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Dechets Solides Municipaux
Dechets Solides Municipaux
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Année académique 2005 – 2006
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OBJECTIF GENERAL DU COURS
• permettre aux étudiants de mieux cerner tous les aspects liés à l’assainissement d’un
établissement humain donné ;
• les amener à pouvoir concevoir les ouvrages d’assainissement adaptés à un contexte donné ;
• et leur donner les outils nécessaires pour assurer une meilleure mise en œuvre des systèmes
d’assainissement choisis.
4. Le cheminement global des ordures ménagères dans une ville donnée (la précollecte, la collecte,
la valorisation et le traitement)
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Problématique de l’assainissement en Afrique
3. non maîtrise du développement des villes : multiplicité des tissus urbains avec cependant
prolifération des quartiers pauvres et illégaux ;
1. la ville spontanée (bidonvilles, quartiers à habitat spontané, quartier pauvre), consécutive à une
occupation anarchique de l’espace née des difficultés d’obtention des titres fonciers et d’accès
aux parcelles viabilisées, coûteuses pour les ménages pauvres ;
2. la ville planifiée et/ou administrée, anciens fiefs de la colonisation, quartiers résidentiels de haut
et de moyen standing, nouveaux centres administratifs et commerciaux avec immeubles à grande
hauteur et une trame de voirie urbaine bien fournie.
I.1/- Définitions
Les déchets solides municipaux sont les résidus issus de la consommation ou des services qui ne
sont plus d’utilité dans nos activités socio-économiques et culturelles. Ce sont des éléments de
faibles dimensions que l’on peut rassembler dans des récipients faciles à manipuler en vue de leur
enlèvement régulier à l’aide de véhicules ordinaires.
Les déchets solides municipaux comprennent : les ordures ménagères (provenant des foyers : restes
de cuisines, papiers et verres usagers, vieux métaux et textiles, etc.), les déchets de marchés et
d’abattoirs, les déchets provenant des hôpitaux, de l’artisanat et de l’industrie, assimilables aux
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ordures ménagères, les déchets encombrants (encore appelés « monstres »), les déchets « inertes »
provenant de la démolition ou de la rénovation (gravats, bois, briques, tuiles) et les déchets
toxiques et les déchets radioactifs (par eux-mêmes ou alors contenant des éléments radioactifs).
La composition des déchets solides urbains est généralement exprimée en pourcentage (%) de
poids. Elle varie d’un contexte à un autre. Le choix des différentes classes caractéristiques des
déchets dépend essentiellement des objectifs recherchés. Cependant, il existe dans la littérature
deux principales modes de classification des déchets solides municipaux :
1. Le premier mode propose les grandes classes d’ordures ménagères qui sont les suivantes :
• les déchets inertes (fins ou encombrants) : gravats, carcasses de véhicules, verres et plastiques.
• les déchets toxiques ou radioactifs issus des industries électrochimiques, des hôpitaux, etc.
Tableau : Exemple de composition (en 4 classes) des ordures ménagères dans certaines villes.
[GILET, 85], [ENDA, 90], [RAJAOMANANA, 96], [THUY, 98], [NGNIKAM et al, 98].
Villes Fraction Fraction Fraction Autres Total
fermentescible inerte combustible
Moyenne de 14 villes algériennes 77.3% 5.4% 15.7% 1.6% 100.0%
Antananarivo (Madagascar) 15.0 5.9% 11.4% 67.7% 100.0%
Douala (Cameroun) 78.7% 9.0% 11.0% 1.3% 100.0%
Garoua (Cameroun) 42.8% 3.6% 11.2% 41.9% 100.0%
Dakar (Sénégal) 41.0% 5.0% 19.0% 26.0% 100.0%
France 25.0% 18.0% 42.0% 15.0% 100.0%
Bamako (Mali) 35.0% 4.5% 19.5% 41.0% 100.0%
En résumé, les déchets varient en valeur absolue, en qualité comme en quantité selon la localisation
géographique, les aspects socio-économiques de la source de production.
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Ce sont des paramètres caractéristiques des déchets solides urbains pouvant influencer le choix
d’une filière de gestion dans un contexte donné. Les principaux paramètres physico-chimiques des
déchets solides urbains sont :
• la densité (densité en poubelle) : elle représente la masse des déchets solides rapportée au
volume qu’ils occupent. Sa connaissance est essentielle pour le choix d’une part, du type de
matériel de précollecte et de collecte et d’autre part, du type de traitement à préconiser. La
valeur de la densité des déchets n’aura de sens que si l’on définit les conditions dans lesquelles
elle a été déterminée. La densité en poubelle peut en effet varier fortement en fonction du
matériel de précollecte et de collecte : pour les sacs ou les seaux « poubelle », elle varie de 0,20
à 0,30 ; dans les bennes basculantes et les tracteurs agricoles, elle oscille entre 0,30 et 0,40 ;
dans les bennes tasseuses, sa valeur va de 0,45 à 0,55. La densité en poubelle varie également
en fonction du type de tissus : elle décroît des quartiers pauvres (bidonvilles) aux quartiers de
haut standing dans une même ville. La densité en poubelle varie enfin en fonction des saisons
climatiques ou agricoles : elle est élevé en saison pluvieuse et relativement moins en saison
sèche.
• le taux d’humidité : il représente le pourcentage en poids de l’eau contenue dans une masse de
déchets solides « frais », stockés à l’abri des intempéries et collectés dans un délai raisonnable.
Le taux d’humidité est variable suivant la nature du déchet (importance relative des matières
organiques), le lieu de production (type de tissus urbains), les saisons et les conditions sociales
du producteur. Il a une influence majeure sur le pouvoir calorifique des déchets et permet en
outre d’apprécier l’aptitude de ceux-ci au compostage : ainsi, pour un taux d’humidité compris
entre 50% et 70%, le compostage est possible. En milieu tropical, ce taux oscille autour de 65%
avec un minimum de 50% en saison sèche. [GILLET, 85], [NGNIKAM et al, 98].
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• le pouvoir calorifique inférieur (PCI) ou supérieur (PCS) d’un combustible : il mesure la
quantité de chaleur dégagée par la combustion complète de l’unité de masse de ce combustible à
une température et une pression de référence donnée. Le PCS prend en compte la chaleur de
vaporisation de l’eau contenue dans les ordures lors de la combustion. Le PCI est défini en
supposant que toute l’eau du combustible de combustion est sous forme vapeur au stade final.
Dans la pratique, on considère en général le PCI dans le cadre des études sur les ordures
ménagères. Sa détermination permet d’envisager la possibilité d’une éventuelle incinération des
déchets solides étudiés.
(
100- ω
PCIh = PCIs ________ )ω
- 5,835ω
PCIh = PCI des ordures humides (en kcal)
PCIs = PCS des ordures sèches (0 degré d'
humidité) (en kcal)
ω
ω = taux d'
humidité des déchets solides considérés
La valeur du PCIs s'
obtient par calcul en prenant comme référence le PCS des différentes
substances contenues dans les ordures ménagères
Tableau : PCI de quelques éléments contenus dans les déchets solides municipaux. [NGNIKAM, 00],
[GILLET, 85], [LPSS, 91]
La typologie urbaine des villes africaines est composée de deux grands ensembles. Le premier,
encore appelé ville spontanée, est le plus important en terme d’espace occupé et de population
concernée. Il représente les formes d’installations spontanées (bidonvilles, quartiers à habitat spontané,
quartiers pauvres), nées de suite d’une occupation anarchique de l’espace, des difficultés d’obtention
des titres fonciers et d’accès aux parcelles viabilisées coûteuses pour les ménages pauvres. Le
second, encore appelé ville planifiée et/ou administrée, regroupe les anciens fiefs de la colonisation,
les quartiers résidentiels de haut et de moyen standing, les nouveaux centres administratifs et
commerciaux avec immeubles à grande hauteur et une trame de voirie urbaine bien fournie. La
connaissance des caractéristiques des tissus urbains dans une ville donnée est importante lorsqu’on
envisage de mener des études sur les déchets solides en particulier
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Les déchets solides municipaux sont extrêmement hétérogènes. Ainsi, pour mener à bien une
campagne de caractérisation de ceux-ci, il est fortement recommandé de disposer d’un échantillon,
aussi représentatif que possible, de l’ensemble des ordures ménagères de la zone à étudier. La
représentativité d’un échantillon d’ordures ménagères se mesure sous trois dimensions, à savoir :
• la dimension temporelle, qui fait intervenir ici l’influence des saisons climatiques (sèche ou
pluvieuse) et des saisons agricoles (périodes et types de récoltes, etc.) ;
• la dimension spécifique, qui prend en compte le paramètre que l’on veut estimer dans le tas
d’ordures ménagères.
Il est donc important de prendre en compte, simultanément, ces trois aspects dans la détermination
des caractéristiques propres des ordures ménagères à étudier.
