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Chapitre 5: Propagation des surtensions transitoires dans le réseau électrique

I. Introduction
Face à l’accroissement de la taille et de la complexité des réseaux électriques dû au
développement des interconnexions, face à la tendance forte à leur exploitation plus près de
leurs limites de fonctionnement pour des raisons d'économie et d'environnement et face à
l’amélioration de la qualité demandée par des clients plus exigeants, ces situations engendrent
des problèmes d'exploitation, notamment pour la sécurité, le contrôle des flux de puissance et
de tension. La conception, la réalisation et l’exploitation d'un réseau électrique sont basées sur
trois objectifs: la qualité de fourniture d'énergie, la sécurité et l'économie. Pour atteindre ces
objectifs, il faut bien comprendre, bien analyser et bien simuler les régimes et les phénomènes
qui apparaissent dans les réseaux électriques. Dans un réseau électrique, il y a les régimes
suivants:
- le régime permanent basé sur les paramètres et les variables d'état étant supposés constants
pendant le temps d'étude. Les études en régime permanent sont le calcul de répartition des
puissances, le calcul des courants de court-circuit ...
- les régimes des variations lentes des variables d'état correspondent aux variations des
charges et des systèmes de conduite et de réglage secondaire de tension et de fréquence.
- Les régimes transitoires correspondent aux oscillations électromécaniques des alternateurs
et aux actions de réglage primaire de tension et de fréquence.
- Les régimes transitoires rapides correspondent aux phénomènes transitoires
électromagnétiques comme les foudres, les surtensions de manœuvres, la ferrorésonance...

Tableau 1. Les plages temporelles des phénomènes et les principaux outils d'étude actuels.
Le tableau 1 montre les plages temporelles des phénomènes et les principaux outils d'étude
utilisés.
Dans ce chapitre notre intérêt est pour les surtensions transitoires (transitoires Electro-
Magnétiques), nous présentons deux méthodes de modélisations:
- Par la méthode numérique FDTD
- Par équation matricielle nodale en temporel
II. Analyse des surtensions transitoires par FDTD
II.1. Rappels FDTD
II.1.1 Définition
La méthode des différences finies temporelles FDTD (Finite Difference Time Domain) a
été appliquée pour trouver des solutions numériques de plusieurs types de problèmes dans
différents domaines.
La méthode des différences finies consiste à remplacer les dérivées partielles par des
différences divisées ou combinaisons de valeurs ponctuelles de la fonction en un nombre fini de
points discrets ou nœuds du maillage. Dans cette méthode nous avons la transformation de

l’opérateur différentiel  en un opérateur aux différences  où chaque dérivée est remplacée


 
par des différences finies ; c’est à dire que lors de la dérivation, la distance entre deux points ne
tend pas vers zéro.
- Avantages : grande simplicité d'écriture et faible coût de calcul.
- Inconvénients : limitation à des géométries simples, difficultés de prise en compte des
conditions aux limites de type Neumann.
-Principe - ordre de précision
La méthode des différences finies consiste à approximer les dérivées des équations de la
physique au moyen des développements de Taylor et se déduit directement de la définition de la
dérivée. Elle est due aux travaux de plusieurs mathématiciens du 18ème siècle (Euler, Taylor,
Leibniz...).
Soit u(x, y, z, t) une fonction de l'espace et du temps. Par définition de la dérivée, on a:
u lim u ( x  x, y, z, t )  u ( x, y, z, t )
 (1)
x x  0 x
Si Δx est petit, un développement de Taylor de u(x + Δx, y, z, t) au voisinage de x donne :
u ( x, y, z, t ) x 2 u 2 ( x, y, z, t ) x 3 u 3 ( x, y, z, t )
u ( x  x, y, z, t )  u ( x, y, z, t )  x    ...
x 2 x 2 6 x 3
(2)
En tronquant la série au premier ordre en Δx, on obtient :
u ( x  x, y, z, t )  u ( x, y, z, t ) u ( x, y, z, t )
  (x) (3)
x x
u
L'approximation de la dérivée (x) est alors d'ordre 1 indiquant que l'erreur de
x
troncature O(Δx) tend vers zéro comme la puissance première de Δx.
Il est schématisé sur la figure 1 et explicité ci après dans le cas d’une structure
unidimensionnelle.

