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MÉTHODOLOGIE
Cours - Travaux dirigés
Les indications (*), (**) et (***) ne sont pas des indications de difficulté mais indiquent, respectivement,
les exercices et les questions qui seront corrigés, ceux dont une correction sommaire sera donnée et ceux qui
ne seront pas corrigés. Tous les exercices ou leurs variations simples sont susceptibles d’être posés lors des
évaluations.
1 Notations
Tout au long des travaux dirigés de méthodologie 3, nous utiliserons les notations suivantes :
−−−−→
— Les vecteurs sont notés avec une flèche : ~v ou vecteur.
−−→ −
→
— Les opérateurs vectoriels sont notés grad, div, rot.
— On utilisera également la notation avec l’opérateur « nabla » défini par (en coordonnées cartésiennes) :
∂/∂x
→
−
∇ = ∂/∂y
∂/∂z
→
− →
− → −
— L’opérateur laplacien ∆ sera systématiquement noté à l’aide de ∇, soit ∆ = ∇2 = ∇ · ∇, afin d’éviter
la confusion avec la notation des variations d’une grandeur.
— Les intégrales multiples sont notées avec autant de signes “intégral” que de dimensions :
Z ZZ ZZZ
L S V
1
Figure 1 – Schéma des coordon- Figure 2 – Schéma des coordon- Figure 3 – Schéma des coordon-
nées cartésiennes. nées cylindriques. nées sphériques.
1. (*) En regardant les figures 1-3, rappeler les expressions des éléments de volume infinitésimal en coor-
données cartésiennes, cylindriques et sphériques.
2. (**) Écrire l’élément de surface d’une sphère de rayon R centrée à l’origine en coordonnées sphériques.
−−→ −
1. (*) Rappeler l’expression de OM = → r dans la base sphérique en fonction de (~er , ~eθ , ~eϕ ) et (r, θ et ϕ).
Quels sont les domaines de variation des angles θ et ϕ définis sur la figure 3 ?
−−→
2. (**) Quelle est l’expression du vecteur déplacement élémentaire dOM ? En déduire l’expression du
vecteur vitesse →
−
v (t). Quel est son module ?
3. (***) Rappeler l’expression des vecteurs (~er , ~eθ , ~eϕ ) des coordonnées sphériques en fonction des vecteurs
unitaires de la base cartésienne et des angles θ et ϕ.
2
3 Notion de champ
Un champ est une propriété locale de l’espace, qui permet d’associer à chaque point une valeur d’une
certaine grandeur. Celle-ci peut être une grandeur scalaire, vectorielle, etc. Ici on va considérer deux types
de champs : les champs scalaires et les champs vectoriels.
Un champ scalaire est une fonction qui associe à chaque position dans l’espace une grandeur scalaire. Par
exemple, la température, la pression sont des champs scalaires.
Un champ vectoriel est une fonction qui associe à chaque position dans l’espace une grandeur vectorielle.
Par exemple le champ électromagnétique ou le champ de gravitation sont des champs vectoriels. Ou encore
le champ de vitesse dans un fluide.
Une ligne de champ L est une ligne en tout point de laquelle les vecteurs du champ sont tangents.
Tracer les lignes de champ permet de visualiser le champ vectoriel ; on en représente généralement plusieurs,
orientées selon le sens du champ, afin d’avoir une idée du champ en question (voir figure 4).
0.5
0.5 0.5
0
0.0 x 0.0 x
-0.5
-0.5 -0.5
Cette notion est illustrée sur les figures 5-7. À gauche, on trouve une représentation graphique du champ
scalaire selon un code de couleur, en fonction de x et y : plus la couleur est claire, plus la valeur du champ
est grande. A droite, superposée à la représentation du champ scalaire, on trouve la représentation de son
gradient, à travers ses lignes de champ : les flèches sont dans la direction de la variation du champ scalaire
(variation maximale de l’intensité de couleur). Dans les deux premiers exemples (Fig. 5 et 6), le gradient est
uniforme (même vecteur en tout point de l’espace), ce qui indique une variation uniforme (i.e. linéaire) du
champ scalaire. Dans le troisième exemple (Fig. 7), la fonction scalaire est plus complexe, et le gradient n’est
pas uniforme.
y 3 y
1.0
1.0
2
0.5
0.5
1
0.0 x 0.0 x
-0.5 0
-0.5
-1.0 -1
-1.0
-1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 -6
-4
-20246 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0
Dans tous ces exemples, on voit que les vecteurs pointent vers les régions où les valeurs du champ sont
plus grandes (zones plus claires).
1. Le premier exemple est un champ dans un espace à deux dimensions (latitude-longitude), les autres sont des champs dans
l’espace à trois dimensions
4
y 1.0 y
1.0 1.0
0.5
0.5 0.5
0
0.0 x 0.0 x
-0.5 -0.5
-0.5
En résumé : « le gradient d’un champ de scalaires est le champ de vecteurs associant à tout point du
champ de scalaires le vecteur représentant, en grandeur et en direction, la pente maximale en ce point. »
Figure 8 – Extrait de la carte IGN du Puy de Côme. Les courbes de niveau relient les points à la même
c
altitude.
IGN
2. Si la terre ne tournait pas sur elle-même, la direction du vent et celle du gradient de pression seraient coïncidentes.
5
Figure 9 – Exemple de courbes de niveau isobares (même pression atmosphérique) sur l’Europe et l’Atlan-
tique septentrional.
Les courbes de niveau, pour une quantité scalaire définie en deux dimensions, par une fonction f (x, y), sont
déterminées par l’équation :
f (x, y) = C,
où C est une constante. Chaque valeur de C correspond à une courbe de niveau différente.
Dans le cas tridimensionnel, cette équation devient :
f (x, y, z) = C
Chaque valeur de C définit une surface bidimensionnelle dans l’espace (x, y, z) : on parle donc de surfaces
de niveau dans le cas d’un champ scalaire en trois dimensions.
Dans la figure 10, on reprend les exemples des figures 5 et 7. On voit que le vecteur gradient est perpendiculaire
aux lignes de niveau. Ceci n’est pas un accident : on verra dans la prochaine sous-section que cette propriété
est une conséquence de la définition mathématique du gradient. De même, le gradient d’un champ scalaire
en trois dimensions est perpendiculaire aux surfaces de niveau.
Plus les courbes de niveau sont serrées, plus le gradient est fort (et plus la pente est élevée).
gradient de pression sur la carte de la figure 9. Marquer les points où la valeur du module du gradient est la
plus élevée.
6
y y
1.0 1.0
0.8
0.5 0.5
0.4
0
0.0 x 0.0 x
-0.4
-0.5 -0.5
-0.8
-1.0 -1.0
-1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 -6
-4
-2
0246
Figure 10 – Représentation des fonctions f (x) = x (gauche) et f (x, y) = 1 − (x2 + y 2 ) (droite) avec leur
courbes de niveau et leur gradients.
→
− →
−
df = ∇f · dl
Les composantes de ce vecteur sont les dérivées partielles de f en fonction des variables d’espace.
Justifions-le en coordonnées cartésiennes. En effet en explicitant les composantes du gradient et celles du
→
−
déplacement élémentaire dl :
→
− →
− →
− →
−
∇f = ( ∇f )x →
−
ex + ( ∇f )y →
−
ey + ( ∇f )y →
−
ey
→
− −−−→
dl = dOM = dx→
−
ex + dy →
−
ey + dz →
−
ez
on obtient le produit scalaire suivant :
→
− →
− →
−
df = ( ∇f )x dx + ( ∇f )y dy + ( ∇f )z dz
puis on identifie cette expression à la définition de la différentielle de la fonction f (x, y, z) :
∂f ∂f ∂f
df = dx + dy + dz
∂x y,z ∂y x,z ∂z x,y
soit :
→
− →
− →
−
∂f ∂f ∂f
( ∇f )x = ; ( ∇f )y = ; ( ∇f )z =
∂x y,z ∂y z,x ∂z x,y
Cette grandeur vectorielle indique la façon dont la grandeur physique f varie dans l’espace.
Sa dimension est celle de la grandeur f divisée par une longueur.
Ce vecteur est calculé en tout point M de l’espace (si la fonction y est bien dérivable) : on définit ainsi
→
−
un champ vectoriel ∇f (M ).
7
De cette définition, on déduit les propriétés importantes suivantes :
— si la fonction f est uniforme dans une région de l’espace (f (x, y, z) = cte), le vecteur gradient y est nul
et réciproquement ;
→
− →
−
— si dl est perpendiculaire à ∇f le produit scalaire est nul (df = 0 donc f = cte), la fonction f ne varie
→
−
pas dans cette direction : ∇f est normal aux surfaces caractérisées par une valeur f constante
(iso-f ) ;
→
−
— en prenant un vecteur déplacement élémentaire dl perpendiculaire à une courbe iso-f et dirigé vers la
→
−
courbe suivante séparée de l’intervalle df > 0, le produit scalaire est positif, ∇f est donc dirigé des
−−−→
faibles valeurs de f vers les fortes valeurs de f ; le vecteur grad f indique la direction et le sens
de la croissance de f dans l’espace.
ne dépend que des positions M1 et M2 et non pas du chemin suivi pour passer de M1 à M2 . On en
déduit que la circulation du gradient sur une courbe fermée est nulle :
→
− →
−
I
∇f (M ) · dl = 0
→
−
L’équation de la ligne de champ de vecteurs V est donnée par :
→
− → − →
− −−→ →
−
dl ∧ V = dl ∧ (grad f ) = 0
8
4.3.4 Potentiel scalaire
→
− →
−
Soit V un champ de gradient. On appelle potentiel scalaire dont dérive le champ V toute fonction scalaire
U 3 telle que :
→
− −−→
V = − grad U
(Parfois le signe "-" n’est pas inclus dans la définition.)
— Les surfaces U = Cte sont appelées surfaces équipotentielles, les lignes de champ sont normales aux
surfaces équipotentielles, le champ étant dirigé vers les potentiels décroissants. L’équation des surfaces
équipotentielles est donnée par :
−−→ →
−
grad U · dl = 0
→
− −−→
car dl ⊥ grad U .
→
−
— Le potentiel U est défini à une constante additive près : si U est un potentiel dont dérive le champ V ,
le potentiel U 0 = U + cte en est un également. Le choix de la constante est arbitraire (on impose une
valeur donnée en un point de l’espace) ; en physique, le choix de la constante dépendra souvent des
conditions aux limites.
— Une ligne de champ de gradient ne peut se refermer sur elle-même puisque tout au long de cette ligne
le potentiel ne cesse de décroître. Son équation est donnée par :
→
− → − →
− −−→ →
−
dl ∧ V = dl ∧ (− grad U ) = 0
→
− −−→
car dl ∝ grad U .
