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Bibliographie et sitographie :
• Déroche, François, éd. Manuel de codicologie des manuscrits en écriture arabe., Paris, France :
Bibliothèque nationale de France, 2000.
• http://vocabulaire.irht.cnrs.fr/vocab.htm
Le format dominant du livre à l’avènement de l’islam était le codex. Le format du codex avait
remplacé celui du rouleau. Un rouleau (ou rotulus en latin) se caractérise par la disposition de son
écriture qui est parallèle à l’axe de déroulement. Dan le volumen, le disposition du texte est
perpendiculaire à l’axe de déroulement. Dans le monde islamique, le codex domine mais il
existe des exemples de rouleaux. Ces rouleaux sont de tous petits Corans. Ces Corans étaient
écrits dans une écriture particulière, l’écriture « poussière » ou ghubar.
Un cahier est composé de plusieurs bifeuillets pliés, emboités les uns dans les autres et
réunis par un même l de couture.
Il existe plusieurs types de technique qui permettaient d’assembler les cahiers comme numéroter
les cahiers ou la technique de la foliotation (le verso est indiqué). Il y a également le système des
« réclames ». La réclame, c’est une technique qui consiste à noter en bas du verso d’un feuillet le
premier mot du feuillet suivant.
Il y a trois supports principaux utilisés. Ils se succèdent dans le temps. Le premier est le
papyrus, le second le parchemin et le dernier le papier.
Le papyrus était, en Egypte, en usage depuis plus de trois millénaires. Ces papyri recevaient,
alors, des textes en écriture grecque et copte. Très rapidement, le papyrus devient l’un des
supports de l’écriture arabe jusqu’au Xe siècle. Au Xe siècle, le papyrus subit la concurrence
très rude du papier. Par conséquent, son usage tombe complètement. De nombreux papyri sont
conservés lors des quatre premiers siècles de l’islam. Les papyri conservés sont des lettres
privées. La plupart des papyri ont été trouvés en Haute-Egypte, une région extrêmement humide
qui a permis une très bonne conservation. Les textes littéraires sur papyrus sont extrêmement
rares. Un document est conservé : c’est un bifeuillet contenant des textes des Milles et unes
nuits. Il est daté de la n du IXe siècle.
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Le parchemin était couramment utilisé depuis de nombreux siècles en Orient au moment de la
conquête arabe. Dans le monde arabe, il va être utilisé de manière très courante jusqu’au Xe
siècle. L’usage du parchemin disparaît au pro t de l’usage du papier. Le parchemin continue à
être utilisé au Maghreb jusqu’au XIVe siècle. Le Corans sur parchemin les plus anciens conservés
datent du XIIe siècle.
Les peaux les plus utilisés étaient le mouton, la chèvre et le veau. On a quelques rares mentions
de l’utilisation de peaux de gazelles.
Le parchemin a été rapidement réservé à la copie du Coran car le parchemin était très
précieux, très couteux. Les dimensions du livre sur parchemin était limité par les dimensions de la
peau. Le Coran (BNF, Arabe 324) est l’un des parchemins les plus grands conservés.
Le manuscrit, communément appelé « Coran bleu » est aujourd’hui dispersé. Mais une certaine
majorité des feuillets est conservée en Tunisie. Un inventaire a été conservé dans la mosquée de
Kairouan. L’inventaire de 1292 mentionne la présence de ce « Coran bleu » dans la mosquée.
C’est un manuscrit exceptionnel car l’intégralité des feuillets est teinté d’un bleu remarquable.
L’intégralité du texte coranique est copié à l’encre d’or. Un texte copié à l’encre d’or est nommé
la chrysographie. C’est un manuscrit unique. Son lieu de production est encore aujourd’hui un
lieu controversé. On pense que le manuscrit a été produit en Egypte fatimide ou Al-Andalus.
Le papier était utilisé en Chine comme support de l’écriture depuis au moins -100 avant
notre ère. Son usage était connu sur les bords de la Méditerranée avant la conquête arabe car
des fragments de papier ont été retrouvés en Palestine, datables du début du VIIe siècle.
Néanmoins, l’usage du papier sur les bords de la Méditerranée avant la conquête arabe était rare.
Plusieurs raisons expliquent l’adoption du papier : son coût de production est peu cher et le
texte copié ne peut pas être e acé.
À la n du VIIIe siècle, la chancellerie abbasside adopté le papier pour éviter la question des
falsi cateurs de documents o ciels. Le papier est adopté dans le monde arabe pour la copie
de manuscrits.
Le plus ancien manuscrit arabe sur papier date de 866. Il est conservé à la Bibliothèque
Universitaire de Leiden.
Une pâte était préparée à l’aide de produits de récupérable (tissus, corde, chi ons). Ces
matériaux de récupérable étaient fermentés dans de la chaux qui les blanchis. Cela donnait une
pâte, la pâte de papier. Cette pâte était délayée dans un grand récipient et elle était déposée sur
un tamis. La pâte est laissée sécher pour qu’elle s’égoutte. La feuille de papier est créée.
Selon les lieux et les époques, le tamis di érait. Des chercheurs ont mené des études sur le
papier et ont permis de caractériser et d’associer le papier à une époque et une aire
géographique données.
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La caractéristique de cette fabrication du papier est que le papier garde la structure du tamis
dans son grain. Ces formes permettent de caractériser un papier et un lieu de production et un
moment de production. D’où l’intérêt d’étudier des papiers en série pour les chercheurs. Ces
papiers sont appelés papiers orientaux.
