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Résumé du Livre « LE ROI DAVID »

par l’Etudiant
Prince WEMBOLENGA KAMANA
G3 THEOLOGIE

Copyrigth 2000 by Steven L. McKenzie. Cette traduction de King


David: A Biography, publiée dans l’édition originale en anglais en
2000, est éditée en accord avec Oxford University Press, Inc.
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Dans ce volume, l’auteur cherche à fournir une information
biographique de David tout en essayant d’accorder au matériau
biblique une crédibilité historique plus grande par rapport à ses
autres collègues.

Février 2022
INTRODUCTION (EN QUETE D’UN DAVID HISTORIQUE)
Dans cet ouvrage, David est présenté à la fois comme un héros bien connu, même du grand public qui ignore les Saintes
écritures et aussi comme un personnage sûrement légendaire dont l’épaisseur historique, mieux la réalité historique reste
OBSCURE. L’auteur poursuit que ce récit est un symbole plastique, civique de ce que l’ingénuité, le courage et la bonne foi
peuvent faire face l’oppression de l’agresseur sous toutes ses formes.
Il ne s’agit pas d’une vrai tragédie dans cet épisode: ce n’est pas une histoire de famille aux loyautés déchirées; c’est juste une
affaire plutôt sordide et en tout cas criminelle où la psychanalyse voit UN DAVID EN REALITE AMOUREUX-JALOUX d’Urie, le
général assassiné. Couronné à Saint-Louis, David incarne UNE ROYAUTE UTOPIQUE ET PROPOSE UNE CONFIGURATION
MONARCHIQUE dont le caractère héroïque, altier et juste fait espérer le berger parfait dont rêvent les peuples.
Il est aussi vu pendant les périodes de révoltes comme une figure « messianique » lorsqu’un renversement politique se fait
sentir. Au regard de la complexité des récits bibliques et les allusions faites à d’autres disciplines au sujet de David,
notamment l’historiographie contemporaine, bien que tombant dans une sorte d’anachronisme dans son effort; vu également
que l’archéologie moderne s’est faite pédagogue( a gagner du terrain du point de vue historique), face aux publications de
divers romans historiques ainsi que de BIOGRAPHIES un peu plus sérieuses sur de « GRANDS HOMMES » en tous genres; la
grande question qui se pose est celle de savoir : POURQUOI PAS,DONC UNE QUETE HISTORIQUE DE DAVID QUI TENTERAIT
DE NOUS RESTITUER LA FIGURE PLAUSIBLE DU PREMIER ROI DE LA DYNASTIE DE JERUSALEM?
Il faut retenir que le parcours proposé ici et le portrait contrasté qui en résulte, sont tout au long mis en perspective comme
une construction d’HYPOTHESES plausibles fondées sur un état de l’ARCHEOLOGIE et surtout une lecture attentive et critique
des textes bibliques.
SI CE LIVRE NE PEUT OFFRIR UNE SECURITE(RELATIVE TOUJOURS), UNE BIOGRAPHIE DOCUMENTEE(ARCHIVES) ET DES
TEMOIGNAGES EPROUVES, IL PERMET UNE RECEPTION ACTIVE, APPELLE AU DISCERNEMENT, EVITE DE TRANCHER LA OU IL
VAUT MIEUX SUSPENDRE LE JUGEMENT. Il conseille d’être libre d’ a priori dogmatiques, de visées politiques ou simplement
apologétiques, la démarche, FONDÉE SUR L’INTERPRÉTATION, APPELLE L’INTERPRÉTATION. Il ne faudra pas que le lecteur
croie ce qu’il lit comme un nouveau catéchisme (plutôt dérangeant), pas de garantie de conclusions ou d’évidences
historiques. Il s’agit de réinventer un David dont le portrait coïnciderait au mieux avec ce que nous commençons à savoir de
l’émergence d’un état et d’une dynastie dans les collines centrales de Palestine au Xème Siècle; avec aussi ce que les visées,
apologétiques ou non, du texte biblique permettent de lire entre les lignes.
Il y a de la DÉCONSTRUCTION ET UN EFFORT DE CONSTRUCTION DANS CETTE ENTREPRISE.
PLAN DU LIVRE (PAGE 15)
• Le premier chapitre présente la nature des sources d’une biographie de
David autres que la Bible: elles sont essentiellement deux à savoir: les
inscriptions et les résultats de l’archéologie. Témoignent-elles d’une
existence de David plutôt que d’une fiction due à l’imagination des auteurs
bibliques?