U(x)

U ( x0   )
U ( x0 )
U ( x0   )

x0   x 0 x 0   x

Figure 1. Calcul de la dérivée de U(x) en x0.

Supposons que la distance entre deux noeuds voisins est   x et U (x) une fonction

continue et connue aux points x1  x0   et x2  x0   , il est possible d’évaluer

numériquement la dérivée de U(x) en x 0 en utilisant les développements limités de Taylor aux

points x1 et x 2 .

U ( x0 )  2  2U ( x0 )  i  iU ( x 0 )
U ( x0   )  U ( x0 )     ...  (4)
x 2! x 2 i ! x i

U ( x 0 )  2  2U ( x 0 )  i  iU ( x 0 )
U ( x0   )  U ( x0 )     ...  (5)
x 2 ! x 2 i ! x i

En combinant ces développements limités de Taylor à droite x 2 et à gauche x1 à l’ordre 2,


la dérivée de U au point x 0 peut être approchée de manière centrée à l’ordre 2 comme suit :

U ( x0 ) U ( x0   )  U ( x0   )
   ( 2 ) (6)
x 2
Cette solution génère une erreur d’ordre 2 (( 2 )) , beaucoup plus intéressante
qu’une erreur d’ordre 1 (dans le cas d’ « approximation à gauche » ou d’ « approximation à
droite »).
Cette méthode peut être appliquée à n’importe quel système physique et notamment à la
résolution des équations des lignes dans le domaine temporel qui font apparaître des
différentiations de l’ordre 1 sur le temps et l’espace.
Remarque : Dans certains cas où la forme du dispositif étudié ne présente pas un grand degré de
symétrie et s'il y a des conditions de frontières qui s'appliquent, une solution numérique des
équations des lignes est fortement souhaitable pour déterminer les valeurs de potentiel et de
courant à des points discrets appelés nœuds dans un plan donné. Dans le cas du réseau électrique,
pour analyser la propagation des surtensions transitoires sur les lignes de transport d’énergie
nous pouvons utiliser la méthode numérique dite FDTD.

II.2. Discrétisation des équations des lignes de transmissions par les différences finies
Notons que pour faciliter la compréhension des développements mathématiques, nous
considérons dans ce qui va suivre le cas simple d’une ligne à un seul conducteur ; pour une
ligne à plusieurs conducteurs (exemple de la ligne de transport d’énergie) nous aurons plutôt
un vecteur tension [U(x,t)], un vecteur courant [I(x,t)] et des matrices [R], [L], [C], et (G].
Soit les équations des lignes (7) et (8) (ligne monofilaire) à paramètres linéiques (R, L, C
et G) constants:
U ( x, t ) I ( x, t )
 RI(x,t)  L 0 (7)
x t
I ( x, t ) U ( x, t )
 GU(x,t)  C 0 (8)
x t
La méthode des différences finies permet convertir les dérivées partielles de l’espace et du
temps en des différences finies. Pour ce faire, il faut en premier subdiviser alternativement la
ligne de longueur l en des nœuds de courant et de tension (figure 2), pour déduire des équations
de récurrences en tension et en courant en chaque nœud.

Deux nœuds consécutifs d’un même type sont séparés d’un intervalle Δx, et les deux
extrémités du conducteur sont définies comme des nœuds de tension comme illustrée sur la
figure 2 suivante :

U1 x U2 x / 2 Ukmax+1

I1 x I2 Ikmax
x
o l

Figure 2. Discrétisation spatiale d’une ligne.


Pour assurer le passage des grandeurs électriques de la forme continue à la forme
discrète, nous définissons aussi un pas temporel ∆t. En adoptant la discrétisation spatiale en
figure 2, nous obtenons alors les écritures discrètes suivantes au point d’abscisse x et à l’instant
t:
U ( x, t )  (U ) nk  U (( k  1)x, nt )
 (9)
 I ( x, t )  ( I ) nk  I (( k  1 / 2)x, (n  1 / 2)t )

Avec : l  k max x

t max  nmaxt (temps de simulation)


Pour traduire les dérivées par les différences finies nous utilisons alors le schéma
d’entrelacement spatio-temporel en figure 3 suivante:
t
I kn 3 / 2 3
( n  ) t
2
U kn 1 U kn11
(n  1)t

I kn11 / 2 I kn 1 / 2 1
( n  ) t
2
t
U kn
2 nt
x
2
3 1 x
( k  ) x ( k  ) x
2 2 kx
( k  1) x

Figure 3. Entrelacement Spatio-temporel.

