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La célébration annuelle de la mort et de la résurrection du Christ culmine dans la Nuit pascale, « nuit où
le Christ, brisant les liens de la mort, s’est relevé, victorieux, des enfers. » Cette assemblée liturgique est,
selon le mot de saint Augustin, « la mère de toutes les veillées » : l’Eglise veille dans l’attente de la
résurrection du Seigneur et elle la célèbre par les sacrements de l’initiation chrétienne.
Le déroulement de la liturgie de la Vigile pascale indiqué ci-dessous suit les rubriques du Missel romain.
Cf. Missel du Dimanche, présenté par Pierre Jounel. Texte liturgique officiel.
La Veillée peut commencer à la nuit tombée ; elle doit être achevée avant le lever du soleil.
La première partie de la Veillée pascale « est faite de gestes et d’actions symboliques qui exigent d’être
accomplis avec une ampleur et une noblesse suffisantes pour que leur signification, évoquée par les
monitions et les prières liturgiques, soit effectivement perçue par les fidèles.
On préparera dans un endroit approprié, en dehors de l’église autant que possible, un bûcher pour la
bénédiction du feu nouveau, dont la flamme soit capable de dissiper les ténèbres à l’entour et
d’illuminer la nuit.
On préparera le cierge pascal. Pour la vérité du signe, il doit être fait de cire, nouveau chaque année,
unique, d’une grandeur suffisamment remarquable, et jamais un pseudo-cierge, pour qu’il puisse
évoquer le Christ, lumière du monde. » (De festis paschalibus n° 82)
Le peuple se réunit hors de l’église à l’endroit où l’on a préparé le feu, chacun s’étant muni d’un cierge.
Si le rassemblement ne peut se faire dehors, les fidèles gagnent directement l’église et ils s’y groupent
autant que possible près de l’entrée, afin de pouvoir ensuite s’avancer en procession derrière le cierge
pascal vers le lieu de la liturgie de la Parole.
Lorsque le peuple est rassemblé, le prêtre se rend près du feu avec les ministres, dont l’un porte le
cierge pascal. Il salue l’assemblée et lui explique brièvement le sens de la veillée de cette nuit. Il dit par
exemple :
« Frères bien aimés, en cette nuit très sainte où notre Seigneur Jésus-Christ est passé de la mort à la vie,
l’Eglise invite tous ses enfants disséminés de par le monde à se réunir pour veiller et prier.
Nous allons donc commémorer ensemble la Pâque du Seigneur en écoutant sa parole et en célébrant
ses sacrements, dans l’espérance d’avoir part à son triomphe sur la mort et de vivre avec lui pour
toujours en Dieu. »
Le prêtre bénit le feu. Puis on allume le cierge pascal avec une flamme provenant du feu nouveau.
PROCESSION
« La procession qui conduit le peuple dans l’église est guidée par la seule lumière du cierge pascal.
Comme les fils d’Israël étaient guidés de nuit par une colonne de feu, les chrétiens à leur tour suivent le
Christ en sa résurrection. (…)
Du cierge pascal, la lumière se répand progressivement aux cierges que tous tiennent en main, les
lumières électriques demeurant encore éteintes. » (De festis paschalibus n° 83)
Le diacre, ou à son défaut le prêtre, prend le cierge pascal, le tient élevé et chante :
Lumière du Christ !
Le peuple répond :
Tous s’avancent ensuite vers l’église, à la suite du diacre portant le cierge pascal et du prêtre.
Lumière du Christ !
Le peuple répond :
On allume alors les cierges de tous les fidèles à la flamme qui provient du cierge pascal, puis tous
pénètrent dans l’église.
Lumière du Christ !
Le peuple répond :
ANNONCE DE LA PÂQUE
Tandis que le prêtre gagne le lieu d’où il présidera l’assemblée, on place le cierge pascal sur un
chandelier, près de l’ambon (c’est-à-dire le lieu de la proclamation de la Parole de Dieu).
Tous prennent place et demeurent debout avec leurs cierges allumés pour écouter l’Annonce solennelle
de la Pâque dans le chant de l’Exsultet.
« Le diacre proclame l’Annonce de la Pâque, qui développe dans un grand poème lyrique tout le mystère
pascal en l’insérant dans l’ensemble de l’histoire du salut.