→
−
— Un champ de gradient est à circulation conservative. En effet la circulation de V le long d’un arc M1 M2
est indépendante du chemin allant de M1 à M2 :
Z M2 Z M2 Z M2
− →
→ − −−→ →
−
V · dl = − grad U · dl = −dU = U (M1 ) − U (M2 )
M1 M1 M1
Cartésiennes
−−→ ∂f ∂f ∂f
grad f = e~x + e~y + e~z
∂x ∂y ∂z
Cylindriques
−−→ ∂f 1 ∂f ∂f
grad f = e~ρ + e~ϕ + e~z
∂ρ ρ ∂ϕ ∂z
Sphériques
−−→ ∂f 1 ∂f 1 ∂f
grad f = e~r + e~θ + e~ϕ
∂r r ∂θ r sin θ ∂ϕ
3. On introduit un signe « - » arbitrairement pour que dans le cas d’une force conservative, donc dérivant d’une énergie
−
→ −−→
potentielle : F = − grad Ep , le minimum de l’énergie corresponde à une position d’équilibre stable.
−
→ −−→
4. En L1, c’est la grandeur énergie potentielle qui a été introduite par la relation : F = − grad EP .
9
On démontre les expressions du gradient en coordonnées cylindriques et sphériques en partant de sa
définition :
−−→ → −
df = grad f · dl
Par exemple pour les coordonnées sphériques, le vecteur petit déplacement s’écrit :
→
−
dl = dr→
−
er + rdθ→
−
eθ + r sin θdϕ−
e→
ϕ
et :
∂f ∂f ∂f
df = dr + dθ + dϕ
∂r ∂θ ∂ϕ
En posant :
−−→
grad f = Ar →
−
e r + Aθ →
−
e θ + Aϕ −
e→
ϕ
On obtient :
∂f ∂f ∂f
dr + dθ + dϕ = Ar dr + Aθ rdθ + Aϕ r sin θdϕ
∂r ∂θ ∂ϕ
Il suffit d’identifier chaque terme de part et d’autre de l’équation pour obtenir le résultat.
5 Exercices et problèmes
→
−
Montrer que le champ de vecteurs donné en coordonnées sphériques par V = rk2 →−
er , où k est une constante,
est un champ de gradient et donner l’expression du potentiel scalaire f dont dérive ce champ de vecteur.
→
−
On donne dans le plan le champ de vecteurs V = X →
−
ex + Y →
−
ey avec :
Exercice 7 : (**) Calculer les composantes cartésiennes du gradient des fonctions suivantes :
1. f (x, y, z) = xy sin z
2. f (x, y, z) = x + ey + 3z
3. (***) f (x, y, z) = ln xy + yz
4. (***) f (x, y, z) = x2 /y
−−→
Exercice 8 : (**) Calculer, dans les 3 systèmes de coordonnées, les gradients suivants où r =
OM
:
→
−
1. ∇r
→
−
2. ∇ 1r
10
Exercice 9 : Écoulement fluide de Poiseuille (***)
1. En s’élevant dans la troposphère 5 , la température T diminue avec l’altitude z : comment est dirigé et
orienté le gradient associé ? Si, de plus, le champ de gradient est constant, quelle est la loi de variation
de T (z) ?
2. Dans un espace où la température n’est pas uniforme, il apparaît des échanges de chaleur : ils sont dé-
crits localement par un vecteur « densité de flux de chaleur » proportionnel au gradient de température
(loi de Fourier). Un bilan local de « conservation de l’énergie » permet d’obtenir l’équation de diffu-
sion de la chaleur qui se traduit, à une dimension (x), par l’équation de conduction thermique suivante :
∂T (t, x) ∂2T
= Dth 2 ,
∂t ∂x
où Dth est le coefficient de diffusivité thermique (qui dépend du matériau). Cette équation est analogue
à l’équation de diffusion de particules (loi de Fick).
Grâce à deux thermostats, on fixe les extrémités d’une barre métallique, positionnée selon l’axe Ox, à
deux températures distinctes T1 en x = 0 et T2 en x = L. Bien que la barre soit tridimensionnelle, on
supposera que le transfert de chaleur se fait selon l’axe Ox, donc à une seule dimension. Il apparaît ainsi
un “flux” de chaleur de l’extrémité chaude vers l’extrémité froide défini par un vecteur proportionnel
au gradient de température, donc perpendiculaire aux surfaces isothermes (sections de la barre). Si on
attend suffisamment longtemps qu’un régime stationnaire s’établisse (indépendant du temps), déduire
→
−
de l’équation de diffusion de la chaleur le gradient de température ∇T et la loi donnant T (x).
→
− −−→
Une charge q0 placée au point O crée en un point M de l’espace un champ électrique E (~r) (avec →
−
r = OM )
→
− →
−
tel qu’une autre charge q 0 dite “de test” placée en M subit une force électrique f = q 0 E .
1. La force coulombienne étant donnée par :
→
− → q 0 q0 →
−
r
f (−
r)= ,
4πε0 r3
→
−
en déduire l’expression du champ E (~r).
5. Couche atmosphérique située entre le sol et une altitude d’environ 10 km.
11
2. De quelles variables d’espace dépend explicitement cette force ? Quel système de coordonnées est-il le
plus astucieux d’utiliser ?
→
− →
−
3. Calculer le potentiel électrique V (~r) associé tel que E (~r) = − ∇V .
4. Représenter les lignes de champ E ~ et les courbes d’isopotentiel (appelées équipotentielles) dans un plan
contenant le point O.
−−−−→ → −
Deux charges électriques −q et +q placées respectivement en M1 et M2 tel que M1 M2 = d constituent
un dipôle électrique lorqu’on étudie leur effet conjugué à grande distance r devant d. On définit le vecteur
~ On pose ~r = −
dipôle électrique : p~ = q d.
−→
OM où O est le milieu de M1 M2 et M un point quelconque de
l’espace loin de M1 et M2 .
En cours d’électrostatique vous montrerez que le potentiel électrique généré par ce dipôle en M est donné
par :
1 p~ · ~r
V (→
−r)=
4π0 r3
en prenant l’origine des potentiels à l’infini.
→
− →
−
On veut montrer que le champ électrique associé, défini par E = − ∇V est égal à :
→
− p~ · ~r
1 p~
E = 3~r 5 − 3
4π0 r r
1. Justifier par des considérations de symétrie qu’on peut se ramener à une étude dans un plan. On
utilisera donc les coordonnées polaires en prenant l’axe du dipôle comme axe de référence pour définir
θ.
2. Faire un schéma représentant ces coordonnées polaires et le vecteur dipolaire.
3. Réécrire le potentiel en fonction de r et θ : V (r, θ).
→
− →
−
4. Calculer les composantes polaires de E = − ∇V et les comparer aux composantes polaires du vecteur
→
−
E donné ci-dessus.
5. Les lignes de champ permettent d’établir l’allure générale du champ électrique dans une région donnée
de l’espace. En tout point, le champ électrique résultant est tangent à la ligne de champ passant par
−−−→ −−−→ →
−
ce point : l’équation différentielle d’une ligne de champ est donc : dOM ∧ E(M ) = 0 . En déduire
l’équation r(θ) des lignes de champ dipolaire électrique.
6. Dans le plan choisi contenant le dipôle, tracer les lignes équipotentielles (intersection des surfaces
équipotentielles à valeur de V constante avec le plan choisi) et les lignes de champ (vectoriel) électrique.
Que vérifie-t-on ?
12
Université Paris Diderot Année 2018-2019
L2 - Méthodologie 3 (51DE04PH) - MD3 Cours-TD 2
Les indications (*), (**) et (***) ne sont pas des indications de difficulté mais indiquent, respectivement,
les exercices et les questions qui seront corrigés, ceux dont une correction sommaire sera donnée et ceux qui
ne seront pas corrigés. Tous les exercices ou leurs variations simples sont susceptibles d’être posés lors des
évaluations.
Le terme “divergence” (“convergence”) est employé couramment en langage non scientifique (con-
(di)vergence de points de vue, convergence d’une foule vers un point de rassemblement, convergence de
sept sources formant la rivière Loutanis dans l’ı̂le de Rhodes), en optique (lentilles con-(di)vergentes), en
géologie (une dorsale est une frontière de divergence entre deux plaques tectoniques, la convergence est le
rapprochement de deux plaques pouvant conduire à la collision éventuelle des deux masses continentales
portées par ces plaques).
Sur la figure 1 sont représentées par des vecteurs des mesures de vitesse de vents (direction, sens, intensité)
au-dessus de l’Angleterre. On distingue des zones où les vents divergent (exemple : juste après le point A),
convergent (avant le point B) ou sont uniformes (avant le point C). La figure 2 représente les déplacements
(flèches jaunes) de plusieurs points du globe (mesurés par GPS) au niveau des deux plaques lithosphériques
Eurasiatique et Amérique du Nord à partir desquels on déduit une divergence de 2.4 cm/an. De même sur
la figure 3 représentant un schéma simplifié du champ de vitesse des gaz brulés dans une fusée à propulsion,
on distingue deux régions de divergence, une zone de convergence et une autre où le flot de gaz est uniforme
(non divergent).
1
Figure 2 – En rouge (version
couleur sur Moodle) : dorsale
séparant les plaques Eurasiatique
et d’Amérique du Nord. Les flèches
jaunes représentent les déplacements
Figure 1 – Carte des vents au-dessus de ces plaques mesurés en plusieurs
de l’Angleterre. points.
Figure 3 – Schéma simplifié de la combustion et éjection des gaz d’un moteur de fusée. M désigne le nombre
de Mach, défini comme le rapport local de la vitesse d’écoulement et de la vitesse du son.
Les lignes de champ permettent de visualiser l’allure du champ vectoriel dans une région de l’espace :
en tout point, la ligne de champ est tangente au champ et a même direction et sens que le champ. Pour un
→
− →
− →
− → − →
−
champ A , un déplacement infinitesimal dl le long d’une ligne de champ satisfait : dl ∧ A = 0 .
Exemples : champ gravitationnel, électrique, magnétique, champ de vitesse, etc ...
2
1.3.1 Expressions analytiques de la divergence dans les différents systèmes de coordonnées
Coordonnées cartésiennes :
→
− →
− → − ∂Ax ∂Ay ∂Az
div A (x, y, z) ≡ ∇ · A (x, y, z) = + +
∂x y,z ∂y x,z ∂z x,y
Coordonnées cylindriques :
→
− →
− → − 1 ∂(ρAρ ) 1 ∂Aϕ ∂Az
div A (ρ, ϕ, z) ≡ ∇ · A (ρ, ϕ, z) = + +
ρ ∂ρ ϕ,z ρ ∂ϕ ρ,z ∂z ρ,ϕ
Coordonnées sphériques :
∂(r2 Ar )
→
− →
− → − 1 1 ∂(sinθAθ ) 1 ∂Aϕ
div A (r, θ, ϕ) ≡ ∇ · A (r, θ, ϕ) = 2 + +
r ∂r θ,ϕ rsinθ ∂θ r,ϕ rsinθ ∂ϕ r,θ
→
− − →
− → →
− −
2. ∇ · →
er ; ∇ ·−
eθ ; ∇ · e→
ϕ (en coordonnées sphériques)
→
−
3. A = ρ sinϕ →
−
eρ + 2ρ cosϕ −
e→
ϕ+
2z 2
l0
→
−
ez (en coordonnées cylindriques), où l0 est une longueur constante.