A partir de ce schéma d’entrelacement, en remplaçant les dérivées partielles par les


différences finies dans les équations (7) et (8), nous obtenons les équations sous formes discrètes
suivantes :
(U ) nk 11  (U ) nk 1 ( I ) nk 3 / 2  ( I ) nk 1 / 2 ( I ) nk 3 / 2  ( I ) nk 1 / 2
R L 0 (10)
x 2 t

( I ) nk 1 / 2  ( I ) nk 11 / 2 (U ) nk 1  (U ) nk (U ) nk 1  (U ) nk
G C 0 (11)
x 2 t

Puis les équations de récurrences en tension et courant suivantes :


Pour k=2,…...,kmax
1
 x G   x G
(U ) nk1  C  x  (C

 x) (U ) nk  ( I ) nk1/ 2  ( I ) nk11 / 2    (12)
 t 2   t 2 
Pour k=1,……,kmax
1
 x R   x R
(I ) n 3 / 2
 L  x   ( L  
 x)( I ) nk1 / 2  (U ) nk11  (U ) nk1   (13)
 t 2   t 2
k

Afin d'obtenir des résultats précis lors de l'utilisation d'équations de récurrences (12) et
(13), la longueur de l’intervalle (longueur de la cellule) Δx ne doit pas être trop longue en
termes de longueur d'onde calculée à la fréquence significative la plus élevée. En règle générale,
la longueur ne doit pas être supérieure à un dixième de la longueur d'onde (où la longueur d'onde
est liée à la vitesse de mode le plus bas de la ligne):
v min
x  (14)
10 f max
Le pas de temps Δt utilisé pour la procédure de solution itérative doit également être
choisi avec soin, sinon la solution pourrait être instable. Le critère de stabilité à utiliser est que le
pas de temps doit être inférieur ou égal à la longueur de l'élément (cellule) divisée par la vitesse
du mode le plus élevée sur la ligne, donc:
x
t  (15)
vmax
Ceci est le critère de stabilité usuel.

Remarque : En imposant des conditions aux deux extrémités (générateur et charge) de la ligne,
les équations (12) et (13) permettent d’analyser numériquement la propagation d’une onde
électrique le long de cette dernière.
II.2.1. Propagation d’une surtension sur un réseau de lignes interconnectées
Afin de traiter également le cas des lignes non uniformes où des lignes interconnectées (figure
4), où nous avons la présence d’une jonction, des équations supplémentaires, établies à partir des
lois de Kirchhof au niveau de la jonction même (nœud d’interconnexion), sont introduites.

Nœud
d’interconnexion

Figure 4. Lignes interconnectées.

Nous explicitons ces équations pour le cas d’une jonction de trois lignes sans pertes (TL1, TL2
et TL3) comme le montre la figure 5.
U 22
I12 TL2
2 C2
L
U12 B
I1kmax 2
C /2
U1kmax L1
U1k max 1

TL1 C1 A C1/2 U13


L3
C3/2 I13
U 32
C

Figure 5. Circuit équivalent pour le raccordement TL3


C3
de trois lignes de transmission à un conducteur.

Sur la figure 5, les indices indiquent le numéro (indice supérieur) de la ligne de


transmission et le numéro d'élément (indice inférieur). Δx (longueur de la cellule) est omis sur la
figure 5 par souci de simplicité.
En appliquant la loi de tension de Kirchoff aux boucles A, B et C de la figure 5, les
équations suivantes pour les courants au temps t = ( n+3/ 2)  t, sont obtenues:
t
( I 1n3 / 2 ) i  ( I 1n1 / 2 ) i  ((U 2n1 ) i  (U 1n1 ) i ) ; i  2,3 (16)
xLi
t
( I knmax )  ( I knmax
3/ 2 1
) 
1/ 2 1
((U knmax
1 n 1 1
1 )  (U k max ) )
1
(17)
xL1