• Le deuxième chapitre traite de la Bible, de ce qui s’y rapporte à David et de
son degré d’historicité, comme de l’approche mise en œuvre ensuite en
extraire l’information nécessaire à la construction d’une biographie.
• Les chapitres 3 à 9 constituent cette biographie. La vie de David est divisée
en périodes, les sources bibliques et autres sont intégrées à mesure que le
récit l’exige. Le dernier chapitre fait la synthèse biographique de ces
analyses de la vie de David et des actes de David.
CHAPITRE 1: Y EUT-IL UN ROI DAVID? QUI ÉTAIT LE ROI DAVID ?
(SOURCES EXTRA-BIBLIQUES) PAGE 17
Stèle Tel Dan Stèle de Mésha
Le titre de cet article implique que David était un personnage
historique, une hypothèse farouchement contestée par certains
érudits. La découverte récente d'une et peut-être de deux
inscriptions portant le nom de David et datant d'un peu plus de
100 ans après l'époque où il est censé avoir vécu (environ 1000
avant notre ère) justifie probablement cette hypothèse(Les deux
inscriptions sont les stèles Tel Dan et Mesha. Voir Avraham
Biran et Joseph Naveh, « An Aramaic Fragment de stèle de Tel
Dan », Israel Exploration Journal 43 (1993) 81–98, et « The Tel
Dan Inscription : A New Fragment », Israel Exploration Journal
45 (1995) 1–21 ; et André Lemaire, « House of David Restored
in Moabite Inscription », Biblical Archaeology Review 20/3
(mai/juin 1994) 30–37. Pour les traitements des deux, voir
Steven L. McKenzie, King David : A Biography (Oxford : Oxford
University Press, 2000) 11–15.

Les inscriptions font en fait référence à la « maison de David ».


Nota bene: L'historien peut à juste titre supposer l'existence
réelle de David, mais un examen critique la lecture du matériel
biblique produit une image beaucoup moins flatteuse que la
celui qui prend la Bible au pied de la lettre. L'image sans
vergogne soulève la question de savoir comment un Dieu juste
pourrait soutenir un homme aussi impitoyable.
CHAPITRE 2: PROPAGANDE ROYALE/DAVID DANS LA BIBLE
• Il y a trois grandes sections ou livres de la Bible qui se rapportent à David : 1 Samuel 16–1 Rois 2,
1 Chroniques et Psaumes.
• Le premier d'entre eux est de loin le plus important pour la recherche du David historique.
Premières Chroniques (vers 350 avant notre ère) est en grande partie une répétition de 2 Samuel
avec des changements introduits par l'auteur des Chroniques pour des raisons théologiques. Il
offre peu d'informations indépendantes sur David et n'est donc pas particulièrement utile pour la
reconstruction historique.
• Soixante treize des 150 psaumes contiennent des titres les associant à David. Mais l'originalité et
le sens de ces titres sont incertains (ils ne revendiquent pas nécessairement la paternité), et de
toute façon les psaumes eux-mêmes, hormis les titres, ne donnent aucun détail sur la vie de
David. Les érudits considèrent généralement 1 Samuel 16–1 Rois 2 comme faisant partie d'un
ouvrage plus vaste appelé l'Histoire deutéronomiste (DH en abrégé) qui englobait les livres de
Deutéronome, Josué, Juges, 1–2 Samuel et 1–2 Rois.
• Dans sa forme actuelle, l’ HD ne peut bien sûr pas être datée avant le dernier événement qu'elle
relate (environ 562 av. J.-C.), mais la plupart des érudits pensent qu'elle incorpore des sources
plus anciennes, dont certaines peuvent provenir du règne de David. Plus importante que
l'existence et l'âge possibles ses sources est la nature de l'histoire du DH à propos de David.
• Les érudits ont depuis longtemps noté la saveur apologétique, en particulier de l'histoire de
l'ascension de David à la royauté dans 1 Samuel et les premiers chapitres de 2 Samuel. « Excuses
», dans ce sens, signifie défense ou explication. Surtout, le statut d'usurpateur de David, c'est-à-
dire le fait qu'il succède à Saül mais n'est pas son héritier, appelle une légitimation. Samuel
explique d'abord que Saül a été rejeté et que David a été divinement choisi pour le remplacer.