Il existe plusieurs techniques d’échantillonnage des déchets solides municipaux parmi lesquelles la
Méthode de Caractérisation des Ordures Ménagères (MODECOM) développée par l’Agence
française pour le Développement et la Maîtrise de l’Energie (ADEME). Ces techniques sont
cependant difficilement applicables dans le contexte africain en raison de la multiplicité des tissus
urbains dans les villes, l’irrégularité voire l’inexistence de la collecte et le faible taux de couverture
du service de ramassage des ordures ménagères qui font que l’échantillon qui sera prélevé risque de
ne pas être assez représentatif de l’ensemble des déchets produits. Une des démarches adaptées serait
la suivante :
3- le tri manuel des déchets des échantillons selon les catégories adoptées, sur tamis de maille
égale à 20mm, la pesée de chaque composante principale et le calcul des pourcentages en poids
de chacune d’elle ;
La stratification a pour but d’identifier et de définir d’une part, les activités socio-économiques
structurantes de la localité considérée et d’autre part, l’ensemble des tissus urbains existant dans
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cette localité. Elle se fait à partir de la photographie aérienne actualisée de cette localité, complétée
le cas échéant par des descentes de vérifications sur le terrain. C’est en fonction du poids de chaque
type de tissus identifiés que l’on déterminera la base de sondage et le pourcentage de prélèvements
d’échantillons par type.
1. le poids des prélèvements élémentaires (Pe) à effectuer ; en général, ce poids varie entre 100 et
150 kg par zone homogène.
2. le nombre (N) de prélèvements élémentaires à faire ; pour cela, il faut tenir compte du coût ou
du budget alloué à la campagne d’échantillonnage.
3. la base de sondage, qui est fonction du poids de chaque strate identifiée, du poids et du nombre
des prélèvements estimés.
Dans une strate donnée, la prise de l’échantillon primaire ou de l’échantillon secondaire peut se
faire par prélèvement directe dans les conteneurs d’ordures ménagères fraîches ou par des sacs
poubelles remises aux producteurs la veille de l’opération. La collecte des échantillons ou des sacs
poubelles s’effectue par strate selon un itinéraire bien défini à l’avance. Pour chaque strate, il est
important de collecter une quantité suffisante de déchets : une moyenne de deux tonnes par strate
est conseillée pour constituer l’échantillon primaire. Le contenu du camion est déversé dans l’aire
des opérations et la prise des échantillons secondaires peut se faire soit par la méthode
d’échantillonnage par partage, soit par la méthode des « quarts ».
• Masse de l’échantillon Etape 1 : Etaler les déchets sur une surface dégagée
primaire = 20 kg et diviser le tas en quatre portions égales
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Figure 1 : Processus de prélèvement d’échantillonnage par la méthode de quartage
Dans une agglomération donnée, la production d’ordures ménagères est définie en poids (en
kg/hab.) ou en volume (en m3/jour). Elle dépend des paramètres climatiques (saison pluvieuse ou
sèche), démographiques (croissance de la population), socioculturels (habitudes alimentaires, us et
coutumes, etc.), urbanistiques (typologie urbaine) et temporels (en semaine ou en week-end). Les
données nécessaires pour l’évaluation de la production des déchets solides produits dans une
localité sont les suivantes :
3- les paramètres de quantification et de qualification des déchets en fonction des saisons : les
quantités des déchets produits en fonction des saisons, des types de tissus et des types
d’activités rencontrées, la classification des déchets et leurs caractéristiques physico-chimiques.
4- les paramètres saisissant les pratiques actuelles de gestion des déchets municipaux dans la
localité : filière utilisée, moyens mis en œuvre, activités de récupération ou de recyclage,
principaux acteurs et leurs rôles respectifs, etc.
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III/- ANALYSE DES SYSTEMES DE GESTION DES DECHETS SOLIDES DANS LES
VILLES AFRICAINES
III.1 Le cheminement global des ordures ménagères dans une ville donnée
Les principales étapes de la gestion des déchets solides municipaux sont celles présentées par
l’organigramme ci-dessous :
Précollecte Collecte et Traitements
transport
Valorisation (recyclage
et récupération)
Figure 2 : Cheminement classique des déchets solides municipaux dans une localité donnée.
Dans les villes africaines, la gestion des déchets solides concerne essentiellement la salubrité du
domaine public. Les autres opérations étant prises en charge par les usagers (ménages, commerçants,
industriels, artisans) par apport volontaire ou par des intermédiaires rémunérés. Le schéma ci-dessous
montre quelque peu la complexité du cheminement des déchets municipaux dans les villes
africaines.
Retour aux
Action des
usagers
Stockage banalisé au niveau du
producteur (sac à poubelles, sachets,
récipients, etc.)
Tri des fractions
rémunérées
usagers ou
Action des
valorisables
PME
Communes Communes
Commercialisation
ou
Figure3 : Cycle des déchets solides municipaux dans les villes africaines
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III.2 La précollecte
La précollecte des ordures ménagères est l’opération qui consiste à ramener les déchets de la source
de production au point de regroupement ou de collecte (bac à ordures ou espaces aménagés). Ces
éléments doivent être judicieusement dimensionnés en fonction de la production journalière et de la
fréquence de collecte pour éviter tout débordement. La précollecte est adaptée dans les zones
densément peuplées et inaccessibles aux véhicules de collecte ou dans les zones de faible densité de
population et où l’habitat est dispersé. Elle peut se faire soit par apport volontaire de l’usager, soit en
porte à porte par un intermédiaire moyennant rémunération par l’usager.
1. Dans la précollecte par apport volontaire, les usagers transportent les déchets produits vers les
bacs à ordures ou les lieux de regroupement à l’aide de poubelles (poubelles classiques, sachets en
plastiques, vieux seaux, vieux récipients, brouettes, porte – tout, etc.). Ce système est à prévoir
lorsque les espaces nécessaires à l’installation des bacs à ordures ou des lieux de regroupement
sont disponibles à moins de 500m des usagers et accessibles aux véhicules de collecte.
2. La précollecte en porte à porte, qui exige que les usagers soient motivés pour payer le service rendu,
est envisageable lorsque d’une part, la zone n’offre pas d’espaces suffisants pour installer les bacs à
ordures ou les lieux de regroupement et d’autre part, dans les zones faiblement densifiées avec des
maisons éloignées les unes des autres.
Pour être économique, la précollecte doit se faire à l’aide de matériels et d’équipements produits
localement par les artisans locaux ou par les petites et moyennes entreprises locales. Parmi ces
équipements, on peut citer : les charrettes à traction animale, les pousse-pousses ou porte-touts à
traction humaine, les brouettes, pelles, râteaux, machettes, gants, bottes et cache-nez, etc.).
L’utilisation des moyens de transport « artisanaux » tels que les brouettes, les charrettes à traction
animale ou les tricycles pour la précollecte se développe dans certains secteurs des villes africaine.
Cette technologie reste cependant à rationaliser afin d’améliorer la qualité du service de ramassage
des déchets solides surtout dans les quartiers à habitat spontané et dans les zones périurbaines.
La collecte des ordures ménagères est l’opération qui consiste à ramasser les ordures ménagères des
bacs à ordures ou des lieux de regroupement vers la décharge contrôlée ou le lieu de valorisation.
Elle se fait au porte à porte dans les zones dotées d’un réseau de voirie en bon état et accessibles
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aux véhicules de collecte. Elle peut également se faire à partir des bacs à ordures ou à partir des
lieux de regroupement aménagés, localisés et accessibles.
Le matériel de collecte est composé généralement de bacs à ordures (de volume variable selon les
localités), de plate-forme d’accueil aménagée (casier en ciment munis d’escaliers et d’une rampe pour
permettre l’accès des brouettes, des charrettes et de porte-tout). Leurs caractéristiques respectives sont :
2. on détermine la quantité d’ordures ménagères (Q1 en m3) par jour de service(N qui est
généralement pris égal à 6 jours de collecte par semaine) : Q1=Q/n (en m3/j) ;
3. connaissance du taux de remplissage (tr%), on détermine le volume total des conteneurs Vc (en
m3) qui est égal à Q1/tr% (en m3) ;
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4. connaissant le volume d’un conteneur (v1), on calcule le nombre total de conteneurs (Nc) qui
est égal à Vc/v1, auquel il faudra ajouter le nombre de conteneurs supplémentaires de chaque
véhicule de collecte à déposer sur le point de collecte lors de la première rotation.
Les véhicules de collectes sont divers et variés. Leur choix dépend essentiellement des moyens
financiers disponibles, du personnel affecté à la collecte, de la distance à parcourir entre les points
de collecte et la décharge contrôlée, des caractéristiques et de la quantité des ordures à collecter et
du type de matériel existant au point de collecte. Parmi les véhicules de collecte les plus utilisés
dans les villes africaines on distingue :
• Le matériel à traction animale ou humaine : il est adapté pour les quartiers enclavés et ont une
durée de vie courte (entre 6 mois et 3 ans). Les distances de transport à parcourir ne dépassent
pas 1,5km pour les tractions humaines et 3km pour les véhicules à traction animale. Le
rendement de collecte est relativement faible (entre 5 et 20m3 d’ordures collectées par jour). Ils
sont complémentaires aux véhicules motorisés plus rapides.
• Les tricycles et les tracteurs : ils sont relativement plus chers que les précédants et adaptés pour
les petites distances. Ils ont une faible capacité, exigent moins d’éboueurs et sont envisageables
pour les petits centres.
