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B A C U E Z ET V I G O U R O U X
MANUEL
BIBLIQUE
ou
A N CI E N T EST A M E NT
Fur r. VIGOVnOUX.
r n È t n E DE SAIST-SE!.WCE • _
TOME SECOND
Livres historiques — Sapientiaux — Prophétiques
PARIS
MAISON JOCBY ET ROGER
A. R U U E R E T F. C H K I T N O V I Z , É D I T E U R S
Libraire» tk la FatoUé ic Ttocc'iogie de Parb
7, RUE DES GHASOS-AEGCSTIKS, 7
1883
Droila réservM
MANUEL BIBLIQUE
ANCIEN TESTAMENT
M M . B A C U E Z E T V I G O U R O U X
MANUEL
DU MÊME AUTEUR
•MBBSIMP V
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PARIS
MAISON JOUBY E T HOCfcll
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MANUEL BIBLIQUE
ANCIEN TESTAMENT
PREMIÈRE PiVRTIE
LIVRES HISTORIQUES
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2 CHAP. I . — JOSBB. [412] [4141 AHT. i. — i.vnioiiuenox AU LIYUE M JOSUÉ. 3
lotis écrits delà même manière et dans la même forme, tuais marque dans le Penlateuque comme dans les antres livres his-
ils ont cependant des caractères communs quant au fond et toriques de l'Ancien et du Nouveau Testament, à Texceptiou
quant au style. du second livre des .Machabées, où l'auteur inspiré a jugé les
1" Quant au fond, ils s'attachent principalement à faire faits à la façon des historiens grecs. Elle est très importante
«assortir l'intervention continuelle de la Providence, qui se à noter, parce qu'elle fournit la solution de beaucoup d'ob-
manifeste fréquemment, dans le gouvernement de son peuple, jections qu'on a soulevées contre les Livres Saints. On a
par des miracles et par des prophéties. Tout ce qui ne tend prétendu qu'ils approuvent les actions coupables qu'ils rap-
pas à faire ressortir l'action de Dieu sur Israël est volontaire- portent, parce qu'ils ne les censurent point. Rien n'est plus
ment négligé et passé sous silence, ou du moins n'est men- faux : ils n'approuvent ni ne désapprouvent les événements
tionné qu'accidentellement et par voie d'allusion. qu'ils racontent ; à l'historien et au théologien de les appré-
2° Quant à la forme, elle est simple et naturelle; tantôt cier d'après leur nature et leurs conséquences. Nuque appiv-
brève et laconique, tantôt abondante et diffuse; les répéti- baeit hoc Seriplura neqm repriSàeU, dit S. Augustin, au
tions y sont assez fréquentes; les transitions font défaut et la sujet d'actes répréhensibles rapportés par les Écritures, sed,
liaison même des événements n'est pas indiquée. — Un des juslilia et lege Dei consulta, xstimandum pensandumque di-
traits les plus importants à signaler daus les historiographes misil..., ut noster intellectus in judicando exereeretur (4).
hébreux, antérieurs à la captivité, c'est qu'à la différence des
écrivains occidentaux, ils racontent toujours puremeutet sim-
plement les faits, sans jamais les juger. Ils constateut que le
CHAPITRE PREMIER.
peuple de Dieu est heureux, quand il est fidèle à la loi, mal-
heureux, quand il la transgresse. Jud., n, 12-20, etc.; c'est JOSUÉ*
mémo. — 7° Dans son dernier discours, xxiv, nous voyons fondu à son point de vue, en y insérant une série de notes
combien ¡1 était profondément pénétré de l'idée q u e le peuple et de remarques (1).
hébreu était loin encore d'avoir atteint le but auquel Dieu 2" Ces hypothèses et autres semblables sont sans fonde-
l'appelait, et la façon dont il parle nous fait sentir cpie l'ora- inent. 1° Nous avons vu que le livre de Josué avait très vrai-
teur et l'écrivain qui nous rapporte ce discours sont le même semblablement pour auteur celui dont il portele nom, et qu'il
personnage. — 8° On ne rencontra dans tout le livre de était certainement antérieur à l'époque do David. L'unité qui
Josué aucun mot d'éloge de ce saint patriarche; ce n'est que règne dans tout cet ouvrage, l'uniformité du style et de l'ex-
position, dans toutes ses parties, sont une preuve de sou in-
dans le dernier chapitre, qui raconte sa mort et qui a été
tégrité en même temps que de son antiquité. Le langage qui
ajouté, qu'on le qualifie de serviteur de Dieu ; or, il n'est
v est employé a beaucoup de traits de ressemblance avec
pas croyable que si l'auteur était postérieur à Josué, il n'eut
celui du Pentateuque, parce qu'il est à peu près du même
pas dit un seul mot en l'honneur d'un si grand personnage.
temps. — 2" On ne doit pas cependant l'attribuer, comme on
Cf. Eccli., XLYI, 1-12 (4).
a tenté de le faire, à l'écrivain prétendu qui aurait rédigé
416. — A u t h e n t i c i t é e t i n t é g r i t é d u l i v r e d e J o s u é .
tardivement le Deutéronome : indépendamment des raisons
rapportées plus h a u t , on remarque assez de différences entre
4' L'authenticité et l'intégrité du livre de Josué sont niées ces deux écrits, pour constater qu'ils ne sont pas de la même
par les rationalistes contemporains. M. Schrader, résumant main. — 3° Le livre de Josué ne forme donc pas la sixième
l'opinion de la critique négative, prétend que ce livre est partie du Pentateuque, et l'on ne peut pas admettre, dans co
l'œuvre de trois auteurs principaux, comme le Pentateuque sens, l'existence d'un Hcxateuque. L'auteur de cet écrit
lui-même : d'un annaliste s'occupant simplement d'histoire, suppose clos le volume de la Loi, Jos., viu, 31 ; xxni, 6; il
d'un écrivain théocratique, cherchant à faire prévaloir les reproduit la division du pays à l'est du Jourdain, x m , et
idées sacerdotales, et d'un écrivain prophétique. Celui-ci au- l'énumération des villes de refuge, xx, qui se lisait déjà,
rait vécu vers la fin du n ° siècle, K25-S00 av. J.-C., et aurait Num., xxxii ; Deut., iv; il est exempt d'uu certain nombre
cherché à coordonner en un tout unique l'œuvre de ses pré- d'archaïsmes qu'on observe dans les écrits de Moïse; il a,
décesseurs. Environ deux cents ans plus tard, vers 600, le pour plusieurs mots, une prononciation particulière ; ainsi,
deutéronomiste, c'est-à-dire l'auteur imaginaire du Deutéro- Moïse nomme la ville de Jéricho YerèkhB (onze fois), et
nomo, aurait repris ce travail en sous-œuvre et l'aurait re- Josué, Ya-ikhô (vingt-six fois), etc.
ARTICLE 11.
418. — E n s e i g n e m e n t s c o n t e n u s d a n s le l i v r e de J o s u é .
Terre Sainte; l'avait doué de talents militaires (I). Plusieurs l'avait habitué enfin à l'obéissance; il célébra la circoncision
commentateurs pensent que ce fut à la suite de la victoire qu'il et la Pique, et exécuta tous les commandements qui lui
remporta sur les Amalécites, grâce à la protection divine, que furent donnés.
Moïse changea le nom du vainqueur, i t n n , ffôscliêâ', Osée, 1= Dieu soutint d'ailleurs Josué dans son œuvre, comme il
on jntfl.T, Yehôschoua', Josué, Num., .xm, 9,17; mais le pre- avait fait pour Moïse, et dès le passage du Jourdain, il le
mier nom n'est probablement qu'une contraction ou abré- rendit grand devant tout Israël, Jos., m , 7. Les miracles
viation du second. Quoi qu'il en soit, il mérita de porter à qu'il fit en sa faveur sont considérables ; il les multiplia pour
l'avance le nom du Sauveur, parce que lui aussi devait l'établissement des Hébreux dans la Terre Promise, comme
sauver son peuple et être par là la figure du véritable Sau- il les avait multipliés pour la sortie d'Égypte. Les pro-
veur, du véritable Jésus (2). diges accomplis à cette époque diffèrent cependant de ceux
2° Dieu le choisit pour succéder à Moïse dans la conduite de"l'Exode eu co qu'ils ont pour objet principal, en quelque
de son peuple, Nnm., x x v n , 18-23. Il était digne de ce choix, sorte, de mettre le peuple en train et de lui donner le cou-
moins encore par sa vaillance que parla grandeur de sa foi, rage et la confiance dont il a besoin pour agir : après avoir
qui s'était manifestée clairement à Gadèsharué, où il avait pris miraculeusement Jéricho, il doit prendre Haï par la ruse
montré avec Caleb autant de fermeté et de confiance en Dieu et par la force (1); après avoir vaincu miraculeusement
qne de présence d'esprit, lorsque les Hébreux, en entendant les rois du sud de Chanaan, il ne triomphe des rois du nord
le récit des espions envoyés dans la terre do Chanaaa, déses- que par les armes.
péraient de s'emparer d'un pays dont les habitants étaient 5° On peut aussi observer que les miracles de Josué ne se
très forts, Num., xiv, 6-9. Cette fidélité lui mérita la lient pas aussi étroitement à sa personne que ceux de l'Exode
laveur d'entrer, ainsi que Caleb, dans la Terre Promise, ce à la personne de Moïse : c'est la parole, la main et la verge
qui f u t refusé, sans exception, à tous les antres Israélites du libérateur d'Israël qui amènent les plaies sur l'Égypte
qui avaient quitté lTÎgypte à l'âge de vingt ans et au-dessus, et fendent les Ilots de la Mer Rouge; c'est au contraire l'arche
Num., xiv, 30. 38. d'alliauce qui sépare en deux les eaux du Jourdain, m , 11-
13; iv, t 8 ; c'est l'arche, ce sont les trompettes des prêtres
3° Avant que Dieu l'eût rempli de son esprit, quoique il fut
qui font tomber les murs de Jéricho, quoique l'ange ait ap-
plein de cœur et de courage, Num., xxvn, 18, il n'avait ni
paru àJosué, l'épée hors du fourneau, v, 13-15. Il accomplit
l'initiative et la hardiesse qui conviennent à un conquérant,
cependant par sa parole un des plus grands miracles de
ni la largeur de vues requise dans un chef, Num., xi,
l'Aucien Testament, l'arrêt du soleil à la bataille de Gabaou,
28-29. Mais quand il eut reçu sa mission, par l'imposition
x, 12-14. Enfin, Josué ne jouissait pas d'un pouvoir aussi
des mains de Moïse, Num., xxvn, 18-23; Deut.,xxxi, 14,23,
complet que Moïse : il fut placé, en quelque manière, sous
11 devint un homme nouveau et remplit parfaitement les la dépendance du grand-prètro, quand il icçut l'autorité sur
desseins de la Providence sur sa personne. Le peuple se montra Israël, Num., xxvn, 21, et ce fut avec lui qu'il partagea entre
plus docile à sa voix que la génération précédente ne l'a-
vait été à celle de son prédécesseur; la vie nomade du désert
( i l t C u r p r a î c e p i t D e u s u t p r i u s s l m e r o n t insidias c o n t r a Ai ? — D o -
cet uti q a o q n e d e h e r e iuveutis h u m a u i s , qui coufidunt a u x i l i o divino.
(!) E x . , XVII, 9-13; J o s . , v i n , 1 - 2 6 ; s , 9 - S 3 , e t c .
Postquam euiiu solo t u b a r u m sono primain u r b e m c e p e r a n t , merilo
{-) Cf. H e b . , I V , s, p a s s a g e q u i i n s i n u e q u e J o s u é e s t l'image d e
s a n e disennt eertare e t labori ineurobere, et suppetias d i v i n a s exspec-
N o t r e - S e i g u e u r . V o i r a u s s i Ilossnrt., Elévitions sur tes mystères, IX e s e -
l a r e . » T h é o d . C v r . , Quxst. x i in Jos., t . L X X X , c o l . »71.
m a i n e . X ' é l é v a t . , Œuvres, é d . L e h e l , t . M U , p . 213-2+1.
1 2
MAP. I- — JOSUÎ. [421]
[422] ART. n . — CO80BÉTF. H F. M TERRE M 0 5 I I S E . • 43
les tribus la Terre Promise, après la conquête, Jos., six, S t .
localité inconnue qui n'est nommée qu'ici, jusqu'à Sarthan,
0° Selon Josèpho, il avait quatre-vingt-cinq ans quand il
succéda a Moïse (i i. Il m o u r u t à l'âge de cent dix ans et fut près de l'embouchure du Jabbok, III Reg., v u , 40, plus de
enterre a Thamuathsaré (2). dix lieues en amont.
422. — P r i s e d e J é r i c h o .
420. — E n t r é e d a n s ta T e r r e P r o m i s e .
L'entrée dans la Terre Promise était d'une exécution très Quand les Israélites eurent traversé le fleuve, leur marche
difficile pour un peuple envahisseur; elle était même humai- en avant fut arrêtée par une place imprenable, Jéricho.
nement impossible aux Hébreux : ils n'avaient aucun moven C'était une des villes les plus importantes de la Palestine, la
de franchir le Jourdain, q u i leur barrait le passage, car il seule ville digne de ce nom située dans la vallée du Jourdain;
n existait aucun pont sur ce ileuve, et une aussi grande mul- — à cause de sa dépression profonde, cette vallée, est presque
titude, encombrée de femmes, d'enfants et de troupeaux ne inhabitable, et n'a jamais vu fleurir de cité populeuse et
pouvait le passer ni à gué ni en bateau. Après l'avoir tra- commerçante. — Jéricho est la clef de la terre de Clianaan,
verse, leur situation devait être encore extrêmement péril- pour l'envahisseur qui franchit le fleuve au-dessus de la
euse : ils manquaient d'armes pour l'attaque comme pour Mer Morte, parce qu'elle est située à l'entrée des principaux
la neleuse; et, ce qui pis e s t , ils manquaient de vivres et défilés qui conduisent de la vallée du Jourdain dans l'inté-
d approvisionnements. Dieu vint miraculeusement à leur rieur de la Palestine, an sud-ouest, vers le mont des Oli-
secours; il fit remonter les eaux du Jourdain vers leur source viers qui commande Jérusalem; au nord-ouest, vers Mach-
et tomber devant l'arche les murs de Jéricho; en rendant inas qui commande l'approche de Haï et de Béthel. A l'ouest
ainsi les Israélites maîtres d'une partie du territoire il leur s'élèvent les montagnes blanches et dentelées de Juda, for-
fournit le moyen de se procurer des subsistances, quand la mées de rochers calcaires, perforées de nombreuses cavernes
manne cessa de pourvoir à leurs besoins. oli s'étaient sans doute réfugiés les espions renvoyés par
Iiahab de Jéricho. Elles portent aujourd'hui le nom de mon-
tagne de la Quarantaine, parce que c'est là que la tradition
421. — P a s s a g e d o J o u r d a i n . place la scène du jeune de Notre-Seigneur. La ville est à
Le Jourdain était la plus large rivière que les Hébreux l'est, dans un des endroits les plus fertiles et les plus riants
eussent rencoutrée depuis qu'ils avaient quitté les bords du de la Palestine, grâce à l'ouadi Kelt et aux deux fontaines
Nil. Lorsqu'ils arrivèrent s u r ses rives, on était au moment connues aujourd'hui sous ie nom d e D u k , cf. ! Mac., xvi,
de sa plus grande crue, « à l'époque de la moisson des 15, et du Sultan ou d'Élisée, IV Reg., 11, 19. Partout où il
orges, » en avril ou en m a i , Jos., UT, I;, ; LV, I9 ; V , 10- cf y a de l'eau en Orient, règne en même temps la fécondité.
1 Par., X», 13. Sa largeur e s t alors de près d'une demi-lièiie] La ville était bâtie au pied des colliues, à l'endroit où jail-
Dieu dessécha son lil c o m m e il avait desséché celui de la lissent ces sources. Elle possédait une riche forêt de palmiers
Mer Rouge. Dès que les prêtres portant l'arche sainte eurent dont le dernier survivant a disparu depuis 1838. La plaine
mis les pieds dans l'eau, le courant s'arrêta, et les flots qui était couverte de blés. Jéricho avait donc pu richement s'ap-
arrivaient s'accumulèrent au-dessus d'eux, depuis Adom, provisionner. Elle était de plus entourée de hantes et fortes
murailles. Mais ces remparts tombèrent miraculeusement
(1) Joséphe, Ant.jud., V, i, 29, devant les Hébreux, accomplissant tout autour les cérémo-
(2) J o s . , XXIV » • » . S u r s o n t o m b e a u , . ¡ u ' o n e r o i t a v o i r r e t r o u v é d o nies que Dieu leur avait prescrites, vi.
n o s j o n r s , v o i r La Bible et les découvertes modernes, t . m , p . 195-201;.
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-.s Ï Tille!
14 CHAP. I. — lÔS'OE. |>24| [123] ART. I I . — COXQUKTE D E R.A T K R R E PROMISE. 15
423. — F a u s s e t é d e l ' e x p l i c a t i o n n a t u r e l l e d u p a s s a g e d u J o u r d a i n
Gahaon (1) ou Macéda, x, les seconds au lac Mérom, xi (2).
e t de la prise de Jéricho. Il ne restait plus debout contre eux que les redoutables en-
fants d'Iïnae, maitres d'IIébron et des environs. Cf. Nuni.,
- Ou it voulu expliquer naturellement le passage tltt Jourdain XIII, 2:i, 27. Josué acheva, eu les terrassant, l'œuvre de la
comme la prise de Jéricho. Ces explications sont en contra- conquête, Jos., xi, 21, 22. Elle l'avait occupé pendant dix
diction formelle avec les textes qui font tomber les murailles ans. Iians ce laps de temps, il avait triomphé de six nations,
de la ville devant l'arche et aux sons des trompettes sacrées, gouvernées par trente et un rois ou scheiks, Jos., xi, 24.
lit, 7-17 ; vi, o On a essayé, dit M. Munk, Palestine, p. 221,
de donner différentes explications du récit merveilleux de la 425. — L e m i r a c l e d u s o l e i l a r r ê t é .
prise de Jéricho, que les croyants se sont obstinés à prendre
à la lettre et que les sceptiques ont cru devoir tourner en ri- La bataille de Macéda fut signalée par un grand miracle :
dicule, mais qui est emprunté sans doute à un antique poème. l'arrêt dn soleil ¡31- Ce prodige est un des faits de l'histoire
Les uus ont supposé un tremblement de terre qui aurait l'ait sacrée contre lequel on a soulevé le plus d'objections. Le livre
crouler les murs ; d'autres ont pensé que Josué avait fait mi- de Josué le raconte dans les termes suivants : Tune lorutus
ner les murs et que les promenades inoll'ensives autour de la est Josuc Domino, in die qua tradidit Amorrhaium in cons-
ville avaient pour but de masquer les opérations. L'hypothèse pcctu filiorum Israël, dixitqùe coram eis : Sol contra Gabaon
la plus probable me paraît être celle d'un assaut auquel le ne mtmearis et luna contra vol/cm Aialon. Steteruntque sol et
son des trompettes et le cri de guerre avaient servi de signal. luna, donec ulcisceretur se gens de ininticis suis. Nonne scrip-
Dans le langage poétique de la tradition, on a pu dire que tum est hoc in libro justorum? Stctit itague sol in medio creli
les murs de Jéricho s'écroulèrent au son retentissant des et non festinnvit oeeumbere spatio unius diei. Non fuit antea
trompettes de guerre. » — Si cette explication était vraie, le nee postea tam longa dies, obedïente Deo voei hominis et puf/-
récit du livre de Josué serait un mensonge. Il suffit de lire le nante pro Israël. Jos., X. 12-14. Cf. Eccli., xvi, 3.
chapitre vi, pour se convaincre qu'il est inconciliable avec Nous avons quatre questions à examiner an sujet de ce
cette interprétation cl que l'auteur enteud bien raconter un récit : 1° à quel moment du jour Josué comnmnda-t-il au
miracle, humainement inexplicable; de même qu'eu lisaulle soleil de s'arrêter? 2° de combien de temps le jour fut-il pro-
chapitre ni, ou est convaincu que le narrateur n'a pas voulu longé? 3° par quels moyens Dieu opéra-t-il le miracle?
parler d'un passageàgué du fleuve, comme l'insinue M. Aluuk,
Uni., p. 220, et comme l'ont soutenu plusieurs rationalistes,
i l ) S u r l e s r a i s o n s p o u r l e s q u e l l e s les Israélites t i n r e n t le s e r m e n t
mais d'un passage miraculeux. q u ' i l s a v a i e n t f a i t a u x G a b a o n . i t e s , q u o i q u e ils n ' e u s s e n t j u r é q u e s u r u n
f a u x e x p o s é , v o i r S . A u g u s t i n , Quxst. in Heptat., 1. VI, n ° s u t , t. x x x t v ,
col. ; s l - m
(2) P o u r l a d e s c r i p t i o n d e c e s b a t a i l l e * , v o i r ta Bible et les découvertes
424. — C o n q u ê t e d u s u d e t d u u o r d d e l a P a l e s t i n e . modernes, t. n i , p. I S 6 - 1 9 3 .
(3) A l a b a U i l l e d e M a c é d a . D i e u i n t e r v i n t a u s s i e n f a v e u r d e s o n p e u p l e
Josué se rendit maître de toute la terre de Chanaan par an m o y e n d'une grêle miraculeuse, d'une grosseur extraordinaire, qui
une série de batailles et de sièges successifs, dans lesquels la l i t p é r i r u n g r a n d n o m b r e d e C b a u a n é e u s , J o s . , x , 11. Q u e l q u e s i n t e r -
protection divine fit plus que la valeur d'Israël. Pour résister prètes o n t pensé qu'il s'agissait d a n s ce passage d'une pluie d e vraies
p i e r r e s ; m a i s le t e x t e h é b r e u , la p a r a p h r a s e c h a l d a î q u e . les S e p t a n t e ,
plus efficacement aux envahisseurs, les rois chananéens du l a V u l g a t e , le s y r i a q u e , l ' a r a b e , l ' e n t e n d e n t d e l a g r ê l e , lapides f/rnn-
sud d'abord, puis ceux du nord, se coalisèrent ensemble, dinis. Le m o t lapides s i g n i f i e g r ê l o n s . V o i r G l a i r e , Livres Saints vengés,
mais ils furent vaincus les uns et les autres, les premiers à 2» é d i t . , t S I i , 1 . 1 1 , p . 2 1 3 .
16 CLLAÎ. I . — JOSUÉ. [427| [428] ART. I I . — CONQUÊTE DE 1A T E R R E PROMISE. 17
4° quelle réponse doit-on faire aux objections auxquelles il a 14 (I), sont extraits de ce recueil, ce qui n'est pas vraisem-
donné lieu? blable, car les Hébreux ne font pas leurs citations après, mais
avant l'indication du livre (2). — 2° Il est même loin d'être
120. — 1° A q u e l m o m e n t Ou j o u r J o s u é c o m u i a u d a - t - i l a u s o l e i l certain que les mots qui précèdent le nonne scriptum est soient
de s'arrêter?
une citation, car cette formule, dans la Bible, n'indique pas
Ce fut le soir, lorsque le soleil était près de se coucher, que une reproduction littérale, mais simplement un renvoi aux
Josué lui ordonna de s'arrêter, puisque la lune était déjà vi- sources ou aux pièces justificatives. Tout l'échafaudage de
sible, et qu'il ne pouvait d'ailleurs, dans l'ardeur du combat, leur raisonnement croule parlà-mème, car leur interprétation
songer à demander un tel prodige qu'au moment où l'ap- est inconciliable avec les y j . 13M4. — 3° Aussi toute la tra-
proche de la nuit allait l'empêcher do continuer à poursuivre dition a-l-eltc entendu dans le sens propre le récit de ce mi-
racle, ainsi que le passage de l'Ecclésiastique, XLVI, 5, qui
les ennemis. Quelques interprèles, voulant prendre à la lettre
tranche la question : An non in iracundia ejus impeditili est
les mots in medio cœli, ont prétendu qu'ils désignaient midi ;
sol, et una dies facta est quasi duo?
mais in medio cœli équivaut simplement à in cœlo.
1 Î 7 . — 2 ° De c o m b i e n d e t e m p s l e j o u r f u t - i l p r o l o n g é ? 528. — 3« P a r q u e l s m o y e n s D i e u o p é r a - t - i l c e m i r a c l e ?
t ° I l est impossible do déterminer au juste de combien de Quant aux moyens dont Dieu se servit pour prolonger la
temps le jour fut prolongé : il faut observer que la traduction lumière du jour, jusqu'à ce que Josué eût achevé sa vic-
de la Vulgate, >•. 14, non fuil arilea necpnstea tam lomjadies, toire, on ne peut les connaître avec certitude.
u'est pas littérale ; le texteoriginal porte simplement : non fuiI « Le récit biblique mentionne en quelques mots le fait du
sicut dies istu, sans expliquer de quelle manière ce jour mé- miracle, mais il ne décrit aucune circonstance particulière
morable différa des autres jours. Quant au >\ 13, où nous li- qui nous puisse diriger dans le choix d'une explication.
sons : no« feslinavit (sol) occumbere spalio unius diei; au lieu Nous ne pouvons donc que hasarder des conjectures.
de spatio unius diei, l'hébreu porte : diem circiler integrum; » Ou bien I o Dieu a réellement arrêté le globe terrestre dans
ces expressions indiquent un allongement considérable, mais sa révolution diurne, o u b i e n 2 ' i l a fait que le soleil demeurât
le mot circiler empêche d'en déterminer exactement la durée. réellement \isible pour Josué lout le temps nécessaire, sans
2° Le juil'Maimonide, les protestants Grolius et Leclecc, que la terre s'arrêtât.
Masius, etc., et, au commencement de ce siècle, les catho- » 1 e Contre la première explication, on objecte que l'arrêt
liques Jahn et Brentano, ont nié que ce jour eût été plus long subit de la terre aurait amené un bouleversement universel
qu'un jour ordinaire et n'ont vu dans tout ce récit qu'un lan-
gage poétique qu'il ne faut pas prendre à la rigueur de la ( ! ) 1 3 b i n d i q u e l a s e c o n d e p a r t i e d u y . 13. - - On i n d i q u e p a r o le
lettre. D'après eux, Josué exprime le désir que le jour se pro- p r e m i e r m e m b r e d ' u n v . p a r b le s e c o n d , p a r c, il, l e t r o i s i è m e e t le
q u a t r i è m e , s ' i l y a l i e u . D a n s l e s p a r t i e s p o é t i q u e s , a, b, c, d, i n d i q u e n t
longe pour lui donner le temps d'exterminer ses ennemis, et
le p r e m i e r , l e s e c o n d , e t c . , m e m b r e d u p a r a l l é l i s m e , c o m m e n o u s l ' e x -
il eu fait, on effet, un si grand carnage, qu'il semble que le jour p l i q u e r o n s p l u s loin, n" 592,
ait duré réellement vingt-quatre heures. — Ces interprètes (2) IV R e g . , X V , 2 1 ; XX, 2 0 ; XXI, 17; XXIII, 2 8 ; Il P a r . , X X V I I . 7 ; XXXJ1,
appuient leur opinion sur l'emprunt que l'auteur de Josué 3 2 ; XSXIII, I S ; XXXV, 2 7 . U n p a s s a g e , il e s t v r a i , Il R e g . , 1 , 1 8 , s e m b l e
f a i r e e x c e p t i o n ; m a i s la t o u r n u r e e s t d i f f é r e n t e d a n s le t e x t e h é b r e u .
fait, dans ce passage, au livre des Justes, qui était un recueil
Au l i e u d u p r o n o m d é m o n s t r a t i f , q u i s ' a p p l i q u e t o u j o u r s il c e q u i p r é -
de poésies. Mais I ° ils sont obligés d'admettre que les j'y. 13®- c è d e , H y a Itimtèh, void, q u i s ' a p p l i q u e à c e q u i s u i t .
18 CuAP. í. — JOSUÉ. [4291 [129] ART. II. — CONQUÊTE DE TA TERRE PROMISE.
îles objets terrestres, et une. perturbation considérable des « Mais, toutes les objections qu'on a imaginées coulre la réa-
corps célestes, particulièrement en jetant la terre hors de son lité ou la possibilité de ce prodige se réduisent à rien quand
orbite, en troublant le mouvement de la lune. — La réponse on les examine de près.
est bien facile : Celui qui aurait arrêté ainsi la terre dans son
-> Ainsi !" l'objection que les annales des autres peuples de
mouvement est assez sage et assez, puissant pour prévenir
la lerre sont muettes sur un événement qui aurait dû être
et empêcher les suites naturelles de cet arrêt. D'ailleurs l'ob-
remarqué dans tout l'univers, est sans valeur puisque les
jection tirée des perturbations des corps célestes est mal
annales des peuples de cette époque n'existent point et qu'il
fondée, car le mouvement annuel de la terre autour du soleil
n'est pas certain que la prolongation du jour ait existé en
et le mouvement de la lune autour de la terre sont indépen-
dehors de la Palestine (i).
dants de la rotation de notre globe sur lui-même : alors
même que la terre cesserait sa révolution diurne, sa transla- » 2° Les lois régulières auxquelles sont soumis les mouve-
tion dans l'espace et celle de la lune n'en seraient point ments des astres ne prouvent pas non plus l'impossibilité du
troublées. miracle. Les lois de la nature sont des règles établies par la
volonté libre du Créateur, dont personne ne peut contester la
» 2° Pour ceux qui préféreraient lasccondeexplication,sa- puissance. Est-ce que l'auteur de la nature et des forces qui
voir une station apparente du soleil sans arrêt réel de la terre, il la régissent pourrait manquer du pouvoir nécessaire pour la
faut qu'ils admettent une déviation miraculeuse des rayons diriger à son gré, de telle sorte qu'elle remplisse, ses vues et
solaires pour les amener à éclairer la Palestine. Or, cette dé- ses desseins?
viation, on peut concevoir que Dieu la produise immédiate- » 3° 11 faut observer du reste que tout en prenant les paroles
ment en dirigeant par sa toute-puissance, suivant une ligne du lexle à la rigueur de la lettre, rien n'oblige à admettre,
convenable, la propagation des ébranlements lumineux dans avec les Pères de l'Église et les anciens théologiens, un arrêt
l'espace; ou bien on peut imaginer qu'il emploie pour cet miraculeux du soleil lui-même, mais seulement un arrêt ap-
effet des êtres matériels agissant sur ces rayons par réfrac- parent (2), n° 128, 2°. L'auteur sacré parle conformément au
tion ou par réflexion. Ou peut faire d'ailleurs beaucoup
d'hypothèses différentes sur la nature, l'origine et le mode
(1) Q u e l q u e s a p o l o g i s t e s o n t c r u t r o u v e r d e s t r a c e s d ' u n j o u r p l u s
d'action de ces réfracteurs ou réflecteurs miraculeux.
l o n g q u e l e s a u t r e s d a n s l e s é c r i v a i n s a n c i e n s , et d a n s les é c r i v a i n s
c h i n o i s e n p a r t i c u l i e r , m a i s c e s t r a c e s s o n t t r è s d o u t e u s e s . Cf. «lu Clot.
» Eu résumé, tout est possible à Dieu dans l'ordre phy-
La Sainte Bible vengée des attaques de l'incrédulité, é J i t . d e 1824, t. t ,
sique ; mais il ne lui a pas plu de nous faire connaître com- p . 253 s q . ; t. u t , p . 387 s q .
ment sa puissance estintervenue dans l'événement dont nous (2) O n a l l è g u e , c o n t r e c e t t e i n t e r p r é t a t i o n d u t e x t e d e J o s u é , l a s e n -
parlent les Saints Livres » [M. Boisbourdin) (I). t e n c e d e c o n d a m n a t i o n d e Galilée p u r l e S a i n t Office, d a n s l a q u e l l e o n
lit : » A q u a l i f i c a t o r i b n s t h c o l o g i s q u a l i l i c a t œ f i i c r n n t d n a ; p r o p o s i t i o n e s
d e s t a b i l i t a t e solis et d e n i o l u t e r r a ; , u l i u f r a : Soient èsse in centré
429. — 4° R é p o n s e a n s o b j e c t i o n s c o n t r e le m i r a c l e d e J o s u é . mundi et immobitei/i molu locali, e s t p r o p o s i t i o a b s u r d a et f a l s a in p h i -
l o s o p h i a ; et f o r n i a l i t e r h î e r e t i c a , q u i a e s t e x p r e s s e c o n t r a r i a S a c r a
Depuis que les progrès de l'astronomie ont fait mieux res- S c r i | i t n r œ . — Terram non esse centrum mundi, nec immobilem, sed mo-
sortir combien le miracle opéré à la prière de Josué était veri motu etiam diurno : e s t i t e m p r o p o s i t i o a b s u r d a , falsa i n p h i l o s o -
extraordinaire, on a essayé d'en révoquer en doute la réalité. p h i a , et t h e o l o g i c e c o n s i d é r â t * ad m i n u s e r r o n c a in fide. » — A p u d
B o u i x , La condamnation de Galilée, Revue des sciences ecclésiastiques,
f é v r i e r 1866, p a g e 118. — O n n e p e u t n i e r le fait d e l a c o n d a m n a t i o n ,
(1) O n p e u t v o i r d e l o n g u e s e x p l i c a t i o n s s u r le m i r a c l e d e J o s u é
q u o i q u e !e S a i n t Office n ' a i t p a s f o r m e l l e m e n t a d o p t é les q u a l i f i c a t i o n s
d a n s G l a i r e , Us Livres Saints vengés, ¿ d i t . , 1. I t , p . 24-38 ; 2° é d i l . , p r é c é d e n t e s , et q u e l a s e n t e n c e p o r t e s e u l e m e n t : a S c c t n l u s C o p e r n i c i
Il, p . 254-271.
Í _ JP
•20 CHÀÏ. I. — JOSUÉ. [430]
langage vulgaire, sans se préoccuper de théories astrono- [430] ART. I I . — CONQUÊTE ttB LA T E R R E PROMISE. 21
humaine, comme la question de la guerre elle-même. Elle est
miques, au milieu du feu de la bataille (1). »
une conséquence de l'existence de l'homme sur la terre, une
430. — Du d r o i t d e c o n q u ê t e d e s H é b r e u x e t d e l ' e x t e r m i n a t i o n condition de la vie et de la régénération des sociétés, une
de? C h a n a n é e n s . sorte de loi de l'humanité, loi mystérieuse que l'histoire
On s'est demandé de quel droit les Hébreux avaient constate à toutes ses pages sans pouvoir l'expliquer. 11
chassé les Chananéens de la terre qu'ils occupaient et les n'existe guère aujourd'hui, sur notre globe, de terre habi-
avaient exterminés. — La question du droit de conquête des table où les colons primitifs n'aient été supplantés par des
tribus ou des peuplades qui émigrent en pays étranger, s'en envahisseurs plus forts, veuus après eux. Les invasions des
emparent de vive force et en chassent les anciens habitants, barbares aux iv" et v" siècles ne sont pas un fait isolé; il
soit parce qu'elles ont été expulsées elles-mêmes de leur pro- s'était produit souvent dans les siècles antérieurs, et il se
pre patrie et refoulées par d'autres émigrations, soit parce répétera encore dans les siècles f u t u r s : les mêmes causes
que leur trop grand nombre les a contraintes d'aller chercher ramèneront les. mêmes effets.
ailleurs des moyens de subsistance qu'elles ne trouvaient plus
Nous n'avons n i à expliquer ni à justifier une loi sociale
sur le sol natal, cette question est insoluble pour la science
dont le motif, connu de Dieu seul, échappe à nos faibles yeux.
Quand les peuples ne peuvent plus être contenus dans leurs
hypothèses, eonlineos n o n n u t l a s proposition&j coutra verum sensum anciennes limites, leurs flots débordent comme un fleuve
e t a n e t o r i t a t e m S a c r a ; S c r i p t u r m . » ( / ¿ i t f . ) Iticn q u ' i l n ' e x p r i m e p a s
grossi, en inondaut et ravageant tout sur leur passage. Ils ne
n o n plus quel texte d e la S a i n t e Écriture contredit, d'après l u i . le
s y s t è m e d e Galilée, o n n e p e u t d o u t e r q u e c e n e soit, d a n s sa p e n s é e , se posent point de questions théoriques, ils ne songent pas
l e t e s t e d e J o s n é , X, 12-13. M a i s l a d é c i s i o n d u S a i u t O f f i c e n e n o u s au droit des gens; ils suivent un® sorte d'instinct, ils veulent
o b l i g e p a s à i n t e r p r é t e r c e p a s s a g e c o m m e il l'a f a i t . U û é m i n e u t
vivre. Les Israélites, opprimés en Égypte, trop nombreux
c a u o n i s t e , M . i t o u i x , d a n s s o n t r a v a i l s u r La condamnation de Galilée,
a établi et d é m o n t r é les p r o p o s i t i o n s s u i v a n t e s , q u i s u f f i s e n t p o u r j u s - pour se fixer dans l'étroit désert du Sinaî, suivent la loi qui
tifier le s e n s d o n n é a u j o u r d ' h u i à ce t e x t e p a r t o u s l e s e x é g è t e s : « Le règle les grandes migrations humaines, ils vont chercher
système d u m o u v e m e n t terrestre est b e a u c o u p plus ancien q u e celui dans la terre de Chanaan ce qu'ils n'ont pas ailleurs : l'indé-
d e P t o l é m é e . L'enseignement en amit toujours été permis jusqu'à
l'affaire de Galilée; l e t o r t d e l a c o n g r é g a t i o n f n t d e n e p a s c o n t i n u e r
pendance religieuse et politique, en s'affranchissant d'un joug
cette tolérance (proposition l u ) . — L a congrégation d e s c a r d i n a u x injuste, et des champs à cultiver pour se nourrir. Ce qui rend
s ' e s t t r o m p é e e n d é c l a r a n t f a u s s e e t o p p o s é e ft l ' É c r i t u r e S a i u t e l ' o p i - compte des migrations de tous les autres peuples peut rendre
n i o n d u m o u v e m e n t t e r r e s t r e , e t en p r o c é d a n t c o n t r e Galilée à cause
d e cette opiuiou. ilais son e r r e u r n e p r o u v e point q n e l'institution d o
compte aussi de la migration d'Israël, et les incrédules ne
S a i n t Office s o i t m a u v a i s e . E l l e u e p r o u v e rien c o n t r e l'iufaillibilité d u peuvent lui refuser un certain droit de se faire, même par les
P a p e ( p r o p o s i t i o n v n ) . — L e t r i h u u a l d u S a i n t Office e u t t o r t d ' e x i g e r armes, comme les autres peuples, une place au soleil.
d e Galilée qu'il a b j u r â t l ' o p i n i o n du m u a v e m e n t t e r r e s t r e (proposition
v i n } . — A u c u n a c t e p o n t i f i c a l ex cathedra n'a j a m a i s a p p r o u v é ni 2° Cependant il faut observer, de plus, qu'en dehors du
c o n f i r m é l e d é c r e t d e IU16 n i l a s e n t e n c e d e 1633. Q u ' o n a i t o m i s d e
f a i r e c o n f i r m e r p a r l e P a p e l e d é c r e t d e 1616 p o r t a n t c o n d a m n a t i o n d u
besoin d'avoir une patrie propre, les Hébreux avaient un litre
s y s t è m e du m o u v e m e n t t e r r e s t r e , c'est plus qu'insolite, plus q u ' é - particulier de possession à la terre de Chanaan, titre dont ils
t r a n g e , h u m a i n e m e n t p a r l a n t ; v u les c i r c o n s t a n c e s , c e t t e o m i s s i o n ne avaient connaissance et qu'ils invoquaient pour justifier leur
d e v a i t p a s a v o i r l i e u . -Mais le d é c r e t é t a i t e r r o n é , e t J é s u s - C h r i s t a v a i t
d i t à P i e r r e : Eyo rognvi pro te, ut non de/iciat /ides tua. » Heiue des
conquête : la Palestine, c'était pour eux la Terre Promise;
sticne.es ecclés., m a r s ISCti, p . 2 2 0 - 2 3 0 . Dieu leur en avait fait don. (1) Or, on ne saurait contester à
(1) V o i r 1 . 1 , p . 1 0 , 9 ° .
(2) I M a c . , IX, 5 0 ; x , 3 0 , 3 8 ; x i , 3 4 ; M a t t h . , x l x , 1 ; M a r c . , x , 1, e t c .
H
m
2 4
<®AÏ. i- — JOSUÉ. [433] [434] ART. 111. — P A R T A G E DE LA T E R R E PROMISE. 25
la Palestine est divisée par ce dernier en deux parties presque 1" La Palestine proprement dite est bornée au nord p a r l e
égales. Deux chaînes de m o n t a g n e s la traversent égalemeul du Liban, à l'ouest par la Méditerranée, au sud par le désert, à
nord au sud : le Liban et l'Anti-Liban qui, séparés au nord, l'est par le Jourdain et la m e r Morte [I). Elle s'étend du 31°
puis paraissant se réunir au sud et se fondre dans une troi- 1 1 ' j u s q u ' a u 33° 15' do latitude nord, et du 32° j u s q u ' a u 33°
siemcchaine dépendant de l'Anli-l.iban et a b o u t i s s a n t a u m o n t 20' de longitude est. Sa snperlicie est d'environ 15,500 kilo-
Hermou, se divisent de n o u v e a u et se prolongent, le premier, mètres carrés : 223 kilomètres de Dan à iîersabée, 04 kilo-
a l'ouest du Jourdain, jusqu'à la péninsule du Sinaï; le se- mètres de largeur moyenne. — 2° « En Palestine, comme en
cond, a l'est du Jourdain, j u s q u ' à l'extrémité, du sud-ouest de Grèce, tous les voyageurs sont frappés de l'exiguïté du terri-
1 Arabie, à Moka. La chaîne orientale porte le nom de Galaad, toire. Même après tout ce qu'ils ont déjà entendu raconter, ils
de l'extrémité sud du lac de Tibériade jusqu'à l'extrémité sont surpris de pouvoir, en u n e seule journée, se rendre de
nord de la m e r Morte, et le long de la mer Morte j u s q u ' à sou la capitale de la J u d é e à celle du r o y a u m e do Samarie; de
extrémité sud, ceux de P h a s g a h et d'Abarim. Le nom d'A- voir, dans h u i t heures d'intervalle, trois localités célèbres
b a n m parait désigner plus particulièrement la partie sud de
cette chaîne et celui de P h a s g a h la partie nord. Le rnorit Nébo (1) U s l i m i t e s d e la T e r r e P r o m i s e , d a n s t o u t e s o n é t e n d u e , s o n t
é n u m é r é e s d a n s l e s p r o m e s s e s f a i t e s à A b r a h a m , G e n . , x n , 7 • x m 15 •
fait partie de ce système de m o n t a g n e s . La hauteur des mon- X V , 1 8 . Cf. E x . , x x i l l , 3 1 (22-23) ; J o s , , I X I I I , 13-16; J u d . , N , 20-231
tagnes de la Palestine est m o y e n n e » (I). Leur plus grande II R e g . , v n i , 3 - 8 ; elles s o n t i n d i q u é e s p a r Moïse a v a n t sa m o r t Nurn.'
élévation est do 1100 à 1 0 0 0 m è t r e s . — La Terre Promise x x x i v , 1 - 1 2 ; c f . x x x i t ; 1 - 3 3 ; x x x m , 50-54. Q u a n d j o s o é d i s t r i b u a le'
p a y s c o n q u i s a u x I r i b u s , il l e u r d o n n a l a p a r l i c d e l e r r i l o i r e d é c r i t e
comprenait 1° la Palestine proprement dite, c'est-à-dire, la ré- i \ " u m „ X X X I I ; J o s . , x m , 8 - 3 2 ; x v - x i x . L a f r o n t i è r e s u d é t a i t la m ê m e
gion située à l'ouest du J o u r d a i n , et 2° le pays à l'est du q u e d a n s N u m . , x x s i v , 3 - 5 ; Jos., x v , 2-1; ainsi q u e celle d e l'ouest
Jourdain. (2) J o s . , x v , 11 ; x v i , 3 , 8 ; x v i i , 9 - 1 0 ; x i x , 2 9 . C e l l e d u n o r d p a r t a i t d é
S i d o n , s u r l a e i i t e , e t s e d i r i g e a i t v e r s le s u d - e s t , à t r a v e r s le I i b a n
v e r s A b i o n e t D a n , J o s . , x i s , 28 ; III l l e g . , x v , 20, d ' o ù , e n p a s s a n t p a r
la p o i n t e m é r i d i o n a l e d e l ' i l e n n o n , e l l e s ' a r r ê t a i t îi l ' e x t r é m i t é s e p t e n -
(1) E . A r m a i , La Palestine ancienne et moderne, ou GéoeratMe phi- trionale des m o u l a g n e s de Basan, N u m . , x x x u , 33; Deut. m 8-11-
signe et /mimique de la Terre Sainte, i n - 8 ° , P a r i s . 1S68, p . 2 2 7 . - P o o r J o s . , xii, 4-6. La f r o n t i è r e orientale n'est pas délimitée e u détail : Sa-
la g é o g r a p h i e , n o n s e u l e m e n t d e l a P a l e s t i n e , m a i s d e t o u s l e s p a r s
l é c b a e l B a s a n s o n t n o m m é s c o m m e p o i n t s d é t e r m i n a n t s J o s . x:i 1 -
m e n t i o n n é s d a n s l a B i b l e , o n p e u l v o i r L . - G . G r a t z , Théâtre des événe-
XIII, 11; D e u t . , l l l , 10. D e S a l é c h a e l l e p a r a i t s ' ê t r e d i r i g é e a i l s u d -
ments racontés dans tes divines Ecritures, ou f ancien et te nouvel Orient
o u e s t , le l o n g d u d é s e r t d ' A r a b i e , j u s q u ' à I ' A r u o u , J o s . , x t l , 1 ; l à e l l e
étudié au point de vue de h Bible et de l'Église, traduit de l'allemand
t o u r u a i t i l'ouesl el suivait la rivière j u s q u ' à la m e r Myrte, en laissant
p a r M . I a b b é G i m a r e y , r e v u p a r M . l ' a b b é B u g n i o t , 2 i n - S ° , 1869. V o i r
de côté Moab et A m m o u . Dans l'intérieur d u p a y s ainsi délimité des
a n s s i A d . C h a u v e t e t K. I s a m b e r l , Syrie, Palestine, i n - 1 2 , P a r i s , 1S82.
p a r t i e s d u t e r r i t o i r e r e s t è r e n t e n t r o les m a i n s d e "leurs a n e i e u s posses-
P o u r l a g é o g r a p h i e d u N o u v e a u T e s t a m e n t , v o i r M . B a c u e z , t. l u , n » 5 0 1 .
s e u r s , les Philistins et l e s P h é n i c i e n s à l'ouest, G e s s u r el Slaacba à l'est,
_ (2) P o u r é t u d i e r a v e c f r n i t l a d e s c r i p t i o n g é o g r a p h i q u e d e l a P a l e s -
d a u s B a s a n , J u d . , i, 19, 3 1 , 3 3 ; J o s . , x u i , 13. S u r l a m a n i è r e d o n l
l i n e q u i v a s u i v r e , il e s t n é c e s s a i r e « l ' a v o i r s o n s l e s v e u x n o i r e c a r t e
P i e u l i n t la p r o m e s s e qu'il a v a i t faite d e d o n n e r la Ierre d e C b a u a a u
d e la Palestine ou un Atlas d e la B i b l e .
à s a r a c e , v o i r T h é o d o r e ! , Qaxst. u in Josuam, t. L Ï X X , c o l . 459-466-
S . A u g u s t . , Qiuest. in Oept.,1. V I , N» X M . I. x x x n r , c o l . 785-78«.
r f r V
A \
26 C H A P . L. — JOSDÉ. [435]
[435] ART. III. — PARTAGE B E I.A TERRE PROMISE. 27
comme llébron, Bethléem et Jérusalem. Le contraste entre du Liban meurent dans la plaine de Jezraël ou d'Esdrelon,
la petitesse de la Palestine et la vaste étendue des empires bornée à l'est par la vallée du Jourdain, au sud par les mon-
voisins de sa frontière septentrionale et méridionale est tagnes d'Ephraïm, et à l'ouest par le Carmel et la Médi-
presque toujours présent à l'esprit des prophètes et des psal- terranée. — 2" Le Carmel, haut de 600 mètres, forme un
mistes. 11 les aide à sentir plus vivement la bonté de Dieu promontoire dans la Méditerranée et va se perdre au sud-est,
envers leur patrie, quand ils chantent leurs petites collines dans le massif central des montagnes tTÉphrahn, appelées
et leurs torrents desséchés, qu'ils comparent au* hauts som- depuis montagnes de Samarie. Ces montagnes sont comme
mets du Liban et de l'Ilermon et aux fleuves larges comme laforteressed'lsraël elle c œ u r d u p a y s . Elles s'étendent depuis
la plaine d'Esdrelon jusqu'aux environs de Jérusalem et
une mer de la Mésopotamie. Ce n'est pas d'ailleurs seulement
offrent de loin, du enté de la mer, l'aspect d'un immense
par son peu d'étendue, mais aussi par son peu de largeur
m u r . Leur altitude est d'environ 700 mètres. Elles se perdent
que cette contrée est remarquable. De tous les points élevés,
à l'est dans la vallée du Jourdain, et à l'ouest, au sud du
sa largeur est visible dans sa totalité, de la longue muraille
Carmel, dans la plaine de Saron, qui se développe sur le
des collines de Moab à l'est jusqu'à la mer Méditerranée à rivage de la mer. — 3" Le troisième groupe de montagnes,
l'ouest » (I). connu sous le nom de Juda-, est celui du sud, il est formé
435. — M o n t a g n e s .
par de hauts plateaux qui s'élèvent, eu allant de Jérusalem
1° La Palestine estessentielleinent un pays montagneux, un vers Hébron, à une hauteur de mille mètres. Ils sont étroite-
massif de collines entrecoupées seulement de quelques vallées ment reliés, au nord, aux montagnes d'Éphraïm ; au sud, ils
ou gorges plusou moins profondes, creusées par les pluies d'hi- se perdent dans le désert; à l'ouest, ils s'abaissent de manière
ver et appelées aujourd'hui ouadis; il n'y a guère de plaines à former la plaine de la Séphéla ou pays bas, qu'habitaient
que sur les bords de la mer Méditerranée. Elle comprend les Philistins; à l'est, ils finissent à la mer Morte.
trois principaux massifs, celui des montagnes de Nephlali,
nommées plus tard de Galilée; celui des montagnes d'É- 2° A l'est du Jourdain, dans la contrée que du temps de
phraîm et celui des montagnes de Juda. — 1° Les montagnes Notre-Seigueur on appelait la Pérée, court aussi une chaîne
de Galilée sont le prolongement du Liban, si célèbre dans les de montagnes calcaires, dépendante de l'Hermon, et séparée
Livres Saints. Le mont Liban ou « mont Blanc » s'étend au de la Palestine strictement dite par le Jourdain. Le point
nord de la Palestine, parallèlement à l'Anti-Liban, dont il le plus élevé a une altitude de 1200 mètres. Cette région,
est séparé par une vallée profonde, connue des anciens sous qui formait le pays de Basan et de Galaad, était très boisée,
le nom de Cœlésyrie ou Syrie creuse. Le plus haut sommet n° 442 (1).
du Liban, le Dhor-ei-Khédif, couvert de neiges éternelles, a 3° Les montagnes de la Terre Sainte en faisaient la force
3060 mètres. L'Hermon, aujourd'hui Djébel-esch-Scheik, à et la sécurité. — Un des traits les plus caraclérisques de
l'extrémité méridionale de l'Anti-Liban et également couvert ce pays, ce sont les riMages qui sont partout construits au
» de neiges, n'est guère moins élevé (2) ; il est visible d'une sommet des collines. Il n'y a presque aucune éminence qui ne
grande partie de la Palestine. — Les dernières ramifications soit couronnée de maisons habitées ou ou ruines. Une ville au
fond d'une vallée est une exception. On cherchait, pour y
( I ) S t a n l e y , S i « and Palestine, 1 8 5 6 , p . 111-112. C f . P s . L x v i r , 16- établir sa demeure, les endroits dont l'accès était le plus dif-
1 1 ; l s - , i l , 2'; P s . XLV, 5 - 6 .
(2( Il a 8 , 5 6 0 m i t r e s , E i e p e r t , Ichrbuch dei• aUen Géographie, li,7S, (1) K l e p e r t , Lehrbaeh der alten Géographie, p . 179.
p . 158.
2 8
CBAP. I. — JOSOÈ. [430] [436] ART. III. — P A R T A G E HP. LA T E R R E PROMISE. 29
Ocile, afin d'échapper ainsi aux surprises et aux brusques vers le lac de Génésareth. l'un des plus beaux qui soient au
attaques des ennemis, contre lesquels on avait toujours be- monde. Il a 20 kilomètres de long sur 10 de large; sa forme
soiu do se tenir en défiance. — Toutes les montagnes de la est un ovale irrégulier; il est situé à212 mètres au-dessous
Palestine, et particulièrement celles de Juda, étant de for- du niveau de la Méditerranée (1). Son eau est claire, limpide
mation calcaire, sont percées de nombreuses cavernes, en et fraîche; il abonde en poissons. On l'appelait aussi autre-
partie naturelles, en partie artificielles, quelques-unes très fois lac de Tibériade et mer de Galilée; aujourd'hui il porte
spacieuses. Elles servaient dé refuge aux habitants, on temps le nom de Bahr Tabariyeh.
d'invasion, et elles ont joué un rôle assez important dans
3" Au sortir du lac de Géuésareth, le Jourdain précipite sa
l'histoire du peuple de Dieu.
course, jusqu'à son embouchure dans la mer Morte, où il
disparait. Il y déverse environ six millions de tonnes d'eau
436. — R i v i è r e s e l l a c s . par jour.
1° La Terre Sainte est traversée du nord au sud par le 4° Il n'a pas d ' a f f l u e n t proprement dit sur sa rive droite.
Jourdain. Il tire probablement son nom de la rapidité de son Sur la rive gauche, il reçoit, au-dessous du lac de Tibériade,
cours. Il a trois sources principales : r celle de Banias, l'Hiéromax et le Jabbok, appelés aujourd'hui le Yarmouk et
la Césarée de Philippe du temps de Nôtre-Seigneur, qui jail- le Zerka.
lit du fond d'une grotte creusée dans le roc (I); •2° celle de 5° La vallée du Jourdain, de la mer do Galilée à la mer
Dan, à cinq quarts d'heure de Banias, à Tell-el-Khadi (2); Morte, s'appelle aujourd'hui El-Ghôr. On y remarque en
3° celle de l'onadi Hasbani ou d'Hasbeya, située près du vil- divers endroits des traces d'anciennes éruptions volcaniques.
lage de ce nom, sur l'Hermon (3). Il roule ses eaux d'un 0" Les traits caractéristiques du cours du Jourdain sont
jaune sale à travers les marécages de l'Ard-eî-Houléh et la profondeur de son lit et ses nombreuses sinuosités. De sa
forme ensuite le lac Mérmn ou lac élevé, appelé aujourd'hui source au point où il se perd, il suit une pente interrompue
Houléh, Bahr-el-IIouléh (4). Ce lac de forme triangulaire, de de temps en temps par des rapides et des chutes; du lac de
sept kilomètres environ de large sur près de quatorze de Tibériade à la mer Morte, le lieutenant Lynch descendit
longueur, est situé à G mètres 4 centimètres au-dessous du vingt-sept rapides. Ses sinuosités sont moins grandes au-
niveau do la Méditerranée (5). Ses eaux sont douces el trans- dessus qu'au-dessous de la mer de Galilée. Leur somme to-
parentes ; il est couvert en partie par une plante à larges tale est telle qu'elle fait plus que tripler la longueur de son
feuilles; les oiseaux aquatiques y abondent. cours : il n'est que de 07 kilomètres à vol d'oiseau, mais en
réalité il eu a plus de 300 (2). La largeur moyenne du
2° Après avoir traversé le lac Houléh, le Jourdain se dirige Jourdain est de 20 mètres ; il n'est pas navigable; ¡1 ne peut
non plus servir pour l'irrigation, à cause de la profondeur de
(1) J o s è p h c , Antiq. jud., X X I , n i , 2 : De M l . jud., III, X, 1 .
son lit. Il déborde tous les ans, à l'époque de la fonte des
(2) J o s è p h e , Anliq. jud., I, x , i ; De Bell, jud., IV, r, I . neiges, en mars et avril. Avant l'époque romaine, ¡1 n'a été
(3} L a s o u r c e d ' H a s b e y a a u n e a l t i t u d e d e 563 m è t r e s a u - d e s s u s d u couvert d'aucun pont; on ne pouvait le franchir que par
n i v e a u d o l a m e r ; c e l l e d e B a n i a s , 383, e t c e l l e d o T c l l - e l - K a d i , 183.
V i g n e s , Extrait des notes d'un voyage d'exploration à la mer Morte,
in 4-, P a r i s , 1865, p . 12. (1) D ' a p r è s M. L o r i o t , Académie des Sciences, comptes-rendus, 1:1 s e p -
(41 J o s è p h c , De Bell, jud., I I I , x , 7 ; IV. i , I . t e m b r e 1880, p . 5 0 0 . S a p l u s g r a n d e p r o f o n d e u r est d e 250 m è t r e s il
(5) D ' a p r è s M . d e B e r t o u . D ' a p r è s d ' a u t r e s , le l a c M é r o m e s t ,1e l'extrémité nord.
83 m è t r e s a u - d e s s o n s d u n i v e a u d e l a m e r . K i e p e r t , Lehrbuch der (2) A d . C h a u v e t e t I s a m b e r t , Syrie, Palestine, 18S2, p . 8 3 ,
ollcn Geoyraphie, p . 173.
30 C1IAP. I . — JOSUÉ. |437]
|i37] ART. III.— P A R T A S E P E LA T E R R E PROMISE. 31
trois ou quatre gués, qui ont été reconnus par les explo-
Elle est de forme oblongue, d'une longueur de soixante-quatre
rateurs modernes : l'un deux est presque vis-à-vis del'ouadi
kilomètres 360 mètres, et de seize kilomètres dans sa plus
Zerka, l'autre vis-à-vis de Jéricho. — Différant en ce point, grande largeur. Elle se compose dedeux parties très distinctes,
comme en tant d'autres, de tons les grands fleuves, le Jour- la partie septentrionale, qui est une coupe gigantesque, el la
dain n'a vu jamais aucune cité fleurir sur ses rives, u" 421. partie méridionale, qui est une sorte de plaiue unie. Très
— « Ses eaux sont douces et agréables à boire, quoique légè- profonde an nord, où elle atteint jusqu'à 4110 mètres, elle ne
rement troubles » (I). forme au sud qu'une sorte de lagune do cinq à six mètres.
L'énorme dépression du sol est cause que la chaleur v est
487. — M e r M o r t e .
très intense et y produit une évaporalion extraordinaire,
1° La mer Morte (2), dans laquelle se jette le Jourdain, égale en moyenne à la quantité d'eau reçue. Cette évapo-
n'est pas moins singulière que le fleuve qui l'alimente. Elle ration couvre constamment le lac de vapeurs.
porte plusieurs noms qui dépeignent chacun quelqu'un de 3° La pesanteur spécifîi/ue de ses eaux n'est pas partout la
ses traits (listiactifs : mer Morte, parce qu'elle ne contient même : en moyenne, elles pèsent deux dixièmes de plus que
aucun être vivant, si l'on ne tient pas compte de quelques l'eau distillée (I), ce qui permet d'y nager plus facilement
animalcules insignifiants ; mer de sel, parce que ses eaux qu'ailleurs. Cette densité considérable provient de la qnan-
sont extraordinairemeut salées; lac Asphalûte, parce qu'on tilé de sels minéraux qui y soul en dissolution. Elle en con-
y rencontre beaucoup d'asphalte et de bitume. tient 25 pour 100, tandis que l'ean de mer ordinaire n'eu
2° Cette petite mer est un des endroits les plus remar- contient guère que quatre. Le sel ordinaire entre pour près
quables du monde, à cause de la profondeur de ses eaux, de d'un tiers dans ces éléments minéraux, le chlorure de ma-
leur salure et de la dépression de sa surface. Le niveau varie gnésium y entre pour près de deux et lui communique un goût
un peu suivant les saisons, qui lui apportent une 'quantité amer et nauséabond. Le chlorure de calcium, qu'elle ren-
de liquide plus ou moins considérable. D'après les mesures ferme aussi, la rend huileuse au toucher (2). Elle est d'ailleurs
moyennes, elle est à 393 mètres au-dessous de l'Océan (3). limpide (3). Tous les éléments qui la composent se trouvent
et surtout dans la vallée du Jourdain, à cause de la nature sa- petites plaines Irès productives. La plaine de Jezraél est fort
blonneuse du sol, de l'absence de brise, des quantités consi- riche, comme celle de Sarou et surtout celle de la Séphéla.
dérables de vapeurs répandues dans l'atmosphère, etc. La Seul, aujourd'hui, le bois fait partout défaut, excepté sur le
Caimel et sur les montagnes de la Galilée. Ailleurs, on ne
moisson est d'un mois entier en avance dans le Glior ; les
rencontre guère que l'olivier, qu'on cultive pour son fruit.
blés sont encore verts sur les hauteurs quand ils sont déjà
foulés sur les bords du Jourdain. Près de la mer, la végéla- 3° On commence les semailles en octobre, après les premières
tion rappelle aussi les tropiques, et la moisson s'y fait beau- pluies, et on les continue jusqu'en janvier. Dans la vallée du
coup plus tôt que dans les districts montagneux, mais la Jourdain, la moisson commence quelquefois à la lin de mars ;
température y est beaucoup plus douce et assez semblable dans les montagnes de la Judée, un mois plus tard; dans le
pendant l'hiver, à celle du midi de la France. Liban, rarement avant j u i n ; elle n'est pas achevée avant la
5° Les tremblements de terre ne sont pas très rares en fin de juillet sur les parties les plus élevées de cette mon-
Palestine. tagne. Les vendanges se fout à la fin d'août et pendant le
439. — F e r t i l i t é . mois de septembre.
La fertilité était fort inégale dans les diverses parties de 440. - Flore.
la Palestine.
1° Le sud, plus rapproché du désert et plus sec, man- La flore de la Palestine est, pour le fond, celle de l'Asie-
quant de bois et d'eau, était moins fécond que le nord; Mineure, l'une des plus variées et des plus riches du globe (I ).
les Hébreux l'appelaient Negeb, d'un mot qui parait avoir Grâce aux caractères si divers de la contrée, à la différence
signiliè primitivement sécheresse. En s'éloignant du s u d , on des altitudes et des positions, elle offre, dans la vallée du
voit l'aridité diminuer; cependant l'aspect du paysage est Jourdain, les plantes des tropiques, et ailleurs celles du
toujours monotone et sévère :.des collines, de forme ronde, bassin de la Méditerranée et de l'Europe centrale. Le cèdre
s'élèvent de tous côtés et présentent à l'œil le roc n u , ne se rencontre que sur le Liban ; le chêne, quoique relative-
d'une couleur grisâtre. Le printemps couvre un moment de ment rare, est l'arbre le plus commun en Palestine; il croît
verdure ces rochers chauves et remplit les ravins d'eau partout et spécialement dans le nord. Le lérébinthe peut
écumante. Après les pluies de novembre, l'herbe pousse atteindre des proportions gigantesques, comme celui de
avec vigueur, et en décembre le sol est tout couvert de végé- Mambré. Sur les bords des cours d'eaux, les peupliers sont
lation ; mais pendant l'été et pendant l'automne, d'nébron nombreux, ainsi que les lauriers-roses qui se couvrent à
jusqu'à Bélhcl, tout est aride et désolé. Los vallées dedénu- profusion de fleurs. On voit, çà et là, le platane, le pin, le
datiou qui séparent les collines sont néanmoins productives:
elles sont plantées de figuiers et d'oliviers et ordinairement (1) c< O n a r e m a r q u é q u e , d a n s s e s c a r a c t è r e s p h y s i q u e s , l a P a l e s t i n e
présente sur une petite échelle u n abrégé des caractères propres d e
couvertes de blés ou de dourra, dont les longues tiges, sem-
toutes les régions, m o n t a g n e u s e s et désertes, septentrionales et tropi-
blables à des roseaux, demeurent après la moisson, sur le sol c a l e s , v o i s i n e s e t é l o i g n é e s d e la m e r , a b o n d a n t e s e n p A t u r a g e s , a r a b l e s ,
pierreux, jusqu'à l'année suivante. Sur le versant occidental v o l c a n i q u e s . Ce fait, q u i a r e n d u les i m a g e s de l ' É c r i t u r e assez v a r i é e s
des montagnes, la végétation est plus abondante, parce qu'elle p o u r q u e les ligures qu'elle e m p l o i e s o i e n t familières a u x p e u p l e s de
t o n s les c l i m a t s , a eu a u s s i s o n effet n a t u r e l s u r la zoologie de la c o n -
est entretenue par les fraîches brises qui soufflent de la mer. Irée. E n n u l a n t r e Heu, p a s m ê m e s u r l e v e r s a n t m é r i d i o n a l d e l'Hi-
m a l a y a , o u n e r e n c o n t r e a i n s i r a p p r o c h é e la f a u n e c a r a c t é r i s t i q u e d ' u n
2° A mesure qu'on avance vers le nord, la fertilité augmente : si g r a n d n o m b r e de r é g i o n s et d e zrtnes différentes. » S m i t h . Concise
Diclionary of the Bible, p . 678. Cf. n= 3-13, 3».
l'eau devient moins rare, et, entre les collines, s'étendent de
30 CUAP. I. — JOStÉ. [¿il]
[4-12] ART. III. — PARTAGE DE LA T E R R E T R O M I S E . 37
cyprès, plus encore le pistachier, le jujubier, le caroubier et et beaucoup de gazelles. Les animaux domestiques sont le
le sycomore, dont le bois était très îecherché des Égyptiens chameau à une bosse, le cheval, l'àne, le mulet, le buffle, le
pour confectionner des cercueils. L'olivier est partout cultivé bœuf de petite taille, le mouton à large queue, la chèvre.
avec soin. Le figuier produit aussi u n e des récoltes impor- 2° Parmi les oiseaux, on compte l'aigle, le vautour, ;lo faucon,
tantes du pays. On en recueille les premiers fruits, qui sont dont les Arabes se servent encore pour chasser la gazelle; le
regardés comme les meilleurs, vers le mois.de j u i n , les se- milan, le hibou, le coucou, le rossignol de Palestine, le geai,
conds en août, les troisièmes quand l e s feuilles sont tombées, le corbeau, le pigeon, la perdrix, la caille, l'outarde, la
ce qui peut n'arriver qu'en janvier. La vigne réussit dans cigogne noire et blanche, — on en voit souvent des troupes
toutes les parties de la Palestine et spécialement dans le par centaines, — le h é r o n , le pélican, l'hirondelle, la
s u d , dans les environs d'Hébron, o ù elle porte des raisins mouette, etc. Les oiseaux chanteurs sont extrêmement
énormes (1). Presque tous les arbres fruitiers prospèrent rares. — 3" Les reptiles sont assez nombreux. Le lézard
dans ce pays; le pommier, le poirier, le cognassier, l'aman- pullule dans les m u r s en r u i n e ; la tortue grecque (testudo,
dier, le noyer, le pêcher, l'abricotier, le grenadier et l'oranger grxca) habite les sources du J o u r d a i n ; celle d'eau douce
ne sont guère cultivés que dans les j a r d i u s ; le bananier se multiplie abondamment dans les ruisseaux de la plaine
ne se trouve qne près de la Méditerranée; le palmier, autre- de Jezraël, dans le haut Jourdain et dans les lacs; le
fois si c o m m u n , a presque totalement disparu aujourd'hui; caméléon est commun ; les serpents sont partout ; le céraste,
il n'en reste plus un seul à Jéricho, l'antique ville des palmes ; seulement dans le s u d ; les grenouilles foisonnent dans les
il abonde cependant encore à Jaffa e t à Caipha. Le câprier, étangs marécageux; elles sont de grandes dimensions, mais
l'acacia existent eu grand nombre d a n s la vallée du Jourdaiu, les habitants ne les mangent point; le crapaud est dans tout
de même que la Balanitcs xyyptiaca, des fruits de laquelle le pays. — 4° Quant aux poissons, ils abondent dans le lac
les Arabos extraient l'huile qu'ils appellent zuk : on lui de Tibériade. Les espèces qu'on y pêche le plus sont le
attribue des propriétés médicinales, et peut-être e s U e le cyprinus lepidotus, sorte de barbeau, et le poisson qu'on
baume do Galaad si célèbre dans l'antiquité. appelle mesht, qui est plat comme une sole. — 5° Insectes.
Les lépidoptères sont très variés, comme les fleurs ; on y voit
La flore palestinienne n'est pas encore complètement é t u - toutes les espèces de papillons de l'Europe occidentale. Les
diée : elle renferme de 2,000 à 2,SOO piaules (2). abeilles sont nombreuses. On compte au moins trois espèces
de scorpions. Les araignées, les fourmis sont daus toute la
441.— l'aune. Palestine. Les sauterelles ravagent parfois le pays.
5" Au nord-est du territoire de Basan, dans le voisinage tite, Jos., xix, 40-48, ce qui l'obligea plus tard à aller fonder
d'Argob, Dent., m , 14, et de la Syrie, 11 lieg., xv, 8 ; cf. quelques établissements dans le nord, Jud., xviu, 1 ; Jos.,
I Par., H, -23, était situé le district de Oessw. C'était proba- xix, 47.
blement une partie de la région sauvage et escarpée appelée 4° A l'est de Dan et au nord de Juda était Benjamin, qui
de nos jours el-Ledjah. Ses rochers lui font une situation s'étendait depuis l'embonchure du Jourdain jusque près de
très forte. la plaine des Philistins, Jos., xvm, 11 -20. Son territoire for-
mait une sorte de parallélogramme irrégulier, deux fois plus
6° Machati était un territoire voisin d'Argob comme Gessur,
long que large; Jéricho en faisait partie ainsi que Jérusalem.
mais il nous est encore moins connu que ce dernier. 11 s'é-
La citadelle de cette dernière ville ne fut enlevée à ses anciens
tendait du Jourdain à Salécha et comprenait vraisemblable-
possesseurs, les Jébuséens, que par David, qui en fit la capi-
ment une partie du Ledjah et du Djaulan actuel, Deut., m ,
tale de son royaume, Il Keg., iv, 6-7.
14; Jos., X I I , o.
5° Au nord de Benjamin, Éphraîm occupa la montagne à
§ I I . — P A R T A G E D E LA P A L E S T I N E E N T R E L E S D O C Z E TRIBUS.
laquelle il donna son nom, Jos., xvi, 4-10, c'est-à-dire le
centre de la Palestine. Il s'étendait depuis le Jourdain, à
Tribus cisjordaniques. — Tribus Iraosjordaniqaes. l'est, jusqu'à la mer Méditerranée à l'ouest. Sichcm, non
loin de laquelle f u t bâtie plus tard Samarie, était comme le
413. — L e s t r i b u s à l ' o u e s t d u J o u r d a i n .
cœur de son territoire ; Béthel et Silo lui appartenaient. Ses
Le pays que uous avons décrit, n° 434, fut partagé de la
montagnes de calcaire, profondément déchiquetées par de
manière suivante entre les tribus d'Israël, en remontant du
nombreux torrents, en rendaient l'accès difficile; Éphraîm
sud au nord.
ressemblait à une forteresse inexpugnable.
1" Judo, occupa les montagnes du sud, Jos., xviti, 5, et une
6" Les limites de la demi-tribu de Manassé cisjorianiqne
petite partie de la plaine de la Séphéla, dont la plus grande
sont indécises, Jos., xvi, 9 ; xvn, 9-12. Manassé ne parait
part demeura toujours entre les mains des Philistins, Jos.,
pas avoir déterminé rigoureusement la frontière qui le sépa-
xv, 1-12. La ville la plus importante de la tribu de Juda était
rait des possessions de son frère Éphraîm an sud. Au nord,
llébron. Nous devons aussi mentionner Bethléem, patrie de
il confinait à Aser; au nord-est à Issachar. La demi-tribu
David et de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
cisjordanique de Manassé n'était séparée que par le fleuve de
2» Juda céda plus lard une partie de son domaine, avec la transjordanique, d'après ce que nous apprend Josèphe.
dix-sept villes, à Siméon, qui forma la Iribu la plus méridio- C f . J o s . , XVIT, 9 . 41.
nale, sur les contins du désert de l'Idumée, Jos., xix, 1 - 9 ;
7° Issachar eut en partage une des parties les pins riches de
cf. xv, 26, 32, 42 ; l Par., iv, 24-39, 42-43.
la Palestine, c'est-à-dire la plaine d'Esdrelon, arrosée par le
3" Dan f u t enclavé en partie dans Juda; au moment du Cison, Jos., XIX, 47-23. Il s'étendait du mont Carmel au
partage, il reçut sa portion le dernier, et elle fui la plus pe- Jourdain; il avait au nord le mont Thabor. Parmi ses villes,
c o u p d e m a i s o n s , d a u s les a n t i q u e s villes d e B a s a n , s o n t e u aussi on comptait Mageddo, Jezraêl, Thanach, Bethsan, surnom-
parlait é t a t q u e si elles étaient a c h e v é e s d e la veille. Les m u r s s o n t mée la porte du paradis, Endor, Aphec, Jéblaam. Quelques-
e x c e l l e n t s , l e s t o i t s i n t a c t s , l e s p o r t e s e t l e s f e r m e t u r e s m ê m e s d e s fe-
unes de ces villes restèrent cependant assez longtemps entre
n ê t r e s à l e u r place... Ce r é c i t s e m b l e i n c r o y a b l e , el c e p e n d a n t q u e l q u e
é l o n u a n l , q u e l q u e i u c r o y a b l e qu'il p a r a i s s e , j ' a i été s u r les l i e u x , m e s les mains des Chananéens. Le Thabor et le Gelboé étaient
yeux ont vu, et cc que je raconte est rigoureusement vrai. » Porter, dans son domaine.
W h i l n e y , Bmdbook of Bible ticogruphy, 1812, p . 2 1 .
.12 CUAP. I . — IOSOÏ.
[445] CH.«. II. — LES JUGES E T R U T K . 43
8" Le lerriloire de Zabulon, au nord d'Issachar, avait pour 2° Gad était placé an nord de Ruben, au centre des posses-
frontière, d'après Josèphe (1), qui est plus précis que les sions Israélites à l'est du Jourdain. Les limites de cette
livres bibliques, à l'est le lac de Génésaretli, a l'ouest le tribu ne sont pas connues avec précision, Jos., xit, 1-6. A
Carmel et la Méditerranée, au sud Issacbar, au nord Neph- l'est, elle était bornée par le désert d'Arabie, par « Aroer, vis-
tali et Aser. à-vis de Rabbah» (l'Amman actuelle), ditJosné, XIII, 25; à
9» Aser, situé à l'ouest sur le rivage d e l à Méditerranée, l'ouest, par le Jourdain, Jos., x m , 27 ; au nord, sa frontière
s'étendait du Carmel, au sud, à Sidon, au nord ; il était borné est incertaine; elle atteignait le lac de Génésareth, Jos., x m ,
au sud-est par Zabulon, à l'est par Nephtali, au nord par la 27; Deut, m , 12-13, mais elle ne possédait, jusqu'à cette
l'bénicie, Jbs., xix, 24-31. La partie de son territoire située hauteur sur les bords du lleuve, qu'une bande de terrain;
sur la côte était très fertileet abondait en froment et en lunle. ses possessions, à l'est, dans la montagne, ne dépassaient
10" Nephtali était, avec Aser, la plus septentrionale des pas le Jabbok. Son territoire était une partie du pays de
Galaad.
tribus d'Israël, Jos., xix, 32-39. Elle avait pour limites : à
l'est, le Jourdain, le lac Mérom et le lac de Géuesarelb ; au 3° La partie la plus septentrionale de la région à l'est du
sud, Zabulon; à l'ouest, Aser; au nord, probablement le Jourdain était occupée par la demi-tribu de Manassé, par la
lleuve I-éontès. Son territoire était le plus varié de toutes les famille vaillante et belliqueuse de Machir, qui l'avait con-
t r i b u s : au nord, des montagnes; au sud, des plaines qui quise, N u m . , xxxu, 33,39-42, Deut., m , 13-15; Jos., x v n , I.
sont le jardin de la Palestine. Josèpbe décrit la plaine située Elle comprenait une partie du pays de Galaad, Basan et
sur la côte de la mer de Galilée comme u n paradis terrestre Argob, Jos., xm, 29-31 ; XXII, 7 ; mais ses limites ne sont
où règne un printemps éternel et où mûrissent les fruits les pas déterminées avec précision. Ses principales villes étaient
Golan, Astaroth cl Édraï, Jos., x m , 31 ; xx, 8 ; xxi, 27;
plus exquis.
1 Par., vi, 71.
4 i l . — Les tribus à l'est d u J o u r d a i n .
table. Nous lisons, III R e g . , v r , 1, que depuis l'Exode j u s - Saul ; S0 a n s , d'après Act., l u i , 21 ; Josèphe, Ant., VI, xiv, S.
qu'au commencemeul de la construction du temple de Jéru- David : 40 ans, II R e g . , v, 4 .
Salomon : 4 ans, III R e g . , vi, J .
salem, la quatrième année du règne de Salomon, il s'était
écoulé seulement 480 ans. Or, d'Héli à la quatrième année 8i + 450 = 534.
de Salomon, il y a 84 ans, même en ne tenant poiul compte Au temps qui a suivi les Juges, il faut ajouter celui qui
de l'intervalle entre Iléli et Saul : les a précédés, depuis l'Exode jusqu'à Olhoniel, c'est-à-dire,
65 ans, sans compter la période qui a séparé la mort de Josué
C h r y s o s t o m e , c l « . . . Q u e l e s t , taris c e c a s , l e p o i n t d e d é p a r t (terminus
de la victoire d'Othoniel :
a quo) d e s 4 M a n s é c o u l é s j u s q u ' a u p a r t a g e d u p a y s d e C l i a n a a n ? La
n a i s s a n c e d ' i s a a c . l e p r e m i e r h é r i t i e r d e la p r o m e s s e (cf. G e n . , XXI, 2). Séjour dans le désert : 40
O u c o m p t e , en e f f e l , d e l a n a i s s a n c e d ' i s a a c à c e l l e d e J a c o b , 60 u n s ; Josué, selon Josèphe, Ant., V, i, 29 : 25
d e la n a i s s a n c e d e J a c o b à l ' e n t r é e e n E g y p t e , 130 a n s ; "215 a n s p o u r
65 + 534 = 599
le s é j o u r d e s H é b r e u x e n E g y p t e ( G a i . , n i , 171, et 47 d e p u i s l a s o r t i e
d ' É g v p t e j u s q u ' a u p a r t a g e d e l a T e r r e S a i n t e , en t o u t 452 a o s . Ou o b -
Ainsi, même en négligeant les deux chiffres inconnus de
jecte" a v e c r a i s o n q u e l e p o i u l d e d é p a r t q u i s e r t d e h a s e à ce c a l c u l
e s t a r b i t r a i r e et n u l l e m e n t i n d i q u é p a r S . P a u l . Aussi 2» T i s c h e n d o r f la durée de la judicature de Samuel (1), avant l'avène-
e t la p l u p a r t d e s i n t e r p r è t e s m o d e r n e s r e g a r d e n t l a l e ç o n s u i v i e p a r ment de Saûl, et de l'intervalle qui s'est écoulé entre Josué et
la Vulgate c o m m e u n e correction f o r t a n c i e n u e , destinée à faire dispa- Olhoniel, et en prenant pour Josué le plus bas chiffre, qui est
r a î t r e u n e d i f f i c u l t é d e c h r o n o l o g i e (Cf. Ill l l e g . , v r , 1 ) ; selon e u x , e t
c'est le s e n t i m e n t a u q u e l n o u s i n c l i n o n s , S . Paul a voulu, p a r le chiffre
celui de Josèphe, nous avons encore plus de cent ans en
d e 130 a n s , m a r q u e r l a d u r é e de' l a p é r i o d e d e s J u g e s . L a v é r i t a b l e trop, 599 au lieu de 480.
l e ç o n d u y . 20 s e r a i t d o n c c e l l e q u e Veditio recepta a c o n s a c r é e d e p u i s
l o n g t e m p s , s a v o i r : Et post hxc, quasi per 450 annas dédit judiees, etc ;
Il n'y a qu'un moyen de résoudre la difficulté, c'est d'ad-
>< E n s u i t e , p e n d a n t 450 a n s e n v i r o n , il l e u r d o u u a d e s j u g e s , n elc. Il mettre, ce qu'indique déjà d'ailleurs une étude attentive du
est vrai q u e cette d o n n é e c h r o n o l o g i q u e n e s'accorde p a s a v e c un pas- texte, que plusieurs juges ont été contemporains (2). Mais
s a d e d o 111° l i v r e d e s R o i s , v i , 1 , oil l ' i n t e r v a l l e q u i s é p a r e la s o r t i e
d ' E g y p t e d e l a c o n s t r u c t i o n d u t e m p l e d e S a l o m o n n ' e s t é v a l u é qu'A
comment déterminer quels sont ceux qui ont vécu en même
4 S o ' à u s ( l i O d a n s l e s S e p t a u l e l , c h i f f r e q u e MM. d e R o u g é et L e n o r - temps? Ou ne peut le faire que par conjecture. Nous lisons,
l o a o t voudraient abaisser .encore p o u r d e s raisous tirées du s y n - Jud., XI, 26, que depuis la quarantième année de l'Exode jus-
c h r o n i s m e a v e c l e s a n n a l e s d e l ' E g y p t e . Ces c o n t r a d i c t i o n s p r o u v e n t
qu'à Jephlé, il s'était écoulé 300 ans. Les données numériques
c o m b i e n il e s t difficile d ' é t a b l i r u n e c h r o n o l o g i e c e r t a i n e d e l a Bible.
J o s è p l i e l u i - m ê m e , r a p p o r t e u r fidèle d e s t r a d i t i o n s d e l a s y o a g o g u e , a de l'auteur sacré, depuis l'invasion de Chusan Hasathaïm jus-
j u s q u ' à trois m a n i è r e s opposées d e c o m p t e r la d o r é e de la p é r i o d e d e s qu'à Jephlé, donnent un total de 301 ans. Pour mettre ce
J u g e s : m a i s l ' u n e d ' e l l e s s ' a c c o r d e e x a c t e m e n t a v e c c e l l e d e S. P a u l ,
chiffre d'accord avec Jud., xi, 26, il suffit donc que, parmi les
Antiq.', VIII, m , l . O n p e u t d o u e a d m e t t r e q u e c e d e r n i e r a t o u t s i m -
p l e m e n t e m p r u n t é à J o s è p l i e le c h i f f r e d e 450 a n s . P a r l a n t à d e s J u i f s , prédécesseurs de Jephlé, il y en ait eu deux ou plusieurs qui
il d e v a i t , p o u r u n e q u e s t i o n d e d a t e , s e c o u i o r m e r a u x t r a d i t i o n s q u i aient vécu simultanément assez longtemps pour retrancher,
a v a i e n t c o u r s p a r m i e u x . » Us Actes des Apilres, 1872, p . 244-245. —
Quoique l'opinion c o m m u n e des e x é g è t e s contemporains entende les
450 a n s d e l a d u r é e d e l a j u d i c a t u r e , il n o u s s e m b l e q u ' o n p e u t l ' e n - ( D U d u r é e de la v i e e t de la j u d i c a t u r e d e S a m u e l n'est d o n n é e
t e n d r e d e s 400 a n s d o n t p a r l e l a G e n è s e , xv, 13, et q u e S. Ê t i e n n e r a p - n u l l e p a r t d a n s l a S a i n t e E c r i t u r e . Cf. I R e g . , v u , 13 ; x x v n i 3
p e l l e , A c t . , v u , 6 , p l u s l e s 40 a o s d u s é j o u r d a n s le d é s e r t et l e s 6 d e (1) Ou a c o n t e s t é l ' a u t h c n l i c i l é d e III R e g . , vi, I. c ' e s t e e ' q u ' a f a i t
l a c o n q u ê t e d e la P a l e s t i n e p a r J o s u é , c e q u i d o n n e , quasi, environ K e n n i c o t t . q u i s ' a p p u i e s u r ce q u ' O r i g è n e , e n c i l a n t le r e s t e d u v I
450 a n s . L e c h i f f r e d e S. Paul e s t a i n s i e x a c t , e t il e s t d ' a i l l e u r s t o u t n ' a p a s rapporté l a d a t e . O u a l l è g u e a u s s i q u e J o s è p h e n ' a u r a i t p o i n t
n a t u r e l q u e le c h i f f r e d e 400 a n s , m e n t i o n n é d a n s la G e n è s e , l u i r e - d o n n é le c h i f f r e d e 592 a n s p o u r c e t t e m ê m e p é r i o d e , si o n a v a i t lu d e
v i e n n e à la m é m o i r e . s o n t e m p s , le n o m b r e -180 d a n s l e l i v r e d e s R o i s . O n r e g a r d e c e p e n d a n t
a p e u p r è s u n i v e r s e l l e m e n t III R e g . , v i , 1, c o m m e a u t h e n t i q u e ,
50 CHAP. II. — iss ICC.ES ET R U T H . [4491 [451] ART. I. — INTRODUCTION AU LIVRE DES J U G E S . 51
,1A chiffrede300 ans, la durée de la vie de Josué depuis rentrée Chronologie o r d "
dans la Terre Promise jusqu'à sa mort, pins l'espace de temps Servitude sous l e s Moabites 1S . . . 1300—1342
qui s'est écoulé depuis sa mort jusqu'à l'mvasion de Chusan Aod et paix dans la Palestine méridionale 8 0 . . . 1342—1262
Rasathaïm. En plaçant enfin les judicatures de Jephte et des S a m g a r vainqueur des Philistins — —
Servitude de la Palestine du nord sous Jabin e t délivrance p a r Dé-
trois juges qui le suivirent dans l'espace de 60 ans, a s s e n é
bora et Rafac (20 + 4 0 ) , p e n d a n t q u e la Palestine du snd est
à l'oppression philistine et à la judicature de bamson et en paix a p r è s la mort d'Aod — _
Servitude sous les Madianites 7 . . . 1262—1255
Gédéon e t paix 40 . . . 1 2 5 5 — 1 2 1 5
Abimélech 3 . . . 1215-1212
à peu près le nombre c Tbola 23 . . . 1 2 1 2 - 1 1 8 9
dire 4"S : Jil r
' 2 2 . . . 1189—1167
aus
S é i o u r dans le désert "
JjjSflrTituiîe *oos les Piiili*- (Servitude »on» les Ammo-
De Josué à J e p h t é ™ ans
tlo» 10 nites 18)
Jephté M jl'erle de l'arche (Jephtu G)
g IExploita de Samwn. . . (20) (Abeson 1) 60 . . . 1167—1197
: • : : : f * ™ y-lCoumninccmenU du BIBIIUH (Ahiolon 10)
Alnalon .
::: ._Tj
•5!
=
l
prophiîtiqac do Samael ju*- (Atdon
Q«'« 1» bouille de M m -
pialh 20
8)
Dieu fait pour délivrer les enfants d'Aliraham de leurs enne- leur avons donné paraisse indiquer celte fonction; leur mis-
mis est, d'après tous les Pères, l'image de ce que devait faire sion élait militaire et consistait à affranchir le peuple de l'op-
Jésus-Christ, pour nous affranchir des liens du péché. « Si pression de ses ennemis, quand, puni pour ses péchés, il
quis, dit Procopo de Gaza, au commencement de son Com- faisait pénitence et obtenait de Dieu son pardon. Lorsque
mentaire des Juges, hujusprœsentis libelli virtutem, omnem- Israël se convertissait, le Seigneur suscitait un juge, c'est-à-
que Scripturam divinitus inspiratalo utilem esso ignorât, dire un libérateur et un sauveur, Jud., it, 1 6 , 1 8 ; m, 9, etc.,
bella ac pugna? sœpius commemorantem futilem esse ducet. qui se mettait à la tête, non pas de toutes les tribus, màis dé
Non enim in figura illis evenisse, et ad nostram eruditionem celles qui étaient opprimées, et les affranchissait do la servi-
scripta esse perpendet. Nec etiam quod hœc narratio pluri- tude (t).
mum nobis utilitatis affert, cum ob oculos quanta divini cul-
453. — 1 » " e t II» s e c t i o n s : les d e u x premiers j n g e s : Othoniel et
tus, ac e contra defectionis vis existât ponit, quod videlicet Aod, iii.
ille hostes etsi contra nos insurrexerint, reprimil : ea vero
sub ipsorum manum juiltit. Quaredivus Paulus non indigne I" Othoniel, le premier juge, était de la tribu d e J u d a e t f i t s
ex his Scripturis plurima citât esempla. » Heb., xi, 32 (1). — de Cénez, frère cadet de Caleb. Il affranchit Israël de la tyran-
nie de Chusan Rasalhaïm, roi de Syrie, que nous ne connais-
3» Enfin le livre des Juges renferme un grand nombre
sons que par l'Écriture. Jos., xv, 16-19; Jud., i, 11-15; ni
d'exemples propres à uous exciter au bien et à nous prému-
8-11 ; 1 Par., lv, 13.
nir contre le mal (2).
2° Aod, le second juge, délivra les tribus du sud de la Pa-
ARTICLE II. lestine de la servitude des Moabites en tuant Êglon, roi de
Moab, Jud., m, 12-30; iv, i. L'action de cet Israélite, faisant
Histoire des Juges.
périr l'oppresseur de son peupleaprès avoirdemandé à lui par-
Co qu'il* étaient. — Othoniel et Aod. - Débora et Barae. — Gédeoo ler 6ii secret, a eie souvent blâmée avec s é v é r i t é n i a i s 1° si
et Abimélech. — Jephté. — Samîon.
l'acte est répréhensible en lui-même, il ne l'est pas quand on
4 5 2 . — Co q u ' é t a i e n t tea J u g e s d'Israél.
tient compte des circonstances, des temps et des lieux, ainsi
que des intentions. On loue Mucius Scévola se dévouant pour
Jusqu'à l'établissement de la monarchie, les Hébreux vé- délivrer Rome de Porsenna qui en fait le siège. Aod monlre-
curent souslerégime patriarcal, c'est-à-dire indépendants les t-il moins de courage et d'intrépidité? — 2° Des exploits de
uns des autres, sans autre chef ordinaire que les chefs de ce genre n'étaient pas regardés comme criminels dans l'anti-
famille et les chefs de tribu, et sans autre lien commun que la quité, et en particulier en Orient; on les admirait au con-
religion. Les personnages que nous appelons juges, en hébreu, traire et on élait loin de les considérer comme une violation
schê/etim, n'étaient pas des magistrats politiques, placés à la du droit des gens. — 3° Remarquons d'ailleurs que l'Écriture
tète du gouvernement et chargés d'administrer les douze tri- ne fait nulle parll'éloge delà conduite d'Aod ; elle se borne à
b u s ; ils n'étaient pas même ordinairement destinés, avant raconter ce qu'il a fait. Cf. n° 412, 3°.
Héli et Samuel, à rendre la justice, quoique lo nom que nous
(I) P o u r les détails et les d é v e l o p p e m e n t s , a i n s i q u e p o u r la b i o g r a -
f i ) P r o c o p . Gaz-, Comm. in Jud., t. LXXXVII, p a r s l, c o l . 1042. p h i e d e c h a c u n d e s j u g e s , v o i r La Bit,le et les àimtmrles modernes
[2) V o i r le d é t a i l d e c e s e x e m p l e s d a n s l a B i b l e d e Y e o c e , Préface I. m , p . 207-419.
sur le livre des Juges, 1768, t. n i , p . 5 0 0 - 3 0 2 , o n » l i g n e , Cursus com-
plets Scriptum Sacrai, t . v i l i , c o l . 1159-MGO.
5i CIUP. II. — L E S JUGES E T W J T H . [434] [451] ART. II. — HISTOIRE DES J T G E S . 55
E C 7 7 ; C
[4551 [4o6] ART. 11. — HISTOIRE DES J U G E S . 57
56 CHAT. I I . — LES J U 6 E S E T RUTH.
4^0, — VI" s e c t i o n : J e p h t é , x - x n . — S a v i c t o i r e .
4 5 5 . — IV" e l V " s e c t i o n s : G é d é o n e t A b i m é l e c h , v i - i x .
Jephté remporta sur les Ammonites, qui opprimaient les
Gédéon fut miraculeusement appelé (1) à délivrer son
tribus transjordaniques, une grande victoire, et fit périr, à
peuple des invasions des Madianites nomades et des Arabes
cause de leur arrogance et de leurs menaces, 42,000 Éphraï-
Bédouins, qui, depnis sept ans, venaient faire des razzias
mites : au moment où ils arrivaient aux gués du Jourdain,
en Palestine, de Bethsan au nord-est, jusqu'à Gaza.au sud-
les Galaadites leur faisaient prononcer le mot Sehibboleth,
ouest, pillant et emportant tout ce qui leur tombait sous la
« épi »; s'ils disaient : SMoleth, on les reconnaissait comme
main, ravageant ce qu'ils ne pouvaient prendre. Gédéon,
habitants des montagnes d'Éphraïm et on les mettait à mort.
avec ses trois cents hommes, remporta sur eux uue victoire si
Ou a reproché cet acte à Jephté comme une cruauté; s'il
complète, que la journée de Madian resta dans les souvenirs
n'agit pas avec humanité en cette circonstance, on ne peut
d'Israël comme l'idéal de la protection divine envers les
dire néanmoins qu'il ait violé les lois de la guerre, telles
enfants de Jacob; I Keg., XII, 11; Ps. LXXXII, 1 0 , 1 3 ; Is„ ix, 4 ;
qu'elles existaient à cette époque.
x , 26. De la part de butin qu'il reçut, le vainqueur des Ama-
lécites fit exécuter un éphod, ornement sacré du grand-prètre,
4 5 6 b i s . — L e VOMI d e J e p h t é .
qui devint malheureusement une occasion d'idolâtrie pour le
peuple. Les Pères ont blâmé cet acte de la vie de Gédéon (2); Sa victoire contre les Ammonites donne lieu à une diffi-
plusieurs commentateurs modernes ont essayé de le justi- culté beaucoup plus grave. Avant de livrer bataille, il fit vœu
fier. Quoi qu'il en soit, la faute plus ou moins volontaire d'immoler à Dieu la première personne qui sortirait de sa
qu'il avait commise f u t sévèrement punie dans sa postérité : maison, à son retour à| Maspha. Cette personne fut sa fille
son fils Abimélech fit périr soixante-huit do ses frères ; un unique. Jephté exécuta sou vœu : fecit ei sicut voverat, Jud.,
seul lui échappa (3). Il essaya ensuite de devenir roi ; il ne xi, 39. Que faut-il entendre par ces paroles? Les Pères pen-
put régner que sur Sichem et les environs, et au boni de saient qu'il l'avait offerte en sacrifice(I); cependant, comme
trois ans, il succomba lui-même sous le poids de son ambi- il est dur d'admettre que Jephté a réellement immolé sa
tion et de sa tyrannie. propre fille, beaucoup de modernes pensent qu'il se contenta
de la vouer à la virginité. On voudrait pouvoir partager leur
sentiment par humanité et pour justifier sou père; mais le
i l l u s i o n s d e l a m è r e e t d e s f e m m e s d e S i s a r a ; finale, 23-31. — H e r d e r texte sacré permet-il de déclarer Jephté innocent? C'est ce
a p p e l l e ce p o è m e » le p i n s b e a u c h a u t h é r o ï q u e des H é b r e u x . . . Chez
qu'il faut rechercher.
D é h o r a , t o u t e s t p r é s e n t , v i v a n t , a g i s s a n t , » d i t - i l , Histoire de la poésie
des Hébreux, t r a d . d e M » « d e C a r l o w i t z , 1845, p . 4 4 » . Cf. p . 4 1 7 - 4 4 S .
(1 ) S u r l e s a c r i f i c e o f f e r t p a r G é d é o n a u m o m e n t oit i l e s t a p p e l é A
s a ' m i s s i o n l i b é r a t r i c e , o n p e u t v o i r S . A u g u s t i n , In Jud.. xxxv-xxxvi, (1) V o i c i c e q n e d i t a u s u j e t d e c e v œ u P r o c o p e d e G a z a , q u i s u r c e
t . x x x i v , c o l . 8 0 3 - 8 0 1 ; s u r l e m i r a c l e d e la t o i s o n , l e V . B è d e , In Jud., p o i u l c o m m e s u r la p l u p a r t des autres, n e fait que r é s u m e r la p e n s é e
c . t v , t . x c i t i , col. 424-125. des Pères grecs : « Promissio h:ec nimis est fervida, e x q u e a m o r e
d e s p e r a t a : v i c t o r i t e p r o f e c t a . S u g g e s s i t v e r o ei S a t a n a s g l o r i ® p r a l e x t u
(2) S . A u g u s t i n l ' a p p e l l e illieitum peccatum, In Jud., XLI, t. xxxiv,
u t Dco v i c t i m a m legi a d v e r s a m i m m o l a r e t . . . Q u i d e n i m hoc votimi
c o l . 808-807. T h é o d o r e t c o n d a m n e ¡'action, m a i s j u s t i f i e l ' i n t e n t i o n :
m a g i s impium esse q u e a t l Votum e j u s t e m e r a r i u m est, pietatisque
„ Contra legem qnidem erat q u o i faetum fuit... Gedeonis t a m e n in-
c a d a v e r . » In Jud., t . L X S X ï i t , p a r s l, c o l . 1070. — O n p e u t v o i r l e s
lentio m i n i m e vergebat a d impictatem... At h o c populo conciliavit
p r i n c i p a u x t é m o i g n a g e s d e s P è r e s à c e s u j e t d a n s La Bible et les dé-
c o n t a g i o n e m i n i q u i t a t i s . » Qumt. x v u in Jud., t. L X X X , c o l . 503.
t o u t - e r t e s modernes, t. l u , p . 310-311.
(3) L e c h . i x , 7 - 1 5 , c o n t i e n t u n e f a b l e d e J o n a t h a n , c e l u i t p i i é c h a p p a
au m a s s a c r e , « Elle e s t d ' u n e h e a u t é et d ' u n e g r a n d e u r a d m i r a b l e s , »
d i t S a i n t - M a r c G i r a r d i n , la Fontaine et les fabulistes, 1867, t . t , p . 230.
88 C1IAP. I I . — LES JUGES E T RUTH. [45"] [458] ART. II. — HISTOIRE I)ES J U G E S . 59
prouve pas que cette loi ait été observée; comme, eu particu- Ceux qui soutiennent que Jephté n'immola point sa fille
lier, la loi interdisant les sacrifices humains a été notoire- interprètent le texte de deux manières différentes : 1° Selon
ment enfreinte par les Israélites (3), il ne faut point recourir les uns, il faut rendre les mots que S. Jérôme a traduits :
à des preuves a priori, et, puisqu'il s'agit d'un fait histo- eum holoeauslum ojferam Domino, Jud., xi, 31, par sit Jehovx
rique, consigné dans un monument écrit, on doit interroger AUT offeruin in holoeauslum, c'est-à-dire, si ce qui viendra le
I u r e . <i L a c h e v e l u r e d e S a m s o n , d e m a n d e C a l n i e l , é t a i t - e l l e l a c a u s e
1° Samson no fut point juge d'Israël de la même manière
r é e l l e , p h y s i q u e e t v é r i t a b l e d e la f o r c e d e S a m s o n , o u e n é t a i t -
que ceux qui avaient p o r t é ce titre avant lui. Ses prédéces- e l l e s i m p l e m e n t l a c a u s e m o r a l e e t c o m m e u u gai;e d e l a p r o t e c t i o n d e
seurs avaient affranchi le peuple de la servitude en se pla- D i e u e t d e la p r é s e n c e d e s o n e s p r i t , t a n d i s q u ' i l p o r t e r a i t l u i - m ê m e
çant à la tète d'une a r m é e ; lui n'eut contre les Philistins, cotte m a r q u e de s o u d é v o u e m e n t et de sou n a z a r é a t ? Le s e n t i m e n t
c o m m u n des Pères e t d e s c o m m e n t a t e u r s est q u e sa c h e v e l u r e n'était
ennemis de Dan et de J u d a , que la force miraculeuse q u e la cause m o r a l e d e ses forces, Iïieu a y a n t b i e n voulu s ' e n g a g e r à
dont Dieu l'avait doué (2); il leur fit beaucoup de mal lui d o n n e r celte force prodigieuse c o m m e u n e qualité p e r m a n e n t e e t
qu'il n e perdrait pas m ê m e pendant le sommeil, sous celte condition,
( I ) S . A m b r o i s e , De offîcits, 1. III, e . x n , n » 7S, t . i v i , c o l . 167-168 ; et n o n a u t r e m e n t , qu'il conserverait sa chevelure et qu'il la porterait
S . T h . , 2 J 2 * , q . 88, a . 2, a d . 2 u m . Les aDteurs p r i n c i p a u x q u i a d m e t t e n t t o u t e s a v i e c o m m e u n s i g n e d e s a c o n s é c r a t i o n a u S e i g n e u r . » Com-
l ' i m m o l a t i o n s a n g l a n t e d e l a fille d e J e p h t é s o n t , o u t r e S . A m b r o i s e ment. tilt, tur les luges, x v i , 17, p . 2 1 9 . — L e s i n c r é d u l e s o n t fait d e
et S . T h o m a s , le T a r g u m , J o s c p h e , Origènc, S . Ê p i p h a u e , Tertullien, n o m b r e u s e s o b j e c t i o n s c o u l r e l'histoire d e S a m s o n , m a i s elles p r o -
S. Ê p h r e m . S . Grégoire d e N a z i a u z e , S. J e a n C h r y s o s t o m e , S. J é r ô m e , v i e n n e n t p r e s q u e t o n t e s do c e qu'ils n ' a d m e t t e n t p o i u t les m i r a c l e s .
T h é o d o r e ! , S . A u g u s l i n , l ' a u t e u r d e s Quxslima ad orthodoxos, qu'on V o i r l à - d e s s u s In Bible et les découvertes modernes, t . l u . p . 381 s q .
lit d a n s les m n v r e s d e S. J u s t i n , C é d r é n u s , Harbébrieus, Cornélius a (1) Comm. in lib. Judirnm. x v i , 1 ; » l i g n e , Cursus complelm Scrip-
L a p i d e , Çalruét, W e l t e , W i n e r , etc. U s p a r t i s a n s les p l u s c o n n u s lurx Sacrx, t . l u i ; c o l . 9 9 3 . C f . P r o c o p . G a z - , i n Jud., t . L X l ï V I l ,
de la s e c è n d e opinion sont N i c o l a s de Lyra, Louis de Dien, Le Clerc, p a r s i , c o l . 1078.
Kitncbi, H e n g s t e n b e r g , etc.
(2) « C u r s c r i p t a e s t d e l t u t h h i s t o r i a ? d e m a n d e T h é o d o r e ! . P r i m n m
¡2) S a m s o n , j u d . , i v i , " 1 7 - 2 0 , p e r d s a f o r c e e n p e r d a n t s a cheve- p r o p t e r C h r i s t u m D o m i n u m , « r é p o n d - i l . In fluth, t . LXXX, c o l , 5 1 8 ,
CHAP. n . — LES JUGES E T RUTH. [461]
[401] ART. m . — LE LIVRE l>E RUTH. 63
généalogie, qui n'est'point donnée par le livre des Rois, se
C'est une ravissante idylle d'une incomparable fraîcheur,
lit ici, IV, 48-22; elle est incomplète, car de Phares, fils de
d'une grâce charmante, d'une délicate sobriélé de louche, uuc
Juda, jusqu'à David, elle ne comprend que dix membres, ce
œuvre d'art exquise (4). Le plus habile poète n'aurait pu ima-
qui est insuffisant pour un intervalle de six à huit siècles;
giner des caractères mieux harmonisés et mieux choisis. Quelle
mais l'auteur a voulu nous indiquer seulement les principaux
belle figure que celle de Booz, homme de foi, pleiu de l'idée de
ancêtres du grand roi, et établir qu'il descendait de Juda, fils
Dieu, dont la pensée est présente à tous les détails de sa vie,
de Jacob. L'histoire d'une Moabite, Ruth, afonrni à l'écrivain
h , 4 , 12 ; i i i , 1 0 , 4 3 , diligent et soigneux dans la culture de ses
sacré l'occasion de raconter l'origine du véritable fondateur
terres, il, 4; m, 2, bon pour ses serviteurs, condescendant
de la monarchie israélite. Elle vivait du temps des Juges; c'est
envers eux, aimé de tous, n, 4; libéral envers les étrangers
pourquoi ce livre est considéré comme une sorte d'appendice
n, 8, respectant le droit des autres etobservant la loi, jusque
ou de supplément du livre même des Juges. Il est d'ailleurs
dans son amour pour Ruth, sa parente! —Quelle touchante
impossible de fixer à quelle date précise se sont passés les
et sympathique figure que celle de cette Moabite, d'un dé-
événements mentionnés dans Ruth. Des critiques ont pensé
vouement si généreux pour sa belle-mère et pour la mémoire
que c'était pendanl les invasions des Madianites qu'avait eu
de son époux, d'une modestie si simple, d'une patience si
lieu la famine dont parle i, 1 ; Josèphe dit que Booz vivait
grande dans le support de la pauvreté, d'une docilité si can-
du temps d'Héli, après la mort deSamson, Anl. jud.,\, iwl.
dide aux avis de Noémi ! Cette étrangère, adoptée par le peuple
11 est impossible de résoudre la question. Nous ne savons
de Jéhovah, à cause de ses vertus, destinée à devenir uu des
pas davantage quel est l'auteur de cet écrit. Le style ne res-
ancêtres du Messie, n'est pas seulement pour nous un beau
semble ni à celui du livre des Juges ni à celui des deux pre-
caractère : elle est le gage de notre vocation à la foi, pour
miers livres des Rois. Plusieurs l'ont attribué à Samuel,
nous, gentils, qui avons élé appelés comme elle de l'erreur
d'aulres à Ézéchias, sans preuves. Il a été probablement
à la vérilé : Genlium figurant geril Ruth, gux, reliclispa/riis,
composé peu après la mort de David, puisque la généalogie
hraeliticx genli inserta esl (2). — Noémi est le type de la
finale s'arrête à ce roi, iv, 22 (4).
mère de famille, de la femme forte que devait chanter plus
lard l'auteur des Proverbes ; c'est la femme religieuse, fidèle
à remplir ses devoirs avec tact, sagesse et prudence, comptant
ICI. — Caractère d e s personnages e t e n s e i g n e m e n t s du livre de B u t h .
toujours sur Dieu, daus l'adversité comme dans la prospérité,
Le livre des Juges nous raconte presque exclusivement les 1, 8; n, 20. — Et pour faire contraste à ces figures si atta-
infidélités du peuple, suivies de délivrances miraculeuses. Si chantes, Orpha, qui n'est point méchante, mais qui n'a pas
l'on jugeait tous les Israélites d'après ces peintures naturelle- le cœur assez géDéreux pour suivre jusqu'au bout sa belle-
ment un peu sombres, on serait porté à être sévère envers
eux. Mais jusque dans ces temps troublés, il y avait des âmes
fidèles au Dieu de leurs pères, des familles où le culte de Jé- (1) « La v a r i é t é n e m a n q u e p a s à l a p o é s i e d e s H é b r e u x , d i t
hovah se conservait dans toute sa pureté. Le livre de Ruth Alcvandre de i l n m b o l d t . T a n d i s q u e depuis Josué jusqu'il S a m u e l ,
e l l e r e s p i r e l ' a r d e u r d e s c o m b a t s , le p e t i t livre d e l l u t h l a g l a n e u s e
supplée 3vcc bonheur sur ce poinl aux lacunes du livre des
o f f r e u n t a b l e a u d e l a s i m p l i c i t é la p i n s n a ï v e e t d ' u n c h a r m e i n e x p r i -
Juges ; il nous fait pénétrer dans l'intérieur d'une famille beth- mable. Goethe, à l'époque de son e n t h o u s i a s m e pour l'Orient, l'appelait
léhémite et nous trace un tableau achevé de la vie domestique. le p o è m e l e p l u s d é l i c i e u x q u e n o u s e û t t r a n s m i s l a m u s e d e l ' é p o p é e
et d e l'idylle. Commenter zum West-'nllichm Divan, p . 8 . ,, Cosmos,
t r a d . F a v c e t G a l u s k i , 1864, t. i l , p . 53-31.
(2) O r i g è n e , fiui/i,_t. s u , c o l . 990.
( I ) C o m m e n t a i r e : T h é o d o r e t , la HiM, t . i . x s x , col. 317-528,
66 CHAP. I I I . — L E S L I V R E S DES ROIS. [462]
[464] AUT. I. — INTRODUCTION AUX L 1 Ï B E S DES ROIS. 67
mère, la quille après'.l'avoir embrassée et renonce ainsi à la article contiendra l'introduction et un second l'histoire des
vraie"religion, comme sans s ' e n v o û t e r , pour retourner chez Rois (I).
elle, vers son peuple et « vers ses dieux, » i, 14-15, et demeu-
A R T I C L E I.
rer païenne.
Introduction au livre des Rois.
4G3. — D i v i s i o n d e c e t a r t i c l e .
sion qui prouve q u e le schisme des dix tribus avait déjà l'a préleudu, avec I Reg., x, 20-25, où Saiil est choisi par le
eu lieu. sort. David fut aussi sacré d'abord par le même prophète et re-
connu plus tard par le peuple. Saiil estsecrètement désigné par
469. — D e s s o u r c e s d e s d e u x p r e m i e r s l i v r e s d e s R o i s . Dieu avant del'ètre publiquement dans l'assemblée du peuple.
1° L'auteur n'eu indique qu'une, le Liore des Justes, 2" Les deux causes pour lesquelles les Hébreux désirent un
d'où il a tiré l'élégie de David sur la mort de Saiil et roi, savoir la cupidité des enfants de Samuel, 1 Rog., vin, 3-
de Jonathas (1), mais on peut croire qu'il a eu entre 5, et les menaces d'invasion des Ammonites, 1 Reg., xu, 12,
les mains des documents historiques, émanant des pro- 13, ne s'excluent poiut, comme on l'a affirmé : elles con-
phètes, et auxquels l'auteur des Paralipomènes a puisé cordent parfaitement ensemble; seulement l'historien ne
comme lui, c a r i e s sections, Il Keg., VIII-XXIV et 1 Par., xi- s'est pas cru obligé de les faire connaître en même temps,
xxr, quoique différant à certains égards dans l'exposition, à mais quand il en a trouvé l'occasion.
cause de la diversité du but poursuivi, concordent parfois 3" Une origine différente est-elle attribuée, I Reg., x, 11 et
mot pour mot, ce qui parait indiquer une source commune, xix, 24, au proverbe : Num et Saul inter prophetas ? — Nul-
peut-être celle que mentionne I Par., xxix, 29, c'est-à-dire lement; le premier passage indique la véritable origine de ce
les écrits de Samuel et de Gad. — 2" Les livres de Samuel proverbe; le second, à quel moment il fut remis en circula-
forment d'ailleurs uu tout suivi et bien fondu et ne sont pas tion et devint plus connu.
une compilation indigeste d'anciens matériaux, quelquefois 4° David, I Reg., xvt, 18-22, demeure auprès de Saûl pour
contradictoires, c o m m e l'ont prétendu les rationalistes de lui jouer de la cithare; plus tard, quand il a vaincu Goliath,
nos jours. Nous avons vu que l'auteur a suivi un plan dé- le roi lui demande quelle est sa famille, x v u , 55-58. La con-
terminé, n° 465; les contradictions qu'on a voulu relever ciliation de ces deux passages est jugée difficile; elle a paru
sont imaginaires, c o m m e nous allons le montrer. impossible, dit-on, aux Septante, puisqu'ils ont supprimé,
dans leur traduction, vingt-neuf versets, c'est-à-dire x v u ,
12-31 et xvu, 55-xvin, 5. Le P. Houbigant et beaucoup
i"ïO. — D e s c o n t r a d i c t i o n s p r é t e n d u e s d e s d e u x p r e m i e r s l i v r e s
des Rois. d'autres ont rejeté ces passages comme interpolés. — Leur
omission par les Septante ne prouve rien, parce que leur
1° Ce qui est dit I Reg., x , 1, que Saiil a été sacré par Sa- version offre beaucoup d'autres exemples d'additions, de
muel, sur l'ordre de Dieu, n'est pas en opposition, ainsi qu'on retranchements et de changements, d'où l'on no peut rien
conclure contre la vérité des Livres Saiuts (I). Quant à la
si l e u r a u t h e n t i c i t é é t a i t c o n s t a t é e , q u e l e s d e u x p r e m i e r s livres des
Rois o n t é t é écrits s o u s R o b o a r n , a p r è s l'invasion d e Sésac, roi d'E-
(1) L e Codex Vaticanus, q u i e s t r e p r o d u i t d a n s les é d i t i o n s ordi-
g y p t e . Les a u t r e s i n d i c a t i o n s c h r o n o l o g i q u e s q u ' o u lit d a n s le texte,
n a i r e s d e s S e p t a n t e , n e r e n f e r m e p a s , il est vrai, les p a s s a g e s e n
1 R e g . , v i n , 8 ; x u , 2 ; x x i x , 3, 6 , S ; 1 I R e g . , v u , 6 , n e j e t t e n t a u c u n
question, m a i s d ' a u t r e s m a n u s c r i t s de c e t t e version les c o n t i e u u e n t ,
j o u r s n r la q u e s t i o n .
et o n les lisait d a n s les e x e m p l a i r e s d o n t se s e r v a i t l'Église g r e c q u e ,
(1) I I R e g - , i , 1 8 . L e l i v r e d e s J u s t e s o n d u J u s t e , c o m m e l ' a p p e l l e p u i s q u e l e s c o m m e n t a t e u r s g r e c s les o n t cités et o n t e s s a y é de l e s
le t e x t e h é b r e u , n ' e s t c i t é q u e d a n s c e p a s s a g e e t J o s . , x , 1 3 , à l ' o c c a - expliquer. Quomodo Saut Ignoravit Davidem? demande Théodo-
sion du miracle du s o l e i l a r r ê t é . C'était p r o b a b l e m e n t le n o m d o n n é à r e ! , biterr., x u i i i i t f Reg., I. X L X X X , c o l . o G ï - 5 t j 8 . — D u o r u m a l t e r u m
u n e c o l l e c t i o n d e p o è m e s n a t i o n a u x e t p o p u l a i r e s , q u i e x i s t a i t d é j à du est intelligendum, répond-il. Vel quod furore percitus n o n sculiehal
t e m p s d e Josué, et a u x q u e l s o n a j o u t a i t , a u f u r et à m e s u r e d e leur e u m p u l s a n t e m c i l h a r a m , vel q u o d invidia e u r n i n f u r o r e n i v e r l e r i l .
composition, les c h a n t s les plus remarquables. Les Septante n e men- ita ut exacte scire vettet undenam esset. » C e d e r n i e r m e m b r e d e p h r a s e
t i o n n e n t p a s c c l i v r e , J o s u é , X, 13, ils l e n o m m e u t s e u l e m e n t , Il l l e g . , ; d o n n e , c r o y o u s - u o u s , la véritable explication. — P r o e o p e d e Gaza
I , 18. il. ' 5
"4 CHAT. III. — LIS LIYBES DES HOIS. [470] (47)] AKT. 1. — LVTIIOIH'CÏIO.N AUX L I V R E S D E S R O I S . 75
contradiction, elle n'existe pas, puisque l'auteur lui-même les deux premiers livres des Rois est relative au récit de la
rattache xvn, 12, à xvi, en disant : David, tiiius viriEphra- mort de Saûl. 1 Reg., xxxi, 2-ü et II Reg., i, 2-12, ne sau-
tiei, de quo supra dictum est; hébreu : Ephratœi istius. Saûl raient avoir été écrits, dit-on, par le même écrivain, puis-
demande quelle est la famille de David, de qua stirpe, xvn, qu'ils contiennent deux versions tout à fait différentes du
55, non qui il est. même événement. — Il est très vrai que les deux récits sont
5° On allègue aussi comme contradictoires les faits rap- inconciliables, mais c'est parce que le premier raconte les
portés, 1 Reg., xxiv et xxvi : David, qui aurait pu tuer Saûl, choses telles qu'elles se sont passées en effet, et que le second
se contente de lui couper le bord de son vêtement dans la est une invention de l'Amalécite (1). L'historien rapporte les
caverne d'Engaddi et de lui enlever sa lance et sa coupe à mensonges de l'Amalécite, parce qu'ils ont été dits : que
Hachila. — Ou suppose faussement que les deux chapitres conclure de là contre sa véracité ou contre l'unité de compo-
racontent le même fait. Il n'en est rien. David épargna deux sition? Evidemment rien.
fois les jours de Saûl, dans des circonstances très différentes.
<i° Il est dit, I Reg., xv, 35 : Non vidit Samuel ultra Saul § II. — D E S DEUX IIEBSIERS LIVRES DES R o i s .
usque ad diem mortis sua, et nous lisons cependant I Reg., Contenu et division. — B n t de l'auteur. — A u t e u r . — Source*. Véracité.
Contradictions prétendue*. — Dilficaltéa chronologiques. — Tableau chronologique
xix, 24, au sujet de Saûl : prophetavit... coram Samuele. comparé des rois de Juda et d'I*raC-L
— Le premier verset cité signifie que Samuel n'alla plus
voir Saûl pour lui faire visite, mais non qu'il ne le vit plus, 471. — Contenu et division des III® et IV« livres des Rois.
même accidentellement, comme dans celte circonstance. Ces deux livres n'en forment réellement q u ' u n , partagé
7° Une dernière contradiction qu'on croit découvrir dans en deux par les Septante et par la Vulgate. Ils contiennent
l'histoire de 457 a n s , selon la chronologie ordinairement
reçue, c'est-à-dire depuis l'avènement de Salomon, en
r é p è t e à p é u p r è s l a m ê m e c h o s e , C o « « , ill I. I Reg., c . S v n , 5 5 ,
t . LXXXVll, c o l . 1 1 0 3 — H u g u e s d e S a l â t - V i c t o r , d a n s s e s Adnota- 1015, jusqu'à la destruction du temple, en 558. On leur a
tiuneulx in U Reg., x v n , t . CLXXV, c o l . 9 9 , r é p o n d d e l a m a n i è r e donné le nom délivrés des Rois parce qu'ils s'occupent prin-
s u i v a n t e : « Q u o m o d o S a u l h i c David ignorât et p r o g e n i e m e j u s q u m r i t ,
cipalement de l'histoire des rois depuis la mort de David jus-
c u m s u p e r i u s a d Isai patreui ejus misisse l e g a t u r , d i c e n s : Witte a j
m e D a v i d filium t u u m q u i e s t i n p a s c u i s , D a v i d q u o q u e a d e u m v e n i s s e qu'à la captivité. Ils se partagent en trois sections : 4" règne
e t c o r a m e o sletisse, dilectusque a b e o fuisse, et a r m i g e r ejus factns de Salomon, 111 lieg., i-xi (1015-975); 2° histoire des
a s s e r a t u r . S e d n o t a n d u m q u o d p o t e n t e a in q u o t i d i a n a h o m i n u m f r e -
q u c n l i a positi, n o n o m n e s circa s e c o n v e r s a n t e s p o s s n n t a g n o s c e r e :
royaumes séparés de Juda et d'Israël, III Reg., xu-IV Reg.,
prœeipne eos quos n e c diguilas personœ commendat. nec diutina con- xvn (975-721); 3° histoire du royaume de Juda depuis la
v e r s a t i o f a m i l i a r e s eflicit. Q u i a igitur David p u e r a d h u c e t c o n t e u i p t i -
ruine du royaume d'Israël jusqu'à la captivité de Babylone,
bilis, n c q u e r e g i a familiaritate d i g n u s b r e v i t e m p o r e c u m S a u l e
m a n s e r a t , n o n m i r u t n est si e u m d e m m o d o a d t a m e g r e g i u m o p u s (I) La p l u p a r t des i n t e r p r è t e s a n c i e n s et m o d e r n e s n ' o n l v u q u e des
procedentem diligeulius notatum ignorât. Nam q u o d prius eum ad m e u s o n g e s d a n s le r é c i t d e l a m o r t d e S a n l t e l q u ' i l e s t f a i t p a r l ' A m a -
I s a i p a t r e m e j u s m i t t e n s ex n o m i n e v o c a l , n e q u a q u a m n o l i t i t e a d s c r i - lécite. T h é o d o r e ! , r é p o n d a n i à c e u x q u i r e p r o c h a i e n t à David d ' a v o i r
b e n d u m est, q n i a eo n u u i i u e ilium v o c a t q u o d ex relatione s u g g e r e n - l u é l e m e s s a g e r q u i l u i a v a i t a u u o u c è la i n o r l d e s o n r i v a l , d i t , e n t r e
t i u m didicit. N o n a u t e m e x prœcedentis uolitia familiarilatis aguovit. u a u t r e s c h o s e s , p o u r l e j u s t i l l e r : Vertus yuvyiie addiderat mendacium,
se nomintms occisorem Sautis. In librum II Regnorum Interr. I , t . LXXX,
— I R e g . , x v n , 54, d o n n e lieu à u n e n o u v e l l e difficulté. » C u m n o n d u m c o l . 5 9 8 . P r o c o p e d e ( ï a z a s ' e x p r i m e a i n s i : Fingit. guanqmm frustra, se
habilasset Hierosolymis, q u o m o d o iu b a n c u r b e m intulit [David] c a p u t Saulcm interfècisse.lnlib. H Regum, i, 1 5 , t . L X X X V I I , p a r s I ' , c o l , 1 1 1 9 .
a l i e n i g e n œ ? — J e b u s œ i q u i d e m a d b u c eam i u b a b i t a b a n l : eis a u t e m * N o u s n e d o u i o n s p a s , d i t C a t m e t , In IReg., x x x i , 4, p . 3 4 9 , q u e c e q u e
t e r r o r e i n i u c u s s u r n s , o s l e n d i t iliis c a p u t v i r i i n s i g n i s f o r t i t u d i n i s . » r a c o u t e l ' A m a l é c i t e à David,... u c soit a b s o l u m e n t f a u x . -
T h é o d o r e ! , Interr. LXII in I Reg., c o l . 5 6 7 .
70 C H A P . 111. — LES LIVRES S E S R O I S . [472]
[173] ART. I. — INTRODUCTION AUX LIVRES DES ROIS. 77
IV Reg-, xviii-xxv (721-.»8). Ils commencent là où s'ar-
rêtent ies deux livres de Samuel, mais ils forment une œuvre d'après la loi de Moïse (1) et marque avec soin la chrono-
indépendante et complète, comme le prouvent l'unité du logie (2).
plan, la manière particulière de présenter les faits et le style
473. A u t e u r d e s d e u x d e r n i e r s l i v r e s d e s H o i s .
propre de l'écrivain, n" 460.
Le Talmud, n" 29, et tin grand nombre d'anciens commen-
472. — B u t e t p l a n d e l ' a u t e u r d e s I I I e e t IV® l i v r e s d e s R o i s . tateurs ont regardé Jérémie comme l'auteur du troisième et
du quatrième livre des Rois. Plusieurs modernes adoptent
1° Le but de l'auteur est de montrer l'accomplissement de
cette opinion, en se fondant sur la ressemblance de langage
la promesse de Dieu à David : Cumque compleli fuertrU dies
et d'idées qu'on remarque entre cet ouvrage et les écrits du
lui cl dormieris clan palrilms luis, suscitaih semai tuum -post
prophète; la fin de IV Reg., xxiv, 18-xxv, et celle de Jérémie,
te, quoi egredielur de utero luo, et firmalio regnum ejus. Ipse
LU, par exemple, sont les mêmes (3). Cette opinion, sans êtro
¡edificabil domum nominimeo, et stabiliam thronum regniejus
usque in sempiternunt. Ego ero ei in palrem et ipse erit mihi
2 0 ; XX. 2 1 ; x x i . 18; x x i v , 5 ( h é b r e u , 6 ) . - P o u r le c a r a c t è r e d e s r o i s
in filium : qui si inique aliquid gesserit, arguarn eum in virga d e J u d a : 111 R e g . , x v , 3, Il ; x x i i , 13; IV R e g . , x n , 2 - 3 ; x i v , 3 ; x v . 3 .
virorum, et in plagis filiorum hominum. Misericordiam autem 3 4 ; XVIII, 3 ; x S n . 2 e t x v i , 2 ; XXI. 2 , 2 0 ; x x i t i , 3 7 ; x x i v , 9, 19; d e s
meam non auferam ab eo, sicut absluli a Saul, quem amovi a r o i s d'Israi-l : III R e g . . x i v , 8 ; s v , 2 6 , 2 4 ; x v i . 19, !(i. 3 0 e t s q . ; x x u , 5 3 ;
IV R e g . , m . 3 ; x i , 2 9 , 3 1 ; x m , 2 , I I ; x i v , 2 1 ; x v , 9, 18, S I , 2 S ; x v » ,
faciemea, II Reg-, v i l , 12-13. 21 s q . — S u r J é r u s a l e m e t le t e m p l e . III R e g , , v i n ; 1 6 . 2 9 ; i x , 3 ;
x i . 3 6 ; XIV, 2 : IV R e g . , X 5 I , 1, 7 ; u n i , 2 7 . - S u r l a « d é l i t é à Dieu.
2" Nous voyons tour à tour les rois fidèles à Dieu récom-
III R e g . . v i n , 6 1 ; XI. 4 ; x v , 3 , 1 4 ; IV R e g . , X I , 3 .
penses de leur fidélité et les infidèles punis de leurs péchés, ( I l III R e g . , i l , 3 ; m , 1 1 ; v i , 12 Bip; v m , 5 8 , 6 1 ; IX, 4 , 6 ; 5 1 ,
niais non rejetés comme Saùl. Les fautes de Salomon sont 3 3 , 3 S ; I V R e g . , x , 31 ; x t v , 6 ; x v u , 13, 15, 3 4 , 3 7 ; XVIII, 6 ; XXI, 8 ;
châtiées en la personne de son fils Roboam qui perd dix XXII, 8 s q . ; XXIII, 3, 2 1 , 2 4 s q .
(2)111 R e g . , 1 1 , 1 1 ; VI, 1 , 3 7 . 3 S ; v u . 1 ; v m , 2 , 6 5 , 6 6 ; IX, 1 0 ; x i ,
tribus, mais conserve Jérusalem et la tribu de Juda. Les suc-
4 2 ; x t v , 20, 2 1 , 2 5 ; x v , 1, 2, 9, 10. 2 5 , 3 3 ; x v i , 8 , 1 0 , 1 5 , 2 3 , 2 9 : x v i l l ,
cesseurs de Roboam portent aussi le poids de leurs iniquités I ; x x i i , 1 , 2 , 4 1 , 4 2 , 5 2 ; IV R e g . , 1 , 1 7 ; m , 1; v u i , 1 6 . 2 5 , 2 6 ; IX, 2 9 ; X, 36;
ou sont protégés par le Seigneur, selon qu'ils le méritent. XI, 3, 4 ; XII, 1. 0 ; XIII, 1, 10; x i v , I , 2, 17, 2 3 ; x v , I , 2, 8, 13, 17,
2 3 , 27, 3 0 , 3 2 , 3 3 ; x v t , I , 2 ; XVII, 1. 5 , 6 ; x v i l l 1, 2, 9 , 1», 13; x x i , I .
Israël expie par la déportation son incurable idolâtrie ; Juda
1 9 ; x x i i , 1, 3 ; 1 X 1 1 1 , 2 3 , 3 1 , 3 6 , I s i v , 1, S , I S . 18; x x v . 1 , 3 , 8, 2 5 , 2 7 .
satisfait à la vengeance divine par la captivité de lîabyloue. (31 U s r a p p r o c h e m e n t s q u ' o n p e u t f a i r e e n t r e I I I - I V R e j . e t J é r é -
m i e s o u t n o m b r e u x : III R e g . , i x , 8 - 9 e t J e r . . X X I I , 8 ; IV R e g , , x v u ,
3" Pour faire ressortir l'intervention de la Providence dans
13-11 e t J e r . , v u , 1 3 - 2 1 ; I V R e g . , x s i , 12 e t J e r . , s u . 3 , e t c . L e s é v é -
le gouvernement de son peuple, l'auteur des derniers livres n e m e n t s m e n t i o n n é s d a n s le récit concis des Rois, s o n t p r i n c i p a l e m e n t
des Rois fait surtout des extraits d'ouvrages antérieurs plus c e u x q u e J é r é m i e c o n n a i s s a i t p e r s o n n e l l e m e n t L a f a m i n e d e IV R e g . ,
x x v , 3, a v a i t f a i l l i c o f i t e r la v i e à J é r é m i e , x x x v n i , 9. L a p r i s e d o J é -
développés, mais eu les coordonnant et les disposant selon
r u s a l e m , la f u i t e e t l ' a r r e s t a t i o n d e S é d é c i a s , le j u g e m e n t e t la p u n i -
le plan qu'il s'était tracé, de manière à faire une œuvre pleine t i o n de c e r o i et de s e s fils, s o n t r a c o n t é s e n t e r m e s p r e s q u e ideuliques,
d'unilé. La marche qu'il suit est toujours uniforme : il décrit IV R e g . , x x v , 1 - ; e t J e r . . x x x i x . 1 - 7 . Il e n e s t d o m é m o d e l ' i n c e n d i e
le commencement, le caractère et la lîu de chaque règne; il d u t e m p l e e t d u p a l a i s r o y a l , a i n s i q u e d e la d é p o r t a t i o n à B a b y l o n e
d e s f u g i t i f s e t d e s h a b i t a n t s s u r v i v a n t s d e la c a p i t a l e d e l a J u d é e . La
indique la mort et la sépulture de chaque roi en termes à
c o u n a i s s a n c e d é t a i l l é e q u ' a le n a r r a t e u r ,1e t o u t c e q u e lit N a b u z a r d a Q ,
peu près identiques (•!); il apprécie les actions des princes IV R e g , . x x v , 1 1 , 1 2 , 1 8 - 2 1 , e s t e x p l i q u é e p a r J é r é m i e , x x x i x , 10-14,
XL, 1 - 5 , oïl n o u s l i s o n s q u e le p r o p h è t e f u t u n d e s c a p t i f s e m m e n é s j u s q u ' à
(1) C t . p o u r l a m o r t e t l a s é p u l t u r e : III R e g . , x i , 4 3 ; x i v , 2 9 , 3 1 ; R a m a p a r ce personnage. L'énumération des vases sacrés du temple
x v , 8, i l ; XXII, 5 1 ; IV R e g . , v i u , 2 4 ; x t i t , 9 ; x i v , 2 9 ; x v , 7, 3 8 ; x v i , p i l l é s p a r l e s C h a l d é e n s , i v R e g . , x x v , 14-15, c o r r e s p o n d p a r f a i t e m e n t
78 CHAT. I I I . — LES LIVRES M S ROIS. [17-11 [476] ART. I. — INTRODUCTION AUX L I V R E S IIES ROIS, 79
III R e g .
x i v , 20 17 III R e g . , XIV, 2 1 : n P a r . , x n , 13.
3 18« III R e g . , x v , 2 ; 11 P a r . , x i n , 2 .
41 20" 111 R e g - , x v , 1 0 ; 11 P a r . , x v i , 1 3 .
xv, 23 Nadab. .
x v , 33 3» Baasa . .
xvi, 8 26" Ela . . .
x v i , 13 27« 7iours Zauibri .
XVI, 23 31« 12 Aiuri . •
XVI. 29 38" Acliab. .
25 4' III R e g . , XXII, 4 2 ; II P a r . , x x , 3 1 .
x x n , 52 Ocliozias .
IV l l e g .
iii, I "
8 IV Reg., v m , 17; n P a r . , x x i , 20.
1 12« IV Reg., v m , 26; 11 P a r . , x x n . 2 . 1
6 IV Reg., x l , 3 ; II P a r . , x x n , 12.
x, 36 Jéhu .
40 7* IV Reg-, X I I , 1; I I P a r . , x x i v , 1.
XIII, 1 17 JoachíU
Xlll, 16 16 29 2« IV R e g . , x i v , 1 ; I I P a r . , x x v , 1 .
41 I O z i a s Olí A z a r i a s . . 52 27« IV R e g . , x v , 2 ; II P a r . , x x v i , 3 .
11
xv, 8 6raois Zacharie .
x v , 13 1 mois Scllum .
XV, IT 10 M a u o h e m .
XV, 23 2 Phacéia .
XV, 2 7 20 Phacée .
16 2« IV l l e g . , x v , 3 3 ; II P a r . , x x v u , 1,
16 17* I V R e g . , x v i , 2 ; 11 P a r . , X X V I I I , 1.
í» Sccond inlerrftgnc.
XVII, I 9 Osée 29 I V R e g . , x v m , 2 ; 11 P a r - , x x i x , I.
3"
son Messie. On l'explique aussi de David, qui a été une des avaient été prophètes, mais c'est seulement à Samuel que
plus expressives images de Jésus-Christ. Aime, ou plutôt le s'ouvre cette série continue de personnages merveilleux de-
Saint-Esprit, pouvait avoir en vue en même temps ces deux vant lesquels vont souvent s'éclipser les rois eux-mêmes.
grands objets : le changement de l'état présent des Hébreux Cette qualité de prophète, d'inspiré de Dieu, lui acquit, beau-
d'aristocratique en monarchique, et le règne glorieux du coup plus encore que son titre déjugé, l'influence si consi-
Messie. 11 semble que Zacharie, père de S. Jean-Baptiste, dérable qu'il exerça sur Israël.
faisait allusion à cet endroit, lorsqu'il disait : ¡¡récit cornu 2 ' Non seulement il fut prophète ; mais il créa les écoles de
snlutis nobis in domo David pueri sui, sicut heutus est per prophètes ; du moins c'est de son temps qu'elles apparaissent
os sanctorum qui a sœculo sunt prophetarum ejus. » pour la première fois, I Reg., x, 5, 10. Ceux qui eu faisaient
Les sentiments exprimés par Aune dans son cantique sont partie formatent une sorte de réunion ou communauté que
les Septante appellent église, et la Vulgate, grex, cuneus,
si beaux que la Sainte Vierge se les est appropriés len partie
I Reg., x, 5, 10. Samuel en était le supérieur, Samuel stan-
dans son Magnificat (1).
lem super eos, I Reg., xix, 20. Ils lui donnaient le nom de
4S2. — Mission d e S a m u e l . Père, 1 Reg., x, 12, ou do Maître, IV Reg., u , 3, et ils étaient
appelés lils des prophètes, l V R e g . , v i , t . I l s s'appliquaient à
Samuel, consacré à Dieu par sa mère, était appelé à jouer louer Dieu, I Reg., x, 5, 10; .vix, 20-25; I Par., xxv, 1 , 6 ;
un rôle très important dans l'histoire d'Israël, beaucoup leur principale étude était sans doute celle de la loi. Leur
moins par les victoires qu'il remporta sur les Philistins nombre- variait, selon les circonstances. Cf. III Reg. xvm, 4;
et par les jugements qu'il rendit dans les cas litigieux, que xxii, 6 ; IV Reg., n, 16. Leur chef était vraisemblablement
par le? changements qui datent de son époque et dont il fut consacré par l'onction sainte, comme le fut Elisée, III Reg.,
l'agent principal. xix, 16 ; cf. Is., LXI, 1 ; Ps. civ, 15. Us ne prédisaient pas
t° 11 est le premier des -prophètes, I Reg., m , 20, dans la tous l'avenir (I), mais c'est là que furent élevés plusieurs de
succession régulière de ces hommes extraordinaires, que Dieu ceux dont Dieu fit, dans la Terre Promise, les organes de ses vo-
fit apparaître dès lors sans interruption, pendant plusieurs lontés. Samuel est ainsi le premier foudaleur des institutions
siècles, pour servir de contrepoids à la royauté et pour être, régulières d'instruction religieuse. Il les établit dans sapropre
parmi les enfants de Jacob, ses représentants, ses interprètes, résidence, à Rama, daus des habitations rustiques que le texte
ses ministres, les gardiens et les défenseurs de la religion. sacré appelleNayolh, I Reg., xix, 19; xx, 1, analogues peut-
Ex 'iuo sanctus Samuel propheta crépit, dit S. Augustin, et être aux cabanes de feuillage qu'avaient plus tard les disciples
deinceps donec populus Israël in Babyloniam captkus vehe- d'Élisée près du Jourdain, IV Reg., vi, 4. Le texte sacré ne
retur,... lOtum est tempus prophetarum (2). Moïse et Débora nous a pas conservé l'histoire suivie des écoles de prophètes,
mais nous savons qu'elles se perpétuèrent et nous en trouvons
(1) Cf. I R e g . , 1!, 1 et L u c , ' i , 5 6 ; I R e g . , n , 4-5 et L u e , I, 51-53 ;
1 l \ e g . , a , 7 - 8 e t L u e , 1, 52, 48. P o u r t o u t ce q u i r e g a r d e le c a n t i q u e
d ' A n n e v o i r M " M e i g n a n , Les prophéties contenues dans les deux
premiers livres des Rois, 1S7S, p . 71-102. - S . A u g u s t i n a c o m m e n t é (1| N o u s l i s o n s d a n s l ' h i s t o i r e d e S a n i : Num et Saut inler pro-
c e c a n t i q u e , De C i » . Dei, I. XVII, c . IV, t . m , c o l . 5 2 6 - 5 3 2 — S u r la phetas? I R e g . , x , 11, 12; x i x , 21. Ci. u° 4 7 0 , 3». — L e m o t prophète
p i é t é d ' A n n e , o n p e u t voir S. J . C h r y s . , De Anna sermones quini/ue. u e s ' e n t e n d p a s ici d e c e l u i q u i p r é d i t l ' a v e n i r ou r e ç o i t ¡inspiration
t. Ltv, c o l . 631-676. p r o p h é t i q u e ; il signifie s i m p l e m e n t c e l u i q u i s e l i v r e a u x e x e r c i c e s
(2) S . A u g . , De Civ. Dei, I. XVII, c . I , L s u , c o l . 523. On p e n t v o i r r e l i g i e u x des d i s c i p l e s d e s p r o p h è t e s . CL I R e g . , x , 5 ; SVIII, 1 0 ;
t o u t c e c h a p i t r e , i n t i t u l é : Detemporihus trophetanm.Ct. kA. 1 Par., xv, 2 7 ; x x v , I.
XIII, 2 0 ; I R e g . , IX, 9 , 11, 1 8 , 1 0 ; 1 P a r . , IS, 2 2 ; XXVI, 2 8 ; x x i ï . 2 9 .
88 CHAP. m . — LES LIVRES CES BOIS. [483] [484] ART. II. — HISTOIRE DES ROIS.' 81)
longtemps après à Béthel, IV Reg., n, 3 ; à Jéricho, IV Reg., paraissent contradictoires et inconciliables. Pourquoi est-il
n , S ; à Galgala, IV Reg., iv, 38, et ailleurs, IV Reg., vi, I. l'élu de Dieu, s'il doit manquer à sa vocation, ou ponrquoi
Cf. III Reg., x v m , 4, etc. manqne-t-il à sa vocation, si Dieu'l'v a appelé ? Nous rencon-
3' Le fondateur dos écoles de prophètes fut aussi le fonda- trons ici le même mystère que dans la vie du traître Judas. Le
teur de la royauté en Israël : il sacra Satil, an nom de Dien, choix divin ne détruit pas la liberté humaine; la grâce ne
et le réprouva, montrant en lui ce que ne devait pas être le s'impose pas; même celui que le Seigneur désigne peut être
monarque hébreu ; il sacra aussi David, le chef de la dynastie eutre ses mains un instrument indocile et rebelle. La Provi-
de Juda, le père dn Messie et le modèle du roi selon le cœur dence sait d'ailleurs tirer le bien du mal. Saiil prépara David.
de Dieu, malgré quelques écarts. U ne vit pas règner David; David lut le vrai type du roi tbéocratique, mais il n'aurait
d'autres prophètes devaient continuer auprès de ce prince jamais été ce qu'il fut, si son prédécesseur n'avait été victime
l'œuvre qu'il avait inaugurée ; mais en face de Saiil, dont un de sa révolte. Il fallait que le premier roi d'Israël fût un
homme d'un grand caractère et d'une puissante autorité déjà exemple pour tous ceux qui devaient venir après lui, et qu'il
acquise pouvait seul dominer le caractère violent, impétueux leur apprit, par ses malheurs, que le chef du peuple de Dieu
et mobile, il représenta l'indépendance de la loi morale et la ne pouvait pas le gouverner comme les autres monarques de
volonté divine, supérieure à tous les caprices des souverains. l'Orient gouvernaient leurs sujets. De plus, les Hébreux eux-
Lorsqu'il adresse à Saiil celte parole si profonde: Meliorest mêmes méritaient d'être châtiés, et ils le furent en Saiil et
obedientia quam victime et auscultare magisquam »¡ferre adi- par l u i : ils avaient rejeté la royauté divine, I Reg-, vin, 7,
pem arietum, I Reg., xv, 22, il nous montre quel rôle vont ils avaient manqué do confiance en Dieu ; ils en sont punis
jouer les prophètes à la cour des rois, en même temps que, par les malheurs de leur premier roi.
par ce mot, le fondateur des écoles prophétiques nous pré-
pare de loin aux révélations de l'Évangile. 484. — I. Débuts et actions glorieuses de Saûl.
1° Saûl, « le demandé, » se distinguait par ses qualités
physiques et morales : il était l'homme le pins grand d'Israël,
g H . — RÈGNE DE S A O I . , I R e g . , XIII-SXXI.
I Reg., ix, 2; cf. x, 23, un véritable héros d'Homère. Dans la
Caractère général. — Débuts et actions glorieuses— Déclin et cliute. tradition musulmane, il n'est connu que sous le nom de
S83. —Caractère général du règne de Saiil. Thalout, « le grand a. La force, dans les guerres de cette
époque, où l'on combattait de près et souvent corps à corps,
1" Le règne de Saiil se compose de deux parties complète- était une qualité précieuse pour un roi, Il était également
ment différentes : la première nous le montre tout à la fois eleetus et bonus, non erat vir de filiis Israël mel'tor ipso, I Reg-,
l'élu de Dieu et l'élu du peuple, parvenant an trône non par ix, 2. On a prétendu que Samuel l'avait choisi pour roi,
usurpation ni par voie de conquête, mais par la volonté libre parce qu'il le considérait comme nu homme insignifiant,
et le consentement de tous les intéressés, et répondant aux qui, privé de tout appui extérieur, à cause de la bassesse de
vues de Dieu sur sa personne : c'est la période glorieuse du sa famille, I Reg., ix, 21, serait entre ses mains l'instrument
début, I Reg., ix-xi ; x m , 1-5, 15-23 ; xiv. La seconde partie aveugle de son ambition. Le texte sacré nous le représente
nous le fait voir iuûdèle à sa mission, désobéissant aux au contraire comme l'homme le mieux doué pour remplir la
ordres de Dieu, rejeté par lui et se précipitant à sa ruine, haute dignité à laquelle il était appelé.
xv-xxxi.
2° La situation des Hébreux était alors critique. Les Philis-
2° Ces deux moitiés de l'histoire du premier roi des Hébreux
CUAT. III. — I B S I.IVKRS DBS ROIS. [484]
[485] ART. II. — n i S T O I R E BES ROIS. III
tins faisaient peser sur tout le pays un j o u g fort d u r (1);
ils avaient pénétre j u s q u ' a u (xeur du p a y s . C'était la néces- plus forte raison sur le champ de bataille, II Reg;, i, 0. E n
sité de se défendre contre e u s qui avait surtout poussé les campagne il portait un bracelet à son bras et u n diadème
Israélites à désirer un roi, capable de se mettre à la tête des s u r la lêle, Il Reg., 1 . 1 0 .
armées et de les conduire à la guerre (2). Les reproches 5° La création d ' u n e armée lui permit de faire pour la pre-
qu'on avait à faire aux fils de Samuel, I Reg., v i n , 1 - 3 , mière fois, depuis la conquête de la Palestine, des guerres
f u r e n t l'occasion, non la cause principale de ia demande offensives. Les Juges n'avaient, jamais pu eu entreprendre,
d'un chef souverain, I Reg., v i u , 2 0 ; xir, 12. parce qu'ils n'avaient sous leurs ordres que des volontaires
q u i prenaient les armes uniquement sous le coup de l'op-
3° Saiil se montra digne, du choix de Dieu par son énergie
pression. Saiil attaqua les peuplades voisines, Jloab, Am-
et par son courage. Il délivra Jabcs de Galaad assiégée, et
remporta de grands avantages s u r les Philistins. Il com- mon, l'Idumée, Saba et enfin Amalee. Ces combats firent sa
mença aussi bientôt à organiser son royaume. Il pensa d'a- gloire, mais ils devinrent aussi l'occasion de ses fautes et de
bord à créer une armée permanente et il en établit le noyau sa chute.
eu choisissant trois mille guerriers (3). Son cousin Abner 183. II. Déclin et chute de Saûl.
reçut le titre et les fonctions de général, I Ileg., xiv, 50. II
institua aussi u n e garde d u corps, d'où il tirait ses courriers I o La chute de Saiil f u t causée par ses défauts et par ses
et ses messagers : c'étaient des Renjamitcs, I Reg., xxn, 7, fautes. Le premier roi d'Israël était impétueux, téméraire,
grands et beaux, dit Josèphe (4). David en devint le chef quelquefois inconsidéré, I Reg-, x i v ; il m a n q u a i t de cette
après sa victoire sur .Goliath. Le prince de la milice e t le ferme confiance en Dieu qui fait espérer contre toute espé-
chef des gardes jouisssaient du privilège de s'asseoir à l a rance, I Reg., x m , U-I2, e t de cette soumission à la parole
table du roi, avec son fils Jonalhas, I Reg., xx, 25. Le texte divine qui devait être l'une des principales qualités d'un roi
sacré mentionne un a u t r e officier royal, u n Iduméen ou d'Israël, I Reg., x m et xv. Après quelque temps de règne,
Syrien, Doeg, sorte de cornes slaliuli, chargé des écuries du se sentant de plus en plus maître, il comprit le gouver-
roi. Le grand-prêtre, de la maison d'Ithamar, Achimélech n e m e n t à sa manière et voulut être indépendant du pro-
ou Achias, était a u x ordres du roi pour consulter l'éphod, phète Samuel, qui représentait le Seigneur auprès de lui :
quand le prince le désirait, I Reg., xiv, 3. c'était briser la théocratie et établir le despotisme oriental là
où le priuce ne devait être q u e le lieutenant de Jéhovab. A
4° Saiil n'eut pas de capitale : il continua à demeurer la vue de son indocilité, qui se manifesta deux fois, dans
à Gabaa où il était né (5); il commença néanmoins à s ' e n t o u - l'oblation d'un sacrifice, I Reg., x m , 8-11, et dans la conser-
rer d'un certain faste royal. 11 était toujours armé de sa vation d'Agag, roi des Amaléciles, I Reg., x v , 14-35, Samuel
lance, m ê m e en temps de paix, 1 Reg., XVIII, 10; xix, 9 ; se relira et l'abandonna à lui-même. Saiil, n ' a y a n t plus de
pendant ses repas, xx, 3 3 ; quand il dormait, xxvi, 11, à frein pour le retenir, se laissa aller à tous ses caprices. L ' e s -
pril bon le q u i t t a ; l'esprit m a u v a i s s'empara de lui. I Reg-,
xvi, 14 ; il devint méfiant, bassement jaloux de sa dignité et
( 1 1 1 R e g . , i x , 16 ; x , 5 ; x m , 3 - 4 , 0 , 1 7 - 2 3 ; x i v , 21 ; Cf. M I , 13. de son pouvoir, et celte jalousie le poussa j u s q u ' a u crime.
(2; I I l e g . , v m , a ; ix, 1 6 ; x , 1, 19, 2 7 ; s u , 2 ; x m , H : x x v , 3 0 .
Le châtiment suivit de près : la folie survint, et il f u t désor-
(3) I I l e g . , 5111, 2 ; x x i v , 3 ; s s v l , 2. C f . I P a r . , s u , 29.
( 1 | Ant.jud., V I , V I , 6. C l . I R e g . , s v i , 15, 17 ; 5 5 1 1 , 1 1 , 17 ; s x v i . 2 2 .
mais en proie à de fréquentes attaques de sombre mélan-
(5) 1 R e g . , x i , 4 ; XIII, 15, 16 ; x i v , 1 6 ; x v , 3 S : 11 R e i r . , s x i , 6: colie.
XXIII, S9.
92 CÏÏAP. m . — I E S L I V R E S DES R O I S . [483]
[186] A R T . 11. — n i S T O I R E DES ROIS. %
2° Dieu choisit alors pour le remplacer un homme selon
sur les hauteurs de Gelboé. Ainsi périt le premit
son cœur, David, fils d'Isaî, de la tribu de Juda, I Reg., xvi.
raêl, après avoir démenti les plus belles espérance
II prépara l'avènement de son élu au trône en lui faisant ter-
laissant à ses successeurs de salutaires leçons. Il
rasser le géant Goliath, xvn. Ce triomphe éclatant manifesta
par celui à qui il avait voulu arracher la vie : Davi
les généreux sentiments de David en même temps que la
malice du roi. Saiil persécuta le jeune héros, et il conçut sur sa mort une belle et touchante élégie (I).
pour lui une telle haine qu'elle le porta au massacre inqua-
§ III. — HECSË DE D A V I D (1056-1016), U Reg., I-XIIV.
lifiable des 85 prêtres de Nobé, xxn, 9-23, considéré par
Josèphe comme son plus grand crime, Ant.jud., VI, s u , 7. David avant » a avènement au trône. — Organisation du royaume. — Jëronaleni
capitale, — lnstiîutions militaires. — Organisation religion». — Règlements di-
vers. — Conquêtes. — l*iélé; f a c i è s ; expiation. — Prophétie messianique faite
3" La fin de son règne fut aussi triste que les commence- a David, — Tableau des Psaumes historiques de David.
ments en avaient été brillants. Il vit l'ennemi héréditaire d'Is-
raël, les Philistins, dont la défaite avait illustré ses pre- 486. — V i e d e D a v i d a v a n t s o n a v è n e m e n t a n t r ô n e .
mières années, se relever plus forts et plus puissants que David, u le bien-aimé i> (2), était le plus jeune des enfants
jamais. Chargé du poids de ses fautes, se sentant abandonné d'Isaïou Jessé, de la tribu de Juda, I Reg., xvu, 12. Il naquit
de Dieu et indigne de sa protection, son courage l'abandonne, à Bethléem (3). Dieu le choisit pour le faire roi taudis qu'il
et, violant la loi qu'il a renouvelée lui-même contre la divina- gardait les troupeaux (4). C'est peut-être pendant qu'il me-
tion, il recourt aux pratiques superstitieuses ; il va consulter, nait la vie pastorale qu'il composa les Ps. xxn, vm, X V H I ,
auprès de la pylhonisse d'Endor, ce Samuel qu'il n'avait xxvin (5). C'est certainement à cette époque qu'il devint
pas écoulé pendant sa vie et dont il réclame les conseils
après sa mort. Il y apprit la fin tragique qui lui était réser- (1) II R e g . , i, 18-27, C e t t e é l é g i e p o r t a i t le n o m de. e b a n t d e l ' a r c ,
vée, I Reg., xxvin, 7-23. qéseheth, v . 18. E l l e e s t c o m p o s é e a v e c b e a u c o u p d ' a r l . Il y a d e u x
v e r s d ' i u l r o d u c t i o n e t d e u x d e c o n c l u s i o u ; l e s d e r n i e r s m o t s d u y . 19
s o u t l e s m ê m e s q u e l e s p r e m i e r s d u y . 2 7 . L e s v e r s d u y . 27 s o n t p l u s
4° La scène d'Eudor fiil-elleune imposture ou une véritable
courts, c o m m e terminant le p o è m e . — L'élégie elle-même r e n f e r m e
apparition ? Eustalhius et un certain nombre de Pères ont cinq slrophes très distinctes p a r le sens. La p r e m i è r e et la seconde, la
cru à l'imposture; les Septante, 1 Par., x, 13. Josèphe, Ant. q u a t r i è m e e t l a c i n q u i è m e , s o n t d e q u a t r e v e r s ; la I r o i s i è m e f o r m a n t
jwl., VII, xiv, 2, 3, Origène et bien d'autres ont considéré le milieu, u six vers e t est ainsi de tous points la plus longue, —
I n t r o d u c t i o n , 1S-19 : T h è m e d e l ' é l é g i e . — I s l r o p h e , 20 : L a d o u l e u r
l'apparition comme réelle, et le texte semble leur donner u e doit pas éclater, afiu de n e pas r é j o u i r les e n n e m i s . — 2 e s l r o p h e ,
raison. Cf. Eccli., x l ï i j 2 3 . Cependant S. Augustin hésite (1). 2 1 : M a l é d i c t i o n c o n t r e G e l b o é , o ù l e s h é r o s s o n t t o m b é s . — 3* s t r o p h e ,
Plusieurs saints docteurs croient que le démon intervint 22-23 : E l o g e c o m m u n d e J o n a t h a s e t d e S a û l . L e s d e u x p a r t i e s d e
c e t t e s l r o p h e m é d i a l e s o n t s y m é t r i q u e s . — 4e s t r o p b e , 2 4 : É l o g e p a r -
dans cette circonstance. t i c u l i e r d e S a û l ; l e s filles d ' I s r a ë l d o i v e n t l e p l e u r e r . — R é p é t i t i o n d u
r e f r a i n . — 5 e s l r o p h e , 25=-26 : É l o g e p a r t i c u l i e r d e J o n a l b a s , s o n a m i .
5° Le lendemain, Saûl tombait vaincu, avec ses enfants,
— C o n c l u s i o n e t r e f r a i n , 27. - O u p e u t c o m p a r e r , a u p o i n t de v u e
l i t t é r a i r e , le p o è m e d e D a v i d à l ' o d e x x d u I e r l i v r e d ' H o r a c e , e t à
(I) Cf. la dissertation de Léou Allatius, De Engaslrimylho, dans les l ' é l é g i e d e M a l h e r b e à D u p c r r i e r s u r l a m o r t d e s a 611e.
Crilici sacri, t. n, eol. H17-1162. — La sorcière d'Endor est appelée,
dans l'original. 31X"nSjl3, t«*«W* '<14,1 Reg-, xxvin, 7, c'est-à-dire (2) S u r D a v i d , o n p e u t v o i r S . J . C h r y s . , De Davide et Saule homitiz
« maîtresse d'outre. » Job, m i l , 19. Comment maîtresse d'outre si- 1res, t. u t , c o l . 6 7 5 - 7 0 8 ; H . W e i s D a v i d und seine 2eit, M û n s t e r , 1880.
gnitie-t-il sorcière? Les Septante et les rabbins semblent nous en ronr- (3) Cf. I P a r . , XI, 1 7 ; Il R e g . , XIX, 3 7 , 3 8 ; J e r . , XLI, 1 7 ; L u c - , I I , 4 .
nir l'explication en traduisaut par ventriloque. — S. Jérôme a traduit ( 4 ) 1 R e g . , x v i ; II R é g „ v i l , 8 ; P s . LXXVII, 7 0 - 7 2 .
créa un collecteur d'impôts, Adutam, Il Reg., xx, 24; cf. et de ce grand saint (1), mais la Providence les lui fit expier,
III Reg., xn, 18; iv, 6; il veilla à la lionne administration de et sa pénitence fut si parfaite qu'il est devenu le modèle de
la justice, I Par., xxvi, 29-32; pour que son pouvoir pût se tous les pécheurs repentants. Il accepta avec une pleine rési-
iaire sentir également partout, il donna un cher à cliaque gnation tous les châtiments que Dieu lui envoya, la mort du
tribu, I Par., xxvu, 16-22. Il eut aussi une sorte de couseil premier fils de Bethsabée, la révolte d'Absalom,etc. Lorsque
prive, 1 Par., xxvu, 32-33; II Reg., xv, 37; xvi, 19, avec un le prophète Nathan lui avait reproché ses crimes (2), il n'avait
scribe ou secrétaire, Il Reg., xx, 25; I Par., xxvn, 32; un répondu que ces mots : Peccavi Domino, II Reg., xn, 13 : ce
historiographe, II Reg., xx, 24. n'est pas contre Bethsabée, contre Ori, qu'il avait péché,
c'était contre son Dieu. Quand Samuel avait reproché à Saûl
192. — I L C o n q u ê t e s d e D a v i d . ses désobéissances, celui-ci avait cherché ses excuses : .\eces-
sitate eompuhus obtuliholocaustmn, 1 Reg., xin, 12, avait-il
David était un grand guerrier, en même temps qu'un ha- dit une première fois; la seconde, il avait répondu par le
bile organisateur. L'armée qu'il avait créée lui servit à agran- même mot que David : Peccavi, I Reg., xv, 24, 30, mais ce
dir son royaume et à l'éteudre aux plus lointaines Emîtes mot n'avait pas le même sens dans sa bouche, il désirait seu-
qu'ait jamais atteintes la puissance israélite. Dix ans après lement, pour conserver son prestige sur Israël, obtenir exté-
la prise de Jérusalem, il avait soumis à l'ouest, les Philis- rieurement le pardon de son péché ; il n'éprouvait aucun
tins, II Reg., viii, 1; I Par., xviu, 1 ; à l'est, les Moabites, regret ail fond du cœur. Le commentaire du mot de Saûl
Il Reg., vin, 2 ; xxm, 20 ; au nord-est, jusqu'à l'Ecphrale, nous est fourni par ses paroles : Peccavi, sed nunc honora
les Araméens ou Syriens, II Reg., vin, 3; cf. (¡en., xv, 18; me coram senioribus populi mei, et revertere mecum, I Reg.,
au sud, les Iduméens; II Reg., vin, 14; Ps. u x ; cvii, 7-13; xv, 30. Le commentaire du peccavi de David nous est donné
et enfin, au sud-est, les Ammonites, II Reg., x, 1-19; xn, par lui-même dans le Ps. L, Miserere mei, Deus.
26-31. A la fin de toutes ces guerres, David composa le
Psaume XVII, Diligam le, Domine.
494. — IV. P r o p h é t i e m e s s i a n i q u e f a i t e à D a v i d .
493. — III. Piété de D a v i d ; s e s f a u t e s ; l e u r expiation. Dieu récompensa David de ses vertus et de sa pénitence en
lui conférant le don de prophétie qui se manifeste dans ses
1" Plus admirable encore que ses talents administratifs et
Psaumes, et surtout eu le choisissant pour être l'ancêtre du
militaires était la piété de David (1). Elle éclate dans une
Messie. Le prophète Nathan lui fit, au nom du Seigneur, les
foule de traits de son histoire, et en particulier dans le projet
qu'il forma d'élever un temple au Seigneur; mais c'est sur- (1J V o i r H a n e b e r g , Histoire de In révélation biblique, irad. Goschler,
tout dans les Psaumes qu'elle brille sotis le plus beau jour. 1. I , p . 262-264.
Depuis qu'il a fait entendre pour la première fois ses chants (2) A p r è s a v o i r r a c o n t é â D a v i d q u ' u u r i c h e s ' é t a i t e m p a r é d e la b r e -
b i s u n i q u e d ' u n p a u v r e , N a t h a n d i t a u r o i : le r i c h e , c ' e s t v o u s - m ê m e .
inspirés, juifs et ebrélieus n'ont pas cessé de les répéter; ils Tu'es ilte vir, II R e g . . X l l . — L ' a p o l o g u e d e N a t h a n est un c h e f - d ' œ u v r e .
sont devenus la prière universelle, l'aliment de la piété de « Q u e l l e a d m i r a b l e p a r a b o l e q u e celle d e la b r e b i s d u p a u v r e , d i t
toutes les âmes dévouées à Dieu. S a i u t - M a r e G i r a r d i n , La Fontaine et les fabulistes, 1867, t. i , p . 9 2 - 9 3 .
Q u e l l e s p é r i p é t i e s ! q u e l c o u p d e I h é . l t r c q u e c e m o t : C'est vous qui êtes
2° H y eut cependant des taches dans la vie de ce grand roi cet homme! C o m m e l ' a l l é g o r i e s e d i s s i p e à l ' i u s l a u t I C o m m e le n u a g e
c r è v e e t c o m m e l a f o u d r e é c l a t e 1 » — U n s a i t q u e l u s a g e lit u n
(1) V o i r l e b e a u passage d e S . A u g . , Contra Fuustum, xxu, 66; p r é d i c a t e u r c é l è b r e d u Tu es ille vir d a n s u n s e r m o n p r ê c h é d e v a n t
t. s LU, c o l . 111-14:'. L o u i s XIV.
•IftO CHAP. i n . — LES LITRES DES ROIS. [493[ ;
[4961 • ART. 11. — HISTOIRE PES ROIS.' 101
plus magnifiques promesses, Il Ueg., vu, 8-16. Il est mani- !
feste, par tous les détails que contient le discours de Nathan, ••' 11° I Reg., xix-xxvt : Souvenirs de. sa vie errante, Ps. xvn ; xxv;
xxx (cf. y 2 i . ) ; x x x v i .
qu'un grand nombre d'entre elles se rapportent à Salomon,
en qui elles eurent en effet leur accomplissement; mais la 12" II Reg., i, 18-27 : Élégie sur la mort de Saûl etde Jonathas,n° 483.
13° Il Ueg., u, 1 : David à Ilëbrori avant son sacre, Ps. xxvt.
substance de la promesse ne fut pas épuisée en sa personne.
14° IIReg., v, 6-9 : David et Jérusalem, Ps.cxxi (postérieur à David).
