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M-F Benhamou
PLAN DU COURS :
I. GENERALITES SUR :
a) les élèves, profils et besoins ;
b) l'apprentissage
les processus mentaux liés à l'apprentissage
apprentissage/enseignement
c) rôle de l'enseignant, médiateur
Introduction :
S'il fallait justifier l'intitulé du cours… :
En fin de formation initiale, le professeur des lycées et collèges est capable d'élaborer, de mettre en
œuvre, d'analyser et d'évaluer des situations d'enseignement.
- A cette fin, il sait concevoir un projet annuel d'actions pédagogiques qui prévoit et articule la
succession des différentes séquences d'enseignement en fonction, tout à la fois, des programmes de
sa discipline st des élèves qui lui sont confiés.[…] Il sait fixer les objectifs à atteindre, déterminer les
étapes nécessaires à l'acquisition progressive des savoirs et des savoir-faire inscrits au programme
de l'année scolaire ou du cycle, ou dans les référentiels des diplômes.
Il a le souci de construire et d'adapter son projet annuel.[…].
- Pour chaque séquence, il définit le ou les objectifs à atteindre compte tenu des acquis des élèves, il
sélectionne les contenus d'enseignement, il prévoit des situations d'apprentissage qui conduisent les
élèves à rechercher, trier, faire la synthèse d'informations et à s'approprier les connaissances
attendues, à acquérir des méthodes de travail. Il sait diversifier les situations afin de s'adapter à la
variété des objectifs des séquences, à l'hétérogénéité des élèves[…].
- Pour mettre en œuvre une séquence d'enseignement il doit être en mesure d'utiliser un langage clair
et précis pour présenter aux élèves l'objectif et les contenus de la séquence, les modalités du travail
attendu d'eux et la manière dont les résultats seront évalués. Il est capable d'analyser les erreurs
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commises pour les utiliser dans une logique d'apprentissage, de se servir des supports, outils et
techniques qu'il a choisis.[…]"
Bien sûr, EPP n'est pas une épreuve de spécialistes en sciences de l'éducation ou des théories sur le
langage, mais (citation Pdt jury Capes, fev 97) :"les étudiants doivent s'appuyer sur des données
didactiques (opérations mentales d'un enfant, motivation, psycholinguistique, sociolinguistique,
neuro-sciences…)" cf 1ère partie du cours : avoir des repères, comprendre pourquoi/comment
favoriser les processus d'apprentissage.
Selon la nature et le nombre des doc. du dossier, il s'agira d'une "tranche" plus ou moins vaste de
séquence pédagogique (= un ensemble de cours, cad. plusieurs séances) ;
Qui dit "ensemble" dit cohérence : n'est pas une "succession" d'activités mais un enchaînement
construit, cohérent, progressif, composé d'un ensemble d'activités qui mettent en œuvre des objectifs
complémentaires.
Ces objectifs (voir lexique didactique) sont ceux du projet pédagogique, préalable à la construction
de la séquence, qui en est la mise en œuvre. Or définir des objectifs pour construire un projet ne se
fait pas de manière arbitraire :
Elaborer un projet pédagogique* puis construire la séquence pédagogique, c'est prévoir, organiser,
puis vérifier l'apprentissage*, cad. le processus qui aboutit à l'appropriation de savoirs* et de
savoir-faire* par les élèves.
s'intéresser à l'élève qui est l'acteur de cet apprentissage (cf. def. du terme "apprenant" par Y.
Cossu - reprise dans lexique didactique).
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I. Généralités.
a) Les élèves :
Pour réfléchir sur "comment enseigner", il faut savoir "à qui" on va enseigner.
La réflexion sur l'apprentissage ne peut se faire sans une réflexion sur la manière dont il est vécu et
géré par les élèves, dans leur diversité et leur hétérogénéité.
Les "stratégies d'apprentissage" sont en effet différentes d'un individu à un autre. Chacun acquiert, dès
sa petite enfance, des habitudes mentales face l'apprentissage. Elles sont évidemment inconscientes
chez l'élève à qui on n'a pas – ou pas encore – appris à apprendre. (à reprendre pour "rôle du
pédagogue")
Voir les profils pédagogiques de A. de La Garanderie. "Pour lui, la pédagogie dépasse de loin la
simple transmission de savoirs ; elle est, bien plus, la recherche et la mise en évidence des procédés
mentaux conscients et inconscients mis en œuvre par les élèves pour acquérir des connaissances"
(M.Winter, l'apprentissage de l'anglais dans le 1er cycle, CRDP de Strasbourg, 1987).
quelques repères sur les profils pédagogiques (voir lexique didactique aussi) :
Très schématiquement, 2 grandes catégories (auditifs et visuels, + une 3ème, les kinésiques) dont les
caractéristiques se conjuguent dans une cohérence propre à chacun d'entre nous. Attention, ne pas
être simpliste ; ces termes concernent des habitudes évocatives et non la perception !