• Les camions bennes d’entreprise : ils ont une capacité plus grande que les précédents et
parcourent des distances 4 à 5 fois plus importantes à des vitesses plus élevées. Ils sont adaptés
pour des espaces de regroupement aménagés, les points de transit et les plates-formes
d’accueil ; ils sont adaptés pour la collecte à main d’hommes ou motorisée (pelles chargeuses).
• les camions porte-conteneurs : ils sont équipés d’un bras hydraulique pour charger les
conteneurs pouvant transporter d’importantes de déchets. Ce type de véhicule est envisageable
pour les décharges contrôlées éloignées des grandes agglomérations.
• les camions Porte – Coffre, les multi-bennes, et les bennes compacteuses sont également des
véhicules très rapides qui offrent en outre la possibilité d’augmenter la quantité transportée par
compactage des déchets.
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Nombre d’éboueurs 1–2 3 3 2
Rendement de collecte (kg/mn) 30 30 30 – 40 -
Rendement au chargement (kg/mn) 15 – 20 15 – 20 15 – 20 -
Vitesse moyenne (km/h) 30 30 30 – 40 30 – 40
Distance maximale admissible (km) 3–5 3–5 12 – 15 12 – 15
Les principaux paramètres à prendre en compte dans la détermination du nombre de véhicules
requis pour la collecte et de transport des ordures ménagères dans une localité donnée sont les
suivants :
• la durée d’un cycle ou d’une rotation qui est la somme des temps de chargement du véhicule en
ville, d’un aller-retour vers le lieu de traitement ou de valorisation, les temps de chargement, de
manœuvrage de pesage, de pointage et de déchargement ;
• le nombre de rotations possibles par jour de service et par véhicule pour évacuer la quantité
produite ;
• le nombre de véhicules, qui est la production totale rapportée au volume que peut évacuer le
véhicule choisi.
Pour réduire les distances de transport, dont le coût représente selon les cas plus de 60% du coût
total de gestion des déchets solides dans une ville donnée, il est recommandé de prévoir des sites de
transit, qui constituent en fait des lieux de stockage provisoire des ordures ménagères. Cependant,
son installation ne devient nécessaire que si, dans des conditions économiques et opérationnelles
acceptables, le point de destination finale est trop éloigné et ne peut être atteint que par les mêmes
véhicules ayant servi à la collecte. Ainsi, pour des décharges contrôlées situées à moins de 15km
des points de collecte ou pour des villes produisant moins de déchets (<10t/j), ce genre de site n’est
pas rentable. Au-delà de 15km, surtout avec une production relativement élevée (>50t/j) le site de
transit devient intéressant sur le plan économique. [HEBETTE, 96].
Pour les villes africaines, il est souhaitable d’envisager des sites de transit aménagés (plate-forme,
fosse, etc.) dotés d’équipements moins sophistiqués pour éviter des investissements et des coûts
d’exploitation élevés. Les aménagements portent d’une part, sur la voie de desserte judicieusement
dimensionnée pour supporter les charges lourdes (camions de collectes), d’autre part sur les postes de
déversement, aires de manœuvre et de déchargement (quais aménagés et sécurisants) bien
dimensionnés pour éviter les pertes de temps. L’ensemble doit être clôturé, bien drainé et éclairé.
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On considère en général les grands conteneurs (au moins 30m3) pouvant être portés par des camions
spécialisés tels que les porteurs 2 essieux de plus de 19 t en charge.
En fonction des objectifs que l’on se fixe, il existe plusieurs types de traitement des déchets solides
municipaux. certaines sont encore au stade de la recherche expérimentale et n’ont pas encore été
éprouvée sur le terrain. Toutefois, la mise en décharge, le compostage et la méthanisation sont les
filières les plus utilisées en Afrique sub-saharienne.
Une décharge contrôlée est un lieu d’élimination « définitive » des déchets solides urbains basée sur
le stockage rationnel des déchets solides dans le but d’éviter tout risque de nuisances sur la santé
humaine et l’environnement. Cette technique est le type de traitement le plus répandu en Afrique.
Cependant, l’insuffisance des moyens financiers disponibles oblige les municipalités à utiliser des
méthodes peu recommandables, notamment la mise en place des décharges « sauvages » où sont
regroupés de manière spontanée les déchets produits dans la ville.
1- les décharges de matières inertes (ou décharge de Type A) sont réservées aux déchets polluants
ne nécessitant aucun traitement particulier avant leur « stockage définitif » (bris de verre, gravât,
excavation des routes, bris de béton, de tuiles et de parpaings de ciment, etc.);
2- les décharges de résidus (ou décharge de Type B) intéressent les déchets issus de l’incinération
de substances organo-chimiques et des déchets spéciaux respectant les critères stricts de la
qualité des « déchets aptes au stockage définitif » ; c’est à dire qu’au moment où ils sont
stockés, ils ne doivent pas rejeter des substances polluantes pour l’environnement ;
3- les décharges bio-actives (ou décharge de Type C) sont polyvalentes et réservées au stockage
des déchets provenant des usines d’incinération (scories), de gravât exempts de déchets
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spéciaux, des boues des stations d’épuration, des produits de vidange des fosses septiques dont
la teneur en eau ne dépasse pas 65%, des déchets urbains qu’il est impossible de brûler, des
déchets inertes de l’industrie et de l’artisanat. Cette catégorie est la plus utilisée en Afrique.
Les critères de choix d’un site devant abriter une décharge contrôlée sont entre autres :
• la perméabilité du site : elle est liée à la nature des sols ainsi que leurs propriétés physiques,
chimiques ou biologiques. Selon le coefficient de Darcy, on distingue : les sols imperméables
favorables à l’installation d’une décharge sauvage moyennant un dispositif de drainage efficace
(exemple : les schistes argileux, les marnes, etc. dont le coefficient de Darcy<10-9m/s ou 0,1mm/j) ; les
sols semi-perméables envisageables pour l’installation d’une décharge contrôlée si le pouvoir
auto-épurateur est suffisant (exemple : sols sablo-argileux, grès, etc. dont le coefficient de Darcy est
compris entre 10-9 et 10-6m/s ou 0,1 et 10cm/j) ; enfin les sols perméables qui ne sont pas
conseillés pour une décharge contrôlée d’ordures ménagères (cas du gravier ou des alluvions, dont
le coefficient de Darcy>10-6m/s ou > 10cm/j).
• la localisation du site par rapport aux sources d’alimentation en eau et aux points de captage
d’eau : sauf cas exceptionnels nécessitant obligatoirement des aménagements stricts et onéreux,
toute décharge contrôlée doit être impérativement située en aval de points de captage ou des
sources d’alimentation pour éviter toute contamination de cette ressource naturelle.
• la capacité de stockage : elle caractérise la durée de vie de la décharge dont la moyenne varie
généralement entre 15 et 30 ans. La capacité d’une décharge dépend essentiellement de sa
superficie, de la hauteur d’entreposage (5 à 10m), de la densité des ordures, du volume des
ordures comparé au volume des matériaux inertes utilisés pour la couverture et enfin, de
l’épaisseur de la couverture finale. Par rapport au volume total de la décharge, un ratio moyen
de (70 à 100%) d’ordures ménagères contre (0 à 30%) de matériaux inertes de couverture est
recommandé pour exploiter de manière rationnelle la décharge contrôlée.
• les conditions climatiques : une décharge contrôlée ne doit jamais être orientée dans le sens des
vents dominants afin d’éviter l’envol des déchets légers et la propagation d’odeur vers les zones
d’habitation. Il est également recommandé d’éloigner la décharge des cours d’eau et des zones
inondables afin d’éviter le lessivage du dépôt lors des ruissellements. On conseille aussi de
limiter ou d’éviter le ruissellement des eaux dans le site de la décharge en construisant les
drains appropriés.
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• les contraintes socio-économiques et urbanistiques : la décharge contrôlée ne doit pas être trop
éloignée du centre de production (maximum 15 à 20 km) afin de minimiser les coûts de transport ;
au-delà de 25km commencer à envisager l’installation des sites de transit.
• l’intégration paysagère : une décharge contrôlée ne doit pas constituer une rupture de paysage
dans lequel elle est implantée. Des dispositions doivent être prises le cas échéant pour intégrer
le site dans son paysage initial pendant et après son exploitation définitive.
Une des conditions sine qua non de l’installation d’une décharge contrôlée est la réalisation sans
complaisance d’une étude d’impact environnementale selon les règles de l’art. (se conformer aux
cours d’EIE).
Une décharge parfaitement bien structurée et organisée est la garantie d’une exploitation efficace.
Elle doit à cet effet être équipée d’une balance à l’entrée, des dispositifs des espaces de tris des
matériaux recyclables, des dispositifs de collecte des déchets spéciaux, des salles et des bureaux
pour le personnel.
La mise en décharge des déchets consiste à les étaler en couches successives d’environ 1 à 2m dans
le site à l’aide d’un engin de génie civil, puis, à les compacter éventuellement après les avoir
recouverts d’une couche de matériaux inertes d’épaisseur de 20 à 30cm. La Ligue Pour la Propreté
en Suisse, pense que la densité des déchets mis en décharge avoisine 0,5 et qu’il faut attendre
environ 4 à 5 années pour observer un tassement différentiel et une diminution du volume des
déchets compactés de près de la moitié. [LPPS, 91].