DAVID DANS LA BIBLE SUITE (CE QU’IL FAUDRA RETENIR)
• Retenons que les récits de 1Sam 16-1Rois 2 font partie de l’Histoire Deutéronomiste (HD), l’ensemble de ces livres
est compris comme une œuvre originale, unifiée car ils partagent plusieurs traits, surtout quant à leur structure, à leur
style et à leur perspective théologique. (voir Martin NOTH, un savant allemand qui a le premier vu l’unité littéraire de
ces livres; lire aussi son œuvre traduite en anglais sous le titre The Deutoronomy Historic, JSOT sup 15, 2è éd., Sheffield,
Sheffield Academic Press, 1991). Ensemble ils racontent l’histoire entière d’Israël depuis Moïse jusqu’à la destruction
du Royaume de Juda en 586 avant J.-C. Page 37
• HD évalue l’histoire d’ Israël selon le critère de la loi exposée au Deutéronome, d’où son nom. Elle fait des succès et
des échecs de la nation des conséquences de sa fidélité ou de sa désobéissance à la loi. CE N’EST DONC PAS DE
L’HISTOIRE « PURE » MAIS UNE HISTOIRE THÉOLOGIQUE OU MÊME UNE THÉOLOGIE HISTORIQUE. Son
but était moins de raconter ce qui était advenu dans le passé, que d’utiliser le passé pour instruire une
audience plus tardive.
• D'autres éléments de l'histoire de David par l’ HD semblent destinés à justifier ses actions ou à rendre compte d'une
autre manière de la tournure suspecte des événements, en particulier lorsqu'une personne éminente qui se dresse sur
le chemin de David meurt(Un bon exemple d'une telle explication se trouve dans 2 Sam 21: 1-14, qui raconte
comment David fit exécuter sept des fils et petits-fils de Saül à la demande des Gabaonites afin de sauver Israël d'une
famine que Yahweh avait envoyée comme punition. pour la violation par Saül d'un traité avec les Gabaonites).
• Il est difficile de ne pas soupçonner que l'histoire avait pour but de dissimuler le véritable motif de David pour
l'exécution des héritiers de Saül, à savoir son désir de s'assurer le pouvoir en se débarrassant de ses rivaux potentiels,
d'autant plus que le seul survivant, Mephibosheth, était boiteux (2 Sam 4:4) et donc non qualifié pour régner.
NOTA BENE: "LA NATURE APOLOGÉTIQUE DU RÉCIT BIBLIQUE EST ELLE-MÊME UN ARGUMENT EN FAVEUR DE
L'HISTORICITÉ DE DAVID, CAR QUI INVENTERAIT DES ACTES SUSPECTS DU PASSÉ JUSTE POUR ESSAYER DE LES
JUSTIFIER?
LES DATES-CLEFS DE L’HISTOIRE D’ISRAEL (Page 38)

Le fait est que David se tient carrément au centre de HD. Il suit les époques de Moise, Josué et des Juges, introduisant
les règnes de Salomon et de la Monarchie divisée. Il est aussi vu comme personnage central de HD sous d’autres
rapports. Il est l’étalon auquel sont rapportés ses successeurs pour jugement, et plus souvent trouvés déficients. C’est
grâce à lui que Juda et Jérusalem ont duré si longtemps. L’auteur souligne que la chute de Jérusalem et l’exil du
peuple de Juda à Babylone en 586 avant J-C. sont expliqués comme punition des fautes de ces rois. Pour lui, David fut
aussi le modèle selon lequel Israel allait être restauré à son ancienne grandeur.
QUID DE L’HISTORIEN DEUTÉRONOMISTE?
Notons avec Steven McKenzie que l’identité de l’historien deutéronomiste est INCONNUE. Presque certainement un
homme, il est simplement nommé le « Deutéronomiste » ou « Dtr ». Il fut à la fois EDITEUR et AUTEUR: il a souvent
inclus des documents anciens dans sa base de matériaux. C’est particulièrement vrai de son récit de David… Dtr
n’hésite pas à changer ce qui lui parait nécessaire dans ses sources. Mais sa créativité d’écrivain apparait surtout dans
sa manière de relier les sources entre elles et dans les explications théologiques qu’il y ajoute. HD a été composé
durant l’EXIL (après 586 avant J-C), quand l’œuvre s’achève. Plusieurs passages ont ensuite été ajoutés par d’autres
auteurs.