→
− − −
→ →
− − i −
→ →
−
4. (**) En coordonnées cartésiennes : A (→
r , t) = A0 exp i(ωt − k · →
h
r ) où A0 et k sont des vecteurs
→
− →
− → −
constants. (Rép. : div A = −i k · A ).
5. (**) Champ gravitationnel d’une sphère de rayon R et de masse volumique homogène ρ, à l’extérieur
−−→ − −−→ →
(Gext (→r ) = − 4πρG R3 →
− − 4πρG →
−
3 r2 er ) et à l’intérieur (Gint ( r ) = − 3 r er ) de la sphère, puis par analogie, champ
électrique crée par une sphère de densité de charge volumique homogène.
1. Montrer que :
→
− → − →
− →
−
div( A + B ) = div A + div B
2. Montrer que :
→
− →
− →
−
→
− ∂A → − ∂A → − ∂A →
div A = · ex + · ey + ·−
ez
∂x ∂y ∂z
3
3. Etablir la relation suivante :
→
− − −−→ →
→ −
div(f A ) = f div A + gradf · A
→
−
1. Tracer en plusieurs points du quart de plan (x, y > 0) le champ de vecteurs A = 3x l0 → −
ex + y 2 →
−
ey et
calculer sa divergence, pour l0 = 1.
2. (**) Soit un solide en rotation autour de l’axe Oz à la vitesse angulaire →
−ω . Exprimer la vitesse →−
v
→
−
d’un point M du solide en fonction de sa distance à l’axe ρ et de ω. Calculer div v .
3. Déterminer sur les exemples de la figure 4 le signe de la divergence des champs représentés.
4. (**) Montrer que pour un vent horizontal près du sol dont la norme de la vitesse varie avec l’altitude en
v(z) = k ln( hz0 ), k et h0 étant des constantes, la divergence du champ de vitesse est nulle. On choisira
l’axe Ox parallèle au vent et on exprimera le champ de vecteur vitesse en coordonnées cartésiennes.
4
S1
dS A
θ d Σ2
V1 11
00
Σ
00
11
00
11
M V2
dS
S2
d Σ1
S
→
− dΦ
div A = lim
dV →0 dV
La divergence mesure la quantité de flux qui sort (au sens large) localement de dV autour de M .
De même :
→
− →
− →
−
Φ2 ( A ) = ΦS2 ( A ) + ΦΣ2 ( A )
D’où :
→
− →
− →
− →
− →
− →
− →
−
Φ( A ) = (Φ1 ( A ) − ΦΣ1 ( A )) + (Φ2 ( A ) − ΦΣ2 ( A )) = Φ1 ( A ) + Φ2 ( A )
Si, maintenant, on divise le volume V en n volumes de surface Sn , on obtient :
˜→
→
− X X¨ → − −−→ X
− −−→
A · dSn
Φ( A ) = Φn = A · dSn = Vn
Vn
5
P ˝
On fait tendre n vers l’infini : Vn → dV et →
On reconnaı̂t alors la définition de la divergence et on obtient :
‹ ˚
→
− → − →
−
A · dS = div A dV
S V
L’intégration de droite est une intégrale triple, c’est l’intégration sur un volume V . Celle de gauche est
une intégrale double sur la surface fermée qui entoure le volume V , surface orientée vers l’extérieur du
→
−
volume. A est supposé continuement dérivable en tout point de V . Cette relation s’appelle aussi “théorème
de la divergence”.
2.4 Exemples
2.4.1 Théorème de Gauss en électromagnétisme
~ = ρ
Il s’établit facilement à partir de la première équation de Maxwell, dite de “Maxwell-Gauss” : div E
0
où ρ est la densité volumique de charge.
˚ ˚
~ dV = ρ Qint
div E dV =
V V ε0 ε0
‹
~ · ~n dS = Qint
E
(S) ε0
On peut aussi retrouver ce théorème dans le cas d’une distributionP discrète de charges ponctuelles pour
→
− 1 qi −
→
ri
laquelle le champ électrique résultant est donné par : E (M ) = 4π0 ri3
et en utilisant la notion d’angle
solide (voir cours d’électromagnétisme).
→
−
De même pour le champ gravitationnel : div G = −4π G ρ
D’où :
‹
→
−
G · ~n dS = −4 π G Mint
(S)
→
−
En revanche pour le champ magnétique B , la deuxième équation de Maxwell (dite du “flux magnétique”)
→
−
reflète l’absence de charge (monopôle) magnétique : div B = 0
→
− →
−
Le flux de B à travers toute surface fermée est donc nul. On dit de façon condensée que le flux de B est
→
−
conservatif. Cela sous-entend qu’il s’agit du flux de B à travers les sections d’un tube défini par les lignes
de champ, le flux à travers la surface latérale est alors nul (figure 7), le flux total à travers la surface fermée
constituée des 2 sections et de la surface latérale étant lui-aussi nul. Noter qu’ici on définit pour la première
section un vecteur normal entrant qui est l’opposé du vecteur normal local de la surface totale fermée.
De façon générale, on dira qu’un champ à divergence nulle est un champ à flux conservatif (le
champ est dit champ solénoı̈dal).
6
Figure 7 – Conservation du flux du champ magnétique à travers les sections d’un tube de lignes de champ.
Note : de même que la “divergence” d’un champ de vecteurs tous parallèles peut ne pas être nulle (cf.
figure 4.b), noter qu’on peut avoir des lignes de champ divergentes dans une région de l’espace avec absence
de “charges” (figure 8).
Figure 8 – Le flux du champ électrique créé par une charge ponctuelle n’est pas nul si la surface fermée
entoure la charge (cas de la figure de gauche, du milieu et de droite au centre), nul dans le cas contraire
( cas de la figure de droite en bas). La divergence du champ est nulle partout sauf là où les charges sont
présentes.
7
Exercice 5 : Calculs de flux et application du théorème de la divergence (**)
dΦ = j dS
Or la quantité d2 n de particules qui passent pendant dt à travers dS sont celles qui sont comprises dans
le volume de longueur dx = v dt et de section dS (figure 9, gauche), soit :
d2 n = ρ v dt dS = dΦ dt
où ρ est la densité volumique de particules. D’où :
j = ρv
Cette écriture se généralise à 3D ; pour une section dS orientée de façon quelconque par rapport au vecteur
→
−
j (figure 9, droite) :
− −
→ →
dΦ = j · dS
8
avec
→
−
j = ρ→
−
v
vdt
vdt
j
dS dS
x−dx x j
Figure 9 – Densité de flux ~j à 1D à gauche et cas d’une surface non perpendiculaire à ~j à droite.
On définit de même un flux de masse, de charge électrique, d’énergie (de chaleur). On appellera à nouveau
“charge” cette grandeur. Dans le cours sur les phénomènes de transport, vous verrez que l’origine de ce flux
peut être reliée respectivement à un déséquilibre (présence d’un gradient) de concentration de particules, de
masse volumique, de charge volumique, de température.
Soit une surface fermée S entourant une “charge” Q. Supposons que cette charge varie de dQ pendant
un intervalle de temps dt suite à un échange avec l’extérieur. La conservation nous dit que dQ= - dQext . Le
passage de dQ à travers S se manifeste par un “courant” (noter l’équivalence avec la définition du courant
électrique) :
‹ ˚ ˝ ˚
−−
→ → dQext dQ →
− → − d ρdV ∂ρ
I= j dS = =− = ∇ · j dV = − =− dV
dt dt dt ∂t
L’écriture avec la dérivée partielle par rapport au temps signifie que la densité de charge, grandeur locale,
peut dépendre à la fois de la position ~r et du temps alors que la surface est choisie fixe.
Cette relation est valable quelque soit le volume choisi. On peut donc en déduire l’expression (équation
de continuité) :
→
− ∂ρ
div j + =0
∂t
→
−
En régime stationnaire (indépendance du temps) on trouve la condition div j = 0.
Ces équations expriment la conservation de la “charge”. S’il existe localement une création ou une des-
truction de “charges”, on parle alors de source (positive) et de puits (négatif). On introduit le taux de
production (au sens large) de charge σ (quantité de charge produite localement par unité de temps et de
volume). Par exemple, considérons le nombre d’habitants de la France à un instant t ; à un instant plus tard
t + dt, il a varié sous l’action de plusieurs facteurs : un flux entrant et un flux sortant par les frontières, les
naissances et les décès. Ce sont ces deux derniers termes qui constituent les sources et les puits. Le nombre
9
mondial d’habitants n’est donc pas une grandeur conservée. Ces relations deviennent :
expression intégrale : ‹ ˚ ˚
~j · ~n dS + d ρ dV = σdV
S dt V V
expression locale :
→
− ∂ρ
div j + =σ
∂t
−−→
∆f = div(gradf )
Il s’agit bien d’un scalaire et il agit sur un scalaire. Mathématiquement c’est un opérateur différentiel
linéaire d’ordre 2.
10
3.1.1 Expressions analytiques du laplacien scalaire
Coordonnées cartésiennes :
∂2f ∂2f ∂2f
∇2 f ≡ ∆f = + +
∂x2 ∂y 2 ∂z 2
Coordonnées cylindriques :
Coordonnées sphériques 1 :
2 2
< f >= f (M0 ) + ∇ f (M0 ) + O(2 )
6
ρ
∇2 V = −
0
∇2 V = 0
Le potentiel n’admet pas d’extrémum en dehors des points où sont localisées les charges électriques.
2
1 ∂ (rf )
1. On vérifiera que la somme des 2 premiers termes est équivalente à 1 ∂
r 2 ∂r
(r2 ∂f
∂r
) ou encore r ∂r 2
11
1111111111111
0000000000000
0000000000000
1111111111111
0000000000000
1111111111111
0000000000000
1111111111111
M 1111111111111
0000000000000
x1111111111111
0000000000000
0000000000000
1111111111111
0000000000000
1111111111111
P
0000000000000
1111111111111
0000000000000
1111111111111
r−r’ x
0000000000000
1111111111111
0000000000000
1111111111111
r 1111111111111
0000000000000
0000000000000
1111111111111
r’
111111111111111111
000000000000000000
000000
111111
O
111111
000000
000000
111111
000000
111111
000000
111111
000000
111111
Figure 10 – Illustration des paramètres introduits dans l’expression de la solution de l’équation de Poisson.
→
− − i →
−
(b) f (→
−
r , t) = f0 exp i(ωt − k · →
h
r) avec f0 et k constants (utiliser les coordonnées cartésiennes)
(Rép. : ∇2 f = −k 2 f )
2. (*) Pour une distribution de charges électriques, homogène de densité volumique ρ, sphérique de rayon
R centrée en O, déduire des équations de Poisson et de Laplace l’expression du potentiel électrique
V (→
−r ) à l’intérieur et à l’extérieur de la distribution. On choisira l’origine des potentiels à l’infini et on
utilisera la continuité de V à la surface de la sphère.