En cas de nécessité, à défaut de diacre, et si le prêtre célébrant lui-même n’est pas en mesure de
l’exécuter, on confiera l’Annonce de la Pâque à un chantre. » (De festis paschalibus n° 84)
2. LITURGIE DE LA PAROLE
« Les lectures de la Sainte Ecriture constituent la seconde partie de la Veillée. C’est une grande fresque
de l’histoire du salut, méditée calmement par les fidèles grâce au chant des psaumes et cantiques
bibliques, au silence et aux prières du prêtre. » (De festis paschalibus n° 85)
Durant les lectures, l’assemblée est éclairée par le cierge pascal : il brille auprès du lecteur, telle la nuée
lumineuse qui guida le peuple juif dans son cheminement vers la terre promise, tel surtout le Christ, qui
illumine le monde de sa clarté.
L’Eglise propose neuf lectures, à savoir sept de l’Ancien Testament et deux du Nouveau (l’épître et
l’Evangile). On ne fera jamais moins de deux ou trois lectures de l’Ancien Testament. L’une d’entre elles
consistera toujours dans le récit de l’Exode (lecture 3).
Avant le commencement des lectures, le prêtre expose au peuple l’importance de la liturgie de la Parole
dans la veillée pascale. Il dit par exemple :
« Frères, nous voici entrés dans la veillée sainte : écoutons maintenant d’un cœur paisible la Parole de
Dieu. Voyons comment, dans les temps passés, Dieu notre créateur a sauvé son peuple, et comment,
dans ces temps qui sont les derniers, il nous a envoyé son Fils comme Rédempteur. Demandons au
Seigneur de conduire jusqu’à son plein achèvement cette œuvre de salut inaugurée dans le mystère de
Pâques. »
« Après chaque lecture, vient le chant d’un psaume, auquel le peuple répond par un refrain. Dans la
répétition de ces divers éléments, on observera un rythme qui aide la participation des fidèles et leur
piété. » (De festis paschalibus n° 86)
Selon l’antique usage qui remonte aux premiers siècles de l’Eglise, le chant du psaume est conclu par
une prière dite par le prêtre auquel tous s’associent en se levant et en répondant :
Amen.
Prière du célébrant (tous se lèvent, après chaque psaume, pour la prière de conclusion)
Psaume 15
Prière du célébrant
Lecture 3 (obligatoire) : Libération d’Israël par le passage de la mer Rouge (Ex 14,15 – 15,1)
Prière du célébrant
Psaume 29
Prière du célébrant
Cantique : Is 12,2…6
Prière du célébrant
Lecture 6 : Dieu offre aux hommes la vraie sagesse (Ba 3,9-15.32 – 4,4)
Psaume 18
Prière du célébrant
Psaume 41 ou Psaume 50 ; ou bien on peut prendre le cantique d’Isaïe, s’il n’a pas déjà été chanté après
la lecture 5 (Is 12,2-6)
Prière du célébrant
L’HYMNE PASCALE
« Après les lectures de l’Ancien Testament, on chante le Gloria, tandis que sonnent les cloches selon les
coutumes locales, et le prêtre dit la collecte : ainsi se fait le passage aux lectures du Nouveau Testament.
On lit alors l’exhortation de l’Apôtre sur le baptême qui nous greffe sur le mystère pascal du Christ. » (De
festis paschalibus n° 87)
Aussitôt après la dernière oraison (= la prière, dite « collecte »), le prêtre entonne le Gloria in excelsis,
qui est, par excellence, le chant pascal des chrétiens.
ACCLAMATION DE L’EVANGILE
Après avoir écouté la lecture de saint Paul, l’assemblée se lève et le prêtre entonne l’acclamation
Alléluia, que tous reprennent.
Ce chant de l’Alléluia, omis pendant tout le temps du Carême, est le chant du ciel, selon l’Apocalypse
(Ap 19, 1-6). Il est aussi le chant de route des chrétiens, assurés d’avoir remporté en Jésus-Christ la
victoire sur les forces du mal. Saint Augustin présente en ces termes l’Alléluia pascal :
« Voici que nous chantons l’Alléluia ! Il est doux, il est joyeux ; il déborde de grâce et de tendresse ! Si
nous le répétions sans fin, nous nous en lasserions. Quand il revient, quelle fête !...