Déf. donnée par Philippe Meirieu dans "Apprendre… oui, mais comment", ESF 1987 :
Profil pédagogique : "mode de représentation de l'activité cognitive des sujets à partir de quatre
paramètres (gestion du quotidien, apprentissages mécaniques, opérations complexes, créativité) et du
type d'évocations mentales (visuelles ou auditives) utilisées pour les gérer. A. de la Garanderie, qui a
popularisé cette expression, parle d'une "langue maternelle pédagogique"relativement stable chez un
sujet, pouvant être toutefois modifiée par l'acquisition d'habitudes complémentaires.[…]
Cf Documents distribués (Comment naissent les profils ?) Tiré de H. Trocmé-Fabre, J'apprends, donc je
suis, Paris, Les Editions d'Organisation, 1987, p200-201
b) L'apprentissage :
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Apprendre, qu'est-ce que c'est ? Réfléchir à l'idée que l'on s'en fait… (voir doc citations)
"Le métier d'enseigner requiert un effort permanent d'élucidation et de rectification de nos représentations de
l'apprentissage." P. Meirieu (Apprendre… oui, mais comment", ESF 1987)
"Nous oublions jusqu'à la genèse de nos propres connaissances et, ne nous souvenant plus que nous les avons
construites, nous croyons pouvoir les transmettre.[…] Enracinées en nous-même par l'oubli de notre propre
histoire intellectuelle, relayées socialement par l'illusion de la distribution égalitaire des savoirs dans l'école
républicaine, les représentations dominantes de l'apprentissage sont particulièrement solides parce qu'elles
permettent aussi de légitimer des pratiques d'enseignement ou, plus exactement, de limiter celles-ci à des
pratiques de l'information. Dans leur perspective, la classe peut, en effet, être conçue comme le cadre où sont
dispensées des connaissances… Il suffit de les entendre, de les revoir de les appliquer, avec attention, courage et
ardeur, inlassablement, jusqu'à l'appropriation… Or cette conception, si elle est assez facile à mettre en œuvre,
se heurte à deux réalités incontournables : d'une part, la prise d'information n'est pas une opération de simple
réception, c'est encore, et à nouveau, une histoire complexe où le sujet assimile l'inconnu de manière active et
rarement spontanée ; d'autre part, l'appropriation ne peut être renvoyée à la simple répétition, même intensive
et répétée, de la prise d'information : elle requiert des opérations mentales, différentes selon l'objectif visé,
opérations mentales qui sont, elles aussi, rarement spontanées. En faisant le silence sur cela, l'on réserve
évidemment les acquisitions à ceux qui ont eu la chance d'acquérir des processus mentaux efficaces[…]" (idem)
( importance des objectifs méthodologiques)
rapide aperçu des principaux "gestes mentaux" qui conditionnent la formation de l'image mentale,
plus ou moins visuelle ou auditive selon les profils (image mentale : représentation symbolique qui permet
de traiter de façon cognitive des objets momentanément -voire complètement- absents du champ perceptif. Elle
est la base d'un travail d'élaboration allant jusqu'au concept. D. Grandpierre, Une bonne mémoire à l'école) , sa
mise en relation avec les évoqués antérieurs et son intégration dans le système de connaissances.
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Voir comment on retrouve ces étapes, ces "gestes", dans la structure de la séquence pédagogique et
dans la présentation des faits de langue. (P. Meirieu op. cit. p 107): "Ce qui génère un dispositif
didactique n'est pas la définition d'un objectif mais l'hypothèse sur une opération mentale qu'il faut
effectuer pour l'atteindre")
D'autres classifications des phases d'apprentissage intègrent les notions de motivation, et P. Meirieu
insiste sur le fait que l'apprentissage, tout comme la compréhension, ne se fait que par interaction
entre information et "projet" (sens étymologique de "jeter en avant", désigne une direction donnée à
l'activité mentale et sous-tend les gestes mentaux)). Il souligne également que motivation et
perception sont présentes au cours de chaque phase de l'apprentissage.
G. Racle (La pédagogie interactive, Retz, 1983) met également en évidence les différences
fondamentales entre les stratégies d'apprentissage utilisées par les élèves, et insiste sur le rôle de
l"émotionnel", et donc l'influence de l'enseignant sur l'élève, l'importance de l'environnement (entre
autres choses, le manuel), la nécessité d'une pédagogie interactive.
Question ? centrer la pédagogie sur l'apprentissage ou sur l'apprenant ?cf doc. Distribué : D. CHINI :
"centration sur l'apprenant, centration sur l'apprentissage", journées d'étude du GEPED, 1998
Dixit C. Puren (séminaire "La problématique de la formation en didactique des langues" décembre 1999) :
"La centration sur l'apprenant pose problème dans la mesure où l'élève n'est pas forcément un" apprenant"… Il
faut commencer par en faire des apprenants !"