La triple répétition, in sempitérilum, y. 13, in reternum
13° II Reg., vi : David el l'arche. La translation de l'arche est lé
jugiter, f . 16, l'établissement du trône lie David a jamais, sujet qui a inspiré le plus de chants au saint roi. Nous n'a-
ihranus tuus erit firmus jugiter, indiquent assurément un vons pas moins de douze psaumes composés en cette circons-
temps qui s'étend au delà de l'époque de Salomon et tance, comme nous l'apprenons par leur titre ou par leur
marquent la durée éternelle de la race de David. Sa race vit contenu. Les Ps. xxvin; xxix; xiv; c; LXvn; xxm, paraissent
en effet à jamais, car Jésus-Christ, son fils, vit dans les avoir été destinés à chanter l'entrée de l'arche d'alliance dans
siècles des siècles. Cf. Heb., i, 3, 8 ; s m , 8 (1). la vieille citadelle des Jébuséens; le Ps. xxm peut être con-
sidéré comme l'inauguration du nouveau nom par lequel
David a vu lui-même, dans ses Psaumes, la gloire ainsi Dieu est souvent appelé désormais : Dieu des armées ou Sa-
baoth. Ps. xxiv (Vulg., xxm), 10; cf. II Reg., vi, 2, n" 166,
que les humiliations du Sauveur qui devait naître de lui, et
5». Le Ps. civ fut chanté à la clôture do la fête, d'après 1 Pur.,
dont ¡1 fut la figure dans ses persécutions et dans ses triom- XVI, 8-30. Les Ps. civ ; cv; xiv (cf. pour ce dernier. 1 Par., xv,
phes. N'ons aurons à étudier pins loin ses prophéties. Avant 20, 21) etcxxxi, quoique celui-ci ne paraisse pas être dé Da-
de quitter la terre, daus ses novissima verta, II Reg., xxn, I, vid, se rapportent également a cette solennité.
il salua ce Dominateur qui devait venir régner sur les hommes
par la justice et dans la crainte de Dieu, ih., 3. C'était une 10° II Reg., vu, 2 : David se propose de construire le temple. Sur
ce fait, voir Ps. cxxxi, déjà indiqué au 15°.
digne fin d'un si grand homme (2),
17" H Reg., vm, I ; x, 7 ; I Par., xvm, 1 : David vainqueur de Moab,
d'Ammon et de la Syrie, Ps. LIS ; cvtt.
495. — Tableau des p r i n c i p a u x P s a u m e s h i s t o r i q u e s de David propres
1 8 ° IL Ueg., XII : David pécheur repentant, Ps. L ; X X X I .
à éclaircir les é v é n e m e n t s d e s a vie ci d e s o n r è g n e .
19° Il Reg-, xv, 14 : David el la révolte d'Absalom, son tils, Ps. m,
1° I Reg., xvii, 31-37 : Vie pastorale et allusions à ses souvenirs peut-être aussi Ps. iv, etc.
d ' e n f a n c e : P s . v u , 2 ; v m ; x v m ; xxi, 20-21 ; XXII; x x v i n , 20° II Reg., XVI, 21 -23 : David et la trahison d'Acliitophel, Ps. u v ;
2» I R e g . , x v n , 2 3 - 5 1 , David v a i n q u e u r d e G o l i a t h , P s . x v i r j e a i i i LXVHI; cviu.
(Ps. CLI dans les Septante). 21° Il Reg., xvn : David en fuite devant Absalom, Ps. C X L I I .
3° I Reg., xix, 1 2 : David s'enfuit de sa maison, Ps. L V I I I . 22° IL Reg., xvn, 22 : David au delà du Jourdain, Ps. XLI.
4° I Reg., xx-xxvi : David fugitif mène une vie errante, Ps. vi ; vil. 23° 111 Reg., I : Sacre de Salomon, Ps. L X X I .
5° I Reg., xxi, 10-15 : David à la cour du roi philistin Achis, Ps. '24° Il Reg., xxm, 1-7 (en dehors du livre des Psaumes) : Le dernier
xxxiu; Lv. Psaume de David.
6° 1 Reg., xvn ; xxiv, 4 : David dans la caverne, Ps. exu ; LVI.
7" 1 Reg., xxn, 5 : David dans le Hésert de Juda, Ps. I.XII. § IV. — Rtr.xr nr. SXLOBOS (1013-975), 111 Reg., I-XI.
8° I Reg., xxn, 9 : David trahi par Doeg l'iduméen, Ps. LI.
9° I Reg., xxm, 19 ; xxvi, 1 : David à Ziph, Ps. LUI. Abrégé sommaire. — Le temple de Jérusalem.
TKJU'LE UE SALOMON.
Debir on Qodesrh bagi/oilaschim. Le Saint des saints, ayant
dix mètres dans ses trois dimensions, était séparé du Saint
par un mur et par une porte devant laquelle était suspendu
un voile ou tapis. Il Pat1., m , 14; Matthi, xxvii, 51; Marc,
xv, 38; Luc, x.viii, 45. Il contenait l'arche d'alliance qne
deux chérubins, de forme colossale, couvraient de leurs ailes
étendues, etlestablesde la loi, III Reg., vin, 9 ; I I Par., v, 10;
Heb.,ix, 4. Le Saint, élevéde quinze mètres et long de vingt,
renfermait l'autel des parfums, n° 383, dix chandeliers d'or â
sept branches et dix tables d'or sur lesquelles on plaçait les
pains de proposition. Eu avant du Saint s'élevait le vestibule
ou portique, de cinq mètres de longueur, de dix de largeur, et
probablement de trente de hauteur. Il était séparé du Saint
par une porte à deux battants, en bois de cyprès doré. Aux
cotés latéraux de l'édifice étaient adossées de petites cellules.
( I ) Voir l a p l a n c h e r e p r é s e n t a n t le t e m p l e .
104 CTTAP. m . — LES LITRES DBS ROIS. [498] [499] ART. 11. — msTOIRE DES ROIS. 103
souvent qu'elle ne devait compter que sur le secours de son Les deux livres des Paralipomènes forment en réalité un
Dieu. seul ouvrage, qui était compté comme un livre unique, par
les anciens, dans le canon de l'Ancien Testament (I). Il a été
1° Ézécbias, fidèle au Seigneur, triomphe, par la protec-
partagé en deux par les Septante, et leur division a été con-
tion du ciel, de Sennachérib. La délivrance miraculeuse de
servée par la Vulgate. Le premier livre se termine à la fin
son royaume, sa maladie, et l'ambassade qu'il reçoit de Mé-
du règne de David, xxix. Cf. II Reg., xxiv. Celle histoire
rodach Baladan sont racontées, xvm-xx. — -2" Son fils 11a-
porte eu hébreu le nom de Ditrè hayy&rnim, Verba ou plutôt
nassé et son petit-fils Amon ne marchent pas sur ses traces,
Iles qestx dierum, que l'on traduit par Chroniques (2). Nous
et attirent de grands malheurs sur le peuple, xxi. — 3° L;
l'appelons Paralipomènes, du titre grec que lui donnèrent les
saint roi Josias cherche à rétablir la piété" dans Juda et se
Septante, n x s i u m i p e n , prœlermissa ou supplementa (3),
sert du Deutéronome, retrouvé dans le temple, pour l'ex-
pour indiquer qu'elle suppléait aux omissions des livres des
citer au culte du vrai Dieu. Il périt à la bataille de llageddo,
Rois. C'était surtout comme complétant ces derniers qu'elle
en essayant de barrer le passage au roi d'Égyple, Néchao,
avait excité l'attention des anciens; ils avaient très juste-
qui allait porter la guerre en Asie, xxu-.uiir. — 4° Sur ces
ment remarqué que c'était de là qu'elle tirait son importance.
entrefaites, Ninive avait disparu de la face du monde et sa
Paralipomenon liber, idesI Instrumenti Veteris epilome, écri-
puissance était passée à Babylone et à Nabuchodonosor, roi
vait S. Jérôme à Paulin, lantus ac talis est, ut absque illo, si
de cette ville. La dernière section du livre des Rois, xxiv-
xxv, nous montre ce redoutable monarque punissant Juda
( I ) J o s è p h e , t'ont, Apion., t, 8 ; O r i g i n e , a p u d E u s è h e , II. U-, v t , 25,
de ses crimes, faisante! défaisant ses rois, prenant plusieurs t. XX, c o l . 582. S . l é r d r n e , Prolog. Calent., en této d e la Vulgate.
fois Jérusalem, détruisant enfin le temple de Salomon et (2; S . J é r ô m e : . V e r b a d i e r u m , q u o d s i g n i f i c a u l i u s C b r o n i c o n t o t i u s
emmenant les Juifs captifs sur les bords de l'Euphrate. U s d i v i n a : h i s t o r i œ p o s s u m u 3 a p p e l l e r e . » Prolog. Galeat.
(3) Synopsis Scripturx Sacrx, L xi, u » 19, dans les œ u v r e s de
circonstances de ces derniers événements sont plus longue-j S A l b a u a s e , t . X X V I U , c o l . 321.
106 CHAI*, m . — LES LIVRES D E S ROTS. [500] [501] CUAl'. r v . — LES PAR.U.IPOMÈSES. 107
souvent qu'elle ne devait compter que sur le secours de son Les deux livres des Paralipomènes forment en réalité un
Dieu. seul ouvrage, qui était compté comme un livre unique, par
les anciens, dans le canon de l'Ancien Testament (I). Il a été
r Ézécbias, fidèle au Seigneur, triomphe, par la protec-
partagé en deux par les Septante, et leur division a été con-
tion du ciel, de Sennachérib. La délivrance miraculeuse de
servée par la Vulgate. Le premier livre se termine à la fin
son royaume, sa maladie, et l'ambassade qu'il reçoit de Mé-
du règne de David, xxix. Cf. II Reg., xxiv. Cette histoire
rodach Baladan sont racontées, xvin-xx. — -2° Son fils 11a-
porte eu hébreu le nom de Ditrè hayy&mim, Verba ou plutôt
nassé et son petit-fils Amon ne marchent pas sur ses traces,
/les gestx dierum, que l'on traduit par Chroniques (2). Nous
et attirent de grands malheurs sur le peuple, xxi. — 3° Le
l'appelons Paralipomènes, du titre grec que lui donnèrent les
saint roi Josias cherche à rétablir la piété" dans Juda et se
Septante, I i x s i u m i p e n , prœtermissa ou supplementa (3),
sert du Deutérouome, retrouvé dans le temple, pour l'ex-
pour indiquer qu'elle suppléait aux omissions des livres des
citer au culte du vrai Dieu. Il périt à la bataille de Mageddo,
Rois. C'était surtout comme complétant ces deruiers qu'elle
en essayant de barrer le passage au roi d'Égyple, Néchao,
avait excité l'attention des anciens; ils avaient très juste-
qui allait porter la guerre en Asie, xxu-xxm. — 4° Sur ces
ment remarqué que c'était de là qu'elle tirait son importance.
entrefaites, Ninive avait disparu de la face du monde et sa
Paralipomenon liber, idest Inslrumenli Veleris epitome, écri-
puissance était passée à Babylone et à Nabuchodonosor, roi
vait S. Jérôme à Paulin, lantus ac lalis est, ut absque illo, si
de cette ville. La dernière section du livre des Rois, xxiv-
xxv, nous montre ce redoutable monarque punissant Juda
( I ) J o s é p l i e , t'ont, Apion., l, 8 ; O r i g i n e , a p u d E u s è b e , II. ¿ ' - , VI, 25,
de ses crimes, faisante! défaisant ses rois, prenant plusieurs t. x x , c o l . 582. S . J é r ô m e , Prolog. Galeal., en léto d e la Vulgale.
fois Jérusalem, détruisant enfin le temple de Salomon et (2; S . J é r ô m e : . V e r b a d i e r u m , q u o d s i g n i f i c a u l i u s C h r o n i c o n l o t i u s
emmenant les Juifs captifs sur les bords de l'Euphrate. U s d i v i n a : h i s l o r i i e p o s s u m u 3 a p p e l l a r e . » Prolog. Gâtent.
(3) Synopsis Scriplur.r Sacrx, L il, n » 19, dans les «euvres de
circonstances de ces derniers événements sont plus longue-j S A l h a u a s e , t . X X V m , c o l . 327.
|504] ART. I . — INTRODUCTION AUX PARALIPOilÈXES. 109
quis scie/Itimi Scriplwarum sibi. voluerit arrogare, seipsum
généalogies, elle s'explique par le'besoin qu'on en eut après
irrideal. Per stngula quippe nomina juncturasque verborumtt
la captivité, cf. I Esd., u, 1-60, etc., lorsqu'il écrivait son
prxlennisste in Itegum libris tanquntur /¿istoria: et iimumaa.
ouvrage (1).
biles explicantur Evangeln quxstiones ()).
.Nous consacrerons un premier article à l'introduction des 303. — É p o q u e de la composition d e s P a r a l i p o m è n e s .
Paralipomènes et un second à l'analyse de leur contenu.
Ce livre a été écrit après la captivité, puisqu'il rapporte
l'édit de Cyrus qui y mit fin, II Par., xxxvi, 22-23, et qu'il
ARTICLE I. contient la généalogie de Zorobabel jusqu'à ses petits-fils,
Introduction aux Paralipomènes.
But île l'auteur. — Epoque d e l à composition. — Auteur. — Ses sources. — v è r
— Réponse aux c&jcclioos. — Des divergences de chiffres.
J I Par., m , 19-21 (2). La mention des dariques ou monnaies
perses de Darius, I Par., xxix, 7 (texte hébreu), prouve qu'il
date de la domination persane et non de l'époque des Séleu-
cides. On peut tirer la même conclusion du nom de .Tl'3,
302. — B u t d e l'auteur d e s Paralipouièues. birah, qui est donné au temple, I Par., xxix, I, 19, parce
Il a omis un grand nombre de faits rapportés dans les qu'un auleur postérieur à Néhémie n'aurait pu désigner
livres des Rois, de même qu'il en a racontés qu'on ne lit ainsi la maison de Dieu, sans confusion et sans équivoque :
Néhémie, en effet, avait construit à Jérusalem, à l'imitation
point dans ces derniers. Les omissions comme les additions
des villes de la Perse, une birah ou forteresse, distincte du
font voir clairement quel a été le but qu'il se proposait : il a
temple, II Esd., II, S ; vu, 2 ; laquelle fut appelée plus tard
voulu montrer les rapports de Dieu avec son peuple ; com-
Bàptç et Arx An/onia.
ment le Seigneur a récompensé par la prospérité la fidélité
à sa loi ; comment il a puni par l'adversité l'idolâtrie et le
SOI. — A u t e u r d e s P a r a l i p o m è n e s .
péché. El parce que l'observation des prescriptions du culte
mosaïque était la marque sensible de l'obéissance d'Israël à La tradition attribue généralement à Esdras la composition
Jéhovah, l'auteur des Paralipomènes s'attache principale- des Paralipomènes, et ce que nous venons de constater sur
ment à faire ressortir ce côté de son sujet, afin d'inspirer l'époque de leur rédaction est en parfait accord avec ce té-
à ses frères u n e grande aversion pour l'idolâtrie et de les moignage. U est confirmé par l'identité de la conclusion de
porter à remplir toujours exactement leurs devoirs envers le II Par., xxxvi, 22-23, et du commencement de I Esd.,i, qui
Seigneur. De là vient qu'il a mentionné, par exemple, dans donne également l'édit de Cyrus, mais d'une manière plus
l'élévation de Joas au trône, la part qu'y prirent les Lévites, complète. On trouve, de plus, dans les Paralipomènes et le
Il Par., xxiit, circonstance passée sous silence dans IV Reg.,
xi ; qu'il considère surtout au point de vue religieux l'épisode (1) K c i l , Chronik, 1 8 7 0 , p . 5-13.
(2) L u g é n é a l o g i e d e Z o r o b a b e l e s t p o u s s é e si l o i n q u ' e l l e d é p a s s e
de la translation do l'arche à Jérusalem, I Par., xm etxv, c e r t a i n e m e n t l ' é p o q u e d ' E s d r a s . Mais ce n ' e s t pas u n moUf s u f l i s a u t
envisagée au contraire de préférence sous le rapport poli- d e retarder la composition du livre, parce q u e rien n'était p l u s aisé
q u e d e c o n t i n u e r u u e généalogie a u s s i i m p o r t a n t e q u e celle de la mai-
que dans II Reg., n , etc. Quant à sa prédilection pour les
son d e David, d o n t Z o r o b a b e l faisait partie, s u r u u e x e m p l a i r e d é j à
existant des Paralipomènes. On admet c o m m u n é m e n t q u e quelques
( l j S . J é r ô m e , t/iist. m1 Paulin., t. X X V I I I , c o l . 1 1 5 . Cf. S . IiiiL. n o m s , e n effet, o n t é t é a j o u t é s à cette liste, quoiqu'il n e soit p a s facile
H i s p . , Orig., I. VI, c . I . In Bros Veteris et Ko vi Testamenti Proemia, d e d é t e r m i n e r j u s q u ' à q u e l l e g é n é r a t i o n se c o n t i n u e la généalogie.
u " 21", 1. LiXXIII, c o l . 102. V o i r a u s s i u» 30, il>. A . H e r v e y , Genealogy of our Lord, p . 9 7 s q .
ii. 7
[S06] ART. I. — I X T a o n O C T I O N AUX P A R A U r O M É S R S . 111
livre d'Esdras le même goftt pour les généalogies, pour tout où il a puisé les renseignements qui le concernent (1).
ce qui tient au culte et à la tribu de Lévi ; des locutions par- 3° Le soin avec lequel l'auteur des Paralipomèues indique
ticulières qui ont une signification propre à ces deux ou- les sources dont il s'est servi est une garantie de son exacti-
vrages, 0S5D3, kammnchpât, « selon la loi de Moïse » (I); tude et de la diligence avec laquelle il a recueilli tous les
de nombreux chaldaïsmes. renseignements propres à lui faire connaître la vérité, indé-
Comme Esdras est l'auteur des l'aralipomènes en même pendamment même de l'inspiration qui le mettait à l'abri de
toute erreur. C'est là un point digne de remarque, parce que,
temps que du premier livre qui porte sou nom, plusieurs
de tous les livres que contient la Bible hébraïque, les Chro-
critiques ont pensé que ce dernier ne formait primitivement
niques sont ceux dont l'autorité est le plus violemment atta-
qu'un seul ouvrage avec le précédent, mais rien ne prouve
quée par les rationalistes contemporains.
qu'il en soit ainsi. La place séparée qu'ils occupent dans le
canon des Livres Saints montre que ce sont deux œuvres dis-
506. — Valeur historique des Paralipomènes.
tinctes ; l'édit de Cyrus, qui conclut l'un et commence l'autre,
prouve la même 'chose. Cet édit n'aurait pas été reproduit n Une partie considérable des faits raconté par ce livre lui
deux fois de suite par l'auteur, s'il n'avait pas voulu écrire
( I ) P o u r 1" D a v i d , i P a r . , x x i x . 2 9 ; 2» S a l o m o n , Il P a r . , t x , 2 0 ;
deux histoires différentes. On n e peut pas dire d'ailleurs que
3° K o b o a m , x u , 15; 4° Abia, Xlll, 2 2 ; 5° A s a , x v i , 11; 6° J o s a p h a l , s s ,
c'est une répétition faite par les copistes, car l'édit est abrège, 3 4 , 7" J o a s , x x i v , 27 ; 6 ° A m a s i a s , x x v , 2 6 ; 11° O z i a s , XXVI, 2 2 ; 10® J o a -
II Par., xxxvi, et complet, 1 Esd., i. t h a u i . X X V l l , 7 ; l l ° A c h a z , x x v m , 2 6 , I 2 ° £ z é c b i a s , x x x u , 3 2 ; 13° M a -
n a s s è , x x x m , 18-19 ; 14® J o s i a s , x x x v , 27 ; 1 5 ° J o a l c h u , XXXM, 8 . C e s
r e n v o i s m a n q u e n t s e u l e m e n t p o u r J o r a m e t Ochozias, la reine Alhalie
* 503. — Les s o u r c e s d e s P a r a l i p o m é n e s .
e t les d e r n i e r s rois, J o a c h a z , J é c h o n i a s et Sédficias. — Les o u v r a g e s
q u e l'auteur a consultés soul, les u n s historiques, les autres prophé-
1° Les tables généalogiques, formant la première partie,
t i q u e s . L e s p r e m i e r s s o n t a p p e l é s : 1° l e l i v r e d e s r o i s d e J u d a e t d ' I s -
i Par., i-ix, sont extraites soit du Pentateuque et des livres r a ë l ( 5 ° , 8», 1 1 ° ) ; 2 ° le l i v r e d e s r o i s d ' I s r a ë l e t d e J u d a ( 1 0 ° , 14°, 1 5 ° ) ;
historiques antérieurs contenus dans la Sainte Écriture, soit 3 ° l e s a n n a l e s d e s r o i s d ' i s r a é l (13°) ; 4° le Mtdrasch sàpher hamtokim
o u Liber llegum ( 7 ° ) . O n r e c o n n a î t g é n é r a l e m e u l a u j o u r d ' h u i q u e l e s
de documents extrabibliques. trois p r e m i e r s titres n ' i n d i q u e n t q u ' u n e seule et m ê m e histoire, dési-
2° Dans la seconde partie, 1 Par., x-II P a r . , xxxvi, gnée d'une manière plus ou moins complète, avec des variations daus
l'emploi ou d a n s l ' o r d r e des m o t s : elle contenait l'histoire d e s rois
contenant les annales des rois do J u d a , de David à la
d'israél et d e J u d a e t avait aussi servi à la rédaction de nos livres d e s
captivité, l'auteur indique, après la mort de chaque roi, Kois ; d e là vient q u ' o n t r o u v e d a n s les P a r a l i p o m è u e s d e s p a s s a g e s
q u i s o n t d é j à l e s m ê m e s , m o t p o u r m o t , d a n s les lîois, p a r c e qu'ils
m i p w n u i 31 ( V u l g . , / u x t a n u m e r u m ) ; Il P a r . , x x x v , 13 (12)11 E s d , o n t é l é p r i s à la m ê m e s o u r c e . I l e s t i m p o s s i b l e d e d è t e r m i u e r s i l e
III s - N é l i ' o n 11 E s d . , v i n , 18 ( h é b r e u ) . — C I . a u s s i w r V . H I , hithyakhfs, Midrasch sêphcr hamlakim, Il P a r . , XXIV, 2 7 , e s t é g a l e m e n t i d e n t i q u e
se 'foire marin, I P a r . , v . 1 , 7 , 1 7 , e t c . , e t l e s formules l i t u r g i q u e s : a v e c les a u u a l e s d e s r o i s d e J u d a et d ' i s r a é l o u s'il f o r m a i t u n e o u v r e
I P w x v i , 31, 41; H P a r . , v u , 6, e t I E s d . , m , H ; H E s d . , v u , 5 ; cf. i n d é p e n d a n t e . — O u t r e les o u v r a g e s d o u t n o u s v e u o u s de p a r l e r , l e s
c e p e n d a n t , p o u r s e s d e r n i e r s p a s s a g e s , I s , x u , 4; P s x x x m ( h é b r e u ) , P a r a i i p o m è u e s citent u u e histoire, a u j o u r d ' h u i p e r d u e , d'Ozias p a r
2 - k é p h i r , c o u p e , I P a r . , x x v m , 1 7 , e t I E s d . , 1 , 1 0 ; v i n , 2 , ; l ' m f l m >f Isuïe e t l e Midrasch o u livre d u p r o p h è t e A d d o s u r Abia (4°). —
b o p b a l , housad, d i t d e la f o u d a l i o n d u t e m p l e . I l P a r - , I I I , 3, e t 1 E s d . . Ils r e n v o i e n t , 1°, 2°, 3 ° , 6 ° , 12° e t 13° à d e s é c r i t s d e p r o p h è t e s , J é h u
m il peluqûh, d e s c l a s s i f i c a t i o n s d e s l é v i t e s , Il P a r . , x x x v , 5, e t I (6°), I s a ï e ( 1 2 ° ) , etc.; o n i g n o r e s'il e s t q u e s t i o n d e p r o p h é t i e s p r o p r e -
Esd VI 1 8 - hithnaddib, d e l'offrande des dons volontaires, 1 Par., m e n t dites, c o m m e celles d'Isolé, p a r e x e m p l e , q u i c o u l i e u u e n t le
XXIX o ' e 9 , 1 4 . 17, e t 1 E s d . , i , 6 ; i l , 6 8 ; m , 5 ; 'etf ImérôMq. jus- r é c i t d e p l u s i e u r s é v é n e m e n t s d u r è g n e d ' Ë z é c h i a s , I s . , XXXVII-XXXIX,
qu'au l i n , a v e c t r o i s p r é p o s i l i o n s , I l P a r . , x x v i , 13, e t I fcd., m , 13 ; o u de livres historiques p r o p r e m e n t dits, sortis d e la p l u m e d e s pro-
hékin lebûhi 6 « e h , preparavit cor suum ut quxrcrd, Il P a r . , Xll, p h è t e s d o n t ils p o r t e n t le n o m .
14 ; x i x , 3 ; x s x , 19, e t I E s d . , v u , 1 0 , e t c .
[307] ART. I . — INTRODUCTION AUX PARALIPOMÈNES. 113
est commune avec les livres historiques canoniques plus an- xxvi ; XXVII ; ainsi que les additions,... Il Par., xi, 6-12, 18-
ciens ; et les termes qu'il emploie sont souvent identiques, 2 3 ; xxi, 2 ; X X , etc. » (I).
Ainsi, presque tout le monde s'accorde aujourd'hui à recon- La partie généalogique, I Par., t - n , se partage en six
naître que, pour la quantité des écuries de Salomon, le groupes distincts : 1° Généalogie des patriarches, d'Adam aux
nombre de 4,000 donné par les Paralipomènes, au 11°, mé- enfants d'Isaac, i ; 2° généalogie des enfants de Jacob, de Juda
rite d'être préféré à celui de 40,000 qu'on lit dans les Rois. et de David, II-IV, 23; 3" de Siméon, qui vivait au milieu de
Le nombre des hommes tués par Jesbaam, au 2°, est aussi Juda, et des tribus trausjordaniques, Ruben, Gad, et la moi-
plus vraisemblable dans le chroniqueur que dans 11 Rois. La tié de Manassé, iv, 24-v, 26 ; 4° de Lévi, avec l'indication des
différence sur le recensement de Juda provient peut-être, au villes qu'habitaient les prêtres et les lévites, vi ; 5° du reste
5», de ce que les Paralipomènes donnent le chiffre exact et des tribus, Issachar, Benjamin, Xephlali, deini-Manassé,
les Rois un nombre rond. Aul2°, sur l'âge d'Ochozias, la va-
riante a pour cause la confusion du 3, k, qui signifie vingt, f l ) C o m m e n t a t e u r s c a t h o l i q u e s : T h é o d o r . C y r . . In libros Paralipo*
avec le o , m, qui signifie quarante. Ainsi, toutes les diver- màltm, t. L x x x , c o l . 8 0 1 - 8 5 8 : P r o c o p . G a z . , In libros Paralipomenon,
t. L x x x v i i , p a r s I , c o l . 1 2 0 1 - 1 2 2 0 ; C a l m e t , In duos Paralipomenon libros
gences et les altérations possibles de chiffres, dans l'œuvre
commenlarium, M i g u e , Cursus completas Scriplurx Sacrx. t. XI : C l a i r ,
Les Paralipomènes, d a n s l a B i b l e d e -M. L e t b i e l l c u x , 1880, e l r .
Ëphraïm et Aser, de la maison de Saul, vu-vin ; Dan et Zà-
bulon manquent; G" des anciens habitants do Jérusalem, îx, * 512. — T a b l e a u c o m p a r a t i f d e s P a r a l i p o m è u e s e t d e s l i v r e s
1-34. Pour servir de transition à l'histoire des rois, la généa- des Rois.
logie de Saiil est répétée, ix, 35-44. I. Parties omises dans les Paralipomènes.
2° Le règne de David remplit les ch. xi-xxix. Son élection 0° L'abandon d e s sept e n f a n t s d e S a û l p a r David a u x Cabaonites,
3» C a t a l o g u a d e s p r ê t r e s e t d o s l é v i t e s e t d e l e u r s d i v e r s minis-
II. Parlies moins développées dans les Paralipomèncs.
tères, I Par., xxtu-xxvi.
1° A v è n e m e n t d e S a l o m o n a u t r ô n e , 1 P a r . , x x i x , 2 2 - 2 4 ; — III R e g . , 4° Officiers de l ' a r m é e de David, I P a r . , xxvu.
5 " Les d e r n i è r e s d i s p o s i t i o n s p o u r la c o n s t r u c t i o n d u t e m p l e , ses
2° C o n v e n t i o n d e S a l o m o n a v e c I l i r a m p o u r les b o i s n é c e s s a i r e s i derniers avis à Salomon e t a u p e u p l e r é u n i en assemblée géné-
l a c o n s t r u c t i o n d u t e m p l e , Il P a r . , n , 7 - 1 2 : — 111 R e g . , v , 3 - 1 4 . rale, 1 Par., xxviu-xxix.
3 ° R é c i t d e l ' i d o l â t r i e d e J u d u s o u s l t o b o a m , Il C a r . , x u , 1 ; — 111 6e Mesures prises p a r Roboam p o u r fortifier s o n - r o y a u m e ; les
R e g . , xiv, 2 2 - 2 4 . p r ê t r e s chassés d'Ismél vont e n J u d a ; f e m m e s et e n f a n t s du roi.
4 ° T r i b u t p a y é p a r Asa à l l e n b a d a d , r o i d e D a m a s , II P a r . , x v i , 2 ; Il P a r . , x i , 3 - 2 3 .
— III R e g . , x v , 18. 7" Détails de la g u e r r e d'Abia avec J é r o b o a m ; ses f e m m e s et ses
5° V i s i t e d ' A c h a 2 à D a m a s , Il P a r . , x x v i u , 2 2 - 2 3 ; — IV R e g . , x v i , enfants, H Par., xm, 2-22.
10-16. 8° V i c t o i r e d ' A s a s u r / . a r a , r o i d ' E t h i o p i e , II P a r . , x i v , 8 - 1 4 .
6 ° M a l a d i e d ' Ê z é c b i a s ; a m b a s s a d e d e M è r o d a c b B i l a d a n , Il Par., 9° P r o p h é t i e d ' A z a r i a s q u i p o r t e A s a à r é p r i m e r l ' i d o l â t r i e d a n s s o n
xxxin, 21-20 ; — I V R e g . , xx, 1 - 1 0 . r o y a u m e , Il P a r . , x v , 1 - 1 5 .
7° Message p r o p h é t i q u e q u e Dieu envoie à M a n a s s é ; ses fautes, 10° M a u v a i s a c c u e i l f a i t p a r A s a a u p r o p h è t e H a n a n i , Il P a r . , x v i ,
Il P a r - , x x x i i i , 1 0 ; — IV R e g . , x x i , 10-10. 7-10.
8 ° D e s t r u c t i o n d u c u l t e d e B a a l e t d e l ' i d o l â t r i e p a r J o s i a s , II P a r . , 11° A g e d ' A s a à l ' é p o q u e d e s a m o r t , Il P a r . , 1 3 - 1 4 .
x s x i v , 3 2 - 3 3 ; — IV R e g . , x x i u , 4 - 2 3 . 12° E f f o r t s d e J o s a p h a t p o u r n i e t t r e s o n r o y a u m e e n s é c u r i t é , p o u r
9" A b r é v i a t i o n s m i n i m e s : I l P a r . , x x x v i , 1 - 3 e t IV R e g . , x x i u , 3 0 - e x t i r p e r l'idolâtrie e t p o u r i n s t r u i r e le p e u p l e d a n s l a r e l i g i o n ,
3 7 ; Il P a r . , x x x v i , 6 - 8 e t IV R e g . , x s i v , 1 - 7 ; II P a r . , x x x v i , 10 e t 11 P a r . , x v i i .
IV R e g . , x x i v , 1 0 - 1 7 ; Il P a r . , x x v , 2 ; x x v u , 2 , e t IV K e g . , x u , 2 - 13" L e p r o p h è t e J é b u r e p r o c h e à J o s a p h a t s o u a l l i a n c e a v e c A c h a b ;
3 ; xiv, 3 - 4 ; xv, 3 - 4 , 33. a v i s d e c e r o i a u x j u g e s e t a u x l é v i t e s , Il P a r . , x t x .
14° I n v a s i o n d e s M o a b i t e s , d e s A m m o n i t e s e t d e s S y r i e n s q u i s e
III. Parties plus développées dans les Paralipomèncs. détruisent réciproquement sans q u e Josaphat ait besoin de les
a t t a q u e r , II P a r . , x x , 1 - 3 0 .
1° É n u m é r a t i o n d e s lévites, lors d e l'introduction d e l ' a r c h e dans
15° S o n l i l s J u r a m f a i t p é r i r s e s f r è r e s , Il P a r . , x x i , 2 - 4 .
l e n o u v e a u t e m p l e , II P a r . , v , 1 1 - 1 4 ; — III R e g . , v i n , 1 0 - 1 1 .
16° I d o l â t r i e d e J o r a m ; s a p u n i t i o n e t l a r u i n e d u sa f a m i l l e l u i
2 ° Délails s u r c e q u i se p a s s a a p r è s la p r i è r e d e S a l o m o n , à la d é -
sont annoncées p a r u n e lettre d u p r o p h è t e É l i e , Il P a r . , x x i ,
d i c a c e d u t e m p l e . Il P a r . , v i , 4 1 - v u , 4 ; — III R e g . , v i n , 54-6-2. 11-10.
3 ° I n v a s i o n d e S é s a c , r o i d ' E g y p t e , s o u s R o b o a m , II P a r . , x u , 2 - 9 ;
17° M o r t d u g r a n d - p r è l r e J o i a d a ; i n f i d é l i t é d u p e u p l e , m i s s i o n d u
— Ill R e g . , x i v , 2 3 - 2 0 . p r o p h è t e Z a c h a r i e , tils d e J o i u d a ; i l e s t m i s à m o r t , II P a r . , x x i v ,
4 ° G u e r r e d ' A b i a a v e c J é r o b o a m ( v o i r a u i v , 7°) Il P a r . , x i u , 2 - 2 2 ; 15-22.
— Ill R e g . , x v , 7 .
18° D é n o m b r e m e n t m i l i t a i r e fait p a r Amasias; m e r c e n a i r e s qu'il
5 ° D é t a i l s d i v e r s s u r Je r è g n e d ' A s a : l a d e s t r u c t i o n d e l ' i d o l â t r i e , lève en Israël e t qu'il renvoie s u r les o b s e r v a t i o n s d ' u n prophète,
s o n a r m é e , e t c . , I l P a r , , x i v , 3 - 7 ; — III R e g . , x v , 1 2 . II P a r . , x x v . S - 1 0 .
6" M o r t d ' O c h o z i a s , Il P a r . , u n , 7 - 9 ; — IV R e g . , i x , 2 7 . 10° Il i n t r o d u i t l e c u l t e i d o l à t r i q u e d e s I d u m é e n s u t e n e s t Mimé
p a r u n p r o p h è t e . Il P a r . , x x v , 1 4 - 1 0 , 2 0 .
IV. Parties ajoutées dans les Paralipomènes.
20° V i c t o i r e s d ' O z i a s ; s e s c o n s t r u c t i o n s ; s o n a r m é e , II P a r . , x x v i ,
1° L i s t e d e s p e r s o n n e s a t t a c h é e s à D a v i d p e n d a n t l a v i e d e S a i i l e t 6-15.
des chefs militaires q u i l'établirent roi a Hébron, I Par., xn. 21° G u e r r e h e u r e u s e d e J o a t b a m c o n t r e l e s A m m o n i t e s ; Il l'or.,
2 ° P r é p a r a t i f s d e David p o u r la c o n s t r u c t i o n d u t e m p l e , I P a r . , u n . xxvu, 5-6.
122 CHAP. V . — LES »EUX LIVRES D'ESDRAS. [3141
2 2 ° C é l é b r a t i o n d e l a P i q u e p a r È z ê e h i a s , Il P a r . , m . [514] ART. I . — DU PREMIER LIVRE D'ESDRAS. 123
2.3° M e s u r e s q u ' i l p r e n d p o u r la r é g u l a r i t é d u c u l t e e t p o u r l ' e n - nous n'avons plus d'histoire suivie du peuple juif. Nous sa-
t r e t i e n d e s p r ê t r e s e t d e s l é v i t e s , Il P a r . , m i , 2-21. vons seulement commentfinilla captivité, parle livred'Esdras,
24" Captivité de M a n a s s é à Babylone, sa conversion, son rétablisse- et nous connaissons quelques-uns des faits qui suivireut, par
m e n t s u r l e t r i m e . Il P a r . , m i n , 11-13.
le livre de Néhémie et les deux livres des Machabées. La pre-
25" Il a u g m e n t e l e s f o r t i l i c a t i o n s d e J é r u s a l e m e t é l a b l i t d e s c h e f s
mière année do Cyrits, 536 av. J.-C., les captifs conduits
m i l i t a i r e s d a n s t o u t e s l e s p l a c e s f o r t e s , II P a r . , m m , 14 (I).
par Zorobabel etle "grand-prêtre Josué retournèrent en Judée,
1 Esd-, i-u. L'année" suivante, on commença à faire les pré-
paratifs pour la reconstruction du temple ; mais, par suite de
nombreux obstacles, cet édifice ne put être achevé que la
C IIAIM TIIE V. sixième année de Darius, fils d'Hystaspe, I Esd., vi, 15, c'est-
à-dire, en 516, I Esd., iu-vi. Soixante-dix ans plus tard, la
LES DEUX L I V R E S D'ESDRAS.
septième aimée d'Artaxercès Longuemain, le scribe Esdras
ramena en Judée d'antres captifs, avec l'autorisation de prê-
cher la loi, d'instituer des juges et dos chefs du peuple
Des deu* livres désignés Jar ce nom, — Leur contenu. selon les prescriptions mosaïques, et d'organiser le service
513. — P o u r q u o i le livre d ' E s d r a s e t celui de N é h é m i e s o n t - i l s désignés
du temple, I Esd., vii-yiu. Le premier livre d'Esdras embrasse
s o n s lo n o m d e s d e u x l i v r e s d ' K s d r a s ? une période d'environ 80 ans.
Les livres que nons appelons premier et second d'Esdras Après treize ans écoulés, la vingtième année d'Artaxerces,
portent, dans la Bible hébraïque, des noms tout à fait dis- 443 av. J.-C., Néhémie obtint de ce prince, dont il était
tincts : le premier seul a le titre d'Esdras ; le second a celui échanson, la permission de se rendre à Jérusalem et de
de Néhémie, comme l'indique, du reste, notre Vulgate où rebâtir les murs et les portes de Jérusalem. 11 réalisa ses pro-
nous lisons : Liber Nehemùe qui et Esdne seeundus dieitur. Ce jets, malgré les vives oppositions des peuples voisins, enne-
sont les Juifs qui sont cause qu'ou a rangé ces deux histoires mis d'Israël, 11 Esd., w v . C'est ainsi que par la protection
tout à fait distinctes sous une même dénomination, parce des rois perses, Cvrus, Darius et Artaxercès Longuemain, et
qu'ils ne les comptaient que pour une, dans leur canon delà grâce au patriotisme et à la piété de Zorobabel, de Josué,
Sainte Écriture, afin que le nombre des livres ne dépassât d'Esdras et de Néhémie, Juda recouvra sa patrie, sa capitale
pas celui des lettres de leur alphabet, u° 3. Ils se relient et le temple du vrai Dieu.
d'ailleurs intimement l'un à l'autre : le premier nous fait
connaître le commencement, et le second, la fin de la restau- Nons allons étudier successivement, en deux articles, le
ration d'Israël dans la Terre Promise. premier et le second livre d'Esdras (1).
( l i C o m m e n t a t e u r s c a t h o l i q u e s : V. B è d e , In Esdram et Nehemlam
prophetas allegorica exposilio, t. xct, col. S07-S24; V a t a b e . In prmurn
514. — C o n t e n u d e s d e u x l i v r e s d ' E s d r a s .
liltrum Esdr* Commentarium ; In tibrum Nehemix, d a n s Migne, Cursus
completus Scripturx Sacrx, t . Xll ; N. L o m b a r d , Commentarium m
A partir de la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor,
Sehemiam et Esdram. I S I S ; B. N e l e l e r , Die Rucher hsdras, Sehemms
und Eilher aus dem Urtexte ibersetzl und erkhlrt, M u n s t e r , I S i 1 a b b é
(1) Le t e x t e d e s R o i s e t d e s P a r a l i p o m è n e s est r e p r o d u i t i n t é g r a l e -
Clair, Esdras, d a n s la Bible d e L e t h i e l l c n x , 1SS2; e t c .
m e n t et h a r m o n i s é d a n s Concvrdia lihnrum Regum cl Paralipomenon,
co/npkclms historinm Regum Israël et Juda, cwn annotalionibus et vu-
riis indicitius, iu-4", P a r i s , 1691.
122 CIIAr. V. — LES OEBX LIVRES D ' E S D B A S . [314]
2 2 ° C é l é b r a t i o n d e l a P i q u e p a r È z é c h i a s , Il P a r . , m . [514] ART. I. — DU P R E M I E R LIVRE O ' E S D R A S . 123
2.3° M e s u r e s q u ' i l p r e n d p o u r l a r é g u l a r i t é d u c u l t e e t pour l'en- nous n'avons plus d'histoire suivie du peuple juif. Nous sa-
t r e t i e n l i e s p r ê t r e s e t d e s l é v i t e s , Il P a r . , x x x i , 2-21.
vons seulement conimentfiuilla captivité, parle livred'Esdras,
24" Captivité de Manasséà Babylono, sa conversion, son rétablisse-
et nous connaissons quelques-uns des faits qui suivirent, par
m e n t s u r l e t r ô n e . Il P a r . , x x i i n , 11-13.
le livre de Néhémie et les deux livres des Machabées. La pre-
2 5 " Il a u g m e n t e l e s f o r t i l i c a t i o n s d e J é r u s a l e m è t é t a b l i t d e s c h e f s
mière année do Cyrns, 536 av. J.-C., les captifs conduits
m i l i t a i r e s d a n s t o n t e s l e s p l a c e s f o r t e s , II P a r . , i x x u i , 1 4 ( I ) .
par Zorobabel etle "gnwd-prélre Josué retournèrent en Judée,
I Esd-, I-II. L'année" suivante, on commença à faire les pré-
paratifs pour la reconstruction du temple ; mais, par suite de
nombreux obstacles, cet édifice ne put être achevé que la
C r i A P I T l U - V. sixième année de Darius, fils d'Hystaspe, I Esd., vi, 15, c'est-
LES DEUX LIVRES D'ESDRAS. à-dire, en 516, l Esd., iu-vi. Soixante-dix ans plus tard, la
septième année d'Artaxercès Longuemain, le scribe Esdras
ramena en Judée d'antres captifs, avec l'autorisation de prê-
cher la loi, d'instituer des juges et dos chefs du peuple
Des deux livres désignés par ce nom, — Leur contenu.
selon les prescriptions mosaïques, et d'organiser le service
51.1. — P o u r q u o i le l i v r e d ' E s d r a s e t c e l u i d e N é h é m i e s o n t - i l s d é s i g n é s dn temple, I Esd., vii-yin. Le premier livre d'Esdras embrasse
s o u s lo n o m des d e u x livres d ' K s d r a s ?
une période d'environ 80 ans.
Les livres que nous appelons premier et second d'Esdras
Après treize ans écoulés, la vingtième année d'Artaxerces,
portent, dans la Bible hébraïque, des noms tout à fait dis-
445 av. J.-C., Néhémie obtint de ce prince, dont il était
tincts : le premier seul a le titre d'Esdras ; le second a celui
échanson, la permission de se rendre à Jérusalem et de
de Néhémie, comme l'indique, du reste, notre Vulgate où
rebâtir les murs et les portes de Jérusalem. 11 réalisa ses pro-
nous lisons : Liber JSehemix qui et Esdrte secundus dieitur. Ce
jets, malgré les vives oppositions des peuples voisins, enne-
sont les Juifs qui sont cause qu'on a rangé ces deux histoires
mis d'Israël, 11 Esd., I-IV. C'est ainsi que par la protection
tout à fait distinctes sous une même dénomination, parce
des rois perses, Cvrus, Darius et Artaxercès Longuemain, et
qu'ils ne les comptaient que pour une, dans leur canon delà
grâce au patriotisme et à la piété de Zorobabel, de Josué,
Sainte Écriture, afin que le nombre des livres ne dépassât
d'Esdras et de Néhémie, Juda recouvra sa patrie, sa capitale
pas celui des lettres de leur alphabet, u° 3. Ils se relient
et le temple du vrai Dieu.
d'ailleurs intimement l'un à l'autre : le premier nous fait
connaître le commencement, et le second, la fin de la restau- Nous allons étudier successivement, en deux articles, le
ration d'Israël dans la Terre Promise. premier et le second livre d'Esdras (1).
( l i C o m m e n t a t e u r s c a t h o l i q u e s : V. B è d e , In Esdramet Schem la m
prophetas allegorica expositio, t. x c i . c o l . S 0 7 - 9 2 4 ; V a t a b e . In prmam
514. — C o u t e u u d e s d e u x l i v r e s d ' E s d r a s .
litirum Esdr* Commmtàrim; In Ubmm Nchemix, d a n s Migne, Cassas
complétas Scriplum Sacrar, t . Xll ; N. L o m b a r d , Commentanum m
A partir de la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor,
Mcmiam et Esdram. 1 6 1 3 ; B . N e t e l e r , Die Bâcher Esdras, Seheanas
md Eillicr aus dem Urlextc ibcrsetzl and erktilrt, Munster, ISi.; 1 abbé
(1) L e t e x l e d e s R o i s e t d e s P a r a l i p o m è n c s e s t r e p r o d u i t i n t é g r a l e -
C l a i r , Esdras, d a n s l a B i b l e d e L e t b i e l l c u x , 1SS2; e t c .
m e n t e t h a r m o n i s é d a n s Concordia lihnrum Regum cl Parulipomenon,
coaiplecltns hislorinm Re<jum Israël et Jui/a, cwn annotationit/us et va-
riis indicitius, iu-4°, P a r i s , 1691.
[516] ART. I . — DU PREMIER LIVRE D'ESDRAS. 123
vi, 14, avec Cyrus et Darius, mais son nom a été certaine-
ARTICLE I. ment ajouté en cet endroit ; Esdras, par reconnaissance pour
les grands dons qu'Artaxercès avait faits au temple, a joint
D u premier livre d'Esdras.
son nom à celui des deux rois qui avaient permis de le
Son aotenr. — Mission d'Esdras. — Auatysc de son livre. restaurer.
515. - A u t e u r d u p r e m i e r livre d ' E s d r a s . 2" On objecte contre l'aulheuticité du livre d'Esdras l'em-
Le premier livre d'Esdras a toujours été attribué à celui ploi successif de la troisième et de la première personne dans
dont il porte le nom. Esdras scripsil librum suum et ge- la secoude partie. On convient qu'il est facile d'expliquer l'em-
nealogias librorum Chronieorum usque ad sua tempora, dit le ploi de la troisième personne au ch. v u , 1-10, parce qu'Esdras
Talmud, Baba balltra, 15 a, 1. 6-7. Esdras parle d'ailleurs devait d'abord se faire connaître; mais ou prétend qu'il ost
à la première personne dans plusieurs versets de la seconde impossible de rendre raison de l'emploi de cette troisième per-
partie. Cependant quelques critiques modernes ont voulu sonne au ch. x, après qu'il a fait usage de la première per-
contredire la tradition universelle eu s'appuyant sur quelques sonne, à partir de vn, 28, jusqu'à ix. Il suit de là, assure-ton,
prétextes futiles: 1° le mélange de l'hébreu et du chaldéen que l'auteur de ce livre n'est pas'Esdras, mais un écrivain
dans ce livre. Il s'explique facilement : l'hébreu était la langue plus récent qui a inséré dans son récit un fragment d'Esdras,
des enfants d'Abraham avant la captivité, celle dans laquelle c'est-à-dire vu, 27-ix. — Eu réalité, on ne peut rien con-
avaient été écrits les Livres Saints jusqu'à cette époque; clure du passage d'une personne à l'autre, parce que (»chan-
quant à la langue chaldéennc, elle était devenue la langue gement était dans les usages des Juifs, comme le prouvent
usuelle. 11 était naturel qu'Esdras rapportât les documents divers endroits des Livres Saints, par exemple, Is., v n , 3 et
officiels dans la langue dans laquelle ils avaient été écrits, vin, 1 ; Jer., xx, 1-6 et 7 ; xxvm, 1, 2 et 5, etc.
c'est-à-dire en chaldéen, puisque c'était la langue dont se ser- 3° Les mots, vu, 6, Esdi'as... seriba velox in lege Moysi,
vait la chancellerie perse dans ses rapports avec ses sujets de ne sont pas non plus un argument contre l'authenticité du
l'Asie occidentale. Une citation faite en cette langue l'a porté livre: c'est plutôt uu titre qu'un éloge; il n'est pas déplacé
à continuer à s'en servir daus sou propre récit, comme l'a sous la plume d'Esdras.
fait Daniel, qui après avoir rapporté, IL 4, en chaldéen, l'en- 4° La manière brusque dont se termine le ch. x ne saurait
tretien des Mages avec le roi, cesse de parler hébreu'pour être alléguée davantage contre la tradition qui attribue cet écrit
continuer lui-même dans la langue des Mages, m-vu. iîsdras à Esdras. On voudrait qu'il f û t du même auteur que le livre
a d'ailleurs déjà trouvé, rédigé en chaldéen par un témoin de Néhémie, mais Néhémie ou 11 Esd., i, 1, s'y oppose. —
oculaire, le fragment iv, 8-vi, 18, et il s'est borné à l'insérer La véracité du premier livre d'Esdras est universellement
dans son œuvre, parce qu'il entrait dans son plan. Ce qui acceptée.
prouve que ce morceau n'est pas de lui, c'est que le narrateur
y parle à la première personne: a Ad qnod respondimus eis. » 516. — M i s s i o n d ' E s d r a s .
Celui qui s'exprime ainsi ne peut être qu'un contemporain
ayant pris part à la reconstruction du temple, du temps de Da- Esdras f u t le premier des scribes, I Esdr., vu, I I , et comme
rius ; ce n'est pas Esdras, qui n'arriva en Judée que longtemps le réorganisateur d'Israël, le Moïse du retour de la captivité.
après, la septième année d'Artaxercès Longueinaiu, n° 318. Ce fut lui, avec Néhémie et les plus anciens scribes, qui
11 est vrai qu'Artaxercès est nommé dans la première partie, fixa le canon de la Bible hébraïque et qui jeta les fonde-
ments définitifs de l'institution des synagogues, en convo-
126 CHAI'. V. — LES HELIX LIVRES D'ESDRAS. [5171
[519] A R T . I I . — DU 1 I Y . IIE Ï É H É M E OD SEC. L I V . D ' E S O . 127
quant le peuple à des réunions publiques, pour lui enseigner la sixième année de Darius, 515 av. J.-C.; on en fait alors
la loi. Désormais les scribes continuent le rôle des prophètes;
solennellement la dédicace et, l'année suivante, ou célèbre
ils expliquent au peuple la parole de Dieu et l'exhortent à la
la Pâque, v-vi.
mettre en pratique (1).
518. — S e c o n d e partie du p r e m i e r livre d ' E s d r a s , v u - x .
517. — P r e m i è r e p a r t i e d u p r e m i e r l i v r e d ' E s d r a s , i - v i .
II. Entre la première et la seconde partie dulivre d'Esdras,
Le premier livre d'Esdras se divise en deux parties.
il y a une lacune de 56 ans, de la septième année de Darius,
1. La première, I-VI, raconte les faits qui se sont passés
fils d'Hystaspe, 515 av. J.-C., à la septième année d'Ar-
depuis la tin de la captivité de Babylone, jusqu'à Esdras.
taxerces Longuemain, 459 av. J.-C. Cet intervalle est inarqué
Cette période est remplie par deux grands événements : l'édil
dans le texte, vil, 1, par : jiost hxc aulem verôa. Cette
de Cvrus permettant aux Juifs captifs de retourner en Pales-
seconde partie raconte ce que fit Esdras pour rétablir,
tine, et le retour des exilés dans leur patrie, où ils relèvent
parmi sou peuple, les observances de la loi mosaïque:
le temple de Jérusalem. — 1° L'édil de Cyrus est reproduit,
1" le retour d'Esdras de Babylone à Jérusalem, la septième
i, 1-4 ; ce prince permet aux J u i f s de retourner eu Palestine
aunee d'Arlaxercès Longuemain. Ce récit est accompagné de
sous la conduite de Sassabasar, c'est-à-dire de Zorobabel,
la copie de la lettre par laquelle le roi perse autorise Esdras
et il leur rend les vases sacrés du temple qu'avait enlevés
a rétablir le culte mosaïque. Le texte original de l'édil est eu
Nabuchodonosor, I, 5-11, — 2° Le ch. II contient uue lisle
chaldeen, vu. - 2" Calalogue des compagnons d'Esdras et
des principaux Juifs qui retournèrent dans leur patrie et des
relation du voyage, vin. — 3" Ordonnances d'Esdras contre
dons qu'ils offrirent pour la reconstruction du temple. —
les mariages des Juifs avec des étrangères ; liste de ceux qui
3° Le ch. ni raconte comment fut rétabli l'autel des holo-
répudient leurs épouses païennes, ix-x.
caustes, la célébration de la fête des Tabernacles et la pose
des fondements du nouveau temple. — 4° La jalousie des
Samaritains vient entraver l'œuvre de restauration ; parleurs ARTICLE II.
intrigues, ils parviennent à empêcher la continuation des
travaux de construction j u s q u ' à la seconde année de Darius, Du livre d e Néhémie ou second livre d'Esdras.
iv. Ce chapitre contient u n e lettre des ennemis des Juifs à Son a u l t a r . — Division du livre. — Analyse.
Artaxercès et la réponse de c e roi ; l'original est donné en
chaldéen, et, à partir de là j u s q u ' à vi, 18, le livre d'Esdras 519. — A u t e u r d u l i v r e d e N é h é m i e o u s e c o n d d ' E s d r a s .
est écrit aussi en chaldéen, 75 (2). — 5" Les exhortations 1 ° Il porte le nom de Néhémie : celui-ci y raconte lui-même,
des prophètes Aggée et Zacharie encouragent Zorobabel et le à la première personne, son voyage à Jérusalem et ce qu'il y a
grand-prêtre Josué à reprendre la construction du temple fait. Le titre, il est vrai, pourrait être pris dans le sens d'his-
qu'ils achèvent malgré tous l e s obstacles qu'on leur suscite, toire de Néhémie, mais la forme du récit prouve que Néhé-
mie est l'auteur de sa propre histoire et que c'est une sorte
d autobiographie (1). Il a, dans ses prières, une locution qui
lui est familière et qui revient souvent: Mémento mei, Dem
(1; L e y r e r , H e r z o g ' s Healencylc/oprît/k, t. x n r , p . 731 sq.
(2) L e s p a r l i e s c h a l d é e u n e s d u 1 " livre d ' E s d r a s s o n t : les d o c u -
m e n t s o f Q c i e l s , i v , 8 - 2 2 ; v , $ - 1 7 ; v i , 6-12; v u , 12-26, e t l e r é c i t d e l a ( I ) Il n e s e p r o p o s e p o i n t d ' a i l l e u r s d i r e c t e m e n t d e r a c o n t e r s a v i e •
c o n s t r u c t i o n d u t e m p l e , i v , 2 3 - v i , 18. T o u t le r e s t e e s t e u h é b r e u ; il v e u t s u r t o u t f a i r e c o n n a î t r e la r e s t a u r a t i o n d e J é r u s a l e m e t d u c u l t e "
l-|V, 7 ; VI, 1 9 - 2 2 ; v u , 1 - 1 1 ; v i l , 2 7 - x . p o u r m o n t r e r l'acomplissement d e s promesses de Dieu
[521] A R T . I I . — D U L I V . LIE N É H É M I E OC S E C . L I V . D ' E S I I . 129
128 CHAP. V. — LES DEUX LIVRES D'ESDRAS. [510]
seconde liste des familles sacerdotales du temps du grand-
meus, v, 1 9 ; vi, 1 4 ; XIII, 14; 22; 29; 31. C'est la dernier mot
prêtre Joachim, fils de Josué, et 24-25, une troisième liste
du livre et comme la signature de l'auteur.
des chefs des familles lévitiques. Lej>. 26 conclut eu disant :
2° Tout le monde admet que Néhémie a rédigé les six pre-
Hi in diebus Joucim filii Josue, filii Josedec, et in diebus
miers chapitres ; maisles rationalistes prétendent que la partie
Nehemix ducis et Esdrx, sacerdotis scribxque. Ce résumé
comprise de v u , 69 à XII, 26, est postérieure d'un siècle
nous prouve que cette table généalogique est de l'époque de
à la première, et ils l'attribuent à celui qu'ils appellent le
chroniqueur; ce dernier, d'après eus, a composé les Parali- Néhémie. Quant aux versets 10-11 et 22-23, ils y ont été
pomenès, Esdras et Néhémie, lesquels ne forment pas trois ajoutés plus tard, pour la compléter, par une main
ouvrages différents, mais un seul; il a inséré, 11 Esd., I-VI, étrangère.
disent-ils, un mémoire de Néhémie; le reste de ce livre est
320. — Hat et d i v i s i o n d u l i v r e d e N é h é m i e .
de sa composition. Ils apportent quatre raisons en faveur de
leur sentiment : 1° La diversité du style de vm-x, comparé à 1» Le but du livre de Néhémie est de faire connaître ce qu'il
I-VI. — Cette diversité n'existe pas : la seule preuve qu'ou a fait pour son peuple, en partie par lui-même, en partie
essaie d'en donner, c'est que, I-VI , Dieu est appelé Élohim, avec l'aide de son contemporain, Esdras. Son récit se rat-
tandis que, VHI-X, il est appelé tantôt Élohim, tantôt Jéhovah tache ainsi étroitement à celui d'Esdras et complète le pre-
ou Adonaï. En réalité, il est ordinairement nommé Élohim, mier livre de ce nom.
et le nom de Jéhovah se lit aussi i. Les autres raisons qu'on 2° Néhémie s'ouvre par une introduction qui nous apprend
apporte ne sont pas plus concluantes. — 2" Le rôle que joue pourquoi el comment l'auteur fit le voyage de Jérusalem, i-n,
Esdras, vm-x. Dans ces chapitres, Néhémie disparait, ce 10. Le corps de l'ouvrage se partage en trois sections : 1° He-
qui n'aurait pas lieu, s'il en était l'auteur. — Néhémie ne constrution des murs et des portes de Jérusalem, 11. H - v i ;
disparait point complètement, il est même nommé avant 2° Mesures prises par Néhémie pour la prospérité de Juda et
Esdras, vm-9. — 3" Nous lisons, Neh., v m , 1, à pou près de sa capitale, vn-xn; 3° Nouvelles mesures, dans le même
le même verset que dans I Esdras, m , 1, ce qui indique que but, pendant un second voyage de Néhémie à Jérusalem, xni.
l'auteur des doux passages est le même. — S'il y a quelque
ressemblance, c'est parce qu'il s'agit d'uue fête qui revenait S2I. — A n a l y s e d u l i v r e d e N é h é m i e .
tous les ans à la même époque et daus des circonstances
I. Introduction. — Néhémie, fils d'Helcias, échanson du
analogues. — 4° Un argument plus fort en apparence contre
roi des Perses, Artaxerccs Longuemain, ayant appris à Suse
la composition de II Esdras par Néhémie est tiré de ce que
dans quel triste état était la ville de Jérusalem, s'adresse
la liste des grands-prêtres conlient, x u , 11, 22, le nom de
d'abord à Dieu par la prière et par le jeune, et demande
Jeddoa ou Jaddus, contemporain d'Alexandre le Grand.
ensuite an roi la permission d'aller restaurer les portes et les
L'échanson d'Artaxerccs, qui avait au moins trente ans la
murs de la capitale de la Judée. Il l'obtient et part en 445
205 année de ce roi de Perse, en 445, quand il fit son premier
av. J.-C., n i , 10.
voyage à Jérusalem, ne pouvait écrire en 330, à la chute de
l'empire perse. — En examinant attentivement la généalogie II. Première section : Restauration de la ville, u, 11-vi. —
en question, x n , on remarque que les jrjr. 1-9, contiennent 1° Arrivé à Jérusalem, il fait l'inspection des lieux et exhorte
une première liste des prêtres revenus de captivité avec ses frères à se mettre aussitôt à l'œuvre, H, 11-20. — 2° Liste
Zorobabel, laquelle est antérieure à Néhémie; 12-21, une des familles qui relèvent les portes et les murs de la ville,
l n . _ 3» Tableau des obstacles que doit surmonter Néhémie
[523] e n . v r . v i . — A R T . I . — I N T R . AU L I V R E I>E TORIE. 131
130 CLTAP. V . — I E S CEUX LIVRES D ' E S D R A S . [521
âge avancé, Ant. jud., XI, v, 8. Le second livre des Macha- 1° On connaît quatre manuscrits grecs, plus ou moins com-
bées, ii, 13, nous apprend qu'il avait formé une bibliothèque
des Livres Saints. (1) Pr/rfalio in Tobiam, t . x x i x , col. 23.
(2) The look of Tobit ; a Chatdee text from a unique u s . in the Bodteian
Library, rcith other rabbinient terts, Engtish translations and the ïtata,
e d i t e d b v A d . N e u b a u o r , O x f o r d , 137S.
132 CHAP. V I . — TOBIE. [323] [325j A I T . H . — ANALYSE ET EXPLIU. DO LIV. DE TOBIE. 133
plets, en lettres onciales, du livre de Tobie, le codex Vatiea- port dogmatique, la Vulgate doit être placée au premier
nus, le Sinaitirus (1), i'Alexandrinus, et le Venetus-Marcia- rang..., sous le rapport esthétique, le Codex du Vatican (ou
nus. Les manuscrits grecs en lettres minuscules sont plus le grec ordinaire) doit être regardé comme le meilleur tra-
nombreux (2). Outre les traductions grecques, nous avons la vail sur l'original (1). »
version syriaque et l'arménienne, l'ancienne Italique, en trois
recensions différentes, et la Vulgate de S. Jérôme. Il existe * 524. — Du n o m de T o b i e .
enfin deux versions hébraïques de Tobie, l'une dite de Fagius, Le nom de Tobie est en hébreu Tobiyah (voir II Esd., ii
et l'autre de Sébastien Munster. Ces différents textes ou tra- 10; IV, 3; Esther, u , 16; Zach., vi, 10, etc.). En grec et en
ductions forment quatre groupes principaux, tous plus ou latin, on a ajouté la terminaison as, comme on l'a lait pour
moins différents les uns des autres par des additions ou des tous les noms terminés en yah : Isaias, Jeremias, Adonias, etc.
retranchements et des variations dans les noms propres et les II signifie : « Jéhovah est mon bien. » Quant à la forme M i l
chiffres. Voici la classification de ces quatre groupes. Le pre- des versions grecques et lotis de l'aucieuue italique, il y a
mier comprend le Codex Vaticanus, le Codex Alexandrinus, tout lieu de croire que le t et l's sont de simples terminai-
le Codex Venetus, la version syriaque ou Peschito, I-VII, 9, la sons ajoutées à la forme hébraïque l'obi, et que cette forme
version arménienne et la version hébraïque de Fagius. — Le hébraïque Tobi n'est qu'une abréviation du nom complet,
second renferme le Codex Sinaïticus, l'ancienne Italique et Tobiyah, car le second élément, yah, pouvait se sous-en-
l'hébreu de Sébastien Munster. — Le troisième, les manus- tendre dans les noms propres (2).
fal
crits minuscules grecs, 44, 106,107, et la dernière partie de
xii
la version syriaque ou Peschito, vu, 10-14. — Le quatrième 625. — Caractère h i s t o r i q u e d n l i v r e de T o b i e .
xu
est formé par la Vulgate.
mi l ' L a question la plus importante à étudier au sujet du
2° Les critiques sont très partagés sur la valeur relative de livre de Tobie est celle de son caractère historique. Tous les
VH
ces quatre textes divers du livre de Tobie. Les savants catho- prolestants le regardent aujourd'hui comme un roman pieux
liques donnent généralement la préférence à la Vulgate. Le et ils ont entraîné quelques catholiques, comme J a h n , Mo-
plus récent commentateur catholique de Tobie, M. Cutberlet, vers et, en partie, llcreser (3).
vit
est porté cependant à croire que S. Jérôme a résumé le texte
la;
original. Il se fonde surtout sur ce que, dans les textes grecs, (I) G n t b e r l e t , Dos Bach Tobias, p . 19.
re\
le vieux Tobie parle à la première personne, tandis que dans (2j Voir II Ileg., 1U, 15, c o m p a r é a r e c I Reg., x x v , 44. D a n s le pre-
s'éi m i e r p a s s a g e , n o u s l i s o n s : Palliel ou Dieu est mou lihcraleur, et d a n s
notre Vulgate le récit est à la troisième personne. On com-
l'ol le s e c o u d s i m p l e m e n t P a l » , e u s o u s - e n t e n d a u l El, Dieu.
prend, dit-il, qu'un abréviateur change la personne; on ne (3j « Les difficultés q u i naissent d e cette description (d'Asmodéeï
ava
comprendrait pas quecelui qui traduit simplement ou amplifie sont g r a v e s , dit Movers, p o u r celui q u i p r e n d le récit du livre d e T o b i e
cor u a u s sa t e n e u r h i s t o r i q u e ; mais ce livre d e l'Ancien T e s t a m e n t , d'ail-
l'original eut imaginé un pareil changement. Il conclut en
âgé l e u r s si r e m a r q u a b l e e t , l ' u n e e x é c u t i o n i n c o m p a r a b l e d a n s sa t e n d a n c e
disant : « Sous le rapport littéral, le texte du Codex sinaiti- d i d a c t i q u e , r e n f e r m e b e a u c o u p d ' a u t r e s é l c m e u t s traditionnels q u i
bée
cus et la version italique méritent la préférence; sous le rap- d é m o n t r e n t q u e l ' a u t e u r u ' a v o u l u q u e t r a n s m e t t r e fidèlement, c o m m e
U l a v a i t t r o u v e e , la m a t i è r e d e son récit, et n ' e n f a i r e q u ' u n o u v r a g e
(1) Libellas Tobit e codice Simïtico edilus et recensitus a F r . - H . Renscb, de m o r a l e . » Dictionnaire encyclopédique de la théologie cathotmi*
F r i b o u r g , 1870. trad, (.osciller, 1864, t . Il, p . 61, a r t . Asmodée. Ce langage e m b a r -
rassé e s t la négation d u c a r a c t è r e h i s t o r i q u e d u livre d e l'obie. N o u s
(2) Ils sont cotés 14, 52, 53, SS, 64, 71, 74 , 76, 106, 107, 108, 236,
r é p o n d r o n s , u" 531, a u x o b j e c t i o n s t i r é e s du r ô l e d ' A s m o d é e . Il raul
243, 248, 219.
8
[527] ART. II. — A N A L Y S E E T E X P L I C . DU L I V . D E T O B I E . 135
5- La réalité de l'histoire de Tobie. est attestée par les dé- tion du livre de Tobie. Ils s'appuient sur des raisons futiles,
tails minutieux du récit, la généalogie du principal person- tirées de la tendance qu'ils attribuent à l'auteur, celle, par
nage, qui est longuement donnée d a n s le texte grec le plus exemple, de montrer que l'ensevelissement des morts est
une œuvre agréable à Dieu, comme si l'on avait eu besoin
complet (Code* Sinaiticus), i , 1 , 8, 13, 21, e t c . ; les ren-
d'alleudro l'époque de l'empereur Adrien pour soupçonner
seignements précis sur la géographie, 1 histoire, la chrono-
que c'était là u n acte de charité !
3 ' ' i ^ ' d i f f i c u l t é s qu'on allègue contre le caractère histo- 2" La tradition a toujours attribué à Tobie père et fils la ré-
rique dû livre de Tobie sont tirées : 1 ' des faits merveilleux daction de leur histoire : 1 8 parce que, dans toutes les versions,
„ d v sont racontés. - Les miracles contenus dans un récit (celle de S. Jérôme, e t en partie, le nouveau texte chaldéen
ne prouvent point par eux-mêmes qu'il w t historique, mais exceptés), Tobie parle à la première personne, depuis le cha-
ils ne prouvent pas non plus qu'il soit fiel, , puisque Dieu pitre i j u s q u ' a u commencement de l'histoire de Sara, m , 7.
peut, quand il lui plaît, intervenir surnaturellement dans les 2" Le texte grec, XII, 2 0 , porte que l'ange Raphaël commanda
affaires de ce monde. - 2» Des inexactitudes, qu on prétend à Tobie d'écrire son histoire, et l'on ne peut douter qu'il n'ait
rencontrer dans la narration. Ragès, la ville de Médie que obéi à cet ordre, comme l'insinue le verset s u i v a n t , x m , 1,
noire auteur fait exister au v u ' siècle av. J.-C , ne f u t to, dans les éditions grecques. Le livre de Tobie a donc été écrit
dit-on, que plusieurs siècles plus tard, par Séleucus S u l o r , très probablement d a n s les premiers temps qui suivirent la
;
d a p r è s l e t é m o i g u a g e d e S t r a b o n ( . ) . - C e l a e s t a u x : btrabon déportation des Israélites du nord en Assyrie, puisque c'est à
cette époque que vivait le héros de cette histoire, et qu'il en
dit seulement q u e Séleucus changea le nom de Rages, lui
est vraisemblablement l'auteur. Les deux derniers versets,
donn n celui d'Eurôpos. Le Zeud-Avesta la mentionne
xiv, 16-17, sont d ' u n e main étrangère. — Le concile de
comme u n e ville déjà ancienne. - 3" C'est Tegla pbalasar,
Trente a déclaré le livre de Tobie canonique, n° 34 (1).
î v ne« xv 29, et non Salmanasar, Tob-, i, 2, objecte-t-on,
qui avait déporté la tribu de Xephtali. - C'est peut-être
Sa son qu'il faut lice au 2, comme il f a u t le lire an f . 1 , ARTICLE II.
au lieu de l'EnemeSsaros, nom altère, 'que porte le texte A n a l y s e e t explication du l i v r e d e Tobie.
L . Mais, quoi qu'il en soit, Téglatphalasar n a v a • pas
Division. — Analyse et explication. — Enseignements.
emmené en A s s y r i e la tribu de Nephtah tout entiere, et Sal-
manasar ou Sarcon purent encore trouver des hommes de 527. — Division du livre de Tobie.
cette tribu en Palestine. — 4° Quelques autres di ficulte Ce livre forme un tout parfaitement coordonné et disposé
géographiques s'expliquent par la perte de l'original ou le» avec un art admirable. Il est partagé en six sections f o r m a n t
altérations des copistes des versions. autant de tableaux : 1° Vertus e t épreuves de Tobie, i - m , 6 ;
2° Vertus et épreuves de Sara, m , 7 - 2 3 ; 3" Voyage du j e u n e
526. — Date de la composition; auteur. Tobie eu Médie, ni, 2 i - v i , 9 ; 4° Son mariage avec Sara, vi,
I» Plusieurs critiques modernes retardent j u s q u ' a u temps 10-ix; 5° Son retour à Ninive, x-xt; 6° Conclusion : manifes-
tation de l'ange Raphaël, dernières années de Tobie, xu-xrv(2).
d'Adrien, qui régna de 117 à 138 de n o t r e ère, la composa
„ j'.uienrs uue dans le même ouvrage, t. xxm, p. M M « (1) Sur la cauonicité du livre de Tobie, voir Vieusse, La ¡tille mu-
tilée par les protestants, 2' ¿dit., 1857, p. 149-139.
(2) Commentateurs catholiques : S. Ainbr,, De Tvl/ia liber unus, t. xiv.
[330] ART. 11. — A-VALÏSE ET EXPL1C. DU L1V. DE TOME. 137
d'un de ses parents soutirait et priait aussi à Ragès, en Médie,
528. — 1 " section : V e r t u s e t é p r e u v e s do. Tobie, M i l , 6. d'après le teste actuel de la Vulgate, m , 7, mais plus vrai-
semblablement à Ecbatane, comme le portent les versions
Un pieux Israélite, Tobie, de la tribu de Nephtali, est dé-
grecques!!). Sept fois elle avait été mariée, et ses sept époux
porté, avec Anne, sa femme, et Tobie, son fils, à Ninive. Là,
avaient été tués, la nuit même des noces, par le démon As-
il exerce les œuvres de miséricorde et ensevelit les morts, ce
modée. Une de ses esclaves lui en fait le reproche, et Sara,
qui attire sur lui la persécution. Une fois, s'étant endormi
affligée de cette insulte, demande à Dieu de la secourir ou de
au pied d'un mur, au moment où il venait de remplir cet of-
la délivrer de la vie, m , 7-23.
fice de charité, de la fiente d'un nid d'oiseaux lui tomba sur
les yeux et l'aveugla. Ces oiseaux étaient des hirondelles, Nous voyons apparaître ici un esprit pervers qui cherche le
d'après la traduction de S. Jérôme, des passereaux, d'après malheur dès hommes, comme Satan dans Job. Dieu veut nous
l'ancienne Italique et les textes grecs, qui n e parlent point montrer d'abord la lutte des démons contre les hommes ;
non plus de nid. La cécité ne f u t pas instantanée, d'après les bientôt il nous fera voir qu'ils ne sont pas les plus forts, si
versions grecques; mais les excréments qui étaient chauds, nous nous coulions en lui, parce qu'il sait envoyer son ange
feppi'i, en tombant sur les yeux, ouverts, ajoutent le Codex pour nous délivrer. Asmodée parait être le démon de la con-
Vaticanus et antres, produisirent dans les yeux u n e inflam- cupiscence. Nosse debemus non omîtes dxmones umversas
mation et une taie, À a r / c V m , laquelle, par la maladresse des hominibus inferre passiones, sed unicuique oilio certos spi-
médecins, dégénéra en porte complète de la vue. S. Jérôme a ritus x»«/ai'e,ditCassien(2;.Lenoiud'Asinodée vient, d'après
résumé tous les détails fournis par les antres textes dans les les uns, du perse azmùden, a tenter ; » d'après les autres,
deux mots: fieretque cxcus, n , H . Dans cet état, Tobie eut de l'hébreu schùmad, a perdre. »
à supporter, outre son infirmité, les privations de la pau-
vreté, mais il endura tout avec patience. Cependant, accablé 530. — III e s e c t i o n : Voyage d u j e u u e T o b i e e n Médie, m , 2 î - v i , 9.
par les reproches de ses amis et même de sa femme, il de-
manda à Dieu de le secourir ou de le délivrer de la vie, u n , 6. Dieu exauce la prière de Tobie et celle de Sara, et il envoie
son ange Raphaël pour mettre fin aux épreuves de ces deux
justes. Le vieillard aveugle, croyant sa mort prochaine, après
529 - I I ' section : Vertus et é p r e u v e s d e Sara, fflle d e ltaguel, avoir donué à son fils les plus sages conseils, l'euvoie eu
111, 7 - 2 3 . Médie, pour recouvrer des mains de Gabélus une somme lie
dix talents d'argent qu'il lui avait prêtée. L'ange Raphaël, qui
Pendant que Tobie souffrait et priait Dieu à Ninive, la fille
a pris une forme humaine (3), sert de guide au jeune voya-
col 159-791 (presque tout e n t i e r c o n t r e l'usure) : V. Kède, In librum (1) Il y a , d a u s t o u s les t e s t e s , d e s c o n f u s i o n s e n t r e Ragès, la ville
H m i s Tobix allegoricainterprctatio, t. x c t . col. 923-938; Drcxelius, où b a b i t e Gabael ou Gabèlus, e l la ville où h a b i t e l t a g u e l . C o m m e
Tobias MOmil »Mina illuslratus, 1M1 ; N. S e r a r i n s , In hbros Toi,tara, Ragès était p l u s loin q u e la ville d e Kaguel, tx, t>, il e s t p r o b a b l e q u e
Judith, Esther, Maehabxos, 1399; F. J u s t i n i a n u s , Tobias explanatiom- les copistes o n t m i s par e r r e u r Ragès d a n s n o t r e Vulgate, c o m m e les
bus historicis et documentis moralitms iltuslralui, 1821; G. S a n c t i u s , In copistes grecs ont m i s aussi p a r e r r e u r Ragès, VI, 9, tandis q u e les
libre* Huth. Esdrx, Sehemix. Tobix, Judiih, Esther, Machahxarum, a u t r e s o n t m i s c o n s t a m m e n t E c b a t a n e . G u t b e r l e t , Dos Buch Tobias,
1068- Didaccs de Celada, Comrnentarius lUteralis ac moralis in Tobix p . 117 119, 200.
Itîstoriam, 1 6 U ; T i r i n , In librum Tobin Commeniarwm, Migne, Cursus
(2) Coll. VII, c. XVII. Cf. Suarez, De Angelis, 1. V i n , c . s x l , N " 23
romp/etus Scriplurx Sterm. t . S " ; H. Reusch, Das Buch Tobias uber-
s q . : S. T h . , I, q . 109, a . 2.
setstmd erklart, F r i b o u r g , 1857 ; C. G u t b e r l e t , Das Bach Tobias « S é r -
i e l s / uni erkiarl, Munster, 1877; l ' a b b é Gillct, Tobie, Judith et Esther, (3) S . T h . , I, q . 51, a . 2, a d 2 u a ' ; Suarez, De Angelis, 1. IV, c. x x x v i
1879, d a n s la Bible de M . L e t h i o l l e u x , etc. u° 8.
•138 EHAP. VI. — TOBIE. [330] [531] ART. I I . — ANALYSE ET EXPUC. DU LIV. DE TOBIE. 130
geur, sous le nom d'Azarias. » Socius itineris Tobiffl nalura Tigre ; sa chair est excellente ; il est assez gros pour servir
erat Angélus, sed in esse reprxsenlativo erat Azarias quia ef- plusieurs jours de nourriture à des voyageurs, vi, 6 ; il a des
ligiem et formam Azarùe pra) se ferebat, » dit Léonard de nageoires et des écailles et remplit ainsi les conditions pres-
S. Martin (1). crites par la loi pour que les Juifs puissent en manger, Lev.,
Le soir de la première journée du voyage, Tobie et son xi, 9-10 ; il a des ouïes, comme le suppose le texle, vi, 4.
conducteur s'arrêtèrent sur les bords du Tigre, soit le fleuve
331. — IV" section : Mariage du jeune Tobie avec Sara, vi, 10-lx.
célèbre de ce nom, qui traversait l'ancienne Ninive, ce qui
impliquerait que l'Israélite demeurait sur la rive droite, soit L'ange ordonna à Tobie de saisir le poisson par les ouïes,
le grand ou le petit Zab, affluents du Tigre, à l'est, à qui on et, quand ils en eurent mangé, il lui recommanda de garder
donnait aussi ce nom, Hérod., v, 22. Tobie ayant voulu laver une partie du cœur, pour chasser le démon, et le fiel, pour
ses pieds dans le fleuve, eece /jiscis immanis exivil ad deoo- guérir la taie des yeux, vi, 8-9. Les interprètes catholiques
sont divisés sur la question de savoir s'il s'agit ici de pro-
randum cu.m, dit notre Vulgate, vi, 2 ; exilwit, dit l'ancienne
priétés naturelles ou surnaturelles de ces organes (I). Nous
Italique, et circumplexus est pedes ejus, mots qui rendent le
pensons qu'il s'agit ici de propretés miraculeuses que Dieu
grec du Codex Sinaiticus, IbtVm XMOTIEÏV M» » i c i t » « i t î a .
leur confère, afin que sou ange puisse conserver jusqu'à la
pioit, « le poisson s'élançant voulut dévorer le pied du jeune
fin l'incognito et remplir néanmoins la mission secourable
homme. » On a supposé que ce poisson était un si/unis, es- qui lui a été confiée.
turgeon, ou un callyonimus, uranoscope; mais à vrai dire,
Arrivés à Ecbatane, les deux voyageurs allèrent loger chez
le moyen de déterminer rigoureusement à quelle espèce il.
Raguel, le père de Sara, dont la seconde section nous a pré-
appartenait nous fait défaut. Cependant, si la leçon du Co-
senté les épreuves. Sur le conseil de l'ange, Tobie demande
dex Sinaiticus était certaine, ce qui n'est pas, on pourrait
la main de la jeune fille, après avoir appris do son guide le
affirmer que ce poisson était un brochet, comme l'avait
moyen de chasser le démon qui avait fait périr les précédents
déjà supposé Calmet (2). Ce poisson atteint souvent la maris de sa cousine; il l'obtient, chasse Asmodée en brûlant
grosseur d'un homme (3) et peut devenir très vieux. Il est une partie du foie du poisson et en passant en prière avec
très vorace ; on a trouvé quelquefois dans ses entrailles des Sara les trois premières nuits de leur mariage. L'ange Itaphaét
membres humains (4) ; Oken raconte qu'à Craeovie une jeune relégua Asmodée dans le désert de la Haute-Égypte, vin, 3, ce
fille eut le pied saisi par uu d'eux (S). On le trouve dans le qui signifie que Dieu lui défendit d'agir eu dehors de ce lieu.
Les purs esprits ne sont pas en un lieu circumscriptiee,
(1) Summa scriptwûtka, p a r » III, p . 182. comme les êtres corporels, mais ils y sont de/initive. a An-
(2' C a l m a i . Commentaire littéral, Tobie, v i , 2, p . 268-21,9.
gelus [vel dœinon] non commensnralur loco, dit S. Thomas,
3 Okeu, lehrbMh der Katwgesehichte, 1816, III T h . , A b l b , il. p . 100.
141 Hloch, Histoire naturelle des poissons, Berlin, 1185, m-i", 1.1, p . 183- Í, q. 52, a. 2, sed est ila in uno loco, ut non sit simul in alio
I I « ' . La tète est grosse, l ' o u v e r t u r e de la b o u c h e large et s étend loco (2). » Le nouvel époux demeura quatorze jours auprès
p r e n n e j u s q u ' a u x v e u x . . . Le b r o c h e t . . . est très v o r a c e ;... il n ' é p a r g n e de Raguel, son beau-père. Pendant ce temps, Raphaël alla à
pas m ê m e sou e s p è c e ; . . . il ne se c o n t e n t e pas d e s p m s s o n s . , avale
aussi les a u t r e s h a b i t a n t s des e a u x , tels q u e . . . les rats, les s e r p e n t » , etc. Ragès chercher l'argent prêté à Gabélus, et celui-ci revint
On a aussi t r o u v é d a n s sa g u e u l e des parties d e c o r p s h u m a m , des avec lui à Ecbatane prendre part aux fêtes du mariage.
j e u n e s c h i e n s o u chats q u ' o n avait jetés d a n s l'eau, b e h e ï e r r a c o n t e
uu'il v a en Laponie des b r o c h e t s plus g r a n d s q u e des h o m m e s . »
(ti Cf. S. Aug-, Ile Ci». Dei, 1. XXI, c. vi, t. xu, col. 716-718.
W O k e n ^ i ^ ™ « ' « , NalurgeMe, t . VI, p . 394; G n t b e r l e l , Dos (2) Cf. S. Aug., De Civ. Dei, 1. XX, c. TOI, t Xl.l, col. 669.
Uucli Tobias, p- 1 8 Ï .
[531] ART. II. — ANALYSE ET EXPL1C. DL'L1V. BE TOBIE. 141
1W M A P . VI. — TOME.
honorer Dieu, au m i l e u même des païens, pour leur faire con-
532. — V" s e c t i o n : R e t o u r d e T o b i e à N i n i v c , x - x t . naître la vérité, comme le chante Tobie dans son cantique
L'ange enseigna an jeune Tobie, pendant le retour, le d'actions de grâce, qui peut être considéré comme l'épilogue
moven de guérir son père de sa cécité, à l'aide du liel du pois- de son livre : Confitcmini Domino, filii Israël, et in conspeclu
son. Sara était partie avec lui, après avoir reçu de Raguel de tjentium laudate eum, quoniam ideo dispersit vos inlcr gentes,
sages conseils sur les devoirs d'une mère de famille. En clie- qux ignorant eum,ut vos enarretis mirabilia ejus etfaeiatis scire
min, sou jeune éponx prit les devants, pour calmer les in - eos, quia non est alius Deus omnipotens prteler eum, xiu, 3-4.
quiétudes des siens; en arrivant (1), il guérit le vieillard 2° Mais en même temps que l'auteur poursuit ce but élevé,
aveugle par les moyens que l'ange lui avait indiqués. il en atteint un autre, presque sans y penser, celui d'édifier
ses lecteurs, non pas seulement ceux qui vivaient, comme lui
033. - VIe section : Conclusion ; m a n i f e s t a t i o n d e R a p h a ë l ; dernières et avec lui, captifs au milieu des Assyriens, mais ceux de
aunées de Tobie, xti-xiv.
tons les temps et de tous les lieux, par sa patience, il, 12, et
Rapbaél fait connaître aux deux Tobie sa nature angé- par des exemples de toutes les vertus. — « [Le livre de Tobie]
lique, et leur révèle les desseins de la Providence dans les nous offre un tableau intime des .vertus, des souffrances et
des joies de l'exil de Tohie. Ce n'est pas le froid récit d'évé-
épreuves qu'ils ont eues à subir, xti. Le vieux Tobie rend
nements fortuitement rapprochés, mais le tableau plein de
-rk<t à Dieu de ses bienfaits et prédit la gloire future de
simplicité et de grandeur des épreuves d'uu homme juste et
Jérusalem, xiu. Aux approches d e la mort, il donne ses der-
miséricordieux. Tobie est un second Job, dont les malheurs
niers avis à sa famille et lui recommande de quitter Ninive,
et le salut sont liés à des événements qui font en même temps
qui sera détruite. Tobie le fils r e t o u r n e auprès de Raguel et de son histoire le mauuel des [époux]. L'exemple du jeune
meurt à l'âge de quatre-vingt-dix-neuf ans. Tobie montre comment doivent se contracter et se célébrer
531. — E n s e i g n e m e n t s d u l i v r e d e T o b i e . les unions agréables à Dieu. L'humanité, l'amour paternel,
la piété filiale, la douceur et la probité des deux Tobie sont
L'histoire de Tobie est, à bon droit, une des plus populaires.
le développement de la pensée fondamentale du livre; la
Elle nous offre un parfait modèle de la vie domestique et ren-
confiance en Dieu ne peut tourner â la confusion du juste.
ferme les exemples les plus instructifs et les plus touchauts Ainsi ce livre devient le livre élémentaire des parents qui
de toutes sortes de vertus. veulent fonder une famille agréable à Dieu et marcher cou-
r Son but direct et immédiat est d'apprendre aux Juif» a rageusement au devant des épreuves de la vie(l). » — Mais
( I l La d e s c r i p U o n d u r e t o u r d e T o b i e et d e R a p h a ë l e s t d ' u n n a t u r e l
il n'est pas seulement le guide des pères et des mères, il ren-
achevé a L e c h i e n q u i les a v a i t s u i v i s d u r a n t le c h e m m c o u r u t d e - ferme aussi des exemples et des enseignements pour tous ;
° t n t e u x et c o m m e s'il eiU p o r t é l a n o u v e l l e d e l e u r v e n u e . .1 sem- l'aumône y est recommandée avec insistance, i, lli-17, n , 1-2;
i ai é m o i g n e r sa j o i e p a r l e m o u v e m e n t d e s a q u e u e et p a r s e s »
I r e s s e s L e p è r e d e T o b i e . t o u t a v e u g l e q u ' i l é t a i t , s e leva et s e m i U
iv, 7-12, 17 ; XII, 8-9 ; le grand précepte de la charité y est
c o u r i r ¡ ' e x p o s a n t à t o m b e r à c h a q u e p a s , e t d o n n a n t la m a i n i u n donné sous forme négative: quod ab alio oderis fieri tibi,
: S i l i » a t l a a u - d e v a n t d e s o u Bis. L a v a n t r e n c o n t r e , • 1 e m - vide ne tu aliquando alteri faeias, iv, 16 ; cf. Malth., v u ,
S e m m è r e e n s u i t e , et Us c o m m e n c è r e n t m u s 12; la prière revienl constamment pour attirer les béné-
. d e ¡oie P o i s a v a n t a d o r é D i e u e t l u t a y a n t r e n d u g r â c e s , ils s a s
¿ i r o n t " T o b . , x l , M l . Il n e m a n q u e rien a ce r é c i t , et l ' É e r i l o r e
p o u r e u a u g m e n t e r l a n a ï v e t é , n ' a p a s o m i s la c i r c o n s t a n c e m ê m e d u (1) H a n e b e r g , Histoire de ta révélation iïb&J«e, t r a d - GQsehlcr, 1836,
c h i e n q u i e S t o u t à fait d a n s l a n a t u r e . Rolliu, ImU des Etudes, l . t v . t . Il, p . 92,
c h . m , î v i n , t . H , 1805, p . 623-624.
[3361 A » t . 1. — IXTRODUCTWX AU LIVBE DE JUDITH. 113
I.¡a CHAI', v n . — JUDITH. [3331
aussi pauvre en particules (I), ce qui indique encore un ori-
dictions de Dieu sur toutes les affaires importantes, iv, 20;
ginal sémitique.—Enfin la traduction grecque contient quel-
ni, 1-6; 11, 13-23 ; vi, 18; vin, 6-10, etc.; la fuite de tout
ques passages peu intelligibles qui s'expliquent facilement
péché est recommandée comme celle du seul mal véritable,
eu rétablissant le texte mal compris (2).
iv 23, etc. — L'intervention d'un ange, envoyé de Dieu, est
un de's traits principaux du livre de Tobie, qui nous revele ' 536. — V a r i a n t e s d e s a n c i e n n e s v e r s i o n s et d e s m a n u s c r i t s .
c'est un mélange de réalite et de fiction. Ils n'ont cependant, Les opinions sur ce point sont aussi diverses que possible ;
ni les uns ni les autres, aucune raison sérieuse à alléguer en
faveur de leur opinion. 1° L'ensemble et les détails du récit (1) S u r celle félè considérée c o m m e p r e u v e , v o i r M o n t f a u c o n , Vérité
de l'histoire de Judith, 1. III. c . n i , p . 2 % .
prouvent qu'il est réellement historique : il fournit des ren-
(2) L u t h e r a d o n n é le ton à t o u s les protestants d a u s sa préface du
seignements précis sur l'histoire, i, 5-10 ; la géographie, i, 6, livre d e J u d i t h , où il d i t : a C'est u n e liction religieuse o u u u p o è m e
7, S ; il, 12-17 (grec, 21-28); m , 1, 14 (grec, 9-10); îv, 3, 5 écrit p a r u n h o m m e p i e u x et i n g é n i e u x , q u i symbolise la victoire d u
p e u p l e juif s u r t o u s ses e n n e m i s , victoire q u e Dieu l u i a c c o r d e en t o u s
(grec, 4, fi); la chronologie, h , I (grec, i, 13, 16); v i n , 4 ; t e m p s d ' u n e m a n i è r e merveilleuse... J u d i t h est le peuple j u i f , repré-
s e n t é c o m m e u n e v e u v e chasle e l saiute, ce q u i est t o u j o u r s le c a r a c -
(1) Q u e l q u e s - u n e s de celles q u i existent e n t r e le t e x t e latin et le texte tère du peuple de D i e u ; H o l o p h e r n e est le m a î t r e païeu, impie ou a n -
»rcc p a r a i s s e n t s'expliquer p a r le fait q u e le t r a d u c t e u r avait mal cn- t i c h r é t i e n de toutes les é p o q u e s ; Béthulie désigne u n e vierge, ce q u i
f e u d u c e q u e disait le lecteur, s o u s la dictée d u q u e l il faisait sa version. i n d i q u e q u e les Juifs c r o y a n t s d e ceUn époque étaient c o m m e d e s
Ainsi le t e x t e g r e c , X, 5, xai âpm xaiiap wv, des, pains purs, e s t rem- vierges. » Q u e l q u e s c a t h o l i q u e s , c o m m e B e r n a r d L a m y e t J a h n , se s o n t
p l a c é d a n s la Vulgate par : ci f î m e s el caseum; a u lien do x i t a p » » , le laissé é b r a n l e r par les objections de L n t h e r et de s e s sectateurs. Mont-
t r a d u c t e u r s e m b l e avoir e n t e u d u xai TUpoû, et du /ramage; — x v i , 2, faucon a exposé la p r e u v e d e t r a d i t i o n , Vérité de thistoire de Judith,
V u l g . , ï : ô ï i eî; c a f s p S o i a t aùïoû, q u i posait c a s t r a s u a , 6 Siiî, a u lieu 1. III, c. iv, p . 301-318.
de ôvi et;-, XVI, 1 î , Vulg. 21 : xai xXavcovra: V' aiu&^Ei, u t uranlur (3) S u r la c a n o n i c i t é d u livre de J u d i t h , n ° 35, o n p e u t v o i r Vieusse,
et s e n t i a n t , xavoovTai au lieu d e xXavoor;ai. — S. J e r o i u e r e b t sa t r a - La Bible mutilée par les protestants, p . 160-169. — Q u a u l à sou c a r a c -
d u c t i o n s u r le c h a l d è e n , mais il g a r d a c o m m e base, aiusi q u e l'a prouvé t è r e historique, ou p e u t c o n s u l t e r e n c o r e a v e c f r u i t , q u o i q u ' i l s ne soient
Fritzsche, llandbucli, p . 122, l ' a n c i e n n e Italique q n i avait é t é faite s u r le p l u s en r a p p o r t a v e c les p r o g r è s actuels de l'histoire d e s p a y s o r i e n t a u x ,
grec. M o n t f a u c o n , La vérité de l'histoire de Judith, in-12. Paris," 1690; Huet,
Démonstration èvangélique, 6-9, d a n s Migne, Dém. év., t . v, col. 328.
(2) VVelte, Diction':, encycl. de la théol. catholique, l. XII, p . 103.
(3j B u d d e u s , Hist. ceci. V. T., 1. I I ; Halle, 171'J, t . Il, p . 618. II. 'J
440 CBAP. V I I . — JUDITH. [SIO] [$41] A R T . I I . — ANALYSE E T EJ.TLIC. DU L I V . DE J U D I T H . 147
S. Jérôme l'attribue à Judith ; Wolff, à Achior l'Ammonite, tion de la locution qu'on rencontre si souvent dans la Bible,
v, 5 ; Sixte de Sienne, au grand-prêtre Éliacin ou Joakim, les anciens d'Israël, xv, 9.
xv, 9 ; Huet, Calmet, à Josué, fils de Josédec, compa- 2° Deux autres expressions employées par la version
gnon de Zorobabel, au retour de la captivité de Babylone; grecque sont aussi mises en avant comme preuves du peu
Ewald, à l'époque de Jean Hyrcan, vers 130 avant J.-C.; d'antiquité de Judith, xfxiSSx-t et - p w w i r . , TOI, 6. Les
Volkmar, qui voit dans ce livre une description allégorique Juifs, dit-on, n e commencèrent qu'assez tard à ranger parmi
de la victoire des Juifs sur Quietus, délégat de Trajan, à un les fêtes les vigiles du sabbat et des néoménies. Un écrit qui
Israélite qui écrivait en 117 ou 118 de notre ère, etc. Les deux les mentionne est donc peu ancien. — A vrai dire, nous
dernières opinions sont certainement fausses; mais il est ignorons à quelle époque commença l'usage de ces vigiles, et
impossible de décider quel est le véritable auteur de Judith. il n'est pas possible, par suite, de s'en servir, pour fixer une
date. De plus, nous avons le droit de penser que le texte ori-
539. — É p o q u e de l a c o m p o s i t i o n d u livre d e J u d i t h , ginal ne parlait pas des vigiles du sabbat et des néoménies,
puisque la Vulgato ne les mentionne point.
Si l'on ne peut déterminer l'auteur du livre de Judith,
peut-on du moins fixer approximativement l'époque où il a
été rédigé? — Oui, quoique les sentiments ne soient pas ARTICLE II.
moins divers. Les uns le font remonter jusqu'à l'an 784 av.
Analyse et explication du livre d e J u d i t h .
J.-C., les autres le fond descendre jusqu'à l'an 117 o u l l 8 d e
notre ère. Cependant, comme les découvertes assyriologiques Campagnes d'ilolopherne contre l'Asie occidentale. - Israël s'apprête S lui résister. -
Achior. - Dien suscite Judith pour délivrer Béttvulic. — Elle toe Uolopliorue. —
permettent d'assurer avec une très grande vraisemblance que Victoire d'Israël sur les Assjriens.
les faits racontés dans ce livre se sont passés sous le règne
d'Assurbanipal, fils d'Assaraddon, petiUfils de Sennachérib, _ ire section : c a u s e s qui a m e n è r e n t l'expédition d'Holopherne
roi d'Assyrie, pendant la captivité de Manassé à Babylone (1), c o n t r e l'Asie o c c i d e n t a l e , i.
il y a tout lieu de penser que la narration a été écrite peu après Le récit (1) s'ouvre par la mention d'une victoire de Nabu-
les événements, parce qu'au bout d'un certain temps écoulé chodonosor, roi de Ninive, sur Arpbaxad, roi des Mèdes. Ar-
il eût été impossible d'avoir conservé la mémoire d'événe- phaxad est probablement le nom, altéré par les copistes, do
ments aussi détaillés, aussi compliqués et aussi précis. Phraorte ou Aphraarte (2), successeur de Déjocès, roi des
540. — R é p o n s e l u s o b j e c t i o n s c o n t r e l ' a n t i q u i t é d u l i v r e d e j u d i t i i .
( l i C o m m e n t a t e u r s c a t h o l i q u e s : K a b a n S l a u r , Expositio in Ubrum
Judith, l. c t x , c o l . 5 4 1 - 5 9 2 ; il est s u i v i , c o l . 593-636, d u Commentarium
On a prétendu prouver par dos arguments plutôt philolo- J a c o b i P a m e l i i in eumdem tibrum; D i d a c u s d e C c l a d a , Judith illustns
giques qu'historiques la date récente du livre de Judith : perpetm commente™ UtteraU et morali, cum tractalu appendice de
Judith /¡aurata, id est, de Virginis Veiparx laudibus, m - l » , L v o n , 1637 ;
1° Il v est question du sanhédrin, Ysfoi«!«, iv, 8 ; xi, 14 ; xv, H S e r r a r i u s , In Unm Judith, d a n s S l i g n e , Cursus complets Scrip-
8, texte grec. Or, le sanhédrin n'existait pas avant la capti- lur.r Oacrx, t . x i l ; l e t e x t e d e l a V u l g a t e e s t a c c o m p a g u é d ' u n e t r a d u c -
t i o n l a t i n e d o t e x t e g r e c ; .1. d e l à N e u v i l l e , Le livre de Judith, a v e c d e s
vité. Par conséquent, ce récit est postérieur au retour des
réflexions m o r a l e s s u r t o u s les v e r s e t s , c l d e s n o t e s c r i t i q u e s s n r t o u s
juifs de Babylone. — L'objection serait fondée si fepooria si- l e s e u d r o i t s l e s p l u s d i f f i c i l e s ; i u - 1 2 , P a r i s , 1728, e t c .
gnifiait ici sanhédrin; mais ce mot est simplement la traduc- (2) V o i r M o u t f a u c o n , Vérité de l'histoire de Judith, 1.1, c . I I , p . 1 2 -
13 • 0 . V o i t , Vas Bueh Judith alsgcschichlliehe Urkunde verlheidigl und
erkliirt, 1 8 6 1 , p . 2 5 4 7 .
i t i V o i r La Bible et les découvertes modernes, t. i v , p . 251 sq.
[342] ART. I I . — ANALYSE ET ESPL1C. DU L1V. D E JCDITII. 149
3° Les Arabes s'étaient unis à Saulmugina, vice-roi de Ba-
Mèdes. Nabuchodonosor, roi de Ninive, est Assurbanipal.
bylone, frère d'Assurbanipal, dans sa révolte contre son su-
Aucun roi d'Assyrie n'a porté le nom de Nabuchodonosor
zerain. Holopherne fit conlre eux sa troisième campagne, 11,
(c'est-à-dire, que le dieu Nébo protège la couronne !), parce 15-17 : Etoccupavit terminos ejus, a Cilicio usque ad fines
que le dieu N'ébo n'était pas adoré dans ce pays, mais seule- Zaphehth, qui sunt ad austrum, abduxitque omnes filios Ma-
ment en Babylonie. Cependant, comme Assurbanipal régnait dian et prxdauit omnem loeupletationem eorum omnesque re-
sur ce dernier pays do même que sur le premier, on peut sistentes siiti occidit in ore gladii. Et post hxc descendit in
admettre qu'il avait adopté, comme roi de Babylone, un nom campas Damasci in diebus messis et suceendit omnia sala om-
qui rendait hommage au dieu de la contrée. Assurbanipal nesque arbores et vineas fecit incidi. Toute la ligne des pays
raconte, dans ses inscriptions, qu'il a vaincu les Mèdes. Après parcourus par Holopherne était occupée, en dehors des villes,
cette victoire, il voulut rétablir son pouvoir sur l'Asie occi- par des Arabes. Les Madianites dont il est question ici sont
dentale qui s'était révoltée, depuis la Lydie, où régnait Gygès, certainement des Bédouins nomades, c'est-à-dire les Arabes
jusqu'à Memphis, en Egypte, où régnait l'sammétique, iils des documents ninivites. Le texte grec mentionne dans les
de Néchao. termes suivants le traitement inllgé aux vaincus : « Il enve-
loppa tous les fils de Madian, et il brûla toutes leurs tentes,
512. — I I e s e c t i o n ; l e s t r o i s p r e m i è r e s c a m p a g n e s d ' H o l o p h c r n e et il pilla tous les parcs où ils avaient leur bétail. » —Voici
c o n l r e l'Asie o c c i d e n t a l e , i i - i u . maintenant comment Assurbanipal raconte qu'il châtia la
Assurbanipal plaça sous le commandement d'Holopherne révolte des Arabes :
l'armée chargée do remettre sous le joug assyrien les anciens
tribulaires de l'Asie occidentale, 11,1-11. 2. L e s h o m m e s d ' A r a b i e , t o u s c e u x q u i é u i i e u t v e n u s a v e c l u i
[ l e u r roi],
1° Dans une première campagne, elle opéra une sorte do
3. j e lis p é r i r p a r l ' é p é e e t l u i . d e l a face
razzia dans la Cappadoce et une partie de l'Asie-Mineure, 4. d e s v a i l l a n t s s o l d a i s d ' A s s y r i e s ' e n f u i t et il s ' e n a l l a
H, 12-13. 3. au l o i n . L e s t e n t e s , l e s p a r c s ,
6. l e u r s d e m e u r e s , o n y m i t le f e u e t o n l e s b r û l a d a n s les
2° Holopherne fit ensuite une seconde campagne, à l'est de
flammes (1).
l'Eupbrate, H, 14. La révolte des habitants de Babylone etdu
Bas-Euphrate, qui n e sont pas mentionnés parmi les rebelles Tous les rapprochements que nous venons de faire ne sont
du ch. i, l'avait obligé à modifier ses plans. Une insurrection pas parfaitement certains, mais il est impossible de ne pas
avait éclaté au sud de l'Assyrie, et la nécessité de la ré- les trouver très frappants.
primer contraignit Assurbanipal à rappeler Holopherne pour La vigueur avec laquelle Holopherne mena cette campagne
combattre les insurgés de la Chaldée. Le général assyrien contre les nomades, qui habitent la lisière des pays cultivés
porta donc ses armes depuis le fleuve Chaboras jusqu'au de l'Asie occidentale, remplit de terreur leurs voisins, et ils
golfe Persique (1) et prit ainsi part à la défaite de Babylone et s'empressèrent de rompre la ligue qu'ils avaient formée contre
de ses alliés, défaite racontée longuement dans l'histoire l'Assyrie pour courber de nouveau le front sous le joug, ce
d'Assurbanipal. qui n'empêcha pas cependant le général ennemi de les
traiter avec dureté, m . 11 ne rencontra de résistance que
(1) L e n o m d u fleuve C h a b o r a s a é t é d é l l g u r é p a r l e s c o p i s t e s . Il est
d e v e n u M a m h r é d a n s l a V u l g a t e , A b r o n a d a n s l e s S e p l a n t e , m a i s il est ( I ) G. S m i t h , History of Assurbanipal, p . 259, c o l o n n e v i l i d u c y -
a s s e z f a c i l e d e r e c o n n a î t r e l e C h a b o r a s , C h a b u r o u H a b u r , d a n s l'alté- l i n d r e C, l i g n e s 2-6.
ration grecque.
[546] ART. I I . — ASALYSE E t ' EXPLIG. BB LIV. DE JUDITH. 151
devant Béthulie, contre laquelle il lit sa quatrième et der- raires qui osent ainsi s'opposer à sa marche. On a souvent
nière campagne. trouvé invraisemblable qu'Holophorne ignorât ce qu'était
Israël ; rien n'est cependant plus naturel ; avant le Christia-
543, - III" section : T e r r e u r d'Israël, q u i s ' a p p r ê t e n é a n m o i n s S nisme', Israël n'occupait qu'une place imperceptible, pour les
la résistance, tv.
hommes d'alors, dans l'histoire du monde. L'Assyrie avait
Holopherne était maître de la Syrie et de la Phénicie; il vaincu Samarie, il est vrai, et fait la guerre à Juda, mais, a
menaçait maintenant les Israélites. Ceux-ci, abandonnés de ses yeux, ce pays était insignifiant, la 22° partie seulement
tous leurs alliés, privés tle leur roi Manassé, qui était alors, des rovaumes de l'Asie occidentale. De plus, Holopherne
croyons-nous, prisonnier à Babylone, ne voulurent point ce- élait, comme l'indique son n o m , d'origine aryenne et non
pendant se rendre sans combat. Ils occupèrent fortement les sémitique, et, par conséquent, encore moins au courant que
défilés qui conduisent de la plaine de Jczraël dans l'intérieur
le reste des Assyriens de ce qui louchait aux Israélites.
du pays, et en particulier la ville de Béthulie. Bétlmlie n'est
\chior lui fit un résumé de leur histoire et lui déclara qu'il
nommée que dans le livre de Judith; de là, la difficulté de
ne pourrait les vaincre que si Dieu était irrité contre eux par
l'identifier. U est certain qu'elle était voisine de Jezraël et de
leurs iniquités, lin tel langage remplit d'indignation le gé-
Dothain, iv, 5; vu, 3 ; s u r une montagne, au pied de laquelle
il y avait une source, vi, 13, 16; l'aire dans laquelle on doit néral assyrien, qui fit conduire Achior à Béthulie, afln de le
rechercher ses ruines est par conséquent assez circonscrite ; châtier après la prise de la place.
on croit assez communément que c'est le Sanour d'au-
545. - V ' section : Dieu suscite J u d i t h p o u r délivrer Béthulie, v i i - v u t .
jourd'hui (I).
Holopherne assiège Béthulie, coupe toutes les conduites
En même temps qu'ils prenaient ces mesures de précau-
d'eau et réduit àl'exlrémité la viUe qui veut se rendre. Une
tions, les enfants d'Israël priaient et jeûnaient afin d'obtenir
pieuse veuve nommée Judith, d'une vertu et d'un courage
la protection de Dieu contre leurs ennemis.
extraordinaires, suscitée de Dieu pour faire lever le siège do
544. — IV e s e c t i o n : Histoire d'Achior, v - v i . sa patrie, ranime la confiance des habitants et conçoit le
projet d'aller dans le camp ennemi tuer elle-même le général
Holopheme, surpris d e l à résistance des Israélites, demande assyrien.
au chef des Ammonites, Achior. leur voisin, doul il avait in-
corporé les forces dans son année, m , 8, quels sont ces témé- 516. - VI" seelion : JndiUt réalise son p r o j e t e t t u e H o l o p h e r n e ,
i x - x m , 10.
f l ) a t'en Scliulz, c o n s u l d e Prusse à J é r u s a l e m , avait proposé [en
1817] d e r e c o n n a î t r e B e t h n l i a d a n s le village de Beit-llfa, placé h m i -
•1° Judith, après s'être préparée par la prière à l'exécution
cliemiu s u r la r o u t e d e Z e r a y n (Jezrahel), à Beysail (Sovthopolis). Cette de son projet, se rend au camp des [Assyriens, accompagnée
identification n e m e p a r a î t p a s satisfaisante, et j ' a i m e m i e u x v o i r Bc- d'une servante. Là, elle gagne les bonnes grâces d'Holopherue,
thulia d a n s le b o u r g fortifié d e S a n o u r , q u i est r é e l l e m e n t n u e des clés
et, après un grand festin, dans lequel il s'enivre, elle lui
de la J u d é e et q u i est à u n e h e u r e et d e m i e s e u l e m e n t a u sud de Tell-
Dothan, où sont les r u i n e s d e D o t b a î n . A p e t i t e distaucc à l'est de Sa- coupe la tête.
n o u r s o n t u n e vallée et u u k h a n , n o m m é s M e i l h e l o u n , et q u i p o u r - 2° L'Écriture Sainte loue l'héroïsme de J u d i t h , maigre la
r a i e n t bien avoir c o n s e r v é u n reflet d u n o m d e ltethulia. • De Saulcy, manière dont elle trompa Holopherne : Cui etiam Dominus
Dictionnaire topographique abrégé de ta Terre Sainte, 1877, p . 79. Voir
aussi M i ' Mis!in, Les Saints Lieux, '1' é d i t i o n , t . m , p. 359; V. Cuérin, eontulit splendorem, qvoniam omnis ista composilio, non ex
Description de h Palestine, S a m a r i e , 1874, t. I, p . 311-350. libidine, sedex virlute pendebal, x , 4 ; erat etiam virtuticas-
132 CHAÎ. T H . — JUDITH. [347]
[548] CHAP. V I I I . — ART. I . — I.NTR. AU LIVRE ï ' E S T n E R . 133
lilfis adjuncta, xvi , 20. Cf. xin, 23-25 ; xv, 10-H (1). S i » quoi
S. Thomas l'ait l'observation suivante : « Quidam commendan-
tnr in Scriptura non propter perfectain virtutem, sed propter
quamdam virtulis indolem, sciiicel quia apparebatin eis ali- CHAPITRE VIII.
quis laudahilis affectus, ex quo movebantur ad qiiiedam inde-
ESTHER.
bita facienda ; et hoc modo Judith laudatnr, non quia mentita
est Holopherni, sed propter affectum, quem habuit ad salu-
tem populi, pro qua pericnlis se exposuit. » 2* 2®, q. ex, a. 3,
ad 3"m. Quant au meurtre du général assyrien, les peuples ARTICLE I.
de l'antiquité ont toujours considéré la mort d'un ennemi Introduction a u livre d'Esther.
comme licite (2).
Caractère historique do co livre. — Aoleur: date-, style. — Caractère religieux de
la itimpoâitloa. — Partie dcutcrucanoDique.
5 ( 7 . — VII e section : Victoire d'Israël s u r les A s s y r i e n s , à la suite
d e la m o r t d ' I l o l o p b e r n e , x i u , U - x v i . 548. — Caractère h i s t o r i q u e du livre d ' E s t h e r .
549. — A u t e u r d u l i v r e d ' E s t h e r ; d a t e d e s a c o m p o s i t i o n ; s t y l e . avaient été traduits, de cette dernière source, dans l'ancienne
Italique. Ces fragments sontrejetés parles prolestants comme
1° L'auteur est inconnu. Le ï a u i u l d , /¡aba bathra, 15 a, apocrvphes. lis forment la partie deutérocanonique du livre
1. 4-6, l'attribue à la g r a n d e Synagogue ; Clément d'Alexan-
d'Esther et on y lit plusieurs fois le nom do Dieu. L'Église
drie, Aben Esra, etc., à Mardochée. Le ch. ix, 2 0 , semble
les range parmi les écrits inspirés, de m ê m e q u e les autres
appuyer cette dernière opinion, mais le % 31 du m ê m e cha-
parties de la Sainte Écriture, n" 35 (1). Ils sont au n o m b r e
pitre prouve que la tin, d u moins, n'est pas de lui. O n p e u t ce-
de six : 1° Songe de Mardochée, Vulg., xi-sn ; Septante, avant
pendant admettre que la plus grande partie de cette histoire
a été rédigée par Mardochée. i, 1 ; 2° Édit d'Aman (mentionné m , 12) contre les Juifs, x m ,
1-7; Septante, après m , 13; 3° Prière de Mardochée et
2* Date. — Ce qui est certain, c'est que l a forme m ê m e d'Esther, x m , 8-xiv; Septante, après îv, 17 ; 4° Visite d'Esther
du récit suppose quel'empire perse est encore debout, c a r l e n a r -
au roi Assuérus, s v , 4-19 ; Septante, v, 1 - 2 ; 5° Édit de Mar-
rateur eu connaît parfaitementles coutumes, ainsi q u e les habi-
dochée (mentionné v i u , 9), x v i ; Septante, après v i u , 12;
tudes et la cour ; il en appelle de plus aux annales des Mèdes et
6° Explication du songe de Mardochée, x, 4 - 1 3 ; Septante,
des Perses, x, 2.11 écrivait donc en Perse, à Suse m ê m e ; ce q u i
après x ; les Septante ajoutent la mention de l'introduction
est confirmé, en outre, par l'absence d'allusions à Juda et à
Jérusalem ; on ne p e u t m ê m e douter qu'il n'ait vécu à la de la fêle des Purim en Egypte.
cour, à cause des détails circonstanciés qu'il donne s u r le
ARTICLE II.
grand banquet d'Assuérus, de la connaissance qu'il a des
noms des grands officiers et des e u n u q u e s , de la femme et A n a l y s e e t explication d u l i v r e d ' E s t h e r .
des enfants d'Aman, etc. Élévation d'Esther. — Décret de persécution contra los Juifs. — La reino Invite le roi
à un festin. - Aman obligé da rondre lea honneurs royaux i Martloolièe. — Sa
3° Le style, dans le texte original, est simple et générale- chute. — Triomphe des Jnifs.
ment pur, mélangé seulement de quelques mots perses et de
quelques expressions araméennes, comme on en trouve dans 552. - 1 " s e c t i o n : É l é v a t i o n d ' E s t h e r à l a d i g n i t é d e r e i n e , i-i II ; x - X H .
Esdras et dans certaines parties des Paralipomènes. !» La scène se passe à la cour d'Assuérus, en hébreu
Akhaschvérosch (2). Assuérus estXercès, fils de Darius, fils
550. — C a r a c t è r e r e l i g i o u s d u l i v r e d ' E s l h e r . d'Hystaspe(3).La forme hébraïque Akaschvérosch correspond
Le nom de Dieu ne se trouve pas une seule fois danslaparlie (1) J o s è p b e c o n n a i s s a i t ces p a s s a g e s , e t il s ' e n e s t s e r v i d a n s s e s
protocanonique du livre d'Esther, peut-être parce qu'elle fut Wiquitts j a m p ü XI, VI, 1 sq. - S u r l a c a n o n i c i t è d e s a p p e n -
d i c e s d ' E s t h e r , voir La Bible mutilée par les proleslanls, p . 2O3-2I0. De
écrite à Suse, a u milieu des païens ; mais s'il n ' y est pas Rossi a s u p p o s é q u ' i l a v a i t e x i s t é u n o r i g i n a l c h a l d é e u d u livre d'Es-
nommé, il parait p a r t o u t : c'est sa Providence qui dispose l h e r , p l u s c o m p l e t q u e l e l e x t e h é b r e u a e l u e l , et c o n t e n a n t eu e n t i e r
les d o c u m e n t s q u i s o u t m a i n t e n a n t e u a p p e n l i c e s d a n s l a V u l g a t e ,
tous les événements et q u i fait triompher les Juifs des pièges
Spedmen variarum lectiomm saeri textus et cMJaica Eslltens addila-
de leurs ennemis. menta, T u b i n g u e , 17S3. .
21 C o m m e n t a t e u r s c a t h o l i q u e s : R a b a n M a u r , Expontio m Ubrum
• 551. — L e s a p p e n d i c e s d u l i v r e d ' E s l h e r . Eslher, t. c i x . c o l . 635-670; M c n o c h i u s , ht librum Esllier, d a n s M i g n c ,
Cursus completas Seriplura S a c r x , t. X l l t ; J . - A . Nickles, De Bsthem
A la fin d u livre d'Esther, S. Jérôme a placé un certain libro Abri 1res. R o m e , I S 5 6 ; II. N e l e l e r , Die Bikber Esdras, Nehemms
n o m b r e de f r a g m e n t s dont n o u s ne possédons plus le leste und Estber, M û u s t e r , 1877, etc.
(3) u U n d e s p r e m i e r s r é s u l t a i s d e l a l e c t u r e d e s i n s c r i p t i o n s p e r s e s ,
original ; ils se lisent dans l a Bible grecque, n° 3 0 , et ils
156 JHAP. v m . — ESTnER. [532]
[552] ART. I I . — ANALYSE ET EXPLIC. PU U V . U'ESTUER. 157
à la forme perso Kschayarscha, c a l a faisant précéder de l'aleph nistrative plus générale, faite en vue du prélèvement des
proslliétiquc. Ce qui est dit, de l'étendue de l'empire perse,
tributs.
i, 1 ; x, 1, des usages de la cour et enfin de l'humeur capri-
3° Assuérus nous est représenté, i, 2, assis sur son trône.
cieuse d'Assuérus, convient parfaitement à Xercès. Les au-
Hérodote nous dit aussi, vu, 102, qu'il assista, assis sur son
teurs grecs et latins, en citant d'autres traits de son caractère,
trône, au combat des Thermopyles ; Plutarque, T/iémistoclc,
nous le présentent sous le même jour que l'écrivain hébreu :
x m , raconte la même chose de la bataille de Salamine.
sensuel, vindicatif, cruel, extravagant. Le Lydien Pythius lui
donne de grosses sommes pour la guerre contre la Grèce, •1° Au moment où commence le récit, il est à Snse, capitale
traite très bien son armée, et lui demande seulement de gar- do la province de Susiane, ville forte, où le roi des Perses
der l'aîné de ses cinq fils, qui servent dans ses troupes : passait plusieurs mois de l'année. La troisième année de son
Xercès fait aussitôt couper le jeune homme en morceaux et règne, 482 av. J.-C., il donna un spleudide festin (I) à tous
passer ses soldats au milieu de ses débris sanglants, Hérod., les grands de son royaume, pendant 180 jours, ce qu'il faut
vu, 37-39; Sénèque, De ira, vu, 17. Parce qu'une tempête a entendre en ce sens qu'ils vinrent les uns après les autres et
emporté le pont de bateaux construit sur l'Hellespont pour le que des premiers aux derniers invités, il s'écoula un espace
passage de ses bataillons, ce même roi condamne à mort le de 180 jours. C'était pour montrer à tous sa puissance et son
constructeur, cl ordonne de fouetter la mer et de la charger opulence, i , 4 ; c'était aussi, sans doute, pour préparer
de chaînes, Hérod., vu, 35. A la bataille des Thermopyles, l'expédition de Grèce, car Hérodote nous apprend, vu, 8,
il fait placer au premier rang, si on en croit Diodore de Si- qu'après avoir soumis l'Égypte, Xercès manda à sa cour tous
cile, les soldats mèdes, afin de les faire tous tuer. Après sou les grands de son royaume pour s'entendre avec enx sur cette
échec eu Grèce, il oublie ses désastres en se plongeant dans guerre et qu'il employa quatre ans à en faire les préparatifs.
toutes sortes de débauches, Hérod., ix, t08 sq. Tel élail 5° La reine Vasthi, en ancien perse, Vahista, excellente,
Xercès, tel était Assuérus. donna aussi un banquet à ses femmes. La reine prenait d'or-
dinaire ses repas avec le roi (2), mais non dans les festins
2" Assuérus régnait depuis l'Inde jusqu'à l'Élhiopie, Hé- publics. Assuérus lui ordonna de venir montrer sa beauté à
rod., vu, 9, 97 , 98; v m , 65,69, sur 127 provinces, qu'il ne ses convives, elle refusa, non sans raison, Hérod., v, 18, de
faut pas confondre avec les 20 satrapies que Darius, lils paraître devant des gens ivres. Le message lui avait été ap-
d'Hystaspe, avait établies dans ses États, Hérod., ui, S9 porté par les sept ennuques, dont le nombro correspond à
sq. Les provinces, med'moth, Esth., i, 1 ; v m , 9 ; Dan., celui des sept Amschaspands. Le roi, irrité de sa désobéis-
vi, 2, étaient les subdivisions géographiques et ethnogra- sauce, la répudia.
phiques de l'empire; les satrapies étaient une division admi- 6° Par une permission particulière de la Providence, une
juive, nommée Édissa, myrte, qui prit le nom perse d'Esther
d i t M. O p p e r t , f u i l ' i d e n t i f i c a t i o n d ' A s s u é r n s à Xercès. D é j à G r o t e f e n d
ou Astre, remplaça comntereine la fière Vasthi, en 479 ou 478.
l ' é m i t , 11 y a p l u s d ' u n d e m i - s i è c l e , e l c e t t e c o n q u ê t e d e la s c i e n c e n e C'était la nièce de Mardochéo. Celui-ci rendit peu après au roi
f a i t p l u s l ' o m b r e d ' u n d o u t e . » Commentaire historique et philologique un service signalé en découvrant nne conspiration tramée
du livre dEslher, d'après la lecture des inscriptions perses, p . 7. Paru
d a n s les Annales de philosophie chrétienne, j a n v i e r 1S61. Le n o m d ' A r -
t a x e r c è s , q u i s e lit d a n s les A p p e n d i c e s , X!, etc., vient d e s S e p t a n t e ; (1) B r i s s o u a r é u n i t o u t c e q u e l ' o n sait d e s f e s t i n s c h e z les P e r s e s ,
il e s t c e r t a i n q u ' i l r é p o n d l à , c o m m e d a n s les c h a p i t r e s p r é c é d e n t s , à De reyio Persarum principalu, 1.1, c. x c v i l l - c v , é d . d e 1710, p . 149-157.
Xercès. L a version g r e c q u e a t r a d u i t Akhaschvérosch p a r Artaxercès, (2) CL l l e r o d . , IX. 110; B r i s s o u , De reyio Persarum principalu, 1. I,
d a n s tout l e c o u r s d e ce iivro. c. x c v m , c m , p . 1 4 9 , 1 5 4 .
138 CHAT. V I I I . — ESTHER. [333] [533] ART. I I . — ANALYSE ET EXPLIC. P C LIV. D'ESTHER. 139
contre sa vie, u, 22-23; x-xii: Mardochée était dès lors très appartenait son ennemi un décret de proscription, m , 12-13 ;
âgé, d'après plusieurs interprètes, qui entendent 1 1 , 6-7, en x m . De dix à onze mois devaient s'écouler entre la date du
ce sens que Mardochée avait été transporté, de Jérusalem, du décret et son exécution. On a trouvé ce délai invraisemblable,
temps de Jéchonias, c'est-à-dire en 399; il aurait en ainsi mais l'explication nous en est fournie par le texte lui-même.
alors au moins 130 ans. Mais il esl plus naturel de rapporter Los Perses consultaient le sorl dans les affaires graves, Hé-
le y. 6, qui translatus fuerat, à Cis, son arrière grand-père. rod., m , 128; Cyrop., i, 6, 46; le sort, en celle circonstance,
Son nom de Mardochée, qui n'est pas palestinien, semble in- ayant indiqué le douzième mois appelé Adar, il était néces-
diquer qu'il était né en Babylonie. Cf. cependant xi, 4. saire d'attendre cette date (1).
Quelque temps après l'élévation d'Esther à la dignité de Mardochée, profondément affligé du malheur de son peuple,
reine et le service rendu au roi par Mardochée, Assuérus demande à sa nièce Esther d'intercéder pour le salut de ses
choisit pour premier ministre un Mède nommé Aman, ori- frères. Aller auprès du roi, sans être mandé, c'était s'exposer
ginaire de la province d'Agag (1), et ordonna à tous ceux qui à la mort, Hérod., i, 9 ; m, 118, 140; Corn. Nepos, Conoit,
se tenaient à la porte de son palais de lléchir le genou devant 3. Après avoir prié et jeûné, elle se présente à Xercès, qui lui
son favori. Mardochée refusa de lui rendre cet hommage, le fait uu accueil favorable et lui promet de se rendre, avec
considérant sans doute comme un acte d'idolâtrie (2). Aman, Aman, à l'invitation qu'elle lui fait d'aller le lendemain chez
irrité coutre le Juif, voulut se venger de ce qu'il regardait elle à un festin. En attendant, Aman fait dresser une potence
comme un affront et fit porter contre toute la race à laquelle pour pendre Mardochée.
555. — I V e s e c t i o n : H o n n e u r s q u ' A m a n e s t o b l i g é d e r e n d r e
(1) « O n a l o n g t e m p s c r u q u e H a m a n , tils d ' i k i u a d â t h a , d o n t l e n o m
à Mardochée, vi.
a r e ç u u n e si triste c é l é b r i t é , é t a i t A m a l é k i t e , c a r l ' u n d e s r o i s d ' A m a -
l e c s'appelait A g a g . F.t p u i s q u e d é j à d a n s i ' a u t i q u i t é l e s n o m s d'Ésati,
Au moment où l'ennemi de Mardocheo ne pensait qu'à le
d'Amalee, étaient pris c o m m e les désignations des païens d'Europe,
les S e p l a n l e t r a d u i s e n t l ' h é b r e u Agagi p a r MoxeSàW, le M a c é d o n i e n . faire périr, la Providence, pour punir l'orgueil d'Aman, allait
N é a n m o i n s , le n o m d e I l a m a n , a i n s i q u e c e l u i d e s o u p è r e , t r a h i t u n e le condamner à rendre à ce Juif détesté les honneurs les plus
o r i g i n e m é d o - p e r s e . N o o s s a v o n s m a i u t e u a u l , p a r l e s i n s c r i p t i o n s de
extraordinaires. La nuit qui suivit la visite d'Esther, le roi se
K h o r s a b a d , q u e le p a y s d ' A g a g c o m p o s a i t r é e l l e m e n t u n e p a r t i e d e la
M é d i e . Or, v o i l à d o n c u n e n o u v e l l e c i r c o u s l a u c e q u i m o n t r é , j u s q u e faisait lire les annales de son règne. Quand on arriva au pas-
d a n s s e s m o i n d r e s d é t a i l s , l a v a l e u r h i s t o r i q u e d u l i v r e d ' E s t h e r . » Op- sage dans lequel il était raconté comment Mardochée avait
p e r t , Commentaire historique et philologique du livre d'Eslher, p . 13- déjoué une conspiration contre sa vie, Assuérus demanda si
14. — O u v o i t p a r l à q u e l ' o b j e c t i o n faite c o n t r e E s t h . , x v i , 10, et Urée
d e c e q u e , d a n s ce p a s s a g e . A m a n e s t q u a l i f i é : animo et gente Macedo.
son sauveur avait été récompensé. Ou lui répondit que non.
esl s a n s valeur. Ce passage u e contredit pas, c o m m e ou le prétendait, Aman, consulté sur ce qu'il fallait faire en faveur de celui
i n , 1, 1 0 ; v m , 3 ; u , 6, 24. 1-e m o t d e M a c é d o n i e n , d a n s le c h . x v i , que le prince voulait honorer, et croyant que c'était de lui
v i e n t d e c e q u e l e s t r a d u c t e u r s g r e c s , d ' a p r è s l e s q u e l s a é t é faite la
v e r s i o n d e ce c h . x v i , o n t r e n d u à t o r t , ici c o m m e i s , 23 (24), le mot
qu'il s'agissait, conseilla de le l'aire promener dans Suse, re-
Agagile p a r Macédonien. d i A m a n fait p o r t e r l ' o r d r e p a r d e s c o u r r i e r s d a n s t o u t le r o y a u m e .
Ces c o u r r i e r s a v a i e n t été i n s t i t u é s p a r C y r u s . B r i s s o n , De regio Persa-
(2) Les S p a r t i a t e s r e f u s è r e n t é g a l e m e n t d e r e n d r e u o h o m m a g e
s e m b l a b l e à X e r c è s , H é r o d . , v u , 136. Cf. P l u l a r q u e , Tkiiitisl., 1 7 ; Q. rum principati. 1.1, c. ccxxxviu-ccxxxis, édit. de 1710, p. 311-313.
C u r c c , VIII, v , 5 , U .
ISO CHAP. V i n . — ESTHBR. [557] [ 5 5 9 1 C U A P . I X . — A R T . I . — ÉPOQUE E T XOSI BES MACHABÉES. 101
vêtu des ornements royaux, sur le cheval du monarque (l). mabus suis ; sa prière suppose que les habitants de Suse vou-
Il dut lui-même conduire Mardochée dans sa marche triom- laient le lendemain renouveler leurs attaques contre ceux
phale. Cette humiliation fut considérée par sa famille comme qu'ils haïssaient, non seulement sans doute à cause de leur
un présage de ruine. nationalité, mais aussi à cause de leur religion. Une fête
solennelle, appelée Purim ou des « sorts », l'ut instituée en
588, — Ve section : C h u t e d'Aman, v u . mémoire de la délivrance des Juifs, n° 518.
Le jour suivant, pendant le festin (2) qu'elle donna au roi
et à son ministre, Eslher intercéda pour sa propre vie et pour
celle de son peuple et accusa Aman, l'ennemi des Juifs. As-
suérus lit attacher l'Agaglte, après qu'ou lui eut couvert la CHAPITRE I X .
tête, Q. Curce, vi, 8, 22, à la potence que celui-ci avait fait .
LES LIVRES DES MACH A B É E S .
dresser pour Mardochée.
557. — V I e s e c t i o n : D é n o u e m e n t ; l e s J u i f s s e v e n g e n t d e l e u r s
ennemis, v m - i x ; xvi. 258. — Division d o c h a p i t r e .
Mardochée devient ministre du roi à la place d'Aman, el Les livres des Machabées occupent la dernière place dans
il obtient un ordre qui permet aux Juifs de se défendre l'Ancien Testament, à cause de leur date relativement ré-
contre leurs ennemis. Quand ceux-ci les attaquent, au jour cente, mais nous allons nous en occuper ici, afin de ne pas
qu'avait fixé Aman, ils résistent, et font tomber sous leurs les séparer des autres livres historiques, auxquels ils se ra-
coups 75,000 personnes. Ce nombre n'a rien d'incroyable] tachent par leur sujet. Nous traiterons en trois articles :
réparti sur l'éteudue de l'empire perse. Mithridate, roi de 1° de l'époque et du nom des Machabées ; 2° du 1 " , et 3° du
Pont, fit masacrcr, en un seul jour, dans son rovaume II" livre des Machabées.
80,000 Romains (3). On a reproché aux Juifs de s'être laissé
entraîner en cette circonstance par la cruauté et la ven- ARTICLE I.
geance ; on a, en particulier, blâmé Esther d'avoir demaudé
Époque et n o m des Machabées.
pour eux, à son royal époux, la permission de continuer à
Suse le massacre, pendant un autre jour, ix, 13. Mais on Coup d'œil sur l'état du peuple juif au temps des Machabées— Table ehronologique.
— Origine du nom des Machabces.
oublie que les coreligionnaires de Mardochée, dans la capitale
comme ailleurs, ne faisaient que se défendre : la reine sol- 559. — É t a t d u p e u p l e j u i f a u c o m m e n c e m e n t d e l ' é p o q u e
licite l'autorisation do faire le lendemain ce qui a été fait le des Machabées.
jour même, ix, 13 ; c'est-à-dire, vin, 11, ut tinrent pro ani-
1» Les quatre siècles qui s'écoulèrent depuis Néhémiejus-
qu'à la naissance de Noire-Seigneur nenous sont pas connus
(11 S u r les l i o n n c n r s r e n d u s p a r les r o i s p e r s e s a n s g r a n d s d e leur par une histoire suivie. Nous ne possédons, sur toute cette
c o u r , en p a r t i c u l i e r p a r X e r c è s , v o i r B r i s s o n , De reoia Persarum prin-
tipatu, i. I, c x x x v , p . IU2. période, que les deux livres des Machabées, qui nous ont
(21 » N e f a s e s t , regia c œ o a p r o p o s i t a , o r a u t e m n o n e x o r a r e , » .lit conservé la mémoire des luttes soutenues par les Juifs
H é r o d o t e , p a r l a n t d e s u s a g o s d e s P e r s e s e t d e X e r c è s ou A s s u é r u s , fidèles contre l'impiété.
i x , 110.
(3) R o s e n m a l l e r , Biitisclu, Mtcrthumskunde, 1 . 1 , 1, p . 379.
2° Si cette époque n'est point la plus prospère de l'histoire
ISO CHAP. V i n . — ESTHER. [557j [ 5 5 9 ] C B A P . I S . — A R T . I . — ÉPOQUE E T SOM DES MACHABÉES. 101
vêtu des ornements royaux, sur le cheval du monarque (l). mabus suis ; sa prière suppose que les habitants de Suse vou-
Il dut lui-même conduire Mardochée dans sa marche triom- laient le lendemain renouveler leurs attaques contre ceus
phale. Cette humiliation fut considérée par sa famille comme qu'ils haïssaient, non seulement sans doute à cause de leur
un présage de ruine. nationalité, mais aussi à cause de leur religion. Une fête
solennelle, appelée Purim ou des « sorts », l'ut instituée en
558, — Ve section : C h u t e d'Aman, v u . mémoire de la délivrance des Juifs, n° 548.
Le jour suivant, pendant le festin (2) qu'elle donna au roi
et à son ministre, Eslher intercéda pour sa propre vie et pour
celle de son peuple et accusa Aman, l'ennemi des Juifs. As-
suérus lit attacher l'Agagite, après qu'on lui eut couvert la CHAPITRE I X .
tête, Q. Curce, vi, 8, 22, à la potence que celui-ci avait fait .
LES LIVRES DES MACHABÉES.
dresser pour Mardochée.
557. — V I e s e c t i o n : D é n o u e m e n t ; l e s J u i f s s e v e n g e n t d e l e u r s
ennemis, v m - i x ; xvi. 258. — Division d o c h a p i t r e .
Mardochée devient ministre du roi à la place d'Aman, el Les livres des Machabées occupent la dernière place dans
il obtient un ordre qui permet aux Juifs de se défendre l'Ancien Testament, à cause de leur date relativement ré-
coutre leurs ennemis. Quand ceux-ci les attaquent, au jour cente, mais nous allons nous en occuper ici, afin de ne pas
qu'avait fixé Aman, ils résistent, et font tomber sous leurs les séparer des autres livres historiques, ausquels ils se ra-
coups 75,000 personnes. Ce nombre n'a rien d'incrovable, tachent par leur sujet. Nous traiterons en trois articles :
réparti sur l'éteudue de l'empire perse. Mithridate, roi de 1° de l'époque et du nom des Machabées ; 2° du 1 " , et 3° du
Pont, fit masacrer, eii un seul jour, dans son rovaume II" livre des Machabées.
80,000 Romains (3). On a reproché aux Juifs de s'être laissé
entraîner en cette circonstance par la cruauté et la ven- ARTICLE I.
geance ; on a, en particulier, blâmé Esther d'avoir demaudé
Époque et n o m des Machabées.
pour eux, à son royal époux, la permission de continuer à
Suse le massacre, pendant un autre jour, ix, 13. Mais on Coup d'œil eur l'état du peuple juif au temps des Machabées— Table chronologique.
— Origine dn nom de9 Machabéos.
oublie que les coreligionnaires de Mardochée, dans la capitale
comme ailleurs, ne faisaient que se défendre : la reine sol- 559. — É t a t d u p e u p l e j u i f a u c o m m e n c e m e n t d e l ' é p o q u e
licite l'autorisation do faire le lendemain ce qui a été fait le des Machabées.
jour même, ix, 13 ; c'est-à-dire, vin, 11, ut tinrent pro aai-
1» Les quatre siècles qui s'éconlèrent depuis Néhémiejus-
qu'à la naissance de Noire-Seigneur nenous sont pas connus
(II Sur les lionnenrs rendus par les rois perses ans grands de leur par une histoire suivie. Nous ne possédons, sur toute cette
cour, en particulier par Xercès, voir Brisson, Oe reglo Pcrsarum prin-
tipatu, 1. I. cxxxv, p. 192. période, que les deux livres des Machabées, qui nous ont
(21 » Nefas est, regia cœna proposita, orautom non exorare, » .lit conservé la mémoire des luttes soutenues par les Juifs
Hérodote, parlant des usagos des Perses et de Xercès ou Assuérus, fidèles contre l'impiété.
i x , 110.
(3) Rosenmaller, BibUsclw Altcrthumskmde, t. x, 1, p. 379. 2" Si cette époque n'est point la plus prospère de l'histoire
102 CHAr. IX. — IBS LIVRES BES HACBABÉES. [559] [559] ART. I . — ÉPOQUE ET NOM DES MACHABÉES. 163
des enfants de Jacob, elle est d u moins une des plus glo- débris de l'empire do ce grand conquérant, appartint tantôt
rieuses, car la meilleure partie des Juifs, convertie par la aux Séleucides, tantôt aux Ptolémées, mais elle eut à souffrir
captivité de Babylone, est maintenant irrévocablement atta- également des uns et des autres. Elle se trouva alors pour la
chée au service de Dieu. première fois en contact direct avec l'hellénisme, et ce con-
tact, dans les villes et en particulier à Jérusalem, fut perni-
3° Les animosités de leurs voisins les avaient longtemps i cieux à plusieurs. Parmi les classes élevées surtout, il s'en
empêchés de rebâtir Jérusalem (1) ; quand ils eurent recons- trouva qui se laissèrent séduire, non par ce qu'il y avait de
truit les m u r s de la ville, avec beaucoup de peine (2), leurs grand et d'élevé dans la civilisation grecque, mais par ce
ennemis ne furent pas désarmés, mais ils continuèrent à qu'elle avait de mauvais et de favorable aux passions. L'in-
leur susciter toute sorte de contradictions, 11 Esd., v i . De fluence nouvelle se fit sentir jusque parmi les scribes ; l'un
plus, le joug des Perses et les charges qu'ils leur imposaient d'eux, le premier qui ait porté uu nom grec, Antigone de
étaient lourds à porter (3). Tant de maux affaiblirent la foi Socho, étudia la sagesse païenne, et deux de ses disciples
et attiédirent la pieté d'un certain nombre (i) ; cependant ce furent les fondateurs de la secte sadducéenne, quoique il
qu'il y avait de plus sain dans l a nation resta inébranlable restât lui même orthodoxe (1). Les Juifs de la dispersion, à
et s'adonna à l'étude et à la pratique de la loi avec un zèle i Alexandrie, à Antioche, en Asie-Mineure et dans les villes
infatigable. Les prêtres et les scribes furent, à celte époque, 1 des bords de la Méditerranée, ressentirent bien plus encore
les défenseurs du mosaïsme. Avec Malachie fiuil le propho- i les atteintes de l'esprit hellénique et, par contre-coup, nui-
sirent ainsi à leurs frères de Palestine, avec qui ils entrete-
tisme de l'Ancien Testament, cf. 1 Mac., xi,27; les scribes suc-
naient toujours quelques rapports.
cèdent aux prophètes, non pour recevoir la révélation de l'a-
venir, mais pour conserver les écrits inspirés, les commen-
5° C'est à Alexandrie, où les descendants d'Abraham étaient
ter et les prêcher. La plupart des scribes, surtout dans les
en grand nombre, que se forma, sous les premiers Ptolémées,
commencements, furent sans doute des prêtres et des lévites,
cette forme particulière du judaïsme que l'on a appelée l'hel-
comme l'était Esdras, le premier et le plus illustre de tons (5).
lénisme et qui consiste dans une sorte de syncrétisme, dont
Cette circonstance ne contribua pas peu à augmenter l'in- le but est de mettre d'accord la révélation divine avec la phi-
fluence du sacerdoce ; il devint l e champion de la religion et losophie grecque. En se rendant en grand nombre à Jérusa-
de la vérité, en attendant qu'il devint, en la personne des ' lem, pour la célébration des fêtes religieuses, les enfants de
Machabées, la souveraine puissance ; il défendit sa patrie et Jacob, qui habitaient la capitale de l'Égvpte, apportaient avec
sa foi contre l'invasion des princes grecs et des idées grecques, eux en Judée les idées nouvelles, cette eommixlio dont parle
comme les prophètes les avaient défendues contre l'invasion l'auteur du second livre des Machabées, xrv, 3.
des monarques assyriens, chaldéens et égyptiens, et contrele 6° 11 devait résulter de là nécessairement des divisions el
polythéisme sémitique ou chananéen. des partis au sein de la communauté mosaïque. C'est ce qui
•¿"Après lamort d'Alexandre,la Palestine, se trouvantplacée n e larda pas à arriver. Les uns restèrent strictement fidèles
enlre les royaumes rivaux de Syrie et d'Égypte, formés des aux vieilles traditions; on les appela Assidéens, a i w ,
khasitUm, ' A m ô a ï o i , Assidxi, /es pieux (2); l e s a u t r e s , les hellé-
(1) I Esd., IV, 0 - 2 3 ; Il Esd., I, 3 ; I I , 3 . nisants, penebèreut fortement vers les innovations étrangères
(21 11 Esd., u , 10-20; l i l - i v .
(3) I Esd., VII, 24 ; II Esd., V, 2-1, 15 ; u , 36-37. (1) E w a l d , GaMchte dtf l ' M e s Israel, 3« ¿dit., t . IV, p . 357.
(4) Agg., I, 4 ; II E s d . , X I I I , 10, 1 5 ; Mal., I, 6-11,8. (2) I Mac., n, 42 (Vulg.) ; vu, 13 ; 11 Mac., xiv, 6.
(5) I Ésd., v u , 11; cL Mal., u , 7 ; A g g - , i l , 12.
]561] ART. I . — ÉPOQUE ET .NOM DES MACHABÉES. 465
Av. J.-C.
cl ils reçurent le nom flétrissant d'impies et de pécheurs,
204 Avèuement de Ptolémée V Epiphanc.
iniqui,jieccatorcs (1). Lcsdeux partis nedevaientpas être moins 199. José beu Joasus, président du Sanhédrin. . . Onias III, grand-piètre.
divisés eu politique qu'en religion. Les Assidéens étaient les 180. Avènement de Ptolémée Vi Philométor.
patriotes; les hellénisants étaient les soutiens desSélencides 175. Avènement d'Antioehus Épiphane Jasnu, grand-prètre.
ou des Ptoléinées. A un moment donné, le parti étranger 17Ï Ménétas, grand-prètrc.
170. Anliocbus prend Jérusalem.
menaça d'étouffer le parti national et de faire triompher le
167. Révolte des Juifs.
paganisme sur les ruines de la vraie religion. C'est alors que 166. Mort d e Mathathias. Avènemeut d e Judas
Dieu suscita les Machabées, qui sauvèrent la religion avec la Machabée,
patrie. Les livres des Machabées nous racontent leur histoire. 164. Restauration du Temple.
i r , 3 . Mort d'Antioehus Épipliane.
163. Année sabbatique. Anliocbus V Eupator prend
' 560. — T a b l e e h r o û o l o g i q u e d e Z o r o b a b c l à S i m o u M a c h a b é e . Jérusalem.
Av. J.-C. 161. Avènement de Démétrius I Alr.ime, grand-prètre.
161. Mort de Judas Machabée.
53G. Décret de Cyrus mettant tin à la captivité.
160. Josué ben Pheraki, président du Sanhédrin. . Jonalhas, grand-prêtre.
53$. Retour des Juifs sous Zorobabel.
143. Simon III, ethnarque des Juifs et grand-pièlre.
485. Avènement d e Xercês I.
142. Première année de l'indépendance juive.
4fis. Avènement d'Artaxercès Longue-main.
140. Simon, prince héréditaire des Juifs.
45S. Départ d'Esdras pour Jérusalem.
445. Deparl de Nebemie pour Jerusalem. . . . t l i a s i b , grand-prelre.
561. — D u n o m d e s M a c h a b é e s ; l i v r e s q u i p o r t e n t ce n o m .
430 <?). A c h e v e m e n l d u I h r e d e N i b i m i e (Ii;Esdras).
424. Avfcnenicnt d e Darius II Joiada II, grand-prSlre.
Machabée fut d'abord un surnom de Juda, troisième Bis
404. Av&nement d'Artaxerc^s II.
du prêtre Mathathias : Judam qui vocabalur Machabxus,
350. Avenement d'Ochus I .
338. Av&ueinent d'Arsfcs 1 Jonalhas 1, graud-pritre.
IMac., n, 4 ( 1 ) ; la gloire qu'il s'acquit par ses exploits fît
335. A v b e m e u l d e Darias III. donner ce nom à toute sa famille. Dans le Talmud, dans Jo-
333. Alexandre visite Jerusalem Jaddus, grand-prötre. sèphe, Ant. juâ., XIV, xvi, 4; XX, v i n , 11; x , et dans
323. Mort d'Alexandre Onias 1, grand-prßlre. beaucoup d'histoires modernes, les descendants de Matha-
312. Erc des Sileucides.
thias sont appelés, non pas Machabées, mais Asmonéens,
310 Simon I, grand-pritro.
305. Avenement de Ploleinöe I, Iiis de Lagus.
302. Avenement d'Autiochas I Soter. (1) Cf. I M a c . , i i i , 1 ; v , 2 4 ; v m , 2 0 , e t c . ; II, M a c , , v i n , 5, 16, etc.
284. Avenement d e Ptolemec II Philadelphe . . Eläaiar II, grand-pritre. L ' o r i u i u e d u n o m d e M a c h a b é e e s t i n c e r t a i n e . O n y a v u la p r e m i è r e
l e t t r e d e s q u a t r e m o t s d e l ' E x o d e , x v , 11, Mi KimôkA M'éHm YMvah,
276 Maaassfi, grand-pr&tre.
J I K I I I [Quis simili* lui in fortibus. Domine? t r a d u i t la V u l g a t e ) , o u l e s
262. Av&oemenl d'Antiocbus II Theo;. p r e m i è r e s l e t t r e s d e s q u a t r e m o t s MatUkatheyih KiUn Bcn-Yokhdnûn,
250. Antigone de Socbo, président da Sanhédrin . Onias II, grand-prètre. « M a t h a t h i a s . p r ê t r e , fils d e J e a u ; » m a i s ces é l y m o l o g i o s , i n v r a i s e m -
248. Avènement d e Séleecus 11. blables e n elles-mêmes, s o u t de plus e n contradiction avec l'orthographo
Î 4 7 . Avènement de Ptoléméc III Evergète. g r e c q u e , M M n a ê i i o t ; lo x c o r r e s p o n d a n t a u qif h é b r e u et n o n a u caf,
228. Avènement de Séleucus III. q u e n o u s a v o n s d a n s Mmikd et d a n s ktlien. La v é r i t a b l e é l y w o l o g i e
2 2 ! . Avènement d'Auliocbus le Graod. p a r a i t ê t r e le m o l t O p D , maqqibà, qui, eu chaldéen, langue qu'on
p a r l a i t a l o r s e n J u d é e , signifie marlemi, d e s o r t e q u e l e s u r u o m d o n n é
221. Avènement d e Ptolémée IV Pliilopator.
à J u d a s e s t le m ê m e q u e c e l u i q u i Tut d o n n é à n o t r e C h a r l e s M a r t e l ,
217 Simon II, grand-piètre.
parce que l'un e t l'autre, c o m m e u n m a r l e a n , brisèrent el écrasèrent
leurs ennemis.
(1] I M a c . , 1 , 1 2 . 36 {grec, II. 34) ; n , 4 1 ; VI, 21 ; V U , 5 , 9 ; IX, 23, 58,
69, etc.
du nom de leur ancêtre Asamôn, Josèphe, Ant. jud., XII, Machabées a été contestée ou même niée au xvm° siècle par
vi, 1. les protestants (1) qui n'en admettent pas la canonicité.
Il existe quatre livres qui portent le litre de Machabées, Aujourd'hui ilsreconnaissent universellement que cet ouvrage
deux canoniques et deux apocryphes, n°" 33, 37, 38. Nous est digne de foi et parfaitement historique dans tout ce qu'il
n'avons à nous occuper ici que des deux livres canoniques ¡1). raconte de la Palestine et des Machabées (2), mais ils pré-
tendent que l'auteur se trompe sur plusieurs points relatifs
aux peuples étrangers, dont il parle, disent-ils, non d'après
ARTICLE II.
la vérité, mais d'après les fausses rumeurs populaires qui
Le premier livre des Machabées. avaient cours en Palestine. Ainsi, selon eux, U est dans l'er-
reur, 1° quand il dit qu'Alexandre avait divisé son royaume,
562. — C o n t e n u «lu p r e m i e r l i v r e d e s M a c h a b é e s .
avant sa mort, entre ses généraux, i, 77; 2» quand il repré-
Le premier livre des Machabées s'ouvre par une introduc- sente les Romains comme acquiesçant à toutes les requêtes
tion, i-ii, et raconte ensuite, e n trois sections, 1° l'histoire qu'on leur adresse, TOI, 1 - 1 6 ; 3° quand il nous montre dans
dos guerres de Judas Machabée, ni, îx, 22; 2" l'histoire du les Spartiates des frères des Hébreux, xit, 6.
gouvernement de Jonathas, ix, 23-xti, 33 ; 3° l'histoire du
1° Réponse à la I'" difficulté : [Alexander] diaisit Mis
gouvernement de Simon, xin-xvi. La période historique qu'il
regnum suum, curn adbuc viveret, i, 7 . — Credidere quidam,
embrasse et qu'il expose selon l'ordre chronologique est de
dit Quinte-Cnrce, x , 1 0 , 5 , testamento Alexandri distributas
33 ans; elle s'étend de l'an 168 à l'an 133 av. J.-C., c'est-à-
esse provincias, sed famam ejus rei, quanquam ab aueto-
dire depuis le commencement des guerres entreprises par les
ribus tradita est, vamim fuisse comperimus. Tel est le pas-
fils de Mathathias pour la défense de la religion jusqu'à la
sage sur lequel on s'appuie pour accuser d'erreur le premier
mort de Simon. — Un premier paragraphe contiendra l'in-
livre des Machabées. Sans examiner ici pourquoi on préfère
troduction particulière au premier livre des Machabées et un
second en fera l'analyse.
( I ) L e P . F r o e h l i c h , S . .1., a y a n t p u b l i é à V i e n n e , e u 1744, s e s An-
nales eompendiarii requin et rerum Syrix tiummis l'i'leiibus it/ustrali,
d a n s l e s q u e l l e s il s o u t e n a i t l a v é r a c i t é d e s d e u x l i v r e s d e s M a c h a b é e s ,
S 1. — INTRODUCTION AU PREMIF.R LIVRE DES MACHABÉES. f u t a t t a q u é p a r E . - F . W e u s d o r f f , Protusio de fontibus hislorix Syrix
in libris Machabxorum, L e i p z i g , 1746. L e P . F r o e h l i c h r é p l i q u a p a r s o n
S a v é r a c i t é — Enseignements qu'il coalisa*. — Langue daoe laquelle ii a été écrit.—
De fontibus historix Syrix in tibris Machabxorum protusio in examen
Date i!o sa composition. — Versions.
voeûta, V i e n n e , 1746. L e f r è r e d e l ' a u t e u r , G t l . W c r n s d o r l T , e s s a y a d e
r é p o n d r e a u s a v a n t J é s u i t e p a r s a Commenlatio historico-critica de fide
563. — V é r a c i t é d n p r e m i e r l i v r e d e s M a c h a b é e s .
tibrorum Machabxorum, B r e s l a u , 1747. L e P . K h c l l , S . J . , r é f u t a , s o u s
l e v o i l e d e l ' a n o n y m e , c e l t e n o u v e l l e a t t a q u e d a n s Auctoritas utrius-
L'exactilude des faits racontés dans le premier livre des
que tibri Machabxorum canonico-historien asserta, et Frxhlichiani
Annales Syrix defensi adeersus Commentationem historico<rilkam G.
(I ) P o u r l a C a n o n i c i t é d e s d e u x l i v r e s d e s M a c h a b é e s , v o i r n " 3 0 - 3 5 , Wemsdorfpi, V i e n n e , 1749. C e d e r n i e r o u v r a g e d e m e u r a s a n s r é p o n s e .
O n p e u t v o i r a u s s i A. V i n c e n z i , Sessio qunrta Concilii Tridentini vindi• — L e t r a v a i l le p l u s r e m a r q a b l e q u i a i t p a r u d a n s c e s d e r n i e r s t e m p s
cala, seu Introduclio in S c n p t u r a s deuterocanonicas Veteris Testamenti. s u r l e s d e u x l i v r e s d e s M a c h a b é e s e s t c e l u i d u P. P a t r i z i , De Con-
n o m e , 1 8 4 4 , I. n i , p . 107 e t 1 2 2 ; V i e u s s e , La Bible mutiléepar In pro- sensu utriusque tibri Machabxorum, n o m e , 1856.
testants, 2« é d i t - , p . 170-182. — C o m m e n t a t e u r s c a t h o l i q u e s : N. S e r r a -
r i u s , tn libros Tobiam, e t c . , Maehabxos. Comnientarius, fllayence, 1610; (S) L a v é r a c i t é e t l ' e x a c t i t u d e d e l ' a u t e u r d e 1 M a c h a b é e s s o n t p l e i -
C o r n e l i u s a L a p i d e , tn Machabxorum libres Commentarium,dans Migne, n e m e n t établies, p o u r toul c e q u i r e g a r d e l'histoire d e la Syrie et d e
Cursus complétas Scriplurx Sacra:, t. s x , c o l . 1 2 3 9 - 1 3 3 6 ; G i l l c t , Les l'Egypte, p a r les h i s t o r i e u s g r e c s e t r o m a i n s ; sa c h r o n o l o g i e est aussi
Machabées, 1880, d a n s la B i b l e d e M . L e t h i e l l e u x , e t c . justifiée par les monnaies des Séleocides.
io63| ART. I I . — LE PREMIER LIVRE DES MACHABÉES. 169
le témoignage d'un auleur latin à celui d'un écrivain plus
ancien, nous nous bornerons à remarquer que l'historien juif Grèce et l'Asie. Des liens de consanguinité pouvaient donc
ne parle point de testament, et que ce qu'il avance est con- exister entre les Juifs et les Spartiates (I). L'auteur du
firmé par une tradition très répandue en Orient (I). Les second livre des Machabées, v, 9, fait allusion à cette
récits antiques sur la mort d'Alexandre et la manière dont il tradition (2).
régla sa succession sont contradictoires (2); dans cet état de 4° Ou a reproché aussi à l'auteur du premier l i n e des
choses, on n'a point le droit de déclarer que l'auteur de 1 Ma- Machabées des ex/ii/érations dans le récit des victoires des
chabées s'est trompé. Du reste, l'auteur sacré ne dit point Juifs sur les Syriens (3). C'est à tort. Ce livre ayaut été
qu'Alexandre partagea son empire entre ses généraux et les écrit on hébreu et par un Hébreu, on no devrait point être
éleva à la dignité royale ; il d i t , au contraire, un peu plus surpris d'y rencontrer quelques hyperboles, dans le goût des
loin, i , 9-10, qu'ils ne devinrent rois qu'après sa mort. Le Orientant ; mais en réalité, l'historien y parle comme les
sens de sa phrase, c'est qu'Alexandre mit à la tète do autres historiens de l'Ancien Testament, ou même avec plus
chaque province un de ses généraux pour la gouverner en de sobriété.
son nom (3). 5° Enfin, quelques critiques ont nié l'authenticité des do-
cuments officiels contenus dans ce livre (4). Mais ils ne
2° L'objection faite au sujet de ce qui est dit des Romains,
peuvent donner aucune preuve de leur négation. Les moyens
I Mac., vin, 1-16, ne repose sur rien de sérieux. L'auteur
parle de ce grand peuple avec les sentiments qu'en avaient
alors ses compatriotes, il ne se préoccupe pas de démêler (1) Les p r o t e s t a n t s s o n t allés j u s q u ' à n i e r l'authenticité des lettres
les motifs qui inspiraient la politique du sénat; son récit ne r e p r o d u i t e s par le p r e m i e r livre d e s Machabées. Us o n t été r é f u t é s par
II. J . E. Patiner, De epistolarum, quas Sparlani nique Judtci invicem
contient point d'erreurs. sibi misisse dicunlur, veritale, in-4°, Daruistadt, 1S28. 1° P a l m e r a t r è s
3° Les rapports de parenté entre les Juifs et les Spartiates, b i e n m o n t r é q u ' i l é t a i t t o u t à fait contraire a u x idées juives d ' i n v e n -
t e r u n e telle p a r e n t é a v e c des païens. P o u r q u ' u n écrivain d e la r a c e
mentionnés daus une lettre rapportée, xn, 6-8, peuvent sans d'Abraham émit n u e pareille a s s e r t i o n , il fallait q u ' e l l e f û t fondée.
doute surprendre, mais rien n e prouve qu'ils n'existaient pas. — 2° Quelques critiques ont p e n s é q u ' i l n e s'agissait pas ici d e S p a r t e
Le progrès des études historiques constate tous les jours des Lacédémone, mais d ' u n e a u t r e S p a r t e d o n t le n o m h é b r e u est S é p h a r a d ,
Abdia3, y . 20 (Bosphore, d a n s la Vnlgate), e t o ù il y n n r a i l e u u n
relations qu'on n'avait pas soupçonnées jusqu'ici entre la
petit r o y a u m e j u i f . Bost, L'époque des Machabées, llistoire du peuple
juif depuis te retour de l'exil jusqu'à la destruction de Jérusalem, iu-12,
1862, p. 248 250. Cette explication est inconciliable avec II Mac., v, 9,
(1) Cf. d ' H e r b e l o l , BMolhèque orientale, 1697, p . 318; Moïse de Kho- q u i p o r t e L a c é d é m o n e , n o m q u ' o u ue p e u t identifier a v e c l ' h é b r e u
r e n e |¡- 470), Hist. Armen, cum vers. Wtiilcm, l. n , p . 11; J e a n Ma- S é p h a r a d . — 3° H a n e b e r g p r é t e n d , Histoire de la révélation biblique,
lalas, Chronoyraph., v m , é d . B o n n , p . 153. t. il, p . 107, q u e la p a r e n t é d e s Juifs e t des Spartiates est u n e e r r e u r ,
(2) Voir, o u t r e les a u l e u r s d é j à i n d i q u é s , A r r i e n , v u , 26, e t Q. Curce, i m p u t a b l e d u reste n o n à l ' a u t e u r sacré, m a i s a u roi de S p a r t e . Nous
X. v, 5, q u i p r é t e n d e n t qu'il laissa son r o y a u m e a u p l u s digne ; Dio- n o v o y o u s pas c o m m e n t cette explication p e u l sa concilier avec
d o r e d o Sicile, x v m , 2; J u s t i n , s u , 13; 0 - Curce, X, v, 4, q u i disent Il Mac., v, 9 .
q u ' i l r e m i t sou a u u e a u à P e r d i c c a s . Cf. encore A m m i e n Marcellin,
x x n i , 6 ; J o r n a n d é s , De Gel. reins, x. (2) J o s è p h e a r e p r o d u i t c e s d o c u m e n t s , Anl. jud., XIII, v, 8 ; XII, i v
10. — M. C l e r m o n t - G a n n e a u a s i g n a l é de c u r i e u x r a p p r o c h e m e n t s
(3) Cette i n t e r p r é t a t i o n , d o n n é e p a r le P . Patrizi, s'accorde avec le
e n t r e les usages j u i f s et c e u x d'Êlis d a n s le P é l o p o n è s e , Le Dieu Sa-
récit d e J u s t i n , x v , 2, 13 : a H u j u s |regii] h o n o r i s o r n a m e u t i s , tamdiu
trape et les Phéniciens dans le Péloponèse, Journal asiatique, IS77, t. ir,
o m n e s a b s t i n u e r u n t , q u a m d i u fiiii r é g i s s u i superesse p o t u e r o n l . Taota
p . 157-233.
i n illis v e r e c u n d i a fuit, ut c u m o p e s regias b a b e r e n t , r e g u m tameu
n o m i n i b u s tequo a n i m o c a r u e r u n t , q u o a d Alexaudro j u s t u s haires (3) I Mac., IV, 1 4 ; V, 41; VI, 17; v u , 4 6 ; XI, 45-51.
fuit. " (4) 1 Mac., VIII, 23-32; X, 18-20, 25-45; XI, 30-37; XII, 6-23 ; XIII.
'36-40; XIV, 20-23; 27-49; XV, 2 - 9 , 16-21.
[565] ART. II. — LE PREMIER LIVRE DES MACHABÉES. 171
cune bouche juive ne faisait, en effet, jamais entendre,
do contrôler l'exactitude de quelques-uuo d e ces pièces nous
mais ou ne voit nulle part qu'on ail eu quelque scrupule, à
font défaut; pour celles qui émanent des rois de Syrie, elles
aucune époque, de nommer Dieu El ou Élohim. La raison de
portent des marques incontestables d'aulfeiiticité.
cette particularité nous échappe donc ; il est possible d'ailleurs
564. — E n s e i g n e m e n t s c o n t e n u s d a n s Iç p r e m i e r l i v r e
que le texte original portât un nom divin, au lieu du mot
d o s .Machabées. ciel, et que ce dernier mot ait été introduit par le traducteur,
peut-être à la place do Jéhovah (1).
1° Le premier livre des Machabées contient des passages
importants sur l'attente du Messie, appelé le « prophète (1) ; » • 565. — L a n g u e o r i g i n a l e d u p r e m i e r livre d e s M a c h a b é e s .
sur la confiance que nous devons avoir en Dieu et l'obéis-
sance à sa volonté (2), sur l'amour des Saintes Écritures, Le texte original du premier livre des Machabées est aujour-
X I I , 9, etc. d'hui perdu, mais nous savons qu'il avait été écrit en hébreu.