NATURE DE L’HISTOIRE DE DAVID
• Il y a longtemps que les exégètes ont remarqué le ton apologétique de l’ascendance de
David dans leur tentative d’établir une biographie de David à travers les deux grande
parties de son récit, contenu notamment dans 1 Sam 16- 2Sam 2, 1-5,3(Ascension de
David) et dans 2 Sam 5,4-1 Rois 1-2 (Règne de David).
• Dans ce sens, l’ « apologie » signifie un type de discours défendant quelqu’un contre
des accusation. A titre illustratif, les rois de l’ancien Proche-Orient, surtout les
usurpateurs, usèrent de l’apologie pour justifier leur règne et le légitimer. (lire Harry A.
HOFFNER, Jr., Propaganda and Political Justification in Hittite Historiography », in Unity and Diversity. Essays in the History,
literature and Religion of the Ancient Near East, H. GOEDICKE et J.J.M. ROBERTS éd., Baltimore, John Hopkins University Press,
1975, p. 49-62).
• l’auteur souligne que les épisodes de l’histoire de l’ascension de David fonctionnent pour
légitimer David comme successeur de Saul en répondant à des charges contre lui du type
suivant:
1. David a cherché à devenir roi aux dépens de Saul
2. David a été un déserteur
3. David a été un hors la loi
4. David a été un mercenaire philistin
5. David a assassiné Nabal et pris sa femme, Abigail, avec ses biens
6. David est impliqué dans la mort de saul
7. David est impliqué dans la mort d’Abner
APOLOGIE ET HISTOIRE (PAGE 43-45)
Comme relevé ci-haut, la nature apologétique du récit biblique est elle-même un argument en faveur de l'historicité
de David, en ce qu’il reste à savoir si qui pourrait inventer des actes suspects du passé juste pour tenter de les
justifier ?
• La reconnaissance de la nature apologétique de l'histoire de David dans l’ Historiographie Deutéronomiste montre
qu'elle ne peut pas être lue au pied de la lettre en tant qu'histoire. L'objectif même des excuses est de donner
une vision colorée des événements passés et de leurs causes. Mais la reconnaissance de la nature de la littérature
fournit aussi un moyen d'aller au-delà de l'apologie et d'approcher ainsi le David historique.
• L'hypothèse est que les auteurs bibliques sont comme des «Spin Doctor» modernes (groupe de rock alternatif
américain, originaire de New-York formé en 1991-connu pour ses deux singles à succès TWO PRINCES ET LITTLE
MISS CAN’T BE WRONG, issus de l’album Pocket Full of Kriptonite); ils ne nient pas certains événements peut-être
parce qu'ils étaient bien connus mais tentent d'expliquer les circonstances qui les entourent ou les motivations des
personnages impliqués. L'historien aborde les récits bibliques avec méfiance quant à leur explication des
motivations de David en particulier.
• Ce genre de lecture va « à contre-courant » ou contraire à l'intention apparente des auteurs. Là où le récit semble
répondre à une accusation particulière contre David, l'historien soupçonne la véracité de l'accusation (« là où il y a
de la fumée il y a du feu »). Dans le cas de 2 Sam 21:1–14, la « conclusion » est que David a fait exécuter les
héritiers de Saül. L'histoire biblique explique les circonstances et les motivations de David, niant qu'il ait agi pour
des raisons politiques. Dès lors, le lecteur critique soupçonne que ses motivations étaient bien politiques.
• Certaines techniques peuvent aider le lecteur critique dans cet effort pour découvrir l'histoire. Surtout, il y a l'
analogie. Les actions et les motivations de David auraient été analogues à celles des autres dirigeants du Proche-
Orient et des êtres humains en général.
APOLOGIE ET HISTOIRE SUITE
• Il existe de nombreux exemples, à la fois dans et en dehors de la Bible, de dirigeants qui
anéantissent la progéniture de leurs prédécesseurs afin d'assurer leur emprise sur le pouvoir.
• Par analogie, on suppose donc que c'était la raison pour laquelle David avait exécuté les héritiers de
Saül. Une autre technique utile est celle du cui bono (à qui profite ?) l'idée que le principal
bienfaiteur d'un acte donné était probablement son auteur.
• L'absence d'héritiers de la royauté de Saül aurait certainement profité à David car cela aurait éliminé
la menace de rivalité de la famille de Saül.