3. (**) L’intérieur d’un condensateur constitué de deux armatures planes infiniment étendues, séparées
d’une épaisseur h est rempli d’une charge de densité volumique uniforme ρ. Ecrire l’équation de Poisson
en tout point M situé entre les plaques, et déterminer le potentiel électrique en M , la plaque inférieure
étant portée à un potentiel Vi et celle du haut à V = 0. On précisera les conditions de continuité et
les conditions aux limites utilisées.
4. (***) Deux tubes cylindriques coaxiaux de rayons R1 et R2 (R1 < R2 ) sont portés respectivement aux
températures T1 et T2 . Entre les deux, se trouve un matériau de conductivité thermique κ. Il existe
→
− →
−
alors une densité de courant de chaleur (d’énergie) j = −κ ∇T (loi de Fourier). En régime permanent,
l’équation qui en résulte s’écrit :
1 ∂ ∂T
r =0
r ∂r ∂r
où r est la distance d’un point à l’axe commun.
Enumérer les différentes hypothèses concernant les symétries, l’existence ou non de sources de chaleur,
etc. qui conduisent à cette relation. En déduire la loi T (r) dans le matériau situé entre les deux tubes.
12
Université Paris Diderot Année 2018-2019
L2 - Méthodologie 3 (51DE04PH) - MD3 Cours-TD 3
Les indications (*), (**) et (***) ne sont pas des indications de difficulté mais indiquent, respectivement,
les exercices et les questions qui seront corrigés, ceux dont une correction sommaire sera donnée et ceux qui
ne seront pas corrigés. Tous les exercices ou leurs variations simples sont susceptibles d’être posés lors des
évaluations.
1.1 Circulation
Soit un champ vectoriel ~a, c’est-à-dire un ensemble de vecteurs en chaque point de l’espace, de la forme
(Des exemples sont les champs électriques et magnétiques E ~ ou encore le champ de gravitation →
~ et B, −
G , ou
le champ de vitesse dans une rivière, etc.). Soit C une courbe fermée orientée.
Alors on définit la circulation du champ par l’intégrale curviligne
˛
c= ~a · d~`, (1)
C
où l’élément de courbe d~` est un vecteur défini à chaque point de la courbe C, de longueur infinitésimale
d` ≡ |d~`|, et dirigé dans le sens de la tangente à C (voir figure 2).
1
Figure 1 – Divers champs vectoriels et une petite roue à aubes
dl
dl
a
a
dl
C
a
dl
a dl
a
2
e
z
en perpendiculaire à A
dz
dy
aire A
ey
C contour autour de A ex
Figure 3 – Figure 4 –
−→
Donc ~en · rot(~a) correspond à une circulation par unité de surface.
A = dy dz
et il y a 4 contributions à la circulation c :
1. le long du bas du contour : d~` = ~ey dy, donc
En prenant la somme, on a
˛
~a · d~` = − ay(haut) − ay(bas) dy + az(droite) − az(gauche) dz
C
∂ay ∂az
= − dz dy + dy dz
∂z ∂y
∂az ∂ay
= − dy dz
∂y ∂z
3
et donc
−→ ∂az ∂ay
(rot(~a))x = − (3)
∂y ∂z
De même on a
−→ ∂ax ∂az
(rot(~a))y = − (4)
∂z ∂x
et
−→ ∂ay ∂ax
(rot(~a))z = − (5)
∂x ∂y
On peut donc identifier
~ex ~ey ~ez
−→ ~
∂ ∂ ∂
∂az ∂ay →− ∂ax ∂az → − ∂ay ∂ax →−
rot(~a) ≡ ∇ ∧ ~a = ∂x ∂y ∂z = − ex + − ey + − ez (6)
∂y ∂z ∂z ∂x ∂x ∂y
a ay a
x z
1. (***) Effectuer toutes les étapes pour arriver aux équations (4) et (5).
2. Calculer les rotationnels des champs vectoriels suivants :
~ = xy~ex + z~ey + yz 2~ez .
(a) A
~ = ~r = x~ex + y~ey + z~ez .
(b) Un champ vectoriel avec symétrie sphérique : B
~ sourcé par une charge ponctuelle Q placée à l’origine, E
~ = Q ~er
(c) Le champ électrique E 4π0 r2 .
~ = y~ex (faire un schéma de ce champ).
(d) (**) Le champ vectoriel C
~ = ~ez ∧ ~r.
(e) (**) Le champ vectoriel D
−→
rot(~a ∧ ~b) = ~a(∇
~ · ~b) + (~b · ∇)~
~ a − ~b(∇ ~ ~b
~ · ~a) − (~a · ∇) (8)
où
~ = bx ∂ + by ∂ + bz ∂
~b · ∇ (9)
∂x ∂y ∂z
→
−
Noter que, si l’on applique mécaniquement la formule du double produit vectoriel à ∇ ∧(~a ∧ ~b), on n’obtient
pas le bon résultat (8).
4
1.4.2 Identités différentielles du deuxième ordre
→
−
Si l’on applique successivement deux opérateurs ∇, on a les identités suivantes :
−−→ →
− → −
div(grad φ) ≡ ∇ · ∇ φ = ∇2 φ (10)
−→ −−→ →
− → −
rot(grad φ) ≡ ∇ ∧ ∇ φ = ~0, (11)
−→ →
− → −
div(rot ~a) ≡ ∇ ·( ∇ ∧~a) = 0 (12)
−→ −→ →
− → − →
− →
−
rot(rot ~a) ≡ ∇ ∧( ∇ ∧~a) = ∇( ∇ ·~a) − ∇2~a (13)
Dans la dernière expression, on a défini le laplacien d’un vecteur ∇2~a par le vecteur obtenu en prenant
le laplacien scalaire de chaque composante de ~a :
Etablir, en coordonnées cartésiennes, la validité des identités (11) (*), (12)(**) et (13) (**).
où µ0 est une constante, et ~j(~r) est un vecteur (“source”) donné, représentant la densité volumique de
courant électrique, que l’on suppose s’annuler à l’infini.
1. (**) Montrer que B ~ satisfait l’équation de Poisson vectorielle (on pourra utiliser la relation 13) :
~ = µ0 →
− ∇2 B
− ~
∇ ∧j. (16)
2. On rappelle ici la solution, vue dans le cours d’EM3 (voir aussi CTD2, section 3.2), de l’équation de
Poisson pour une fonction scalaire f (~r), avec source g(~r) :
˚
1 g(~r 0 )
f (~r) = d3 r0 ⇒ ∇2 f (~r) = −g(~r). (17)
4π V |~r − ~r 0 |
En utilisant l’intégrale fondamentale de l’équation de Poisson, donnée par l’équation (17), montrer que
~ est donné explicitement par :
B
˚ →
−0 ~ 0
~ r ) = µ0 3 0∇ ∧j(~r )
B(~ d r , (18)
4π V |~r − ~r 0 |
→
−0
où ∇ est l’opérateur gradient par rapport aux composantes (x0 , y 0 , z 0 ) du vecteur ~r 0 .
5
3. Montrer que, pour n’importe quelle fonction f , on a
→
−0 →
−
∇ f (~r − ~r 0 ) = − ∇ f (~r − ~r 0 ). (19)
~ r, t) et magnétique B(~
Les équations de Maxwell dans le vide, qui gouvernent les champs électrique E(~ ~ r, t)
en situations non-stationnaires et en l’absence de charges ou courants électriques, sont données ci-dessous :
→
− ~ →
− ~
∇ ·B = 0 ∇ ·E = 0 (21)
→
− ~ ∂B ~ →
− ~ ~
∂E
∇ ∧E + = ~0, ∇ ∧B − µ0 0 = ~0. (22)
∂t ∂t
En déduire que le champ électrique satisfait l’équation d’onde :
~
∂2E ~ = ~0
− c2 ∇2 E (23)
∂t2
~
et donner l’expression pour c2 . Déduire également l’équation satisfaite par B.
2 Théorème de Stokes
2.1 Enoncé du théorème
Ce théorème est d’une utilité fondamentale. Il affirme que
¨ ˛
−→ ~ = ~
rot(~a) · dS ~a · d` (24)
S C
où S est une surface ouverte dont le bord est le contour fermé C, et dont la normale sort du côté d’où l’on
voit C orienté en sens antihoraire (règle du tire-bouchon), voir figure 5.
Puis, de (1)
−→
~n · rot(~a)dS = circulation autour de dS
6
surface S S1
n
S2
1111111111111111
0000000000000000
n 0000000000000000
1111111111111111
0000000000000000
1111111111111111
S3
0000000000000000
1111111111111111
0000000000000000
1111111111111111
contour C contour C
Figure 5 – Figure 6 –
Donc ˛
−→ ~ = ~
rot(~a) · dS ~a · d`
CdS
où CdS est le contour fermé qui est le bord de l’élément de surface dS.
Maintenant on somme sur tous les éléments de surface dS qui forment la grande surface S de départ :
X −→ X ˛
~ =
rot(~a) · dS ~
~a · d` (25)
tous les dS tous les dS CdS
˜ −→
~ Du côté droit, toutes les
Le côté gauche de cette expression est, par définition, égal à S rot(~a) · dS.
contributions s’annulent entre elles à l’exception de celles qui sont sur le contour C qui est à l’extérieur de
S (voir fig. 5), d’où on retrouve (24).
Soit
~a = 4y~ex + x~ey + 2z~ez .
˜
~ où S est l’hémisphère x2 + y 2 + z 2 = b2 pour z ≥ 0.
~ ∧ ~a) · dS
Calculer S (∇
1. Faire un schéma de la surface en question, et le contour fermé correspondant, C.
˜
2. Calculer directement S (∇ ~ (donc sans utiliser le théorème de Stokes, mais en calculant ∇
~ ∧~a) · dS ~ ∧~a
et puis en faisant l’intégrale double sur la surface S).
3. Faire le calcul en utilisant le théorème de Stokes.
4. Calculer à nouveau l’intégrale de surface, mais avec un choix de surface plus commode.
7
2.2 Théorème de Stokes pour une surface fermée
Soit S une surface ouverte, s’appuyant sur le contour C. Et soit S 0 une surface ouverte, s’appuyant sur
le contour C 0 où l’on choisit C 0 = −C de telle sorte à ce que la surface totale S + S 0 soit fermée. Alors
¨ ˛ ˛ ¨
−→ ~ = ~ =− ~ =− −→ ~
rot(~a) · dS ~a · d` ~a · d` rot(~a) · dS
S C C0 S0
−→
On pose ~b = rot(~a) d’où ‹ ˚
−→ ~ =0= −→
rot(~a) · dS (div(rot(~a)) dV
Vu que ce résultat est vrai pour tous volumes V et surfaces S associées, il en découle que
−→
div(rot(~a)) = 0 (28)
si ~a est conservatif. Si un champ vectoriel ~a est conservatif, alors il est un champ de gradient, c’est-à-dire
qu’il existe une fonction scalaire φ(x, y, z), appelée potentiel scalaire, telle que
~
~a = −∇φ (30)
L’on peut également montrer qu’un champ conservatif satisfait
~ ∧ ~a = ~0
∇ (31)
et donc il est irrotationnel. Cette identité d’utilité centrale dans le problème inverse, c’est-à-dire quand
→
−
il s’agit de trouver le champ scalaire φ correspondant à un champ vectoriel ~a donné (tel que ~a = ∇ φ). Ce
genre d’exercice se pose souvent, par exemple en électromagnétisme, quand il faut calculer p. ex. le potentiel
~
électrostatique dû à un champ électrique E.