Machabxorum prirnum librum hebraicum reperi, dit S. Jé-
2° On a remarqué que le nom de Dieu manque presque i
rôme daus le Prologus Galealus ; secundus grxcus est, quod ex
complètement dans le premier livre des Machabées, quoique
ipsa quoque phrasi probari potest (2). Ce que dit le saint doc-
il soit très souvent, parlé de lui, et l'on a tenté, sans motif, d'en
teur du second livre, que le style suffit pour en faire con-
faire une objection contre l'inspiration de son auteur. Le mol
uaitro la langue originale, s'applique aussi au premier. A
Dieu, correspondant à El ou Élohim, n e se lit qu'une fois
travers la traduction, en grec alexandrin semblable à celui
dans le texte grec, m , 10, et encore manque-l-il, à cetendroil,
des Septante, n " 81-83, perce la phrase sémilique ; les ex-
dans le Codex Alexandrins et dans tous les bous manuscrits.
pressions sont helléniques, la construction et la manière de
Le mot Seigneur, par lequel les Septante ont rendu dans leur
parler sont hébraïques ; des idiotismes sémitiques ont été
version le tétragramme divin, Jéhovah, se lit trois fois, iv, 21,
traduits mot à mot (3) ; bien plus, quelquefois, le sens n'est
et VII, 3 7 , 4 1 , dans les éditions ordinaires, mais n'estjamais
pas parfaitement rendu, el l'original hébreu, qu'il est facile
non plus dans les meilleurs manuscrits. Cependant, si lemot
est absent, l'idée ne l'est pas, et par conséquent il n'y a pas
lieu à tirer de ce fait la moindre objection contre l'inspi- (1) L a Y u l g a t e a assez s o u v e n t Deus et Dominus : Deus cceli, l i t , 1 8 ;
ration du livre. C'est là une singularité philologique, ce n'est Deus, m , 53, e t c . ; Dominas, m , 22 ; t v . 10, etc., q u o i q u e ces n o m s n e
pas une difficulté doctrinale. Ou bien Dieu est désigné sous s o i e n t p a s d a n s l e g r e c . Le livre d ' E s t h e r , c o m m e o o u s l ' a v o n s v u ,
n ° 550, n e c o n t i e n t p a s n o n plus le n o m de Dieu d a n s s a p a r t i e p r o t o -
le nom de Ciel, ou bien il est parlé de lui simplement soit a
canonique.
la troisième personne, soit à la seconde (3). Des critiques (2) O r i g è n e dit, d a n s E u s è b e , i f . F... v i , 25, t . x x , c o l . 581 : T i
onl pensé que cette omission du nom sacré provenait de ce . M a x u a S a i x i , âr.tp ¿-'.Yr^a—a-. XapC^O Xapfiavi, IX. On e n t e n d c e p a s -
que déjà, à cette époque, les Juifs regardaient le nom de- s a g e d n p r e m i e r l i v r e d e s M a c h a b é e s , et l'on p e n s e q u e les m o t s
Dieu comme ineffable, et ne le prononçaient jamais. Celte Sorbetk Sarbane el i n d i q u e n t s o n n o m h é b r e u , e n m ê m e t e m p s q u ' i l s
n o u s a p p r e n u e u l e n q u e l l e l a n g u e il a été é c r i t . Ils signifient, s e l o n
explication peut être admise pour le n o m do Jéhovah, qu au-
l ' e x p l i c a t i o n l a p i n s v r a i s e m b l a b l e , sceptre, c ' e s t - à - d i r e c o m m a n d e m e n t ,
o n h i s t o i r e d u g o n v e r n e m e n t des princes des enfants de Dieu o u d u
p e u p l e d e Dieu, S f i ' 3 3 1 3
(I) I Mac., IV, 46; XIV, 41. Il e s t a p p e l é d a n s l e second passage le (3) 1 Mac., 1, 16, « a i i t o t p i s i r , i | p M i ï s i a , V u l g a t e , I, 17, et paralum
est regnum, fraSo ¡lDfn, vat/MMn malkouth, et le royaume fut for-
tifié, le v e r b e koun a y a u t le d o u b l e s e n s d e préparer et de rendre solide.
20-22, „ 1 , 18-22, 6 0 ; IV, 8 - H ; XII, 15; X V , 3,
Voir a u s s i l , 36 ( V u l g , 38); II, 57; III, 3 2 ; i, 28 ( V u l g , 30); II, 8 , e t c .
,3) i Mac., 1.1, 16, 10 50-53, 60; IV, 1 0 , 24, 30, 1 0 , aa ; V, 3 3 , .
Vît, 37,41 ; x n , 15; xvi, 3.
172 CIIAP. K . — LES L I V R E S D E S MACRABÉES. [S67]
[369] A R T . 11. — LE P R E M I E R L I V R E DES MACHABÉES. 173
568. — I n t r o d u c t i o n d u p r e m i e r l i v r e d e s M a c h a b é e s , i - l i .
Les derniers mots de ce livre, xvr, 23-21, qui renvoienj
aux annales du pontificat de Jean Hyrean, mort en l'an 107 1° L'introduction se divise en trois parties : 1° i, 1-10, jette
av. J.-C., indiquent que l'auteur écrivait quelques années u n coup d'œil sur les conquêtes d'Alexandre et sur le partage
après la mort de Simon, qui eut lieu en 133 av. J.-C., peut- de son empire par ses généraux. — 2 ° i , 11-67, raconte les
èlre pendant q u e le grand-prêtre J e a n Hyrcau vivait encore. m a u x qu'occasionnèrent en J u d é e les Juifs infidèles, sous le
L'ensemble du récit montre que l'historien était peu éloigné règne d'Antiochus IV Iïpiphane, mouté sur le trône en 173 :
des événements qu'il raconte. Nous ne savons du reste abso- le pillage de Jérusalem et du temple, la construction d ' u n e
forteresse sur le mont Sion, l'introduction du culte poly-
lument rien s u r sa personne. La traduction grecque est fort
théiste dans la ville sainte et dans toute la Palestine. —
ancienne, car Josèphe s'en est servi dans la rédaction de ses
3» ii. Ces crimes indignèrent le prêtre Mathathias ; il se r é -
Antiquités hébmqnes, 1. XII et X U I . et l'a souvent copiée
volta avec ses enfants et les Juifs fidèles, et commença la
m o t pour mot.
guerre glorieuse des Machabées contre l'étranger, ponr l'in-
• 367. — Du toxte grec e t d e s a u t r e s versions d u p r e m i e r livre dépendance de la patrie et surtout pour la conservation de la
des Machabées. foi. Le ch. il finit par la mort de Mathathias, l'an 166 av. J.-C.
1° Le texte grec du premier livre des Machabées se trouve 2° Après cette introduction historique, l'auteur raconte e n
dans le Codex Alexandrinus et dans le Codex smaitkus, trois sections et dans l'ordre chronologique les événements
qui sont généralement d'accord ensemble. 11 m a n q u e dans principaux de cette époque, les combats et les victoires de
le Codex Vatîcanus, q u i servit à faire l'édition romaine ou Judas Macbabée et de ses frères. La 1 " section contient l'his-
Sixtine d e l à Bible grecque, n° 109; on ignore de quel manus- toire des guerres de J u d a s , m-ix, 2-2; la 2» celle du gouver-
crit f u t tiré le texte qu'on lit dans cette édition. n e m e n t de Jonathas, ix, 23-XII, et la 3° celle du gouverne-
m e n t de Simon, xm-xvi, n° 360.
2 ' La version latine de n o t r e Vulgate n'a pas été faite par
S. Jérôme ; c'est celle de l'ancienne Italique. Elle traduit en 569. — |ro s e c t i o n : H i s t o i r e d e s g u e r r e s d e J u d a s M a c b a b é e , III-IX, 22.
général très fidèlement le texte grec, mais n o n sans u n cer-
Après la mort de sou père Mathathias, J u d a s Macbabée se
tain nombre de changements, d'additions ou d'omissions,
mit à la tète des Juifs fidèles au Dieu de leurs pères. 1° 11
presque tous d'ailleurs sans importance.
battit les généraux syriens Apollonius et Séron, puis Gor-
3" 11 existe u n e traduction syriaque ancienne de ce livre; gias et enfin Lysias, vice-roi d'Antiochus; il reprit J é r u s a -
elle est reproduite dans le tome IX de la Polyglotte de Le s a l e m . à p a r t l a citadelle, purifia le temple et rétablit le service
Jay et dans le tome IV de celle de Walton. Elle dérive du diviu, iu-iv. — 2° Le ch. v raconte comment le vainqueur
grec, et le rend assez exactement; elle emploie fréquem- des Syriens châtia les voisins des Juifs, animés contre eux
ment deux mots araméens pour traduire u n seul mot grec. d'intentions hostiles. — 3° La mort terrible d'Antiochus
IV Épiphane, l'auteur de tous les maux des Juifs, est dé-
( 1 ) 1 M a c - , IV, 2 4 , 6 - t * o « Y a u l i e u d e de t a oyiOO;, qmimm ton«, peinte eu traits éloquents, vi, 1-16. — 4° Sou successeur,
l i C b r c u : 3 1 U ' 3 , Si M , Voir aussi iv, 19.
10.
174 CDAP. IX. — LES LIVRES D E S MACHABÉES. [570] [571] ART. I I . — LE PREMIER LIVRE DES MACHABÉES. 175
Antiochus V Eupator, marcha contre Judas, qui assiégeait la un compétiteur, Alexandre Balas. L'un et l'autre recher-
forteresse de Jérusalem ; la campagne ne fut décisive ni d'un chèrent l'appui de Jonathas. Celui-ci se prononça pour
côté ni do l'autre, vi, 17-63. — 5° Quand, en 161, Bémétrius 1, Alexandre et f u t reconnu par lui comme grand-prêtre des
oncle d'Antiochus V, se fut emparé du trône des Séleucides, Juifs. En 147, Démétrius 11 voulut s'emparer de la couronne
il envoya contre la Judée Bacchide et Alcime. N'ayant pu des Séleucides; il envoya Apollonius contre les Juifs; Jona-
réussir à la vaincre, Nlcanor fut envoyé à son tour. Ce géné- thas le battit, et sa victoire lui valut de nouvelles faveurs de
ral fut baltu d'abord à Capharsalama et tué ensuite dans une la part d'Alexandre, x. — 3° Pendant la guerre entre Pto-
seconde bataille, à Béthoron. La défaite des Syriens fut si lémée VI Philométor d'Égypte et Alexandre, Jonathas sut, par
complète que les Juifs instituèrent une fête pour en perpé- sa prudence, conserver ses avantages, et, après la mort de
tuer la mémoire, v u . — 6° Judas profita d e l à paix pour ces denx rois, en obtenir de nouveaux de Démétrius II. Il
faire alliance avec les Romains, v m . — 7° Sur ces entre- en témoigna sa recouuaissance en envoyant à ce dernier nn
corps de troupes auxiliaires, pour l'aider à réprimer une sédi-
faites, Bacchide et Alcime envahirent de nouveau la Judée
tion qui avait éclaté à Autioche, mais il en f u t mal récom-
avec une armée formidable. Juda les attaqua à Laïsa, mais
pensé : Démétrius II ne tint pas ses promesses. La position
il périt dans ce combat, ix, 1-22.
devenait critique pour le grand-prêtre .juif, lorsque Tryphon
370. _ n« section : G o u v e r n e m e n t d e Jonathas. tx, 2 3 - x n .
opposa à Démétrius le fils d'Alexandre, Antiochus VI. Jo-
nathas se déclara pour le jeune roi et l'aida à triompher de
4" La mort de Judas Machabée devint funeste aux Juifs ses adversaires, xi. — 4° II renouvela alors l'alliance avec les
fidèles. Le parti hellénisant l'emporta avec l'aide de Bac- Romains, ainsi qu'une alliance ancienne avec les Spar-
chide. Jonathas, frère de Judas, choisi pour succéder à ce tiates (1); il remporta de nouveaux succès contre les généraux
grand homme, fut contraint de se réfugier, avec ses partisans, de Démétrius et augmenta les fortifications de Jérusalem;
dans le désert de Thécué. Il voulut faire mettre en sûreté mais il périt enfin, victime de la fourberie de Tryphon, qui,
chez les Nabathéens, ses alliés, les trésors de sa famille (texte aspirant à la couronne, voulait se débarrasser auparavant
grec), mais la caravane qui les transportait, sous la conduite d'un homme qui pouvait contrarier efficacement ses projets
de Jean, son frère, f u t pillée par les Arabes Bédouins de Ma- (143 av. J.-C.), xii ; cf. x m , 23.
daba et Jean fait prisonuier. Jonathas alla châtier ces bri-
gands. A son retour, l'armée de Bacchide lui barra le pas-
sage à l'embouchure du Jourdain; il réussit à se frayer un 571. — III e s e c t i o n : G o u v e r n e m e n t d e S i m o n , XIII-XVI.
chemin à travers les ennemis, en tuant mille d'entre eux. I" Il eut pour successeur son frère Simon. Le nouveau
Bacchide se dédommagea de cet échec en couvrant la Judée grand-prètre fit enterrer Jonathas à Modin et élever, en ce
de places fortes. Sur ces entrefaites, il revint auprès du roi lieu, à sa famille un monument magnifique (2). 11 obtint
de Syrie, après la mort d'Alcime. Au bout de denx ans, il
retourna en Judée, appelé par les Juifs de son parti; il as-
siégea Bethbessé, où s'était réfugié Jonathas, mais celui-ci (1) L e t e x t e g r e c , x u , 19, e s t f a u t i f . Il lit : à - ÎIMCKIÎÎV • ' O v i o o t ;
p a o i î f ô ; x ; > . L ' e r r e u r p r o v i e n t d e l a scriptio continua et d e l'itacisme
parvint à sortir de cette place, et Simon, son frère, battit les O X I A A P E I O X . Il f a u t l i r e : i>» taWiîiv 'Ovia. 'Apsio; *t>. La Vulgate
Syriens. Jonathas obtint alors de vivre iudépondant à Mach- p o r t e t r è s e x a c t e m e n t : Hoc etl reseriptum quait miserai Onias. Arius
mas. Ainsi se termina la guerre de Jonathas contre Bacchide, rex Spartiatarum, Oni* sacerdoli magna talutem.
(2) M o d i n , d o n t l e s i t e é t a i t r e s t é i n c o n n u , a é t é r e t r o u v é d e n o s
ix, 23-73. — En 152, il s'éleva contre le roi Démétrius l t r
j o u r s p a r M . G u é r i u , Découverte du tombeau des Machabées au Khir-
176 MAP. IX. — LES L I V R E S D E S MACHABÉES. [372] [373] ART. III. — LE SECOND L I V R E DES MACHABÉES- 177
de Démétrins divers privilèges et reprit'enfin la forteresse de 1° par les habitants de Jérusalem aux Juifs d'Égypte, pour les
Jérusalem sur les Syriens, x m — 2° Il employa les années de inviter à la fête des Tabernacles, i, 1-10"; 2° par le sanhédrin
paix qui suivirent à agrandir ses États, à orner le temple ot et par Judas Machabée à Aristobule, précepteur de Pto-
à faire prospérer le commerce; il renouvela l'alliance avec les lomée VI, et aux Juifs d'Égypte pour leur annoncer la mort
Komains et les Lacèdémoniens. Le peuple, en reconnaissance d'Antiochus Épiphane et qaelques autres événements impor-
de ses bienfaits, le reconnut, lui et sa postérité, comme pon- tants; elle se termine par une invitation à participer à la fête
tife et prince, donec surgat p-opheta fidelis, xiv. — 3° Quel- des Tabernacles, i , 1 0 ' - h , 19.
que temps après, Antiochus VII Sidètes, voulant recon- 2' La seconde partie est l'histoire proprement dite. Après
quérir le trône sur Tryphon, chercha à s'assurer l'alliance une préface, n, 20-33, dans laquelle il indique qu'il va résumer
de Simon et lui renouvela toutes les concessions qui lui les cinq livres de Jason de Cyrène, l'auteur raconte en deux
avaient été déjà faites par ses prédécesseurs, en y ajoutant le sections, cf. u , 21 : r les événements de l'histoire juive qui
droit de battre monnaie ; mais après avoir triomphé de son se sont accomplis sons le règne d'Antiochus !Épiphaue et en
adversaire, il oublia ses promesses et lit marcher contre la particulier ses persécutions, ni-x, 9; 2° les événements qui
Judée son général Cendébée. Celui-ci fut battu par les fils du se rapportent au règne d'Antiochus Eupalor, x, 10-xv. Cha-
grand-prètre, Judas et Jean. Cependant Ptolémée, gendre do cune des deux sections se termine par la mention de l'insti-
Simon et gouverneur de Jéricho, no laissa pas son beau-père tution d'une fête, x, 6 ; xv, 36-37. — Ce livre embrasse une
jouir de la victoire de ses enfants. Il le Ut périr par trahison. période do quinze ans, de 176 à 161 av. J.-C., c'est-à-dire de
la dernière année ou à peu près de Séleucus IV, mort en 176,
Simon eut pour successeur son fils Jean Hyrean, xv-xvi.
à la mort de Nicanor en 161 ; cf. II Mac., xiv, 4 e t x v , 38.
Le premier livre des Machabées s'arrête à l'avènement de ce
prince.
• 573. — L a n g u e o r i g i n a l e d u s e c o n d l i v r e d e s M a c h a b é e s .
ARTICLE III.
1° U a été écrit eu grec, cpmme l'atteste S. Jérôme. A part
Le second l i v r e d e s Machabées. quelques hébraïsmes (1) que l'on rencontre chez tous les écri-
vains juifs qui ont rédigé leurs ouvrages en grec, le style est
§ I. — INTRODUCTION PARTICULIÈRE A CE LIVRE.
pur et pour le fond semblable à celui des écrivains profanes
Division. — Langue originale. — Bnt do l ' a u t e u r . — Authenticité. — Véracité. — du dernier siècle av. J.-C. La phrase est arrondie, coulante,
Enseignements c o n t e n u s dan* ce livre.
et riche en locutions véritablement grecques, xaWw x à i f M y ,
572. — P l a n e t c o n t e n u d u s e c o n d l i v r e d e s M a c h a b é e s . xv, 12, etc. (2).
1° Le second livre des Machabées n'est pas la suite du pre-
mier : c'est une œuvre complète en soi et indépendante, (1) P a r e x e m p l e , à S i î ç o t p o u r c o m p a t r i o t e s , onépita p o u r proies, etc.
quoique racontant en partie les mêmes événements. Voir Voir aussi x i v , 21; v m , 2 7 . 1 5 , etc. Ces idiotismes s o n t encore plus
d a n s l a m a n i è r e d e c o n c e v o i r les c h o s e s q u e d a n s l e s mots.
n° 380. Elle se divise en deux parties très distinctes, do na-
(2) C f . IV, 3 7 , 10 ; v i , 1 2 ; i l , 25 ; x v , 39. C e l i v r e c o n t i e n t a u s s i d e s
ture diverse et d'inégale longueur, mais tendant l'une et m o t s e t d e s l o c u t i o n s r a r e s , ôirXoXoysïv, v m , 2 7 . 3 1 ; i v , 21 ; v , 2 0 ; II,
l'autre au même but. La première, i-ii, 19, est nn simple re- 2 5 ; x , I I ; x i v , G; x m , 2 5 , e t c . Il a i m e à r a p p r o c h e r d e s m o t s d e m ê m e
cueil de documents; elle contient deux lettres adressées : n a t u r e , i ? t ' . v à - f i S r a , IV, 1 8 ; cf. 2 2 ; X I I , 2 2 ; x v , 3 7 ; à f a i r e d e s a n t i -
t h è s e s d e m o i s , ê v p i v e t a v , — d u f f p é v s w v , v i , 2 9 ; c f . v , 6, e t c . D a n s l e s
lettres d u c o m m e n c e m e n t , c o m m e d a n s la partie historique, on trouve
M-el-Mcilieh, lice ue archéologique, novembre IS72, p . 2 0 5 ; Samarie,
l a f o r m e g r é c i s é e ' I s p o O & u i « , l, 1 , 1 0 ; m , 6, 9 ; i v , 9 , e t c . , t a n d i s q u e
t . I l , p . 5 5 s q . , 3 9 3 , 101 e t « 5 .
[576| ART. l l l . — LE SECOXD LIVRE DES MACHABÉES. 179
2° Le texte original de ce livre se trouve dans le Codex Juifs étaient dispersés partout, il était d'une extrême impor-
Alexandrtnus, il manque dans le Codex Vattcanus et dans tance, pour la conservation do leur religion, qu'ils n'ou-
le Codex Sinaiticus. On ignore de quel manuscrit a été tiré
bliassent point la sainteté du temple, v, 15, qu'ils n'en éri-
le texte imprimé dans les éditions ordinaires des Septante.
geassent point à l'étranger et qu'ils contractassent l'habitude
La traduction latine de l'ancienne llalique, conservée dans
du pèlerinage à Jérusalem, decrevenmt universa genti Ju-
notre Vulgale, reproduit exactement le grec. Quant à la ver-
dxorum, x, 8.
sion syriaque du second livre des Machabées, qui est im-
primée dans le tome iv de la Polyglotte de Walton, elle ne
B75. — De l ' a u t e u r d u s e c o n d l i v r e d e s M a c h a b é e s .
rend pas toujours parfaitement le sens de l'original et dé-
génère quelquefois en paraphrase. L'auteur était un Juif helléniste, qui avait vécu ou vivait
à Jérusalem, mais il est d'ailleurs complètement inconnu (1).
574. — B u t d e l ' a u t e u r .
Les documents qu'il reproduit n'en sont pas moins authen-
tiques ; sa véracité est à l'abri de tout reproche.
Des réflexions dont l'auteur parsème son récit, il résulte
qu'il n'écrit pas seulement pour raconter, mais aussi pour 576. — A u t h e n t i c i t é d e s l e t t r e s c o n t e n u e s d a n s le s e c o n d l i v r e
instruire et édifier. Les deux lettres qu'il rapporte en com- des Machabées.
mençant, dans sa première partie, n'ont pas uniquement pour
1° On a allégué contre l'authenticité de la première lettre
but de donner une première vue d'ensemble sur les événe-
rapportée i, 1-10", qu'il était invraisemblable que les Juifs
ments qu'il rapportera ensuite plus au long, mais aussi
de Palestine l'eussent écrite en l'an 188 de l'ère des Séleucides,
d'exciter les Juifs à la célébration des fêtes religieuses et à
c'est-à-dire 40 ans après l'institution de la fêle de la nouvelle
l'assistance aux sacrifices offerts en l'honneur de Dieu dans
Dédicace du temple, pour inviter leurs frères d'Égypte à y
le temple. Faire ressortir la sainteté de la maison du Sei-
prendre part. Cette objection est mal fondée, car les auteurs
gneur est une des choses qu'il a le plus à cœur t t comme le
de la lettre en rappellent une autre, datée du règne de Démé-
but principal de son œuvre; il exalte le temple par toute
trius, en 169 de l'ère des Séleucides, 143 av. J.-C., 21 ans
sorte depithètes, u, 20, 2 3 ; v, t a ; xv, 18; il montre les
seulement après l'établissement de la solennité. Que s'ils
étrangers lui rendant honneur, m , 2-3; x m , 2 3 ; ix, 1 0 ;
avaient attendu ce temps avant d'écrire, la raison en est que,
cf. v, 17-20 ; il raconte tous les traits qui peuvent en re-
vcrsccltcépoque, Oniass'étaulenfuiàLéonlopolis,euÉgyple,
hausser la gloire et l'éclat, m , 24-39 ; xm, 0-8 ; xiv, 33 ; xv, 32 ;
sous Ptolémée Philométor, un temple semblable à celui de
les doux fêtes instituées par Judas Machabée, en mémoire
Jérusalem y avait été bâli (2), de sorte qu'il était à craindre
de la purification du temple et de la victoire sur Nicanor qui
que les Juifs qui habitaient ce pays portassent moins d'in-
avait insulté la maison de Dieu, sont comme le pivot de son
térêt au temple palestinien. Les habitants de la cité sainte
récit, car chacune de ses deux parties se termine par la men-
écrivent alors à leurs frères pour prévenir un mal qu'ils
tion de ces jours commémoratifs, x, 8 et xv, 30; il conclut
même son ouvrage, après avoir parlé de la dernière, sans
nous faire conuaître la fin de Judas. A une époque où les (1) La d a t e h l a q u e l l e il a é c r i t n e s a u r a i t ê t r e d é l e r n i i n é e . II n ' a
p a s p u é c r i r e a v a n t l ' a n 124, H M a c . , l , 10», n i a p r è s l ' e x t i n c t i o n d e la
d y n a s t i e a s m o n é e u n e , 63 a v . J . - C . , é p o q u e d e la p r i s e d e J é r u s a l e m
p a r P o m p é e . On peut r a p p o r t e r sou œ u v r e a u t e m p s d e Jean Hyrcan
le p r e m i e r livre, d e s M a c h a b é e s a l a f o r m e h é b r a ï q u e T a o u m M u , i . 20. m o r t eu 106 a v . J . - C . , o n p e u a p r è s l u i .
29, 3S, 41 -, u , 1, 3 , 3 4 , e l c . (2) J o s è p h e , Ant. lud-, XIII, IX, 7 ; XIII.
180 CHAP. ¡ X . — LES LIVRES DES MACITARÊES. [377: [877] ART. III. — LE SEC0XD LIVRE DES MACHABÉES. 181
n'avaient pas à redouter auparavant. — 2° On fait des diffi- mort, tandis que Strabon et Juslin nomment le peuple, mais
cultés encore plus graudes contre la seconde lettre, i, 10-n, 19, ces derniers n'excluent pas évidemment les prêtres ; 2° le
mais comme elles sont tirées des choses miraculeuses texte sacré appelle le temple, temple de Nanée (I)]; les; écri-
qu'elles racontent, il est inutile de s'y arrêter, puisque vains païens l'appellent temple de Bélus. 11 est aisé de con-
Dieu peut faire des miracles quand il le juge à propos. cilier cette double dénomination. Bélus était le grand dieu
et Nanée était honorée avec lui dans le même sanctuaire.
517. — Véracité du s e c o n d livre des Machabées. La narration gréco-latine concorde donc avec la tradition
Quant à la partie proprement historique du livre, on juive. Le roi dont parle la lettre de II Mac., i, 10-17, est par
attaque sa véracité en prétendant que le récit de la mort d'An- conséquent Antiochus III.
tiochus IV lipiphane, ix, est inconciliable avec 11 Mac., i, 2° Il nous reste à montrer que les deux autres passages in-
10-17,et IMac., vi. a On a remarqué, dit Cellorier, quedans criminés, 1 Mac., vt, et II Mac., ix, n e se contredisent point,
les deux premiers livres des Machabées, Auliochus mourait malgré les apparences. II est certain qu'ils racontent l'un et
de trois manières différentes (1). » Voici ce qu'on peut ré- l'autre le même fait, c'est-à-dire la mort d'Antiochus IV
pondre à cette difficulté : Épiphane. Ce prince, ayant entendu parler des richesses d'un
1° Le roi dont la lettre reproduite dans II Mac., i, 10-17, temple de Nanée, auquel Alexandre le Grand avait fait de
nous raconte la mort violente, n'est pas le même que celui magnifiques présents, voulut s'en emparer; mais le peuple
dont la fin terrible est décrite dans I Mac., vi, et II Mac., îx. ameuté l'obligea à prendre la fuite, et il mourut en route,
Le premier personnage, qui est tué en pillant un temple, est accablé de honte, de dépit, de chagrin et de remords (2). On
Antiochus III, surnommé le Grand; le second, qui meurt de soutient qu'il existe deux contradictions dans le double récit
maladie après avoir tenté de piller un temple, est Antio- de cet événement, que nous lisons dans les deux livres des
chus IV Ëpiphane. U y eut une certaine ressemblance dans Machabées. —1° La première variation qu'on signale, c'est
les circonstances qui amenèrent la mort de l ' u n et de l'autre, que I Mac., vi, I, appelle Élymaïs, et II Mac., ix, 3, Persé-
mais il y eut aussi comme on voit, des différences notables. polis, la ville dont Antiochus voulait piller le temple. C'est
L'Antiochus dont parle II Mac., u, 10-17, périt en Perse, probablement Persépolis qui est la leçon véritable, le nom
frappé par les prêtres du temple de Nanée, dont il avait voulu de la ville n'élant pas donné dans plusieurs manuscrits grecs
piller le trésor. Les historiens profanes nous apprennent du I " livre des Machabées. — 2» La seconde divergence qu'on
expressément que ce prince est Antiochus III. Ayant été relève, c'est que I Mac., vi, 4, fait retourner Antiochus à
vaincu par les Romains et obligé de payer la somme énorme Babylone, tandis que II Mac., ix, 3, le fait mourir près
de quinze mille talents eubéens, il attaqua, en 187, le temple d'Ecbatane. Mais le premier passage signifie seulement qu'il
de Bélus, en Klymaïde, et fut tué par le peuple qui se se mit en route avec l'intention de retourner à Babylone, et
souleva pour défendre ses dieux (2¡. Il n'existe entre les
deux récits que deux divergences insignifiantes : 1° le livre (1) A s s u r b a n i p a l , d a n s l a r e l a U o n d e sa g u e r r e contre Dinmanaldas,
des Machabées nomme les prêtres comme les auteurs de sa roi d ' E l a n i , dit q u ' i l s ' e m p a r a d e la s t a t u e d e la déesse N a n â , q u i avait
é t é e m p o r t é e d'Assyrie e n Ê l a m 1633 a n s a u p a r a v a n t . Cylindre A, col.
v u , 1. 9 ; G. Smilli, History of Assurbanipal, 1871, p . 234. Nous a v o n s
là u n e p r e u v e i r r é f r a g a b l e du c u l t e q u ' o n r e n d a i t d a n s le p a y s d ' É l a m
(1) Cellericr, Introduction à ta lecture des Livres Saints, 1832, p . 33l>, à la déesse Nanà ou Nanée.
note.
(2) P o l y b e , x x x i , 2 ; Josèpbe, knl. jud„ XII, v m , 1 s q . ; cf. XII
(2) ;App., Syr., 3 8 ; Diod. S i c . , Fra¡m., x x i x ; S i r a b o n , x v i , 7Í1 V , 8 ; A p p i e n , S y r . , 4 5 ; T i t e L i v e , X L I , 2 4 , 5 ; XLIII, 6;XLIV,!9;XLV, 11-13*
Justin, xxxii, 2.
II.
(580] ART. III. — L E SECOND L I V R E DES MACHABEES. 183
le second qu'il mourut avant d'avoir pu arriver au terme de Machabées sont de longueur différente, mais émanent l'une
' son voyage. et l'autre de Jérusalem et sont adressées également aux Juifs
d'Egypte. 1° La première est fort courte, t, 1-10*. Elle rap-
31S. - Enseignements d u second livre des Machabées.
pelle une autre lettre autérieure et invite les frères d'Égypte
Le second livre des Machabées contient un grand nombre à célébrer la fête de la Dédicace an mois de Casleu, cf.
de passages dans lesquels respire lapliis entière confiance en 1 Mac., îv, 59 ; x, 21 ; Joa., x, 22. D'après la ponctuation de
Dieu. i. 8, 11, 17, 21-29; H, 17; m , 15, 22, 33-33; vni, 18, nos éditions, la date donnée, Il Mac., i, 10", de l'an 188 de
27 ; x, 38 ; XI, 0, 9 ; XII, 41 ; x m , 10, 12,14 ; xiv, 15,35-30 ; xv, l'ère des Séleucides, c'est-à-dire l'an 124 av. J.-C., se rap-
22-24. — La Providence y est défendue d'une manière ex- porte à la lettre suivante ; mais comme la date des lettres se
presse, VI, 12-16, au commencement de l'histoire admirable met à la fin, Il Mac., xi, 21, 33, 38, non au commencement,
du martyre d'Éléazar et des sept frères Machabées, dont le il en résulte que 10" appartient à la première lettre. C'est
récit esl'si propre à édifier et à toucher ; cf. aussi xiv, 13 ; îv, l'opinion soutenue par Bellarmin. — 2° La seconde lettre,
17 ; v u , 16. Les martyrs reconnaissent qu'ils souffrent pour i, 10b-ii, 19, Po/iulus, etc., est sans date; elle a aussi pour au-
expier leurs péchés, vu, 18, 32; mais Dieu leur fera miséri- teurs les Juifs de Jérusalem, mais elle mentionne spéciale-
corde, vu, 33, 37 ; il changera sa colère en bonté, vm, 5; les ment le Sanhédrin, serntus, et Judas Machabée. Elle est adres-
méchants au contraire recevront le juste châtiment de leurs séeauxJuifs d'Égypte el elle nomme parmi eux Aristobule(l),
crimes, vu, 36; vi, 14; vu, 14. La mort de l'impie Jason, précepteurduroiPtoléméeVl Philométor (180-145av. J.-C.).
v, 7-10, celle de Ménélas, x m , 6-8, et surtout celle d'An- Elle a dû être écrite peu de temps après la mort d'Antiochus
ti'ocbus' Épipbanc, ix, 5-28, sont des exemples terribles Épiphane, eu 149 ou 148 av. J.-C. Elle racoule, entre autres
de la punition réservée au pécheur. Nicanor, qui avait blas- choses, quatre faits importants : 1" la mort d'Autiochus Épi-
phémé contre Dieu et levé la main contre son temple, a la phane, i, 13-16 ; 2° le recouvrement du feu sacré par Néhé-
langue et la main coupées et est livré aux oiseaux de proie, mie, i, 19-36 ; 3° l'histoire de Jérémie cachant sur le mont
ut evidens esset et manifeslum signum auxilii Dei, xv, 32-35. Nébo le Tabernacle, l'arche et l'autel des parfums, n, 1-12;
Les grandes vérités dn jugement dernier, vi, 14 ; de la résur- 4° la création par Néhémie d'une bibliothèque destinée à re-
rection des morts, vu, 6 , 9 , 11, 14, 23, 29,36; de la punition cevoir les Livres Saints, n , 13.
du pécheur dans une autre vie, vx, 2 3 , 2 6 ; de la récompense
des justes, vu, 36; de l'expiation dans le purgatoire des
fautes non expiées dans la vie présente, xu, 43, sont très II. Seconde partie d u second livre des Macliabëee.
clairement exprimées dans ce livre, ainsi que la puissance de
l'intercession des saints, xv, 11-16. 580. — P r é f a c e , I I , 2 0 - 3 3 .
les cinq livres de Jason de Cyrène. Nous ignorons complète- toires sur les ennemis de Dieu et de son peuple, vin. —
ment ce qu'était Jason de Cyrène. On peut seulement suppo- G" Dieu punit le persécuteur des Juifs et le fait mourir igno-
ser que, puisqu'il était juif helléniste, né à Cyrène en Égypte, minieusement, îx. — 7° Après avoir montré comment Dieu
il avait écrit en grec. Quoique notre auteur nementionne se venge do son ennemi, l'auteur du second livre des Macha-
qu'Antiochus Épiphane et Eupator, les premiers événements bées nous montre comment Judas vainqueur témoigue au
qu'il raconte sont du règne de Sélcucus et les derniers de celui Seigneur sa reconnaissance en purifiant le temple et la ville
de Démétrius. Il nous apprend, u, 20-33, quel travail il a fait de Jérusalem, en célébrant pendant huit jours la fête de la
sur l'œuvre qui a servi de base à son travail. Cf. n° 14,4° et572. Dédicace et en rendant cette fête perpétuelle, x, 1-9.
581, _ [te section : Événements de la fin du règne de Séleucus IV 582. — 11' s e c t i o n : É v é n e m e n t s d u r è g n e d ' A n t i o c h u s E u p a t o r , x , 1 0 - x v .
et du règne d'Antiochus Épiphane, in-s, 9.
Sons le règne d'Antiochus Eupator, 4° les Machabées
1° L'auteur entre en matière par le récit de la tentative battent les Iduméens ainsi que le général syrien Timothée,
d'Héliodore (1), envoyé à Jérusalem par Séleucus IV, roi de x, 10-38. — 2° Ils battent aussi Lysias et obtiennent de lui le
Syrie, afin de piller le temple ; l'intervention des anges le fait libre exercice de leur religion, xi. — 3° Judas châtie Joppé et
miraculeusement échouer, m. — 2" Simon calomnie le Jamnia, puis les Arabes, prend Casphis, bat de nouveau Ti-
graud-prètre Ouias ; Jason, frère de ce dernier, le supplante mothée et assiège Gorgias; il fait prier pour les morts, x n . —
à prix d'argent dans le sacerdoce, après la mort de Séleucus, 4° Antiochus Eupator et Lysias entrent en Palestine à la tète
sous le régne d'Antiochus Épiphane; Ménélas à son tour d'une armée formidable; Ménélas cherche à recouvrer le
supplaute Jason, eu otfraut de plus grosses sommes, mais il souverain pontificat qu'il avait perdu, mais le roi le fait
ne parvient à ses fins qu'après beaucoup de luttes et de mourir; les Syriens sont défaits; la paix est conclue, xm. —
crimes, iv. — 3° Cruautés de Jason et d'Antiochus contre 5° Trois ans plus tard, Démétrius! Soter s'empare du trône
les Juifs ; Judas Macbabée se retire avec les siens dans le d'Antioche. A la suggestion d'Alcime, qui aspire au souve-
désert, v. — 4° Persécution d'Antiochus ; courage admirable rain pontificat. il envoie Nicanor contre les Juifs. Celui-ci les
et martyre du vieillard Éléazar et des sept frères Machabées, défait à Dessau, mais, admirant leur courage, il conclut la
vi-vu (2). — S 0 Pendaut ce temps, Judas Machabée a rassem- paix avec eux. Alcime, déçu dans ses projets ambitieux, l'ac-
blé uue petite armée de braves et il remporte de grandes vie- cuse auprès du roi de Syrie et l'oblige ainsi à recoinmenœr
il) Héliodore empoisonna plus tard Séleucus. Appieu, Syr., XLV; la guerre. Nicanor, n'ayant pu se rendre maitre de la per-
Tite Live, s u , 19. — On a retrouvé ces dernières années, dans l'Ile de sonne de Judas Machabée ni par ruses ni par menaces, lui
Délos, deux inscriptions grecques se rapportant à Héliodore. Elles out livre bataille et tombe mortellement blessé, le 13 adar
é t é p u b l i é e s d a n s le Bulletin de correspondance hellénique, 1877, p . 283, 161. Les vainqueurs, pour remercier Dieu de cette grande
et 1879, p. 364. victoire, instituent une fête qui est célébrée la veille du jour
(2) Sur le martyre des sept frères Machabées, voir S. Cyprieu, Epist. de Mardochée, xiv-xv, 37 (1). C'est le dernier évéuement
I.VI, 6 , De exil. Mart., t. i v , c o l . 354; S . A u g u s t i n d i t , De Civil. Vei,
x v n i , 36 : Machnbieorum libri, quostwn Jud/ei,sed Ecclesia pro canoni-
as habel, quorurndam propter Martyrum passiones vehementes nique mi-
rabites, qui onteguam Christus venisset m cornent, usque admortempro (1) L a m o r t d e R a d i a s , x i v , 41-42, e t l ' é l o g e q u ' e n f a i t l ' a u t e u r , o n t
tege Deicertaverunt, t . x u . c o l . 6 9 6 ; Contra Gaudentium, I. I, c . x x x i ; é t é l ' o b j e t d e s a t t a q u e s d e s p r o t e s t a n t s , a i n s i q u e l M a c . , v i , 43-46. I l s
u» 38, t. XLIII, col. 729, il répèle la même peusée. — S. (irégoire, o u i p r é t e n d u q u o ces d e u x passages é t a i e n t u n e a p p r o b a t i o n du sui-
de Niuianze a uu très-beau discours InMachatixorum laudem, Orat. XV c i d e . II M a c . l o u é , e u r é a l i t é , l ' i n é b r a n l a b l e a t t a c h e m e n t d e R a z i a s à l a
l. xxxv, col. 911-934. r e l i g i o n d e s e s p è r e s , e t I M a c . , le p a t r i o t i s m e i l ' É l é a z a r , L ' a c l e d e ce
186 CHAP. IX. — LES LIVRES PES MACHABÉES. [583] [583] ART. III. — LE SECOND LIVRE DES MACHABÉES. 187
mentionné par l'auteur du second liste des Machabées, qui 2° L'auteur du second livre des Machabées complète sur
termine son œuvre par quelques réflexions adressées au lec- quelques points les récits du premier : c'est ainsi qu'il nous
teur xv, 38-40. fait connaître les uomS de plusieurs personnages qui avaient
pris part aux guerres de cette époque et qui ne sont nommés
* 583. — C o m p a r a i s o n d o s e c o n d l i v r e des Machabées a v e c le ni dans le premier livre, ni dans Josèphe (1); il ajoute aussi
premier.
des circonstances nouvelles dont l'exactitude n'est pas dou-
1° Si l'on compare le contenu du second livre des Machabées teuse, de l'aveu de tous les critiques (2). Ces détails montrent
avec celui du premier, ou voit q u e l'histoire d'Héliodore, en- combien il était parfaitement renseigné et nous fournissent
treprenant de piller la temple de Jérusalem, ni, et l'accusa- une preuve de sa véracité.
tion calomnieuse de Simon contre le grand-prêtre Onias,
3° Ou a signalé comme une contradiction entre les deux
îv, 1-6, sont antérieures en date au r è ï n e d'Antiochus Épi- livres des Machabées les dates différentes qu'ils donnent aux
phane par lequel commence le récit de I Mao., i, 11, el qu'elles mêmes événements. Ils se servent l'un et l'autre de l'ère des
sont du règne de Séleucus IV. Les faits rapportés II Mac., iv, Séleucides (3), mais ils sont on désaccord, I Mac., vu, 1 et
7-VII, s'intercalent aisémeut dans la période de ! Mac., i, 11- II Mac., xiv, 4 ; ainsi que I Mac., vi, 16 et II Mac., xi, 21,
66. Le reste du récit est à peu près parallèle dans les deux 33; I Mac., v i , 20 et II Mac-, x m , 1, le premier ayant une
livres, la (in de II Mac. correspondant à I Mac., m-vii (1). année de plus que le second, 149, 150 et 151, au
I Mae. II Mac. lieu de 148, 149 et 150. Cette variation provient de la ma-
Premiers combats de Judas contre les Syriens, sa nière de compter qu'ont employée les deux écrivains. L'ère
victoire sur Xicsnar el Gorgias lu, 1-iv, 7. vin, 1-35 des Séleucides commença en octobre 312 av. J.-C., mais
Guerre contre Lysias tv, 28-35. si, 1-12.
ceux qui l'employaient comptaient une année en plus ou eu
Conclusion de la pais entre Lysias et les Juifs. . s i , 13-38.
Poriacatiou du Temple iv, 36-61. i , 1-8. moins, selon qu'ils plaçaient le premier mois de l'année en
Gaerie de Juins contre les Iduaiéeos et les païens automne ou au printemps suivant, n" 15bis, 3°.
de Galaad, de Galilée et de Philistie. . . . v. s , 10-3S, s u .
Mort d'Antbiocbas Épipbane VI, 1-16. i x , 1-23.
Campagne d'Antiochus Eupator et de Lysias contre (1) Il M a c , iV, 29; v m , 32, 33; s u , 2, 19, 24 , 35; XIV, 19.
la Judée; traité de pais vi, 17-«!. s u t . (2) Il Mac., t v , 14, 21, 30; v , 7-9, Ï2-23; v m , 3 3 ; X, 13; x l l l , 4.
Guerre sous Démétrius jusqu'à la mort de Nicaaor. v u . siv-sv. (3) Sur l'ère d e s Séleucides, on p e u t v o i r II. W a d d i n g t o n , Us ires
employées en Syrie, d a n s les Comptes-rendus de CAcadémie des inscrip-
d e r n i e r n ' e s t p a s du reste nn suicide, mais l'exploit d ' u n soldat q u i se tions et belles-lettres, 1865, p . 35-12.
dévoue p o n r faire du mal à l ' e n n e m i . Q u a u l à Kaztas, il est v r a i qu'il
s e d o n n e la m o r t s a n s raison s u f S s a n l e en soi, e t l'on ne p e u t excuser
s a c o n d u i t e q u e p a r la d r o i t u r e de s e s i n t e n t i o n s ou p a r u n e inspira-
t i o n divine particulière. Il n'agit p o i n t i"lr désespoir, m a i s avec foi. e n
d e m a n d a n t à Dieu d e lui r e n d r e un j o u r le c o r p s q u ' i l a b a u d o n n a i t ,
n Mac., xiv, 46. « E j u s m o r t e m mirabiliorem q n a m p r u d e n l i o r e m n a r -
r a v i t q u e m a d m o d u m facta esset. non t a n q u a i n faeienda esset iaudavit
S t r i p tura, >, d i t S. A u g u s t i n , Contro Gaudentium, 1. I, c. x x x i , n ° 57,
t. s u i t , col. 729. Tout c e qu'il dit s u r Bazias, n " 36-37, col. 728-729,
est à lire.
(I) C u tableau comparatif détaillé d u premier e t d u second l i v r e des
Machabées se t r o u v e d a n s le P. Patrizi, De consensu utriusque lit/ri
Machabxorum.
[ 5 8 6 1 CHAP. I . — A R T . I . — OE LA POÉSIE n É B R . EN GÉNÉRAL. 189
SECONDE PARTIE
LIVRES DIDACTIQUES ET SAPIENTIAUX CHAPITRE PREMIER.
DE LA rOÉSIE HÉBRAÏQUE.
qui fertilise le sol qu'elle arose, l'arbre et l'ombre qui reposent, Découverte do parallélisme en I7S1. — Difficulté de le roconrailre quelquefois dans
dans ces pays brûlés par le soleil, s o n t l'image du bonheur les versions. — Définition. — Espèces. — Moyens d'en varier la monotonie. —
Utilité de la connaissance dn parallélisme.
et de la j'oie; la sécheresse, l'aridité du désert, celle de l'afflic-
tion et de la souffrance. • 590. — Le parallélisme de la poésie h é b r a ï q u e signalé p o u r la
p r e m i è r e fois e u 1753.
589. — Caractères particuliers de la poésie hébraïque. !• C'est Lowth qui, le premier, dans ses Leçons sur la poésie
liais, dans toutes les langues, la poésie ne se distingue sacrée des Hébreux, publiées en 1753 à Oxford, où il était
pas seulement de la prose par le style, elle s'en distingue professeur, a établi l'existence du parallélisme dans la poésie
aussi par la forme. A ce langage divin il faut un rythme, hébraïque et a créé le mot, parallelismus rnembrorum,
u n e cadence particulière, je no sais quelle harmonieuse sy- aujourd'hui universellement adoplé (l).
métrie qui rende mieux que le terre à terre de la langue vul- 2" Le trait le plus caractéristique de la poésie hébraïque,
gaire les sentiments dont déborde l'âme, transportée par qui nous paraît aujourd'hui si saillant et en quelque sorte
l'enthousiasme dans une région supérieure et voulant ex- si palpable, n'avait donc pas été soupçonné par les anciens ;
primer par une manière de parler extraordinaire des idées et du moins ne l'ont-ils pas signalé en tant que mécanisme
des émotions qui ne sont pas communes. De là des règles poétique, et n'en ont-ils tiré aucun parti pour l'interpréta-
plus ou moins difficiles auxquelles s'astreint le poète, un tion de l'Écriture. Il est vrai que la plupart des Pères et des
moule artificiel dans lequel il doit couler sa pensée. commentateurs n'ont pu lire les livres poétiques de l'An-
cien Testament dans la langue originale, et que le parallé-
Si le fond du style est le même chez tous les poètes, la lisme n'est pas toujours aussi visible dans les traductions
forme de la poésie n'est pas semblable chez les différents que dans le texte primitif.
peuples : elle varie selon le génie des langues et de ceux qui
3° a Le lecteur qui ne connaît la Bible que par nos versions
les parlent. Le vers grec et latin est mesuré par la quantité
ordinaires a de la peine à distinguer la poésie de la prose, dit
des syllabes qui le composent ; le vers français est essentiel-
M. Reuss (2). Elles ne se ressemblent que trop par la forme
lement constitué par le nombre des syllabes et par la rime.
qu'on donne au texte dans l'impression, et malheureusement
Chez les Hébreux, nous ne rencontrons pas la rime ; d'après
les traducteurs se sont bien peu préoccupés autrefois du be-
plusieurs orientalistes, ou y trouve une certaine mesure
soin d'en faire sentir la différence. Ils peuvent alléguer
prosodique; mais, de l'avis de tous, ce qui distingue parti-
comme excuse que les docteurs juifs eux-mêmes, des mains
culièrement la poésie hébraïque et lui donne une physionomie
desquels nous avous reçu les originaux, ne paraissent pas
propre, tout à fait distincte de celle d e la poésie des langues
occidentales, c'est le parallélisme.
(1) L'Allemand H e r d e r e n a popularisé e t c o m p l é t é la notion d a n s
s o n livre d e l'Esprit de l/i poésie hébraïque, O e s s a u , 1782 et 1783, t r a -
duit en français p a r M™" d e Carlowitz. L'abbé d u C o n t a n t d e la Mo-
lette l'exposa e n l'raoce d a n s son Traité s u r la poésie et la musique
îles llébreux, en 178t.
(2) R e u s s , Le Psautier, p . 11.
94 CHAH. I ; — DE u POÉSIE HÉBRAÏQUE. [590] [592] ART. II. — DU PARALLÉLISME. 195
avoir nettement entrevue. Ce n'est que bien tard, au moyen
' 3 9 ! . — Difficulté de distinguer le p a r a l l é l i s m e d a n s les v e r s i o n s ,
ge, que ceux-ci ontcberclié à signaler le caractère poétique causée, e n plusieurs cas, p a r la c o u p u r e i n e x a c t e d e s versets.
de certains livres, en y appliquant un autre système d'accents,
c'est-à-dire de signes de prononciation musicale, que celui Cependant, pour reconnaître le parallélisme dans certaines
qui était employé pour la prose, laquelle se récitait égale- éditions latines, il faut suivre plutôt le sens que les versets.
ment à la synagogue d'une manière cadencée. Les livres aux- La loi du parallélisme était encore inconnue quand a été
quels nous faisons allusion étaient les Psaumes, les Pro- faite la division des versets dans la Bible, division générale-
verbes et Job. On alla même plus loin encore à l'égard de ment attribuée à Robert Etienne, qui l'aurait fixée dans ses
quelques morceaux de poésie insérés dans les l i r a s histo- éditions de la Bible hébraïque, grecque et latine, de 155) à
riques, et dont on disposa le texte d'une façon assez curieuse, 1555, u° 92. Par suite de cette ignorance, les coupures
mais qui trahissait en même temps l'absence de toute critique portent plus d'une fois à faux. Dans le Psaume xti (hé-
esthétique chez les rédacteurs. Mais cette méthode ne pré- breu XLIIJ, versets 6 et 7 :
valut pas, et il n'y eu a nulle trace dans les traductions. Les P o u r q u o i t'afûiges-tu, ô m o u â m e ,
copistes grecs seuls, chez lesquels on peut supposer un goût P o u r q u o i te t r o u b l e s - t u ?
littéraire plus développé, prirent l'habitude i l ) d'écrire les Espère e u Dieu, c a r je le louerai s a n s cesse ;
Il est le s a l u t d e m a face, il est m o n Dieu.
livres que nous venons de nommer, et quelques autres en-
core plus ou moins judicieusement choisis, en coupant les La fin de la strophe a été ainsi coupée : « 6. Espère en Dieu,
lignes comme nous faisons en écrivaut des vers. Il y a donc parce que j e le louerai encore ; il est le salut de ma face, 7, et
là de quai l'aire avancer l'intelligence des textes et en aider mon Dieu (1). » Ces fausses coupures ont été rectifiées dans
l'appréciation, rien que par les soins qu'on mettra à en réta- un grand nombre d'éditions. Dans le chant liturgique, la
blir la forme telle qu'elle a dù se présenter à l'esprit des au- division des vers est aussi très souvent corrigée.
teurs mêmes, qui ne disposaient pas des moyens matériels
de la rendre visible à l'œil. » 592. — Définition d u p a r a l l é l i s m e .
2" Les parallélismes syuonymique et antithétique sont 1° Tout ce que nous avons dit jusqu'ici du parallélisme
quelquefois employés simultanément : montre clairement quel avantage offre cette forme particu-
lière de la poésie hébraïque, pour faire passer cette dernière
L a vérité g e r m e r a de la t e r r e ,
La j u s t i c e p o i n d r a d e s d e u x , Ps, LXXXtv, 12. dans une langue différente, sans lui enlever complètement
son cachet. Toutes les formes poétiques, qui consistent exclu-
3° Le nombre des membres parallèles peut être multiplié sivement dans la mesure prosodique ou la rime des mots,
et porté à trois ou même à quatre. Il est de trois dans cette disparaissent nécessairement dans les traductions ; au con-
imprécation de David, Ps. vu, 6 : traire le parallélisme existant d'ordinaire, non dans les sons,
mais dans la pensée même, peut èlre aisément conservé.
Que l ' e n n e m i m e poursuive e t m ' a t t e i g n e .
Qu'il foule m a vie a u x pieds. On dirait que Dieu, qui voulait que les poèmes qu'il avait
Qu'il m e r é d u i s e e n poussière ! inspirés aux chantres d'Israël devinssent le chant et la prière
de l'Église universelle et du monde entier, voulut aussi qu'ils
Le Psaume xc, 3-6, nous présente quatre membres paral-
fussent jetés dans un moule poétique capable d'être facile-
lèles consécutifs, combinés deux âdeux avec beaucoup d'art :
ment transporté dans toutes les langues parlées sous le
N e c r a i u s p o i n t les t e r r e u r s de la n u i t , ciel.
Ni la flèche l a u c é e d a n s le j o u r ,
Ni la p e s t e q u i s'avance d a n s i ' o h s c u r i t é , 2" L'étude du parallélisme a donc une véritable impor-
Ni la contagion q u i e x e r c e ses r a v a g e s e n p l e i a midi. tance littéraire, et puisque Dieu a voulu qu'une partie de la
4" Enfin la diversité de mesure dans le vers, c'est-à-dire parole révélée nous fût transmise sous forme de poèmes, il
du nombre de mots ou de syllabes mesurées qui le composent ne peut pas être indifférent pour un chrétien de counailre
régulièrement, permet d'introduire un nouvel élément de les règles et les lois qui le régissent. Mais là n'est pas cepen-
variété dans le parallélisme, en alternant les vers de diverses dant le principal intérêt de cette étude. Elle a une utilité
mesures ou en les mêlant au gré du poète, comme nous plus grande encore. S'il nous est avantageux de connaître
aurons occasion de le dire plus tard. Nous en avons cité plus les beautés littéraires do la Bible, il l'est bien davantage
haut un exemple, tiré du psaume Cceli enarranl ghrriam Dei, d'en pénétrer le sens. Or, la connaissance du parallélisme
à propos du parallélisme synthétique, n° 593, 3° ; en voici est uu moyen puissant de mieux saisir la signification d'un
un autre exemple, emprunté au Ps. xiv (Vulgate, xui) : grand nombre de passages, qu'on rencontre précisément
dans les livres les plus obscurs et les plus difficiles de la
L'insensé a dit d a n s son c œ u r : Sainte Écriture. Bien des endroits des Psaumes, par exem-
Dieu n ' e s t p a s .
202 COiP; I. — DE LA POÉSIE HÉBRAÏQUE. [596] [597] ART. III. — LE VERS HÉBREU. 203
pie, deviendront clairs et intelligibles à qui leur appliquera
lélisme forme un vers dans la poésie hébraïque. Quelques
pour les comprendre les règles du parallélisme synouymique
critiques ne le considèrent que comme un hémistiche, mais
ou antithétique. Ainsi le sens d'in virlute lua, dans le pas-
il parait plus naturel et plus exact de le compter comme un
sage suivant du Ps. c m , 7 :
vers complet, puisque le parallélisme se compose quelquefois
Fiat p a s in v l r t u t e t u a de trois membres (1). Si le vers se composait de deux mem-
El abundantia in tnrribus tuis bres parallèles, le parallélisme de trois membres ne pourrait
est déterminé par le parallélisme. Puisque in virlute corres- s'expliquer. Les Psaumes ext et cxn, dont chaque membre
pond à in lurribus, il doit avoir un sens analogue et désigner parallèle commence par une lettre de l'alphabet, et dont le
par conséquent ce qui fait la force de Jérusalem et lui assure parallélisme est quelquefois triple, prouvent également que
la pais, c'est-à-dire ses murailles, commel'a traduit S. Jérôme chaque membre forme un vers.
dans sa version des Psaumes sur l'hébreu, in mûris tuis (1).
597. - Existe-t-il d a n s le v e r s h é b r e u u u e m e s u r e p r o p r e m e n t dite?
D e m ê m e , P s . LSXV, 3 :
L'élément constitutif du vers hébreu, c'est la quautité pro-
Et f a c t u s est m pace l o c u s e j n s ,
Et habitatio e j u s iu S i o u . sodique, selon les uns, le nombre des syllabes selon les
autres.
le mot in pace doit désigner Jérusalem, Salem, séjour de la
Plusieurs auteurs anciens, Josèphe (2), S. Jérôme et d'au-
paix, parce qu'il correspond àSion. Le parallélisme sert même
tres encore, ont affirmé que les vers hébreux étaient proso-
quelquefois à déterminer la vraie leçon. Ainsi il prouve que
diques ; ils ont parlé d'hexamètres et de pentamètres.
dans le verset 17 du Ps. xxi, qui a une si grande portée, il
S. Jérôme dit en particulier des vers du livre de Job : Ucxa-
faut lire avec notre Vulgate, kaarou, foderunl, et non kàari,
rnetri versus sunt, dactylo spondxoque currentes, cl propter
comme un lion, ainsi que le porte ie teste massorétique,
linyux idioma, crebro recipientes et alios pedes, non earum-
parce que cette dernière leçon détruit le parallélisme :
dem syllabai'um sed eorumdem temporum. Interdum quoque
Poderunt m a n o s meas et p e d e s meos,
DîuumeraveruQt omnia ossa mea,
c o m m e ils lui a t t r i b u a i e n t u n e m e s u r e prosodique d o n t o n n e r e t r o u -
vait pas les traces, on a g é n é r a l e m e n t ern, p a r m i les m o d e r n e s , q u ' i l
ARTICLE III. n ' y avait (sas eu h é b r e u de v e r s p r o p r e m e n t dits. On peut voir d a n s
Ugolini, Thésaurus, t. x x x t , les p r i n c i p a u x o u v r a g e s p n b l i é s p o u r
Le Vers h é b r e u . établir le c o n t r a i r e . — D a n s l ' a n t i q u i t é , le c o m m e n t a i r e des P s a u m e s
q u ' o n t r o u v e d a n s les œ u v r e s d e S . A t h a n a s e , s o u s le titre de De titu-
Son existence. — Sa nature. — Espèces diverses. lis Psalmorum, t. x x v n , çol. 619-1314, divise e x a c t e m e n t , A peu d'ex-
c e p t i o n s près, les P s a u m e s v e r s p a r v e r s . La v e r s i o n c o p t e i n d i q u e e n
* 596. — De l ' e x i s t e n c e d u v e r s h é b r e u . chiffres le n o m b r e d e v e r s c o n t e n u s d a n s les P s a u m e s . Les a n c i e n s
m a n u s c r i t s g r e c s dn t e x t e e t m ê m e b e a u c o u p d e latins sont écrits
L'existence d'un vers hébreu, constitué soit par la quan- v e r s p a r v e r s e t v o n t à la ligne p o u r c h a q u e vers. L'édition d e
tité prosodique des mots, soit par le nombre des syllabes, J o b , des P s a u m e s , d e s Proverbes, d e l'Ecctêeioste, du Cantique des
est tellement évidente dans le texte original, qu'on ne peut C a n t i q u e s e t d e s p r o p h è t e s , c o n t e n u e d a n s le I. s x v i u de la Patrologie
l a t i n e d e Migne d i s t i n g u e c h a q u e v e r s e n a l l a n t à la ligne. Voir An-
sérieusement la contester, quoique on n'ait pas songé pen- tonelli. Prxfatio, n ° 30, PaL gr., 1. x x v u , col. 631-634, e t les s o u r c e s
dant longtemps à la remarquer(2). Chaque membre du paral- a u x q u e l l e s il r e n v o i e .
(1) Voir K a u l e n , ntmdbvch zur Yutgalo, 1S70, p . 28-29. (1) P s . v u , 6 ; x v , 3 ; x v u i ; 9 ; Prov., i, 22, 27 ; J o b . x, 17, e l c .
(2j Les P è r e s c o n n a i s s a i e n t . l ' e x i s t e n c e d n vers h é b r e u , n ° 597. Mais (2) J o s è p h e , Antiq.Jud., Il, x v i , 4; VII, H, 3.
20i CHAT. I. — DE LA P O É S I E IIÉBBAJOUE. ]598J LIJ»TT9] AHI. IV. — DES S T R O P H E S . 205
rhytmusipse dulciset Hnnulus jertur numeris leye metri solu- part des Psaumes, sont en vers de cette mesure (I). 11 y a
tis (1). Jusqu'à notre époque, on a rejeté, comme étant sans des vers de quatre, de cinq, de six et de neuf syllabes, etc
fondement, l'opinion de ces écrivains. M. Le Hir a tenté de alternant quelquefois avec des vers do mesure différente (2)'.
la défendre en rapprochant la poésie hébraïque de la poésie
* 599. - Exemple de vers heptasyllabique.
syriaque (2). D'après lui le vers hébreu se compose, comme
notre vers français, d'un nombre déterminé de syllabes. Voici comme exemple de vers heptasvUabique, d'après
M. Bickell est allé plus loin; il croit, non sans vraisemblance, M. Bickell, le Ps, ex, hébreu CH. Ce psaume élant alphabé-
le vers hébreu analogue au vers syriaque et le fait consister tique, n° 605, chacune des lettres de l'alphabet indique avec
en u n e combinaison d'iambes et de trochées. certitude le commencement de chaque vere.
• 598. — LE v e r s h é b r e u d ' a p r è s M. Bickell. Ode Y a h v é b k o l l é b a b ,
Lathélh lam nàchlath góyim.
Besód yeschàrim v'èda.
t Ma'sé yadâv 'melh vmiscbpat
D'après M. Bickell, 1° le vers hébreu est composé d'un Gedólitn m à ' s e Yâhve,
Ne'mânim kól pibkûdav ;
Droûscbim lekil cherçébcm.
nombre déterminé de syllabes, sans distinction des brèves S i u u k i m la'àd le'olain,'
Ilod v é b a d à r po'léhu,
ou des longues (3). — 2" Une syllabe accentuée alterne régu- "Souyim be'mélh veyâschar.
Vçidqàtho - é m a d t lè'ad.
Pedoûlh schalâkh l'eâmmo,
lièrement avec une syllabe non acceutuée, de sorte que si Zekr 'àsa luilleóthav, Çivvà l ' o l â m b e r i l l i o ;
l'on donne aux pieds ainsi formés les uoms de la prosodie K h a n n o ó n verâchoum Yàhve.
Qadóscb vénéra' schmcVm;
T a r p n â l l i a n lireéAu,
classique, les trochées et les ïambes entrent seuls dans la Reschlth k h o k m à yirâlh Yah,
Yzbór l'ólam beritho. Sckl tòb lekhól ' o s é b e m ;
poésie hébraïque. L'accent est généralement placé sur la Kokh m â ' s a v hlggid l'animo, T b i l l â i b o ' ó m a d t l à ' a d (3).
pénultième. Pour le déterminer, on doit consulter, non pas
les règles des massorètes, mais les analogies de la langue sy- (1) Voici, d ' a p r è s l e P . G i e l m a n n , De re metrica Hebrmrum, 1880,
riaque. — 3° Le vers le plus usité chez les Hébreux est le quels sont, i n d é p e n d a m m e n t du livre de J o b et d e s P r o v e r b i les
vers heptasyllabique ou de sept syllabes. Le livre de Job, poèmes composés d e vers d e sept syllabes : Gen., iv, 23-21- ¿ - j .
S * " ' S " j f t f 1 8 - 2 4 ; XX.V 3 - 9 ; 15-19'; Doni]
IU-XLU, 6, et celui des Proverbes tout entier, ainsi que la plu-
H a b . , I l i , L a r a . , V; 1 s . , xill-XLV, 3 ; XXXVILL, 10-20; XL-XLV, 11- XLVR
X L V M - L I ; L U , ; LVI-I.XVI; P s . „ ; „ , ; v - x ; X V ; X ' , , X V I , , - X,X -S^
( I ) S . H i e r o n . , P r z f . in Job. V o i r t o u s l e s p a s s a g e s d o s a n c i e n s s u r ; X S V U
™ , " " " " XXXI; XXXIII-XLI; XLIV-XLVII; K „ :
c e s u j e t , r e c u e i l l i s p a r M . G r a n d v a u x , d a n s L e B i r , Le livre de Job,
L V ; L \ I I - L X I V ; L X V I ; L X V , , ; LXIX-LXXXLLL; L X X X V , ; LxkxVU,; M I X X•
Introduction, î m , p . a i s q . ; c f . p . 185, n o t e .
x c i ; x c „ ; XCIV-XCVIII; c ; c n - c x i i ; e x t v ; c x v ; cxxùu cxxv cxxxî-
12) D a n s Le Rhythme chez les Hébreux, Le livre de Job, p . 183-215.
a E u r é s u m é , dit-il, p . 212, la prosodie h é b r a ï q u e était d e s p l u s simples,
cxxxv; CXXXHÎ-CXLL; C X L I I I ; C X L V - C L . - On'¿ni 'chez ¿ s poète
c o m p t a i t les syllabes s a n s les m e s u r e r et les unissait t o u j o u r s eu
grecs chréuens des vers heptasyllabiques qui étaient inlnnus aux
n o m b r e s pairs, affectait d e préférence certaines positions p o u r l'accent,
poètes profanes et qui sont faits sans doute sur le modèle d i vers sv
m e t t a i t le p a r a U é l i s m e d e la p e n s é e à c ô t é d u p a r a l l é l i s m e d e s l e r m e s s
d a n s les d e u x f r a c U o n s d u vers ou d a n s les d e u x moitiés d u distique, K a r * * -
et e n t r e m ê l a i t les vers a v e c assez p e u d e r é g u l a r i t é d a n s la m ô m e
pièce. • prSk,?879B;d3-6: " " r
' m m i C
" "l*1* '"uslralx, Ina-
( 3 ) P o u r c o m p t e r l e s s y l l a b e s , i l f a n t m o d i f i e r a s s e z s o u v e n t la 1 , C a r m i m T t 3 f r ù x
n - f t * * r * " - 1-spruck, 1882,
p o n c t u a t i o n m a s s o r é t i q u e . De p l u s , M . B i c k e l l n e t i e n t q u e l q u e f o i s a u -
c u n c o m p t e n i d u scheva, ni d e s semi-voyèlles, ni, d a n s la plupart des
cas, d e s v o y e l l e s auxiliaires. Les voyelles iniUales s o n t parfois élidées.
— L e s r è g l e s c o n c e r n a n t la n u m é r a t i o n d e s s y l l a b e s s o n l e n c o r e
b i e n loin d'êlre précises et certaines.
206 CHAP. I . — HB L i POÉSIE HÉBRAÏQUE. |600]
|601] ART. I V . — BBS STROPHES.
Mais toi, J é h o v a l i , t u e s m o n b o u c l i e r ,
ARTICLE IV. Ma gloire, celui qui relève m a téte.
Ma voix i n v o q u e J é h o v a h
Dos strophes. E t il m ' e x a u c e d e sa m o n t a g n e s a i n t e . — Silah.
Lear exigence. — Moyens «le les distinguer. Moi j e m e c o u c h e et j e m e r é v e i l l e s a n s i n q u i é t u d e ,
P a r c e q u e J é h o v a h est m o n s o u t i e n .
J e n e c r a i n s p a s la m u l t i t u d e d u p e u p l e
600. - De l ' e x i s t e n c e d e s s t r o p l i e s d a n s la p o é s i e h é b r a ï q u e .
Qui t o u t a u t o u r d e m o i m e t e n d d e s p i è g e s .
Lève-toi, J é h o v a h ! sauve-moi, 0 m o u Dieu!
r Un très grand nombre de poèmes de l'Ancien Testa-
F r a p p e m e s e n n e m i s \ la j o u e ,
ment sont partagés en strophes. La strophe est comme une Brise les d e n t s d e s m é c h a n t s .
prolongation du parallélisme, u n e sorte de rythme soutenu A J é h o v a h le s a l u t !
pendant une série de vers et superposé au rythme de cha- S u r t o n p e u p l e t a b é n é d i c t i o n . — Sélah (1).
que vers particulier. Ce qui constitue essentiellement la
strophe, c'est qu'elle renferme une idée unique ou princi- ' 60t. — Moyens de distinguer tes strophes.
pale, dont l'ensemble de vers qui la forment contient le déve-
loppement complet. Chaque vers n'est qu'un anneau de la 1° Le développement de la pensée, en quatre groupes dis-
chaîne totale, qui est la strophe. La strophe est une des tincts, est tellement visible dans le Ps. m , ainsi que dans
règles de la poésie lyrique, dans la plupart des langues. En plusieurs autres, qu'on y distingue sans aucune difficulté les
hébreu, ou ne la rencontre pas seulement dans les Psaumes, strophes les unes des autres. Mais il n'est pas toujours aussi
où le chant en chœur la rendait indispensable, mais aussi aisé de les discerner. Quoique ce soit une règle de la poésie
dans le livre de Job, où les pensées se partagent en groupes lyrique de consacrer une stance et une stance seulement â
très distincts, mais naturellement moins réguliers pour la chaque pensée, cette règle souffre des exceptions. Tantôt
deux pensées différentes sont condensées dans une seule
longueur que dans l'ode. strophe; tantôt la même pensée se développe et se poursuit
2» F -B. Rœster est le premier qui ait remarque, en 1831, au delà de cette limite. Tous les poètes, dans tous les temps,
l'existence des strophes dans la poésie l é b r a ï q u e ( l ) . Aujour- se sont donné des licences dans ce genre, depuis Pindareet
d'hui elle est admise par tous les orientalistes. On peut être Horace jusqu'à nos jours. Déplus, le nombre des vers qui
en désaccord pour la détermination des strophes dans un composent la stance peut être irrégulier; ici il est plus long,
poème donné ; on est unanime à accepter le principe. Dans là il est plus court. La distinction des strophes est donc quel-
quelques psaumes, la division stropbique est si evidente qu il quefois très incertaine. Pour les poètes grecs, latins et fran-
suffit de les lire pour qu'elle s'impose. Tel est, par exemple, çais, on indique au lecteur, par quelque artifice d'impression,
le l's m , qui se compose de quatre strophes de quatre vers l'endroit où elles finissent. La tradition ne nous ayant pas
(sauf la quatrième qui en a cinq) exprimant chacune une conservé ces coupures dans la poésie hébraïque, l'étude seule
idée particulière : peut nous les faire découvrir.
Jéhovali, que m e s e n n e m i s sont n o m b r e u x : 2° Quand le sens, qui doit être examiné avant tout, ne
Nombreux ceux qui.s'éléveut contre moi,
N o m b r e u x c e u x q u i disent de m o i : (1) M. Bickell, Carmina Veteris Testamenti, p . 2, s u p p r i m e le v e r s :
P o i n t do s a l u t p o u r l u i e n D i e u . — Sitah. « F r a p p e m e s e n n e m i s â la j o u e , » c o m m e u n e addition inutile, e t a
a i n s i 4 s t r o p h e s d e 4 v e r s . — La d i v i s i o n e n q u a t r e s t r o p h e s d e q u a t r e
Ill Die Strophen oder der Parallelisms (kr Verse der Hebräischen
vers est également manifeste d a n s le P s a u m e cxx (cxxi).
P o l l n s l e s Studien und Kritiken, 1831, p . 40-114.
208 CUAP. I . — D E LA P O É S I E HÉBRAÏQUE. [FIOI]
[003] ART. V. — D E QUELQ. P A R T I C . D E LA Ï O É S . H É R R . 209
suffit pas, ¡1 est possible d'arriver à la détermination des
strophes par quelques autres moyens. 5" Les moyens que nous venons d'indiquer ne sont pas
toujours suffisants pour reconnaître d'une manière in-
3° Le premier de ces moyens accessoires est le 'refrain, qui
faillible la série des strophes. Il reste donc des incertitudes
revient régulièrement dans un certain nombre de psaumes,
en plus d'un cas.
comme dans les Ps. XLI et XLII, qui ne font qu'un, où le
refrain : Pourquoi t'affliges-tu, mon âme, se lit aux versets ARTICLE V.
12.
210 CHAP. I . — DE LA POÉSIE HÉBRAÏQUE. (605] ¡0061 CHAP. I I . — ABT. I. — fSTROD. AU LIVRE DE JOB. 214
quel chaque vers ou chaque série parallèle devers commence Introduction au livre de Job.
par une lettre de l'alphabet, reproduit selon l'ordre reçu.
Caractère liUtoriqoo du livre. A quelle époque Job a-t-it vécu? — En quel Ueu ? —
C'est donc une sorte d'acrosticlie. Ce genre de composition Gale de U composition du livre. — But. - Authenticité et intégrité. — Beauté
parait avoir été adopté de préférence, pour aider la mémoire à littéraire. — Forma poétique. — Job, figure de Notre-Soigneur.
retenir les vers quand la suite des idées n'était pas très
606. — Opinions diverses s u r le c a r a c t è r e historique du livre de Job.
marquée (4Y.
Ou a soutenu trois opinions diverses sur le caractère du
(1) Ps. n , 8 ; x x i l , 2 8 ; L Ï X I I . 8 ; x c v m , 3 ; ls., XLV, 2 2 ; XLIX, 2 ; P s .
livre de Job : 1° d'après les uns, c'est une pure fiction;
XLVH, 5 ; Prov., V, 4; Is., X L I X , 2 ; E z . , v , ! ; P s . LXXIV, 6 ; LXXXVI, 2° d'après les autres c'est un mélange de fiction et de vé-
1 5 ; e u t , 8 ; CXI, 4 ; exit, 4 ; CXLV, 8 ; S o p h . , t, 13; Job, x x x , 3 ; x x x v i u , rité; 3° d'après le plus grand nombre et la croyance tradi-
27, e t e . , e t c .
tionnelle, il est complètement historique. — 1 ° Samuel Bar
(2) ls., XXII, 17, 7S; XXIV, 1 6 ; x x i x . 14; x x v n , 7 ; x x x m , I, e t c .
Nachman -dit, dans le Talmud, Baba Bathra, 1 5 « : a Joli
(3) Ps. x x s v t , 10; XL, 4 ; L u , 8 ; l s . , x x i x , 1, 2 ; Z a c h . , IX. 5, e t c .
¡4) Les Ps. e x i et CXII s o n t c o m p o s é s c h a c u n de v i n g t - d e u x vers, n'a pas existé; il n'a pas été un homme créé, mais une pa-
c o m m e n ç a n t p a r les v i n g t - d e u x l e t t r e s de l'alphabet. Les m e m b r e s rabole. » Ce sentiment était si contraire aux idées des Juifs
parallèles s o u l d o u b l e s d a u s les h u i t p r e m i e r s versets, f o r m é s par le3 que Hai Gaon, en l'an 1000, altéra ainsi ce passage : « Job
seize p r e m i è r e s lettres. Le p a r a l l é l i s m e a trois m e m b r e s d a n s les deux
d e r n i e r s versels, e t par c o n s é q u e n t s i x vers, c o m m e n ç a n t p a r les six a existé et il a été créé pour devenir une parabole. » J. I).
dernières.lettres. Dans le Ps. c x i i ( V u l g a l e , c x v m ) , il y a viugt-deux Michaelis a fait revivre le premier l'opinion de BarNachman.
stances d e seize v e r s c h a c u n e . Le p r e m i e r m e m b r e parallèle de c h a q u e — 2° Luther est l'inventeur de l'opinion mixte qui préteud
slance c o m m e u c e par la m é u i e l e t t r e . Ce s o n t là les seuls e x e m p l e s de
P s a u m e s alphabétiques p a r f a i t e m e n t réguliers. L'éloge de la femme que, dans le livre de Job, le romau s'allie à l'histoire. 11 fut
forte d a n s les Proverbes, XXXI, 10-31, e s t aussi u u poème alphabétique si solidement combattu par Bellarmin et d'autres théologiens
t o u t à fait régulier, de m ê m e q u e l e s d e u x p r e m i e r s c h a p i t r e s et le
q u a t r i è m e d e s lamentations. D a n s le troisième chapitre, c h a q u e lettré
d e l'alphabet est répétée t r o i s f o i s e t l ' o r d r e est e x a c t e m e n t suivi, Ps. x x v , x x x i v , x x x v n , CXLV e t s u r t o u t ix-x, s o n l d e s p o è m e s a l p h a -
excepté p o u r le phè, q u i est placé a v a n t Pain, a u lieu de le suivre. Les b é t i q u e s irrèguliers.
210 CDAP. I . — DE LA POÉSIE HÉBRAÏQUE. (605] ¡006] CHAP. I I . — ART. 1. — 1XTROD. AU LIVRE DE JOB. 211
quel chaque vers ou chaque série parallèle devers commence Introduction au livre de Job.
par une lettre de l'alphabet, reproduit selon l'ordre reçu.
Caractère liUtoriqoe do livre. A quelle époque Job o-t-il vécu? — En quel lieu ? —
C'est donc une sorte d'acrosticlie. Ce genre de composition Date de la composition du livre. — But. - Authenticité et intégrité. — Beauté
paraît avoir été adopté de préférence, pour aider la mémoire à littéraira. — Forme poétique. — Job, figure de Noire-Soigneur.
retenir les vers quand la suite des idées n'était pas très
606. — Opinions diverses s u r le c a r a c t è r e historique du livre de Job.
marquée (4Y.
Ou a soutenu trois opinions diverses sur le caractère du
(1) Ps. n , 8 ; x x i l , 2 8 ; L Í X I I . 8 ; x c v m , 3 ; ls., XLV, 2 2 ; XLIX, 2 ; P s .
livre de Job : 1° d'après les uns, c'est une pure fiction;
XLVH, 5 ; Prov., v, 4 ; Is., XLIX, 2 ; E z „ v, ! ; Ps. LXXIV, 6; LXSXVI, 2° d'après les autres c'est un mélange de fiction et de vé-
1 5 ; c m , 8 ; e x i , 1; CÏII, 4 ; CXLV, 8 ; S o p h . , i, 13; Job, x x x , 3 ; x x x v u i , rité; 3° d'après le plus grand nombre et la croyance tradi-
27, e t c . , e t c .
tionnelle, il est complètement historique. — 1 ° Samuel Bar
(2) ls., XXII, 17, 7S; x x i v , 1 6 ; x x i x . 11; x x v n , 7 ; s x x m , I, e t c .
Nachman -dit, dans le Talmud, Baba Bathra, 1 5 « ; « Job
(3) Ps. x x x v i , 10; XL, 4 ; LU, 8 ; l s . , x x i x , 1, 2 ; Z a c b . , i x . 5, e t c .
¡4) Les Ps. a ï et CXII s o n t c o m p o s é s c h a c u n de v i n g t - d e u x vers, n'a pas existé; il n'a pas été un homme créé, mais une pa-
c o m m e n ç a n t p a r les v i n g t - d e u x l e t t r e s de l'alphabet. Les m e m b r e s rabole. » Ce sentiment était si contraire aux idées des Juifs
parallèles sont d o u b l e s d a u s les h u i t p r e m i e r s versets, f o r m é s par le3 que Haï Gaon, en l'an 1000, altéra ainsi ce passage : « Job
seize p r e m i è r e s lettres. Le p a r a l l é l i s m e a trois m e m b r e s d a n s les deux
d e r n i e r s versets, e t par c o n s é q u e n t s i x vers, c o m m e n ç a n t p a r les six a existé et il a été créé pour devenir une parabole. » J. I).
dernières.lettres. Dans le Ps. c s i x ( V u l g a t e . c x v n t ! , il y a vingt-deux Michaelis a fait revivre le premier l'opinion de BarNachman.
stances d e seize v e r s c h a c u n e . Le p r e m i e r m e m b r e parallèle de c h a q u e — 2° Lulher est l'inventeur de l'opinion mixte qui préleud
slance c o m m e n c e par la m é u i e l e t t r e . Ce s o n t là les seuls e x e m p l e s de
P s a u m e s alphabétiques p a r f a i t e m e n t réguliers. L'éloge de la femme que, dans le livre de Job, le roman s'allie à l'histoire. Il fut
forte d a n s les Proverbes, XXXI, 10-31, e s t aussi u n poème alphabétique si solidement combattu par Bellarmin et d'autres théologiens
t o u t à fait régulier, de m ê m e q n c l e s d e u x p r e m i e r s c h a p i t r e s et le
q u a t r i è m e d e s lamentations. D a n s le troisième chapitre, c h a q u e lettre
d e l'alphabet est répétée t r o i s f o i s e t l ' o r d r e est e x a c t e m e n t suivi, Ps. x x v , x x x i v , x x x v n , CXLV e t s u r t o u t ix-x, sont d e s p o è m e s a l p h a -
exceptó p o u r le phè, q n i est placé a v a n t Yain: a u lieu de le suivre. Les b é t i q u e s irrèguliers.
212 CHAP. 11. — LE LIVRE DE JOB. [608] [610] ART. I. — INTRODUCTION AU LIVRE DE JOB. 213
catholiques, que la plupart des luthériens se rangèrent i création, à la chute de l'homme, aux géants, au déluge, à la
l'avis de ces derniers. - 3» L'existence réelle de Job ne fait ruine de Sodome. La longueur de sa vie, — qui atteint ou
aucun doute pour les Juifs et les chréliens. dépasse deux cents ans, puisqu'il devait avoir au moins
soixante ou soixante-dix ans quand il f u t frappé, et qu'il
607. - P r e u v e s d u c a r a c t è r e h i s t o r i q u e du livre de J o b . vécut encore après, cent q uaranle ans, XLH, 1 6 , — n o u s reporte
1° L'existence de Job est attestée par les écrivains sacrés, aussi à la période de la servitude d'Égypte; de même que la
É i . , xiv, 14, -20; Tob., n, 12; Jac., v , 11. - 2» Les Pères mention du gesilah, sorte de monnaie ancienne, non frappée,
rangent ce livre parmi les livres historiques ( t ) . — 3 ° Le mar- dont le nom ne se trouve que dans la Genèse, xxxiti, 19, e t
tyrologe romain marque la fête de Job, laquelle est aussi Job, XLII, 1 1 . - 3 ° Une addition qu'on lit dans les Septante,
célébrée par l'Église grecque. - 4« Si l'on considère' cet écrit porte qu'il descendait d'Abraham à la cinquième génératiou,
en lui-même, on remarque que le ton est celui d'une histoire et qu'il est le même que Jobab, XLII, 17; mais l'authenticité
réelle et le langage celui d'un homme qui croit à la réalité de ce passage est douteuse.
des faits qu'il raconte. Les caractères de tous les person-
nages sont parfaitement soutenus, non seulement dans les 609. — Du lieu o ù a vécu Job.
grands traits, mais jusque dans les plus petits détails. — Job vivait dans la terre de Hus, i, 1. 11 y a deux opinions
5" La seule objection qu'on puisse faire contre le caractère principales sur la situation de ce pays : 1° d'après les uns, il
historique du livre, c'est sa forme littéraire si parfaite. Mais, était sur les confins de l'Idumée, comme le disent expressé-
« on peut croire avec le plus grand nombre des interprétés, m e n t les Septante, probablement au sud-est de J u d a , cf.
dit M. Le Hir, que Job et ses amis n ' o n t prononcé que le fond Jér., xxv, 2 0 ; Larn., iv, 21. Tous les amis de Job étaient
des discours qu'on leur met à la bouche et que la diction Arabes ou Iduméens. Il devait habiter près de l'Arabie el de
appartient à l'auteur sacré, sans être autorisé pour cela a ne l'Idumée. Cela est incontestable, mais ne sert pas à fixer
voir dans tout l'ouvragequ'une fiction poétique(2). » exactement le lieu de l a scène. — 2° D'après S. Jérôme et la
plupart des modernes, la lerre de Hus se trouvait dans la
608. — A quelle é p o q u e J o b a - t - i l v é c u ? partie septentrionale du désert d'Arabie, parce que la Ge-
nèse, x, 23, en fait une terre araméenne et que Job est appelé
1° Le patriarche Job est postérieur à Abraham et à Ésau,
Den-Çédem, mol qui désigne proprement les Arabes (1). La
puisque deux de ses amis, Éliphaz et Baldad, descendent tradition syrienne et la tradition musulmane placent, avec
d'Abraham, le premier par Thémau, fils d'Ésafi, le second raison, ce semble, n u s dans le Haurau, non loin de Damas,
parSuab, fils d'Abraham et de C é l u r a . — 2 ° I l y alieude croire dans le pays fertile appelé Él Bethenijé, où se trouve le mo-
qu'il est, au contraire, antérieur i Moïse, parce que dans son nastère de Deïr E j j u b , élevé eu l'honneur du saint pa-
histoire, il n'est fait aucune allusion aux faits qui se sont triarche.
passés pendant ou après l'Exode, tandis qu'on y trouve des
allusions à tous les grands événements précédents, à la
610. — Date de la composition d u livre d e J o b ; son a u t e u r .
(11 S A u g u s t . , Vedoctrinochristiana, 1. II,c. v m , 1 3 . - L e c i n q u i è m e La question la plus difficile concernant le livre de Job est
concile général c o n d a m n a l'erreur d e T h é o d o r e d e Mopsnoste, ensei- celle qui regarde la date de sa composition et son auteur.
g n a n t qu'il y avait d e s fails fictifs d a n s Job. C r a c . ConstmtKm li-
col. î v , a r t . 67, édil. Mansi, t . ix, col. 224-225.
(1) Cf. J c r . , XLIX, 28 ; J o s è p h e , ¿ni. jnd., 1, v i , 4 ; P t o l é m é e , v, 19, 2.
(2) Le llir, Le livre de lob, p . 232-233.
[614] ART. I . — INTRODUCTION AU LIVRE DE J O B . 215
214 CHAP. n . — LE LIVRE DE JOB. [612]
est parfaitement justifiée : il développe des raisons qui ne
On l'a souvent attribué à Moïse ou au moins à l'époque de
pourraient être placées ni dans la bouche des amis de
Moïse, mais à cause de la langue et du style, on le reporte
Job, ni dans celle de Dieu, et qui étaient néanmoins néces-
aujourd'hui, communément, au temps de Salomon ou à l'in-
saires à l'exposition complète de la doctrine; il est donc très
tervalle qui s'est écoulé de ce roi à foécbias. Ceux qui ont
naturel qu'un nouveau personnage s'en fasse l'interprète.
voulu retarder sa rédaction jusqu'à la captivité de Babylone,
ou même après, sont certainement dans l'erreur; mais il est * 613. — B e a u t é l i t t é r a i r e d u l i v r e d e J o b .
impossible de dire au j u s t e par qui et en quel temps il a été
Tous les critiques sont unanimes à regarder le livre de Job
rédigé (4).
comme un chef-d'œuvre de littérature : u Eluccl... quidquid
611. — B u t d u l i v r e de'. J o b . tragcedia vêtus unquam Sophocleo vel JJschyleo molila est
Le but du livre de Job e s t la justification de la Providence, cothurno, dit Albert Schultens, infra magnitudinem, gravila-
la solution du problème d u mal dans le monde. L'occasion tem, ardorem, auiiuositatem horum aflëctuuminfinituni quan-
des malheurs de Job, leur cause et leur but, la minière dont tum subsidere (1) I »
il les endure et dont ses amis les apprécient, la raison que
• 614. — F o r m e p o é t i q u e d n livre de Job.
Dieu en donne, voilà tout l e livre.
1° A part le prologue et l'épilogue, tout le livre de Job est en
61S. — A u t h e n t i c i t é e t i n t é g r i t é d n l i v r e d o J o b . vers. Chaque verset, à très peu d'exception près, se com-
Quelques auteurs seulement, sous des prétextes futiles, pose de deux membres parallèles ou de deux vers, et chaque
onl attaqué, l'authenticité du prologue et de l'épilogue, c'est- vers de sept syllabes, n° 598 (2).
à-dire le récit historique, initial et final. Prétendre que ces 2° On a quelquefois considéré le poème de Job comme une
deux parties ne sont pas d e l'auteur primitif, c'est soutenir épopée; on le regarde généralement aujourd'hui comme un
que l'auteur a fait un torse sans tète et sans pieds. drame, dans un sens large (3) : le prologue en estl'exposition
2» Ou a attaqué, mais s a n s aucun fondement, la descrip- (1) Liber Jobi,X. I, P n n f . ; f . S ) . — « L e p r o l o g u e ( d u F a u s t d e G œ t h e ) e s t
tion de l'hippopotame et du crocodile, XL, 10-19; xi., 20-XLI, d e J o b , q u i est le p r e m i e r d r a m e d u m o n d e . . . J'ai eu l'idée d é c o m p o s e r
u n J o b , m a i s j e l'ai t r o u v é t r o p s u b l i m e ; i l n ' y a p o i n t d e p o é s i e q u e
25 Cette double description est très exacte et bien a sa place.
l'on p u i s s e c o m p a r e r a u l i v r e d e J o b . » T h . J l c d w i n , Journal of Ihe
30 C e mu; l'on a le p l u s contesté, c'est l'authenticité des Conversations of lord Byron in 1S21 and 1S22, P a r i s , IS24, 1. t , p . 173.
discours d'Éliu, qui n e paraissent pas se rattacher aussi — Q u a n t à uotre t r a d u c t i o n d e J o b par S . J é r ô m e , d a u s la Vulgate,
u n r a t i o n a l i s t e , M . A. M e r x , d i t à c e s u j e t , Das Gedieht von Ijjob,
étroitement que le reste a u corps de l'ouvrage. - i£hu inter- p . LXXltl : « C'est u n t r a v a i l e x c e l l e n t p o u r s o n é p o q n e ; l e I r a d u c t e u r
vient, il est vrai, àl'improviste; cependant son intervention n ' y a é p a r g n é n i t e m p s , ni p e i n e , ni a r g e n t , p r o c é d a n t a v e c i n d é p e n -
dance et avec goût, n e suivant a u c u n des anciens interprètes, c o m m e
il l e d i t d a n s s a P r é f a c e , m a i s e x p l i q u a n t l ' o r i g i n a l , o u t e n a u t c o m p t e
(U « lu l a n t a ergo o p i n i o n u m de a u e t o r e librl J o b varietate consol-
d e s u s a g e s d e l a l a n g u e a r a b e e l d e la l a n g u e s y r i a q u e . . . S o n t e x t e
l i u s est d i r o n s - n o u s a v e c N o ë l A l e x a n d r e , n i h i l a s s e r e r e , n . s i l u c e r t u m
e s t i d e n t i q u e à c e l u i d ' a u j o u r d ' h u i , c f . XII, 2 3 ; x v i , U . »
esse a q u o s c r i p t u s f u e r i t ; c n m u e q u c e x S e r i p l u r a , n e q u e e x tradi-
t i o n e , u e c firtnis u l l i s r a t i o n i h u s p r o b a r i p o s s i t . q u i s s i t l l l m s auctor. (2) V o i r C i e t m a n u , De re rnetrica Hcbrœorum, p . 37 e t 42-46.
P r o i n d e c o u c l u d a m u s c u u j S . O r e g o r i o M a g n o , trxt. m Job, c . 1 : IJius (3) C e t t e d é u o m i o a t i o u n ' e s t p a s d ' a i l l e u r s r i g o u r e u s e m e n t j u s t e :
haie scripseril, valde s u p e r v o c n e q o s r i t u r ; q n u i u tauien auctorI1M1 « L e d r a m e d e m a n d e u n e a c t i o n e x t é r i e u r e ; il n ' y a q u ' u n e l u t t e i n -
S u i r i t u s S a n c t u s Bdeliter c r e d a l o r . Ipse igitur b s c scripsit. qui h » , t é r i e u r e d a n s le l i v r e d e J o b . . . S i l ' o n v e u t t r o u v e r u n e f o r m e l i t t é r a i r e
a n a l o g u e à c e l l e d e ce l i v r e , il f a u t l e c o m p a r e r à la Makama o u à l a
s c r i b e n d a d i c t i v i t . » Historia Ecclesiaslica Veteris Sov.que reslmenn.
Musamird d e s Arabes. C'est le n o m par lequel on désigne ces e n t r e -
P a r i s , n u , t . 1, p . 2 7 1 . V o i r i b . , p. 2 7 0 , l ' é n u m é r a t i o u d e s p r i n c i p a l e s
opinions dés anciens sur l ' a u t o u r d e Job.
216 CHAI', n . — LE L I V R E HE J O B . [616]
[617] A R T . I I . — - ANALYSE E T E X P L 1 C . DU L I V R E D E J O B . 217
et ressemble beaucoup à la plupart des expositions des tra- 2° discussion de Job et de ses trois amis, ni-xxxi; 3° dis-
gédies d'Euripide, qui sont aussi une sorte d'introduction cours d'filiu, xxxu-xxxvn ; apparition et discours de Dieu,
épique à la pièce. Dès que le nœud de l'intrigue a été noué XXXVUI-XLT, fi; 5 " é p i l o g u e , XLII, 7 - 1 6 (I).
dans ce récit préliminaire, il se resserre de plus en plus
dans les trois discussions ou les trois actes qui suivent, sous
I'O p a r t i e : Prologue.
la forme de dialogues entre Job et ses amis. Dans les dis-
cours d'Éliu qui viennent ensuite, l'intrigue commence à se 617. — Division e t a n a l y s e d u p r o l o g u e , MI.
dénouer; ils préparcnl l'intervention de Dieu qui amène 11 nous fait connailre le principal personnage et les cir-
d'une manière admirable le dénouement, complété dans l'é- couslances qui amènent la discussion sur le problème de
pilogue. La préparation, le développement et la conclusion l'existence du mal, problème donl la solution fait le fond du
de l'action ne laissent rien à désirer an point de vue de l'art. poème, n° 610. — 1 0 Piété de Job an milieu de la plus grande
Le poète procède avec tant d'habileté qu'il détache insensi- prospérité : sa grandeur morale est égale à celle de sa for-
blement le lecteur des amis de Job, pour le porter de plus en lune, i, 1-5. — 2» Résolution que Dieu prend d'éprouver la
plus vers son héros, et l'intérêt va grandissant jusqu'à la 6n. fidélité de son serviteur, i, 6-12. Nous sommes transportés
de la terre au ciel, où tout ce qui se passe ici-bas a sa racine
615. — J o b , l i g u r e d e N o i r e - S e i g n e u r . et sa raison dernière. Satan, « l'adversaire, n l'ennemi des
hommes, apparaît au milieu des bons anges pour calomnier
S. Jacques nous signale les rapports qui existent entre
le juste; mais c'est pour concourir finalement, malgré sa
les souffrances de Job et la passion de Notre-Seigneur, quand
malice, aux desseins de Dieu et travailler malgré lui à l'ac-
il nous dil dans son Épitre, vi, Il : « Sufferentiam Job au-
complissement du plan de la Providence (2). — 3» Job subit
distis et finem Domini vidistis. » Aussi, S. Grégoire le
sept épreuves successives : les quatre premières l'atteiguent
Grand remarque-t-il dans sa Préface sur Job, que ce saint
dans ses biens et dans ses enfauls, la cinquième dans sou
patriarche a été la ligure de Notre-Seigneur, non seulement
corps;la sixième et la septième sont des épreuves morales.
par ses paroles, mais aussi et plus encore par ses souf-
Les quatre premières ne so passent pas sous ses veux, il
frances (I).
en reçoit la nouvelle par quatre messagers de malheur : 1°
les Sabéens, dans une razzia, lui enlèvent lous ses troupeaux
ARTICLE II.
de bœufs et d'ànes, i, 13-15; 2« la foudre fait périr ses bre-
Analyse et explication du livre de Job. bis, i, 16; 3° les Chaldéeus, dans une razzia, lui enlèvent ses
Division générale. — Prologue. — Discussion de J o b et de ses trois smis. —
Discours d'Klin. — Discours de Dieu. — Épilogue.
(1) C o m m e n t a t e u r s c a l b o l i q u e s : S . É p h r e m , I n l i i r u m Job Explana-
616.— Division générale d u livre de J o b tio, Opéra iyriaca, t . u , p . 1 - 1 9 ; S . A u g u s t i n , Annotalionum in Ji.h liber
uuus, t . XXXIV, c o l . 8 2 5 - S 8 6 ; S . G r é g o i r e le G r a n d , Monlium Ubristve
4 expositio in librumB.Job, 1. LXXV-IXXYI; S . T h o m a s d ' A q u i n , In Jobum
Le livre de Job se divise en cinq parties : L Prologue, MI;
Commentarius, i n - i o l . , V e n i s e , 1 5 0 5 ; C o r d i e r , In liàrun Job Commenla-
rium, M i g n e , Cursus complétas Sciip/urx Sacrx, t . x i l i et XIV; P i a e d a
U e n s n o c t u r n e s q u i s o n t p r o p r e s a u x S é m i t e s el q u i , a v e c leurs trails
Commentarium in Job libri tredecim, 2 i u - f o l . , 1 5 3 7 ; W e l l e , Dos BuA
t r a u e b é s e l c a r a c t é r i s t i q u e s , o n t le m ê m e d r o i t q u ' u n p o è m e g r e c à
Job ûlersetzl u ml erklârl, F r i b o u r g , 1 8 1 9 ; Z s c h o k k e , Dos Kuch Job
t e n i r l e u r p l a c e d a n s l e m o n d e . « A . M e r x , Gedichl von I j f o b , p . x s x u i .
nbersetzt und erktiïrt, V i e n n e , 1S76, e t c .
(1) LibnMoraiium, P r a i L , c . VI, n ° 11, t . LXXV, c o l . 5 2 1 - 5 2 5 . — V o i r ce
q u e d i l l e P . S e n a u l l , d a n s M i g n e , C w r j i « c o m p l e t u s Scripturx Sacrx, (2) S a t a n r e p a r a i t , s o u s c e n o m , d a n s l ' A n c i e n T c s l a m e u t , I P a r . , x x i
t. XIII, col. 262-261. 1, e t Z a c h . , m , 1, 2 .
|til7| A R T . 11. — ANALYSÉ E T EXPLIC. BU LIVRE HE J O B . 21'J
hors du village qu'il habite (1), 0" C'est là que Dieu lui
chameaux, sa plus grande richesse, 1 , 17; 4° un vent violent ménage une nouvelle épreuve : les reproches de sa femme.
renverse la maison où tous ses enfants étaient réunis pour Cf. xix, 17. u Uxor ei sola ad tentationem et insidias de iu-
prendre part au festin que leur offrait leur frère aîné, et les
écrase tous, i, 1849. Job a écouté en silence le récit des
trois premiers malheurs, mais, au quatrième, lorsqu'il ap- tations coloriées d a n s l'ouvrage publié aux frais d n g o u v e r n e m e n t
prend la mort de ses fils, il ne peut plus contenir sa dou- n o r v é g i e n e t t r a d u i t e n f r a n ç a i s . Traité de la spédalsked ou Éléphan-
tiasis des Grecs, p a r D a u i e l l s s e n e t B o e c k , P a r i s , 1818.
l e u r ; toutefois elle ne sert qu'à faire ressortir davantage la
¡1) L a t e x t e o r i g i n a l d i t q u ' i l é t a i t a s s i s , l à , s u r l a c e n d r e , e t
solidité de sa vertu, car elle ne lui arrache que ces paroles S. Jeau C h r y s o s l o m e d i t q u ' o n allait de son t e m p s e u p è l e r i n a g e v é n é r e r
admirables qui sont l'expression même do la résignation et l ' e n d r o i t o ù s ' é t a i t r e t i r é a l o r s l e s a i n t p a t r i a r c h e , nom. V,ad popviiun
Antiocheauin, t . XLII, c o l . 6 9 : « On s a i t , d i t M. M m . L e B l a u l , q u e
qui feront à jamais l'admiration des hommes : d ' a p r è s l e t e x t e h é b r e u . J o b é t a i t a s s i s s u r l a c e n d r e e t n o n s u r le f u -
mier, c e qui explique m i e u x d o la part d e s anciens l'admission d ' u n e
J e suis sorti n u d u sein d e m a m è r e ,
l o n g u e e x i s t e n c e p o u r c e t o b j e t d e v é n é r a t i o n . » Représentation inédite
Nu j'y retournerai ;
de lot sur un sarcophage d'Arles. Revue archéologique, 1860, p . 4 d u
Dieu m'avait d o u n é , Dieu m ' a ôté.
t i r a g e à p a r t . Le p a s s a g e s u i v a u l f e r a c o n n a î t r e e u q u e l e n d r o i t s ' é t a i t
Q u e le u o m d e D i e u soit bénit
r e t i r é J o b e l e x p l i q u e r a e u m ê m e t e m p s c o m m e n t l e s S e p t a n t e e l lu
Vulgate ont pu traduire par fumier ce qne l'hébreu appelle ceudre,
Cependant Job n'était pas au terme de ses malheurs : c o m m e n t le l i e u s a n c t i f i é p a r l a p r é s e n c e d e J o b s ' e s t c o n s e r v é e l a
5° Satan revient à la charge contre lui, au bout d'un temps p u d e v e n i r u n lieu d e p è l e r i n a g e : •> A l ' e n t r é e d e t o u s l e s v i l l a g e s d u
H a u r a n , d i t .M. W e t z s t e i n , il y a u n e m p l a c e m e n t d é s i g n é p o u r d é p o -
indéterminé, quadam die, ii, 1, et demande à le frapper dans
s e r l e s i m m o n d i c e s e n l e v é e s d e s é t a b l e s . C e s i m m o n d i c e s f o r m e n t à la
sa personne après l'avoir frappé dans ses biens, llien le lui l o n g u e u n m o n c e a u , q u ' o n a p p e l l e mezbelé e l q u i s u r p a s s e e n v o l u m e
permet, et le saint patriarche est atteint d'une des plus ter- el en h a u t e u r les M U m e n l a les p l u s élevés d o village... Le f u m i e r q u ' o n
p o r t e a u mezbelé n ' e s t p o i n t m é l a u g é a v e c d e la p a i l l e ; d a u s c e s p a y s
ribles maladies de peau qui désolent l'Orient, l'éléphantia- t r è s c h a u d s , s a n s h u m i d i t é , la l i t i è r e e s t i n u t i l e p o u r l e s c h e v a u x e t
sis (i). Devenu ainsi la proie de la lèpre, Job doit se retirer l e s f u i e s , q u i s o n t l e s p r i n c i p a u x h a b i t a n t s d e s é t a b l e s , p a r c e q u e le
m e n u b é t a i l e t l e s t a u r e a u x p a s s e n t o r d i n a i r e m e n t la n u i t d a n s l e s
(1) D ' a p r è s t o n s l e s c a r a c t è r e s d e l a m a l a d i e d e J o b d i s s é m i n é s d a n s p â t u r a g e s . C e f u m i e r e s t d o u e s e c e t o u le t r a n s p o r t e d a n s d e s c o r -
l e c o u r s d u l i v r e , v u , 4 - 6 ; s u t , 14, 2 8 ; x v i , 14-16; x v n , 1 ; x v m . 1 3 ; b e i l l e s à l ' e n d r o i t q u i s e r t île d é p ô t , à l ' e n t r é e d u v i l l a g e . O u l ' y b r û l e
s i x 17 11 20 , 2 6 ; « m , 17; x x x , 10, 17-19 , 27-30, J . D . S l i e h a e h a a o r d i n a i r e m e n t tous les mois, e u a v a n t soin de choisir, p o u r cette opé-
p r o u v é ! Is'agoge in V. T., I. M , P - 3 6 s q „ q u e l a m a l a d i e d o n t J o b r a t i o n , u u e j o u r u é e f a v o r a b l e , où le v e u t n e p o u s s e p a s la f u m é e d n
l'ut f r a p p é est l ' é l é p h a o t i a s i s . E U e c o m m e n c e p a r 1 é r u p t i o n d e p u s - c ô t é d e s m a i s o n s . C o m m e le sol c h a u d e t f e r t i l e d e c e s c o n t r é e s n ' a p a s
t u l e s q u i o n t c o m m e l a f o r m e d e n œ u d s , d ' o ù s o n n o m l a t i n d o lepra besoin d'eugrais,... les cendres, p r o d u i t e s p a r la c o m b u s U o u de ces
nodosa; elle c o u v r e e n s u i t e c o m m e n u c h a u c r e t o u t e la s u r f a c e d n i m m o n d i c e s , r e s t e n t là e n t a s s é e s et s'y a c c u m u l e n t p e n d a n t des siècles.
c o r p s e t le r o n c e d e t e l l e f a ç o n q u e t o u s l e s m e m b r e s s e m b l e n t s o n L e 3 mezbelé l i u i s s e u l a i n s i p a r a t t e i n d r e u n e g r a n d e h a u t e u r . L e s p l u i e s
d é t a c h e r Le< p i e d s e t l e s j a m b e s s ' e n f l e n t e t se c o u v r e n t d e c r o û t e s a u d ' h i v e r d u r c i s s e n t c e s c o u c h e s d e c e n d r e en m a s s e c o m p a c t e e t les
ooint d'être pareils à ceux d e l'éléphant, d'où le n o m d'éléphanUasts. transforment peu à peu e n u n e sorte d e colline, dans l'iuléricur de
laquelle on creuse ces r e m a r q u a b l e s fosses à grains appelées liâr-el-
est b o u r s o u f l é e t l u i s a n t , c o m m e si o n l'avait o i n t a v e c d u
gatte q u i g a r a n t i s s e n t l e f r o m e n t d e s r a v a g e s d e l a c h a l e u r e t d e s i n -
s u i f l e r e g a r d e s t fixe e t h a g a r d , x v t , 1 7 , l a v o i x f a i b l e ; l e m a l a d e
s e c t e s , e t l e c o n s e r v e u l p e n d a n t p l u s i e u r s a n n é e s . L e mezbelé s e r t a u x
finit q u e l q u e f o i s p a r t o m b e r d a n s u n m u t i s m e c o m p l e t . E u p r o i e u
h a b i t a n t s d u v i l l a g e c o m m e île t o u r e t d e l i e u d ' o b s e r v a t i o n ; c ' e s t là
d ' a t r o c e s d o u l e u r s , o b j e t d e d é g o i l t p o u r l u i - m ê m e et p o u r les a u t r e s ,
qu'ils se r é u n i s s e n t , p e n d a n t les s o i r é e s é t o u f f a n t e s d ' é t é , p o u r j o u i r
éprouvant u n e faim insatiable, accablé d e tristesse, n e pouvant dormir
u n p e u d u v e u t f r a i s q u i souffle s u r celle h a u t e u r . Les e n f a n t s v o n t y
o u b i e n t o u r m e n t é p a r d ' a l i r e u x c a u c h e m a r s , il n e t r o u v e a u c u n
j o u e r ; le m a l h e u r e u x q u i , f r a p p é d ' u n e m a l a d i e r e p o u s s a n l e . n ' e s t p l u s
r e m è d e a u m a l q u i le r o n g e . S o n é t a t p e u t d u r e r v i n g t a n s e t p l u s H
s u p p o r t é d a u s l ' i n t é r i e u r d u v i l l a g e , s ' y r e t i r e p o u r d e m a n d e r , le j o u r ,
m e u r t q u e l q u e f o i s s u b i t e m e n t , a p r è s u n e f a i b l e fièvre o u é t o u f f e p a r
l ' a u m ô n e a u x p a s s a n t s , e t s e c o u c h e r la n u i t d a n s l e s c e n d r e s é c h a u l -
la m a l a d i e . H e e r d o n n e la b i b l i o g r a p h i e d e c e t t e m a l a d i e , De tlephan-
Hasi Grxcorum et Aratnm, Breslau, 1812; ou e n t r o u v e d e s r e p r é s e n -
[GI9] A R T . I I . — ANALYSE E T E X P L I C . DO LIVRE DE J O B . 221
dustria relicla est, dit S. Jeaa Chrysoslomc, diabolus... eam I I " p a r t i e : D i s c u s s i o n d e J o b e t d e s e s t r o i s a n u s , III-JXXI.
sibitanquam maximum etvalidissimum telumreservavit(t].»
P R E M I È R E DISCUSSION, M - I I V .
Au lieu de l'encourager à la patience, elle voudrait le pousser
au désespoir, n , 9, mais il lui fait cette réponse admirable : 618. — 1° M o n o l o g u e d e J o b , m.
Si noua r e c e v o n s les b i e n s d e la m a i n d e Dieu, 11 renferme trois idées principales : 1° Job maudit le jour
P o u r q u o i n ' e n r e c e v r i o n s - n o u s p a s aussi les m a u x ? d o s a naissance, 3-10; 2° il regrette de n'être point mort,
7° La septième épreuve de Job f u t la visite de ses amis. 11-19; 3° il se demande pourquoi la vie a été donnée au
misérable, 20-2(1. — Sa douleur longtemps comprimée
C'est d'abord une visite muette. Bile prépare la discussion
éclate avec véhémence : il se plaint tout d'abord avec une
ou le combat qui va être l'objet de la majeure partie du
amère éloquence de ce qu'il soull're et, après avoir épanché
poème. La suite nous montrera que cette épreuve fut la plus
ses sentiments, il donne la raison de ses plaintes. Job n'est
difficile par laquelle Job eut à passer. Ils viennent pour le
pas un stoïcien, un Tilau ou un Promélhée révolté, comme
consoler, mais au lieu d'adoucir ses peines, ils ne font que on l'a prétendu, c'est un homme qui souffre : les aiguillons
les aggraver par les accusations injustes dont ils le chargent. de la maladie lui font pousser des cris d'angoisse ; mais
Il est probable que quelque temps s'était écoulé entre le mo- comme c'est aussi un juste, au fond de sa conscience il
ment où Job f u t frappé et l'arrivée de ses amis : « interim demeure ferme, comptant sur la justice de Dieu. Tel nous le
dum casum amici explorant, dit saint Éphrem, dum de pro- verrons dans tout le cours du Uvre, sentant vivement la
féctione délibérant, haud dubium est complures fluxisse souffrance, mais fort de son innocence et auimé d'une con-
dies (2). » Quaud ils le voient, ils le saluent à distance, avec fiance inébranlable dans le jugement de Dieu.
ces marques extraordinaires de douleur qui sont en usage
en Orient, et ils passent sept jours et sept nuits sans profé- En réponse aux plaintes de Job, ses amis entament avec-
rer une parole. Cf. Ez., ni, 13. Ce silence si prolongé prouve lui une série de discussions. Elles sont au nombre de trois :
qu'à la vue de tant de maux, ils ne se sentent pas la force de 1™, iv-xtv; 2 e , xv-xxt;3", xxu-xxxi. Elles durèrent probable-
le consoler. Il faut que Job ouvre le premier la bouche, et ne ment l'espace de plusieurs jours et furent séparées par quel-
que intervalle.
recevant d'eux aucun mol d'encouragement, il ne peut qu'ex-
haler ses plaintes.
619. — Caraclére des trois amis de Job.
Après le monologue de Job, ses trois amis vont paraître suc-
f é e s p a r l e s o l e i l . On y v o i t s o u v e n t a u s s i l e s c b i e n s d u v i l l a g e , a l l i r é s
par l'odeur des a n i m a u x morts qu'on a coutume d'y porter. Plusieurs cessivement en scène. Ils défendront tous la même Ihèse :
localités du Ilaurail o n t p e r d u leur n o m primitif et s'appellent aujour- que l'on n'est malheureux que par sa faute et en punition de
d ' h u i Vmm-el-mezàbit, à c a n s e d e la h a u t e u r e t d e lu m u l t i t u d e d e
ses péchés. Leur caractère est constamment soutenu et sem-
c o l l i n e s d e c e g e n r e q u i l e s e n t o u r e n t et q u i i n d i q u e n t q u ' e l l e s s o n t
depuis fort l o n g t e m p s habitées. Q u e l q u e s villages m o d e r n e s s o n t bâtis blable à lui-même.
s u r d ' a n c i e n s mczbeli, p a r c e q u e l ' a i r y e s t p i n s p u r et p i n s s a l u b r e . »
N o t e s d u c o n s u l W e U s t e i n d a n s D e l i L i s c h , Dus Buch Job, p . 3 6 5 .
t" Éliphaz, vrai scheik patriarcal, grave, digne, plus calme
(1; N i c o l a s , Catena grxcorum Patrum in B. Job, in-f*, L o u d r e s , 1037,
et plus réfléchi que ses deux amis, est nommé le premier et
p. 85. prend le premier la parole, parce qu'il est le plus âgé de tous,
(2) S . É p h r e m , Opera Siriaca, t . i l , p . 3. xv. 10, et peut-être aussi parce qu'il est deThéman, dont la
sagesse esl célèbre, Jer,, XLIX,7: Abd., 8 ; Baruch, m , 22-2-3.
Il témoigne d'abord à Job, d a n s son premier discours, plus
d'affection et de sympathie q u e ses d e u x compagnons, mais, lie t r è s bien dans ce q u e dit Éliphaz ; au point de vue de la
trompé par u n e foi aveugle à u n e opinion qu'il n'a jamais disposition oratoire et de l'arrangement des parties, ce dis-
entendu contester, savoir que l'on n e souffre jamais que parce cours est le plus parfait du poème. L a révélation et l'expé-
qu'on l'a mérité, il ne croit pas à l'innocence de celui qu'il rience, les habitants du c è l et ceux de la terre lui ont appris
est venu consoler, et ne tarde pas à s e montrer d u r et injuste à quoi s'en tenir s u r le problème de la souffrance : I" Job
à son égard. l a vérité qu'il s'attache le plus à faire ressortir ne doit pas oublier qu'il i consolé autrefois des malheureux
dans son langage, c'est la majesté e t l a pureté de Dieu, îv, en leur disant que ce ne s o n t q u e les méchants, non les justes,
1 2 - 2 1 ; xv, 1 2 - 1 6 . qui périssent, iv, 2-11. 2' U n e vision nocturne lui a appris à
lui-même que personne n'est juste devant Dieu, iv, 12-21.
2° Baldad, dont le nom signifie fils de contention, n'a ni 3° Le chagrin qui e m p ê à e Job de recourir à l'intercession
u n e grande originalité ni u n e g r a n d e indépendance de carac- dos anges est la cause d t l a r u i n e des insensés, v, 1-7. 4° 11
tère ; il s'appuie en partie sur les sages dictons de l'anti- doit se tourner vers Dieu, le juge équitable du j u s t e et de
quité, en partie sur l'autorité de son a m i plus âgé, Éliphaz. l'impie, v, 8-lfi. 5° Heureux ;elui que Dieu châtie ! Dieu, par
Son tempérament est plus violent q u e celui de ce dernier; il a ce châtimeut veut lui préparer u n grand bonheur, v, 17-27.
moins d'arguments et plus d'invectives ; son langage est aussi Chacune de ces cinq pemées est tout à la fois une thèse et
moins riche; il est abrupt, sans tendresse, v i n ; x v m ; xxv. un reproche contre J o b .
il" Sophar diffère de ses deux compagnons ; c'est un jeune-
h o m m e à la parole violente, quelquefois injurieuse et bles- 621. — II 0 d i s c o u r s d e J o b : I ? î r é p o n s e à É l i p b a z , Vl-Vir.
sante, surtout dans son second discours, xx : c'est le type
Le discours d'Élipbaz i surpris et affligé J o b qui trouve,
des esprits étroits et à préjugés de son époque.
au lieu d'un consolateur, u n accusateur : 1° Il justifie l'amer-
Les amis de Job cousidèreut son monologue comme répré- tume de ses plaintes p a r l a grandeur de ses maux ; ils sont
hensible, parce qu'il leur paraît ne point se soumettre aux tels qu'en face do la mort qui approche, il n'a d'autre conso-
ordres de la Providence. De là, la discussion dialoguée qui lation que de n'avoir point renié Dieu, vi, 2-10.2° Reproches
commence, à proprement parler, au chapitre iv, car, dans le indirects à ses amis qui l e " o e l poiul consolé et ont trahi
chapitre m . Job ne s'est pas adressé directement à ses a m i s ; ses espérances, vi, 11-2U. 3' Reproches directs : ils ne lui
elle a pour sujet la cause et le but des souffrances de Job, de ont donné que de v a i n e ; piroles, vi, 21-30. 4° Misère de
l'homme en général. Comme ses trois amis ignorent, aussi l'homme eh général et d e J o l en particulier : tableau destiné
bien que l u i , la résolution que Dieu a prise d'éprouver sa à les apitoyer s u r son »>rl v u , 1 - 1 0 . 5" Prière à Dien :
patience, I-II, ils vont chercher à lui prouver que ce qu'il Pourquoi le frappe-t-il si cruellement? Pourquoi, s'il a
souffre est un châtiment mérité. péché, ne lui pardonne-t-il pas? vn, 1 1 - 2 1 .
Élipbaz ouvre la discussion avec la confiance qu'inspire Baldad voit dans la r é j o n s e de Job à Éliphaz u n e accusa-
l'expérience et s u r le ton d'un prophète. C'est dans son pre- tion d'injustice portée coatr« Dien; il lui répète donc à sa
mier discours qu'il parle avec le p l u s d'assurance. Le fond manière le discours de s o i vieil ami. Dien n'est pas injuste :
do son langage est vrai d ' a i l l e u r s ; il n'est f a u x q u e dans ses eufants avaient donc aiétité l a m o r t par leurs péchés et
l'application exagérée qu'il en fait au cas présent. Tout se lui-même expie actuellement ses propres failles. Son bon-
h e u r d'autrefois prouve seulement q u e Dieu avait différé à
ponction et il sera consolé, s i n o n , comme l'impie, il n ' a u r a
le p u n i r . La pensée dominante, c'est que si Job ne veut pas
pas d'espérance, 13-20.
en croire ses amis, il croie du moins les anciens sages dont
lîaldad rapporte les pensées, quand il annonce q u e le bon- 625. I V ' d i s c o u r s d e J o b ; sa I " r é p o n s e à S o p h a r , x i i - x i v .
h e u r des méchants n'est pas durable et que Dieu p u n i t ceux
qui l'ont mérité. La suite de ses idées est celle-ci : 1° Avis Les menaces de Sophar blessent le j u s t e innocent. Il ré-
et reproches à Job qui a parlé à Dieu sans respect, 2-7. fute d'abord ses amis, x n - x i i i , 12; puis il se plaint à Dieu
2° Appel aux anciens sages qui attestent que les impies sont lui-même, x m , 13-xtv. — 1. Réfutation de ses amis : 1° Il nie
voués à la perdition, 8-19. 3° Horizon de bonheur pour Job, la thèse que le chJliment suive toujours le crime ici-bas et
s'il se convertit, 20-22. q u e l'affliction soit u n e preuve de la culpabilité de l'affligé :
a Les tentes des voleurs p r o s p è r e n t , ceux qui provoquent
Dieu sont eu sécurité », XII, 6. Ses amis n'ont pas le privi-
623. — 111« d i s c o u r s d e J o b ; sa I " r é p o n s e à B a l d a d , i x - x . lège exclusif de la connaissance de Dieu, il le connaît comme
eux par la nature et p a r l a tradition, XII, 2-13. 2° 11 connait,
Comme J o b n'a point dit que Dieu est injuste-, toute l'ar-
lui aussi, la puissance et la sagesse de son Maître, et il la dé-
gumentation de Baldad porte à f a u x , mais elle est blessante
crit eu termes maguifiques, ainsi que la Providence générale
pour le j u s t e malheureux à qui l'on affirme q u e ses souf-
et particulière, XII, 14-25. 3" Il ne veut pas avoir à faire à
frances sont méritées. 1° Job répète donc à son t o u r qu'il
eux, puisqu'ils sont aveuglés par leurs préjugés, mais à Dieu,
sait q u e Dieu est j u s t e et p u i s s a n t , ix, 2-12. 2° Mais il n'en
x m , 1-12. — II. Plainte à Dieu, x m , 13-xiv. 4 a ija sincérité
proteste pas moins de son innocence, ix, 43-24. 3° Il n'ac-
l'encourage à s'adresser à Dieu même, pourvu qu'il veuille
cuse pourtant pas Dieu d'injustice, parce qu'il est peut-être
bien ne pas l'accabler par l'éclat de sa majesté, x m , 13-22.
coupable de quelques fautes, mais il voudrait pouvoir lui ré-
5° Alors m ê m e q u e ses péchés seraient aussi grands q u e ses
pondre, s'il l'accuse, pour se justifier, ix, 25-35. 4° Comment
souffrances, la vie est déjà bien assez amère pour q u e Dieu
Dieu peut-il en effet l'affliger si sévèrement, lui qui connaît
ne punisse pas si sévèrement les fautes qui peuvent lui avoir
son innocence? x , 1-12. 5* Qu'il daigne donc adoucir ses
échappé d a n s sa jeunesse, x m , 23-xiv, 3. 6° L'origine de
maux avant sa m o r t , x , 13-22.
l'homme est trop basse, sa vie trop triste, pour que Dieu soit
sans pitié envers l u i , xiv, 4-12. 7° Si l ' h o m m e devait re-
6 2 i . — Ier discours de S o p h a r contre J o b , x i . tourner sur la terre, Dieu pourrait le maltraiter u n e pre-
mière fois, mais il n'y revient jamais, xiv, 13-22.
Toute la réponse de J o b à Baldad se r é s u m e en ceci : Dieu
n'est pas injuste, mais il le punit sévèrement pour des fautes
légères dont il n'a pas m ê m e conscience. Le fougueux Sophar Dll'Xl KVH DISCUSSION, XV-XXI.
veut à son tour le réfuter : 1" 11 reproche à J o b d'oser parler
626. — Caractère de la seconde discussion.
avec présomption contre la divine sagesse, 2 - 6 . 2° Cette sa-
gesse est impénétrable et insondable. Si Dieu venait discuter Ce qui distingue la seconde discusión de la première,
avec l u i , il lui aurait bientôt prouvé que son sort n'est pas c'est que daus celle-ci les amis de Job ne l'ont pas pris di-
trop dur, 7-12. Cette réflexion sur l'intervention de Dieu, dès rectement à partie; ils ont défendu Dieu lui-même, et ce
le début, prépare, avec un art achevé, le déuouement, xxxvm- n'est que par voie de conséquence e t sans l'exprimer d'ordi-
XLI. 3" Exhortation à Job : qu'il se tourne Vers Dieu avec com- naire formellement qu'ils ont déclaré Job coupable. Désor-
)3.
mais, il n'en sera plus de m i m e , ils n'useront plus de réti-
fl2il. — II e d i s c o u r s d o B a l d a d , x v m .
cence. Les discours de J o b les forcent en quelque sorte à se
démasquer. Par sa dernière réponse, il les a mis dans l'im- Il reproche à J o b d'être dur à l'égard de ses amis et de se
possibilité de continuer l e u r tactique, en leur m o n t r a n t qu'il plaindre injustement au sujet de ses souffrances. 1° Com-
possédait aussi bien q u ' e u x la sagesse, et en répétant à Dien bien de temps, méprisant ses a m i s , attaquera-t-il la Provi-
ses plaintes, qui avaient été le point de départ de leurs attaques. dence qui gouverne le monde et p u n i t toujours à la fin les
méchants? 2-11. 2° Oui, le méchant périt avec toute sa race,
621. - 11= d i s c o u r s d ' É l i p h a z , x v .
sa mémoire s'évanouit et il ne reste plus de lui que le sou-
Élipbaz rentre le premier en lice. Il essaie d'abord de réfuter venir confus de la catastrophe qui l'a englouti, 12-21.
J o b , 2 - 1 9 ; puis il l'attaque, 20-33. — 1. Réfutation de Job.
6.10. — M * d i s c o u r s d e J o b : II" r é p o n s e à B a l d a d , x i x .
1° S'il était vraiment sage, il ne répondrait pas avec tant
de passion et n'oublierait pas le respect dit à Dieu, 2-6. C'est le discours le plus important de J o b , e t , à certains
2° Sur quoi s'appuient donc ses prétentions à une si haute égards, du livre. Comme il ne peut plus compter sur ses
sagesse? 7-11. 3" Et comment un bomiuo pécheur peut-il amis, il cherche à se consoler sans leur secours et se tourne
oser discuter contre Dieu qui trouve des taches d a n s ses plus que jamais vers Dieu. 1° Reproches à ses amis, 2-5.
anges? 12-16. 4" Transition. Qu'il écoule donc ce qu'il va lui 2* Ils doivent songer que c'est Dieu lui-même q u i le tour-
dire d'après la révélation et la tradition, 17-19. — IL Attaques mente d'une manière si terrible, 6-12. 3° C'est pourquoi il
contre J o b . 5° L'impie n'a pas de repos; il doit craindre à lui a retiré l'appui de tous ceux qui l'avaient autrefois sou-
tout moment la plus terrible ruine, 20-21, 6° parce qu'il a tenu, 13-20. 4" Ils n'en devraient avoir que plus de compas-
été présomptueux dans la prospérité; voilà pourquoi elle a sion pour lui, car son droit demeure inébranlable; a u s s i , il
un terme et finit d ' u n e manière terrible, 23-30.7» Les m e n - en est certain, il sera vengé dans u n e autre vie et le d e r n i e r
j u g e m e n t lui rendra justice, 21-29 :
songes sur lesquels il se confie ne le protégeront pas, mais
lui seront un piège, 31 -35. Sclo e o i m q u o d R e d e m p l o r m e u s vivit
Et in novissimo die de t e r r a s u r r e c t u r u s s n m .
623. — V a d i s c o u r s d e J o b : II e r é p o u s e à E l i p h a z , x v i - x v u . El r u r s u m c i r c u m d a b o r pelle m e a
Et in carne m e a videbo Denm m e u m
Éliphaz n'a fait que répéter son premier discours. 1 0 Job Q u e m v i s u r u s s u m e g o ipse
réfute ces vaines paroles qui n e sont q u e des répétitions, E t o c u l i m e i c o n s p e c t u r i s u n t , et n o n a l i u s ;
Keposita e s t l i œ c s p e s m e a i n s i n u m e o .
xvi, 2-3. 2° Parler ou se taire lui est également inutile, il
est v r a i , mais il ne p e u t retenir ses plaintes, en voyant que C'est là le point culminant de la discussion. La vue de
Dieu et ses amis lui sont si hostiles, xvi, 6-11. 3" Sou sort son Rédempteur attendrit le saint palrian he ; désormais sa
est d'autant p l u s d u r qu'il a été frappé eu pleine prospérité, fougue est tombée ; il n'a plus la même impétuosité et ne se
à ('improviste, sans avoir conscience d'aucune faute, xvi, plaint qu'avec calme ; m e t t a n t toute sa confiance en Dieu, il
12-17. 4° Mais son innocence lui cause en même temps un cherche moins à se défendre lui-même et se préoccupe plutôt
sentiment de joie, parce qu'alors m ê m e qu'il mourrait, son de réfuter la thèse de ses adversaires ( I).
droit se fera j o u r et Dieu sera son témoin contre ses amis, xvi,
18-xvn, 2. 5" Il invoque donc Dieu avec confiance, xvii, 3-9, ( I ) S u r ce p a s s a g e et le r ù l e c a p i t a l q u ' i l j o u e d a n s l e livre d e J o b .
et 6° il repousse les consolations de ses amis, x v n , 10-16. v o i r l/i Bible et les découvertes modernes, 3« é d i t . , L HI, p . 173-178.
[635] ART. I I . — ANALYSE E T E X P L I C . DO L I V R E DE J O R . 229
6 3 2 . — V I I ' d i s c o u r s d e J o b ; 11° r é p o n s e à S o p h a r , x x i .
6 3 1 . — V I I I e d i s c o u r s d e J o b : III e r é p o n s e à É l i p h a z , x x u i - s x i v .
Job s'est principalement attaché, dans ses discours précé-
Malgré la vivacité des attaques d'Éliphaz, Job reste main-
dents, à convaincre ses amis de son innocence ; ne pouvant
tenant calme. 1° Il réitère d'abord son souhait de s e justifier
y réussir, il se tourne maintenant contre eux, et, abandon-
devant Dieu. Ses plaintes sont regardées comme une révolte
n a n t le terrain de l a justification personnelle pour se jeter
contre lui ; cependant il lui permettrait, lui, de s'exprimer
sur celui des principes, il attaque leur Ihèseen elle-même;
librement e u sa présence. Mais Job voit bien qu'il n'obtiendra
il ne se borne plus à leur dire qu'ils la proposent d'une ma-
pas la faveur d'être admis en sa présence, x x m , 2-9. 2" Quoi
nière trop générale et qu'ils lui en font une fausse applica-
qu'il en soit, il est certain d'avoir observé les commande-
tion, il la nie. 1° 11 va leur donner une réponse décisive ; ils
ments de Dieu. Pourquoi donc Dieu le chàtie-t-il ? Il l'ignore,
cesseront ainsi de le railler, 2-4. 2" C'est le contraire de ce
x m , 10-17. 3° Mais qui peut comprendre pourquoi tant d'in-
qu'ils affirment qui est la vérité : beaucoup d'impies sont
nocents souffrent dans le monde, xxiv, 1-12, et 4° pourquoi,
heureux sur la terre, 5-15. 3° Toute leur argumentation con-
au contraire, les méchants ne sont pas puuis comme "ils le
tre ce fait d'expérience est sans force ; ce serait orgueil de
méritent et vivent heureux jusqu'à leur m o r t ? x x i v , 13-25.
leur part que de le nier et de vouloir tracer à Dieu la voie
qu'il doit suivre, 16-26. -4° Il sent bien les applications ma-
635. — IIIe d i s c o u r s d e B a l d a d ; xxv.
lignes que renferment leurs discours, mais leurs affirma-
tions sont démenties par l'expérience, 27-34. Au lieu de répondre à Job, il parle comme s'il n'avait rien
entendu et ajoute seulement au discours d'Éliphaz quelques
mots courts et solennels (1) s u r l'incompréhensible majesté
TROISIÊHE DISCUSSION, XXU-XXX1.
de Dieu et le néant de l'homme. Devant Dieu, les créatures
633. — IIIe disconrs d'Ëiiphaz, xxu.
les plus saintes ne sont point pures. 11 veut faire entendre
par là à Job qu'il ne peut être pur lui-même devant Dieu,
La troisième discussion est la plus courte par le nombre
et l'étendue des discours. C'est encore Éliphaz qui l'ouvre. (1) » U l t i n i u m h o c c e c l a s s i c u m , d i t S c b u l t e n s , q u o d a p a r t e t r i o m v i -
rorutn sonuit, uiagis receplui canentis videlur q u a m prteliuui reno-
A la suite de ce que vient de dire Job, ses amis ne peuvent
v a n t i s . » LiUr M , i n x x v , l ; L i è g e , 1737, t . I t , p . 6 9 2 .
l u i répondre logiquement que de deux manières, ou en niant
[633] ART. II. — ANALYSE ET EXPLIC. Rll LIVRE BE JOB. 231
2-6. C'est le dernier mot île ses amis. Sophar n'intervient trois parties : I. il décrit sa félicité passée, qu'il ne peut se
plus. rappeler sans douleur das son état présent; II. il décrit
ensuite ses douleurs actuelles ; III. enfin il dit combien elles
636. — IX* d i s c o u r s d e J o b : III e r é p o u s e à B e l d a d , x x v i .
sont pour lui inexplicables, parce qu'il n'a pas conscience de
Job répond brièvement au dernier discours de Baldad. les avoir méritées par ses péchés. Ce discours est moins une
1° Il lui reprocho ironiquement l'inulilité de ce qu'il vient de continuation de la discussion qu'une récapitulation métho-
dire, 2-4, et il lui montre ensuite qu'il peut peindre, aussi dique et complète de ce qu'il avait avancé déjà : 1" qu'il n'a
bien que lui, la puissance de Dieu, ce qu'il fait en effet, d'une point mérité son malheur et 2° qu'il en ignore la cause.
manière supérieure. 2° Il décrit la puissance divine dans
l'enfer (le schetl), 5-7 ; 3° dans les airs, 8-10 ; 4° dans le ciel \ " partie : Félicité passée, xxix. — 1° Souvenirs mélan-
et sur les mers, 11-14. coliques du bonheur, des honneurs et de la considération
dont i l a autrefois joui, 2 - H . 2° La considération dont il
637. — X e d i s c o u r s d e J o b , x x v u - x x v m . jouissait était méritée par son zèle à défendre les droits de
l'opprimé; c'est pourquoi il croyait pouvoir compter sur la
Les amis de Job ne lui répondant plus, il reste comme
stabilité de son bonheur, 12-20. 3° 11 inspirait à tous con-
maître du champ de bataille. II en profite pour compléter sa
fiance, et cette confiance était-fondée sur la peine qu'il pre-
victoire dans deux discours. Dans le premier, en pensant à
nait pour l'intérêt du prochain, 21-25.
ses amis, daus le second, en ne songeant plus à eux, il ouvre
tonte son âme, il développe ses idées et ses croyances, il ex- Il' partie : Malheurs présents, xxx. — Ils sont décrits en
prime ses craintes par rapport à son propre sort et fait con- trois tableaux qui commencent tous par le mot mine.
naître ses vues sur la Providence, Au commencement du 1° Maintenant les hommes les plus méprisables s'élèvent
premier discours, 1° il atteste à ses amis que sa vie tout en- contre lui, 1-8; 2" maintenant il est pour eux un objet de
tière dément leur accusation ; il n e peut s'avouer coupable, moquerie; ils l'attaquent de toutes leurs forces, 9 - 1 5 ;
car il ne l'est pas : s'il le faisait, il trahirait la vérité et méri- 3° maintenant il a cependaut à souffrir, sans cette peine de
terait ainsi ses souffrances, xxvn, 2-12. 2° Il reconnaît d'ail- surcroît, de la part de ses propres maux et de la part de
leurs que la Providence punit souvent le pécheur, même en Dieu, 16-23. 4" Combien moins ses amis devraient-ils se
ce monde, mais cette loi souffre des exceptions, xxvn, 13-23. tourner contre lui, puisque sa félicité passée s'est changée
3° Les voies de Dieu sont cachées ; l'homme peut bien son- en une douleur si cruelle I 21-31.
der les profondeurs de la terre, xxvni, 1-11 ; 4° mais non les IIP partie : Conscience de son innocence, xxxi. — Du
profondeurs de Dieu ; l'enfer ou le scheil lui-même ne le moins sa conscience est-elle pour lui. 1° Il ne s'est jamais
peut.xxvm, 12-22..5°Seul,Dieu connaît ses propres secrets; abandonné à ses passions, 1-12; 2' il ne s'est jamais servi
à l'homme d'avoir la crainte de Dieu, xxvui, 23-28. de sa force pour traiter injustement les faibles, 13-23 ; 3° il
n'a jamais été arrogant, comme on le lui a reproché, uî en-
638. — XI® d i s c o u r s d e J o b , x s i x - x x x i . vers Dieu ni envers les hommes, 24-40.
pourquoi Dieu l'afflige. Éliu intervient et veut lui apprendre et de parler maintenant, 1° Éliu commence en disant qu'il a
la raison de ses souffrances. C'est un jeune homme, issu laissé parler lés amis plus âgés de Job, dans l'espérance qu'ils
le réfuteraient, mais puisqu'il s'est trompé (I), il prend la
probablement d'une branche collatérale de la famille d'Abra-
parole, xxxii, 6k - 1 4 . 2° Quand ils ont eu fini leurs discours,
ham, xxxii, 2, 6 ; cf. Gen., xxu, 21. 11 a écouté en silence,
il s'est tu quelque temps encore ; l'esprit le pousse mainte-
comme il convenait à sa jeunesse, mais non sans indignation,
nant à exposer sans partialité ce qu'il pense, xxxn, 43-22.
des hommes plus âgés que lui, xxxn, 7, qui lui paraissent
3° Que Job l'écoute, car il sera sincère et clair ; il n'a pas
avoir avancé beaucoup d'erreurs. Poussé par une inspiration d'ailleurs à craindre devant lui comme devant Dieu, puis-
divine, il s'adresse maintenant aux deux partis. Ils se sont qu'il est son semblable, xxxm, 1-7.4° Quand il a fini ce long
tous trompés, puisqu'ils n'ont vu ni les uns ni les autres un exorde, il entre dans le cœur de son sujet. Job s'est déclaré
des principaux buts de la souffrance : c'est que Dieu parle innocent à l'encontre de Dieu, mais il est faux que Dieu ne
à l'homme par la voix de la douleur et lui enseigne toutes manifeste pas à l'homme sa volonté, il la lui manifeste de
les vertus. Tout en faisant ressortir ce caractère médicinal, plusieurs manières, d'abord par des visions de nuit, xxxm,
préventif et didactique de la souffrance, Éliu redresse acces- 8-18 ; 5° ensuite par la souffrance et par la maladie, qui est
soirement ce qui lui a paru faux à un degré quelconque dans un des langages de Dieu. Ces coups ne doivent point décou-
les paroles de Job et de ses amis. Ses discours sont au rager l'homme, mais plutôt, au moyen de l'intercession des
nombre de quatre. I-es Pères les ont sévèrement jugés. saints, lui faire reconnaître ses péchés, xxxm, 19-30. 6° Pé-
« Magna Eliu ac valde fortia protulit, dit S. Grégoire le roraison : Job peut continuer à l'écouter tranquillement ou
Grand, sed hoc unusquisque arrogans habere proprium solcl, lui répondre, xxxm, 31-33.
quod dum vera ac mystica loquitur, subito per tumorcm
cordis quaidam inania et superbapermiscct (I). » Éliu est en 611. — 11° d i s c o u r s d'Èlin : Apologie d e la j u s t i c e d i v i n e , XXXIV.
effet présomptueux et avide de faire étalage de sa science,
Job ne lui répond rien. Éliu a consacré en partie son pre-
mais il n'en fait pas moins ressortir une vérité nouvelle, qui
mier discours à montrer que Dieu n'est pas injuste envers
n'avait pas encore été présentée, celle de l'utilité de la souf-
l'homme; il consacre le second tout entier à développer
france pour purifier l'homme et l'instruire; ce qui montre
cette idée et à établir que Dieu gouverne le monde avec
que le juste lui-même peut être affligé. 11 prépare ainsi la
équité. 1° Il prie les assistants de l'écouter et do prononcer.
manifestation de Dieu, en faisant cesser les plaintes de Job; Job accuse Dieu de ne point le traiter avec justice, 2-9 ;
Dieu n'a plus, en paraissant, qu'à faire confesser à Job qu'il 2° mais comment Dieu pourrait-il être injuste, puisqu'il crée
a eu tort de se plaindre. et gouverne le monde librement, 10-18? 3° la justice de Dieu
640. — I e ' d i s c o u r s d'Èlin : L ' h o m m e n ' e s t point s a n s tache
envers ses créatures éclate de toutes parts : sa toute-puis-
a u x y e u x d e Dieu, x x x i i - x x x u t .
(1) « Nou s u n l longœvi sapienles n e c s e n e s intelligunt j n d i e i n r a . «
Après une introduction historique, en prose, xxxii, l-C", x x x i l , 9. Cordier dit là-dessus, d a n s s o n Job e/ucidatus, p . 388. n Stepe
dans laquelle sont mentionnées l'indignation de Job contre a Deo j u v e u e s m a g n o pretio œ s t i m a n t n r , s e n e s v e r o pro nihilo h a h e n -
t u r , q u i a hi m o r u m levitale r e p u e r a s c u n l , illi v i r t u t u m m u t u r i l a l e COn-
ses amis, 1-3, et les raisons qu'a eues Éliu de se taire d'abord s e u e s c u n t . . . Hinc est illa f r e q u e n s S a c r a r u m L i t t e r a r u m c o n s u e t u d o ,
ut s e n i o r e s p r o p t e r m o r u m I n t e m p e r a n t l a m p u e r i d i c a u t u r ; j u n i o r e s
(I) S. Grog. Jlag., Morilla in Job, I. XXIV, c. xil, n ° 30, I. LXxïl, p r o p l e r v i r l u t u m cxcelleutiam s e n e s a p p e l l e u t u r , » D'où le n o m de
col, 397. CL O l y m p i o d o r e , d a n s Nicetas, Caleña in Job, L o n d r e s , 1637, presbyteri, donné même aux jeunes prêtres.
p . 4SI.
[644] A R T . 11. — ANALYSE E T E X P L I C . I>C L I V R E DE J O B . 235
J o b s u r l ' i n u t i l i t é d e l a c o n f i a n c e e n D i e u , XXXV.
641. — R a i s o n s d e l ' I n t e r v e n t i o n d e D i e u .
Il développe dans ce discours l'idée qu'il avait déjà expri- Ce que Job avait si ardemment souhaité, X I I I , 22, arrive
mée contre Job, xxxiv, 9, et il affirme que, par la piété ou enfin : Dieu apparaît. Le mystère de la souffrance n'a pas
l'impiété, l'homme se rend utile ou nuisible à lui-même, eucore été complètement éclaircî. Il est démontré que la
1° Quand Job dit que la piété est inutile à l'homme, croit-il thèse des trois premiers adversaires de Job est insoutenable ;
par là que l'homme puisse donner ou enlever quelque chose il est établi que les idées de Job ne sont pas non plus toutes
à Dieu ? 2-8. 2° Ceux-là se plaignent en vain qui négligent, également justes; cependant Éliu lui-même n'a pas dit le
par présomption, de recourir à Dieu ; que Job prenne garde dernier mot. Les souffrances du saint patriarche ont eu pour
de leur devenir semblable I 9-16. but de manifester la sincérité de sa vertu et de démontrer
que la fidélité au devoir peut subsister dans la mauvaise
6 1 3 . — I V e d i s c o u r s d ' E l i u : D i e n a f f l i g e l ' h o m m e p o u r le g a r d e r d u comme dans la bonne fortune, mais aucun des interlocuteurs
péché et l'exciter au repentir, x x x v i - x x x v n .
ne l'a soupçonné, et, à vrai dire, ce but ne pouvait être connu
Dans son dernier discours, Éliu expose encore plus com- que par une révélation. A Dieu seul il appartient de trancher
plètement les motifs pour lesquels Dieu permet que le juste le différend; lui seul peu distribuer à chacun le blâme et
soit affligé : c'est pour le tenir en garde contre le péché, ou, l'éloge, déclarer Job innocent, tout en lui reprochant les
s'il a péché, de l'exciter au repentir. 1° Dans sou exorde, il
annonce une raison décisive, xxxvi, 2-4. 2° Dieu est tout- b i z a r r e s d e l a l u m i è r e , la f o r m a t i o n d e l a g r ê l e e t d u t o n n e r r e , a v a i e n t
été observés a v a n t d'être décrits. P l u s i e u r s q u e s t i o n s aussi s o n t posées,
puissant, mais il n e dédaigne personne, et c'est ce qu'il
q n e la p h y s i q u e m o d e r n e p e u t r a u i e u c r s a n s d o u t e à d e s f o r m u l e s
montre en éprouvant ceux qu'il aime, xxxvi, 5-12. 3° C'est plus scientifiques, m a i s p o u r lesquelles elle n'a p a s trouvé encore d e
pour le plus grand bien de Job que Dieu l'afflige ; il doit donc solution satisfaisante. On tient g é n é r a l e m e n t le livre d e Job pour
l ' œ u v r e la p l u s a c h e v é e d e l a p o é s i e h é b r a ï q u e . 11 y a a u t a n t d e
veiller à ne pas perdre par sa faute la bénédiction que Dieu
c h a r m e p i t t o r e s q u e d a n s la p e i n t u r e d e c h a q u e p h é n o m è n e q u e d ' a r t
veut répandre sur lui, xxxvi, 13-22.4° L'homme doit louer d a n s la c o m p o s i t i o n d i d a c t i q u e d e l ' e n s e m b l e . Chez t o u s les p e u p l e s
q u i p o s s è d e n t u n e t r a d u c t i o n d o l i v r e d e J o b , c e s t a b l e a u x d e la n a -
humblement ce maître incomparable qui manifeste sa puis-
ture orientale o n t produit u n e impression profoude : « Le Seigneur
sance et sa sagesse par ses œuvres merveilleuses et par les >< m a r c h e s u r l e s s o m m e t s d e l a m e r , s u r l e d o s d e s v a g u e s s o u l e v é e s
phénomènes atmosphériques, xxxvi, 23-33. 5° Éliu décrit en >• p a r l a t e m p ê t e . — L ' a u r o r e e m b r a s s e l e s c o u l e u r s d e l a t e r r e e t
>, f a ç o n n e d i v e r s e m e n t l e s n u a g e s , c o m m e l a m a i n d e l ' h o m m e p é t r i t
détail l'orage, sa magnificence et ses suites, XXXVII, 1-13 (1). » l'argile docile. « Nous y v o y o u s ° l'air pur. q u a n d viennent à s o u f -
• lier les v e n t s d é v o r a n t s d u s u d , é t e n d u c o m m e u n m é t a l e u f u s i o n
(1} « D a n s l e x x x v i i « c h a p i t r e , . . . o n s e n t q u e l e s a c c i d e n t s m é t é o r o - » s u r l e s d é s e r t s a l t é r é s . » A l e x , d e I l u m b o l d t , Cosmos, trad. Fave et
fialnskl, 1861. t . II. p . 52-83.
l o g i q u e s q u i s e p r o d u i s e n t d a n s la r é g i o n d e s n u a g e s , les v a p e u r s q u i
se c o n d e n s e n t o n se dissipent, suivant la d i r e c t i o n d e s v e n t s , les jeux
[645] ART. II. — ANALYSE ET E 5 F L I C . B D L I V R E BE J O B . 237
excès île parole d a n s lesquels il s'est laissé e n t r a î n e r ; faire mestiques avec les animaux sauvages, du buffle avec le bœuf,
sentir à ses trois amis leur d u r e t é et leur opiniâtreté. de l ' o n a r n avec l'âne, xxxix, 5-12. 3" Description de l'au-
Il semble q u e Dieu ne s a u r a i t intervenir sans s'abaisser, truche, 13-18; 4° d u c h e v a l ( 1 ) , 1 9 - 2 3 ; ->° d e l ' a i g l e , 26-30.
et cependant comme il apparaît en maître souverain ! 11 no se Après ce tableau de sa puissance, Dieu demande à Job s'il va
justifie pas, il ne dit pas un seul mot pour expliquer sa con- lui répondre. Job confesse qu'il a parlé avec légèreté et qu'il
duite, il dédaigne de parler des questions spéculatives qui aurait du se taire, xxxix, 31-33.
ont été l'objet du débat; il a fait résoudre le problème en 111« Partie, XL-.\LI. Pour l u i faire reconnaître encore da-
tète du livre par l'écrivain inspiré, qui nous a découvert le vantage son néant, Dieu continue : — 1" Que Job montre sa
secret divin dans le prologue. Maintenant les choses se passent sagesse en maîtrisant ce qu'il y a d'indomptable au monde.
tout autrement que Job ne l'avait imaginé, quand il récla- Mais il n'est pas m ê m e e n étal de dompter Béhémoth , c'est-
mait la présence Dieu. S u r p r i s , accablé par les questions à-dire l'hippopotame, qu'on rencontre dans les eaux du Nil,
que son Seigneur lui adresse, il comprend quelle a été sa p r é - en Égypte, où on l'appelait pékémoul/t, nom devenu, en hc-
somption et son imprudence, il s'humilie et se tait. Dieu breu .Béhémoth, c'est-à-dire « les bêtes ou le grand auimal »,
veut nous rappeler notre ignorance, nous apprendre à nous XL, 2-19. — 2° 11 ne p e u t doaipler LéviaUian, m o t q u i dé-
abaisser devant lui et à reconnaître que la véritable sagesse signe le crocodile; combien moins peut-il donc lutter contre
consiste à ne pas tenter de pénétrer ce qui est impénétrable. Dieu, xi., 20-xi.t, 3. — 3" Puissance redoutable et beauté de
Comment pourrions-nous sonder les plans du Seigneur et Léviathan, XLI, 4-13. — 4° Tableau de sa supériorité et de sa
scruter ses desseins, p u i s q u ' i l est si grand et q u e nous souveraineté incontestée d m s son royaume, XLI, 14-26. —
Les ch. x x x v m et xxxix avaient parlé des animaux de la terre
sommes si petits?
645. - D i s c o u r s d o D i e u , XXXVIII-XLI.
(1) R o l l i n d i t d e l a d e s c r i p t i o n l u c h e v a l , Traité de.t Études, 1. IV,
Il se divise e n trois parties. La première renferme la des- c . I I I , S IV, 11» 3, 1. I l , 1S05, p . 595-537 : - C h a q u e m o t d e m a n d e r a i t
d'être développé, p o u r e u faire sentir li beauté... Les a r m é e s s o n t
cription des phénomènes de l'ordre physique, la seconde la
l o n g t e m p s à se m e t t r e e u o r d r e J e bataille... T o u s les m o u v e m e n t s
description du règne a n i m a l , la troisième celle de deux ani- s o n t m a r q u é s p a r des s i g n a u x particuliers... Cette l e n t e u r i m p o r t u u e
maux particulièrement remarquables, l'bippopolame et le l e c h e v a l . C o m m e i l e s t p r ê t a u p r e m i e r s o n d e t r o m p e U e , il p o r t e a v e c
i m p a t i e n c e q u ' i l f a i l l e a v e r t i r U n t d e f o i s l ' a r m é e . Il m u r m u r e e n s e -
crocodile. La première et la seconde partie sont à peu près
cret coutre tous ces délais, e t ne p j u v a n t d e m e u r e r e u place, ni aussi
d'égale longueur, x x x v m , 1 - 3 8 ; x x x v m , 39-xxxix, 3 0 ; la d é s o b é i r , il b a t c o n t i n u e l l e m e n t d n p i e d e t s e p l a i n t e n s a i n a u i è r e
troisième a près du double de longueur, XL-XLI. q u ' o n p e r d e i n u t i l e m e n t le t e m p s 4 se r e g a r d e r s a n s r i e n f a i r e , f e r -
news et fremeiu sorbet teiram. D a n s s o n i m p a t i e n c e , il c o m p t e p o u r
I " Partie, xxxvm, 1 - 3 8 . 1° Dieu interroge Job. Lui qui r i e n t o u s les s i g n a u x q u i n e s o n t p o i n t décisifs et q u i n o f o n t q u e m a r -
veut disputer avec le T o u t - P u i s s a n t , a-t-il assisté à la créa- q u e r q u e l q u e d é t a i l d o u t il n ' e s t p o i n t o c c u p é . Sec reputat tub* so-
tion, à l'emprisonnement de l'océan et à l'asservissement de nore ctangorein. M a i s q u a n d c ' e s t l o u ! d e b o n , e t q u e le d e r n i e r c o u p
d e l a t r o m p e t t e a n n o n c e la b a i a i l l e , a l o r s t o u t e la c o n t e u a u c e d u c h e -
la l u m i è r e ? 2-15. 2° A-t-il découvert le secret des mystères val c h a n g e . O n d i r a i t qu'il d i s i i o g n e , c o m m e p a r l ' o d o r a t , q u e l e c o m -
de la nature, 16-30, et 3°, en particulier, des lois qui ré- b a t v a se d o n n e r , e t q u ' i l a e n t e n d u d i s t i n c t e m e n t l ' o r d r e d u g é n é r a l ,
gissent les a s t r e s ? 31-38. e t il r é p o u d a u x cris c o n f u s d e l ' a r m é p a r n u f r i s s o n n e m e n t q n i
m a r q u e s o n a l l é g r e s s e et s o n c o u r a g e : ibi'audierit buccin/m, dicit :
' II' Partie, x x x v m , 39-xxxix, 35. Description du règue ani- Vah'. Procutodoratur bettum, .ahertoHoriem ducum et ututalum exer-
mal. 1° Nourriture du lion e t du corbeau, enfantemeut de la citus. Q n ' o u c o m p a r e l e s a d m i r a b l e s d e s c r i p t i o n s q u ' H o m è r e e t V i r g i l e
ont faites d n cheval, on v e r r a c o m b i e n celle-ci est s u p é r i e u r e . »
biche, xxxvm, 39-xxxix, 4. 2° Comparaison des animaux do-
et des animaux de l'air; la description se termine ainsi par
les animaux aquatiques ou amphibies, par les deux animaux
les plus singuliers de l'Égjpte. C H A P I T R E 111.
G « . — R é p o n s e d e J o b , XLII, 1-C. LES PSAUMES.
des sentiments de son Fils, qui est le second Adam, l'homme x x i x ; x x x i x ; LXHIV; e u ; c . v i i ; e x v ; e x v u ; c x x x v n ; CXLIII.
par excellence; c'est ainsi que le cri de David s'est trouvé II. Prières.
tout à la fois le cri par excellence du Messie et de la nature
1° P o u r d e m a n d e r à D i e u p a r d o n d e s e s p é c l i é s : v i ; x x i v ; xxxi;
humaine. x x x v i i ; L; C I ; CXXIX; CXLH.
' 6 0 6 . — Classilication d e s P s a u m e s . 2° C o n l i a n c e e n D i e u d a n s l e t r o u b l e : m ; x v ; x x v i ; xxx ; LUI; LV;
Il est impossible de classer rigoureusement les Psaumes LVI; LX; L X I ; LXX; LXXXV; — x u ; x x i ; L X V I I I ; LXXVI; LXXXVII.
3° R e c o u r s à D i e u d a n s u n e p r o f o n d e d é t r e s s e : i v ; v ; x ( x i ) ; x x v n ;
dans un ordre logique. Les diverses collections faites, comme
X L ; LIV; LVIII; LXUI; LXIX; CVIII; e x i x ; c x x x i x ; CXL; CXI.II.
nous l'avons vu, à des époques diverses, les ont rangés sim-
4° Demande de secours : v i i j x v i ; xxv; xxxiv; XMII; I.IX; LXXIII;
plement les uus à la suite des autres; la multiplicité des LXXVIII; LXXIX; LXXXII; LXXXMII; X C I I I ; C I ; CXXVIII ; c x x x v i .
sujets traités souvent dans le même chant ne permet pas de 5 ° I n t e r c e s s i o n : x i x ; LXVI; c x x i ; CXXXI; CXLIII.
les disposer exactement par matières. La table que nous 6 ° D é s i r d e v i s i t e r l e t a b e r n a c l e o u l e t e m p l e : XLI ; XLII; LXII ; LXXXIII.
3° P o u r l e r e m e r c i e r d e s e s b i e n f a i t s e n v e r s l e s b o n s : x x u ; x x x m ; P o u r p l u s d e d é t a i l s s u r les p s a u m e s p r o p h é t i q u e s , v o i r n ° 657.
x x x v ; x c ; x u x ; e u ; CVI; CXVII; c x x ; CXLIV; CXLV.
V . Psaumes en l'honneur de Jérusalem el du Temple.
l i u m , dit C a s s i d o r e , In Psallerium Prxfalio, ç . x i n , t. LXX, c o l . 17-18. x i v ; x x u i ; LXVII; LXXX; LXXXVI; CXXXI; CXXXIII; c x x x i v .
P r i m u r n p e r i d q u o d ad h u m a n i t a t e m e j u s n o s e i t u r p e r t i n e r e (Ps. 11,
2- x x , 3}... S e c u o d o q u o d œ q u a l i sfitc o a ï t e r u u 3 o s t e n d i t n r P a t r i s ( P s . 11, V I . Abrégé de rhistoire du peuple de Dieu.
7 ; c i x , 3)... T e r t i o a m e m b r i s E c c l e s i œ , c u j u s ipse d u x et c a p u t est LXXVII; c i v ; c v . P o u r l e s P s a u m e 3 h i s t o r i q u e s s e r a p p o r t a n t à l ' h i s -
C b r i s t u s ( P s . x x i , 2 ; LXVII, 6). » Cf. B o s s u e t , Supplenda in Psahnos,
Œuvres, é d . L e b e l , t , 1, p . 557 s q . t o i r e d e D a v i d , v o i r n° 4 9 3 .
(1) O n t r o u v e u n e classification d e s P s a u m e s , d a n s l e g e n r e d e celle
q u e n o u s d o n n o n s i c i et q u a n t à l a f o r m e d e s p s a u m e s , d a n s S. Atha- 657. — P s a u m e s m e s s i a n i q u e s .
nase, Kpislohi ad Marcellinum, n ° 14, t. x x v i l , c o l . 26-27. Les n u m é r o s
s n i v a n t s , 15-26, c o l . 27-38, i n d i q u e u t q u e l s s o n t c e u x d e c e s c h a n t s Les psaumes les plus importants sont les Psaumes messia-
sacrés q u e l ' o u p e u t r é c i t e r d a u s l e s d i f f é r e n t e s s i t u a t i o n s oi\ l ' o n se
t r o u v e . — M. M a b i r e , d a u s Us Psaumes traduits sur le texte hébreu, a,
niques (i). On entend par là les psaumes qui se rapportent au
p. 320-331, u n e Table des Psaumes selon l'ordre des su/ets qui y sont
traités. — C a r p z o w a n a l y s e g é n é r a l e m e n t b i e n le s u j e t d e s P s a u m e s d a n s (I) B o s s u e t a b i e n r é s u m é les p r o p h é t i e s m e s s i a n i q u e s d e s P s a u m e 3
s o n Introduclio ad librospoetim Veleris Testamenli, 1731, p . 136-140. d a n s l a s e c o n d e p a r t i e d e s o n Discours sur CHistoire universelle. Cf.
[658] ART. I. — INTRODUCTION A B L I V R E D E S P S A U M E S . 253
rière, changer, se convertir, LIS, E T E N I M , p o u r etiam, xxxvi, 2 5 ; u s a g e d a n s celte ville philistine cxxi, 3 , e t a u s s i LXI, 10, e n l'u-
2 ; LXVII, 2 3 ; LXXXIV, 7 . p o u r sed, cxxvui, 2. que David avait habitée. Les n i s s a n t à ipsi. Il a le s e n s de
COR, 1 ° esprit, pensée, xui, 1 ; KXERCKKE, m é d i t e r , c x v u i , 15. Septante et, par suite, la Vulgate sur-le-champ, iv, 9, et XL, 8 :
2® v o l o n t é , x c i v . S ; 3 ° m é m o i r e , EXERCITATIO, m é d i t a t i o n , LIV, 3 .
ont traduit c o m m e s'il y avait hquebatur in idipsum. L'^i rô
Gillhôth au de lieu Gitlhilh, a ù r o , q u i s e l i t d a n s p l u s i e u r s
x x x , 13 ; 4 ° f o r c e , v i g u e u r , xxxix, Extasls, g r e c Stara/.iç, e n l è v e -
pour les pressoirs,
d a n s la p e n s é e a u t r e s p a s s a g e s d u t e x t e g r e c ,
13; 5° corps de l'homme, cm, ment hors de soi, xxx, 1. Ce
sans doute q u e les p s a u m e s où
1 li ; 6° s i è g e d e l a v i e , ci, o ; mot n'a pas de correspondant a été r e n d u d a n s la Vugate p a r
o n lit ce m o t avaient été c o m p o -
7° pour le pronom réfléchi, dans le t e x t e hébreu. simul, xxxvi, 3 8 ; LXXIII, 8 ; p a r
sés p o u r les fêtes des v e n d a n g e s ,
LXXXIV, 9 ; . 8 ° milieu, XLV, 3 ; Fi LIA S ion, filia Babylonis, les in unum, u, 2 ; LXX, 10 et par
J u d . , ix, 2 7 ; Is., xvi, 8,lO;Jér.,
9° cor et cor, homme double, h a b i t a n t s d e Sion, de Babylone, in semetipsa, xvm, 10.
xi.vi i i , 3 3 .
pleindeduplicité,xi,3. LXXII, 2 8 ; CXXXVI, 8 . I d i t l i u n (ipSi e t pro), XXXVIII,
C O R N U , f o r c e , p u i s s a n c e , LXXIV, F i n e m [in). La Vulgate a t r a - f . r a d u s . Voir Ma'aloth. 1 ; L X I , 1. C e t i t r e i n d i q u e q u e l e
14, etc. duit par ces mots, d'après le H s e r e d i t a s , pro ea qux hxre- Psaume est adressé à Iditliun,
CORRIGERE, r e n d r e droit, affer- g r e c , l ' h é b r e u l-amnalséakh, qui ditatem consequitur. Voir Nekhi- l'un d e s trois chefs de c h œ u r d u
m i r , xcv, 10. se lit en t c t e d e 5 5 p s a u m e s , et m . t e m p s d e David, I P a r . , xvi, 41.
C o r r n n i p a s (ne), LXXIV, 1 . V o i r signifie au chef de chœur, ou au H i c , HiEc, u o c . C e p r o n o m est I M M I T T E R F (castra sous-enten-
Thaschkéth. maître de musique. C'est une employé quelquefois pour l'ar- du), c a m p e r , x x x m , 8.
CORUSCATIO, éclair, cxi.m, 6 . sorte de d é d i c a c c o u d ' e n v o i , si- ticle g r e c : Ainsi, Ps. c x n , 2 , ex I m m u t a r e , LIX, l . V o i r Com-
CHAI-ULATUS, i v r e , LXXVII, 65. g n i l i a n t q u e le p s a u m e doit ê t r e hoc nunc est la t r a d u c t i o n de mulare.
D A R E , o u t r e le s e n s d e d o n n e r , remis à celui qui présidait le i m T5Û w/v, l o c u t i o n d a n s l a q u e l l e IN a t o u s l e s s e n s d e l a p r o p o -
nunc est considéré c o m m e sub-
a celui de f a i r e , cv, 46 ; cxxxiv, c h œ u r d e s L é v i t e s p o u r le faire s i t i o n h é b r a ï q u e , 3 , be : 1° a r e c ,
t a n l i f . — L e f é m i n i n hxc, cxvm,
12. — Ps. il, 8, dabo tibi; le libi chanter. L a traduction des Sep- ï?î timoré, u, H ; in pace, iv, 9 ;
5 0 ; hac, x x x i , 6 ; hanc, xxvi, t.
n'est, p a s e n h é b r e u ; il a é t é p r o - tante, E'-Î TÔ in finem, est xvi, 15; evi, 22 ; 2° à cause de,
e s t e m p l o y é p o u r hoc, cela, cette
bablement ajouté en grec, par expliquée p a r quelques commen- v, 8 ; xix, 8 , etc.
chose, p a r c e q u e le g r e c a rendu
conjecture, à cause du sens or- t a t e u r s d a n s le s e n s d ' u n e i n d i - I.N IDIPSUM- V o i r Idipsum.
servilement par le f é m i n i n , a u
dinaire de cation m u s i c a l e équivalente au INAQUOSUM, le d é s e r t , LXXVII, 4 0 .
lieu du neutre, le féminin
DIRIGERE, être droit, c, 7 ; fortissimo de la musique mo- hébreu, lequel s'emploie pour le I.NCOLA, é t r a n g e r , c x v m , 19.
lviii, 5. d e r n e . Il e s t p l u s p r o b a b l e que INCOLATUS, séjour en pays
n e u t r e d u grec et d u latin.
D i s p e r d a * (ne). Voir Thaseh- l'auteur d e la version appliquait é t r a n g e r , exix, 5.
khéth. p a r là l e psaume à la fin des H I M I L I S , HUMILITAS, bas, vil, INFERNCS, séjour des morts,
D o c t r i n a u x (in). D a n s le litre temps, c ' e s t - à - d i r e a u Messie. bassesse, c x x x v u , 6 ; ix, 1 4 . a p p e l é e n h é b r e u Scheôl, XVII, 6 ;
d u Ps. LIX, p o u r l ' e n s e i g n e m e n t , FUNES, p a r t qui est échue en H ymiras. Voir Schir. LXXXV, 1 3 , e t c .
l'instruction. h é r i t a g e , x v , 6. IIUPSIÎM (TN). La Vulgate tra- In Gnein. Voir Finem.
ECCLESIA, assemblée, multi- FUNICOLUS, chemin, sentier, duit six fois, iv, 9 ; xxxiii, 4 ; Insvriplio (tituli), voir Mik-
tude. cxxxviu, 3 . XL, 8 ; L X I , 1 0 ; LXXIII, 6 ; C X X I , 3 , thdm.
[666] ART. I. — INTRODUCTION AU LIVRE DES PSAUMES. 265
Inspirati*), s o u f f l e , x v n , 16. v e r s e t e n v e r s e t , c o m m e d a n s le explication est c o n f i r m é e p a r le script io ( f a i t p o u r ê t r e g r a v é s u r
Intendere, p e n s e r à, l x i x , 2. Ps. c x x : contenu des Psaumes graduels u u e stèle), n o m d e 6 psaumes,
Intellectus, intelligenti:!.