• Certains chercheurs ont indiqué que le stress excessif était une autre technique utile. Plus les
auteurs bibliques semblent souligner l'innocence de David, plus le lecteur moderne soupçonne sa
culpabilité (« là où il y a plus de fumée, il y a plus de feu »).
• 2 Samuel 21: 1–14 souligne l'innocence de David dans l'anéantissement de la maison de Saul par
plusieurs moyens: c'est nécessaire pour sauver Israël de la famine; c'est la propre faute de Saul telle
que révélée par l'oracle divin; ce n'est pas l'idée de David mais la demande des Gabaonites.
• Enfin, des bizarreries occasionnelles dans les récits sur David soulèvent des questions sur ce qui s'est
réellement passé. Le fait qu'il n'y ait aucun récit dans la Bible d'un effort de Saül pour anéantir les
Gabaonites suggère que l'histoire a peut-être été inventée par l'apologiste de David. Le placement
de cette histoire dans 2 Samuel est également étrange.
• La question de David dans 2 Sam 9: 1, "Y a-t-il encore quelqu'un de la maison de Saül?" suggère
que le récit de la mort des héritiers de Saül doit l'avoir précédé. Un éditeur a-t-il déplacé 2 Sam
21:1-14 à sa position actuelle afin de détourner les soupçons selon lesquels David a agi au début de
son règne pour assurer son emprise sur le pouvoir ?
UN PORTRAIT HISTORIQUE DU ROI DAVID
• L'image de David qui se dégage d'une telle lecture critique est, bien
sûr, beaucoup moins flatteuse que celle qui prend la Bible au pied de la
lettre. C'est indéniablement spéculatif, mais c'est au moins une
réponse plausible et réaliste à la question de savoir qui était David.
• Voici les différentes images entre autre:
- NOBLE,
- COURTISANT,
- HORS LA LOI,
- ASSASSIN
- DESPOTE
- IMPUISSANT
IMAGE DE DAVID COMME NOBLE
• Premier Samuel 16:18 décrit David comme un noble (la meilleure traduction de l'expression rendue «homme de
valeur» par NRSV) qui attire l'attention de Saül pour ses compétences d'abord en tant que musicien , puis en tant
que guerrier.
• L'image la plus populaire de David en tant que pauvre berger (1 Sam 16: 1-13) joue sur la métaphore ancienne
courante du Proche-Orient du roi en tant que berger. Le père de David possédait probablement des terres et du
bétail importants, les mesures de la richesse dans cette société, et David a peut être gardé des moutons dans sa
jeunesse, mais ce n'était pas sa vocation.
• L'archéologie indique qu'une explosion démographique vers 1000 avant notre ère a mis l'accent sur les
ressources foncières et aurait diminué l'héritage des plus jeunes fils comme David, les poussant vers des carrières
alternatives telles que celles de musicien et de service militaire.
• Étant donné que la musique était censée avoir des pouvoirs magiques pour éloigner les mauvais esprits, les
musiciens étaient un élément typique des cours royales. La lyre, dont jouait David, était l'instrument des riches,
indiquant à nouveau sa noble origine.
• La description de David comme un « homme de guerre » peut refléter un passé de mercenaire après son départ
de chez lui.
• Bien que la célèbre histoire de David et Goliath soit une légende, elle fait allusion à l'habileté et à l'intelligence de
David en tant que soldat, ce qui l'a catapulté au premier plan dans le do main de Saül.
• Nota bene: "les histoires de ces chapitres prônent l'innocence de David dans le fossé qui s'est développé entre lui
et Saul si fortement que l'on se demande si David a pu réellement avoir été un conspirateur dans une tentative
de renverser Saul ».
• Notons également ici que David est présenté dans Ruth 2, 1 comme un notable fortuné. D’où, la généalogie qui
relie ce dernier à Booz et Ruth; si elle est authentique, nous donne d’importantes informations sur le contexte
familial de David.
• L’histoire des femmes(Ruth la moabite, Tamar la cananéenne nommé une troisième femme parmi les ancêtres de
David dans l’évangile de Matthieu).
IMAGE DE DAVID COMME COURTISAN

• Les histoires de 1 Sam 18-20 attestent les qualités d'intelligence, d'éloquence et de


charme suggérées par les expressions « prudent dans la parole » et « un homme de
bonne présence » dans 1 Sam 16:18 (NRSV). Selon ces histoires, les propres enfants de
Saül, Jonathan et Michal, en plus de «tout Israël et Juda», en sont venus à aimer David
pour son charme ainsi que pour ses succès militaires (1Sam 18:16).