8
3.2 Champs à flux conservatif (solénoı̈daux) et potentiel vecteur
On rappelle qu’un champ vectoriel ~b est à flux conservatif (on parle aussi de champ solénoı̈dal) si son
flux à travers toute surface fermée s’annule :
‹
~b · dS
~=0 (32)
S
pour n’importe quel choix de la région d’espace V . Donc, l’intégrant doit s’annuler identiquement :
~b à flux conservatif →
− ~
⇔ ∇ ·b = 0 (34)
Grâce à l’identité (12), cette condition est satisfaite si ~b est le rotationnel d’un vecteur ~a. Cette propriété
caractérise les champs à flux conservatif, de la même façon que la propriété d’être un champ de gradient ca-
ractérise les champs conservatifs : on peut montrer que tout champ dont la divergence s’annule identiquement
peut s’écrire comme le rotationnel d’un potentiel vecteur ~a :
→
− ~ ~b = →
−
∇ ·b = 0 ⇔ ∇ ∧~a (35)
NOTE : L’implication de droite à gauche est toujours valide, grâce à l’identité (12). Cependant, l’inverse
→
−
est strictement vrai seulement sous certains conditions : il faut que la région d’espace V où ∇ ·~b = 0 soit
simplement connexe, c’est-à-dire que tout chemin fermé contenu dans cette région soit contractible à un
point de V .
1. Le potentiel vecteur ~a, associé à un champ à flux conservatif ~b, n’est pas unique, mais il est déterminé
à un gradient près : montrer que si ~a est un potentiel vecteur pour ~b, alors la même chose peut se dire
→
−
de ~a0 = ~a + ∇ φ où φ est une fonction arbitraire.
2. Soit ~b un champ à flux conservatif. Montrer qu’on peut toujours trouver un potentiel vecteur ~a qui
satisfait la condition supplémentaire
→
−
∇ ·~a = 0
et que cette condition détermine ~a de manière unique.
9
3. Pour les champs vectoriels suivants, 1) dire s’ils sont à flux conservatif et 2) s’ils le sont, trouver un
potentiel vecteur approprié.
~b = b0~ez
~b = −y 2~ex + x2~ey + z~ez
x y
(∗ ∗ ∗) ~b = ~ex − ~ey
2 2
~ ∧ ~v où ~v est la
~ . Calculer ∇
1. (**) Un corps rigide est en rotation à une vitesse angulaire constante ω
~ ∧ ~r). Commenter le résultat.
vitesse d’un point de ce corps (~v = ω
4. En utilisant soit le théorème de Stokes, soit le théorème de la divergence, évaluer les intégrales sui-
vantes aussi efficacement que possible.
[réponse : 45π]
˜ −→
~ sur n’importe quelle surface ouverte dont la courbe qui la borne est dans le plan
~ · dS
(c) S (rot(A))
(x, y), et
~ = (x − x2 z)~ex + (yz 3 − y 2 )~ey + (x2 y − xz)~ez .
A
¸
(d) ~ · d~` sur le cercle (x − 2)2 + (y − 3)2 = 9, z = 0, avec
A
C
[réponse : 18π]
10
4 Opérateurs différentiels en coordonnées non-cartésiennes
Les expressions du gradient et laplacien d’un champ scalaire f (~r) et de la divergence et du rotationnel
~ (~r), en coordonnées cylindriques et sphériques sont les suivantes :
d’un champ vectoriel V
−−→ ∂f 1 ∂f ∂f
grad f = ~eρ + ~eϕ + ~ez
∂ρ ρ ∂ϕ ∂z
1 ∂2f ∂2f
2 1 ∂ ∂f
∇ f= ρ + 2 +
ρ ∂ρ ∂ρ ρ ∂ϕ2 ∂z 2
~eρ ρ~eϕ ~ez
−→ ~ 1 ∂ ∂ ∂
rot V = ∂ρ ∂ϕ ∂z
ρ
V ρV V
ρ ϕ z
−→ ~ 1 ∂Vz ∂(ρVϕ ) ∂Vρ ∂Vz 1 ∂(ρVϕ ) ∂Vρ
rot V = ~eρ − + ~eϕ − + ~ez − .
ρ ∂ϕ ∂z ∂z ∂ρ ρ ∂ρ ∂ϕ
−−→ ∂f 1 ∂f 1 ∂f
grad f = ~er + ~eθ + ~eϕ ,
∂r r ∂θ r sin θ ∂ϕ
∂2f
2 1 ∂ 2 ∂f 1 ∂ ∂f 1
∇ f= 2 r + 2 sin θ + 2 2 ,
r ∂r ∂r r sin θ ∂θ ∂θ r sin θ ∂ϕ2
~ = 1 ∂(r2 Vr ) 1 ∂ 1 ∂Vϕ
divV + (sin θVθ ) + ,
r2 ∂r r sin θ ∂θ r sin θ ∂ϕ
~er r~eθ r sin θ~eϕ
−→ ~ 1 ∂ ∂ ∂
rot V = 2
r sin θ ∂r ∂θ ∂ϕ
V rVθ r sin θV
r ϕ
−→ ~ 1 ∂(r sin θVϕ ) ∂(rVθ ) 1 ∂Vr ∂(r sin θVϕ ) 1 ∂(rVθ ) ∂Vr
rot V = ~er − + ~eθ − + ~eϕ − .
r2 sin θ ∂θ ∂ϕ r sin θ ∂ϕ ∂r r ∂r ∂θ
11
Exercice 10 : Potentiels (*)
Pour chacun des champs vectoriels suivants : 1) calculer divergence et rotationnel ; 2) si le champ est ir-
rotationnel (conservatif) trouver un potentiel scalaire associé ; s’il est solénoı̈dal (à flux conservatif), trouver
un potentiel vecteur associé.
1. En coordonnées cylindriques :
~v = ~eϕ + ~ez
(∗∗) w
~ = ρ~eρ + z~ez
2. En coordonnées sphériques :
~ c = ~er .
E (36)
r2
→
− ~
Comme ce champ est irrotationnel ( ∇ ∧Ec = 0), il admet un potentiel scalaire, le potentiel coulombien :
~er →
− 1
=−∇ . (37)
r2 r
→
− ~
Il est vrai aussi que, hors de l’origine, le champ coulombien a une divergence nulle, ∇ ·E c = 0. Il est donc
possible (voir section 3.2 du CTD3) de l’écrire à travers un potentiel vecteur, c’est à dire sous la forme :
~c = →
E
− ~
∇ ∧A c . (38)
→
− ~
1. Vérifier que ∇ ·Ec = 0 en tout point ~ r 6= ~0.
2. En supposant que A ~ c est de la forme :
~ c = f (r, θ)~eϕ ,
A (39)
trouver un potentiel vecteur approprié pour le champ coulombien. Comment choisir la constante
d’intégration pour que le potentiel reste défini (régulier) sur l’axe 0z ? Distinguer les cas z > 0 et
z < 0.
3. Soit D un disque de rayon R parallèle au plan xOy, à une distance algébrique h de l’origine, et ayant
~ c à travers la surface de D 1) directement ; 2) à partir
son centre sur l’axe z. Calculer le flux de E
du potentiel vecteur et du théorème de Stokes. On utilisera l’expression du potentiel vecteur régulier
associé au signe de h.
12
Exercice 12 : Potentiel scalaire magnétique (***)
On verra en EM3 que le champ magnétique, engendré par un courant rectiligne infini I le long de l’axe z,
µ0
s’écrit en coordonnées cylindriques sous la forme (à une constante multiplicative près ( 4π ), qu’on omettra) :
~ I = I ~eϕ
B
ρ
→
− ~ ~ ~
1. Vérifier que ∇ ·B I = 0, et en déduire que BI peut s’écrire en terme d’un potentiel vecteur A, dont on
~
trouvera l’expression, en le supposant de la forme A = f (ρ)~ez .
2. Dans n’importe quelle région qui ne contient aucune portion de l’axe z, le rotationnel du champ B ~I
~
s’annule aussi. Donc, on peut aussi trouver un potentiel scalaire φm pour BI . Trouver l’expression de
φm . Est-il une fonction scalaire bien définie (ayant une valeur univoque en chaque point de l’espace,
hors de l’axe z) ?
3. Calculer la circulation de B~ I le long d’un cercle de rayon R situé sur le plan xOy et centré en l’origine.
Comment ce résultat est-il compatible avec l’existence du potentiel scalaire φm ?
Dans tous les exercices suivants, faire un schéma avant d’effectuer le calcul.
1. Soit le champ vectoriel (en base cylindrique) :
ρ
w
~= ~eρ + ~ez
L
où L est une constante.
i. Calculer le flux de w
~ à travers la surface fermée d’un cylindre de hauteur h et de rayon R, dont
l’axe coincide avec l’axe z et la base inférieure est dans le plan xOy.
ii. Retrouver le résultat en utilisant le théorème de Green-Ostrogradski.
2. Soit ~v le champ vectoriel (en base sphérique) :
~v = Kr2~er
13
i.(*) Calculer le flux de B ~ à travers la surface d’une demi-sphère de rayon R centrée en l’origine et
s’appuyant sur le plan xOy ; ensuite, trouver un potentiel vecteur (de la forme f (ρ)~eϕ ) pour le
champ B, ~ et retrouver le résultat du flux en utilisant le théorème de Stokes.
ii.(**) Calculer le flux de B ~ à travers la surface d’un disque de rayon a parallèle au plan xOy, centré en
(0, 0, d). Retrouver ce résultat à partir du potentiel vecteur et du théorème de Stokes.
2. (*) Soit le champ vectoriel (écrit dans la base des coordonnées cylindriques) :
~ = ρ2~eϕ
B
~ à travers une section circulaire ABCD délimitée par les points (repérés par
i. Calculer le flux de W
les coordonnées sphériques (r, θ, ϕ) ) :
A = (a, π/2, π/2), B = (2a, π/2, π/2), C = (2a, π/2, 3π/2), D = (a, π/2, 3π/2) (figure ci-dessous).