Il existe selon la morphologie du site choisi, deux formes d’exploitation des décharges contrôlées :
1. lorsque le site est plat, on recommande de subdiviser l’espace disponible en casiers homogènes
et indépendants, encore appelés alvéoles ou parcelles séparées de digues, de superficies variant
entre 0,3 à 1 ha ; ces casiers peuvent être réalisés par la méthode des tranchées (qui consiste à
creuser des tranchées dans le sol) ou par la méthode des monticules (qui consiste à réaliser des
digues sur le sol) ;
2. en terrain accidenté, présentant soit des cuvettes soit des dépressions, il est recommandé
d’enfouir les déchets par couches successives légèrement inclinées et régulièrement recouvertes
jusqu’au remplissage de matériaux inertes prélevés immédiatement à proximité du site.
Le matériel roulant indispensable dans une décharge contrôlée d’ordures ménagères est composé
d’un chargeur à chaîne (qui ont une meilleure adhérence que les chargeurs sur pneus), et/ou bouteur
résistant pour l’épandage ou le poussage des déchets, soit alors d’un compacteur – épandeur équipé
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de godet – chargeur ou de lame de remblayage qui assure le compactage des couches de déchets
d’épaisseur variant entre 1 et 2m jusqu’à une densité de l’ordre de 0,8 à 1.
E/- Deux principales nuisances dans une décharge contrôlée : le biogaz et le lixiviat
E1/- Le biogaz
Le biogaz est un mélange de gaz carbonique inerte et de méthane combustible en des proportions
diverses qui varient selon la nature des déchets en présence et du taux de dégradation de la matière
fermentescible. Après un temps de stockage, les substances organiques présentes dans les déchets se
décomposent au contact de l’air (décomposition aérobie) et dégagent essentiellement du gaz
carbonique : c’est le cas des décharges non compactées. Dans une décharge d’ordures ménagères où les
déchets sont entassés par des compacteurs, en l’absence d’oxygène dans les couches compactées, il se
produit un processus de décomposition anaérobie dû à l’action de micro-organismes ; ce processus
s’accompagne de dégagement de méthane (CH4), de gaz carbonique (CO2), des gaz à l’état de trace tels
que l’hydrogène sulfuré (H2S, les gaz hydrochloriques et le fluorure d’hydrogène).
La gestion du biogaz des décharges représente une source d’énergie valorisable dans des conditions
techniques et économiques acceptables si le diagnostic préalable du gisement est effectué et si la
conception du réseau de collecte le rend pérenne. Les gaz des décharges peuvent être brûlés, utilisés
pour la décharge pour produire de l’électricité. Des précautions doivent être prises pour maximiser le
taux de récupération du biogaz dans la décharge1. Ces précautions sont absolument nécessaires car le
méthane non récupéré autant que le CO2, est un gaz à effet de serre dont le potentiel de réchauffement
est 24 fois supérieur à celui du gaz carbonique. En outre, le méthane est inflammable et parfois
explosif. En Afrique au sud du Sahara, il n’existe pas de décharge avec récupération de méthane.
Les lixiviats sont la conjonction de plusieurs phénomènes suivants qui se produisent dans la
décharge : mode d’écoulement de l’eau (percolation, infiltration ou diffusion), évolution du pH, du
pouvoir tampon, de la salinité, du potentiel d’oxydoréduction de la solution percollante à travers les
déchets, processus biologiques aérobies ou anaérobies. La composition des lixiviats dépend non
seulement des déchets en présence, mais surtout du temps et de l’âge de la décharge, en fonction
duquel, on relève une évolution de la composition du lixiviat.
1
actuellement, le taux de récupération du biogaz ne dépasse que rarement les 50 à 70% dans les pays développés
18
DBO5/DCO > 0.5 0.1 – 0.5 < 0.1
AGV (%COT) > 70 5 – 30 <5
Les lixiviats des décharges d’ordures ménagères sont des sources dangereuses de pollution par les
métaux lourds. Il est donc fortement recommandé de bien s’assurer du drainage du socle de la
décharge de manière à renvoyer les lixiviats vers une zone centrale de traitement.
1. bien délimiter l’emprise de la décharge et l’entourer d’une clôture pour éviter d’éventuels
accidents et empêcher l’accès dans le site des animaux et des personnes non autorisées ;
3. drainer les eaux d’infiltration hors de la décharge en prévoyant des fosses de ceinture et
renforcer le socle sur lequel la décharge va se reposer pour éviter les glissements de terrain ;
5. prévoir des systèmes de coupe-feu (digues ou tranchées) pour prévenir la propagation des
incendies ; il est conseillé d’avoir à proximité du site une réserve de terre suffisante pour lutter
efficacement contre les incendies éventuelles ;
6. prévoir des routes d’accès, les dispositif de pesage des camions, des bureaux et salle pour le
personnel, des ateliers de réparation des machines et des panneaux de signalisation.
7. en fonction des moyens financiers mis en jeu, s’équiper d’engins de tassement (compacteurs)
afin d’augmenter la capacité de la décharge ;
A/- Définitions
19
1. Le compostage peut être défini comme étant « l’ensemble des opérations par lesquelles on
prépare, à partir des ordures ménagères brutes, un composé appelé compost, ayant les caractères
généraux de l’humus (composé amorphe, hydrophile, de couleur noirâtre ayant l’odeur
caractéristique des terreaux) ». [GILLET, 1985].
Tous les déchets contenant du carbone « éliminable » par voie biologique peuvent être compostés.
Il s’agit : des épluchures de fruits et légumes, les restes de repas, les déchets de cuisine en général,
plantes vertes, litières des animaux domestiques, pailles, poils, plumes, feuilles mortes, branches
d’arbres et de haies, etc. Ne peuvent être compostés les produits suivants : les papiers journaux avec
encre, les papiers peints, les déchets inertes (plastiques, métaux, verres, céramique, cailloux et gravât).
La durée du compostage dépend de plusieurs facteurs tels que la grosseur des éléments à composter,
l’importance du tas à composter, la proportion des matières organiques difficilement dégradables
(matières ligneuses végétales), la fréquence des retournements (plus le retournement est rare plus long est
le processus de fermentation), la teneur en eau dans le tas. Cependant, en région tropicale, si toutes les
étapes sont bien respectées, la durée du compostage est d’environ 3 mois.
20
• la phase mésophile, pour les températures variant entre 40 et 50°C, durant laquelle les protéines
sont attaquées en premier lieu ;
Certains paramètres peuvent influencer le processus de compostage. On peut citer entre autres, la
taille des particule en décomposition, le taux d’oxygène lacunaire, la température, le pH, la teneur
en eau, la concentration du substrat, la présence ou non d’accélérateur ou d’inhibiteur des réactions
enzymatiques.
B/- Les précautions à prendre pour l’installation d’un site et les techniques de compostage
Les principales précautions liées au choix et à l’implantation d’une compostière sont entre autres :
1. l’accessibilité du site aux véhicules de collecte des ordures ménagères ; ce site doit en outre être
clôturé ;
2. le drainage parfait du site au moyen des caniveaux bien dimensionnés ; le site doit avoir en
outre une déclinaison suffisante (>0,2%) pour permettre l’écoulement des eaux de surface ;
4. l’éloignement du site (> 200m) des habitations (pour éviter les bruits pendant le broyage
motorisé) ;
Il est nécessaire de distinguer le compostage à petite échelle, encore appelé compostage artisanal, et
le compostage industriel.
1. Le compostage artisanal (ou décentralisé), plus courant dans les pays africains, utilise du
matériel léger avec une forte intensité de main d’œuvre. Cette pratique est limitée au traitement
d’une quantité peu importante de déchets (maximum 20 tonnes/jour) et nécessite peu
d’investissement mais plus de besoins en terrain suffisant. Dans les pays en développement on a
21
pu identifier cinq pratiques de compostage décentralisé dont les caractéristiques spécifiques sont
consignées dans le tableau ci-dessous. [NGNIKAM, 00], pp47.
• le tri de séparation des composantes biodégradables de celles qui sont dites inertes ;
22
la matière organique ; le contrôle régulier de la température du tas et enfin, le stockage en vue
du mûrissement du compost, la baisse de la température et du taux d’humidité du compost, etc. ;
• les diverses opérations d’affinage du compost produit en vue d’obtenir ou de faciliter son
transport, sa manipulation et son utilisation en agriculture ou en élevage selon le cas (le broyage
final et le tamisage pour faciliter l’épandage dans les champs, le conditionnement du compost, etc.).
Pour créer les conditions favorables à la dégradation biochimique, il est recommandé de veiller à ce
que la ventilation du tas soit appropriée de manière à faciliter le remplacement de l’air chargé de
CO2 dans le tas par de l’air frais. En outre, il faut que les ordures ménagères en dégradation soient
homogénéisées et réduites en petits morceaux (broyage ou déchiquetage d’éléments grossiers à l’aide
des machettes, des ciseaux de jardin ou de broyeurs) en vue d’augmenter les surfaces de contact entre
les déchets et la microflore.