! . L e v a v i oculos meos iu montes, et par les anciennes versions xv ; l v - l i x (et d u c h a n t d'Ézé-
V o i r Mas hit. Uude veniet auxilium vàhi. d'Aquila, de Syuimaque et de chias, Is., xxxvni, 9). L e s e n s d e
JUBILATIO, l o u a n g e , LXXXVIu, 2. Auxilium mot m a Domino. Théodotion, qui ont traduit ce m o t est obscur. Quelques-
16 ; CL, 5 . Qui fecit cœluai et terram. ma'alôlh p a r cmSâaEi;. uns pensent qu'il veut dire
J u d i c a r e a 1° l e s e n s o r d i n a i r e 3. Non det iû commolionem pedem poème doré et indique l'excel-
M a ë l e t h . Voir Makhalath.
dé j u g e r , m a i s aussi 2° celui d e tuum,
lence d u c h a n t . D'autres l'expli-
Neque dormitet qui custodit te. M a g m f i c a r i , se r é j o u i r , xix, 6.
g o u v e r n e r , u , 10 ; 3 " d e d é f e n - quent c o m m e signifiant psaume
4. E c c e noa dormitabit neque dor- M a l i e l e t h , Voir Makhalath.
d r e , p r o l é g e r , xxv, 1 ; x, 18 se- d ' u n sens profond, caché.
miet Makhalath. Vulgate : Mahe-
lon l'hébreu.
Oui custodit Israël. letli, Maëleth, lii, 1 ; lxxxvii, 1, Mirificare, honorer, glorifier
Jbdicium a quelquefois le sens
5. Dominus custodit te, signifie p r o b a b l e m e n t maladie, beaucoup, jv, 4 ; xv,3.
d e sentence, xvi, 2, ou de loi, Dominus proteclio t u a . . . et s'applique à un p s a u m e com- Mlzmór, Vulgate, psalmvs,
cxviii, 108. 7. Dominas custodit te ab omni malo,
posé à l'occasion d'une maladie. composition rythmique desti-
JutyifiCARE, déclarer juste, Custodiat animam tuam Dominus,
Malignantes, Malignari, ceux née à être chantée avec accom-
innocent, xviu, 10 (pour ce p a s - 8 . Dominus custodiat introilum tuum
qui agissent mal, agir m é c h a m - p a g n e m e n t de musique et spé-
s a g e , voir aussi Idipsum). e t exitom tuum,
m e n t , xxxvi, 1, 8, 9 ; civ, 15. cialement de la harpe. Ce nom
Ex h o c nunc et usqne in s$culum.
Justificationes, loi d e Dieu,
flaskil, Vulgate : intellectus, est d o n n é à 57 p s a u m e s q u i o n t
cxviii, 0, 6 2 . Le r y t h m e par gradation est
intelligentia ; maskilsignifie pro- pour objet de c é l é b r e r les l o u -
J c s t i t i a n e s i g n i l î e p a s s e u l e - a s s e z f r é q u e n t d a n s la p o é s i e
prement intelligens, intclligen- anges de Dieu.
m e n t justice, mais aussi q u e l - h é b r a ï q u e , e t il se r e n c o n t r e eu
lem faciens; poème didactique, Mortificare , Mortificati^ ,
quefois sainteté, perfection, particulier dans les psaumes
instructif (xxxu, 8 ; Vulg., xxxi, tuer; mis à mort; xxxvi, 32;
x v i , lì». graduels, comme on le verra
8, "askilka, j e t'instruirai, in- x l i i i , 2 2 ; c v m , 1 7 ; i . x x v u i , 11.
Lacus, t o m b e a u , cxi.n, 7 . plus loin; il n'est pas certain
telleclumtibidabo. Cf. x l v i . h é b - , Mortuos s i c u l i , c e u x q u i sont
Luiiiuatséukh. Voir Mena- cependant que leur n o m dérive morts depuis longtemps, cxlii,3.
xlvii, 8). C ' e s t l e n o m de 13
tséakh. de cette particularité. L'opinion
P s a u m e s : xxxi; x l i ; x l i i i j x l i v ; Mollili l a b b è n { ' a l ) , Vulgate:
L a u d a r i , se v a n t e r , s e r é j o u i r , la plus commune est que les
l i ; l u ; l i i i ; l i v , i.xxiii; lxxvii; pro occullis, ix, 1. Les Septante
x, 3 selon l ' h é b r e u ; xxxiii, 3. psaumes graduels, générale-
lxxxvii; lxxxvi u ; cxli. (et la Vulgate), Théodotion et
L a u d a t i o . n o m d u Ps. c x l i v , m e n t c o u r t s , et e x p r i m a n t , p o u r 1
Maturitas, aurore, cxviii, 147. Aquila ont lu alamôth, comme
voir ThehilkUh. l a p l u p a r t , la r e c o n n a i s s a n c e d ' I s -
M édita r i a , o u t r e le s e n s d e xlv, 1. Voir 'alamôth. Le sens
I . e h a z k î r , voir Ilerncmoratio- raël envers son Dieu, sont ainsi d e 'al mouth labbèn, o s u r la
réfléchir, celui d ' e x p r i m e r , dire,
nem. nommés parce qu'ils étaient
il, 1 ; xxxiv, 2 8 ; xxxvi, 30; se m o r t d u fils, » si c e t t e l e ç o n e s t
U a ' a l ô t l i . V u l g a t e (cantic.inn) c h a n t é s p a r l e s J u i f s q u a n d ils e x a c t e , e s t p e u t - ê t r e q u e l e P s . ix
consumer comme u n e toile d'a-
graduum. Nom d o n n é à 15 P s a u - a l l a i e n t e n p è l e r i n a g e à J é r u s a -
r a i g n é e , i.xxxix, 9. devait se chanter s u r l'air con-
m e s , cxix-cxxxiti, et expliqué de l e m . Ma'aiïlh signilie chant des
Seuatkséakh, lamnatséakh, n u qu'on désignait par ces
façons très diverses. Q u d q u e s - montées; o r , les voyages à J é r u -
Vulg. in fineni, au chef de mots.
u n s ont pensé qu'il désignait u n s a l e m s o n t a p p e l é s montées dans Multum, o u t r e le s e n s d e b e a u -
chœur, i v , 1, e t d a n s 5 4 a u t r e s
ivthme particulier, le rythme l a B i b l e , à c a u s e d e l a position
Psaumes. Cf. 1 Par., x v , 2 1 ; coup, a celui de longtemps,
par gradation, consistant en ce é l e v é e d e la ville e t d u temple,
II P a r . , u , 1 , 1 7 ; H a b . , i u , 19. exix, 6.
q u e le sens avance p a r degrés 1 Esd., vu, 9 sq. ; Ps. cxxi,
Voir Finem. necessitas, affliction, xxiv, 17.
et monte en quelque sorte de 4 ; cf. cxx, 1; cxxiv, 1 - 2 . Cette A e g î n ô t b [bi o u ' a i ) , V u l g a t e :
J l î k t h ù i i i . V u l g a t e : lituli in-
AU L I V R E DES PSAUMES. 267
in carminibus, I V ; vi; LUI; LIV; PAUPER,pauvre; plussouvent, n u e ; c'est u n s i g n e m u s i c a l qui
Saneti. Qui a sanctis longe correspond au forte de la mu-
LX : in hymnis, LXVI ; in laudibus, affligé, o p p r i m é .
faclus est. Voir ïonalh 'èlem
LXXV , avec accompagnement sique moderne ou bien indique
P I N G C I S , l e f o r t , l e p u i s s a n t , le rekhoqim.
d'instruments à cordes. ' une pause. Voir n° 601.
r i c h e , x x i , 3 0 . C e m o t , LXVII, 1 6 , Schen.înlth ('ai)- Vulgate,
Kekliflôth Ça), Vulgate : e s t la t r a d u c t i o n d u n o m p r o p r e pro octava, vi, 1 ; xi, 1, à l'oc- SEMETIPSA (in) Voir Idipsum.
Pro ea qua hxredilalem conse- Basan. t a v e , a v e e d e s voix d e b a s s e ; Cf. SI. Dans certainspassages, par
quitur. On croit aujourd'hui PONERE est employé quelque- 1 P a r . , xv, 21. — Les P è r e s o n t suite d ' i m e ellipse d a n s les for-
communément que . nekhilûlh fois p a r h é b r a l s m e pour facvrc, e n t e n d u pro octamàu dimanche, mules de serment, ce m o l cor-
d é s i g n e la f l û t e et i n d i q u e , dans rcddcre, x v u , 1 2 ; LXXXII, 1 4 . d e la régénération par la péni- r e s p o n d à l a n é g a t i o n non, cxxxi,
l e t i t r e v , 1, q u e l e p s a u m e de- POTENTAT us, 1 ° f o r c e , xix, 7; tence, d u bonheur du ciel qui 3, 4.
vait être chanté avec accompa- 2° f o r c e d e santé, constitution suit les sept époques que doit
S I L E R E , 1° ê t r e s o u r d , x x v u , i ;
g n e m e n t de cet i n s t r u m e n t . Les d u r e r le m o n d e présent, de la
robuste, LXXXIX,Ï10. 2® silui a bonis, xxxvui, 3 : je
S e p t a n t e e t la V u l g a t e o n t p e n s é , jierfection, etc.
POTENTLE, œuvres de la puis- n'ai même pas dit des choses
dans leur traduction, au peuple s a n c e d e D i e u , LXX, 16, lionnes.
Sehlggavfm. Vulgate, psal-
d'Israël qui est l'héritage de PROSPERARE, PROSPERARI, réus- mus, ode irrégulière et dithy- SIMILITUDO r e n d le g r e c C « ? * -
Dieu; Deut., iv, 20; ix, 26; s i r , c x v u , 2 5 ; i, 3 . r a m b i q u e , n o m d o n n é a u Ps. v u . XLIII, 15, et signifie sujet
Ps. xxvii, 9, et à l ' E g l i s e , Acl., l'salnras. Voir Mizmôr et de dérision.
Schir. Vulgate, canlicum et
xx, 2 8 ; H o m . , vin, 1 7 ; Gai., iv, Schiggayôn. SPIRITUS, v e n t , x, 7 ; souille,
hymnus, chant en général, et
26 sq. PUER, presque toujours servi- plus spécialement chant d'action xviu, 6; âme, xxx, 6; Esprit
Nuis, beaucoup, LXXVIII, 8; teur, 'èbed. de grâces, soit p o u r u n bienfait S a i n t , ex LU, 1 0 .
CXXXVILL, 1 7 . Q U I D . V o i r Ut quid. privé, xxix, soit p o u r des bien- Susccptio matutina. Voir
N i s i OLIA, si... n o n , x c m , 1 7 ; REDIMERE, o u t r e le sens ordi- faits publics, XLV; x i . v u ; LXIV, ' Ayyeleth asch-schakhar.
cxvm, 92; cxxm, 1-2. etc. Joint souvent à mism6r. SUPER, à cause de, cxui, 2 bis.
naire d e racheter, a quelquefois
N O N OMNIS, i d i o t i s m e hébraï- le sens de délivrer, protéger, Schnscliauuira i'al),ouSchou- SUPERSPERARE, espérer en quel-
que pour nullus, xxxm, H ; xxv,11. schan, LIX, 1. Vulgate, pro Us que chose au-dessus de tout.
XLviu, 1 8 ; a v m , 1 3 3 ; CXLVU, 2 0 . Ronieinoraiionein (it), hé- qui commulabunlur, XLIV, 1 ; « Quod verbum, dit S . Augus-
O B V I A R E , se r e n c o n t r e r , LXXXIV, b r e u lehaskir, pour faire souve- L x v n i , 1 . Schoschannim signifie t i n , Enarr. in Ps. c x v u i , 4 3 , e t s i
11. proprement les lis, et désigne minus usitate composilum est,
n i r , XXXVII; LXIX.
O c c u l t i « (prò). Vair'Alamôth, d'après les uns un air connu, tamen implet veritatis interpre-
RESURGKRE, se t e n i r d e b o u t el,
d'après d'autres, un instrument
O e t àva (prò). Voir Schemi- au figuré, supporter, soutenir, tandte necessitatem. »
de musique. Les Septante ont
nith. I, 5 . SUPPLA NTATIO, s u p e r c h e r i e , a r -
lu schischônim au lieu de scho-
O M N I S . V o i r non omnis. RESURRECTIO, action de se te- tifice, XL, 10.
schannim, d'où la traduction :
Oratio. nom de cinq psau- tir debout, cxxxviu, 2. TESTIHOXIA, commandements,
pro iis qui commutabuniur,
mes. Voir Thephilldh. REVERENTIA, h o n t é , xxxiv, 2 6 . c'est-à-dire p o u r les h o m m e s q u i
cxvm, 157. Voir aussi 'Edoulh.
OSSA, force, v i g u e u r , XLI, 1 1 ; SALUTARIS, 1 ° s a u v e u r , libéra- T i i a s e h k h é t h ('al), Vulgate :
s e r o n t c h a n g é s p a r la v e n u e du
LII, 6 ; x x x i v , 10. teur, xciv, 1; 2° salut, déli- Messie. ne disperdas ou ne corrumpas,
PARTICIPATIO, partie jointe à v r a n c e , ix, 16. LVI, 1, e t c . Sur l'air du chant
une autre (ville d o n t les murs S é l a h , 71 fois dans 39 Psau- c o n n u s o u s l e n o m d e 'al lliasch-
SA>CTiFiCATio,l°saintcté,cxxxi,
s o n t s a n s d i s c o n t i n u i t é ) , cxxi, 3 . m e s . Les Septante l'ont traduit khêth.
18; 2° sanctuaire, cxiu, 2.
p a r i i i ^ a X a a . La s i g n i f i c a t i o n d e Thehillîm, Tkekillâli, Vul-
PAULOJIIKDS, p r e s q u e , x c m , 1 7 ; S AN c T I F Ic IU M , sanctuaire,
ce m o t n'est pas s û r e m e n t con-
Xfiviu, 87. g a t e : laudatio, nom donné par
LXXVTI, 6 9 .
lus H é b r e u x à l a c o l l e c t i o n des me, dans les Psaumes comme
Psaumes et au Ps. cxi.iv. Voir dans le reste de la Bible, une 667. — P a r t i c u l a r i t é s d e c o n s t r u c t i o n e t d e s y n t a x e d a n s la t r a d u c t i o n
d e la V u l g a t e .
n ° 648. chose quelconque, aussi souvent
T h e p h i i i a h , Vulgate : oralio, que parole. 1° Un des points auxquels il importe de faire le plus d'at-
prière; nom donné aux Ps. xvi, VERITAS, le plus souvent fidé- tention pour comprendre le vrai sens des Psaumes dans la
L X X X V ; LXXXIX ; c ( ; c x u . C f . LXXI, lité, xi, 2 .
Vulgate, c'est à la valeur des verbes. Les temps, daus les
20. VIA, conduite, genre de vie,
livres prophétiques et didactiques de l'Ancien Testament, en
Thôdaii, mizmôr lethôdah, C X V I I I , 1 , e t c .
particulier dans les Psaumes (1), ne doivent pas être entendus
titre du Ps. xcix : P s a u m e de V I R G A , c h â t i m e n t , cix, 2 .
d'après l'usage de la langue latine, mais d'après l'analogie
louange. Vulgate : Psalmus in VIRTUS, t r a d u i t le g r e c FOVAJII;,
confessione.
de l'hébreu. L'hébreu ne possède que deux temps, le parfait
l'hébreu Vil, khaïl; il n ' a ja-
m a i s l e s e n s d e v e r t u ; il s i g n i f i e ,
et l'aoriste, qui servent l'un et l'autre à exprimer, selon les
T i t u l a s . Voir Mikthâm.
T o r c a l a r i b u s (pro). V o i r Git- 1° f o r c e , CXLVI, 5 ; XXXVII. H ;
cas, soit le présent, soit le passé, soit le futur. Or, les Sep-
lith. 2 ° a r m é e , XXXII, 1 6 . taule (et par suite le traducteur latin des Psaumes) ont re-
UMCORMS, en hébreu, buffle, VIRTUTES, armées, c o m m e vir-
gardé le parfait hébreu comme un véritable passé et l'aoriste
LXXVII, 6 9 . tus, 2°. — D a n s les P s a u m e s , ce comme un vérilable futur, et ils les ont traduits ordinaire-
UNUM (m). Voir Idipsum. — m o t t r a d u i t p l u s i e u r s fois, LXVII, ment comme tels. 11 en résulte que le passé et le futur latins
l'nam est e m p l o y é p o u r unum, 13; LXXXIII, 2, l e m o t Sabaoth, sont employés, indifféremment, dans la Vulgate pour ex-
une chose, xxvi, 4, d'après le c o n s e r v é s o u s sa f o r m e h é b r a ï q u e primer les trois moments de la durée. Ainsi : Confitebor tibi,
g r e c q u i a g a r d é le f é m i n i n d o n t daus plusieurs autres livres de Domine, in tolo corde meo, signifie : a Je vous loue (actuelle-
les Hébreux se servent à la place la S a i n t e É c r i t u r e . ment), Seigneur. » Cum invocarem, exaudivit me Deus, doit
du neutre, pour désigner une VOLUNTAS, ce q u i est désiré, se traduire : « Quand j'invoque Dieu, il m'exauce; « Justus
chose. e v i , 3 0 . Volujila.i labiorum, xx, 3, autein, quid fecit? « mais le juste, que doit-il faire? Dominus
USQUEQUAQUE , absolument, signifie le d é s i r e x p r i m é p a r les regnavit, decorem îndutus est; « Dieu règne, il est revêtu de
CXVIII, 8 . lèvres.
gloire. »
UT QUID, pourquoi, îv, 3 . Yonath ' élcrn rcklioqfm
VAS, i n s t r u m e n t , arme, objet {'al), la colombe muette du loin- En hébreu, quand un temps dépend d'un autre, cette
q u e l c o n q u e , v u , 1 4 ; LXX, 2 2 . tain, Vulgate : qui a sanctis dépendance est marquée par le changement du parfait en
VELLE, se complaire, cxi, 1 ; longe factusest, LV, 1, indique imparfait bu aoriste, et réciproquement. Si une phrase com-
xxi, 9 . l'air s u r l e q u e l le Ps. LV devait
mence par un impératif, le verbe suivant se met ordinaire-
VERBUM signifie, p a r bébraïs- ê t r e c h a n t é (1).
ment à l'aoriste avec la signification de l'impératif. Le tra-
( 1 ) La t r a d u c t i o n d e l a V u l g a t e c o n t i e n t u n g r a n d n o m b r e d ' a u t r e s ducteur de la Vulgate, dans ces différents cas, a conservé la
e x p r e s s i o u s q u i n ' a p p a r t i e n n e n t p a s au latin classique : n o u s ne les
a v o n s pas mises d a n s c e t t e liste, parce qu'elles s o u t faciles à com-
p r e n d r e , c o m m e anxiare, L X , 3 ; C X L I I , 4 ; circurnamictus, X L I V , 1 5 ; com- genti possunt. D i v e r s e s é d i t i o n s . Il e u a p a r u u u e i u - 1 2 , à R o m e , e n
punctus, C V I I I , 1 7 ; desiderium, c x x x i x , 9 , e t c . ; deauratus, XLIV, 1 0 ; 184G. — H u r é a p u b l i é u n d i c t i o n n a i r e c o m p l e t d e l a V u l g a t e , s o n s le
dearyentatus, L X V I I , 1 4 ; elongare, x x i , 2 0 ; L I V , 8 ; prolongare, cxix,5; t i t r e d e Dictionnaire universel de rÉcriture Sainte, 2 iu-fol., Reims,
/onganiniis. c i l , 8 ; minorure, e v i , 3 8 ; odorari, c x i u , 6 bis; proteclor, 1715, r é é d i t é p a r M i g n e s o u s l e t i t r e d e Dictionnaire universel de philo-
X V I I , 3 e t s o u v e n t ; sagittare, x , 3 ; LXV, 6 , etc., e t c . — On p e u t voir logie sacrée, i in-4®, 1846.
p o u r les m o t s difficiles d e n o t r e v e r s i o n , "Weitenaner, S . J . , Lexicon (I) T o n t e s les o b s e r v a t i o n s c o n t e n u e s d a n s c e n u m é r o s o n t i m p o r -
biblicum, in quo explicantur Vulgatx vocahula et phrases qurecumque tantes à retenir, n o n seulement p o u r l'intelligence des Psaumes, mais
pi-optcy lingux hebraicx grxcxque peregrinitalern injicere moram le- aussi p o u r celle des a u t r e s livres sapientiaux et des prophètes.
[668] A R T . I . — INTRODUCTION AU L I V R E D E S PSAUMES. 271
l'orme hébraïque, quoique elle change le sens de la phrase, passés de la Bible dans notre langue, etc. Le substantif
si l'on s'en tient aux règles ordinaires de la langue latine. qualificatif n'est pas toujours au génitif : Conventieula de
Beatus vir qui non abïit..., non stetit... non sedit... sed... sanguinibus, « conventicules sanguinaires, » xv, î : propo-
m loge ejus medilab'Uur, Ps. i, 1 - 2 , au lieu de Beatus vir sitiones ab initia ( = ab antiquo ) pour propositiones antiqux,
qui non àbit, non slat, non sedet, sed. meditatur. — In tribu- LXXVII, 2, etc. Le nom de Dieu, joint à un substantif, a pour
latione dilatusli mihi, Ps. iv, 2, pour dilata. effet d'y ajouter une idée d'excellence, cedrus Dei, le cèdre le
Quand un verbe a un sujet indéfini, celui que nous ex- plus élevé, t x x x , 11.
primons en français par on, l'hébreu emploie simplement la
§ III. — D E L'ÉTCDE DES P S A U M E S .
troisième personne du singulier sans aucun sujet. Cette tour-
nure es.t reproduite telle quelle par la Vulgate, quoique en Son importance. — Moyen». — Dispositions reqnisos. — Commentaires.
latin on mette alors ordinairement lo verbe à la troisième
668. — C o m b i e n il i m p o r t e a u p r ê t r e d e c o n n a î t r e l e s P s a u m e s .
personne du pluriel de la forme active ou à la troisième du
singulier de la forme passive. Ainsi. Ps. LXXXVI, 5 : A W - Le prêtre récite tous les jours les Psaumes ; le fidèle les
quid Sian (au datif, en grec, p , if, ï'.iiv èpst) dicet, signifie : chante souvent dans les offices de l'Église : cette partie de
u Ne dira-t-on pas à Sion? » nos Livres Saints est ainsi la plus connue et la plus popu-
2° En reproduisant littéralement la construction hébraïque, laire (I), elle doit être, par conséquent, la plus étudiée et la
la Vulgate exprime aussi un adverbe par un verbe, Ps. LXXVII, mieux comprise (2). a Interpretationem Psalmortim studio
assequantur, dit le cinquième concile de Milève, unde mens
17 : Apposuerunt adhuc peccare ei, « ils péchèrent de nou-
animusque ad aliquem salutarem effectuai aecendatur. » —
veau contre lui ; » xxx, 3 : Accéléra ut eruas me, « délivrez-
a Si sacerdos psalterium ignorât, dit S. Augustin, nomen
moi promptement ; » GXXY, 3 : Magnificat Dominus facere
sacerdotis vix constabit in eo. » — « Nunquam de manu et
nobiscum, « Dieu a fait grandement les choses avec nous; »
x x x m , 13 : Diligit dies videre bonos, « il voit volontiers ou (1) S u r la p o p u l a r i t é î l e s P s a u m e s d a n s l a p r i m i t i v e É g l i s e , c f . C l e m .
avec plaisir de bons jours, etc. » A i e s . , Strom.. v u , 7 , t. IK, c o l . 170 ( P s a l m i a u t e i l l et l i y m n i d a m c i b u s
s u m i t u r , e t n n t f i q n a u i e a t u r c u b i t i i r a ) ; S . G r e g . N y s s - , In Ps. c , n t ,
3° Comme la langue hébraïque ne possède qu'un petit
t . x n v , c o l . 4 3 9 1 G e r b e r t , De canlucl rmisica sacra, S a i n t - B i a i s e , 1 7 7 4 ,
nombre d'adjectifs, elle supplée à sa pauvreté en employant t . I, p . 0 0 - 6 3 . 165-169.
au lieu de l'adjectif le substantif correspondant : Ps. v, 7, (2) B e l l a r m i n s e p l a i g n a i t , d a n s l a D é d i c a c e d e s o n C o m m e n t a i r e d e s
iiirum sangtiinum, n un homme souillé de sang; n xxu, 2 , P s a u m e s a n p a p e P a u l V, q u ' i l n ' e n f û t p a s t o u j o u r s a i n s i : c L i b e r
P s a l m o r u n i q n e m Eeclcsiastiei o m n e s l e g u n t et p a n e i a d m o d n m inlol-
aqua refectionis, « eau rafraîchissante; » xirv, 7, virga l i g u u t . » Explanatio Psalinorum, P a r i s , 1612, p . X C e u x q u i n é g l i -
directionis, « sceptre juste; » LXXYII, 54, funiculus distri- g e r a i e n t d e s ' a p p l i q u e r il c o m p r e n d r e c e q u ' i l s r é p è t e n t s i s o u v e n t
s e r a i e n t i n e x c u s a b l e s . « Qu'il n e s o i t pas dit, écrit Collet, d a n s s o n
bvtionis, cordeau à mesurer, etc. » Dans les tournures de Traite du divin " f l i c e , p a r t . I, c . v u , n " I S , é d . d e 1822, p . 2G3, q u ' n n
ce genre, uu adjectif possessif est souvent ajouté au second bénéficier q u i récite s o n Bréviaire d e p u i s t r e n t e a n s reste m u e l lors-
substantif, quoique il se rapporte au premier, Ps. iv, 2, q u ' o n l u i d e m a n d e c e q u e v e n t d i r e Tecum principium ? » C ' e s t b i e n il
l u i q u e s'appliqueraient les r e p r o c h e s de S. J e a n Clirysostome a u x
Deus justitue mex, ci mon Dieu juste; » xxvt, 12, memoria fidèles d e s o n É g l i s e : • V o s q u i a b i o f a n t i a a d e x t r e m a n i n s q n e s e n c c -
sanctifie,atinnis ejus, o sa sainte mémoire; » cix, 2, virgam tutem Psalmum hune méditantes, nibil aliud quam verba perpetuo
tenelis, q u i d aliud facitis nisi q u o d e t t h e s a u r o a b s e o n s o assidetis, e t
virtutïs tu.-e, « ton sceptre puissant, » ce qui est traduit dans
obsigualam e r n m e n a m circumfertis, et n e c curiositate incitati estis u t
la plupart des versions de la Vulgate, « le sceptre de votre d i c e r e t i s : q u i d e s ! q u o d d i c i t u r ? » In Ps. c x i „ n . 1 , t , LV, c o l . 427.
puissance, » parce que plusieurs idiotismes hébraïques sont
[6701 ART. I . — INTRODUCTION AU L I V R E DES PSAUMES. 273
leurs idées dans une série de strophes, nous devons rétablir
oculis tais roceâal liber, écrit S. Jérôme à Rustique, dis-
ces strophes (1); le Saint-Esprit leur ayant inspiré leurs
catur Psalterium adTCrbum. » - « Si divinis laudibus sol-
chants sous une forme poétique déterminée, et la Provideuce
vendis, dit l'auteur des Méditations qui portent le nom de
avant voulu que les règles de cette poésie fussent retrouvées
S Bernard, debita reverentia et sollicitudine assistas, super
de nos jours, c'est évidemment entrer dans ses vues que de
singula verba divina Scriptura diligenter inteudas (1). »
mettre à profit les ressources nouvelles qu'elle nous met
669. — De l ' é l u d e d u s e n s l i t t é r a l d e s P s a u m e s . entre les mains pour comprendre cette partie de la Sainte
La première ehose à étudier dans les Psaumes, c'est leur Écriture, qui a toujours été justement regardée comme très
sens littéral (2). Il faut s'appliquer tout d'abord à pénétrer difficile (S).
dans la pensée de leur auteur, et dans ce but redicrcber
670. — D e l ' é t u d e d u s e n s s p i r i t u e l d e s P s a u m e s .
autant que possible dans quelle circonstance et pour quelle
fin le Saint Esprit les a iuspirés, ou au moins quel en est 1" La seconde chose à étudier dans les Psaumes, c'est leur
le sujet principal (3); il faut s'appliquer ensuite à reconnaître sens spirituel et moral, et l'application que nous devons nous
quelle est la suite et l'enchaînement des idées, sans lesquels en faire à nous-mêmes. Ces chants ont cela d'admirable, que,
on ne saurait les bien comprendre. Afin de réussir dans composés dans des circonstances particulières, pour un per-
ces recherches, il est à propos de suivre la marche quont
te brevissima dilueidatum, in-l», Rome, 1697, r e p r o d u i t d a n s le
suivie les PsaUnistes eux-mêmes : ils se sont exprimes en
t o m e m , Opéra omnia, é d i t i o n d e V e z i o s i , R o m e , 1718.
vers, nous devons reconstituer ces vers (4); ils ont gronpe
(1) La r e s t i t u t i o n d e s s l r o p h e s , q u e n o u s f e r o n s p l u s l o i n , e s t c e r -
t a i n e d a n s q u e l q u e s P s a u m e s , d o u t e u s e e t h y p o t h é t i q u e d a n s les a u t r e s ,
(1) S . J é r ô m e , Ep. a x r ad.Rusticum.n. I l , t. M U , c o l . 1 0 7 8 ; S . B e r - ne 6 0 1 , m a i s , m ê m e d a n s ce d e r n i e r cas, elle est t r è s utile p o u r s u i v r e
n a r d , Sied, de Ima. amd., VI, t . CLXXXCV, c o l . 49O. l e d é v e l o p p e u i e n t d e l a p e n s é e d e l ' a u t e u r et l ' e n c h a î n e m e n t d e ses idées.
(SI . E s t h i c [ s e n s n s H u e r a i » ! v e l a t i h a s i s a c f u n d a o ï e u t u m , s o p r a
(2) P o u r p a r v e n i r à b i e n c o m p r e n d r e u n p s a u m e , il e s t u t i l e d e l e
q u o i «eteri subii,niores sensus c o n s u r g u a t » Cardinal T o m ^ a î ,
t r a d u i r e o u a u m o i n s d e le t r a n s c r i r e v e r s p a r v e r s e t s t r o p h e p a r
13) « P o u r p o u v o i r e n t e n d r e o n P s a o r n e q u ' o n v e u t l i r e , d i t M a r t m n a y strophe, en d o n n a u t u n e ligne à c h a q u e vers et e n s é p a r a n t les strophes
Les Psaumes de David, p . 10-11. il f a u t c o m m e n c e r p a r s e n t u n w r « les u n e s d e s a u t r e s , d ' a p r è s les i n d i c a U o n s q u i s e r o n t d o n n é e s p l u s loin,
idée générale, e n savoir le sujet, entrer d a n s l'esprit du t f ? * * " n»< r,73-820. G r â c e a u p a r a l l é l i s m e d e l a p o é s i e h é b r a ï q u e , o n p e u t a i n s i
t r a n s p o r t e r d a n s le l i e u o ù il é t a i t , a v o i r d e v a n t l e s y e u x l e s c r é o n s - expliquer souvent, sans l'aide d ' u n commentaire, u u vers par l'autre,
l a n c e s qu'il avait en vue. » . «i celui qui est o b s c u r par celui qui est clair, et un c o u p d'œil jeté s u r
(4) C ' e s t s u i v r e l a p r a t i q u e d e l a p r i m i t i v e E g l i s e e t d e s P e r e » , e t c h a q u e s t r o p h e isolée m e t e n é t a t d e saisir p l u s facilement l'idée prin-
p o u l e s m ê m e s r a i s o n s . L e s a n c i e n s m a n u s c r i t s d e s L i v r e s tonU re- c i p a l e e t d e s e r e n d r e a i n s i c o m p t e d e l a s u i t e d e s p e n s é e s et d e l e u r
p r o d u i s e n t l e s P s a u m e s et l e s a u t r e s p a r t i e s d e l a S a i n t e L c n l u r e q m enchaînement. On ne saurait trop recommander aux élèves studieux
sont écrils s o u s f o r m e poétique, «ers p a r v e r s , d e la f o n d a n t ™ et à c e u x qui sont d a n s les o r d r e s sacrés d e faire le travail q u e nous
i m p r i m e a c t u e l l e m e n t l e s v e r s . O u p e u t t r o u v e r p a r « « m p l e la d ^ v e n o n s d ' i n d i q u e r , a u m o i n s p o u r l e s p s a u m e s q u i r e v i e n n e n t le p l u s
Onction des vers des Psaumes toute M « . ^ « ' » ? '¿A™ s o u v e n t d a n s l e B r é v i a i r e ; il e s t f é c o n d e n r é s u l t a t s p r é c i e u x . Cf. P s .
n a s e , De lilulis Psalmovaux, t. « v u , col. 6 4 9 - 1 3 » , e t de S. J é r ô m e , v i n i l * 680. 11 s e r a i t d é s i r a b l e q u e c h a q u e e c c l é s i a s t i q u e s e f i t , a v e c l e
t . x x v i u , c o l . 1127-1240 ( u - 596 e t 6 1 2 , ! • } . S . J e r o m e , d a n , s a p r - t e m p s , u n p e t i t p s a u t i e r , d a n s l e q u e l , a p r è s a v o i r m a r q u é le s e n s g é -
(ace d'Enèchiel, n o u s a p p r e n d qu'il a v a i t a u s s i é m t v c r s p a r v e r s s , n é r a l d e c h a q u e s t r o p h e , il c o n s i g n e r a i t , p a r é c r i t , l e s s e u t i m e n t s q u e
t r a d u c t i o n d u p r o p h è t e , et il n o u s e x p l i q u e p o u r q u o i : « Legil« i g m r lui i n s p i r e n t c e s p a r o l e s d i v i n e s , la m a n i è r e d o n l il l e s c o m p r e n d , l e s
e t h u n e l E t e c h i e l e m ) j t f s l a t r a u s l a t i o n e m n o s l r a m , q u o u i a m per » f a r é f l e x i o n s qu'elles lui s u g g è r e n t , les a p p l i c a U o n s q u e l'on p e u t e n faire
scriptusel eommala, manifesliomn tegentibus « • « « fitfcjt.>-Le à N o i r e - S e i g n e u r , a u x saints, A l'Église, a u x d m e s , elc. Rien de p l u s
c a r d i n a l T o t n m a s i a r e p r o d u i t les P s a u m e s v e r s p a r v e r » , 4 l a m a n i e r e u t i l e p o u r l ' i n t e l l i g e n c e e t p o u r le c œ u r , r i e n a u s s i d e p l u s f r u c t u e u x
a n c i e n n e , d a n s s o n Psalterium eum eantiw temtms pmm mon a« p o u r le s a i n t m i n i s t è r e .
tinetum. argumente et orationibus vetusti' navigue htteraU eipiM
sonnage ou pour un peuple déterminé, ils conviennent à tous tioil (1), que nous pouvons découvrir le sens figuré ou moral
les hommes, à tous les temps et à tous les lieux (1), n° 655. des Psaumes, et les appliquer à nos propres besoins. Le but
La voix du Psalmiste n'est pas seulement la voix de David, principal et ordinaire de l'enseignement est l'étude du sens
c'est aussi celle de l'Eglise et de l'humanité. Psalmus vox littéral; celle du sens spirituel est spécialement réservée à
Ecclesix est, dit S. Ambroise (2). 11 est donc facile do les la réflexion personnelle (2).
appliquer à Noire-Seigneur, à son royaume et à nous-mêmes,
P a r i s , i n - 1 2 , 1717. — B e r t h i e r , S . J . , Les Psaumes traduits en fronçait
et, dans les offices liturgiques, c'est pour nous un devoir de avec des notes et des réflexions, 8 in-12, Paris, 1807; diverses éditions.
le faire, car l'Église, en nous ordonnant de les réciter ou de ( ! ) C ' e s t n n e p r a t i q u e f o r t u t i l e et t r è s f é c o n d e d e f a i r e q u e l q u e f o i s
oraisou s u r les P s a u m e s q u i r e v i e n n e n t le p l u s f r é q u e m m e n t d a n s les
les chanter, n'a certainement pas eu l'intention de nous faire
offlp.es e t q u e l ' o n s a i t p a r c œ u r , p o u r l e s a p p l i q u e r h N o t r c - S e i g n e u r ,
faire à ce moment un cours d'exégèse ou d'histoire biblique, à l ' É g l i s e e t à s o i - m ê m e . V o i r n ° 7 5 6 . — L« P . G h e s q u i e r d e l t a e m -
mais elle a voulu nous faire prier, et produire par consé- d o u c k , à l a fin d e s o n David propheta doctor, e t c . , G a n d , 1824, Àppen-
dicula, Exercitia sacra S. Ignatii de Loyola, ex solo Psalmoruùi Ubro,
quent des affections intimes, en mettant notre cœur on har- i n d i q u e p o u r s e r v i r d e s u j e t d e m é d i t a t i o u s s u r l a liu d e l ' h o m m e ,
monie avec celui de David (3) et en nous appropriant les senti- Ps. v i n ; x v u i ; c x v t u ; c x x v n ; CXLV ; s u r l e p é c h é , L ; VI; x x i V ; x x x i ;
ments du Psalmiste. C'est par la lecture de quelques livres X X X V M ; c v ; c x x i x ; s u r l a p e i n e d u p é c h é , c v m ; x x x v i ; L V I I ; s u r la
mort, x x x v m ; X L V I N ; LXXXIX; cxv; c x x v i ; c x x v m ; CXLI; sur le j u -
composés dans ce dessein (4), et plus encore par la médita- gement, I ; XLIX; LXXXI; x c i u ; x e v i ; e x i ; C X L I I ; sur l'amour de Dieu,
x s n ; x x x i x ; LXV; LXIX; e u ; c m ; e x ; c x x x v ; CXLVI; CXLVIII; CL, etc.
il) Hoc sibi p r o p r i u m et a d m i r a n d u u i h a b e t [liber P s a l m o r u m ; ,
qiiod eliurn u n i n s c u j u s q u c a n i m i m o t o s e o r u m q u e m u l a t i o a e s et cas- (2) O n n e s a u r a i t t r o p s e p é n é t r e r d e s c o n s e i l s s u i v a n t s d a n s la r é c i -
t i g a t i o n e s in s e d e s c r i p t a s e t e x p r e s s a s c o n t i n e a t ; ut q u i ' e x i p s o v o - tation des P s a u m e s afin d ' a r r i v e r h les a p p r o p r i e r à ses besoins par ses
luerit quasi e x imagiue cas accipere elintelligere, ita s e m e t i p s u m effor- p r o p r e s réflexions : « P o u r lire les P s a u m e s a v e c f r u i t , il faut s ' a p p r o -
m a r e possit, ut ilUc s c r i p t u m h a b e t u r . . . Singulis i n r é b u s q u i s q u e re- prier les é v é n e m e n t s de la v i e d e D a v i d , se r e g a r d e r d a n s sa s i t u a t i o n ,
periet divina cautica ad n o s nostrosque m o t u s m o t u u m q u e tempera- se m e t t r e à sa p l a c e ; et alors ce q u i n o u s iutéresserait peu p a r s o i -
t i o n e s a c c o r a m o d a t a . » S . A t h a n . , Ep. adMarcellinum, n ° 10, t. x x v u , m ê m e n o u s d e v i e n t p e r s o n n e l et par c o n s é q u e n t trè3 sensible. Alors
c o l . 1 9 . C f . n . 3 0 . V o i r a u s s i l e s p a s s a g e s r a s s e m b l é s p a r G e r b e r t , De ce n ' e s t p l u s David q u i p a r l e , q u i g é m i t , qui c r a i n t , q u i d e m a n d e mi-
crmtu et musica sacra, t. i, p . 65-67; H i t t o r p , De divinis o f f f d i ? , Co- s é r i c o r d e , c'est n o u s ; ce n e s o n t plus les i n i q u i t é s d e ce p r i n c e , c e
l o g n e , 156S, p . 5 3 5 - 5 3 9 . C f . M . B a c u e z , Du saint office, p a r t . I , c h . n i , s o n t les n ô t r e s ; c e n e s o u t p l u s d e s r é p é t i t i o n s f r o i d e s et e n n u y e n s e s ,
2 e é d i t . , p . 9 5 - 1 0 9 ; B o s s u e t , Dissertutio in Psalmos, c . v m , De usu c e sont ces effusions n a t u r e l l e s d ' u n c œ u r tout pleiu d e sa misère et
Psahaorum in quoeumque viUe statu. d o ses besoins. A u lieu de S a M , d ' A b s a l o m , de ces s u j e t s rebelles, d e
cette vie errante, de c e d é t r ô u e m e u t , de t a n t de périls q u e David a
(2) Pr.ef. in Psalm., n ° 9, t . x i v , c o l . 924. courus, v o y o n s d a n s les P s a u m e s nos véritables eunemis, ces tenta-
(3) « l ' e r p s a l m o d i a m a c c i p e q u i d q u i d D e o a g i t u r c u m m e n t i s m e l o - tions q u i n o u s affligent, ces passions qni nous t y r a n n i s e n t , - c e s p u i s -
d i a , » d i t S . B e r n a r d , Sermo L I V , t . C L X X X I U , c o l . 6 7 8 . — « Si o r a t s a n c e s d e l'enfer t o u j o u r s a r m é e s p o u r n o u s p e r d r e , cet é g a r e m e n t
P s a l m u s , d i t S . A u g u s t i n , o r a t e ; e t s i g é m i t , g e i n i t c ; e t si g r a t u l a t u r , perpétuel où u o u s vivons, n o t r e dégradation par le péché; au lieu d e
g a u d e i e ; e t s i s p e r a t , s p e r a t e ; e t s i t i m e t , t i m e t e . Oinnia enim qux B a b y l o n e , de l'Égypte, d e c e t t e J é r u s a l e m de la terre, d e ce t a b e r n a c l e
hic conscripta sunt, spéculum nosb'um sunt. » Etiarr. in Ps. x x x . S e r m . d e S i o u , a y o n s d e v u u t l e s y e u x n o t r e m i s é r a b l e e x i l , la c a p t i v i t é m a l -
I I I , n ° 1 , t. X X X V I I , I , c o l . 2 4 8 . h e u r e u s e de l ' h o n u u e p é c h e u r , cette céleste p a t r i e , cette liberté par-
(4) Il e x i s t e p l u s i e u r s c o m m e n t a i r e s e x c e l l e n t s d a n s c e g e n r e : T h a ï - f a i t e d e s e n f a n t a d e D i e u d a u s le c i e l . — D a n s t o u s l e s e n d r o i t s o>1 le
h o f e r , Erk/ïirung der Psalmen, mit besonderer Hùcksicht aufderen litur- s e n s l i t t é r a l n e p r é s e n t e q u e l a p a i x , l a f é l i c i t é , l a v i e l o n g u e s u r la
qischen Gebrauch im rbmischen Brevier, Missale. Pontificale und Hituale, t e r r e , f r i v o l e o b j e t d e l ' e s p é r a n c e d e s J u i f s , é l e v o n s n o s esprits à ce
ne/ut einem Ânhang entha/tend die Erk/ûrung derimrftmischem Brevier r e p o s , & c e b o n h e u r d u s i è c l e a v e n i r , à c e t t e v i e é t e r n e l l e , le p r é c i e u x
vorkomi/ienden alttestamentUchen Cantica, :î° é d i t . , R a t i s b o n n e , 1871", h é r i t a g e d e s c h r é t i e n s . — T o n t e s les fois q u e n o u s e n t e n d r o n s David
M . W o l t c r , O . S . B., Psallite sapienter, ErhlSrung der Psalmen ira e x p o s e r à D i e u s o n i n d i g e n c e , s e s i n f i r m i t é s , a y o n s d a n s l ' e s p r i t la f a i -
Geisle des betrachtenden Gebets und der Liturgie, F r i b o u r g e n B r i s g a u , b l e s s e e t l a c o r r u p t i o n île l ' h o m m e ; t o u t e s l e s f o i s q u e n o u s l ' e n t e n -
3 i n - S 8 p a r u s . - J . B . M [ a r t i a n a y } , Les Psaumes de David interprétés d o n s p a r l e r d a s e c o u r s d u c i e l , d u b e s o i n q u ' i l e n a , d e la c o n f i a n c e
selon l'hébreu avec des réflexions morales prises dans le sens littéral,
276 CHAT. I I I . — LES PSAUMES. L«71]
[C72] ART. !. — INTRODUCTION AU L I V R E DES PSAUMES. 277
2" Les antiennes peuvent nous servir efficacement à recon- contemplative des Orientaux devant les œuvres de Dieu, qui
naître dans quel sens l'Église les rapporte à la fête ou au tantôt les élève dans leurs prières jusqu'à l'extase, et tan-
mystère qu'elle célébré. Le mémo psaume peut être placé tôt les fait descendre jusqu'à la confiance la plus [absolue].
dans dix offices différents, et chaque fois avec une significa- Chez les Hébreux surtout, le chant vole de sentence en sen-
tion particulière. Cette signification nous est ordinairement tence, comme de montagne en montagne ; il touche profon-
révélée par l'antienne. Elle est souvent tirée du psaume dément, quoique avec rapidité ; il saisit et dépeint les objets
même, intégralement on avec quelques légères modifications; au vol. Eue poésie où respirent l'innocenci et la sensibilité
en même temps qu'elle nous explique pourquoi il a été pastorale ne peut être appréciée que par les âmes calmes et
paisibles ; son efiet est toujours nul et souvent même funeste
choisi, elle nous apprend quelle est la relation qui existe
sur les caractères railleurs et les esprits raffinés. Le ciel ne
entre lui et la fête. Ainsi, pour la solennité du saint Nom de
se reflète que dans u n e eau calme et pure ; c'est ainsi que
Jésus, au second dimanche après l'Epiphanie, les psaumes
les vagues du sentiment n'ondoient que dans une âme tran-
propres à l'office célèbrent le saiul nom de Dieu, et l'au-
quille et douce (I). » Eu un mot, la principale disposition
tienne choisie dans plusieurs d'entre eux est le verset qui pour lire et étudier les Psaumes avec fruit, c'est la piété et
exprime le mieux la louange du nom divin. 11 est par là la pureté de cœur.
facile de rapporter à Jésus-Christ, au saint ou à l'âme fidèle
les paroles du Psalmiste, selon les intentions de l'église (1).
' 672. — C o m m e n t a t e u r s catholiques d e s P s a u m e s .
671. — D i s p o s i t i o n s a v e c l e s q u e l l e s i l f a u t é t u d i e r l e s P s a u m e s .
Les P s a u m e s sont l e livre d e l'Ancien T e s t a m e n t s u r l e q u e l o n
Ntmquam xntelliget David, dit S. Bernard, donee ipsaexpe- a l e [.lus é c r i t . On c o m p t e e n v i r o n d o u z e cents commentaires d e
rientia ipsos Psalmorum affeclus inducris. — « Je le répète, ces c h a n t s sacrés. Voici l ' é n u m é r a t i o n des p r i n c i p a u x commenta-
dit llerder lui-même, malgré ses tendances rationalistes, teurs catholiques : 1= P è r e s . Parmi les Pères grecs, Origène.
pour sentir toute la beauté des Psaumes, il faut se pénétrer Sekcta in Psalmos, t. s u , col. 1053-1686. — S. Ilippolyle, In
Psalmos Fragmenta, I. x, col. 607-616. — Eusibe de Césarée
de l'esprit de leur temps. Comme la plupart de ces psaumes
Commenlaria in Psalmos, t. xxm t o u t e n t i e r et t. xxiv, col. 9-73
sont des prières, on no saurait les utiliser sans avoir en soi
— S. Atkanase, Epistola ad ilarceUinum, i. m u , col. 11-16 (déjà
quelque chose de cette résignation filiale, de cette admiration
célèbre c h e z les a n c i e n s ; v o i r C a s s i o d o r e , De Inslit. div. Liller.,
c. i v ) ; Expositio in Psalmos, dont l'authenticité n'est pas sure, au
a v e c l a q u e l l e il l ' a t t e n d , d e l'efficace qu'il lui a t t r i b u e , r a p p e l o n s - n o u s m o i n s p o u r le t o u t , m a i s d o n t les s o m m a i r e s sont très précieux
la grâce toute-puissante d e Jésus-Christ. C'est Jésus-Christ, ses mys- p o u r l ' e x é g è s e e t p o u r l a p r i è r e , ibii., col. 5 5 - 5 4 6 ; Fragmenta
t è r e s , s a loi q u ' i l f a u t v o i r p a r t o u t d a n s l e s P s a u m e s . » M a r t i a n a y , les
c o l . 5 4 7 - 3 9 0 ; De lilulis Psalmorum, col. 6 4 9 - 1 3 4 4 ; les Psaumesy
Psaumes, p . 11-12.
sont divisés, p r e s q u e p a r t o u t e x a c t e m e n l , p a r vers. — S. «asile
( I ) 11 f a u t p r e n d r e g a r d e c e p e n d a n t d e n e rien e x a g é r e r : « N o n s c r u -
Bomilix in ( 2 2 ) Psalmos, t . x x u , col. 2 0 9 - 4 9 1 . C'est l ' u n e d e s p l u s
p u l o s i u s s i n g u l a d i c t a P s a l m i s U e a t t r i b u a n t u r C b r i s l o v e l E c c l e s i a : sive
a n i m a ; lideli ; s e d p a u l o g e n e r a l i u s r e s r é b u s p o t i u s a t t r i b u a n t u r . » belles œ u v r e s q u e n o u s possédions s u r les P s a u m e s . Les Psaumes
C a r d . T o m m a s i , Pr.ef. in Psalt. Cf. S . H i l a i r e , Tract, in Ps. l , 2-3, t. I S , y sont étudiés surtout dans leur sens moral. — S. Grégoire de
c o l . 248-249. — VAnalysis Mtica, d u P . Kilber, é d . T a i l h a n , Paris, N y s s e , Tractalus in Psatmoruminscriptiones, I. s l i v , col. 431-607 •
185li, r e p r o d u i t , a n c o m m e n c e m e n t d u t. II l e s p r i n c i p a u x p a s s a g e s
Expositio in v i " » ¿ M i n i u m , c o l . 6 0 7 - 6 1 5 . - Didynie d'Alexandrie]
d e s P è r e s s u r l ' a p p l i c a t i o n d e s P s a u m e s à J.-C., p . 3-6; elle analyse
tons les P s a u m e s d a n s le s e n s spiriluel e n les r a p p o r t a n t presque tous
à N.-S., et r e n v o i e e n n o t e à t o n s les e n d r o i t s d e s P è r e s des six pre-
(1) l l e r d e r , Histoire de la poésie des Hébreux, 2» p a r t i e , c h . i x trad,
m i e r s siècles qui les o n t e n t e n d u s d e la m ê m e m a n i è r e .
C a r l o w i l z , i n - S ° , 1845, p . 491.
078 CBAP. 111. — H» PSAUMES. [6?2] [672] ART. I. — INTRODUCTION AU LIVRE DES PSACME3. 279
'Faposi,ioiîiPsalmos, t. m » , col. «;5S-1«10. - - S . . C l g « . p o s a n t f o r t b i e n les r a p p o r t s d u s e n s l i t t é r a l e t d u s e n s m y s t i q u e ,
t o m e , Expositio in Psalmos (incomplet), t. i.ï, « 1 35-528. O n r e - In librum Psalmorum brevis exposilio, Aide, 1545, s o l i d e , e n b o n
S w fragments qui n o u s ont été conserves comme h l a t i n (1). — C . J a n s é n i u s , é v é q u e d e G a u d ( i 1576), Paraplirasis
m e i l l e u r e explication p a t r i s t i q u e . Elle e s t e n e - n d e p » . , ^ in omnts Psalmos Davidicos cum annotalionibus, in-f°, Anvers,
"le - S . Cyrille d ' A l e x a n d r i e , Exylanalio (mcomplele) mPsol- 1614, s o u v e n t r é i m p r i m é ; s o l i d e , c o n c i s . — C . G é n é b r a r J , Com-
mTS' t LXUt, col. 1 1 7 - 1 2 7 6 . — T h é o d o r e t d e C y r , /«MjnMio ment. in Psalmos, 1582; l'auteur connaissait bien l'hébreu, les
p X â s t. U , col. 8 5 8 - 1 9 9 8 . - E u t l i y m i u s Z , S a b e n e a u corn- P è r e s e t les r a b b i n s ; s o n c o m m e n t a i r e e s t r e p r o d u i t d a n s M i g n e ,
ïïïït d . ¿ . ' siècle), Commentais in Psaltentâ, t. cxxvu,, Cursus Complelus Scripturx sacrx, t. xiv-xvi. — A. Agellius,
S ! 4 M » « - C o r d e r i u s , Catena Palrum grteeo:nrn m Psalmos, Comment, in Psalmos ci in cantica divini of/icii, i n - f ° , P a r i s , 1611 ;
le m e i l l e u r c o m m e n t a i r e c a t h o l i q u e d u x v u " siècle ; e x p o s e t r è s
3 i n - f o l , . A n v e r s , 1643. f - n i -
P a r m i l e s P è r e s l a t i n s , S . A m b r o i s e , Enanrtones tnPsaw* bien les ressemblances et les différences de la Vulgate e t des S e p -
é o Z n l « v , col. 9 2 1 - 1 1 8 1 . - S . H i l a i r e d e P o . l t e r s , Traces t a n t e a v e c l ' h é b r e u . — B e l l a r m i n , Explanalio in Psalmos, souvent
TTpsâlmos, t . tx, c . 2 3 1 - 8 9 0 . - P s e u d o - R u f i n / « t « v Dan- r é i m p r i m é , e t é g a l e m e n t u t i l e p o u r le s e n s l i t t é r a l , m y s t i q u e e t
T P ^ L S Commcntarius, t . x x i , col 6 4 , - 9 6 0 . - M ™ * * » a s c é t i q u e . — S. L o r i n ( t 1634), Comment, in librum Psalmorum,
v i a r i u m i n Psalmos ( n o n a u t h e n t i q u e ) , * . x x v . , c o . 8 : 2 M ? 0 < M S u r 4 i u - t " , Venise, ( 7 1 8 ; solide, c o n t i e n t b e a u c o u p d e m a t é r i a u x p r é -
les P s a u m e s q u ' i l a e x p l i q u é , v o i r F e s s i e r , InsUtulwnesPalra- c i e u x . — T o m m a s i ( 1 6 1 9 - 1 7 1 3 ) , Psalterium, nova laterali brevissima
f - I . T n 187) - S . A u g u s t i n , Enarraliones m Psalmos, explications dilucidatum, in-4% Rouie, 1697. — S i m o n de H u i s
S u c o l . 6 7 - 1 9 6 6 . — S . P i e S e C b r y s o l o g u c e x p l i q u e le Ps. „ (1387-1644), Commentarmi litleratis et historicus in mues Psalmos,
« v le P , v , , & n „ o x t , ; l e Ps. u , W - l M . i n - ( ° , 1 6 3 0 , 1030 ; 2 i n - 4 ° , L o u v a i n , 1 7 7 0 . C e c o m m e n t a i r e e s t s u r -
„ , , • le P s . x c i x , Sermo v t , t . u t , col- 3 2 2 s q . - UtS3W tout philologique, se sert p e u des Pères, beaucoup des rabbins;
S. Augustin, t. m , col t r è s u t i l e p o u r le s e n s l i t t é r a l . — G. H e s e r , A o l m i Daoidis, 2 in-f»,
9 ! 0'i6 - P r o s p e r d ' A q u i t a i n e , Evposilio Psalmorum a« «qttri
M u n i c h , 1683-1685 ; é t u d i e le s e n s l i t t é r a l e t , d ' a p r è s les P è r e s , le
cl t u col. 2 - 7 - 4 - 2 6 . - A r u o b e l e j e u n e , Commentera « M -
s e n s m y s t i q u e . — Le Blanc ( t 1669), Psalmorum Davidicorum
i t C col. 327-570. - S. Grégoire i e T o u r s ,
analysis et commentarius amplissimus, 6 in-P, C o l o g n e , 1682 ;
Commentant in Psalmos, t . u x i , c o l . 1 0 9 7 - i u s s .
d i f f u s , p l u s u t i l e p o u r l e s p r é d i c a t e u r s q u e p o u r les e x é g è t e s . —
.'o p les c o m m e n t a t e u r s d u m o y e n Age, n o u s n o m m e ™ * B o s s u e t , Liber Psalmorum, 1 6 9 0 . — B e l l e n g e r , Liber Psalmorum
s e u l e m e n t le V . B è d e , De P i â l m o n t m K i r o t . M t u , col. cum nolis, 1729.
I77 098 - R < ® i d ' A u x e r r e , Ennarrationum in Psalmos hKr 4° Principaux commentateurs catholiques d e n o t r e siècle :
. , , , , 1 ' m l 1 3 3 - 8 4 4 . - R u p e r t , a b b é d e D e u t z , In hbrum T a p f e r , Liber Psalmorum, 3 v o l . , 1834. — H a n d s c h u h , Die Psal-
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la récitation d u Bréviaire. — Jos. K œ n i g , Theologie der Psalmen,
F r i b u u r g , 1832. — S c h e g g , Itie Psalmen übersetzt und erklärt,
î T - s l o n a v e n l u r e , s u r t o u t le Psautier, 2 ° é d i t . , 1837, 3 i n - 8 ° — T h a l b o f e r e t W o l t e r , v o i r p l u s h a u t , n ° 6 7 0 ,
teblrrem ers l s a ^ d o n t ,e M m m ( . „ .
n u t e , — R o h l i n g , Die Psalmen überseht und erklärt, i u - 8 ° , 1872.
11. L a u r e n s , Job et les Psaumes, traduction nouvelle d'après
l'hébreu, io-8®, 1839. — Bertrand, Les Psaumes disposés suivant le l'aire, S . il ne saurait par conséquent soutenir (1) le juge-
parallélisme, traduits de l'hébreu. iu-S°, 1837. — De la Jugie, Les ment de Dieu, c'est-à-dire en sortir absous, 6. parce que
Psaumes d'apris l'hcbreu (traduction en vers), m-12, 1863. — Ma- Dieu connaît très bien en quoi consiste la vie du juste; la
biru, Les Psaumes traduits en français sur le texte hébreu, avec une voie de l'impie mène à la perdition. — L'opposition qui est
introduction, des arguments, etc., în-S°, 1868. Dans cette traduc- dans les idées est marquée aussi par le contraste des mots :
tion, comme dans celle de l'abbé Bertrand, chaque membre du le premier mot est beatus, le dernier peribil. Le Ps. exi, en
parallélisme forme un vers isolé, et il est tenu compte ordinaire- imitation sans doute du Ps. i, commence et finit également
ment de la division des strophes. — Le Hir, Les Psaumes traduits
par beatus et peribil ; ce qui peut servir à prouver quele P s . i a
de l'Iiébreu en latin, analysés et annotés en français, avec la Vulgate
en regard et l'indication des différences entre les deux versions, pu- toujours formé un petit poèmecomplel, contrairement à l'opi-
bliés par M. Grandvaux, in-12, 1876. nion de ceux qui prétendent qu'il ne faisait qu'un avec le Ps. u .
Ce Psaume est très souvent cité dans le Nouveau Testa- w Sur Sion, m a m o n t a g n e sainte. »
ment. I.es Actes, iv, 23-28, indiquent l'accomplissement de • J e vais p u b l i e r s o n d é c r e t :
1-2 dans la coalition des Juifs et des Gentils contre Jésus- 7 . a J é l i o v a h m ' a d i t : T u e s m o n lils,
Christ. tlebr., i, 5 et v, 5, cite 7 comme preuve de la géné- Aujourd'hui, je t'ai e n g e n d r é .
ration éternelle du Verbe(2). Cf. Act., x m , 33 et Rom., 1 , 4 . 8 . » D e m a n d e , e t j e t e d o n n e r a i les n a t i o n s e n h é r i t a g e ,
Le nom de Messie ou Christ et celui de Fils de Dieu, Joa., i, » E t les t e r r e s les p l u s reculées t ' a p p a r t i e n d r o n t .
9. „ T u les g o u v e r n e r a s a v e c u n s c e p t r e d e f e r ,
49 et Malth., xxvi, 63, qui étaient les n o m s par lesquels on
D C o m m e u n vase d ' a r g i l e , t u les m e t t r a s e n pièces, B
désignait ordinairement chez les Juifs, du temps de Notre-
10. E t m a i n t e n a n t , ô r o i s , comprenez!
Seigneur, le grand roi qu'ils attendaient, viennent de ce Ps. Instruisez-vous, j u g e s d e la t e r r e !
et de Dan., ix, 25. L'Apocalypse, xrx, 15 ; xii, 5 ; n, 5, nous 11. S e r v e z J é h o v a h a v e c c r a i n t e .
montre Jésus-Christ gouvernant les nations avec une verge Tressaillez de terreur!
de fer (3). 12. R e n d e z h o m m a g e a u F i l s , d e p e u r q u ' i l n e s ' i r r i t e
E t q u e vous n e vous égariez d a n s vos voies,
1. P o u r q u o i l e s n a t i o n s s ' a g i t e n t - e l l e s e n t u m u l t e (4) ?
13. Car sa colère éclate soudain.
P o u r q u o i les p e u p l e s t r a m e n t - i l s d e v a i n s c o m p l o t s ?
H e u r e u x c e u x q u i s e c o n t i e n t e n l u i (1).
2. Les rois d e la t e r r e se lèvent,
Les princes t i e n n e n t ensemble conseil 675. — P s a u m e n i : Domine, quid nmltipticati suit ?
Contre Jéhovah, contre son Christ.
CoMmur* eo Dieu.
3. « Brisons nos liens,
i S e c o u o n s l e u r j o u g (5)! » n (Mizmor) Psaume. Do David, quand il fuyait devant Ab-
salom, son fils, » il Rcg., xv, 14. Les ennemis de David sont
4 . Celui q u i h a b i t o d a n s les d e u x s o u r i t ,
nombreux, mais rien ne peut ébranler sa confiance en la
Adonal se m o q u e de leurs desseins.
5 . E t s o u d a i n , il l e u r p a r l e d a n s s a c o l è r e ,
protection divine. — Quatre str., les 3 premières de 4 vers,
E t d a n s s o n c o u r r o u x , il l e s r e m p l i t d ' é p o u v a n t e (6).
la 4« de 5 vers, 2-3 ; 4-5 ; 6-7» ; 7"-9, n" 600. — I " str., 2-3 :
Multitude des ennemis de David. — 2S str., 4-5 : Il n'en est
(1) « Q u i a d o r a n t s o i e n t d e o s c u l a r i m a n u m , e t c a p i t a s o b m i U o r c . . . pas effrayé, car il compte sur le secours de Dieu. — 3 e str.,
Hebrtei j u x t a linguse s u a ; p r o p r i e t a t e m , d e o s e u l a l i o n e m p r o veuera- 6-7" : II se lève, il se couche, c'est-à-dire, il vit en paix cl
t i o n e p o n a n t . » S . J é r ô m e , Contra Rufin., I. I , 19, t. « m , c o l . 413.
tranquille, parce que Dieu est son soutien. — 4° str., 7"-il :
( 2 ) I d q u o d i n P s a l m o est : Filius meus e s ta, ego hodie genui te,
n o n a d Virginia p a r t u i u , n c q u e a d l a v a c r i g e u c r a t i o n e m , sed ad pri-
Que Dieu le délivre donc de ses ennemis et qu'il bénisse
m o ^ e n i t u n i ex m o r l o i s p e r t i u e r e , aposlolica a i i c t o r i t a s e s t . • S. Hilaire. son peuple.
(3) Voir a u s s i .Matlb., x x t v , 50 sq.; XXI, 4 4 ; Luc, IX, 27; Apoc-,
n , 5 ; v i , 17.
(41 Cette b r u s q u e i n t e r r o g a t i o n , Pourquoi, i n d i q u e q u e les coiupiois l e f e r a i t r i r e , p u i s il l e s é c r a s e r a i t d ' u n c o u p d e pied e t t o u t s e r a i t d i t .
d e s r o i s de la t e r r e s o n t s a n s r a i s o n et s e r o n t s a n s s u c c è s . A quoi bon ? D a n s l ' o r i g i n a l , il y a u n bel elTet d ' h a r m o n i e i m i t a l i v e : n la fin de 5*
et d a n s t o u t la voyelle l o n g u e 0 est p r o d i g u é e p o u r i m i t e r l e r o u l e -
(5) Ces d e u x v e r s e x p r i m e n t l e r é s u l t a t d e s d é l i b é r a t i o n s d e s rois
m e n t du tonnerre.
conjurés. .
(6) Celui q u i h a b i l e dans les eieux e s t o p p o s é a u x rots de ta terre, (I) H e r d e r a fait l ' a n a l y s e littéraire d e ce P s a u m e d a n s l'Histoire de
y . 2 ; à l e u r a g i t a l i o n , à l e u r t u m u l t e , est o p p o s é e sa s é r é n i t é ; ils se la poésie des Hébreux, I r a d . d o M»« de C a r l o w i t z , p . 527-530.
r e m u e n t , ils se d é m è n e n t ; l u i s o u r i t , c o m m e p o u r r a i t faire u n h o m m e
q u i v e r r a i t d e s f o u r m i s se r é v o l t e r c o n t r e l u i . La f o r e u r d e s fourmis
676. — P s a u m e i v : Cum mvoéàrem. — 1™ str., 2-5' : David invoque Dieu dès le matin et demande
Confiant» en Dien. à être exaucé. — 2" s t r . , 5®-7 : Il fonde sa prière et sa con-
fiance sur la sainteté de Dieu. — 3 ' str., 8-11* : Il l'invoque
« Au chef de cltœur, sur les neginilli, c'est-à-dire avec et va avec confiance, dans le Tabernacle, prier contre ses en-
accompagnement d'instruments à corde. Stàmôr. De David. » nemis, parce qu'ils sont méchants. — 4° str., H M 3 [Judiça
Sujet : Confiance de David en Dien, lorsqu'il f u i t devant Ali- itlos Delà) : Que Dieu les condamne et les justes se réjouiront.
salom, malgré les outrages de ses ennemis et rabattement
de ses amis (I). — Cinq sir., la 1 " et la 5 e de 3 vers, les 678. — P s a u m e v i : Domine, ne in fume luo arguas me.
trois autres de 4 : 2 ; 3 4 ; 5-6" ; 6"-8 ; 9-1«. — T.e Ps. m est Prière d'un affligé.
comme une prière du matin ; le Ps. iv comme u n e prière du
n A u chef de chœur s u r les neg'màlh, scheminîth. Mizmâr.
soir. Le rapport des deux Psaumes l'un avec l'autre est
De David. » — Sujet : Prière à Dieu pour désarmer sa colère.
manifeste, cf. iv, 7 et m , 3 ; n i , 6 et iv, 9. — 1 " str., 2 : Que
— T r o i s str. de 6, 9 et G vers, 2-4 ; 5-8 ; 9-11. La str. médiale
Dieu exauce m a prière dans l'angoisse (quand tous m'aban-
est d'un tiers plus longue que les deux autres. — C'est le
donnent pour suivre Absalom). — 2° str., 3-4 : A ses calom-
premier dos sept Psaumes pénitenliaux. On ne peut rien
niateurs ; qu'ils cessent leurs outrages, car Dieu va exaucer
imaginer de plus tendre, de plus touchant e t de p l u s profon-
ses cris. — 3 ' str., 5-611 : Qu'ils reviennent à eux-mêmes et
dément triste. Il f a u t cependant remarquer que, quoique il
qu'ils se confient en Dieu, au lieu de se laisser aller à la
puisse très bien être mis dans la bouche d'un pécheur repen-
présomption. — 4« str., 6<-8 : Beaucoup, parmi w u x qui
tant, il n'a pas été composé par un pécheur, mais par u n
l'ont suivi et lui sont restés fidèles, disent : Qui nous fera
infortuné, sons le poids de l'oppression. Il ne renferme a u -
retrouver le b o n h e u r ? Dieu, répond-il, en faisant briller
cune allusion à des péchés commis. — 1 " str., 2-4 : Appel
sur nous son visage : La Vnlgate porte : Dedkli Ixtitiam a
de David à la miséricorde de Dieu pour qu'il ne le châtie pas
fruclu frumenti; ou lit e n h é b r e u :
dans sa colère, car il tremble devant lui. — 2" s t r . , 5-8 :
.Motifs pour lesquels Dieu doit le secourir : Dieu s'est dé-
Tu as m i s plus d e joie d a n s m o n c œ n r tourné de lui ; qu'il revienne à lui, car dans le tombeau plus
Qu'au t e m p s d e la moissou e t de la v e n d a n g e .
de louange, n° 659, 2" ; qu'il entende ses gémissements p e n -
5 e str., 9-10 : tranquillité et paix de David, à cause de sa d a n t la nuit. — 3" str., 9-11 : Strophe de triomphe : Dieu l'a
exaucé, il le fait triompher de tous ses ennemis.
confiance sans bornes en Dieu (2). ^ ¡ ^
677. — P s a u m e v : Verba mea auribus percipe.
679. — P s a u m e v u : Domine Deus meus, in te speravi.
ConBanec en Dieu.
Prière pour obtenir justice de la part de Dieu contre ses ennemis.
« Au chef de chœur, "el-ha-nekh'Mth (probablementindica- « Sehiggayôn (terme inconnu, qui semble correspondre à
cation d'un instrument de musique, la flûte). Mizmùr. De peu prés à dithyrambe et désigner un poème dans lequel le
David. » Sujet : Prière du m a t i n , avant d'aller à la maison poète, entrainé par son enthousiasme, m e t peu de liaison
de Dieu. Quatre s t r . , de six vers, 2-5* ;5>-7; 8-11* ; 1 1 M 3 . d a n s ses idées et point d'uniformité dans son rythme (cantio
erratica, comme on l'a appelé), de David, qu'il chanta au
(1) Il f a u t r e n d r e les v e r b e s par le p r i s e n t , tf 667, 1".
Seigueur à cause des paroles de Chusi le Benjamite (1). n
(2) On p e u t voir d a n s S . A u g u s t i n , Confus., I. IX, e. iv, n . 1-,
l'application qu'il s'est faite à l u i - m ê m e d e ce P s a u m e a p r è s s a con-
(1J Chusi est le m ê m e n o m q u ' É t h i o p i e n . Le p e r s o n n a g e de la trihn
version.
[680] AKT. I I . — ANALYSE ET EXPLICATION DES PSAUMES. 287
Grandeur de Dieu manifeste par ses œuvres el par son amour pour l'homme. 6. Minuisli e u m p a u l o m i n u s a b a u g a l i s ( h é b r e u : Deo),
Gloria e t honore coronasti e u m ,
« Au chef de chœur. S u r le gilthllh (instrument, cithare
7. Ft constituisti e u m super opera m a n u u m luarum;
de Geth). P s a u m e (mismâr). De David. » — Hymne au créa- S". O m n i a subjecisti s u b pedibus e j u s :
teur des astres et de l'homme. — U n refrain initial et final
IV.
de deux vers, 'S 14 et 10, et quatre str. d e 4 vers, 2°-3 ; 4-3 ;
6 - 8 ' ; 8*-9. — a Ce petit poème, s a n s aucune prétention à Sb Oves et boves universas,
quelque artifice de f o r m e , n'a besoin d'aucun commentaire. I n s u p e r et p é c o r a campi;
Il est sublime par sa simplicité m ê m e . La grandeur de Dieu
(I) R e u s s , Le Psautier, 1878, p . 77. — Il y a d a n s le l i v r e d e s P s a u m e s
révélée par l'univers, œuvre de ses m a i n s , révélée au besoin « d e s c h a n t s où la notion de l'immensité de Dieu, d e l'insignifiance
par la bouche de ses plus faibles créatures, dont la voix est d e l ' h o m m e d e v a n t sa l o u t e - p u i s s a u c e e l d e la g r a n d e p l a c e q u ' e l l e l u i
toujours assez puissante pour imposer silence à celle de a s s i g u e u é a u m o i n s d a n s la c r é a t i o n s ' e x p r i m e s o u s u n e f o r m e si b e l l e ,
si s i m p l e , si é l e v é e , q u ' e l l e e s t r e s t é e c l a s s i q u e . R i e n d e p l u s n a t u r e l
l'impiété, est mise en regard de la petitesse de l'homme. El q u e ce p s a u m e v i l l , q u i r e s s e m b l e a u c h a n t d ' u n p i t r e c o n t e m p l a n t
pourtant l'homme est le roi de la création ; ses prérogatives p e n d a n t l a n u i t les s p l e n d e u r s d ' u n ciel d ' O r i e n t . . . O u l o u t u o u s t r o m p e ,
sont telles qu'il e s t comme un Dieu a u milieu de son enlou- o u v o i l à u u j e t a d m i r a b l e m e n t p u r d u s e n t i m e n t r e l i g i e u x le p l u s a u -
t h e n t i q u e . C'est d a u s d e s p i è c e s d e ce g e u r e q u e le m o n o t h é i s m e j u i f
r é v è l e s o u i m m e u s e s u p é r i o r i t é s u r les m e i l l e u r s C p a n c h e u i e u l s d e s
r e l i g i o n s d e l a n a t u r e . Cet a c c e n t d ' h u m i l i t é d e v a n t Dien t o u t à la fois
d e B e n j a m i n q u ' i l d é s i g o e ici e s t i n c o n n u : c e n ' e s t p a s S é m é i ; c e d e -
e t d e fierté v i s - à - v i s d e t o u t c e q u i n ' e s t p a s l ' h o m m e ; c e t t e a d m i r a t i o n
v a i t ê t r e u n d e s zélés p a r t i s a n s d e S a u l , u n do ces r a p p o r t e u r s q u i .
é m u e , t u a i s c o n t e n u e , d e l a n a t u r e v i s i b l e , c e t t e j o i e d e v i v r e en m a î t r e ,
c o m m e D o ê g et les Z i p h é e n s . c a l o m n i a i e n t D a v i d fugitif a u p r è s d e Saùl
s u r la t e r r e p a r d é l é g a t i o n d i v i n e , t o u t d a n s ce p e t i t p o è i u e r e s p i r e la
e : excitaient la colère d u roi c o n t r e lui. Q u o i q u e les livres historiques
religion virile et s a i n e . » A. R é v i l l e .
u e m e n t i o n n e n t p o i n t C h u s i , l e s d é t a i l s d o n n é s I R e g „ IIIV-XXVI,
eclaircissent très bien plusieurs passages d e ce psaume.
9 . Vülucres cœli et pisces m a r i s , d'œil sur l'avenir : Punition du méchant, délivrance de l'op-
Qui p c r a m b u l a n t s e m i t a s inaris. primé. — Sir. 10", 20-21 : Conclusion : Prière pour que Dieu
KKFRAIK.
défende toujours son peuple contre les Gentils.
C'est lo premier psaume du recueil où le poète ne parle Les Septaute et notre Vulgate font de ce Psaume, qui a de
pas en son nom seul, mais au nom de tous : Dominus noster. très grandes analogies avec le précédent, la suite du Ps. ix;
Il est plusieurs fois cité dans le Nouveau Testament et appli- l'hébreu en fait au contraire le Ps. x, et c'est ici que com-
qué au Messie, l'homme par excellence, filins hominis. Cf. mence la diversité dans la numérotation des Psaumes. Nos
Heb., il, 6-8; I C o r . , x v , 2 6 ; cf. Eph., 1,22; Matth., xxi, 16. éditions, tout en Unissant ce chant au précéden!, recom-
mencent cependant la division par versets comme dans l'hé-
081. — P s a u m e ix : Ctmfdebor tibi, Domine.... narrabo. breu. — Sans titre. — Plainte et prière, sous l'oppression des
Actions itc grâces à Dien, qui accorde A David la victoire sur ses ennemis. ennemis. — Division assez irrégulière : on peut admettre
11 str.,de 4 , 4 , 3 , 4 , 3 , 3 , 3 , 4 , 3 , 4 e t 4 vers : 1-2 ; 3-5' ; 5 1 ' ; 6-7;
H Au chef de chœur, sur l'air de Mouth labbên (mort du 8 - 9 ' ; 9 W ; 10-11; 12-13; 14; 15-16; 17-18. Les quatre dernières
fils?), psaume (mizmôr). De David. » — Hymne d'actions sont alphabétiques et commencent par qoph, resch, schin,
de grâces à Dieu qui a fait triompher son peuple do ses thav. — Str. 1", 1-2 : Appel à Dieu qjii se lient loin, pen-
ennemis. Le Targum $ voit un cantique à l'occasion de la dant que le pauvre est pris dans les pièges des méchants (1).
victoire sur Goliath. — Dix strophes, de 4 vers chacune, — Str. 2% 3-5" : L'impie s'applaudit do ses succès; il s'écrie :
2-3; -4-5; 6-8*; 8»-9; 10-11; 12-13; 14-16*; 16'-17; 18-19; il n'y a pas de Dieu. — Str. 3", 5 " : H triomphe pendant
20-21 (1). — Str. 1™, 2-3 : Je louerai Dieu et me réjouirai que le jugement est loin ; il se moque de ses euuentis. —
en lui. — Str. 2% 4 - 5 : Parce qu'il m'a accordé la victoire et Str. 4", 6-7 : 11 croit à la durée de son bonheur; il est plein
a fait triompher mon droit. — Str. V, 6-8* : Description de de malice. — Str. 3', 8-9' : Il tend des embûches à l'iuno-
la défaite des ennemis par Dieu. — Str. 4% 8 s -9 : Grandeur ccut et au faible. — Str. 6 e , 9 b - a : 11 guette le pauvre et le
et justice de Dieu vainqueur. — Str. 5', 10-11 ; Dieu est le prend dans son filet. — Str. 7 e , 10-11 : Il se baisse, et le
refuge de tous les opprimés, de tous ceux qui se confient en malheureux tombe dans ses pièges, pendant que l'impie dit :
lui. — Str. 6 e , 12-13 : Exhortation à remercier Dieu qui a Dieu l'a oublié. —Après avoir consacré les str. 2-7, à la des-
vengé son peuple. — Str. 7% 14-16* : Prière que David avait cription de la malice de l'impie, le Psalmisle se tourne tout
faite à Dieu pour qu'il le délivrât de ses ennemis. — Str. 8", à coup vers Dieu. — Str. 8', 12-13 : Appel à Dieu, pour
16l-17 : Fruit de cette prière : les nations sont tombées dans qu'il n'oublie pas le malheureux et ne tolère pas les blas-
la fosse qu'elles avaient creusée. — Str. 9", 18-19 : Coup phèmes du méchant. — Str. 9°, 14 : II lui est si facile de
secourir l'affligé et l'orphelin, il lui suffit d'un regard (pour-
quoi ne le jetterait-il pas?). — Str. 10°, 15-16 : Qu'il brise
(1) Ce p s a i i m é e s t a l p h a b é t i q u e , e t i e c o m n ï e n e e m è n t d e eiiaqiié v ê t s
e s t i n d i q u é p a r l a r é p é t i t i o n d e la m ê m e k : r e d e l ' a l p h a b e t ; l'ateph,
2 - 3 ; le b e l l i , 4-3; l e z a i n , 12-13; l e k h e t h . 11-16'; le l e t b , Iii -17; ie
(1) >\ 2 : Comprehendvntur inconst/iis quibus cogitunt, p o u r qux cogi-
y o d , I S - 1 9 ; l e q o p b , 20-21, q u a t r e l o i s c h a c u n ; le g h i m c l , G, e l le h é ,
tant. L e t r a d u c t e u r l a t i n a r e n d u l i t t é r a l e m e u l l e oi; d e l a v e r s i o n
7, d e u x f o i s ; le v a v , 8 M 1 , h n i t fois. La lettre dalelh m a n q u e . Du y o d ,
grecque.
l e p o ê l e p a s s e au q o p h e l t e r m i n e s o n chan:.
u. 17
donc le pécheur; qu'il rèsne, et les Gentils auront disparu.
68>. — P s a u m e x t l , b é b r e n x l i l : Vsquequo, Domine, oblivisceris tne?
_ Str. I f , 17-18 : La prière a été exaucée : le malheureux
Invocation S Dien contre des ennemi* implacables.
est secouru, l'impie orgueilleux humilié.
u Au chef de chœur. Psaume (Mizmôr). De David. » —
683. - P s a u m e X, b é b r e u xt : In Domino confido. Prière à Dieu dans un danger de mort. — Trois str. de 5, 4
Condance en Dieu. e t 3 vers; 1-3; 4 - 5 ; 6. — I " str., 1-3 : Plainte à Dieu qui
l'abandonne. — 2 e str., 4-5 : Prière pour que Dieu le secoure.
« Au chef de chœur. De David. » David refuse de s'enfuir — 3" str., 6 : Espérance qu'a le Psalmiste d'être exaucé.
malgré le danger qui menace sa vie, parce qu'il met en Dieu
686. — P s a u m e x t l t , b é b r e u x t v : Dixit insipiens in corde suo,
toute sa confiance. - Deux str. de 8 et 9 vers, 2-4; 5-8. -
Prière poor obtenir le saint d'lsraî-1 en proie aux impies.
Les deux strophes forment une aulithèse. qui en fait claire-
ment ressortir la pensée. La 1", 2 - 4 , nous montre les amis <t Aiichefdechœur. De David.»—Six strophes de 4 vers, I;
pusillanimes de David lui conseillant de s'enfuir, quand le 2; 3; 4-5";56-6; 7, dans le texte hébreu, n°591,11,4°. LaVulgate
danser le menace (1). Leur discours est rapporte, 2-3. - conlient de plus que l'hébreu après 3 d , trois versets de 3 vers
David répond dans la 2- str., 5-8, que celui dont la conscience chacun (excepté le 31"1 qui n'a que 2 vers) : ils sont le dévelop-
est en paix est à l'abri de la peur; il met toute sa confiance pement de la pensée contenue dans la str. 3. — 1™ str., 1 :
L'impie nie Dieu et ses actes sont abominables. — 2° sir., 2 :
en Dieu, qui punira le pécheur mais se révelera au juste.
Du haut du ciel, Dieu regarde qui le cherche. — 3" str. , 3 : 1 1
684. - P s a u m e XI, b é b r e u XII : M « me M , Domine. ne voit partout que corruption (et péchés de toute sorte
Appel au secours de Dieu. décrits 3"""). — 4* str., 4-5* ; Après les 3 str. qui forment
en une première partie le tableau de la méchanceté des
„ Au chef de chœur. Sur le sdemkkh (Ps. vi). Mhmir. hommes, vient une seconde partie qui annonce leur châti-
lie David » Prière pour obtenir de Dieu qu'il le protégé au ment : ils disent qu'il n'y a point de Dieu, ils reconnaîtront
milieu des méchants qui l'entourent. - Cinq str. de 4, 4, 3, qu'il y en a u n , ceux qui dévorent mon peuple sans in-
3 et 4 vers 2-3; 4-5; fi; 7; 8-9. La 3« str-, qui se compose de voquer Dieu. — 5° str., 5"-6 : Ils sont saisis de terreur,
trois vers placés dans la bouche de Jéhovah est comme le même sans cause visible, parce Dieu est avec le j u s t e ; il
cœur de ce psaume. - i " str., 2-3 : Appel e David a D.eu, au est son refuge. — 6" str., 7 : Que le salut vienne donc de
milieu des impies et des trompeurs dont il est environne. - Sion à Israël, et que Jacob tressaille de joie, quand Dieu
o< ,ir 4-5 • Que Dieu détruise ces trompeurs qui se vantent ramène son peuple de la captivité. Cette dernière strophe
de pouvoir tout par leur langue. - 3° str-, 6 ; Dieu répond : peut avoir été ajoutée pendant la captivité de Babylone,
,, Je vais sauver les malheureux qui soupirent vers moi » - comme la fin du Ps. L. — Le Ps. LU est à très peu de mots près
4« str • 7 ; Le Psalmiste reprend et fait l'éloge des paroles de le même que le Ps. x m . Seulement ici Dieu est appelé Jého-
Dieu qu'il compare à l'argent le plus pur. - 5' str., 8-9 : vah et LII, Élohim. De plus ce dernier psaume n'a pas S*"1.
Nouvel appel à Dieu pour qu'il garde les siens au milieu des
méchants. G87. — P s a u m e xtv, b é b r e u x v : Domine, quis hahilabil
in tabernacido luo?
Portrait du juste.
,|1 Ps s " • ùmmoio dicitis animx rnx, pour de anima mea, c'est-
à-dire de mai. Le t r a d u c t e u r latin a g a r d é le datif q u ' i l trouvait en u Psaume(Mizmir). De David. » — Ciuq str., de 2, 2, 3 , 3 ,
grec : i î ' p m R ' ' -
[090] ART. I I . — ANALYSE E T EXPLICATION DES PSAUMES. 293
3 vers, 1; 2-3' ; 3 M ; 4 ; 3. Psaume très facile à comprendre. environ trois heures de distance d'Ilébron, I Keg., x x m ,
Le >". 1 signifie : il n'estime p a s le méchant, mais il honore 23 sq. — Six str-, de 0, 9, 6, 4, 6, 10 vers; l-2; 3-3; 6-7;
le juste. 8-9; 10-12; 13-13. — 1'" str., 1-2 : Appel au Dieu de justice
pour qu'il fasse triompher sa cause. — 2' str., 3-3 : Protes-
688. — P s a u m e x v , h é b r e u x v t : Conserva me, Domine. tation de son innocence : Dieu peut l'examiner, il ne trou-
Dieu est rintra r e f u g e d a n s tous les dangers. vera pas de tache en lui. — 3 ' str., 6-7 : Que Dieu daigue
donc l'exaucer. — 4 ' str., 8-9 : Qu'il le garde comme la
« Miktkam. De llavid. » — Il faut se confier eu Dieu, notre prunelle de ses yeux, contre les méchants (1 ). — 5 ! str., 10-12 :
plus sur asile dans tous nos périls. Cette prière a été com- Tableau représentant ses ennemis prêts à le dévorer sans
posée par David pendantson séjour à Siceleg, I Rcg„ xxx, ou pitié, comme un lion qui guette sa proie. — 6' str., 13-13 :
aumoins pendant qu'il étailchez les Philistins. —Quatre str. Que Dieu se lève donc, qu'il le sauve de ces scélérats et qu'il
de 3, 3 , 6 et 7 vers, 1 - 3 ; 4 - 3 ; 0-8; 9-10. t " str., 1-3 : Gar- le réjouisse en lui montrant son visage, c'est-à-dire sa pro-
dez-moi, ô mon Dieu, parce q u e vous êtes mon Dieu, et qu'il tection,
n'y a en dehors de vous a u c u n lieu pour moi ni pour vos
saiuts(l ). —2* str., 4-3 : Ceux i j u i s'éloignent du Seigneur sont
malheureux ; j e ne m'unirai p a s aux méchants : Dieu est mon 690. — P s a u m e XVN, b é b r e u XVIII : Ditigam te. Domine.
partage. — 3' str., 0-8 : La portion qui m'est échue est belle. Hymne pour célébrer les bienfsils de Dieu.
J'en remercie mon Dieu, j e p e n s e toujours à lui et j e suis o Au chef de chœur. Du serviteur du Seigneur, de David,
ainsi inébranlable. — 4 e str., 9-10 : Aussi suis-je rempli de qui adressa au Seigneur les paroles de ce cantique (schir)
joie ; mon espérance ne sera pas confondue. — Parmi les au jour où le Seigneur le délivra de la main de tous ses
commentateurs catholiques, les uns regardent ce psaume ennemis et de la main de Saûl. » Ce psaume se lit aussi
comme messianique dans le s e n s littéral, les autres dans le Il Reg., XXII, 2, avec quelques variantes. C'est le plus long
sens figuré. Plusieurs traits d e ce psaume sont certainement de tous les psaumes appartenant à la catégorie des hymnes
messianiques. S. Pierre, Act., u . 23, 31, dans sou discours ou chants en l'honneur de Dieu, li se divise en deux parties
de la Pentecôte, se sert des f ' y . 8 , 1 0 comme d'une prophétie très distinctes, 2-31, 32-31; les louanges à Dieu recom-
de David, annonçant la résurrection de Jésus-Christ. S. Paul, mencent avec le y. 32. La première partie comprend neuf
Act,, xin, 33-37, dans son discours à Antioche de Pisidie, strophes de 0 , 8 , 8 , 6 , 8 , 8 , 8 , 8, 7 vers, 2-4:3-7; 8-10; 11-13 ;
dit aussi que le jr. 10® a été accompli par la résurrection de 14-16; 17-20; 21-24; 23-28; 29-31. - La deuxième partie
Notre -Seigneur. Cf. Beelen, A cl., m loc. se compose de six strophes de 8, 8, 8, 7, 7 el 3 vers, 32-33 ;
30-39; (le "y. 30 est double dans la Vulgalc, ce qui donne
6S9. — P s a u m e x v i , h é b r e u x v u : Exmidi, Domine, jusliliam meam.
Appel de David à D i e u contre ses ennemie. ( I ) u A q u i d e s h o m m e s , 0 m o n D i e u , o s e r a i s - j e p a r l e r d e la s o r l e ,
et à qui pourrais-je dire q u e j e lui suis précieux c o m m e la p r u n e l l e
a Prière (Thefillah). De David. » — Prière au moment de d e s e s y e u x ? .Mais c ' e s t v o u s - m ê m e q u i m ' i n s p i r e ; e t m e c o m m a n d e z
cette confiance. Rien n'est plus faible et plus délicat q u e la p r u n e l l e :
la persécution, probablement pendant que, du temps de la e n c e l a e l l e est m o n i m a g e . Q u ' e l l e l e s o i l a u s s i , à m o n D i e u , d a n s t o u t
persécution de Saul, il se cachait dans le désert de Maon, à le reste, e t m n l l i p l i e z les s e c o u r s à m o n é g a r d c o m m e v o u s avez m u l -
t i p l i é l e s p r é c a u t i o n s p a r r a p p o r t it e l l e , e n l ' e n v i r o n n a n t d e p a u p i è r e s
(1} P s . x v , 3 : Sanetis, qui sunt in terra ejus, mirifiravit omîtes vu- e t d e d é f e u s e s . Cuslodi vie ut /mpittam oeulï. « R o l l i n , Traité des É l u d e s
tantales meas in eis. * S a n e t i s » s i g u i f i e quant a u i saints. Le traducteur 1 8 0 ) , t. H, p . 616.
latin a r e u d u le datif g r e c p a r le d a t i f latin.
[693] ART. II. — ANALYSE ET EXPLICATION' DES PSAUMES. 295
10 vers à celte strophe): 40-43 ; 44-46 ; 47- 49 ; 50-51. — Pre- les yeux.—fi° str., 10 : Sa crainte subsiste à jamais ; ses arrêts
mière partie, i " str., 2-4 : David aime Dieu, parce qu'il est sont vrais et justes. — 7- sir., 11 : Plus précieux que l'or,
sa force el le délivre de ses ennemis. — 2= str., 3-7 : Ta- plus doux que le miel. — 3' partie. Retour du Psalmiste sur
bleau des maux dont il a été tiré après avoir invoqué Dieu. lui-même. 8" sir., 12-13 :Ton serviteur est éclairé par eux
— 3°-3' str., 8-16: Tableau de la puissance de Dieu, descen- (d'après l'hébreu), [les garde, d'après la Vnlgate].
dant pour secourir David. — 6' str., 17-20 : Tableau de la
Qui les observe en t i r e g r a n d profit.
délivrance de David. — str.. 21-24 : Elle est la récom-
S e s f a u t e s , q u i les c o n n a î t ?
pense de sa piété. — 8« sir., 25-28 : Dieu traite l'homme
P u r i f i e - m o i d e celles q u e j ' i g n o r e .
selon ses mérites. — 9' str., 29-31 : 11 est la force de David, 9 ' s t r . , 14. D e s f a u t e s é t r a n g è r e s g a r d e t o n s e r v i t e u r ,
son bouclier. - Deuxième partie, i " str., 32-35 : Jéhovah Qu'elles n e d o m i n e n t point !
seul est Dieu et nous lui devons tout. — 2'-3" str., 36-43 : Alors j e s e r a i s a n s t a c h e ,
Purifié d'un grand péché.
11 est la force de David et le fait triompher de tous ses enne-
10 e s t r . , 15. Q u e l e s p a r o l e s d e m a b o u c h e t e s o i e n t a g r é a b l e s :
mis. _ 4» str., 44-46 :11 l'a fait roi et l'a couvert de gloire.
Q u e les p e n s é e s d e m o n c œ u r d e m e u r e n t e u t a p r é s e n c e ,
— 3 e str., 47-49 : Béni soit Dieu de ses bienfaits! — 6 ' str.,
Seigneur, mon appui, mon rédempteur !
30-51 : David le louera toujours.
U gloire do Dieu manifestée par !a création et par l'excellence de sa loi. Prière pour le roi en temps de guerre.
« Au chef de chœur. Mizmôr. De David. » Gloire de Dieu, « Au chef de chœur. Psaume (Mizmôr). De David. » —
qui se manifeste 1» par l'éclat de ses œuvres dans la nature et Netl I strophes de 2 , 2 , 2 , 2 , 3 , 3 , 2 , 2 , 2 vers : 2 ; 3 ; 4 ; 5 ; 6-7* ;
t d
2° par la beauté de sa loi dans l'ordre moral (I). Plusieurs 7 - ; 8 ; 9 ; 10.—Sir. 1-4,2-5 : Prière à Dieu pour qu'il accorde
traits de ce psaume s'appliquent à la prédication des Apôtres, sa protection au roi en temps de guerre. — 5' str., 6-7".
dans le sens spirituel, m i l , 5 et Boni., x , 18. Dix strophes On célébrera avec joie la victoire; que Dieu exauce la de-
de 4, 5, 5, 4, 4, 4, 4 , 4 , 4 el 3veis, 2 - 3 ; 4-6'; Cs-7; 8; 9 ; 10; mande du roi! — 6" sir. 76-a : Assurance que Dieu fera
U ; 12-13; 14; 13. — 1" partie, 1" str., 2-3 : Les cieux ra- triompher son oint. — 7° str., 8 : Le peuple de Dieu ne se
content la gloire de Dieu. — 2'sti., 4-6" Le son de leur parole confie pas dans les chariots, mais en Dieu. — 8" str., 9 :
n'est pas articulé, mais elle ne s'en fait pas moins entendre jus- Ceux qui se confient dans leurs chevaux sont renversés, le
qu'aux extrémités de la terre, là où Dieu a établi la tente du peuple de Dieu est inébranlable. — 9 ' str., 10 : Conclusion.
soleil. — 3 ' s t r . , 6"-7. Le soleil lui-même s'élance d'un bout du Que Dieu sauve le roi et lui donne la victoire !
monde à l'antre et rien n'échappe à son ardeur. — i ' partie,
4" st., 8 : Quant à la loi de Dieu, elle est parfaite, n° 593,3°. — 693. — P s a u m e x x , h é b r a u x x i : Domine, in virtute tua Uetabitur rex.
5' Str., 9 : Ses ordres sont droits, réjouissent le cœur, éclairent
Hymne d'actions de grâces après la victoire.
La victoire de Dieu l'a fait grand, un objet de bénédiction; pradicationeui, ditTertullieii, Ado. Marc., m , 19, salis jam
elle l'a rempli de joie. — 4« str-, 8-9 : Parce qu'il a mis sa potest libi facore vigesimus primus psalmos, totam Cliristi
confiance en Dieu, il le délivrera de tous ses ennemis. — conlinens passionem, caneutis jam tune gloriam suam :
Foderunl, inquit, manus meas et pedes, qiiœ propria est
5» str., 10 : Dieu brûlera, anéantira ses ennemis. — 6' str.,
atrocia crucis. » Cl', aussi l l e b . , n , Il sq.; Matth., xxvm,
11-12 : Il extirpera leur race, quand elle traînera des projets
10; Joa., xx. 17 et Ps. xxi, 23, Aussi l'Église, au IV concile
contre lui.—7° str., 13-14: Il les fera fuir el les poursuivra do
général de Conslantinople, coll. 4, a-l-elle condamné Théo-
son arc. Que Dieu soil donc glorifié! Son peuple le chantera
dore de Mopsueste, qui entendait ce psaume dans un sens
toujours. purement historique, non prophétique. — Douze strophes de
4, 5, 6, 6, 4, 7, 7, 6, 3, 3. 3, 7 vers : 2-3 ; 4-6; 7-9; 10-12 ;
694. - P s a u m e x x i , h é b r e u x x u : Deus, Deus meus, respieein me.
13-1 i; 13-16; 17-19; 20-22; 23-24; 23; 26-27 ; 28-32. Ces
Les «Iilirraaccs de Noire-Seigneur dans sa passion.
strophes irrégulières forment trois parties : 2-12; 13-22;
23-32; de 21, 24 et 20 vers. — I " partie, str. 1-4, 2-12 :
.1 Au chef de«;hœur. Sur [l'air de] 'ayyékth asch-schakhar,
Plaintes du Messie délaissé de sou Père sur la croix et aban-
ou la biche de l'aurore. Psaume (Miimdr). De David. » Prophé-
donné ou raillé de tous. — 2' partie, str. 3-8, 13-22 :
tique, annonçant les souffrances du Messie. 11 est comme un
Description des tourments de la Passiou. — 3 e partie, j l r .
miracle permanent, tantla Passion y est prédite d'une manière
9-12; 23-32 : Gloire de la résurrection. Reconnaissance du
claire : Ut non tam prophetia qaam historia videatur, dit Cas-
Messie pour son Père qui l'a soulagé. Il le louera daus
siodore. On ne peut trouver dans tout l'Ancien Testament un
l'Église et le fera louer par elle, jusqu'aux extrémités de la
seul personnage à qui il s'applique. Les premiers mots out
terre, pendaul tous les siècles.
été prononcés par Notre-Seigueur sur la croix, Matth., xxvii,
46; Marc, xv, 34. — Le Sitio, que le Sauveur fit entendre a
ses derniers moments, avait pour but d'accomplir la prophétie
693. — P s a u m e x x u , h é b r e u x x i l l : Dominus régit me.
du >'. 16; Joa., xix, 28. Tous les autres traits annoncés ont
Confiance eu la gràee de Dicti.
été également accomplis en la personne de Jésus-Christ.
Non seulement le premier verset est tout à la fois parole des u Psaume (Mizmir). De David. » Éloge de Dieu, le bon
l'saumes et parole d'Évangile, mais aussi les blasphèmes et Pasteur. — C i n q strophes de 3 vers chacuuc, 1 - 2 ; 3 ; 4;
les branlements de tête, % 8 el Matth., xxvu, 39; l'insulte 3; 6. Daus les trois premières strophes, le Psalmiste ex-
pour avoir placé mal à propos en Dieu sa confiance, % 9 et prime le bonheur et la paix de celui qui vit sons la garde
Malt., xxvu, -13; le partage des vêtements el le tirage au île Dieu, sous l'image d'un troupeau conduit par un berger
sort de la robe, f . 19 et Joa., xix, 23 sq. Impossible de fidèle. Il répète la même pensée dans les deux dernières
mieux peindre que 13-18 les tortures de la crucifixion : sous une autre image, également familière aux Hébreux :
distension des membres du corps nu, douleurs des mains et
des pieds, soif brûlante (1). « Si adhuc q u s r i s Domioicœ crucis
l a s e m e n t i b n s a l q n e i n s u l l a n l i b u s . l a u r i s v e r o p i n g u i b u s ac f e r o c i e u l i -
bus, eanibus d e o i q u e ae leonibns : u n o verbe iuiuiicis, qui u u d u m c l
i u e r m e m u o u m o d e iuverecuudis inaledieis q u e vocibus, tauquani la-
Iralibus. v e r n m etiarn ileratis ictibus, l a n q u a u i c o r u i b u s m o r s i h u s q u e
(Il „ Q a i 5 p i c i o r , dit B o s s u e t , c r u c i f i x o m J e s u r n U m ad v i v u m e s p r e s -
¡uipetaut, a l q u e h®c oiunia brevibus depicla verbis a l q u e senleoliis,
sit q u a r n e s t ¡île è p u d l l a v i d e m , c o n f o s s i s roanibns p e d i b u s q u e , e f f u s a
uno inluilu conspicienda d a u l u r : quie qua tabula expressior n o u
v i r t u l e o i u n i d i s t r a c l i s d e u u d a l i s q u e o s s i b n s s u s p e u s i a c d i l a n i a l i cor-
s u u l ? • Dissert, de Psatmc. il, n . 17, Couvres, t. l , p . 36.
p o r l s ' a d h ® " n s q u i d desit, e i r c u m f u s i s i r a m a n i e u m s t r e p i t u v i l u l i s
17.
[096) ART. I I . — ANALYSE ET EXPLICATION DES PSAUMES. 299
Dieu sert aux siens un f e s l i n abondant, auquel ou prend Qui n o n accepit in v a n o a n i m a m s u a m ,
part après s'être parfumé. L a conclusion de la strophe finale Nec j u r a v i t i n d o l o p r o s i m o s u o .
est celle-ci :
I.E CHCCUR.
T a miséricorde uie s u i t
o. Hic a c c i p i e t b e n e d i c t i o n e m a D o m i n o
T o u s les j o u r s d e m a v i e :
J e d e m e u r e d a n s lu m a i s o n de Dieu, l o n g t e m p s (1). E t m i s e r i c o r d i a m a Deo s a l u t a r i s u o .
6. Ilffic e s t g e n e r a t i o q u œ r e n t i u m e u m ,
696. — I ' s a u m e x x m , h é b r e u x x i v : Domini est terra. Q u œ r e n t i u m f a c i e m Dei J a c o b (Sélah).
3. Quis ascendet in m o n t e m Domini (1) « T o u t le peuple fait partie de la procession. Les lévites et les
A u t q u i s stabit in l o c o s a n c t o c j u s ? c h a n t r e s , p a r t a g é s en divers g r o u p e s , sont placés à la tète. Après l'in-
troduction a u P s a u m e , d a n s les d e u x p r e m i e r s versets, q u a n d la p r o -
UNE AUTRE v o i x . cession c o m m e n c e à m o n t e r s n r la m o n t a g n e sainte, [ u n e v o i x ] pose l a
q u e s t i o n : Qui montera sur la montagne du Seigneur? etc. La r é p o n s e
4. Innocens manibus e t mundo corde,
est faite par [ u n e a u t r e voix] avec la p l u s g r a n d e dignité : Celui qui a
les mains pures et un cœur pur, e t c . Q u a n d la procession a p p r o c h e d e s
(1) Ou t r o u v e u n e t r a d u c t i o n e t une a n a l y s e littéraire d e c e psaume
p o r t e s (de Sion]. le c h œ u r , a v e c t o u s ses i n s t r u m e n t s , s ' u n i t p o u r p o u s -
d a u s Herder, Histoire de h poésie des Hébreux, t r a d . Carlowilz, 18 .o, ser ce cri : Levez vos têtes, 6 portes, etc. Un [solo] i n t e r v i e n t ot de-
p . 481-482.
[699J ART. I I . — A N A L Y S E ET EXPLICATION DES PSAUMES. 301
Chaque verset forme u n e slroplie de deux vers, excepté le
C97. _ p g à u m e x x i v , h é b r e u x x v : Ad te, Domine, levavi animam mtam.
premier (l'aleph) qui n'a qu'un vers, et 5, (ie hé), avec 7 (le
Prière pour la rémission des péchés et le secoure dans l'affliction.
kheth) qui en ont 3. II renferme donc à peu près autant de
« De David. » Le second des psaumes alphabétiques (1). distiques qu'il y a de lettres dans l'alphabet hébreu. Chacun
de ces distiques est assez facile à comprendre, mais, comme
m a n d e , c o m m e à d e m i - v o i x : Qui est le roi de gloire? [Après u n e s e - en général dans les poèmes de ce genre, il n'y a pas une
c o n d e d e m a u d e ] , au m o m e n t o ù l'arche est i n t r o d u i t e d a n s !e T a b e r - suite rigoureuse daus les idées.
n a c l e , l a r é p o n s e est faite p a r l e c b œ n r t o u t e n t i e r : U Seigneur,
fort, etc. - J e saisis l ' o c c a s i o n d e c e t e x e m p l e d ' a u t a n t p l u s v o l o n t i e r s
698. — P s a u m e x x v , h é b r e u x x v i : Judica me. Domine.
q u ' i l s e r t à f a i r e v o i r c o m b i e n la g r â c e e t la m a g n i f i c e n c e d e s p o è m e s
s a c r é s , c o m m e d ' a i l l e u r s d e t o u s les p o è m e s , d é p e n d en p a r t i e d e l a David demande à Dieu de le ramener auprès de son sanctuaire,
c o n n a i s s a n c e des c i r c o n s t a n c e s p a r t i c u l i è r e s d a n s l e s q u e l l e s ils f u r e n t
c o m p o s é s . » Blair, Lectures on Rhetoric. l e c l . XLI, N e w - Y o r k , 1824, « De David. » David innocent, éloigné de Sion, demande
p . 412-413. — Ou t r o u v e a u s s i u n e t r a d u c t i o n et u n e a n a l y s e l i t t é - à Dieu de pouvoir le louer daus sa maison sainte. Composé
r a i r e "de ce p s a u m e d a n 3 H e r d e r , Histoire de la poésie des Hébreux, probablement pendant la révolte d'Absalom. Cf. 11 Reg., xv,
p . 483-485.
6-23. David regrette de ne pouvoir plus louer Dieu dans son
(1) M- <)c l a J u g i e , d a n s sa belle t r a d u c t i o n e n v e r s , c o n r o n u e e p a r
Tabernacle : c'est là le sentiment principal de ce psaume. Il
l'Académie française, a conservé a u x psaumes alphabétiques leur ca-
ractère : renferme douze strophes, de 2 vers chacune, correspondant
aux 12 versets.
A loi, Seigneur, mon âme en se* tourments »¿lève.
J'e*¡*re en toi. mon Dieu, serai-je confondu?
Bafoué de* méchant* dont m» perte Cïl le rêve. 699. — P s a u m e x x v i , h é b r e u x x v n : Dominus illuminatio mea.
Vainement t'ourai-jo atienda? Confiance en Dieu dans les tribulations.
Confondu! qo'ai-je dit?... Non, Dieu de nos ancctre*:
Qai se confie en loi fut-il déçu jomai*? a De David, o Priusquam Imiretur, ajoute la Vulgate;
Déçus et confoudas, ils le seront, 1« traîtres.
Qui s'enivrunl de leur* forfaits. Pour l'Ame qui le craint. Dieu montre sa tendresse
Enseigne-moi, Seigneur, tes sentiers et tes voies; Il converse avec elle, ami sùr et caché.
Qui me dégagera des piège» qu'on me dresse?
Sois, Dieu de vérité, mon guide et mon seconr* ; Dieu, sur qui j'ai l'œil attaché.
Fais briller ta lumière... O sourae de mes joies,
Vere loi je me tourne toujours. . Regarde-moi, mon Dieu; que la pitié s'émeuve;
Je suis «etil, opprimé, sou» les mans haletant.
Grand Dieu, rappelle-toi ta clémence éternelle,
Seigneur, délivre-moi de ma cruelle épreuve,
Ton amour en tout temps prodigue de bienfaits. Fais grâce au pécheur repentant.
Hélas ! daigne oublier ma jeunesse rebelle ;
Ta vois tous mes combat», tu vois l'aveugle rage
Dieu de bonté, rends-moi la pais.
De mes persécuteur* chaque jour pins nombreux.
Il est bon, le Seigneur, équitable, propice Un invincible espoir affermi! mon coaragc;
Aox pécheur», qui par lui rentrent au droit chemin. Que tout l'opprobre soit pour eux '
Juste, il aime à guider l'iinmbie dans la justice i Viens & moi, sauve-moi, comble mes espérances !
11 prend le faible p a r l a main. Mu droiture cl ma foi parlent pour moi. Seigneur.
L«t' p r o m e t de Dieu sont la vérité même ; Zélé pour Israël, de toute» fes souffrances
Sa voie est tout amour poor qui garde sa loi. Viens l'affranchir, 6 Dieu vengeur !
Mon crime est grand, Seigneur: mais pour ton nom suprême, Les Psaumes d'après fhébreu, p . 90-92. — La t r a d u c t i o u q u e n o u s
pour ta gloire, pardonne-moi ! d o n n o n s ici d i f f è r e , e n p l u s i e u r s e n d r o i t s , d e c e l l e q u i a été i m p r i m é e
N'a-t-il pas le repos dan* le bonhear, le sage en 1863. l ' a u t e u r a y a n t b i e u v o u l u n o u s c o m m u n i q u e r les c h a n g e m e n t s
Qai craint Dieu? Dieu l'éclairé et conduit tous ses pas. q u ' i l a p p o r t e & s o n t r a v a i l d a n s u n e s e c o n d e é d i t i o n qui doit b i e n t ô t
On l'envie; à se* ül? pas--* w héritage : parattre.
Sa race est pois-aote,ici-bas.
nous apprenant ainsi qu'il fut composé avant qu'Israël se fût d'uue manière parfaite tout ce qu'il y a à la fois de magni-
encore soumis à lui. Onze strophes de V vers : I; 2 ; 3; fique et de terrible dans les éléments déchaînés. Dans le
4 ; 5-6'; 6"-"; 7 - 8 ; 0 ; 10-11"; 11'-12; 13-11. Ce psaume coin- . texte original, l'harmonie imitative du style fait entendre en
prend deux parties, 1 - 6 et 7-14. Elles sont si différentes de quelque sorte les roulements prolongés du tonnerre, dans ce
tou, que quelques critiques out cru que c'étaient deus chants vox Domini ou la foudre, sept fois répété. — Cinq strophes
juxtaposés. La première partie est comme le chant de la de 4, 5 , 5 , 5 , et 4 vers, 1-2; 3-4; 5-7, 8-9; 10-11. Dans celle
confiance triomphante, et la seconde comme le chant de la description, il y a deux scènes qui forment entre elles un
admirable contraste, l'une sur la terre, l'autre dans le ciel.
confiance suppliante. — 1™ partie. 1 " str., 1 ; David est sans
I.'orage éclate avec fureur au nord de la Palestine, sur le
peur, parce que Dieu est son protecteur. — 2 ' str., 2 : Quand
Liban. Les cèdres qui font sa gloire volent en éclats, et leurs
ses ennemis l'ont attaqué, ce sont eux qui sont tombés. —
débris bondissent sur les flancs de la montagne comme un
3" str., 3 : Aussi est-il plein de confiance, serait-il attaqué
jeune taureau. La montagne elle-même tremble, ébranlée dans
par une armée entière. — 4« str., 4 : Il ne demande qu'une ses fondements. La tempête traverse la terre d'Israël en lan-
chose, demeurer auprès de l'arche. - 5 1 str., 5-6* : Parée que çant ses éclairs. Elle atteint le désert de Cadès, où les biches
Dieu l'abritera dans le Tabernacle où il sera comme sur un mettent bas d'épouvante. L'homme a fui l'ouragan. U ne
rocher. — 6 ' str.,6'-' : Où il sera au-dessus des atteintes de parait pas dans ce tableau ; il a été rendu muet par la terreur.
ses ennemis cl où il chantera en l'honneur de Jéhovah. — E t , pendant que le monde est ainsi ébranlé el vacillant, qne
2" partie. 7* sir., 7-8 : Que Dieu écoule donc sa prière. — fait Dieu? 11 est assis en paix sur sou trône. Que Dieu fortifie
8" str., 9 : Qu'il ne le repousse pas. — 9 e str., 10-11* : Qu'il lui donc son peuple! — Le tableau est encadré daus une exhor-
serve do guide, parce que son père et sa mère l'ont aban- tation à honorer Dieu et une invocation au Seigneur pour
donné. —10* str., 1 1 M 2 : Qu'il ne le livre pas à ses ennemis. qu'il donne la paix à Israël.
— 11° str., 13-14 : U ne met sa confiance qu'en Dieu, mais
elle n e lui faillira pas. 702. — P é a u m e x x i x , h é b r e u x x x : lixollabo, le Domine.
7011. - P s a u m e XXVII, h é b r e u x x v m : Ad le, Domine, elamabo. Chaut d'actinna de grâces apr<« une grave maladie.
Appel au setours divin. ic Psaume, cantique [Mizmôr, scliir). De David. Quand il fil
la dédicace de sa maison, » peut-être après la révolte d'Ab-
. « De David. » Prière à Dieu pour invoquer son secours,
salom et à la suite d'une maladie. — Cinq strophes de six
probablement pendant la persécution d'Absalom. — Huit
vers chacune, 2 - 4 ; 5 - 6 ; 7 - 9 ; 10-11; 12-13. — 1 " str., 2-4 :
strophes do 4 vers chacune, excepté la fis qui n'en a qne
Délivrance. — 2 ' s t r . , 5 - 6 : Invitation à louer D i e u . — 3 ' s t r . ,
deux H ; 2 ; 3 ; 4; 5; 6 ; 7; 8-9.
7 - 9 : Histoire de la maladie ; confiance du malade en Dieu. —
701. — P s a u m e s x v m , h é b r e u x x i x : A/ferle Domino, f i n Dei.
4 e str., 10-11 : Prière faite pour obtenir la guérison. — 5" str.,
Grandeur de Dien. 12-13 : Elle a été exaucée.
ment du temps de la persécution do Saùl. — Les Septante et visage), devant Abimélech (Vulgate, à bon droit, Achimé-
la Vulgate ajoutent an litre les mots pro exlasi, se rapportant lecli) et qu'il (Achimélech) le renvoya et qu'il (David) s'en
aux mois in exressu mentis mete, du v. 23, et sans doute aussi alla. » I Reg., xxi, 11. Psaume didactique : chant d'action de
à 1 Reg.,xxm, 20. — Dit strophes de 7 vers, 2-3; 4 - 6 ; 7-9; grâces et éloge du juste ; bonheur qu'on goûte au service do
¡0 11: 12-11; 13-17; 18-19; 20-21; 22-23; 21-23. Les sept Dieu. — C'est un psaume alphabétique, composé de 22 dis-
premières strophes demandent la délivrance; les trois der- tiques, selon le nombre des lettres de l'alphabet hébreu;
nières la considèrent comme déjà obtenue. seulement la lettre va» y manque et la lettre phé y est répé-
tée deux fois, 17 et 23.
701. - P s a u m e x x x l , h é b r e u x x x u : l'ati quorum remisai
sunt iniquilales. 707. — P s a u m e x x x i v , h é b r e u x x x v : Judica. Domine, nocentes me.
Bonheur Oc l'homme dont le* péchés sont pardonné».
Appel de David à Dieu conlre ennemi».
De David. Maskil. » — C'est le second des sept psaumes de « De David. » — Du temps de la persécution de Saúl. —
la pénitence. Il fut composé par David quand ses péchés lui David implore, l'assistance do Dieu contre ses ennemis, —
eurent été remis. Le pardon qu'il réclame daus le Ps. i. est Douze strophes de 6, 6, 5, 6, 4, fi, 6, 5, fi, 6, fi, 5 vers; 1-3;
obtenu dans celui-ci. — Sept strophes de quatre vers chacune, 4 - 6 ; 7 - 8 ; 9-10; 11-12; 13-14; 13-16; 17-18; 19-21 ; 22-24;
1-2; 3 4 ; 3; fi; 7-8; 9 ; 10-11. — L a 1" sir. peint le bonheur 23-26; 27-28. Plusieurs traits de ce psaume s'appliquent à
de l'homme dont les péchés sont effacés. — La 2', l'état moral Notre-Seigneur, dont David était la figure ; Odio habuerunt
du pécheur avant d'avoir obtenu le pardon, — La 3", la lé- me gratis (l).
solution qu'il prend de mettre fin à ses remords en confes-
sant ses fautes. — La 4 ' e t la 5«, la joie qu'il éprouve quand 708. - P s a u m e x x x v , h é b r e u x x x v i : Dit il injustus ut delinqunl in
semelipso.
il est réconcilié avec Dieu. — La 0 e et la 7" sont une exhor-
Malheur du méchant, lnnheur du jusle.
tation à ne pas résister à la grâce, afin de participer à l'allé-
gresse des justes. « Au chef de chœur. Du serviteur de Jéhovah, de David. »
— Trois strophes de 9, 9 et 8 vers; 2-5; fi-9; 10-13. La
705. — P s a u m e tan, h é b r e u x s x i n : ExuUatt, justi, in Domino.
1 " str. est le portrait de l'impie; la 2' exalte la bonté de
Hymne au Seigneur, créateur de l'univers el protecteur de w n peuple.
Dieu; la 3' est une prière pour obtenir la grâce d'être fidèle
Sans tilre dans l'hébreu. Dans la Vulgate : « Psaume de au service du Seigneur et d'éviter ainsi le malheur du mé-
David. » — Dix strophes, la première et la dernière de six chant.
vers, les autres de 4 :1-3, -t-5; 6-7; 8-9; 10-11; 12-13; 11-13;
Hi-17; 18-10; 20-22. — Ce psaume a été composé à l'occasion 709. — P s a u m e x x x v i , h é b r e u x x x v i l : Noli xmulari in
matignantibus.
delà délivrance d'Israël d'un joug étranger, opérée sans com-
Bonheur appirent du méchant; félicité réelle du juste.
bat, par la Providence divine. — Le parallélisme est synonv-
mique et parfaitement soutenu dans tout le poème. « De David. » — Psaume alphabétique de 22 str., la
plupart de 4 vers, quelques-unes de M, 14-15; 25-26;
• 70li. - Psaume m m , h é b r e u i r a » : Benedieam Dominum in omni
tempore.
3 9 4 0 (le kbelh, le nim et le thav). Tertullien appelle ce
Gloire i Dieu qui protège U jusle.
( I ) J o a . , XV, 23. c r . a u s s i Ael., I, 2 0 ; H o m . , XI, 7 - 1 0 .
o De David, lorsqu'il changea sa raison (Vulgate, son
psaume : Providenlùe spéculum, H. Isidore : Potin contra
Composé probablement après la révolta d'Absalom. —Quatre
murmur (•]). str. de 9, 9, 8 et 10 vers, 2-5" ; 5 b -8 ; 9-12' ; 12*-14. — La
1" str. représente David attristé par l'adversité qui l'accable
710. — P s a u m e x x x v n , h é b r e u x x i v u l : Domine, ne in furore tuo
arguas me. et aspirant en vain au repos; la l.-istesse l'emporte et il se
laisse aller à l'impatience. — La 2' expose ses plaintes. —
Prièped'un péeheur jwur obtenir le pardon de ses tante».
Dans la 3° et la 4°, la confiance en Dieu reprend le dessus ;
« Psaume (Mizmôr). De David. Pour se souvenir. » La le prophète prie, il demande le pardon do ses péchés et la
Vulgatc porte : In rememoraiionem de sabbalo. — C'est le cessation de la colère divine, à cause du néant de l'homme
troisième des sept psaumes de la pénitence. David y de- et de la brièveté, de la yie. Tout ce psaume est empreint d'un
mande le pardon de ses péchés et la délivrance de ses enne- sentiment profond du néant de la vie. Cf. Ps. LXI.
mis, ce qui indique qu'il a été composé dans la dernière
partie de sa vie, pendant ou après la révolte d'Absalom.— 712. — P s a u m e x x x i x , h é b r e u ' l . : Exspectans exspectavi Doininum.
11 se compose de onze strophes, toutes de 4 vers, excepté Prière d'actions ,1e grtoe, et demande de secours à Dieu.
celle du milieu, la 6'-, 12-13, qui eu a cinq. Elles se par-
o Au chef de chœur. De David. Mizmôr. » — Psaume pro-
tagent eu trois groupes, renfermant le 1'', 4 str., 2-3; 4-8;
phétique : S. Paul, fleb., x, 5-10. place dans la bouche de
6-7 ; 8-'.) ; le 2°, 3'str., 10-11 ; 12-13; 14-13; le3-, 4 s t r . , 16-
Noire-Seigneur venant dans le monde les j>\ 7-9 (I). —
17 ; 18-1!) ; 20-21 ; 22-23. Le premier groupe commence par
David le composa peut-être dans les derniers temps de la
le nom de Jéhovah ou Dominas; le second par Adonai
persécution de Saul. — Ce psaume est construit très irrégu-
(Dominus dans la Vulgate); dans le troisième on trouve et
lièrement, et il a plutôt le caractère d'uue simple prière que
Jéhovah et Adonai. — 2-9 dépeignent le mal que le péché
celui d'un poème lyrique. On peut y distinguer sept strophes
fait à l'ame : il la couvre de plaies hideuses; 10-15, suite du
de 10. 8, 7, 7 , 7 , 7, 7 vers, 2-1; 5-6; 7 - 9 ; 10-11; 12-13; 14-
tableau en couleurs moins fortes, par suite de l'affaiblisse-
•16; 17-18. — Les yv. 14-18 forment plus loin le psaume
ment que cause la maladie; 16-23, ne pouvant se guérir lui-
même, le Psalmiste appelle Dieu à sou secours.
( I ) . S . P a u l , d a n s l ' È p I t r e a u x H é b r e u x , x , 5 , et les é d i t i o n s d e s
S e p t a n t e ainsi q n e l a p l u p a r t d e s P è r e s g r e c s et l a t i n s , o n t lu : I ous
711. — P s a u m e x x x v i n , h é b r e u x x x i x : Dixi: Cuswdiam nias meas. m'avez prépari un corps-, (au lieu d e : uures perfecisti mdn \ h é b r e u :
i «m m'avez percé les oreilles, l'a. x x x i x . 9 ] T o u t c e l a r e v i e n t a n m ê m e ,
Prière do David pour obtenir de Dieu le pardon de ses péché), et la délivrante de q u a u t au f o n d , l o r s q u ' o n l ' e x p l i q u e d e J é s u s - C h r i s t , p u i s q u e , d a n s s o u
i n c a r n a t i o n , il n e s'est r e v ê t u d ' u n c o r p s m o r t e l q u e p o u r o b é i r a s o n
p è r e , et p o u r s a t i s f a i r e à sa j u s t i c e . E n p r e n a n t c e c o r p s , il a p r i s a u s s i
« Au chef de chœur. A idithun. Mizmôr. De David. » — les o r e i l l e s , p o u r lui ê t r e o b é i s s a n t j u s q u ' à l a u i o r t et j u s q u ' à l a m o r t
d e l a e r o i x . Dieu s o n p è r e l u i p r é p a r e u n c o r p s , p o u r m a r q u e r la p u -
(1) R a c i n e , d a n s Bstber, acte v , scène dernière, traduit ainsi Pi. r e t é d e s o n i n c a r n a t i o n q u i e s t l ' o u v r a g e d e Dieu seul ; H l u i p r é p a r e
XXXVt, 35-36 : d e s o r e i l l e s , p o u r m a r q u e d e s o n a s s u j e t t i s s e m e n t et d e s a p a r f a i t e
o b é i s s a n c e . • C a l n i e t , m Ps. x x x t x , 9 . p . 416-111. Chez l e s H é b r e u x ,
J'ai vu l'impieadoré sur la terre. llscinblaitàsonisrêsouvcnierlctonnerre.
o n p e r ç a i t l'oreille, e n s i g n e d e d é p e n d a n c e p e r p é t u e l l e , a u x e s c l a v e s
Pareil an cèdre, il cachait dans les deux Foulait nui pied» ses ennemis vaincus.
Son front audaciens. J e n'ai lall que passer, il u'élait déjà plus. qui n e voulaient point quitter leurs maîtres, q u a n d l'année sabbatique
m e t t a i t l é g a l e m e n t lin à l e u r e s c l a v a g e . E x . , x x i , r,-G ; D e u t . . x v . 17. —
* Voilà ce q u ' e s t t o u t e l a g r a n d e u r d e s p r i n c e s l e s p l u s f o r m i d a b l e s , S u r le corpus aptasti mihi, o n p e u t v o i r aussi M. l ' a b b é D r a c h , Epltres
q u a n d e u x - m ê m e s n e c r a i g n e n t p o i n t D i e u , o b s e r v e l à - d e s s u s Rolliu, île S. Paul. 1871, p . 7 6 0 ; l.e l l i r . Les Psaumes, p . SO, o u G n i l l e m o n ,
Traite des Études, ÎSOS, 1. il, p . 609, u n e f u m é e , u u e v a p e u r , u n e Clef des ÈpUres de .S. Pnul, 2 ' « d i t . , t . I l , p . 390.
o m b r e , nu s o n g e , n u e vaine i m a g e . » Ps. x x x v n t , î .
[715] ART. II. — ANALYSE E T EXPLICATION DES PSAUMES. 309
LXIX, avec quelques variai)les seulement dans les mots. — eufants de Coré. » — Les sept premiers psaumes de ce livre
1™ str., 2-4 : Chant d'action de grâces à Dieu qui a retiré portent les mots : Des eufants de Coré, et doivent par consé-
David du bourbier, c'est-à-dire du danger. — 2= str., 5-6 : quent avoir été composés par eux. — Trois strophes de 10
Heureux l'homme qui se confie eu Dieu, dont les merveilles vers, XLI, 2-5; 7-11; XI.II, 1 - 4 , suivies chacune du même re-
sont innombrables. — 3* str., 7-9 : Comment remercier Dieu frain, XLI, 6, 12; XLII, 5 — 1 " str., 2-5 : L'exilé soupire
de ses bienfaits? Par des sacrifices? Non, par l'obéissance. après le temple de Dieu comme le cerf altéré après une
source d'eau vive. — 2 ' sir., 7-11. Plainte à Dieu. — 3 ' str.,
— 4 ' str., 10-11 : Le Psalmisl« a manifeste à tous les bontés
XLII : Prière pour que le Seigneur le délivre de ses en-
du Seigneur. — 5 ' str., 12-13 : Mais il a besoin de nouvelles
nemis et lui lasse revoir le temple (I). — Le Ps. XLII est
grâces : il demande le pardon de ses péchés. — 6" str., 11-
récité tous les jours au pied de l'autel par le prêtre qui va
16 : Le triomphe s u r ses ennemis, et 7 e str., 17-18 : La joie
offrir le saint sacrifice. Par les hésitations qu'il exprime,
et le salut pour lui et les bons. avec ses alternatives de trouble et de confiance, il est
- 1 3 . — P s a u m e XL, h é b r e u XLl : Beatus i/ui intelHgii super egenum.
admirablement propre à exprimer les sentiments qui rem-
Tableau de David, figure de Jéeue-CbriaL trahi par le* siens et mettant sa coaGaoce plissent le cœur du ministre de Dieu à ce moment so-
en Dieu. lennel (2).
lom. Le faux ami du 10 est Achitophel, 11 Reg., xvi, 23, Prière pour obtenir la victoire «>r les ennemis du peuple de Dieu.
figure de Judas Iscariote, Joa., x m , 18; s v n , 12; Act., i. 16.
a Au chef de chœur. Des eufauls de Coré. Maskil. o — Ce
— Quatre s l r o p h e s d e 7 , 7 , 7 et 6vers, 2-1; 5-7 ; 8-10; 11-13. psaume parait avoir été composé pendant la guerre contre
Le y. M est une doxologie, qui ne fait pas partie du psaume, les Svriens et les Ammonites, H Reg., vin, 13; cf. III Reg.,
mais indique la fin du premier livre de la collection. — xi, 15. — Six str. de 10, 10, 8, 6, 10, el 10 vers : 2 - 4 ; 5-9;
I " str., 2-4 : Heureux celui qui est compatissant ; Dieu ne 10-14; 15-17; 18-22; 23-20. — La suite des pensées est très
l'abandonnera pas. — 2 ' et 3* sir., 5-10 : Les ennemis de simple : Dieu, vous nous avez aidés dans la personne de nos
David souhaitent sa m o r t ; ses amis mêmes le trahissent. — pères, 2-4 ; vous devez nous aider nous-mêmes, 5-9. Cependant
4 ' str., 1 1 - 1 3 : Prière à Dieu pour qu'il le sauve.
f o r m e n t q u ' u n s e u l p s a u m e . Les trois s t r o p h e s se relient e u l r e elles el
s ' e n t r e l a c e n t e u q u e l q u e s o t i e p a r d e s r é p é t i t i o n s c o m m u n e s d a n s la
LIVRE I I . P s . ÏLI-LXXI.
p o è s i c . h é b r a l q u e ; a i n s i s i r . I , v e r s 6 o u J L I , > \ 4 » a v e c s t r . 2 , v e r s 10
o u v . 1 1 ' • s t r . 2, v e r s 8 o u j r . I 0 J a v e c s i r , 3, v e r s 5 o u XLII, 2 1 : s i r .
7 1 1 . — P s a u m e XL1-XU1, h é b r e u xLll-XLHI : Quemadmodum desiderat
1, v e r s I o u I L L , >'. 3>> e t s t r . 3 , v e r s S o u X L I I , 3 ' . E u s é b e a v a i l d é j à
cervus... Judicti me, Deus. r e m o r q u é q u e le P s . X L I I n ' é l a i t q u ' u n e p a r U e d u P s . s u . Commenta-
Une Ame fidèle, éloignée de Sion. désire vivement revoir le temple de Dion. nt in Psatmos, P s . X L I I , t X X I I I , c o l . 379 : . P r a c e d e u l i s [ p s a l m i j p a r s
videtur esse, q u o d ulique c u m e x similibus utrinque verbis, tum ex
Les psaumes XI.I et XLII n'en font qu'un, l'nn des plus alliai senleutia c o m m o u s t r a t u r . • . . .
beaux de la collection (1). « Au chef de chœur. Maskil. Des ¡1] T r a d u c t i o n e t a n a l y s e l i t t é r a i r e d a n s l l e r d e r , Bislvire de (a poésie
des Hébreux, p. 307-508.
(2) V o i r l ' e x p l i c a t i o n d e c e P s a u m e a p p l i q u é à l a m e s s e , L e C o u r t i e r ,
(1) Le Psalmus David qu'on lit dans la Vnlgate, XUI, I, n'est pas Manuel de la Messe ou explication des prières el des cérémonies du saint
ilans l'original, régularité .les strophes, la répétition du refrain, Sacrifia, 3 ' p a r t i e , c h . I , § 2, 1833, p . 2 2 3 - 2 3 1 .
de même que la suite des pensées, porte à croire que XLI el xui ne
vous ne nous avez point secourus, 10-17; quoique aucune
717. — P s a u m e x l v , h é b r e u x l v ! : Deus noster refugium el virlus.
faute ne nous rende indignes de votre protection, 18-22.
Dieu est noire force.
Venez donc nous sauver, 23-26. Les jjr. 5-6 correspondent
à 2-3 par le sens; 7-8 à 4, par le sens et par les mois. « Au chef de chœur. Des enfants de Coré. 'A l'alâmôth (avec
voix de soprano, d'après un grand nombre). Schîr. » Ce
7 1 6 . — P s a u m e x l i v , h é b r e u x l v : ErucUwU cor rneum verbuta bonum.
psaume a été probablement composé à l'occasion de la guerre
Union <lc Notro-Scigaeur avec, « a Église. des Moabites, des Ammouites et des Iduméens, du temps de
« Au chef de chœur. (Sur l'air des) lis (ou sur un instru- Josaphat, II Par., xx. — Trois strophes, dout la lin est mar-
ment en forme de lis). Des enfants de Coré. Maskîl, schir quée par le sélah, de six vers chacune, 2-4 ; 5-7; 9-11. La se-
(chaut) d'amour. » Canlictm pro dilecto, dit la Vulgate, pour conde et la troisième sont suivies d'un refrain de deux vers,
traduire ce dernier mot. — Ce psaume est appliqué par 8 ; 12. — 1 " str., 2-4 : Dieu est notre secours au milieu des
beaucoup de commentateurs a u mariage de Salomon avec la tempêtes et des dangers (1). — 2 ° str. 5-7 : Jérusalem est
fille du pharaon. On peut le regarder plus justement comme inébranlable, parce que Dieu la protège. — 3 e str., 9-11 :
un chant purement prophétique, qui, comme le Cantique Dieu détruit tous ses ennemis (2).
des cantiques, célèbre l'union de Notre-Seigneur avec son
Église. Il est certainement messianique (1). — La division (1) P s . XLV, 3-4 : Transferentur montes in cor maris, sonuerml et
des strophes est incertaine et irrégulière. On peut en distin- turbatx sunt aqux eorum. L e p r o n o m eontm s e r a p p o r t e à maris ; il
t r a d u i t le g r e c a-jTtÔv.
guer sept de 6 vers, 2-3 ; 4-5 ; 6 - 8 ; 9-10; 11-13; 14-16; 17-18. (2) « J e ine s o u v i e n s d ' u n récit q u e j'ai l u a v e c u n e vive é m o t i o n . E n
1820, u n v i o l e n t i n c e n d i e é c l a t a , a n m i l i e u d e l a m e r , à b o r d d u Kent,
— l f e str., 2-3 : Exorde ; enthousiasme du poète produit par vaisseau de la c o m p a g n i e des Indes. Le capitaine, voyant qu'il 'n'y
l'excellence du sujet qui l'inspire : la beauté du roi-Messie. a v a i t p a s d ' e s p é r a n c e d e m a î t r i s e r l e f e u , q u i allait b i e n t ô t g a g n e r l e s
— 2a str. 4-3 : Ce roi-Messie, prodige de beauté, est aussi p o u d r e s , o r d o n n a d ' o u v r i r d e l a r g e s voies d ' e a u d a n s le p r e m i e r et
d a n s le s e c o n d p o n t . L'eau e u t r a d e t o u t e s p a r t s d a u 3 l e v a i s s e a u et
un héros, un prodige de force. Le psalmiste le dépeint comme p a r v i n t à a r r ê t e r l a f u r e u r d e s flammes; m a i s c e f u t u n a n t r e d a n g e r
un spectacle qu'il a sous les yeux. — 3* str., 6-8 : Ce héros e t le v a i s s e a u s e m b l a i t d e v o i r b i e n t ô t s ' e n s e v e l i r d a n s l a m e r . « Alors,
est Dieu, un dominateur divin. — 4 e str., 9-10 : Après avoir » dit l'auteur du récit, c o m m e u ç a u n e scène d'horreur qui dépasse
» t o u t e d e s c r i p t i o n . Le p o n t é t a i t c o u v e r t d e six à s e p t c e n t s c r é a t u r e s
décrit le Messie, époux de l'Église, dans les trois premières » h u m a i n e s d o n t p l u s i e u r s , q u e l e m a l d e m e r a v a i e n t r e t e n u e s flans
str., le Psalmiste nous montre, dans les str. suivantes, l'Église • l e u r l i t , s ' é t a i e n t v u e s f o r c é e s d e s ' e n f u i r s a n s v ê t e m e n t s , et c o u -
son épouse. L'Église lui est donnée, brillante de l'or d'Ophir. r a i e n t ç à et l à , c h e r c h a n t u n p è r e , u n m a r i , d e s e n f a n t s . Les u n s
» a t t e n d a i e n t l e u r s o r t a v e c u n e r é s i g n a t i o n s i l e n c i e u s e ou u n e i û s e f t r
— 5 e str., 11-13 : Discours à la reiue, afin qu'elle se donne »"sibilité s t u p i d e ; d ' a u t r e s s e l i v r a i e n t à t o u t e l a f r é n é s i e d u d é s e s -
tout entière au Messie. — 6 e str., 14-16 : Description de la » p o i r . . . Les f e m m e s et l e s e n f a n t s d e s s o l d a t s é t a i e n t v e n u s c h e r c h e r
beauté de la reine ou de l'Église. — 7fl str., 17-18 : Propa- u n r e f u g e d a n s l e s c h a m b r e s d e s p o n t s s u p é r i e u r s , et ils p r i a i e u t et
» l i s a i e n t l ' É c r i t u r e S a i n t e a v e c l e s f e m m e s d e s officiers et d e s p a s s a -
gation et gloire de l'Église (2). » g e r s . >» P a r m i elles, d e u x s œ u r s , a v e c u n r e c u e i l l e m e n t et u n e p r é -
s e n c e d ' e s p r i t a d m i r a b l e s , c h o i s i r e n t h ce m o m e n t , p a r m i les P s a u m e s ,
celui q u i c o n v e n a i t l e m i e u x à l e u r d a n g e r , et s e m e t t a n t à lire à h a u t e
(1) H e b . , I , M et P s . x ù v , 7 ; l s . . i x , è - ï et Ps. x t l v , g , {¿. U T a f - voix, alternativement, les versets suivants :
g û i n i s t e p a r a p h r a s e a i n s i le 3. « T a b e a u t é , ô r o i Messie, e s t supé- Dieu est noire retraite (d'iMÎent-elles).
r i e u r e à celle des enfants des h o m m e s . » Notre force et ootre secours dans les détrcsîéî.
¡2) T r a d u c t i o n e l a n a l y s e l i t t é r a i r e d a n s H e r d e r , Histoire de In poésie C'est pourquoi nous ne cralndron» point quand œ» la iérre « houie-
des Hébreux, p . 485-487 ; e x p l i c a t i o n d a n s S . J é r ô u i e , Ep. Lxv adPrin- Et que les montagnes se renverseraient dans la mer [veiwrait,
cipiam vinjincm, t . x x u , col. 6 2 2 - 6 3 9 .
|*2I| ART. I I . — ANALYSE ET EXPLICATION DES PSAUMES. 313
718. — P s a u m e XLVi, h é b r e u Xl.vii : Omnes génies, plaudile manitou. 10. — I " str., 2-3 : Acclamation à Dieu; — 2' str., 4-3 :
La victoire d'Israël et l'Ascension du Messie.
Parce qu'il soumet les peuples à Jacob. — 3° str., li-7 : Dieu
s'élève; qu'on chante sa gloire! — 4 ° str. 8-9. Car il est le
tt Au chef de chœur. Des enfants de Coré. (Mizmor) roi de tonte la terre. — 3 e str., 10 : El tout lui appartient.
Psaume. » — Plusieurs critiques voient dans ce psaume un
chant de triomphe, entonné après une victoire, au moment 711!. — P s a u m e XLVII, h é b r e u X L v m : Magnas Dominas et taudabilis
où l'on ramène l'arche sur le mont Sion ; la tradition chré- nimis.
tienne l'applique géuéralemeut à l'Ascension de Notre-Sci- Chant do victoire À l'occasion de la délivrance de Jérusalem.
gneur.— Cinq strophes de 4 vers chacune, 2-3; 4-5;6-7; 8-9 ; « Cantique, psaume (Scltir, minnor). Des enfants do
Quand ses eaux viendraient à bruire et àse troubler Coré. » — La Vulgate ajoute ; Seconda sabbali, pour le
El que les montagnes seraient ébranlées par la force des vagues. lundi. Composé probablement à l'occasion de la délivrance
Car l'Éternel de» armées est avec nous; de Jérusalem, assiégée par Phacée, roi d'Israël, cl Rasiu, roi
Le Dieu de Jacob nous est une haute retraite,
l t é p o n d e z m a i n t e n a n t v o u s l o u s q u i m ' é c o u t e ! , où dODC est la tem-
de Syrie, 1s., vu, I; IV Reg., xvi, 5. —Cinq strophes irré-
p ê t e ? où d o n c ce b r u i t des l a m e s et des vagues? Vax Dtmini super gulières de 5 , 9 , 3 , 7, 6 vers, 2-3; 4-8; 9; 10-12; 13-13. Elles
a , i m s , d i t a i l l e u r s (Ps. x x v u i ) le P s a l m i s l e ; oui, il n ' y a plus, à cc mo- sont pleines de mouvement et de vie. La 1 " glorifie le Sci-
m c o t , s u r les e a u x q u e la v o i s du S e i g n e u r e t celle de l'homuie que
gueur de la beauté de la cité sainle. — La 2", dans un ta-
la fui u n i t à Dieu. Celte voix d e Dieu d o m i n e p o u r n o u s le sitHemcot
d e s v e n t s , les m n g i s s e i n e n t s d e l'orage, e t les c r i s des passagers déses- bleau rapide, nous montre l'armée ennemie dispersée sou-
p é r é s , s'il en est q u i soient encore d é s e s p é r é s à côlé de la piélé de ces dain, comme une flotte brisée par la tempête. — La 3' com-
d e u x j e u n e s s œ u r s ; elle d o m i n e , d a n s n o t r e esprit, l'idée de la tem- pare les événements réconts aux miracles anciens. — La
pête, c o m m e elle d o m i n a i t alors la t e m p ê t e e l l e - m ê m e d a n s les âmes
q u e r a n i m a i t c c cantique. D a u s le péril e x t r ê m e , le c a p i t a i n e fit mou- 4 ' est l'action de grâces. — La 5" décrit avec complaisance
l e r un h o m m e a u petit m â t de h u n e , « s o u h a i t a n t , p l u s qu'il n e l'es- la force de Jérusalem dont le Dieu est le vrai Dieu.
„ p é r a i t , q u e l'on p u t d é c o u v r i r q u e l q u e vaisseau s e c o u r a b l e s u r la sur-
• face de l'Océan. Le m a t e l o t , a r r i v é à son poste, p a r c o u r u t des yeux
» tout l'horizon ; c e fut, p o u r n o u s , un m o m e n t d'angoisse ineipri- 720. — P s a n m e XLVUI, h é b r e u XLIX : Audit? luec, omnes genles.
» m a b l e ; p u i s t o u t à coup, a g i t a n t son c h a p e a u , il s'écria : line voile Néant des biens de ce monde.
» s o u s le v e n t ! CeUe h e u r e u s e n o n v e l l e f u t r e ç u e a v e c u n p r o f o n d sen-
II l i m e n t de r e c o n n a i s s a n c e , et l'on y répondit p a r trois cris d e joie. ° « Au chef de chœur. Des enfants de Coré. Psaume {Miz-
Le vaisseau s i g n a l é élait uu brick a n g l a i s qui, n i e l l a n t toutes voiles mùr). » — Ce psaume commence par une sorte de préambule
d e h o r s , vint a u secours du Kent. Alors c o m m e n ç a n n e nouvelle scène.
Le t r a n s b o r d e m e n t élait difficile à c a u s e de la violence d e la m e r ; il de 8 vers, 2-5, et comprend deux strophes égales, de 13 vers,
devait être l o n g , et c e p e n d a n t , d ' u n m o m e u l à l'autre, le vaisseau pou- 6-12, et 11-20, terminées chacune par un refrain, 13, 21. —
vait s o m b r e r . La discipline f u t g a r d é e , e t le s e n t i m e n t de l ' h o n n e u r ne C'est un de ceux qui contiennent des passages explicites
fut p a s uioius p u i s s a n t contre l'itupalience de la délivrance que ne l'a-
vait été c o n t r e le désespoir d e la m o r t le s e n t i m e n t d e la foi et de la sur la croyance à une autre vie. 11 rappelle les Proverbes,
prière, i D a n s q u e l o r d r e les officiers doivent-ils s o r t i r du vaisseau? surtout dans son introduction. — Plusieurs vcrsols sont
a vint d e m a n d e r uu des l i e u t e n a n t s . — D a u s l'ordre q u e l ' o n observe obscurs.
» a u x f u n é r a i l l e s , cela v a s a n s d i r e , répondit le capitaine. " El c est
d a n s cet o r d r e , q u i semblait u n s y m b o l e du p é r i l , q u e l'équipage sortit
du v a i s s e a u , les p l u s j e u n e s passant les p r e m i e r s et les officiers du grade 721. — P s a u m e XLIX, h é b r e u L : Deus Deorum Dominus toeidus al.
le p l u s élevé d e m e u r a n t les d e r n i e r s s u r le vaisseau et r e s t a n t plus long- Discours do Dieu sur le culte qu'il faut Ini rendre.
t e m p s p r é s de la m o r t . • Saint-Marc-Girardin, Cours de littérature dra-
matique, IS43, leçon IV, 1. l , p . 81-87. " Psaume {HianArp D'Asaph. » — Psaume didactique,
d'une grande clarté, destiné à inculquer l'inutilité d'un culte
18
¡726] ART. II. — ANALYSE ET EXPLICATION" IlES PSAUMES. 315
purement extérieur. — Trois strophes de 13,19 et 18 vers, Le pardon est obtenu seulement par la contrition. — Ce
I-6; 7-15; 16-23.1" str., 1-6 : Description de la théophanic psaume est le 4 e des Pénitentiaux.
ou de l'apparition de Dieu qui va parler. — 2' str., 7-13 :
Discours de Dieu aux Juifs fidèles : ce qu'il désire d'eus, ce 723. — P s a u m e LI, h é b r e u 1.11 : Quid gloriaris in malilial
ne sont point les boucs et les t a u r e a u x , niais un sacrifice do Contre DoSg ndumëen ; ehàtiœent réjcrré a n s calomniateur».
louange, c'est-à-dire l'adoration du cœur. — 3* str., 16-23 : 0 Au chef de chœur, /ntel/eclus (Maskil). De David. Cum
Discours aux Juifs pécheurs : qu'ils n'espèrent point pouvoir venit Doeg Idumœus, et nuntiavit Sauli : Venit David in
pécher à leur gré et obtenir le pardon de leurs fautes par doiuiim Achimelech. » I Reg., xxu, 6-10, — Trois str. de 7,
¡'oblation de victimes : Dieu ne pardonne qu'à ceux qui se Set 5 vers, 3-6; 7-9; 10-11.
repentent et se corrigent (1).
Pour le psaume LU, hébreu LUI, voir le psaume x m , n a 686.
722. — P s a u m e L, h é b r e u Li : Miserere mei, Deus. 721. — P s a u m e u n ; h é b r e u 1.1 V : Deus, in narnine tua salvum me fae.
David pénitent implore le pardon de « 9 péchés. Prière de David trahi et eapwé i tomber entre Ica mains de Saùl.
o Au chef de chœur. Psaume (Mizmôr). De David. Cum a Au chef de chœur. Avec accompagnement d'instruments
venitad eum Nathan propheta, quando inlravilad Eelhsabee.» à cordes (Neginôth). InteUectus (Maskil). De David. Cum
II Reg., xii. — Quatre strophes d e 10, 8, 10, et 8 vers, plus venissent Ziphœi et dixissenlad Saûl : Nonne David abscon-
une 5' str. postérieure, ajoutée après le retour de la captivité, ditus est apud nos ?» — Composé à l'occasion do la trahison
probablement du temps d'Esdras, et placée, non plus dans la des Ziphéens. I Reg., xxm, 19 sq. Deux str., la 1™ ter-
bouche de David, mais dans celle du peuple, 3-6; 7-10; minée par Sélah, de 7 et 8 vers, 3-5 ; 6-9. — La 1 " str. ex-
prime la plainte, la 2' la confiance dans la protection
II-15; 16-10; 20-21. — Ce psaume est le plus beau de tous
divine.
les actes de contrition. Jamais pécheur n'a senti plus vive-
ment et exprimé plus fortement l e besoin d'obtenir la ré-
725. - P s a u m e L i v , h é b r e u LY : Kxaudi. Deus, oralionem meam.
mission de ses péchés. Chaque str. commence par une invo-
Prière de David trahi par lea sieni.
cation à Dieu, unique dispensateur de la grâce. La 1 " str.
contient la confession du crime, la 2' demande que la a Au chef de chœur. Avec accompagnement d'instruments
souillure soit lavée, la 3' que l'âme soit renouvelée et recréée, à cordes (Neginôth). Intelleelus (Maskil). De David. » — Ce
la 4' promet la reconnaissance et u n sacrifice de louanges. 11 Psaume est, comme le Ps. XL, du temps de la révolte d'Ab-
y a peu de pages de la Bible qui renferment autant.de vérités salom. L'ami qui l'a trahi est Achitophel, figure de Judas
dogmatiques en si peu de lignes. Le péché souille l'âme, c'est Iscariote. — Neuf str. de 5, 7, 6, 6, 6, 5, 6, 6, 6 vers, 2-3 ;
une offense directe faite à Dieu. Seul, Dieu, l'unique dispensa- •4-6; 7 - 9 ; 10-12; 13-15; 16-17; 18-20; 21-22; 23-24.
teur de la grâce, peut l'effacer. L'hysope, plante dont la tige
servait d'aspersoir, n'est mentionnée qu'à ce titre poétique. 726. — P s a u m e LV, h é b r e u LVI : Miserere mei, Deus, guoniam
conculeavit me homo.
Prière de David en péril de mort, à GeUi.
(I| » J a m a i s nulle o J e grecque o u l a t i n e , dit F é n e l o n , n ' a p n at-
t e i n d r e à la h a u t e u r d e s P s a u m e s . P a r e x e m p l e , c e l u i qui c o m m e n c e
o Au chef de chœur, sur [l'air de] la colombe muette (ou
a i n s i : l'i Dieu des Dieux, le Seigneur a parlé, et il a appelé h terre, des térébintbes) du lointain (?). De David. Miklham. Quand
s u r p a s s e t o u t e i m a g i n a t i o n h u m a i n e . » Dialogues sur Céloguenee, dial. les Philistins le tenaient dans Gelh. » I Reg., xxi, 12. —
I l , < E n t r a , é d . L e h e l , t. XX), P- 92.
Quatre str. de 3 vers, 2-1:6-8' ; 8 b -10; 12-13, avec un refrain du roi. David avait remarqué dans Gabaa une certaine agi-
après les l " e l 3 ' str., 5 et 11. lation, le va-et-vient qui en était résulté le soir, quand ces
scélérats parcouraient la ville pour le rencontrer et le frapper.
727. — P s a u m e LVi, h é b r e u t v u : Miserere met, Deus, miserere met.
De là les angoisses de David, la répétition de la description
Prière de David quaad il fuvail Saûl dans la caverne.
des ï y . 7 et 13, sa joie quand arrive le matin et sa reconnais-
« Au chef de chœur. [Sur l'air de 'al Ihaschkheth (ne perds sance envers Dieu. Le psaume est composé avec beaucoup
pas). De David. Mikthàm. Quand il s'enfuit de la face de d'art. Il renferme deux parties, de deux strophes chacune,
Saûl dans une caverne. » Il Heg., XXII, 1, etc.; x x i v , 4. — de 12, 9, 11 et 10 vers (refrain compris), 2 - 6 ; 7-10; 11-14;
Ce psaume est très régulier, il est composé de quatre stro- 15-18. La première strophe de chaque partie est terminée
phes de 6 vers, 2-3; -1-3; 7-8; 9-11 ; la 2 ' et la 4° sont suK par le Sélah et chaque partie par le même refrain; la 2 ! str.
vies d ' u n refrain, 6 et 12. de chaque partie commence par le même vers. La 1 " partie
peint le trouble et l'inquiétude de David, la 2" ses angoisses
728. — P s a u m e i r a , h é b r e u l v i h : S i vère ulique juslitiam toquimini. calmées, sa colère et ses espérances.
Plainte conlrs d e . juges iniques.
a Au chef de chœur. [Sur l'air de] 'al thaschkheth (ne perds 7 3 0 . — P s a u m e L i s , h é b r e u LX : Deus, repulisti nos.
pas). De David. Mikthàm. » — Composé probablement pen- Prière d'Uraèl opprimé par les Iduméens, peur obtenir la victoire sur ses ennemis.
dant la révolte d'Absalom. — Le langage est vif, les images « Au chef de chœur. Sur [l'air de] schouschan 'ëdouth (le
fortes et relativement plus multipliées que dans aucun autre lis du témoignage). Mikthàm. De David. Pour être enseigné
psaume, quelquefois à peines indiquées, d'où une certaine (comme l'élégie sur la mort de Saûl et de Jonathas, Il Reg.,
obscurité. — Quatre str. de 4, 6 , 8 et 4 vers, 2-3; 4-6 ; 7-10 ; i, 18). Cum succendit Mesopotamiam S y r i s et Sobal, et con-
11-12. — 1'" str., 2-3 : Apostrophe aux juges qui violent le vertit Joab et percussit Idumœam in valle Salinarum duode-
droit. — 2 e str., 4-6 : Tableau des méchants qui sont incor- cim millia. » II Reg., v m ; 1; x, 7; I Par., xvm, 1. Ces
rigibles comme la vipère qui est sourde à la voix du char- paroles indiquent d'une manière générale l'époque de la
m e u r et continue à lancer son venin. — 3 ' str., 7-10 : Prière composition du psaume. Il f u t fait avant la victoire de la
à Dieu pour qu'il les anéantisse comme des bêtes malfai- vallée des Salines, à un moment où la Palestine du sud était
santes, etc. — 4 ' str., 11-12 ; Et que le j u s t e triomphe do maltraitée par les Iduméens à qui le roi n'avait pas de trou-
leur ruine ! pes suffisantes à opposer. — Trois str. de 10, 9 et 8 vers,
3-7 ; 8-10 ; 11-14. — 1" str., 3-7 ; Plaintes et prières d'Israël,
729. — P s a u m e L v m , h é b r e u LIS : Eripe me de inimicis mets. opprimé par les Iduméens. — 2" str., 8-10 : Discours de
Prière do David fuyant la colère de Saûl. quand ce dernier voulut l e faire saisir dans Dieu annonçant la défaite de tous les ennemis de son peu-
ple. — 3 e str., 11-14 : Prière à Dieu pour obtenir la victoire
a Au chef de chœur. [Sur l'air de] 'al thaschkheth (ne perds contre les Iduméens. — Le Ps. c v n , 7-14, est la reproduc-
pas). De David. Mikthàm. Quand Saûl envoya garder sa tion de LIX, 7-14.
maison pour le faire mourir, » I Reg., xix, 11 sq. Saûl,
avant de donner l'ordre de garder la maison de David e t de 731. - P s a u m e L X , h é b r e u LX1 : Exnudi, Deus, depreeotionem meam.
le tuer le matin, cherchait à s'en débarasser secrètement. Prière de David éloigné d e Jérusalem pendant la révolle d'Absalom.
Les valets de la cour, race vénale et malveillante pour le
vainqueur de Goliath, élaient prêts à seconder les desseins o Au chef de chœur. Avec accompagnements d'ipstru-
IS
[7331 A R T . I I . — ANALYSE E T EXPLICATION DES PSAUMES. 319
ments à cordes {Neginôth). De David. » — Composé par Obligé de se réfugier dans un désert aride pour échapper à
David fugitif, pendant la révolte d'Absalom, à Mahanaïm la colère de son ennemi, le Psalmiste réclame pour lui la
(Vulgate : Castra), Il Reg., x v u , 24, ou en quelque autre protection de Dieu, et pour ceux qui le persécutent le châti-
endroit du pays de (ialaad. — Trois st. de fi vers, 2-4 a ; 4"-6 ; ment qui leur est du. — Six str. de 4 vers chacune, excepté
7-9. — 1 " str., 2-4" : Prière de David fugitif pour que Dieu la d e r n i è r e q u i e n a 5 : 2 - 3 ' ; 3»-4; 5 - 6 ; 7 - 8 ; 9 - 1 0 ; 11-12. En
le soutienne et le conduise. — 2" str., 4 b -6 : Dieu est sa voici la traduction d'après l'hébreu :
force; il désire habiter toujours près du Tabernacle, près de Dieu, t u e s m o n Dieu, j e te c h e r c h e dès l ' a u r o r e ;
celui qui lui a donné son héritage. — 3" str.. 7-9. Que Dieu Mou à m e a soif d e loi,
donne de longs jours au roi, qu'il le garde, et il le remer- Ma chair s o u p i r e a p r è s toi.
ciera par ses chants. Dans ce désert aride, altéré, sans eau.
Car d a n s ton sanctuaire je t'ai contemplé,
7 3 2 . — P s a u m e L X I , h é b r e u L Ï I I : Sonne Deosubjéeta erit anima mea? J'ai vu la puissance et t a gloire!
ConSanec de David en Dieu pendant la làvoîle d'Absalnm. Mieux vaut ta miséricorde q u e la vie,
A u s s i n i e s l è v r e s c h a n t e r o n t ta g l o i r e .
o Au chef de chœur. Pour Idithuu. — Mizmôr. De David. »
Oui, j e t e bénirai toute m a vie:
— Composé pendant la révolte d'Absalom. — 5 str., de 4, fi,
6, 9 et 5 vers, 2-3; 4-5; 6-8; 9-11 ; 12-13, 1 " str. 2-3 : En ton n o m j e lèverai mes mains.
C o m m e d e moelle et de graisse m o n à m e sera rassasiée
Acte de confiance en Dieu. — 2' str., 4-5 : Projets des enne-
Et avec des lèvres pleines d e joie m a b o u c h e le glorifiera.
mis de David contre sa personne. — 3 ' str., fi-8 : Nouvel acte
Q u a n d j e m e souviens de toi sur m a couche,
de confiance en Dieu. — 4' str., 9-H : Discours au peuple
Je passe m e s veilles à p e n s e r à toi.
pour qu'il mette son espoir en Dieu, évite le mal et fasse le
Parce q u e tu as été mon secours,
bien. — 5 e str. 12-13 : Dieu mettra ordre à tout : il a la
Je puis m e réjouir à l'ombre de tes ailes.
puissance et la justice et il rendra à chacun selon ses œuvres. Mon à m e s'attache à toi.
T a droite m e soutient.
7 3 3 . — P s a u m e L x u , h é b r e u L x m : Deus, Deus meus, ad te de luce viyilo.
Mais c e u x qui en veulent à m a vie.
Prière de David dans le dêaerl de Juda, pendant la peivéculion de Saùl. Ils d e s c e n d r o n t d a n s l e s a b î m e s d e la l e r r e ,
a Psaume (Mizmôr). De David, quand il était dans le désert O n les livrera d a n s les m a i n s d e l'cpce,
Ils s e r o n t la p a r t d e s c h a c a l s .
de Juda. » 1 Reg., xxu, 5. Les éditions ordinaires des Sep-
Mais le roi (I) s e r é j o u i r a e n Dieu;
tante et la Vulgate portent Idumée au lieu de J u d a , vr,;
Qui j u r e p a r lui se glorifiera
'Irànaiiç, au lieu de IsuSotiaç, mais c'est cette dernière Lorsque la bouche des meilleurs a u r a été fermée.
leçon, qu'on lit dans plusieurs manuscrits et dans Iiuthy-
mîus, qui est la vraie. — Ce psaume est une prière que
s i d e r i u m , et a n i u i u m excitât, a c p o s l q u a m v a l d e inflamuiavil, uia.eua-
David adresse à Dieu le matin, et c'est pour ce motif' que q u e replevit lœtitia et c a r i t a t e , ¡ta permiUil a e c e d e r e . »
l'Église la fait réciter à laudes, qu'on chante le matin (1). — (1) P l u s i e u r s c r i t i q u e s , à c a u s e d e c e m o t d e roi, p r é t e n d e n t q u e c e
p s a u m e n e p e u t p a s ê t r e d u temps d e la p e r s é c u t i o n d e S a ù l , m a i s d e
(1) Il a é t é d é j à e m p l o y é p a r l a p r i m i t i v e E g l i s e c o m m e p r i è r e d u
l ' é p o q u e d e l a r é v o l t e d ' A b s a l o m , e t c . Il n ' e s t c e p e n d a n t n u l l e m e n t
m a l i n , d ' o ù s o n n o m d e ô ôpOptvôç, Const. Apost., v i n , 37; cf. ib.. Il,
i m p o s s i b l e q n e D a v i d , q u i a v a i t é t é s a c r é p a r S a m u e l , p r i t d é s l o r s le
ô 9 , 1 . I, e o l . 1110 e l 7 4 4 , o ù l e Ps. « L e s t a u s s i i n d i q u é c o m m e p r i è r e
t i t r e d e r o i , e t q u e c e u x q u i le s u i v a i e n t lui d o n n a s s e n t c e t i t r e e t
d u s o i r . S . J e a n C h r y s o s t o m e , Bxpmtio in Ps. C X L , t . L V , c o l . 12",
j u r a s s e n t p a r lui.
l ' a p p e l l e a u s s i Psaume du matin e t d i t d e lui : » A c c e n d i t in D e u m de*
7 3 4 . — P s a u m e u n u , h é b r e u , û t i v : Exaudi, Iléus, omlionemmeam, sélah; 1 - 4 ; 3-7; 8-12; 13-13; 16-20. — I " str., 1-4 : Que
cum deprecor.
tons les peuples de la lerre louent Dieu de ses œuvres
Appel à la proleclion divine eonlre les caloraniatenrs.
merveilleuses. — 2» str., 3-7 : Tableau des merveilles que
.1 Au chef (le chœur. Mizthôr. De David. » — Probablement Dieu a opérées. — 3 ' str., 8-12 : Gloire à Dieu, parce qu'après
du temps do la persécution île Saiil, contre les courtisans avoir éprouvé son peuple, il le laisse respirer. — 4" str.,
qui entouraient ce prince et nuisaient à David par leurs 13-13. Elle commence la 2" partie, qui est personnelle. Le
calomnies et leurs rapports venimeux. — Trois str. de 8, 6 Psalmiste exécutera le vœu qu'il a fait pendant qu'il élait
e t 8 vers; 2-6* ; 6 b -7 ; 8-11. — 1" str.. 2-6' : Que Dieu garde dans l'angoisse. — 3 " str.; 16-20 : Récit fait au peuple du
bienfait reçu e t de sa reconnaissance.
David contre les traits des calomniateurs ! — 2 e str., 6"-7 :
Tableau dos coups et des intrigues des calomniateurs : —
7 3 7 . — P s a u m e LXVI, h é b r e u LXVII : Dcus miscreatur nostri.
3" sir., 8 - H : Châtiment que Dieu leur réserve.