• Seul Saul, enflammé par la jalousie, a comploté pour se débarrasser de David dans une
série d'attentats de plus en plus manifestes contre sa vie. Mais l'ambition de David,
évidente dans sa volonté de risquer sa vie pour devenir le «gendre du roi» (18: 20-29), et
l'aveu que l'armée (le sens de «tout Israël et Juda») «aimait » David une expression
chargée de loyauté politique soulève des doutes quant à savoir si Saül était tout à fait
aussi fou que l'écrivain le dépeint.
• Les histoires de ces chapitres prônent l'innocence de David dans le fossé qui s'est
développé entre lui et Saül si fortement que l'on se demande si David a pu réellement
avoir été un conspirateur dans une tentative de renverser Saül. C'est spéculatif, mais cela
expliquerait la véhémence de la rage de Saül contre David et la force avec laquelle le récit
nie tout acte répréhensible de la part de David (overstress).
IMAGE DE DAVID COMME HORS LA LOI
• Forcé de fuir Saul, David est devenu un fugitif dans le désert de Judée, qui avait toujours été
un refuge pour les personnes en marge de la société. Il rassembla rapidement autour de lui
une petite armée de démunis, y compris ses propres parents (1 Sam 21:1-2).
• Ils ont survécu en attaquant les villages et les propriétés de la région. L'histoire de 1 Sam
27:8-12 montre à quel point David et sa bande pouvaient être impitoyables alors qu'ils
détruisaient des villes entières pour empêcher leurs seigneurs philistins d'apprendre la
véritable identité de ceux qu'ils pillaient.
• Le pouvoir de David dans ce domaine a grandi de sorte qu'il est apparemment devenu un
chef rival de Saul et une force avec laquelle il faut compter pour les Philistins, qui dans 1
Sam 21:10 [Héb.21:11] l'appellent David le "roi du pays".
• Les Philistins s'occupèrent de lui, à en juger par 1 Sam 27-29, en l'engageant comme
mercenaire chargé de garder leur frontière sud. Les histoires soutiennent que pendant qu'il
servait les Philistins, la loyauté de David est restée avec Saül et Israël. Mais c'est peut-être
une alliance entre David et les Philistins qui s'est finalement avérée trop difficile pour Saül
et a entraîné sa défaite et sa mort.
• David a régné sept ans et demi sur Juda, tandis que le successeur de Saül, Ishbosheth, n'a
régné que deux ans (2 Sam 2: 10-11), laissant ouverte la possibilité que David devienne roi
de Juda alors que Saül était encore en vie. Si tel était le cas, les Philistins auraient jugé
nécessaire d'établir une sorte de traité avec leur ancien mercenaire. Saul était prêt à
combattre les Philistins sur son ouest, mais l'introduction d'un deuxième adversaire
redoutable sur son flanc sud aurait pu être ce qui l'a submergé.
IMAGE DE DAVID COMME ASSASSIN
• L'un des domaines que David et sa bande menaçaient était celui de « Nabal » et de sa femme Abigaïl. Nabal (qui
signifie "fou" et probablement une caricature plutôt qu'un véritable nom) était riche et probablement le chef des
Calebites, le principal clan de Juda. Sa mort, décrite dans 1 Sam 25 comme l'oeuvre de Dieu, survint au moment le
plus propice pour David, qui épousa Abigaïl et assuma la propriété et la position sociale de Nabal. Il n'y aurait eu
qu'un pas entre la chefferie calebite et la royauté sur Juda. David régnerait depuis la capitale calebite d'Hébron
pendant ses sept ans et demi en tant que roi de Juda. En tant que principal bienfaiteur de la mort de Nabal, David
est également le principal suspect dans l'effort pour en déterminer la cause.
• Nota bene: L'histoire admet que David avait l'intention d'anéantir la maison de Nabal à cause de la réponse
insultante de ce dernier à ce qui équivalait à une tentative d'extorsion de la part de David. Celui de Nabal n'était
que le premier d'une série d'assassinats de personnalités éminentes orchestrés par David lors de son ascension
au pouvoir.