Pendant le compostage des ordures ménagères, il est important de suivre les règles suivantes :
• bien mélanger le tas de matières organiques, car les résultats du compost sont fonction des
« input » : les déchets et les restes de cuisine apportent beaucoup d’éléments nutritifs et
favorisent la décomposition microbienne ; les branches d’arbres fraîches ou les haies, plus
difficilement dégradables et résistantes à la décomposition microbienne, conservent au compost
une structure plus légère et sont excellentes pour la formation de l’humus. Aussi, en fonction
des résultats que l’on souhaite obtenir, un dosage rationnel de ces composantes organiques dans
un tas de compost est intéressant.
• retourner régulièrement les tas pour assurer une bonne oxygénation et veiller au taux d’humidité
dans les tas pour éviter toutes formes de pourritures (recouvrement des tas par temps de pluies,
arrosage des tas par temps d’ensoleillement).
Lorsqu’on respecte les règles minimales du compostage, on est à l’abri des odeurs. De nombreuses
expériences dans le monde et en Afrique ont montré que les rendements agricoles sont nettement
améliorés avec l’apport d’un compost de bonne qualité, et ces plantes résistent mieux aux maladies.
2. Le compostage semi-industriel ou industriel (ou centralisé) requiert par contre du matériel semi-
mécanisé ou totalement mécanisé, plus ou moins sophistiqué, et une main d’œuvre qualifiée. Ce
procédé, très peu répandu en Afrique, est généralement utilisé dans les grandes villes pour
traiter des quantités importantes de déchets municipaux. Les principales étapes de ce type de
procédé sont les suivantes :
23
Stockage des déchets
Maturation
Figure 6 : Etapes du compostage
industriel des ordures ménagères Affinage (Compost et Refus)
[NGNIKAM, 00], pp.49
Le compostage sémi-industriel, dont la capacité peut atteindre 50t/j, est caractérisé par la
mécanisation des postes de réception et de transport interne des déchets ; par exemple, la
manutention et le retournement par des chargeurs sur pneus, les opérations de tri et quelquefois le
retournement peuvent être manuels. Le compostage industriel par contre peut être à fermentation
lente, avec apport d’air par retournement successif de la masse ou par aération forcée ; il peut
également être à fermentation accélérée dans une enceinte fermée munie d’un brasseur permanent
ou intermittent. La spécificité du compostage industriel est que le broyage se fait avant la
fermentation ; ce qui constitue un de ses inconvénients majeurs, car un élément indésirable peut être
broyé et dispersé dans la masse de déchets, rendant ainsi difficile les opérations de tri. L’absence de
tri avant broyage peut également entraîner la dispersion des métaux lourds dans le tas. Ce procédé
n’est pas adapté au contexte africain parce que d’une part, les déchets qui y sont produits sont très
humides et riches en sable, et d’autre part, les débouchés du compost sont quasi incertains. En
Afrique, les usines de compostage d’ordures ménagères souffrent des problèmes d’exploitation et
des problèmes techniques (inadéquation entre nature, composition des déchets et, technique utilisée,
politique de maintenance et d’entretien, etc.) et le problème de mévente du compost.
L'
accumulation des ordures ménagères dans les dépôts sauvages, comme c'
est le cas actuellement
dans la plupart des villes de l'
Afrique Centrale et de l'
Ouest, constitue un danger pour la santé des
populations avoisinantes à cause des vecteurs d'
infections que les déchets peuvent développer. Par
contre, le compostage lorsqu'
il est bien conduit, permet d’une part, la destruction des germes
pathogènes (grâce à la chaleur et les réactions antibiotiques) et d’autre part, la réduction du nombre
24
de dépôts sauvages des déchets, sites propices à la multiplication de mouches et de moustiques,
vecteurs du paludisme et d'
autres maladies infectieuses.
La pratique du compostage a été inspirée par le souci d’améliorer les rendements agricoles.
L’utilisation des ordures ménagères brutes en agriculture présente des inconvénients du fait de la
présence d’éléments inertes. Les plantes et les légumes cultivés sur du compost « hygiénisé » ne
posent pas de problèmes épidémiologiques et peuvent en générale être consommés sans restriction.
Il en est de même des ouvriers agricoles qui utilisent le compost en agriculture [CROOS &
STRAUSS, 85]. Un problème hygiénique apparaît lorsque le compost utilisé est produit de manière
non professionnelle (matière organique triée directement sur une décharge). Des expériences ont révélé
que la destruction des germes pathogènes est efficace si le compostage aérobie est bien organisé,
c'
est à dire si une température de 70°C est maintenue pendant 30 mm dans l'
ensemble du tas, ou
65°C pendant plusieurs heures. Une phase thermophile (température élevée), à 65°C pendant 7 jours,
est recommandée pour le compostage en tas ouvert [BERTOLDI et al, 87].
Les sols africains, surtout en zone de savane et sahélienne, deviennent de plus en pauvre par suite
de leur surexploitation et par manque d'
apport de matière organique. L’apport de la matière
humus2 améliore les conditions physiques, chimiques et biologiques des
organique sous forme d'
sols [SEGURA, 84]. Il stabilise et structure le sol tout en augmentant sa perméabilité. Il a un
pouvoir tampon tout en régulant et en stimulant la nutrition minérale des plantes ; ce qui conduit à
l’augmentation de l’activité biologique de celles-ci. Incorporé au sol, il réduit et annule les effets
désastreux de l’érosion hydrique et éolienne. Il exerce sur les sols une action chimique permettant
une meilleure utilisation des engrais chimiques. Le compost ne sera toutefois rentable que si son
coût de revient au niveau de l’utilisateur est supportable. Pour cela, il faudra réduire le coût de
transport, en produisant le compost là où la demande est réelle (proche des maraîchages), où la main
d’œuvre est disponible et bon marché, et enfin, là où il y aura possibilité d’acquérir à moindre coût
des additifs (tels la drêche des brasseries, la fiente de poule) qui permettent d’enrichir le compost.
L'
azote présent dans le compost sous forme organique et en faible quantité est non lessivable. Il est
lentement et progressivement minéralisé, ce qui lui vaut le pouvoir d’être facilement assimilé par
les plantes en croissance. L'
incorporation du compost urbain dans les champs a globalement des
effets favorables sur les cultures. L'
application du compost à 30 ou 50 t/ha sur certaines cultures
(maïs, Laitue, Folon, Zoom3) généralement pratiquées en zone périurbaine au Cameroun a montré une
multiplication des rendements de récolte par 1,5, 2 ou 3 [NGNIKAM et al, 95]. Ainsi, le
2
une tonne de compost urbain à maturation produit 57 kg d'
humus. [SEGURA, 84].
25
compostage, en plus des effets sanitaires, peut permettre d’améliorer les rendements agricoles en
zone périurbaine, créant ainsi une plus value chez les maraîchers. Cependant, le compost ne
trouverait pas encore de débouché important et durable en Afrique. [LPPS, 91].
Les principales nuisances liées au compostage sont dues au non respect des règles minimales en
matière de compostage, à la pollution des eaux de surface ou souterraines suite à l’infiltration des
lixiviats provenant des tas de compost non protégés et mal drainés. Mais une bonne maîtrise du
processus de compostage (bonne aération, protection contre les infiltrations des eaux de pluie,
imperméabilisation du fond de tas, etc.), peut permettre de limiter cette pollution.
A/- Définition
Une certaine confusion règne sur la définition des ces deux termes :
• le recyclage peut être défini comme étant l’utilisation des résidus et des déchets, ainsi que
l’introduction de matières déjà utilisées dans le cycle de consommation et de production
économique. Il s’agit également de la séparation d’un résidus ou d’un groupe de résidus
spécifiques de la masse totale des déchets solides municipaux, et la transformation de ces
déchets en produits utiles à la fabrication d’autres produits, lesquels peuvent ou non ressembler
au produits d’origine.
3
nom local de certains légumes très prisé dans les marché camerounais
26
• la récupération des déchets est l’extraction de ces déchets de la matière ou de l’énergie, en vue
d’utilisation économiquement rentable.
Il en découle que le recyclage des déchets peut permettre d’économiser les matières premières.
Cependant, le recyclage de certains déchets est très coûteux en ce qu’il nécessite une quantité
d’énergie considérablement élevée et des procédés de raffinage sophistiqués. En outre, les produits
dérivés des déchets n’offrent pas toujours une qualité de finition satisfaisante.
La récupération des déchets est assez pratiquée en Afrique mais beaucoup plus à petite échelle
(secteur informel) à cause de la main d’œuvre bon marché et de la rareté des ressources financières.