LA RELATION ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE
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(revoir : approche cognitive, construire s'approprier, cf constructivisme)
c) Conclusion : Quel est le rôle du pédagogue ? ( quelles sont les conditions à mettre en place pour
que l'apprentissage ait lieu ?)
- Tenir compte des processus mentaux et des interactions avec le milieu. (Cf. document 5 : D.
Chini, "centration sur l'apprenant, centration sur l'apprentissage", journées d'étude du GEPED,
Dir. Danielle Bailly, mars 1998, extraits) : "le processus d'apprentissage se construit grâce à la
médiation de l'enseignant."
- ce n'est pas quelque chose d'isolé (amont, aval, cohérence de la progression, projet année) ; voir
IO, "progression en spirale, enrichissement progressif, reprise constante…"
Transparent table des matières New Apple Pie 4ème LV1 (Hachette, 1996), repérage jalons et
rebrassages ;
A comparer avec table des matières Spring 6ème (Hachette, 2000)
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Transparent :
PROJET PEDAGOGIQUE
amont
diagnostics
pronostics choix
ELEVES DOCUMENT I.O.
(+ analyse)
OBJECTIFS
ACTIVITES
= situations d'apprentissage et
d'enseignement
EVALUATION
- formative/trice
remédiation
péda. différenciée
- sommative
aval
= progression vers de nouveaux objectifs
+ rebrassages, réactivations, consolidation
(cf cours "en spirale")
b) La séquence pédagogique:
= mise en œuvre du projet pédagogique
Voir document distribué au cours de la préparation au stage, reproduit ci-dessous
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= une succession d'étapes bien distinctes, mais LIEES par un enchaînement construit, cohérent,
progressif de tâches visant à la mise en œuvre des compétences communicatives langagières.
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REMARQUES :
- ATTENTION, ceci n'est qu'une structure schématique, VARIABLE selon supports,
objectifs, et nombre de séances.
- Si plusieurs séances, ne pas oublier les constructions de traces écrites pour l'apprentissage à la
maison et les exercices entre chaque séance de la séquence.
- Toutes les activités/tâches doivent être étroitement en relation avec les objectifs.
- En quoi le travail proposé est-il utile ? - aux élèves - au professeur ?
- Quelle perception les élèves ont-ils de ce qu'ils apprennent ?
de l'efficacité / l'utilité de leur travail ?
nd
Remarque : Spécificité de la séquence 1er cycle : En 2 cycle, le projet pourra être construit autour d'un
ou plusieurs objectifs qui ne comprendront pas nécessairement un objectif grammatical central. Or
en 1er cycle, les programmes d'acquisitions grammaticales amènent à construire un projet annuel dans
lequel s'articulent différentes séquences pédagogiques qui combinent presque toujours un objectif
grammatical central (fait de langue) et des objectifs (secondaires, transversaux, intermédiaires,
spécifiques…) de compréhension, expression, culturels, etc…
La mise en œuvre de la PRL (Attention au sens de cet acronyme : il s'agit bien de pratique
raisonnée de la langue. cf "La langue doit toujours être manipulée en contexte…", IO anglais au
palier 1, syntaxe) est essentielle dans la séquence pédagogique 1er cycle, puisque c'est au collège que
s'amorce la construction des repères de base sur le système grammatical de l'anglais.
Autrefois, approche déductive, (voir "grammaire" dans le lexique didactique) ; L'approche
inductive est celle mise en œuvre dans la PRL. La réflexion sur la langue complète, consolide et
éclaire la pratique interactive de la langue ; elle doit être postérieure à l'utilisation de la langue elle-
même, cad. à la mise en place des mécanismes morphosyntaxiques. (Revoir articulation connaissances
explicites et connaissances implicites, voir page 4 du cours)
Mise en parallèle de la structure de la séquence avec le travail du fait de langue, même si "on ne
peut viser une véritable maîtrise d'un fait de langue dès sa 1ère présentation, enseignement en
spirale". (cf IO anglais au palier 1, syntaxe)
Reprendre aussi construction de l'image mentale et les étapes de sa formation (pages 4 & 5 du cours)
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GRAMMAIRE
= activités destinées à l'appropriation d'un FAIT DE LANGUE
• Dans la SEQUENCE :
REACTIVATIONS, REBRASSAGE
= MOBILISATION du pré-requis
(si possible = pré-acquis)
INTRODUCTION
Du fait de langue
MANIPULATIONS
tâtonnements / essais / erreurs / rectifications / repérages
(pendant compréhension et expression)
formation de l'IMAGE MENTALE
constitution du CORPUS
OBSERVATION
CONCEPTUALISATION, prise de conscience :
comment ?
pour quoi faire ?
REGLE
à quoi ça sert ?
comment ça "marche" ?
TRANSFERT
Cf. décontextualisation
puis mentalisation
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