• La mort de Saül et de Jonathan, du général de Saül, Abner, et du successeur de Saül, Ishbosheth (Ishbaal), a ouvert
la voie de David vers le trône. Les auteurs bibliques s'efforcent de nier l'implication de David dans la mort de Saül
et Jonathan. C'est l'objet de toute la section de 1 Sam 24 à 2 Sam 1, qui soutient que David n'a pas tué Saül
lorsqu'il en avait l'occasion (1 Sam 24; 26), que la mort de Saul était ou a été donnée par Dieu (1 Sam 28 ), que
David était loin du champ de bataille où Saul mourut (1 Sam 29-31), que Saul mourut aux mains des Philistins (1
Sam31), et que David a exécuté l'homme qui prétendait avoir achevé Saül (2 Sam 1).
• Mais l'effort même de défendre David l'implique, tout comme le grand avantage qu'il a reçu du décès du roi et du
prince héritier, et la dénonciation ultérieure par le Benjaminite Shimei (2 Sam 16: 7-8) n'est rien de moins qu'une
mise en accusation. L'assassinat d'Abner a eu lieu aux mains de Joab, le commandant de l'armée et confident de
David, qui n'a jamais été puni par David (l'invocation d'Abner lors de l'exécution de Joab des décennies plus tard [1
Rois 2] est un écran de fumée obscurcissant le soutien de Joab au frère et rival de Salomon, Adonijah, comme la
vraie raison de son retrait).
• Les assassins d'Ishbosheth étaient ses propres hommes (2 Sam 4). David les fit exécuter comme il fit exécuter
l'Amalekite qui prétendait avoir mis fin à Saül. Mais tout comme Amalécite lui avait apporté la couronne de Saül,
David se retrouva avec la tête d'Ishbosheth.
"David pourrait être considéré comme le premier vrai roi d'Israël »
• Saul par contre, est mieux décrit comme un chef plutôt que comme un roi. Son domaine
semble avoir été confiné aux hautes terres de Benjamin et d'Éphraïm et ne portait
aucune des caractéristiques typiques des anciennes monarchies du Proche-Orient.
Celles-ci ont été introduites par David et développées plus avant par Salomon.
• David a consolidé Israël et Juda et a établi une capitale neutre à Jérusalem, avec une
résidence royale. Il a éliminé la menace philistine et a mené des excursions réussies
contre certains des autres peuples voisins.
• Il a fait des alliances politiques avec d'autres rois et chefs. Il scella ces alliances par des
mariages et rassembla un harem. Il centralisa le gouvernement à Jérusalem et nomma un
cabinet et une armée permanente, qui comprenait à la fois une « garde d'honneur » et
une garde du corps royale. Ces réalisations doivent être gardées en perspective. Le
«palais» de David n'aurait pas été grand ou magnifique selon les normes modernes.
Jérusalem, sa capitale, ne comptait probablement pas plus de 1500 habitants à l'époque.
Et une lecture attentive de la Bible révèle qu'elle ne soutient pas les prétentions d'un
vaste empire qu'on lui a parfois imaginées ; mais l'étendue du contrôle administratif réel
de David en dehors de la Palestine est incertaine
(Pour un traitement détaillé et innovant de cette question, voir Baruch Halpern, David's
Secret Demons: Messiah, Murderer, Traitor, King (Grand Rapids: Eerdmans, 2001) 107–
226).
IMAGE DE DAVID COMME DESPOTE
• Les changements introduits par David ont eu un prix pour ses sujets. Les tribus israélites ont été imposées et
enrôlées afin de fournir l'armée et une main-d'œuvre pour les projets de construction de David et, plus tard, de
Salomon.
• Un nouveau système féodal de partage des terres sous la couronne a remplacé les anciennes divisions tribales.
L'exemption de Juda de ces mesures a conduit à un ressentiment qui a peut-être alimenté la révolte du fils de
David, Absalom (2 Sam 13-20). L'histoire de la révolte d'Absalom présente David comme un père aimant mais faible
quine pouvait pas contrôler ses fils gâtés et rebelles. Le ressentiment d'Absalom face à l'échec de son père à punir
son demi-frère, Amnon, pour avoir violé sa soeur (d'Absalom), Tamar, le conduit d'abord à assassiner Amnon, puis à
se révolter contre David . une image très différente de David. Au moment de leur mort respective, Amnon et
Absalom étaient chacun le fils aîné et donc héritier de la royauté. Absalom, bien sûr, était en révolte ouverte
essayant de s'emparer du trône.
