec “qui je fus” et raconte la vie de
Michaux.
Il expérimente en permanence des nouveaux moyens d’expression.
La première version de l’espace du dedans s'arrêtait là avec un poème
“magie”. Tous les autres qui suivent sont postérieurs (textes écrits pendant
les 20 années suivantes).

Épreuve exorcisme : seuls trois poèmes ont été retenus pour les mettre
dans le recueil.
Sa préface témoigne de la création qui a pour point de départ la
souffrance et qui parvient momentanément à faire oublier cette
souffrance. A sa souffrance individuelle s’ajoute une souffrance collective
avec la guerre mondiale.

L’écriture a une utilité thérapeutique pour Michaux et devient un cri,


comme la peinture a cette époque. L’autorité parentale qui a fait souffrir
Michaux est maintenant celle des dictateurs.
Il s’adresse à la voix des dictateurs “tu n'auras pas ma voix, grande voix” et
résiste en disant cela.
Lazare Tudor est un poème, un cri de pitié et de souffrance des atrocités
commises.
Certains textes du début montrent Michaux attentif au fait de se mettre
dans une pomme pour avoir un peu de tranquillité.
Le cercle devient la représentation de la conscience de soi. La boule
correspond à une des plus anciennes composantes de l’imaginaire de
Michaux, l’espace est circulaire qui va de pair avec l’immobilité et est un
rempart contre les changements. Le vide fait que l’espace ne sera plus un
et plein. Néanmoins ce vide peut avoir des avantages: Michaux ne cessera
pas de se trouver en fragile équilibre entre centre et absence, il veut
s’échapper de l’espace du dehors pour aller dans un endroit sans limites.
Michaux veut tromper son ennui et son mal être en réagissant à la
passivité.
Les frontières s'abolissent entre les hommes et les animaux marins
(élargissent l’espace du dehors grâce à l’imagination et donc l’espace du
dedans). Michaux fait ce qu’il veut du réel et change ce qui lui déplait
(branchies amovibles).
Dans ses expériences mescaliniennes il retrouve une forme de spiritualité.
Il estime que dieu ressemble à une boule et jusqu'au seuil de l'adolescence
il se décrit comme une boule. Quand il veut se mettre dans une pomme il se
replie, à peur de la vie, cherche une sécurité.
La perte de la perfection sphérique est associée à la nourriture et au
langage. Il cherche l'infini mais ne le trouve pas et trouve seulement le vide.
C'est avec un de ces péchés qu'il va essayer de retrouver un fragment de
l'infini. ”Le livre est divin”. Pour lui la poésie est quelque chose de sacré.

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