Au milieu du XIVe siècle, apparait un nouveau type de papier qui provient d’Italie. Ces papiers
italiens sont importés pour la première fois au milieu du XIVe siècle au Maghreb. Ces
papiers occidentaux présentent un aspect particulier : ils ont un ligrane. Les papetiers
italiens avaient inclus dans leur moule de fabrication un dessin en l de cuivre, un ligrane et qui
imprime sa marque au sein de la structure du papier. Ces papiers ligranés se répandent dans
l’ensemble du monde islamique au détriment des papiers fabriqués localement. Le papier
ligrané était beaucoup moins cher. La présence de ligranes permet de dater un papier de
manière assez précise. On a certains ligranes utilisés seulement pendant dix ans. La fourchette
de datation est très précise.
Au XVIe siècle, en Egypte et en Syrie, la moitié des papiers sont occidentaux. À la n du XVIe
siècle, il n’y aurait que des papiers occidentaux dans ces mêmes pays.
Certains manuscrits contiennent des feuillets colorés. Certains manuscrits sont entièrement
composés de feuillets colorés. Les pigments colorés étaient délayés dans la pâte de papier.
La calligraphie des manuscrits est faite à l’encre d’argent. Ce sont des manuscrits très luxueux et
très rares.
De manière générale, une fois que le papetier a fait la fabrication du papier, le papier doit être
apprêté. Le support doit être préparé a n de recevoir l’encre du copiste et les couleurs du
peintre. Les feuilles étaient préparées en amont et elles étaient recouvertes de gélatine ou encore
d’amidon de riz. Ces apprêts permettaient de rendre le support imperméable et de lui donner une
belle couleur blanche. On appelle cette étape, l’encollage. Une fois cette étape terminée, le papier
était poli pour le rendre brillant. Cette brillance était très recherchée et appréciée. De l’agate et du
verre étaient utilisés pour polir le papier.
Il faut faire la di érence entre copiste et calligraphe. Le calligraphe est un professionnel qui
copie un texte. Il a suivi une formation au sein de laquelle il a appris l’art de la calligraphe de son
maitre. Tous les copistes ne sont pas des calligraphes.
La première chose que le copiste fait est qu’il s’occupe de la mise en page. Cette mise en page
permet d’organiser le manuscrit dans son ensemble. La mise en page permet de dé nir
l’espace pour les marges, l’espace dévolu au texte et de plani er l’emplacement des décors
enluminés et des peintures.
Un outil était utilisé de manière globale dans le monde islamique, c’était le mistara. Cette mistara
permettait de faire la réglure. Elle permettait de tracer des lignes horizontales qui permettaient au
copiste d’inscrire son texte de manière claire tout au long de la feuille. Cet outil était composé
d’une plaque de carton sur laquelle étaient tendus des ls. La plaque était frottée sur le papier et
les ls/lignes s’imprégnaient dans le papier en léger relief.
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Une fois l’étape de réglure e ectuée, le copiste peut commencer son travail. Pour copier le texte,
le copiste utilisait son encre qu’il avait préparé au préalable. La littérature sur les encres est
extrêmement abondante car le calligraphe et le copiste tiennent dans la culture du monde
islamique une place prédominante. On a énormément de recettes d’encre qui nous sont
connues.
On a deux types d’encre noire : les encres au carbone et les encres métallogalliques. On avait
l’utilisation d’encres de couleurs pour noter les titres des chapitres. Les encres de couleurs
étaient utilisées pour mettre en relief certains passages importants. L’encre rouge est l’encre
colorée la plus commune. Le texte du Coran bleu a été entièrement copié à l’encre d’or.
Une fois l’encre préparé, le copiste taillait ses calames. C’est l’outil du copiste. Le calame tient
une place extrêmement importante dans la littérature. De nombreux traités techniques parlent de
la fabrication de ces calames. En ce qui concerne les calames utilisés dans le monde arabe, le
calame était fabriqué à partir d’un type de roseau dont le bec était taillé en biseau à l’aide
de couteaux très tranchants. À chaque calligraphie di érente correspondait un calame
d’une taille bien précise.
Une fois le calame taillé et l’encre préparée, le copiste pouvait commencer son travail de copie.
Une fois le texte copié, le peintre entre en jeu dans les derniers stades de la fabrication d’un
manuscrit.
Lors de la préparation de la mise en page, un espace libre a été prévu pour la peinture. La place
pour la peinture est faite en amont. Une note peut être faite pour savoir quel passage, quel
sujet peindre. Il y a des dessins préparatoires.
Un manuscrit du Maqâmât est inachevé. Le dessin préparatoire est fait au trait rouge.
Dans certains manuscrits, le dessin préparatoire se voit sous la peinture quand la peinture s’est
détériorée.
Certaines fois, la peintre ne suit pas forcément le dessin préparatoire. Les peintres préparaient
leurs dessins.
L’autre moyen utilisé par les peintres, ce sont les poncifs. Lorsque le peintre ne dessinait pas en
amont, il utilise des poncifs. Les poncifs, ce sont des compositions déjà faites et qui étaient
appliquées au sein du manuscrit. C’est un moyen de reproduction pour faire une économie de
moyens.
Dans Kalîla wa Dimna, trois manuscrits ont une iconographie identique. Ces manuscrits étaient
produits « à la chaîne ». Dans chaque manuscrit, on trouve des peintures originales et des
peintures préparées à l’aide de poncifs.
Une fois le dessin fait, on a l’application de la couleur. L’or est toujours posé en premier.
L’argent est plus rare. L’or était soit à base de feuille d’or soit à base de peinture d’or. Ensuite, il
posait ses couleurs.
Lors d’analyses, on a remarqué que la pose des couleurs et les détails du visage sont faits en
dernier.
Dans les ateliers les plus luxueux, il y a une personne pour chaque étape. Dans certains cas,
le copiste fait toutes les étapes.
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