• Cela soulève la possibilité que leur mort ait été politiquement motivée. Cette possibilité est encore renforcée par
trois caractéristiques dans le cas d'Amnon, à savoir:
- Premièrement, 2 Sam 13: 24-25 note qu'Absalom a exhorté David à assister à la fête au cours de laquelle il a
assassiné Amnon. Historiquement, cela n'a guère de sens. Mais l'auteur insiste peut-être sur ce point pour
répondre à l'accusation d'implication de David.
- Deuxièmement, 2 Sam 13:37-39 déclare qu'Absalom s'enfuit chez son grand-père, le roi Talmai de Geshur, pendant
trois ans tandis que David le cherchait. Mais David avait un traité avec Tal mai, devait soupçonner qu'Absalom était
là, et aurait pu forcer son retour. Peut-être qu'Absalom a en fait été envoyé à Geshur pour la sauvegarde et
l'apparence.
- Troisièmement, en plus de la menace qu'Amnon représentait en tant que fils aîné de David, le nom de sa mère,
Ahinoam, était aussi le nom de l'ancienne épouse de Saül, et ce sont les deux seules femmes de ce nom dans la
Bible. S'il s'agissait en fait de la même femme - et 2 Sam 7: 8 fait référence à Dieu ayant donné «les femmes de
votre maître» à David - alors Amnon aurait pu représenter le dernier prétendant possible au trône par Saül et avoir
donc doublement menacé David.
Image de David comme IMPUISSANT
• La dernière apparition de David dans l'Histoire deutéronomiste (1 Rois 2:1-9)
est sur son lit de mort où il ne peut pas rester au chaud (1 Rois 1: 1), où il émet
le décret selon lequel Salomon devrait être son successeur (1: 11-40), et où il
charge Solo mon d'abord d'obéir à la loi de Yahweh, puis de voir aux exécutions
de Joab et Shimeï (2:1-9).
• Ce matériel semble également apologétique, mais cette fois pour Solo mon
plutôt que pour David. Il tente d'expliquer pourquoi Salomon, plutôt que le
l'héritier présomptif, Adonija, succéda à David. Il essaie aussi de justifier
l'exécution par Salomon de Joab, qui soutenait Adonija, et de Shimei, parent de
Saül et chef des Benjaminites, qui menaçaient la stabilité du règne de Salomon.
Ironiquement, alors, dans ce dernier épisode de l'histoire de sa vie, l'image de
David est manipulée au nom de quelqu'un d'autre.
• Sur le plan littéraire et peut-être aussi sur le plan historique, dans le fin, le
puissant roi David devint une victime impuissante, flasque, sénile et outil pour
son remplacement.
UN PROBLÈME THÉOLOGIQUE

Peut-être surtout, le David de l'histoire, du moins tel qu'il est présenté ici, était-il un problème
théologique. Comment un Dieu juste pourrait-il soutenir un homme aussi impitoyable et violent ?
Ce problème était une partie importante de la motivation derrière la composition de un récit
apologétique de David en premier lieu. Pour les lecteurs modernes qui reconnaissent la nature
apologétique de l'histoire biblique, le problème demeure. Une solution partielle au problème se
présente dans les Chroniques et les Psaumes où un portrait de David est présenté.
Pour le Chroniqueur en particulier, ce qui s'est réellement passé dans le passé n'est pas aussi
important que le modèle que le passé idéalisé peut présenter pour l'avenir. Le portrait de David tel
qu'il aurait dû être peut également fournir une réponse à la question de savoir qui était David.
Après tout, l'histoire et les personnages historiques sont reconstruit en quelque sorte à notre
image.
L'image du David historique qui a été présenté ici n'est peut-être possible qu'à une époque aussi
cynique à l'égard de ses dirigeants comme le nôtre. En fin de compte, notre réponse à la question
« Qui était David ? peut en dire plus sur nous que sur lui.
Source : STEVEN L. MCKENZIE est professeur de Bible hébraïque/ Ancien Testament au Rhodes College
de Memphis, Tennessee. Il est l'auteur de plusieurs livres d'intérêt pour les pasteurs, dont King David: A
Biography (Oxford University Press, 2000), All God's Children: A Biblical Critique of Racism
(Westminster/ John Knox, 1997) et Covenant (Chalice, 2000).

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