C D z A B y
x
[réponse : 7πa3 /3]
~ et le théorème de Stokes.
ii. Retrouver le même résultat en utilisant un potentiel vecteur pour W
~ ~ 0
Pour cela on utilisera le fait que W = W = ρ~ez pour tout point M du plan xOy.
14
Université Paris Diderot Année 2018-2019
L2 - Méthodologie 3 (51DE04PH) - MD3 Cours-TD 4
Nombres complexes
Les indications (*), (**) et (***) ne sont pas des indications de difficulté mais indiquent, res-
pectivement, les exercices et les questions qui seront corrigés, ceux dont une correction sommaire
sera donnée et ceux qui ne seront pas corrigés. Tous les exercices ou leurs variations simples sont
susceptibles d’être posés lors des évaluations.
1 Introduction
La solution
√
générale de l’équation quadratique az 2 + bz + c = 0 pour l’inconnue z est donnée par
2
z = −b± 2ab −4ac . Si le discriminant ∆ ≡ b2 − 4ac est négatif, il faut prendre la racine d’un nombre
négatif pour trouver z. On introduit donc les nombres imaginaires, avec :
i2 = −1 (1)
Alors : √ √ √
16i2 = ±4i , 3i2 = ±i 3, i3 = −i
sont des nombres imaginaires. Mais :
√ √
i2 = −1, 2i2 8i2 , i4n = 1
x3 + mx = n (m, n réels).
Le monde physique ne peut être compris par les nombres réels seuls : la mécanique quantique,
par exemple, est construite dès le départ avec les nombres et fonctions complexes.
z = x + iy (2)
1
Figure 1 – Plan complexe
3 Plan complexe
Quand on utilise le plan réel (x, y) pour représenter le nombre complexe z = x + iy, on parle du
plan complexe (ou encore un diagramme d’Argand). L’axe x est appelé l’axe réel, et l’axe y est appelé
l’axe imaginaire (noter, par contre, qu’on dessine y et non pas iy). La figure 1 donne un exemple.
2
4.1 Égalité
Deux nombres complexes sont égaux si et seulement si leurs parties imaginaires sont égales et
leur parties réelles sont égales. Donc, si u et v sont deux nombres complexes :
4.3 Addition
Soit z = x + iy et w = u + iv deux nombres complexes (avec (x, y, u, v) des réels). Alors
Trouver toutes les valeurs possibles des nombres réels x et y dans les équations suivantes :
1. (*) 5(2ix + 3) = y − i
2. (*) (x + iy)3 = −1
3. (**) (x + iy)2 = (x − iy)2
4. (***) (2x − 3y − 5) + i(x + 2y + 1) = 0
3
6 Complexe conjugué
La conjugaison complexe est une nouvelle opération qui n’existe pas pour les réels.
Soit z = x + iy un nombre complexe, avec x, y réels. Alors son complexe conjugué 1 z ∗ est donné
par :
z ∗ = x − iy (7)
C’est-à-dire, on remplace simplement tous les i par −i.
Noter que dans le plan complexe, l’opération de conjugaison complexe correspond à une réflexion par
rapport à l’axe x.
Noter que :
(z ∗ )∗ = z (8)
Donc pour deux complexes w et z, il suit de la définition (7) que :
(z + w)∗ = z ∗ + w∗ (9)
(zw)∗ = z ∗ w∗ (10)
z ∗ z∗
= . (11)
w w∗
7 Module de z, |z|
Par définition, si z = x + iy, alors :
p
|z| = + x2 + y 2 ≥ 0 (12)
Vu que :
zz ∗ = (x + iy)(x − iy) = x2 + y 2 (13)
alors on a également :
√
|z| = zz ∗ (14)
En particulier, la multiplication prend une forme simple en utilisant les complexes conjugués :
car : p p √ √ √
|zw| = (zw)(zw)∗ = (zw)(z ∗ w∗ ) = zz ∗ ww∗ = zz ∗ ww∗ = |z||w| (16)
1. Il est aussi souvent noté par z̄.
4
8 Division
Avec le complexe conjugué, il est facile de trouver la partie réelle et imaginaire de :
z
,
w
c’est-à-dire, de l’écrire sous la forme a + ib où a, b ∈ <. Il suffit de multiplier par 1 = w∗ /w∗ et l’on
trouve :
z zw∗ zw∗ 1
= ∗
= 2
= zw∗ (17)
w ww |w| |w|2
Exemple :
−2 + i (−2 + i)(1 + 3i) −5 − 5i −1 − i
= = =
1 − 3i (1 − 3i)(1 + 3i) 10 2
1. Représenter les complexes suivants dans le plan complexe. Dans chaque cas, donner les parties
réelles et imaginaires du complexe, ainsi que son module, et son complexe conjugué.
(a) (*) (1 + i)−1
(b) (*) (i − 1)−1
(c) (*) i2 + 2i + 1
√
(d) (**) (i + 3)2
5
(e) (**) 1+i
1−i
3i−7
(f) (***) i+4
(réponse partielle : − 25
17
+ 19
17
i)
2. Trouver toutes les valeurs possibles des nombres réels x et y dans les équations suivantes :
x+iy
(a) (*) x−iy
=i
(b) (*) |1 − (x + iy)| = x + iy
x+iy+2+3i
(c) (***) 2x+2iy−3
=i+2
3. (**) Dessiner la courbe |z| = 3 dans le plan complexe. Même question pour |z − 1| = 2.
4. (***) Démontrer les équations (15) et (18).
9 Application physique
De nombreux problèmes en physique peuvent souvent être simplifiés si on utilise une équation
complexe plutôt que deux équations réelles.
5
Exemple : Une question typique est la suivante. Une particule se déplace dans le plan (x, y), et
sa position (x(t), y(t)) (où t est le temps) est donnée par :
i + 2t
z = x + iy = . (19)
t−i
Trouver |~v | et |~a| (où ~v et ~a sont respectivement la vitesse et l’accélération) en fonction de t.
Pour répondre à la question on pourrait procéder en écrivant z sous la forme x + iy, donc
déterminer x(t) et y(t) à partir de (19) et puis calculer |~v | et |~a|. Mais il est plus facile de faire
comme suit.
On définit la vitesse complexe et l’accélération complexe par :
dz dx dy d2 z d2 x d2 y
= +i , = + i
dt dt dt dt2 dt2 dt2
Alors : s
dz 2 2
dx dy
= + = |~v |,
dt dt dt
par définition de la vitesse standard. De même d2 z/dt2 = |~a|. De (19), on a :
dz 2(t − i) − (i + 2t) −3i
= 2
=
dt (t − i) (t − i)2
s
−3i +3i 3
|~v | = 2 2
= ,
(t − i) (t + i) 1 + t2
et on trouve de la même façon :
d2 z 6i 6
= , |~a| =
dt2 (t − i)3 (1 + t2 )3/2
On remarque que toutes les quantités physiques sont réelles.
Exercice 5 : Applications
1. (**) Trouver x(t) et y(t) dans l’exemple ci-dessus, et déterminer que ~v et ~a sont correctement
donnés par la méthode de l’exemple. Montrer que la particule parcourt un cercle centré en
z = 1/2 et déterminer son rayon.
2. (***) Trouver ~v et ~a si z = (1 − it)/(2t + i).
3. (***) Trouver ~v et ~a si z = cos(2t) + i sin(2t). Décrire le mouvement.
10 Exponentielles complexes
Les fonctions élémentaires (puissances, racines, sinus, cosinus...) doivent maintenant être étendues
aux complexes. Evidemment dans le cas où le complexe en question z = x + iy n’a qu’une partie
réelle (donc quand y = 0), les définitions doivent se réduire aux définitions standard des fonctions
élémentaires.
Concernant l’exponentielle ez , ces critères sont satisfaits par la définition :
∞
z z2 X zn
ez = 1 + + + ... = (20)
1! 2! n=0
n!
6
Cette série converge pour tout z. De cette définition on peut montrer (exercice suivant) que :
La dérivation et l’intégration par rapport à un complexe z sont des sujets traités en L3. Pour ce
cours il suffit de savoir que (d/dz)z n = nz n−1 , comme pour un réel.
Montrer à partir de (20) et en se limitant aux trois premiers termes de cette série que :
1. ez1 · ez2 = ez1 +z2 .
2. (d/dz)ez = ez
x = r cos θ
y = r sin θ.
θ
x
i2 θ2 i3 θ3 i4 θ4
eiθ = 1 + iθ + + + + ...
2 3! 4!
θ2 θ4 θ3
= 1− + + ... + i θ − + ...
2 4! 3!
= cos θ + i sin θ
7
Donc, on arrive à la formule d’Euler :
eiθ = cos θ + i sin θ (24)
d’où p
|eiθ | = cos2 θ + sin2 θ = 1. (25)
De plus, avec (22), on conclut que :
√
Exemple : z = eiπ/3 = cos(π/3) + i sin(π/3) = 12 (1 + 3i)
1. Écrire sous la forme x + iy les complexes suivants et les représenter dans le plan complexe :
(a) 2eiπ/6
(b) eiπ
(c) 3e−iπ/2
(d) e2iπn avec n ∈ N
2. Écrire sous la forme x+iy les complexes suivants. Il est plus facile de passer par la représentation
polaire pour le faire.
(a) eiπ + e−iπ
√
(b) (1 + 3i)6
√ 10
(c) (**) i−12
√
(1−i 3)21
(d) (***) (i−1)38
3. Calculer z1 z2 et z1 /z2 pour z1 = eiπ/3 et z2 = eiπ/2
4. Calculer |eiθ | pour tout θ réel.
5. Déduire de la question 4 ci-dessus que |ez | = ex pour tout complexe z = x + iy.
12 Théorème de de Moivre
À partir de (24) on a :
(eiθ )n = (cos θ + i sin θ)n
D’autre part :
(eiθ )n = eniθ = cos(nθ) + i sin(nθ)
où l’on a encore utilisé (24) dans la dernière égalité. Donc on arrive au théorème de de Moivre :
cos(nθ) + i sin(nθ) = (cos θ + i sin θ)n (28)
8
Exercice 8 : Application du théorème de de Moivre
Puisque e2πip = 1 pour p ∈ Z alors les racines de z 3 = 1 sont √ e2πip/3 . Soit, avec p = 0 on a la
0 2πi/3
racine z0 = e = 1. Avec√ p = 1 on a la racine z1 = e = −1/2 + 3i/2. Avec p = 2 on a la racine
4πi/3
z2 = e = −1/2 − 3i/2. Avec p = 3 on retrouve la racine z0 ; avec p = 4 on retrouve la racine
z1 ; avec p = 5 on retrouve la racine z2 , etc. Donc les 3 racines sont z0,1,2 .
14 Fonctions trigonométriques
À partir de la formule d’Euler et de son complexe conjugué :
eiθ = cos θ + i sin θ e−iθ = cos θ − i sin θ,
en prenant la somme et la différence on arrive à :
9
Ces relations sont particulièrement utiles quand il s’agit d’évaluer des intégrales, car il est nettement
plus facile d’intégrer des produits d’exponentielles que des produits de sinus et cosinus (voir exercices).