Maintenant, en appliquant la loi de Kirchoff en courant au point de connexion de la


figure 5, l'expression suivante pour la tension à l’instant t=(n+1)  t, est obtenue:
2t
(U 1n 1 ) 2,3  (U kn max
1
1 )  (U k max 1 ) 
1 n 1
(( I 1n 1 / 2 ) 2  ( I 1n 1 / 2 ) 3  ( I kn max
1/ 2 1
) ) (18)
x(C  C  C )
1 2 3

III. Analyse de la propagation des transitoires électromagnétiques par la méthode des


ondes mobiles (méthode de Bergeron) : équation matricielle nodale

La méthode de Bergeron est largement utilisée dans les calculs de régime transitoire
électromagnétique, notamment cette méthode a été implantée dans le logiciel d’analyse des
réseaux électriques EMTP (ElectroMagnetic Transients Program). Cette méthode, associée à
la représentation de chaque ligne par un schéma équivalent sous forme nodale et l'intégration
des équations différentielles par la méthode des trapèzes, est très puissante, bien adaptée au
calcul à l’ordinateur et exprime bien l'aspect physique des phénomènes.
La méthode de trapèzes a été utilisée pour convertir les équations différentielles des
composantes (relation courant-tension sur les circuits localisés) du réseau en équations
algébriques comportant les tensions, les courants et les valeurs à l'état antérieur.
III.1 Schéma équivalent d’une ligne par les ondes mobiles (méthode de Bergeron)
Pour une ligne sans pertes (R=G=0), les équations (7) et (8) deviennent:
du( x, t ) di( x, t )
 L
dx dt
(19)
di( x, t ) du( x, t )
 C
dx dt

En combinant ces deux équations nous obtenons les équations de propagation suivantes:
d 2 u ( x, t ) d 2 u ( x, t )
 LC
dx dt 2
(20)
d 2 i ( x, t ) d 2 i ( x, t )
 LC
dx dt 2

Ceux équations sont de type de d’Alembert dont la solution générale est donnée par:
u( x, t )  u  ( x, t  x / v)  u  ( x, t  x / v) (21)
i( x, t )  i ( x, t  x / v)  i ( x, t  x / v) (22)
1
i( x, t )  (u  ( x, t  x / v)  u  ( x, t  x / v)) (23)
Zc

Avec :
L 1
Zc  et v 
C LC

En combinant (21) et (23), nous obtenons :


u( x, t )  Z c i( x, t )  2u  ( x, t  x / v) (24)
Et:
u( x, t )  Z c i( x, t )  2u  ( x, t  x / v) (25)
Alors quel que soit le couple (x,t):
u( x, t )  Z c i( x, t )  2u  ( x, t  x / v)  K1 (26)
u( x, t )  Z c i( x, t )  2u  ( x, t  x / v)  K 2 (27)
Soit une ligne mono-filaire sans pertes de longueur l dont les nœuds extrémités sont k et
m (figure 6) : ikm(t) imk(t)
k m
(l, τ=l/v, Zc) um(t)
uk(t)

x=0 x=l x

Figure 6. Ligne mono-filaire sans pertes.


En considérant par exemple la relation (26) et en adoptant le principe des ondes mobiles
(observateur de Bergeron) nous pouvons écrire que :
u ( x  0, t   )  Z c i( x  0, t   )  K1
et :
u ( x  l , t )  Z c i( x  l , t )  K1

Donc:
u( x  0, t   )  Z c i( x  0, t   )  u( x  l , t )  Z c i( x  l , t )

En notant :
u ( x  0, t   )  u k (t   )
i ( x  0, t   )  i km (t   )
u ( x  l , t )  u m (t )
i ( x  l , t )  i mk (t )

Nous pouvons alors écrire en partant du nœud k à l’instant t-τ:


u k (t   )  Z c i km (t   )  u m (t )  Z c i mk (t ) (28)
Aussi en partant du nœud m, nous aurons :
u m (t   )  Z c i mk (t   )  u k (t )  Z c i km (t ) (29)
La relation (28), nous permet d’écrire :
u m (t )
i mk (t )   I mk (t   ) (30)
Zc
avec :
u k (t   ) (31)
I mk (t   )   (  i km (t   ))
Zc

Et la relation (29), nous permet de déduire aussi:


u k (t )
i km (t )   I km (t   ) (32)
Zc
avec :
u m (t   )
I km (t   )   (  i mk (t   )) (33)
Zc

I km (t   ) et I mk (t   ) sont appelées sources de courant fictives.