C’est en cela qu’elle ne réduit que de très peu la quantité des déchets produits sur l’ensemble de la
localité. Elle se déroule au niveau du producteur lui-même, dans les points de collecte, les lieux de
regroupement ou dans les décharges. Les récupérateurs (directs, intermédiaires) de déchets, utilisent
du matériel artisanal pour la collecte de leurs « produits » qu’ils revendent aux ménages, à des
transformateurs, des réutilisateurs ou des commerçants. Ces derniers peuvent soit directement les
réintroduire dans le circuit de consommation sans aucune forme de transformation, soit par des
techniques simples, fabriquer des objets utilitaires revendus sur le marché local. La récupération et
le recyclage intéressent les sous-produits suivants :
1. Le cas des vieux papiers/cartons : (journaux, déchets à base de papiers et de cartons usagés ou non,
imprimés ou non, provenant des industries, du commerce, de l’administration, des bureaux, de
l’artisanat et des ménages). La récupération des vieux papiers est de plus en plus vulgarisée et
permet d’économiser la cellulose. Cette récupération permet d’en fabriquer d’autres papiers ou
alors des objets utilitaires à base de papier ; elle nécessite beaucoup d’eau pour le lavage,
l’apport en produits chimiques (soude caustique, peroxyde d’hydrogène, du savon ou de l’acide
oléique) et de l’air insufflé pour la séparation des impuretés (encre, colles, etc.). Ces impuretés
sont transférées dans une station d‘épuration prévue à cet effet. La pâte purifiée peut également
être séchée et stockée sous forme de ballots ou de feuilles. En Afrique, des expériences de
recyclage « artisanal » des vieux papiers et cartons existent. Les principaux produits issus de ce
recyclage sont les papiers recycler, les mannequins, les alvéoles d’œufs, etc.
2. Le recyclage des verres usagers : il nécessite des investissements importants, une technicité
élevée, une quantité importante d’énergie fossile (fuel lourd, gaz, électricité) pour la cuisson et la
fusion dans les fours. Le recyclage du verre est une activité rentable pour les industries
concernées et les pertes lors du recyclage sont faibles. La qualité du nouveau produit issu du
recyclage de verre est toujours conservée. En Afrique seul la récupération des verres usagers est
27
développée : les bouteilles de boisson, les dames-jeannes, etc. sont réutilisés à d’autres fins
(vente détaillée d’huile, de pétrole, de sels, etc.).
3. Le cas des vieux métaux ferreux ou non ferreux : le recyclage des métaux est trop coûteux et
s’effectue de manière industrielle dans les pays du Nord. Il nécessite que les déchets soient
préalablement bien triés et propres. L’incinération des métaux entraîne le plus souvent des
émanations de gaz toxiques. En Afrique, le recyclage de l’aluminium est très développé dans les
grandes villes. Il permet de fabriquer des ustensiles de cuisine (casseroles, marmites, plats,
cuillères, etc.).
4. Le cas des plastiques : Les matières plastiques, parce que très diversifiées, ont des applications
multiples. Elles interviennent de plus en plus dans notre mode de vie et de consommation. Leur
récupération permet d’économiser la matière première. Les matières les plus utilisées sont le
polyéthylène, le polyvinyle de chlorure (PVC), le polyamide et le polystyrène. Ceux-ci
appartiennent à la catégorie des thermoplastiques (films d’emballage, sacs en plastiques, pots
de yaourt, bouteilles d’eau minérale ou d’huiles, etc.). Le second groupe des matières plastiques
sont les thermodurcissables, (résines phénoliques ou mélanines et polyesters non saturé dans les
produits tels que les interrupteurs, les couverts de table, les boîtiers de perceuses, les manches de poêles,
etc.). Le troisième groupe est constitué des élastomères qui se situent entre les thermoplastiques
et les thermodurcissables ayant une plasticité élevée : chargés, ils s’étendent et déchargés, ils
reprennent leurs formes initiales. On regroupe dans cette classe, le caoutchouc naturel ou de
synthèse, les polyuréthannes tels que la gomme, les éponges, etc.
La fonte des thermoplastiques permet leur réutilisation plusieurs fois dans le secteur des emballages
et la fabrication d’autres produits tels que les cintres, les pots de fleurs, les ustensiles de cuisine, les
seaux, les gaines de protection des câbles, les tubes et boîtiers électriques, les tuyaux d’irrigation,
les sachets et films d’emballage, les sacs poubelles, les mannequins et poupées, les jouets pour
enfants, etc. La principale difficulté rencontrée reste cependant la présence d’impuretés et de saletés
dans les déchets plastiques, du fait de l’absence de collecte sélective des déchets à partir des
ménages : on note ainsi un encrassement des déchets de plastiques par les huiles, les graisses, les
peintures, les produits détergents, les produits chimiques, la matière organique, etc. Cette situation
nécessite un nettoyage supplémentaire et donc des coûts additifs non négligeables. Les coûts de
collecte des matières plastiques sont en outre trop élevés pour un volume de collecte important
malheureusement avec un poids relativement faible. Enfin, la diversité des matières plastiques rend
également difficile leur récupération directe et leur recyclage.
Outre la transformation des déchets de matières plastiques en granulés (encore appelée refonte, bien
adaptée aux polyéthylènes, polypropylènes et polystyrènes), il existe deux procédés (chimiques) de
28
recyclage des matières plastiques permettant de les réintroduire dans le cycle des matières
premières. Ce sont, la pyrolyse et l’hydrolyse.
• La pyrolyse est adaptée au recyclage des matières plastiques fortement imprégnées d’autres
substances et parfois sales. Elle se fait dans un réacteur à combustible fluidisé. Le procédé est
simple et consiste dans un premier temps à séparer, en l’absence de l’air dans le réacteur fermé
et chauffé entre 400 et 800°C, les plastiques en fonction de leur composition chimique initiale.
Ce procédé s’achève ensuite par le stockage de la nouvelle matière première (méthane, éthylène,
benzène et substances aromatiques liquides réutilisables dans les industries chimiques) et l’énergie
(sous forme de gaz, huile, houille).
• L’hydrolyse est adaptée pour le recyclage des polyuréthannes (mousse de polyesters, matelas,
revêtements, pièces de véhicules, etc.), des polyamides et des polyesters (textiles, revêtement de sol,
pièces techniques). Grâce à la vapeur d’eau, une forte pression et une température élevée, les
matières plastiques se décomposent et produisent des matériaux de base de bonne qualité.
5. Le cas des batteries et piles usagées : Les solutions de recyclage des piles et des batteries
usagées sont très onéreuses. Les deux principales méthodes de recyclage utilisé en Suisse son
les procédés Récytec et Sumimoto [LPPS, 91] :
• le procédé « Récytec », est conçu pour tous les types de piles sèches. Il consiste à briser les
piles par pyrolyse (à 650°C), à récupérer et à retraiter toutes les matières par lavage des restes
de piles dans de l’eau bouillante, par sédimentation du bioxyde de manganèse et par séparation
par voie magnétique des restes métalliques (extraction des éléments ferreux des non-ferreux). A la
suite de ces opérations, il est procédé à la dissolution de l’ensemble dans un bain de tétrafluore
et au tri sélectif de zinc, de cadmium, de cuivre et de nickel. Les déchets « ultimes » sont mis en
décharge ;
• le procédé « Sumimoto », avait été élaboré au Japon ; il accepte tous types de piles mais
n’offre pas un rendement acceptable si la pile ou la batterie a une teneur accumulateur NiCd
inférieure à 5%. Les déchets de piles passent dans un four vertical à pyrolyse où est extraite une
bonne quantité de mercure transformée en mercure liquide ou métallique. Pendant cette phase,
les éléments organiques sont décomposés en combustibles liquides ou en résidus solides
carbonifères et en composés halogènes organiques. Le chauffage de ce mélange, à base de métal
et d’oxyde à une température élevée dans un four de fusion par induction, transforme
respectivement le bioxyde de manganèse et l’oxyde de fer en manganèse et en fer réutilisables
dans la production d’acier. Le zinc quitte le four de fusion sous forme de gaz pour être par la
29
suite condensé et transformé en barres. Les scories (matériaux réfractaires) sont enfin mises en
décharge ou peuvent être réutilisées dans le secteur du génie civil.
6. Le cas des huiles usagées : Les huiles usagées (huiles de graissage usagées, des émulsions d’huiles,
des huiles de moteur et d’engrenage, des résidus venant des conteneurs d’huiles et de carburants, etc.),
sont des déchets spéciaux boueux contenant des substances huileuses et graisseuses qui
proviennent des secteurs de la mécanique automobile, des industries électrotechniques et
électromécaniques, etc. Les huiles usagées sont rejetées dans le milieu naturel, principalement
dans les caniveaux de drainage sans traitement et posent ainsi d’énormes problèmes sur
l’environnement en polluant durablement la ressource en eau par infiltration dans le sol. Le
recyclage des huiles usagées peut être possible, à condition qu’elles ne soient pas mélangées à
d’autres impuretés : il est nécessaire que les huiles minérales (lubrifiants) et les huiles
organiques soient séparées au départ. L’incinération des huiles contenant des impuretés telles
que les polychlorures de biphényle (PCB) utilisés dans l’industrie des machines-outils pour
éliminer les copeaux des pièces d’usinage, libèrent de la dioxine et requiert des procédés trop
coûteux. Il existe deux procédés de récupération des huiles usagées minérales, à savoir :
• le raffinage : il est envisageable pour des résidus « propres », exempts de PCB ; le raffinage
conduit à la fabrication de nouvelles huiles de base qui, après traitement, permettent d’obtenir
de nouveaux combustibles utilisables en entreprise ;
• l’incinération : elle produit de la chaleur que l’on peut récupérer et réutiliser comme
combustible sur le lieu d’émission ou dans d’autres industries situées à proximité. Cependant
l’incinération des huiles minérales libère des gaz et des substances très toxiques contenant du
zinc, du plomb et autres composés métalliques. Les huiles organiques, telles que les huiles de
fritures ne peuvent être récupérées que pour la fabrication de nourritures pour les animaux, des
graisses et des savons à usages techniques et domestiques.