H y m n e d'action de grâces après la récolte.
quelques-unes de ses t o u r n u r e s soient hardies, il est géné- llymne do g a e r r e et chant d'action de grSces après la victoire.
ralement clair. - Quatre s t r . , de 9, 10, 9 et 7 vers, 2-6";
o Au chef de chœur. De David. Psaume, cantique (ilizmôr,
0*-9; 10-11 ; 12-11. — I " s t r . , 2-6 1 ' : Gloire à Dieu ! Heu-
Schir). » Ce psaume, le plus difficile à comprendre de toule
reux' celui qui visite son temple ! - 2 > str., 6<-9 : Puissance
la collection, a élé composé à l'occasion d'une guerre de
de Dieu. — 3" str., 10-11 : Dieu féconde la terre et nous
David, peut-être la guerre contre les Syriens et les Ammo-
nourrit. — -4' str., 12-14 : Continuation de la mèuie pensée.
nites, II Reg., x - x n ; I Par., xix-xx, 3. Cf. II Reg., y m , 3-14
et I Par., x v m , 3 13 (1). Le y. 2, par lequel s'ouvre le psaume,
736. - P s a u m e LXV, h é b r e u L X V I : Jubitate Deo, omnis terra.
est la reproduction des paroles de Moïse, Num., x , 33, et
Hymne d'action de grâces. indique que l'arche avait élé portée à l'armée, ce qui eut lieu
« Au chef de chœur. Schir. Mimtr. » La Vulgate porte : dans la guerre contre les Syriens et les Ammonites. II Reg.,
Canticum Psatmi Resurreciionis. — Le Psalmiste remercie xi, 11. David chante sa victoire. Lo psaume se divise en
Dieu d'une délivrance nationale dans la première partie, et
(1) C o r n i l i , De Psatmi sexagestini octavi indole atque origine. Mar-
d'une délivrance personnelle dans la seconde, mais ou ne
b u r g . ( S I S . Cf. .1. A . v a n S t e e o k i s l e , PsalmiPenteeostes, .'¡' é d . , B r u g e s ,
sait à quels faits particuliers il fait allusion. — Cinq str. de ISSU; c a r d i n a l P i e , 0Eurrcs, Homélie pranonxèe le jour de lu Pentecôte
7, 8, I I , 7 et I I vers, terminées la 1 " , la 2 ' et la 4 e par S j u i n 18112,1. i v , p . 4 5 3 - 4 5 6 ,
[738] ART. 11. — ANALYSE ET EXPLICATION 1>BS PSAUMES. 323
deux parties et en neuf strophes. La I " partie, 2-19, est un breuses jeunes filles chantent le triomphe, Es., xv, 20 ; Jud.,
tableau d u p a s s e ; la 2 f , 20-36, chante h; triomphe présent xt, 34. Les rois qui s'enfuient sont les ennemis du peuple de
et remercie Dieu du succès qu'il a donné à son peuple. Les Dieu vaincus ; leurs dépouilles sont rapportées à la maison
strophes sont de 9, 9, 9, 9, 11, 10, 9 , 1 0 , 10 vers. 1 " Partie : et dounées aux femmes, Jud., v, 30. Alors les Israélites
Introduction. — I™ str., 2-4 : Quand Dieu, c'est-à-dire peuvent vivre en paix au milieu de leurs troupeaux ; ils sont
l'arche de Dieu, se lève, ses ennemis se dissipent comme enrichis et parés des riches bijoux conquis ; les ennemis
la fumée, les méchants périssent, les justes se réjouissent. s'enfuient du côté du.Selinon et le font briller comme s'il
— 2' str., 5-7 : Chantez en l'honneur de Dieu, préparez- était couvert de neige. — 5" str., 16-19. Traduction du
lui le chemin quand il'passe (dans son arche), dans son texte original :
lieu saint, car il est le père de l'orphelin et le défenseur
Montagnes de Dieu, m o n t a g n e s de llasan !
de la veuve, le libérateur du captif; il laisse seulement les M o n t a g n e s a u x cimes élevées, m o n t a g n e s d e Basan !
rebelles dans le désert aride. L'hébreu port«, au lieu de Pourquoi ètès-vous jalouses, hautes cimes,
pairis, judicis, etc. : I'ater est orphanorum et judex (scu De l a m o n t a g n e q u e D i e u a c h o i s i e p o u r y h a b i t e r ?
defensor; viduarum, Deus in saticlo sua habitacuh (l'arche) ; Jéhovah y habitera à jamais.
Deus inhabilare /acit inopes in domo, educit caplivos in pro- Le c h a r d e D i e u , d e s m i l l i e r s ,
Ps. est analogue à celui du Ps. xxxvi. o Prêt à confesser 113. — Psaume LXXLLL, h é b r e u IXXIVICTT laid, Deus, repulisd in fincm ?
quelques doutes qui s'étaient élevés jadis dans son aine, le Prière à Dieu pendant la persécution.
[psalmiste]... se croit obligé de les condamner d'avance en
(t lntelleclus (Maskil). D'Asaph. » — Ce psaume est rap-
débutant par un élan d'amour ; il s'écrie : Que notre ilieu
porté par uu grand nombre de critiques contemporains à
est bon pour tous les hommes qui ont ie cœur droit / Après
l'époque des Machabécs, 1 iMac., iv, 38, 46; IX, 27; xiv, 41 ;
ce beau mouvement, il pourra avouer sans peine d'anciennes
II M a c . , vm, 1 - 4 , 3 3 ; I, 8 " ; cf. Ps. LXXIII, 3 , 4 b , 7 , 8 b , 9l.
inquiétudes : J'étais scandalisé et je sentais presque ma foi
Mais comme le Ps. LXXVIII, il peut avoir été composé après
s'ébranler, lorsque je contemplais la tranquillité des mé-
la prise de Jérusalem et la ruine du temple de Salomon par
chants... C'est ce qu'on appelle... des tentations; et il se
Nabucbodouosor, IV Reg., xxiv; II Par., xxxvi; Jér., LU. —
hâte de nous dire que la vérité ne tarda pas à leur imposer
Huit str. de 7, 6, 7, 4, 6, 6, 6, 6 vers : 1-3 ; 4-6 ; 7-9; 10-11 ;
silence. Mais je fui compris enfin, ce mystère, lorsque je suis
12-14; 15-17; 18-20; 2 1 - 2 3 . - 1 " str., 1 - 8 : Prière à Dieu
entré dans le sanctuaire du Seigneur; lorsque j'ai vu la fin
pour qu'il n'abandonne pas toujours Jérusalem el son sanc-
qu'il a préparé aux coupables... Ayant ainsi abjuré tous les
tuaire dévastés. — 2' str., 4-6 : Peinture des dévastations
sophismes de l'esprit, il n e sait plus qu'aimer. 11 s'écrie :
commises dans le temple par les ennemis des Juifs qui sont
Que puis-je desirer dans te ciel! Que puis-je aimer sur la
les ennemis de Dieu. — 3S str-, 7-9 : Us ont fait cesser tout
terre, excepté vous seuil Ma chair el mon sang se consument
culte et il n'y a plus de miracles, plus de prophètes pour
d'amour t (1). — Huit str., de 4, 8, 8, 8 , 8 , 8, 8 et 5 vers,
consoler Israël. — 4' str., 10-11 : Jusqu'à quand durera cet
1-2; 3 - 6 ; 7-10; 11-14; 13-18; 19-23*; 23"-26; 27-28. Il
abandon du Seigneur? — 5" str., 12-14 : Ce n'est pas la
se divise en deux parties, 1 - 1 4 ; 13-28. — I™ partie : Le
puissance qui lui manque; il a séparé la mer de la terre
bonheur du méchant, 1-14 : 1™ str., 1-2 : Malgré la bonté
ferme, il brise la tête du crocodile; — 6" str., 15-17 : Il est
de Dieu pour Israël, mes pieds ont chaucelé, j'ai failli tom-
le créateur des rivières, du jour, des astres, des saisons. —
b e r ; — 2° str., 3-6 : parce que j'ai porté envie au bonheur
7' str., 18-20 : Qu'il ne laisse donc plus insulter son nom !
du méchant; tableau de ce bonheur. — 3 e et 4" str., 7-14 :
qu'il ait pitié de son peuple, avec qui il a fait alliance ! —
Suite do ce tableau, 7-12 ; découragement quece bonheur cause
8° str., 21-23 : Répétition de la même pensée en d'autres
au juste, 13-14.— 11'partie : Explication du bonheur des
tenues.
méchants et cousolation des justes, 15-28. — 5' str., 13-18 :
L'explication du bonheur des méchants est dans leur des-
tinée fiualc. — 6 e str., 19-23' : Ils périssent inopinément; Î1S. — Psaume Lxxiv, hébreu Lxxv : Confitebimur tibi, Deus.
quand la vue de leur prospérité nous aigrit, c'est parce que Gloire à Dieu qui a châtié la malice de l'impie (Sennaeliérib).
nous sommes comme la brute sans intelligence. — 7« str., ti Au chef de chœur. [Sur l'air] 'al thaschkhélh. Psaume
23'-26. Le juste doit donc se tenir toujours uni à Dieu et (Mizmôr). D'Asaph. Cantique (Schir). » — Théodore! avait
n'avoir point d'autre partage; — 8" str., 27-28 : car s'écarter trouvé dans quelques manuscrits des Septante l'addition
de lui, c'est périr; vivre avec lui, c'est le bonheur. suivante dans le titre : Contre ÎAssyrien. On peut en eflet
rapporter ce Ps. au temps d'Ézéchias et y voir un chant pro-
phétique annonçant que Juda sera délivré de l'invasion de
Sennaeliérib, IV Reg., xix; II Par., xxxu; Is., xxxvii. —
d a c t i q u e , Histoire de la potsie héOrau/ue, partie, eh. x, traduction
Carlowit/., 1843, p . 502-301.
Après une sorte de refrain initial, en 3 vers, y. 2, nous avons
(1) De M a i s t r e , Soirées de Saint-Pétersboury, e n t r e t i e n , 1 8 2 2 , 1 . 1, 3 str., de 4 vers chacune, 3 - 4 ; 5-6; 7-9"; 9'-°; 10-11.
p . 219-221.
338 CBAP. Ili. — LES P S A I M E S . [H6] [7481 A R T . 11. — ANALYSE E T EXPLICATION DES PSAUMES. 329
il A u chef de chœur. Pouï Idithun. D'Asaph. Mizmôr. s (I) R e u s s , Le Psautier. 1875, p . 258. — S". 7b : Exercitalar et scopebam
spirilum. meum : « H e b r a i c e , u t h o d i e q u i d e m l e g i t u r : S c r n t a t u s e s t
— Il est impossible de déterminer en quelle circonstance ce
spiritus m e n s . Sed j a m , suo tempore, H i e r o n v m u s primam personam
p s a u m e l'ut composé. On peut supposer cependant que c'est p f t e l u i i t : Scrutatiar spirilum meum... HIC m e t a p h o r a m a s a n t a l « d u c i t
t a n q u a m si s i t : î a r r t e & a o i ; p l e r i q u e a s c o p i s , t a n q u a m : t ' e r r e f i f l / n ; a l i q u i
(il U j ' . î : Eactus est in face toevf ejus, signifie : . Jérusalem (ap- a s c o b i n a , t a n q u a m : scopcbam, abradebam lima. S e n s u o m n e s c o n v e -
p e l é e ici S a l e m , d o n t l e n o m a é t é t r a d u i t p a r paie), est d e v e n u e sa n a n t : i n q u i r e b a t a n i m u s m e n s , e x c u l i e b a m ipse m e , p e r s p i c e r e i n t i m a
d e m e u r e . » Ce vers esl le Synonyme du suivant : « Et Sion son habi- tnea c o n a b a r . « W e i t e n a u e r , Lexicon Diblicum, R o m e , 1866, p . 451-452.
t a l i o u » Voir U e n s s t e u b c r g , Comm. iber dicVsalmen, I S i l , L m , p . 331.
geance.sa divinité aux païens. — 4 e str., 11-13 : Qu'il ait 731. — P s a u m e L x x x i . h é b r e u L x s x t l : Deas stelit in synngoqa Tteorum.
pitié d'Israël ! qu'il rende à leurs voisins le septuple du mal Conlre les juges iniques.
qu'ils ont fait à ses serviteurs, et ceux-ci le glorifieront.
(( Mizmiir. D'Asaph. » Le Psalmiste invoque le secours de
719. — P a u m e L x s i x , h é b r e u Lxxx : Qui régis line/, intende. Dieu contre des juges iniques, cf. Ps. LVIII. II appelle les
Israël implore le secours du Seigneur. juges des Élohini ou dieux, parce qu'ils tiennent sur la terre
la place de Dieu en administrant la justice. Notre-Seigneur
«Au clief de chœur. 'MSchoschannim. 'Édauth. D'Asaph. a cité ce psaume, Joa., x, 34-36. On en place assez géné-
Maskil. » Les Septante ajoutent : « sur l'Assyrien. » — Le ralement la composition au temps de Josaphal, vers 890
royaume d'Israël (ou d'ftphraïm, descendant de Joseph), av. J.-C. — Le langage est plein deforce et d'énergie (1). —
demande dans un magnifique langage la protection de Dieu Deux discours do Dieu forment le fond du poème ; dans le
contre les Assyriens qui l'oppriment. — 3 strophes régu- premier il intime aux juges l'ordre d'être j u s t e s ; dans le
lières de 8 vers, dont la 1", la 2" et la S ' s o n t terminées par deuxième, il les menace de ses châtiments. — Cinq strophes
un refrain qui est toujours le même, avec cette seule diffé- de 4, 4, 3, 4 et 2 vers ; 1-2 ; 3-4 ; 3; 6-7 ; 8.
rence que le nom de Dieu reçoit chaque fois une épithète de
plus; 2-4; 3-8; 0-12; 13-16;* 17-20. — I " str., 2 - 1 : Que le
732. — P s a u m e L s x x n , h é b r e u LXXXIII : Deus, guis similis cril tibi?
berger d'Israël secoure Éphraïm et Manassé ! — 2' str., 5-8 :
Prière à Dien pour qu'il vienne au secours de son peuple dans la guerre
Israël est abreuvé de pleurs et ses enuomis se moquent do que lui font plusieurs nations confédérées.
lui. — 3" str., 9-12 : Dieu l'avait transplanté comme un cep
a Sehir. Mizmôr. D'Asaph. » — Les Iduméens, les Arabes,
de vigne dans les montagnes d'Éphraïm où il avait prospéré.
les Jloabitos et les antres peuples voisins se sont unis pour
e
— 4 str., 13-16 : Pourquoi laisse-t-il ravager sa plantation? attaquer ensemble le royaume de Juda. C'est probablement
— 5' str., 17-20. Puisse-t-il la protéger encore ! Israël à l'a- la ligue dont il est parlé II Par., xx, 1, du temps de Josa-
venir lui sera fidèle et invoquera son nom. phat, vers 895 av. J.-C. Le Psalmiste demande à Dieu de
défendre son peuple contre tous ces ennemis. — Neuf str.
730. — P s a u m e L ï x x , h é b r e u LXXXt : Elu/tnte Deo, ndjutorimstro. do 4 vers, 2-3; 4-3; 6-7; 8-9; 10-11; 12-13; 14-13; 16-17;
Cantique pour la fête de Pùqnes. 18-19. — La suite des pensées est facile à saisir. Il fant re-
« An chef de chœur. Sur le gittîlh. D'Asaph. » — Ce marquer seulement que dans les deux premiers vers de l'ori-
psaume a pourobjelde célébrer la fête de Pâques, in neome- ginal, le parallélisme est synonymique, et qu'au lieu de :
nia tuba, et c'est pour ce motif qu'il parle de la sortie d'É- IJeus, i/uis similis erit tibi ? il p o r t e :
Le S e i g n e u r compte et inscrit les peuples : y. 9. Elle rappelle les discours de Job. — Cinq strophes de
Ils s o n t n é s l à . 5 vers, 2-3; 6 - 8 ; 9-11; 12-15; -16-19. La 2 ° e t la 3 ' str. sont
Et c h a n t r e s e t m u s i c i e n s [ s ' é c r i e n t ] : terminées par sikh. — Le sens dn ps. est clair.
o T u e s la s o u r c e d e t o u t e s ( n o s j o i e s ) » ( t ) .
7 5 6 — P s a u m e L x x x v m , h é b r e u L x x x x t x : Misericordias Domini.
757. — P s a u m e i i o x v n , h é b r e u u x m n : Domine, Deus satulis mex. Prière ponr obtenir le secours de Dieu.
Prière d'an malade j-'jnr obtenir sa guérison.
tt Maskil. D'Éthan l'Ezrahite. » La date de ce psaume est
« Schir; mizmôr. Des enfants de Coré. An maître de incertaine. On l'a rapporté à l'époque de la révolte d'Absalom,
musique. Four une makluilelh. l'our répondre (c'est-à-dire, au temps de l'invasion do Sennachérib et aux règnes de
probablement pour être chanté alternativement par deux Joakim, de Jéchonias ou de Sédécias. On peut le placer avec
chœurs). MashU. D'Héman l'Ezrahite. » Héman l'Ezrahite plus de vraisemblance au moment de l'invasion de Sésac,
était probablement de la race de Coré. — Prière d'une pharaon d'Egypte, sous Koboam, IIlReg., x i v ; Il Par., x n .
tristesse touchante, adressée à Dieu p o u r obtenir du soula- — La poésie est élevée, vive, colorée. — Trois parties bien
gement dans l'affliction, peut-être la gtiérison do la lèpre, distinctes : 1°, 2-19 : le psalmiste célèbre les bienfaits de
Dieu envers la maison de David ponr exciter sa confiance en
(t) T r a d u c t i o n d'après l ' h é b r e u . Le d e r n i e r vers est t r è s difficile; l u i ; 2°, 20-38, il rappelle les promesses divines à la famille
n o u s le t r a d u i s o n s d ' a p r è s l'analogie d ' i s . , Xll, 3, où le m ê m e mot royale, afin de préparer la prière finale; 3°, 39-52, il fait un
h é b r e u , • ' J ' Î I , ma'éyintm, est r e n d u p a r sources ( d e salut). — L'E-
glise applique ce psaume à la très S a i n t e Vierge. M. Olier, d a n s ses tableau saisissant de l'état de désolation dans lequel est le
Mémoires inédits, d o n n e u n bel e x e m p l e d e s applications q u e l ' o n peut royaume et implore le salut. — 25 str. de 4 vers, excepté
f a i r e des c h a n t s sacrés a u x offices liturgiques, par la m a n i è r e d o n t il la 10" qui en a 5 (à moins qu'on n e regarde le f . 20 comme
c o m m e n t e le Fundamenta ejus, e n t e n d u de la Mère d e Dien. " Les fon-
d e m e n t s , ou a u t r e m e n t les p r e m i e r s s e n t i m e n t s e t les prémices de la une indication en prose) et la 12* qui en a 6 ; 2-3 ; 4-5 ; 6 - 7 ;
vie de la t r è s Sniute Vierge s o u t élcvé3 p a r d e s s u s les p l u s h a u t e s uiou- 8-9; 10-11; 12-13; 14-15; 16-17; 18-19; 20-21 ; 22-23; 24-26;
t a g u e s d e l'Eglise, c'est-à-dire par d e s s u s les Ames les p l u s p a r f a i t e s e t 27-28 ; 29-30 ; 31-32; 3 3 - 3 4 ; 35-36; 37-38; 39-40 ; 41-42;
les p l u s é i n i n e o t c s de l'Église..., d'où v i e n t q u e Dien a i m e p l u s c e s
e n t r é e s ou n n l r e m e u t ces portes que les tabernacles de Jacob. L e s e u t r i e s
43-44; 43-46; 47-4S; 49-50; 51-52. Le )•. 53 est la doxologie
d o la t r è s Sainte Vierge s o n t d e u x , l ' u n e c a c h é e e t i n c o n n u e , qui est qui termine le livre 111.
sa s a i n t e C o n c e p t i o n ; " l ' a u t r e est p i n s é v i d e n t e , et c'est sa Nativité...
Gloriosa dicta svnt de te, mitas Dei. 0 S a i n t e Vierge, vraie d e m e u r e
de D i e u . . . . on n e p e n t e x p r i m e r la gloire et la g r a n d e u r d e votre Sine... 1.IVBE IV. P s . LXXSJX-CV.
Mcmor ero tlahab et tlabglonis scientium me. Hcce aliemgenx et Tgrusel
poputus ¿Ethiopùm hi fuenmi ittic. A ce m o m e n t d e m a Conception et 759. — P s a u m e LXXXiX, h é b r e u 'xc : Domine, refugium far lus es nobis.
d e m a naissance, j ' o f f r a i s t o u t e l'Église à Dieu ; j e p r é s e n t a i s a v e c moi lnvaation à Dieu ponr qu'il pardonne au pécheur.
t o u t e l ' é t e n d u e d e s u a l i o n s q u i devaient servir à son h o n n e u r et il sa
g l o i r e . Et s a b o n t é a exaucé m e s vreux e t mou o f f r a n d e . . . Numqwt it Thephillàh (prière). Do Moïse, h o m m i de Dieu. » — Ce
Sion dicct : Homo et homo natus est in ea, et ipse fundavit eam Allissi- psaume, le plus ancien de la collection, a dû être chanté par
mus. A voir cette maguUicencfl e t sainteté d a u s l ' â m e de Marie, est-il
pas bien aisé de voir q u e Dieu l'a préparée p o u r n a i t r o d'elle sou l'ils
le peuple d'Israël depuis l'Exode et ainsi conservé do mé-
u n i q u e Jésus-Christ, q u i est le fils de l ' h o m m e , e t a v e c l u i aussi toute moire. Plusieurs des traits qu'il contient rappellent la ma-
l ' é t e n d u e d e s o n Église? Homo et homo natus est in ea... Dieu r e m p l i r a nière de Moïse. Cf. Deut., xxxn et s x x m . C'est à cause de
le cceor d e t o u s les h o m m e s d ' h o u n e u r s et d e r e s s e n t i m e n t s p o u r sa
son antiquité qu'il est placé en tête du IV' livre. — Il f u t
p e r s o n n e . . . C'est u n e joie c o m m u n e et universelle d e t o n s les fidèles
chrétiens. » Oraison sur ta Nativité de la Sainte Vierge, S s e p t e m b r e composé sans doute à la suite de la condamnation portée
1642, Mémoires, copie, t . i l , p . 451-155. contre les Israélites par le Seigneur qui, pour les punir de
leurs continuelles révoltes, leur annonça que tous ceux qui
encore chanté aujourd'hui par les Juifs au jour du sabbat. —
avaientatteintl'âgede20ans, au moment de la sortie d'Égypte,
C'est une sorle de théodicée abrégée dans laquelle le Psal-
périraient dans le désert. — Trois str. de 13,12 et 13 vers ; miste résume nos devoirs de louange et de reconnaissance
4 - 6 ; 7-11 ; 12-17. — l r " str., 1-6. Contraste entre la brièveté envers Dieu et sa Providence. — Le nom de Jéhovah (Domi-
de la vie de l'homme et l'éternité de Dieu. — 2' str., 7-11 : nus) est répété sept fois dans celte hymne, en l'honneur sans
Ce sont les péchés de l'homme (d'Israël rebelle dans la doute des sept jours de la création. — 5 str. de 6 vers, ex-
désert), qui abrègent ses jours en attirant la colère de Dieu cepté celle du milieu qui en a 7 : 2-4; 5-7; 8-10; 11-13; 14-
sur lui. — 3° str., 12-17. Prière à Dieu, pour qu'il ait pitié 16. — 1 " str., 2-4 : U faut louer Dieu; — 2" str., 5-7 : à
de ses serviteurs et leur accorde ses grâces. cause de la grandeur de ses œuvres et de la profondeur de
ses desseins; — 3 e str.,-8-10 : parce qu'il triomphe de tous
760. — P s a u m e xc, h é b r e u x c i : Qui tint,Uni in atljutorio ¿llimmi.
ses ennemis ; — 4" et 5« str., 11-16 : et qu'il comble le juste
Prière pour obtenir la prolection divine pendant la peste. de ses bénédictions.
Sanstitreen hébreu. Dans la Vnlgate : Laus Canlici David.
— Compose probablement au temps de la peste, par laquelle 762. — P s a u m e x a i , h é b r e u s e i n : Dominus regnavit.
Dieu punit le dénombrement d'Israël fait par David, II Reg., Uymne an Roi Créateur de l'univers.
xxiv, 13-17; cf. Ps. xc, 3, 6-7. — Ce beau psaume se dis-
Sans titre en hébreu. La Vnlgate porte : « Cantique de
tingue par l'élévation de la pensée, la vivacité des sentiments,
louange de David, pour la veille du sabbat, quand la terre
l'ardeur do la foi, la simplicité de la confiance, la vivacité
fut fondée, » c'est-à-dire destiné à être chante le vendredi, au
des couleurs et la limpidité du langage. — La seule difficulté
sacrifice du malin, au jour de la création de l'homme. — Ce
qu'il présente est le changement brusque d ' u n e personne à
psaume, composé probablement par David après une vic-
l'autre, à trois reprises différentes. Ce changement s'explique
toire, fut appliqué plus tard au service liturgique. Il est
d'une manière naturelle si l'on suppose que nous avons un
court, niais plein de force, de majesté et d'élan lyrique. —
duo dans les treize premiers versets ; Dieu intervient ot con-
5 str. de 3 vers, 1' - c , l J - 2 ; 3; 4 ; 5. — Le sens de la der-
clut, 14-16.— 1 " voix, 1 ; 2' voix, 2 ; 1" voix, 3 - 8 ; 2' voix, 9" ;
nière strophe, c'est que la plus belle œuvre de Dieu, c'est sa
1 " voix, 9 M 3 ; discours de Dieu, 14-16. — 2 ; 2 ; 14; 1 ; 9 ;
loi. Cf. P s . XVIII :
7 vers. — y. 2. L'hébreu porto : Dico et non dicet. — y. 3.
A verbo aspero, hébreu ; de la peste qui ravage. — y. 6. La Le S e i g n e u r r è g n e ,
flèche qui volo pendant le jour est probablement la contagion : Il se r e v ê t d e g l o i r e .
elle atteiut l'hommo comme une flèche invisible qui le perce. Le S e i g n e u r s e r e v ê t e t s e c e i n t d e p u i s s a n c e .
Lanegolium peramlmlans in lenebris, c'est, en hébreu, la peste 11 a f f e r m i t la t e r r e , e l l e n e c h a n c e l l e r a p a s .
qui se glisse dans les ténèbres. — Ab incuisuel dxmonio me- T o n t r ô n e e s t d r e s s è d ê s le c o m m e n c e m e n t ( ô D i e u ! )
ndiant* est pour : ab incursu liemonii (hébreu : la contagion) Tu es dès l'éternité.
qui sévit eu plein midi. L e s Meuves é l è v e n t , ù S e i g n e u r ,
L e s fleuves é l è v e n t l e u r voix,
I.es fleuves é l è v e n t l e u r s Ilots.
761. — P s a u m e x c t , h é b r e u x c u : Bomtm est confiteri Domino.
P l u s q u e le b r u i t d e s g r a n d e s e a u x .
Hymne de louanges pour célébrer les grandeurs et les bienfaits de Dieo.
Que les mugissements do la m e r ,
« Mizmtr; schir. Pour le jour du sabbat. » — Ce Ps. est Est m a g n i f i q u e le S e i g n e u r d a n s les h a u t e u r s ( d e s d e u x ) .
Tes témoignages sont fiihîles (hébreu : ta loi est stable),
Ta demeure est sainte, 704. — P s a u m e x c i v , h é b r e u x c v : Venite, exnltcmus Domino.
0 Seigneur, pour la durée des temps! (1) Le Piilmiilo exhorte à louer I>ieu cl à obéir h w s eomnmndemcnti.
7G3. — Psaume xcin, hébreu xciv : Deus ultionum Dominus. Sans titre en hébreu. Vulgate : « Cantique de louange de
Invocation à Dies en faveur d'Israël oppïimi. Davida» C'est une hymne liturgique, composé peut-être pour
être chanté le jour du sabbat. Le sens en est très clair. —
Sans titre en hébreu. Vulgate : « Psaume de David pour
Le texte qui sert d'invitatoire à Matines, est celui du Psautier
le quatrième jour après le sabbat, » c'est-à-dire le mercredi,
romain, celui de notre Vulgate est dans l'office de l'Epipha-
où la synagogue le récite encore aujourd'hui. Composé peut-
nie (1). — 6 str., de 4 vers, excepté la dernière qui en a 5 :
être pendant la révolte d'Absalom. — 6 strophes de G, 8, 8,
1-2; 3-4; 5-6; 7-8 J ; 8"-9; 10-11. C'est à peu près la même
8 , 8 , e t 9 vers, 1-3; 1-7; 8-11 ; 12-15; 16-19; 20-23. — 4 " s t r . ,
division que celle de ce psaume dans l'Invitatoire (excepte
1-3 : Invocation contre les méchants. — 2 e str., -4-7 : Tableau
pour la fin de la -4e str. et le commencement de la 5 e ). —
de leur tyrannie. — 3 e str., 8-11 : Discours aux méchants.
l r e str., 1-2 : Exhortation à louer Dieu (2); — 2° str., 3 - 4 :
Dieu connaît leurs desseins et les fera échouer. — -t* str.,
parce qu'il est le créateur de la terre; — 3 e str., 5-6 : de la
12-15 : Le peuple sera défendu par son Dieu. — 5 e str., 16-
mer; (Le >'. 6 est comme un refrain et la répétition du Si 1.)
19 : Au milieu des adversités, le Psalmiste a été soutenu par
la grâce et sa confiance en Dieu. — 6° str., 20-23 : Dieu fera — 4* str., 7-8" : et de l'homme; nous sommes son troupeau,
retomber sur les méchants leur iniquité (-2). si nous écoulons sa voix. — 5 e et 6 e str., 8"-H : Discours
de Dieu exhortant à l'obéissance, en rappelant comment il a
(1) « Au commencement Dieu créa le ciel et la lerre. Q u e l h o m m e , puni dans le désert les Israélites rebelles.
a y a n t à p a r l e r d e si g r a n d e s c h o s e s , e û t c o m m e n c é c o m m e M o ï s e ?
Q u e l l e m a j e s t é et en m i m e t e m p s q u e l l e s i m p l i c i t é !... La s a g e s s e é t e r - 7 0 j . — P s a u m e x c v , h é b r e u x e v i : Cantate Domino... cantate.
n e l l e , q u i s'est j o u é e en f a i s a n t le m o a d e , e u fait l e récit s a n s s ' é m o u -
v o i r . L e s p r o p h è t e s , d o n t l e b u t e s t d e n o u s foire a d m i r e r l e s m e r - Exhortation à louer I)ieo.
v e i l l e s d e l a c r é a t i o n , e n p a r l e n t d ' u n t o n b i e a d i f f é r e n t : te Seigneur
Sans titre eu hébreu. Vulgate : a Cantique de David, [chanté]
prend possession de son empire; il s'est revêtu de gloire. te Seigneur
s'est revêtu de sa force, il s'esl armé de son pouvoir. L e s a i n t r o i , t r a n s - quand on bâtissait la maison [de Dieu], après la captivité. »
p o r t é en e s p r i t à la p r e m i è r e o r i g i n e d u m o n d e , d é p e i n t en t e r n i e s — Ce psaume se retrouve avec des variantes, I Par., xvi,
m a g n i f i q u e s c o m m e n t D i e u , qui j u s q u e - l à é t a i t d e m e u r é i n c o n n u , i n v i -
8-36, et l'auteur sacré nous apprend qu'il fut chanté pour la
sible e t caché d a n s le secret i m p é n é t r a b l e d e s o u être, s'est tout d ' u n
c o u p manifesté p a r une foule d e merveilles incompréhensibles. Le fête d e l à translation de l'arche, du temps de David. Il était
S e i g n e u r , d i t - i l , s o r t e n f i n d e sa s o l i t u d e . II n e v e u t p l u s ê t r e seul naturel, par conséquent, qu'on le chantât de nouveau lors
h e u r e u x , s e u l j u s t e , s e u l s a i n t . Il v e u t r é g n e r p a r sa b o n t é e t p a r ses
l a r g e s s e s . Mais «le q u e l l e g l o i r e c e R o i i m m o r t e l e s t - i l r e v ê t u ? Quelles
( 1 ) B o s s u e t fait à c e s u j e t l ' o b s e r v a t i o n s u i v a n t e : « Ecclesia c a t h o l i c a
r i c h e s s e s v i e n t - i l é t a l e r à n o s y e u x ? De q u e l l e s o u r c e p a r t e n t t a n t de'
d i s s o n a n t e s v e r s i o n e « a d e o inditTerentcr h a b e t , u t c u i n p s a l i n o x c i v
l u m i è r e s et t a n t d e b e a u t é s ? Où é t a i e n t c a c h é s c e s t r é s o r s et c e t t e r i c h e
V u l g a t a l é g a t : Quadraginta annis offensus fui, n o s i n n o c t u r n o c a n a -
p o m p e q u i s o r t e n t d u s e i n d e s t é n è b r e s ? Q u e l l e est l a m a j e s t é m ê m e
m u s : proxlmus; d i v e r s i s s i m o s e n s u , s e d u t r o b i q u e s a n o . » Dissert. de
d u C r é a t e u r , si c e l l e q u i l ' e n v i r o n n e i m p r i m e u n tel r e s p e c t ! Q u e
Psotm., c. v , u® 21, t . i . p . 50. O u t r o u v e b e a u c o u p d e c i t a t i o n s d e s
d o i t - i l ê t r e , p u i s q u e c e s o u v r a g e s s o n t si m a g n i f i q u e s ! » Rollin, Traité
P s a u m e s f a i t e s d ' a p r è s l ' a n c i e n P s a u t i e r , d a n s l e s offices l i t u r g i q u e s ,
des Études, 1. IV, C. H t , § 2. 1805, t. n , p . 57i-57o. 0
n 002, e n d e h o r s d e s P s a u m e s e n t i e r s q u ' o n r é c i t e d a n s le B r é v i a i r e ,
l e s q u e l s s o n t c e u x d e la V u l g a t e a c t u e l l e , à p a r t i e Venite exultemus de
(2) O n p e u t v o i r u n e t r a d u c t i o n e t u u c o m m e n t a i r e d e ce p s a u m e
p a r M. H u y s e r , d a n s la Revue des sciences ecclésiastiques, septembre
matines.
1878, p . 246-256. — P o u r les b e a u t é s l i t t é r a i r e s q u ' i l r e n f e r m e , voir (2) Prxoccupemus faciem ejus, 2 : H â t o n s - n o u s d e p a r a î t r e e n sa
B o s s u e t , Dissert, de Psalm., c. n , n ° 1 9 , Œuvres, é d . L e b c l , t . i, p . 43-44. p r é s e n c e p o u r le l o u e r .
do la reconstrnction du second templo, do 534 à 515 av. J.-C. l'arche à Jérusalem. C'est le 3S des Ps. qui commencent par
— Cinq slroplies régulières de 6 vers, 1-3; 4 - 6 ; 7-9; 10-11; Dominus regnavil. Le 1 " , xcu, chante la gloire de Dieu;
12-13. — 1™ str., 1-3 : Exhortation à louer Dieu. — 2* str., le 2 e , xevi, les bénédictions qu'il répand sur la lerre, et le
4-6 : à cause de sa grandeur et do sa puissance. — 3 e str., 3', xcvm, les faveurs qu'il accorde à ceux qui le prient. —
7-9 : U faut lui offrir ses présents et son adoration. — 4" et 4 str. de 6 vers, la l " et la 2' terminées par- sanction est ;
5' s t r . , 10-13 : proclamer devant tous les peuples sa la 4" par sanclus Dominus Deus noster, de sorte que nous
royauté, qui est reconnue par toutes les créatures. avons en quelque sorte ici le trois fois saint d'Isaïe; de plus,
la 2° et la 4* ont un même refrain, 5 et 9, avec quelques
766. — P s a u m e s e v i , h é b r e u x e v u : Dominus regnavit, exultel ierra.
légères modifications de mois; 1 - 3 ; 4-5; 6-7; 8-9. — ) " s t r . ,
Puissance de Dieu el Gdélité qui lui est due.
1-3 : La royauté de Dieu fait trembler les Gentils et la terra
Sans titre en hébreu. Vulgate : a De David, quand sa elle-même; il faut le louer, parce qu'il est grand et saint;
Ierre lui fut rendue. « Ces mots indiquent sans doute l'é- — 2 e str., 4-5 : parce qu'il gouverne Israël avec équité. —
poque où David fut reconnu roi par tontes les tribus. — 3 ' str., 6-7 : Il a exaucé les saints des premiers temps. —
Quatre strophes de 6, 6, 8 et 7 vers, 1-3; 4-6; 7-9; 10-12. 4' str., 8-9 : Il faut l'adorer à leur exemple, sur Sion, la
— 1" et 2* sir., 1-6 : Tableau de la puissance do Dieu dans montagne sainte.
la nature. — 3" str., 7-9 : Puissance do Dieu sur les idoles;
7G9. — Psaume xcix, hébreu c : lubilate Deo, omnis tara.
joie qu'elle cause à Sion. — 4° str., 10-12 : Exhortation à
Exhortation à aller louer Dieu dans ion temple.
servir Dieu.
u Psaume de louange. » — Composé sans doute par un
7 6 7 . — P s a u m e x c v i t , h é b r e u x c v n i : Cantóle Domino,... quia mirabilia
pieux Lévite, après la captivité; à l'époque de la dédicace du
f/cit.
second temple. — Deux strophes de 6 vers : 1-3; 4-5. —
Exhortation à louer Dieu.
1™ str., 1-3 : Invilation à louer Dieu avec joie dans son
a Mizmtr, I.a Vnlgate ajoute : de David. » Ce Ps. a beau- temple, parce qu'il est notre créateur et que nous sommes
coup de ressemblance avec le xcv", c'est le même sujet et la son troupeau. — 2" str., 4-5 : Il faut entrer dans les sacrés
même forme, mais avec des couleurs propres et une étendue parvis en le louant et en le remerciant, parce qu'il est bon et
moindre. — La version syriaque dit qu'il traite a de la déli- que sa miséricorde est sans bornes. — « Hauc vocem audi-
vrance du peuple de la servitude d'Égypte. » — Ce Ps., vituniversa terra, dit S. Augustin, in hoc loco. Jam jubilât
comme les deux précédents, prédit les merveilles que doit Domino uuiversa terra et qute adhuc non jubilai, jubilabit. »
opérer le Messie en venant sur la terre. — Trois strophes de
6 vers, 1-3; 4-6; 7-9. — La 1 " et la 3" str. sont les mêmes 770. — P s a u m e c , h é b r e u c i : ifisericordiam etjudicium cantabo.
que la et la 5« du Ps. xcv. —La 2 ' invite tous les peuples Devoirs d'un roi exprimés sous forme de promesses.
à louer Dieu au son des instruments de musique.
« De David. Miaridr. » — Composé probablemonl au mo-
76S. — P s a u m e s c v t n , h é b r e u x c i x : Dominus regnavit, irascantur
ment où le saint roi conçut le projet de transporter l'arche
p&puli. de la maison d'Obédédom à Jérusalem, II Reg-, vi, 11 sq.
Exhortation à prier Dieu sur le mont Sion. — Ce psaume est simplement composé de distiques.
Sans titre en hébreu. Vulgate : o Psaume de David. » Com-
posé probablement pour la cérémonie de la translation de
1773] ART. 11. — ANALYSE ET EXPLICATION IiES TSAC5IES. 343
A cause du pardon qu'il accorde aux pécheurs. — 4" sir.,
171. - P s a u m e Cl. h é b r e u cil : Domine, exaudi oralionem meam.
13-18 : A cause de sa bonté qui s'étend d'âge en âge et n'est
Prie« pour obteuir le soulagement do ses maux.
pas passagère comme notre vie. — 5° sir., 19-22 : Que le
a Thephlim (prière) du pauvre, quand il est dans l'anxiété, ciel et la terre louent donc le Seigneur!
et épanche sa plainte devant Jéhovah. » - Ce pauvre n'est
pas un individu, c'est le peuple d'Israël affligé, probable- 773. — P s a u m e c m , h é b r e u c i v : Benedic, anima mea, Domino,
Domine...
ment en captivité. — Dix strophes de 5, 5, S, 6, fi, 6 , 6 , 4,
Tableau des eeurrcsdo Dicn.
S, 6 vers : 2-3 ; 4-6 ; 7 - 9 ; 10-12 ; 13-15 ; 10-18; 19-21; 22-23;
21-26 ; 27-29. — 1 " sir., 2-3 : Invocation à Dieu. — 2'-4» sir., a De David. » — Ce psaume contient, des œuvres du Créa-
4-1® - pour qu'il ait pitié de son affliction; tableau de cette teur, une magnifique description qui rappelle le premier cha-
affliction. - 3"-8' sir.. 13-23 (1) : Raisons qu'a Dieu de le pitre de la Genèse, el une exhortation à louer l'auteur de ces
secourir. — 9 M 0 " str., 24-29 : Contraste entre letermle de merveilles (I). — Huit strophes de 10, 10, 10,10, 10, 10,
Dieu et la brièveté de la vie de l'homme, motif pour obtenir
(1| Ballons a fait d e ce P s a u m e u n e a n a l y s e l i t t é r a i r e d a n s ses Prin-
la prolongation de nos jours. - Ce Ps. est le 3" des Ps. de la cipes abrfgis de la littérature, 1777. t . m , p". 203-222; cette a n a l y s e e s t
pénitence. r e p r o d u i t e p a r M . l'abbé H e n r y , Éloquence et poésie des Livres Saints,
B
2 édit., p. 121-426. — » Qu'il n o u s soit p e r m i s d ' i n d i q u e r , p a r m i les
772. P s a u m e e u , h é b r e u c m : Benedic, anima mea, Domino, h y m n e s q u e [ r e n f e r m e ] le livre d e s P s a u m e s , u n e d o celles q n e n o u s
et omnia... r e g a r d o n s c o m m e les m o d è l e s p a r f a i t s d e c e s s o r t e s d e c o m p o s i t i o n s :
Hymne d'actions de gnlecs pour les bienfail» de Dieu. c'est le Ps. c m , q u e l'on p o u r r a i t a p p e l e r l ' h y m n e de la c r è a t i o n . î Q u ' o u
la i i s e ; qu'on lise e n s u i t e tout ce q u i a é t é écrit de p l u s estimé s u r
« De David. » —« Ce psaume, l'un desplusbeaux de David, cette m a t i è r e si s o u v e n t t r a i t é e , e n p r o s e e t e n v e r s , depuis Hésiode
j u s q u ' à Ovide, d e p u i s Cicéron et Pliue j u s q u ' à BulTou, et n o u s n e crai-
est le cantique des miséricordes du Seigneur. Elles n'ont g n o n s p a s qn'on puisse e n s u i t e e n ciler q u i soit d u t o n et de la h a l l -
jamaisété célébrées d'un lonplussublime, el jamais lesnbhnic l e u r d e ec p s a u m e . . Catien A m o l l i t , /.<• Livre des Psaumes, 1823, p. 3-1.
n'a été plus touchant. » ;La Harpe.) - Cinq strophes de 10, — « Les t a b l e a u x r é p a n d u s d a n s la Bible, dit C h a t e a u b r i a n d , Génie du
Christianisme, 11' p a r l i e , I. III, cb. m , é d . do 183S, t . Il, p . 57-58, p e u v e n t
8 , 1 0 , 8. 10 vers, 1-5; 6-9; 10-14; 15-18; 19-22. — »" sir-, s e r v i r à p r o u v e r d o u b l e m e n t q u e la poésie descriptive est n é e , p a r m i
i -3 : Exhortation à louer et remercier Dieu à cause des bien- n o u s , du C h r i s t i a n i s m e . J o b , les P r o p h è t e s , l'Ecclésiaste, e t s u r t o u t les
P s a u m e s , s o n t r e m p l i s d e d e s c r i p t i o n s m a g n i f i q u e s . Le P s . Benedic,
faits personnels que nous en avons reçus. — 2' str., 6-9 :
anima mea. est un c h e f - d ' œ u v r e d a n s c e g e n r e . . . Horace et P i n d a r e
A cause du soin qu'il prend des opprimés comme il l a fan sont restés b i e n loin d e celle poésie- » — « O n p e u t dire, écrit A l e x a n d r e
pour les Hébreux au temps de Moïse. — 3» str., 10-14 . d e l l n m b o l d t . q u e le 103e p s a u m e est à l u i seul u n e esquisse du m o n d e ,
" Le S e i g n e u r , r e v ê t u d e l u m i è r e , a é t e n d u le ciel c o m m e u n lapis. Il
(11 D a n s les » . 19-23, le Psalmisle d e m a n d e q u e t o n s les peuples a a f o n d é la t e r r e s u r sa p r o p r e s o l i d i t é , en sorlo q u ' e l l e n e vacillât
c h a n t e n t la g l o i r e de sou Dieu : . .1 est e x a u c é » pas d a n s loule la d u r é e d e s siècles. L e s e a u x coulent d u h a u t d e s
a p r è s avoir rappelé celte p r i è r e ; p a r c e q u il il a c h a n t e q u e 1 LicrneL » m o n t a g n e s d a n s les vallons, a u x lieux q u i l e u r ont é t é assignés, afin
î e s c h a n t s ,participent d e l'éternité', les a c c e n t s e n f l a m m é s e w t o W » q u e j a m a i s e l l e s n e p a s s e n t tes b o r n e s prescrites, mais qu'elles a b r e u -
cordes d e s a Ivre divine r e t e n l i s s e n t e n c o r e , a p r è s W a t e n M W ^ W a v e u t t o u s les a n i m a u x des c h a m p s . Les oiseaux d u ciel c h a n t e n t s o u s
t o n t e s les p a r i i e s de l ' u n i v e r s . La s y n a g o g u e c o n s e r v a tes P s a u m e s , o le feuillage. L e s a r b r e s de l ' É t e r n e l , les c è d r e s , q u e Dieu l u i - m ê m e
r f e l i s e se KM» de les a d o p t e r ; la poésie d e t o u t e s les nation» clire » a p l a n t é s , se d r e s s e u t pleins de s è v e . Les oiseaux y f o n t leur n i d ,
i e n n e s s ' e n est e m p a r é e , e t d e p u i s p l n s d e t r o i s siècles e s o e, » m m » et l ' a u t o u r bâtit son h a b i t a t i o n s u r les sapins. » D a n s le m ê m e
d'éclairer q u e l q u e s t e m p l e s d o n t les v o i l e s r e t e n t i s s e n t le ces >y ,unos p s a u m e est décrite la m e r « où s'agite l a vie d ' ê t r e s sans n o m b r e . L à
sacrées. O n les c h a n t e à R o m e , à Genève, h M a d n d , à L o n d ' e s , à Que » [rnssent les vaisseaux e t se m e u v e n t les m o n s t r e s q u e t a a s c r é é s , à
bec, à Quito, à Moscou. 4 P é k i n , à B o t a n y - B a y ; o n £ « » Dieu, p o u r qu'ils s ' y j o n e n t l i b r e m e n t , o L ' e n s e m e n c e m e n t d e s c h a m p s .
7 12 vers; 1-4; 5 - 9 ; 10-11"; U M 8 ; 19-23; 24-27 ; 28-30; didactiques ; on peut compter cependant neuf strophes de
31-33 — 1'» Sir., 1-4 : Éloge de l'œuvre du premier et du 10 vers c h a c u n e , 1 - 3 ; 6 - 1 0 ; 11-15; 1 6 - 2 0 ; 2 1 - 2 5 ; 2 6 - 3 0 ; 31-
second jour de la création ( 1 ) . - 2 ' str., 5-9 : Formation de 35; 36-40; 41-45.
la terre — 3* str., 10-14" : Production des sources, des ani-
775. — P s a u m e c v , h é b r e u evi : Confitemini Domrno quonium bonus.
maux et des plantes. - 4' str., 1 4 M 8 : Les trois principales
productions nourricières, les céréales, le vin et 1 huile; es Abrégé de l'histoire du peuple da Dieu dans le désert du Siuai.
pluies qui fécondent la terre et les animaux qui habitent les Ce psaume commence la série do ceux qui portent en tète
montagnes. - 5« str., 19-23 : Les astres. - 6*-T str., 24-30 : le mot alléluia en hébreu (1). Dans la Vulgate, on lit déjà ce
Les habitants des mers. - 8' str., 31-35 : Gloire a Dieu mot (alielou-yah, louez Yah ou Jéhovah), Ps. civ, 1, où il
pour toutes ses merveilles. est bien placé, puisque ce dernier psaume est aussi consacré
à louer Dieu et que le Ps. cv ne fait que reprendre une
771. - P s a u m e c i v , h é b r e u c v : Confitemini Domino et inmale.
partie du résumé historique, exposé dans le précédent, pour
Abrégé de l'imtoire du peuple de Dieu, d'Abraham 4 Josoé. développer les faits qui s'étaient passés à l'époque do l'Exode
Sans titre. — Ce psaume, composé par David, fut chanté et pendant le séjour de quarante ans dans le désert. Le ton,
à la fête de la translation de l'arche à Jérusalem, I Par., xvi, du reste, n'est pas le même dans les deux chants : c'est celui
7 Ce chapitre des Paralipomènes reproduit les quinze pre- d e l à pénitence, cv; celui de l'hymne, civ; comme c'est celui
miers versets, I Par., xvi, 8-2-2; il les fait suivre sans inter- d'un simple poème didactique, LXXVII. — Ce psaume est du
temps de la captivité, y. 47, ce qui nous explique pourquoi
ruption du Ps. xevi, 1, et «v., 47-48. Le Ps. civ résumé
l'histoire d'Israël et fait ressortir la Providence de Dieu sur 11 demande pardon à Dieu; le premier Confitemini, civ, est
son peuple. Cf. Ps. ixxvn et cv. — La versification est régu- de l'époque qui l'a précédée, et le troisième, evi, de celle qui
lière niais ce psaume est sans graude élévation poétique. a suivi. La loi du parallélisme est observée dans le Ps. cv,
La division par strophes est peu sensible dans les poemes mais on n'y voit pas de trace d'une division symétrique par
strophes. On peut grouper les pensées de la manière sui-
vante : introduction, exhortation à louer Dieu, 1-3; prière,
la e u l t u r e «le l a v i g n e q u i r é j o u i t le c œ u r -le l ' h o m m e cel le de l ' o l m c r ,
V o u i a u s s i t r o u v é place. Les e o r p s c é l e s t e s c o m p l è t e » ! c e tableau de 4 - 6 ; faits historiques, 7 - 1 2 ; 13-23; 2 4 - 3 3 ; 34-42 ; 4 3 - 4 6 ; 4 7 ,
l a n a t u r e . « Le S c & e n r a e r é é la l u n e p o u r m e s u r e r le t e m p s , et le Le y. 48 est la doxologie qui marque la fin du IV' livre.
» soleil c o n n a î t le t e r m e de sa c o u r s e . Il fait u m t . les a u , m a u x se ré-
,, p a n d e u t s u r la t e r r e , les l i o n c e a u x r u g i s s e n t a p r è s leur p r o i e et de-
: S u t leur n o u r r i t u r e à Dieu. L e soleil parait i l s s e r a s s e m b l e ^ LlVBE V. P s . CV1-CL.
„ et se r é f u g i e n t d a n s leurs c a v e r n e s , l a u d . s q u e I homme se r e m a
. s o n travail el fait sa i o u r n é e j u s q u ' a u soir. . On es s u r p r i s d a n l 776. — P s a u m e Cvi, h é b r e u e v i l : Confitemini Domino, quoniam
M ê m e i v r i q u e aussi c o u r t , d e voir le m o n d e e n t i e r , la terre e t le ciel, bonus...; dieunt qui redempli sunt.
K en i grands traits à la vie c o n f u s e d e s é l é m e n t s « t opposée Tableau des merveilles qu'opère la Providence dan» la punition qu'elleinflige au pé-
F e t l a b o r i e u s e de l ' h o m m e d e p u i s le: l e v e r d u . * M
cheur cl le pardon qu'elle accorde ou repentant.
j u s q u ' a u m o m e n t où le soir m e t fin 4 ses t r a v a u x Ce c o u n u - t e , «
vues générales surl'acliou réciproque topèto-èJ^-ig^J Sans litre. — Le Psalmiste, après une exhortation à louer
p u i s s a n c e invisible et p r é s e n t e q u i p e u t rajeunirr ta t e r r e ou la r e a t n r e Dieu , 1-3, a peiul en six tableaux, d'une grande beaulé,
e n p o n d r e , tout e s t e m p r e i n t d ' u n c a r a c t è r e s u b l i m e . » Cosmos, t r a d .
F a v e et Galuski, 1864, t. il, P- 51-52. , - ¡.
( l ) P s . e v i ; c x i - c x m ; c x v n c x x x v ; C X U - C L , selon l ' h é b r e u . S . A u -
(!) S u r le y. i : Qui fucis angelos tues spmtus, c.le, Heh i , 7, voir
g u s t i n appelle c e s p s a u m e s a/tetuiatiei.
Guillemon, Clef des Èfttra de S. Paul, 2- edit-, t . i l , P- 321.
la manière dont Dieu punit le péelieur et le r a m è n e à lui.
7 7 7 . — P s a u m e c v n , h é b r e u e v i l i : Paratum cor meum.
Iiakius a donné à ces six tableaux les titres suivants :
« !" exulum cuulrilio, 4 - 9 ; 2° captivorum eductio, 10-16; Prière à Dieu pour «bleuir ta victoire.
Voir psaume ex. — Ce Ps., sans litre en hébreu, porte TSi. — P s a u m e cx-v, h é b r e u : Non notas, Domine, non nobis.
dans la Vulgate celui de Jleversionis Aggxi et Zacharix ce Prière pour obtenir le secours de Dieu en commençant une guerre.
qui signifie sans doute qu'il f u t chanté après le retour de la
captivité, du temps des prophètes Aggée et Zacharie, et par Ce Psaume, quoique il ait une numérotation particulière,
leur conseil. pour les versets, dans notre Vnlgate, ne compte que pour un
avec le précédent, non seulement dans les Septante, nos
782. — P s a u m e c x n , h é b r e u c x n i : Leúdale, pueri, Dominum. éditions latines et la liturgie, mais aussi dans les ver-
Gloire au Dieu Trés-Uoul. souUen du faible. sions syriaque, éthiopienne et arabe. Le beau sentiment
miracles, et tout pénétré du sentiment de l'infirmité de Chant d'action de grâce« d'un malade qui * échappé à la mort.
homme, pouvait s'écrier naturellement : Non nobis. Mais Ces deux psaumes, saus titres, n'en forment qu'un seul
la différence de sujet el de rythme parait donner raison an en hébreu. La Vulgale ne les compte aussi que pour un dans
partage du Ps. In exila, dans la Bible hébraïque. - C'est la numérotation des versets. Quoique on puisse très bien les
une pnere d'Israël adressée à Dieu pour obtenir son secours couper en deux, ils paraissent cependant étroitement unis et
dans une guerre contre les ennemis idolâtres. Ou le chantait forment quatre strophes de 9, 10, 10 et 11 vers : 1 - 4 ; 5-9;
peut-être solennellement au moment de marcher contre 10-14; 15-19, lesquelles se correspondent exactement. Les
t ennemi. — Cinq strophes irrégulières de 7, 11 6 7 et deux premières racontent à quel péril de mort a échappé le
8 vers: 1-3; 4-8; 9-U ; 12-14; 13-18. - 1 - str., 1 - 3 : Que Psalmisle : les deux dernières remercient Dieu de celte déli-
Dieu glorifie son nom en accordant sa victoire aux siens vrance : les quatre strophes se correspondent même deux à
contre les idolâtres (1). - 2" str., 4-8 : Les dieux des païens deux pour la forme, t . 10 à 1, et 15 à 5. — y. 13, le calice
ne son rien. - 3- str., 9-11 : Que les guerriers d'Israël soient du salut, figure du calice eucharistique, désigne la coupe
donc pleins de confiance, car c'est le vrai Dieu qui est leur qu'on offrait à Dieu pour le remercier de ses bienfaits, et
soutien. Comme celle dernière idée est celle que lePsalmiste qu'on buvait ensuite (I). Le 'f. 15 rappelle la mort dont le
veut inculquer le plus profondément dans le cœur des soldats Psalmisle a parlé, Ps. cxrv, et à laquelle il a échappé. En
elle est répétée trois fois dans cette strophe, à la 3" personne.' disant quo la mort du juste est précieuse aux yeux de Dieu,
Les vers : 14-18, sont à la 2 e personne ; ce changement pro- il affirme par là même l'existence de l'autre vie.
vient, sans doute, de ce que le refrain était chanté par le
chœur de ceux qui n e partaient point pour la guerre, 786. — P s a u m e c x v i , h é b r e u c x v n : I/tudate Dominum, omnes gentes.
tandis que les guerriers chantaient eux-mêmes le reste Invitation à tous les peuples à louer Dieu.
du psaume, d'où l'emploi de la 1 " personne : l, 3, 12,
18. — 4 e str., 12-14 : Promesse que Dieu bénira' son' Sans tilre. — Ce quatrain est comme une prophétie de la
peuple. - 5» str., 15-18 : Même pensée exprimée en conversion des Gentils. Rom-, xv, 11.
d'autres termes : Dieu conservera à Israël la terre qu'il lui
7 8 7 . — P s a u m e c x v n , h é b r e u c x v m : Confilemini Dominoquoniam bonus.
a donnée, et les Israélites io loueront, avant de descendre
Hymne d'action de grâces pour la dédicace du second temple.
dans la tombe.
Sans litre. — Co Psaume dont la forme même, — la qua-
druple invitation de 1-4, le refrain répété après chaque
( t ) Le d i m a n c h e l î s e p t e m b r e 1683, J e a n Sobiesfci l i v r a la fameuse
b a l a i le q u i délivra Vienne, assiégée p a r les T u r c s , e n b r a n d i s s a n t sa
vers : 1-4, etc., — indique qu'il avait été composé pour une
f r a m é e a u p r e m i e r r a n g de ses t r o u p e s et e n r é p é t a n t â g r a u d s .-ris ce cérémonie publique, fut probablement chanté à la Dédicace
v e r s e t : A o n nobis, non nobis, Domine exercituiim. sed nomini tuo da
glonam. A celle v o i x , A c e s accent«, « les T a r l a r c s et les Spahis le re-
c o n n u r e n t e t r e c u l è r e n t , . . d i t l'hislorien de la P o l o s u e . S a l r a n d y His- (l) Poculum graliarum aetionis, d i l Kimchi. La t r o i s i è m e des q u a t r e
toire de In Pologne avant et sous le roi Jean Sobieski, 1829, t 111 p 11 c o u p e s q u e b u v a i e n t les J u i f s , d a n s la célébration de la fêle d e P â q u e s ,
était appelée la c o n p e de bénédicUon on d ' a c t i o n s d e grâces. Cf. I Cor.,
x, 16; Slatlh.. x x v i . 27; L u c , x x u , 17; J e r . , x v i , 7 ; 11 R e g . , m , 33;
P r o v . , XXXI, 6 ; III Mac., vi, 27, d a n s les S e p t a n t e .
|7S8] ART. II. — ANALYSE ET EXPLICATION DES PSAUMES. 335
du second temple, I Esd., 71,15-16. On n'y dislingue pas de
loi de Dieu (1). L'Eglise le fait réciter tous les jours à ses
strophes régulières, mais il se divise en divers groupes, des-
prêtres, dans les petites heures du bréviaire, pour leur rap-
tinés à être chantés à des moments différents. Au commence-
peler que leur vie toul entière ne doit être que l'accomplisse-
ment de la cerémonie, quand la procession se met en marche
elle loue la bonté de Dieu, 1-1; pendant la marche, elle rap- ment de la volonté de Dieu (2).
pelle comment Dieu a délivré Israël de la captivité, et elle l'en On a reproché à ce psaume demanquerde plan etdelogique,
remercie, 5-18; à l'entrée du temple, elle demande que les d'être rempli de répétitions oiseuses et monotones, etc. Voici
portes du temple lui soient ouvertes, pour y glorifier Dieu ce qu'on peut répondre à ces objections : o Le f . 9 nous
19. — Ceux qui reçoivent la procession répondent que c'est montre que l'auteur est un jeune homme [adolescent/or), ce
la porte de Dieu, et que les justes seuls y entrent, 20; ils
(1) • In h o c p s a l m o t a n q u a m s y n o n y m a p r o divina tege et sapientia
remercient Dieu de l'érection du nouveau temple, et de la
a c c i p i u n t u r l u e c u l r o q u e n u m é r o : lex, mandata, slaluta, vix, fudicia,
joie qu'il leur donne en celte fête, 21-23 (1); ils accueillent tpslimonia, prxwjtta, ;ustitia, xqvitas, justificationes, sermùnes, vertium,
enfin ceux qui arrivent, et ordonnent de conduire les victimes etoquium, veritas; n a m vel u o n d i f f e r u n t . v e l c u n i r e i d e m s i n t , e a m -
du sacrifice à l'autel, 24-27. — La procession répond en glo- d e m q u e divinam legem et doctrinam sigmficcnt, ratione et notatione
d u n t a x a t d i s t i n g a u n t u r , q u a t e n u s legis divinx q a a l i l a t e s , n o l f e , p e r f e c -
rifiant Dieu, 28. — Enfin tous ensemble, ceux qui arrivent et lioues, p r o p r i c t a t e s , v a r i a i s u n t a c m u l t i p l i é e s . » T o m m a t i , Pralterium
ceux qui attendaient, répètent les deux premiers vers qui perpetua interprclntione ornatum. O p é r a , t . III, p . 438. L e s e u l 122
résument tout le Psaume : n e c o o l i e u t pas d e m o t s signifiant la loi.
(2) « E s t a l U s s i r a u s p r o f u n d i t a t e s e n s u u m , d i t C a s s i o d o r e , Expos, in
Ps. c x v i n , t. L x x , c o l . 835, et c o n t e x t u s q u n s i s i m i l i u m r e p e t i t i o n e ver-
Confilemiui Domiuo q n o n i a m b o n u s : b o r u m , raodo p r o f i t e n d o <juod a c c e p i t , m o d o i t e r u m s p e r a u d o q u œ i n e -
Q n o n i a m in steculmn misericordia ejus. r u i t . Q u i m o r e n o b i l i u m fluvioriuui Icnis i r e e o n s p i c i t u r . c u u i n i m i s
p r o f n n d u s esse noscatur. » T o m m a s i d o n n e u n m o y e n de réciter pieu-
7S8. — P s a u m e c x v i n , h é b r e u e x i x : Beafi immamtati in vin. sement ce p s a u m e en le distribuant d e l à manière suivante : Idée géné-
r a l e : « Q u o d C b r i s t n s n o s imbuat prajeeptis, jusiificationibosac legibus
Bonheur de celui qui observe la loi de Dieu. s u i s . V o x Christi ad P a t r e m d e a d v e r s a r i o , et d e J u d œ i s e t d e a d v e n t u
s u o et p a s s i o n e et r e s n r r c c t i o n e s u a ; d e j u d i c i o e j u s f u t u r o et r e g n o ;
Sans litre. — Co psaume, le plus long de tous, est alpha- d e m o n e n d o p r o x i m o . » Division d e s s t r o p h e s : «< I. Â/eph. P s a l m u s d e
bétique, mais les lettres de l'alphabet ne commencent pas d o c t r i n a d i s t i u c t u s m v s t i c a . II. liet/i. Vox n o v e l l i p o p u l i e t j u v e n u m
seulement un vers, comme dans les autres psaumes alpha- n u p e r c r e d e n t i u m i n D e u m . III. Gimel. Vox c o n f e s s o r u i u et p œ n i t e u -
t i u m a b i g n o r a n l i a s e c o u v e r t e n t i u m . IV. Daleth. V o x s a : c u l a r i u m c r e -
bétiques, elles commencent les huit premiers vers des huit d e n t i u m i u D e u m . V . He. Vox m o n a c h o r u m a i n g u l a r i t e r v i v e u t i u m .
distiques que renferme chaque strophe (2). Les strophes NI. Vau. Vox san. r d o t u m r e g e n t i u m . VII. Y.ain. V o x viri s a n c t i , i n t e r
sont égales en nombre à celui des lettres hébraïques, c'est-à- i n i q n o s d e p u U t i . VIII. Helh. V o x d o c t o r n m a d n u n t i a n t i o m j u d i c i a Dei
et v i g i l a n t i u n » . IX. Thel. Vox s a u c l o r u m i u t r i b n l a t i o n e d e g e u t i u m ,
dire 22, formant par conséquent 8 x 22 = 176 distiques ou q u i iu a d v e r s i s p r o b a n t u r . X . lod. V o x p r a p o s i t o r u m et c o u f e s s o r n m
352 vers.— La pensée principale développée dans ce psaume a c v i r g i n n m in D e u m c r e d e n t i u m . X I . Caph. V o x p m n i t e n t i u m h o m i -
est que notre devoir capital consiste dans l'observation de la n u m . XII. Lamed. V o x c l e r i c o r u m i u g r a d u u o v o i u t r o e u n t i u m . XIII.
Mem. V o x d o c t o r u m l e g e m d e p r o m e u t i u m . XIV. Nuti. X V . Sfimcch.
V o x j u s t i in t e n t a t i o n i b u s . XVI. Ain. O r a t i o fidelis i n fine o b i t u s sui.
XVII. Phe. V e r b a p e r c i p i e n s , g r a i i a s D e o a g e n s . XVIII. Sade. D e p r e c a t i o
(11 S u r l e 22, v o i r l s . , x x v m , 1 6 : R o m . , i x , 3 3 ; 1 P e t r . , n , fi-7; t a b e s c e n t i s i n t e r p e c c a t o r e s . X I X . Coph. V o x c o n f e s s o n s l a b o r a n t i s a
M a t t h . , x x i , 4 Î - S 4 ; M a r c , x n , 10 s q . , L u c . , x x , 17; A c l . , i v , 1 1 ; S . J. j u v e n t u t e . XX. Resch. S u p p l i c a t i o p a u p e r i s i n d o l o r i b u s positi. XXI. Sin.
C h r j s . , ¡u Ps. C i v i l , n ° 5 , L cv, c o l . 3.15-330. XXII. Tan. » Psalterïum juxia dup/icem edilionetn ijuam Romanam di-
(2J <, C o n s n m m a l i o n o s t r a d o c t r i n a l et c r u d i l i o n i s n o s t r a s , d i l S. IJÎ- eunt et GaUicam, XIII, Collectio argumentorum in Psa/mos ex dictis
l a i r e . s u b p e r l e c t i h u j u s n n m e r i (oelo} a b s o l n t i o n e p e r s i o g u l a e l c - Origenis. é d . do 1683, p . x x v - x x v i , o u Opéra, 1755, t . i l , p . LVIH.
m e u t a c o n c l u d i l u r . *> Tractalus in c x v i n P»., t . i x , c o l . 503.
[788] ART. II. — ANALYSE E T EXPLICATION HES PSAUMES. 357
p a r l e s q u e l s il l ' a p p e l l e , e t l e j o u r e t l a n u i t (qof), le consoler
q u i e s t c o n G r m é p a r l e s v e r s e l s 9 9 100 [el I I I ] , C e j e u n e h o m m e
bientôt par s a m i s é r i c o r d i e u s e b o n t é (resch), lui q u i , per-
s e t r o u v e d a n s u n é l a t q u i e s t c l a i r e m e u t d é c r i t : 11 e s t t r a i t é
s é c u t é p a r les p r i n c e s , s ' a t t a c h e f e r m e m e n t à D i e u (schln), e t
avec m é p r i s , m a l t r a i t é , p e r s é c u t é p a r les e n n e m i s de la pa-
rafin le s a u v e r , lui, pauvre brebis errante et en grand
role d e Dieu, p u i s q u e la d é f e c t i o n l ' e n t o u r e , p a r u n gouver-
d a n g e r (thav) ! — T o u t e s les pensées principales des diverses
n e m e n t h o s t i l e à l a v r a i e r e l i g i o n , -23, 4 6 , 161 ; il e s t d a n s les
strophes n e sont pas épuisées p a r cette analyse,... m a i s elle
fers, 61, 83, il a t t e n d l a m o r t , 1 0 9 ; il r e c o n n a î t d a n s ses
m o n t r e d u m o i n s q u e ce p s a u m e n e m a n q u e point do suite
souffrances une humiliation salutaire qui lui vient de Dieu;
e t d e m o u v e m e n t d a n s la p e n s é e , qu'il n ' e s t p o i n t u n s i m p l e
la p a r o l e d e Dieu est d o n c sa consolation, sa s a g e s s e ; il
poème abstrait, m a i s qu'il est fondé s u r des é v é n e m e n t s p a r -
a t t e n d le secours divin et l'implore ; — le p s a u m e tout entier
ticuliers et e s t l ' e x p r e s s i o n d ' u n e s i t u a t i o u p e r s o n n e l l e , d'où
est u n e prière p o u r obtenir la p e r s é v é r a n c e a u milieu d'une
e s t sorti, c o m m e u n f r u i t de la piété (de l'auteur), cet éloge
société impie et dégénérée, la consolation au milieu d'une
i n t a r i s s a b l e d e l a l o i d o D i e u . . . 11 e s t p o s s i b l e q u e l a c o m p o -
affliction profonde, a u g m e n t é e p a r l'infidélité d e ceux qui
sition d ' u n p s a u m e aussi long, qui manifeste d a n s sa forme
l'environnent; c'est une prière pour obtenir le s a l u t : elle
a r t i f i c i e l l e , d e p u i s l o c o m m e n c e m e n t j u s q u ' à l a fiu, l a t r a n -
devient de plus en plus pressante et f a i t e n t e n d r e , d a n s la
quillité d ' â m e d ' u n c o n f e s s e u r d e la foi, soit l'œuvre d'un
s t r o p h e caph,le quando comolaberis me? 82. — Quand on
prisonnier qui abrégeait les heures d e sa captivité en expri-
s ' e s t b i e n p é n é t r é d e ce c a r a c t è r e d u p s a u m e , il e s t impos-
m a n t ainsi, en strophes alphabétiques, ses plaintes et ses
sible de n e pas apercevoir le d é v e l o p p e m e n t d e la pensée.
e s p é r a n c e s (1). » Q u e l q u e s c r i t i q u e s l ' a t t r i b u e n t à Iisdras.
A p r è s a v o i r l o u é la p a r o l e d e D i e u ( s i r . aleph) et proclamé
c o m b i e n g r a n d e est sa vertu, p u i s q u ' e l l e r e n d p i e u x le j e u n e
o II n o u s p a r a î t , d i t M . L e H i r , q u e l ' o n p o u r r a i t t i r e r d e
h o m m e q u i l ' é t u d i é a v e c s o i n (beth), le poète d e m a n d e , au
la s e u l e lecture o u e x p o s i t i o n d e ce p s a u m e u n e p r e u v e f r a p -
m i l i e u des e n n e m i s r a i l l e u r s q u i le p e r s é c u t e n t , la g r â c e de
p a n t e d e la divinité d ' u n e religion q u i inspire de tels senti-
l ' i l l u m i n a t i o n ( g h t m e l ) , d e l a f e r m e t é (daleth), d e la p e r s é v é -
ments d'amour, d ' a m o u r tendre, vif et désintéressé p o u r la
r a n c e (hé), e t la force d e c o u f e s s e r s a foi a v e c f o r c e e t avec
loi d e D i e u . L e P s a l m i s t e v a j u s q u ' à v e r s e r d e s l a r m e s e t à
j o i e (vaa); la parole de Dieu est l'objet de son affection
se c o n s u m e r d e d o u l e u r et d ' i n d i g n a t i o n , p a r zèle p o u r cette
(sain); il se r a n g e p a r m i ceux qui craignent Dieu (Beth),
loi qu'il voit transgressée, méprisée par les méchants.
il r e c o n n a î t q u e s o n . h u m i l i a t i o n e s t s a l u t a i r e (telh), mais il
L'homme cherche en v a i n do tels s e n t i m e n t s e n l u i - m ê m e ,
a besoin de consolation [yod), e t il d e m a n d e e n s o u p i r a n t :
ii f a u t q u e l a g r â c e l e s y f o r m e . A u s s i n e l r o n v e - t - o n rien
Quand s e r a i - j e c o n s o l é (caph)? Sans la parole puissante,
d'analogue dans toutes les littératures ni dans toutes les
f e r m e , éternelle de Dieu q u i le s o u t i e n t , il p e r d r a i t courage
p h i l o s o p h i e s p r o f a n e s (2). »
(lamed)-, elle l u i d o n n e la s a g e s s e e t l a p r u d e n c e ( m e m ) , il
l u i a j u r é fidélité e t il g a r d e s o n s e r m e n t , m a l g r é la p e r s é c u -
t i o n (noun), il a b h o r r e e l m é p r i s e l e s a p o s t a t s (samech). Il (1) F . UolilK0.il, 7);? Psalmen, 3« edit., 18*1, l , II. p . 2 1 1 - 2 1 2 . - S . Am-
e s t o p p r i m é , m a i s D i e u n e l e l a i s s e r a p a s p é r i r ('am), il ne b r o s e a fait u n c o m m e n t a i r e m o r a l Irès d é v e l o p p é de c c P s a u m e : In
permettra pas q u e l e s efforts des i m p i e s , q u i lui arrachent Psabnum David c v v i n Rxposilio, t . s v , c. 1IH7-I527. V o i r aussi l'e.vpo-
siliou de c e p s a u m e d a u s M. Bacuez, Du mint office,28 p a r t i e , titre II,
d e s l a r m e s , l ' e m p o r t e n t (plié) s u r lui, q u i est polit (encore section il.
j e u n e ) et m é p r i s é , m a i s q u e c o n s u m e n t le zèle c o n t r e ceux (2) I.e llir, Us Psaumes, p . 276.
q u i o u b l i e n t D i e u (isadé). P u i s s e l e S e i g n e u r e n t e n d r e les cris
[793] ART. I I . — ANALYSE ET EXPLICATION DES PSAUMES. 359
Ce psaume suppose très clairement l'existence des pèleri-
I.ES QUINZE PSAUMES GRADUELS. CXIX-CXXXIII. nages à Jérusalem, 4*- 6, comme règle, 4 " . — 1 " s t r . , 1-3:
789. — P s a u m e c x l x , h é b r e u c x s : A<1 Dominum cum tribularer clamavi.
Joie au départ pour Jérusalem ( I ) ; arrivée à la ville bien
bâtie. — 2 ! str., 4-5 : Les tribus d'Israël vont là en pèleri-
Prié« à Dieu contre les fourbe*.
nage, selon la prescription (leslimomum) faite à lsraèl, pour
« Sch/r ham-ma'alùth, cantique graduel. » Ce psaume y louer le Seigneur et y être jugés par la maison de David,
est le premier des quinze qui parle ce nom. En voir la — 3° str., 6 - 9 : Vœux pour la félicité de Jérusalem.
signification, n° 601!, au mot ma'alMh. — L'auteur vit dans
un temps de trouble, peut-être' du temps d'Esdras, après la 792. — P s a u m e c x x n , h é b r e u c x x i n : Ad le levavi oculos meos.
captivité; il est entouré d'ennemis, comme une brebis au ConGance eu Dieu au temps do l'af&iclion,
milieu des loups, et il implore le secours de Dieu. — Trois a Psaume graduel. » — Le pieux Israélite lève ses yeux
str. de 4, 4 et 6 vers, 1-2; 3-1; 5-7. — Le rythme de grada- avec confiance vers Dieu 1° pour connaître sa volonté, 1-2;
tion, n° 660, qui est très sensible dans plusieurs des psaumes 2" pour recevoir sa grâce au moment de l'affliction, 3-4. Ces
graduels, est ici manifeste (1). — 1 " str., 1-2 : Invocation à deux pensées sont exprimées dans deux strophes de 6 et
Dieu contre les fourbes. — 2' str., 3-4 : Apostrophe aux 4 vers. On rencontre dans le texte original de ce psaume
fourbes, qui ne retireront aucun profit de leur tromperie. — plus d'assonances que dans aucune autre partie de l'Ancien
3* str., 5-7 : Plainte sur son sort. Testament, ce qui lui donne une apparence de poème rimé,
2 d et 3 ' ; 3" et 4 ' ; 3" et 4' (2).
790. — P s a u m e c x x , h é b r e u cxxl : Levari oculos meos in montes.
Dieu est notre garde. 793. — P s a n m e c x x l l l , h é b r e u c x x i v : Xisiquia Dominus eratin nobis.
a Psaume graduel. » — Quatre strophes régulières de Bonlc de Dieu qui a délivré Israël de ses ennemis.
4vers, 1-2; 3-4; 5-6; 7-8. Sur le rythme de gradation, très « Psaume graduel. » — Ce beau psaume peint les efforts
sensible dans ses strophes, voir n° 666, au mot ma'alôlh. qu'ont fait les ennemis du peuple de Dieu pour le dévorer,
— Ce psaume est écrit avec simplicité, élégance ; il respire mais Dieu les a arrachés à leur rage. Celle même pensée est
une grande sérénité d a m e . Les pensées du poète sont exclu- exprimée sous des images diverses : des Ilots qui menaçaient
sivement tournées vers les choses saintes. Il est en route de les engloutir, des rèls qu'on leur tendait pour les preudre.
pour Jérusalem, où il est sûr de trouver le protecteur qui le — Les aramaîsmes du texte original indiquent que la com-
garde de tout mal. position est relativement récente. Elle est faite avec un art
raffiné, dans lequel le rythme de gradation est très vi-
791. — P s a u m e e x i l , h é b r e u CXSII : Lalalus sum.
Ilonlieur de celui qui visite la maison de Dien. mini, David; 2b et 3" : Jérusalem; 1 ' e t 1 ' : tribus; 5" el 5 b : sedet; C ,
7* e t 8 b : pax, paeem; 6 b et 7 b : abundanlia.
« Psaume graduel. » — Le texte hébreu ajoute : « De Da- (1) Ou p e u t c o m p a r e r à la joie q u ' é p r o u v e u t les J u i f s , q u a n d ils votent
vid. » — Composé peut-être pendant la révolte d'Absalom, J é r u s a l e m , celle des croisés, t r è s b i e n décrile p a r les c h r o n i q u e u r s .
— Trois strophes de 6, 6 et 8 vers, 1 - 3 ; 4-5 ; 6-9 (2). - Voir R o b e r t le Moine, Hist. Hier-, 1. IX, c. i , Migne, P a t . h t . , t . CLV.
col. 713, e t l l a l d u i n , Hist. Hier., 1. IV, ib., t . C.LVI, col. 1139.
(2) On observe aussi d a n s c e p s a u m e le r y t h m e de g r a d a t i o n : I 4 ,
II) A lingua dolose, 2" el ad linguam dotosam, 3b ; hnbitnvi et incola 2', 2 l e t 2 ' : oculi; 2 ' et 3* : miserere; 3 ' et 1" : repleli;3b el 1< :
fui, 5b et 61, ; jiacein et pacificus, 7 1 e t 7Ù . despcclio.
(2) Le r y t h m e d e g r a d a t i o n s e r e m a r q u e l k , 5b e l 8 ' ; Dtmum 0o-
sible(l).— 4 str.irrégulières de 4, 0, 6 et 2 vers; 1-2; 3-,'i- sont survenues depuis; les peuples qui entourent Juda lui
0 - 7 ; 8.
suscitent tontes sortes d'obstacles pour entraver la reconstruc-
tion du temple ; lous les captifs ne sont pas revenus, mais
79». — P s a u m e C ï ï i v , h é b r e u c x x v : Qui confident in Domino.
que personne ne se laisse abattre : on sème dans les larmes,
Sécurité de ceux qui se confient en Dieu.
on récoltera dans l'allégresse. — Euntes ibant,... venient,
« Psaume graduel. » — Composé sans doute pendant la est pour eunt, oeniunl, n° 667. Le participe du verbe, placé
captivité, y. 3 (2). — Trois strophes de 6, 4, 3 vers, ¡-2; devant le verbe, correspond à un idiotisme hébraïque qui a
3; 4-5. Ce psaume développe la pensée que Dieu protège pour objet de donner plus de force à l'expression; c'est une
ceux qui lui demeurent fidèles au milieu des épreuves de la forme intensitive.
captivité. — 1 " str., 1-2 : Qui se confie en Dieu est inébran-
lable comme Jérusalem sur ses monlagnos. Les montagnes, 79C. — P s a u m e c x x v i , h é b r e u c s x v i l : NisiDominus œdificaverit domum.
dans l'Écriture, sont l'image de la sécurité, parce que c'est là Lliommo no peut rien sans le SKonra de Dieu,
que les Hébreux se mettaient à l'abri de leurs ennemis,
ci Psaume graduel de Salomon. » — Le nom de Salomon
n° 425, 3°. — 2-str., 3 : La captivité, prendra fin. — 3" str.,
manque dans la plupart dos exemplaires des Septante, et
4-5 : Que Dieu traite le bon avec bonté; le méchant, qu'il le
Théodore! observe que le I " versoi semble indiquer qu'il
punisse, et qu'il donne sa paix à Israël (3).
s'agit non du premier temple, mais du second, dont la cons-
truction fui entravée par les peuples voisins, 'y. 2, et fort
795. — P s a u m e c x x v , h é b r e u c x x v t : In conccrtendo Dominas. difficile à cause du petit nombre de Juifs qui étaient revenus
Joie du retour après la capivitc de Babvîone. de captivité avecZorobabel, t . 4. Il faut remarquer d'ailleurs
que ce psaume imite les écrits de Salomon. — Quatre strophes
<• Psaume graduel. » — Composé au retour de la capti-
régulières de 4 vers, I ; 2 ; 3-4 ; 5. — I " str., 1 : Tous nos
vité. — Deux str. régulières de 8 vers, 1-3; 4-0, terminées,
efforts sont vains, sans le secours de Dieu ; — 2 e sir. 2 :
l'une et l'autre par une sorte d e répétition : 1° Magni/icavit
Vain le lever matinal, vaine la veille prolongée, et, sans
Dominas facere eu m eis, 2 - , et magni/icaoil Dominas facere
travail, à celui qu'il aime, pendant qu'il dort, Dieu donne son
nobiscum, 3S ; 2* miltentes G b , et portantes 6' (c'est le même
pain, — 3'-4°slr., 3-5 : Comme bénédiction spéciale de la
mot dans le texte original). — La str., d-3, s'occupe
Providence, le Psalmisle énumère les enfants : ils sont la
du passé, la 2 e , 4-6, de l'avenir. Dans le passé, le Psal-
force de la famille, comme des flèches dans un carquois, les
miste rappelle la joie du retour d e la captivité ; des difficultés
défenseurs naturels des parents devenus infirmes (1).
(1) 2 ' est la répétition d e t ' ; 5 ' e s t c o m m e 3» el i ' ; l'eau s e trouve
•i' et a1" ; ii' r é p è t e à p e u de c h o s e p r è s 4 b . Au y. 7, le laquais e s t men- 797. — P s a u m e c x x v n , h é b r e u cxxvttt : Beati omnes qui liment
t i o n n é i b et 7 e , et la d é l i v r a n c e 7 ' e t 7 d . Dominum.
(2) R y t h m e d e gradaUou : 1 *:in œternum, e t 2 c : insxculum; 2 S et Bonheur du juste.
2b : in circuilu; 3t> et 3 e : justi; 4" benefacet bonis.
(3| Le m o t obligation™, c x x i v , 5, esl obscur. P l u s i e u r s p e n s e n t qu'il o Psaume graduel. » — Le Psalmiste chante le bonhenrdu
f a u t lire ubiiqxtalioncs, voies t o r t u e u s e s , lia W e i t e n a n e r , Lzricon Bibli- juste dans sa famille, et termine par des souhaits en faveur
cum, R o m e , 1866, p . 360. — C e p e n d a n t obligalioncs parait êlre la vraie
l e ç o n ; c e m o t signifie tiens, corde pour étrangler. Cf. Act., v m , 23. Le
P s a l m i s l e p a r l e ici d e ceux q u i t o u r n e n t à l'oppression, q u i e n vien- (I) R y t h m e de g r a d a t i o n : Sisi Domiuus ledificaueril, la ; nisi Domi-
n e n t à o p p r i m e r les h a b i t a n t s d e J é r u s a l e m . K a u l e n , Handbuch s u r nas cuslodieril, i ; xdificant, l b ; custodii, l ' i ; in vanum, l l ; frustra
Vulgata, 1870, p . 61 e t 30. 1J ; vanum, 2' ; filii, 3" et 4b.
H. 21
[802] ART. I I . — ANALYSE E l EXPLICATION DES PSAUMES. 363
de Jérusalem. — Trois strophes de 4, 4 et 7 vers : 1-2; 3;
4-6. — l , s str., 1-2 : Heureux qui garde la loi, il jouira du 800. — P s a u m e c x x x , h é b r e u c x x x i : Domine, non est exaltatum cor
meum.
fruit de ses mains; — 2" str., 3 : et aura uue nombreuse
Hl-signalinn à la volonté de Dieu.
famille. — 3 e str., 4-6 : Ainsi il sera béni et verra Jérusalem
prospère (1). a Psaume graduel. De David. » — Rend bien les senti-
ments de David, toujours parfaitement soumis à la volonté
798. — P s a u m e c x x v m , h é b r e u c x s i x : Sxpeexpugnaveruntme. de Dieu dans toutes les circonstances de sa vie. — Trois sir.
Soubails pour que le boubeur de Jérusalem suit durable. de 3 vers : 1 ; 2'-"; 2 a -3. — I " sir., 1 : Le Psalmiste n'aspire
pas à ce qui est au-dessus de lui. — 2' str., 2»-c : II a fait
« Psaume graduel. » — Deux strophes de 8 et 9 vers : 14;
taire son âme, comme un enfant sevré. — 3 e str., 2 d -3 ;
0-8. — 1™ str., 1-4 ; Dieu a mis lin aux malheurs d'Israël.
Qu'Israël espère en Dieu. — Dans l'original, 2' et 2 S sont
— 2 1 str., 5-8 : Puisse ce triomphe être durable (2) !
presque identiques.
799. — P s a u m e c x x i x , h é b r e u c x x x : De profundis. C o m m e l ' e n f a n t sevré a u p r è s de sa m è r e ,
Appel du pécheur à la miséricorde de Oieu. C o m m e l ' e u f a u t s e v r é , m o u d m e (désir) e s t e n m o i .
« Psaume graduel. » — Ce psaume, le 6' despénitentiaux, 801. — P s a u m e c x x x i , h é b r e u CXNXII : Memento, Domine, David.
est, dans les prières de l'Église, le gémissement des Ames Prière pour la famille de David.
du purgatoire. C'est une invocation louchante du pécheur
o Psaume graduel. « — Ce psaume demande la protection
qui demande à Dieu de le traiter avec miséricorde (3). —
divine'pour la famille de David cl annonce le règne du
Quatre strophes de 4 vers : 1-2; 3-4"; 4 ' - 6 ; 7 - 8 . — 1 " str.,
Messie. 11 f u t probablement composé par Salomon pour la
1 - 2 : Appel à la miséricorde de Dieu ; — 2' str., 3-4 b : parce Dédicace du temple, Il Par., vi, 41. — Il renferme quatre
que, s'il traite tout le monde avec uue justice rigoureuse, strophes régulières de 10 vers : 1-5; 6-10; 11-13; 14-18. —
personne ne pourra le soutenir. — 3 ' str., 4'-6 : Motif de con- Les deux !"" str., 1-10, rappellent à Dieu ce que David a
fiance : Le Psalmiste espère, — 4' str.. 7-8 ; parce que Dieu fait pour lui : 1" str. : Projet de lui élever un temple; —
est plein de miséricorde (4). 2' str. : transport de l'arcbe à Jérusalem, — et lui demandent
d'en récompenser sa postérité. Les deux dernières str., 11-18,
(1) R y t h m e d e g r a d a t i o n : beati, l l , bene tibi, 2b ; benedicetur, ;*.
reproduisent les promesses que Dieu avait faites à David (1).
benedicat, 5» ; videos, â b et C* .
(2) R y t h m e d e g r a d a t i o n : Sxpe expugnaverunt me a juvénilité mea,
la el 2» ; benedictio..., benediximus, Sb e t S c . 802. — P s a u m e c x x x u , h é b r e u c x x x m : Ecce quam Aonum.
(3) » Ce c h a n t e x t r a o r d i n a i r e , q u e chacun d e n o u s a r é p é t é sur sa Eïccllcncu do l'union fraternelle.
p r o p r e d o u l e u r , [fut] d'abord l'explosion d ' u n d é c h i r e m e n t individuel,
e x p l o s i o n d ' u n p a t h é t i q u e tellement expressif q u e , n ' a y a n t ni aupara- « Psaume graduel. De David. » — Le Psalmiste chante
v a n t n i d e p u i s rien e n l e n d u d e c o m p a r a b l e , l'Église e u a fait la lamen-
tation l i t u r g i q u e des adieux s u p r ê m e s . " Êrnile OUivier, Discours jrjur (1 ) R y t h m e de g r a d a t i o n : Deus Jacob, 2 b , Db ; le y . 16 est à p e u p r è s
sa réception à f Académie française, p u b l i é le a m a r s 1S71. la répétition d u 9 ; le n o m d e David a p p a r a î t d a n s c h a e u n o des 4 s i r . ,
(4) R y t h m e de g r a d a t i o n : speravit, 5, et speret, 6 b ; redemplio, î', l a ; 10«, 11» e t 17»; 13b ,/iabitationem, el , habita/A>. L e y . 6 s i g n i f i e :
et redirnet, 8 ' . Nous entendîmes dire qn'ello ¿l'arcbe] élait à Épbrata,
El nous la troovâiut* dans les champs de Vahar.
Action de grâces pour la victoire et demande de nouveaux secours. Hymne i la gloire de Dieu, notre protecteur.
« Do David, o — La Vulgate ajoute : n Psaume. Contre Ce psaume et tous les suivants, jusqu'à la fin du psautier,
commencent par alléluia. Ils sont tous consacrés à louer
(1) S . F r a n ç o i s d ' A s s i s e m o u r a n t r é c i t a c e p s a u m e , e t il e x p i r a après Dieu : m desiit, inde rursus incipil, nempe a laudatione, dit
a v o i r r é p é t é l e d e r n i e r v e r s e t : Educ de cuslodia ommom meam. ad S.Jean Chrysoslomc, In Ps. CXLV, u. t, t. LV, col. 472.
eonfitendum nomini luo; me exspeelant j'usli, donce rétribua m/Ai. —
S . B o u a v e u t u r e , fi. Patris Praneisci vite, c. x i v , d a n s les S . Francisa
Opuscula, A n v e r s , 1623, p . ¡172. ( I | S . J e a n C h r v s . , In Ps. e x u v , n » l , t. L V , c o l . 4 6 1 .
La "Vulgalc donne pour titre à celui-ci : « D'Aggée et de mie ou au moins de son époque, n° 654. Ils ont tous pour
Zacharie, » soit que ces prophètes en soient les auteurs, sujet la restauration de Jérusalem. Le Ps. CXLVI (avec CXLVII,
soit qu'ils aient introduit l'usage de le chanter dans le se- qui n'eu est qu'une partie) remercie Dieu du rétablissement
cond temple. — Trois strophes de 7, 7, 9 vers : 1-4 ; 5-7' ; des murs et des portes de la capitale de la Judée ; le Ps.
7".10. — | ' 4 s t r . , 1-4 : 11 faut louer Dieu et ne pas compter CXLVIII, du rétablissement de la nationalité juive, et le Ps.
sur les hommes. — 2" str., 5-7" : Heureux qui observe la loi CXLIX, des triomphes remportés par les Juifs sur les peuples
du Seigneur ! — 3" str., 7 C -10 : Dieu, le protecteur des justes, voisins. — On ne voit point dans les psaumes de Néhémio de
le protégera (1). divisions par strophes, mais nous avons ici trois séries de
pensées, 1-6; 7-11; 12-20 (en y comprenant le Ps. CXLVII),
s m . — P s a u m e C X L V I , h é b r e u C X L V I I : Lmidole Dominum qwmiamtniuil commençant chacune par une exhortation à louer Dieu,
Action ,1e g r â c e s à Dieu pour le réUblisaemont des m u r s de Jérusalem. CXLVI, 1, 7, et CXLVII, 12, el exposant toutes les grandeurs
Ce psaume et les suivants, jusqu'au Ps. CL, sont de Piéhé- de Dieu révélées doublement dans la nature et dans la pro-
tection spéciale accordée à Israël. Dans la première partie, le
( I ) M a l h e r b e a p a r a p h r a s é c e p s a u m e e u b e a u x v e r s ; m a i s p l u s sa Psalmislo loue particulièrement Dieu d'avoir réédifié Jérusa-
p o é s i e e s t b e l l e , p l u s e l l e f a i t r e s s o r t i r l a s u p é r i o r i t é d o l ' o r i g i n a l . »11
y a d a n s l ' o r i g i n a l , d i t SI. P a u l A l b e r t . Uttéralure fronçait du origan,
lem cl créé les astres; dans la deuxième, d'être la Providence
l e ç o n XIX". lin, p . 3 3 1 - 3 3 2 , j e n e s a i s q u o i d ' a b a n d o n n é e t d e m é l a n c o - des animaux; dans la troisième, d'avoir rebâti lés murs et
l i q u e ; o n y s e u l u n e à u i c t r o u b l é e q u i s ' é p a n c h e à D i e u , s e l i v r e , et les portes de Jésusalem, de lui donner l'abondance et surtout
p e u à p e u r e p r e n d c o u r a g e , c h a n t e s a v i c t o i r e , s ' é l è v e a u - d e s s u s du
de lui avoir donné sa loi.
vain a p p a r e i l des c h o s e s h u m a i n e s qui la captivaient' ou l'effrayai««.
Il n e f a u t p a s c h e r c h e r d a n s M a l h e r b e ces_ n u a n c e s d e s e u t i u i e u l , cet
o n d o i e m e n t d e l ' é m o t i o n . D a n s c e c h a n t flexible e t si v a r i é , il n ' a en-
8 1 7 . — P s a u m e C X L V I I : L'iuda,Jerusalem, Dominum.
t e n d u el r e t e n u q u ' u n e s e u l e n o t e . L e m é p r i s d e s f a u x b i e n s d e la lerre,
l ' i n a n i t é d e la p u i s s a n c e d e s g r a n d s , v o i l à ce qu'il c h a u l e r a . L a strophe, Jérusalem remercie Dieu de ses bienfaits.
h a b i l e m e n t c o u p é e , p r é s e n t e r a d ' a b o r d l ' i m a g e d e s f o l l e s a m b i t i o n » de
l ' h o m m e , p u i s , d a n s la s e c o n d e p a r t i e , le n é a n t d e t o u t c e l a . Q u a t r e ' Ce psaume, qui est uni au précédent dans la Bible hé-
vers amples el m a j e s t u e u x d'abord, puis deux vers courts, tranchants,
braïque, n e fait qu'un eu effet avec lui. Voir la troisième
comme uu arrêt impitoyable :
partie du Ps. CXLVI. — La numérotation des versets, dans la
Eo vain, p o u r sausfnire A nos lâches envies. Vulgate, commence par le verset 12, comme en hébreu.
Nous p a s s o n s près des rois tout le temps de nos vîea
A souffrir des mépris et ployer les genoux.
S I S . — P s a u m e CXLVIII : Laudate Dominum de cœlis.
Ce qu'ils peuvent n'est rien ; ils sont comme nous sommes,
véritablement hommes, Invitation à toutes les créatures A louer Dieu.
E l meurent comme nous.
Ont-ils r e n d u l'esprit, ce n'est plus que poussière. Le psalmiste, heureux à la vue de la nationalité juive
Q u e cette majesté si pompeuse e l s i Hère
Dont l'éclat orgueilleux étunne l'univers; rétablie, s'adresse à toutes les créatures pour qu'elles en re-
Et dans ccs grands tombeaux où leurs i m e s hautaine* mercient Dieu avec lui. C'est la même pensée qui se mani-
Font encore les vaines,
ils sont mangés des vers.
feste daus h: cantique des trois enfants dans la fournaise, el
I j so perdent ces noms de malices de l a terre. dans l'hymne au soleil de S. Françoise d'Assise (1). Il y a
D'arbitres de la paix, de foudres de la guerre.
Comme ils n'ont plus de sceplre ils n'ont plnî de flatteurs-.
Et t o m b e n t avec eux d'une chute commune (1) H. Frtrncisci Opuscula, Canticum Fro tris So lis : « L a u d a l o sia D i o
T o n s eaux q u e la forluue m i o S i g n o r e c o n t u t e l e c r é a t u r e , s p e e i a l u i e u t c m e s s e r l o Traie S o l e , elc.»
Faisait leurs serviteurs. " A n v e r s , 1G23, p . 3 9 8 .
[820] ART. II. — ANALYSE E T EXPLICATION DES PSAUMES. 373
aussi dans celle manière d'envisager la nature nou seulement
louanges lui sont dues parce qu'il a tiré veangeanc^ des
beaucoup de poésie, mais aussi quelque chose d'élevé el de
peuples ennemis d'Israël.
touchant qui transfigure l'univers, en nous montrant le créa-
teur, d'une façon en quelque sorte sensible, dans toutes ses 8 2 0 . — P s a u m e C L : Laudate Dominum in sanctis ejus.
œuvres. Ce ne sont pas les créatures inanimées qui parlent, Louaogo à Dieu.
mais c'est l'homme qui leur prèle sa voix, et de cette manière
Le dernier des psaumes n'est qu'une magniOque doxologie
rend grâces au Seigueur pour les œuvres dont il lui a donné
dans laquelle le Psalmiste invite treize fois, en comprenant
l'usage ou la jouissance. Tous les êtres loueront d'ailleurs à dans ce nombre Y alléluia initial et final (I), à louer Dieu
leur manière celui qui les a faits, en observant les lois qu'il dans son temple, i, à cause de sa grandeur, 2, avec toute
leur a imposées et en concourant ainsi à l'accomplissement sorte d'instruments de musique, 3-5. Le psautier tout entier
de ses desseins : Ganta, sorormen cicada, et Dominum tuum se termine par ce trail admirable qui le résume si bien :
creatorem tuum jubilo lauda, comme disait S. François Omnis s/tirilus laude/ Dominum! Alleluia! a Que tout être qui
d'Assise (i). « Cœlumigilur, etterram et abyssos, et lumi- respire loue le Seigneur (2) ! »
naria qu<e in cœlo sunt, et montes et plantas et alia h u j u s -
modi quiecumque animam et rationem habent, dit Théo- (1) L a s y n a g o g u e c o m p t e , d ' a p r è s E x . , x x x i v , ti-7, t r e i z e a t t r i b u t s d e
Dieu. Kirachi dit q u e les treize l o u a n g e s d u P s . CL c o r r e s p o n d e n t à c e s
doret, t. LXXX, col. 4986, hymnum offerre pr&cipil. Verum trei/e attributs.
in hœc eos qui ralione pr&diti sunt, intueri jubet et sapien- (2) V o i c i l e P s . C L I , n® 60, q u ' o n l i t à l a fin d e s S e p t a n t e , d ' a p r è s la
tiaw quee in his cernitur dicentes, creatorem celebrare. » — traduction de S. Jérôme :
Le psaume descend graduellement du ciel à la terre pour I . Davi il. Extra nameruni. Cum pugnarli c u m Goliath.
i . Purilluscram inter fratrea meos
s'arrêter à l'homme et se terminer par une exhortation gé- Et adolesccntior in domo patris mei.
nérale, 13-14. 3. Pasccbam ores patriì mei :
Manu* m e » fecemnt orgnnum.
Digiti mei aptaverunt psalterium.
3 1 9 . — P s a u m e CXLIX : Cantate Domino canlicum novum, taux ejus 4. Kt qni» annuntiarit Domino meo ?
in ecctesia sandorum. I l « Domino», ipse omnium exaudiet.
6. Ipse misit angelum saum.
Action de grâces à Dieu qui nous fait triompher de nos ennemis. Et tulit me de ovibuç patri* mei.
Et nnxit me in misericordia unctionia s u » .
Le Psalmiste chante les victoires du peuple juif, revenu 6. Fratrea mei boni et magni.
Et non fuit bcacplacitum in eis lVmino.
de la captivité, sur les tribus voisines qui leur avaient sus-
7. Exiri ad vinm alumigima [le Philistinj,
cité tonte sorte d'obstacles pour empêcher la reconstruction E t maledixit in simularriB suis.
du temple. — 18 vers. Les dix premiers vers invitent â louer 8. Ego autem evaginato ab ipso gladio
Amputavi caput eju*,
Dieu de ses boutés, et les huit derniers proclament que ces
Et abitali opprobrium de fil lia Isra/;I.
et L U , par exemple (I). Plus lard, les J u i f s , en lisant ces vcrlures que donnent les Pères de l'Église sur certains en-
droits de ce saint livre, pour entendre non seulement ces
recueils, les ont trop respectés p o u r y rien retrancher.
endroits, mais encore tout le reste du livre. — 5° Lire et mé-
825. — Dale d u l i v r e d e s Proverbes. diter ce divin livre dans le même esprit dans lequel il a été
composé» (1).
La question de la date du livre dans sa [orme actuelle
est différente de celle de l ' a u t e u r . L'inscription du second Voici un exemple, tiré de S. Augustin, qui montre quel
recueil de proverbes, xxv, 1, prouve que cette partie ne fut fruit on peut retirer de la lecture et de la méditation des
recueillie que du temps d'Ézéchias, entre 725 et OOG avant Proverbes dans les applications morales. Saint-Marc Girar-
Jésus-Christ, mais nous ne savons si elle f u t empruntée à la diu, après avoir rapporté le passage des Proverbes, vi, 6-8,
tradition orale ou tirée de livres antérieurs. Quoi qu'il en qui vante la prévoyance de la fourmi, continue : « Ne croyez
soit, on peut affirmer avec M. Reusch que, « dans sa forme pas que les docteurs chrétiens, surtout les Pères de l'Église,
présente, le livre des Proverbes e s t du temps d'Ézéchias. L'ap- n'aient expliqué la prévoyance que Salomon loue dans la
pendice, xxx-xxxi, peut aussi a v o i r été ajoutéà celte époque. fourmi, que par le soin d'amasser des richesses matérielles
Selon toute apparence, les hommes d'/;:êehias avaient déjà pour nos vieux jours. C'est la richesse morale qu'il faut
trouvé les deux premières parties, I-xxiv ou au moins I-XXII, acquérir quand on est jeune, pour en jouir quand on est
15, réunies par Salomon l u i - m ê m e , ou sous son règne, ou vieux. Enrichissez votre àme, afin qu'elle ait de quoi se sou-
peu après lui » (2). tenir dans les mauvais jours. «Voyez, dit S. Augustin, la
» fourmi de Dieu : elle se lève tous les jours de grand matin,
» court à l'église, prie, eutend la lecture de la parole sainte,
8 2 6 . — M o y e n s d e l i r e a v e c f r u i t le l i v r e d e s P r o v e r b e s .
» chante les hymnes, repasse dans son esprit co qu'elle a
« Proverbium, dit S. Basile, m o r u m est institulio el cor- » entendu, y rélléchit longtemps el amasse le grain qu'elle
rectio affectuum ; et in s u m m a , vitas est disciplina, eornm » a recueilli dans l'aire... Vient l'épreuve de la tribulalion,
qua; agenda s n n t prœcepliones sanas ac cordatas complec- » l'hiver de la vie, l'orage de la crainte, le froid de la tris-
lens » (3). » tesse, la perle des biens, le risque de la vie, la mort des
« Pour les bien entendre, en réduire la doctrine à cer- n siens, la disgrâce et l'humiliation... Alors les hommes re-
laines vérités capitales d'où les a u t r e s dépendent. — 2° Com- » gardent cette àme fidèle avec une grande compassion :
parer les instructions de ce livre avec celles de l'Évangile et o Quel malheur! disent-ils; le moyen de vivre après cela?
dos Apôtres, ainsi que de la loi, des prophètes et des autres » Comment cette personne n'est-elle point accablée par tant
o d e maux ? — Ils ne savent pas les provisions qu'a faites la
livres de l'Ancien Testament. — 3° Chercher dans les his-
» fourmi et qui la nourrissent à ce m o m e n t ; ils ne voient
toires de l'Écriture des hommes tels, en bien et en m a l , que
» pas quels grains précieux elle a amassés, et comment,
les dépeint le livre des Proverbes (4). — 4° Profiter des ou-
» renfermée dans son abri, loin de tous les yeux, elle se sou-
(1) A i n s i J a b n , Inlroduclio, \ 182, p . 3 9 7 - 3 9 8 .
» lient pendant l'hiver à l'aide des travanx de l'été » (2).
(2) R e u s c h , Einleitung, p . 6 0 . — L a t r a d i t i o n j u i v e a t t r i b u e le C a n - Voilà comment S. Augustin explique l'éloge que Salomon
tique d e s C a n t i q u e s à l a j e u n e s s e d e S a l o m o n , l e s P r o v e r b e s à s o u â g e
m û r et l'Ecclésiaste à sa vieillesse. L e s P è r e s r e m a r q u e n t q u e d a n s les
P r o v e r b e s , S a l o m o n i n s t r u i t les p l u s s i m p l e s , d a n s l'Ecclésiaste les
(1) T r o u v é d a n s u n a n c i e n m a n u s c r i t , s a n s n o m d ' a u t e u r , d e l a B i -
bomuies déjà avancés e u âge, el d a u s le Cantique les â m e s parfaites.
bliothèque du séminaire de Saint-Sulpice.
•l) S . l i a s i l o , Hom. x u . Inprincipium Prorerbiontm, t. x x x i , c o l . 383.
(2) Ennrratio in Ps. LXVI, n . 3, t . x x x v u , c o l . 805.
(V: Cf. p a r e x e m p l e , P r o v . , i , 7 , e t I R c g . , n , 2 5 : m R e g . . x i i , 13.
fait de la prévoyance de la fourmi, prévoyance d'autant plus
g I . — PREMIÈRE PARTIE DES PROVERRES DE S.U.OMOS, I , 7-1X.
louable qu'elle s'applique i des biens plus élevés et plus
solides que ceux que recherchent ordinairement les hommes, Contenu. — Style.
qu'à la plus haute poésie pour faire l'éloge de la sagesse L'éloge de la sagesse, qui sert d'iutroduction, est suivi des
incréée. proverbes proprement dits. Us commencent au chapitre x ,
avec le titre de Parabolx Satomonis. Les sentences de ce
• 829. — Style d e la p r e m i è r e partie.
roi sont divisées en deux recueils particuliers, dont le pre-
1" Le style des Proverbes est en général le style poétique mier n'a pas d'autre titre que celui que nous venons de
le plus simple, mais comme il n'est pas partout le même, rapporter, mais dont le second, comme nous le verrons plus
celui de chaque section doit être examiné à part. Cette étude loin, xxv, 1, n" 832, a un titre qui lui est propre et indique
est utile pour constater l'authenticité du livre et établir qu'il que la collection est de dale postérieure à celle qui forme la
a Salomon pour auteur, comme nous le verrons plus loin. seconde partie du livre, l.a section x-xxiv se subdivise elle-
2° C'est surtout entre le premier et le second recueil que même delà manière suivante : l ° x - x x n , l(i. C'est un assem-
la différence de composition est sensible. Dans les chapitres blage de pensées détachées, composées ordinairement d'un
MX, malgré un peu de diffusion, quelques répétitions et seul distique, sans autre lien de rapprochement entre elles
l'absence, en certains endroits, d'un développement régulier, que le sujet général, qui est la morale et la prudence. —
le langage est plus noble, le ton plus élevé; ils abondent en 2° xxii, 17-xxiv, 22. Au >L. 17 du chapitre xxn, coinineuce
images vivantes et en prosopopées hardies ; les deux derniers une série de préceptes, sur la justice et la prudence, qui ne
chapitres, vnr-ix, comptent parmi les pages les plus sublimes sont plus exprimés seulement en deux vers, mais avec quelques
de la Bible. Quant à la forme proprement dite, la structure développements. Ils sont nommés verba sapientium, xxn, 17,
des morceaux est peu régulière (1). et peut-être est-ce là les maximes des sages annoncées, i , 6.
— 3° xxiv, 23-31. Les douze derniers versets de la seconde
partie forment un petit groupe à part, qui porte l'inscription :
(1) U n e p e n s é e e s t q u e l q u e f o i s d é v e l o p p é e e n d e u x o u t r o i s v e r s e t s , Hxc que,que sapienlibus, xxiv, 23 ; a ce sont encore les paroles
t , S - 9 ; l i t , 11-12; VI, 1 - 5 ; 6 - 1 1 ; 12-15; 16-19 ; d ' a n t r e s f o i s e l l e e m -
brasse une longue suite d e versets ou m ê m e un chapitre tout entier,
des sages, » ou, d'après quelques-uns, « proverbes pour les
i l , 1 - 2 2 ; v, 1 - 2 0 ; v i , 211-35; v i l ; v i n ; î x . S a l o m o n p a r a i t c e p e n d a n t sages, n Ou doit rejeter celte dernière interprétation comme
a v o i r e u ici u n e p r é d i l e c t i o n m a r q u é e p o u r l e s s t r o p h e s d e v i n g t v e r s , peu vraisemblable, parce que ce ne sont point les sages qui
i, l f l - 1 9 ; m , 1 - 1 0 ; 1 1 - 2 0 ; IX, 10-19; v i n , 1 2 - 2 1 ; 2 3 - 3 1 , e t d a n s l e s
e x e m p l a i r e s d o n t p a r a i s s e n t s'être servis les S e n t a n t e , iv, 20-27; v , 6-11;
ont besoin de conseils de ce genre. Ces sentences paraissent
l a v e r s i o n s y r i a q u e , IV, 1 - 9 . L e v e r s e s t i a m b i q u e e t d e s e p t s y l l a b e s , former un supplément au premier recueil; les premières,
d a n s t o u s l e s P r o v e r b e s , d ' a p r è s M. H o l d i n g , q u i A t r a n s c r i t l e t e x t e 21-29, sont de deux vers, comme x - x x n , 16; ht dernière est
original e n c a r a c t è r e s latins e t en vers, c o n f o r m é m e n t a u x r è g l e s don-
développée eu 5 versets, 30-34. Suivant quelques critiques,
n é e s p a r M . B i c k e l l , n ° 598, d a n s Dos Salomonische Sprucltbuc/i, 1879,
p. 386-115. — Le parallélisme est q u e l q u e f o i s r i g o n r e n x , d'autrefois elles n e sont pas de Salomon, à cause du titre qu'elles portent;
n é g l i g é ; d ' o r d i n a i r e i l e s t s y n o n y m i q n e , l , 8 - 9 ; 11, 1 2 , e l c . L e n o m d o suivant d'autres, elles sont de sa composition. L'opinion la
Dieu, E l o h i m , ne s e lit q u e s i x fois d a n s t o u t le livre, trois fois d a n s
plus vraisemblable est qu'elles ont pour auteurs d'anciens
c e t l e s e c t i o n , n , 5 , 1 8 ; m , 4 ( e t x x v , 2 ; s x x , 5 , 9). Le n o m d e J e h o -
v a h , Dominus, v e s t p i n s f r é q u e m m e n t e m p l o y é , i, 7, 2 9 ; n , 5 ; n i , 5, Sages, mais qu'elles ont été adoptées par Salomon lui-même
7 , 9 , 11, 19, 26; 3 2 , 3 3 , e t c . qui les a fait insérer dans le recueil de ses propres maximes.
22
[833] A R T . I L — A X A L . E T 1IOCT. DU L1V. DES P R O V E R B E S . 387
832. — C o n t e n u d u s e c o n d r e c u e i l .
Vita e a r n i a t n , s a n i t n s c o r d i s ,
P u t r e d o o s s i u m , i n v i d i a . x i v , 30. Le p r e m i e r recueil des Proverbes est suivi d ' u n second qui
porte pour litre : Hxc quoque parabolie Salomonis, quas
Après le milieu du chapitre xv, ce trait caractéristique
s'efface peu à peu et disparaît complètement dans les der- transtulerunt (copièrent ou rassemblèrent) viri Ezechhe, ré-
gis Juda, xxv, I. C e t t e i n s c r i p t i o n p r o u v e q u e cette seconde
niers chapitres (2). Partout l'cloculion est simple, élégante.
La maxime est exprimée avec brièveté, conformément au pré- collection a été faite vers 7 2 5 av. J . - C . , n° 825, comme un
cepte d'Eccl., xii, H , qui donne en même temps l'exemple: supplément à une autre déjà existante. Elle se compose,
c o m m e celle d e X-XXII, d e p e n s é e s d é t a c h é e s e t d i v e r s e s , e m -
Y e r b a sapientinm sicut stimuli
brassant un certain nombre de sujets très variés, la plupart
E t quasi clavi in allurn deflxi.
moraux. P o u r la c a r a c t é r i s e r , o n lui a d o n n é le n o m d e livre
Elle est aussi fréquemment enveloppée comme d'un voile du peuple, tandis qu'on a appelé la précédente, x-xxiv, le
transparent. C'est un des caractères de la poésie gnomique livre d e la j e u n e s s e .
de ne pas appeler toujours les choses par leur nom, afin
S33. — S t y l e d u s e c o n d r e c u e i l .
d'aiguiser l'esprit en l'aiguillonnant et de le rendre péné-
Il e s t généralement semblable à celui d e x-xxu, à part
trant en le provoquant à la recherche et à la réflexion :
quelques légères différences : le p a r a l l é l i s m e antithétique y
S p e r a e voluptales; nocet cujpla dolore voluplas,
e s t a s s e z r a r e ; la f o r m e allégorique revient assez souvent,
xxv, 11, etc. ; les deux membres do la comparaison sont
dit un vers célèbre d'Horace, 1.1, Ép. xi, 55. Salomon exprime
quelquefois simplement juxtaposés, sans être uuis, xxv, 12,
bien plus agréablement cette pensée :
ou liés s e u l e m e n t p a r e i o u sic, x x v i , t , 2 , 1 8 - 1 9 ; x x v n , 8, etc.
(1) M . F r a n a D c l i t z s c b y a c o m p t é 37ii d i s t i q u e s ; i l n ' y a q u ' n n e s e n l e (la liaison est souvent indiqnée dans la V u l g a t e ) . Nous ne
e x c e p t i o n , s i x , 7 e , à cette r é g u l a r i t é . Là, a n lieu d ' u n distique, n o u s ' I Ces d e u x subdivisions c o n t i e n n e n t q u e l q u e s distiques, s x u , 2 8 ;
n ' a v o n s q u ' u n vers ; e n c o r e le v e r s m a n q u a n t est-il s u p p l é é d a n s les X X I I I , 9 ; X X I V . 7-10; d e s triHigufs, 1 (, 2 9 ; x x i v , 2 9 , e t s u r t o u t d e s
Septante.
télrastiqws, g é n é r a l e m e n t c o m b i u é s d e m a n i è r e q u e le s e c o n d m e m b r e
(2) O n t r o u v e d e s v e r s 4 p a r a l l é l i s m e synoni/mique, s i , 7; 2 3 , 3 0 ; s u , d u p a r a l l é l i s m e d o n n e l a r a i s o n d u p r e m i e r , x x n , 22-23 , 2 1 - 2 5 , 26-27,
14 2 S ; s i v , 1 3 , 1 7 , 1 0 , c l c . ; à f o r m e a p h o r i s t i q u e , i l , 31 ; x m , 14, s p é -
e t c . Il y a q u e l q u e s p r o v e r b e s d e c i u q m e m b r e s , x x u t , 4 - 5 ; x x t v , 3 - 4 ;
c i a l e m e n t a v e c le c o m p a r a t i f , x u , ? ; s v , 1 « , 1 7 ; s v i , 8, 19, e t c . , o n
d ' a u t r e s d e s i x , s x l l l , 1 - 3 , 1 2 - 1 4 , 19-21 ; x x i v , 1 1 - 1 2 ; u n d e s e p t , x x m ,
a v e c quanta mugis, s i , 3 1 ; x v , 1 1 ; à t o r m o synthétique, s , 18; s i , 29;
XIV, 1 7 , e t c . ; d e u x à f o r m e a l l é g o r i q n e , x , 2 6 ; x i , 22 ( M s = i w r r i ) . 6-8, e l u u p l u s l o n g e n c o r e c o n t r e l ' i v r o g n e r i e , x s m , 27-35.
[8311 A R T . I I . — A X A L . E T DOCT. D û LTV. DES PROVERBES. 389
rencontrons plus ici an même degré la concision sentencieuse
« Paroles du roi Lamuel, poème (massâh) que sa mère lui
du premier recueil; la construction est plus lâche; le paral-
enseigna. » La plupart des exégèles regardent le nom de
lélisme est tantôt rigoureux, tantôt négligé; la maxime n'est
Lamuel comme symbolique el désignant Salomon. C'est très
pas toujours exprimée en un seul distique, xxv, 6-7 ; 9-10;
vraisemblablement une dénomination poétique équivalant à
21-22; xxvi, 18-19; il y a des séries de proverbes reliés entre
Lael, c'est-à-dire n à Dieu, dédié ou dévoué à Dieu, Dieu-
eux, xxvi, 23-23; x x v n , 15-16;23-27; plusieurs ont un mol
donné. » Le parallélisme de ce court morceau est synonymi-
dominant qui en est comme la clef et est répété plusieurs
que el très régulier.
fois, xxv, 8-10; xxvi, 3-12; 13-16. Les observations que uous
venons de faire s'appliquent surtout aux chapitres xxv-xx vu, 5. 3° Le livre des Proverbes se torminq. par une pièce alpha-
bétique, composée d'autant de verse#-ou de distiques qu'il
existe de lettres dans l'alphabet hébreu, c'est-à-dire de 22,
§ I V . — APPENDICES, X X X - I X I I .
chacun d'eux commençant par une de ces lettres, placée selon
834. — P r o v e r b e s d ' A g u r ; de L a m u e l ; éloge d e î a f e m m e forte. l'ordre ordinaire, xxxi, 10-31. C'est l'éloge de la femme
forte, un portrait idéal tel que le conçoit le sage, inspiré par
Le livre des Proverbes se termine par trois appendices
l'Esprit Saint, o Salomon ne prend pas la femme forte sur
dont les doux premiers portent un litre particulier : 1° Verba
un trône, ni dans un somptueux palais, ni dans les conseils
Congregcmtis, filii Vomenlis, ou, comme on lit dans le texte
des rois, ni au milieu des assemblées humaiues ; il va plutôt
hébreu : Paroles d'Agur (congregam), fils de Yaqê (co-
la chercher dans la condition communeet ordinaire où Dieu a
mens) (1), xxx, 1. C'est une collection de sentences, en partie
voulu placer la femme, c'est-à-diredansson rôled'épouse, de
exprimées simplement, en parlio enveloppées sous u n e forme
mère, de maîtresse de maison, de femme même des champs ;
énigmatique. Quel en est l'auteur? 11 est impossible de le
car ce n'est que dans ce rôle simple et modeste que la
dire avec certitude. D'après S. Jérôme et la plupart des com-
femme est appelée à se montrer forte, ce qui veut dire intel-
mentateurs juifs et catholiques, Agur est un nom symboli-
ligente, active, soigneuse, prévoyante, ordonnée en toutes
que, signifiant collectionneur et pris par Salomon connue
choses, uniquement occupée de ses devoirs etaccomplie dans
celui de Kohéielb ouEeclésiasle, Eccl., i, 1. D'après un grand
la vertu. Le portrait que Salomon a fait de cette femme est
nombre de critiques modernes, Agur était un sage hébreu,
admirable; il montre, suivant la pensée de Herder, «l'hont-
de Massa, qui avait pour élèves Ithiel et Ukal, à qui il s'a-
» mage qu'on rendait chez les Juifs à une femme laborieuse,
dresse, xxx, 1-6. Dans le reste du chapitre, il parle à tout le
» et sachant rester dans le cercle domestique et champêtreoù
monde en général (2).
» la renfermait la constitution du pays, qui, elle aussi, était
2° Le second appendice, xxxi, 1 -9, porte pour inscription : a toute domestique et toute champêtre, o Les nations
païennes, qui avaient assigné à l'épouse un rang subalterne
(1) L e t e x t e d u >'. 1 d u c h a p i t r e x x x e s t t r a d u i t p a r la V u l g a t e , e n
et un rôle presque effacé dans la maison de l'époux, n'ont
r e n d a n t l e s n o m s p r o p r e s p a r d e s n o m s c o m m u n s , c o m m e e l l e l'a f a i t
d a n s l a p r e m i è r e p a r t i e d u t i t r e : Visio, quam locutus est vir, cum </uo jamais eu pour elle des éloges semblables; il appartenait à
est Deus, et qui Oeo secum moraule confortatus. L'hébreu porte : « poème la religion de Moïse et finalement au Christianisme de relever
q u e c e t h o m m e (Agur) a d r e s s a à Ithiel e t à Ukal. u Ce p a s s a g e est, d u la femme avilie» (1). — Les Pères ont vu la véritable femme
resle, o b s c u r et diversement interprété. Plusieurs p r e n n e n t le m o t
massdb, t r a d u i t p a r S . J é r ô m e , visio, p o u r u n n o m d e l i e n .
forte dans la Sainte Vierge.
(2) H u e t n i e q u ' A g u r s o i t S a l o m o n , p a r c e q u ' A g u r d i t : Stultissimus
mm virorum, x x x , 2, taudis que Salomon s e qualifie l u i - m ê m e de très
e a g e : Prxcessi omnes lapientia, E c c l . , l , 16.
(1) 11. L a u r e n s , Morceaux choisis de la llible, 1869, p . 384.
22.
CHAT. IV. — LES PROVERBES. [835] [836] A R T . I I . — A N A L . E T B O U T . DU L I V . S E S P R O V E R B E S . 391
guée comme le Verbe dans l'Apocalypse, m , 14; comme
§ V. — DOCTRINE OC LIVRE D E S PROVERBES.
Jésus-Christ dans S. Paul, Coi., i, 15, elle a pris part à la
Us Sagesse, — Es crainte do Dien. — Devoir' envers Dieu. • - Envers le prochain. création du monde, 24-30, comme nous l'explique S. Jean
— Envers ioi-tnêmo. — Sanction do la loi morale. — La doctrine dea Proverbes
est-elle une doctrine humaine?
au commencement de son Évangile : Omnia per ipsum facla
sunt, i, 3; elle n'est pas seulement spectatrice d e l à création,
835. — La S a g e s s e . cllev prend une part active : cum eo eram cuneta componens,
Les Proverbes sont le premier dos livres appelés sapien- dit Salomon, Prov., vin, 30 ; sine ipso factum est nthil quod
taux, dans le sens strict, parce qu'ils nous enseignent la vé- Iaelum est, dit S. Jean, i, 3. L'idée delà médiation du Verbe,
ritable sagesse, celle qui nous apprend à pratiquer la vertu, entre son Père et les hommes, apparaît aussi dans l'ensem-
à deveuir meilleurs et à faire, comme nous le disons a u j o u r ble de ce passage des Proverbes, qui se termine par ce mot
d'hui dans la langue chrétienne, notre salut. La sagesse est, si tendre et si touchant : Delkix mex esse cum filiis homi-
par conséquent, la même chose que la vertu; elle consiste à num, 31 (!;. Quand la Sagesse a créé l'homme, elle est con-
connaître et â faire le bien pour plaire à Dieu, m , 4 ; à fuir tente de son œuvre, u parce que, dit Stiiudenmaier, en don-
le mal pour ne point lui déplaire, m , 7 ; cf. vin, 13 ; à agir, nant à l'homme la liberté, le Créateur lui a accordé le pouvoir
en un mot, d'une manière surnaturelle. Le sentier des justes de devenir comme le second créateur de sa vie, la faculté
est lumière; la voie des méchants, ténèbres, r r , 18-19. Cf. de se rendre semblable au Verbe éternel du Père.» Ce que
XXVIII, 18.
lions recommande Salomon dans son livre, c'est donc l'imi-
tation do la Sagesse incréée, la participation à sa vie et à ses
i v , 27 : N ' i n c l i n e n i à d r o i t e n i à g a u c h e , attributs. En nous révélant ces grandes vérités, il nous mou-
É l o i g n e ton p i e d d u m a l .
tre en Dieu même le principe de la loi morale et la source de
Salomon veut prêcher ainsi la sagesse à ceux qui ne la la vertu.
connaissent pas encore, et en donner u n e connaissance plus
parfaite à ceux qui savent déjà ce qu'elle est. A cause du but 836. — La c r a i n t e d e D i e u .
qu'il se propose, il s'adresse à l'homme en général; l'indi-
vidu s'efface devant l'humanité ou se confond avec elle. Le Le moyen d'acquérir la sagesse, c'est d'avoir la crainte de
Juif ne se montre pas ici; le côté étroit et national qui dépare Dien. L'introduction générale nous apprend quel est le mo-
les productions rabbiniques est tout à fait absent des livres tif qui a poussé Salomon à recueillir ses Proverbes : c'est de
sapienliaux ; l'Esprit Saint instruit tous les hommes, parce démontrer que la crainte de Dieu est le premier de tous les
qu'il les appelle tous au salut. La sagesse à laquelle il les biens, i, 7 : Timor Domini, principium sapientix, parce que
convie, qu'il veut leur faire aimer, n'est pas du reste une c'est elle qui nous mène à la sagesse. Cette parole est le vé-
abstraction; c'est une personne divine. L'auteur sacré nous ritable commencement du livre, après la préface, î, 1-6; elle
la représente, dans le ch. vin, 14, revêtue des attributs est répétée aussi à la lin, presque en dernier lieu, connue
qu'Isaïe donne au Messie, xi, 2, le conseil, l'intelligence, la conclusion, îx, 10, parce que c'est la vérité que l'auteur se
force; il nous parle d'elle, 15-16, comme de Dieu : toute propose principalement d'inculquer, le résumé de toute sa
puissance vient d'elle sur la terre ; elle aime ceux qui l'ai-, doctrine. Cf. i,22; v m , 5; ix, 6; Job, xxviii, 28; Ps. ex, 10;
ment; elle est la source do tous les biens, 16-21. La Sagesse Eccli., I, 16.
est le Verbe, la seconde personne de la Sainte Trinité, en-
gendrée de toute éternité par le Père, 22-23. Elle est dési- (I) S u r l ' i d e n t i f i c a t i o n d e la S a g e s s e et d u V e r b e , v o i r F r a n z e l i n , Dr.
Deo trino, s e c t . I, Utesis 7 ' , p . M6-108.
[838] A R T . I I .— A N A L . E T nor,T. B E L I V .Ï E S P R O V E R B E S . 393
392 CUAP. IV. — LES P R O V E R B E S . [837]
la sagesse à la religion... En d'antres termes, on peut tra-
La crainte de Dieu à laquelle Salomon ou plutôt l'Esprit
duire ainsi le premier vers :
Saint attache tant d'importance, c'est la pratique d e l à reli-
. L ' h o m m e religieux seul p e u t devenir sage,
gion, ou, en d'autres termes, le respect et le culte dus à Dieu,
l'observation de ses commandements, ce que nous devons et le second :
appeler maintenant une conduite chrétienne. Avoir la crainte
de Dieu ou être fidèle à tous ses devoirs, c'est donc le moyen L e s h o m m e s i r r é l i g i e u x (les i m p i e s ) m é p r i s e n t t o u j o u r s la sagesse. «
il. '23
398 CHAP. v . — L'ECCLÈSIASTE. [813] [844] ART. I. — LNTKOD. AU LIVRE DE L'ECCLÉSIASTE. 399
leur, Kohélelh, traduit en grec par EcClèsiastés. La version
latine a conservé le nom grec; il signifie « celui qui parle à
l'assemblée, o « Ecclesiasles, dit S. Jérôme, grœco sennone
CHAPITRE V.
appeliatur qui cœtnm, id est Ecclesiam congregat, quem nos
L'ECCLÈSIASTE. nuncupare possumus concionalorem, eo qnod loquatur ad
poputam el ejus sermo non specialîter ad unum sed ad uni -
versos generaliter dirigatur. » 11 faut donc rejeter le seus de
ARTICLE I. collectionneur qu'on a voulu donner aussi au mot Kohélelh
Introduction au livre de l'Ecclésiaste.
(Grotius, Herder, Jahn) : l'Ecclésiaste n'est pas un recueil, une
collection de sentences comme les Proverbes, mais forme un
Texte et version». Nom. - Auteur. — Date. — Intégrité. — Canonicilé. — Forme
littéraire.
tout suivi. Il faut rejeter également les sens Rassemblée, de
sagesse qui prêche, de vieillard, de pénitent mort au monde, etc.
* 8i2. — Du texte et d e s v e r s i o n s de l'Ecclésiaste.
1° L'Ecclésiaste occupe le second rang parmi les livres sa- 2° Le nom hébreu a une forme féminine, mais il n'en dé-
pientiaux dans nos Bibles latines. Dans les Bibles hébraïques, signe pas moins un homme (comme les mots latins à termi-
il a le septième rang parmi les bagiographes, entre les La- naison féminine poeta, propheta) ; c'est un titre de dignité
mentations de Jérémie et le livre d'Esther. Comme nous le qui est appliqué à la personne qui en est revêtu (comme
verrons plus loin, le texte hébreu de ce livre se distingue par I Esd., ii, 57; 11 Esd., vu, 57). Il est employé ici symbolique-
des aramaïsmes, des expressions et des locutions qui lui sont ment (comme Is., xxix, 1, 2 ; Jér., xxv, 20) pour exprimer
propres, et en particulier par des mots à forme abstraite. la fonction que remplit Salomon dans ce livre en instruisant
l'assemblée. Il eu est qui pensent cependant que Salomon a
2" Nous avons de ce livre la version grecque dos Septante pu réunir le peuple à la fin de sa vie, comme il l'avait fait
qui est très littérale, des fragments de versions grecques lors de la Dédicace du temple, III Reg., vin, 55-01, et lui
d'Aquila, de 'l'héodotion et de Symmaque, une paraphrase adresser le discours contenu dans ce livre.
chaldaïque qui nous fait connaître l'interprétation liagadique
ou homélitique de ce livre, une version syriaque remarquable, 811. — A u t e u r de l'Ecclésiaste.
et enfin plusieurs versions latines anciennes : sans parler de
Le nom de Salomon ne se lit pas en tontes lettres dans ce
l'Italique, faite sur les Septante, nous en possédons deux de
livre; mais celui qui prend le nom symbolique d'Ecclésiaste
S. Jérôme. Ce Père avait corrigé, d'après les Hexaples d'Ori-
se dit fils de David et déclare qu'il est roi de Jérusalem, ce
gène, la version italique en usage de son temps, mais cette
qui ne peut convenir qu'à Salomon. Tous les commentateurs
édition corrigée est perdue. 11 nous reste de lui celle qui est
juifs et chrétiens ont été unanimes à attribuer à ce prince la
dans notre Vulgate, faite sur l'hébreu, en conservant le plus
composition de l'Ecclésiaste, jusqu'au xvir siècle, où Gro-
possible de la version italique, et une autre traduction, insérée
tius, le premier, en 1044, a prétendu qu'il n'était pas de
dans son Commentaire de l'Ecclésiaste, qui rend plus rigou-
lui (I). Aucune raison concluante n'oblige d'abandonuer la
reusement le texte original. Bossuet a reproduit cette der-
nière, vis-à-vis de la Vulgate, dans ses notes sur l'Ecclésiaste. {1) O e p u i s l e c o m m e n c e m e n t d o c e s i è c l e , l a p l u p a r t d e s a u t e n r s p r o -
testants et m ê m e q u e l q u e s catholiques, c o m m e Jalin, Herbst, Movers,
o u t a d o p t é l ' o p i n i o u d e G r o t i u s . I l s Tout l e l i v r e m o i n s a u c i e n q n c S a l o -
813. — D n t i t r e d e l ' E c c l é s i a s t e . m o n , m a i s s o n t 1res d i v i s é s s u r s a d a t i A N ' i c h l i g a l l l e p l u c e , p o u r c e r -
t a i n e s p a r t i e s , e n t r e S a l o u i o u e t J é r é m i e , ÎI75-588 1 ; S c h u i i U , J a h n , c n l r o
1° Le titre de l'Ecclésiaste est tiré du nom qu'y prend l'au-
4(10 ciiAr. v. — L'ECCLÉSIASTE. (843] (845] A R T . 1. — INTROI». AU LIVRE 1)B L'ECCLÉSIASTE. 401
croyance traditionnelle, et de refuser à Salomon la composi- l'auteur parle toujours comme étant Salomon, et s'il s'ex-
tion de l'Ecclesiaste. L'origine salomonienne de ce livre n'est prime au passé au sujet de son règne, c'est uu idiotisme de
pas de foi, mais elle a en sa faveur le seul argument vérita- îa laugue hébraïque qui n'implique nullemeutque sou règne
blement concluant en pareille matière : l'autorité du témoi- soit fini (I).
gnage, 1° du titre dn livre, i, t ; 2 ' d e toute la tradition juive 2° Salomon, objecte Jalin, s'il avait écrithii-méiuel'Ecclé-
et chrétienne qui est unanime, comme tout le monde le re- siaste, I" n'aurait point parlé si amèrement des injustices el
connaît. Les objections qu'ou a faites contre la croyance tra- des maux de la société, parce qu'il aurait condamné par là
ditionnelle sont loin d'être irréfutables. Elles sont tirées du son propre gouvernement, ni, IG; îv, 1 ; x, 7, 10. — On ne
fond et de la forme. Nous allons répondre aux unes et aux saurait dire que Salomon se condamne eu parlant ainsi, car
autres. il énumère des abus qui ont eu lieu eu tout temps et en loul
pays, et nulle part il ne se les altribue et n'en assume la res-
815. — I. R é p o n s e a u x o b j e c t i o n s t i r é e s d u f o n d d u l i v r e c o n t r e ponsabilité. Sou but étant de décrire tous les maux que souf-
l'origine s a l o m o n i e n n e d e l'Ecclésiasle.
fre l'homme sur la terre, il ne pouvait se dispenser de par-
1 0 L'auteur, par une fiction poétique, s'attribue le rôle de ler des oppressions el des injustices dont tous les peuples
Salomon, comme le fait celui de la Sagesse, qui n'est certai- de l'antiquité, surtout en Orient, avaient tant à souffrir. Cf.
nement pas Salomon. Il nous indique assez qu'il n'est pas le Luc, xvrn, 2-5. — 2 ° Ce que dit l'Ecclésiasle, n, 12, 18, 19,
vrai Salomon, puisqu'il parle du règne de ce prince au passé. de son successeur, ne prouve pas non plus que ce n'est pas
— Il est vrai que la Sagesse n'est pas de Salomon; mais le Salomon qui parie. Ce prince pouvait avoir lieu de douter
texte ne l'attribue pas à ce roi de la même mauière que de l'habileté de son fils Itoboam ; il devait aussi connaître la
l'Ecclesiaste, et S. Jérôme a réclamé contre le titre de « Sa- prophétie qui annonçait à Jéroboam que celui-ci deviendrait
gesse de Salomon » donné par les Septante à l'avant-dernier maître de la presque totalité du royaume, 111 Keg., xi, 20-40.
des livres sapientiaux. Au contraire, dans l'Ecclésiasle, Peut-être, enfin, ne pensail-il qu'à ses successeurs en général.
dominateur (sultan); les particules kebar, i, 10; n , 12, 16, 1° Plusieurs critiques, gênés dans leurs théories par la
déjà; mah-sché, i, 0, ni, 13, ce qui ; des mots philosophiques' conclusion de l'Ecclésiasle, ont supposé que cette conclusion
et abstraits, yesck,n, 21; TIII, 14, l'être; Sikloulh, î, 17; avait été ajoutée après coup. M. Gralz prétend qu'elle l'ut
n , 3, folie, etc. Admettons que tous les mois qu'on prétend composée quand l'école de Hillel se prononça en laveur de la
être des aramaismes le soient réellement, ce qui est loin canonicilé du livre, e t daus le but de le mettre à l'aliri des
d'être prouvé, les relations qu'eut Salomon pour son com-
iv, 15, d a u s le s e n s d e savoir, c o m m e i t ë ï v a i : il, 8, sehiddàh, d a n s le
merce avec les Araméens les expliquent facilement, 111 lleg., sens d e ffé&tc, litière. T o u t e s les e x p r e s s i o n s e m p l o y é e s ici p a r S a l o m o n
v, 29, etc. (2). Nous pouvons donc conclure que la tradition s o u t p a r f a i t e m e n t h é b r a ï q u e s e l usitées d a n s la signification qu'il leur
d o n n e . — M- Delitzsch c r o i t avoir t r o u v é d a n s l'Ecclésiasle c e n t ciuq
m o i s ou l o c u t i o n s q u i l u i s o u t p r o p r e s , ou a n m o i n s t r è s r a r e s a i l l e u r s ,
m , 2; la paresse, catstah, Eccl., I , 18, et P r o v . , x i x , 13. Voir aussi
saus c o m p t e r des t o u r n u r e s particulières. Mais on r e n c o n t r e d a u s c h a q u e
Eccl., m , 5 ; i v . « l.e style plein de passion, l ' i n d é p e n d a n c e des diverses
livre d e s m o t s q u i lui sont p a r t i c u l i e r s s a u s q u ' o n e u p u i s s e r i e n c o n -
parties..., l'expression sculeucieuse et c o n c r è t e , rappellent (aussi) la
c l u r e . Les m o n u m e n t s q u i n o u s r e s t e n t d e la langue h é b r a ï q u e s o n t
poésie d e s P r o v e r b e s . Quelques passages m ê m e s renferment en réalité-
trop peu n o m b r e u x p o u r q u ' o n puisse fixer la d a l e d ' u u livre à l'aide
des séries de proverbes. » (N'ôldeke).
d e q u e l q u e s expressions, s u r t o u t q u a n d ce l i v r e , e x p r i m a n t des idées
i l ) Voir Ln Bible ef les découvertes modernes, t . m , p . 531-536.
q u i ne sout pas d a n s les a u l r e s é c r i t s d e la m ê m e l a u g u e , a eu besoin
(î) L e s héllénismes q u e GrSIz sigualo d a n s l'Ecclésiasle sont imagi-
de m o t s particuliers o u nouveaux.
naires : v , 17, il p r é l e u d voir u n e i m i u i i o u du xaîàvrâyaOév d e s Grecs;
iv, 1-i, notad e m p l o y é d a n s le seus de devenir c o m m e w » | u u ; raai; (Il Eccl., i l , 0, 10; v u , 20-28, e t c . Voir aussi la description de la
vieillesse a u d e r n i e r c h a p i t r e .
objections provoquées par sa doctrine. Mais le dernier cha- était déjà à cette époque dans le cauon reçu parles Juifs. On
pilre est certainement de Salomon, comme toutes les autres le lit encore officiellement tous les ans dans les synagogues
parties. 1° Le Talmnd le considère comme ancien. 2° «L'au- Israélites. Il a toujours fait partie du canon de toutes les
teur se manifeste ici par divers traits : Salomon s'appelle Églises chrétiennes.
couramment, d a n s l'épilogue comme dans le livre, Kohé-
lolU ; ses expressions, ses tournures sont, dans tous leurs 850. — F o r m e littéraire de l'Ecclésiaste.
détails, les m ê m e s que dans le cours de l'ouvrage. Le lime
1° Le livre de l'Ecclésiaste est original dans la forme
Dcum de XH, 13", n'est que la répétition de la sentence de
comme dans la pensée. Sa forme est poétique, au moins
v, fi, et la pensée plutôt indiquée que développée, c'est là
en partie, et on le range généralement parmi les poèmes
tout l'homme, XII, l.'!b, est rendue comme vi, 10'. Le mot
didactiques. Cependant, dans beaucoup de passages, c'est de la
yother, n, 15; v i , li, etc., familier à l'auteur, et la locution
prose oratoire, dans laquelle on ne voit point la symétrie du
dont il se sert volontiers pour former des dénominations par-
parallélisme. Dans d'autres, la forme poétique est très
ticulières, baal, baalè, maître de, X, 11, 20; v, 10,12 ; MIL, 8,
sensible. Le parallélisme est très bien réussi, v, 5 ; vin, 8 ;
se trouvent également ici... L'auteur dit (enfin) que leKohé-
ix, 11 ; il ne l'est pas de même, v, I ; vu, 26; xi, 9. Nous
leth qui apparaît comme kliakam, sage, dans cet écrit, est
lisous, VII, 7 , 9 ; ix, 8, des maximes qui ressemblent, pour le
celui-là même q u i a composé le beau livre populaire des
fond et pour la forme, à celles des Proverbes. Quand Salomon
Proverbes. » (Delitzsch.)
parle de son expérience personnelle et exprime ses propres
réflexions, son langage devient de la prose, mais une prose
2° Sans nier précisément l'intégrité de l'Ecclésiaste, quel-
qui conserve une certaine mesure et une cadence de mots ;
ques critiques o n t supposé un bouleversement, ou même des
quand l'auteur adresse des exhortations à l'assemblée, son
corruptions dans le texte. Ainsi van der Palm, t.mbreit. Ils
style devient tout à fait poétique et conforme à toutes les
ont prétendu expliquer de la sorte les contradictions qu'ils
lois de la poésie hébraïque, surtout à la fin du livre, dans le
s'imaginaient exister dans cet ouvrage. Ce que nous avons
ch. xii. Kiiister et Vaihinger ont divisé tout le livre en
déjà dit sur le p l a n général et sur l'ordre qui règne dans les
strophes et antistrophes : ils y ont mis une symétrie qui
diverses parties suffit pour établir la fausseté de cette suppo-
n'existe pas en réalité.
sition.
849. — Canonicité de l'Ecclésiaste. 2" Il y a, d'ailleurs, de l'art dans l'Ecclésiaste, malgré
La canonicité e t par conséquent l'inspiration de l'Ecclé- quelques négligences et un peu de ditfusion. Les répétitions
siaste est de foi. Théodore de Mopsueste, qui en contestait et pléonasmes, vin, l i ; ix, 9, sont certainement voulus et
l'inspiration, f u t condamné à ce sujet par le v= concile œcu- cherchés, et ils produisent leur effet. « L'Ecclésiaste se
ménique. Les J u i f s l'avaient placé dans leur canon. On manifeste comme un maître de la parole quand, i, 4-11, et
parle de discussions qui auraient eu lieu à ce sujet dans la XII, 2-7, il représente, là, l'éternel va-et-vient du cours des
synagogue, e n t r e l'école de Hillel et l'école de Schammal. choses, et quand il peint, ici, la vie humaine qui touche à sou
Celle-ci, qui avait des tendances hétérodoxes, l'attaquait sur- terme et enfin se brise » (F. Delitzsch).
tout à cause de s o n obscurité (1). Le- synode de Jabné (Jam- il" L'absence d'uniformité dans la forme et dans la marche
nia) se prononça e n [90 contre l'école de Schammaï. Mais il do la pensée, l'absence même d'un enchaiuement rigoureux
dans les idées, ne sert qu'à mieux faire ressortir la vérité
i l ) Yudayim, it, 5 ; v u , 6 . Cf. EJuyoth, v , 3 ; Schabhalh, 30 h, Ue- qu'il vent faire pénétrer dans l'esprit de l'homme ; le néant
gilta, lu.
de la vie en dehors de Dieu. Il a tout essayé, rien n'a pu le d'y méconnaître uu ordre et u n plan. II se compose (l'un
satisfaire ; il passe d'un sujet à un autre, parce que rien u'est prologue, de quatre sections ou parties, et d'un épilogue (I).
capable de le fixer et de le retenir. Son style est eu parfait 1° Le prologue, i, 2-11, expose le sujet du livré. Il com-
accord avec sa manière de voiries chosos. Il tient ferme à la mence par une sentence qui le résume tout entier : Vanilas
crainte de Dieu et au jugement final, mais il n'en sent pas vanitalum el omnia vanilas, i , 2. Cette sentence est répétée
moins douloureusement le dégoût de la vie et ses déceptions au commencement de l'épilogue. Une sentence termine aussi
amères, et il exprime ses sentiments d'une manière si sai- le prologue : A'on est priorum memoria, i , 11, de même que
sissante qu'il nous lestait partager. Avec quelle force éclate l'épilogue : Et eu nota gu:e fiunt, adducel Deus in judicium,
sa douleur dans la première partie de son livre : Vanilas va- XII, 14; niais elle est fort différente daus les deux cas, parce
in latum, dixit Eeclesiasles, vanilas vanitalum et omnia que la conclusion nous fait connaître la sanction divine de la
vaniÙft'J On ne saurait imaginer une entrée- en matière plus vie, tandis que le prologue ne nous fait connaître que la
brusque ni plus énergique. Salomon a longtemps contenu au vauité de la vie considérée en elle-même, indépendamment
tond de son emur le chagrin qui le ronge, mais enfin il de Dieu. Tout en elle est changement el oubli (2).
éclate soudainement, il répète sa pensée, el ses pléonasmes
mêmes sont éloquents. C'est uu coup de tonnerre qui re- (1) C o m m e n t a t e u r s c a t h o l i q u e s : S. Grégoire de Nysse, llomilùt octo
tentit, et que l'écho répercute sourdement el longuement iu Eeelesiasten ( j u s q u ' a u c h . m , 13), t . XLIV, col. 613-734 ; S . Grégoire
le T h a u m a t u r g e , SIetaphrasis in Eeelesiasten (hrevis q u i d e m , sed valde
comme pour le rendre plus terrible. Jamais écrivain n'a utilis, . dit S. J é r ô m e , De vins illustr., 63, t , x x n t , col. 675), t . x , col.
trouvé une formule plus concise et plus forte pour exprimer 987. — Commentarius S. Hiermgmi in tibrum Eeelesiasten ad Paulam
sa pensée. Qui a pu jamais oublier le vanilas vanitalum après et Eustochium (i/uem et perspimitate el elegantia et eruditione, varia-
rumque rerum sàentio prxstare docti falentur, Bossuet). — H u g u e s de
l'avoir une fois entendu (I)? Saint-Victor, In Eeelesiasten Homilix XIX, t. C L X X V , col. 113-236. Con-
tient d'excellentes r e m a r q u e s . — J o . d e Pineda, Commentarium in Ee-
ARTICLE II. elesiasten, in-fe, A n v e r s . 1620. R é s u m e e x a c t e m e n t t o u t e s les e x p l i c a -
t i o n s d e s P è r e s et des c o m m e n t a t e u r s a n t é r i e u r s s u r c h a q u e verset ;
Analyse de l'Eccléslaste. r e p r o d u i t A la lin d a c h a q u e c h a p i t r e neuf t r a d u c t i o n s différeutes s u r
n e u f c o l o n n e s parallèles. Ouvrage t r è s solide. — Bossuet, Liber Ecelc-
831, - Division de l'Ecclésiasle. siailes. Noies courtes cl s u b s t a n t i e l l e s . — R e u s c h , Zur Frage iiba• tien
Vcrfasser des Kohelcth, solution des q u e s t i o n s philologiques et critiques
L'Ecclésiasle est un discours qui n'a pas toule la rigueur s u r l ' a u t e u r du livre, d a n s la R e v u e c a t h o l i q u e d e T u b i n g u c , Theoh,-
giseke Quarlalsclirifl, 1860, p . 430-109. — Gilly, l'Ecclésiasle de Salo-
et toule la suite d'une dissertation ; mais ii est impossible
mon, traduit de ehébreu et précédé d'une élude sur le caractère, fauleur.
II) P l u s i e u r s s a v a n t s o n l supposé, j u s q u e d a u s c e s d e r n i è r e s a n n é e s le plan et CiUje de ce livre. Paris. IS63. - L'abbé R a m b o u i l l e t , Essai
(M. S c h e u k e l e t M. Ê p l i r û i n llirscli, elt I S Ï I ) , q u e l'Ecclésiasle osl u n sur quelques endroits difficitet de l'Ecclésiasle, d a u s la llei-ue des sciences
dialogue d a n s l e q u e l d e u x p e r s o n n a g e s , la vraie s a g e s s e el la fausse ecclésiastiques, j a u v i e r 1873, p . 33-64. — l)u m ê m e , L'Êcclésiasle île Su-
sagesse, p r e n n e n t t o u r à tour la p a r o l e . Ilcrdor, Bergst el a u t r e s a v a i e n t lomon, traduit de l'hébreu et annoté, P a r i s . 1879. — Vcgni, l.'Ecclesiaste
é m i s a v a u t e u x d e s idées a n a l o g u e s . .Mais o n n e t r o u v e d a n s tout le seconda il talc ebraico, doppia traduzione con proemio e note, Flo-
livre a u c u n e t r a c e certaine d e dialogue. C'est t o u j o u r s la m ê m e p e r - r e n c e , 1871. Bon c o m m e n t a i r e . — L'abbé A. Moisis, p r ê t r e d e l'Ora-
s o n n e q u i parle d u c o m m e n c e m e n t il la lin, et p r é s e n t e le m ê m e t h è m e t o i r e d e R e n n e s , Salomon cl rEcctésmslc, élude critique sur le texte, les
s o u s ses d i f f é r e n t s aspects, s a u s q u ' a u c u n i n t e r l o c u t e u r i u t e r v i e n u e doctrines, toge cl l'auteur de ce livre, 2 iu-8", Paris, IS76. Travail excel-
p o u r lui d o u n e r la réplique : « Q u i c u m q u e p r œ c o n c e p l i s o p i n i o n i b u s l e n t , restitué par l ' a u t e u r d a u s le c o m m e n t a i r e d e la Bible p u b l i é par
v a c u u s ail l e g o n d u u i h u n e l i h r n j o accedil, h u n e p u t a v e r h u u u i l a i n eo l ' é d i t e u r Lcthiellcux.
«îialogismi a u t d u o r u m in eoulrariaiu partent a r g u m e n t a r é f e r e n t i s
¡2) C'est celle p e i n t u r e dos m i s è r e s de la vie q u i d o n n e au livre d e
vesligia r e p e r t u r u i u esse. » ltoseouiQHer, Schotiain £ a V . , 1 8 3 0 , p . 13.
l'Ecclésiasle un c h a r m e d o u l o u r e u x a u q u e l p e r s o n n e n e p e u t se sous-
2- La 1''section, i, 12-n, montre quelle est la vauité de la la conclusion finale. 11 est impossible à la sagesse humaine
vie par le tableau de la vauité de la sagesse humaine, i, 12- d'approfondir l'umvre de Dieu, v m , 10-17; les bons, comme
IX, et de la jouissance des plaisirs et des biens terrestres, u , les méchants, sont soumis à la Providence dont la volonté
1-11, alors mémo qu'on eherche à n'en jouir qu'avec modé- est inscrutable, ix, 1 - 2 ; ils doivent mourir et être oubliés,
ration, u , 12-26. Ainsi la sagesse, la science et le plaisir, qui îx, 3-6; nous devons donc jouir de la vie en "attendant la
paraissent les plus grands biens de l'homme sur la terre, ne m o r t , ix, 7-10; lo succès ne récompense pas toujours les
sont que vanité. Cette 1'" section a surtout la forme d'une efforts de l'habile et du sage, îx, 11-12; la sagesse, quoique
confession de Salomon; il raconte les expériences qu'il a avantageuse en bien des cas, est souvent un objet de mépris
faites pour trouver le bonheur sans tenir compte de Dieu. pour la folie, ix, 13-x, 3. Nous devons être patients et obéir
3° La 2° section, m-v, établit que l'homme n'est pas le à ceux qui gouvernent, même quand ils sont injustes, parce
maître de son sort, mais qu'il est tout entier entre les mains que la résistance ne ferait qu'accroître nos maux, x, 4-11 :
de Dieu et sous la dépendance de sa Providence. Tous les la prudence dans les choses de la vie vaut mieux que la folie,
événements de la vie sont fixés et réglés. L'homme doit donc x , 12-20. Il faut être charitables, dussions-nous faire des
s'y soumettre et tâcher de tirer le meilleur parti possible de ingrats, car ceux à qui nous faisons du bien peuvent après
la vie présente. Quels que soient les maux et les injustices tout nous eu être reconnaissants, xi, 1-2. Nous devons tou-
qui régnent sur la terre, si l'homme a la craiule do Dieu , jours travailler, puisque nous iguorons lesquels du nos efforts
s'il remplit ses devoirs, s'il se confie en la Providence, s'il seront couronnés de succès, et rendre ainsi la vie agréable,
estime à leur juste valeur les biens de ce monde, s'il se
xi, 3-8. Néanmoins, comme tout cela ne satisfait point l'âme,
contente de jouir des biens qui lui sont donnés, il aura agi
l'Ecclésiaste conclut en définitive que la pensée du jugement
sagement. Cette 2" section nous montre donc l'impuissance
dernier doit être la règle de notre vie, xi, 9-10, et que nous
des efforts humains pour atteindre le bonheur, parce que
devons vivre depuis notre jeunesse jusqu'à la vieillesse dans
nous ne pouvons pas lutter contre les événements et contre la
la crainte de Dieu et du jugement final, dans lequel tout sera
Providence. La conclusion est qu'il faut se résigner à sup-
expliqué, XII, 1-7.
porter les maux qu'on ne peut éviter et à jouir des biens que
6° L'épilogue, xn, 8-14, contient la solution du problème
Dieu nous donne.
énoncé dans le prologue. Tous les efforts de l'homme pour
4" La 3" section, vi-vm, 13, montre que le bonheur n'est obtenir la félicité complète sur la terre sont vains, x u , 8 ;
pas dans la recherche des richesses ni de la réputation. La l'expérience de Salomon, le plus sage des hommes, qui a
sagesse pratique consiste à prendre les choses comme Dieu essayé do tout, en est la preuve, x u , 9-10. Les livres sacrés,
les envoie, à être patient, à ne pas se livrer aux récrimi- qui nous apprennent la vraie sagesse, conduisent à la vraie
nations, à obéir aux supérieurs. félicite, x n , 11-12 : ils nous apprennent qu'il y a un juge
5° La 4 e section, vin, 16-xn, 7, donne le résumé des re- équitable qui, au grand jour du jugement, nous rendra"
cherches et des expériences des trois sections précédentes et selon nos œuvres. La règle de la vie, c'est donc de le craindre
et de garder ses commandements, c'est-à-dire de pratiquer
fidèlement la religion, x u , 13-14. C'est donc Dieu, la
Iraire. " Verba Ecclesiastes,... nescio q u o pacto, w o d u curn l e g e r e o l u r ,
d u l c i a facla s u n l iu a u r i b u s nostris. F.I ecce co?piuius lilienlcr a u d i r o
pensée de Dieu, qui résout le problème de la destinée de
nl.ila u o - l r a . e t q u œ Don diligiuius t a m e u u u d i r e d i l i g i m u s . Mala e u l m l'âme que s'est posé l'Ecclésiaste. Si Dieu n'intervient pas
n o s t r a n o n diligiiuus, et inala n o s t r a a u d i r o diligimus. • H u g u e s de personnellement dans ce livre, comme dans celui de Job,
Saint-Victor, In Eectesiasten, lioin. i l , t . C L X X V , col. 1J3.
avec lequel il a tant de ressemblance par le sujet, c'est lui 852. — Difficultés a u x q u e l l e s a d o n n é l i e u la d o c t r i n e d e l'Ecclésiaste.
du moins qui donne l'a solution comme dans Job. Dieu est
Non seulement la doctrine de l'Ecclésiaste est irréprochable,
toujours présent à Salomon; il ne le nomme pas moins de
mais elle est divine. Cependant, comme Salomon s'étend
37 fois dans douze chapitres (I); c'est bien le time Ileum qui
beaucoup sur la vanité des choses humaines et expose longue-
est le devoir'de l'homme, v, <i; x n , 13, d'où dépend sa
ment des idées qu'il ne réfute à la fin qu'en peu de mots, on
félicité, v i n , 19, et sou sort définitif, v u , 18 (Vulg., i'.l); xi,
s'est souvent mépris, et de tout temps, sur le but et la ten-
0 ; xu, l i. Telle est la pensée dominante de l'Ecclésiaste et
dance de l'auteur de l'Ecclésiaste. Déjà les anciens Juifs
l'explication du livre.
avaient été surpris des paroles qu'on lit dans certaines parties
7° La division que nous venons de donner est aujourd'hui de ce livre. Nous lisons dans S. Jérôme, Comment, in Eccl.,
universellement admise, au moins dans ses traits principaux. XII ; « Ainnt Hebrœi, cum inter caitera scripta Salomonis,
La suite des pensées n'est pas toujours rigoureuse, la liaison q u a antiquata s u n t , nec in memoria duraverunt, et hic
des idées surtout n'est pas partout apparente, et l'enchaine- liber obliterandus videretur, eo quod vanas assereret Dei
ment n'est pas très méthodique; il y a des oscillations dans crealuras, et lotum pularet esse pro nibilo, et cibum, et
l'exposition, quelques répétitions et quelques parenthèses, polum, et delicias Irauscunlcs praferret omnibus : ex hoc
mais il est impossible néanmoins de méconnaître l'idée do- uno capitnlo (XII°) meruisse auctoritatem, ut in divinorum
minante de chacune des parties : la vauité des plaisirs de ce volumiuum numéro poneretur, quo totam disputationem
monde dans la première section, l'impuissance de l'homme suam, et omnem catalogum hac quasi ¿»iwjiXauiiii (reca-
contre la volonté do la Providence dans la seconde, la vanité pitulalione) coarctaverit, et dixerit, fiuemsermonuin snornm
des richesses et de la réputation dans la troisième, le résumé auditu essepromptissimum, nec aliquid in se habere difficile,
de tout ce qui précède d a n s la quatrième, et la conclusion ut scilicet Deum tîmeamus et ejus praicepta faciamus. Ad
que le but de la vie doit être, non de chercher un bonheur hoc enim natpm esse hominem, ut creatorem suum intelli-
parfait, qu'il est impossible d'atteindre, mais do s'assurer geus, veneretur euiu meta, et honore, et opere mandatorum. »
une senteuce favorable au tribunal de Dieu (9). Le dernier chapitre nous donne, en effet, d'une manière
claire le sens du -livre. Mais il ne faut rien en conclure
contre les onze premiers chapitres. « Neque tamen putemus
(1) Baélohim, II, 21, SS; III, 1 1 , 1 4 , 13, H . 18; 1«, 17; v , I , 5, S, 17,
IS, 19; v i , 2 ; v i l . 13, 14, 26, 2 0 ; «III, 15, I " : >x, I , XI- 5 , '-1 ; XII,
hos tantuni versiculos (ultimi capitis), observe avec raison
7. 13, 14. — Ébhim, 111, 10, 13; v,3, IS; «u. IS; vin, 2, LI. Bossuet, priscis sapientibus dignos esse visos quos Spiritus
(2) H u g u e s do S a i n t - V i c l o r a b i e u a n a l y s é l ' c o S e i g u e m e u t de l'Foclé- Sanctus dictaverit : into vero caiteros ex bis maxime aistimatos
siaste d a n s l e s m o i s s u i v a u l s : » O s t e a d i t o m n i a esse v a n i t a l i s u b j e c l a :
fuisse, quippe cum ad illos totum librum referri facile
in b i s q u t e p r o p t e r h o m i n e s f a c t a s u n t , v a n i t u s e s l m u l a b i l i t n t i s ; io liis
q u œ in h o m i n i b n s f a c i a s u n t , v a u i l a s m o r l a l i U t i s . » H u g u e s d e Saint- iutelligamus, nihilque sit proclivius quam ut confugiamus
Victor, hi Ecdesiasten Horn. 1, t . CLSXV, c o l . 116. ( T o u t e la première ad Deum, postcaquam caitera omnia vaua esse constiterit. u
1,0,1,élie. d a n s laquelle U a n a l y s e l'Ecclésiaste, m é r i t e d ' ê t r e lue). Il
f a u t s e u l e m e n t c o m p l é t e r c e t t e a n a l y s e p a r le m o t de l ' a u t e u r d e ['Imi-
tation, I. l , 4 : « Vauitas v a n i t a l u u l " et o m n i a v a n i L i s , printer amure Quelque claire que soit la conclusion de l'Ecclésiaste et par
Ileum et illi soli servire. » L ' u n i v e r s , s a n s Dieu, est la p l u s inexplicable conséquent la signification de tout le livre, la doctrine qu'il
d e s é n i g m e s , m a i s Dieu n o u s f a i t c o m p r e n d r e c e q u e la s a g e s s e h u m a i n e
e s t i m p u i s s a n t e à e x p l i q u e r . — B o s s u e t a é g a l e m e n t b i e u r é s u m é la
t u r n ; id u n u n t in h o m i n c m a g n u m v e r u m q n e e s s e , si D e u m t i m e a t ,
d o c t r i n e d u livre de l ' E c c l é s i a s t e au c o m m e n c e m e n t de sa p r é f a c e s u r
p r œ c e p t i s e j u s p a r a î t , a c f o t u r o j u d i c i o p u r u m a t q n o i n t e g r u m se s e r -
ce livre : « T o t u s h i c l i b e r u u i c a v e l u t a r g u m e i l t a t i o n e c o n c l u d i t u r ;
ve!. " CI. S. Basile, Horn, x n , n° I, I. x m , col. 3S7.
c u m v o u a o m n i a s u b solo s t n t , v a p o r s i u L u m b r a sint, i p s t t m q u e nibi-
4 1 4 UUAP. V. — L'ECCLÉSIASTE. [883] 1854] A R T . 11. — ANALYSE DE L ' E C C L É S I A S T E . 415
contient n'en a pas moins été attaquée de nos jours avec un 4° L'Ecclésiaste est si peu sceptique qu'il n'aborde pas
redoublement de passion. Ou a prétendu y rencontrer les même la question de la certitude, qu'on lui fait résoudre dans
erreurs les plus graves : le scepticisme, le matérialisme, le un sens négatif. 11 ne se demande point si l'homme peut ac-
quérir la certitude, il se demande seulement s'il peut jouir
fatalisme et l'épicuréisme. Nous allons examiner ces attaques,
du bonheur parfait ici-bas, et il assure, en passant, à ceux
parce que, tout en y répondant, elles nous fourniront l'oc-
qui croient qu'on peut trouver la félicité daus l'étude, que
casion d'étudier plus complètement la doctrine de ce livre
notre esprit est incapable de rien approfondir, ce qui est vrai
difficile et de toucher aussi à certaines questions qui inté-
et incontestable. Voir Job, xxxvi, 23, 26; Is., XL, 13: Rom.,
ressent tout l'Ancien Testament. xi, 33-34. Nulle part Salomon ne révoque en doute la légiti-
S53. — D u p r ê l e u d u s c e p t i c i s m e d e l ' E c c l é s i a s t e .
mité et la réalité de nos connaissances, et 51. Delitzsch a eu
raison de répondre à Henri Heine, qui appelait l'Ecclésiaste
1° « Le combat intérieur qui prépare l'âme à s'abreuver de- « le Cantique des cantiques du scepticisme, » que ce livre est
toutes les amertumes du scepticisme, dit M. Léon de Rosny, se au contraire « le Cantique des cantiques de la crainte de
reconnaît jusque dans les contradictions du Kobéleth. Tandis Dieu (I). »
que Job se console tant bien que mal de l'impénétrabilité des
desseins de Dieu, l'Ecclésiaste, après avoir vainement cherche S54. — D u p r é t e n d u m a t é r i a l i s m e d e l ' E c c l é s i a s t e .
le mot de l'énigme, n e se décide encore à proclamer l'impuis-
sance de la raison et la vanité de tontes choses que lorsque l'a- i° On no. reproche point à l'Ecclésiaste de soutenir le ma-
mertume, longtemps contenue dans son cœur ulcéré, déborde térialisme ex professo, puisqu'il distingue formellement l'âme
malgré lui à longs flots et engloutit ses dernières espérances du corps dans plusieurs passages, spécialement, xn, 7, mais
et son Dieu. » Umbreit a écrit un livre intitule Koheleth ¡rep- d'en admettre les conséquences, c'est-à-dire de nier Yexis-
liais. Nœlde.ke va jusqu'à dire : « Le caractère dominant chez iciicc d'une autre vie ou du moius d'en douter, a La foi à
l'auteur est le scepticisme; il u'a aucune conviction arrêtée. » l'immortalité, essentiellement étrangère à l'Ancien Testament,
dit Nffildeke, n'était pas encore connue ou ne l'était qu'à
2' L'accusation de scepticisme est tirée de plusieurs pas- peine. » L'Ecclésiaste « doute de la solidité de la foi à l'im-
sages, I , 2 , 8 - 1 8 : I I I , 9 - I I ; vi, 8 , et surtout v m , 1 6 - 1 7 : » Et mortalité, au chap, m , 18-21, » dit Knobel (2).
apposui cor meum ut scircm sapientiam et inlelligereiu dis-
2° Première objection. Le verset le plus incriminé est m ,
ti-ntionem, quaj versalur in terra ; est homo, qui diebus et
21 : Quis no oil si spiritus fdiorum Adam ascendat sursum et
noctibus soinnum non capit oculis. Et intellexi quod omnium
si spiritus jumentorum descendaf deorsum (3) ? — On ne peut
operum llei nullam possit liomo invenire rationem eoriim,
qu;e fiunt sub sole; et quanto plus laboraverit ad qùœren- (1) F . Délit/;soli, Hoheslied und Koheieth, iS7S, p . 190.
dum, tanlo minus inveniat; etiamsi dixerit sapiens se uosse, (2) « C e l i v r e , q u i , «lit H a r t m a n n , Dos Lied von Kviigen, 1 8 5 9 , 12,
non poterit reperire. » contient autant de contradictions que de versets, peut être considéré
c o m m e le b r é v i a i r e d u m a t é r i a l i s m e m o d e r n e le p l u s a v a n c é et. d e s
H" Des exégètes cathohques ont pensé que ces versets et h o m m e s l e s p l u s b l a s é s . » F . D e l i t ï s c h , Hoheslied uiut Ko/ideth,^. 190.