Dans les relations (30), θ est une variable réelle. Pour une variable complexe z, on définit sin z et
cos z de façon analogue à (30) :
15 Fonctions hyperboliques
Soit z imaginaire pur, donc z = iy. Dans ce cas, (31) donne :
ey − e−y
sin iy = i
2
ey + e−y
cos iy =
2
10
Les fonctions réelles sur la droite de ces identités ont des noms spéciaux car ces combinaisons d’expo-
nentielles apparaissent fréquemment dans de nombreux problèmes physiques. Ils s’appellent le “sinus
hyperbolique” et “cosinus hyperbolique”, et pour tout z complexe, ils sont définis par :
ez + e−z ez − e−z
cosh z = , sinh z = (32)
2 2
Les autres fonctions hyperboliques sont définies (et nommées) de façon analogue aux fonctions tri-
gonométriques :
sinh z 1 1 1
tanh z = , coth z = , sechz = , cschz = (33)
cosh z tanh z cosh z sinh z
Remarquer que
sin(iz) = i sinh z , cos(iz) = cosh z (34)
et qu’à partir de leur définition, on peut montrer que :
et :
d
cosh z = sinh z (36)
dz
d
sinh z = cosh z (37)
dz
11
.
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Les indications (*), (**) et (***) ne sont pas des indications de difficulté mais indiquent, respective-
ment, les exercices et les questions qui seront corrigés, ceux dont une correction sommaire sera donnée
et ceux qui ne seront pas corrigés. Tous les exercices ou leurs variations simples sont susceptibles d’être
posés lors des évaluations.
1 Introduction
Les lois de la physique s’expriment souvent en faisant intervenir des dérivées de grandeurs par
rapport à des variables telles que le temps ou les coordonnées d’espace (par exemple l’équation d’oscil-
lation d’un pendule ou les équations de Maxwell). Ces relations sont des équations différentielles plus
ou moins compliquées dont les solutions générales sont, soit simples à trouver, soit vous sont données.
Si de plus, on impose des conditions aux limites (conditions initiales, conditions de bords...) en nombre
suffisant, il ne subsistera plus qu’une solution physique à l’équation.
Une équation différentielle est une relation entre les dérivées (qui peuvent être partielles) d’une
fonction (scalaire ou vectorielle) y(xi ) qui peut s’écrire sous la forme :
∂y ∂2y ∂ny
F (xi , y, , , ... )=0
∂xi ∂xi ∂xj ∂xi ∂xj ...∂xk
On appelle ordre de l’équation différentielle l’ordre de dérivation le plus élevé parmi les dérivées de
la relation F = 0.
Une équation différentielle a une infinité de solutions, paramétrées par une ou plusieurs constantes
d’intégrations. Le nombre de constantes d’intégration est égal à l’ordre de l’équation 1 .
Trouver la solution générale de l’équation veut dire trouver l’ensemble de toutes les solutions pos-
sibles, incluant les constantes d’intégration. Une solution particulière est obtenue si on spécifie la valeur
de toutes les constantes d’intégration. Sauf pour des cas très spéciaux (équations linéaires, équations
à variables séparables), on ne connaît pas la solution générale d’une équation différentielle, néanmoins
on peut souvent trouver des solutions particulières.
Par la suite, on se limitera à des équations ne faisant apparaître que des dérivées d’une seule va-
riable x (dérivées non partielles).
1. Pour les équations aux dérivées partielles, il est égal à la somme des ordres de l’équation par rapport aux différentes
variables indépendantes. Ici on se limitera aux équations différentielles ordinaires (à une seule variable).
1
2 Rappel : Équations du premier ordre à variables séparables
Une équation différentielle ordinaire du premier ordre est à variables séparables si elle peut être
écrite sous la forme :
dy
F (y) = G(x)
dx
où F (y) et G(x) sont deux fonctions connues. Dans ce cas, on peut intégrer facilement l’équation : en
“multipliant par dx” les deux côtés on peut l’écrire sous la forme :
Pour trouver la solution explicite il faut trouver la primitive de F (y) et G(x) puis expliciter y(x).
y0 = y2x
En intégrant (sans oublier d’ajouter une constante d’intégration K dans l’un des deux côtés) on trouve :
1 x2 2
− = +K ⇒ y(x) = − (3)
y 2 x2 + 2K
Pour cette loi d’évolution, le taux de croissance du nombre d’habitants N (t) à l’instant t est propor-
tionnel à N (t)2 .
1. Traduire cette loi en écrivant l’équation différentielle correspondante.
2. Résoudre cette équation en utilisant la séparation des variables. On appellera N0 le nombre à l’ins-
tant initial t = 0. Tracer l’allure de la courbe N (t). À quel instant peut-on parler d’"explosion" ?
3. Pour une population mondiale de N0 = 7 · 109 habitants et une croissance de 10−12 /an/habitant,
calculer en combien de temps le nombre d’habitants aura doublé. La loi utilisée est-elle réaliste ?
2
3 Équations différentielles linéaires
Une équation différentielle est linéaire si la relation peut s’écrire sous la forme d’un polynôme de
degré 1 pour chaque dérivée, dont les coefficients ne dépendent que de la variable x.
dy d2 y dn y
A(x) + B0 (x) y + B1 (x) + B2 2 + .... + Bn (x) n = 0 (4)
dx dx dx
Si les coefficients A(x), Bi (x) du polynôme sont constants, on dit qu’il s’agit d’une équation linéaire à
coefficients constants.
L’équation différentielle est homogène (sans second membre), si de plus le terme A(x) est nul.
.
2. (**) Écrire les expressions des lois physiques suivantes et qualifier les équations différentielles
correspondantes :
(a) équation d’oscillation d’un pendule simple dans un plan vertical dans le cas général et dans
le cas d’une faible amplitude (fonction : l’angle entre le pendule et la verticale θ(t))
(b) équation de charge d’un condensateur (fonction : la charge du condensateur q(t))
(c) équation de propagation de la lumière dans le vide (voir CTD 3 ex. 4, eq. 23) (fonction : le
~ r, t))
champ électrique E(~
(d) équation de propagation de la chaleur à une dimension (voir CTD1 ex.10) incluant le coef-
ficient de diffusion thermique Dth (fonction T (x, t))
2. la solution générale yh (x) d’une équation linéaire homogène d’ordre n, est une combinaison
linéaire de n solutions indépendantes 2 :
3
3.2 Solution générale d’une équation différentielle linéaire non-homogène
Considérons maintenant le cas A(x) 6= 0 dans la forme générale de l’équation linéaire (4). Si ya (x)
et yb (x) sont deux solutions, alors ya − yb est une solution de l’équation homogène. Donc, pour trouver
l’équation générale de l’équation non-homogène, il suffit de trouver une solution particulière, et rajouter
la solution générale de l’équation homogène (avec ses n constantes d’intégration). On a donc le résultat :
Comme on a déjà caractérisé la solution générale de l’équation homogène (voir section précédente),
la solution générale de l’équation complète est de la forme :
Exercice 4 : (**)
Résoudre l’équation de charge d’un condensateur d’un circuit RC alimenté avec un générateur de
tension constante. Comment peut-on obtenir un générateur de signaux triangulaires à partir d’un
circuit RC ?
Pour les équations du premier ordre, la forme générale (4) peut s’écrire 3 :
4
1. Exemple : y 0 + (sinx) y = 0
=⇒ dy
y = − sin(x) dx =⇒ ln(y) = cos(x) + k
2. Autre exemple physique : masse m soumise à une force de freinage de la forme F~ = −α~v
m d~
v
dt = −α~ v =⇒ dv α v α
v = − m dt =⇒ ln v0 = − m (t − t0 ) soit :
α
~v = v~0 exp − m t où v~0 est la vitesse à l’instant initial t0 = 0.
Pour résoudre une équation non homogène (avec second membre) on dispose de plusieurs approches,
une fois que l’on a résolu l’équation homogène :
1. Par essai
On cherche une solution particulière yp (x) de l’équation non-homogène de la même forme que le
second membre f (x) de l’équation (6)). Par exemple :
— s’il s’agit d’un polynôme P (x), on cherche une solution polynomiale Q(x) de même degré,
— s’il s’agit du produit d’un polynôme par une exponentielle P (x) exp(αx), on cherche une
solution sous la forme Q(x) exp(αx) où Q(x) est un polynôme de même degré que P (x),
— s’il s’agit d’une forme P1 (x) cos(αx) + P2 (x) sin(αx), on cherche une solution sous la forme
Q1 (x) cos(αx) + Q2 (x) sin(αx) où Q1 (x) et Q2 (x) sont des polynômes de plus haut degré
entre P1 (x) et P2 (x).
On cherche une solution particulière de la même forme que la solution (7) de l’équation homogène,
mais en faisant dépendre la constante d’intégration de la variable x :
Z
yp (x) = K(x) exp − g(x)dx
En remplaçant dans l’équation (6) on obtient une équation séparable pour K(x) :
Z
0
K (x) = f (x) exp g(x)dx
qu’il suffit d’intégrer une fois. La solution particulière cherchée est donc :
Z Z Z
yp (x) = exp − g(x)dx exp g(x)dx f (x)dx
5
4.3 Exemple d’application
Nous allons appliquer ces deux options à l’exemple simple suivant :
dy
a + by = sin(x)
dx
La solution générale de l’équation sans second membre est :
b
yh (x) = K exp(− x)
a
1. Méthode de recherche de fonctions de même forme que le second membre
Cette solution particulière de l’équation non-homogène (avec second membre) s’écrit donc de la
même façon qu’en utilisant la solution particulière de la même forme que le second membre qui
s’est avérée plus rapide à obtenir. Néanmoins cette méthode de variation des constantes est plus
puissante car elle peut s’appliquer pour un second membre de forme quelconque.
Résoudre en utilisant l’une ou l’autre des deux méthodes précédentes les équations suivantes :
1. (*) sur l’intervalle ]0, ∞[ : y 0 + x−1x y =x
2
6
5 Équations linéaires du second ordre à coefficients constants
Dans le cas de l’ordre 2, il n’existe pas une méthode d’intégration générale. En revanche, elle existe
dans le cas où les coefficients des termes qui contiennent la fonction et ses dérivées sont constants.
On considère donc une équation pour la variable x(t) de la forme générale 4 :
ar2 + br + c = 0
Cette équation du second degré s’appelle « équation caractéristique » ou « équation aux racines ».
Selon le signe du discriminant ∆ = b2 − 4ac, elle admet deux racines réelles ( ∆ > 0), une racine
double ( ∆ = 0), deux racines complexes (∆ < 0).