7. Le cas des pneus usagés : L’accroissement rapide du parc automobile dans les villes génère
des vieux pneus encombrants. Ces derniers peuvent être recyclés par plusieurs approches :
30
considérable (moins de 50% de carburant utilisé lors du rechapage qu’à la fabrication de pneus
neufs) ;[LPPS, 91].
• par incinération et récupération d’énergie : ce procédé est très utilisé dans les cimenteries ou
pour la production d’eau chaude ou de vapeur d’eau ; le PC d’une tonne de pneus usagés
équivaut à 850kg de fuel de chauffage. Cependant, l’incinération des pneus usagés pose le
problème de rejet d’importante quantités de soufre, de zinc et de suies dont l’élimination est
onéreuse.
• comme matériaux de construction : les vieux pneus sont utilisés dans les travaux de génie civil
pour le remblaiement des zones marécageuses, comme supports d’ancrage (étayage) en
assainissement des talus, pour le soutènement des pentes, comme granulats en caoutchouc, et
comme éléments de répartition des charges dans la voirie en cas de sol de fondation peu
résistant.
D’une manière générale, la récupération ne sera envisageable en Afrique que si les déchets solides
produits sont suffisamment « riches » en résidus à récupérer ; ce qui n’est pas le plus souvent le cas.
[ENDA, 90]. La participation du secteur informel dans le circuit de récupération est remarquable en
Afrique. Cependant cette participation n’est pas encore suffisamment pris en compte dans les
différents plans d’action des municipalités, alors qu’elle pourrait avoir une influence notable sur
l’économie des investissements à effectuer dans la gestion globale des déchets solides municipaux.
L’évaluation des flux des matière recyclées demeurent très complexes en Afrique Sub-
saharienne. Elle nécessite en effet des enquêtes de longue durée, et plusieurs études effectuées dans
ce sens ne se sont intéressées jusqu’ici, qu’aux volets domestiques de la récupération4, au niveau
des décharges municipales ou dans les décharges sauvages. Les déchets provenant des secteurs
industriels et administratifs sont souvent oubliés
4
Eveline WASS et O. DIOP : Economie populaire du recyclage des déchets à Dakar. in [ENDA, 90], pp 105-128.
31
L’incinération des déchets solides municipaux est une autre forme de valorisation de ces derniers.
Cette méthode est trop coûteuse et contraignante.
L’incinération des déchets municipaux exige avant son adoption que certaines conditions soient
respectées. Parmi ces conditions, on peut citer entre autres :
4. la possibilité d’éliminer les résidus d’incinération (encore appelés scories) et de traitement des
eaux usées ;
Le respect de ces conditions est nécessaire bien que les coûts y afférents soient élevés.
B/- Fonctionnement d’une usine d’incinération et bilan des flux dans un incinérateur
Les principales étapes suivies par les déchets solides urbains dans une usine d’incinération sont les
suivantes :
• les déchets collectés sont acheminés dans l’usine par des camions qui sont pesés à l’entrée sur
un pont à bascule prévu à cet effet ;
• le contenu de chaque camion est vidangé dans des silos à déchets sous pression pour empêcher
les échappés de poussières5 ;
• les déchets sont ensuite mélangés et broyés ou déchiquetés puis, introduits régulièrement dans
une trémie du four pour brûlage entre 800 et 1000°C ;
• les scories sont enfin extraites dans des bassins remplis d’eau froide avant d’être transportées
dans des silos de stockage puis vers la décharge.
Le schéma général des flux à l’intérieur d’une usine d’incinération est celui présenté par la figure
ci-dessous. [LPPS, 91].
32
kg de
substances organiques
hets
Figure 7 : Flux de matières à l’intérieur d’un incinérateur. [LPPS, 91].
La première fonction d’une usine d’incinération est de brûler les déchets et la seconde est la
récupération optimale de la chaleur qui y est produite. Dans une usine d’incinération, on peut
convertir la chaleur produite pour des besoins en électricité ou de chauffage thermique. La
conversion en énergie électrique se fait grâce à la vapeur d’eau qui actionne une génératrice par le
biais d’une turbine ; cependant le rendement reste encore faible à nos jours6. La conversion en vue
du chauffage thermique se fait par la transmission directe de chaleur sous forme de vapeur d’eau
chaude ; les rendements sont relativement élevés et varient entre 70 et 75%.
Dans une usine d’incinération, on est toujours confronté à plusieurs types de contraintes dont les
plus marquantes sont entre autres :
• les émissions dans l’atmosphère de substances polluantes très dangereuses (anhydride sulfureux,
acide chlorhydrique, fluorure d’hydrogène, plomb, zinc, cadmium, mercure, etc.) ;
6
Ce rendement n’est que 17% en Suisse où 1 tonne de déchets incinérés produit seulement entre 350 et 400 kWh
d’électricité.
33
• les difficultés éprouvées pour épurer les fumées avant leur rejet dans le milieu récepteur ;
Tableau : Teneur et charge annuelle en substances polluantes relevées dans les différents résidus
par les usines d’incinération en Suisse. [LPPS]. pp 229.
Déchets Scories Cendres Boues
Eléments (électrofiltres) (épuration des fumées)
Teneur Charge par an Teneur Charge par an Teneur Charge par an Teneur Charge par an
(en ppm) (en tonnes) (en ppm) (en tonnes) (en ppm) (en tonnes) (en ppm) (en tonnes)
Chlorure 8.000 20.000 2,80 1.680 55 2.200 5 30
Plomb 500 1.250 1,30 780 7,7 308 3 18
Cadmium 10 25 0,01 6 0,5 20 0,1 0,6
Mercure 4 10 0,0002 0,12 0,02 0,8 1 6
Zinc 1.500 3.750 2,8 1.680 26 1.040 8 48
Cuivre 400 1.000 1,6 960 1,5 60 0,3 1,8
Comme l’indiquent les données du tableau ci-dessus, plusieurs types de substances très toxiques et
dangereuses sont rejetées dans l’atmosphère en des teneurs élevées. Les fumées des incinérateurs
sont ainsi composées de plusieurs substances toxiques ; on distingue entre autres :
• les métaux lourds : ce sont le mercure, le cadmium, l’étain, le zinc, le plomb, le cuivre, le
chrome, etc. ; bien que certains de ces métaux lourds soient indispensables à l’homme (cuivre,
zinc, manganèse) lorsqu’ils se présentent en quantités infimes, la plupart d’entre eux sont selon la
forme et la quantité, toxiques et présentent des conséquences néfastes sur le système nerveux, le
foie et les reins. Ils s’accumulent dans la chaîne trophique.
• le fluorure d’hydrogène, est un gaz incolore et toxique s’il est fortement concentré ;
• l’anhydride sulfureux et l’oxyde d’azote (NOx) sont en quantité relativement peu élevée.
34
particulier s’il est constaté le manque de terrain suffisant pour accueillir les déchets produits sur une
durée acceptable ou bien si le prix d’acquisition de se terrain n’est pas économiquement rentable.
III.4.5 La biométhanisation
La biométhanisation est une autre méthode de traitement biologique des ordures ménagères par
dégradation de celles-ci en l’absence d’oxygène. Ce processus conduit à la production de biogaz et
d’amendement organique Comme le présente la figure ci-dessous, la digestion méthanique
s’effectue en quatre phases :
Matières organiques
particulaires (sous forme de
molécules complexes)
(vitesse Vh)
Hydrolyse
Méthanogénèse
CH4 + CO2 CH4 + H2O
(70%) (30%)
Figure 8 : Etapes biochimiques de la digestion anaérobie. [HEDUIT, 93], [DE LA FARGE, 95], (in [NGNIKAM,
00], pp. 52]. Remarque : les vitesses de réaction de chaque phase sont telles que Vh<Vm1<Va<VA<Vm2
2. la phase d’acidogénèse qui conduit à la formation d’acides gras volatiles (AGV) ; dans ces
deux premières phases, les molécules sont hydrolysées en monomères aux côtés des autres
molécules simples, et transformées principalement en acides gras volatiles, en H2 et CO2.
35
3. la phase d’acétogénèse qui transforme les AGV en acide acétique et les intermédiaires
métaboliques en acétate, en hydrogène et en gaz carbonique grâce à l’action des bactéries
méthanogènes qui métabolisent les acétates et l’hydrogène avec le gaz carbonique. ;
3- la charge organique : elle caractérise la composition de substrat : plus les substrats sont très
fermentescibles, plus il faut éviter les surcharges qui risquent de déséquilibrer le processus et
acidifier le milieu par suite de la production accrue d’AGV ;
4- le taux d’humidité : un taux d’humidité élevé dans les déchets entraînerait une augmentation du
taux de production de gaz. La production serait maximale pour un taux d’humidité proche de la
saturation, et elle serait inhibée pour des valeurs inférieures à 10%. Le taux optimal est compris
entre 60 et 70%. [HEDUIT, 93] ;
5- les besoins nutritionnels : un rapport C/N voisin de 20 – 30 ou un rapport C/P entre 100 et 150
serait optimum pour une bonne méthanisation. Trop de sulfate réduirait les populations
méthanogénes. [DE LA FARGE, 95].