Ou o b j e c t e , n , 14-16; m , 19-21; i v , 2 ; i s , o.
antres de ce genre étaient des objections que Salomon se fai-
(3) O n v e u t e n t e n d r e c e v e r s e t d a n s l e m ê m e s e n s q u e les vers de
sait à lui-même pour les réfuter ensuite, mais cette explica- L u c r è c e , I , 113 :
tion parait peu satisfaisante, car on ne voit pas d'ordinaire I^ooratnr enim o u * «il not uni animal :
la réponse suivre l'objection. 11 est d'ailleurs facile de justi- Nata sit, au rentra na*ceti»il>nB iusinuelor;
fier directement l'Ecclésiaste. An sitr.ul ¡Dterc-al oobwcum, morte d i w m t a ?
voir uno difficulté dans ce passage qu'en abusant de la tour-
pliqner un fait mal compris, qui décourage souvent l'homme
nure équivoque de la version latine. Le sens de l'original
de bien : c'est que le juste est souvent traité ici-bas comme
est celui ci : Qui sait, c'est-à-dire connaît bien, ce qu'est l'es-
le méchant. Au lieu de se laisser abattre, il n'en faut agir
prit de l'homme» lequel monte en haut, vers le ciel, et l'es-
qu'avec plus d'ardeur, parce qne le temps viendra où nous
prit de la bête, lequel descend en bas, vers la terre?
ne pourrons plus agir, lin proverbe dit : Un chien vivant
Quant au sens de l'ensemble du passage, qui peut donner vaut mieux qu'un lion mort. Les vivants savent qu'ils mour-
lieu à quelques difficultés, les mots unas interims est homi- ront. Cotte pensée doit les exciter à profiter du présent. Ce
nis et jumentonan et xqua ut,-¡usque conditio,... nihil habet sont, au fond, les idées qui sont exprimées plus clairement
homo lamento ampiius, omnia peryunt ad unum locum; de dans le Nouveau Testament : Dum tempus hahemus, opéré-
terra facta sunt et in terrain pai-iter revertunlur, in, 19-20, mur bonum. Gai., vi, 10. Venit nox quando nemo potest ope-
ces mots, ilis-jc, doivent s'entendre seulement de la vie phy- rari. Joa., ix, 4. Les morts ne peuvent imiter les vivants,
sique. Salomon ne compara l'homme à la bête que sous lin leur sort est fixé, ils ne peuvent pas se ménager un lende-
rapport : la nécessité pour l'un et pour l'autre de mourir. main plus agréable, ils ne peuvent plus se livrer à l'activité
3" Deuxième objection. — Un autre passage de l'Ecclesiaste et au travail, c'en est fini à tout jamais pour eux des jouis-
a fourni matière à des objections analogues : Nemo est qui sances terrestres.
semper vivat..: Melior est cants vivus leone maiuo. ¡'¡ventes 2° Salomon parle si clairement de la rémunération future,
enim sciarti se esse montaros, morlui vero nihil noverunt am- qu'un de ceux qui ont attaqué le plus fortement sa doctrine,
piius, nec habent ultra mercedem... Quodcumque faeere potest Knobel, dit en parlant du verset 14 du chapitre xu, le der-
manus tua, instante!- operare ; quia nec opus, nec ratio, nec nier du livre : « Si l'on examine ce passage sans parti pris,
sapientia, nec scientia, ei-unt apud inferos, quo tu properas, on doit convenir que l'auteur y parle formellement d'un vrai
IX, 4, 3, 10. L'auteur, dans ce passage, disent les uns, ne jugement qui aura lieu après la mort. C'est ce qu'on est
croit pas à l'immortalité de l'âme; il u'a pas du moius l'idée forcé de conclure d'abord de l'expression que Dieu traduira
de la rétribution après la mort, disent les autres. — Il est chaque acte dans le jugement, c'est-à-dire devant son tribu-
certain que Salomon professe explicitement ici la croyance nal, pour porter une sentence judiciaire, et ensuite de l'ex-
à une autre vie, puisqu'il dit en toutes lettres qu'après la pression que ce jugement s'étendra jusqu'aux choses ca-
mort l'homme va dans le scheôl (apud inferos). Or le mot chées. » Les"paroles de l'Ecelésiaste sont en effet très claires :
scheôl.désigne incontestablement, dans la Bible, non pas le Cuncta ijio'r fiant adducet Deus in judicium pro omni errato,
tombeau, mais le séjour des morts. .Vois est qua anima se- sive bonum sive malum illud sit, lisons-nous dans laVulgatc.
parator a corpore ; infernus (scheôl) locus in quo aiiimx redu- Le texte original est encore plus fort, car, comme le fait re-
duntur (S. Jérôme;. Cf. xil, 7. marquer Knobel, il porte pro omni occulta, an lieu de pro
omni errato. Dieu jugera donc aussi les actes les plus secrets :
Quia omne faetum, traduit S. Jérôme dans la version de l'Ec-
855. P r e u v e s d e l a c r u y a a c e d e l'Ecclesiaste à u n e r é m u n é r a t i o n
future. clésiaste qu'il a faite sur l'hébreu, Deus adducet in judicium
de omni alsscondito, sive bonum, sive malum sit. Ce que Bos-
1° Salomon ne nie pas non plus la rémunération après la sue t explique justement ainsi : Ut non modo aperta, sed etiam
m o r t : il l'admet au contraire formellement dans plusieurs occulta peccata Dei judicio subsint, neque evadendi locus (In
passages, comme nous le verrons tout à l'heure, de même Ëccles., xu, 14.)
que l'immortalité do l'âme. Dans le chapitre ix, il veut cx-
i 18 EIIA)'. V. — L'ECCLÉSIASTB. ¡8.30] |83(i] ART. 11. — AXALYSK DK L'ECCIÉSIASIE. 419
3" Le dogme de la rétribution des œuvres n'est pas exprimé 2° Salomon fait de l'état des âmes après la mort une pein-
seulement dans le dernier verset du livre, il l'est aussi dans ture plutôt négative que positive, ix, ,3. Il en est de même,
plusieurs autres passages. Salomon, in, 16-17, en appelle du sur ce point, de la plupart des livres historiques et prophé-
jugement des hommes au jugement de Dieu qui réparera les tiques de l'Ancien Testament (I;. « Si l'on voulait assimiler
injustices des tribunaux de la terre : Vidi subsole in loco ju- la position des Hébreux en ce qui regarde cette question, à
dicii impietaùm, et in loco justitix iniquitatem, et dixi in celle que nous occupons, nous chrétiens, dit 11. l'abbé Motais,
corde meo : Justuin et impium judicabil Deus, et tempus orn- on tomberait dans une erreur profonde. L'état des âmes sé-
ais reilune erit. « La prospérité des impies et les souffrances parées nous est parfaitement connu, et si ce point, pour nous
des juste dans ce monde, dit à ce sujet Mendelssohn, four- parfaitement éclairci par les décisions de l'Église et les tra-
nissent la plus forte preuve en faveur de l'immortalité de vaux théologiquesdedix-huitsiècles.conserveencore quelques
l'âme après la mort, car nul ne disconviendra que Dieu est ombres, ce ne sont plus que des ombres légères et transpa-
juste; mais si u n jour l'homme p i e u i et l'impie uerecevaient rentes, qui doivent nécessairement envelopper un avenir
pas leur récompense, Dieu serait injuste : donc celui qui révélé par la foi. Les Juifs n'ont point connu ces clartés, ils
croit à l'existence de Dieu, à sa justice, doit aussi admettre n'avaient point entendu le Christ leur parler des tourments
l'immortalité de l'âme, à moins de nier l'évidence, savoir que de la géhenne, Matth., x, 28; xvui, 9, etc., et S. l'aul de la vi-
dans ce monde souventle juste succombe et l'impie prospère. » sion intuitive, I Cor., xm, 12, et de la transfiguration des
Au lieu de tcmpOs omnis rei tune erit, l'hébreu porte: tempus corps, I Cor., xv, 42-44. Leur théologie était forcément, sur
csi) omni rei et super omne faction ibi (iudicium erit). S. Jé- bien des poiuts et particulièrement sur celui-ci, une théologie
rôme traduit : super omne factum ibi, dans son commentaire obscure, à peine de demi-jour, comme leur culte était celui
de l'Ecclésiaste, et le commente ainsi : Ibi, id est, in judicio, de la figure et des symboles... « Les Hébreux, dit Lovvtli,
quando Dominus cœperil iudicare, tum futura est vérités, nunc » de même que le reste des hommes, étaient dans une igno-
injustitia dominàtur in mundo. Ibi, hébreu scham, désigne » rance entière sur le mode d'existence des âmes après leur
certainement l'autre monde. Au ch. xi, 9, nous lisons ces » séparation du corps, sur le lieu qu'elles habitent, sur leur
paroles qui ont un sens analogue : Scilo quoi pro omnibus » forme et sur leur état. » La révélation mosaïque, continue
lus adducet ta Deus in judieium. M. Motais, n'avait point éclairé ces ténèbres; et comme la
pensée humaine est incapable do faire le jour sur ces mvs-
lères, connue il n'est donné à aucun mortel de comprendre
85G. — La doclriue de la vie future dans l'Ecclésiaste et dans les ni même d'atteindre par ses conjectures uu sujet si grave et
autre livres de l'Ancien Testament. si imposant, il résulte que la vie de l'âme devait, pour
l'antiquité juive, être enveloppée d'ombres épaisses. Cette
1" Il est donc complètement faux que l'Ecclésiaste nie
ignorance, qui n e pouvait certes raisonnablement engeudrer
l'immortalité de l'âme et la rétribution du bien et du mal.
le doute sur le fond de la croyance, nous voulons dire sur
11 faut remarquer toutefois qu'il ne parle pas de ces grandes
la réalité d'une autre vie, de ses châtiments et de ses récom-
vérités d'une manière aussi claire et aussi explicite que le
penses, était cependant bieu faite pour laisser la nature et le
Nouveau Testament. La pleine lumière ne s'était pas encore
mode de cette rémunération incertains, puisque Dieu n'avait
faite, et Dieu avait réservé à son fils la manifestation plus
complète de l'état des âmes après la mort. Il est important
de se, rendre bien compte de cette différence entre les livres
de l'Ancien Testament cl ceux du Nouveau. ' i,l) Voir le Hir, Le ticre de Job, p. — Cf. no 639; 2».
420 C I U P . V. — L'ECr.LLÎSIASTE. [R56]
[850] ART. I I . — ANALYSE DE L'ECCLÉSIASTE, 421
pas jugé à propos do les révéler eucore d'une manière expli-
cite, si ce n'est pcul-êlre à des saints et des prophètes privi- que l'Kcclésiaste, dans le passage où il parle de l'inac-
légiés. tion de l'âme dans le scheôl, représente » celte â m e sous
la forme d'une véritable chrysalide en perpétuelle léthar-
3° o Un autre molif qui place(les Hébreux) à une immense
gie. » En réalité, Salomon nous dit simplement, comme
distance de nous, se tire de la situation, exceptionnelle où se
nous l'avons démontré (plus haut), qu'elle y est désormais
trouvaient les justes en quittant la vie. Il est, en effet, un
incapable de certains actes qu'elle opérait jadis... De Wette,
chapitre de la théologie juive que le Christ a rayé de la théo-
après avoir examiné la question, (est obligé de) confesser que
logie chrétienne. Depuis l'Ascension, les limbes sont fermés o l'étal des morts est représenté chez les Hébreux comme
et le chrétien n'a plus à compter avec cet état transitoire où une coexistence où l'on a le sentiment, et que les ombres y
les justes de l'ancienne loi soupiraient, dans une attente pro- paraissent animées et continuent leurs rapports vitaux. »
longée, après une félicité lointaine. L'état de l'àme juste, qui Cf. Deut., x v m , 11; I Reg., x x v m ; Is„ xiv, 9 - l 5 ; E z . , x x x u .
n'a rien à payer, est tranché au moment du trépas, et le
3" Salomonne nous peint donc pas le séjour des morts comme
juge, en prononçant la sentence, la conduit à sa place défi-
un lieu où la vie est engourdie, mais il se tait sur ce que
nitive. L'Hébreu, au contraire, eût-il connu parfaitement ce
Dieu n'a pas jugé à propos de révéler encore. « Ne pouvant
premier avenir, ne pouvait entrevoir la récompense qu'à user de traits positifs pour représenter l'inconnu, (les écri-
travers de longs siècles d'atermoiements e t de retards... vains sacrés) emploient la méthode tous les jours usitée en
Pour eux, la mort n'ouvrait point la porte de la béatitude pareille occurence, et procèdent par élimination... Cette
éternelle, et fermait celle des joies du temps, lis perdaient la absence de connaissances précises... peut-elle étonner quel-
terre sans rencontrer le ciel; ils perdaient la liberté de leurs qu'un? Près de trois mille ans nous séparent d'eux, une
efforts, sans trouver immédiatement la récompense de leurs révélation nouvelle est venue jeter du jour sur beaucoup de
travaux. Le soleil d'ici-bas se voilait à leurs yeux, et celui problèmes. Eh bien ! s'il nous fallait, à nous chrétiens, faire
d'en haut ne luisait point encore. Plus d'entrevues avec les des descriptions positives sur l'état passé des justes dans les
hommes et point encore d'entretiens avec les habitants des limbes, en aurions-nous bien long à dire?... Ne nous éton-
régions supérieures, ils savaient donc en détail ce qu'ils nons donc point du silence biblique. Ce qui a droit de sur-
quittaient, ce à quoi ils accordaient leurs regrets; ils igno- prendre, a u contraire, c'est la réserve des écrivains sacrés.
raient ce qui les attendait s u r le seuil de l'autre monde, qui Que l'on compare leur sobriété négative avec la prolixité réa-
était pour eux l'inconnu. Aussi, on n e surprend point, sur liste et hardie des Égyptiens, des Latins etdes Grecs I Ceux-ci
ont un Elysée dont il connaissent le théâtre et les scènes; la
les lèvres de leurs patriarches, ces accents d'impatience, ces
vie des .Mânes leur est connue aussi avec détails. La mytho-
soupirs de feu pour la patrie qui s'échappent du cœur de nos
logie rêve, invente et dogmatise sans souci. La Bible veille,
saints. La patrie ressemble encore trop pour eux à l'exil.
écoute et ne raconte que ce qu'elle entend. Jéhovah s'est
-Malgré les espérances de leur foi, le sclieûl reste pour leur
choisi des scribes, leur plume est vassale : elle produit l a vé-
imagination sans attraits. rité sous sa dictée, mais rien de plus... Au temps de l'EccIé-
4" » On a quelquefois reproché anx auteurs sacrés de repré- siaste, la philosophie... sut toujours s'arrêter à la frontière
senter les âmes des morts au scheil dans un état d'incon- du connu, c'est-à-dire du révélé (1). »
science et d'engourdissement complet. Nous pouvons affirmer
que cet engourdissement et cette inconscience des âmes ne (11 Moisis, Salomon et rEccUsiasle, t. I, p . 275-291. Cf. La Bible et
se trouvent nulle part enseignés dans la Bible. » On prétend les découvertes modernes, t . l u , p . 117-180.
432 CHAr. v. — L'EGCLÉSIASTE. [857] [858] ART. II. — A N A L Y S E HE L ' E C C L É S I A S I E . 423
On accuse l'Ecclésiasie o d'incliner fortement à un fata- 1 ° C'est surtout au nom de la morale qu'on attaque l'Ecclé-
lisme. d'après lequel tout ici-bas a une marche éternellement siasie. a Comment l'homme doit-il se frayer sa roule à tra-
fixe, immuable et contre laquelle aucun effort humain ne vers celte vie de misères? La seule répouse que l'Ecclésiasie
peut rien. La nécessité règne partout, non seulement en ce donne à cette question, c'est qu'il faut jouir de l'heure qui
qui concerne les lois de la nature, mais aussi en ce qui con- passe. La joie est pour lui le seul bien véritable que Dieu ait
cerne la destinée humaine. Dans la destinée humaine comme donné à l'homme. On a souvent voulu spiritualiser cette joie;
dans les phénomènes de la n a t u r e , tout est fixe et constant. on en a fait une pure jouissance de l'esprit : mais le Prédi-
De même que le soleil, les vents et les llots'ont un cours in- cateur ¡l'Ecclésiasie) parle eu termes très clairs, et à plusieurs
variable, de même, d'après u n e loi éternelle, une génération reprises, de la jouissance proprement dite, de la jouissance
suit toujours une autre génération, i, 4, Cette loi d'en haut sensuelle, du plaisir de manger, de boire et contempler de
est inévitable pour l'homme ; d'après cette loi, tons ont un belles choses » (.Nœldeke). Telle est l'objection. On l'appuie
même sort qui ne peut être ni changé ni évité par la sagesse sur 11, 24; m , 13 ; v, 17 ; vin, 15; îx, 7-9. — Il faut bien
ou la folie, la piété ou l'impiété, 11,14-16 ; ix, 1 -2. » (Knobel), reconnaître que uous ne trouvons pas dans l'Ecclésiasie une
— L'Ecclésiasie reconnaît, en effet, que loul est soumis aux exhortation à la vie de mortification et de pénitence, telle
lois de la Providence, spécialement, v, 5-8 ; mais il ne les qu'elle est recommandée dans l'Évangile : les Juifs du temps
reud pas fatales pour l'homme comme pour la nature. Ce de Salomon n'étaient pas en état do la comprendre ; mais il
n'est qu'en exagérant et en outrant sa pensée qu'on peut est complètement faux que l'auleur de l'Ecclésiaste parle en
lui attribuer le fatalisme. Knobel lui-même est obligé de re- épicurien: c'est un Israélite des anciens temps qui parle à des
connaître que Salomon combat cette erreur, « lorsqu'il ensei- Israélites. Les jouissances terrestres ne sont pas mauvaises
gne que le juste et le sage agissent dans leur propre intérêt, en soi, elles ne le deviennent que par l'abus qu'on eu fait, et
quand ils font le bien, tandis q u e l'impie et l'insensé se nui- Salomon est loin d'en approuver l'abus.
sent à eux-mêmes, quand ils f o n t le mal. Il en est de même
lorsqu'il adresse certaines exhortations qui présupposent en 2° 11 n'est donc pas nécessaire dé supposer avec S. Jérôme,
lui la croyance à la liberté humaine. » (Knobel). — Le î . 11 Bossuet et autres commentateurs, que dans les passages où
du chapitre i.x n'implique pas du tout la négation de la Pro- il est question des joies de la terre, l'Ecclésiaste rapporte les
vidence : Vidi sait sale... tempus cosmique in omnibus, signi- paroles des impies, et ne parle pas en son nom. Au sujet de
fie, non que le destin aveugle règle tout, mais que les plus ix, 7 : Vade ergo et eomede in Ixtitia panem luum, et bibe
habiles calculs peuvent être déjoués par quelque chose de cum gaudio vinum luum, quia Deo placent opera tua, S. Jérôme
plus fort que l'homme, des causes qui nous sont inconnues, dit dans son Commentaire :' Nunc quasi errorem humanum
comme le montre le contexte. L'auteur de l'Ecclésiasie admet et consuetudinem, qua se ad fruenda hujus steculi bona invi-
la responsabilité de l'homme, puisqu'il enseigne que nous cem hortantur, inducit, cl prosopopœian facit more rhetorum
devons rendre compte de nos actes au jugement de Dieu, et poetarum... Il:ec, inquit, aliquis loqualur Epicurus, et
xi, 9; xn, 14; il admet par conséquent que nous sommes Aristippus et Cyrenaici, et aeterte pecudes philosophorum.
libres, car seul l'être libre est responsable. Ego au/cm... invenio... cuneta judicio Dei fieri. On poutdif-
ficilement prouver que Salomon n e parle pas en son nom,
mais on justifie sans peine sou langage, pourvu qu'on n'en
424 CHAP. V. — L'ECCLÉSIASTÏ. 185»]
[839] ART. 11. — ANALYSE HE L ' E C C L É S I A S T E . 423
exagère pas la portée, et qu'on se rappelle que l'ancienne
loi proniellait principalement aux Israélites des bénédictions joyeuse, xi, 9 ; v m , 15, etc.; tantôt triste et mélancolique,
temporelles. .46 Epicureorum schola fuit aliénas, qui hujtts i, 2, etc. ; do même son langage est l'expression des divers
vitie bona optimum Dei doiuim, caste lamen fruendum exisli- sentiments de l'homme, sentiments changeants et variables,
mavit (Ghiringbello). mais toujours corrigés ici par l'idée religieuse, parce que
l'auteur est inspiré. Ses contradictions apparentes ne sont
3° Knobel lui-même est obligé de reconnaître que la doctrine donc pas des contradictions de son esprit, ce sont les contra-
de Salomon n'est pas épicurienne : « Il se distingue essen- dictions mêmes de la vie qu'il conslate. Ainsi il dit : i n , H ,
tiellement , dit-il, de l'épicurien, en ce qu'il ne recommande que Dieu a mis l'infini dans le cœur de l'homme, mais
pas le plaisir comme but, mais fait user avec reconnaissance que l'homme ne peut atteindre le but qui lui a été assigné;
du bien que Dieu nous accorde dans sa bonté, i r , 26; lu, m , 12-13, que ce qu'il y a de mieux dans ce monde est de
13; v, 18. On doit remarquer aussi qu'il n'entend pas, par jouir de la vie, mais il ajoute que nous ne pouvons le
jouir de la vie, se livrer à une folle ivresse des sens, à des faire que par un dou de Dieu; vin, 12-14, que ceux qui
divertissements frivoles, à ses passions déréglées; loin de craignent Dieu sont bien traités, et ceux qui ne le craignent
là, il condamne formellement tous ces excès, i l , 2 ; vu, pas sont mal traités ; mais qu'on voit aussi des exemples
1-7; x, 16-19. Par jouir de la vie, il entend user tranquille- du contraire. Ce sont là des faits. Dans le monde moral,
ment et doucement des biens de la terre, et il n'oublie pas rien n'est absolu, toute règle souffre des exceptions, il n'y a
de recommander en même temps la crainte de Dieu, xu, qu'un seul poiut qui reste immuable, la loi elle-même, la né-
1-13, et de rappeler à celui qui jouit ainsi le jugement auquel cessité de la crainte du Seigneur. La vie sans Dieu n'est que
il sera soumis un jour, xi, 9. En général, l'Ecclésiaste se vanilas vamtalum, niais le jugement de Dieu mettra tout à sa
montre un ennemi très déterminé de la folie, c'est-à-dire de place. — Qus pugnantia viiehtur facile componet, qui non
ce qui est contraire à la loi morale. » simplicitér illa stricteque, sed comparaie laleque acceperit,
auc/orisque mentem et scopum ftteril assecutus : seilieet ad reclx
4° Un écrivain qui soutient l'immortalité de l'âme, le juge-
vitie rationnai mteror polius quant effusa Itelilia conducit, ut
ment après la mort et par conséquent la responsabilité des
modestam sapiens minime refugit, imo prxstantis&imum Dei
actes, qui déclare qu'on ne'doit jouir des biens de ce monde
donum existimat (GMrlnghello).
que comme de dons de Dieu, à qui il faudra rendre compte
de toutes ses actions, bonnes ou mauvaises, cachées ou
publiques, celui-là n'est pas épicurien; et non seulement sa
morale est irrépréhensible, mais elle est digne d'éloges, car
après tout elle fait songer à l'éternité et elle prépaie ainsi
l'Évangile.
S.Ï9. — D e s p r é t e n d u e s c o n t r a d i c t i o n s d e l'Ecclésiaste.
exemple, le Saint des saints p o u r le très saint, les cieux Le sens qu'il faut attacher au Cantique est l'objet de vives
des cieux, Dent., x, 14, pour les cieux les plus élevés, le controverses. On peut rapporter à trois écoles principales
Cantique des Cantiques pour le cantique le plus parfait. tous les inodes d'interprétation qui ont été proposés (li :
l'école littérale, l'école mystique ou typique, et l'école allé-
861. — A u t e u r d u Cantique.
gorique.
Le titre hébreu de ce livre l'attribue à Salomon, cf. III Reg., 863. — I. École littérale.
îv, 32, et la;tradition à peu près universelle, juive et chré- C'est celle qui entend le Cantique dans un sens exclusi-
tienne, l'a toujours considéré comme l'œuvre du fils de David, ventent littéral. Ceux qui s'y rattachent l'expliquent d'ailleurs
tin certain nombre de critiques modernes prétendent, au de diverses manières. Les plus anciens partisans de cette
contraire, que ce poème est de date plus récente ; quelques- opinion sont Schannnaï et ses disciples qui, au temps de
uns ne le font pas remonter au delà de l'époque d'Esdras Noire-Seigneur, prétendirent que le Cantique était un poème
et de Néhémie. Ils s'appuient principalement, pour soutenir purement humain et non inspiré, contrairement au sentiment
leur opinion, sur les aramaïsmes ou expressions chaldéennes général des Juifs. Rabbi Éléazar ben Azariah, président du
qu'on rencontre dans l'original. Mais cette raison n'est pas
fondée. Les meilleurs connaisseurs (I) rapportent le Cantique (1) N o u s n e d o n n o n s p o i n t ¡ ' a n a l y s e d u C a n t i q u e , p a r c e q u ' i l n e d o i t
p a s ê t r e l u i n d i s t i n c t e m e n t p a r t o u t le m o n d e . » N i a i q u i s a p u d e o s
à l'âge d'or de la littérature hébraïque, et les quelques mots
( H e b r a i o s } , d i t S . J é r ô m e , œ l a t e m s a c e r d o t a l i s m i n i s t e r i i , ¡<1 e s t , t r i g e -
étrangers qu'on y rencontre s'expliquent très bien par les simnm annuiu impleverit... nec Canlicum Cauticoruoi uec hujus voln-
goûts exotiques de Salomon, n° 846, 2", ou par de légers t n i n i s f E z e c h i e l i s j e x o r d i u m e t G n c m l é g è r e p e r m i t t i t u r . * In Ezech.,
I. I, t. x x v , c o l . 17. L e s r é s u m é s a n a l y t i q u e s q u i s o n t d o n n é s d a n s le
Manuel n ' a y a n t p a s d ' a u t r e b u t q u e d e f a c i l i t e r lu l e c t u r e d u t e x t e , u n
t r a v a i l d e c e g e n r e e s t ici i n u t i l e .
(1) Geseqjus, Hein-, Gramm., § 2.
863] ART. II. — DE L'INTERPRÉTATION DU CASTIOL'E. 429
428 CDAP. v i . — LE CANTIQUE D I S CAXTIQOES. [864]
Sanhédrin, vers l'an 90 de noire ère, fit condamner l'erreur I.'évêque de Meanx divise le poème en sept journées, corres-
pondant aux sept j o u r s que duraient les fêtes de mariage
de Schammaï. Parmi les chrétiens; le premier qui ait voulu
chez les Hébreux. — L'interprétation de l'école mystique
entendre dans un sens analogue le chaut do Salomon est
n'est point condamnable comme la précédente; nous croyons
Théodore de Mopsueste (360-129) ; il vit dans le Cautique un
néanmoins qu'elle n'est point la vraie et que c'est l'école allé-
épithalamè composé pourcélébrer le mariage du fils de David
gorique qui nous donne le vrai sens du Cantique.
avec la tille de Pharaon. Il a eu peu de sectateurs jusqu'au
xviu 0 siècle, mais depuis lors ils sont devenus nombreux: 863. — 111. École a l l é g o r i q u e .
Les uns l'entendent du mariage de Salomon avec la Sulainite,
C'est celle qui a toujours été le plus en faveur dans
les autres d'un berger avec une bergère, etc. Communé-
l'Église. Elle ne voit dans le Cantique qu'une sorte de para-
m e n t , ils le considèrent connue un drame en cinq actes,
bole, comme celle du festin de noces dans l'Évangile, Matth.,
i-ii, 7 ; il, 8-111, o ; M, 6-v, 1 ; v, 2 - v w , 4 ; viii, 3-14. La lin
XXII, 2 - 1 4 , des vierges sages et des vierges folles, xxv, 1 - 1 3 ,
des deux premiers et du quatrième acte est indiquée par la d e l à semence, xiu, 3 - 1 3 , etc., qui n'expriment point des
formule d'adjuration trois fois répétée, n , 7 ; m , 5 ; vin, 4 ; faits réels, mais qui cachent une vérité morale sous le voile
celle du troisième, par une phrase analogue, v, I. L'opinion de l'allégorie. Ce qui, pour l'école de Bossuet, n'est que le
défendue par cette école est fausse, comme nous le verrons sens mystique du Cantique, ést a u contraire pour les allégo-
plus loin. Elle a été condamnée par le second concile général ristes le sens littéral. Le mariage de Salomon avec la Snla-
de Constantiiiople (IJ. mite est une pure figure, une allégorie qu'il ne faut pas en-
tendre dans le sens propre, mais dans un sens métapho-
86 i . — II. Écolo m y s t i q u e . rique. Cette explication a de tout temps prévalu non seule-
L'école mystique admet dans le Cantique un sens littéral, ment chez les chrétiens, niais aussi chez les Juifs. Elle est
mais non d'une façon exclusive : l'union de Salomon avec la consignée dans le Talmud et dans la Midrasch, ainsi que
fille du roi d'Égypte qui y est célébrée n'est que le type d'une dans la paraphrase «haldaïque. La célèbre école de Hillel
autre union, celle du mariage mystique du Sauveur avec son l'enseignait au commencement de notre ère. Origène la reçut
Église. Le représentant le plus célèbre de cette opinion est des Juifs, en la. modifiant toutefois; S. Jérôme la rendit,
Bossuet, qui l'a exposée el défendue dans la préface de son pour ainsi dire, vulgaire dans l'Église latine; S. Bernard l'a
Commentaire sur le Cantique (2). Calmet l'a aussi adoptée. exposée avec éclat dans des homélies célèbres.
le Messie et non le vrai fils de David, l'auteur, selon les T e x t e — Style. — Auteur du livre de la Sagesse.
usages du genre allégorique, n ' a pas fait un portrait en tout
807. — D n l e x l e et d u s t y l e d e l a S a g e s s e .
point historique du roi de Jérusalem. 2" Un certain nombre
1° Le livre de la Sagesse a été écrit en grec, d'après l'opi-
de détails ne s'appliquent pas non plus à l'épouse de Salomon,
nion universelle des critiques modernes. A/md Ilebrzos
i, 6 ; v, 7 ; vu, I. L'époux est représenté comme un pasteur,
nusquam est, quin el ipse stylus (jneeam eloquentiam redolet,
tilre qui convient parfaitement à Noire-Seigneur, Joa., x,
avait déjà observé justement S. Jérôme (1). C'est de tous les
I I , 14, mais ne peut s'appliquer au sens littéral à Salomon," écrits que contient la Bible grecque celui dont le langage est
l'épouse apparait comme une bergère, qualité qui n'indique le plus pur et le plus remarquable au point de vue littéraire.
point une H Ile de roi. Comme il est l'œuvre d'un Israélite, on y rencontre quelques
hébraïsmes (2) et le parallélisme de la poésie des Livres
x x x i , 10 ; 11 P a r . , x x i , 1 3 ; Ps. LXXII, 2 7 ; EN., v i , 9 , o ù l'alliance e o l r c
D i e u et s o n p e u p l e e s t r e p r é s e n t é e c o m m e n n m a r i a g e ; D i e u e s t a p -
Saints, mais ou y reconnaît en même temps un écrivain
p e l é é p o u x , ls., u v , 5-0 ; I s r a ë l , é p o u s e , la., LXLL, 1, 5 ; cf. I s . , L, I ; J e r . ; versé dans la languo grecque : il fait nu usage fréquent des
m , 1-11 ; x v i ; Os., i - i u ; M a l t h . , i x , 13, Joa-, l u , 2 9 ; Il C o r . , x i , 2 , mots composés et des adjectifs, qui sont si rares dans les
E p b . , v , 22-32; A p o c . , XIX, ! > ; x x i , 2 , 9 ; x x n , 1 7 . — O n p e u t a j o u t e r q u e
œuvres des autres Juifs hellénistes (3) ; il se sert d'expres-
le g e n r e a l l é g o r i q u e a t o u j o u r s été d a u s l e g o û t d e s p o ê l e s o r i e n t a u x ,
c o m m e l e p r o u v e n t en p a r t i c u l i e r l e s soulis d e s m n s u l m a u s . sions qui n'ont point de termes correspondants en hébreu (4) ;
(1) M " F r e p p e l , Origène, l e ç o n 5 6 , t . n , p . 180-182. il emprunte certaines locutions à la philosophie platoni-
cienne et stoïcienne (5). Ce sont là toul aulaut de traits qui
montrent que le texte grec est le lexle original. C'est ce que
confirment les nombreuses allitérations et paranomases qu'on
y remarque (6). — Les principaux manuscrits anciens du
"• 25
432 enAP. VI. — LE CANTIQUE DES CANTIQUES. ¡866]
lions; et l'on conçoit très bien que la plus grande cl la plus
l'orle des affections humaines ail clé choisie par l'Esprit
Saint pour figurer l'union des âmes avec Dieu (I). »
CHAPITRE VII
2" Les raisons qu'on vient de voir démontrent la fausseté
de l'opinion soutenue par l'école littérale. Les motifs qui DU L I V R E DE LA SAGESSE.
le Messie et non le vrai fils de David, l'auteur, selon les Texte— Style. — Auteur du livre de la Sagesse.
usages du genre allégorique, n ' a pas fait un portrait en tout
867. — Dn t e x l e et d u style d e la Sagesse.
point historique du roi de Jérusalem. 2" Un certain nombre
1° Le livre de la Sagesse a été écrit en grec, d'après l'opi-
de détails ne s'appliquent pas non plus à l'épouse de Salomon,
nion universelle des critiques modernes. A/md Bebrxos
i, 6 ; v, 7 ; vu, I. L'époux est représenté comme un pasteur,
nusquam est, quin et ipse stylus yneeam eloquentiam redolet,
titre qui convient parfaitement à Noire-Seigneur, Joa., x,
avait déjà observé justement S. Jérôme (1). C'est de tous les
I I , 14, mais ne peut s'appliquer au sens littéral à Salomon," écrits que contient la Bible grecque celui dont le langage est
l'épouse apparait comme une bergère, qualité qui n'indique le plus pur et le plus remarquable au point de vue littéraire.
point une tille de roi. Comme il est l'auvre d'un Israélite, on y rencontre quelques
hébraïsuies (2) et le parallélisme de la poésie des Livres
XXXI, 10 ; 11 P a r . , x x i , 1 3 ; Ps. r . x x n , 2 7 ; En., vi, 9, où l'alliance enlro
Dieu et son peuple est r e p r é s e n t é e c o m m e n n m a r i a g e ; Dieu esl a p -
Saints, mais on y reconnaît en même temps un écrivain
pelé é p o u x , ls., i-iv, 5-6 ; Israël, é p o u s e , la., LXll, 4, 5 ; cf. 1s., L, I ; Jcr.; versé dans la languo grecque : il fait nu usage fréquent des
III, 1-11 ; x v i ; Os., i - m ; -Malth., i x , 13, Joa-, m , 29; Il Cor., xl, 2, mots composés et des adjectifs, qui sont si rares dans les
E p b . , v , 22-32; Apoc., XIX, 9 ; x x i . 2, 9 ; x x n , 17. — OD p e u t a j o u t e r que œuvres des autres Juifs hellénistes (3) ; il se sert d'expres-
le g e n r e a l l é g o r i q u e a t o u j o u r s été d a u s le g o û t des poêles o r i e n t a u x ,
c o m m e le p r o u v e n t en particulier les soufis des n n i s u l n i a u s . sions qui n'ont point de termes correspondants en hébreu (4) ;
(1) A I " F r e p p e l , Origène, leçon 5 6 , t . u , p . 180-182. il emprunte certaines locutions à la philosophie platoni-
cienne et stoïcienne (5). Ce sont là tout autaut de traits qui
montrent que le texte grec est le texle original. C'est ce que
confirment les nombreuses allitérations et paranomases qu'on
y remarque (6). — Les principaux manuscrits anciens du
"• 25
lexle grec (le la Sagesse sont le Codex SinaUicus, le Codex ont observé avec raison qu'il n'avait pas été écrit par l'au-
Mexanirinus, le Codex Vaticanus et le Codex Epbrem res- teur des Proverbes et qu'il était bien moins ancien. C'est ce
criptus; ce dernier est incomplet (1). que prouvent: 1° la langue originale qui est le grec alexan-
2° La version de ce livre, dans noire Vulgalc, est celle de drin ; 2° les connaissances de l'écrivain, qui a vécu hors de la
l'ancienne italique (2) ; elle ne diffère de l'original, tel que Palestine et fait des allusions aux sectes grecques ainsi qu'aux
nous l'avons aujourd'hui, que dans un petit nombre de mœurs et aux habitudes helléniques (1); 3° les citalious des
points sans importance (3). Septante qu'on y rencontre (2); 4° les allusions historiques à
3 ' Le style n'est pas toujours égal : très élevé el sublime uue époque autre que celle de Salomon, comme le portrait
dans quelques parties, comme dans le portrait de l'épicurien, dos épicuriens, n , 1-6, 8 ; la peinture des arts, xv, 4, elc.
n ; dans le tableau du jugement dernier, v, 13-24; dans la 2° Du temps de S. Jérôme, plusieurs attribuaient le livre
description de la sagesse, VH,.26-VIII, I ; etc. ; incisif et mor- de la Sagesse à Philon (3), mais c'est à tort, car la doctrine
dant dans la peinture des idoles, xin, 11-19 ; il est diffus et du livre inspiré est sur plusieurs points en contradiction for-
surchargé d'épilhètes, contrairement.au génie des Hébreux, melle avec les opinions, contenues dans les écrits certains du
dans d'autres passages, vu, 22-23 (4J. philosophe juif. Ainsi 1° nous lisons S a p . , n , 24 : Imiidia au-
tan diaboli mors inlroivit in orbem lerrarum, passage dans
868. — De T a u l e u r d e la Sagesse.
lequel le serpent qui séduisit Éve est formellement confondu
r Dans les Bibles grecques, elle porle le tilrede « Sagesse avec le démon. Philon, au contraire, n'admet pas l'existence
de Salomon, » Le nom de ce roi ne se lit pas dans la Vulgate, d'un principe mauvais dans le monde et considère le serpent
et avec raison, car ce livre est l'œuvre d'un inconnu, non du comme le symbole du plaisir. — 2» La description de l'ori-
fils de David. 11 a été attribué à Salomon, parce que, par une gine de l'idolâtrie dans la Sagesse, xii-xm, et dans Philon,
sorte de fiction, celui qui l'a composé parle comme s'il était est complètement différente. — 3° L'auteur de la Sagesse,
ce roi, vn-ix. De là l'inscription qu'on lit en tète des Septante viii, 19, enseigne avec raison que, dans la vie présente, l'âme
el l'erreur d'un certain nombre de Pères qui ont pris ce lan- des bons est unie à leur corps comme celle des méchants ;
gage au pied de la lettre (S), mais S. Jérôme et S. Augustin Philon, par une singularité bizarre, ne fait occuper les corps
que par les âmes disposées au péché ; celles qui sont bonnes
(11 Voir Tischendorf, Velus Tcstamentum grxee, 6 e édit., 1880; Deane, aident la divinité dans l'adminislration des affaires hu-
The Hook o/' Wisdom, p . 39-S2, Cl l e t e x t e g r e c , p . 45-109. maines (4), etc. — Il n'a donc pas écrit une œuvre où se
(2} S . J é r ô m e , Prxf. in libros Snlomonis juxta LXX, t . x x i x , col.
401, n o u s l ' a p p r e n d lui-même q u a n d il d i t : « In eo libro q u i a pie-
r i s q u e Sapientia Satomcnis i n s c r i h i t u r , . . . calarno l e m p e r a v i ; tantuffl- 544; S . Hippolyte, édit. L a g a r d e , p . 6 6 ; S . C y p r i e n , Bp. de exhort.
m o d o [proto]canonicas S c r i p t u r a s v o b i s e m e n d a r e d e s i d e r a u s . o martyrum, x t l , t . IV, col. 673. e t c .
(3) Il y a q u e l q u e s a d d i t i o n s d a n s le t e x t e latin, l , 15; 11, 8, 17; yi, (1) Sap., v i t , 17-20; VHI, 8 ; I I , 2 ; x i l l , 1 - 1 5 ; x t v , 14. Cf. G r i m m ,
1, 23; v i n , H ; ix, 19; x i , 5, e t c . — Les m o t s de la l a n g u e populaire Des llueh der iVcisheit, p . 19.
y sont eo g r a n d n o m b r e , exlerminium, refrigerium, nimietas, subita- (2) Sap., v i , 7 [Vulg., 8 ) ; I I , 4 ; x l l , 8 ; x v i , 2 2 ; x i x , 21 (Vulg., 2 0 ) ;
iio, tusistiix, doclrix, irnmemoratio, ineffugibilis, insimulatus, mansue- les p a r o l e s d ' I s a l e , n i , 1 0 , placées d a n s la b o u c h e d e s s c e p t i q u e s ,
tore, imbroperare, impossibilis, vnmillcre, partibus p o u r parliin, proci- Sap., n , 12, ne sont p a s c o n f o r m e s à l'original h é b r e u , mais à la Ira*
dentix a u pluriel, elc. ¿ a c t i o n g r e c q u e de ce p r o p h è t e ; il e n e s t d e m ô m e d e s m o i s d'Isale
(i) Cf. Lowlli, De sacra poesi Itebrxorum, Prail. x s i v , 1763, p . 321- XLtv, 20, q u ' o n lit Sap., x v . 10.
(3) • Nonnulll s c r i p t o r u m v e l e r u m , dit-il, Prxf. in libros Sahmonis
(ï) C l é m e n t d'Alexandrie, Strom-, 1. v t , c. x i , t. ix, col. 3 1 5 ; Ter- t . x x v t n , col. 1242, h u n e esse J u d œ i Pbilouis a f f i r m a n t . »
tullien, 11' prxscript., c. v u , t . u , col. 2 0 ; . l i e . Valent., c. Il, L il- col. (1) Sap., i l . 21 el P h i l o n , De mundi opificio. Opéra, éd. M a n g e y , 1.1,
436 GTTAP. VII. — LE LIVRE DE LA SAGESSE. [870]
trouvent enseignés plusieurs points de doctrine diamétrale- av. J.;C. Il est postérieur aux Septante, puisqu'il cite leur
ment opposés à ses erreurs. traduction du Pentateuque et d'Isaïe; il est probablement
3° S. Augustin admit d'abord que la Sagesse élaitl'œuvre antérieur à Philon; les épreuves des Juifs auxquelles il fait
de Jésus, fils de Sirach, l'auteur de l'Ecclésiastique, De doct. allusion, xi, 5 ; XII, 23-27, se rapportent peut-être aux maux
Christ., il, 8 ; mais dans ses Rétractations, il, 4 ; cf. De Civ. que leur fil endurer Ptolémée VII Phvscon (143-117 av.
Dei, xvn, 20, 1, il reconnut qu'il s'était trompé. J-c.)d).
4° Quelques critiques ont attribué notre livre à Zorobabel, ARTICLE II.
qu'ils regardaient comme le second Salomon, et ont voulu Analyse et doctrine du livre de la Sagesse.
expliquer ainsi pourquoi les Septante lui ont donné le titre
Division générale. — Unité. — Intégrité. — La sagesse an point de vue spirituel et
de Sagesse de Salomon ; mais leur sentiment est insoutenable, moral; — an point de vue historique. — La sagesse incréée. — Enseignements
parce que Zorobabel n'a pu écrire en grec. divers.
872. — ï " p a r t i e : La s a g e s s e a u point de v u e spirituel e t ruoia!, w x . entre eux, v. La conscience condamne déjà le pécheur : ergo
errnvimus, v, 1-13. Dieu récompense le juste, 16-17 ; ilcbàtie
La première partie du livre de la Sagesse nous montre eu le coupable, 18-24. — Dans cette section, le p a s s a g e » , 12-20
elle : 1° la source du bonheur et de l'immortalité, i-v; 2° le est célèbre. II peint, en traits frappants, la passion du S a u -
guide de la vie, vi-ix. veur, le vrai juste, 11, 12, le Fils de Dieu, 18, condamné à
I. La sagesse, source de bonheur e t de l'immortalité, i-v. u n e mort honteuse, 20, par les enfants du monde; aussi tous
— 1° Ce qu'est la sagesse: elle consiste dans la rectitude du les Pères l'ont-ils entendu de Notre-Seignéur Jésus-Christ (1).
cœur, 1, t - 5 ; et dans la rectitude du langage, 6-11 (I). —
2 J Origine de la mort, i, 12-n, 25 : elle est entrée de fait, 11. La sagesse, guide de la vie, vi-ix. — 1° Puisque tel est
dans le monde, par le mauvais usage q u e l'homme a fait de le résultat tle la vie du sage et de l'insensé, il faut faire de la
son libre arbitre, i, 12-10, l'épicurien ne cherchant qu'à sagesse ie guide de notre vie. L'auteur s'adresse spécialement
jouir de la vie présente, ii, 1-9, et persécutant le juste, aux rois, et leur dit que la sagesse doit diriger leur conduite,
10-20 ; mais le premier auteur de la mort est la jalousie du vi, 1-23. — 2° La sagesse est d'ail leur accessible à tous, vi,
démon, 21-23. — 3" Les bons et les' méchants d a n s la vie 21-vn, 7 ; elle est la source de tous les biens, v u , 8 - v m , 1,
présente, ni-iv. Le j u s t e est en sécurité, malgré des apparences elle doit dominer et régler toute notre vie, v m , 2-10. —
trompeuses, m , 1-9 ; le méchant est malheureux, 10-12 ; ie 3° Elle est un don de Dieu, v m , 17-21 ; de là la prière da
contraste est complet entre l'un et l'autre ; tout tourne défi- ch. ix pour l'obtenir de lui.
nitivement à bien au j u s t e et à mal à l'impie, m , 13-iv. —
4° C'est surtout après la mort q u e le contraste est grand 873.—11° p a r t i e : L a sagesse c o n s i d é r é e au point d e vue historique, x-xix.
voulu le confondre, lout à fait à tort, avec l'impie Jason, cependant la plus vraisemblable. — 1° L'éloge du chapitre L
II Mach., iv, 7-11 (I). ne peut se rapporter qu'à Simon I, dit le Juste (1) ; le con-
temporain de l'auteur est représenté, en effet, comme un
878. — A quelle é p o q u e a vécu l'auteur d e l'Ecclésiastique.
pontife très remarquable, ce qui ne saurait convenir à Si-
Quant à l'époque où il florissait, elle est incertaine. Son mon 11, dont l'histoire ne dit aucun bien. — 2" Le grand-
livre nous fournit un moyen de résoudre la question on nous prêtre de l'Ecclésiastique est qualifié de libérateur de son
indiquant le nom du grand-prêtre juif, Simon, fils d'Onias, peuple (2), ce qui peut s'appliquer à Simon I, mais non à
L, 1-21, sous lequel il avait vécu, et qu'il avait vu officier Simon II, sous le pontificat duquel ni le peuple ni le lemplo
dans le temple ; mais comme le même nom a été porté par n'avaient besoin de protecteur spécial. — 3° Du temps de
deux pontifes différents, tous deux fils d'Onias : Simon 1, ilit Simon II, les idées païennes, contre lesquelles s'élevèrent
le Juste, qui vivait du temps de Ptoléméc, fils de Lagus, les Machabées, avaient déjà fait de grands progrès ; elles
vers 290 av. J.-C., et Simon 11, qui était grand-prêtre quand étaient propagées par les fils de Tobie (3) ; comme elles étaient
Ptolémée IV Philopator voulut entrer de vive force dans le en horreur aux Juifs fidèles, on ne s'expliquerait point que,
temple de Jérusalem, III Mach., i , 2 (dans la Bible grecque), si l'auteur do l'Ecclésiastique avait écrit à celte époque, il ne
les critiques se partagent : les uns font Jésus contemporain les eût point condamnés; on s'expliquerait moins encore
du Simon.le plus ancien, les autres.du plus récent. Le qu'il eût loué Simon II, qui avail pris parti pour les fils de
prologue du traducteur fournil une autre donnée chrono- ïobie (4). — Il s'élève contre les Samaritains, L, 28 ; à plus
logique : il nous dil qu'il alla lui-même en Égypte sous le forte raison aurait-il condamné les faux frères qui imitaient
règne do Ptolémée Ëvergète. Par malheur, il y a aussi deux les mœurs des Hellènes. — 4° Ajoutons enfin que le Ptolémée
rois qui ont porté ce surnom ; l'un, Ptolémée III, fils et suc- Évergète ou le Bienfaisant, dont parle le prologue de l'Ecclé-
cesseur de Ptolémée II Philadelphe, 247-222 ; l'autre, Ptolé- siastique, ne peut guère être que le premier qui a porté ce
mée VII, dit aussi Physcon, frère de Ptolémée Philomélor, nom. Les monuments ne donnent pas le surnom d'Évergète
170-117 • de sorte qu'il est également difficile de décider quel à Physcon, mais seulement au successeur de Philadelphe (5).
est le roi d'Égypte dont parle le petitrfils de l'auteur de
l'Ecclésiastique. — L'opinion la plus communément reçue
* 870. — Du t e x t e o r i g i n a l d e l'Ecclésiastique.
place la composition de l'ouvrage vers 280, la traduction
vers 230 (2) ; elle fait vivre Jésus ben Sirach du temps de Nous n'avons plus que le texte grec de l'Ecclésiastique,
Simon I, et son petit-fils sous Ptolémée III Évergèle I. mais ce livre avait été composé primitivement en hébreu. —
Quoique elle ne soit pas à l'abri de toute difficulté, elle est 1° C'est ce que nous apprend le prologue; cf. i , 29. —
2° C'estce que confirment aussila tradition juive et les citations " 880. — Des v e r s i o n s de l'Ecclésiastique.
de ce livre que contiennent le Tamuld et les Midraschim (I):
elles sont presque toutes en hébreu, quoique les ouvrages 1° La traduction grecque de l'Ecclésiastique fut faite parle
qui les rapportent soieut écrits en ehaldéeu ou araméen. — petit-fils de l'auteur, comme il nous l'apprend dans le Pro-
logue. Il alla en Égypte, à l'âge de 38 ans, nous dit-il, sous
3° S. Jérôme nous assure (2) qu'il avait vu le texte hébreu
le règne de Ptolémée Évergèle, probablement le premier de
de l'Ecclésiastique. — 4° Quelques passages, très difficiles à
ce nom, d'après ce que nous avons dil, n° 878, et c'est là
comprendre dans la traduction, s'expliquent facilement par
qu'il traduisit avec soin, et non sans succès, malgré un peu
l'original hébreu. Ainsi Eccli., sxiv, 3", parle de la lumière,
de dureté et d'embarras dans le style, l'œuvre de son grand-
en latin comme en grec, d'une manière très imprévue : père, vers l'an 230 avant Jésus-Christ. 11 s'appelait aussi
Qui miltil disciplinant s i c u t l u c e m Jésus ben Sirach, s'il faut en croire la Synopsis Scripturœ
Et assistens quasi G e h o n in d i e v i n d e m i œ . sacrtc (I). Le texte grec a souffert, de la part des copistes ;
de là, en grande partie, les variantes qu'on remarque dans
Le parallélisme demande un nom de fietive dans le vers 37*, notre Yulgate, laquelle contient des passages en plus el aussi
comme dans le vers 37'', à la suite de l'éuumération du Phi- en moins. Il existe deux éditions grecques principales de
son, du Tigre, de l'Euphrate et du Jourdain, 35-30 ; 1 lie- l'Ecclésiastique : celle du texte reçu des Septante, ou édition
breù devait porter i l t r a kaye'Ar, « comme le Nil ; » le romaine, et celle du cardinal Ximénès ou de la Bible de
traducteur a lu T i t o ka'àr, « comme la lumière » (3) — Il Complute, n° 156, 1": celle dernière est moins différente
résulte de tout ce que nous venons de dire que l'authenticité que la première de la traduction latine.
de l'Ecclésiastique est incontestable ; aussi u'a-t-elle jamais
2° Notre version latine n'est pas de S. Jerôme, elle est
été sérieusement attaquée. — Sa canonicité est niée par les
d'une époque antérieure et faisait partie de l'ancienne Ita-
protestants, mais nous avons vu, n° 35, qu'elle avait été dé-
lique. Elle a été traduite sur le grec (2); on y remarque un
finie par le concile de Trente (4).
certain nombre de mots latins qu'on ne rencontre dans au-
cune autre partie de la Vulgate (3) ou qui sont employés
(Il Eccli-, vi, 10 e t San/.. 10, 100; Yebamoth, 03 h ; Erub-, 65 a ;
Eccii., IX. 8 cl Sanh. 100 b ; Yebamoth, 63 ; Eccli XIII, 13. et Baba
Kana 9 2 b ; Eccli.. x m , 23 e t Berescl.'tl, RabbaM, e t c . Cf. Ktllo, C j J o - (1) Dans les œ u v r e s de S. Athanase, c. 46, t . X X V I I I , col. 378. Ce q u e
M , l i a of bibtical UUnbat, t. I, P- ' 2 i - Le n o m b r e des proverbes em- dit la Synopsis s u r l'Ecclésiastique a é t é r e p r o d u i t c o m m e second p r o -
p r u n t é s par les écrits j u i f s a l ' a n t e u r d e l'Ecclésiastique, qu ils appel,en logue d a n s la Bible de C o m p l u t e . L'exactitude des r e n s e i g n e m e n t s
Ben-Sira, est d ' e n v i r o n u n e q u a r a n t a i n e , m a i s ils ne s e r e t r o u v e n t point f o u r n i s par l ' a u l e u r d e la Synopsis s u r le n o m du petit-fils de J é s u s
t o n s d a n s n o t r e livre. La t r a d i t i o n r a b b i n i q u e a t t r i b u e il Ben-Sira deux ilen-Siracb e s t c o n t e s t a b l e et contestée.
a l p h a b e t s m o r a u x . Ils ne sont pas d e n o t r e a u t e u r . Ou p e u t les voir (2) Certains critiques ont s o u t e n u q u ' e l l e avait é l é faite d i r e c t e m e n t
d a n s Cornélius a Lapide, In Eccli. Proleg., c. v, p . 32-31. Cf. ¿ u n ! , Bit s u r l ' h é b r e u , p o u r e x p l i q u e r les différences q u i existeut e n t r e elle et le
aottesdimstl. Kortrige der Juden, 1852, p . 100 s q . t e x t e grec a c t u e l , m a i s cette opiniou est inadmissible, c a r n o t r e t r a d u c -
tion l a t i n e est tout é m a i l l é c de m o t s grecs qu'elle a tirés d e s o u t e x t e :
(2) S. J é r ô m e . Prxf. in tibros Satomonis, t. x x v m , col. 1242. nyonizare, lv, 33, g r e c , 2 8 ; l i n g u a eucharis, vt, 5; h o m o acharis, xx,
(3) De m ê m e Eccli., x x v , 13, g r e c , *£?«>.() est rois au lien de w i . « « ' 2 i , g r e c , 19; in crcino, x n t , 23, g r e c , 19; aporiabitur, «opiiOicstai,
= e n . La version l a t i n e , p o u r d o n n e r u n s e n s a n g r e c , a t r a d u i t xxv, XVtlI, 6, g r e c , 7 ; quasi lluvii dioryx, ôttipuS, XXIV, 41, g r e c , 30, e t c .
22 : non est captil nequius saper capot eolubri, e n a j o u t a n t le mot m - (3) Defunclio, i , 13; retiyiositas, i . 17, 18, 26; compartior, i, 2 1 ; ab-
horreo, x x x v n t , 4; acide, iv, 9 ; adincrescant, x x u i , 3 ; adscribit, x x i x ,
' " ¡ n ' o a p e u t voir spocialcmcut s u r cette question Cornélius a l-apide,
2 2 ; offabitis, tv, 7, e t c . ; pessimare, XI, 3G ; x x x v i , Il ; x x x v i n , 2 2 ; im-
ln Eccli. l'roleq., c. i , p . 15-17, Vieussc, La Bible m,d,tee par les pro- planare, x v , 1 2 ; x x x i v , 11, e l c .
testants, p . 131-148.
dans un sens particulier (1). L'ordre des matières n'est pas l'Écriture Sainte qu'on doit le plus lire et méditer. « Outre
tout à fait le même que dans les Septante (2). l'abondance admirable d'enseignements très purs et très
saints, adaptés à tous les états et à toutes les conditions, qui
88!. — D u style d e l'Ecclésiastique. est contenu dans ce livre, dit Martini, le célèbre traducteur
Nous ne pouvons juger qu'imparfaitement le style de l'Ec- de la Bible en langue italienne, nous y rencontrons une
clésiastique, puisque nous ne le connaissons que par une multitude de choses qui peuvent servir à nourrir l'esprit de
traduction. 11 est eu général simple, naturel, peu orné. L'au- religion et à nous donner de notre foi la plus haute idée. Je
teur avait écrit d'après les règles du parallélisme qui ré- souhaiterais donc de tout mon cœur que ce livre, avec celui
gissent la poésie hébraïque et avait imité la forme comme des Proverbes et de la Sagesse, f u t comme le premier lait
le fond des Proverbes de Salomon (3). La traduction grecque dont on nourrisse l'àme de la jeunesse, parce que ces écrits
a conservé le plus exactement possible le moule de l'ori- sont les plus utiles pour former non seulement leur esprit,
ginal (4). mais aussi leur cœur, lui donner de hautes pensées, le forti-
fier contre la séduction des passions, lui imprimer les vrais
882. — Excellence d e l'EcclésiasIique. et solides principes qui doivent diriger l'homme dans la vie
Le livre de l'Ecclésiastique a toujours été regardé comme présente et le rendre digne de la vie éternelle (t). »
le plus utile des livres Sapientiaux (3), l'une dos parties de
ARTICLE II.
(IJ Honestare, i l , 23, p o u r enrichir (Cf. Sap., x, 10) a v e c ses d é r i v é s ,
x m , 2 ; x r , ! 4 ; x x r v , 2 3 ; x x x i , i ; respectus, XL, 6, p o u r lieu /Tobscrra. Analyse et doctrine de l'Ecclésiastique.
Won, lieu élevé d'où l'on surveille ce qui se passe, cxoirii; incredibitîs
XLI, 1, p o u r incrédule, ànsiOfûv, etc. Cf. Cornelius a Lapide, In Eccli. Division générale. — Analyse el doclrinc de la première et de la seconde partie.
Proleg., c. vi, p . 37. Il d i t , p . 36 : » l n interprete l a t i n o , verilati et s i m -
plicitali s t u d e n t i , p h r a s i s ueglecta s n b i n d c est, i n e n l t î o r el iueleganttor. 883. — Division g é n é r a l e de l'Ecclésiastique.
adeo ni h a r b a r i s t u o s el solœcismos a d m i l l a t » Les m o t s insolites de
l'Ecclésiastique a p p a r t i e n n e n t a u latin rustique, il" 127. Le livre de l'EcclésiasIique forme un tout, mais il n'est pas
(2) Les c h . x x x - x x x v i soul disposés d ' u n e m a n i è r e d i f f é r e n t e en rigoureusement suivi; il est écrit sans plan d'ensemble et
latin et e n g r e c : les ch. x x x , 27-xxxtIt, 15 et x x x m , 1 6 - x x x v i , 13 avec la liberté d'allures qui est commune aux écrivains orien-
d e la Yulpale s o n t intervertis d a u s les Septante. La n u m é r o t a t i o n des
versets est a u s s i f r é q u e m m e n t en désaccord. taux, surtout daus les ouvrages de ce genre : les pensées ne
(3) Cf. Lovvlb, De sacra poesi Hebrxorum, Prœl. x x i v , 1763; p . 320-326. sont pas reliées entre elles, ainsi qu'il arrive dans les re-
(1) La m a n i è r e d o n t l ' a u t e u r d e l'Ecclésiastique a r e n d u ses pensées, cueils de sentences ; les digressions abondent : de là la diffi-
p e u t f o u r n i r matière â des observations très délicates. En voici un
e x e m p l e : et La bénédiction du père affermit la maison des en/ants, dit
l'Ecclésiastique, III, 11, et la male'dictiùii de la mère la détruit jusqu'aux dit Coruclius a Lapide, ln Eccli. Proleg., c. iv, p . 27. « Les proverbes
fondements. Curieuse différence entre le père et la m è r e ! C o m m e la de l'Ecclésiastique, d i t W e l l e , Dict. encxjcl. <le théologie catholique, 1860,
t e n d r e s s e m a t e r n e l l e est t o u j o u r s prêle à bénir l ' e n f a n t , q u e l qu'il soil. t . v i l , p, 31, se d i s t i n g u e n t d e ceux de S a l o m o n s u r t o u t p a r c e qu'ils
Dieu n ' a pas v o u l u a t t a c h e r la prospérité à toutes les b é n é d i c l i o n s de la sont p l u s riches de s e n s , p l u s n e t s , p l u s spéciaux ; q u ' i l s iusislent p r i n -
m è r e : il l'a r é s e r v é e aux prières du père, dont l ' a m o u r est p l u s juste et c i p a l e m e n t s u r la suite d o p é c h é et d é c r i v e n t la p u i s s a n c e é n o r m e q u e
p l u s é c l a i r é ; mais il n'a pas crainl d'ailacber la r u i n e à la m a l é d i c t i o n le p é c h é g a g n e p e u 'i p e u s u r l ' â m e q u i s'en laisse e n v a h i r , a
m a t e r n e l l e , bien s û r q u e l ' e n f a n t qoi force sa m è r e â le m a u d i r e mé- [IJ Martini, Vecchia Testamenlo, Naples, 1719, t . XII, Préf.. p, 15(1-131.
rite de p é r i r m i s é r a b l e m e n t e (Saint-Marc Girardin). — « L't adolescentes a d d i s c a n t etiam S a p i e n t i a m e r u d i t i Sir.icb. » Ca-
non. Apost.. eau. u l t . — a Cbristiani o m n e s , v i r l u l i s et p e r f e e l i o n i s
(5) » Jésus Sirach hoc libro o m n e m moralem pbilosophiam p e r bre-
avidi, a v i d e h u u c l i b r u m v o l v a n t , legaut et relegant, » Cornélius a La-
ves sententias, quasi g n o m a s et axiomala tmdit et complectitur, a?que
p i d e , ln Eccli. Proleg-, c. IV, p . 29.
ac S a l o m o n in P r o v e r b i i s ; s e d iis longe uberior est Ecclesiaslicus,
.450 ciur, v i n . — L'ECCLÉSIASTIQUE. [884]
[88a] ART. I I . — ANAL. E T DOCT. DE L'ECCLÉSIASTIQUE. 451
verbes de Salomon ; elle renferme, sous une forme généra-
cullé ou plutôt l'impossibilité d'eu faire u n e analyse métho-
lement sentencieuse et proverbiale, une foule de règles do
dique. On peut y distinguer cependant deux parties bien
conduite et de maximes morales pour tous les états et pour
marquées, d'inégale longueur, la première contenant toutes
tontes les conditions ; elle énuinère la série des vertus, on
sortes de préceptes pour la conduite de la rie, I - X L I I , 1 4 (t);
relève l'importance, exhorte à leur pratique, expose de même
la seconde faisant l'éloge du Créateur de l'univers et des
la série des passions et des péchés dominant parmi les
saints de l'Ancien Testament, x u i , 13-n (2).
hommes, et cherche à en éloigner en en montrant les con-
fiât. — Caractère général de la I™ partie : iiègles p o u r la conduite séquences. Elle abonde aussi en avis relatifs à la conduite
de la v i e , I-XLII, l i . des affaires domestiques et civiles, exhorte à la sérénité d'es-
I.a première partie de l'Ecclésiastique n'a d'antre unité que prit, au contentement habituel de son sort, donne des règles
l'unité générale du sujet qui est de recommander la pratique de prudence à suivre dans le commerce des supérieurs et des"
de la vertu (3). Elle « a beaucoup d'analogie avec les Pro- grands. Elle vante surtout les avantages de la sagesse, invite
à sa recherche, montre son origine, dit qu'elle est née de
(1J Cette p r e m i è r e partie a été s o u v e n t p a r t a g é e e u d e u x , I - x x l l l et la bouebe du Très-Haut, qu'elle remplit l'étendue des cieux
XXIV-XLIII, mais celte subdivision n e s ' a c c o r d e pas avec la disposition
d e s matières, car o n t r o u v e les m ê m e s s u j e t s t r a i t é s d a u s Tune el l ' a u - et la profondeur de l'abime, qu'elle habite parmi les nations
tre section, par e x e m p l e , l ' a u m ô n e et la b i e n f a i s a n c e , î v et x x i x ; l'a- et répand ses enseignements au loin comme les rayons de
mitié, vi, 5 et x x x v i i , 1; l'éducation des e n f a n t s , v u , 25-27 et x x x , l'aurore. Cf. x v e t xxiv(l). »
1-13, e t c . Cf. W e l l e , Spcciel/e Einleilmg in die deulerocanonischen
Dw:he>• des alleu Testaments, 181!, p . 222.
885. — E n s e i g n e m e n t s d o g m a t i q u e s c o n t e n u s d a n s la l r " p a r t i e .
(2) C o m m c n l a l e u r s catholiques. Ils s o n t r e l a t i v e m e n t p e u n o m b r e u x .
Le p r e m i e r est l î a b a n Maur : Commentariorum in lit,mm Ecclesiasticum Cette première partie est un traité presque complet de
tibri decern, t. c t x , col. 763-1126; J a n s é n i u s de Gand, Comm. in Eccli.,
dogme. — 1° L'auteur nous fait connaître Dien et ses attributs,
Lonvain, 1569; Jean d o Pina, Comm. in Eccli., 5 in-I», L y o n , 1630-1618;
i n d i g e s t e ; l l o s s u e t , Liber Ecclesiastivi; il d o u u e , en r e g a r d d e la v, 4-9; xvi, 7-14; 16-17; x.xui, 25-29; cf. dans la seconde
Vulgate, l a t r a d u c t i o n laline de F l a m i n i u s Nobilius. p u b l i é e a v e c l'au- partie, XLM-XLIII; sa providence, xvi, 26-29; la création,
torisation de S i x t e V ; K m m . Sa, ln Ecclesiasticum commenlarium, xvui, 1-6 (2); la prédestination ou l'inégale répartition des
Migne, Cursus complétas Scriplur.v Sacras, t. x v n ; II. Lesèlrc, CEccli-
siastiqùe; 1880, d a n s la Bible d e SI. L e l h i e î l e u x ; elc. dons de Dieu aux hommes, xxxm, 7-14; l'état d'innocence
(3, Frilzsche a c h e r c h é c e p e n d a n t à y d é c o u v r i r un c e r l a i u o r d r e ,
de l'homme avant sa chute et son élévation à l'ordre surna-
Kurzgcfà&tcs llandbuch zu den Apohryphen, t. v . H p a r t a g e le livre e n - turel, x v u , 2-11; sa liberté, xv, 14-22; xxxi, 10; la né-
t i e r e n s e p t sections. La s e p t i è m e esl f o r m é e p a r la d e u x i è m e p a r t i e . cessité et l'utilité des tentations, n , 1-13; iv, 18-22; l'effi-
Les s i x p r e m i è r e s sont les s u i v a n t e s : 1° t - x v t , 21 : Description d e la
cacité do la prière, xxxv, 17-22; le mérite et le démérite,
n a t u r e d e la s a g e s s e ; e x h o r t a t i o n s à la p r a t i q u e r ; conseils p o u r m c l l r e
n o i r e c o n d u i t e e u h a r m o n i e avec ses e n s c i g n e m e u l s ; — 2 ° s v i , 2 2 - xxxi, 9-10; la rétribution des bonnes ou des mauvaises
x x i u , 17 (Vulgate, 21} ; Plan de Dieu d a n s la c r é a t i o n ; s i t u a t i o n dft œuvres après la mort, î, 13, 19; xi, 2 8 ; xvi, 15, elc. —
l ' h o m m e p a r r a p p o r t à s o n c r é a t e u r ; conseils p o u r se c o u d u i r c d a u s 2 e Les espérances messianiques se font jour d'une manière
diverses c i r c o n s t a n c e s e t p o u r éviter le p é c h é ; — 3 S x x i v , | - x x x , 21;
vTTiit, 12-xxxvi, I 6 1 ; x x x . 25-27 (texte grec) : Description de la sa-
gesse et d e la l o i ; r a p p o r l s (pli existent e n t r e l ' a u t e u r et la sagesse; (1) W e l l e , Dictionnaire encyclopédique de la théologie catholique, t . v u ,
p r o v e r b e s , m a x i m e s , avis s u r la c o n d u i t e d e l ' h o m m e v i v a n t en société; p . 53-51.
— 1° x x x , 28-xsxllI, 11 ; x x x v i , 16 <>-22 (texte grec) : C o n d u i t e d u j u s t e (2) S a p . , x v i n , 1 : Qui vieil in xternwn, creavit omnia simul : « Grœce :
et du s a g e ; Dieu et son peuple ; —1>° x x x v i , 2 3 - x x x i x , 11 (texte grec) : c o m m n n i t e r , p a n i e r , œ q u e o m n i a , ne s i u e ipso f a c t n m est niliil. Deus
Instructions et avis c o u c e r u a u t ta vie s o c i a l e ; — 6° x x x t x , 12-xLlt, 11 solus justificabitur: s o l u s i r r e p r e h e n s u s i n operibus suis, c u j u s c o m -
(lexle grec) : La création et la place q u e l ' h o m m e y o c c u p e . p a r a t i o n c o m n i a i r a m u u d a s u u l . » Bossuet, h o c l o e o . p . 459,
452 CFLAP. V I I I . — L'ECCLÉSIASTIQUE. [886] [888] ART. I I . — AXAL. ET DOCT. DE L'ECCLÉSIASTIQUE. 453
880. — E n s e i g n e m e n t s m o r a u x c o n l e n n s d a u s l a I r 0 p a r t i e .
1° L'hymne à Dieu créateur est comme un abrégé de tliéo-
dicée dans lequel l'auteur nous fait connaître les attributs
L'Ecclésiastique est encore plus riche en enseignements divins en décrivant les merveilles du monde visible (l). 11 ter-
moraux. — 1 0 II nous apprend à fuir le péché, iv, 23 ; xxi, 1 -4 ; mine par une allusion aux merveilles du monde invisible :
XLI, 8-14; l'orgueil, x , 7; la présomption, vi, 2 - 4 ; l'am-
bition, v u , 4 - 8 ; l'avarice, v, 10; x , 9 - 1 0 ; xiv, 3-11; xxxi, Multa abscoudita s u n t m a j o r a b i s :
Pauca enim vidimus o p e r u m ejus.
1; l'impureté, i x , 3 - 1 3 ; x i x , 2 - 3 ; XXHI, 21-24; xxv, 28, 33, O m n i a a u t e m D o m i n u s fecit
3 6 ; la gourmandise, x x x i , 21-40; XXXVII, 32-34; la colère, E t p i e a g e n t i b n s d é d i t s a p i e n U a m . XLIU, 36-37.
XXVII, 3 3 ; xxx, 2 6 ; la paresse, x x u , 1, 2 , 1 6 ; le mensonge,
VIII, 13-14; xx, 26-28; les petites fautes comme les grandes, Ce trait final rappelle le Ps. xvin, dans lequel le Psalmiste,
xix, I; etc. — 2° Après nous avoir détourné du m a l , iv, 23, après avoir m o n t r é la grandeur de Dieu éclatant dans le
l'Ecclésiastique nous porte au bien ; à la fidélité à Dieu, î, 30; gouvernement des corps célestes, nous la montre plus sensible
xxxv, 1-13; à la prière, x v i n , 22-23 ; à l'humilité, xxxii, 22-21 ; encore dans la loi qu'il a donnée à son peuple, n° 691. Cf.
àlacharité,XIII,19-20; x v n , 12; ¿ l ' a u m ô n e , v n , 40-36;xxix, aussi Ps. xcu, n° 702.
12-18; a u pardon des injures, x , 0 ; xxvm, 1-9; à la persé- 2° De l'éloge de Dieu, l'Ecclésiastique passe à celui de ses
vérance dans le bien, u , 15-23; v, 11-13; x x u , 19-23; xxxiv, saints, dans le morceau que le texte grec intitule : Hymne
30-31, etc. — 3° 11 enseigne aussi à chaque état ses devoirs des pères, c'est-à-dire en l'honneur des patriarches el des
propres : aux parents et aux enfants, vu, 25-27; xvi, 1-4, xxu, saints de l'Ancien Testament, XLIV-L (2).
3-5 ; xxx, 1-13 ; -VLII, 9-11 ; aux maîtres et aux serviteurs, iv,
c o l . 378-383, a n a l y s e l o n g u e m e n t le l i v r e d e l ' E c c l é s i a s t i q u e . O n p e u l
3 5 ; v u , 22-23; x , 28, etc. (3). v o i r a u s s i C o r u e l i u s a L a p i d e , In Ecctesiasticum Prolegomena, c. iv,
A r g u m e n t a n t , é d . V i v é s , 1805, p . 27-49.
(1) S u r la b e a u t é d e l a d e s c r i p t i o n d u s o l e i l , XLlll, 2-5, v o i r l l o l l i n ,
(I; S u r l a n a t u r e d e l a s a g e s s e , c f . n ° 874.
Traiti des Études, I. IV, C. I I I , g u , 1S05, t . I l , p . 578-580.
(2. V o i r l ' i m p o r t a n t e n o i e d e B o s s u e t s u r ce p a s s a g e , In Eccli., LI, 11.
(2) A p r è s u n e i n v i t a t i o n g é n é r a l e à l e s l o u e r , XLiv, 1-15, l e lils d e
p.CW-fiîI.Cf.Bacuez : Questions sur CÉcriture sainte, 1874,1.1, p. 319.
Siracb glorifie n o m i n a t i v e m e n t , e n r a p p e l a n t les principaux traits de
Cf. a u s s i I , 5 e t x x l v , 5.
l e u r v i e e t l e u r s v e r t u s , H é u o c b , 16; N o é , 1 7 - 1 9 ; A b r a b a m , 2 0 - 2 3 ;
(3) R a n l t , Cours d'Écriture Sainte, 1871, I. il, p . 50-32. — L a Synop-
I s a a c , 2 4 ; J a c o b , 25-27; Moïse, x i v , 1-24; A a r o n , 2 5 - 2 7 ; P h i n è e , 28-31 ;
sis Scripiurx Sacrx, d a n s les œ u v r e s d e S . A t l i a n a s e , n ° 4 6 , 1 . xxvm,
434 CHAT. v m . — E-gcctÉsiASTiouE. [88SÎ
3" Une prière finale, u , qui porte le titre d'Oralio Jesu
filii Sirach, remercie Dieu de tous les bienfaits que l'auteur
en a reçus, et spécialement du don de la sagesse. Quelques
critiques ont pensé que celte prière était l'œuvre du traduc-
TROISIÈME PARTIE
teur grec, comme le prologue, et c'est probablement là-dessus
que s'est appuyée la Synopsis Scripturte Sacrai, pour avancer LIVRES PROPHÉTIQUES
que le traducteur, comme l'auteur de l'Ecclésiastique, s'appe-
lait Jésus, fils de Sirach, mais on n'a aucune raison de refu-
ser à l'auteur primitif la composition de ce morceau (1).
ARTICLE I.
De la n a t u r e de la prophétie.
89!. — Définition d e s m o t s p r o p h è t e et p r o p h é t i e .
ARTICLE I.
De la n a t u r e de la prophétie.
891. — Définition d e s m o t s p r o p h è t e et p r o p h é t i e .
4° Dans ce cas, ce sont évidemment les prophètes eux- 3" L'étude des prophètes est particulièrement utile pour
mèmes qui ont recueilli leurs œuvres;; il y a tout lieu de les prédicateurs et les pasteurs des âmes, parce que leurs
penser qu'il en a été de même pour tous, et que chacun écrits sont pleins de peintures propres â faire aimer la vertu
et haïr le vice, à iudiquer la voie dans laquelle on doit mar-
d'eux a formé la collection de ses prophéties. La collection
cher, à montrer les moyens de ramener les pécheurs au bien,
des plus anciens prophètes est supposée par les moins
de les toucher et de les persuader (I).
anciens qui les ont imités : Jérémie est rempli de cita-
tions (I), et Zacharie en appelle aux écrits de ceux qui • 902. — T a b l e a u d e s p r i n c i p a l e s p r o p h é t i e s m e s s i a u i q n e s o u
l'ont précédé, i, 4; v u , 7, 12. Chrislologie.
901. — De l ' i m p o r t a n c e île l ' é t u d e d e s prophètes. Les prophéties les plus importantes sont les prophéties
messianiques, c'est-à-dire celles qui se rapportent au Messie.
1° L'étude des prophéties a une grande importance au
Elles ont commencé avant l'époque où ont fleuri les pro-
point de vue de la religion, parce que la preuve qui en est
phètes proprement dits, et sont aussi anciennes que le monde,
tirée en faveur de la divinité de J.-C. est une des plus fortes
u " 5, 292. Nous allons donner ici un tableau des principales
du traité de la révélation. Elles ne frappent pas moins que
d'entre elles, depuis le premier livre de l'Ancien Testament
les miracles : Prophétie non minus ijuam signa movent, dit
jusqu'au dernier, pour qu'on puisse en saisir l'ensemble
avec raison S. Jean Chrysostome (2). Notre-Seigneur s'est
d'un seul coup d'œil. On peut les diviser en trois parties :
appuyé lui-même sur elles pour établir sa mission (3), et les
I" celles qui datent des temps primitifs et sont contenues
Apôtres, à son exemple, y ont eu constamment recours pour
dans le Penlateuque; 2° celles du temps de David qui sont
fonder la religion nouvelle (4).
renfermées dans les Psaumes et les livres des Kois ; 3° celles
2° Outre leur importance pour la démonstration de la qui appartiennent à l'époque du prophétisme, c'est-à-dire
religion chrétienne, les prophéties ont une utilité plus géné- celles des grands et des petits prophètes.
rale; elles nous font connaître un grand nombre de vérités
dogmaliques et morales, parce que Dieu s'en est servi comme d o c t r i n e c o n l e n u e d a n s l e s l i v r e s p r o p h é t i q u e s a été é t u d i é e et e x p o -
d'un canal par lequel il nous a transmis une grande partie de sée p a r H . Z s e h o k k e , Theologie der Pnphelen des Allen Testaments,
la révélation. Ce que les prophètes étaient pour les Hébreux, l'Vi b o u r g , 1877.
(I) « P i c t o r e s u a l u r a m a r t c i m i l a n l u r , . . o n i u i a c a q u œ o c u l i s c e r -
d'après la parole de S. Augustin, ils le sont aussi pour nous :
n u n t u r , a r l i s i n d u s t r i e r e p r a s e n t a u t , dit o u a u t e u r g r e c , H o m in litu-
« Ipsi eis erant philosophi, hoc e s t , amatores sapientiœ, ipsi ''"» Ps- d a n i
Œ u v r e s d e S . J . C h r j s . . I. L V , c o l . 305. Sic p r o -
sapientes, ipsi theologi, ipsi prophète, ipsi doclores probi- p h è t e q u o q u e v i r l u t i s a c vilii p i c t o r e s q u o d a m m o d o s u n t . N a m ipsi
eliaui s e r m o n i s p e n i c i l l o p e c c a t o r e m , j u s l u m , p œ n i t e n l e m , s t a n l e m
tatis atqne pietatis (5). »
c a d e n l e m , r e s u r g e n l e m , vacillantem p i u g u n t . Et q u e m a d m o d u m pir-
l o r e s b e l i a et c t e d e s e f l i c i u u t , sic e t i a m ipsi p e c c u l u m i n d u c u n t , n u n c
liupctnm faciens, n u n c vfelum ac prostratum, dœniouesque rursus
( 1 ) C f . K û p e r , leremias tibromn socrorum interpres atque vindex, n u n c h é l i u m i n f e r e n t e s , n u n c bello laeossitos, i t e m q n c d i a b o l u m n u n c
B e r l i n , 1837. l u s t d i a s s t r u e n t e m , n u n c v i c l u m . Q u o n i a m igitur e j u s m o d i ipsi a r s
(2) In loa., Hom. x t x , n ° 2 , t . L i s , c o l . 421. Cf. i b i d . Hom. u , n " 1, e s t . s u m m o s t u d i o earn c o g n o s c a m u s . . . Si p e c c a t o r e m . q u i l a p s u s sit
c o l . 283-281. — S. J u s U u va p l u s loin et p r é l è r e les p r o p h é t i e s a u x m i - ac poslea s u r r e x e r i t , h u j u s m o d i speclaculom doclrinte a r g u m e n t u m
r a c l e s , Apologia / • , n» 30 ; t . VI, col. 374-373. rnibi c x i s t i t . S i j u s l u m v i r u m s t o n t e t n c o n s p e x e r o , h u j u s m o d i c o n t c m -
(3) J o a . , v , 3 9 ; v i , 43. V o i r B r u g è r e , De eera religione, 2 e é d . , 1878, p l a t i o a d v i r t u t e m m e d u c i t . Ex e o s p e c t a c u l o p n g n a n d i a c v i n c e n d i
p . 211-232; c l . p . 80. r a l i o n e m dise», R u r s u m si p r o b u m v i r u m , q u i i n f r a n d e m i m p u l s u s
(4) Act., i , 16; n . 1 6 ; 2 3 - 2 8 ; m , 1 8 ; 22-24, e t c . sit, v i d e r o . ex h n j u s m o d i c o n s p e c l u a u c t i o r et s a p i e n t i o r iio. ,
,13) S. A n g , De Lie. Dp", 1. x ï l l t , c. i l , u» 3 , t. x u , c o l . 602. — l a
i7â CUAF. I. — ISTR. O É S . AUX LIVRES PROPllÉnOUES. [0021 [903J ART. I. — DE LA S A T U R E DE LA P R O P H É T I E . 473
11° D a n i e l , u ; v u ; i s , 2 1 - 2 7 . — l2«Aggée, n, 1 - 1 0 . - 1 3 ° Zacha-
Première époque : Pentateuque.
rie. h , 8 - I 3 ; m ; vi, 9 - 1 5 ; î x ; xu-xiv. — 1 4 ' M a l a c h i e , i, 1 0 - 1 1 ; m ,
I . P r e m i è r e p é r i o d e : A d a m . — 1° P r o p h é t i e f a i t e p a r D i r a i à A d a m 1-6 ; iv, 5-6. — A p p e n d i c e : Livres i m m é d i a t e m e n t a n t é r i e u r s à la
ou Prutévangile, Gen., m , 1-lïi (n° 292).
venue de Notre Seigneur : I M a c . , i v , 4 6 ; x i v , 4 t ; S a p . , u , 11-20(1).
II. S e c o n d e période : p é r i o d e p a t r i a r c a l e . — 2 ° La prophétie.de
N o é : b é n é d i c t i o n d e S c m , G e n . , a , 1 8 - 2 1 (n* 328). • 903. — L ' É v a n g i l e prophéliqne.
3" P r o p h é t i e : P r o m e s s e f a i t e s a n s patriarches.
A . A A b r a h a m . — i ' * P r o m e s s e f a i t e à A b r a h a m , s u , 1 -7 (n° 3 4 3 ) . Après avoir indiqué, dans le tableau précédent, les prin-
2« R e n o u v e l l e m e n t d e la promesse temporelle, m i , 14-17 cipales prophéties messianiques de l'Ancien Testament, dans
e t x v i i , 1 - 9 (n* 344). l'ordre des livres où nous les lisons, nous allons les présenter
3 " C o n f i r m a t i o n d e l a m ê m e p r o m e s s e , XVIII, 17-I9(n°350), maintenant selon la suite des faits mêmes du saint Évangile. Il
4 ' Nouvelle confirmation, x x u , 16-18 ( n " 352-353). faut remarquer que plusieurs des prophéties mentionnées ici
U. A I s a a c . — Renouvellement de la promesse à Isaac, xxvi, sont prises dans le sens spirituel et non dans le sens littéral.
1 - 5 (n" 355).
C. A Jacob. — Renouvellement de la promesse à Jacob, xxvm, ANCIEN TESTAMENT PROPHETIES NOUVEAU TESTAMENT
ANCIEN TESTAIENT PROPHÉTIES NOUVEAU TESTAIENT ANCIEN TESTAMENT PROPHÉTIES NOUVEAU TESTAMENT
(Ps.xxxiv,13;TJC'VIII,! I) 12° J e û n e dans le d é s e r t Mattb.,iv,2; Marc, i,13. Ps.xrxi, 7 38' Meurt en poussant un grand cri, Malth., xxvn, 32, 5 0 ;
Is., ix, i 13® Commencements de la prédication Malth., iv, 13-15. hors de Jérusalem Joa., xix, 30.
et dee miracles s u r les confins de la Ex., x u ; Ps. XL, 10 . 3 9 ' M e u r t après avoir fait la Pàque. Maltb., xxvi, 10 sq.
terre de Nephtali et de Zàbulon. . Ex.. x n ; Is., LIU, 7 . 40° Est l'agneau pascal ICor., v,7; J o a . , x i s , 3 3 .
Ézéch., XLVII, 8 sq.; 14° Choix d ' h o m m e s simples pour MaUh., îv, 18-21; Marc, Ex., x v u , 12 . . . . 41" Demeure en croix josqa'au soir. Malth., xxvli, 57.
1B-, xxn;, 14 . . . Apôtres i, lf>; Lue .v, 2-11. Gen., i i , 2 l . . . . 42° Côté ouvert Joa., xrx, 34.
la., x x i v , 4-10 .. . • 15° Gnérison des aveugles, des sourds- M a t t h . , x i , 5. Dan., i x . 25-26 . . . 43° Date de la mort MaUh., xxiv, 1-2.
muets, e t c
1«.. Lin, 0 44° Sépulture d u riche, non du c r i - J o a . , x i x , 3 8 - 3 9 ; M a t t h . ,
Is., Mil, 7 ; xvi, I ; 16' Doux comme l ' a g n e a u , fort Joa., i, 2 9 ; XVI, 3 3 ; minci x x v n , 57.
XXXI, 1 comme le lion Apoc., v, 5- Jouas, u, 1 ; Is., xr, 45» Résurrection le troisième j o u r . . M a l l l i . , x x v i n , 6-0 ;
Ta., LUI, 2-3 j Sap., u , 17° Humble, m é p r i s é , hai, parce que M a t t h . , xi, 29,; Luc, 10 Joa., xx, 14.
12-20 la main de Dieu e s t s u r lui . . . x v i , 14; Joa-, s v , 18.
I s . , * l , 10; Nom., x»i, 46* Croix, étendard et remède . . . Luc. n , 34; Joa., m .
I s . , x x r a , 14; LXI, I . I S ' Confond les s a g e s , prêche aux l Cor., », 2 « ; Matth., 8-9; Dent., x x x m , 17. jmô.
pauvres et aax p e t i t s xi, 5. É* , XXXvi, 2 5 ; Zach., 47° Rémission des péchés par le s a n g . Mallb., xxvi, ¿7-2$;
Dent., x v i i i , 15 s q . ; 10' Le prophète fidèle M a t t h . , x x i , U ; Luc, xni, I Lue, xxiv, 4 5 4 6 .
1 Mac., xiv, 41. . . VII, Iti; J o a . , iv, 10. Zach., XIII, I . . . . 4S° Pouvoir de remettre le» péclrés. Matth., x x v i n , 18;
Is., x i . 12; É i é c h , 20° Incrédulité d e s J u i f s J o a . , x n , 37-38; I P e t r . , ACt., n , 38; viil, 36.
xxxni H, 7-9. P s . x x m , 7; XLVI, 6 ; 4 0 ' Ascension; le vainqueur assis à la Marc, xvi, 10; Act., i,
Zach., ix, 9 21" E n t r é e t r i o m p h a l e à Jérusalem, Malth., xxi, 4-5. Cix, I droite de Diea 0 ; n, 23 sq.
sur u n âne Joël, n , 2 8 ; Is., x u v , 5<l° Mission du Saint Esprit. . . . L u c , x x i v , 40; J o a *
Mal., i, Il ; Ps. cix, i . 22* Instifotion d u sacrifice et dn sa- Matlh., x.vvi, 26-20; 3 v u . 37 sq.; xvi, 7 ,
ccrdoce nouveau I Cor., xi, 23-20. xx, 2 2 ; A « - , il, 2 sq.
Ps. xvii, 5-6; 4-5. 23° Agonie, suenr d e s a n g . . . . Marc, x i v , 33; Luc, Is., XLIX, 18, etc. . . 51'Conversion des gentils . . . . 1 T i m . , n , 4-7.
xxii, 42. Is., LTV, 12-13. . . . 52° La religion sonree de sainteté. . Malth.. xix. 28.
P s . XL, 10; LXViii, 0 . 2 4 ' T r a h i s o n par n n a m i Matth., xxvi, 14-15; 1»M LUI; P s . cix. . . 53° La religion victorieuse de toute* Joa., xvi, 33.
J o a , XIII, 18,2G, 30. les attaques
Zach., xi, 12-13 . . . 25° Vendu 3 0 d c n i e r s , employés après Matth., x x v i , 15; xxvff, Ps. n ; x u v ; LXVII.25- 5 1 ' Régne éternel du Christ . . . Matth.. x v i , 18; Joa.,
à achelcr le c h a m p â'un potier. . 3-10. 26; c i x ; Is., ix, 7 ; xix. 15.19-24; Hebr.,
Sap., il, 10-20 . . . 26° Tradait en j u g e m e n t , parce qu'il Malth., x x v i , 61-05 ; D a n . , ix XIII, 8.
est ie Juste et s ' e s t dit Fils de Dieu, xxvil, 4, 10.
Ps. n , 2 27° Condamne à m o r t par les Juif* et Luc. x x m , 6-24.
ARTICLE IL.
les gentils
Lam-, iv, 20 . . . . 28" Abandon des A p ô l r c s . . . . Matth., xxvi, 56.
Des prophètes en général.
Ps. xxxiv, 11 ; c v u i , 1 ; 29° Faux t é m o i n s ; silence de l'accusé. Matth., xxvi, 59-60 ;
Is., LUI, 7 . . . . xxvii, 12; Marr,xiv, Les grands et les petits prophèles. — Genre de vie des prophètes. — Chronologie.
50.
I s . , i., 6 30e Soufflets, c r a c h a t s Matlh., xxvi, 67-68.
!X)4. — D e l a d i s t i n c t i o n d o » g r a n d s e t d e s p e t i t s prophètes.
Is., LIU, 12 . . . . 31« Mis au rang d e s scélérats . . . Mare, x v , 7 sq.
Sap., n , 10-20 . . . 32° Condamné à m o r i , malgré son Matth-, xxvil, 24-16.
L'Aucicn Testament renferme les écrits de seize prophètes
Gen., xxii, 6. . . . 3 3 ' Porta le bois d a sacrifice . . . Joa.,XL\, 17. proprement dits. Quatre d'entre eux sont appelés grands pro-
Ps. x x i , IS; Is., LUI, 12. 34° Cruciûc, avec d e s clous aux m a i n s M a t t h . , xx vu,3S; Marc. phètes : ce sont Isaïe, Jérémic, Ézéchiel et Daniel (ce dernier
et aux pieds, e n t r e deux scélérats, xv,24-27; Luc.xxxm,
27.
est rangé par les Juifs parmi les hagiographes, n° 3). Les
Ps. xxi, 7; XXXIV, 14. 35« Les p a s s a n t s branleul la t è t e ; Mallh.,xxvii,39;Mare, douze autres portent le nom de petits prophètes. Ce sont
insultes; défi xv, 20. Osée, Joël, Amos, Abdias, Jouas, Miellée, N'ahum, Habacuc,
P s . x x i , 10 36° Vêtements p a r t a g é s ; robe tirée M a t t b . , x x v n , 3 5 ; Luc,
au sort x x m , 34; Joa., xix.
Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie. On pourrait leur
24. joindre Baruch, dont la prophétie est placée après celle de
PÎ. « v i n , 22. . . . 37° Fiel c>. vinaigre Malth.. x x v n . 34.
470 CQ4P. I. — INT1L. GÉN. AUX LIVRES PROPHÉTIQUES. |()0."i]
[ilOli] ART. I I . — BES P R O M E T E S EX GÉSÉRAL. 477
Jérémie, de qui il était secrétaire. Les petits prophètes sont
à souffrir des persécutions de la pari de ceux qu'ils mena-
ainsi nommés, par opposition aux quatre grands prophètes,
çaient au nom du Seigneur (t).
non à cause du contenu, mais à cause de l'étendue de leurs
écrits, qui était relativement peu considérable (t). Aussi les 906. — De l a c h r o n o l o g i e d e s p r o p h è t e s .
anciens les écrivaient-ils tous à la suite sur Un seul rouleau
ou volume (2), et les Juifs ne les comptaient-ils que comme La chronologie des prophètes n'est pas sans importance,
formant un seul livre, dans le canon des Saintes Écritures, puisque elle sert à établir le caractère surnaturel de leurs
p r ô & O o f , is îuSsxssfiôiiiOT, n" 3, 2°. Les grands prophètes écrits et aide à les mieux comprendre, mais c'est une des
ont reçu ce titre à cause du nombre beaucoup plus considé- questions les plus difficiles de l'Ancien Testament. Nos Bibles
rable et par là trçs important de leurs oracles. ne les ont point rangés selon l'ordre des temps ; les éditions
hébraïques et les Septante ne leur donnent pas d'ailleurs la
Outre les prophètes dont les écrits nous ont été conservés, même place que la Vulgate. Quelques-uns des livres prophé-
l'Ancien Testament en mentionne plusieurs autres qui n'ont tiques sont datés, et leur classement n'offre pas de graves
annoncé l'avenir que de vive voix, ou bien dont les livres embarras; d'autres ne le sont point, et ce n'est que d'après
sont perdus. l'étude de leur contenu que l'on peut réussir à en fixer
approximativement l'époque. Malheureusement les allusions
90'i. — Do g e n r e île v i e d e s p r o p h è t e s .
historiques qu'ils contiennent ne sont pas toujours assez
Les prophètes appartenaient à toutes les conditions de la claires pour que l'on puisse en tirer des indices certains; on
société : plusieurs étaient de race sacerdotale, comme Jérémie; est alors réduit à se contenter de vraisemblances. En se ser-
Amos était pasteur et agriculteur; les uns vivaient au milieu vant , pour dresser la chronologie des prophètes, des dates
des schismatiqucs du royaume d'Israel ; les autres habitaient qu'ils nous fournissent ou des événements dont ils parlent,
Juda et Jérusalem. Leurs écrits reflètent toujours, dans ime on remarque que, dans la Vulgate, les quatre grands pro-
certaine mesure, le milieu daus lequel ils élaient placés et phètes sont placés eux-mêmes selon l'ordre des temps, sans
portent l'empreinte de leur genre de vie et de leurs occupa- s'occuper des petits prophètes qui ont vécu simultanément
tions, comme nous le verrons en les étudiant séparément. ou dans l'intervalle. Quant aux petits prophètes, ils ne sont
Ils menaient, en général, une existence austère ; un sac leur certainement pas rangés chronologiquement; on a cependant
servait communément d'habit, ls., xx, 2 ; Zach.,.\iu, 4; Élie tenu compte jusqu'à un certain point de l'époque où ils ont
était vêtu de peaux de bète, IV Reg., i , 8. Plusieurs d'entre vécu. Ainsi, l'on distingue facilement trois séries de petits
eux étaient mariés. Ils, avaient quelquefois des disciples, prophètes par ordre de temps : les^irophètes de la période
comme Jérémie, à qui Baruch, prophète lui-même, servait anté-assyrienne et assyrienne, depuis Osée jusqu'à Nahum;
de secrétaire. Élisée fut disciple d'Élie, et dirigea un certain
nombre d'écoles de prophètes, n° 482 , 2°. La plupart curent
(1) L e s t r a d i t i o n s s u r l e s p r o p h è t e s s o n t r a s s e m b l é e s d a n s le liber
<le vilis prophetarum. f a u s s e m e n t a t t r i b u é à S. É p i p h a n e , l . XLUI,
( t ) • P r o p l e r e a d i c u n t u f -minores, q u i a s e r m o n e s e o r u m s u n t b r è v e s , c o l . 393-414. <> O oc ni s u p p o s i t u m e s s e s c x c e n U e m e n d a c i o r u m n u g a i
in c o r a n i c o o i p a r a l i o n e q u i majores i d e o v o c a n t u r , q u i a p r o l i x a v o l u - p e r s u a d e n t , q d i b n s l i b e r iste r e f e r í a s e s t , » d i t F e s s i e r , Instituí unes
u i i n a c o n d i d e r u u t , » d i t S . A u g u s t i n , De Civ. Dei, x v i n , 29, n ° i , t. XI.1, Patrologix, t. i , p . 610. C'est l ' o p i n i o n g é n é r a l e d e s c r i t i q u e s . C e l i v r e
c o l . 585. doit c o n t e n i r c e p e n d a u l q u e l q u e s f r a g m e n t a d e v é r i t é . Il f a u t p o r t e r l e
(2} « Ne si s i u g u l i s c o r s i m m a o e r e n t , o m i s a u t a l t e r o h p a r v i l a l e m m ê m e j u g e m e u t s u r l ' œ u v r e a n a l o g u e , c o n n u e s o u s l e n o m d e Doro-
p e r i r e i , » dit K i u i c h i , V r x f . eomm. in Ps-, d ' a p r è s l a t r a d i t i o n r a b b i - t h é e d e T y r , q u i e s t i n s é r é e d a n s le Chronicon pascale, P a t . g r . , t. x c n .
u i q u e , Kcil, Die -icblf kteinen Propheten, 1800, p . 5. c o l . 359-398.
VK CHAP. r — INTR. a i N . AUX LIVRES PROPHÉTIQUES. [906] [907] ART. I I . — DES PROPIIÈTES EN GÉNÉRAL. 179
ceux de la période chaldéenne, Habacuc et Sophonie, et enlin surnaturel de leurs "révélations est, de ce chef, à l'abri de
ceux de la période postérieure à la captivité : Aggée, Zacharie tonte contestation sérieuse.
et Malachie. Dans les deux dernières séries, chaque prophète
' 907. — T a b l e a u c h r o n o l o g i q u e d e s p r o p h è t e s ( I ) .
occupe sa véritable place chronologique, mais il n'en est pas
de même dans la première (I), Osée paraît avoir été placé le
premier, quoique il ne soit pas le plus ancien, à cause de BO!S SOUS LESQUELS ILS PATS SUR LESQUELS
Prophètes.
e«ox™T?.a OST PROPHÉTISÉ. ILS OST PROPHÉTISÉ.
l'étendue de ses prophéties, qui sont les plus considérables
après celles des grands prophètes. C'est ainsi que l'Épitre
AMias. 819-8S4 Joram (?). Contre l'idomée.
aux Romains a été mise en têts de la collection des lettres de M. 87S-83S Joss {?). Sur Juda.
S. Paul dans le Nouveau Testament, en raison de son im- Jona*. œ.»i [Jé'oboam II). Sur Ninive.
portance et malgré sa date, postérieure à plusieurs de celles I 809-784 Jéroboam 11 et Ozias.Contre Israël.
Jéroboam //, Ozias. Joa-
qui la suivent. A dessein ou par hasard, les six petits pro- Période Osée. m-is tham, AchM et É:é- Sur Israël.
de la laite chias.
phètes suivants sont disposés de telle manière qu'un prophète
contre Joîtham. Achaz, Èzé-
d'Israël alterne avec un prophète de Juda, en joignant de Michée. 758-710 Contre Juda et Israël.
l'Assjrie. cbias.
Ozias. JoatHam, Acliaz, Sur tous les peuples
préférence un long à un court, à Osée, d'Israël, Joël ; à Amos, liiUC. 759-699 Ézéchias(el Manasséj. connu» des Hébreux.
Abdias; Jonas à Michée et l e Galiléen Nahum au lévite Ha- Xtxhnm.H . [Manassé). Contre Ninive.
bacuc. Il faut observer, du reste, que, quoique la classifica-
tion chronologique des prophètes soit très difficile à faire Habacuc.030-627 (Manassé ou Josias) (?). 'contre les Chaldéens.
avec précision, la dale de tous ceux dont les oracles ont une Sophonie. 623-623 Josi.,. I e ™ 1 ™, > '«
grande importance est certaine; par conséquent le caractère ; peuples voisins.
Jwias, Joakim, Jécho-|Sur Juda; contre les
Jérémie. 625 - après 588
nias. Sédécias, (en peuples voisins, l'Ê-
11
Égypte). 1 gypte et Babylono.
llarnch. 583 Sédécias. ExhorUtlon anx cap-
{1} S. J é r ô m e a v a i t e x p r i m é l ' o p i n i o n , d a n s sa P r é f a c e d e s Petits Période
) Ufs de Habylone.
prophètes, q u e c e u x q u i u e p o r t e n t e n t è t e d e l e u r s é c r i t s a u e u u e in- fluldéesne. .Contre J nda et le» peu-
d i c a t i o n d e t e m p s a v a i e n t fleuri s o u s l e s m î m e s r o i s q u e c e u x q u i les Fzéchiel. 595-573 Jéchonias; captivité. ' pies voisins ; restau-
p r é c é d e n t et d o n t l a d a t e e s t c o u n n e p a r l e titre. O n a dit d e m ê m e ) ration.
q u e l e s p s a u m e s a n o n y m e s o n t p o u r a u t e u r s c e u x q u i o u i é c r i t les Jéchonias, Nabuehodo-'.
Daniel. 604-534 nosor, Balthazar, Da- r,es grands empires,
p s a u m e s s i g n é s q n i les p r é c è d e n t Cette r è g l e n ' e s t r i g o u r e u s e m e n t
rius le Mètle, Cyrus.)
e x a c t e n i p o u r l e s p s a u m e s , n i p o u r les p e t i t s p r o p h è t e s . — L a classi-
fication d e ces d e r n i e r s , d a n s l e s m a n u s c r i t s , n e p a r a î t p a s d ' a i l l e u r s
III Aggée. 520 Darin* Ms4'Hy»Upo. i Promesse à Jnda.
avoir é t é t o u j o u r s la m è m e ^ c a r elle diffère d a n s les S e p t a n t e , d ' u u e
bo1 a t C a i r d e J é
p a r t , et d a n s la Bible h é b r a ï q u e , aiusi q u e d a n s l a V u l g a l e d ' a u t r e p a r i . Zacharic. â partir de 520 Darius (Ils dHWtope. ^ , "
Après 1
' i rusalcm.
Hébreu et Vulgate. la Captivité. Malachir. 433 423 Arloxcrcès Longue-1 1a bonté de Dieu pour
main). son peuple.
1. Osée. 1- O s é e .
2. Joel. 2. Amos. (I) Il DC fout point oublier que l'ordre et Ici dites donnés ici ne sont l-ùrit certain*,
3. Amos. a. Michée. en particulier pour Abdias. l.ce raisons du classement adopté pour les prophètes dont
4. Abdias. 4. Joel. les livres ne sont point datés *en>nt données au lur et à mesure dans le chapitre vi.
Les noms do ces prophètes sont imprimés dans ee tableau en italique, pour les distin-
5. Jonas. 5. Abdias.
guer de ceux qui out nommé les rois sous lesquels il* ont rendu leurs oracles. Dans
6. Michée. 6. Jonas. la colonne des rois, Jéroboam II est roi d'Israël ; tons les anlres jusqu'à Nabucbedo-
nosor, du temp. de Daniel, s-jnt des rois de Jnda.
L e s six a u t r e s o c c u p e n t l e m ê m e r a n g en h é b r e u , en g r e c et eu la-
t i u : 7. N a h u m ; S. H a b a c u c ; 9 . S o p h o n i e ; 10. A ç g é e ; I I . Z a c h a r i e ;
12. M a l a c b i e .
GUAÌ', u . — 1S.UE. [908] 190XJ ART. I . — I M E . AUX PROPHÉTIES D'ISAIE. 181
Ozias, JoaUiam, Achazet Ézéchias, Is., i, i. Sa première vi-
sion eut lieu l'annéo de la mort d'Ozias (758), Is., vi, 1 ; la
dernière prophétie de lui, dont nous connaissions la date, est
C I U P I T R E II. de la quatorzième année d'iîzécbias (712), Is., xxxvi-xxxix.
On croit qu'il vécut jusque sous le règne de Mauassé, qui le
ISAI B .
Ut mourir par le supplice de la scie (1). Outre ses prophéties,
il avait écrit les Annales du roi Ozias, aujourd'hui perdues
Il Par., xxvi, 22.
ARTICLE I.
2° Pendant les seize ans du règne de Joatham (7.-Ì8-742),
Introduction aux prophéties d'Isaie. Isaïe parut rarementsur la scène; aucune prophétie n'est datée
Vie d'Isaie. — 11 est le p!ns grand des prophètes. — Son slyle. — Forme littéraire
de celte époque; sous Achaz (742-727), il intervint dans une
de ses prophéties. - Division générale de son livre. — Son authenticité. — État circonstance importante, au moment où Rasin, roi de Syrie,
politique dn monde oriental à l'époque d'Isaie. et Pliacée, roi d'Israél, menaçaient Jérusalem ; il contribua
sans doute efficacement à faire échouer le projet des enne-
908. — Vie d'Isaie.
mis, Is., vu (2); ce fut surtout du temps d'Ézéchias (727-G98)
1° Isaïe, on hébreu, Yescha'yaliu (Jêhovah sauve), était lits qu'il exerça avec le plus de succès et d'éclat son ministère
d'Amos (I), et d'après une tradition rabbinique (2), neveu, prophétique. On a souleuu, mais sans preuves, qu'il avait
par son père, du roi Amasias. Il était originaire de Juda et élevé ce saint roi ; comme Nathan avait élevé Salomon. Ce
habitait Jérusalem. Il passa sa vie dans la capitale, an centre qui est certain, c'est qu'il fut son ami et son conseiller. Il
même de la vie politique et religieuse de Juda, et non dans ranima son courage pendant une grave maladie, Is., xxxvi»;
un village perdu, comme son contemporain Michée, ni errant IV Reg., xx, M I , et il releva sa confiance en Dieu, ainsi que
celle de son peuple, au moment de l'invasion de Sennache-
cà et là, dans toute la Palestine, comme Élie et filisée, ou
rib, Is., xx.xvi : xxxvii; IV Reg., xvm-xix ; II Par., xxxn, 20.
prenant soin de ses troupeaux, comme Amos, le berger de
Il sut aussi faire entendre au fils d'Achazdcs paroles sévères
Tliécué. C'est le premier prophète, vivant dans la cité sainte, de la part de Dieu, lorsque ce prince, cédant à un mouve-
dont les écrits nous soient restés. Il prophétisa sous les rois ment de vaine complaisance, étala ses trésors aux ambassa-
deurs du roi deRabylone, Is., x.xxix; IV Reg., xx, 12-19. A
partir de ces grands événements, nous ne voyons plus appa-
(1) C l é m e n t d ' A l c x a u d r i e , Slrom., 1. I, CXXI, t. v i n , c o l . 847, l e
P s e u d o - É p i p h a u e , De vit. proph., s u , 1. x i . m , c o l . 406, et q u e l q u e s ll) Yebam., 59 h. - . Quod serrandns sit a Manasse serra lignea
a u t r e s a u t e u r s a n c i e n s o n t c o n f o n d u à t o r t le p è r e d ' I s a i e a v e c l e p r o - qua: apud eos tJudaos) certissima IradiUo est. Linde et noslrorum nini
p h è t e A m o s . « A m o s p r o p h e t a , dit S. J é r ô m e , n o n est i p s e . ' q u e m pa- rimi Iliad quod de passione Sauctorum in Epistola ad Hebrieos poni-
t r e m Isaïa; p r o p h e l œ l e g i m u s . 111e e n i m s c r i b i t n r p e r p r i m a m e t ulti-
ti* : Serrali sunt, Hcb., xi, 37, ad Isaiœ referuut passionem. . S Jé-
m a m n o m i n i s s u i litteram aleph et sodé, et i n t e r p r e l a t u r fortis a t q u o
robuttitt; h i c v e r o p e r ait et sumeeh, e t i n l e r p r e t a t u r poputus avulsus;
rôme, In I,.. m urn, I, 1. xv, in fin., I. xxiv, col. 546-518. On peut
m é d i s l i t t e r œ mem e t vau n l r i q u e c o m m u n e s s u n t . A p u d n o s a u t e m voir sur ce sujet uu grand nombre de témoignages anciens, juifs et
q u i t a n l a m v o c a l i u m H l t e r a r n m et s litterœ, q u œ a p u d Hebrceos triplex Chretiens, dans Carpjov, foc. cit., p. 96-98. L'Amasie haiJ. (a. tói
est, d i f f e r e u t i a m n o n h a h e m u s , haie et alia n o m i n a v i d e n t u r esse c o m - edi. Laurence, V i l , dit qu'il fut scié avec uue scie de bois. Cf. Woirue
m u n i a , q u œ a p u d H e b r a i o s e l c m e u t o r u m diversitale e t suis p r o p r i e t a - n
Histoire de la Bible, p . 30. '
libus d i s l i n g u u u t u r . » In Amos Proph-, t. x x v , c o l . 989. Cf. S . A u g - ,
De Civ. Dei~, I. X V I I I , c. 27, t. xi.l, col. 583.
paraître Isaïe sur la scène politique. La tradition plaçait son linuateur de l'œuvre de Moïse, la force et le soutien de son
roi et de ses frères, comme le boulevard de leur nationalité.
tombeau à Panéas, dans le pays de Basan; c'est de là que ses
C'est le témoignage que lui rend le Saint Esprit lui-même
reliques furent transportées à Constanliuople, en 412, sous
dans l'Ecclésiastique, x t v m , 2 5 - 2 8 : « Isaias propheta ma-
le règne de l'empereur Théodose 11 (I). gnus et fidelis in conspectu Dei, spiritu magno vidit ul-
909. — Isaïe, le p l u s g r a n d d e s p r o p h è t e s .
lima et comulatas est lugenies in Sion.o 11 prépara en outre,
plus qu'aucun autre prophète, l'avènement du Messie, et
lsaîe occupe dans la Bible la première place parmi les pro- l'Ecclésiastique complète son éloge eu disant : « Usque in
phètes. Ce rang d'honneur lui appartient, non par droit sempiternum ostendit futura et abscondita, antequain eveni-
d'ancienneté, — Joël, J o n a s , Amos, Osée, ont vécu avant rent. » Il a décrit d'une manière si exacte les principales cir-
lui, — mais par droit de mérite, comme au plus grand de constances de la vie de N.-S., que S. Jérôme a dit de lui avec
tous (2), par l'étendue (3) et l'importance de ses révélations, raison : «Non tam propheta diceudus est qttani evangelista;
aussi bien que par l'éclat incomparable de son style. Aucun ita enim universa Chrisli Ecclesiœque mysteria ad liqnidum
autre prophète n'a embrassé un aussi vaste horizon ni touché prosecutus est, ut non pules eum de fuluris vaticinari, sed
à tant de sujets ; aucun a u t r e n'a vu avec autant de clarté et de prœteritis historiam texere (1). »
de précision autour de lui e t daus le lointain des âges. Il est
le grand prophète, comme S . Paul est le grand apôtre. Placé
à égale distance, dans le t e m p s , de Moïse et do J-C., vivant 910. — S t y l e d ' i s a l e .
à une des époques les plus critiques de l'histoire du peuple
t° l.e style d'Isaïe est digne de ses prophéties. « Jamais
do Dieu, au moment où la r a c e de Jacob était menaceed être
peut-être aucun homme n'a parlé un plus beau laugage (2 . »
écrasée entre les deux puissances rivales qui se disputaient
alors l'empire du inonde, l'Égypte et l'Assyrie, il f u t le con-
Il} Pr.tf. ad Paulam et Eustoeh., d a n s les éditions d e la Vulgate. Voir
aussi s o o Prolog, in 1s., t . x x i v , col. 18 et passim. — • Mihi v i d e t n r
b e a t u s p r o p h e t a ' I s a i a s n o n ' s o l a p r o p h e t i œ gratia p l u r i m n m e x o r n a t u s
s e d et d e c o r i b u s Apostoli, d i t S. Cyrille d'Alexandrie. Est e n i m hic
(1) B a r o n i u s , Ai marlyrol. i l o m . , 6 J o f f i . Oo s u p p o s e qn'Isaie s'était
p r o p h e t a s i m u l et Apostolns, e t iu h a c scriplione s u a h a b e b i t s e r m o u c s
r e t i r é e n Basan p o u r f u i r l a p e r s é c u t i o n d e Manassé n u » sou êloi-
evangelicai p n e d i c a t i o u i s s p l e n d o r e n o n c a r e n t e s . -> In ls. Proœm. in
g n e m e n i n e l ' e m p ê c h a pas d ' ê t r e victime d e la c r u a u t é de ce prince.
fin., t. LXX, col. IS. — « Maxim«; p a r s p r o p h e l î a ; e j n s E v a n g e l i u m e s l . .
La d a t e d e sa m o r t est i n c o n n u e . Plusieurs exegetes la p l a c e n t en 690.
dit l ' a u t e u r d e la Synopsis Seripturx Saerx, i n l e r Op. S. At/ian., x i x ,
E u a d m e t t a n t qu'il était âgé d e a n s à l'époque d e sa vocation (ls., 0,
38, t . XXVIII, coi. 363. Voir aussi S . An«., De Ctv. Dei, I. j v m , c. XXIX,'
il e n a u r a i t e u 16 à la m o r t d ' K z ê c h i a s e t Si au m o m e n t d e sou supplice.
n " 1, t. x u , col. 585. S . Isidore d e P é l u s e l'appelle 6 SioptmxtSTaro;,
(21 U s a i « W , ™ P i n ' " : , d i t E u s é b e . Dm. Eu., 1. v, e. ¡v, t. ¡ . t u , summa perspieaeitate prxdilus, Epist., A. 1, Ep. u n , t . LXXVIII,
J M 0 ° C f 1 n , i . i v ' e o l . . 2 7 : J o s c p h e , Antig.jud., X, i n . T h é o d o r e ! col. 203.
l'appelle » Osiferre:, /» ls. Argxcm., t. l.xSXI, eol. 216.
m • C u m Isaias d n o d e c i m P r o p h e t i s j u x t a n u m e r u m v e r s u u m «nt (2) L. Seinecke, Der Evangeiist des allen Testaments, Erlclàrung der
lequalis a u t m a j o r sit, » o b s e r v e S . J é r ô m e d a n s sou Probg. m h. Sm U'eissagungen Jesaias,c. XL-LXVI. Leipzig, 1780. « Les p r o p h é t i e s d'Isaïe,
quoi Martianav dit : « J u x t a a n t i q u a m divisionem a n t e H ' « ™ ? » 1 ™ a dit L a Harpe; m e p a r a i s s e n t u n e suite d e c h a n t s sublimes q u ' o n doit
n u m e r a u t u r i n Isaia v e r s u s 3GOU, cum in libro duodecira Prophelaruni lire e t relire c o m m e ce q u e la poésie lyrique offre de p l u s g r a n d . Il est
s i u t t a n t u m 3110. Deinde i n m a n u s c r i p t i s V e r s i o n » H i e r o n y m i a n a , impossible de t r o u v e r p i n s d e c h a l e u r , p l u s d e richesse de coloris, p l u s
Isaias h a b e l v e r s u s 3380, l i b e r a u l e m d n o d e c i m P r o p h e l a r u m 3800. d e g é n i e enfin d a n s a n c u u poète. » P o u r c o m p r e n d r e c o m b i e n La Harpe
T xxiv c o l . 22. Isaïe, égal e n é t e n d u e a u x douze petits p r o p h è t e s réu- loue à b o n d r o i t , e n p a r t i c u l i e r , la richesse d e coloris du style d'Isaie.
nis, est u n p e u m o i n s long q n e Jérémie, à peu p r è s égal à fcéehieL il suffit de l'ouvrir a u h a s a r d et de lire le p r e m i e r verset q u i t o m b e
p l u s é l e u d n q u e Daniel, m a i s s u p é r i e u r à t o u s par la m u l t i t u d e d e , s o u s les y e u x . Q u ' o n p r e n n e , par e x e m p l e , le premier c h a p i l r e p o u r
snjels qu'il embrasse. s'en r e n d r e c o m p t e , e t l ' o n v e r r a qu'il y a p r e s q u e a u t a n t d'images q u e
[!)10j ART. I. — I X T R . AUX P R O P H É T I E S n ' i S A l E . 485
484 «BàP. II. — ISAÏE. [U10]
Comme tous les génies, il unit la grandeur à la simplicité : dans ses Lamentations, Ézéchiel un poète descriptif dans ses
grandes visions ; Isaïe est tout à la fois un poète lyrique, éle-
rien déplus sublime et en même temps rien de plus naturel,
giaque et descriptif. Il excelle dans tous les genres, et quoi-
de plus clair et de plus limpide (t). Son éloquence est pleine
qu'on ne puisse l'apprécier comme il le mérite que dans l'o-
de mouvement et de poésie, sans aucun trait forcé ou exa-
riginal, ses beautés sont telles qu'elles sont encore visibles
géré; elle coule à pleins bords, calme et majestueuse, comme
et saisissantes jusqu'à travers nos traductions décolorées en
un large fleuve, mais saus sortir de ses rives. Isaïe n'a point langues occidentales. Quel tableau plus achevé que celui de
des élans de passion comme Joël et Nahum, ses transports la vision du ch. vi : a L'année de la mort du roi Ozias, je vis
ne sont pas impétueux et saccadés comme ceux d'Osée ou le Seigneur assis sur un trône élevé, et son vêtement traînant
d'Amas, et il produit néanmoins une impression plus pro- remplissait le temple. Les Séraphins se tenaient debout de-
fonde, parce qu'il sait varier son langage à l'infini et prendre vant lui, ils avaient chacun six ailes; avec deux d'entre elles,
toujours le ton qui convient à son sujet; tour à tour tendre ils se voilaient le visage, avec deux antres, ils se couvraient
et sévère; persuasif et irrésistible, comme une mère, dans ses les pieds; ils volaient avec les deux dernières. Ht ils se di-
exhortations; foudroyant et terrible, comme un juge, dans saient l'un à l'autre : Saint, saint, saint est Jéhovah Sabaoth ;
ses menaces. toute la terre est pleine de sa gloire. Et comme ils parlaient
2" Sou style est coulant, rapide, vif, énergique, coloré. Ses ainsi, les portes furent ébranlées et le palais se remplit de
trausitions,'comme en général chez les Orientaux, ne sont fumée il). » Le prophète inspiré de Dieu a fait, en quelques
pas ménagées (par exemple, it, 22] ; elles entraveraient sa coups de pinceau, un chef-d'œuvre où rien ne manque.
marche ; il va droit à son b u t , et les énumérations sont chez Aucun poète élégiaque n'a trouvé de traits plus touchants,
lui fort rares (excepté m , 18). Ce qui le caractérise, c'est la
noblesse, l'éclat, la sublimité, mais il réunit à lui seul les
( I ) L a m a r t i n e d a n s s e s Slcditations, a traduit ce passage d'isaic :
diverses qualités que les autres se partagent (2). David est un
poète lyrique dans les Psaumes, Jérémie un poète élegiaque Mai. la barpe a frémi M a s les doigls d'Isaîe;
De aéâ sein bouillonnant, la menace à longs flots
S'cchappe; o n Dieij l'appelle, il s'élance, il s'écrie :
Cieux et Ierre, ccontei : silence an fils d'Amos !
j e fflot3. Q u a n t a u x figures d e p e u s é e s , e l l e s a b o n d e n t e t l e u r b e a u t é
Owas a'était pins : Dicn m'anparnl : j e via
est de p r e m i e r ordre, c o m m e ccllc des ligures d e mois. L o w l h eu a Adooaî vétn de gloire et d'épouvante I
s i g n a l é d e n o m b r e u x e x e m p l e s d a n s s e s l e ç o n s De socin PoesiHelrxo- Ces bords éblouissants de sa robe Hollante
rum. I n d i q u o n s s u r t o u t , c o m m e p a s s a g e s r e m a r q u a b l e s , l ' a l l é g o r i e de Remplissaient le sacré parvis :
la v i g n e , v ; la p r o s o p o p é e d e s habitants du Scheôl à la descente du
r o i d e B a b y l o n e a u m i l i e u d ' e u x , x i v , 10 s q . ; l ' i r o n i e c o n t r e l e s Dos Séraphins, debout sur les marchea d'ivoire,
i d o l e s , XLIV, 9 - 2 0 . Se voilaient devant lui de si* ailes de fenx.
Volant de l'un à l'antre, ils se disaient entre eux :
(1) S . I s i d o r e d e P é l u s e d i t a v e c r a i s o n , Episl., 1. i , F-p. e n : l . x v i : Saint, saint, saint, le Seigneur, le Dieu, le roi des dieux !
„ I s a i a s p r o p h e t a r u m o m n i u m a p e r t i s s i m u s , » é ca?É<j7*To;, t . L x x v u r , Toute la terre est pleine de sa gloire !
c o l . 3S9-390.
(21 « J a m a i s H o m è r e n i a u c u n a u t r e p o è t e , d i t l é n c l o n , n a é g a l e Ou temple à ces accents ta voûte s'ébranla.
lsalé p e i g n a n t l a m a j e s t é de Dieu, a u x yeux d u q u e l les r o y a u m e s n e Adouai s'enfuit sonB la ooe enflammée :
sont q u ' u n grain d e poussière, l'univers qn'nne lente qu'on dresse an Le saint lien f a t rempli de tro-renls de fnmêe.
j o u r d ' h u i e t q u ' o n e n l è v e r a d e m a i n ; t a n t ô t c e p r o p h è t e a l o u t e la d o u La Ierre BOUS m e s pieds trembla :
c e u r e t t o u t e la t e n d r e s s e d ' u n e é g l o g u c d a n s l e s r i a n t e s p e i n - La Poésie sacrée, à M. i»g G e x o u o e .
t u r e s q u ' i l f a i t d e l a p a i x ; t a u l o t il s ' é l è v e , j u s q u ' à l a i s s e r l o n t a u -
d e s s o u s d e l u i . » Dialogues sur 1 éloquente l u , Ofc'ui'tes, é d . L e b c l , t . x x i , C e s o n t l à d e b e a n x v e r s , m a i s c o m b i e n l ' o r i g i n a l e s t s u p é r i e u r à la
p . 92-93. copie, m a i g r e 1 habileté du copiste !
486 CHAP. H . — 1SAIE. [910] [4.)I0] ART. I. — I N T R . AUX P R O P H É T I E S D'fSAIE. 487
Ils p u b l i e n t l e s l o u a n g e s d e J é h o v a h .
qu'Isale, dépeignant dans le ch. v l'ingratitude d'Israël en-
Les t r o u p e a u x de C é d a r se r é u n i s s e n t ,
vers son Dieu : Les béliers de Nabaioth sont à ton service,
Habitants d e J é r u s a l e m , h o m m e s de J u d a , Ils m o n t e n t s u r m o n a u t e l , v i c t i m e s a g r é a b l e s :
J u g e z v o u s - m ê m e s e n t r e m o i et m a vigne. J e r e m p l i s d e g l o i r e la m a i s o n ( o ù h a b i t e } m a m a j e s t é .
Qu'ai-je pu faire à m a v i g n e q u e j e n'aie point fait? etc. Quels s o n t ceux qui volent c o m m e des nuées,
C o m m e des colombes à leurs colombiers?
L'Ecclésiaste lui-même n'a pas trouvé de termes plus ex- C e s o n t l e s Iles ( l ' E u r o p e ) q u i e s p è r e n t e n m o i ;
Les vaisseaux d e Thariis,-les premiers,
pressifs et d'une mélancolie plus touchante pour décrire la
Apporleut à tes enfants, des régions lointaines,
vanité de la vie : L e u r or et leur a r g e n t ,
A cause du n o m de Jéhovah, ton Dieu,
U n e voix m e dit : Crie.
D u S a i n t d ' I s r a ë l , q u i t e g l o r i f i e . E t c . (1)
Et j'ai répondu : q u e cricrai-je?
— Toute chair est d e l ' h e r b e 3° Une partie des qualités du style d'Isaîe subsiste encore
P.t s a b e a u t é e s t c o m m e l a fleur des champs.
dans les versions, mais ce n'est qu'en lisant ses prophéties
L ' h e r b e s è c h e , l a fleur t o m b e .
Q u a n d s o u f f l e le v e n t d e J é h o v a h . dans l'original qu'on peut reconnaître à quel degré de per-
Oui, ce p e u p l e n ' e s t q u e d e l'herbe. fection atteint l'écrivain. Il manie sa langue maternelle avec
L ' h e r b e s è c h e , l a fleur t o m b e , une facilité sans égale. Elle devient flexible entre ses mains
M a i s l a p a r o l e d e n o t r e D i e u s u b s i s t e à j a m a i s . I s . , XL, 6 - 8 .
comme une cire molle. Il a toujours à son service le mot qui
Toute la seconde partie, X L - L X V I , est pleine d'un lyrisme rend le mieux son idée; dans sa phrase, rien n'est à ajouter,
divin. Jamais l'enthousiasme n e s'est élevé plus h a u t ; Isaïe rien à retrancher, l'expression est en rapport parfait avec la
fait entendre des accents jusque-là inconnus, il exprime ses pensée. Cette justesse, cette élégance et cette grâce s'éva-
idées avec un éclat incomparable; il a des élans superbes; la nouissent dans une traduction; on a encore la fleur, mais
elle est fanée, elle a perdu la vivacité de son coloris, sa fraî-
richesse de son imagination est inépuisable; sa palette est
cheur et son parfum (2). On perd aussi, eu faisant passer les
chargée des couleurs les plus vives, mais dans ses tableaux,
oracles du prophète d'une langue dans une autre, un grand
tout est bien fondu, rien ne heurte et ne choque.
nombre d'allusions, d'assonnances, de jeux de mots qui étaient
Lève-toi, illumine-toi ( J é r u s a l e m ) , t a lumière s'avance (I) très estimés des Hébreux et qu'Isaïe a prodigués, pour ré-
E t la s p l e n d e u r d e J é h o v a h s e lève s u r toi. pondre au goût de ses compatriotes et faire ainsi mieux
L e s t é n è b r e s c o u v r e u t l a t e r r e et l'obscurité, les n a t i o n s ,
Mais J é h o v a h parait et s a gloire t'illumine...
pénétrer dans leur esprit les vérités qu'il leur prêchait (3).
L è v e les y e u x , r e g a r d e d e tous c ô t é s :
( L e s p e u p l e s ) s ' a s s e m b l e n t , ils v i e n n e n t à t o i . . .
(1) O n c i t e p a r t o u t c o m m e m o d è l e d e s t y l e l y r i q u e l e c h a n t i n c o m -
Les d r o m a d a i r e s d e M a d i a u et d'Kpha,
p a r a b l e s u r la r u i n e d e B a b y l o n e , x m - x i v , t r a d u i t e n v e r s f r a n ç a i s p a r
Ceux de Saba accourent ; H a c i o e l e fils. I n d i q u o n s a u s s i c o m m e m o r c e a u x l y r i q u e s p a r U c u l i è r e -
Ils a p p o r t e n t l'or et l'encens. m e n t r e m a r q u a b l e s , x x t , x x t i i , x x x v ; le c h a n t e n l ' h o n n e u r d e J é h o -
v a h , x x v ; le c a n t i q u e d u c h . x x v i . L e s c h . X I I e t x x v c o n t i e n n e n t d e
( I ) Il e s t i m p o s s i b l e d e r e n d r e l a v i v a c i t é e t l a r a p i d i t é d e c e d é b u t , véritables psaumes, c o m m e le ch. xxvi.
e x p r i m é d a n s l ' o r i g i n a l p a r d e u x m o t s t r è s b r e f s : qoumi, ouri. — (2) << De I s a i a s c i e n d u m , d i t t r è s b i e n S . J é r ô m e , q u o d i n s e r m o n e
N ô t r e - S e i g n e u r a i m a i t à s e c o m p a r e r à la l u m i è r e : Ego sum lux s u o d i s e r t u s sit : q u i p p e u t vir n o b i l i s e t u r b a n i e e l o q u e n t i r c , n e c h a -
mundi, J o a . , v i n , 12; Isaïe, s ' e s t s o u v e n t servi de cette i m a g e p o u r bens quidquam in eloquio ruslicitati3 a d m i x t u m . Unde accidit ut praî
n o u s a n n o n c e r s a v e n u e , u , 5 ; i x , 2, e t c . Il c o m p a r e l e M e s s i e â la c a i t e r i s florem sermonis efus t r a n s l a t i o n o n p o t u e r i t c o n s c r v a r e . • P r x f .
l u m i è r e , n o n a u soleil, à c a u s e s a n s d o u t e d u c u l t e idolàtrique r e n d u m ft., t . x x v m , c o l . 7 7 1 .
à cet a i t r e p a r les p e u p l e s v o i s i n s . (3) L e s p r o p h é t i e s n e p o u v a i e n t g u è r e s e r é p a n d r e q u e d e v i v e v o i x
G U A P . 11. — ISAIE. 1911] [912j ART. I. — INTÎl. AUX P R O P H É T I E S D Y S A I E . ¿89
Cependant, tel qu'il nous reste dans la Vulgate, il est encore peu d'attention, on peut voir le parallélisme à travers la tra-
duction de la Vulgate :
rempli de beautés de premier ordre.
2. A u d i t e , c œ l i , e t a u r i b u s p e r c i p e , t e r r a ,
031. — F o r m e littéraire des p r o p h é t i e s d'Isaïe. Q u o n i a m D o m i u u s l o c u t u s est :
Filios e n u t r i v i et e x a l t a v i ;
Le livre d'Isaïe renferme, outre les titres (ïs., i, 1 ; ii, 1, etc.), Ipsi a u t e m s p r e v e r u u t m e .
quelques récits historiques et des oracles prophétiques. Les 3. C o g n o v i t b o s p o s s e s s o r e m s u u m ,
Et asinus p r a s e p e domini sui;
récits servent d'introduction anx oracles, ls., vi, 4-0; vu, 1-i, Israël autem m e n o n cognovit
10-12; vin, 1-4; xiv, 28; ou bien racontent des événements Êt p o p u l o s m e u s n o n intellexit, etc. l s . , i, 2-3.
importants qui ont donné lieu à quelques prophéties particu-
lières : le siège d'Azot, par le tartan ou général de Sargon, roi Le parallélisme est, d'ordinaire, synthétique, i, 2M>a, quel-
d'Assyrie, xx; l'histoire de Sennachérib, xxxvi-xxxvn, 1-22, quefois synonyinîque, i , 3 ; rarement antithétique, i, 2 c - d .
36-38; la maladie d'Ézéchias, xxxvm, 1-8, 21-22, et l'am-
912. — Division g é n é r a l e d u l i v r e d ' I s a ï e .
bassade deMérodach-Baladan, xxxix (1). Les récits sont écrits
en prose ordinaire (2); les oracles sont tous sous forme 1° Le livre d'Isaïe est une collection de prophéties faites en
poétique (3) et caractérisés par le parallélisme. Avec un .différents temps et dans des circonstances diverses. 11 ne
forme donc pas un tout suivi, une composition rigoureuse-
p a r m i le p e u p l e , à u n e é p o q u e o û l a m u l t i p l i c a t i o n d e s c o p i e s d ' u n
ment enchaînée, comme le livre de Job, par exemple ; c'est
écrit était t r è s difficile e t t r è s c o û t e u s e . Les j e u x d e m o t s , q u ' o n r e t i e n t un recueil, non une œuvre d'un seul jet. Il y a cependant
a i s é m e n t , s e r v a i e n t à g r a v e r les oracles p r o p h é t i q u e s d a n s la m é m o i r e un ordre et un plan dans ce recueil, quoique Luther et d'autres
d e ceux qui les entendaient. C o m m e n t auraient-ils pu oublier des
anciens interprètes aient pensé le contraire (1). Ou en convient
p h r a s e s c o m m e celle-ci, lorsqu'Isaïe l a n î m a i t leur confiance, a u m o -
m e n t o ù K a s i n , r o i d e S y r i e , et P h a c é e , r o i d ' J s r a é l , m e n a ç a i e n t J é r u - généralement aujourd'hui, et il est important de le montrer,
s a l e m : 'im 16' Iha'amlnou ki 16' (heânuJnou, si non credideritis non per- soit pour établir l'authenticité des oracles du prophète, soit
manebitis, l s . , v i l , 9 ? Cf. v i n , 8, E m m a n u e l , n o m p r o p r e , e t V I I I , 5«,
pour en rendre l'intelligence plus facile. L'arrangement doit
quia nobiscum Deus, e n h é b r e u ki 'immanou-el; v i n , 14, miqdâsch et
môqêsch;, i x , 4 , se'un sô'en ; e t c . en être attribué à Isaïe lui-même (2).
(1) L e s c h . XXXVI-XXXVH s o n t r e p r o d u i t s d a n s I V R e g . , x v m , 1 3 , x i x , 2°On disti ngne deux parties bien marquées dans Isaïe (3).
e t l e s c h . x x x v m e t x x x i x , e n p a r t i e , IV R e g . , x x .
(2) C e s r é c i t s s o n t d e s m o d è l e s d e s t y l e n a r r a t i f . V o i r v u , 1 - i . Q u e l l e
e x e m p l e s t i r é s d e c e p r o p h è t e d a n s s o n De sacra poesi Hebrrorum, tra-
simplicité et e n m ê m e t e m p s quelle vie et q u e l m o u v e m e n t !
d u i t e n français p a r l ' a b b é R o g e r .
( 3 ) y c o m p r i s x x x v n , 2 3 - 3 5 e t x x x v m , 9 - 2 0 . R o b e r t L o w l h e s t le p r e -
(1) Q u e l q u e s r a t i o n a l i s t e s a v a n c é s , c o m m e K o p p e , E i c b h o r n , Hilzig,
m i e r q u i a i t m i s c e f a i t e n l u m i è r e , e n 1778, d a n s s o n Isaiah, n new
E w a l d , l'ont seuls contesté.
translation. V o i r Preliminary Dissertation, L I , p . i l s q . , é d i t . d e 1822.
(2) L e s l i v r e s p r o p h é t i q u e s o n t é t é é c r i t s e t m i s e n o r d r e p a r c e u x
Il a c o n s e r v é , e n t r a d u i s a n t le p r o p h è t e , le p a r a l l é l i s m e q u i c a r a c -
d o n t ils p o r t e u t l e n o m , q u e l l e q u ' e n s o i t l ' é t e n d u e . P e r s o n n e n e n i e
t é r i s e s e s o r a c l e ? , e t il a é t é s u i v i d e p u i s d a n s c e t t e v o i e p a r G e s e -
q o ' f o é c h i e l l u i - m ê m e n ' a i t disposé la collection d e ses p r o p h é t i e s telle
n i u s , Çommentar ûber den Jesaia, e t b i e n d ' a u t r e s . L o w l h , d a n s s a Dis-
q u e n o u s la possédons a u j o u r d ' h u i . J é r é m i e n o n s a p p r e n d expressé-
sertation préliminaire, cite c o m m e exemples de parallélisme synony-
m e n t q u ' i l a é c r i t e t p u b l i é d e u x f o i s l e s s i e n n e s . Le t i t r e d e s p r o p h é -
mique, l s . , L X V , 6 - 7 ; L i v , 4 ; u , 7 - 8 ; X L V I , 3 ; L V , 3 ; L X V , 2 1 - 2 2 ; x x x v i ,
ties d'Isaïe s'applique a u recueil t o u t e n l i e r , et l'analogie n o u s d o n n e
5 - 6 ; X L I , 2 8 ; i x , 2 0 ; i , 3 ; X L I X , 4 ; X L V I , 7 ; X L L V , 2 6 ; x x x , 1 6 ; L , 10;
le droit d e c o n c l u r e q u e ce titre est de sa p r o p r e s m a i n et q u e t o u s ses
c o m m e e x e m p l e s d e p a r a l l é l i s m e antithétique, ls., L I V , 1 0 ; ix, 1 0 , et de
oracles n o u s s o n t p a r v e n u s selon l ' a r r a n g e m e n t qu'il leur avait d o n n é
p a r a l l é l i s m e synthétique, l s . , L V I I I , 5 - 8 ; L , 5 - 6 ; L I , 1 9 ; x v , 3. E u v é r i -
lui-même.
fiant c e s p a s s a g e s c h o i s i s , o n p o u r r a s e r e n d r e p l u s f a c i l e m e n t c o m p t e
de la f o r m e p o é t i q u e employée par Isaïe. L o w l h d o n n e aussi plusieurs (3) C o m m e la p r e m i è r e p a r t i e s e s u b d i v i s e e l l e - m ê m e , G e s e n i u s e t
W CHAI'. H . — ISAIK. l'JI3] | 9 U ] ABT. I. — I.VIR. A U X l'KORUÈIIES D ' I S A I B . -191
La première embrasse les treille-neuf premiers chapitres; mais ils attribuent à un anonyme les ch. xui-xiv, 23; xxi,
elle comprend des oracles composés à des époques diverses l-IO ; xxiv-xxvn; sxxiv et xxxv. Plusieurs refusent aussi à
et sur des sujets variés, sous les règnes d'Ozias, de Joatham, Isaïe le ch. xxm (I).
d'Achaz et d'Ézéchias. La seconde est contenue dans les
ch. X L - L X V I ; elle s'occupe, d'une mauière suivie, de l'avènement 911. — P r e u v e s d e l ' a u t h e n t i c i t é d e s p r o p h é t i e s d ' I s a î e .
du Rédempteur d'Israël, elle forme un ensemble complet et
L'authenticité du livre entier d'Isaîe est incontestable : la
coordonné et se rattache étroitement à la première. La pre-
vraie raison pour laquelle elle est niée par les incrédules,
mière elle-même, quoique elle renferme des morceaux d'é- c'est qu'ils ne veulent point admettre la révélation. Nous ne
poques différentes, ne manque pas d'ordre et d'cnchaiuement. pouvons énumérer en détail les prétextes qu'ils allèguent
Les prophéties qu'elle nous a conservées sont classées chro- pour rejeter quelques chapitres isolés de la première partie.
nologiquement, non pas toutefois d'une manière rigoureuse Quaut à la seconde, qu'ils rejettent en bloc, nons allons
et absolue, parce que le prophète a aussi tenu compte de la montrer ici que l'Église a raison de l'attribuer à Isaïe.
nature des sujets dans la classification qu'il a adoptée (I). L'authenticité de la seconde partie d'Isaîe est démontrée :
913. — A t t a q u e s c o n t r o l ' a u t h e n t i c i t é d e s p r o p h é t i e s d ' I s a î e .
1°par la tradition constante des juifs et des chrétiens ; elle
n'a été contestée par personne, pendant plus de 2000 ans. L'au-
Les rationalistes modernes prétendent que le livre qui torité la plus ancienne, la seule que nous citerons parce
porte le nom d'Isaîe n'est pas tout entier de lui, mais l'œuvre qu'elle suffit pour trancher la question, c'est celle de l'iïcri-
de trois ou au moins de deux auteurs différents. Ils s'accor- ture Sainte. L'Ecclésiastique, X L V I I I , 23-27, attribue à Isaïe les
dent tous à refuser à Isaïe la composition de la seconde partie
du livre, c'est-à-dire des ch. .XL-LXVI; ils l'attribuent à un
(1) K o p p e est l e p r e m i e r q u i , v e r s l a fin d u xvli.® s i è c l e , a i t c o m -
écrivain qu'ils désignent sous le uom d'Isaîe II ou du Grand
m e n c é à b a t t r e e n b r è c h e l ' a u t h e n t i c i t é d ' I s a î e ; il d é c l a r a s u s p e c t l e
luconuu; quant à la première partie, ils admettent généra- c h . L; Dûderleiu généralisa les doutes d e K o p p e ; Justi, E i c h h o r n ,
lement que les ch. i - x n , xv-xx, xxii-xxin, xxvni-xxxm, et P a u l u s , U c r t h o l d t n e s e c o n t e n t è r e n t p a s d e d o u t e r , ils n i è r e n t a v e c
a s s u r a n c e . Ces pères du ratioualisme ont été suivis d e p u i s par tous leurs
quelques versets des ch. xivetxxi sont véritablement d'Isaîe,
a d e p t e s . G e s e n i u s , H i t z i g e t E w a l d s o n t l e s t r o i s e x é g è l e s q u i o n t le
p l u s vivement c o m b a t t u l'authenticité d'Isaîe, q u o i q u e d e m a n i è r e s di-
Hâvernick o n t compté q u a t r e livres ou groupes d e prophéUes, l - x u . verses. La règle de fausse critique qui les a g u i d é s d a n s leurs négations
x m - x s m ; x x i v - x x x i ï ; XL-LSVI. On n ' a d m e t c e p e n d a n t généralement e s t celle-ci : t o u t e s l e s p r o p h é t i e s q u i r a c o n t e n t d e s é v é n e m e n t s p r é c i s
q u e d e u x p a r t i e s , à c a u s e d ' u n e c e r l a i n e a n a l o g i e q u i e x i s t e e n t r e les o n t é t é é c r i t e s a p r è s c o u p , c e s o n t d e s vaticinia posl eventum. Puisque
g r o u p e s divers de l a p r e m i è r e p a r t i e e t du c a r a c t è r e particulier qni l e s faits a u x q u e l s elles f o u t a l l u s i o n s o n t p o s t é r i e u r s à I s a i e , il s'en
d i s t i n g u e les c h . XL-LXVI. s u i t , d ' a p r è s e u x , q u ' I s a i e n ' a p u e n p a r l e r . Ils n e n i e n t d o n c l ' a u t h e n -
t i c i t é d e s p r o p h é t i e s d ' I s a î e q u e p a r c e q u ' i l s r e j e l t e u t l a r é v é l a t i o n , le
(1) S . J é r ô m e , J . H . B l i c h a e l i s , R o s e n m i i l l e r , H e u g s l e n b e r g s e p r o -
s u r n a t u r e l e l le m i r a c l e . I l s c h e r c h e n t d e s r a i s o n s a c c e s s o i r e s p o u r
n o n c e n t p o u r l'ordre c h r o n o l o g i q u e - , Vilxiuga, J a h n p o u r l'ordre lo
essayer de justifier leurs p r é t e n d u s arrête, mais c'est à priori qu'ils se
g i q u e o u l ' o r d r e d e s m a t i è r e s ; G e s e n i u s , Delibiseli, K c i l , a d m e t t e n t u n
p r o n o n c e n t , qu'ils e n fassent ou n o n l'aveu. — « Une p r o p h é t i e où
o r d r e en p a r t i e c h r o n o l o g i q u e , en partie l o g i q u e . Isaïe a t e n u u n cer-
C y r u s e s t n o m m é p a r s o u n o m , I s . , XLIV, 2 8 ; XLV, 1 ; u u e a u l r e o ù l e s
tain compte d e la n a t u r e d u sujet d a n s le g r o u p e m e n t des parties c o m -
M è d e s et les Perses s o n t a p p e l é s p o u r la d e s t r u c t i o n de B a b y l o n e . q u i
p o s a n t c h a q u e section particulière, m a i s on oe p e u t conlesler qu'elles
a traité Israël s a n s h u m a n i t é , l s „ x u i , l - x i v , 33, d i t M. N'ôldete, n e
n e s o i e n t p l a c é e s d a n s l ' o r d r e c b r o u o l o g i q n c . Il e s t m ê m e a s s e z v r a i -
s o n t nat&elkmenl p a s l ' œ u v r e d ' I s a î e qui ne pouvait connaître davance
s e m b l a b l e q u e le p r o p h è t e a r é u n i d ' a b o r d les c h . i - x i i : c'est-à-dire les
ni l'exil du peuple à babylone, ni tu délivrance de cet exil par Cyrus,
p r o p h é U e s d u t e m p s d ' O z i a s , de J o a t h a m e t d'Achaz, p u i s les c h . x t u -
roi des Hèdes et des Perses. D N o l d e k e , Histoire littéraire de ÎAncien
x x m e t X X I V - X X S I X , d a t a n t d u t e m p s d ' É z é c h i a s e t e u f i u l e s c h . XL-I.XVI,
Testament, t r a d . D e r c n b o n r g e t S o i t r v , 1873, p . 3 1 ? .
q n i s o n t d e la l i n d e s a v i e .
492 CNAP. il. — ISAÏE. [914] ¡911| ALLT. i . — lSTll. Ali fBOÎlltritS ip'ISAIL. 493
les mots qu'Isaïe avait dits de Babylone, xxxiv, 13 lu, dans
chapitres X L - L X V I , dans l'éloge qu'il fait de lui : " Isaias pro.
sa première partie; et dans le verset suivant, 13, il lui
phcta magnus... consolatus est lugenles in Sion. » Ces der-
continue ses emprunts en reproduisant une phrase tirée de
niers mots se rapportent manifestement à la seconde partie,
la seconde partie, où elle est deux fois répétée, . u n i , S
qui commence par ces mots : « Consolamini, consolauiini, » cl10, et où il s'agit également de Ilabyloue dans Isaïe, de
XL, 1, et qui s'adresse, en effet, à ceux qui pleurent dans Niuivo dans Sophonie : « Ego sum, et exlra me non est alia
Sion. Le Nouveau Testament attribue aussi expressément à amplius. n La traduction des passages correspondants d'I-
Isaïe les citations qu'il tire de sa seconde partie. Ainsi, pour saïe, dans la Vulgate, est la même quant au sens, mais non
n'en donner qu'un exempta, les versets XL, 3 4 , sur le précur- quant aux termes. En hébreu, les mois sont identiques dans
seur du monde, sont rapportés par les quatre évangélistes les deux prophètes, et il est digne de remarque que la
comme étant de ce prophète, Matth., m , 3; Marc, i, 2; Luc., phrase contient une expression particulière, afsi, qui ne se
m , 4 ; J o a . , i , 23. On peut dire d'ailleurs que l'auteur se lit que dans ces trois passages. On ne peut contester d'ail-
révèle lui-même quand il dit, XLVIH, 3 : A Priora ex tune leurs que Sophonie n'emprunte. L'originalité d'Isaie est prou-
annuntiaviet exore meo exierunt, et audita feci ea; repente vée à elle seule par l'opposition qu'il met entre le langage
operatus surn et venerunt. » de Babylone, A L V I I , 8 et lu, et celui de Dieu, X L V I , 9. —2°Quaut
2° Les ennemis de l'authenticité d'Isaïe ne pourront ja- à Jérémie, il reproduit, X X X I , 3 5 , les paroles d'Isaïe, L I , 1 3 :
mais nous expliquer comment l'auteur des prophéties les « Ego sum Dominas D e u s l u u s > 1 u i conturbo mare, et iutu-
mescunt fluctus ejus ; Dominus exercituum nomen meum. «
plus remarquables de l'Ancien Testament, c'est-à-dire des
Dans le texte original, la citation est littérale. L'image de la
chapitres X L - L X V I d'Isaïe, aurait été complètement ignoré des
coupe de la colère de Dieu, qui suit dans Isaïe le verset que
Juifs, qui attachaient tant d'importance à leurs prophéties et
nous venons de rapporter, LI , 17, Jérémie se l'esl aussi ap-
à tout ce qui se rapportait à leurs auteurs. Si les vingt-sept
propriée, xxv, 15-29, mais eu la transformant selou son ha-
chapitres qui font briller aux yeux d'Israël les plus glo- bitude, en acte symbolique. — 3° Le prophète Nahum, qui
rieuses espérances étaient d'un écrivain autre quittai«, Israël vivait peu après Isaïe et avant la captivité de Babylone, a fait
en aurait assurément gardé,le souvenir. Le nom d'aucun des aussi des emprunts à la seconde partie de notre prophète. Il
prophètes dont nous avons les écrits, même du plus petit, rapporte, i , 13, les paroles du chapitre LU, 7 : « Quam pul-
n'a été perdu; comment celui du plus important de tous chri super montes pedes annuntiantis cl piœdicautis pa-
aurait-il pu l'être et faire seul exception ? A l'époque où l'on cem. » Ce qu'ajoute immédiatement Nahum, dans le même
veut placer la composition de la seconde partie, c'est-à-dire vei sel, concorde d'une manière frappante avec ce que dit Isaïe
à la lin do la captivité de Babylone, l'histoire ne nous fait au commencement du même chapitre, LU , I : « Non adji'ciet
connaître qu'un seul prophète, Daniel, à qui l'on ne peut ultra ut pertranseat per te iucircumcisus et immuudus. »
attribuer ces oracles; elle contredit donc formellement les — Nahum, ni, 7, renferme une allusion à Isaïe, LI, 19. Une
hypothèses des ennemis de la révélation. partie des expressions employées par les deux prophètes est
3° On nie que les chapitres X L - L X V I soient d'Isaïe, parce la même eu hébreu : « Quis contristabitur super te?... Quîs
qu'ils annoncent trop clairement la captivité et qu'ils nomment consolabitur te? » — La seconde partie d'Isaïe existait donc
avant la captivité de Babylone, puisqu'elle est citée par des
Cyrus. Il est prouvé cependant qu'ils sont antérieurs à l'é-
prophètes qui ont vécu avant cette époque.
poque de Cyrus et de la captivité par les emprunte que
Sophonie, Jérémie et Nahum ont fait à cette partie d'Isaïe. —
1° Sophonie a appliqué à Ninive, au ?. 1 i de son chapitre n ,
HI I OHAF. I I . — [¿AIE. |!)M)
[914] A R T . I . — I X T R . AUX P R O P H É T I E S IL'LSAIE. 493
4° Un des passages qu'allèguent en particulier les rationa- lomon. — Ou a également prétendu que le style des chapitres
listes contre l'authenticité de la seconde partie d'Isaïe, c'est XL-LXVI est tout différent de celui des chapitres I-XXXIX, et
celui où Cyrus est nommé par son nom. Il est impossible, l'on en a conclu que ces deux parties ne peuvent être du
disent-ils, qu'un contemporain d'Ézéchias ait pu connaître le même auteur, a Le style du vrai Isaïe, dit Gescnius, est plus
nom de ce roi perse; l'écrit dans lequel nous lisons les traits serré, plus incisif, plein de pensées et d'images qui se pres-
qui se rapportent à ce prince n'est donc pas d'Isaïe. — Ce qui sent avec impétuosité sous sa plume, mais aussi plus dur et
est impossible aux hommes ne l'est pas à Dieu. La preuve qu'il moins correct. Celui du pseudo-lsaïe est plus clair, plus
avait révélé longtemps à l'avance à son prophète le nom de abondant et plus facile. L'auteur aime à s'étendre et se ré-
Cyrus, c'est que les Juifs, pendant la captivité, montrèrent à pète volontiers. Ce style, plus limpide et plus coulant, est la
ce prince le passage d'Isaïe où il était nommé. L'historien marque d'un âge plus récent (1). » — a 11 est vrai, répoud
Josèphe raconte ce l'ait dans ses Antiquités juives, XI, i, 1-2, M. Le Dir, qu'on peut noter quelque diversité de style entre
et l'on ne peut récuser son témoignage, parce que, quoique les diverses parties du même livre. Mais il ne faudrait ni
cet écrivain se soit plus d'une fois trompé, ce qu'il raconte l'exagérer ni oublier les causes qui l'expliquent... Est-ce que
dans le cas présent est la seule explication satisfaisante de la le style de Cicéron est parfaitement le même dans ses traités
faveur que Cyrus montra anx Juifs. Bien plus, ce que dit philosophiques et dans ses discours? L'invective a son lan-
Josèphe est confirmé par l'édit de Cyrus lui-même, qui nous gage et la consolation a le sien, plus doux, plus calme et
a été conservé dans I F.sdras, i. On a soutenu, avec raison, moins impétueux. Si donc les promesses et les consolations
que ce passage des .4 nliquités était le commentaire du pre- dominent dans la seconde partie, doit-on s'étonner d'y trouver
mier chapitre d'F.sdras, dans lequel le monarque perse dé- moins de fougue et d'élan que dans la première? Puis il
clare que Jéhovah lui a ordonné de lui bâtir un temple dans faut distinguer une improvisation commandée par une émo-
Jérusalem et lui a donné tous les royaumes de la terre qu'il tion forte et passagère d'un traité écrit dans le caluie du
a conquis. Ce langage est une allusion manifeste à la se- cabinet. Les oracles de la première partie sont pour la plu-
conde partie des prophéties d'Isaïe, x u t , 2-4; x u v , 24-28; part assez courts, parce qu'ils répondent aux besoins du
xiv, 1 - 1 3 ; XLVI, 11; x i v u , 13-15.
moment. La plupart ont été sans aucun doute prononcés,
avant d'être recueillis par écrit. De tels discours, surtout
5 ° Le style des chapitres XL-LXVI prouve qu'ils ne sont dans le genre du reproche, ont quelque chose de brusque :
.pas de l'époque à laquelle on prétend les rapporter. Ils sont semblables à l'orage, ils éclatent et durent peu. Dominé par
•écrits dans une langue, non seulement irréprochable, mais une seule pensée, par un seul sentiment, l'orateur l'exprime
¿parfaite. Or, à la fin de la captivité de Babylone, à laquelle et puis s'arrête. Qu'il y a loin de là aux derniers chapitres,
ou veut en placer l'origine, l'hébreu avait perdu son an- qui, destinés aux âges futurs plus qu'à la génération pré-
•cienne pureté, par le contact et le mélange des étrangers, sente, portent le'cachet d'un discours écrit et non d'une im-
comme nous le voyons dans Ézéchiel et dans Daniel, et il ne provisation orale! C'est un vaste horizon, ce sout des vues
•retrouva plus sou ancien éclat. — On a relevé, il est vrai, d'ensemble réunies comme dans un savant traité sur les
dans Isaïe, quelques mots étrangers et quelques aramaïsmes vicissitudes et les grandeurs des siècles à venir. Tout s'y
(locutions et tournures propres à la langue araméenne), et rattache à trois idées mères et fécondes, Dieu, Jésus-Christ
l'on a tenté d'en abuser pour reculer l'époque de la compo-
sition de ses derniers oracles. Mais on retrouve des expres-
sions et des tours analogues dans les livres du temps de Sa-
{IJ Gesenius, Commentât• îttjtr den Jcstiin, zweitcr Tlieil, p . 23.
196 CHAP. I I . — ISAIE. [914] [914] ART. I . — 1NTR. AUX PROPHÉTIES B'iSAlE. 497
et de l'époque où vivait ce prophète, c'est-à-dire du temps
et l'Église... Pour embrasser ce vaste sujet, pour le rendre
d e l à prépondérance de l'Assyrie. Ce qui est dit, i.vii, 9-11,
intelligible à dos esprits bornes, à des Ames vulgaires plon-
« n'a pu être écrit qu'en Palestine [au siècle d'Isaïe]. Cette
gées dans la vie matérielle, ne fallait-il pas plus d'espace,
alliance qu'on va chercher si loin, avec tant de fatigue, ces
plus de combinaisons et de développements que n'en deman-
présents de parfums et d'huile, productions qui comptent
daient les avertissements distribués au jour le jour, selon les parmi les plus recherchées d e l à Judée, ces rebuts qu'on dé-
occurrences des temps, des lieux et des personnes » (1)'? Les vore en s'abaissant, pour ainsi dire, jusqu'aux enfers devant
différences s'expliquent donc par la différence du sujet et du l'arrogance d'un maître dédaigneux qu'il faudrait dédaigner
but. Elles sont d'ailleurs beaucoup moindres que ne le pré- à sou tour, tout cela nous rappelle les efforts [des rois de
tendent les incrédules. Gesenius est obligé d'avouer que la Juda] pour acheter I'appui'[des Assyriens]. Tous ces traits,
seconde partie, « par la sublimité des descriptions, la fraî- au contraire, sont sans application aux Juifs exilés à Baby-
cheur des images, la vivacité et la force des exhortations, lone (1). »
peut être placée à côté de l'isaïc authentique » (2), c'est-à-
7° Au fond, toutes les objections accumulées contre la se-
dire de la première partie. La comparaison minutieuse des
conde partie d'Isaïe proviennent, comme nous l'avons dit,
chapitres XL-LXVI avec les chapitres I-XXXIS , faite dans le
de la nécessité où se trouvent les incrédules de nier les pro-
texte original, a établi que la plupart des mots qn'Isaîe a
phéties pour rejeter le Christianisme. Mais en reculaut jus-
employés seul ou plus fréquemment que les autres écrivains
qu'à la captivité de Babyloue la composition des chapitres
hébreux se lisent dans la seconde comme dans la première XL-LXVI, ils ne réussissent pas à atteindre leur but, quelque
partie (3). L'examen du style des chapitres XL-LXVI, au lieu de illusion qu'ils se fassent à ce sujet. Pour établir que la se-
prouver qu'ils ne sont pas authentiques, en confirme au con- conde partie d'Isaïe renferme de véritables révélations surna-
traire l'origine traditionnelle. turelles et par conséquent est inspirée; pour renverser en un
<i°On objecte contre l'antiquité de la seconde partie d'Isaïe mol le principe sur lequel s'appuient les ennemis de la Bible,
que l'auteur y parle de la captivité, non comme d'un événe- il sufGt de remarquer que, quelle que soit la date des cha-
ment futur, mais comme d'un fait présent, et qu'il écrit pitres XL-LXVI, ils sont, de l'aveu de tous, de beaucoup anté-
comme s'il était à Babylone, non en Palestine. — Il est vrai rieurs au Messie et qu'ils conliennent, sur sa vie et sur sa
qn'Isaîe voit l'avenir comme s'il était déjà, mais on ne peut mort, des prédictions tout à fait claires et précises, dont le
rien en conclure contre l'authenticité de son' œuvre, parce caractère divin est indiscutable. Nous en aurons la preuve
que le prophète voyait comme existant ce que Dieu lui révé- plus loin, dans l'explication même des prophéties. Qu'il suf-
lait, daus une vision présente et actuelle; c'est là un des fise de renvoyer ici au chapitre LUI (U° 9 6 0 ) , le plus remar-
caractères ordinaires de la prophétie; il n'est pas exclusive- quable peul-êlre de l'Ancien Testament, par la clarté avec
laquelle il annonce en détail la passion de Noire-Seigneur
ment propre aux chapitres XL-LXVI; on le retrouve dans les
Jésus-Christ. — Nous avons donc le droit de conclure que
chapitres précédents et chez tous les autres prophètes. La
non seulement la seconde partie d'Isaïe est authentique, mais
seconde partie d'Isaïe renferme d'ailleurs des traces du lieu
aussi que ce prophète a été inspiré, puisque Dieu seul a pu
lui révéler l'avenir.
¡11 l.c II i f , Étiules bibliques, I. I, p . Itlfi-IOS.
(2) Geseuius, Commenter ûber den Jesaia, zweiter ï h e i l , p . 23.
(3) Voir le H i r , Études bibliques, 1.1, p . 108-118. A u x a u t e u r s qu'il
. i n d i q u e , p . 1113, n o i e , ou peut a j o u t e r Nàgelsbach, Der Pro/ibet Jesojn, (I) Le Hir, Études bibliques, 1, I, p . 07. Voir i b i d . , p . SMH0.
1878, p . s x v i i i - x x i x .
2S.
498 WIAP. II. — ISAIK. [915]
[915] ART. I. — INTR. AUX PROPHÉTIES D'iSAlK. 499
sou commentaire : « Post h i s t o r i s veritatem, spiritualitcr Les ch. i-xxxix, formant la première partie, se composent
accipienda sunt omnia, et sic Judœa et J e r u s a l e m , Babylon de quatre groupes de prophéties. — I. Le premier, I-VI, ren-
et Phiiislhiim, et Moab et Damascus, vEgyptus et desertum ferme les oracles relatifs au peuple de Dieu, datant du temps
mare, Idumœa et Arabia, ac Vallis visionis et ad extremmn d'Ozias et de J o a l h a m . — 11. Le second groupe comprend les
Tyrus et Visio quadrupedum intelligenda s u n t ; ut cuncta prophéties du temps d'Achaz, vm-xn. Leur sujet principal est
quœramus in sensu et in omnibus bis, quasi sapiens archi- la venue du Messie, désigné sous le nom d'Emmanuel, d'où
t e c t s Paulus apostolus jaciat f u n d a m e u l u m , quod non est le nom de livre d'Emmanuel donné aux chapitres V I I - X I I . —
aliud p r a t e r Christum Jesum (t). » III. Le troisième groupe, x m - x x v u , est un recueil de pro-
phéties contre les nations étrangères. — IV. Le quatrième
ARTICLE IL groupe, xxvni-xxxix, embrasse les prophéties faites sous
Ézéchias, jusqu'à l'époque de la destruction de l'armée de
Analyse et explication des prophéties d'Isaïe. Sennachérib. Elles ont trait, pour la p l u p a r t , à l'invasion
assyrienne.
917. — Objet de cet article.
Les prophéties d'Isaïe se divisent en deux parties princi- 1 " g r o u p e : P r o p h é t i e s d u t e m p s d ' O z i a s e t d e J o a l h a m , I-VI.
pales, i-xxxix et xi-Lxvi, n°912. Nous expliquerons chacune
919. — S u b d i v i s i o n d n p r e m i e r g r o u p e .
d'elles en deux paragraphes (2).
Le premier groupe contient quatre prophéties détachées.