2e cas : ∆ = 0
b
r1 = −
2a
On admettra (voir démonstration en maths) que la solution générale de l’équation homogène s’écrit :
x(t) = (α t + β)er1 t
3e cas : ∆ < 0
7
L’équation caractéristique admet deux solutions complexes conjuguées :
√ √
−b + i −∆ −b − i −∆
r1 = et r2 =
2a 2a
On pose :
√
1 b −∆ 1 1
= et ω = soit r1 = − + iω et r2 = − − iω
τ 2a 2a τ τ
L’équation différentielle admet comme solution générale x(t) une combinaison linéaire des deux
solutions complexes conjuguées :
t t
x1 (t) = e− τ e+iωt et x2 (t) = e− τ e−iωt
.
x(t) = αx1 (t) + βx2 (t)
Or dans les problèmes physiques x(t) est en général un réel. Les fonctions x1 (t) et x2 (t) s’écrivent
aussi :
t
x1 (t) = e− τ (cos ωt + i sin ωt)
t
x2 (t) = e− τ (cos ωt − i sin ωt)
Ce qui permet de constater que les deux fonctions :
1 t
X1 (t) = (x1 (t) + x2 (t)) = e− τ cos ωt
2
1 t
X2 (t) = (x1 (t) − x2 (t)) = e− τ sin ωt
2i
sont des fonctions réelles également solutions de l’équation différentielle.
La solution générale réelle de l’équation homogène s’écrit alors :
t
x(t) = e− τ (Acos(ωt) + Bsin(ωt))
où A et B sont des constantes réelles généralement déterminées par les conditions initiales et les
conditions aux limites du problème physique.
Remarque : on peut également écrire cette solution sous la forme :
t
x(t) = x0 e− τ cos(ωt + ϕ)
Une masse m est accrochée à un ressort de raideur k et plonge dans un liquide visqueux. On l’écarte
verticalement de sa position d’équilibre d’une quantité x0 . La masse subit un frottement proportionnel
à sa vitesse f~ = −α~v . En écrivant la relation fondamentale de la dynamique, l’écart par rapport à la
position d’équilibre (x = 0), à un instant t, x(t), satisfait l’équation :
d2 x dx
m +α + kx = 0
dt2 dt
8
On pose : τ = 2m 2
α , constante de temps d’« amortissement, » et ω0 =
k
m ,où ω0 est appelée pulsation
propre du système. L’équation du mouvement devient alors :
d2 x 2 dx
+ + ω02 x = 0
dt2 τ dt
Trouver la solution générale en discutant, selon les valeurs des paramètres τ et ω0 , les trois différents
régimes (pseudo-périodique, critique, apériodique) qui correspondent aux trois cas, ∆ < 0, ∆ = 0,
∆ > 0. Pour chacun des cas on donnera le domaine de valeurs possibles du facteur de qualité :
ω0 τ
Q=
2
Vérifier que dans le régime pseudo-périodique la période d’oscillation est plus longue que la période
propre du système non amorti. Pour cela on montrera que :
r
1
ω = ω0 1 −
4Q2
Montrer que, dans le cas d’un amortissement faible (Q >> 1/2) , le facteur de qualité du système
oscillant est égal, à 2π près, au rapport de l’énergie totale (cinétique + potentielle) emmagasinée sur
une période sur l’énergie dissipée par période.
Figure 1 – Différents régimes d’amortissement, pour une pulsation propre de ω0 = 0.01 rad s−1
Exercice 8 : Tracé des vitesses pour les deux cas apériodiques (***)
Vérifier que la vitesse ẋ(t) passe par un extremum à tmax = τ dans le régime critique et à tmax =
1 1/τ +ω
2ω ln 1/τ −ωdans le régime apériodique.
9
Exercice 9 : Circuit RLC (**)
Un circuit électrique est composé d’une résistance R, d’une capacité C et d’une bobine d’auto-
inductance L (de résistance interne négligeable) montées en série et alimentées par une tension V (t).
On montre en électrocinétique que la tension UC (t) aux bornes du condensateur est donnée par
l’équation différentielle suivante :
d2 UC dUC
LC 2
+ RC + UC = V (t)
dt dt
1. Quelle est l’expression de la pulsation propre ω0 du système ? Quelle est son unité ?
2. Quelle est l’expression de la constante de temps d’amortissement τ ? Quelle est son unité ?
3. Quel est le facteur de qualité Q du circuit ? Quelle est son unité ?
4. On suppose que l’on a chargé le condensateur (à t = 0) avec une tension Em et qu’on le laisse se
décharger dans la bobine et la résistance. L’équation différentielle correspondant à ce régime libre
(ou propre) est donné par l’expression homogène de l’équation ci-dessus (V (t) = 0). Résoudre
cette équation et étudier les différents régimes possibles.
5. (***) On suppose maintenant que l’on impose un échelon de tension avec le générateur, à sa-
voir une tension Em constante. Que devient l’équation différentielle ? La résoudre et étudier les
différents régimes.
5.2 Équations linéaires du second ordre non-homogènes, avec second membre pé-
riodique
5.2.1 Régime transitoire et régime permanent : quelques caractéristiques
Une équation différentielle linéaire faisant intervenir des grandeurs périodiques dépendantes du
temps, avec un second membre périodique pourra avantageusement être résolue à l’aide de la notation
complexe.
Rappelons que la solution générale de l’équation avec second membre est la somme de la solution
générale de l’équation sans second membre (homogène) et d’une solution particulière qu’on choisit de
même forme que le second membre, ici sous la forme d’une fonction oscillante.
Nous avons vu que la solution sans second membre est amortie après une durée de l’ordre de τ ,
d’autant plus rapidement que le terme de "frottement" en mécanique ("résistance" en électricité) est
important. Ce régime transitoire pourra donc être négligé après un certain temps.
Après ce régime, le "mouvement" n’est plus imposé que par le terme du second membre (excita-
teur) : le système est dit dans le régime permanent et subit des oscillations forcées. Selon la valeur de
la pulsation ω de l’excitateur par rapport à la pulsation propre ω0 du système (appelé résonateur),
celui-ci peut entrer en résonance. Celle-ci sera d’autant plus aigüe que l’amortissement sera faible.
Nous allons décrire les propriétés de ce régime pour l’exemple de la masse accrochée à un ressort.
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5.2.2 Exemple : oscillations forcées d’une masse accrochée à un ressort
Par l’intermédiaire d’un moteur et d’un système bielle-manivelle 5 , on fait subir à la masse une force
sinusoïdale supplémentaire qui se traduit par le terme F (t) = F0 cos ωt constituant le second membre
de l’équation du mouvement :
d2 x dx
m 2
+α + kx = F0 cos ωt (8)
dt dt
On cherche une solution particulière de la forme x(t) = x0 cos(ωt − ϕ(ω)).
La réponse du résonateur à l’excitateur est à la même fréquence que lui ; son amplitude x0 et sa
phase ϕ en dépendent.
Il est commode d’étudier d’abord une équation auxiliaire, dont le seconde membre est complexe :
d2 x dx
m 2
+α + kx = F0 eiωt (9)
dt dt
et chercher une solution particulière complexe de la forme x(t) = x0 ei(ωt−ϕ) , où x0 et F0 sont des
amplitudes réelles.
F0 /m
x0 (ω) = q
2
(ω02 − ω 2 )2 + 4 ωτ 2
et :
m 2ω m
sin ϕ(ω) = · · x0 (ω) et cos ϕ(ω) = · (ω02 − ω 2 ) · x0 (ω)
F0 τ F0
soit :
2ω/τ
tanϕ(ω) = .
ω02 − ω 2
De même, la fonction complexe conjuguée x0 e−i(ωt−ϕ) est solution de la forme complexe conjuguée
de l’équation (9), avec les mêmes paramètres x0 , ϕ. Or, le second membre de l’équation physique
originelle (8) est (1/2)(somme de ceux de l’équation complexe et de sa complexe conjuguée), donc la
combinaison linéaire
1
xp (t) = x(t) + (x(t))∗ = x0 cos(ωt − ϕ(ω))
2
est bien une solution particulière (réelle) de l’équation du départ.
11
Figure 2 – Représentation graphique de x0 (ω) · (m/F0 ) (en s2 ) en fonction de la pulsation ω, pour une
pulsation propre ω0 = 0.01 rad · s−1 . Les différentes courbes représentent différentes valeurs de τ , en
pour les forts amortissements (τ = 10, 50, 75, 100, 130 secondes), pour la valeur limite en rouge,
bleu √
τ = 2/ω0 = 141 s, et pour des faibles amortissements en noir (τ = 150, 200, 300, 500 secondes). En
pointillés rouges, la courbe donnant la fréquence de résonance ωr . (Voir version en couleur sur le site
Moodle).
1. Courbe de résonance
L’amplitude passe par un maximum lorsque le dénominateur est minimum soit pour la valeur :
r
2
ωr = ω02 − 2
τ
Cette valeur est toujours inférieure à ω0 (voir fig. 2).
√
Lorsque l’amortissement est très faible (ω0 τ / 2 1), ωr tend vers ω0 et l’amplitude x0 tend
vers l’infini.
√
Lorsque que l’amortissement est fort (ω0 τ / 2 < 1), il n’y a plus de maximum sauf à l’origine.
2. Déphasage
Il est compris entre 0 et π (car sinϕ(ω) > 0), donc, compte tenu de la définition de ϕ, la réponse de
la masse m à l’excitation est toujours en retard par rapport
pà celle-ci. π/2
La phase vaut pour ω
=
p
2 2
ω0 (voir fig. 3) et vaut à la résonance : ϕ(ωr ) = arccos 1/ ωr τ + 1 = arccos 1/ ω0 τ − 1 .2 2
12
Figure 3 – Représentation graphique de ϕ(ω) en fonction de la pulsation ω, pour une pulsation propre
ω0 = 0.01 rad · s−1 . Les différentes courbes représentent différentes valeurs de τ , en bleu pour√les forts
amortissements (τ = 10, 50, 75, 100, 130 secondes), pour la valeur limite en rouge, τ = 2/ω0 =
141 s, et pour des faibles amortissements en noir (τ = 150, 200, 300, 500 secondes). En pointillés
rouges, la courbe donnant la fréquence de résonance ωr . (Voir version en couleur sur le site Moodle).
Après avoir établi les expressions de x0 (ω) et tanϕ(ω), retrouver les propriétés énoncées ci-dessus
concernant la résonance (amplitude et déphasage).
1. Dans le cas de l’exemple de la masse accrochée au ressort, montrer qu’en régime forcé, la vitesse
passe par un maximum à la pulsation ω0 quel que soit l’amortissement.
2. Montrer aussi que le déphasage de la vitesse par rapport à la force excitatrice est : ϕ0 = ϕ − π2 .
Quelle est sa valeur à la résonance ?
On reprend le circuit RLC série de l’exercice 9, alimenté en régime sinusoïdal par V (t) = Em cos ωt.
1. Écrire l’équation différentielle correspondante en utilisant la notation complexe.
2. Déterminer alors la solution (complexe) de cette équation.
3. En déduire la solution réelle.
4. Comparer les propriétés du courant i(t) par rapport à la charge q(t), en particulier leurs ampli-
tudes en fonction de ω.
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