Voici la joie, mes frères, la joie d’être ensemble, la joie de chanter des psaumes et des hymnes, la joie
d’évoquer la passion et la résurrection du Christ, la joie d’espérer la vie éternelle. Et si un espoir nous
emplit d’une joie si vive, que sera-ce lorsqu’il sera comblé ? Oui, en ces jours où retentit l’Alléluia notre
esprit n’est plus le même. N’y sentons-nous point comme un parfum de la cité céleste ?... Là tous les
saints seront réunis, ils se rencontreront ceux qui ne s’étaient jamais vus, là se retrouveront ceux qui se
connaissaient, là l’union sera parfaite. »
PROCLAMATION DE L’EVANGILE
Selon l’année A, B ou C, on prend le récit selon St Matthieu (Mt 28,1-10), St Marc (Mc 16,1-8) ou St Luc
(Lc 24,1-12).
HOMÉLIE
Aussitôt après l’Evangile, le prêtre fait l’homélie. On procède ensuite à la liturgie baptismale que
l’homélie a préparée.
3. LITURGIE BAPTISMALE
« La troisième partie de la veillée est la liturgie baptismale. Le lien entre la Pâque du Christ et la nôtre
est alors manifesté dans le sacrement. Il ne trouve sa pleine expression que dans les églises où se
trouvent des fonts baptismaux, et surtout lorsqu’à ce moment se célèbre l’initiation chrétienne
d’adultes, ou du moins des baptêmes d’enfants
Même s’il n’y a pas de baptêmes à célébrer, on doit, dans les églises paroissiales, bénir l’eau baptismale.
Si cette bénédiction n’a pas lieu aux fonts baptismaux mais dans le chœur, on porte ensuite l’eau
baptismale au baptistère, où elle sera conservée pendant tout le temps pascal.
Là où il n’y a pas de baptême à célébrer ni de fonts baptismaux, le souvenir du baptême se fera par la
bénédiction de l’eau destinée à l’aspersion du peuple. » (De festis paschalibus n° 88)
Pendant qu’on chante les litanies, tous se tiennent debout et répondent aux invocations.
On peut ajouter quelques noms à la liste des saints, par exemple ceux des patrons de l’église et des
patrons des futurs baptisés
Baptême et confirmation :
La bénédiction de l’eau achevée, chacun des catéchumènes est baptisé selon le Rite du baptême des
adultes. Celui-ci commence par la renonciation au démon et la profession de foi.
Normalement, les nouveaux baptisés sont confirmés immédiatement après le baptême, soit par
l’évêque, soit par le prêtre qui les a baptisés.
On procède ensuite au baptême des tout-petits. Le rite commence par la renonciation au démon et la
profession de foi prévues pour parents, parrains et marraines
Lorsqu’il n’y a pas de baptême à la veillée pascale, on peut omettre les Litanies des saints.
Lorsqu’il n’y a pas lieu de bénir de l’eau baptismale, le prêtre bénit de l’eau pour l’aspersion selon la
formule présente au Missel.
Le prêtre propose l’une des deux formulations de la renonciation à Satan présentes au Missel.
Ensuite le prêtre asperge l’assemblée, en circulant dans l’église si c’est utile pour la signification du
geste.
Après l’aspersion, le prêtre revient au siège et les nouveaux baptisés reprennent leur place parmi les
fidèles.
PRIÈRE UNIVERSELLE
On fait la Prière universelle, à laquelle les nouveaux baptisés participent pour la première fois.
4. LITURGIE EUCHARISTIQUE
« La célébration de l’eucharistie est la quatrième partie de la Veillée et son point culminant, car elle est
par excellence le sacrement pascal, mémorial du sacrifice de la Croix et présence du Ressuscité, terme
de l’initiation chrétienne, anticipation de la Pâque éternelle. » (De festis paschalibus n° 90)
En communiant pour la première fois au milieu de leurs frères, les nouveaux baptisés adultes achèvent
leur initiation chrétienne.
5. RENVOI FINAL
Le peuple répond :
On gardera le chant de l’Alléluia dans ces versets pendant tout l’octave de Pâques et les grandes
célébrations du temps pascal, en particulier le dimanche.
6. MUSIQUE ET CHANTS
Répertoire des chants : Tous les chants utilisés dans la liturgie sont propres au Temps pascal (cote
liturgique : la lettre I).
7. COULEUR LITURGIQUE
« La couleur blanche est employée aux Offices et aux Messes du temps pascal »
« Aux jours les plus solennels on peut employer des vêtements sacrés festifs ou particulièrement nobles,
même s'ils ne sont pas de la couleur du jour. » PGMR (346)