(1) S . J é r ô m e - , Prot, in Is., t. x x i v , c o l . 19-20. V o i r a u s s i c e q n ' i l dil 1° Il s'ouvre par une sorte de prologue, i , qui est comme la
in 1.1, c o l . 2 3 - 2 1 .
préface de la collection entière. — 2° Les ch. I I - i v r e n f e r m e n t
( 2 ) C o m m e n t a t e u r s c a t h o l i q u e s : O r i g e n e , üomilix in visiones hoir,
F a t . gr., t . x u i , col. 219-251; P a l . lat., d a n s les OKuvres d e S. J é r ô m e , un oracle sur Juda, dont ils nous font connaître la mission,
l . x x i v , c o l . 9 0 1 - 9 3 6 ; E u s è b e , Commentarium in Isaiam, t . x s i v . c o l . 77- l'infidélité, le châtiment et enfin le triomphe p a t l'avènement
5 2 6 ; S . B a s i l e . Commentants in Isaîam (les seize p r e m i e r s chapitres), du Messie. — 3° Le chapitre v nous représente le royaume
I. XXX. c o l . 1 1 7 - 6 6 7 ; S . É p h r e m , in Esaiam prophetam explanatili,
Ope, a syrtaca, t . i l , p . 3 0 - 9 7 ; S . J . C h r y s o s l o m e , Interpretatio in Isaiam
gungen bei den grossen und kleinen Propheten des Allen Testamenles,
prophelam, c a p . v i n , I . L V I , c o l . 1 1 - 9 1 ; Homilix VI in Oziam, sert de
C i e s s e u , 1 8 5 » ; A . R o h l i n g , Der Prophet lesaja ûberselzt und erkliirt,
Seraphini s, c o l . 9 7 - 1 1 2 ; Homitia in locum Isaix, XLV, 7, c o l . 111-152;
M û n s t e r , 1 8 7 2 ; N e l e l e r , Das Itueh Isaias aus item Urtexl ûberselzt,
S . C y r i l l e d ' A l e x a n d r i e , Commentaries in Isaiam, t . LXX, c o l . 9 - 1 1 5 0 ;
M i i n s t e r , 1 8 7 6 ; L e I l i r , Us trois grands prophètes, Isaie, Jèrëmie, Ézè-
T h é o d o r e ! d e C v r , In Isaiam ectogaria interpretatio, t . LXXXI, c o l . 215-
chiel, analyses et commentaires, avec traduction de l'hébreu en français
4 9 1 ; P r o c o p e d e G a z a , In Isaiam prophelam eommentationum variorum
des parties principales, p u b l i é s p a r 31. G r a n d v a u x , i n - 1 2 . P a r i s . 1 8 7 7 ;
Epitome, t . L x x x v u , 2» p a r s , c o l . 1 8 1 7 - 2 7 1 8 ; S . J é r ô m e , Commentario-
T r o c h o n . haïe, 1878 ( d a n s la B i b l e d e M . L e t h i e l l c u x ) ; K u a b e n b a u e r ,
rum in Isaiam prophelam libri duodeviginti, t . x x i v , c o l . 17-678;
S . J . , ErklSrung des Propheten Isaùis, iii-8°, F r i b o u r g , 1881. e t c . —
S . T h o m a s d ' A q u i n , In Esaium prophelam expositio, Opera, Anvers,
T o u s l e s p a s s a g e s d e s P è r e s d e s six p r e m i e r s s i è c l e s , r e l a t i f s à l ' e x p l i -
1612, t . x i u ; F o r e i r o , Commentarium in Isaiam, M i g n e , Cursus complé-
c a t i o n d e s g r a n d s et d e s petits p r o p h è t e s s o n t i n d i q u é s d a n s les n o t e s
tas Scripturx Sacrx, t , x v u i ; S c h e g g , Der Prophet Isaias übersetzt und
d è K i l b e r , Analysis bibh'ca, é d . T a i l h a n , P a r i s . 1 8 5 6 , 1 . 1 , p . 3 1 9 - 5 2 8 .
erklärt, 2 in-8®, M u n i c h , 1 8 5 0 ; L . R e i u f e e , Die messianischen Weissa•
soi CHAP. 11. — ISAIE. [921]
l923j ART. I I . — AXAL. ET EXPL. DES PROPHÉTIES ll'lSAIE. 305
de Juda comme la vigne du Seigneur — 4° Le ch. vi raconte
la vocation d'Isaïe au ministère prophétique. — Les règnes lier. La fin du ch. iv correspond au commencement du ch. 11.
d'Ozias (811 -759), et de Joalham(759-743), sous lesquels Isaïe Le prophète, après avoir exhorté, accusé, menacé, encouragé,
écrivit d'abord, furent prospères et florissants, mais la paix arrive à la fin à la promesse qui lui avait servi de point de
et le bien-être amenèrent le luxe et la corruption. C'est là ce départ, la félicité de Sion et la prospérité messianique. Cette
qu'attaque principalement le prophète à cette époque de sa vie. prophétie se distingue par là de toutes les antres : elle est la
seule qui commence par une promesse et par ces mots : et
!i2i). — i<> P r o l o g u e «les p r o p h é t i e s d'Isaïe, i. erit, % 2. Les versets 2-4 se lisent aussi dans Michée, iv, 1.
Les premiers mots : in novissimis diebus, désignent toujours
Kn tète du premier chapitre d'Isaïe, t, I, nous lisons le
dans les prophètes l'époque messianique.
titre, le sujet, et la date de tout le recueil. Cf. II Par., XXXII,
32. Le recueil est appelé vision, c'est-à-dire révélation, dans
922. — 3» La parabole d e la v i g n e , v .
le sens collectif, pour indiquer que les oracles qu'il contient
sont une collection de visions intellectuelles ou révélations La troisième prophétie d'Isaïe est contenue dans le ch. v.
surnaturelles. L'objet en est Juda et Jérusalem, car quoique Elle commence par une belle parabole, qui nous décrit sous
le prophète parle d'Israël et de toutes les autres nations con- l'image très juste d'une vigne, plantée et cultivée par Dieu
nues de son temps, c'est toujours relativement aux Juifs. avec le plus grand soin, l'histoire même du peuple de Dieu.
L'ingratitude et les crimes d'Israël arrachent au prophèle des
Les versets 2-31 sont comme la préface de tout le livre.
paroles indignées ; il menace les coupables et leur montre, en
L'époque où cette préface a été composée est incertaine. Les
terminant, les vengeurs de leur maître outragé, sous la forme
Vv. 7-8 indiquent une époque pendant laquelle le royaume
emblématique de chevaux, de lions, des mugissements de la
de Juda était ravagé par une armée étrangère. 11 eut à subir
mer et des ténèbres. Nôtre-Seigneur devait se servir plus
trois invasions, du temps d'Isaïe, la première à la fia du règne
tard de la même parabole pour reprocher aussi aux Juifs
de Joatham, et la seconde sous Acbaz, l'une et l'autre de la
leur infidélité (1).
part des Israélites et des Syriens, IV Reg., xv, 37; xvt, 3;
cf. ls., vi, I, la troisième sous Ëzéchias, de la part des As-
syriens, IV Reg., XVIII, 1 3 ; ls,, xxxvi. La plupart des com- 923. — Vocation d'Isaïe a u m i n i s t è r e p r o p h é t i q u e , vi.J
mentateurs pensent avec vraisemblance que le ch. i date de Le ch. vi nous raconte les détails de la vocation du pro-
la première invasion. — Le peuple n'a élé sensible ni aux phète à sa mission prophétique. « La tradition place cette
bienfaits que Dieu lui a accordés pendant les règnes d'Ozias prophétie après la mort d'Ozias et à la première année de
et de Joatham (2-3), ni aux calamités qui viennent de fondre Joatham... Les modernes se sont écartés de cet arrangement :
sur lui (4-9) ; il ne reste donc au Seigneur qu'à livrer sou r - parce que le sujet de ce chapitre doit le faire considérer
peuple au châtiment qu'il mérité et à le purifier par le feu de comme le premier dans l'ordre des temps; 2° parce que le
la tribulation, pour se faire ensuite du pelit reste qui sur- titre : In anno quo mortuus est rec Ozias, se rapporte non au
vivra un peuple selon son cœur (10-31). Les versets 24-31 se temps qui a suivi, mais à celui qui a précédé la mort de ce
rapportent spécialement au Messie. roi de Juda... Ces raisons, quoique plausibles, ne vont pas
au delà de simples vraisemblances...
921. — 2° P r o p h é t i e s u r J u d a , n - i v . » Les interprètes ont examiné : 1° quel a été l'objet de cette
Les ch. I H V forment un tout suivi, avec un titre partlcu-
(1) Matth., I I I , 33-13; Mare, x i i , 1 - 1 0 ; Luc, x x , 9-16. Cf. J e r . , it, 21.
II. 2„ '
306 UUAP. IL. — ISAÏE. 1924] ¡926] A R T . II. — AXAL. E T EXPL. D E SPROPHÉTIES D'ISAÏE. 307
vision prophétique ; 2° quelle eu est la scène ; 3° quelle en est exécuter qu'en plusieurs campagnes tout ce qui est raconté
dans les Rois e t les Paralipomènes. Dans une première cam-
la nature. — 1° Selon quelques-uns, l'objet de la vision a
pagne, résumée par lsaîe, v u , 1, ils assiégèrent sans succès
été le Père, selon d'autres Dieu le Fils, et selon d'autres la
Jérusalem, IV Reg., xvi, 5. C'est alors qu'Îsaïe fit la prophé-
Sainte Trinité. Ce dernier sentiment est plus probable, attendu
tie du ch. v u , 1 - 9 . — 3 " Comme Phacée et ilasin continuèrent,
que l'Église, dès les premiers siècles, a reconnu une allusion
probablement chacun de leur coté, à ravager le royaume de
aux trois personnes divines daus les mots : Sanctus, sanctus, J u d a , Rasin poussant jusqu'à la mer Rouge, IV Reg., xvt, 6 ,
sanctus, et dans cette interrogation : Quem mitlam (unité de et emportant un grand butin. Il Par., XAVIII, 5 ; Phacée rava-
substance), et quis ibit no bis (pluralité des personnes)'? — geant aussi Juda, faisant périr cent vingt mille hommes, em-
2° La scène s'est passée, selon les u n s , dans le temple do menant deux cent mille captifs, II Par., x x v m , 5 , 6 , 8 , Achaz
Salomon; selon d'autres, d a n s le ciel montré à l'imagination manqua de confiance en Dieu et n e s e sentant pas de force à
du prophète sous des formes semblables à celles du temple... lutter contre les deux ennemis qu'allaient soutenir les Idu-
— 3° On peut admettre u n e apparition réelle, comme celles méens et les Philistins, IV Reg., xvt, 6 , II Par., x x v m , 17-18,
dont f u r e n t honorés tant d'autres avant lsaîe. Cependant il appela à son aide Téglalhphalasar, roi d'Assyrie. Isaïe fit
Cornélius a Lapide, après S. Augustin, soutient que tout les prophéties vu, 10-xn à la suite de cet appel à l'étranger.
s'est passé dans l'imagination du prophète, et ce sentiment
C'est au moment où le bruit de la marche des Israélites et
parait bien plus probable (1). »
des Syriens vient d'arriver dans la capitale, et la remplit de
I I - g r o u p e : P r o p h é t i e s d u t e m p s d ' A c h a z o u la prophOliB terreur, qu'Isaïe commence les prophéties contennes daus
d ' E m m a n u e l , vn-xu. les ch. V I I - X I I . Elles forment ce qu'on a appelé le livre d'Em-
m a n u e l , parce qu'Emmanuel ou le Messie en est le sujet
924. — A q u e l l e occasion a é t é laite l a p r o p h é t i e d ' Ë u i m a n u e l .
principal. Elles ont cela de commun, qu'elles ont toutes élé
La seconde période d u ministère prophétique d'Isaïe com- faites à l'occasion de la guerre de Phacée et de Rasin contre
prend les oracles prononcés sous le règne d'Achaz. Achaz Juda.
régna 1 6 ans (742-726). T r o i s circonstances de son histoire
doivent être principalement notées pour l'intelligence des pro- 925. — Division de la p r o p h é t i e d ' E m m a n u e l .
phéties d'Isaïe à cette époque.— 1° Achaz, au lieu de maintenir Les prophéties du temps d'Achaz sont an nombre do
le culte de Dieu comme Ozias et Joatham, favorisa ouverle- quatre : 1° v u , 1-9; 2° vu, 10-23 ; 3° V I I I , 1 - 4 ; -1» VIII, 5-XII.
m e n t l'idolâtrie. — 2° Phacée d'Israël et Rasin de Damas con- Le commencement de chacune d'elles est indiqué par une
tinuèrent contre lui les hostilités qu'ils avaient commencées formule qui en marque la division, v u , I; vil, 10; v m , I, et
contre J o a t h a m , IV Reg, x v , 37. Les détails de la guerre v m , 3. La première prépare la prophétie d'Emmanuel;' la
contre Achaz sont donnés d a n s IV Reg., x v t , 3-'J, et H Par., seconde annonce sa naissance miraculeuse; la troisième
xxvni, 5 - 2 1 . Plusieurs pensent que la guerre f u t courte, mais donne un signe prochain de la délivrance de Juda, et la
cette opinion est peu vraisemblable. Les confédérés ne purent quatrième montre dans le triomphe du peuple de Dieu le
symbole d'un triomphe plus grand encore au temps du Messie.
(1) Le H i r , Us trois grands prophètes, p . 52-55. — Le t e s t e : Audits
audientei et nolite mtctligere, l s . , vi, 9, prédit l ' a v e u g l e m e n t f u t u r dos 926. — 1» P r o p h é t i e s c o n t r e S a m a r i e e t c o n t r e Damas, v u , 1-9.
Juifs, Malth., X I I I , 14; M a r c , i v , 12; Luc, viii, 10; J o a . , x h , 40; Ael.,
x x v m , 2 6 ; Hom., XI, 8 . S u r l a m a n i è r e d e l ' e x p l i q u e r , v o i r M. Bacuez, Au moment où Rasin et Phacée vont faire le siège de Jéru-
t. J I I . N° 290.
o08 CBAP. 11. — ISAÏE. [926] [927] ART. I I . — ANAL. ET EXPL. DES PROPHÉTIES Il'lSAlE. 509
salem, Isaïe console Achaz et sou peuple, en prédisant que transporter en divers pays les derniers restes d'Israël, comme
les attaques de leurs ennemis seront vaines, et que, dans nous pouvons le conclure de I Esd., iv, 2 sq. Or, de la
65 ans, Éphraïm cessera d'être un peuple. C'était probable- I " année d'Achaz, date de la prophétie d'Isaïe, à la
ment la première année du règne d'Achaz (I). Ses ennemis 20e année de Manassé, il y a juste 65 ans : 16 années
durent profiter du changement du trône pour combattre Juda. d'Achaz + 29 d'Ézéchias + 20 de Manassé = 65.
Le >".8, dans lequel est annoncée la ruine complète d'Éphraïm,
II® P r é d i c t i o n d e l a n a i s s a n c e d ' E m m a n u e l , v u , 10-23.
c'est-à-dire du royaume des dix tribus, au bout de 65 ans,
offre plusieurs difficultés. — 1° On soutient qu'il est une 9 2 7 . — 1» S u b d i v i s i o n d e c e l l e p r o p h é t i e .
interpolation ou bien qu'il est une prophétie post eeentum,
Cette seconde prophétie date probablement de la même
comme s'il était plus difficile à Dieu de révéler une date en
année que la précédente, et ne lui est postérieure que de peu
particulier que l'avenir en général! On affirme, il est vrai, de temps (1). Elle est une des plus importantes de l'Ancien
mais à tort, que les prédictions de l'Ancien Testament ne Testament, parce qu'elle annonce la naissance miraculeuse
sont jamais aussi précises. Cet exemple n'est pas isolé, nous du fils de la Vierge, Emmanuel, c'est-à-dire » Dieu avec
en rencontrons beaucoup d'autres (2). — 2° On a prétendu nous » (2).
aussi que ce chiffre de 65 est faux. Il n'en est rien. Il serait Elle se divise en quatre parties : 1" v u , 10-13. Isaïe fait
inexact, s'il s'agissait de la prise de Samarie par Salmanasar connaître les circonstances de la prophétie. Au moment,
et Sargon, laquelle eut lieu, eu effet, peu d'années après, semble-t-il, où Achaz songe à appeler Téglathphalasar à son
mais Isaïe ne parle pas de l'époque où fiphraïm cessa d'être secours, le prophète, pour lui prouver que Juda peut se re-
un royaume, il parle du temps où il cessa d'être un peuple, poser sur Dieu de sa défense, dit au roi qu'il peut demander
ce qui, d'après des calculs fort probables, eut lieu du temps comme gage de cette protection un signe ou miracle. Le
d'Assaraddon, la 6' année du règne de ce roi d'Assyrie, prince le refuse. — 2° Isaïe n'en donne pas moins ce signe ; la
la 20' de celui de Manassé de Juda. Le monarque ninivite fit naissance du fils de la Vierge, vu, 14-17. Ce signe est accom-
pagné de l'assurance qn'en deux ou trois ans Juda sera dé-
(1) Cf. I s . , VII, 1 6 ; VIII, * e l I V , R e g . , x v , 29. — l s . , v u , 16, d o n s la livré de la Syrie et d'Israël, mais il sera puni lui-même
p r o p h é t i e s u i v a n t e , a n n o n c e q u e l a S y r i e e t I s r a i l s e r o n t d é s e r t s 'de- d'avoir appelé l'Assyrien. —3° Un événement prochain, l'in-
retinquetur), p a r s u i t e d e l ' i n v a s i o n d e T é g l a t h p h a l a s a r , antequam sciât
vasion de la Palestine par les armées égyptienne et ninivite,
puer reprobare mntum et etingere bonum, c ' e s l - à - d i r e , s e l o n la s u p p u t a -
tion o r d i n a i r e , a v a n t d e u x o u t r o i s a n s . La 3 e p r o p h é t i e a n n o n c e q u e confirmera la vérité de l'oracle divin, vu, 18-20. — 4° Tableau
le m ê m e é v é n e m e n t a u r a l i e u a v a n t q u e le Sis q u i v i e n t d e n a î t r e à de la désolation produite par cette invasion, v u , 21-25.
I s a ï e c o m m e n c e à p a r l e r , v i l l , 4, c ' e s t - à - i l i r e a v a n t u n a n . l ï ' a p r è s
IV R e g . , x v , 2 9 , l a d é v a s t a t i o n d e l a S y r i e e t d ' I s r a ë l , p r é d i t e p a r I s a i e , Dans l'explication de cette prophétie, nous avons deux
e u t lieu a v a n t la m o r t d e P h a c é e . Or, ceUe m o r t a r r i v a t r o i s a n s a p r è s
questions à examiner : 1° et c'est la principale, quelle est la
l ' a v è n e m e n t d'Achaz au t r ô n e , p e n d a n t q u e Téglathphalasar élait en
I s r a ë l , e n 739 ; l e r o i d ' A s s y r i e l a m e n t i o n u e d a n s s e s i n s c r i p t i o n s . La mère d'Emmanuel ; 2° quel est Emmanuel; 3° quel est l'en-
p r e m i è r e e t la s e c o n d e p r o p h é t i e d'Isaïe doivent d o n c d a t e r d e s c o m - fant dont il est question au j . 16.
m e n c e m e n t s d u r è g n e d ' A c h a z . c ' e s t - à - d i r e v e r s l ' a n 7 4 2 o u 741, e t la
3 e e l l a I e d e T a n 710 e n v i r o n . ( N o u s d o n n o n s c e s d a t e s d ' a p r è s l a
c h r o n o l o g i e o r d i n a i r e ; elles s o n t n o p e u différentes d ' a p r è s les inscrip- (1) V o i r l a n o i e 1 c i - d e s s u s , p . 5 0 8 .
tions assyriennes). 12) S u r l a p r o p h é t i e d ' É m m a n u e l e l l e m o t 'almllt, voir Drach, Har-
monie entre rÉgtise et la synagogue, 1. ir, p . 109 s q .
(2) I s . , X X , 3 ; XXXVIII, 5 ; x v i , 14; x x i , 16; E z . , i v , 5 - 6 ; i x i v , 2;
D a n . , î x , 25-27, e t c .
ciiAf. H . — isAIE. [928] [929] ART. I I . — ANAL. E T EXPL. DES PP.0PQÉT1ES o ' i S A l E . 511
moins, à l'époque de cette prophétie, par conséquent Isaïe ne [930] ART. II. — A.VAL. ET EXPL. DES PROPHÉTIES B'iSAIE. 5)3
pouvait prédire sa naissance (1).
2 ' Le fils de la Vierge est appelé Emmanuel, c'est-à-dire 930. — 4- Quel est l ' e n f a n t d o n t parle Isaïe, v u , 16.
ci Dieu avec nous, » nom significatif, comme tous les noms 1° L'explication du f . 16 offre des difficultés et on l'a
hébreux, et qui nous fait connaître la nature du Messie : très diversement interprété. Tout le monde convient que le
c'est Dieu lui-même, venant vivre au milieu de nous. Le y. 15 s'applique à Emmanuel : Huti/rum et mel comedet,
premier chapitre de l'Évangile de S. Jean n'est que le com- il se nourrira de la même nourriture que ceux de son
mentaire inspiré de cette prophétie d'Isaïe : Verbum caro âge (1). Hoc infantile est, dit Tertullien ¡2). Mais le y. 16
factum est et habitaoil in nobis. Du reste, Isaïe lui-môme, ajoute : Antequam sciai puer reprobare malum et eligere
quand il voit en esprit comme déjà né, ix, 6, l'enfant dont il bonum, derelinquelur terra, quam tu deteslaris, a facie
a annoncé, VII, l i , la naissance miraculeuse, nous mani- duorum regum suorum. Comment Emmanuel peut-il dé-
feste clairement et explicitement sa nature divine : « PARVC- signer le Messie, puisque, d'après ce verset, avant que
LOS enim XATUS est nobis et filius datus est nobis, et factus celui qui est promis connue signe soit sorti de l'enfance,
est principalis super humerum ejus, et vocabitur nomen ejus c'est-à-dire, avant deux ou trois ans, les royaumes de Syrie
(id est, crit) admirabilis, consiliarius, Deus fortis, pater et d'Israël, ennemis de J u d a , auront été dépeuplés par
futuri steculi, princeps pacis. » Téglathphalasar, roi d'Assyrie ? — Pour résoudre la ques-
tion, plusieurs interprètes ont supposé. qu'Isaïe ne parlait
3° Le nom d'Emmanuel est plutôt un nom symbolique
point ici d'Emmanuel, mais d'un autre enfant (3). Cette solu-
qu'un nom propre, comme les noms qui lui sont donnés,
tion est inadmissible, parce que le prophète, dans le texte
ix, 5, admirabilis, consiliarius, etc. <c Hanc appellalionem ex
hébreu, fait précéder de l'article, le mot correspondant à puer,
rebus ipsis illi attribnit, » dit S. Jean Chrysostomc. o Emma-
et lui donne ainsi le sens de puer ille, celui dont il vient d'être
nuel nunquam vocitatus est, observe Lactance, sed Jésus,
parlé. — L'explication la plus simple consiste à supposer
qui latine dicitur Satularis sive Salvator, quia cunctis gen-
qu'Isaïe veut indiquer simplement une date et que le sens est :
tibus salutifer venil. Sed propheta declaravil hoc nomine
Avant que se soit écoulé le temps qu'il faudrait à Emmanuel,
quod Deus ad homines in carne venturus esset; Emmanuel
s'il naissait de nos jours, pour sortir de l'enfance, Israël et
enim significat, nobiscum Deus, scilicet quia, illoper vir-
la Syrie seront désolés.
ginein nato, confiteri homines oportebat Deum suum esse,
id est, in terra et in carne mortali (2). » — « In hoc quod
2» Il est à remarquer que, contrairement aux usages des
dicitur Emmanuel, dit S. Thomas, 3, q. 37, a. 2, ad 1™,
prophètes (t), après qne la naissance d'Emmanuel, qui doit
quod interpretatur nobiscum Deus, designatur causa salutis,
qua! est unio divinai et h u m a n s naturœ, in persona Filii (1) C'était, chez les a n c i e n s , la n o u r r i t u r e o r d i n a i r e des e n f a n t s , Bo-
Dei, per quam factum est ut Deus esset nobiscum, quasi c h a r l , Hierozoicon, p a r t . , I, I. n , c. u , é d . R o s e n m û l l e r , 1.1, p . 718.
particcps nostra; natura. » (2) Loc. vil., c o i . 619. D a u s la suite du verset 15, ut, d a n s ut sciât re-
probare malum et eligere bonum, ne p e u t signifier qu'il se n o u r r i r a de
lait e l de miel, afin de savoir choisir e n t r e le mal et le b i e n , ce q u i n ' a u -
r a i t a u c u u s e n s , m a i s jusqu'à ce que il ait a t t e i n t l'âge d e discrétion,
(1) S. J é r ô m e , In Is., v i l , U , t . I I I V , col. 109. c'est-à-dire q u ' i l soil sorti de l ' e n f a n c e . C'est ainsi q n e l ' o n t c o m p r i s la
(2) S. Clirys., In Is., I, u° 9, 1. LU, col. 25; Lactones, Divin. Institut., p a r a p h r a s e c h a l d a ï q u e , les S e p t a n t e e t g é u é r a l e m e n t les c o m m e n t a t e u r s .
I. iv, c. i n . t . vi, col. 479. — Voir s u r le nom d'Kiuuiauuet les réflexions (3i Voir les diverses opinions d a n s M. Le llir, Les trois grands pro-
pieuses de Coroel. a Lapide, In ts., v i l , 11, é d i t Vivès, p . 197-202. phètes, p. 62 s q .
(I) La naissance dn Bis d'Isaïe q u i s e r t d e signe est a n n o n c é e , Is.
VIII, 1, et réalisée, ib. 3 ; cellc des Ms d'Osée est p r é d i t e , Osée, î , 2, et
29.
1933] ART. I I . — A N A L . E T EXPL. DES PROPHÉTIES D'iSAlE. 513
SU MAP, II. — ISAIE. [932]
de nouveau à Isaïe, vin, 5 . - 1 ° Israël et Juda seront punis
servir de signe, a été annoncée, Isaïe ne nous dit nulle part
pour avoir placé ¡leur confiance dans des secours étrangers,
qu'Emmanuel soit né réellement de son temps. Pourquoi,
mais Emmanuel viendra les consoler un jour au milieu des
si ce n'est parce qu'il ne devait naître réellement que plus
ténèbres dans lesquelles ils seront plongés; un petit enfant
de 700 ans après?
naitra, ce sera l'enfant-Dieu el il consolidera le trône de
3° On peut se demander, il est vrai, pourquoi Dieu choisit
David, à jamais, v m , 5-ix, 7 . - 2 ° Il ne paraîtra cependant
une marque si éloignée de sa protection, au milieu des
sur la terre que lorsque les enfanls de Jacob et en parti-
dangers présents, mais, 1° nous voyons, par toutes les
culier Éphraïm auront été châtiés, ix, 8-x, 4. — 3° Alors
prophéties, qu'il console souvent son peuple par les espé-
Dieu brisera Assur, la verge donl il s'est servi (i) el la figure
rances messianiques qu'il fait briller à leurs yeux; 2° c'est
de lous les ennemis de son peuple ; le reste d'Israël se con-
parce que l'accomplissement de ce prodige n e doit avoir lieu
vertira; la tige de Jessé changera la face du mon'de, et
que plus tard qu'il donne un signe prochain dans la naissance
Sion chantera un cantique d'action de grâces en l'honneur
du fils d'isaïe, laquelle fait le sujet de la troisième prophétie.
de son Dieu, x, 5-xn. Le chapitre vu montre le Messie nais-
931. — III e p r o p h é t i e : S i g n e p r o c h a i n d e la d é l i v r a n c e d e J u d a d a n s sant , le chapitre ix nous le fait voir déjà né, et le chapitre xi,
l a p r o m e s s e d u fils d ' i s a ï e , v u t , t - ï . régnant glorieusement.
Dieu commande à Isaïe de donner un nom prophétique au
933. — P a s s a g e s l e s p l u s i m p o r t a n t s d e c e t t e 4« p r o p h é t i e .
fils qui va lui naître : Mahêr-sehùlal-khasck-baz, c'est-à-dire,
comme l'a traduit S. Jérôme, Accelera-spolia-detrahere-fes- Cette prophétie contient plusieurs passages spécialement
tina-prxdari,\i., v i n , 3. Avant qu'il sache parler, c'est-à- dignes d'attention : — 1' v i n , 14 : In hpidem offensions et in
dire dans un an, Damas sera vaincue et le royaume d'Israël pelram scandali. S. Paul et S. Pierre ont appliqué ces paroles
pillé par le roi d'Assyrie, 4. Eu effet, dans l'intervalle de temps à Notre-Seigneur, parce que les Juifs n'ayant pas cru en lui,
marqué par le prophète, le roi de Damas, Rasin, f u t battu il devint pour eux une cause de réprobation (2). — 2° ix, 1.
et tué par Téglathphalasar, IV Reg., .vvi, 9, et le royaume Nous lisons dans S. Matthieu, parlant de Notre-Seigneur,
de Pliacée ravagé par le même prince, qui emmena captifs iv 13-16 : Habitavit... in finibus Zabulon el JSephlalhn :
une partie dos habitants de la Palestine du nord, IV Reg., xv, ut adimpleretur quotl dictum est per Isaiam prophetam :
29. Tous ces faits, racontés par la Bible, sont confirmés par Terra Zabulon et terra Nephtalim, via maris trans Jorda-
les fragments des annales assyriennes du roi de Ninive, re- nem, GaliUea Gentium, populos qui sedebat in tenebris,
trouvés dans ces dernières années (1). vidil lueem magnam, et sedentihus in regione umbrrn mor-
tis, lux orta est eis. Isaïe dans le passage rapporté par
932. — IV« p r o p h é t i e : Le t r i o m p h e d u p e u p l e d e D i e u s u r ses e n n e -
m i s d u t e m p s d ' A c h a z e s t le s y m b o l e d e son t r i o m p h e au t o m p s d u
(1) I s a ï e d é c r i t p r o p h é t i q u e m e n t e n d é t a i l l a m a r c h e d e l ' a r m é e d e
Messie, v i u , 5 - x i i .
S e u u a e h é r i b , x , 28-32. — R e m a r q u e r l ' o p p o s i t i o n e n t r e : « Vœ A s s u r ,
virga f u r o r i s m e i , » 1s., X, 5, et : « E g r e d i e t u r virga d e r a d i c e J e s s e , •
Le triomphe du peuple de Dieu annoncé par la troisième
xi, 1.
prophétie et accompli depuis, n ' e s t ' q u e le symbole d'un (2) n o m . , i s , 33 ; I P e t r . , n , S ; et. L u c , i l , 34. « A l l e g o r i c e litec d e
triomphe plus grand encore au temps du Messie. Dieu parle Christo qui J u d ï i s luit lapis offeusionis e t petra s c a n d a l i , explicat
S. P a u l o s . » C o r n e l . a L a p i d e , In Is., v m , 14. D a n s l e s e n s p r o p r e ,
r é a l i s é e , i b „ 3 , 6. — L e p a s s a g e d ' i s a ï e , i x , 6, n e signifie p a s q u ' E m - -i c o n v e r t i t h i c se p r o p h e t a a d iuipios e t i n c r e d u l o s , q u a l e s p l e r i q u e
m a n n e l est n é de son t e m p s . e r a n t in J u d a et S a m a r i a . a I d . ibid.
(1) Voir La Bible ci /es découvertes modernes, t. iv, p. 109-115.
516 CHAP. II. — 1SA1E. [933]
[933] A R T . I I . — A N A L . E T E X P L . D E S PROPHÉTIES D ' i S A I E . 517
l'évangéliste, « prosequitur, dit Cornelius a Lapide, In Is.
ix, I, id quod dixit... puerum nasciturum forevelocem prœ- admirabilis, etc., dit S. Thomas, 3, q. 37, a. 2, ad 1"", dé-
datorem Samaria, turn corporalem, turn spirilualem ; per- s i g n â t « via et terminus nostra! salutis, in quantum scili-
stringit enim duas Samariœ vastationes corporales per cet admirabili divinitatis consilio et virtute, ad hœredita-
Assyrios, atquc per eas reprœsentat ejusdem depradatio- tem futuri sœculî perducimur, in quo erit pax perfecta
nes duas spirituals faetas per Christum. » — 3« ix, 6-7. fihorum Dei, snb ipso principe Deo. » — 4° xi. Tout le
Cette prophétie nous fait connaître la nature du Messie : ce chapitre xi est consacré à dépeindre le Messie et les biens
sera un Dieu, El, non un homme (t) : qu'il apportera à la terre. II sortira de la race de Jessé
ancêtre do David (1): «Virgam uominavit Christum de radice
P a r v u l u s n a l u s e s t n o b i s ¡2),
Jessœ juxla carnem et praterea etiam ilorem, » dit S. Cyrille
E l fitius d a t u s e s t n o b i s .
Et f a e t n s e s t p r i n c i p a t n s s u p e r h u m e r u m ejus; d'Alexandrie (2). - 5° Ce rejeton de la tige de Jessé sera
El vocabitur u o m e u ejus, rempli des dons du Saint Esprit, xi, 2-3 : « Dei Verbum
Admirabilis, Consiliarius, D e u s forlis, humanam naturam assumpsisse déclarai, cumulatum boni*
Paler futuri ssculi, Prineeps paeis.
Multiplicabitur ejus imperinm,
omnibus... Itaque licet interdum dicatur Spiritum accipere
E t p a e i s n o n e r i t finis; cum sit lamen ipse subministrator Sancti Spirilus, el non ex
S u p e r solium David et s u p e r r e g n u m e j u s sedebil : m e n s u r a d e t , sed veluti de propria plenitudine illud dignis
U t confirme», i l l u d e t c o r r o b o r e t i n j u d i c i o et j u s U t i a , impartial, hoc pro meusura et modulo exinanitionis în-
A m o d o e t u s q u e in s e m p i t c r n u m :
telligatur accipere (3). » - 6» xi, 4 sq. Le Messie apportera
Z c l u s D o m i n i e x e r c i t u u m faciet hoc.
avec lui dans le monde le règne de la justice : Judicabil in
S. Jérôme compte ici six noms particuliers et caracté-
ristiques, donnés au Messie, en séparant Deus et /ortis (3). ( 1 ) I s . , X I , 1 e t 1 0 ; A d . . X I I I , 2 3 ; 11 T h e s s . , H , 8
Tous ces titres nous apprennent quels biens Jésus-Christ s i ? S ' C-Vî"' A ' M " !? " ' L l
' «• L S S . « A i l O . V o i r t o u t l e p a s -
apportera aux hommes, en même temps qu'ils nous révèlent sage. - « Virgam e t Ilorem de radice Jesse, ipsnm D o m i n u m J u d m i
i n l e r p r e t a n l u r : q u o d s c i l i c e t i n v i r g a r e g n a n t i s p o t e n t i a , in flore n u l -
sa nature : « ln hoc quod dicitur : Vocabitur ¡nomen ejus
W . ™ I f f l f ' N 0 S aulem,ldit S ' J é r 6 m e ' lir«ai" " d i c e Jesse,
S a n c t a m M a r . a m v i r g i n e m î o l e l l i g a m u s , q n i e n n l l u m h a b u i t sibi f r u c -
(1) On a v o u l u s o u t e n i r q u e l e m o l El, t r a d u i t a v e c r a i s o n d a n s l a V u l -
t i c e m c o h œ r e n t e m , . . . e t I l o r e m , D o m i n u m S a l v a l o r e m . » In Is xi 1
g a t e p a r Deus, n ' a p a s c e s e n s d a n s c e p a s s a g e , m a i s c e l u i d e fort, e u c o l . 141. - C e p a s s a g e d ' I s a ï e a i n s p i r é à u n p r o t e s t a n t c o n v e r t i , de^
d o n n a n t a u m o t gibbôr, r e n d u d a n s l a t r a d u c t i o n l a t i n e p a r fortù, le
i,624
s e n s d e héros; m a i s £ 7 s i g n i f i e c e r t a i n e m e n t D i e u , c o m m e d a n s Emmànu- àccent^mystique'? ' -,677)'
El, d o n t c e p a s s a g e d ' I s a ï e n o n s e x p l i q u e la s i g n i f i c a t i o n . L e p a s s a g e Ich cin liebet Blûmekio,
p a r a l l è l e d ' I s a ï e , x , 2 1 , p r o u v e i n v i n c i b l e m e n t q u ' E l d é s i g n e ici v é r i - Mit Gotle» Thaa hegowen,
tablement Dieu.. In eiacm jangfraûlichen Schrein
Zar W i o l e m e l t cntsprosMn.
(2) « V i d e n s p a r v u l u m , c o g i t a m a g n u m . . . M a g n i f i c e t u r a n o b i s p a r v u -
Das Bliiniolcdn heisat Jesuleio
1« m a g u u s D o m i n u s , dit S. Bernard, q u o s u t faceret m a g n o s , f a c t u i
Kw'ger Jugcnd, grû*»er Tugend,
e s t p a r v u l u s , Paivulus, a i t , nulles est nobis... Nobis, i n q u a m , n o n s i b i . . . ,
& h œ n and lieblkh, reich und lierrlich ;
n o n Angelis, qui c u m m a g n u m haberent, p a r v u l u m n o n requirebant..! Menschcnkind,
0 p a r v u l u s , p a r v n l i s d e s i d e r a t a s 1... S t n d e a m n s e f f i c i s i c u t p a r v u l u s W i e « l i g iet der dieses Blùmdeio Cndt.
i s t o , . . . n e M a g n u s v i d e l i c e t s i n e c a u s a f a c t u s s i t h o m o p a r v u s . . How. J ¿ t ^ T 1 * UM PB«»« Oew, - tout *rr<*ée de I , rosée dirioe; - d'an boa-
I l l super Missus est, n ° 1 3 - 1 1 , M i g n c , t . C L X X X I I I , c o l . 7 7 - 7 8 . ton Y , r p n « | , - en ptetn h.ver Moee ; - cette petite fleur s'appelle J é ^ B • 1 °
(3) S . J é r ô m e , In Is., i x , 6 , he. at., c o l . 1 2 7 - 1 2 8 . L e s S e p t a n l e o n t
1
t r a d u i t l a r g e m e n t c e p a s s a g e . Ils a p p e l l e n t ici l ' e n f a n t n o u v e a u - n é :
Ange du grand conseil.
Te^t ~ " "CC,UI qQi m* • :
(3) S . C y r i l l e , i b . o o l . 3 1 4 .
;;18 CHAI1, II. — ISAÏE. [9341 [936] A R T . II. — A N A L , E T EXPL. DES PROPHÉTIES D'ISAIE. 519
931. — Les s e p l d o n s d u Saint-Esprit. l°Les oracles contre les nations étrangères sont groupés
Isaïe énumère sept dons d u Saint-Esprit pour indiquer la ensemble dans Isaïe, XIII-XXVH, comme dans Jérémië, xivi-
plénitude de sa grâce : « Uni Spiritui, dit S. Cyrille, multipli- i.!, et dans Ézéchiel, xxv-xxxii. Seulement, dans Jérémie, ils
forment, séparés de leur introduction, xxv, la conclusion du
ccm tribuil efficacitatem : nec enim aliusest Spintus sapientiœ,
livre, et dans Ézéchiel ils remplissent l'intervalle compris
alius intelligentia, vel consilii et forlitudinis, ac reliquorum;
entre les visions qu'il eut sur les bords du Chaboras et celles
at quemadmodum unus e s t es Deo Pâtre Sermo (Verbum),
qui regardent Jérusalem, tandis que dans Isaïe, ils forment
energia autem et efficientia nominatur multifariam, vita
comme le complément de la prophétie d'Emmanuel, en nous
namque est et lux et virtus, sic etiam in Spiritu Sancto mtel- prédisant la ruine de tous les ennemis du peuple de Dieu, et
liges • unus nimirnm c u m sit, inteljigitur multipliciter el sic sont probablement, la plupart du moins, de la même époque
etiam operatur (I). » - Le texte hébreu n'énumère que que les chapitres VII-XII.
six dous du Saint Esprit, parce que ce que la Vulgate tra-
2° Le commencement d'une nouvelle section nous est in-
duit par pietas et ttmor Domini est exprimé deux fois par
diqué, XIII, 1, par les mots : Onus Babylonis, quod vidit
le même mot, ¡re'ath Yehovàh, dans le texte original. Ils
Isaias, film Amos. Les prophéties contre les nations étran-
sont énumérés deux par deux : Sapientia, khdkmâlt, c'est la
gères, contenues dans les chapitres XIII-XXVH, forment donc
sagesse théorique; intelligent™, binait, c'est le discernement, le troisième groupe des prophéties de la première partie
la prudence; consilium, 'etsah, c'est la sagesse pratique qui, d'isaïe.
en toute circonstance, et surtout dans les cas difficiles voit avec
sûreté ce qui doit être f a i t ; fortitudo, geboûrâh, c'est la 936. — N o m d o n n é a u x p r o p h é t i e s c o n t r e les n a t i o n s é t r a n g è r e s .
force de la volonté qui exécute ce que conseille la sagesse;
Elles portent un nom particulier, celui de massâh. Ce
scientia, dn'alh, c'est la connaissance de la loi de Dieu ; pietas,
mot peut signifier simplement prophétie (1) ; mais dans
ireath Yeliôoâh, c'est l a piété, la religiou. Quoique, en
Isaïe, il est toujours pris en mauvaise part (2), dans, le sens
hébreu, le septième don soit exprimé par les memes mots de prédiction menaçante, oractdum molestum. S. Jérôme a
que le sixième, nous pouvons l'entendre, comme l'a fait a heureusement traduit massâh par onus; la raison qu'il donne
Vul'ate, dans le sens m ê m e des termes : Timor Dommi, la de sa traduction, dans son commentaire d'isaïe, c'est que
crainte de Dieu proprement dite, en attribuant le sens de piete ubieumque pr&positum fuerit, minarum plena sunt qme di-
au sixième don, comme nous l'avons fait (2). Nous avons cuntur (3).
ainsi les sept dons du Saint Esprit, que l'Église, dans le
Veni Creator, appelle septiformis munere. (1) Zaeh., s u , I ; Mal., I, 1; cf. J é r . , x x i l t , 33-39.
(2; Is., x i u , I ; XIV, 28 ; XV, I ; XVII, t ; x u , 1 ; XXI, 1, 11, 13; xxll,
(I) 1 Cor., XII, 11. Id. il>., c o l . 313. Cf. S J é r ô m e In Is., x i , 2 , c o l . 1 « . I ; ssin, I ; xxx, 6.
2 S c h e g g , Der Propket / . - » t a , 1.1, P- 131- - S u r les s e p l dons da (3) in Is., XIII, l , col. 155. S . J é r ô m o dit a u s s i , In Abacuc Prolog.,
S a i n t E s p r i t , o u p e u t voir S . Thomas, 1 - 2 * , q 6 8 ; H a b e r t , Oe items t. s x v , col. 1273: <. Massa u u n q u a m prcefertur i n titulo, nisi cuin g r a v e ,
Spiritus Saneti, Migne, Cursvs complet«* Vuotof*. t- »«• et p o n d e r i s laborîsque p l é n u m est q u o d v i d e t u r . »
1472- S a i n t - J u r e , L'homme spirituel, l " partie, c h . m , section xvi, w s
ions du Saint Esprit, é d i t i o n de 1836, 1 . 1 , p . 210-391.
520 [939] ART. I I . — A X A I . ET EXPL. DES PROPHÉTIES D'ISAIE. 521
CHAP. II. — 1SA1E. [937]
vait être l'héritière de la puissance de Ninive et l'ennemi le
* 937. — C o n t e n u et division d e s p r o p h é t i e s c o n t r e tes n a t i o n s
étrangères.
plus redoutable de J u d a , x m - x i v , 27; viennent ensuite les
plus proches voisins des Juifs, les Philistins à l'ouest, xiv,
1° Les prophéties contre les nations étrangères embrassent 28-32 ; les .Moabites à l'est, xv-xvi ; le royaume schismatique
à peu près tous les peuples connus des Hébreux, et sont au d'Israël au nord, avec son confédéré, le royaume syrien de
nombre de quatorze : 1° Contre les Cbaldéens, héritiers des Damas, x v u ; de là, Isaïe passe a u x peuples* plus éloignés, à
Assyriens, xm-xrr, 23. — 2" Contre les Assyriens, XIY, 24-27. l'Égypte et l'Ethiopie, au sud-ouest, x v m - x x ; à Babylone,
—3" Contre les Philistins, xiv, 28-32.—4" Contre les Moabites siège de l'idolâtrie, à l'est, x x i , 1 - 1 0 ; il se rapproche alors
xv-xvi. — 5° Contre Damas et Israël, x v n . — 6" Contre l'E- de nouveau de Jérusalem, et, passant par l'Idumée, xxi, 11-12,
thiopie, maîtresse de l'Égypte du temps d'Isaîe, x v m . — et l'Arabie, xxi, 13-17, arrive j u s q u ' à cette capitale, xxn[
7° Contre l'Égypte, xix-xx (deux prophéties d'époques diffé- 1-14 ; là, il poursuit de ses menaces prophétiques Sobna, pré-
rentes). — 8° Contre Babylone, xxi, 1-10. — 9" Contre Durna posé du temple, et lui annonce qu'il aura pour successeur
(Gen., xxv, 14 ; I Par., i, 30)xxi, 11-12. —10« Contre l'Arabie, Ëliacim, x x u , 15-25; enfin ses regards s'arrêtent sur T y r , la
xxi, 13-17. —11° Contre Jérusalem, x x u , 1-14. —¡12° Contre ville insulaire de la Méditerranée, x x m , pour tout clore par
Sobna, préposé du temple, xxu, 15-25. — 1 3 ° Contre et en fa- la prophétie sur la fin des temps, xxiv-xxvn.
veur de Tyr, xxin. — 1 4 ° A ses prophéties coutre les païens,
Isaïe a joint ses oracles eschatologiques, c'est-à-dire les prophé-
938. - Accomplissement des prophéties contre les nations élrangères.
ties concernant la fin du monde, xxrv-xxvn. Ce dernier cycle
de prophéties correspond à celui de Zacharie,! x-xiv, qui traite Toutes les prophéties concernant les peuples païens ont
le m ê m e sujet. 11 se rattache étroitement aux chapitres qui pré- été littéralement accomplies. Leur sort est la figure de celui
cèdent, il en forme en quelque sorte la conclusion et le point qui attend les ennemis du peuple de Dieu, sort qui n o u s est
culminant, d'où l'absence de titres, xxrr, 1; il se relie à x m - révélé dans la conclusion do cette section des prophéties
X X I I I comme X I - X I I à V I I - X . « Les jugements particuliers que d'Isaîe.
Dieu porte contre chaque peuple dans les oracles contre les
Gentils aboutissent ici au jugement final, comme les fleuves I V groupe : Prophéties d u temps d'Ëzéchias. relatives ou
divers qui se jettent dans le m ê m e océan, et le salut dont on p e u p l e d e D i e u , sxvm-wxix.
vient de voir poindre l'aurore brille maintenant dans tout • 939. — Division g é n é r a l e et c o n t e n u d u q u a t r i è m e g r o u p e .
l'éclat de son midi (1). n Tout ce morceau est du lyrisme le
p l u s élevé et d'une harmonie musicale merveilleuse d a n s le Le quatrième groupe renferme diverses prophéties relatives
texte original. Il se subdivise ainsi : 1° J u g e m e n t et catas- aux Juifs, et datant de l'époque d'Ëzéchias, xxvin-xxxix. Il
trophe de la terre, xxiv; 2° Chant de triomphe : a. sur la comprend deux parties bien distinctes : l'une se composant
r u i n e de la cité qui opprimait le monde, xxv, 1 - 8 ; b. sur la exclusivement d'oracles concernant le royaume de Juda et
r u i n e de.Moab, xxv, 9-12; c. s u r la restauration d'Israël, Jérusalem, x x v m - x x x v ; l'autre contenant des épisodes de la
xxvi ; d. fertilité de la vigne bénie de Jéhovah, x x v n , 2 - 6 ; vie d'Ëzéchias dans lesquels Isaïe était intervenu au nom de
3° Dieu p u n i t et sauve Israël, x x v n , 7-13. Dieu pour faire connaître l'avenir au descendant de David,
X X X Y I - X X X I X . Ces deox parties se relient entre elles de la ma-
Subdivision. - Sujet. - Style- - Excellente. _ Analyse de« vingt-sept iliiconrt « Les prophéties contenues dans ses trois sections ne sont
qu'elle contieni.
que des variations d'un même thème, mais elles ont cepen-
943. — S u b d i v i s i o n d e l a s e c o n d e partie.
dant chacune une pensée fondamentale particulière et une
modalité propre, annoncée du reste dès les premiers mots.
La seconde partie date de la fin de la vie d'Isaîe. Elle ne Elles ont pour sujet principal de consoler le peuple et de
forme qu'un t o u t , régulièrement divisé, dans lequel le pro- l'exhorter à la pénitence, en lui annonçant le salut qui est
phète prédit aux Juifs leur délivrance de la captivité do Ba- proche. De plus, dans chaque section, le prophète établit un
bylone et le règne f u t u r du Messie (1). C'est le livre des con-
und Ertaûterung hebritischer Propheten, 1831. E l l e e s t a u j o u r d ' h u i u n i -
solations, comme l'annoncent les mots par lesquels il s'ouvre
v e r s e l l e m e n t admise. La division de c h a q u e g r o u p e en n e u f discours
et qui en sont comme le titre et le résumé : Consolamini, est a u s s i assez c o m m u u é m e u t a c c e p t é e , ce q u i fait e u t o u t v i n g t - s e p t
cornolamini, popale meus, dicit Deus vester, XL, I . U se par- d i s c o u r s . 11 e s t d i g n e d e r e m a r q u e q u e , d a u s l e s d i v i s i o n s d e n o s B i b l e s ,
ceUe s e c o n d e partie r e n f e r m e p r é c i s é m e n t vingt-sep! c h a p i t r e s ; seule-
tage en trois séries de discours, symétriquement divisés par m e n t le c o m m e n c e m e n t des chapitres n e correspond pas toujours exac-
groupes de neuf (2), 3 X 3. — Première section : XL-AXVUI t e m e n t à celui des discours.
(1) M . R o b l i n g d i v i s e a i n s i le 3 ' e l le I e d i s c o u r s : 3 e X L I I - X L I I I , 7 ;
(1) « U c h . x x x i s , q u i t e r m i n e l a p r e m i è r e p a r t i e , n o u s a n n o n c e 1 « X L I I I , 8-XLIV, 5. IL n ' e s t p a s c e r t a i n n o n p l u s q u e L V I , 9 - L V N f o r m e
d é j à l ' e u ! d e s J u i f s à B a b y l o n e . C e t t e c a t a s t r o p h e , u n e f o i s p r é d i t e , est u n discours particulier; cet e n d r o i t pourrait n'être q u e la seconde
s u p p o s é e p r é s e n t e à l ' é p o q u e où s ' a c c o m p l i s s e n t l e s é v é n e m e n t s m e n - partie d u discours LVI, 1 - 8 .
t i o n n e s d a n s l a s e c o n d e p a r t i e . » E . S c h m u l z , Le serviteur de Jéhovah,
(2) I s . , L X V I , 2 4 . C ' e s t a i n s i q u e , d a n s l e s P s a u m e s , l a c o u r t e f o r m u l e
in-S°. S t r a s b o u r g , 1858, p. 3.
d o x o l o g i q u e flui t e r m i n e l e s q u a t r e p r e m i e r s l i v r e s , P s . X L , 1 4 ; L S X I ,
(2) R u c k - c r t est l e p r e m i e r q u i a i t o b s e r v é l a d i s p o s i t i o n svmélrique 1 9 ; L X X X V I I I , 5 3 e t c v , 4 8 , e s t r e m p l a c é e à l a lin d u c i n q u i è m e e t d e r -
d e 1a s e c o n d e p a r t i e d ' I s a î e e u t r o i s g r o u p e s , d a n s s o n Veberset-.mg n i e r p a r un P s a u m e entier, Ps. CL.
5 2 8 CUAP. 11. _ I S A J K |GI4|
19451 ART. I I . — ANAL. ET EXPL. 1IES P H O P P É T I E S D ' I S A Ï E . 527
conlrasl« et une sorte d'antithèse qu'il met au premier plan •
dans la première, X L - X L V I H , c'est la lutte de Jéhovah et des qui voudront le servir et reconnaître son empire. Ce ne sera
idoles, d'Israël et des païens ; daus la seconde, X L I X - L V I I , c'est qu'une partie du peuple, au reste, qui retournera à Jéhovah
l'opposition entre les souffrances du serviteur de Jéhovah [le et sera une semence sainte, Is., x, 22; vi, 13. C'est à ce
Messie] dans le présent et sa glorification dans l'avenir ; dans faible reste que Jéhovah adresse d'une manière toute parti-
la troisième, c'est la contradiction d'Israël lui-même, hypol culière ses prophéties sur l'œuvre qu'accomplira son Servi-
crite, impie, apostat d ' u n e part, et de l'autre, fidèle, malheu- teur... Les ch. X L - X L V I H mettent en lumière la majesté de
reux, persécuté. La 1'» section annonce la délivrance de la Jéhovah qui se manifeste par la délivrance matérielle de son
captivité deBabylone; cette délivrance est l'accomplissement peuple; mais déjà apparaissent les promesses de la déli-
des prophéties, la honte et la ruine des idoles et de leurs vrance spirituelle. La personne du Serviteur de Dieu forme
adorateurs. La seconde nous montre les humiliations pro- le centre et le point culminant dans les ch. X L I X - L V I I . Enfin
fondes du serviteur de Jéhovah devenant la source de sa nous contemplons les résultats de l'œuvre du Serviteur et la
gloire (1) et élevant en même temps Israël lui-même à la félicité de ses élus, L Y H I - L X V I ( I ) . »
hauteur de sa vocation divine. Enfin ce n'est pas sans
raison que Hahn a trouvé le résumé des idées principales 913. — S t y l e d e la s e c o n d e p a r t i e d ' I s a ï e .
des trois sections dans les trois propositions du y . 2 du
« Relativement au langage, il n'y a rien de plus achevé,
ch. x i : Completa est malitia ejus, dimissa est iniquitas Ulitis,
de plus lumineux dans tout l'Ancien Testament que cette
suscepit de manu ûomini duplieia pr.o omnibus peccatis suis'.
trilogie de discours d'Isaïe. Dans les ch. i-xxxtx, le langage du
La fin de la captivité de Babyloue est, en effet, l'idée-mère de
prophète est généralement plus concis, plus lapidaire, plus
la première section; l'expiation du péché par le sacrifice vo-
plastique, quoique déjà, là aussi, son style sache prendre
lontaire du serviteur de Jéhovah, l'idée-mère de la seconde, et
toutes sortes de couleurs. Mais ici, X L - L X V I , O Ù il n'est
la gloire, surpassant de beaucoup les souffrances expiatrices,
plus sur le terrain du présent, o ù , au contraire, il est ravi
l'idée-mère de la troisième. La promesse s'élève ainsi par
dans un lointain avenir comme dans sa patrie, le langage
degrés dans les discours 3 x 9 , jusqu'à ce qu'elle atteigne
lui-même prend en quelque sorte le caractère de l'idéal et j e
enfin son apogée, L X V - L X V I , O Ù le temps et l'éternité se con-
ne sais quoi d'éthéré ; il est devenu semblable à un large
fondent ensemble (2). »
Oeuve, aux eaux brillantes et limpides, qui nous transporte
comme dans l'éternité, sur ses flots majestueux et en même
La première section annonce donc la délivrance des Juifs temps doux et clairs. Dans deux passages seulement, il est
captifs par Cyrus. « Mais ce roi terrestre ne fera que peu de dur, trouble, lourd, c'est L U I et tvt, 9 - L V I I , 1 1 ' . Le premier
choses, comparativement à ce qu'il y a à faire : nn autre reflète le sentiment de la tristesse, le second celui de la co-
joug, bien plus pénible q u e celui de Babylone, pèse sur Is- lère. Partout, du reste, se manifeste l'influence du sujet
rael et sur l'humanité entière, c'est le joug du péché. Un li- traité et des sentiments qu'il produit. Dans L X H I , 7 , le pro-
bérateur paraîtra, plus puissant que Gyrus et que tous les phète prend le ton du Tefilla (ou de la prière) liturgique ;
rois de la terre, il délivrera son peuple de la servitude du dans L X I I I , 1 9 b - L x i v , 4 , la tristesse entrave le cours de sa pa-
péché et fondera un royaume dans lequel entreront tous ceux role ; dans L X I V , 5 , comme dans Jérémie, m, 2 5 , on entend le
tondu Viddui (la confession) liturgique ( 2 ) . »Cf. n ° 9 l 4 , 5 ° .
(1) Sonne oportuitpati Christum et ita mtrare in glariam ¡mm? Luc,
XXIV, 26.
( 1 ) E . S c h m u t z , Le serviteur de Jéhovah, d ' a p r è s l s a î e , Ï L - L X V I , p . 3 - i ,
(2) Delitzsch, Der Prophet Jesctia, IS66, p . 383-381.
(2) DelilKcIi, Der Prophet lesain, p . 381.
[94X| ART. I I . > ANAL. El' EXPL. .DES PROFUÉT1ES D'iSAlE. 529
328 CSAr. II. — ISAŒ.
parmi les plus belles pages de nos Saints Livres, et ¡I a été
946. — Excellence d u c o n t e n u d e la s e c o n d e p a r t i e . donné au seul serviteur de Jéhovah, quand il a paru visible-
ment au milieu des hommes, d'en briser tous les sceaux et
Relativement à son contenu, la seconde partie d'Isaïe est
de nous en dévoiler tous les mystères (I).
également incomparable. Elle commence par une prophétie,
XL, 3-4, qui met dans la bouche de S. Jean-Baptiste le sujet
I. P r e m i è r e section L e v r a i D i e u et les f a u x d i e u x . SL-XL™.
de sa prédication (t) ; elle se termine par la prophétie do la
création d'un nouveau ciel et d'une nouvelle terre, comme la 917. — 1 " Discours .- i n l r o d u c t i o u , X L .
dernière page de l'Apocalypse qui, dans le Nouveau Testa-
Le premier discours nous fait connaître l'objet de la mis-
ment lui-même, n'a pu aller au delà; au milieu, LU, 13-LIII,
sion du prophète, qui est de consoler son peuple et de lui
elle annonce les souffrances et la gloire de Jésus-Christ avec
annoncer le salut, en fondant ces consolations et ces espé-
autant de clarté que si le prophète avait assisté à sa mort au
rances sur la toule-puissancede Dieu et sur la gloire du règne
pied de la crois et avait été témoin de sa résurrection. Ainsi,
du Messie. — Les versets 1-11 sont comme le prologue des
en commençant, il se place aux premières années du Nou-
2 7 discours. Les versets 3 - 8 prédisent la mission du précur-
veau Testament, comme les Évangélisles eux-mêmes ; il dé-
seur du Messie, S. Jean-Baptisle (2). Après l'introduction
crit ensuite la mort et la résurrection de Jésus-Christ, comme
générale, 1-11, Isaïe montre combien Dieu est incompara-
si c'étaient des faits accomplis et avec la même clarté que S.
blement grand et quelle est la folio des adoratours des idoles.
Paul dans ses Épitres ; enlin, sortant de ce monde, il pénètre
Les Juifs ne doivent compter que sur le secours du Seigneur
dans le ciel, comme l'Apocalypse de S. Jean, de sorte que,
qui seul peut les consoler, 1 2 - 3 1 .
sans sortir des barrières où l'enferme l'Ancien Testament, il
réunit, dans sa seule personne, l'évangéliste, l'apôtre et l'é-
91S. — 2* D i s e o u r s : Dieu, m a î t r e de l ' u n i v e r s e t d e l ' a v e n i r , XLI.
crivain apocalyptique. Les souffrances du Messie, qu'annon-
cent plusieurs psaumes de David, sont ici prédites plus ex- Cui assimi/aslii me et adxquastis? avait dit Dieu dans le
pressément encore. Bans Isaïe, il ne nous apparaît plus seu- chapitre précédent, XL, 2 5 . Isaïe reprend maintenant celte
lement comme roi et fils de David ; c'est le serviteur de Dieu, pensée et en fait le sujet du second discours, dans lequel,
de Jéhovab, qui est tout à la fois roi et pontife, parce que, s'adressant aux païens, il leur montre que le Seigneur est le
persécuté à mort par les siens, il s'immole volontairement, maître de l'univers et leur annonce qu'il appelle du nord-est,
et Dieu le récompense de son sacrifice en le glorifiant et le XLI, 2 , 2 5 , le conquérant, c'est-à-dire Cyrus, originaire du
rendant le sauveur de son peuple et des Gentils. Isaïe a nord, par sa parenté avec les Mèdes, et de l'est, parce qu'il
légué à Israël ses sublimes discours pour qu'ils pussent le était Persan. Dieu nous apprend aussi que les exploits de
consoler au milieu de la captivité de Babylone. On les a com- Cyrus seront son œuvre el uue preuve de sa supériorité in-
parés aux derniers discours que prononça Moïse dans la finie sur les faux dieux ; qu'ils seront la ruine des idolâtres et
plaine de Moab et qui nous ont été conservés dans le Deuté- le salut de sou propre peuple, 1-20. Ce qu'il vent accomplir,
ronome ; bien mieux encore, aux discours de Notre Seigneur, il l'annonce à l'avance, 2 1 - 2 4 , afin que chacun sache qu'il
après la Cène, que nous lisons dans l'Évangile de S. Jean. est le souverain maître et que lui seul dispose de l'avenir,
Par leur élévation, leur profondeur, ils comptent en effet 25-29.
tils ne disent point qu'il n'a pas réalisé ses desseins, 9-11. L'asservissement de Jérusalem sera changé en domination,
Qu'Israël écoule donc son Dieu, qui promet et qui exécute, l'esclavage en liberté. — L'honneur de Dieu demande q u e la
12-16; qu'il lui soit fidèle pour être heureux à jamais, 17-19. ville sainte soit rétablie : qu'elle se relève donc pleine de
Qui se convertira sera délivré du j o u g des Chaldéens; qui joie et de gloire, 1 - 6 . — Sa restauration sera complète et
s'endurcira n'aura point de part au salut, 20-22. parfaite, 7-12.
534 C1IAP. II. — IÀJLE.
[960]
[962] ART. I I . — ANAL. ET EXFL. DES PROPHÉTIES D'iSAIE. 535
MO. - 5« D i s c o u r s : L a p a s s i o n d e X o t r e - S o i g u e u r , LU, 13-LIII.
ce qui est. L'accord frappant de cet Ecce homo, montré par
Ce discours a été appelé avec raison : « Passio Domini
Isaie, avec celui qui fut montré [sept] cents ans plus tard par
nostri Jesu Christi secundum Isaïam. » La transition du
Pilate, est d autant plus décisif pour la foi, que l'objet en
4' an 5« discours peut paraître brusque de prime abord :
soi était inimaginable et qu'il faut nécessairement que le pro-
de la gloire de Jérusalem nous tombons tout d'un coup dans phète 1 ait vu pour le représenter ainsi (1). »
les humiliations de Gothsémani et du Calvaire, mais c'est
que cette gloire sera le fruit de ces abaissements, Phil., H , 961. - 6 e Discours : Gloire de J é r u s a l e m et d e l'Eglise, H v .
963. — 8® Discours : C o n s é q u e n c e s m o r a l e s et sociales d e l ' œ u v r e — Le peuple prétend être pieux et mériter le salut, parce
de la R é d e m p t i o n , t v i , 1-8. qu'il jeûne, mais à quoi sert le jeûne si la rénovation inté-
rieure ne l'accompagne? C'est une œuvre extérieure sans
a Post explicatam de gentibus propheliain, ad Judœos jarn
valeur, parce qu'il n'est pas le fruit de la crainte de Dieu,
transit oratio; qui prophète temporibus viventes, gencris
1-6. — Il faut être charitable envers le prochain; faire la
nobililale superbibant, prolisque fecundilalein pietatis esse
volonté du Seigneur : voilà le vrai culte qu'on doit rendre à
prcemium existimabant : unde qui alicnigenai eunuehique
Dieu, afin de recevoir ses grâces et ses miséricordes, 7-14;
erant animis concidebant... Quo fil, ut in moribus ipsis, cf. Matth., vi, 1 sq.
et virtutibus, esse beatitatem demonstret Dens (I). * —
Personne n'est exclu désormais du royaume de l)ieu : y 966. — 2" Discours : La n o u v e l l e a l l i a n c e , f r u i t d u r e p e n t i r
entrera non celui qui descend d'Abraham, mais celui qui d'Israél, LIX.
pratique la vertu, 1-8. Le sujet du second discours est analogue à celni du pre-
mier, et en est comme la continuation. — 1° Ce sont les
9 6 1 . — 9« D i s c o u r s : Conclusion. Coup d'œil s u r la s i t u a t i o n p r é s e n t e ;
m a l g r é s e s tristesses, elle n ' e m p ê c h e r a p o i n t la félicité f u t u r e , L ï l , péchés du peuple qui l'empêchent d'être sauvé, 1-8. —2° Is-
9-LVII. raël se plaint de ce que la promesse du salut ne so réalise
pas à cause de ses tantes, dont il reconnail l'énormité, 9-15'.
Si l'avenir doit être brillant, le présent est triste. 1° Les
pasteurs d'Israél oublient leurs devoirs. Les bêtes sauvages, — 3" A la suile de cette confession, le prophète annonce
c'est-à-dire les peuples étrangers, peuvent dévorer le trou- que le Seigneur viendra délivrer ceux qui se repentent et
peau du Seigneur sans en être empêchées par les bergers faire avec eux une alliance nouvelle, un autre Testament,
qui n e songent qu'à eux, LVI, 9 - 1 2 , de sorte que c'est un 15"-21.
sans bornes, 1 0 - 1 7 ' , mais sa piété, sa sainteté et sa féli- raisin dans le pressoir, afin de venger son peuple de ses per-
cité la rendent pins belle et plus enviable encore, 1 7 " - 2 2 . sécuteurs acharnés et de lui assurer à jamais le repos. —
« Dans le sens spirituel et figuré, dit Calmet, hoc toco, on
9 6 8 . — 4« Discoure : La félicité d e J é r u s a l e m o u de l'Église, explique la première partie du chapitre LXIU,... de Jésus-
œ u v r e d u Messie, LXI.
Christ dans son Ascension. Les anges, surpris de sa gloire,
C'est le serviteur de J é h o v a h , le Messie, auteur de la féli- se demandent avec étonuement ; Qui est ce héros qui vient
cité de l'Église, qui parle dans ce discours. — 11 annonce tout chargé do sang et tout brillant de m a j e s t é ? » — Comme
qu'il Tient mettre fin à tous les m a u x de ceux qui le cher- les Iduméens représentent toujours d a n s l'Ancien Testament
chent, 1 - 3 . — Israël recouvre son héritage et les nations le les ennemis de l'Église, ce discours annonce plutôt le triomphe
servent, afin qu'il puisse vivre d a n s le repos, sans souci des de Jésus-Christ s u r tous les persécuteurs de son épouse.
besoins temporels, comme les prêtres dn Seigneur, 4 - 6 (1);
— la malédiction s'est changée en bénédiction, 7 - 9 . — Le 971. — Les trois d e r n i e r s d i s c o u r s : Conclusion de la p r o p h é t i e :
serviteur de Dieu est heureux d'annoncer ces bonnes nou- LXIU, 7-LXVI.
velles, 10-11. Les trois derniers discours de la troisième section forment
la conclusion de la prophétie entière. Dans le premier, qui
9 6 9 . — 5 « Discours : Gloire p r o c h a i n e de J é r u s a l e m , L X I I . est le septième de ce cycle, Isaïe, au nom d'Israël captif,
Le Seigneur ne se taira p o i n t , il ne se reposera point j u s - adresse à Dieu u n e prière pour obtenir la délivrance et la
q u ' à ce qu'il ait accompli son œ u v r e de miséricorde, 1 - 3 . — fin des maux de son peuple; dans le second, Dieu répond à
Sion redeviendra la bien-aimée de Dieu, 4-5. — Les sen- celle prière, et dans le troisième et dernier, il exclut de sa
tinelles de Jérusalem rappellent à Jéhovah sa promesse miséricorde ceux qui ue reçoivent pas le salut.
j u s q u ' à ce qu'il l'ait accomplie, 6-9. — Le moment du
9 7 2 . — 7« D i s c o u r s ; P r i è r e d'Israél captif, L X I U , 7-LXIV.
salut approche : que tous se p r é p a r e n t ; le Sauveur vient,
10-12. ! • Le prophète, arrivé au terme de sa prophétie, prie au
nom de ses frères qu'il voit déjà en esprit captifs à Baby-
970. — 6* Discours : J u g e m e n t c o n t r e l ' I d u m é e et les e n n e m i s lone. Après une sorte de prologue, L X I U , 7 , il commence sa
d e l'Église, LXIU, 1-6.
prière en j e t a n t un regard sur les premiers temps de l'his-
Ce discours est le plus court des 27 dont se compose la toire de ses pères; ils ont été infidèles et ont forcé Dieu, qui
seconde partie d'Isaie. Il est dirigé contre l'Idumée (2 . Far avait été si bon pour Israël, de le châtier jusqu'à sa conver-
son ton dramatique, il ressemble au Ps. XXIII, et par son sion, 8-14. Qu'il ait pitié de lui, 15-19, et qu'il le délivre de
caraclère emblématique, a u x chapitres xxi-xxn, 4. — Le ses ennemis, L X I V , 1 - 2 . Rien ne lui est plus facile, 3 - 4 ; il est
prophète voit en esprit le Seigneur venant en grande pompe vrai q u e ses péchés le rendent indigne de ses miséricordes,
de l'Idumée; ses vêlements sont teints du sang de ses enne- mais il est le père de son peuple et il doit venger l'honneur
m i s ; il les a brisés dans sa colère, comme celui qni foule le de son sanctuaire profané, 5-12.
Quelques années après, Joakim s'étaul révolté contre Nabu- disposés à suivre ces conseils. Non contents de l'avoir mis en
chodouosor, celui-ci vint mettre de nouveau le siège devant prison, irrités par les prophéties qu'il continuait à faire, ils
la capitale de la Judée. Joakim m o u r u t probablement au voulurent en finir avec lui cl le jetèrent au fonds du puits de
commencement des opérations, et ainsi furent réalisées les Melohias ; il y serait mort, sans l'intervention d'Abdémélek,
prophéties faites contre lui, 4ér., xxn, 1 9 ; xxxvi, 3 0 ( 5 9 8 ] . eunuque éthiopien, qui le sauva avec la connivence du roi,
s a n s . Il resla cependant prisonnier. Sédécias le consulta en
DSI. — Ministère d e J é r é m i e p e n d a n t le r è g n e de J é c h o n i a s . secret; Jéréiniclui annonça qu'il n'échapperait pas aux Chal-
Le fils de Joakim. Jéchonias, n'eut q u ' u n règne de trois déens, XXXVIII, 18. Ces derniers revinrent en effet au bout de
mois. Jérémie lui annonça, xxn, 24-30, les malheurs qui lui peu de temps, et leur retour produisit la plus profonde cons-
étaient réservés. Bientôt après, l'oracle s'accomplissait : le ternation, XXXII, 2 . La victime de la fureur populaire cher-
roi de J u d a était emmené captif en Chaldée avec les princi- cha alors à relever les courages abattus, par u n acte propre
paux de la nalion, parmi lesquels se trouvait le prophète à montrer la confiance qu'il avait dans l'avenir : il acheta un
Ézéchiel, IV Beg., xxiv, 10-1«; fa., i, 2. Jérémie f u t laissé champ à Anathoth, XXXII, 6-9, parce que Dieu lui avait ré-
à Jérusalem (598). vélé c qu'on posséderait de nouveau des maisons et des
champs et des vignes dans le pays, » XXXII, 1 5 , sous le règne
982. — Ministère d e J é r é m i e p e n d a n t le r è g n e de, Sédécias. heureux et glorieux du Messie, xxxm, 11,16-18. Cependantces
Sédécias, oncle de Jéchonias, f u t mis sur le trôuo par N a - belles prophéties ne devaient se réaliser que longtemps après.
bnchodonosor. Il respectait Jérémie el le consulta même
983. — Ministère de J é r é m i e à l ' é p o q u e d e la r u i n e de J é r u s a l e m .
quelquefois, xxxvu, 3 ; mais, dans cette période de trouble,
son pouvoir était mal assis ; il avait un caractère hésitant et L'heure fatale sonna enfin. Jérusalem fut prise, le temple
ne sut pas toujours protéger efficacement le prophète. C'était brûlé, le roi el les princes emmenés en captivité (588). Jéré-
la lie du peuple qui était demeurée en Palestine : Jérémie mie eut l'amer privilège d'être bien traité par le vainqueur.
annonça qu'elle serait châtiée à son tour, xxiv. La prospérité Il fut délivré de prison; on lui laissa le choix d'aller à Baby-
renaissante de l'Ëgypte sous Apriès ou Hopbra avait fait lone ou de demeurer en Judée. A Babylone, c'étaient les
naître de nouvelles illusions à Jérusalem et inspiré à Sédé- honneurs; àJérusalem, c'était la désolation. 11 n'hésita pas;
cias lui-même des velléités de révolte. Jérémie les combattit, il resta an milieu des ruines de la cité sainte et se retira en-
mais eu vain, par ordre de Dieu, xxvii-xxvm; bientôt l'ap- suite à Masphat, x t , 6. Il avait consacré quarante ans de sa
proche d'une armée égyptienne et le départ des Chaldéens, vie à prévenir ou à atténuer les malheurs qui venaient de
qui en f u t la conséquence, rendirent sa situation plus pé- fondre sur sa patrie; n'ayant pu les empêcher, il voulut du
rilleuse que jamais. Eu prévision des persécutions qui le me- moins les partager. Sur les débris fumants de Jérusalem et
naçaient, il résolut d'aller se cacher à Anathoth ; mais son du temple, il composa ses immortelles Lamentations, où son
projet f a t découvert, on l'accusa de trahison et on l'empri- exquise sensibilité se manifeste d'une manière si louchante.
sonna, XXXVII. 11 avait cherché, dans la boulé de son cœur, Il les écrivit, d'après la tradition, au nord de Jérusalem,
à consoler les captifs de Babylone, xxix; voilà que de Baby- dans la grolle qu'on appelle aujourd'hui la grotte de Jéré-
lone même, les faux prophètes le poursuivent de l e u r b a i u c mie. Aucune langue ue possède d'élégie comparable à celle
et pressent les prêtres de Jérusalem d'employer les moyens de ce prophète, qui avait tant aimé la ville et la maison de
violents contre sa personne; ces derniers n'étaient que trop son Dieu, saus pouvoir les sauver. Jamais poète n'a su accu-
5 1 8
CHAI'- III. — JÉRÉMIE. [984]
miiler comme lui les images de la désolation et rendre la [980] A R T . I. — ISTROU. AUX PROPHÉTIES D E JÉRÉMIE. 549
douleur plus sympathique. les d o u l e u r s n ' o n t é t é c o m p a r a b l e s à a u c u n e d o u l e u r , a
981. — D e r n i è r e s a n n é e s de J é r é m i e . L a n i . , i, 1 2 ; a l ' h o m m e q u i a v u l e s a f f l i c t i o n s , » n i , I .
Godolias, (ils d'Ahicam, protecteur de Jérémie, avait 985. — Jérémie figure d u Messie el prophète de Jésus-Clirisl.
ete institué, par Nabuchodonosor, gouverneur de la Judée
Sa vie t o u t entière f u t u n e prophétie vivante des souffrances
après la rume de Jérusalem. I.es malheureux restes de Judà
et d e l a passion d e NotrerSeigneur, e t d e là vieut q u e l'Église
eurent alors quelques moments de répit, XL, 9 - 1 2 , mais l'as-
a a p p l i q u é a u S a u v e u r u n g r a n d n o m b r e des paroles d u pro-
sassinai de Godolias par Isinaël et ses complices attira de
phète qui s e rapportent directement à lui-même, comme ;
nouveaux malheurs sur la Palestine. On ne sait comment
Mittamus lignum in panem ejus el eradamus eum de terra vï-
Jeremic échappa aux conjurés, qui devaient lui en vouloir ail-
venHum, x i , i l ) . C f . 2 1 - 2 3 , e t c . M a i s J é r é m i e n ' a p a s é t é s e u -
lant q u a Godolias. Il est probable qu'il fut du nombre des
l e m e n t l a figure d e J é s u s - C h r i s t , i l a a u s s i p r o p h é t i s é e x p l i -
prisonniers qu'Ismaël envoyait aux Ammonites, xt.t, et qu'il
c i t e m e n t s a v e n u e . A u déclin d e l a n a t i o n a l i t é j u i v e , à l a
lut délivré par l'arrivée de Johanan. - Le peuple craignit
veille d u g r a n d c a t a c l y s m e q u i s e m b l a i t d e v o i r l ' a n é a n t i r à
que le meurtre du gouverneur ne f u t puni sur tonte la nation.
j a m a i s , Dieu l u i a f a i t v o i r l ' a u r o r e d é j à b l a n c h i s s a n t e d ' u n e
On consulta Jérémie sur ce qu'il y avait à faire. Il conseilla
alliance nouvelle, à laquelle, le premier d e s prophètes de
de rester en paix en Judée, xtn, mais il ne fut pas écouté. La
l ' A n c i e n T e s t a m e n t , il a d o n n é s o n v é r i t a b l e n o m , fœdus
tou.e était decidée à s'enfuir en Egypte ; comme autrefois, elle
nom m, x x x i , 3 1 , o u , c o m m e n o u s l e l i s o n s d a n s S . P a u l , q u i
accusa Jérémie et Baruch de trahison, xtiu, 3. et elle les
r e p r o d u i t cet o r a c l e , lestamenlum novum, H e h . , v m , 8 . B i e n
emmena tous les deux de vive force daus la vallée du Nil. Il
m i e u x , J é r é m i e n e s'est p a s c o n t e n t é d e n o m m e r le Nouveau
est facile d'imaginer combien l'exil en Égyple, ce pays dans
T e s t a m e n t i l e n a d é c r i t l e s c a r a c t è r e s . Dieu a r é v é l é à c e t t e
lequel Jérémie avait toujours vu la source fatale de la ruine
â m e si t e n d r e e t si s e n s i b l e l e s t r a i t s d i s t i u c t i f s d e l a l o i d e
de sa patrie , dut lui être odieux. C'est là, à Tapîmes (Daph-
grâce : le peuple d e Dieu, p o u r ê t r e sauvé, doit recevoir u n e
ue), près de Péluse, dans la Basse-Égypte, que cette lampe
loi n o u v e l l e ; d é s o r m a i s l e s r e l a t i o n s e n t r e l e p e u p l e et l e D i e u
qui ne tardera pas à s'éteindre jette ses dernières lueurs,
d ' I s r a ë l , e n t r e Dieu e l l ' h u m a n i t é , n e r e p o s e n t p l u s s e u l e -
Ses paroles sont plus énergiques que jamais, il rappelle lout
m e n t s u r u n e loi extérieure, m a i s s u r l a soumission inté-
ce que Dieu lui a dit sur les Chaldéens, qu'il nomme servi-
rieure d u ctcur à Dieu, x x x i , 33.
teurs de Dieu, XI.II!, 10; Nabuchodonosor élèvera son trône
daus le lieu même où il leur parle, dans cette ville où ils
sont allés chercher 1111 refuge, ce qui s'accomplit en effet la 9S8. — Popularité de Jérémie après sa mort.
33' année du règne de Nabuchodonosor. 11 reprend avec véhé-
A u t a n t J é r é m i e f u t i m p o p u l a i r e p e n d a n t s a v i e , a u t a n t il
mence les Juifs qui s'abandonnent à l'idolâtrie, xi.iv. — Après
devint populaire après sa mort. L e plus persécuté des p r o -
ce dernier acte de vigueur prophétique, tout est incertain.
p h è t e s d a n s l ' a c c o m p l i s s e m e n t d e sa m i s s i o n a é t é l e p l u s
Selon une tradition chrétienne assez bien établie, il mourut
loué d e tous après l'achèvement d e s o n œ u v r e . A u x yeux
martyr, lapidé à Tapbuès par les Juifs irrités de ses remon-
d e s J u i f s q u i v é c u r e n t d e p u i s la c a p t i v i t é j u s q u ' à J é s u s -
trances (I). Ainsi vécut et mourut le prophète d'Israël « dont
Christ, l'éclat d'Isaïe l u i - m ê m e pâlit d e v a n t la gloire d e Jéré-
mie : ce f u t pour e u x le plus grand d e s prophètes. A m e -
¡1) T e r l n l l . , Ado. Cil., VIII, I. Il, col. 137; P i - S p i p h a n e , D r „ ¡ t e
FropMmm, 1. x u q , p- 239; S. Jérôme. Ade. Jocin., n , 37, t. « a n ,
col. 335. Cf. Ileb., xi, 37, où l'on voit une allusion à sou genre de mort.
31.
530 CUAP. III. — JÉRÉMIE. [087J 9S8] ART. I. — 1XTROU. AUX P R O P H É T I E S |)E J É R É M I E . 551
sure que la captivité de Babylone approchait de son terme, sieurs de ses récits sont de véritables modèles de uarraliou,
la prophétie des 70 ans, après avoir été d'abord un oracle xvm, 1-4; xiv; xxvi, etc.,comparables à l'histoire d e l à gué-
terrible, se transformait peu à peu en uu oracle de consola- rison de l'aveugle-né dans S. Jean, ix. Son langage n'est pas
tions (ij ; cl celui qui l'avait prononcé devenait l'objet de la vé- aussi pur que celui des anciens prophètes; on y roncontre,
nération et de l'amour de son peuple. Dans l'ordre de classe- dans l'original, des formes cl des locutions araméennes.
ment des prophètes, adopté par les Talmudisles de Babylone,
ce n'est pas Isaïe. c'est Jérémie qui occupe le premier rang. Il ' 938. — A n t h e n t i c i l é d e s p r o p h é t i e s d e J é r é m i e .
n'apparut plus aux Juifs, avec raison, que comme leur défen-
Les prophéties de Jérémie ont un cachet si personnel que
seur et leur patron auprès de Dieu : Hic est fralrum amalor el
la plupart d'enlrc elles sonl universellement regardées comme
populi Israël, hic esl qui mullum oral pro populo et universa
authentiques. On a conleslé cependant, dans notre siècle,
sancla cioitate, Jercmias propheta Dei (2). C'est lui qui arme
l'authenticité de quelques chapitres. Ce sont principalement :
Judas Machabée, le héros vengeur de son peuple, 11 Mac., xv,
1° les ch. x, l - I G ; xxx; xxxi et xxxm; 2° les ch. L-LI; 3° le
13-1fi.Jusquedansl'Évangile, nous voyons quelle haute idée
ch. LU. — 1° On a attribué au prophète imaginaire appelé le
les Juifs avaient de ce grand personnage, puisqu'ils ne peu-
second Isaïe, n° 911, les chapitres x, 1-10; xxx; xxxi et xxxm,
vent trouver rien de mieux pour exprimer ce qu'ils pensent
sous prélexte que Zaeharie, vm, 7-8, cite Jérémie, xxxi, 7-8,
de Jésus que de dire qu'il est Jérémie ou quelque autre des
33 (texto hébreu), et suppose, v m , 9, que Tailleur à qui il
anciens prophètes, Matt., xvi, 14.
fait ces emprunts est son contemporain. Comme les chapitres
xxxm, xxx et x, 1-1«, se relieul tous ensemble et contiennent
987. - S t y l e rie J é r é m i e . des prédictions qui rappellent la seconde partie d'Isaïe, ou
en conclut qu'ils sont tous de l'époque postérieure à la cap-
« Jercmias propbela, dit S. Jérôme, sermone quidem apud
tivité. liais pour arriver à ce résultat, on donne à Zaeharie,
llebraos Isaim et Oseai el quibusdam aliis prophetis videtur
vin, 9, un sens faux. Il est question dans ce passage dos dis-
esse rusticior, sed sensibus par est, quippe qui eodem Spirilu
cours oraux de prophètes de son temps el non de leurs écrits,
prophetaverit. Porro simplicilas eloquii, a loco ei in quo
encore moius de citations; bien plus, les ) y . 7-8 ue sont pas
natus est, accidil; fuit enim Auathothiles, qui est usque lio-
donnés comme des citations et n'en sonl pas réellemeul; ils
die viculus (D). » Il n'a pas, en effet, l'élévation el la grandeur
sont formés, il est vrai, de membres de phrases qu'on trouve
d'Isaïe; dans ses prophéties, il s'exprime avec simplicité,
dans les prophètes antérieurs, mais ils sont arrangés et
sans aucune recherchent), mais il a beaucoup denaturel et plu-
groupés d'une manière propre à Zaeharie. Les chapitres in-
criminés de Jérémie lui appartiennent si bien que tous les cri-
(1) D a n . , I X , 2 ; Il P a r . , x x x v i , 2 1 ; I E s d - , i, I .
tiques sont obligés d'y reconnaître sou style, et que ceux qui
(2) Il .Mac., x v , 11. S . T h o m a s i l ' A q n i n , d a n s l e Proœmium d e s o n In
Hieremiam prophetam expositio, n [iris c e s p a r o l e s c o m m e l e t e x t e le les lui refusent sont réduits à soutenir que l'auleur s'est ef-
p l u s p r o p r e à c a r a c t é r i s e r le p r o p h è t e , e t il l e d é v e l o p p e l o n g u e m e n t , forcé d'imiter son langage cl y a réussi. — On fait contre le
Opéra, é d . d ' A n v e r s , t , x i l l , p . I . ch. x une difficulté particulière. Le f . 11 est écrit en chal-
S . J é r ô m e , Prolog, in Jer., t. x x v n i , c o l . 817.
(4) Il y a d e s r é p é t i t i o n s d e m o l s e t d e m e m b r e s d e p h r a s e s , v i , 12-15 e t
v i n . 10-12; v, 9, 29 e t i x , 9 ; n , 2 8 e t x i , 12-13; X I , 2 0 e t x x , 12; x v u ,
2 5 e t X X I I , 4 ; s u , 14 e t x n u , 7 ; v n , 11 e t x x v i , 6 ; x x m , 1 9 - 2 0 e t x x x , 3 3 ; — v u , 2 5 ; x x v , l ; x x v i , 5 ; BClx, I 9 ; x x x v , 15 e l XLtv, 4 ; — s i v , 12;
23-24; x x x i , 33-36 e t x x x m , 2 5 - 5 « ; x v , 2 e t X U I I , 1 1 ; x x x , I l e t s L v i , X V , 2 ; x v l l l , 2 1 ; x x i , 7 , 9 ; x x v i l . 13; x x i x , 17; x x x n , 3 6 ; x x x i v , 17;
3 8 . - D ' i m a g e s , d e p e u s é e s e t d ' e x p r e s s i o n s , i , 18-19 e t x v , 2 0 ; v i n , 1 4 ; X X X V I I I , 2 ; x m , 10-17 e t X U V , 1 3 , 1 8 ; — i v , l ; x x t , 1 2 ; x x i l f , 2 , 3 2 ; x x v , 5 ;
i x , I S e t x x m , 15; — v u , 34; x v i , 9 e t x x v , 10; — u , 2 7 ; v u , 24 e t x x x n , x x v i , 3 e l X L I V , 2 2 ; — v i , 2 4 ; x i l l , 2 1 ; X X I I , 2 3 ; x x x , fi e t X L I S , 2 1 ; e t c .
552 CUAP. m. — JÉRÉMIE. 1989] [990] A R T . 11. — ANAL. ET ESPL1C. UE JÉRÉMIE. 5S3
déen, et l'on en déduit que le passage entier n'est pas de Jé- sion. L'auteur dans un prologue, i, raconte sa vocation au mi-
rémie. Tout au plus pourrait-on en conclure que la phrase nistère prophétique. Le recueil même de ses prophéties se divise
chaldéenne n e lui appartient pas. Plusieurs commentateurs en quatre parties : L Réprobation et condamnation d'Israël
ont pensé, en effet, que c'était une glose qui s'était glissée dans à cause de ses crimes, n - x v u ; — II. Confirmation de celle
le teste, parce qu'elle rompt la suite du discours; mais on réprobation, X V I I I - X I X ; — III. Exécutiondelasentence, xx-xxv;
— IV. Prophéties contre les peuples étrangers, X L V I - L T . — La
peut très bien considérer le f . Il comme une parenthèse,
collection se termine par une conclusion historique, LU (I).
dans laquelle le prophète, à qui il n'était pas difficile de sa-
voir quelques mots chaldéens, donne une sorte de formule
pour prémunir les Juifs contre l'idolâtrie et les dieux de Ba- PROLOGUE, I.
r S 7 '. " , M o t a l l l e : » »'¿conte aucune suppli- La seconde partie renferme le récit de deux actions sym-
cation; tous seront punis par quatre fléaux : la maladie le boliques qui montrent que la réprobation d'Israël est irré-
g aive, la famine ou la captivité, à cause des crimes du roi vocable. — I ' Dieu a résolu de punir Israël; cependant sa
Manasse, de 1 idolâtrie du peuple et du meurtre des prophè- résolution n'esl pas encore tout à fait irrévocable : le
tes; .1 traitera Juda comme Juda l'a Iraité lui-même, xx,1-9 potier que va visiter Jérémie refait sous ses yeux te vase
- o; Jeremie, ainsi rehuté, se plaint de la difficulté do son d'argile qui vient de se rompre entre ses mains; si Juda fait
ministère prophétique, 1 0 . - 6 ' Dieu le console en lui pro- pénitence, le Seigneur lui pardonnera, xvni, 1-11. — l u d a
mettant son secours contre ses contradicteurs, 11-14 _ Le refuse de se convertir, 12-13; la vengeance est donc inévi-
prophele le prie alors de le secourir bientôt, car il lui a tou- table, 16-17; les coupables en veulent même aux jours du
jours été fidèle, 1 5 - 1 8 . - 8 » Le. Seigneur lui réitère l'assu- prophète, 18, de sorte que, à son tour, il demande leur châ-
rance de sa protection et de son appui, 19-21. timent, 19-23. — 2" Le lieu de la scène change. Le prophète
se rend dans la vallée de Ben Ilinnom ou Toplielb, au sud de
997. - Le S e i g n e u r fera périr ignominieusement Israël; r a y o n s Jérusalem, là où les idolâtres avaient commis un de leurs
d'espoir, xvi.
plus grands crimes, celui des sacrifices d'enfants, brûlés en
1° Dieu défendlà Jérémie de se marier, parce que les Juifs l'honneur de lloloch ou de Baal. Il rappelle d'abord les crimes
seront accables de maux et de boute, sans que personne les qui se sont commis on ce lieu, et les malheurs qui en seront
plaigne, 1-9. - 2' En punition de leurs crimes, ils seront la punition, xix, 1-9; puis, en sigue de la désolation qui doit
emmenesen caplivilé dans une terre inconnue, 10-13. - frapper d'une manière définitive Jérusalem, véritable To-
3 Mais il les délivrera cependant de l'oppression du nord, pheth, il brise un vase de terre qui ne peut plus être réparé.
comme d les a délivrés autrefois de l'oppression de l'Egypte; . 10-13. Après cela, il se rend dans le parvis du temple et y
il enverra des chasseurs et des pêcheurs qui les affranchiront, répète les mêmes menaces prophétiques, 14-15.
et il manifestera ainsi sa puissance aux veux des Genlils,
OHAP. 111. — JÉRÉMIE. 1002] ART. II. — A,VAL. E l ' EXPL1C. I l E J É R É M I E . 561
sent pas à la vérité et à l'obéissance, mais le repaissent de
III" PARTIE : EXÉCUTION BF. U S E S T E B C E C E RÉPROBATION vent. C'est pour cela que Jéchonias, fils de Joakim, sera livré
C O M I U : J I > D » , X1-X1.V. entre les mains des Chaldéens et conduit à Babvlone où il
mourra sans postérité, 20-30. — 5° Dieu cependant consolera
I" Section : Jugement de Dieu contre ceux qui sont cause
de ta réprobation, xx-xxm.
uu jour son peuple en lui envoyant un bon pasteur de la race
de David, le Messie, xxm, 1-8 :
1000. — 1° O r a c l e c o n t r e P h a s s u r , XX.
Bcce dies veninnt, dicit Domiuus,
1° Le prêtre Phassur, intendant du temple, ayant entendu
Et suscilabo David geruien jusluin :
Jérémie annoncer la ruine de Jérusalem et de la maison de Et r e g u a b i t R e x , e t s a p i e n s e r i t ,
Dieu, le frappa, et le lit mettre en prison dans le temple, 1-2. E t f a c i e i j u d i c i u m et j u s t i t i a i u i n t e r r a .
I n d i c i n i s illis s a l v - a b i t u r J u d a
Il lui rendit la liberté le lendemain, mais le prophète lui
El I s r a ë l h a b i l a b i t c o n l i d e n t e r ;
prédit qu'en punition de ses mensonges il serait emmené à El b o c est u o i n e n , q u o d v o c a b u u l e u m :
Babvlone avec ceux qu'il trompait, et qu'il y mourrait, 3-8. D o m i n o s j u s t u s n o s t e r . x x m , 5-6.
— 2° Jérémie s'adresse alors à Dieu et se plaint des chagrins Le Messie est appelé dans ce passage Germe de David (1).
et des insultes que lui attire son ministère; il se console, ce- Dans cet endroit et Jer., xxxm, 15, la Vulgate, à la suite des Sep-
pendant, parce que le Seigneur est avec lui, 7-13. — 3° l : n e tante, a rendu le terme hébreu fiDÏ, tsémakh, par Oriens, mais
nouvelle pensée de découragement le saisit, néanmoins, de le vrai sens de ce mot est celui de germe, qui lui est donné ici
nouveau, et il regrette d'être venu au monde, 14-18. par S. Jérôme. Du reste, Oriens désigne le Messie comme Ger-
1001. _ 2»Oracles conlrc les rois de Juda; le Messie, xxi-xxill, 8. men. — Les caractères du règne du Messie nous sont prédits
dans ce passage : ce rejeton de David sera roi, cf. Joa., x v m ,
1° Pendant que Nabuchodonosor assiégeait pour la seconde 36, et avec lui il fera régner la justice, la sagesse et la paix,
fois Jérusalem, Sédécias envoya Phassur et Sophonie auprès non-seulement en Juda, mais aussi en Israël, désormais ré-
de Jérémie pour lui demander si Dieu ne ferait pas quelque conciliés et unis. Bien plus, il sera Dieu, noire justice (2).
miracle pour délivrer la capitale, xxi, t-3. Le prophète répond
que les armes des Juifs se retourneront contre eux-mèines, 1002. — U r a c l e s c o n t r e les f a u x p r o p h è t e s , x x m , 9-10.
parce qu'ils sont voués à la ruine, 4-7. Cettx-là seuls seront
épargnés qui se livreront à l'ennemi, 8-10. Que le roi dé- Les mauvais prophètes, parleurs pernicieux exemples, sont
tourne la colère de Dieu par une administration exacte de la la cause principale de la corruption de Juda, 9-15; ils ont
justice 111-12. Que la ville ne compte pas sur sa force ! 13-14. trompé le peuple par leurs prédictions mensongères et l'ont
La maison de David ne peut être sauvée qu'en expiant tontes ainsi endurci dans ses péchés, mais la colère du Seigneur
ses injustices, xxn, 1-9. — 2' Après avoir parlé de Sédécias, éclatera sur leur tètes, 16-22; il voit comment, par leurs rê-
le prophète nous donne ses prophéties contre les rois qui l'a-
¡1) De m ê m e p l u s l o i n . J e r . , x x x m , 15, e t I s . , î v , 2 ; x i , 1 ; LUI, 2 ;
vaient précédé. Quanta Sellum ou Joaeliaz, il ne reverra pas
Z a c h . , m , 8 ; v i , 12.
sa patrie, mais mourra captif en Égyple où il a été pris par (2) J u d i e i a t l o n i t i , d i t T h é o d o r e l , In Jer., x x m , S-6, t. L X X X I , c o l .
Néchao, 10 12. — 3" Joakim, établi roi par Néchao, â la place 627, c o n a n t u r b œ c i m p u d e n l e r t r a h e r e a d Z o r o b a b e l e m . V e r u m illos
de Scllum, prédécesseur de Jéchonias et de Sédécias, est con- e t i a m c o n s i d e r a r e o p o r t e b a t , illurn n o n r e g e m f u i s s e , sed d u c e m p o -
p u l i . . . S e d n e , p i e illi e o n v e n i t n o m i n i s i n t c r p r e l a l i o . S i g n i l i c a t e n i m
damné à u n e mort honteuse à cause de ses injustices, 13-19. id n o m e n : Dominos juslitiu nostra, vel j u x t a Syri iulerpretationem :
Domine, juslifiea nos. N e u t r u u i a u l e m e o n v e n i t Z o r o b a b e l i . ..
— 4° Juda est réprouvé, parce que ses pasteurs ne le condui-
»62 CHAT. U I . — JÉRÉMIE. [10041 I
[1004] AHT. II. — AVAL. E T EXPLIC. DE J É R É M I E . 563
vcrics, il éloignent le peuple de sou culte, en donnant leurs de 70 ans ; tous ceux qui auront persécuté le peuple de Dieu
imaginations pour une parole divine, 23-30 ; il viendra à eux, boiront à la coupe du vin de la colère divine, 12-31 ; le Sei-
il leur apprendra à ne plus mépriser l'omis [massa], ou pro- gneuries détruira, 3 2 - 3 8 . - 3 ° Non seulement le peuple sera
phéties de menaces, des vrais prophètes, et il les couvrira emmené captif, mais Jérusalem et le temple seront ruinés :
d'une honte éternelle, 31-40. c'est ce que prédit Jérémie au commencement du règne de
Joakim, par conséquent trois ou quatre ans avaul la prophé-
I I ' S e c t i o n : J u g e m e n t d e D i e u c o n t r e le p e u p l e e n général tie du ch. xxv. L'annonce des malheurs du ch. xxvi faillit
o u c a p t i v i t é d e B a b y l o n e . XJOY-XXIX. coûter la vie au prophète, 1-0, il" !)80, mais le danger
qu'il courut ne l'empêcha point d'en maintenir l'exactitude,
1003. — 1° A c c o m p l i s s e m e n t d e s p r o p h é t i e s c o n t r e l e p e n p l e p a r une
première déportation, ixiv. 7-15. Plusieurs prennent sa défense et rappellent que Miellée
a prédit les mêmes choses, cf. Mich., m, 12, sans èlre molesté
Les menaces si souvent renouvelées onl commencé à s'ac- par Êzéchias ; ils sauvent ainsi Jérémie, malgré l'exemple
complir : une partie du peuple a élé emmenée en captivité, L d'Lri, mis à mort par Joakim, exemple qu'allèguent ses ad-
avec Jéchonias, par Nabuchodonosor. Jérémie voit deux pa- versaires, 16-24. — 4 ° Tous les peuples voisins subiront le
niers, l'un plein de bonnes figues, l'autre de mauvaises; le joug de Babylone, que Jérémie se met symboliquement au
premier représente les Juifs qui ont été déportés, le second cou. Quiconque se laisse tromper par les faux prophètes pé-
ceux qui sont restés en Judée avec Sédécias : ceux-ci périront, rira ; celui au contraire qui croira à la parole de Dieu sera
tandis que ceux-là seront conservés pour un meilleur ave- sauvé, xxvu, 1 - 1 1 (1).—5° Sédécias et Jérusalem sont préve-
nir, xxiv. nus des maux qui vont fondre sur Juda; la fin prochaine de
la captivité qu'auuoucent les faux prophètes est un men-
1001. — 2° P r o p h é t i e s a n t é r i e u r e s c o n c e r n a n t la captivité, x s v - x x i x .
songe; au contraire, ceux qui sont restés dans le pays seront
Le ch. xxiv est du temps de Sédécias, le ch. xxv nous fait déportés à leur tour et irout rejoindre ceux qui sont déjà
revenir en arrière, à la 4" année de Joakim. — 1° C'est en captifs, 1 2 - 2 2 . - 6 ° Cette dernière prédiction de Jérémie est
cette année que Jérémie avait annoncé tous les maux que Na- confirmée par l'exemple d'Hananie et de Séméi. — I. Le faux-
buchodonosor causerait à Juda e t avait prédit que la captivité prophète Hananie annonce que Jéchonias avec les autres cap-
durerait 70 ans, 1-11. Cf. xxix, 10. Ces 70 ans courent, non tifs reviendront à Jérusalem et que les vases sacrés seront
de la ruine de Jérusalem et du temple, sous Sédécias, mais renvoyés, m i n , 1-4. — Jérémie dément ces prédictions et
de la première déportation, qui e u t lieu la 4° année de Joakim, déclare, au nom de Dieu, qu'Hananie mourra dans l'année,
l'année même de la date de cette prophétie. Il s'écoula 70 ans ce qui arriva en effet, 5-17. — 11. Jérémie écrit aux captifs
depuis cette époque jusqu'à l'édit de Cyrus qui permit aux eux-mêmes à Babylone qu'ils ne doivent pas espérer un
Juifs do retourner en Palestine sous la conduite de Zoroba- prompt retour eu Judée, mais considérer au contraire la
bel (606-536 av. J.-C.) (1). — 2° Ceux qui ont emmené Juda
en captivité, les Chaldéens, seront punis à leur tour au bout
(1) L e c h . x x v u e s t d a t é d u c o m m e n c e m e n t d e J o a k i m , m a i s il s ' a -
( t ) I l y a d i v e r s e s m a n i è r e s d e c o m p t e r l e s 70 a n s d e la c a p t i v i t é ; d r e s s e à S é d é c i a s e t a u x e n v o y é s d e s p a y s v o i s i n s q u i s e r e n d i r e n t il
c e l l e q u e n o u s v e n o n s d ' i n d i q u e r p a r a i t la p l u s s i m p l e : e l l e f a i t p a r t i r J é r u s a l e m a u c o m m e n c e m e n t d u r è g n e d e c e p r i n c e , x x v u , 12; c f . 3 e t
l e s 7I> a n s d e l ' a n n é e m ê m e o ù J é r é m i e e n f a i l la p r o p h é t i e , u " 930. X X V I I I , 1, 13. Il s e m b l e d o n c q u ' i l f a u l l i r e i c i , d i t C a l t u e t , . l u com-
C e p r o p h è t e m e n t i o n n e t r o i s d é p o r t a t i o n s d i s t i n c t e s . 1.1!. 23-30, u n e de mencement du règne de Sédécias e t n o n p a s d e Joakim. Le syriaque e t
p l u s q u e IV l t e g . , x x i v , 1 4 , e t x x v , I I , q u i e u o m e t u n e . l ' n r o b e o n l lu S é d é c i a s e t ils s o n t s u i v i s d e q u e l q u e s i n t e r p r è t e s . »
564 CUAT. I » . — IÉRÉMIE. 1006]
[1006] ART. II. — AXAL. ET ËSPLIC. PE JÉRÉMIE. 565
Clialdée comme leur nouvelle pairie, et ne pas croire à la pa- mt-ncée eu lîgyple, semble à jamais abandonnée; Dieu re-
role fie ceux qui leur prédisent le contraire, xxix, 1-9; car la cueillera cependant les restes d'Israël et les bénira, 1-6. —
captivité ne finira qu'au terme de 70 ans, 10-15; tous ceux 2* Il rassemblera les tronçons dispersés de son peuple et les
qui leur auuoncent que la fîu de leurs maux est proche fera revenir dans leur patrie, où l'on entendra de nouveau
les trompent, 10-23. — Un de ces faux prophètes de lla- des chants de joie, 7-14. — 3» Mainteuant Rachel pleure ses
bylone, Séméi, non content d'induire les captifs en erreur, enfants qui ue sont plus, mais un jour elle sera consolée (I),
avait écrit à Jérusalem pour demander qu'on mit Jérémie en car Ephraïm se convertira, et le Seigneur aura pitié de lui et
prison ; Jérémie lui prophétise que ni lui ni sa postérité ne le sauvera, 15-27 (2). - 4° Quand le peuple sera ainsi repen-
verront le salut du Seigneur, 21-32. tant de ses fautes, Dieu fera avec lui une nouvelle alliance,
qui ne consistera plus, comme la loi ancienne, dans une
III1 Section : Prophéties messianiques, ixc-vinir. multitude de prescriptions écrites, mais dans la conformité
de la volonté de l'homme à la volonté de Dieu, in corde (in-
1005. — 1« R e s t a u r a t i o n d u p e u p l e d e D i e u , x x x . telligence, volonté) corum scribam eaoi, cf. llebr., vm 8 ;
Joa., IV, 23; il n'y aura plus alors d'adorateurs des faux
Une partie du peuple a été déjà emmenée en captivité; la
dieux; tout le moude reconnaîtra le Seigneur, 28-35. —
catastrophe finale approche ; Jérémie songe surtout, en ces
5* Israël, quoique une partie périsse à cause de ses péchés,
moments critiques, à consoler ses frères. Il annonce d'abord
demeurera le peuple de Dieu; Jérusalem sera de nouveau
que les captifs, nou seulement de Juda, mais aussi d'Israël,
rebâtie, tout ce qui est impur sera purifié, et la cité sainte,
reviendront dans leur patrie, 1-3. — Les calamités actuelles
c'est-à-dire l'Église, no sera plus l'objet de la colère divine'
sont, grandes, mais le joug étranger sera brisé, et David,
36-40.
c'est-à-dire le Messie, régnera de nouveau sur son peuple,
4-11. — Israël est frappé maintenant, sans que personne
puisse le secourir, mais Dieu guérira nn jour les blessures
I l ) S. M a t t h i e u , t . , 17-18, a a p p l i q u é au m a s s a c r e d e s s a i n t s I n n o -
qu'il lui a faites, 12-17. — 11 le ramènera dans sa lerre, m c e n t s l e s p a r o l e s d o J é r é m i e , x x x i , 15. « Ce b e a u : « s s a g e d e J é r é m i e
novissimo dkrutn, il fera régner sur lui un priuce de sa race, a u n e d o u b l e s i g n i f i c a t i o n , l ' u n e v e r b a l e , l ' a u t r e t y p i q u e . S u i v a n t le
(le Messie), quand sa colère sera apaisée, 18-24. s e n s v e r b a l , il c u u c e r u e la d é p o r t a t i o n d e s J u i f s en" C h a l d é e a p r è s le
t r i o m p h e d e . N ' a b u c h o d o u o s o r e t la c h u t e d u r o v a u m e d e J n d a Rai-bel
a v a i t été e n t e r r é e u o n loin d e B e t h l é e m , cf. C e n . , x x x v 10 P a r u n e
a d m i r a b l e l i g u r e , l e p r o p h è t e s u p p o s e q u ' a u m o m e n t „ à les d e s c e n -
1005. — 2° P r o p h é t i e d e l a n o u v e l l e a l l i a n c e ou d u N o u v e a u
dants de Ilenjauiiu, qui faisaient partie du r o y a u m e d e Juda étaient
Testament, xxxi.
c o n d u i t s e n e x i l , elle s o r t i t d e s o n t o m b e a u , p o u s s a n t d e s » é m i s s e -
m e u t s l u g u b r e s , c o m m e u n e m è r e à q u i l'on a r r a c h e s e s filî et q u e
Le cli. xxxi est le plus important de tout le livre de Jéré-
r i e n n e p e u t c o n s o l e r d e c e t t e d é c h i r a n t e s é p a r a t i o n . Mais. . ta p r o -
mie. — Israël a été infidèle à l'alliance (lestamenlum) qu'il p h é t i e ,1e J é r é m i e d e v a i t , , t r o u v e r p l u s t a r d u n e s e c o n d e r é a l i s a t i o n
avait faite avec Dieu ; il l'a violée ; elle ne subsiste donc plus s u p é r i e u r e a l a p r e m i è r e . R a c h e l s o r l i t u n e s e c o n d e fois d e sa t o m b é
p o u r p l e u r e r a m è r e m e n t , au n o m d e s p a u v r e s m è r e s d e n e t l i l é e m s u r
par sa faute ; le Seigneur est par conséquent dégagé de ses
l e s i n n o c e n t e s v i c t i m e s d e la t y r a n n i e d ' i l é r o d e . » K i l i i o n . S . 1/<!/</,,>,,
promesses, il ne le protège plus et le livre à N'abuchodouosor. p . 61. " *
Mais, dans sa bonté, il n'abandonne pas l'homme ; il fera (2| L e s P è r e s l a t i u s c l l e s i n t e r p r è t e s c a t h o l i q u e s , A la s u i t e d e S J é -
une alliance nouvelle, un testament nouveau qui embrassera r ô m e , In 1er., XXXI, 22, t. x x i v , c o l . 880-881, e n t e n d e n t l e y 22~ d e
l ' I n c a r n a t i o n . La s a i n t e V i e r g e , d e v e n u e m è r e d ' u n e m a u i é r e s u r n a -
l'univers entier, u° 985. Tel est le fond des pensées dévelop- t u r e l l e , p a r u n p r o d i g e n o u v e a u , èhmrmne un Homme, c ' e s t - à - d i r e J é -
pées dans le ch. xxxi. — 1° L'u;uvrc de miséricorde, com- sus-Christ, qn'elle porte d a n s son sein,
CHAI'. III. — JÉRÉMIE. [MKWI [10091 ART. 11. — ANAL. ET EXPI.IC. DE JÉRÉMIE. 567
peuple, malgré les conseils de Jérémie, par la peur de la ven- Les Lamentations.
geance quo les Chaldéens tireront du meurtre de Godoiias, Noms et sujel. Authenticité. — Forme littéraire. — Division et analyse. Usogo
s'enfuient en Égypte, et y entraînent de force le prophète, qu'en Ont luit la ^yrnigogua et l'Église.
x n , 17-xun, 7. — ;>° C'est là comme il le leur prédit, qu'ils l o t i . — Noms et sujet des Lamentations.
Les Lamentations portent en hébreu le n o m de rD'N.
(!'; On p e n t voir la r e p r é s e n t a t i o n de ce supplice, d ' a p r è s l e s m o n u -
m e n t s a s s y r i e n s , d a n s La Bible et les tlêcwrertes miatemes. t . iv, p l a n -
'èkâh, '¡uoinodo, p a r l e q u e l elles c o m m e n c e n t , i , 1 ; n , 1 ,
c h e Lxvi, p . 2 5 2 . îv, I , e t q u i s e m b l e a v o i r é l é c o m m e u n e s o r l e d e t e r m e c o n -
32.
570 CUAP. I N . — JÉRÉMIE. [1015] £10171 ART. III. — LES LAÎFEKTATIO.NS. 571
ce.au. La pensée qui frappe l'esprit du prophète, c'est la soli- Seigneur, adopta les chants lugubres du prophète : pendant
tude dans laquelle il se trouve. La princesse, domma gentium, la Semaine-Sainte, on entend retentir dans toutes les églises
est maintenant assise solitaire, comme la Judxa capta qu'on du monde catholique les accents plaintifs de Jérémie, déplo-
voit plus tard sur les médailles romaines. Ses enfants lui ont rant un malheur plus grand que celui do la ruine de Jéru-
été enlevés et elle est plongée dans la plus profonde imsere, 1. salem et du lemple, le supplice d'un Dieu, mis à mort par
— 2» La seconde élégie peint surtout la destruction de la cite ceux qu'il était venu racheter.
sainte et du temple, comme la première avait peint sa soli-
tude actuelle. Elle remonte de l'effet à la cause, n . — 3° Le ARTICLE IV.
châtiment divin la source même de la régénéraliou. — Le Baruch, fils de Nérias, était le fidèle disciple el le secrétaire
ch. v porte dans notre Vugate le titre i'Oralio Jeremia pro- de Jérémie, Jer., xxxn, 1 2 ; xxxvi, -1, 10, 3 2 . Il appartenait
phetx. C'est, en effet, une prière dans laquelle Jérémic im- àune bonne famille de la tribu de Juda, Jer,, LI, 39; Josèphc,
plore le secours de Dieu pour qu'il mette fin à tant de maux. Ant.jnd.,X, ix, 1; son frère Saraïas faisait partie de la cour
deSédécias. Ses ennemis l'accusèreut d'être partisan des Cbal-
lois. - U s a g e q u ' o u i fait ' l e s L a m e n t a t i o n s l a s y n a g o g u e e t l ' É g l i s e .
déeus, et d'influencer Jérémie en faveur de ces derniers, Jer.,
Peu de livres onl obtenu aussi efficacement que les Lamen- XLIII, 3 . La quatrième année de Joakim, il alla lire an roi les
tations de Jérémie le but que s'était proposé leur auteur. Que prophéties de son maître, qu'il avait écrites sous sa dictée,
d'infortunés ont trouvé dans l'expression des douleurs du n" 1009, et il les écrivit une seconde fois de la même manière,
prophète un adoucissement à leurs propres douleurs ! Elles sé- quand le roi eut jeté au feu la première édition, xxxvi. Les
chèrent sans doute plus d'une fois les larmes des captifs, sur persécutions qu'il eut à subir lui causèrent uu moment de
les bords des fleuves de Babylone, cf. Zach., i, 6, avecLam., découragement, mais il ue dura pas, XLV. Plus tard, sous le
N, 17, et quand ils furent- de retour dans leur patrie, ce fut le règne de Sédécias, il fut mis en prison avec Jérémie, el il y
livre des souvenir;, qui leur rappelait leurs maux passés. resta jusqu'à la prise de Jérusalem (388); il se relira alors à
Chaque année, le9 ab (juillet*, on jei'iua et on lut dans les MasphSlh, et fui ensuite forcé, comme Jérémie, de suivre les
synagogues, au milieu des larmes, les Lamentations de Je- Juifs fugitifs en Égyptc, Jer., XLIII, 0. 11 alla enfin à Baby-
rémie, en çémoirede ces mauvais jours. Et plus tard, quand lone et il y mourut. Quelques-uns croient qu'il avait déjà visité
la grande victime, l'agneau de Dieu qui devait effacer les pé- celle ville la quatrième année de Sédécias (391), avec une
chés du monde, entêté immolée surle Calvaire, l'Église, pour ambassade royale dont son frère faisait partie el qui s'y était
célébrer les mystères de la passion et de la mort de Noire- rendue, sur la .demande de Jérémie, pour consoler les cap-
tirs. Cf. Jer., L I , 0 1 .
col. 606-652; T h é o d i r e t d e C y r , 1« T i n w w . I- « X X , , c o l . 719-SOC;
S . Ê p h r e m , In I fo- • amototiont' q«*dam ex collectants Seeen mo-
* 1020. — T e x t e et v e r s i o n s d e B a r u c h .
nac/d, Opéra syrhe. . I. n . P - 1 6 3 - 1 6 1 ; H u g u e s d e S a i n t - V i c t o r , Adnoh-
Inmcida elmidator»; in Ihram Jeremiz, t. C L X X V . C O I . 2 O 5 - 3 2 2 ; b . I » 1° Le texte original du livre de Baruch est perdu. Nous ne
m a s . In Urenos Hfe-wri* exposilio, I. X l t l ; d e l R i o , Commentant M
possédons plus qu'une traduction grecque d'où sonl dérivées
In-alis in Threnos, ic-«'. L y o n , 1608, e t c .
571 CHAT. III. — JÉRÉMIE. [1021] 11022) A R T . IV. — RARUCII. 575
toutes les autres versions. 11 parait avoir existé deux traduc- de la captivité et après la reconstruction du temple, i , 10.
tions grecques indépendantes, du moins les manuscrits ap- 14; ii, 26. — L'auteur parle incontestablement, dans ces pas-
partiennent-ils à deux classes fort distinctes. Le texte latin sages, de l'autel du Seigneur et de la maison de Dieu, mais
de notre Vulgate est emprunté à l'ancienne Italique, et re- c'est de la maison de Dieu ruinée et de l'autel sur lequel on
produit le grec littéralement. continuait à offrir des sacrifices, comme dans les passages
2" Quelques critiques, q u i n i e n t l'authenticité de Baruch, ont analogues de Jérémie, x u , 5, et I Esd-, n , 68. — II. Quant à
prétendu qu'il avait été écrit primitivement en grec, mais la l'authenticité de la lettre de Jérémie, ch. vi, le titre l'attribue
recommandation de le lire d a n s le temple, i, 14, où aucune à ce prophète et il est confirmé par H Mac., tr, 1-2 (I).
langue étrangère n'était admise, et l'étude même du livre suf-
fisent à elles seules pour prouver que la langue originale était 1022. — Analyse d o livre d e B a r u c h .
l'hébreu. T.es trois premiers chapitres sont pleins d'hé- Il se partage en deux parties principales, i-m, 8, et m , 9-v.
braïsmes, tels qu'on n'en pourrait rencontrer même sous la La lettre de Jérémie, placée à la fin, en l'orme comme un ap-
plume d'un Juif helléniste, i, 1 4 , 1 3 , 2 2 ; n , 4 , 9 , 2 5 ; m , 8, etc.; peudice (2). — 1. La première partie renferme : 1° une intro-
quelques passages obscurs paraissent être de fausses traduc- duction, i , 1-14, et 2° une prière qui se subdivise en deux
sections : la première section est une sorte de confession dans
t i o n s , ! , ^ 8; 11,18,19. Si l'on remarque moins d'idiotismes
laquelle le peuple captif reconnaît ses péchés, i , 15-n ; dans
de ce genre dans les derniers chapitres, l'unité générale de
la seconde section, les coupables repentants demandent à
plan et même de langage p r o u v e que le livre est d'un seul et Dieu de mettre un ternie au châtiment qu'ils reconnaissent
même auteur. — Le style de Baruch, sans avoir la magnifi- avoir mérité, n i , 1-8. — II. La seconde partie contient un
cence d'Isaïe, est remarquable, et l'on sait l'admiration qu'il discours de Baruch. — I" Il exhorte le peuple à chercher la
avait inspirée à La Fontaine ; après l'avoir l u , il demandait à vraie sagesse et à se convertir, m , 9-iv, 8. Les versets 36-38
tous ceux qu'il rencontrait : « Avez-vous lu Baruch? C'était du ch. III renferment une prophétie messianique remar-
un grand génie. » quable, dans laquelle la plupart des Pères ont vu la même
pensée-que celle qui est exprimée dans l'Évangile de S. Jean :
1051. — A u t h e n t i c i t é d o l i v r e de B a r u c h . Et Verbum caro factum est et habitant! in nabis.
Hic est Deus noster,
Les cinq premiers chapitres sont de Baruch ; le sixième con-
El non œstimabilur alius adversus eum.
tient une lettre de Jérémie. L a plupart des protestants et les Ilic adinvenil omnern viam disciplina.-,
rationalistes nient l'authenticité du tout. — I. Les cinq pre- Et Iradidil illain Jacob poero soo,
miers chapitres sont réellement l'œuvre de Baruch, comme El Israël dilecto suo.
l'affirme le litre, i, 1.— t" O n conteste, il est vrai, l'aulorité de Post hicc in terris visns e3t,
ce litre, mais c'est sans fondement. Il porte, i, 2, que Baruch El cnm hooiinibus convcrsalus est.
écrivit sa prophétie la cinquième anuée après la ruine de Jé-
rusalem, 583. C'est inadmissible, dil-on, parce que Baruch
Théodore! dit sur ce passage : « Dilucide nobis ostendit
avait accompagné Jérémie e n Égypte, Jer., XLUI, 6. Mais il
esl facile de répondre qu'il u e suit nullement, de ce que Ba-
(1) S u r la c a u o n i c i t é d u livre d e o t é r o c a n i q u e de B a r u c h , on peut
ruch était allé en Égypte en 588 ou 587, qu'il n'était pas en voir Viensse, IJI Bible mutilée par les protestants. 2« é d . , p. 86-106.
Clialdée en 583. — 2° On prétend trouver dans le cours du (2) C o m m e n t a t e u r s c a t h o l i q u e - : T h é o d o r e t, In Baruch, t. l . x x x i ,
livre des passages qui indiquent qu'il a été écrit après la fin col. 769-779; F. 11. lteusch, Erklùrung îles Huches Baruch. in-8°, Fri-
b o n r g , 1853. etc.
[I023| A U T . i . — i x T l t o u . A K X PROPiiÉrii-S B ' É Z É C I I I E I . . 577
576 C1IAP. IV. — É1ÊCU1EL. [1023]
dotale (I). Onze ans avant la r u i n e de Jérusalem, eu 5 9 8 av.
incarnationem linigeniti, ipsumque universanim esse opiti-
J . C . , il f u t transporté par Nabuchodonosor à Rabylone avec
cera et sapieiiliœ fontem fl). » — fl console les captifs, leur
le roi Jéchouias, les grands du royaume et un certain nombre
recommande d'être Fermes et courageux, et leur promet qu'ils
de prêtres ¡2). Il se fixa à Tell-Abib (3), sur les bords du fleuve
seront vengés, iv, 9 - 2 9 . — 3" Il s'adresse à Jérusalem elle-
r.hobar, au milieu d ' u n e colonie de Juifs, déportés comme
m ê m e , et lui annonce q u e ses fils, emmenés avec ignominie
l u i , i , I; m , 15; là il se maria et eut une maison à l u i , m ,
sur la Ierre étrangère, reviendront à elle avec gloire, îv, 30-v.
3 4 ; v i n , I; xxiv, 1 8 . La cinquième année de sa captivité,
— III. La lettre de Jérémie, v i , a pour b u t de détourner les
3 9 5 av. J.-C., il fut appelé de Dieu au ministère prophétique,
Juifs captifs à Babylone, à qui elle est adressée, de l'idolâtrie
et il l'exerça au moins vingt-deux ans, puisque la prophétie
chaldéenne. Elle r e n f e r m e u n e sorte de double refrain qui
xxix, 17, est datée de la vingt-septième a n n é e de sa capti-
revient de temps en leuips, et en marque les divers alinéas :
vilé, 371 av. J.-C. Une antique tradition rapporte qu'il f u t
-Yon sunt du, non ergo limuerùis eos, 11 -15 ; 22; 2 8 ; 0 4 : e t :
mis à mort par un prince de son peuple à qui il reprochait
Quomodo erg o xstimandum est aut dkendum illos esse deos?
son idolâtrie, et qu'il f u t enseveli dans le tombeau de Sem et
39 ; 44 ; 55 ; 63. J é r é m i e y montre uuc grande connaissance
d'Arphasad (-4). II mourut sur la terre étrangère, avant la
de la religion babylonienne; sa lettre est comme un monu-
conquête de Babylone par Cyrus. Ce prophète vécut ainsi
ment archéologique oft nous trouvons décrites en détail les
pendant les plus mauvais jours de l'histoire de J u d a ; déporté,
statues des dieux chaldéens, ainsi q u e les cérémonies que
il apprit eu exil les détails lamentables de la ruine de J é r u -
l'on suivait pour habiller et déshabiller les idoles (2). liien
salem et du temple, et il ne vit point briller le jour de la dé-
n'était plus propre q u e cet écrit à faire persévérer les enfants
livrance, plus malheureux que Jérémie, laissé par les Chal-
d'Israël dans le culte du vrai Dieu.
déens daus sa patrie pour on pleurer les désastres, et que
Daniel, qui contribua auprès du vainqueur de Babylone à
mettre un terme à la captivité.
CHAPITRE IV. Mais l'énergie et la forte trempe de son caractère, qui
ÊZÉGU1LL.
avaient leur racine dans sa foi, lui firent supporter avec
patience et courage les épreuves de la captivité. Profondé-
ÊZÉGU1EL. avaient leur racine dans sa foi, lui firent supporter avec
p a t i e n c e e t c o u r a g e les é p r e u v e s d e la captivité. Profondé-
1026. — Division g é n é r a l e des p r o p h é t i e s d'Êzéchiel. 2 ° Les trois premiers grands prophètes reçurent chacun
leur mission dans une vision q u i en m a r q u e le caractère
1° L e s p r o p h é t i e s d ' Ê z é c h i e l l o i m e n t u n t o u t b i e n o r d o n n é . spécial, Is., vi; Jer., i; Éz., I-III, 2 1 . Éloigné du temple
Elles se p a r t a g e n t e u deux p a r t i e s très d i s t i n c t e s : la p r e - et d e la cité s a i n t e , Ézéchiel vit en exil, près du fleuve
m i è r e , t - x x x u , a n t é r i e u r e à la p r i s e d e J é r u s a l e m , a pour Chobar, eu Chaldée, i, 3 (2). Là se trouvaient u n e partie
o b j e t les j u g e m e n t s de Dieu c o n t r e son p e u p l e et les p e u p l e s des Juifs qui avaient été déportés en même temps que
é t r a n g e r s ; e t la s e c o n d e , X X X I I I - X L V U I , p o s t é r i e u r e à l a r u i n e le r o i J é c b o n i a s , par Nabuchodonosor, lors de son second
de Jérusalem et du temple, l'accomplissement des promesses siège contre Jérusalem, IV Reg., xxiv, il-IG. Le b u t que
messianiques faites à Israël. s ' é t a i t p r o p o s é la P r o v i d e n c e , e n c o B d a m n a n t s o n p e u p l e à l a
2° L a d e s t r u c t i o n de l a c a p i t a l e d e la J u d é e est donc le captivité, avait été, non pas de l'abandonner, m a i s de le
point central d e t o u t l e l i v r e . A v a n t l a c a t a s t r o p h e , le but convertir et de le purifier. Elle suscita donc u n prophète
d'Êzéchiel est d'exciter a u repentir de leurs f a u t e s ceux qui d e s t i n é à r a p p e l e r a u x c a p t i f s q u e le D i e u d e l e u r s p è r e s ne
v i v e n t d a n s u n e f a u s s e s é c u r i t é , d e les p r é m u n i r c o n t r e la les d é l a i s s e r a i t point, mais qu'il tiendrait fidèlement loules
c o n f i a n c e a v e u g l e q u ' i l s m e t t e n t d a n s les s e c o u r s d e l ' E g y p t e ,
XVII, 1 5 1 7 ; cf. J e r . , x x x v i i , 6 , c a r elle n e p o u r r a les s a u v e r
(1) C o m m e n t a t e u r s catholiques : Origèue, In Ezechielcm homilix,
d e s m a i n s d e s B a b y l o n i e n s , et d e les a s s u r e r q u e le siège de 1. X I I I , coi. 66.1-767 (et d a n s les œ u v r e s de S. J é r ô m e , t. .xxv, col. 691-
la c i t é s a i n t e e s t p i o c h e e t l e u r m a l h e u r i n é v i t a b l e . A p r è s c e 7S6); Selecta in Ezechielcm, I. s u t , col. 767-826; T h é o d o r e ! de C v r , In
t e r r i b l e é v é u e m e u t , il s ' o c c u p e s u r t o u t d e c o n s o l e r l e s c a p t i f s Ezechtelis prophetiam interprelatio, t. LXXXI, col. 807-1255; S . É p h r e m ,
In Ezechielcm explanalio, Opéra Syriaca, t. n , p . 165-202; S. J é r é i n e ,
p a r l a p r o m e s s e d e la d é l i v r a n c e f u t u r e e t d u r e t o u r d a n s l a Commentariçrum in Ezechielcm hbriXtY. t . x x v , col. 15-190; Maldo-
p a t r i e ; il les e n c o n r a g e e n m ê m e t e m p s p a r l ' a s s u r a n c e des n a t , In Ezechielcm Commentorium, d a u s Migoo, Cursus complétas Scrip-
bénédictions messianiques. turx Sacrx, t . x i x ; P r a d o el Villalpand, S. J . , In Ezechielcm etplana-
tiones et npparatus urbis ac temptiHierosahjmilani,'S in-f°, R o m e , 1596;
3" T o u s les oracles d'Ezéchiel s o n t d i s p o s é s p a r o r d r e c h r o - T r o c h o u , Ézéchiel, 1880 ( d a n s la Bible de M. U t h i e l t e u x ) ; e t c .
nologique, excepté ceux qui concernent les nations étran- (2) I: est assez difficile d e savoir a u j u s t e quel est ce tleuve Chobar,
"133, Kebdr. Ce n'esl pus le C h a h o r a s , "VI3n, Khttbor, d e Gozan, q u i se
g è r e s , x x v - x x x » . Ces d e r n i e r s s o n t r a n g é s d ' a p r è s la n a t u r e
jette d a n s le T i g r e , IV Reg.. XVII, 6, puisque c e n o m est écrit d i f f é -
des s u j e t s ; ils portent leur date, et elle m o n t r e qu'ils a p p a r - r e m m e n t ; c'est, d ' a p r è s la p l u p a r t d e s a n c i e n s interprètes, le K h a b o u r
tiennent à la p r e m i è r e p a r t i e d u livre, n o n à la seconde. actuel, te ' A S o p f j ; de S t r a b o n , x v i , 718; le X s M p u ; do Plolémèc. V, 8,
13, q u i a r r o s e la h a u t e Mésopotamie e t se jette d a u s l ' E u p h r a t e ; il esl
Ils o n t é t é la p l u p a r t c o m p o s é s d a n s l'intervalle q u i sépare
c e p e n d a n t p l u s vraisemblable q u e ce n o m désigne ici un des c a n a u x
l'annonce du siège de J é r u s a l e m , x x i v , 2, e t l ' a r r i v é e de de l ' E u p h r a t e , d a n s les e n v i r o n s de Babyloue. p a r c e q u e le t e x t e
la nouvelle de la p r i s e d e cetle v i l l e , x x x i u , 21. — On a j o u t e , i , 3, m terra Chablxorum, désignation qu'on lie p e u t a p p l i q u e r
admet généralement q u e les p r o p h é t i e s d ' Ê z é c h i e l o n t été au K h a b o u r , q u i c o u l e a n u o r d ,1c Babylonc, laudis q u e la Chuldéç
était située au s u d d e celle ville.
582 CHAP. î v . — ÉZÉCHIKL. [10271 [10271 ART. II. — ANAL. LT E X P t . DES H t o r u . LL'ÉZÉCU. 583
de lion à droite et u n corps de taureau à gauche, avec des
les promesses qu'il leur avait faites, et enverrait u n jour à
p i e d s d r o i t s , i, 7; u n e figure d'homme et des ailes d ' a i g l e ;
leurs enfants le libérateur qu'il leur avail annoncé.
c f . 1 e t x . Ils s e regardaient d e u x à d e u x , face à face, c o m m e
3° A u x e n f a n t s d e J a c o b , t r a n s p l a n t é s s u r u n e t e r r e é t r a n -
d a n s l e s p a l a i s r o y a u x e t les t e m p l e s , e t ils p r o d u i s a i e n t a i n s i
gère, Dieu fait parler p a r son prophète u n n o u v e a u langage. l ' i m p r e s s i o n q u e d é c r i t l e p r o p h è t e : A ' o n reverlehantur cum
C'est e n h é b r e u qu'il s'adresse encore a u x captifs; m a i s les incederent, sed unumquodque anle faciem suam gradiehalur,
i m a g e s d o n t il v a s e s e r v i r s o n t e m p r u n t é e s e n . g r a n d nombre i, 9 , 12. E n r é i m i s s a n t e n e u x l e s c a r a c t è r e s d e s q u a t r e rois
a u spectacle nouveau qu'ils ont sous les v e u x , aux monu- d e la c r é a l i o u a n i m é e , ils u o u s a p p a r a i s s e n t c o m m e l'em-
m e n t s d e l ' a r t a s s y r o - c h a l d é e n en particulier. b l è m e d e t o u t e s les q u a l i t é s p h y s i q u e s et m o r a l e s .
4° Dieu se révèle à son p r o p h è t e s o u s u n e f o r m e humaine
assez s e m b l a b l e à celle p a r laquelle les Assyro-Cbaldéens 5° D i e u , e n a p p e l a n t É z é c h i e l à ê t r e s o n p r o p h è t e , c'esl-à-
dire l'interprète de ses volontés a u p r è s de son peuple, se
r e p r é s e n t a i e n t l e D i e u s u p r ê m e . Il é t a i t p o r t é s u r c e q u ' o n a
m a n i f e s t e d o n c à l u i , c o m m e il l ' a v a i t f a i t à M o ï s e d a n s le
a p p e l é i m p r o p r e m e n t c h a i ' , d ' o ù l e n o m d e merkâbâh ou vi-
buisson a r d e n t , Ex., m , a" 367; à lsaîe, ls., vi, u° 923, en
sion du c A a r q u e l e s r a b b i n s d o n n e n t à c e t t e t h é o p h a n i e o u m a -
lui dévoilant sa n a t u r e et sa g r a n d e u r . A Moïse, il a v a i t
nifestation divine. Des a n g e s , d ' u n e f o r m e e x t r a o r d i n a i r e (I),
r é v é l é s o n e s s e n c e ; à l s a î e , s a s a i n t e t é ; à É z é c h i e l , il r é v è l e
a p p a r a i s s e n t à É z é c h i e l , c o m m e les m i n i s t r e s d e s volontés
sa p u i s s a n c e .
d u S e i g n e u r . Il l e s d é c r i t , i , 5 - 1 4 , c o m m e d e s a n i m a u x sym-
6° L e p r e m i e r c h a p i t r e r a c o n t e à g r a n d s t r a i t s la m a n i f e s -
b o l i q u e s , s a n s l e s d é s i g n e r p a r u n n o m p a r t i c u l i e r ; il a p p r i t
tation de Dieu à s o u p r o p h è t e ; les ch. u - u i , 1-22, e x p l i q u e n t
plus l a r d , x , 20, qu'ils s'appelaient chérubins. On a dé-
p l u s e n d é t a i l q u e l l e s e r a la m i s s i o n d'Ézéchiel et le rôle
c o u v e r t ces d e r n i è r e s a n n é e s , d a n s les r u i n e s d e s p a l a i s de
q u ' i l d e v r a r e m p l i r : a Fili h o m i n i s , m i t l o ego te ad filios
l ' A s s y r i e , d e s a n i m a u x s c u l p t é s q u i p o r t e n t p r é c i s é m e n t le
I s r a ë l . . . .Ne t i m e a s e o s . . . q u o u i a m increduli et subversores
m ê m e n o m et ressemblent d ' u n e m a n i è r e frappante aux ani- s u u t l e c t i i n , . . . l o q t t e r i s v e r b a m e a a d e o s , n , 3 - 7 . » Il l u i f a i t
m a u x d é c r i t s p a r le p r o p h è t e , c e q u i n o u s p e r m e t d e m i e u x m a n g e r u n l i v r e d a n s l e q u e l e s t c o n t e n u e s a p a r o l e , aliti q u e
c o m p r e n d r e aujourd'hui ce passage, au sujet duquel S. J é r ô m e le p r o p h è t e p u i s s e o u n o u r r i r s e s f r è r e s a p r è s s ' e u ê t r e n o u r r i
écrivait, In Ezech., i : la cujtts inlerpretalkne omîtes si/na- l u i - m ê m e , n , 8-9 ; i n , 1-3. L e s contradictions, q u i s o n t ton
gogx Judxorum muta sunl, ultra Imminent esse dicentium de j o u r s r é s e r v é e s au m i n i s t r e d e D i e u , t u , 7; cf. M a t l h . , x,
hoc, c'est-à-dire, des chérubins. Les chérubins avaient la 2 4 - 2 6 , n e l u i m a n q u e r o n t p a s , m a i s le S e i g n e u r l e r e n d r a
f o r m e d e q u a t r e a n i m a u x d i s t i n c t s ¡2). I l s a v a i e n t u n c o r p s p l u s f o r t q u e le d i a m a n t , m , 8 - 9 (I). La s c è n e d e la vocation
(!) l i n M v a u l e x é g ê l e catholique a l l e u i a u d , M . Bispiug, nie q u e les m a u x dUtiucts. Le m o t h é b r e u pantin, q u e la Vulgatc Iraduil par fi,,
chérubin.- f u s s e n t des a u g e s et les r e g a r d e c o m m e * la représentation vies, n e signifie pas s e u l c u i c u t visage, mais aussi apparenee, forme exté-
idéale d e t o u t e s les c r é a t u r e s v i v a n t e s ; » m a i s la tradition catholique rieure. C'est d a n s ce d e r n i e r sens q u e p a r a i t l'avoir c o m p r i s S. Jean
est u n a n i m e b voir en e u x de vrais ministres d e Dieu, des a n g e s vé- d a n s l'Apocalypse, iv, 0-7-, c'est a i n s i q u e l'a e x p l i q u é avec raison
ritables. K n n h c n b a u e r , Stimmen nus Maria-ljmeh, septembre I S A Prado d a u s son g r a n d c o m m e n t a i r e tu Ezechietem explanationes, 3 iu-
p . 2S0; Z s c h o k b e , Théologie der Prophelen, p . 252. t a f o r m e corporelle fol„ Rouie. I",96-1601. — Ou sait q u e lés q u a t r e a n i m a u x d'Ezéchiel
s o u s laquelle Kzéchiel les voit et n o u s les d é p e i u l e s t i n c o n t e s t a b l e m e n t sont regardés c o m m e les s y m b o l e s d e s q u a t r e évangétistes, e t on ne
s y m b o l i q u e , puisque les a n g e s sont de p u r s esprits, mais les c h é r u b i n s leur a janinis a t t r i b u é c o m m e tels q u ' u n seul visage.
n ' e u s o n t pas m o i n s des êtres réels. Cf. d a n s La Bible et les découvertes
modernes, la « Visiou des c h é r u b i n s , » t. iv, p. 324-3C9. (1) Tout ce q u e Dieu d i t à Ézéchiel, c o m m e à ses a u t r e s p r o p h è t e s ,
a u m o m e n t du leur vocaliou, s ' a p p l i q u e p a r f a i t e m e n t a u x p r ê t r e s de
(2) Ils n ' a v a i e n t pas q u a t r e visages différents, c o m m e ou l'explique la l,,i n o u v e l l e , q u i d o i v e n t être les i n t e r p r è t e s de la volonté de Dieu
d ' o r d i n a i r e ; mais, pur leur e n s e m b l e , ils représentaient q u a t r e ani-
384 m u r . îv. — ÉZÉCUIEL. [1029]
d'Ezéchiel se termine d'une manière saisissante par les [1030] ART. I I . — ANAL. ET JÏXPL. DES PROPfi. D'ÊZÉCH. 585
I " S e c t i o n : P r o p h é t i e s s u r J é r u s a l e m e t e u r I s r a e l , m. H«xiy.
10 j o u r s s u r le côté d r o i t , pour figurer ceux d e J u d a (I) :
1029. — Subdivision de la p r e m i è r e section. 11 o b t i e n d r a ainsi une diminution de châtiment pour ses
f r è r e s , i v , 4 - 8 ; V p o u r i n a r q u e r la d i s e t t e q u i d é s o l e r a J é r u -
La p r e m i è r e s e c t i o n , c o n t e n a n t les p r o p h é t i e s c o n t r e J é r u -
s a l e m a s s i é g é e e t la p é n u r i e d e c o m b u s t i b l e d o n t elle aura
salem et conlre Israël, peut se subdiviser en sept groupes : —
I" P r o p h é t i e s y m b o l i q u e d u s i è g e d e J é r u s a l e m et des mal- (I) Selon les u n s , le p r o p h è t e se c o u c h e r é e l l e m e n t , d e la m a n i è r e
h e u r s d e s e s h a b i t a n t s , m , 2 2 - v . — 2° C h â t i m e n t d e la terre indiquée, p e n d a n t le t e m p s i n a r q u é , e n v a q u a n t c e p e n d a n t , le j o u r ,
p e n s e n t plusieurs, à ses o c c u p a t i o n s o r d i u a i r e s ; selon les a u t r e s , t o u t
d ' I s r a ë l c o u p a b l e d ' i d o l â t r i e , v i . — 3° R u i n e d ' I s r a ë l , v i t . — se p a s s e e n vision. On est é g a l e m e n t eu désaccord s u r le point d e sa-
4° Vision d e la r u i n e d e J é r u s a l e m , d a n s u n e s e c o n d e théo- voir à quoi c o r r e s p o n d e n t les chiffres de 390 et 4 0 ; ils d é s i g n e n t des
p h a n i e , vin-xi. — 5° Groupes d'oracles n o n datés qui com- a n n é e s d'iuiquilé, iv, 5.(1. L e s 3 9 0 a n n é e s d'Israël sont A p e u p r è s celles
q u i se s o n t écoulées d e p u i s le schisme des dix t r i b u s j u s q u ' a l o r s .
a u p r è s d e s h o m m e s . Celui q u i a le soin d e s à m e s doit m é d i t e r parti- 976 — 595 = 381 : les 4l> de J u d a . d e p u i s In 18" a n n é e d e Josias. où
c u l i è r e m e n t les paroles d'Ezéchiel, l u , 17-21. fut r e n o u v e l é e l'alliance du peuple avec Dieu, à la prise d e J é r u s a l e m
en 58S.
586 c i l v f . î v . — ÉzËoniEi.. [1630] [1033] A HT. H. — A N A L . E l ÏXPL. l l l » PROPII. b'ÉiÉCU. 587
b a r b e , e t d e b r û l e r p r e s q u e t o u s les c h e v e u x e t les poils r a s é s
à s o u f f r i r , D i e u c o m m a n d e à É z é c h i e l d e s e n o u r r i r a v e c 1res
p o u r m a r q u e r la d e s t r u c t i o n d e s h a b i t a n t s d e la ville, v , 1-4 ;
p e u d e n o u r r i t u r e e t d e la f a i r e c u i r e à l ' a i d e d'excréments
le S e i g n e u r auDonce q u e le petit n o m b r e q u i s u r v i v r a sera
h u m a i n s d e s s é c h é s . C o m m e c e m o d e d e c u i s s o n e x c i t e la ré-
c o n d u i t e n captivité et d e v i e n d r a l ' o p p r o b r e d e s G e n t i l s , v , 5 - 1 7 .
p u g n a n c e d u p r o p h è t e , le S e i g n e u r lui p e r m e t de s u b s t i t u e r
fimum boumpro slercoribushumams(\), i v , 9 - 1 7 . — 4 ° D a n s le
1031. — 2» C h â t i m e n t et r u i n e d'Israël c o u p a b l e d'idolfilrie, v i .
t r o i s i è m e d i s c o u r s , Dieu p r é d i t ce q u i a r r i v e r a a p r è s la p r i s e
d e J é r u s a l e m : É z é c h i e l reçoit l ' o r d r e d e s e r a s e r l a tète et la La p r o p h é t i e p r é c é d e n t e e s t c o n t r e la ville d e J é r u s a l e m ;
celles des c h . vi et v u s o n t ,contre la t e r r e d ' I s r a ë l t o u t e n -
L a s e c o n d e p a r t i e s e d i v i s e e n d e u x s e c t i o n s : 1° P r o p h é -
g r a n d e u r donl elle allait déchoir, n o u e n ' a u r i o n s a u j o u r d ' h u i , dit
l'amiral J u r i c n de la Graviére, c|u'uue idée i m p a r f a i t e d u d e g r é d'opu- ties s u r la d é l i v r a n c e e t le r é t a b l i s s e m e n t d ' I s r a ë l e t s u r la
lence a u q u e l p o u r a i t a t t e i u d r e , d a n s l ' a n t i q u i t é , u n e place d e ruine des empires païens, xxxui-xxxix; — 2" Tableau pro-
c o m m e r c e . T v r s'élait réjouie du sac de J é r u s a l e m ; le p r o p h è t e lui p h é t i q u e d u f u t u r r o y a u m e d e D i e u e t d e s a g l o i r e , xl-.VI.VIII.
prédit que ses m u r s aussi tomberont, assaillit par les tours de tais et
par tes chaussées de terre ébranlés à la hase par les béliers. Ce rocher, où
les pêcheurs font de nos jours sécher leurs filets, a é t é j a d i s le m a r c h é I " Section : P r o p h é t i e s s u r le r é t a b l i s s e m e n t d ' I s r a ë l
du m o n d e . Les Bottes y r a p p o r t a i e n t d e s c o n t r é e s les p i n s éloignées e t s u r l a r u i n e d e s e m p i r e s p a ï e n s , xxxm-xxxtx.
des r i c h e s s e s i m m e n s e s : des porls d e la l.ybic, d u for, de l'étaio et
du p l o m b ; de la Grèce, des esclaves e t d e s "chevaux. L'Ethiopie four- 1030. — Subdivision d e la p r e m i è r e s e c t i o n .
nissait l'ébène et l'ivoire; la S y r i e , les p i e r r e s précieuses, la p o u r p r e ,
les étoffes d e lin et de soie; la J u d é e , le f r o m e n t , le b a u m e , le miel, La seconde partie des prophéties d'Ézéchiel, postérieure
l'huile et les résines. Du t e r r i t o i r e d e Damas v e n a i e n t les laines et les à la p r i s e d e J é r u s a l e m p a r N a b u c h o d o n o s o r . a n n o n c e d ' a b o r d
v i u s ; lie l'Arabie, les b e s t i a u x ; de Sabo, l'or et les p a r f u m s . L'Afri-
le r é t a b l i s s e m e n t d ' I s r a ë l d a n s l a T e r r e P r o m i s e e t l a r u i n e
q u e , l'Asie et l'Europe contribuaient à l'euvi a u luxe d ' u n e cité assez
riche p o u r g a r n i r d'ivoire les b a n c s d e ses r a m e u r s cl. d o n l c h a q u e de ses e n n e m i s , xxxni-.xxxix, et e n s u i t e s o n t r i o m p h e par
a r m a t e u r vivait e n t o u r é de 1a s p l e n d e u r d ' u n p r i n c e . P e n d a n t p r è s do le r è g n e d u M e s s i e , xl-XLVIII. L a p r e m i è r e p a r t i e contenait
six s i è c l e s , cette prospérité merveilleuse c o n u u t à p e i n e q u e l q u e s p r i n c i p a l e m e n t d e s m e n a c e s ; la s e c o n d e e s t p l e i n e d e p r o -
passagères éclipses. Eu l ' a n n é e 715, le roi d'Assyrie vinl f r a p p e r sans
succès a u x p o r t e s d e Tyr; c e n t q u a r a n t e e t un a n s p l u s lard, le roi de messes. — 1° E l l e s ' o u v r e p a r d e u x d i s c o u r s d e D i e u à s o n
B a b y l o n e , Xabuehodonosor, les enronça. Le siège d u r a c e p e n d a n t p r o p h è t e , x.xxiu, 1-20 el 2 3 - 3 3 , i n d i q u a n t quel doit ê t r e le
q u a t o r z e a n s . Plus dun guen-ier g perdit les cheveux et revint les b u t d e la m i s s i o n d ' É z é c h i e l , a p r è s la p r i s e d e J é r u s a l e m . —
épaulés courbées, a Le drame macédonien, te siège de Tyr. Revue des
deux mondes, 15 novembre ISSU, p . .'107. - S u r les p r o p h é t i e s d'Ézé- 2° Dieu prédit q u e les m a u v a i s p a s t e u r s s e r o n t c h a s s é s , e t
chiel c o n t r e l ' E g y p t e , voir La Rible et les découvertes modernes, t. i v que les brebis d'Israël seront confiées à u n berger fidèle,
p . .170-370. xxviv. — 3 ° I.'ldumée sera ravagée à cause d e sa h a i n e contre
Israël, x x x v . — 1° A u c o n t r a i r e , I s r a ë l s e r a r é t a b l i d a n s la
(11 » Xabuehodonosor. dit-il, c u m o p p u g n a r e t T y r u m , e t arictcs, ma-
c h i n a s Viueasque, eo qnod cincta essel mari, m û r i s non p o s s e t a d i u n - Terre P r o m i s e , et elle r e f l e u r i r a , x x x v i , 1 - 1 5 . — 5° Toutes
g e r e , iollnilam e x e f e i t o s n m l t i t u d i u e m j u s s i i saxa et a g g e r e s compor- les n a t i o n s s e r o n t b é n i e s e u I s r a ë l , x.vxvi, 1 0 - 3 8 . — 6 ° V i s i o n
t a « , e t expleto medio mari, inimo freto a u g u s t i s s i m o , v i c i u u m littns d e s o s s e m e n t s d e s s é c h é s et d e s d e u x m o r c e a u x d e b o i s r é u n i s ,
m s u t e lecit c o u t i n n u m . Quod c u m v i d è r e n t Tvrii j a m j a m q n c perfcc-
t n m , el p e r e n s s i o n e arif-tum m u r o r u m f u u d a m e n t a q n a t e r e n t u r , qnid- symbole d e la r é s u r r e c t i o n du peuple captif sous un roi
quid p r e t i o s u m i n a u r o . argento v e s U b u s q n e et v a r i a snppellectili n o - u n i q u e , x x x v i t . — 7 ° E x t e r m i n a t i o n d e C.og et d e s o n a r m é e
bihlas h a b u i t , impositum navihns a d insulas a s p o r t a v i t , ila ut, capta d a n s la t e r r e d ' I s r a ë l , xxxviu-.vxxix.
u r b e , nihil d i g n u r n labore s u o i n v e n i r e t N a b u c h o d o n o s o r . Et quia Dci
in b a c parte obedierat voluntati, post a l i q u o t caplivitatis a n u o s Tvriai
d a t a r ei /Kgyplus. . In E-.ech., x x i x , 17 s q . , t. x x v , col. 885. Cf. cepen-
1010. — 1° Mission d'Ezéchiel après la r u i u e d e J é r u s a l e m , s x x i l l .
d a n t S. J é r ô m e in x x w , 15, col. 211. S. Cyrille d'Alexandrie dit la
uicuie chose. In ls., x s i l l . I. Il, t o m u s V, I. Lxx, col. 522. Cf. Iliivermck. Quand Jérusalem et sou t e m p l e sont détruits, le pro-
Commenter ûber dm Prophelen Eiechiel. ISÎ3, p . 120 «q • Kcil lier
Prophet Eiechiel, 186S. p. 255-260; J . de Bcrlou, Essai sur la topogra- phète reçoit une mission nouvelle. L e c h à l i m e n l qu'il avait
phie de Tyr; 1843, p . 75. annoncé d a n s la première partie est maintenant réalisé ;
301 CIIAP. I V . — ÉZÉCIIIEL. [101-2] [1045] ABT. II. — A N A L . ETEXPL. l i E S r R O r u . B'KZÎXH. 595
s e s f r è t e s s o n t a c c a b l é s s o u s le c o u p , il e s t c h a r g é d e leur
1043. — 4° R e s t a u r a t i o n d'Israël, x x x v i , 1-13.
a p p o r t e r d e s c o n s o l a t i o n s e t d e l e u r i n d i q u e r le m o y e n de
r e n t r e r e n grâce avec Dieu. T e l est le sujet des d e u x discours A u c o n t r a i r e , la t e r r e d ' I s r a ë l , d o n t l e s p a ï e n s s e s o n t e m -
q u e Dieu lui a d r e s s e d a u s l e c h . xxxiu, 1 - 2 0 , et 23-33. Ils parés, xxxvi, t-7, sera r e n d u e à ses enfants et de nouveau
s o n t séparés l'un de l'autre p a r une date et u n e notice histo- heureuse, 8-15.
rique, 2 1 - 2 2 . La pensée principale est e x p r i m é e a n y. I l : le
1041". — 5« La félicité d'Israël d e v i e n t la félicité universelle,
fond d e la p r é d i c a t i o n nouvelle doit être celui-ci : Contier-
x x x v i , 16-3$.
Ihnini, conwtitmm... Nolo mortem impii, setl ut eonvcrlatur.
La félicité d'Israël d e v i e n d r a la félicité u n i v e r s e l l e . Dieu
1(141. — 2» Le P a s t e u r fidèle, x x x i v . pardonnera s e s p é c h é s à s o u p e u p l e , 1 6 - 2 1 ; il le rassem-
S . É p h r e i n e t T h é o d o r e ! - , s e r o n t c h a s s é s e t le t r o u p e a u du
S e i g n e u r s e r a confié à u n b e r g e r q u i les g a r d e r a a v e c s o i n : 1015. — 6° Viïion d e s o s s e m e n t s desséchés, x x x v n .
Salvaho gregem meum... et suseilabo super eas pastorem Daus le ch. x x x v n , faécMel décrit une de ses plus belles
unum, gui posent eas, servutn meum David, 22-23. Ce bon visions, celle d e s o s s e m e n t s d e s s é c h é s q u i revivent, 1-14.
p a s i e u r , c ' e s t l e M e s s i e , I s . , XL. 11 ; O s . , n i , 5 ; . 1 e r . , x x i n , S . J é r ô m e l ' a p p e l l e : Visio famosa et omnium fc'eclesiarum
5 - 0 ; J o a . , i, 15 ; x . I l , H , 1 0 ; F P e t . , n , 2 5 . « Q n i s h i c e s t ? Christi leetione celeàrata, col. 3 4 6 . Elle est a c c o m p a g n é e de
Anne perspicunm e n m esse Dominum Christum, ex seniine celle d e s d e u x m o r c e a u x d e b o i s r é u n i s , q u i n e f o r m e n t p l u s
Davidis secundum carnem n a t u m ? etpropterea t a n q u a m homo q u ' u n seul t o u t , 15-28. L ' u u e e t l ' a u t r e s o n t le s y m b o l e d e la
i p s e s e r v u s e s t ( I ) . » P l u s l o i n , y. 2 9 , J . - C . e s t a p p e l é germen résurrection d u peuple captif sous u n roi u n i q u e , sons la
nominutum, un g e r m e d ' u n g r a n d n o m . Cf. Is., x i , 1-2, 10; houlette du Pasteur-Messie qui a été déjà annoncé plus haut,
Joa., x v , 5. x x x i v , 2 3 . — I" L e s v e r s e t s 1 - 1 0 e x p o s e n t la v i s i o n d e s o s s e -
i n e n t a r i d e s , les v e r s e t s 11-14 e n d o n n e n t l'explication. T h é o -
( I ) S. J é r ô m e désespère d'en saisir le seos, d a n s le p r o l o g u e du (I) S . ÈpUrem, In Hzech., XLI, Op. Syr., 1. n , p . 200; S . J é r ô m e
cil. XL, I« Ezech., 1. XII, t. sxv, col. 369. pnrle de m ê m e , In àzech., XL, t . x x v , col. 511-372,
fijW UIIAP. i v . — ÉZÉUHIEL. [1049, 10511 ART. I I . — A X A I . . ET F.XPL. RES PRéPIl. D'É/ÉCII. 601
tivité e t qui a v a i t é t é b r û l é p a r les C h a l d é e n s q u a t o r z e ans profanera plus son n o m , mais sera fidèle à son culte, xi.in,
1-12. — 2" Un nouvel autel des holocaustes sera élevé;
a v a n t cette v i s i o n . E n c o m p a r a n t les livres des R o i s e t d e s
les m e s u r e s eu sout données e t les sacrifices q u i doivent
Paralipomènes avec Ézéchiel, n o u s r e m a r q u o n s les mêmes
être offerts p o u r son i n a u g u r a t i o n indiqués, XLIII, 1 3 - 2 7 . —
d i m e n s i o n s d a n s les p i è c e s q u e les u n s et les a u t r e s o n t dé-
3" Les règles du n o u v e a u culte sout ensuite tracées : nous
crites ; p a r e x e m p l e , le t e m p l e , o u l e lieu q u i c o m p r e n a i t le
a p p r e n o n s q u e l l e e s t la p l a c e e t q u e l s s o u t les devoirs des
s a n c t u a i r e e t le Saint, le vestibule de d e v a n t le t e m p l e , t o u t
p r i n c e s , XI.IV, 1 - 4 , d e s l é v i t e s e t d e s p r ê t r e s q u i d e s s e r v e n t -
cela se t r o u v e d e m e s u r e é g a l e d a n s les R o i s c o m m e dans
l ' a u t e l e t le S a i u t , x i . t v , 5 - 3 1 . — 4 ° Q u e l l e s s e r o u t l e s r e d e -
Ézéchiel (I); les o r n e m e n t s d u dedans d u temple y sont tous vances dues a u x ministres d u sanctuaire et au prince, après
les m ê m e s (2). D a n s t o u s l e s d e u x , o n v o i t d e u x p a r v i s , l ' u n la division f u t u r e d u p a y s , xt.v, 1 - 1 7 . — 5 ° Q u e l s sacrifices
intérieur pour les prêtres et l'autre extérieur pour le devront être offerts a u x j o u r s d e s a b b a t , a u x néoménies,
p e u p l e ( 3 ) . Il y a d o n c l i e u d e c r o i r e q u e d a n s t o u t le r e s t e , a u x fêles e l c h a q u e j o u r , XLV, 1 8 - X L V I , 1 5 . — G" Enfin Dieu
le t e m p l e d ' É z é c h i e l é t a i t r e s s e m b l a n t à l ' a n c i e n t e m p l e , et règle les d r o i t s d e p r o p r i é t é d u p r i n c e , XLVI, 16-18. e l trace le
que le dessein de Dieu, en retraçant ses idées dans la plan des cuisines destinées à faire cuire la chair des victimes
mémoire du prophète, é l a i l d e c o n s e r v e r la m é m o i r e du offertes s u r son a u l e l , 19-24.
plan, des dimensions, des ornements et de tonte la structure
d e ce d i v i n é d i f i c e , a B u q u ' a u r e t o u r d e la c a p t i v i t é l e p e u p l e
tUSl. — 3® Le n o u v e a u p a r t a g e d e la T e r r e Saiule, XLVIT-XLVIII.
p û t p l u s a i s é m e n t l e r é t a b l i r s u i v a n t ce m o d è l e . L ' a p p l i c a -
Io Ce n ' e s t p o i n t s e u l e m e n t J é r u s a l e m e l le l e m p l e qui se-
tion d u p r o p h è t e à décrire cet édifice était u n m o t i f d'espé-
r o n t r e n d u s à Israël, ce s e r a t o u t e la T e r r e S a i n t e , r e d e v e n u e
r a n c e p o u r les J u i f s d e s e v o i r u n j o u r délivrés d e la capti-
féconde. Elle deviendra semblable au paradis terrestre,
v i t é et d e voir le l e r n p l e rebâti e t l e u r n a t i o n d a n s s o n a n c i e n
a v a i t d é j à p r é d i t le p r o p h è t e , x x x v i , 3 5 ; u n e m a g n i f i q u e vi-
h é r i t a g e . Ézéchiel t o u c h e a s s e z l é g è r e m e n t la d e s c r i p t i o n du
s i o n s y m b o l i s e m a i n t e n a n t l a f é l i c i t é n o u v e l l e d e la vieille
t e m p l e o u d e la maison du Seigneur, qui comprenait le
t e r r e d e C h a u a a u . Il y a v a i t d a n s l ' a n c i e n t e m p l e u n e s o u r c e
S a i n t e t le s a n c t u a i r e , décrits e x a c t e m e n t d a n s les livres des
qui servait a u x besoins d u c u l t e ; ses e a u x , a p r è s avoir élé
R o i s . Il s ' é t e n d d a v a n t a g e s u r l e s p o r t e s , l e s g a l e r i e s e l l e s e m p l o y é e s p a r les p r ê t r e s , a l l a i e n t , p a r d e s c a n a u x souter-
r a i n s , s e j e t e r d a n s le t o r r e n t d e C é d r o n et d e là d a n s la m e r
(1) Cf. 111 R c g . , V I . S, 3, 16 e t E s . , x n , 2, 3, t s q .
( 2 ! III R e g . , v t , 1 9 e t E Z . . X L I , 16-17.
(3) I I I llcg., v t , 36 et I I Par., tv, 9 et Ez., v t l t , 7, 1 6 ; X L , 17,
(1 Cultuel, Commentaire tittérat sur Éséehiel, X L , t , p . 404-403.
19, ete.
31
602 C1IAP. I V . — ÉZÉCHIEL. [1052]
[1052] ART. II. — AXAI.. ET EXPL. 1IES PROPU. p'ÉZÉCU. 603
Moite. Dieu faillie c e l l e source, transfigurée a u x veux d u pro- perficie d e 5 0 0 c o u d é e s c a r r é e s ; les p o s s e s s i o n s des prêtres,
p h è t e , cf. J o ë l , m , 1 8 ; Z a c h . , x i v , 8, l ' e m b l è m e d e la félicité de 25,000 coudées de long sur 10,000 de large, seront au sud
inesssianique, cette e a u vive d u salut que Jésus-Christ ap- d u t e m p l e ; colles d e s lévites au n o r d ; celles d u prince à l'est
p o r t e r a au m o n d e , J o a . , îv, U ; v u , 3 7 - 3 8 ; l e filet d ' e a u d u e l à l ' o u e s t ; l a c a p i t a l e s e r a s i t u é e a u m i d i d e la t e r r e s a c e r -
m o n t Moriah grossit e t devient u n grand fleuve, il a d o u c i t les dotale. L e reste du pays sera partagé entre les douze Iribus,
o n d e s s a l é e s d u lac A s p h a l t i t e e t r e n d v e r d o y a n t e s e t fertiles s e p t au n o r d , cinq a u s u d , d e telle s o r t e q u e c h a c u n e d'elles
s e s r i v e s désolées, n° 137, belle i m a g e d e s c h a n g e m e n t s m e r - s ' é t e n d e d e p u i s l e J o u r d a i n o u l a m e r M o r t e j u s q u ' à la M é d i -
veilleux qu'apportera au monde l'Évangile, xi.vu, 1-12(1). terranée. Les étrangers qui habiteront a u milieu d'Israël
r e c e v r o n t l e u r p a r t c o m m e les e n f a n t s d e J a c o b ; les p a ï e n s
2 " l.a terre d ' I s r a ë l ainsi r é g é n é r é e sera de nouveau par-
feront partie du r o y a u m e d u Christ et participeront aux bien-
t a g é e e n t r e les d o u z e t r i b u s , XLVII, 13-XI.VIII. — I ' Le pro-
faits de l'Évangile.
phète lions fait d ' a b o r d connaître quelles seront les limites de
ce n o u v e a u r o y a u m e , destiné à être divisé entre les enfants
2 ° Le p e u p l e a i n s i rétabli d a n s la T e r r e S a i n t e d e v r a , à la
d ' I s r a ë l e t les p r o s é l y t e s qui se s o n t j o i n t s à e u x , X L V I I , 1 3 -
suite de son prince, aller honorer Dieu e u sou temple aux
2 3 . — 2 ° Il é n u m è r e ensuite, dans nue distribution idéale,
f ê t e s s o l e n n e l l e s et l u i offrir ses p r é s e n t s . L e p r i u c e , à t o u t e s
la p a r t d e c h a c u n e d e s d o u z e t r i b u s , XLVIII , 1 - 2 0 . — 3 ° E n f i n
les fêtes, s e r a t e n u d ' o f f r i r les victimes p o u r les sacrifices ; le
la vision e t le livre e n t i e r d e s e s p r o p h é t i e s s e t e r m i n e n t p a r
p e u p l e lui d e v r a p o u r cela l a 60" p a r t i e d e la récolte d u f r o -
l a d e s c r i p t i o n d e la v i l l e capitale d u n o u v e a u r o y a u m e , dont
m e n t , la 1 0 0 ' d e l ' h u i l e e t la 2 0 0 ° d e s t r o u p e a u x . Le s e r v i c e
l e n o m s e r a Yehovak schaimnak, Dominas ibidem, a Dieu est
d e l ' a u t e l e t d u S a i n t n e p o u r r a ê t r e f a i t q u e p a r les prêtres
là. » X L V I I I , 30-35.
de la race d e S a d o c , r e s t é e fidèle au Seigneur quand Israël
sacrifiait a u x i d o l e s ; t o u s les a n t r e s e n f a n t s d e Lévi seront
1052. — R é s u m é des dernières prophéties d'Êzcehiel. employés au bas ministère ; les incirconcis ne pénétreront
1° I l s e r a u t i l e d e r é u n i r c o m m e e n u n s e u l t a b l e a u l e s t r a i t s p l u s d a n s l e t e m p l e . Q u a n d I s r a ë l a d o r e r a a i n s i s o t t D i e u , il
Introduction au livre de Daniel. tant du vrai Dieu auprès des monarques païens. Daniel
n'exerça pas sur l'avenir de son peuple une iulluence de m ê m e
Vie du prophète. — T « " 8 et wwion* de son livre. — Preuves de r.iulbenlieitè.