Les relations (30) et (32), nous permettent de déduire le schéma équivalent pour une ligne sans
pertes en figure 7.
ikm(t) Ikm(t-τ) Imk(t-τ) imk(t)

uk(t) 1/Zc 1/Zc um(t)

Figure 7. Schéma équivalent constantes réparties d’une ligne sans pertes (d’impédance
caractéristique Zc et de constante de propagation τ).
Ce schéma équivalent (figure 7), élaboré à partir du principe des ondes mobiles, est
nodale car il est fonction des grandeurs électriques aux deux extrémités (nœuds) de la ligne.
-Cas de la ligne avec pertes (R≠ 0)
Pour une ligne avec pertes, de résistance totale R et de longueur l, la méthode de
Bergeron n’est pas applicable directement. Un modèle approché (figure 8) est proposé dans la
littérature (figure 8).

k (l, τ, R) m k R/4 l/2 R/2 l/2 R/4 m



Ligne sans Ligne sans
pertes pertes

Figure 8. Représentation d’une ligne avec pertes

Mis sous cette forme, le schéma équivalent d’une ligne avec pertes (figure 8) est
identique à celui d’une ligne sans pertes mais avec de nouvelles expressions pour les sources
'
fictives ( I km (t   ) et I mk
'
(t   ) ) et d’impédance caractéristique ( Z c' ).

R
Z c'  Z c  (34)
4
Zc R/4
'
I km (t   )  ( ) I km (t   )  ( ) I mk (t   ) (35)
( Z c  R / 4) ( Z c  R / 4)
Zc R/4
'
I mk (t   )  ( ) I mk (t   )  ( ) I km (t   ) (36)
( Z c  R / 4) ( Z c  R / 4)

D’où le schéma équivalent (figure 9) pour une ligne avec pertes (représentation nodale):

(t   ) (t   )
' '
ikm(t) I km I mk imk(t)
) )
'
uk(t) 1/ Z c 1/ Z c' um(t)

Figure 9. Schéma équivalent d’une ligne avec pertes.

III.2. Schéma équivalent pour une branche à constantes localisées


Soit une branche à constante localisée (figure 10). ilm(t) l
L

irm(t) R m
r

icm(t)
C
Figure 10. Branches constantes localisées. c
La représentation d’une branche à constantes localisées en temporel est réalisée en intégrant
la relation électrique (courant-tension), pour chaque type de branche, par la méthode des
trapèzes comme suit :
a) Résistance
irm(t)=( ur(t)- um(t)).Re (37)
Re= 1/R
b) Inductance
ul(t)- um(t)= L(dilm/dt) (38)
En intégrant par la méthode des trapèzes, nous obtenons :
ilm (t )  Rl (u l (t )  u m (t ))  I lm (t  t ) (39)
Avec :
I lm (t  t )  ilm (t  t )  Rl (u l (t  t )  u m (t  t )) (40)
I lm (t  t ) : source de courant fictive.

et :
t
Rl  : admittance équivalente.
2L
Le schéma équivalent en temporel d’une inductance est alors comme suit (figure 11):

Ilm(t-Δt)

ilm(t) L ilm(t)

ul(t) um(t) ul(t) um(t)
Rl

Figure 11. Schéma équivalent d’une inductance en régime temporel.


c) Capacité
icm(t)= C(ducm/dt) (41)
En intégrant par la méthode des trapèzes, nous obtenons :
icm (t )  Rc (u c (t )  u m (t ))  I cm (t  t ) (42)
Avec :
I cm (t  t )  icm (t  t )  Rc (u c (t  t )  u m (t  t )) (43)
I cm (t  t ) : source de courant fictive.

et :
2C
Rc  : admittance équivalente.
t

Le schéma équivalent en temporel d’une capacité est alors comme suit (figure 12):
Icm(t-Δt)

icm(t) C icm(t)

uc(t) um(t) uc(t) um(t)
Rc

Figure 12. Schéma équivalent d’une capacité en régime temporel.