La méthanisation se déroule dans des réacteurs digesteurs qui peuvent être de types continus, semi-
continus ou discontinus.
36
1- Le digesteur discontinu : il fonctionne selon le cycle suivant : charge fermentation jusqu’à
épuisement du substrat opérations de déchargement. Il est adapté aux produits tels que les
fumiers et les ordures ménagères. Le processus est lent, irrégulier et nécessite l’utilisation de
trois réacteurs au minimum et des batteries de cuve pour maintenir une production constante de
gaz. En 40 jours, on peut obtenir un rendement volumique moyen journalier de 1m3 de biogaz
par m3 de réacteur. Un de ce prototype a été réalisé au Burkina Faso par la CIEH. [HEDUIT, 93].
Les expériences de méthanisation en Afrique ont porté sur les résidus de récolte et d’élevage en
zone rurale, à l’échelle familiale ou communautaire, en appui pour la lutte contre la désertification
dans les pays du Sahel. Les principaux exemples en Afrique sont localisés entre autres :
1. au Bénin, l’expérience de production du biogaz a démarré en 1983 avec des unités pilotes de
type chinois dans le cadre du projet « Création et développement d’unités de biogaz ». Celle du
centre Songhaï à Porte Novo est un bel exemple à suivre et à développer.
2. au Burkina Faso où les premiers travaux de méthanisation datent de 1976, avec le soutien du
Comité Inter-Africain d’Etudes Hydrauliques (CIEH), de l’Institut de recherche Agronomique
Tropicale (IRAT) et le CIRAD sous financement du Commissariat à l’Energie Solaire
(COMES). Ce programme a rencontré les difficultés d’ordre technique (surcharge de la cuve,
fissuration et fuite de gaz au niveau des digesteurs, insuffisance de la matière organique à
proximité, éloignement du point d’eau pour l’immersion de la matière organique, etc.) et
socioculturel (manque d’information et de motivation des usagers, insuffisance du personnel
d’animation et d’encadrement, etc.)
37
3. au Cameroun, où le Centre National d’Etudes et d’Expérimentation du Machinisme Agricole
(CENEEMA) a installé depuis 1979 plus de 29 installations de biogaz (de 1 à 10m3) en zone
rurale pour mettre à disposition à partir des ressources localement disponibles, de l’énergie
issue du biogaz et de l’amendement provenant du compostage des digestats. Malheureusement
ce programme sera arrêté en 1986, suite aux difficultés financières.
4. au Mali où le programme biogaz avait été lancé en 1984 suite à l’Atelier Technologique de Sira
Kéfé. Jusqu’en 1995, 70 digesteurs (de types chinois) ont été réalisés avec la formation de 200
stagiaires ruraux dont 12 spécialistes villageois. L’objectif était de satisfaire aux besoins
d’éclairage et de cuisson à travers de petites unités familiales ou communautaires au niveau
des villages. Malheureusement ces unités n’ont pas fonctionné longtemps du fait de l’absence
d’entretien du système, de l’insuffisance de la sensibilisation, de l’animation et de l’information
des usagers, et de l’insuffisance d’organisation communautaire dans les villages et de
motivation des spécialistes villageois chargés de la maintenance des systèmes.
5. au Niger, le programme biogaz a démarré en 1980 avec l’installation du centre pilote de Lossa
constitué de trois digesteurs de 5m3 et de deux gazomètres. D’autres unités de 5 à 60m3 sont
prévues dans certains villages.
6. au Tchad, un centre pilote a été expérimenté avec succès par la Faculté des Sciences de
l’Université de N’Djamena, pour traiter les déchets d’abattoirs et des marchés de la ville.
[BINTOU, 95]
7. au Togo, trois unités ont vu le jour à Avelon (50m3) Mango (10m3) depuis 1979 lors du début
des recherches sur le biogaz entreprises par l’Université du Togo (Ecole d’Agronomie). Il est
prévu de construire 25 unités de 10m3 dans le pays.
Les expériences de méthanisation sont réalisées en Afrique dans le cadre des financements par des
bailleurs de fonds internationaux, et ne survivent pas pour la plupart après l’arrêt des subventions.
La non-implication des usagers dans le processus de choix technologique n’encourage pas
l’appropriation de la gestion de l’installation par les bénéficiaires. Une des causes des échecs
constatés est d’une part, l’insuffisance des études de faisabilité socio-économique, culturelle et
technique avant le choix et la mise en place du système et d’autre part le mauvais dimensionnement
des installations (choix arbitraire des volumes des digesteurs sans connaissance de la quantité de substrats
disponibles et des besoins énergétiques réels de la communauté bénéficiaire).
38
L’étude économique du système de gestion est une partie importante pour le choix définitif de la
filière adapté au contexte considéré. Il s’agit d’un instrument essentiel permettant la prise de
décision en matière de gestion des déchets solides urbains. L’analyse économique de ce système
doit prendre en compte :
• les frais de fonctionnement concernant : les salaires du personnel, les carburants et lubrifiants,
le matériel de rechange, les frais d’entretien et de maintenance des équipements, les taxes
diverses, les assurances, les frais d’administration du système, etc.
L’analyse économique permet donc d’évaluer systématiquement les coûts et les profits avant toute
action.
L’étude économique du système de gestion des déchets solides doit aboutir à la détermination de
deux paramètres importants :
• la dépense moyenne par habitant (sur une période journalière, mensuelle ou annuelle) ;
• la dépenses moyennes par tonnage selon la période adoptée ; cette dernière doit intégrer
l’amortissement des équipements acquis dans le cadre du projet.
Le calcul des amortissements dépend essentiellement du type de matériel et les ratios suivants sont
souvent utilisés pour l’estimer. [HEBETTE, 96], [NGNIKAM et al, 97].
L’évaluation financière d’un système de gestion des déchets solides tiendra compte des rubriques suivantes :
39
mise en place d’un site de transfert et/ou d’une décharge contrôlée : achat de terrain,
branchement aux réseaux d’eau et d’électricité, travaux de génie civil
divers (études hydrogéologiques, études d’impact, , réhabilitation, etc.).
Exploitation personnel (chauffeurs, mécaniciens, éboueurs) et charges sociales (assurances, etc.) ;
amortissement du matériel utilisé ;
entretien et maintenance des équipements ;
carburants et lubrifiants pour transport aller – retour (points de collecte décharge) ;
exploitation des décharges contrôlées, éventuellement des sites de transite et de
valorisation (compostière) ;
Frais divers information des acteurs y compris les usagers ;
administration (cadres administratifs, personnel d’appui, communications, etc.) ;
immobilisation du matériel roulant de secours (10-15% du matériel roulant) ;
pièces de rechange (10 - 15% du coût total du parc) ;
Les étapes conduisant à l’évaluation financière du système choisi sont les suivants, [HEBETTE, 96],
[NGNIKAM, et al., 95], [GILLET, 85] :
Tableau : Paramètres à considérer dans l’évaluation économique d’une filière de gestion des
déchets solides municipaux.
Paramètres Détails Unité
• effectifs de la population (et éventuellement le nombre de ménages) hab.
Production • production moyenne journalière par tête d’habitant kg/hab./j
locale des
• densité moyenne des ordures kg/m3
déchets
• production totale journalière t/j
• coefficient de pointe du lundi %
• nombre de jours de service de ramassage par semaine (en général =6) j/sem.
• volume total hebdomadaire d’ordures ménagères m3/sem.
• volume total par jours de service m3/j
• distance moyenne par rapport à la décharge km
• vitesse moyenne d’une rotation km/h
• rendement du chargement du camion de collecte kg/mn
• temps mis pour la collecte (entre points de regroupement) mn
• temps de transport vers la décharge contrôlée mn
• temps de manœuvrage (pesage et vidage) dans la décharge mn
• nombre de chauffeurs Hoe.
• nombre d’éboueurs Hoe.
• effectif total du personnel de terrain pers.
Technique et • personnel technique dans la décharge Hoe.
matériel de • personnel administratif (cadres et assistants d’appui) Hoe.
collecte
• nombre d’heures de travail par jour pour le personnel h
• nombre total de jours de travail par semaine du personnel H-J
• nombre total de jour de service par an jours
• prix d’achat du matériel fCFA
• durée d’amortissement ans
• prix du carburant (gasoil ou essence) fCFA/l
• pièces détachées %
• consommation de carburant pour la collecte l/h
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• consommation de carburant pour le transport l/km
• prix pneumatique fCFA
• nombre de rotation des véhicules par jour de service tours/j
• nombre de véhicules en service
• nombre de véhicules immobilisés
Résultats des • nombre total de véhicule
calculs • distance moyenne journalière d’un véhicule km/j
• distance moyenne annuelle d’un véhicule km/an
• distance totale des véhicules par an km/an
• consommation journalière d’un véhicule litres/j
• consommation annuelle des véhicules litres/an
• quantité totale annuelle d’ordures mises en décharge tonnes/an
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