— Réfutation de? objections. n a t u r e ' q u e J o s e p h ; mais par sa position et plus encore par
s e s o r a c l e s , p a r s e s p r é d i c t i o n s s u r l a v e n u e d u M e s s i e , il a g i t
1051. — Vie d e Daniel.
p u i s s a m m e n t s u r s e s f r è r e s e t p r é p a r a a i n s i les voies à l'avè-
Daniel, « Dieu est m o n j u g e ou m o n d é f e n s e u r , » le qua- n e m e n t du Christianisme (I).
t r i è m e des g r a n d s prophètes, était de race royale, Dan., i, 3 ;
J o s è p h e , Anl. ji"t.,X, x , 1 . Il f u t e m m e n é c a p t i f à B a h y l o n e , 1051. - Du texte e t des v e r s i o n s de Daniel.
la t r o i s i è m e a n n é e d u r è g n e de J o a k i m (606), cf. n ° 9 8 0 , n o t e .
La langue de Daniel appartient à u n e période d e transi-
L à , a v e c t r o i s d e s e s c o m p a g n o n s , il f u t é l e v é à l ' é c o l e du
tion. S o n livre est écrit e u deux dialectes difl'érents, une
palais royal, observa fidèlement la l o i m o s a ï q u e , gagna la
partie e n hébreu et u n e partie en a r a m é e n (2). L'introduc-
c o n f i a n c e d e celui q u i é t a i t c h a r g é d e v e i l l e r s u r l u i , i, 8 - 1 6 ;
t i o n , M l , 4*, e s t e n h é b r e u . A l ' o c c a s i o n d e i a r é p o n s e f a i t e
fit d e r a p i d e s p r o g r è s , e t , a u b o u t d e t r o i s a n s , i , 3 , 1 8 , e u t
au roi en a r a m é e n , celte dernière l a n g u e est employée, n,
l'occasion de m o n t r e r s a p é n é t r a t i o n d ' e s p r i t e t s a perspica-
4 b - v n . Q u a n d D a n i e l r a c o n t e s e s v i s i o n s , il r e p r e n d , excepté
c i t é e n e x p l i q u a n t le s o n g e d e N ' a b u c h o d o n o s o r , n , 1 4 s q . ; e t
d a n s l a p r e m i è r e , v u , l ' i d i o m e p a r l e q u e l il a v a i t c o m m e n c é ,
en m o n t r a n t l'innocence de S u s a n n e , x m , 4 5 sq. L e roi le
vm-xii. Les parties dites deulérocanoniques, ni, 21-100 et
n o m m a g o u v e r n e u r e n c h e f , n , 4 8 . Il i n t e r p r é t a p l u s t a r d u n
xiii-xiv, n'existent plus q u ' e n grec. — L ' h é b r e u de ce livre a
s e c o n d s o n g e d e N ' a b u c h o d o n o s o r , i v , 7 - 2 7 , e t l e mtmè, thécel,
les p l u s g r a n d e s r e s s e m b l a n c e s a v e c c e l u i d ' H a b a c u c e t d ' É z é -
pliarès d u f e s t i n d e D a l U i a s a r , v, 1 0 - 2 8 , q u o i q u ' i l n'occupât
chiel. L ' a r a m é c n , c o m m e celui d ' E s d r a s , a une forme plus
p l u s alors son ancienne position officielle p a r m i les mages,
archaïque q u e celui des autres documents les p l u s ancieus
v , 2 , 7 , 8 , 12. A p r è s l a c o n q u ê t e d e B a b y l o n e p a r l e s Mèdes
q u e n o u s p o s s é d o n s en celte l a n g u e , c o m m e les T a r g u m s . —
e t l e s P e r s e s , i l d e v i n t , s o u s D a r i u s le M è d e , l e p r e m i e r des
t r o i s m i n i s t r e s de l ' e m p i r e , D a n . , v i , 2 ; il e x c i t a a i n s i l ' e n v i e ,
e t s e s e n n e m i s l e firent j e t e r d e u x f o i s d a n s u n e f o s s e a u x l i o n s , (1) S u r Dauiel, v o i r les Rollandisles, Acla Sanclorum, t. v, julii
o ù il fui m i r a c u l e u s e m e n t p r é s e r v é , v i ; x i v , 2 9 - 4 2 , ce q u i r a f - 21 die. De S. Dimièlt prophela Babylone sylloge historien, p . 117-130.
[2f La partie n r a u i è e n n e de Dauiel est g é u é r u t e m e n t appelée chal-
f e r m i t d a n s les l o n n e s g r â c e s d e D a r i u s . C y r u s s e montra
déenne. Celle d e r n i è r e e x p r e s s i o n est i m p r o p r e et p e u t i n d u i r e en er-
é g a l e m e n t b i e n d i s p o s é e n v e r s I n i , v i , 2 8 ; c f . i, 2 1 . C ' e s t la r e u r , eu f a i s a n t c r o i r e q u e la l a n g u e e m p l o y é e par Daniel d a n s cetlo
3° a i m é e d e ce roi, 5 3 1 , q u ' i l e u t , s u r les r i v e s d u T i g r e , s a partie d e s o n l i v r e est la l a n g u e des C b a l d é e u s ; c'était, c o m m e le d i t le
d e r n i è r e v i s i o n , x , 1 , 4 . L a fin d e s a v i e n o u s e s t inconnue. texte, le dialecte des h a b i t a n t s d'Aram o u de la S y r i e , n ' . ' J I N , 'arâmllh
cufrçxi, syrivee. Daniel réserve le n o m de linyua Qkaldxorum à celle
q u i s'écrivait avec les c a r a c t è r e s c u n é i f o r m e s , Dan . I. 1.
(¡06 C1IAI'. Y. — DANI KL. [1055]
[1050] ART. I. — IXTROLU'CTIOLX A U L I V R E D E D A N I E L . 607
Ou rencontre d a n s Daniel q u e l q u e s termes techniques d'ori- — 2" Celui d e J o s è p h e ; il r a c o n l e , Ant. jud., XI, v i n , 5,
gine grecque. — I.a t r a d u c t i o n g r e c q u e d e D a n i e l q u ' o n lit q u ' o n m o n t r a les p r o p h é t i e s de Daniel à A l e x a n d r e le G r a n d ,
d a n s les é d i t i o n s i m p r i m é e s d e s S e p t a n t e , e s t c e l l e d e ' l ' h é o - q u a n d c e d e r n i e r visita J é r u s a l e m . — 3° Le p r e m i e r livre d e s
dotion, n° H t (1). Notre version Vulgate a été laite sur Machabées, q u i est p r e s q u e contemporain des événements
l'hébreu et l'araméen pour la p a r t i e protocanonique ; sur qu'il raconte, suppose l'existence du livre de Daniel, IMac.,
Théodotion, pour la p a r t i e d e u l é r o c a n o n i q u e . — Les cha- ii, 6 0 ; b i e n p l u s , la c o n n a i s s a n c e d e la v e r s i o n g r e c q u e d e ce
p i t r e s XIII e l x i v , c o n t e n a n t l ' h i s t o i r e d e S u s a n n e e t celle d e l i v r e , I M a c . , i , 5 1 e t D a n . , i x , 2 7 ; I M a c , n , 5 9 et. D a n . , n i
lîel e t d u d r a g o n , n ' e x i s t e n t p l u s q u ' e n g r e c . I l s n e s o n t p a s (voir le t e x t e grec); p a r c o n s é q u e n t celui-ci avait été écrit
a p p r e n a n t c o m m e n t D a n i e l f u t é l e v é à la c o u r m ê m e d u r o i . I I ' P a r t i e : P r o p h é t i e s , vit-sii.
D a n i e l . L e roi avait .vu u n e s l a t u e d o n t la t è t e était d ' o r , la Le ch. vu c o u t i e u t le récit d ' u n songe prophétique de
poitrine e t les b r a s d ' a r g e n t , le v e n t r e e t les c u i s s e s de D a n i e l . L a p r e m i è r e a n n é e d u r è g n e d e B a l t h a s a r , il vit l e s
b r o n z e , les j a m b e s d e f e r , u n e p a r t i e d o s p i e d s d e f e r et m ê m e s e m p i r e s d o n t il a é t é d é j à q u e s t i o n au ch. n , mais
l ' a u t r e d ' a r g i l e . Le p r o p h è t e e x p l i q u a a n r o i , c o m m e J o s e p h sous un nouveau symbole; a n lieu d e la s t a t u e , ce sont
l'avait fait autrefois au p h a r a o n , la signification du songe. maintenant des animaux : l'empire chaldéen est représenté
I M a c . , v i , 10. s c i a t e r m i n é e a r r i v e r a la d é s o l a t i o n q u i lui a é t é p r é d i t e . —
A l o r s l e C h r i s t , f e r a u u e a l l i a u c e f e r m e [et s t a b l e , comme
10GI. — 3° Prophétie des 70 semaines d ' a n n é e s , i x . l'avait prédit Jérémie, xxxi, 3 1 , avec u n grand nombre,
:avec t o u s c e u x q u i v o u d r o n t e m b r a s s e r s a foi e l p a r t i c i p e r
La troisième vision d é v e l o p p e la. p r o p h é t i e messianique
a i n s i à s e s m é r i t e s , c a r il e s t m o r t p o u r lous., dans une
c o n t e n u e d a n s les c h a p i t r e s h et v i i . La p r e m i è r e a n n é e de
semaine, [par l'effusion d e son s a n g et la prédication de
D a r i u s le Mède, Daniel pensait a u x soixante-dix a n s q u e de-
l ' Ë v a n g i l e j ; e t a u m i l i e u d e la s e m a i u e , [ q u a n d le M e s s i e s e r a
vait d u r e r la captivité, d'après l a p r o p h é t i e d e J é r é n i i e , et
i m m o l é j , les o b l a t i o n s e t l e s sacrifices c e s s e r o n t , fils s e r o n t
priait Dieu d e pardonner ses péchés à sou peuple. L'ange
r e n d u s i n u t i l e s e l s a n s v a l e u r p a r la m o r t d e J é s u s - C h r i s t , d e
Gabriel lui a p p a r a î t alors, et l u i a n n o n c e à quelle époque
q u i i l s l i r a i e n t l e u r v e r t u . Quidquidenim in templo /lostea fac-
viendra le Messie. Daniel désirait c o n n a î t r e à q u e l m o m e n t
tum e s i , d i t S . J é r ô m e , i n h. I., t . x x v , c o l . 5 4 7 , mm fuit sa-
U n i r a i e n t les soivante-dix a n s de la c a p t i v i t é ; Dieu lui révèle
rrificium Dei sed cultus diaboli. E t l ' a b o m i n a t i o n d e la déso-
u n e délivrance b i e n p l u s i m p o r t a n t e , d o n t celle q u e Jéréniie
l a t i o n s e r a d a n s le t e m p l e , e t la d é s o l a t i o n d u r e r a j u s q u ' à la
avait prédite n ' é t a i t q u e la l i g u r e : « S o i x a n t e e t d i x se-
c o n s o m m a t i o n e t à l a fin. » 2 4 - 2 7 . C e l l e d e r n i è r e p a r t i e d e l a
m a i n e s , d i t - i l , o n t é t é fixées ¡1) p o u r t o n p e u p l e c l p o u r t a
prophétie est obscure dans le texte original, a L'hébreu à
ville s a i n l e , afin q u e la prévarication s o i t a b o l i e , q u e le
la lettre : Et sur l'aile, Cabomination de désolation, dit
péché fluisse e t q u e l'iuiquité soit effacée [ p a r la m o r t de
C a l m e t . Celle aile m a r q u e le t e m p l e , du conseutement des
J . - C . j ; a f i n q u e la j u s t i c e éternelle |le Messie, Jer., xxm,
anciens interprètes. Ou peut donner ce n o m principalement
6; xxxni. 16; ls., xlv, 8; 1 Cor., i, 3 0 ] , v i e n n e [ s u r la
an t o i t e l à la h a u t e u r d u t e m p l e , M a t l h . , ix, 5 . . . L'abomi-
terre], q u e l e s v i s i o n s e t les p r o p h é t i e s soient accomplies
n a t i o n s e vit d a n s l e t e m p l e , l o r s q u e les R o m a i n s , l'avant
[en J . - C . q u ' e l l e s o n t annoncé], e l q u e le S a i n t d e s saints
pris, y p l a n t è r e n t leurs enseignes chargées des figures de
j e V e r b e d e D i e u f a i t chah- soil o i n t fou r e m p l i d e la vertu
l e u r s d i e u x et d e s i m a g e s des C é s a r s ; ou b i e n cette a b o m i -
d u S a i n t E s p r i t , A c t . , x , 3 8 ; cf. l s . , LXI, I ; L u c , i v , 1 8 ; ( 2 ; .
n a t i o n m a r q u e les i n f a m i e s , l e s m e u r t r e s e l l e s a u t r e s s a c r i -
lèges qui f u r e n t c o m m i s d a n s c e lien saint par les Juifs les é v é n e m e n t s q u i d e v a i e n t s ' a c c o m p l i r s o u s les Séleucides
mêmes, p e n d a n t le d e r n i e r s i è g e . L e p r o p h è t e ajoute que p a r r a p p p o r t à s o n p e u p l e . Le c h . x f o r m e l ' i n t r o d u c t i o n à la
l'abomination y demeurera, usque ad eonsummationem el p r o p h é t i e ; l e s c h . xi el x n e n t r e n t d a n s d e n o m b r e u x d é t a i l s
fmem,... o u p l u t ô t , s u i v a n t l ' h é b r e u , jusqu'à la ruine déter- s u r l ' é p o q u e q u i p r é c é d a l e s M a c h a b é e s . — La 3 ° a n n é e de
minée, j u s q u ' à ce q u e le t e m p l e soit entièrement ruiné. C'est Cyrus, un ange révèle à Daniel, s u r les b o r d s d u Tigre,
il s ' e s t é c o u l é e n v i r o n -475 ans ; nous arrivons ainsi à peu persécution d e l'Antéchrist, d u r e r a trois a n s et d e m i , xn,
2 ° O u a f a i t à c e t t e o b j e c t i o n d e s r é p o n s e s d i v e r s e s : 1° L e a s u b s t i t u é le p i s t a c h i e r a u l e n t i s q u e et le g r e n a d i e r à l ' y e u s e ,
f a i s a n t c o r r e s p o n d r e a u p i s t a c h i e r , pasteka, le v e r b e paska,
jeu d e mots grecs ne prouve aucunement que l'histoire de
a c o u p e r ( l a l è t e ) , » e t a u g r e n a d i e r , rimmon, le v e r b e rum
S u s a n n e n'a p a s été p r i m i t i v e m e n t écrite en hébreu ou en
(à la f o r m e h i p h i l , h a r i m ) a e n l e v e r » . C e t t e e x p l i c a t i o n est
chaldéen, parce q u ' o n peut faire e n ces l a n g u e s d e s j e u x de
confirmée par le fait q u e le l e n t i s q u e , n o m m é par le texte
m o t s semblables : ainsi sy.ï»;, le leutisque, correspond à
grec, n'existe pas e n Babylouie, et q u e l'yeuse, d a n s ce p a y s ,
l'hébreu tsori, et s/joii, au verbe toï, Isàri', fidil,
n'était pas cultivé dans les jardins. — On conçoit donc s a n s
fissuras fecil; -pi»;;, l'yeuse, correspond à iltui, thirzah;
peine qu'ou ue puisse plus retrouver les lermes employés par
e l c p i s a i p e u t c o r r e s p o n d r e à l a r a c i n e T > f i , lltarad, qui, en Daniel. On u e peut pas, par conséquent, conclure du jeu de
a r a b e , a l e s e n s d e « m e l l r e e n m o r c e a u x ( 3 ) . » — 2 J Si l ' o n m o i s grecs, d'après t o u t ce q u i vient d'être d i t , q u e l'histoire
n ' a d m e t pas celte explication et a u t r e s semblables, qui sont de Susanne n'est pas authentique (I).
sujettes, e n effet, à de graves difficultés philologiques, on
D i e u e n r é v é l a la fin p r o c h a i n e . l e t r o i s i è m e c h a p i t r e s s o n t e n p r o s e ; l e r e s t e d e la prophétie
est écrit c o n f o r m é m e n t a u x lois du parallélisme.
• 1067. - S t y l e d'Osée.
p r é c i p i t e n t et s ' a c c u m u l e n t ; son l a n g a g e r e s s e m b l e à u n tor- Les prophéties d'Osée n e forment q u ' u n seul tout; elles
r e n t i m p é t u e u x . Le p r o p h è t e a c e p e n d a n t u n cœur brûlant ne renferment pas u n e série d'oracles écrits à des époques
d ' a m o u r p o u r ses frères et p l e i n d e c o n f i a n c e e n la b o n t é et diverses, ou d e d i s c o u r s p r o n o n c é s et a d r e s s é s a u peuple en
la m i s é r i c o r d e d e D i e u : c e c o n t r a s t e e n t r e l ' i n d i g n a t i o n q n e différents temps, c o m m e les recueils des quatre g r a n d s pro-
l u i c a u s e n t les péchés d ' I s r a ë l , et l ' e s p é r a n c e q u e lui d o n n e phètes ; c'est u n e composition d ' u n seul jet, faite en une
l'affection p a t e r n e l l e d e Dieu p o u r les e n f a n t s d e J a c o b , est s e u l e f o i s , v e r s l a fin d e la v i e d u p r o p h è t e , d a n s l a q u e l l e il
la s o u r c e d e s p l u s g r a n d e s b e a u t é s d e s o n livre. Ilien déplus r é s u m e Ini-même et présente, daus leur eusemble, les pré-
t e n d r e q u e la m a n i è r e d o n t le S e i g n e u r p a r l e d e sou peuple, dictions qu'il avait p r o m u l g u é e s p e n d a n t le cours de s o u mi-
v i , 3 - 4 (voir a u s s i m , 3 ; x i v , 6, 9 ) ; tien de plus énergique n i s t è r e p r o p h é t i q u e . S o u livre se divise e n d e u x p a r t i e s : d a u s
q u e sa r é p r o b a t i o n d u p é c h é , v , 1 4 ; x m , 8 . — Le p r e m i e r e t l a p r e m i è r e , i - m , il e x p o s e , s o u s u n e f o r m e symbolique, les
i n f i d é l i t é s d ' I s r a ë l ; d a n s la s e c o n d e , i v - x i v , il i n t e r p e l l e di-
r e c t e m e n t le p e u p l e , lui r e p r o c h e s e s c r i m e s e t l u i annonce
(!) S . J é r ô m e , Prxf. in 12 Proplielos. t. x x x v u i , col. 1015. — n Ou les m a u x q u i en s e r o n t le c h â t i m e n t , m a i s n o n s a n s lui pro-
p e u t a f f i r m e r à bon droit, dit Ewald, Die Propheten des tdten Butides,
m e t t r e la fin d e s e s é p r e u v e s .
2« édil., 1867, 1. i, p. I7S. qu'Osée et Joël s o n t , p a r m i les p l u s a n c i e n s
p r o p h è t e s , les d e u x plus g r a n d s poêles, c h a c u n à sa m a n i è r e . Osée a
u n e imagination vive et riche ; son langage est plein ,l'énergie et aussi
d e t e n d r e s s e e t de chaleur, malgré q u e l q u e s i m a g e s fortes, f r u i t s de 1060. — I " partie : T a b l e a u s y m b o l i q u e de l'infidélité d ' I s r a ë l , l - u i .
sa h a r d i e s s e et d e son originalité poétiques el t é m o i n s de la simplicité
d e m œ u r s de son temps Tout eu lui est o r i g i n a l , . . . r e m a r q u a b l e par I.i p r e m i è r e partie contient les prophéties qu'Osée avait
la force d e la pensée et la beauté de l'expression. •> Ewald r e m a r q u e , f a i t e s s o u s l e r è g n e d e J é r o b o a m II ; Principium loquèndt Do-
p . 17 i, c o m m e u u e singularité du style d'Osée, q n ' o n ne t r o u v e point mino in Osee, i, 2 . E l l e d é p e i n t , s o u s u n e f o r m e s y m b o l i q u e ,
d a n s l'original u n e seule particule i u l e r r o g a t i v e . Les interrogations
elles-mêmes s o n t rares dans ces quatorze chapitres, vi, 1; v n i , 5 ; ix, 5, les infidélités d u p e u p l e e n v e r s Dieu, la v e n g e a n c e d i v i n e et le
1S; XI. 8: x i n , 10; siv, 0. 10. E i c h h o r n . Einleitwg, s e c t . 55â, a fait pardon qui sera enfin accordé a u coupable. — P r e m i e r sym-
du style d'Osée la description s u i v a n t e , d a n s laquelle il c h e r c h e à l'imi- b o l e : 1° î - u , I. Osée reçoit du Seigneur l'ordre d'épouser
ter : « Son langage est comme u n e g u i r l a n d e t r e s s é e des fleurs les plus
tworem fornkationum, figure d ' I s r a ë l c o u p a b l e ; il e n a d e u x
d i v e r s e s ; les images sont a c c u m u l é e s les u n e s s u r les a u t r e s , les com-
p a r a i s o n s supplantées parles c o m p a r a i s o n s , les m é l a p h o r e s entrelacées fils e t u n e fille q u i r e ç o i v e n t d e s noms prophétiques ; l'aîné
d a n s les métaphores. Il cueille u n e fleur et la j e u e aussitôt p o u r eu s'appelle J e z r a h e t , eu s o u v e n i r d e l ' e x t e r m i n a t i o n d e la m a i -
cueillir u n e a u l r e . Connue u n e abeille, 'i vole de fleur e n fleur pour
son d'Acftab par J é h u d a n s la plaine de Jezrahel. et pour
cueillir le miel de tontes. Il eu résulte q u e ses ligures s o n t des c h a î n e '
d e perles. Parfois il approche d e l'allégorie, p a r f o i s il t o m b e d a n s l'ob- a n n o n c e r la p u n i t i o n des descendants de Jéhu, parce qu'ils
scurité. . Cf. v, 9 ; vi. 3; v u , 8 ; x m , 3, 7, 8 . n ' o n t p a s été plus fidèles qu'Achab et sa race; la fille est
nommée Lù-roukhâmùh, Afisque misericordia, p o u r signifier
35.
[1072] ART. n . — JOEL. 623
622 CUAr. VI. — LES DOUZE PETITS PROPHÈTES. [1070]
le c h â t i m e n t ; l a l o n g a n i m i t é e t l e s b i e n f a i t s d e s o n mailre
q u e l a p a t i e n c e d i v i n e e s t à b o u t , e t le s e c o n d fils ùi-'ammi,
n ' o n t servi q u ' à l'endurcir, mais l'heure de l'expiation est
Xnn poputns meus, pour m a r q u e r la s é p a r a t i o n qui existe
p r o c h e ; il c o m p t e s u r l ' A s s y r i e e l s u r l ' É g y p l e , i l s e repait
e n t r e le S e i g n e u r e t s o n p e u p l e . C e p e n d a n t , si I s r a ë l s e c o n -
de vent; que Satnarie périsse, parce qu'elle a abreuvé son
vertit, Dieu aura pitié d e lui. — 2° n , 2 - 2 4 . Le p r o p h è t e
Dieu d ' a m e r t u m e I N é a n m o i n s la bonlé de Dieu est telle q u e
s ' a d r e s s e a u p e u p l e ; il le m e u a c e , le p r e s s e d e s e convertir
s i l ' i n f i d è l e s e c o n v e r t i t , il l u i a c c o r d e r a le p a r d o n .
et lui p r o m e t e n f i n la félicité, s'il e s t fidèle. — Second sym-
bole, m . Osée reçoit l'ordre d'épouser une f e m m e adultère
ARTICLE II.
e t d e la f a i r e a t t e n d r e p o u r i n d i q u e r q u e les I s r a é l i t e s s e r o n t
s a n s r o i s e t s a n s s a c r i f i c e s , j u s q u ' à ce q u ' i l s s e c o n v e r t i s s e n t .
L e d e r n i e r v e r s e t d u c h . 111 c o n t i e n t l ' a n n o n c e q u e c e t t e c o n - Vie et époque de Joël. — Son style. — Analyse el explication de sa prophétie. -
Do jugement générai dan» la vallée de Josopbat.
v e r s i o n a u r a l i e u à l ' é p o q u e d e l a v e n u e d u M e s s i e , in n o v i s -
s i / n o dierum. U n certain n o m b r e de commentateurs croient 1071. - Vie de J o e l .
q u e les s y m b o l e s de ce chapitre n e f u r e n t pas réalisés par
.loel, fils d e P h a l u e l , est le s e c o n d des petits prophètes
Osée, m a i s le t e s t e peut difficilement s'entendre dans ce
dans la Vuigate. Son nom signiBe « Jéhovah est Dieu. »
sens ; le p r o p h è t e c o n t r a c t a s a n s d o u t e u n véritable m a r i a g e
Nous ne savons rien d e s a vie, si c e n'est qu'il était du
a v e c l e s d e u x f e m m e s d o n t il p a r l e , e t e l l e s m e n è r e n t d e p u i s royaume de Juda ( 1 ) . P e u t - ê t r e v i v a i t - i l à J é r u s a l e m (2). L e
u n e vie convenable. P s e u d o - É p i p h a n e le f a i t à tort de la t r i b u d e R u b e n , et d i t
qu'il était n é et qu'il f u t enseveli à Béthoron, entre Jérusa-
1070. — ILE partie : Impiété D'Israël; son c h â t i m e n t ; son p a r d o n , IV-ÏIV.
l e m e t C é s a r é e (3). Q u e l q u e s c o m m e n t a t e u r s s u p p o s e n t , sans
L a s e c o n d e p a r t i e c o n t i e n t l e s p r o p h é t i e s q u e fil O s é e a p r è s preuve, qu'il était prêtre.
la m o r t do J é r o b o a m , l o r s q u e les p r é d i c t i o n s qu'il a v a i t déjà
p r o m n l g u é e s d u t e m p s d e ce r o i c o m m e n ç a i e n t à s ' a c c o m p l i r . ' 1072. — E p o q u e de Joel.
Elles s o n t énoncées en f o r m e de discours et se p a r t a g e n t e n
1° S e s p r o p h é t i e s n e s o n t pas datées, mais ou peut re-
t r o i s s e c t i o n s , d o n t l a fin e s t m a r q u é e p a r la p r o m e s s e réi-
garder c o m m e certain qu'elles sont des plus anciennes qui
t é r é e , VI, 1 - 3 ; XI, 9 - 1 1 c l x t v , 2 - 9 . — 1° D a n s l a première,
tv-vi, 3, Osée d é c r i t l'état d é p l o r a b l e d e la r e l i g i o n el des nous soient parvenues. Voici d'où on peut le conclure.
m œ u r s d a n s I s r a ë l ; il a n n o n c e c o m m e n t D i e u l ' e u c h â t i e r a 1° E l l e s s o n t a n t é r i e u r e s à c e l l e s d ' I s a ï e . C e d e r n i e r a v a i t , e n
e t e n s u i t e le s a u v e r a . — 2 " D a n s l a s e c o n d e , v i , 4 - x i , 1 1 , i l
(1) « l u Joel, dit S . J é r ô m e , o m u e q n o d d i c i t u r , a d I r i h u m J u d a et
s'indigne contre l'opiniâtreté des dix tribus qui, malgré ail J e r u s a l e m p e r t i u e r e c r c d e n d n m est, et uullaui o u i u i u o I t r a e l i s . . . in
t o u t e s les e x h o r t a t i o n s e t les a v e r t i s s e m e n t s , p e r s i s t e n t d a n s hoc fieri tueulionem. » Comment, in M , 1, I, t . XNV, col. 949-950.
l'idolâtrie et rendentainsi l e u r punition inévitable et terrible ; (2} Joel, i, 13 si|.; i l , 1, 9 ; m , 1, 6, S, 18-21 v 'Ueb., iv, 1, 6, 8, 18-20
ou v, 10-12). — La division de la p r o p h é t i e de Joel est différente d a u s
la g r a n d e m i s é r i c o r d e de Dieu pourra seule, les préserver
l'hébreu et d a n s la Vuigate. Les éditions de la V'ulgate se divisent e u
d ' u n e r u i n e c o m p l è t e ( I ) . — 3» D a u s l a t r o i s i è m e , x i , 19-xiv, trois chapitres. D a u s l ' h é b r e u , le c h . u se t e r m i n e au t . 27 et le c h . n i
l ' i n d i g n a t i o n d ' O s é e c r o i t e n c o r e : le c o u p a b l e e s t mûr pour est formé des cinq d e r n i e r s >•>•. du eh. n de la Vuigate, 28-32. Le c h . m
de la Vuigate devient ainsi le c h . iv de l ' h é b r e u . Dans q u e l q u e s édi-
tions du t e x t e h é b r e u , le ch. iv. est. lui-même Snbdivisé en d e u x , le ch. iv
(Il S u r le passage d'Osée, xi, 1, appliqué p n r S. Matthieu à la tuile a y a n t huit versets eL le c h . v treize versets, c'est-à-dire les >>\ 9-21.
en Egypte, voir M. Itaeucz, t. m , n» 131. et S. J é r ô m e , Comment. in (3) P s e u d o - É p i p h a n e , De vilis prophelarwn, e. xiv, t. S LUI; col. 107.
Osee°l III, t . XXV, col. 913.
62-1 CHAT. V I . — LES DOCZE PETITS PROPHÈTES. [1072] [10741 ART. i l . — JOEi. 625
opinions en admettant, c o m m e cela parait très vraisemblable littéral, q u e Dieu j u g e r a , c ' e s t - à - d i r e p u n i r a , d a n s la vallée
q u ' o n a p p e l l e a i n s i , t o u s les e n n e m i s d e s o n p e u p l e . Le t e x t e
q u e J o ë l , d a n s sa s e c o n d e p a r t i e , c o n s i d è r e l ' i n v a s i o n d o n t il
original r e n f e r m e u n jeu de mois : D i e u jugera (schephot)
a p a r l e d a n s l a p r e m i è r e c o m m e le t y p e d u j u g e m e n t d e D i e u
dans la v a l l é e d u Jugement de Dieu ( Yehosehaphal). Itieu
qui approche.
n ' i n d i q u e o ù e s t s i t u é e c e t t e v a l l é e . Il e s t p r o b a b l e q u e Joël
[1079] ART. 11!. — AMOS. «20
628 C I U R . VI. — LES DOUZE PETITS PROPHÈTES. [1078]
d é s i g n e ainsi le lieu o ù , d u t e m p s d u roi J o s a p h a l , le Sei- r e ç u d a n s n o s Bibles, le q u a t r i è m e d'après l'ordre chronolo-
gique que nous avons adopté. L'orthographe de sou nom
g n e u r d é l i v r a s o n p e u p l e d e s e s e n n e m i s , Il P a r . , x x , 1-29.
m o n t r e qu'il était différent d u p è r e d'Isaïe, avec qui o n l'a
« Q u e l q u e s - u n s (1) o n t p r é t e n d u , d i t C a l m e t , q u e l a vallée
quelquefois c o n f o n d u . Ce dernier s'appelait ' A m o t s avec un
d e J o s a p h a t é t a i t le lieu o ù tous les p e u p l e s se devaient ras-
aleph e t u n tsadé; le p e t i t p r o p h è t e ' A m o s a v e c u n aîn et u n
s e m b l e r a u j u g e m e n t dernier. Ce s e n t i m e n t est a u j o u r d ' h u i
samech, u ° 9 0 8 . II n o u s f o u r n i t l u i - m ê m e s u r s a p e r s o n n e
a s s e z c o m m u n d a n s l'Iîglise. M a i s les a n c i e n s n e se s o n t p a s
toujours expliqués de la m é m o sorte. Origéne (2) croit que quelques renseignements utiles à conuaitre pour l'intelli-
du Fils de Dieu sera c o m m e celui d ' u n éclair, qui se fait comores à Thécué, à quatre ou cinq lieues de distance au
voir e n u n m o m e n t p a r t o u t le m o n d e . S. J é r ô m e e t l ' a n c i e n s u d d e J é r u s a l e m , i , 1 ; v u , 1 4 ( 2 ) . S u r l ' o r d r e d e D i e u , il q u i t t a
a u t e u r cité p a r S. T h o m a s s o u s le n o m d e S. Chrysostome sa patrie pour aller à Béthel, dans le n o r d , prophétiser
parlent de m ô m e . S. J é r ô m e est u n peu fort sur'l'article, c o n t r e Israël, v u , 15. Q u o i q u ' i l s'occupe p r i n c i p a l e m e n t du
p u i s q u ' i l dit (3) qu'il e s t ridicule d e croire q u e le S a u v e u r se r o y a u m e des d i x t r i b u s d a n s s o n l i v r e , il p a r l e p l u s i e u r s fois
manifestera dans un lieu r e s s e r r é , lui q u i e s t la l u m i è r e d u a u s s i d e J u d a (3).
i n o n d e . S . H i l a i r e (4) s e m b l e d i r e q u e l e s p e u p l e s s ' a s s e m b l e -
' 1019. — Époque à laquelle p r o p h é t i s a Amos.
r o n t a u j u g e m e n t s u r le C a l v a i r e , p u i s q u ' i l a s s u r e q u e l e F i l s
de Dieu p a r a î t r a d a n s s a g l o i r e , a u m ê m e lieu o ù il a é t é c h a r g é I" L ' é p o q u e o ù A m o s p r o p h é t i s a e s t i n d i q u é e , i, I . C ' é t a i t
d'opprobres. » Knoll, q u i embrasse l'opinion p o p u l a i r e , d'il sous le r è g n e d ' O z i a s , r o i d e J u d a , 8 0 9 - 7 5 8 a v . J . - C . , e t d e
cependant: «Multi putantquemlibet locum.in quo judicium Jéroboam II, 825-784, deux a n s avant le t r e m b l e m e n t de
habetur, et boni a malis separantur, vallem Josaphat nuncu- terre. N o u s i g n o r o n s m a l h e u r e u s e m e n t à quelle d a t e eut lieu
p a r i p o s s e (5). »
(1) a Deum q u i humilia eligit et rçuœ vilia s u u l iu m u n d o a t q u e c o n -
t e m p l a , nubilibus priefert. ICor., i , 2 7 , A m o s i e x e m p l o testai u m f a c e r e v o -
ARTICLE III. luisse, non g e n e r i s s p l e n d o r e a u t d i g n i l a t e , u o u l i t t e r a r u m perilia, non
liumano consilio vei i n d u s t r i a c o m p a r a r i , sed d i v i o o Djuue're ac grnlia
Amos.
p r o p h é t i e d o n u m p a r i l e r ac officium o b l i u g e r e , q u o tam r u d e s a c
simplices i u s t r u e r e q u a m nobiles a e doctos pro l u b i l u suo Spiritus
§ I. — I n t r o d u c t i o n A u p r o p h é t i e ii'Amos.
S a n c t u s soleal. » Carpzow, Introductioad Hbrosprophelicos V. T., 1731,
Vie do prophète. — Date. — Style. p. 318.
(2) « Fuit de oppido ï h e c u e , quod sex millibus a d m e r i d i a n a i n pla-
1078. - Vie d'Amos. garn a b e s t a saucta Beilileem, qua! n i u o d i g e u u i t S a l v a l o r e m ; et u l t r a
A m o s est le t r o i s i è m e d e s petits p r o p h è t e s , d ' a p r è s l'ordre u u l l u s est viculus. ue [nisij a g r e s t e s q u i d e m casée et f u r u o r u m similes,
q u a s Afri a p p e l l a u t u m p a l i a . T a n t n est eremi vastitas, q u ® u s q u e a d
( 1 ) . Albert, ilemig. Haimo. Liran. Val. Tir. alii ,, m a r e R u b r u m , F e r s a r u m q u e el j E l h i o p u m a l q u e I u d o r u m t e r m i n o s
2) Origen., lu Sltillh., x x v , 32 , 33 „ dilalatur. E l q u i a b u m i arido a t q u e a r e n o s o iiihil o m n i n o f r u g u m gi-
(S) . H i e r o a y m . In Untth.. x x t v , 2 7 . ,M a i s s . J é r , , m e s | ] r ^ g u i t u r , c u u c t a s u u t plena p a s t o r i b u s , ut sterilitatem lerrœ c o m p e n s e n t
de Joël semble d é t r u i r e c e qu'il a d i l s u r S. M a l l b i c u , p u i s q u ' i l avoue p e c o r u m m u l t i t u d i n e . Ex h o c n u m é r o p a s t o r u m Amos p r o p h e t a fuil.
eu plus d uu endroit q u e t o u s les p e u p l e s seront r a s s e m b l é s a u j u g e - i m p e r i t u s s e r m o n e sed non scientia. Idem e n i u i , q u i p e r o m u e s p r o -
ment d a n s la vallée de J o s a p h a t , o u d a n s la t » d,. jugement, dont phetas, in eo Spiritus S a n c l u s l o q u c b a t u r . » S . J é r ô m e , In AmOs Pro-
il ne fixe [jus toutefois la s i t u a t i o n . » togus, t. x x v , col. 989-990.
s; . Ililar., In Ha/th., x x i v , 32. „ _ Calmel, Joël, m , 2, p. 165. (3} Amos est cité d e u x fois d a n s le Nouveau T e s t a m e n t , v, 25-27, p a r
(3) Knoll, Initiftiones iheotogix tAemétiùe. pars V, seclio m . caD u »S. E t i e n n e . Act., v u , i 2 ; et ix, U , par S . Jacques, Act., x v , 16.
F
a n . 1 . 1 . vi, p . s a . '
03« CLLAP. VI. — LES DOUZE PETITS PBOPUÉTES. 11080] [1082] AI1T. m . — ASIOS. 631
•• ***» T « «» T^XT"
pas été c o r r o m p u e s par J é r o b o a m I.
(I; Voir n u e m a n i è r e d e parler a n a l o g u e . E s . . XX, 5 ; J o b , v . 19;
XXS1I1. I l , 5 9 ; P r o v . . œ , l à , 1 8 , 2 1 ; Réel., XI, 2 ; ls.. x v n , 6 ; Jlic.,
v. 5; C ' l y s . , v, :|06; .1in., l , 9 3 ; S e n e c . , Hippol., il, 091; P a u s a n i a s ,
„,„„„,, IV, 0 ; superbiam lacob, VI. 8 ; v i n , 1 ; cl. P i . XLV II. i l . I, > . Aebaic., v u , 6.
S i les hatils lieux d ' I s a a e , v u , 9. e l la m a i s o n d'Isaac vi . 0,
où la Vulsate t r a d u i t e x v i s a i,Mi el domnm uMi; cnm <*«"">'• 11 •
632 C H I P . VI. — LES DOUZE PETITS PROPHÈTES. [1083] [11)84] ART. IV, — ABDIAS. 633
çant chacun p a r les m o t s : Audile verbum (hue), m , I ; iv, n o m q u ' A m a s i a s lui d o n u e s a n s doute p a r dérision, v u , 12,
1, e t v , 1 . — 1° m . D a n s le premier discours, A m o s re- v e u t r e m p l i r la m i s s i o n q u e D i e u l o i a c o n f i é e , e t a n n o n c e à
p r o c h e a u p e u p l e s o n i n g r a t i t u d e e t s e s c r i m e s : il a v a i t é t é s o n p e r s é c u t e u r le c h â t i m e n t qui l'attend. — La vision d e la
choisi d e Dieu e n t r e t o u t e s les n a t i o n s d e l a t e r r e , e t il a é t é corbeille de fruits confirme la r u i n e p r o c h a i n e d u royaume
i n f i d è l e ; il n ' e n s e r a q u e p l u s s é v è r e m e n t p u n i ; il a a c c u m u l é des dix tribus. La c i n q u i è m e et d e r n i è r e v i s i o n , îx, nous
crimes sur crimes, l'ennemi viendra, pillera Samarie, fera iiontre D i e u o r d o n n a n t la r u i n e d u l e i n p l e s c h i s m a l i q u e de
p é r i r ses h a b i t a n t s e t d é t r u i r a les a u t e l s i m p i e s d e Bélhel avec Bélhel et celle d u peuple impie. La prophétie se termine
la capitale d u r o y a u m e . — 2 ° î v . S e c o n d d i s c o u r s : L e s c h â t i - n é a n m o i u s p a r d e s p a r o l e s d ' e s p é r a n c e e t p a r la p e i n t u r e d u
m e n t s n ' o n t p a s c o r r i g é l e s c o u p a b l e s ; ils en s u b i r o n t b i e n - J . r è g n e m e s s i a n i q u e , î x , 11-18. S . J a c q u e s , A c t . , x v , 16, a p -
tôt d e nouveaux. — 3° v-vi. Troisième discours : C'est une
plique e x p r e s s é m e n t au Messie, A m o s , ix, 11.
élégie s u r la ruine de l'incorrigible S a m a r i e . Le prophète
l ' a n n o u c e e t l a p l e u r e ; il f a i t e n t e n d r e le Vx v e n g e u r , v , 1 8 ;
ARTICLE IV.
v i , I , p a r c e q u ' I s r a ë l a r e f u s é d ' é c o u t e r l e Qwerite me et vi-
vais du Seigneur, v, 4, 6 ; le Quxrite bonum. ut vivatis, Abdlas.
v, 14. T a n t d ' e n d u r c i s s e m e n t s e r a enfin p u n i s a n s retour : Vie. — Epoque. — Analyse-
Migrare vos faeiam trans Damaseum, v, 27 ; finis est, VI, 11 ;
(gens) eonteret vos ab introitu Emath xisque ad torrentem 108». — Vie d'Abdias.
deserti, vi, 1.1. A b d i a s J e s e r v i l c u r de J é h o v a h ) , est le q u a t r i è m e d e s pe-
t i t s p r o p h è t e s (1). S a p r o p h é t i e n e n o u s f a i t c o n n a î t r e q u e s o u
n o m . l i n e t r a d i t i o n le c o n f o n d a v e c le p i e u x Israélite d o n t il
1083. — 3° Visions e t s y m b o l e s prophétiques a n n o n ç a n t le c h â t i m e n t
d'Israël, v i m x . i est q u e s t i o n d a u s l ' h i s t o i r e d ' A c h a b et d ' É l i e , e t q u i s'appe-
l a i t a u s s i A b d i a s , 111 R e g . , x v m , 3 , m a i s il n ' e s t p a s pos-
La dernière partie d ' A m o s contient cinq visions qui con- sible d e s a v o i r si elle e s t f o n d é e (2). U n e a u t r e tradition voit
firment ce qui a é t é d i t d a n s les d i s c o u r s précédents. Les en lui u n p r o s é l y t e I d u m é e n , s a n s doute parce qu'il a pro-
quatre premières commencent de la m ê m e manière: Hxe phétisé c o u l r e l ' l d u m é e , ou b i e n le t r o i s i è m e capitaine e n v o y é
ostendit mihi Dominas Deus, vu, I, 4, 7 : vin, 1; la cin- p a r O c h o z i a s à Ë l i e , I V R e g . , i , 13 [3), e t c . O n p e u t c o n c l u r e
quième, q u i est indépendante d e s p r é c é d e n t e s , s ' o u v r e par- de sa prophétie qu'il était d u royaume de J u d a ; nous ne
les m o t s : W Dominum slontem, ix, I . D a n s la première pouvons rien affirmer de plus sur sa personne.
e t la s e c o n d e , c e l l e d e s s a u t e r e l l e s , vu, 1-3, e t du feu, vu, Son langage esl a n i m é et rapide, abondant en apostrophes
4 - 6 , l e p r o p h è t e i n t e r c è d e p o u r la r a c e d e J a c o b , e t D i e u l u i
p r o m e t d'avoir pitié d'elle ; m a i s d a n s la t r o i s i è m e , celle d u I I e n i n t e r r o g a t i o n s ; le s t y l e e s t p u r et s o u v e n t t r è s p o é t i q u e .
cordeau, vu, 7-9, et la q u a t r i è m e , c e l l e d e l a c o r b e i l l e d e (1) Le nom d'Abdias esl assez c o m m u n dans l'Ancien Testament,
f r u i t s , v i n , 1 - 3 , le S e i g n e u r r e f u s e de p a r d o u u e r encore. — III Reg.. X v m , 3 ; I l'ai-., m , 2 1 ; v u , S; m , 3 8 ; IS', IC; 44; s u , 9 ;
E n t r e c e s d e u x d e r n i è r e s se place, v u , 10-17, u n é p i s o d e h i s - XXVII, 19; Il Par., XVII, 7 ; x x x i v , 12; I Esd., v u i , 9 ; Il Esd., x , 3.
;2; Voir S.Jèrbme, Commentariorum inAMinm hier, t. x x v , oui. 1009.
t o r i q u e . A u y . t), D i e u a n n o n c e la r u i n e d e la m a i s o n d e J é -
(3) l's.-Êpipbau.. I)e oitis jirofilietarwn, c. x v , t XLllt, col. 407.
(¡34 CllAP. VI. — LES DOUZE PETITS PkOPHÉTES. [I085j [11)85] AltT. IV. — ABDIAS. «35
c o m b i e n d e t e m p s a u p a i a v a n t ? Il e s t i m p o s s i b l e d e d o n n e r â
1085. — É p o q u e à laquelle a vécu A b d i a s . celte question une réponse certaine. Abdias reproche aux
Iduniéens d'avoir applaudi aux malheurs de Juda, lors de
- " L ' é p o q u e d ' A b d i a s e s l très difficile à d é t e r m i u e r . Les u n s
la p r i s e d e J é r u s a l e m p a r les é t r a n g e r s , A b d . , I l - l i ; m a i s i l
le r e g a r d e n t c o m m e le plus ancien des petits prophètes, les
n e n o u s d i t p a s q u e l s é t a i e n t ces é t r a n g e r s . De là la difficulté.
a n t r e s lis f o n t v i v r e d u t e m p s d e l a c a p t i v i t é ( t ) . La brièveté
Jérusalem, avant d'être détruite par Nabuchodouosor, avait
de sa prophétie, qui non s e u l e m e n t n'a point d e titre, mais
été prise et pillée cinq fois d e p u i s qu'elle élail d e v e n u e capi-
ue r e n f e r m e a u c u n e allusion assez précise, expliquâtes diver-
t a l e : 1° p a r l e r o i i l ' É g v p t e , S é s a c , III H e g - , x i v , 2 5 , sous
g e n c e s si considérables entre les savants. On peut, néan-
R o b o a i n ; 2° p a r les P h i l i s t i n s et les Arabes, sous J o r a m ,
m o i n s , s a n s a f f i r m e r le f a i t c o m m e c e r t a i n , r e g a r d e r l e p r o
Il P a r . , x x i , 1 0 ; 3 ° p a r l e r o i Joas d'Israël, sous Amasias,
phèle Abdias comme le plus ancien de tous ceux d o n t les
I V K e g . , x i v , 1 3 ; -t" p a r l e s C h a l d é c n s , s o u s J o a k i m , I V I l e g . ,
é c r i t e n o u s o n t é l é c o u s e i v é s . — I ' 11 e x i s t e e n t r e s a p r o p h é -
xxiv, 1, et 5 ' s o u s J é c h o u i a s , IV R e g . , x x i v , 10. A b d i a s ne
tie e t celle do J é r é m i e c o n t r e l ' I d n m é e u n e t r è s g r a n d e res-
p e u t p a r l e r d e la p r e m i è r e p r i s e d e J é r u s a l e m p a r S é s a c ; les
s e m b l a n c e ; elle est p o u s s é e à tel p o i n t q u ' o n e s t o b l i g è d ' a d -
Iduniéens étaient alors s o u m i s au royaume de J u d a ; il ue
meltre q u e l'un des deux a eu sous les y e u x l'œuvre de l'autre,
p e u t p a s d a v a n t a g e f a i r e a l l u s i o n à la q u a t r i è m e e t à l a c i n -
el t o u t p o r t e à croire q u e c ' e s t J é r é m i e qui a i m i t é Abdias(2).
q u i è m e , q u i s o n t c o n t e m p o r a i n e s de J é r é m i e , n o n p l u s q u ' à
Le petit prophète a donc prophétisé avant le g r a n d , mais
la t r o i s i è m e , p u i s q u ' i l dit expressément que la c a p i t a l e d e
la Judée fut ravagée par des étrangers, ce qui n e saurait
(Il II n'y a pas m o i n s d e t r o i s c e n t s a n s de différence e n t r e la d a t e s'appliquer aux Israélites d u Nord, m a i s convient parfaite-
n u e lui a s s i g n e M. Keil, 889-884 a v . J . - C . et celle q u e l u i assigne ment aux Arabes et surtout aux Philistins, dont le nom
M Mcvrick, 5SB, O W m M a r i s l e Speaker s Bible, L o n d r e s , 1876. Hitzig,
même signifie • étrangers, » el est g é n é r a l e m e n t traduit
ii c o n n u p a r ses hardiesses, l'a Tait d e s c e n d r e J u s q u ' à l'on 312, mais il
"e-tseul de sou avis. M. Le l l i r , c o m m e M . Keil, e u a fait u n des p l u s a i n s i p a r les S e p l a n t e , 19, cf. I I . C'est donc du
a n c i e n s p r o p h è t e s , il n e l'a p l a c é c e p e n d a n t q u e v e r s l'an 181
(-1- Depuis les é t u d e s a p p r o f o n d i e s d e C a s p a n s u r c e s u j e t , t o u s les temps de Joram qu'a vécu et qu'a prophétisé Abdias, à
c r i t i q u e - à l'exception d e l ' a v e u t u r e u x Bilzigt ont r e c o u u u q n e c e s t
l ' é p o q u e où les I d u m é e u s s e c o u è r e n t le j o u g de ce roi de
Abdias q u i a précédé J é r é m i e . T e l l e esl l'opinion d ' E i c h h o r u . S c l i n u r -
r e r Schuilz Itoseunniller, J S g e r , B e u d e w e r k , M a u r e r , pehtzscli, Ke.:, J u d a , IV I t e g . , v m , 2 0 - 2 2 ; II P a r . , x x i , 8 - 1 0 , e t o ù i l s ap-
Pusev XVordsworth, Mevrick C o m m e l'a t r è s bien établi K u e p e r . J e r e - plaudirent a u x ravages desPhilislins et des Arabes de l'Arabie
m i e a rattaché p r e s q u e t o u t e s s e s prophéties s u r les peuples é t r a n g e r s P é l r é e , Il P a r . , x x i , 1 " . — N o u s a r r i v o n s à la m ê m e conclu-
à celles de ses p r é d é c e s s e u r s , la p r o p h é t i e s c o n t r e les Philistins, XLVII,
à celle d'Isaie, x i v , 28-32; c o n t r e les Moabiles, s l v i h , a celle d Isaie, sion en c o m p a r a n t la p r o p h é t i e d ' A b d i a s a v e c celle d e J o ë l .
s v el x v i - c o n t r e les A m m o n i t e s , x l i x , 1-0, è celle d'Amos, i, 1 3 - l a ; Les rapports entre ces d e u x écrivains sacrés sont générale-
c o n t r e Damas, x l i x , 23-27, à c e l l e d'Amos, l, 3 - 5 ; c o n t r e Babylone ,. ment admis. Joël, malgré son originalité incontestable, a
e t 11 à celle d ' h a i e , I l l t - x i v , '23. - La p r o p h é t i e c o n t r e 1 Iduniee offre
d e p l u s d a n s J é r é m i e ce c a r a c t è r e particulier qu'elle r e n f e r m e les expres- imité Abdias, cf. Joël, u , 32 (Héb. m , 5), el A b d . , y 17, d e
sions et les tours q u i lui sont p r o p r e s , m é l a n g é s a v e c les t e r m e s e m - m ê m e q u ' A b d i a s a i m i t é les p r o p h é t i e s d e B a l a a m en quel-
ployés par Abdias, lesquels n e s e r e n c o n t r e n t nulle a u t r e part d a u s q u e s points, cf. N u m , xxiv, 21, 1 8 e l A b d - , f y . -1, 1 8 s q .
J é r é m i e . Au c o n t r a i r e , e u d e h o r s d e s traits c o m m u n s , Abdias n'a r i e n
Joël a prophétisé au plus p e n d a n t une vingtaine d'années;
,1e ce q u i est particulier au g r a n d p r o p h é l e , et il est m i e n x suivi et
m i e n s lié c o m m e cela doit n a t u r e l l e m e n t avoir lieu chez l'auteur ori- O s é e et A m o s prophétisèrent soixante-quinze ans euviron
••inal Cf A b d . , 1-8, avec J é r . , x u s , 7 , 9, 10, 11-16. M. Mevrick r e p r o - a p r è s A b d i a s . A b d i a s d o i t d o n c d a t e r d e la f i n d u r è g n e d e
d u i t tout a u long, d a n s un t a b l e a u s y n o p t i q u e en h é b r e u les passages
Joram.
parallèles des d e u x prophètes, O b a d i n h , ? . 563.
636 CHAP. VI. — LES DOME PETITS PROPHÈTES. [IU»7] l'088| ART. v . — JO.XAS. 637
et le lieu d e sa n a i s s a n c e , Galh-Hépher, d a n s la t r i b u de
10811. - Analyse île la propliélie d ' A b d l . s .
Z a b n l o n [Itaud grandis viculus, dit S. Jérôme), aujourd'hui
La p r o p h é t i e d'Abdias m: r e n f e r m e q u e 21 versets : c'est Mtdjad, au nord de Nazareth, sur la r o u t e de Séphoris à
l ' é c r i t l e p l u s c o u r t d e l o u l l ' A n c i e n T e s t a m e n t . Parous pro- T i b e n a d e . S o n livre n ' e s t p o i n t daté, m a i s n o u s s a v o n s qu'il
phela, versuum suppulalione, non sensuum, dit S. Jérôme (1). vivait du t e m p s de J é r o b o a m II, roi d ' I s r a ë l , p a r IV lleg.,
1° Il p r é d i t l a r u i n e d e l ' i d n m é e , 1 - 9 ; 2 ° à c a u s e d e la part
xiv, 25 ; l'identité du p e r s o u n a g e q u i esl n o m m é en cet en-
coupable qu'elle a prise aux malheurs du p e u p l e de Dieu,
droit avec notre prophète est généralement admise, parce
1 0 - 1 6 . 3° J é r u s a l e m a u contraire sera s a u v é e et triomphera
q u e c e l u i d o n t il e s t q u e s t i o n d a n s l e s R o i s e s t a u s s i p r o p h è t e
d ' E s a û et d e t o u s ses e n n e m i s , 17-21 (2;. — L e s I d u m é e n s
e t é g a l e m e n t fils d ' A m a t h i .
s o n t le t y p e d e s f a u x a m i s qui, au lieu de s o u t e n i r c e u x à q u i
ils devraient porter secours, les a b a n d o n n e n t au jour du 1088. — Caractère du livre d e J o n a s .
m a l h e u r . Ils s o n t a u s s i la figure des e n n e m i s de l'Église,
q u i t r i o m p h e d e s e s a d v e r s a i r e s p a r la f o r c e du Messie. — 1" L e livre de J o n a s n e ressemble p a s a u x autres écrits
La prophétie d'Abdias contre Édom f u t accomplie probjble- p r o p h é t i q u e s ; il n e c o n l i e n l p o i n l d ' o r a c l e s p r o p r e m e n t d i t s
m e n t p a r N a b u c h o d o n o s o r , q u a n d il t r a v e r s a c e pays pour C est un récit h i s t o r i q u e d e la m i s s i o n qu'il recul d'aller
envahir l'Égypte; elle le fut surtout par Jean llyrcan, p r ê c h e r la p é n i t e n c e a u x N i n i v i t e s e t d e la m a n i è r e d o n t il
qui enleva à j a m a i s aux descendants d'Èsaû leur caractère l ' a c c o m p l i t . Il e s t é c r i t e n s t y l e s i m p l e e t e n p r o s e ( à l ' e x c e p -
n a t i o n a l ( 3 ) . Q u a n t à la p r o p h é t i e m e s s i a n i q u e , e l l e s e r é a l i s e t i o n d e la p r i è r e , » , 3 - I O , q u i e s t e n v e r s ) . S ' i l e s t r a n g é p a r m i
t o u s les j o u r s . les livres prophétiques, c'est parce qu'il a pour auteur un
prophète, et que, quoiqu'il ne contienne aucune révélation
ejus qui sortes regebat incertas. Jonas reconnaît alors que c ' e s l c e l u i q u i e s t r a c o n t é d e l a m a n i è r e s u i v a n t e ; « Il a r r i v a
llieu veut p u n i r sa désobéissance, e t il a c c e p t e a v e c rési- e n 1738 que, p e n d a n t u n e tempête, un m a t e l o t t o m b a d'une
g n a t i o n le c h â t i m e n t . Non tergicersatur, d i t S. J é r ô m e , non f r é g a t e d a n s la m e r . [ U n r e q u i n ] , q u i é t a i t t o u t près, saisit
dissimulai, non negat; sed qui eonfessus fuerat de fuga, a u s s i t ô t le m a l h e u r e u x q u i n a g e a i t e t criait a u s e c o u r s , e t la
pœnam libenter assumit, se cupiens perire, ne propter se et victime disparût sur-le-champ dans sa l a r g e g u e u l e . T a n d i s
csteriperçant. On j e t t e le p r o p h è t e à la m e r ; m a i s le Sei- qu'il nageait, quelques-uns d e ses c a m a r a d e s s'étaient déjà
gneur ne vent pas s a m o r t , il v e u t s e u l e m e n t l ' o b l i g e r à jetés d a n s la c h a l o u p e p o u r lui porter secours. Au moment
r e m p l i r l a m i s s i o n q u ' i l l u i a contiée : il a p r é p a r é u n grand m ê m e o ù il é t a i t d é v o r é , le c a p i t a i n e d u v a i s s e a u , t é m o i n d e
poisson q u i le reçoit d a n s s o n sein et lui conserve miracu- l'accident, eut assez d e présence d'esprit pour ordonner de
l e u s e m e n t la vie ( I ) . t i r e r s u r le m o n s t r e a v e c u n fusil qui é t a i t s u r le p o n t . Le
coup f u t tiré avec t a n t de b o n h e u r q u e le requin cracha aus-
2» N o u s i g n o r o n s à q u e l l e e s p è c e a p p a r t e n a i t le poisson
s i t ô t le m a t e l o t qu'il a v a i t d a n s la gueule; sa proie n'était
q u i engloutit Jonas. On dit vulgairement que c'était une ba-
q u e l é g è r e m e n t blessée e t elle f u t repêchée aussitôt, encore
leine (2); m a i s outre qu'elle est très rare d a u s la Méditer-
vivante, p a r la c h a l o u p e ; le poisson l u i - m ê m e fut pris par
r a n é e , elle a l a g u e u l e trop étroite p o u r a v a l e r un homme
les a u t r e s m a r i n s avec d e s h a r p o n s e t des c o r d e s , m o n t é s u r
e n t i e r . L e t e x t e s a c r é n e d é t e r m i n e r i e n ; il d i t simplement
la f r é g a t e , e t là s u s p e n d u en t r a v e r s p o u r qu'il put sécher.
dàg gadôl, o u n g r a n d p o i s s o n ; » V u l g a t e , piscem grandem-,
L e c a p i t a i n e e n fit e n s u i t e d o n a u m a t e l o t si e x t r a o r d i u a i r e -
Septante, c f . M a t t . , x u , 4 0 . Il e s t v r a i s e m b l a b l e q u e
n i e n t p r é s e r v é p a r la Providence. E l celui-ci se m i l à par-
c ' é t a i t u n e e s p è c e d e r e q u i n t r è s v o r a c e , squalus carcharías
courir l ' E u r o p e p o u r le m o n t r e r (t). »
Linnxi-, il a b o n d e d a n s l a M é d i t e r r a n é e e t d é v o r e avidement
3° D u s e i n d u m o n s t r e q u i l ' a v a i t e n g l o u t i , J o n a s a d r e s s a à
t o u t ce qu'il p e u t saisir; o n a trouvé u n cheval d a n s le v e n t r e
Dieu u n e p r i è r e l o u c h a n t e , d a u s l a q u e l l e il i m p l o r a s o n p a r -
d ' u n de ces poissons, p e s a n t cent quintaux et péché à l'ile
don, et lui promit obéissance .2:. L e Seigneur l'exauça
Sainte-Marguerite, on France; d a u s celui d'un autre, un
et le poisson déposa le p r o p h è t e sur le rivage, probable-
h o m m e avec s o u a r m u r e (3). C u fait e n c o r e p l u s i n t é r e s s a n t ,
m e n t d a n s les e n v i r o n s de J o p p é , le t r o i s i è m e j o u r après
(1) P o u r u e p a s a d m e t t r e le miracle. Herinaun vou d e r l l a r d t a iina- l'avoir dévoré.
giuè q u e J o u a s avait été rejeté s u r la côte et reçu d a n s u n e liôt«tlcric
q u i avait p o u r enseigne u n e b a l e i n e ; d ' a n t r e s o n t s u p p o s é q u ' i l avait espèce de r e q u i n le requin d e J o n a s , Jonas-Haay. Ou l'appelle aussi en
c l é recueilli e n m e r par un navire q u i s'appelait la B a l e i n e ! français lamie.
(2) C'est c e qu'on a cru j u s q u ' à Bochart q u i a d é m o n t r é la fausseté (1)' lies Ritters Cari von Linné vollstândiges Natursystem, mit einer
de celle o p i n i o n . Hierozoieon, p a r t . I l , I. v, c . s i l , 1692, p . ' 1 1 - 7 1 6 . ausfûhrlichen Erkt/îrung awgefertiget vou P b . Ludvc. S t a t i n s Millier,
A p e i n e le b r a s p e u t - i l enlrer d a u s la g u e u l e d e la b a l e i u e . Il est III T b e i l , N u r e m b e r g . 1771. p . 268-209. L ' a u t e u r d i t q u ' i l a vu lui-même
vrai q u e le c a c h a l o t , q u ' o n a proposé d e p u i s , a la g u e u l e assez g r a n d e , le requin et le r e p r é s e n t e pl s i , fig. S : Der Mensehen/resser (le m a n -
m a i s il esl r a r e d a u s la Méditerranée et u ' e s t p a s vorace c o m m e le g e u r d ' h o m m e s ) , sgwitus care/wrias. Au s u j e t du cachalot, et. ib.,
requin. 1 Tlieil, p . 303.
(31 Voir Lacépède, Histoire des poissons, t . i, p . 189; Blocb, Histoire (2) Celle prière est e m p r u n t é e e n partie a u x P s a u m e s : J o n . . i l , 3 et
i/es poissons, iv, 31, § 1; Slarck, Animal Kingdom, p . 305; d u T e r t r e , Ps. x v m , 7 ; c x x , 1 ; - J o n . , i l . 4 et Ps. l u i , 8 ; — J o n . , u . 5 el Ps.
H stoire des Antilles, t . i l , p. 203. — Il esl. du r e s t e é v i d e n t q u e , q u o i x x x i , 23; — J o n - , n , 6 et Ps. s v u i, j e t l x i x , 2 ; — J o n . , il, 8 et Ps. c x l i i ,
qu'il e n soit de la voracité du r e q u i n , et a l o r s m ê m e q u ' o n a d m e U r a i t l ; x v m , 7 ; — J o n . , n , 9 et Ps. x x x i , 7 ; — Jon , n . 10 e t Ps. m , 9 ; x l i i ,
qu'il pouvait a v a l e r J o n a s vivant, le p r o p h è t e ne p u t r e s t e r v i v a u t d a n s 5 et l , H . 23. (Nous citons les P s a u m e s d ' a p r è s l ' h é b r e u , où la ressem-
le v e n t r e d u m o u s l r e q u e par miracle, — U s Hollandais a p p e l l e n t cette b l a n c e est p l u s frappante). C'est ainsi q u e Dieu a voulu q u ' u n de ses
p r o p h è t e s nous apprit à nous servir d e s P s a u m e s p o u r prier.
3«.
fii? CIlAr. VI. — LES DOUZE PETITS PROPHÈTES. [1092] [1092] ART. VI. — MICIIÏE. (i-i.'l
t e u r , p r i n c e et l i b é r a t e u r d ' I s r a ë l . » Nahum.
S. M a t t h i e u , n , 6, parait r a p p o r t e r une partie de ce pas-
Vie. époque, style de Sahara. — Analyse de sa propliilic.
s a g e d ' u n e m a n i è r e c o n t r a i r e a u v é r i t a b l e t e x t e . Et tu, ffeth-
leheni Ephrata, paroulus es in mitlihus Juda, M Michée. 1096. - Vie, époque d e N a h u m .
A ' e q u a q u a m mínima es in principibus Juda, lisons-nous dans
N a h u m (consolation o u c e l u i q u i c o n s o l e ) , le s e p t i è m e d e s
l ' É v a n g i l e . L e s e n s d e la p r o p h é t i e n ' e s t n u l l e m e n t modifié
petits prophètes, était originaire d'Elqôsch, petit village de
s o u s cette d e r n i è r e f o r m e . D a n s l ' A n c i e n T e s t a m e n t , il s ' a g i t
G a l i l é e ( 1 ) . Il p r o p h é t i s a c o n t r e N i n i v e , a v e c u n e t e l l e v i v a c i t é
d i r e c t e m e n t d e la g r a n d e u r m a t é r i e l l e d e B e t h l é e m , e t i n d i -
rectement de sa grandeur morale; c'est l'inverse d a n s le d e couleurs, q u e plusieurs critiques o n t cru qu'il avait vu de
15-n ; m . La première fait connaître le j u g e m e n t q u e Dieu qu'elle est antérieure à l'invasion des Cbaldéens e n Palestine,
a p r o n o n c é c o n t r e la c a p i t a l e d e l ' A s s y r i e ; l a s e c o n d e , l a p r i s e , i , 6 . C e t t e i n v a s i o n e s t a n n o n c é e c o m m e p r o c h a i n e , in diebus
U. 37
650 CHAP. V I . — LES DOUZE PETITS PROPHETES. [1102] ¡1104] ART. IX. — SOPHONIE. 651
m , e s t u n e c o m p o s i t i o n s a n s rivale p o u r la h a r d i e s s e d e la d ' E z é c h i a s , à la q u a t r i è m e génération, t , 1. É z é e h i a s n'est
c o n c e p t i o n , l a s u b l i m i t é d e la p e n s é e e l la m a j e s l é d e la dic- p a s qualifié d e r o i , m a i s il y a t o u t lien d e p e n s e r q u ' i l s ' a g i t
tion. — L ' a u t h e n t i c i t é d e son livre est h o r s de contestation. bien du monarque sous lequel prophétisait Isaîe, car les
autres prophètes ne n o m m e n t j a m a i s q u e l e u r p è r e ; si So-
1101. - Analyse d e la p r o p h é t i e d ' H a b a c u c .
phonie r e m o n t e plus h a u t , cela n e peut être q u e pour arriver
L a p r o p h é t i e d ' i l a b a c u c s e d i v i s e e n d e u x p a r t i e s . — 1° L a
à u n p e r s o n n a g e h i s t o r i q u e c é l è b r e ( 1 ) . Il n o u s a p p r e n d lui-
première, î-u, est un dialogue e n t r e Dieu et le prophète,
m ê m e qu'il vivait d u l e m p s de Josias, i, 1; c ' é t a i t d a n s l e s
a n n o n ç a n t le c h â t i m e n t d e J u d a p a r les C h a l d é e n s , i, e t p u i s
c o m m e n c e m e n t s d u r è g n e d e c e r o i , p u i s q u e le c u l t e d e Baal
l a r u i n e d e s C h a l d é e n s e u x - m ê m e s , 11. H a b a c u c s e p l a i n t d e s
é t a i t e n c o r e e n h o n n e u r , i , 4 - 3 ; c f . I V R e g . , x x n i , 4 - 5 ; Il P a r . ,
s u c c è s d e s J u i f s i m p i e s , t, 2 - i . L e S e i g u e u r l u i r é p o n d qu'il
x x x i v , 3 - 8 , e t q u e N i n i v e é t a i t e n c o r e d e b o u t , n , 1 3 (2).
va a r m e r c o n t r e e u x les C h a l d é e n s . C e u x - c i , n é a u m o i n s , se
rendront coupables à leur tour, parce qu'ils attribueront leur • 1103. - S t y l e de S o p h o n i e .
vicloire, n o n à lui, mais à leurs idoles, 5-11. L e prophète in- L e style d e S o p h o n i e est p u r , facile, v i f , m a i s il m a n q u e
tercède alors p o u r s o n peuple, afin q u e Dieu en ait pitié q u a n d u n p e u d ' o r i g i n a l i t é : il e s t p l e i n d e r é m i n i s c e n c e s e t d'em-
il l ' a u r a c h â t i é , 1 2 - 1 7 . D i e u a n n o n c e q u e les C h a l d é e n s péri- p r u n t s f a i t s a u x a n c i e n s p r o p h è t e s (3).
r o n t ; i l p r o n o n c e c i n q f o i s V a c o n t r e e u x , 11, à c a u s e d e l e u r s
cinq principaux c r i m e s : 1° L e u r insatiable ambition, 6-8; 1104. — Analyse d e la p r o p h é t i e de S o p h o n i e .
2 " l e u r c u p i d i l é , 0 - 1 1 ; 3« l e u r c r u a u t é , 1 2 - 1 4 ; 4 ' l e u r i v r o g n e - La p r o p h é t i e d e S o p h o n i e f o r m e u n tout suivi : les d e u x
r i e , 1 5 - 1 7 , e t 5° l e u r i d o l â t r i e , 1 8 - 2 0 (1). — L a s e c o n d e p a r t i e , p r e m i e r s c h a p i t r e s a n n o n c e n t le c h â t i m e n t ; l e t r o i s i è m e c o n -
m , contient ime prière d'Habacuc eu faveur de J u d a ; il im- tient les promesses. E n punition de son idolâtrie et des
p l o r e l a m i s é r i c o r d e céleste, 2 ; il décrit la m a j e s l é d e Dieu c r i m e s d e s g r a n d s e t d u p e u p l e , J u d a s e r a d é s o l é , i, 3 - 1 3 . L e
q u i v i e n t j u g e r l e m o n d e , 3 - 1 5 ; il t r e m b l e d ' a b o r d d e v a n t lui, j o u r a p p r o c h e o ù la colère d e Dieu livrera t o u s les c o u p a b l e s
1 6 - 1 7 , m a i s l e s e n t i m e n t d e l a c o n f i a n c e l ' e m p o r t e e t il ter- à l a r u i n e , 1 4 - 1 8 . L e c h . u e s t u n e e x h o r t a t i o n à la p é n i t e n c e ,
m i n e par des accents d'espérance e t d e joie, 18-19. n , 1-3. T o u s les voisins e t les e n n e m i s de J u d a , Ninive elle-
même, éprouveront la colère du ciel; q u e les e n f a n t s de
Jacob reviennent donc à Dieu, 4-15. La récompense de la
ARTICLE IX.
c o n v e r s i o n , ce sera la d e s t r u c t i o n de tous ceux q u i ont fail
Sophonie. d u m a l à J u d a , le r e t o u r d e s c a p t i f s , l ' e x t i r p a t i o n d u m a l e t
Vie, époque, style. — Analyse de sa prophétie.
( I ) C'est s a n s d o u l e p a r c e qu'il le c r o i t d e s c e n d a n t d u roi feéchias
j i o 2 . — Vie, é p o q u e de S o p h o u i e . q u e S. Cyrille d ' A l e x a n d r i e d i t de lui : genere haudignobilù. In Sopho-
niam. Proœmium, t. LXXI, col. 913.
S o p h o n i e , le n e u v i è m e des petits prophètes, descendait
(Si La d a l e d e la r u i n e d e N i n i v e est i n c e r t a i n e ; m a i s elle avait e u
11) Ces c i n q a * f o r m e n t cinq s t r o p h e s d ' u n e s y m é t r i e r e m a r q u a b l e . lieu peu a p r è s la tin du r è g u e de Josias, v e r s 608 o u 607.
Kl es se c o m p o s e n t toutes de trois versets. Les q u a t r e p r e m i è r e s c o m - (3) Cf. S o p h . , t, 7, e t llab , H, 2 0 ; J o ë l , l, 15; t u , 14; Is., XIII, 3 ;
m e n c e n t par le m o l ' i n , Mi, v*, et se t e r m i n e n t par u n v e ^ t e o m - S o p h . , I, 13, el Ain., v . 11; Soph , l, 14-15, et J o ë l , î t . 1 - 2 ; S o p h . , i ,
u i c u c a n t p a r , - 3 , kl, quia; le premier verset d e m i le c a r a c t è r e d u pc- 16, el A m „ 11, 2; S o p h . , i, 18, et 1s., x, 23; x x v i l l , 22; S o p h . , n , 3,
ché, 'le s e c o n d d é v e l o p p e la m a l é d i c t i o n , le t r o i s i è m e la confirme. La 10, et Is., XVI. 8 ; Am-, l , 13; S o p h . , II, l i , e t Is., ï l l l , 21-22; x x x t v ,
c i n q u i è m e s l r o p h c diffère d e s q u a t r e premières d a n s s a f o r m e : elle a H ; S o p h . , il, 15, el Is., XLvn, 8, 10; S o p h . , m , 10, et Is., s v m , 1, 7 ;
Soph I I , et I s „ XIII, 3 ; S o p h . , m , 19, et Micb., i v , u-7.
u n premier verset qui en forme l'introduction.
IH071 ART. X. — AGGÉE. 653
654 M A P . VI. — LES tlOUÏK PETITS PROPHÈTES. [1106j
u n e félicité d u r a b l e . Le ton g é n é r a l d e la Cn d n livre de 1107. - Analyse d e l à p r o p h é t i e d'Aggée.
S o p h o n i e est m e s s i a n i q u e , q u o i q u e a u c u n trait ne se rapporte
La prophétie d'Aggée, m a l g r é s a brièveté, r e n f e r m e q u a t r e
e x p l i c i t e m e n t à la p e r s o n n e d e N o i r e - S e i g n e u r .
o r a c l e s d i s t i n c t s et d a t é s , i , n , 1 - 1 0 ; 1 1 - 2 0 ; 2 1 - 2 1 ; ils o u t
t o u s l e m ê m e o b j e t e t s o n t t o u s d e l a m ê m e a n n é e , la s e c o n d e
ARTICLE X. d e D a r i u s , fils d ' H y s t a s p e , 5 2 0 a v . J . - C . L e p r e m i e r temple
Z o r o b a b e l . D i e u l u i d o n n a p o u r m i s s i o n d e p r e s s e r le p e u p l e Le S e i g n e u r d e s a r m é e s d i t ceci :
d ' a c h e v e r le second temple, i, 2 , 4; il y r é u s s i t , i, 14; E n c o r e u n p e u . e t j ' é b r a n l e r a i le ciel, la t e r r e , les m e r s e t les
J ' é b r a n l e r a i toutes les n a t i o n s , fcontiuenls;
I E s d . , v , 1; v i , 1 4 ; J o s è p h e , Anl.jud., X t , iv. La recons-
Et il v i e n d r a , le Désiré d e toules les n a t i o n s ,
truction du temple avait été c o m m e n c é e s o u s le r è g n e de Et j e r e m p l i r a celte m a i s o n [le temple] de gloire,
Cvrus, en 535. L'hostilité des S a m a r i l a i u s avait fait sus- Dit le S e i g n e u r des a r m é e s , u , 7-8,
Zacharie, « celui dont Jéhovah se souvient. » est le Trois m o i s a p r è s sa vocation a u miuistère prophétique, en
d i s t i n c t e s : 1 ° U n e s é r i e d e v i s i o n s , 1, 7 - v i ; 2» u n discours d ' o r , p l a c é e n t r e d e u x o l i v i e r s ; le c a n d é l a b r e e t l e s o l i v i e r s
c o n t e n a n t u n e réponse de Dieu a u x envoyés de B é l h e l , au sont l'emblème d u temple qui sera achevé par Zorobabel
et e n r i c h i d e t o u s les d o n s d u S a i n t E s p r i t . — 6° e t 7» D a n s
s u j e t d u j e u n e i n s t i t u é en m é m o i r e d e la p r i s e d e J é r u s a l e m
la s i x i è m e et l a s e p l i è i u e , q u i o n t la m ê m e s i g n i f i c a t i o n , v,
u n volume qui s'euvole et une f e m m e placée d a n s u n épha
Il C'est l'explication la p i n s simple de Zach., t, I et d e I Esd., v, I;
-I 11- elle est d'accord a v e e n o t r e Vulgate, Zach., t, t . S. Jerorne. In
Zach ' l i t xxv, col. 1411, s e m b l e supposer qne le p è r e d e Zacharie
avait 'deux' n o m s , Barachie et Addo. S. Cyrille d'Alexandrie d u q u e
Barachie .''lait le père d e Zacharie selon la chair et qu Addo 1 était selon II) Le u o m d e G e r m e est déjà d o u u é ou Messie d a n s la., iv, 2 et
l'esprit, lui a v a n t servi de maître. In Zach. Pnom. - - La tradition J e r . , XXIII, 5 ; XSXIII, 13, n» 1001. - Au v . 9, le Messie est c o m p a r é â
juive, Tr. Meailla, fol. 11, 2-18, I ; Baschi ad Baba Balhra fol. Ib a, u n e pierre, c o m m e ls., xxvill, 16; Ps. c x v u , 2 2 ; Matth.. XXI, 42, 44:
fait de Z a c h a r i e c o m m e d'Aggée un m e m b r e de la g r a n d e S y n a g o g u e . A U . . IV, 11; liom., IX, 32-33.
658 CDAP. VI. — LES BOCZE PETITS PROPHÈTES. [1112] [1112] ART. XI. — ZAC1IARIE. 659
r o y a u m e d e D i e u . — 8° D a n s la h u i t i è m e , v i , 1 - 8 quatre les p a y s v o i s i n s , D a m a s , H a m a l h , la P h é u i c i e e t le p a y s d e s
chars correspondant aux quatre vents ou points cardinaux, Philistins. T o u l e cette contrée sera ruinée, tx, ce qui e u t lieu
p a r l e s a r m e s d ' A l e x a n d r e l e G r a n d , n ° 8 9 4 ; le p e u p l e de
cf. D a u . , v u , 4,-sortent d e deux m o n t a g n e s d'airain (Sion et
D i e u , a u c o n t r a i r e , s e r a h é u i e t p u i s s a n t , x ; il r e v i e n d r a d e
Moria) : c'est le signe d u j u g e m e n t p a r lequel Dieu renou-
l a c a p t i v i t é s o u s s o u n o u v e a u r o i . Le p r o p h è t e nous décrit
v e l l e l e m o n d e c o u p a b l e . — !)° E n f i n u n e a c l i o n s y m b o l i q u e ,
l'enlrée triomphale d u Messie à J é r u s a l e m :
vi, 9-15, le c o u r o n u e m e n t d u g r a n d - p r è t r e J é s u s , indique
E x n l t a satis, lilia S i o n ,
q u ' 0 ™ n s , l e G e r m e , le chef d u r o y a u m e de D i e u , réunira
J u b i l a , lilia J c r u s a l e m ;
en s a p e r s o n n e la dignité d e roi e t d e p o n t i f e .
Ecce r e x l u u s veniet l i b i
Justus el salvator;
1111. — II e section : R é p o n s e d u S e i g n e u r a u x e n v o y é s de Bélhel à Ipse panper e t a s c e n d e n s s u p e r a s i u a u i
l'occasion du j e u n e e n m é m o i r e de la prise de J é r u s a l e m par les Et s u p e r p u i l u m tllinm asinœ, IX, 9 .
Clialdéens, v n - v u t .
« A p r è s a v o i r p r é d i t ce q u i devait arriver d a n s l'état des
L'an 518, des messagers vinrent de Jiéthel à Jérusalem J u i f s d e p u i s A l e x a n d r e le G r a n d (c'est-à-dire leur assujettis-
p o u r d e m a n d e r a u x p r ê t r e s e t a u x p r o p h è t e s s i le j e û n e i n s - s e m e n t a u x S é l e u c i d e s o u a u x P l o l é m é e s . i x , 8) j u s q u ' à l e u r
titué, en signe de deuil, à c a u s e d e la r u i n e d e la c a p i t a l e entier affranchissement des puissances étrangères, ce qui
et du temple par Nabuchodouosor, devait être encore observé, n'arriva qu'environ cent ans avant la naissance de Jésus-
m a i n t e n a n t q u e la ville e t l a m a i s o n d e D i e u é t a i e n t r e s t a u - Christ, le p r o p h è t e p r o m e t enfin la v e n u e d u roi Sauveur...
r é e s , v u , 1-3. Dieu l e u r f a i t r é p o n d r e p a r Z a c h a r i e q u e c e q u i Il le d é s i g n e p a r d e s caractères qui ne conviennent qu'à
lui p l a i t , ce n'est pas l'abstinence, mais l'obéissance, 4-7; l u i , . . . l e s q u a l i t é s d e t-oi, d e j u s t e , d e s a u v e u r , d e p a u v r e , e t
s'il a d i s p e r s é s o n p e u p l e p a r m i les p a ï e n s , c ' e s t à c a u s e de la c i r c o n s t a n c e d e v e n i r m o n t é s u r u n e à n e s s e e t s u r u n à n o n .
son indocilité, 8-14; désormais il t r a i t e r a S i o n a v e c b o n t é , Nous voyons l'accomplissement de cette dernière partie de
a p r è s l ' a v o i r a f f l i g é , v i n , 1 - 1 7 ; il c h a n g e r a l e s j o u r s d e j e û n e la p r o p h é t i e d a n s l ' e n t r é e d e J é s u s - C h r i s t à J é r u s a l e m (2), e t
en j o u r s d e j o i e el glorifiera la cilé sainte, de telle sorte sa p e r s o n n e sacrée n o u s f o u r n i t t o u t à la fois ce qu'il y a de
q u e d e s p e u p l e s p u i s s a n t s e t n o m b r e u x a c c o u r r o n t p o u r l'y plus g r a n d et d é p l u s divin,... allié s a n s contradiction avec
a d o r e r , q u a n d ils se c o n v e r t i r o n t à la v e n u e d u Messie, 18-23. c e q u ' i l y a d e p l u s h u m b l e , a ( C a l m e t , h . I.)
1112. — III e section : P r o p h é t i e s contre Hadraeh e t Israël, t x - x i v . (1) Voir La Bible et les découvertes modernes. t . lv, p . 79.
('¿) Matth., xxt, a. Nous lisons d a n s S. M a t t h i e u , mansuetus, a u lieu
La dernière section contient, deux oracles, qui p o r t e n t le de pauper, p a r c e q u e les S e p t a n t e o n t t r a d u i t s p i « , sens q u e le m o t
• j y , •dni, d e l'original, a e n m ê m e t e m p s q u e celui d e pmiper. - N.-S.
n o m d e massa' ou onus ; le p r e m i e r est dirigé c o n t r e H a d r a e h veut e n t r e r à J é r u s a l e m m o n t é s u r u n Ane p o u r m a r q u e r tout à la lois
e t l e s p a y s v o i s i n s , IX-XI ; l e s e c o n d c o n t r e I s r a ë l , x u - x i v . qu'il est mnnsuelus et le p r i n c e d e la paix : » h l n o n t a n l u m significa-
hat m o d e s t i a m i p s i u s . s e d et pacis s l u d i u m : n a m bello a r m a u t u r e q u i ;
I ' Oracle contre Hadraeh. La position de cette ville a été
asiuus p a c i s animal, » dit Grotius. — Plusieurs c o m m e n t a t e u r s c r o i e n t
inconnue jusqu'à nos jours ; un certain n o m b r e d'exégètes, qu'imita e t pullus n e d é s i g n e n t q u ' u n senl a n i m a l , parce q u e le s e -
m ê m e contemporains, ont soutenu q u e ce n o m était pure- cond m e m b r e n'est q n e la répétition du p r e m i e r , par parallélisme sy-
m e n t s y m b o l i q u e et n e r é p o n d a i t à a u c u n e r é a l i t é ; c'est u n e n o n y m i q n e ; mais le t e x t e d e S . Matthieu disUugue t r è s n e t t e m e n t d e u x
a n i m a u x , x x i , "2, 7 ; cf. Fillion, Comment, de S . Matthieu, p . 401.
e r r e u r : la v i l l e d ' H a d r a c h a existé; elle est plusieurs fois
660 CII.U'. V I . — LES DOUZE PETITS PROPHÈTES. [1112] 'UI2| ART. XI. — «ACU.HLIE. '«"
été dispersés, m a i s il les a de nouveau rassemblés; une Malth., xxvtt, 9. La preuve que l'objection est s a n s valeur,
partie d e l à terre l'abandonnera, mais les Gentils se conver- c'est q u e p e r s o n n e n ' o s e a t t r i b u e r à J é r é m i e la d e r n i è r e p a r t i e
Je ne p r e n d s e n vous a u c u n e complaisance,
Dit le S e i g n e u r d e s a r m é e s :
ARTICLE XII.
J e n e recevrai p o i n t d'oblalions de v o t r e m a i n .
Malachie. Mais d u l e v a n t j u s q u ' a u c o u c h a n t .
Mou nom est g r a n d p a r m i les Gentils ;
Vie. - Auilvw et explioilran. Eu t o u t lien on m e fait des sacrifices,
Et l'on offre à m o n n o m u u e oblation p u r e .
P a r c e q u e m o n n o m e s t g r a n d p a r m i les Gentils,
u n . — V i e d e Malacbie. Dit le S e i g n e u r Dieu d é s a r m é e s , l, 10-II.
1« M a l a c h i e ( e u v o v é ) , l e d e r n i e r d e s prophètes, était con-
M a l a c h i e p r o p h é t i s e ici d e u x choses capitales : l'abolition
temporain de N é h é m i e ; il p r o p h é t i s a pendant le séjour de
d e s s a c r i f i c e s d e la loi a n c i e n n e e t l ' i n s t i t u t i o n d ' u u s a c r i f i c e
ce dernier à J é r u s a l e m , après l'an 32 d'Artaxerces L o n g u e -
n o u v e a u , le sacrifice d e la m e s s e , q u e t o u s les sacrifices j u i f s
m a i u , v e r s 432, e t a p p u y a p a r s e s oracles les r e l o r m e s de
ne représentaient q u e d'une manière grossière et imparfaite-
Néhémie, s'élevant contre les m a r i a g e s avec les femmes
Lé sacrifice n o u v e a u e s t a p p e l é ablation, en hébreu iinjo,
p a ï e n n e s , n , 1 0 - 1 6 , c f . II E s d . , x m , 2 3 - 2 4 ; c o n t r e 1 o f f r a n d e
minkhà, m o t q u i d é s i g n e p r o p r e m e n t les o f f r a n d e s d e g r a i n s ,
d e v i c t i m e s i n d i g n e s de. D i e u , e t la négligence a p a y e r la
de farine, de pain et de vin, n° 390 ; c'est le m o t liturgique
dime m 7 - 1 2 , e t II E s d . , x m , 10-11 ; Mal., u . 8 , e t II E s d . ,
du rituel mosaïque qui était le plus propre à designer le
x m , 15-16. Le t e m p l e était alors terminé et le c u l t e pleine-
pain et le vin, lesquels s e r v e n t d e m a t i è r e à la consécration
m e n t réorganisé, i, 1 0 ; m , 1.
2» L ' a u t h e n t i c i t é e t l ' i n t é g r i t é d e s p r o p h é t i e s d e M a l a c h i e du corps et d u sang de Notre-Seigneur d a n s l'Eucharistie.
C e t t e o h l a t i o n e s t pure, parce que Jésus-Christ, qui estofferl
n'ont pas été contestées.
à son P è r e , e s t la s a i n t e t é m ê m e . La v i c t i m e n'est plus im-
3- Sou style est e n général clair, concis e t remarquable,
molée seulement e n u n seul lieu, d a n s le seul temple de
quoiqu'il n'atteigne pas à l'élévation d'isaïe. - 4 ' S o n livre
Jérusalem, mais du levant a u couchant, sur tous les points
est une sorte d e dialogue entre Dieu e l l e peuple ou les
d u g l o b e , p a r t o u t o ù i l y a u n p r ê t r e d e l a l o i n o u v e l l e : « Hoc.
prêtres.
p u r u m illud e t i n c r u e n t n m sacrificium esl, q u o d ah o r t u solis
1115. — Analyse e t explication de Malacbie. u s q u e ad o c c a s u m sibi o b l a t u m iri D o m i n u s p e r prophetam
I ' Les p r o p h é t i e s d e Malachie forment u n seul t o u t qui se dixil. C o r p u s et s a n g u i s C h r i s t i e s t , in nostri, t u m attirai tuni
subdivise en trois sections. La première, i - n , 9, dépeint corporis vegetaliouem cedens,... in substanliam nostrani
3* M a l a c h i e c l ô t l a c o l l e c t i o n d e s p r o p h é t i e s , e n d i s a n t , m,
I : Ecce venil. Q u a n d il écrivait, « il r e s t a i t e n v i r o n cinq
cents a n s j u s q u e s a n s j o u r s du Messie, Dieu donna à la ma- TABLE DES MATIÈRES
jesté d e son Fils de faire taire les prophéties d u r a n t tout ce
lemps, pour tenir son p e u p l e en attente de celui q u i devait
ê t r e l ' a c c o m p l i s s e m e n t d e t o n s les o r a c l e s (1). »
C H A P I T R E I . — Josué ( n . 413) 3
A n r . T. — I n t r o d u c t i o n a u livre de J o s u é (n. 4 1 4 ) . . . 3
A a r . n . — C o n q u ê t e de la T e r r e P r o m i s e ( n . 4 1 9 ) . . . 9
A B T . HT. — P a r t a g e d e la T e r r e P r o m i s e ( n . 4 3 1 ) . . . 23
§ i , G é o g i a p h i e d e la P a l e s t i n e ( n . 432) 23
§ n. P a r t a g e de la P a l e s t i n e e n t r e les douze tribus
( n . 113) 40
3* M a l a c h i e c l ô t l a c o l l e c t i o n d e s p r o p h é t i e s , e n d i s a n t , m,
I : Ecce venil. Q u a n d il écrivait, « il r e s t a i t e n v i r o n cinq
cents a n s j u s q u e s a n s j o u r s du Messie, Dieu donna à la ma- T A B L E DES MATIÈRES
jesté d e son Fils de faire taire les prophéties d u r a n t tout ce
lemps, pour tenir son p e u p l e en attente de celui q u i devait
ê t r e l ' a c c o m p l i s s e m e n t d e t o n s les o r a c l e s (1). »
C H A P I T R E I . — Josué ( n . 413) 3
ANR. T. — I n t r o d u c t i o n a u livre de J o s u é (n. 4 1 4 ) . . . 3
A a r . n . — C o n q u ê t e de la T e r r e P r o m i s e ( n . 4 1 9 ) . . . 9
A b t . m . — P a r t a g e d e la T e r r e P r o m i s e (n. 431) . . . 23
§ i . G é o g i a p h i e d e la P a l e s t i n e ( n . 432) 23
§ n. P a r t a g e de la P a l e s t i n e e n t r e les douze tribus
( n . 143) 40
ART. IV. — Des s t r o p h e s (n. 600) 206 ART. il. — Des p r o p h è t e s e n g é n é r a l (n 904) . . . .
CHAPITRE V, — Daniel (n. 1053) 604 Le chiffre romain indique !e volume, le chiffre arafco, le numéro
ART. t . — I n t r o d u c t i o n a u livre d e Daniel {n. 1 0 5 3 ) . . 604 d u paragraphe.
A
ABRAVA5EL, I, 202, 6».
( n . 1057) 609
ABULESSIS ( A . T o s t a t ) , 1 , 2 1 4 .
C H A P I T R E V I . — Les douze petits prophètes ( n . 1065) . . 618 AAROX, I , 3 8 5 . ABYSSINIENS ( c a n o n d e s ) . I, 41.
ART. I . — O s é e | n . 1 0 6 5 ) 618 ABARB4XEL, I. S02, 6'. Accommoda tice ( s e n s ) , n o t i o n e t
règles, 1,169.
§ i. I n t r o d u c t i o n a u x p r o p h é t i e s d ' O s é e ( n . 1 0 6 5 ) . . 618 A lui A A R E S i . 1, 195, 197.
ACKEKUANN, I , 2 2 2 .
§ H. A u a l y s e et e x p l i c a t i o n d ' O s é e ; n . 1 0 6 8 ) . . . . 621 ABBA MARC, 1, 208, I » .
A b u i a s : v i e . II, 1084; é p o q u e , Actes, c a n o n i q u e s , I. i ; a p o c r y -
ABT. i i . — J o ë l ( n . 1 0 7 1 ) . . . 623 p h e s ; d e P i l a t e , 6 8 ; d e s Apôtres, 70.
1085; p r o p h é t i e , 1086.
ABT. m . — A m o s ( n . 1 0 7 8 ) 6 5 8
A II E l , I , 2 9 3 . A n a u . e s t le p r e m i e r h o m m e ,
§ i . I n t r o d u c t i o n il l a p r o p h é t i e d ' A m o s ( u . 1 0 7 8 ) . . 628 v o i r Prèadomites. S a c r é a t i o u , I,
ABEN E S R A , 1 , 1 9 7 .
285 ; i l r e ç o i t u n e c o m p a g n e , 2 8 6 ;
§ n . A n a l y s e e t e x p l i c a t i o n d e la p r o p h é t i e d ' A m o s ( n . 1081 ) 631 A B E R L E , 1, 2 2 2 -
est m i s dans le paradis terrestre,
ABT. i v . — A b d i a s { n . 1 0 8 4 ) 633 ABIUÉLECH, j u g e d ' I s r a ë l , I , 4 5 5 .
287; sa c h u t e , 290; s o n c h â t i m e n t ,
AB1NA, I , 197,
A a r . v . — J o n a s (n. 1 0 8 7 ) 636 2 9 2 ; s a m o r t a 9 3 0 a n s , 294. D ' A d a m
1 . ABRAHAK : d i v i s i o n d e s o n h i s -
§ i . Introduction a u l i v r e de J o n a s (n. 1087) . . . . 636 e t d ' E v e s o n t sortis t o u s les h o m -
t o i r e , I , 341 — I. V o c a t i o n d A -
mes, voir Polygénisme.
§ II. E x p l i c a t i o n d u l i v r e d e J o n a s ( n . 1 0 8 9 } . . . 639 hraham, sou séjour à H a r a n , 342;
premières promesses divines, 343; Additions a r c h é o l o g i q u e s , 1,257 ;
ABT. v i . — M i c h é e ( n . 1093) 641
séjour eu Palestine, 344, 345; géographiques, 258; historiques,
A a r . vit. — Naliuui ( n . 1096) 641
v o y a g e e n E g y p t e , 3 4 6 ; il s e s é - 2 5 9 , e t l é g a l e s , 2 6 0 , a u P e u t a t e u q u e .
ABT. VIII. — Uabacuc ( n . 1099) 619
p a r e d e Loth, ¿47 ; h a b i t e à M a m - AGAPET, 1, 2 1 2 .
ART. I X . — S o p h o n i e ( n . 1 1 0 2 ) 030 h r é , sa victoire sur Chodorlaho- AUAR, é p o u s e A b r a m , I, 350 ; e s t
ART. x . — A g g é e ( n . 1 1 0 5 ) 652 m o r , 3 4 8 ; s a r e n c o n t r e a v e c M e l - c h a s s é e a v e c s o n fils, 3 5 2 , 2 5 5 .
c h i s é d e c h , 3 4 9 . — II. D i e u l u i A d E L L l C S , I, 2 1 6 ; I I , 0 7 2 .
A B T . X I . — Z a o h a r i e (a. 1108) 658
p r o m e t u n fils; n a i s s a n c e d ' I s m a ë l , ACCÉE ; v i e , é p o q u e , I I , 1 1 0 5 ;
ART. X I I . — Malacliio ( n . 1114) . . 664
350. — III. D i e u l u i p r e s c r i t l a s t y l e , 1106; p r o p h é t i e , 1107.
circoncision et l'appelle A b r a h a m ; AKIBA, I, 196.
nouvelles promesses, 351; nais-
ALBERT LE GRAND, I , 2 1 4 .
s a n c e d ' I s a a c , expuLsiou d ' I s m a è l ,
ALCAÇAR, 1, 2 1 8 .
FtX DE L a T A U L E OC DEUXIÈME VOLUME. 352. — IV. Sacrifice d ' I s a a c , a u t r e s
ALCÇIN, I , 2 1 3 , 261.
promesses, 353; m o r t d ' A b r a h a m ,
A L E X A N D R E DE H A L È S , I , 2 1 4 .
accomplissement des promesses
ALEXANDRIE { c a n o n d ' j ; i m p o r -
d i v i n e s , 351.
t a n c e , c o n t e n u , I, 30; existence,
2 . A b b a i i a i i BEN MÉIR , 1 , 2 0 2 , 3 ° . 3 1 ; i d e n t i t é p r i m i t i v e a v e c le c a -
(I72 TABLE ALPHABÉTIQUE. TABLE ALPHABÉTIQUE.
îWiSx&Si
DBIOLX. 1. 2 2 2 .
'"• * *
Droit d e s H é b r e u x : d r o i t c i v i l : E N G E L S , 11. 672.
•
9 ( s u r t o u t p o u r l e s P s a u m e s . Il,
g é n é a l o g i e d e s p r i n c e s d ' I d u m é e , 2 1 0 , 261 ; II, 4 6 2 , 6 1 6 .
605) ; e x a g é r é e p a r l e s p r o t e s t a n t s ,
2 - 9 , 5°, e t celle d e Z o r o b a b c l . I I , 2 . G R É G O I R E d e N a z i a o z e ( S J,
1 . 1 5 . 5 ° . Caractères qui o n t servi à
5 0 3 . V o i r Ethnographique ( t a b l e ) . I , 208.
l'écrire, 8 6 ; système vocal masso- Immortalité de l'ante, d a n s l ' A n -
G É R É B B A B D , I, 2 1 6 ; 11, 6 7 2 . 3. G R É G O I R E d e N v s s e ( S . ) , l ,
r é t i q u e , S7. f e r m e s h é b r e u x d e s c i e n T e s t a m e n t , 1 1 , 8 3 6 . d a n s J o b ,
Génération spontanée, I, 282. 2 0 8 ; II, 6 7 2 , 8 5 1 .
P s a u m e s , 1 1 , 6 6 6 . V o i r Poésie hé- 6 3 0 ; l e s P s a u m c s . 659. 2 ° ; l e s P r o -
GÉNÉSARETH ( l a c d e i , 11, 4 3 6 , 2 " .
4.GRÉOOIRB d e T o u r s ¡ S . ) , 11,672. braïque. v e r b e s , 840, 4 ° ; l ' E c c l e s i a s t e . 833,
danése, n o m , I, 104 , 2 3 0 ; d i v i -
5 . G R É G O I R E le T h a u m a t u r g e ( S . ) , 856; la S a g e s s e , 875; l'Ecclésiasti-
s i o n , c u n t e n u , 2 3 1 . V o i r , p o u r les BÉBRON, v i l l e , I . 3 6 5 ; 11. 4 8 7 .
II, 8 5 1 . q u e , 885.
d é t a i l s , Création, A D A M , ABRA- I1ÉL1, j u g e d T s r a é l , II. 480.
1 . GBIMM (J.), I, 2 2 2 .
HAM, e t c . Inspirafon : importance d e la
2 . GBIMM ( W . J , I , 2 2 4 . H e n g s t e n b r r g , I, 223.
q u e s t i o n , I, 7 . Nature de finspirtt-
Géographie d e la Palestine, II, GROTIl'S, 1, 2 1 9 . IIKNOCB ( l i v r e d"), I , 5 9 .
tron : e l l e e s t le c a r a c t è r e d i s i m e -
432-444. GtARlN, I, 220. HÉRACLÉON, I , 2 0 4 .
l i ! d e la B i b l e , 8 ; o r i g i u e d u t u o i ,
GcÉNÉE, 1,220. Herméneutique: n o t i o n , I , 161;
G E O R G E S de T r é b i z o n d e , I, 2 1 5 . 9 ; 1 4 , 2 * ; s o n e m p l o i , I-i, 4 ° ; c r -
GOERICKE, 2 2 3 . i m p o r t a n c e , 1 7 1 , r è g l e s : il f a u t
GTRBERT, I, 2 1 2 . renrs s u r l ' i n s p i r a t i o n , IO; sa u o -
GciI.l.EMo.N, I , 2 2 2 . e x p l i q u e r le t e x t e d ' a p r è s l e s l o i s
G E R B A N S K R , I, 222. t i o u , 1 1 ; s a u a t u r e , 12; s c s effcLs,
GUTBERLET, II, 5 2 7 . o r d i n a i r e s d u l a n g a g e , 172 ; d ' a p r è s
GERHARD, 1,219. 13; s e s p r e u v e s , 1 4 . —Èlendue de
le sentiment c o m m u n de l'Eglise,
G E R S O S , I, 214. finspiration : elle n e s'éteud pas
173 ; d ' a p r è s le c o n s e n t e m e n t u n a -
GESENIOS, I,224. H a u x m o l s , 10, 16, s i n o n d a n s q u e l -
n i m e d e s P è r e s , 1 7 1 ; d ' a p r è s la
GKSSL'R, districi, II, 4 1 2 , 5 " . q u e s c a s , 17 ; s o n è l e n d u e p a r r a p -
r è g l e d e la foi, 175.
Ghémara, c o m m e n t a i r e de ia HABACUC : v i e . I I , 1 0 9 9 ; style, p o r t a u x c h o s e s , 19 ; a u x q u e s t i o n i
Mischna, 1 , 196.; g h é m a r a de Pa- L I 0 0 ; prophétie, 110t. HERZOG, I , 223,
TABLE ALPHABÉTIQUE.
681
TABLE ALPHABÉTIQUE. t i o n , 2 6 6 ; ils d é s i g n e u l u n e é p o -
JOB ( l i v r e d e ) , p o u r q u o i i l e s t
partie messianique, 360; son ac- q u e i n d e t e r m i n é e , 267, 273, ainsi
s c i e n t i f i q u e s , i l -, a u x c i t a t i o n s , 2 2 ; r a u g é p a r m i les l i v r e s d i d a c t i q u e s .
c o m p l i s s e m e n t , 361. q u e I c s u i o t s s o » ' e t matin, 268;
il la v e r s i o n J e s S c p l a n l c . 23- I l , 584 ; s o n c a r a c t è r e h i s t o r i q u e ,
JACQUES d e S a r u g , I, 2 0 7 . m a n i è r e d o n t les o u t e n t e n d n s les
l u t o t m g é n é r a l e , est néces- 006 , 6 0 7 ; t e m p s , 60S, e t p a t r i e ,
JAIIEL, t u e S i s a r a , i l , 4 5 4 . P è r e s . 269.
saire.l, p. 2; objet, division, n * « - 609, ' d e s o u h é r o s ; d a t e , a u t e u r ,
J U I N , I, 2 2 2 . JOUROAIN, II, « 6 ; p a s s a g e d e c e
I n t r o d u c t i o n s particulières, sont 1110; b u t , 6 1 1 ; a u t h e n t i c i t é , i n t é -
JANSÉNICS d e C î a n d , I , 2 1 6 ; 11, g r i t é , . 6 1 2 ; b e a u t é l i t t é r a i r e , 6 1 3 ; fienve p a r l e s l l é b r e u x , 4 2 1 , 4 2 3 ;
nécessaires, p. ». Voir les turcs
672, 827, 871, 883. f o r m e p o é t i q u e , 6 1 4 ; J o b , figure d e l ' c x p r e s s i o n trans Jordanem, I,
d e c h a q u e livre.
IRÉHÊB ( S . ) , I, 2 0 1 . , JAPHET, e s t b é n i p a r N o è , I , 3 2 8 . N S , 6 1 » ; r o l e d e s e s t r o i s a m i s , 2 5 8 , 9". . .
3 ° ; s e s d e s c e n d a n t s , 3 3 1 . 111. 1. JtIDA, p r o p h é t i e m e s s i a u i q n e
ISAAC, sa n a i s s a n c e p r é d i t e , I . 6 1 0 , d ' É l i n , G 3 9 , e t d e B i e n , 644 .
J A R C H I . 1, 2 0 2 . d e J a c o b s u r s a t r i b ù : t e x t e , I,
351, e t a c c o m p l i e , 3 5 2 ; s o n p è r e Division d u l i v r e , 616; explica-
JEAN CBRÏSOSTOHE ( S ; . , 1, 2 0 6 . tion ; prologue, 617; discussion 357 -, e x p l i c a t i o u , 8 6 0 ; a c c o m p l i s -
l'offre e n sacrifice, 353; son carac-
2 6 1 ; 11,162, 672, 9 1 7 , 9 8 9 . d e J o b et d e s e s t r o i s a m i s , 018- s e m e n t , 361. S o n t e r r i t o i r e , I I ,
tère , 355. . , ,
jéhooistes et Êlohistes passage.-;, 638; i n t e r v e n t i o n d ' E l i u , 639-643, 4 4 3 , 1».
ISAÏE, s a v i e . 11, 9 0 8 ; é t a l d u
d u P c n l a t e u q u e , I , 2 5 2 , 253 ; d e s p u i s d e Dieu, 614-646; épilogue, 2 . JUDA BEN' SIMON, I , 196.
m o n d e o r i e n t a l à sou é p o q u e , 91a ;
P s a u m e s . Il, 6 5 1 . 647.' 3 . Jl'OAS MACUABÉE, l i , 5 6 9 .
c ' e s t le p i n s g r a n d p r o p h è t e , 9 0 0 .
JEPIIÏÉ, d é l i v r e Israël, II, 136; J o n i T B ( l i v r e de) : t e x t e o r i g i n a i ,
. S « prophétie*.- style, 910; forme JOCHANAN, I. 190.
s o n v œ u , 4 5 6 ; a-t-il é t é a c c o m p l i II, 535; variantes, 536; caractère
littéraire, 911; lecture. 910; au- JOEL : V i e , I I , 1 0 7 1 ; é p o q u e ,
à la lettre, 457, 458. bistoriqne, 537; a u t e u r , 538; anti-
t h e n t i c i t é , 9 1 3 , 911. E x p l i c a t i o n 1 0 7 2 ; s t y l e , 1 0 7 3 ; p r o p h é t i e , 1074-
JÈBÉMIE, c a r a c t è r e , II, 9 7 7 ; e u - q u i l é , 539 , 540 ; e x p l i c a t i o n , 541-
d'Isaîe : divisiou générale, 912; 1077.
f a u c e , 976 ; m i n i s t è r e s o u s J o s i a s , 547.
1 " partie, subdivision, 918 ; pro- JONAS : v i e , II. 1 0 8 7 ; p r o p h é t i e :
9 7 8 ; J o a c h a z . 9 7 9 ; J n a k i o l , 9S0 ; Juges, l e u r s f o n e t i o u s , li, 4 a 2 ;
phéties contemporaines d'Ozias. de son c a r a c t è r e , 1088; s o n explica-
J é c h o n i a s , 981 ; S é d é e i a s , 9 8 2 , e t leur bistoire, voir OTHONIEL,
J o a l b a i n . 919-923-, . l ' A c h a z , 9 2 . - tion, I0S9-I092.
a p r è s la r u i n e d e J é r u s a l e m , 9 8 3 ; A o n e i e - — Livree d e s J u g e s : d i -
y31; d'Ézécliias. 939-942; contre JONATHAN B F . I CZZIF.I., s o n tar-
dernières années, 584; popularité, v i s i o n . 4 4 6 ; p i a n , n n i t é , 447 ; d a t e ,
les n a t i o n s é t r a n g è r e s , 935-935. gum, authentique, I, 96; apo-
9 8 6 . 11 figure le M e s s i e , 9 8 5 ; il a auteur, 448; Chronologie, 449;
partie, subdivision. 913; sujet, c r y p h e , 97.
é c r i t III e t IV R o i s , 4 7 3 . — Prophé- u t i l i t é , 451.
911; style. 915; excellence, 9 , 6 ; JONATHAS M A C U A B É E , 11, 3 7 0 .
ties d e J é r é m i c : c a r a c t è r e . 9 8 3 ;
explication, 917-97». JOSEPH, r é s u m é d e s a v i e , 1 , 3 9 6 ; J o n e ( d e l a ) , II, 6 7 2 4 ° ; 6 9 7 .
s t y l e , 987 ; a u t h e n t i c i t é , 9 S 8 ; d i v i -
o b j e c t i o n s c o n t r e s o u h i s t o i r e , 234, JCKCAS, I, 2 1 1 .
1 . ISIDORE d e P é l u s c (S. . 1, 2 0 9 . sion générale, 989; explication:
S®. P r o p h é t i e d e J a c o b s n r s a p o s - JCSTI, I , 2 2 4 .
2. ISIDORE d e S è v i l l e ( S . ) , 1 , 8 1 0 , prologue, 990; 1 " partie. 991-
térité. 357; son héritage e n Pales- JUSTIN ( S . ) , l , 2 0 4 .
2 6 1 ; 11, 1 1 1 , 1 6 2 . 9 9 8 ; 2 ' . 9 9 9 ; 3 ' , l t l O U - 1 0 1 1 ; >'.
t i n e . Il, 4 4 3 , 5», 6 » ; 4 4 1 . 3". JUSTLXIANI, 1 , 2 1 8 ; II, 5 2 7 .
ISMAEL, s a u a i s s a n c e , I, -3a0; s o n 1 0 1 2 ; é p i l o g u e , 1013. V o i r a u s s i
e x p u l s i o n , 352. Lnuentations. J o s u É , r é s u m é d e s a v i e , 11, 4 1 9 .
Issaciiar (tribu d ' | , son sort pro- Il f a i t e n t r e r l e s H é b r e u x d a n s la K
JÉRICHO, II, 4 2 2 ; s a ' p r i s e m i r a -
p h é t i s é p a r J a c o b , I, 3 5 1 ; s o u ter- T e r r e P r o m i s e , 420 : p a s s a g e d u
c u l e u s c . 423. Kabate c h e z I c s J u i f s , 1, 2 0 2 .
r i t o i r e , II, 4 1 3 , 7°. J o u r d a i n , 421, e t p r i s e d e J é r i c h o .
ttatime (version), p r e m i è r e *cr- .IÈBÔUI; ( S . . 1 , 1 3 0 ; s o u e x é g è s e , K A U L E N , 1, 2 2 2 .
422 : l e u r c a r a c t è r e m i r a c u l e u x .
, i „ n officielle, I. 126; 8 . J é r ô m e 211); il r é v i s e l ' I t a l i q u e , 130 ; il s e K E I L , 1, 2 2 3 .
4 2 3 . C o n q u ê t e d e la P a l e s t i n e , 4 2 1 ;
l ' a p p e l l e V u l g a t e , 1 2 1 ; il l a r e v i s e . p r é p a r e à t r a d u i r e la B i b l e h é - Ketib, n o t e s d e s M a s s o r è t e s , 1 , 1 8 .
soleil a r r ê t é . 425-429, voir Soteit.
130; elle est conservée en partie b r a ï q u e , 131 ; s a t r a d u c t i o n . 132. I . K W C B I ( D a v i d ) . 1. 2 0 2 .
P a r t a g e d e l a T e r r e P r o m i s e , 443-
d a n s la n o u v e l l e V u l g a t e , 136. V o i r Yahjatc. Ses commentaires, i . KiMCBl ( J o s e p h . , I, '202,
444; de q u e l droit a été faite la
11, 6 7 2 , 8 2 7 , 8 3 1 , 9 1 7 , 9 8 9 , 102(1, KlSTEMAKER, I, 2 2 2 .
c o n q u ê t e . 1 3 0 . - Livré d e J o s u é :
1037, 1065.
' objet, division, 414; a u t e u r , 415; RITTO, 1 , 2 2 3 .
J JÉUUSAI.EH, 11, 487. 488; sou authenticité, intégrité, 116; véra- KLEE, I , 2 2 2 .
t e m p l e , 497. cité, 417; e n s e i g n e m e n t s , 418; e x - Kl.EINERT, 1 , 2 2 3 . 2 2 4 .
JACOB, s o n c a r a c t è r e , s a v i e , 1,
Jésuites, I, 215. p l i c a t i o n , 419-444. KLIETOTB, I, 2 2 3 .
356 ; o b j e c t i o n s c o u l r e s o u M o i r e ,
2 5 1 . 4 ° - 6 ° . S a p r o p h é t i e , 3 m : cl e JÉTURO, b e a u - p è r e d e M o ï s e , I, KLING, 1 . 2 2 3 .
Jour et ses divisions, chez les
e s t a u t h e n t i q u e , 34* ; a quelle 366; diffcreuls n o m s qu'il porte, I l é b r e u s , 1, 1 8 0 . J o u r s d e l a c r é a - KNABENBAUER, 1 , 2 2 2 ; 1 1 , 9 1 7 .
é p o q u e se r a p p o r t e - t - e l l c , 3 9 a ; 2 5 4 , 9 ° .
683
TABLE ALPHABÉTIQUE.
682 TABLE AU'UABÉTIQÜE.
M e i g n a n , I , 222.
phétisé p a r J a c o b , 1,357, à l'excep- Simon,571.— Uvrescanoniquesies
K n e u c k e r , I, 424. M É L i N c n r o N , I, 2 1 7 .
l i o n d e s e s p r i v i l è g e s , 358, 3 " ; e l l e M a c h a l l è e s : I Machabées: véracilé.
k . n 0 b e l , I, 424. Melcmsêhecu, bénit Abraham,
est consacrée a u service du culte, 563 ; e n s e i g n e m e n t s . 5 6 4 ; l a n g u e
KOCll, 1 , 5 1 9 . 1,34S ; h v p o t h è s e s à s o n s u j e t , 349.
385. o r i g i n a l e . 303; d a t e , 5 6 6 ; t e x t e g r e c ,
k œ n i g , I , 2 2 2 ; II, 6 7 4 . M è n o c b i U S , I. 2 1 8 ; I I . 5 5 2 .
v e r s i o n s , 567 ; a u a l y s e , 5 6 2 , 5 6 S - 5 7 1 .
k í e s t l i n , I, 2 2 1 . Lévitique ; n o m , I, 230; division, M e r s , I , 22t.
- Il Máchateos : làugue origiuale,
K o p s z , II. 6 7 2 , 4». c o n t e n u , 233.
5 7 3 ; b u t , 574; a u t e u r , 5 7 5 ; a u t h c n t i - Messianiques (prophéties) : t a -
k u e n e n , I, 2 2 4 . L E W I S , L, 2 2 3 .
c i l é d e s e s l e t t r e s , 5 7 6 ; v é r a c i t é , 5 7 7 ; b l e a u g é n é r a l , II, 9 0 2 , 9 0 3 . Prophé-
Lièvre, classé p a r Moïse parmi
e n s e i g n e m e n t s 5 7 8 ; a n a l y s e , 5 7 2 , ties, de. Uicu à A d a m , I, 2 9 2 ; d e
l e s r u m i n a n t s . I. 2 t .
579-5û2. C o u i p a r a i s o u d e 1 e t II N o é à S e n i , 328, 2 ° ; de-Dieu à A b r a -
LLGHTFOOT, I, 1 9 9 , 223.
M a c h a b é e s , 3 8 3 . — Livres apnery- h a m . 3 1 3 , 3 3 3 , à I s a a c , 3 5 5 , e t à
L A C D É T A R D I E , 1, 2 1 8 . LWIIOHOI, I, 221. J a c o b , 356; d e J a c o b â J u d a , 357,
Jjhcs d e s M a c h a b é e s , I, 57, 5 8 .
LACTANCE. I , 2111.
Littéral (seus) : n o t i o n , I, 162; 360; d e B a l a a u i , 3 1 7 ; d e Moïse,
division en s e u s p r o p r e e t m é t a - MAES. I , 2 1 6 ; 11, t l i . 3 7 8 ; d ' A u n e , II, 181; d e -Nallian à
LAMBERT, I, 2 2 2 .
p h o r i q u e , 164. 193; u n i t é , 163; M a g o g , 11, 1046. David, 494; d ' I s a ï e , 927-933 , 911-
Lamentations, t i l r e , II, 1014; s u -
r è g l e s p o u r s a d é . t e r m i u a t i o u , 176, 1. M A I E R ( A . ) , 1, 2 2 4 . 9 4 9 . 9 5 6 - 9 7 0 ; d e J é r é m i e , 1001.
j e t , V83, 1 0 1 4 ; a u t h e n t i c i t é , 1 0 5 1 ;
177, S ; n é c e s s i t é d e le d é t e r m i n e r , 4. MAIER (C.). I. 222. 1 0 0 5 - 1 0 0 7 ; d e B a r u c h , 1022 ; d ' É z c -
f o r m e littéraire, 1016; a u a l y s e ,
8 . s u r t o u t p o u r les P s a u m e s , I l , MAIMONIDE, I, 202, 2». c h i e l , 1041, 1 0 4 7 - 1 0 3 2 ; d e D a n i e l ,
1017; usage q u ' e u o n t fait la sy-
669. M A L A C B I E : v i e , 11, 1 1 1 4 ; p r o - 1061; d'Osée, 1069; d e J o ë l , 1076;
n a g o g u e e t l ' É g l i s e , 1018.
p h é t i e , 1113. d ' A m o s , 1083; d e Miellée, 1095;
1 . L A U Ï ( B e r n a r d ) , I, 2 2 0 . LOCH, I , 2 2 2 .
L o i mosaïque, s e s n o m s . I , 380 ; MAMONAT, I, 2 1 6 ; 11, 8 2 7 , 1026, d ' A g g é e , 1 1 0 7 ; d e Z a e h a r i e , Il 10,
3. LAMÏ ( T . J . ) . I, 222.
s a s u p é r i o r i t é , 4 1 0 ; e l l e la d o i t ¡1 1065. 1 1 1 2 ; d e M a l a c b i e , 1115. — P*uu-
L A . N F R A N C , 1, 2 1 3 .
s a n o t i o n d e D i e u . 3 7 5 , 4«. S o n e x - M A L V B N U A , 1, 2 1 8 . 1 nés m e s s i a n i q u e s , 6 5 7 , 6 7 4 , 6 8 0 ,
1. LANCE J o a c h i m , I, S21.
p o s i t i o n : d o g m e , 3S1 ; m o r a l e , 3 8 2 ; MAMURÉ, 1 , 3 4 8 , 688. 694, 696, 707, 712, 713, 716.
2 . LANGE ( J . - P . ) , I, M .
c u l t e , d r o i t , voir ees mois. O b j e c - t . MANASSÉ ( p r i è r e d e ) , I , 5 3 . 7 1 8 , 739 , 7 4 1 , 767 , 7 7 8 , 7 7 9 , 8 0 7 .
Langues, leur division eu trois
tions contre l'origine mosaïque de 2. MINASSE ( I r i b u d e ' , s o u l e r r i - MessmER, I, 222.
c l a s s e s , 1, 308, langue parlée à
p l u s i e u r s lois, 260. l o i r e , I I , 413', 6 ° ; 1 4 4 , 3«. Mesures, d e l o n g u e u r , I , 187, e t
Babel, 338. V o i r Originales (lan-
MANETTUS, 1 . 2 1 4 ,
de capacité, ISS, chez les Hébreux.
gues). ! . L O U B A R D ( N O . 11, 3 1 1 .
J e a n n e , I, 3 7 4 , ' . - ; s o n c a r a c t è r e m e ï e r , I , 224.
2 . LOMBARD ¡ P i e r r e ) , I . 213.
LAPIDE ( C o r n é l i u s a ) , I, 21S. M L C B A E L L S , I, 2 2 1 .
Longévité d e s p a t r i a r c h e s , 1,294. m i r a c u l e u x , 374, 2°
L a s c a r i s , I, 215. M i c b é e : v i e , é p o q u e , II, 1 0 9 3 :
Latines (versions), les plus an- L o r i n . i , 218; i i , 672. Manuscrits, d e l ' h é b r e u , I, 9 0 ,
s t y l e , 1 0 9 4 ; p r o p h é t i e , 1095.
c i e u n e s , 1 , 1 3 5 ; l e u r c a r a c t è r e , 127; LOTH, n e v e u d ' A b r a h a m , I . 342, 1 0 9 ; d e la V u l g a t e , 1 4 6 ; d e T o h i e ,
se sépare d e l n i . sa faute, 347. II. 0 2 3 .
l e u r e m p l o i p a r l e s P è r e s , 128 ; c e
"Midraieh, I, 193; mitlraschim,
q u i e n r e s t e , 1 2 9 . V o i r Italique et 1. LoWTH ( B . l , 1, 2 2 1 . MARCIOÏ. h é r é t i q u e , 1, 2 0 4 .
194, 2 0 1 .
Vulgate. 2. L o w i n ( W . | , I, 221. MARIANA, I, 218.
M A R I O D I C A L A S I O , 1, 2 1 8 .
Mischrn, s e c o n d e loi, n o y a u du
I.AURENS, 1 , 2 2 2 ; I I , 6 7 2 . LUÇ d e B r u g e s , 1, 2 1 8 .
SlAROTTl, I , 2 1 4 . T a l u i u d , 1, 197 ; p l a c e q u ' e l l e y o c -
LE B u s e , 1 , 2 1 8 ; II. 6 7 2 . LUCIEN d ' A n t i o c h e , I , 20ii.
c u p e , 198.
LUDOLFUE, l e C h a r t r e u x , I , 211. MARTINI, I, 214.
i.f. C l e r c , I, 4 2 1 . Mois, c h e z l e s H é b r e u x , I, 182.
Lumière, a é t é c r é é e a v a n t le MASCII, I, 2 2 0 .
Uclure de la Bible e u langue M o ï s e : s a g r a n d e u r , I, 3 6 4 , 4 1 0 .
soleil, I, 271. MASICS, I , 216.
vulgaire, 1,160. Sou enfance, 365; ilquille l'Egypte,
LUTHER, I, 215. Massorètes, l e u r œ u v r e , 1, S7,
L E FÈVRE d t l a p l e s , I, 2 1 5 . 3 6 6 ; v i s i o n d e l ' U o r e b , 3 6 7 ; il r e -
l ï u a . N U s ( N i c o l n s d c L y r e ) , 1 , 2 1 i. 90, 200; elle garantit l'intégrité
L E ILLB, I , 2 2 2 ; I I , 6 7 2 , 917. v i e n t e u E g y p t e ; 3 6 8 , 2 5 1 , 1 0 ° ; il
du t e x t e , 8S, a v e c n u e g r a u d e
LE LONG, I , 2 2 0 . d é l i v r e s o n p e u p l e ; 369 : p l a i e s
e x a c t i l u d e , 89, 90.
L E M Î I S T R E DE S A C V , I , 2 1 8 . H d ' É g y p t e , 3 7 0 ; p a s s a g e d e la m e r
MATRUSALEM, a - t - i l s u r v é c u au Rouge, 371 ; c o l o n n e de n u é e , 372;
LÉLLANN ( A . ) , L , 222.
M a b i r e , I, 2 2 2 ; I I , 6 7 2 . d é l u g e . 1, 3 1 7 . d é p a r t p o u r le S i n a ï , 373 ; la m a n n e ,
I . E N G E R K E , 1, 5 4 4 .
M a c h a b é e s , l e u r é p o q u e , II, 559; MAUNOURÏ, I, 222- 374; p r o m u l g a t i o n d e l a loi, 373,
LESÉTBE, I, 4 4 4 : I I , 8 2 7 , 8 7 1 .
l e u r n o m , 5 6 1 ; c h r o n o l o g i e , 560; MAVEII, I , 2 2 2 . v o i r Ui mosaïque; d é p a r t du Si-
888.
MegiUSlh, 1 , 3 ; l e u r s t a r g u m s , 99.
LÉvi (Iribu de), s o n s o r t pro- h i s t o i r e : J u d a s , 5 6 9 ; J o u a l h a s , 570;
TABLE ALPHABÉTIQUE. 685
684 TABLE ALPHABÉTIQUE.
u n i , r t v o l t e S , 3 7 6 i B a l a a m , 317 ; p r o - 1. N i c o l a s d e l . y r a , I , i t i . taleuqne samaritain, 245; des
c l i m a t , 438 ; f e r t i l i t é , 4 3 9 , i l o r e , »40 ;
p h é t i e m e s s i a n i q u e d a M o ï s e , 378 ; 2. N i c o U S ( M i c h e l ) , 1, 224. m o n u m e u t s é g y p t i e u s , 2 4 6 ; d e la
f a u n e , 441. 2 ° P a y s à l ' e s t d u J o u r -
s a m o r t , 3 7 3 , 2 3 9 , 8 » . Il est l ' a u t e u r N o é , e s l p r é s e r v é d u d é l u g e , 1, p h i l o l o g i c , 247. O b j e c t i o n s : h i s -
d a i n , 412. — T r i b u s à l ' o u e s t d u
d u P e u l a t e u q u e , voir ce mot. 319 , 3 2 0 ; r e ç o i t l e s p r o m e s s e s d e t o i r e , 2 4 9 , 250 ( v o i r CompUments,
J o u r d a i n , 443; à l'est d o J o u r d a i n ,
MOLL, I , 223. Dieu, 326, 327; m a u d i t C h a u a a u . fragments, dovaments)-, sommaire,
444. N o u v e a u p a r t a g e p r é d i t p a r
Monnaie», a v a u t N ô t r e - S e i g n e u r , b é u i t S e m et J a p h e l , 3 2 8 ; doit 2 5 1 ; r é f u t a t i o u ; 1° d i v e r s i t é d e s
É z é c h i e l , 1051. - Kcote juive de
I , 1 8 3 , d e s o n t e m p s , IS6. a v o i r e u d ' a n t r e s e n f a u t s , 332. u o m s d e ü i e u , 252,253 ; 2° c o n t r a -
Palestine, s o n c a r a c t è r e , I, 193;
Monothéisme, religion des pre- P r é c e p t e s u o a e h i q u c s , 363, 6 ' . d i c t i o n s p r é t e n d u e s , 254; 3° r é p é -
e x é g è s e l é g a l e e t h o m i l é t i q u e , 194 ;
m i e r s h o m m e s . I 362. Nombres (livre d e s ) : n o m , 1,104, tilious,255.-/ntós«l«-'importauee
v o i r Halaku e t llagadi.
MONTANI:» (ARIAS), I , 216. 2 3 0 : division, c o n t e n u , 234. P.UIELIUS. 1 1 , 5 4 1 . d e l a q n e s t i o n , 256. A d d i t i o n s ar-
MORIN, 1, 218. Nouveau Testament : u o m , 1, 2 ; P a x t î n k (S.), I, 205. ehéologiques, 257; géographiques,
MORTE ( m e r ; . 11, 4 3 7 . d i v i s i o n , 4. Canon : sou impor- Paradis t e r r e s t r e : o ù était-il s i - 258; h i s t o r i q u e s , 259; légales, 260.
MOTAIS, 1, 222-, II, 8 3 1 . t a n c e , 3 6 ; m a n i è r e d o n t il se f o r m a , t u é , 1, 2 8 7 ; t r a d i t i o n s s u r l ' É d e n , C o n c l u s i ó n , 261.
Mouvement pieux, s a n o t i o n , I, 3 7 - 3 9 ; s o n h i s t o i r e a u n a s i è c l e . 40 : 288 ; l ' a r b r e d e v i e e t l ' a r b r e d e l a P é q u i g n y ¡ B e h n a r b i n d e ) , 1,220.
11; il n e s u f l i t p a s p o u r l ' i n s p i r a - a u i i i e , 41; a u i v , 4 2 ; d u v ° s i è c l e s c i e n c e d u b i e n et d u m a l , 2 8 9 ;
P e r e r i u s , I , 218.
t i o n , 12. C h é r u b i n s p l a c é s à la p o r t e d u p a -
a u c o n c i l e d e T r e n t e , 45 ; s a l l x a - Peschilo (versión s y r i a q u e ) : ori-
M e t s (SIMON d e ) . 1 , 2 1 8 . r a d i s , 293.
t i o n , 35. g i n e , caractérc, 1,122; c o n t e n n , 4 3 .
MUNSTER, I , 213.
O Paralipomènes : n o m , II, 5 0 1 ; PatLON, s o n e x é g é s e , I, 192; o n
MURATORI ( c a n o n d e ) , I , 40.
Mystique ( s e n s ) : n o t i o n , 1, l i i 2 ; i m p o r t a n c e , 5 0 1 ; b u t , 5 0 2 ; d a t e , l u í a a l t r i b u é la S a g e s s e , II, 8 6 8 , 2 ° .
O B c u m é n i u s , I . 209. P i c o x t o ( B e r n a r i i i n a ) , I , 220.
e x i s t e u c e . 1 6 6 ; d i v i s i o n , 165; v a - 303; a u t e u r , 504; sources, 505; va-
O l s b a u s e n , I, 2 2 3 . t . P i t R R E C h r y s o l o g u e ( S . ) , II,
leur démonstrative, 167; r è g l e s l e u r h i s t o r i q u e , 506; o b j e c t i o n s ,
O n k e l o s ( t a r g u i n d ' ) , 1, 9 5 . 6 7 2.
p o u r s a d é t e r m i n a t i o n , 178, e n p a r - 507, 5 0 8 ; a n a l y s e , 5 0 9 - 5 1 1 ; c o m p a -
OOSTERZEN, I, 223.
t i c u l i e r d a n s l e s P s a u m e s , II, 670. raison avec les Rois, 512. 2. P i e r r e d e B l o i s , I , 213.
ORIGENE, I , 205 , 2 6 1 ; II, 414,
3. P i e r r e L o s i b a r o , 1 , 2 1 3 .
447 , 462, 6 7 2 , 917, 989, 1 0 2 6 . Parallélisme d a n s la poésie hé-
Mythique ( s e u s ) , s a f a u s s e t é , 1, P I S A , 11, 883.
braïque, utilité d e sa connaissance,
Originales (langues) des Livres P i n e u a , 1 , 2 1 8 ; II, 616, 8 5 1 .
168. II, 5 9 5 ; s a d é c o u v e r t e , 5 9 0 ; d i f f i -
S a i n t s , I, 7 5 ; u l i l i l é d e l e u r c o n - Pirké Aboth, partie du T a l m u d ,
m culté de le r e c o n n a î t r e d a u s les
n a i s s a n c e , 9, s u r t o u t p o u r les Psau-
v e r s i o n s , 3 9 1 ; d é f i n i t i o n , 5 9 2 ; e s - 1, - 2 9 , 1 9 8 .
m e s , II, 665. L a n g u e o r i g i n a l o d e P l a n t i e r , 1, 6 , 2 2 2 .
iVitW, p r o p h è t e , o b j e c t i o n t i r é e p è c e s , 3 9 3 ; v a r i é t é s , 59».
Tobie, 522; d e Judith, 533; des Pocsie b é b r a i q u e , u t i l i t é d e s o n
de l'emploi de ce uom daus le
M â c h a b é e s , 3 6 5 . 5 7 3 ; d e la S a g e s s e , P a t e r i u s ( S . ) , I , 210, 2 6 1 ; 11, é t u d e , II, 3 8 6 ; c a r a c t é r e g é n é r a l ,
P e n l a t e ù q u e , I. 2 5 9 , 6 " . V o i r Pro-
867; d e l'Ecclésiastique, 879; de 462. 588; earactéres partieuliers, 589;
phètes.
B a r u c h . 1020; d e D a n i e l , 1051. Patriarches : l e u r l o n g é v i t é , I, p a r a l l é l i s m e , v e r s , s t r o p h e s , voir
N a b u c h o o o n o s o r , 11, 499, 1037, OSCBAVA BEN NaCUUANI, I, 201.
294, 317 ; l e u r r e l i g i o n m o n o t h é i s t e , ees mots: rime, 602; assonance,
1057. O s t P . : v i e , II, 1065; é p o q u e , 1066;
3 6 2 ; l e u r c u i t e , 363. - Testament 6 0 3 ; a l l i t é r a t i o n , 6 0 4 ; a c r o s t i c h e s ,
NACHHANIDES, I, 2 0 2 , 5». s t y l e , 1067; p r o p h é t i e , 1 0 6 8 - 1 0 7 0 .
des P a t r i a r c h e s , 62. 603, 697; r y l h m e de g r a d a t i o n ,
NjESKLSBACIl, I, 2 2 3 . O t h o n i k l , j u g e d ' i s r a è l , I I , 453. 666 ( a u m o t ma'alótfy, 789-803.
N a b u u : v i e , é p o q u e . 11, 1096; P a t r i z i , i , 222.
s t y l e , 1097 ; p r o p h é t i e , 1098 P a u l d e B u r g o s , i , 214. Poéíí'7ues(livres),liste, 1 , 3 ; cías-
P P a u l c s , i , 224. s i ü c a t i o n , II, 5S7.
N Ê H É M I E ( l i v r e l i e ) , a u t e u r , 11,
519 ; b u t , d i v i s i o n , 5 2 0 ; a n a l y s e , 521. P e a r s o x , I , 218. Poids d e s H é b r e u x , I , 184.
Néoménies, I, 396. Pacnino (Sante). 1,216. Peines, c h e z l e s U é b r e u x , 1,41)9. Points-voyeltes, 1, 187.
NEPBTALI ( t r i b u d e ) , s o n s o r t P a l e s t i n e : a s p e c t g é n é r a l , II. Pénitentiaux ( p s a u m e s ) , II, 678, Poisson, d e T o b i e , II, 530; d e
p r o p h é t i s é p a r J a c o b , I . 3 3 7 ; s o n 4 3 3 ; I, 3 4 4 ; r a i s o n d e s o n c h o i s 7 0 4 , 710, 7 2 2 , 7 7 1 , 7 9 9 , 812. J o n u s , 1090.
t e r r i t o i r e , 11, 443, 1 0 ° . c o m m e p a t r i e d u Messie, 345; ses Pcntateuque : n o m , 1, 230, 1 0 4 ; P o l c s , I, 218.
N E T E L E R , 1 , 2 2 2 ; I I , 5 1 4 , 5 5 8 , 9 1 7 . d i f f é r e n t s u o m s , II, 4 3 2 . Descrip- P o l y c h r o n i u s , I , 206.
importance, 228; antiquité, 229;
NEUVILLE ( d e l a ) . 11, 5 4 1 . tion : 1° P a l e s t i n e p r o p r e m e n t d i t e : Po%énisme,I,30i;saréfutalion:
d i v i s i o n , 230 ; u n i t é , 2 3 6 . — Authen-
t . NICBES (J.-A.). 1 , 2 2 2 ; II, 5 5 2 . é t e n d u e , 4 3 4 ; m o n t a g n e s , 435; ri- ia diversité d e s r a c e s s'explique,
ticité : i m p o r t a n c e d e l a q u e s t i o n ,
2 . NlCKES ( J . - P . j , 1, 2 2 2 . v i è r e s , l a c s , 43b : m e r M o r t e , 437; 302, p a r l l n f l u e n c e d u m i l i e u , 309,
239 ; p r e u v e U r é e d e l a B i b l e , 240-
39
2 4 4 ; d e l a U - a d i t i o n , -24»; d u P e n -
II.
TABLE •HABÉTIQUE.
ALL'L
686 ÏAI1LE ALPHABÉTIQUE. 476; difficultés chronologiques.
R 477; analvse, 4 9 6 - 5 0 0 .
et p a r l ' h é r é d i t é , 304 -, p r e u v e s p h y - 8 2 5 ; m o y e n s d e le l i r e a v e c f r u i t ,
826. E x p l i c a t i o n ; d i v i s i o n g é n é r a l e , RONDET, I , 3 2 0 .
s i q u e s , 3 0 0 , e t m o r a l e s , 301, d e
ItAB, I , 1 9 5 .
l'unité d e l'espèce h u m a i n e ; objec- 827; - 1 " partie : contenu,'828; 1. ROSENMOLLER, ( J . - G . ) , I , - - > •
RAHBAS, I, 202, 5«.
t i o n s , 308, 3 0 9 . style, 8 2 9 ; — 2 e parlie : c o n t e n u , 2. R o s E N M U i . L E R ( F . - F r . - K . ) , 1 , 3 3 4 .
RAMBOUILLET, I I , 8 5 1 .
Polyglottes, de Ximéuès, 1,156, 8 3 0 ; s l y l e , 831 ; — 3< p a r t i e : c o n - RUBEN Itribu de), son sort pro-
RASCHI, I, 2 0 2 , 1 ° .
1°; d'Anvers, 2 « ; d e Paris, 3 ° ; d e tenu, 832; style, 833; — appendi- p h é t i s é p a r J a c o b , 1, 3 5 7 ; s o n t e r -
Rationalistes, lenr e x é g è s e , a u
Londres, 1 ° ; partielles, 5 ° ; protes- ces, 834. — Doctrine d u livre ; Sa- r i t o i r e , 11, 4 4 4 . 1 " .
X V I I I » s i è c l e , 1, 2 2 1 ; a u xtx-,
t a n t e s . 6°. gesse, 835; c r a i n t e de Dieu, 836; R U H N (PSEUOO), I I , 6 7 3 .
224.
P O R R É E ( G I L B E R T d e la}, I , 3 1 3 . d e v o i r s e n v e r s D i e u , 837, e n v e r s RUPERT, 1,213, 261 ; U , 463,672,
RAULT, I , 2 2 2 .
PRADO, 1 , 2 1 6 ; 1 1 . 1 0 2 6 . ' le p r o c h a i n , 8 3 8 , e t e n v e r s s o i -
1065.
m ê m e , 839; r é c o m p e n s e d e l ' h o m m e H E I N E E , I , 2 2 2 ; 11, 6 7 2 , 9 1 7 .
Préadamites, 1, 2 9 9 , 3 0 0 . R U T H (livre de) : ob]ct, a u t e u r ,
qui craint Dieu, 840; divinité d e REIST.HL, I, 2 2 2 .
P i u v s s i o s , I , 211. d a t e , 11, 4 6 0 ; e n s e i g n e m e n t s , 4 6 1 .
l a S a g e s s e d e s P r o v e r b e s , 811. R E I Î B M A Ï B . I. 2 2 2 .
P R O C O P E de Gaza, I . 2 0 9 , 2 1 1 . ROÏSBROCK, I, 2 1 4 -
Religion, primitive. 1, 3 6 2 , 3 6 3 ,
2 6 1 ; 11, 1 1 1 , 4 4 7 , 4 6 2 , 5 0 9 , 8 2 1 . I . Psaumes: n o m s , II, 6 4 8 ; a u - v o i r Culte; m o s a ï q u e , v o i r loi,
917. t h e n t i c i t é , 6 i 9 ; division,650-, diffé- R E M I d ' A u x e r r e , 11, 6 7 2 . S
Prophètes, s e n s d u m o t , II, 8 9 1 , r e n c e s e n t r e l e s d i v e r s l i v r e s , 651 ; RENAN, 1,224.
cf. I, 2 3 9 , 6 " ; eu q u o i consistait a u t h e n l i c i l é d e s l i v r e s , 652 ; a u t e u r s S A , 1 , 2 1 6 ; 11, 8 8 3 .
RECCnLIN, I, 215.
l e u r m i s s i o n , II, 8 9 5 , 4 8 2 ; m a n i è r e d e s p s a u m e s , 653 ; d a t e d e l e u r c o m - Sa44.il, I , 1 8 1 ; son institution,
REUSCII, I, 2 2 2 ; 11,527, 8 5 1 , 8 7 1 , J67 5 ° ' l e s a b b a t d a n s la r e l i g i o n
d o n t Dieu l e u r révélait sa v o l o n t é , p o s i t i o n et d e l e u r c o l l e c t i o n . 6 5 4 ;
8 9 7 ; leur état psychologique p e n - leur sujet ordinaire, 655; leur primitive, 3 6 3 , 4«, et mosaïque,
classification, 656. 495; p s a u m e s "Révélation, e n q u o i d i f f è r e - t - e l l c
d o u t la révélation, 8 9 8 ; leur genre 395.
messianiques, voir Messianiques; d e l'inspiration, 1,11.
de vie. 9 0 5 ; leur division e n g r a n d s Sacrifices, dans le culte primitif.
euseigueuients des psaumes, 658; HIIABAN .WAUR, I , 2 1 1 ; H , O » ,
et petits p r o p h è t e s , 9 0 4 ; leur c h r o - I 363; d a n s le culte m o s a ï q u e :
552, 8 7 1 , 8 8 3 .
nologie, 9 0 6 , 9 0 1 . — Écoles d e pro- objections contre leur doctrine, but, 39î;sisniticatiou, 393; valeur,
659. T r a d u c t i o n d e s P s a u m e s d a n s I t i R E R A i F r . d e ) . 1 , 2 1 6 ; I I , 106...
phètes, 4 8 2 , 2 ° . — Les prophètes 3 9 4 ; division, 3 8 6 ; sacrifices s a u -
les S e p t a u t e : o r i g i n e , 660; carac- RICHARD de S . Victor, 1 , 2 1 3 ; II,
d a n s la B i b l e h é b r a ï q u e , I , 3 . g l a n l s ; holocauste, 387; sacrifices
t è r e , 661 ; i m p o r t a n c e , 6 6 2 ; d a n s l a 672.
p o u r l e p é c h é , p o u r le d é l i t , 3 8 8 ,
Prophéties : d é f i n i t i o n , II, 8 9 1 ; Vulgate : histoire, 663; caractères, HICOE, I, 2 S 2 .
s a c r i f i c e s p a c i f i q u e s , 389 ; s a c r i f i c e s
espèces, 8 9 2 ; existence, 8 9 3 , 8 9 4 ; 664 ; t e r m e s d i f f i c i l e s , 6 6 6 ; c o n s - RlCBOU. I , 2 2 2 .
n o n sanglants, 390; offrandes par-
f o r m e , 8 9 0 ; o b s c u r i t é , 8 9 9 ; pro- trnetions particulières, 667. E t u d e RLEBM, 1 , 2 2 4 .
ticulières, 3 9 1 .
m u l g a t i o n , 9 0 0 ; i m p o r t a n c e d e leur d e s P s a u m e s , v o i r Elude. Com- RLGGENBACU, I . 2 2 3 .
S A C Ï I L E M A I S T B E D E ) , 1, 2 1 8 .
é t u d e , 9 0 1 . V o i r Messianiques, IsaïE. m e n t a i r e s , 672. E x p l i c a t i o n d e s RLTSCBL, I , 2 2 4 .
SADOLET, 1 , 2 1 6 .
JÈRÉMIE, e t a u n o m d e c h a q u e P s a u m e s : l i v r e I , 6 7 3 - 7 1 3 ; 1. II, ROELING, 1,222; 11,672,827,917,
prophète. Sagesse ( l i v r e d e la) : t e x t e , s t y l e ,
714-741 ; I . I I I , 7 4 2 - 7 5 8 ; 1. I V , 759-
Il 867 ; a u t e u r , 8 6 8 ; l i e u , Si.il, e t
Prophétiques (livres) : division, 7 7 5 ; 1. V, 7 7 6 - 8 2 0 . P s a u m e CLl, ' " ¿ o i s , u t i l i t é d e l e u r h i s t o i r e , 11,
date, 870, d e sa c o m p o s i t i o n ; ana-
l i s t e , 1 1 , 9 0 4 ; e x p l i c a t i o n , v o i r ISAÏE, S2o. — psaumes graduels, rnessia- 479- p o u r q u o i l e s H é b r e u x d e s i r è -
lyse 8 7 1 - 8 7 3 . Doctrine d u livre s u r
et a u n o m d e c h a q u e prophète. u i q n c s , p è D i l e u t i a u x , voir ces der- r e u l - i l s e n a v o i r , 470, 2«. T a b l e a u
l'a s a g e s s e , 8 7 1 , c f . 8 3 5 ; s e s e n s e i -
niers mots. c h r o n o l o g i q u e d e s rois de J u d a et
PROSPER d'Aquitaine, I I , 6 7 2 . gnements, 8 7 5 .
d ' i s r a é l , 478; r é s u m é d e 1 h i s t o i r e
Protestants, l e u r s e r r e u r s s u r le SALAZAR, I , 2 1 8 ; I I , 8 2 7 .
2. Psaumes de Salomon, 1,60. d e s r o i s d ' I s r a ë l , 498, e t d e J u d a ,
c a n o n , 1, 4 6 ; l e u r i n f l u e n c e s u r SAI.MERON, I , 2 1 6 .
Psautier romaiu e t g a l l i c a u , I, 4<18, 500. Le r o i , d a n s l e s P r o v e r -
l ' e x é g è s e , 2 1 5 ; l e u r e x é g è s e au S A L O M O N , I I , 4 9 6 ; i l c o n s l r u i l le
e 130; II, 663. b e s 8 3 8 , 4 ' . - Livres d e s R o i s :
XVI s i è c l e , 2 1 7 ; a u x v n « , 2 1 9 ; au t e m p l e , 4 9 7 . Il a é c r i t l e s P r o -
XVIII e , 2 2 1 ; an XIX'. 2 2 3 , 2 2 4 . P S E U D O - E I X H E R , II, 4 6 2 . d i v i s i o n s , 4 6 2 ; c o m p a r a i s o n avec verbes, 8 2 3 ; l'Ecclésiaste, 8 4 4 - 8 1 6 ;
l'rotocantmiques (livres), d e l'An- PSEt'no-ltUITN, I I , 672, les Paralipomèues, 512.1e « K o » ,
10 C a n t i q u e d e s C a n t i q u e s , 8 0 1 ;
c i e n T e s t a m e n t , I, 3 ; d u N o u v e a u , v o i r S A M U E L . Ht et IV Bots ¡ n i a i s n o n l a S a g e s s e , 868. P s a u m e s
38. t e n u , d i v i s i o n , 471; b u t , 4 7 3 ; a n -
8 I d e S a l o m o n , I, 6 0 .
Proverbes ( l i v r e d e s ) : n o m s , I I , l e u r , 166, 4 7 3 ; s o u r c e s , 474 , v e r a -
Qcri, n o t e s d e s M a s s o r è t e s , I , 18, | SAMSON, II, 4 5 9 .
821 ; t e x t e , t r a d u c t i o n s , 8 2 2 ; a u - c i l é , 47 5 ; p r é l c n d u e s c o n t r a d i c l t o i i s , |
t e u r . 823; répétition!, 8 2 1 ; date, 9 1 .
-.-.¡fa- i
681)
688 TABLE ALPHABÉTIQUE. TABLE ALPHABÉTIQUE.
Tannaites, r é p é t i t e u r s d e la m >j-
SABCEL, pourquoi sou h i s t o i r e s c i e n c e e t de la foi s u r la créa- SiNA'i ( m o n t ) , 1 , 3 7 5 .
chna, 1, 196.
est-elle d a n s l e livre d e s B o i s , I I , t i o n , 273-277. V o i r Création. Singe, n'est pas l'aucetre de
T A F F E R , 11, 6 7 2 .
180 ; s o u o r i g i n e , 181 ; s a m i s s i o n . S e » , e s t b é n i p a r N o é , 1, 3 2 8 , l'homme ; partisans de cette er-
482. A-t-il écrit ] e s l i v r e s d e s J u g e s , 2 ° ; s e s d e s c e n d a n t s , 334,11. Targums, l e u r o r i g i n e , I . 94.
r e u r . I, 2 9 6 ; d i f f é r e n c e s p h y s i o l o -
448; de Rulll, j60, et d e S a m u e l , T a r g u m d'Onkelos, 95; d e Jona-
Semaine, c h e z l e s H é b r e u x , 1, giques, 297, intellectuelles e t m o -
467. - Lima d e S a m u e l (I e t I I t h a n b e n Ezziel, 96; d u psendo-
181 ; s o n o r i g i n e , 2 7 0 , 267 , 5 - . S e - r a l e s , 2 9 8 , e n t r e l ' h o m m e e t le
R o i s , 40?) : n o m , division, 464; J o n a t h a n , d e J é r u s a l e m , 9 7 ; de.
m a i u e s d e s e m a i n e s , d ' a n n é e s , 181, singe.
c a r a c t è r e , 40", ; „ u i e u r , 4 6 6 , 4 6 7 ; J o b , des P s a u m e s e t d e s Prover-
3 9 7 . P r o p h é t i e d e s 7 0 s e m a i n e s , II. SMITH ( T h . ) , I, 2 2 3 .
date. 468; sources, 469; préten- b e s , 98; d e s cinq Megillolh, 99;
1061. S a n s , I, 2 2 0 .
dues contradiction,t 470; explica- d ' E s t h e r ; 2 ' ) , 100; d e s C h r o n i q u e s ,
Société biblique. I, 137.
S e ï l e r , 1, 2 2 1 . 101.
t i o n , 4 7 9 4 9 3 ; V.,JR n„is, SAÎIL, DAVID- S o o o M i ; , 1 . 3 5 1 ; 11, 4 3 7 .
Sens d e l ' É c r i t u r e : i l y e n a
Soleil, a r r ê t é p a r J o s u é , II, 4 2 5 ; T a c l è r e , I, 2 1 4 .
SANCHEZ, I, 2 1 s : I I , 4 6 2 , 3 2 7 , d e u x , l i l t é r a l e t m y s l i q u e . 1, 1 6 2 .
1 q u e l m o m e n t du j o u r , 426 ; pen- Temple d e S a l o m o n , 11, 4 9 7 ;
1063, Voir ces mots, a i n s i q u e Mythique
d a n t c o m b i e n d e t e m p s , 427 ; c o m - t e m p l e d é c r i t p a r E z é c h i e l , 1049.
SANCTHJS, v o i r S u c i e z . et Accommodatice.
v,'» m e n t e x p l i q u e r p h y s i q u e m e n t ce Temps, sa d i v i s i o n c h e z l e s H é -
SANTÉ PAUNINO, I , 2 1 6 . SEPP, I, 242. m i r a c l e . 428. R é p o n s e a u x o b j e c - b r e u x , I . 180-18-3. V o i r Jour, Se-
S A R A , q u i t t e son p a y s avec Septante (version d e s ) , impor- tions, 429. maine, Mois.
A b r a m , I, 342; passe p o u r sa s œ n r t a n c e d e s a c o n n a i s s a n c e , I, 1 0 4 ;
TERTCLLIES, 1 , 2 0 4 .
e n E g y p t e , 346, 255; Dieu l ' a p - elle n ' e s t p a s i n s p i r é e , 23. S o n SOPHONIE: v i e , é p o q u e , II, 1102;
Testament des douze Patriarches,
p e l l e S a r a e t lui p r o m e t u n fils, h i s t o i r e , 1 0 3 , 105, d ' a p r è s P b i l o n , s t y l e , 1103-, p r o p h é t i e , 1104.
3 5 1 ; e l l e a u n fils, 3 5 2 ; e l l e fait 1 8 9 , 23. L e s S e p t a n l e n ' o n t t r a d u i t SOTO, 1, 2 1 6 . I, 62.
c h a s s e r I s m a i î l , 352 ; s a m o r t à q u e le Peulateuque : p r e u v e p a r Spirituel (sens), voir Myslique. Texte d e s E c r i t u r e s , i m portauce
127 a n s , 3 5 2 . l a t r a d i t i o n , 106, e t p a r l ' é t u d e d e s STEEKSISTE ( V a n ) , I , 2 4 2 . d e s o n h i s t o i r e , I , 83 ; l e t e x t e h é -
l i v r e s , 107. Q u a n d f u t a c h e v é e l a STELLA, 1 , 2 1 6 . b r e u ; s e s c a r a c t è r e s , 8 6 ; sa fixa-
SA'SBOOT, I , 2 1 6 .
v e r s i o n , 10S; s u r q u e l s m a n u s c r i t s t i o n , v o i r Massorétes; sa division,
SAÙL, e a r a e t è r e g é n é r a l d e s o n STENCBLS ( E u g u b i n n s ) , 1, 2 1 6 .
fut-elle f a i t e , 109. — Version grec- 92.
r è g n e , 11, 4 8 3 ; s e s d é b u t s g l o - STRABON ( X V a l a f r i d ) , i , 2 1 1 .
q u e , d e s P s a u m e s : o r i g i n e , II, STRAUSS, I , 2 2 1 . THALHOIER, I , 2 2 2 ; I I , 6 7 2 .
r i e u x . 484, 470, l ° - 3 ° ; s o u d é c l i n ,
660; c a r a c t è r e , 661; i m p o r l a n c e , TBABÉ, d i f f i c u l t é c h r o n o l o g i q u e
4 8 5 , 170, 4 " - 6 ° ; s a m o r t , 4 8 3 , 5 ° ; Strophes, leur existence d a n s la
662; d e s P r o v e r b e s , 822, 2"; de li s o n s u j e t , I . 3 4 2 .
4 7 0 , 7». p o é s i e h é b r a ï q u e , II, 6 0 0 ; m o y e n s
l'Ecclésiastique, 880; d e Daniel, THENIUS, I , 2 2 4 .
S c n . E F E R , I, 2 2 2 . d e l e s d i s t i n g u e r , 601.
1054. THÉODORE d e M o p s u e s t e . I, - 0 6 .
SCBANZ, I, 222.
s u i u a s , I, 2 0 9 .
T a É o n o B E T d e C v r , 1 , 2 0 6 , 2 6 1 ; II,
SOIEGG, I, 222; II, 672, 917, Serarics, I, 2 1 6 ; 11, 4 1 4 , 527, Supplément• (hypothèse des),
4 1 4 , 4 1 7 , 4 6 0 , 4 6 2 , 509. 6 7 2 , 9 1 7 ,
1065. 541, 361. s u r l'origiue d u P e u t a l e n q u e , I,
9 8 9 , 1022, 1 0 2 6 , 1057, 1063.
SCHENKEL, 1, 2 2 4 . Serpent, dans la c h u t e , est le 250, 2".
TBÊODOTION ( v e r s i o n grecque
Sehiloh, t e r m e d e la prophétie d é m o n , I, 291. SOSANNE, a u t h e n t i c i t é d e s o n
dei, 1.114.
d e J a c o b , I, 3 5 7 , 360. Sibylle, livres sibyllins, 1,64. h i s t o i r e , I I , 1064.
TBÉOPBYLACTB, 1, 2 0 9 ; II, 1 0 6 5 .
SCBLICHTING, I. 219. StCHEM, 1 , 3 4 4 , 3 5 7 i f . 2 2 , J o s e p h ) . SYLVERA, I , 2 1 8 .
T H I E R S C H , I, 2 2 3 .
1. ScHJiiu (Antoine^ I, 222. S i l o , ville, I, 360, 5». SYMMAQUE ( v e r s i o n g r e c q u e d e ) ,
TUOLCCK, 1. 2 2 3 .
2 . SCBSID ( S é b a s t i e n ) , I , 2 1 9 . S i l v e s t r e . IL, 1. 2 1 2 . 1, 1 1 5 .
1. THOMAS d ' A q u i n ( S . ) , 1, 2 1 2 ,
S C H M O L L E R , I, S3. S h a h , 1, 222. Syriaques (versions), l e u r c o n -
SctloLZ, I , 2 i i ; II, 9 8 9 , 1 0 6 3 . S u ¿ON ( t r i b u d e ) , s o u s o r t p r o - t e n u , 1, 4 3 ; l a P e s c h i t o , n o i r ce 2 1 4 ; II, 6 1 6 , 6 7 2 , 9 1 7 , 9 8 9 .
mol; a n t r e s v e r s i o n s , 123. 2 . THOMAS d e V 1 0 . 1 , 4 1 3 .
SCBRŒDEB, I, p h é t i s é p a r J a c o b , I, 3 5 7 ; s o n t e r -
TLRLN, 1. 2 1 8 ; 11, 5 2 7 .
SCHCLTZ, 1, 224. r i t o i r e , II, 443, 2".
TOBIE ( l i v r e d e ) : t e x t e o r i g i -
SCHWAB, I, ISS. 1 . S i m o n MACBABÉE, 11, 5 7 1 .
nal, 11,522; m a n u s c r i t s , 523; n o m ,
SCHWARZEL, L,3Î. 2. S i m o n , fils d e G a m a l i e l , I,
524 ; c a r a c t è r e h i s t o r i q u e , 3 2 5 ;
S C H W E C L E B , I, 2 2 4 . 196. Talmud, d e J é r u s a l e m , I, 196;
date, auteur, 5:6; analyse et ex-
Science : o n ne p e u t t r o u v e r 3. S i m o n d e M u i s , I, 218; II. d e Babylone, 197; leur analyse,
plication, 527-533; e n s e i g n e m e n t s ,
d a n s la Bible d'erreur scieulifique. 672. I 9 S ; j u g e m e n t s u r le T a l m u d , 199,
534.
I , 21, 272. Conciliation de la 4. S i m o n ( R i c h a r d ) , 1,218. Tancbuma ben Abba, 1,201.
Table alphabétique.
690 TABLE ALPUABETIUOB. , f e : d i v i s i o n générale 1109; expli-
g o t h i q u e , 1 5 1 ; a r m é n i e n n e , 154; cation, 1110-1114; authenticité des
TOLET, I, 3 1 6 .
a r a b e s , 153 ; s l a v e , 134; p e r s a n e , 155. derniers chapitres, 1113.
T o m u s i , II, 672.
V e u i l l o t (Louis''. I, 144. ¡ ¡ E L L E R . I, 2 4 4 .
TOSTAT (Alphonse), I, 414. Zàbulon (tribu d e ) , s o n sort
V I C T O R I N O S , 1, 2 1 0 . ZŒCSLBB, 1, 243.
Tradition, I, I I . prophétisé p a r J a c o b , 1 , 3 5 . ; s o n
Transformisme, exposé et réfuté, VLECAS, I , 4 1 6 . ZSCHOEKE. IL, 6 1 6 .
territoire, 11, 4 « , 8».
I, 483, 486-498. VLEUSSE, I , 4 4 4 . ZWING LI, I , 4 1 7 .
Z a c h a r i e : vie, II, 1 ' . 0 8 ; prophé-
T r e n c h , I, 443. V L I X A L P A N D , I , 4 1 6 ; 11, 1 0 2 6 .
T H E M E ( c o n c i l e d e ) , s o r le c a - VlTBISGA, I, 441.
n o n , I , 35 , 4 7 ; s u r l a V u l g a t e ; VOLKHAH, 1, 244.
138-143; s u r l ' h e r m é n e u t i q u e , 173, Vutgaires ( l a u g u e s l : p r i u c i p a l e s
174. versionsenlangnes vulgairesétrau-
TROCBON,l,422;II,917,989, 1046. gères, 1 , 1 5 8 ; e n f r a o c a i s , 1 5 9 ; l e u r
Tl'CB, I, 444. l e c t u r e , 160.
l'YR, ville. 11, 1037. Vulgate : c o n t e n u , 1 , 144 ; bis-
t o i r e , 1 3 1 ; e x c e l l e n c e , 132, 140,
1 4 1 . — C a r a c l è r e s ; fldélité, 1 3 1 ; élé-
I!
gance, 135; conservation partielle
d e l ' i t a l i q n c , 130. M a n u s c r i t s , 1 4 6 ;
l'BALDl, I, 444.
é d i t i o n s , 147. A d o p t i o n d e l a V u l -
UMBREIT, 1, 424.
g a t e , 137. — Son autorità : l e c o n c i l e
Urim e t Thummim, 1, 385.
d e T r e n t e la d é c l a r e a u l b e n t i q n e ,
138; p o u r q u o i , 1 3 9 ; d a n s q n e l • 1.A TABLE AUUADSÎItlUfc.
V s e n s , 140-144 ; a v e c q u e l l e e x t e n -
s i o n , 143. — Son influente, s u r la
V A L E N T I N , I, 404. c i v i l i s a t i o n o c c i d e n t a l e , 144 ; s u r la
Variantes, l e u r s c a u s e s , I, 18, formation des langues moderues.
91, l i a . I t 3 . V a r i a n t e s d u P e n t a - 145. — T r a d u c t i o n d e s P s a u m e s
t e u q n e , 134; d e III et I V Unis, 11, d a u s l a V u l g a t e : b l s t o i r e . i l , 663 ; ca-
¡70-, d e s p a r a l i p o m è u e s , 507, 5 0 8 ; r a c l è r e s , 664 ; t e r m o s difliciles, 660 ;
d e J u d i t h , 536; d e s P r o v e r b e s ,
844; d e J é r é m i e , 989. construclionsparticulièrcs,667.Vcr-
V A R I O T , I, 444. s i o n v u l g a t e d e s P r o v e r h e s , 844, 4° ;
V A T A D L E , I, 4 1 6 ; II. 5 1 4 . d e la S a g e s s e , 867 , 4 » : d e l'Ecclé-
V A T I C A N ( c o u c i l e d u ) , s u r t e c a - s i a s t i q u e , 880, 4 ° ; d e D a n i e l , 1054.
n o n , I, 3 5 ; s u r l ' i n s p i r a t i o n , 14;
«
s u r l ' h e r m é n e u t i q u e , 173.
Veau (Tor, o b j e c t i o n c o n t r e s o u
W A L A P R I D STRARON, 1 411.
h i s t o i r e , 1,375.
VEC.N1, i l , 8 5 1 . W A L L O N . I, 4 4 2 .
VENTE, 1 , 4 4 0 . W G L S S , 1, 4 4 4 .
VERCELLONE, T, 4 4 4 . W ' B L T B . I, 444; II, 616.
Vers, s o n e x i s l e u c e d a n s l a p o é - W e t t e ( d e ) , I , 444.
sie h é b r a ï q u e , II, 5 9 6 ; e n q u o i il WLESELER, I. 4 2 4 .
c o n s i s t e , 597; s y s t è m e d e M. Bic- W I L D , I, 416.
ken, 598. W L L L E R A U , 1, 4 1 3 .
Versets, leur o r i g i n e , 1, 9 4 . WLNER, 1, 4 4 4 .
Versions, v o i r Greejues, Syria- W O L T E R , I, 444|; LI, 6 7 4 .
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c o p t e s , I, 1 4 9 ; é t h i o p i e n n e , 1 5 0 ; | WiiNSCHE, 1. 443. „ , „ „ „ „ - Impilinone Ooltólin CTAL«*fn>filiel C».
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