Remarque : pour les différentes autres branches (combinaisons R, L et C), en adoptant la même
démarche, on peut définir chaque fois la source de courant fictive et l’admittance équivalente.

III.3 Equation Matricielle Nodale


A partir du principe retenu pour la modélisation des lignes en temporel, mise sous la
forme d’une équation nodale avec une source de courant fictive (sous paragraphe plus haut III.1),
et en procédant d’une façon similaire par intégration trapézoïdale pour les éléments localisés
(sous paragraphe plus haut III.2), nous pouvons étudier tous les éléments d’un réseau sous la
forme de schémas équivalents comportant des sources de courants réelles connues à chaque
instant et des sources fictives définies à partir des grandeurs électriques antérieures. Alors tout
réseau contenant des résistances, des inductances, des capacités, des transformateurs et des
lignes peut être à chaque instant ramené à l’étude d’un circuit à constantes localisées en courant
continu. L’étude est alors faite à l’aide de l’équation matricielle nodale :

[Y][V]=[i(t)] - [I(t-τ)] (44)


où :
[Y]: Matrice admittance nodale ;
[V] : Vecteur de tensions nodales (inconnu) ;
[i(t)] : Vecteur de courantes sources injectées ;
[I(t-τ)] : Vecteur de courant des sources fictives.
III.3.1. Construction de la matrice admittance nodale
La matrice de admittance nodale [Y] peut se calculer partir de la matrice diagonale des
admittances longitudinales et transversales des branches. En effet, considérons autour du nœud i
tous les nœuds ¨voisins¨, c'est-à-dire reliés directement à ce nœud i, nous affecterons de l’indice
général ν pour les distinguer des autres nœuds pour lesquels j ≠ν.
La liaison entre un nœud i et un nœud ν est supposée représentée par un quadripôle en π
(figure 13) d’admittance longitudinale y i0 et d’admittances transversales y ii et yi .
y i0
i ν

y ii yi

Figure 13: quadripôle équivalent d’une banche longitudinale.

Alors, le calcul des éléments de la matrice admittance nodale [Y] s’explicite comme suit :
Yij   y ii si j   (45)

Yij  0 si j   (ie. pas de liaison entrei et j) (46)

Yij  Y ji (47)

Yii  

y y

0
i
i
i (48)

IV. Représentation du transformateur


Les constructeurs de transformateurs de grande puissance maîtrisent aujourd'hui les
technologies des transformateurs (colonne, cuirassé, ...). Cependant, les ingénieurs de recherche
continuent toujours à s'intéresser au comportement des transformateurs de puissance, en régime
transitoire. En effet, un transformateur relié à un réseau THT est soumis à différents types de
tensions (surtensions dues aux ondes de chocs rapides ou aux oscillations internes entretenues)
dont la connaissance est importante pour établir les contraintes auxquelles est soumise l'isolation.
Elaborer un modèle temporel du transformateur de puissance pour l’intégrer dans un
logiciel de simulation n’est pas une tâche aisée. Dans la littérature plusieurs représentations par
schémas équivalents du comportement du transformateur aux fréquences élevées sont proposées,
mais il faut retenir que chacune de ces propositions présente des avantages et des inconvénients.
A titre d’exemple nus rappelons celui utilisé dans le logiciel le plus populaire EMTP
(Electromagnetic Transients Program). Le code de calcul universel EMTP est utilisé pour étudier
les comportements des réseaux électriques, en régime transitoire. Il est utilisé comme un
standard dans les études temporelles et fréquentielles. L'utilisation de ce code de calcul, pour
modéliser un transformateur consiste à représenter ce dernier par un schéma électrique
équivalent, comprenant:
- des transformateurs parfaits;
- une branche magnétisante saturable modélisant le noyau de fer;
- des inductances de fuite des groupes (galettes, couches, ou bobines);
- et enfin, des résistances des enroulements, et des capacités de couplage.
La Figure 1 illustre un exemple de schéma équivalent d'un transformateur de type cuiras, avec
trois galettes, en vue de traitement par le code de calcul EMTP.
Figure 14. Schéma équivalent du transformateur en vue de traitement par EMTP a) Coupe
transversale du transformateur b) Circuit équivalent.

Les différents paramètres du schéma équivalent représenté sur la figure 14 (R 1 résistance


de la
galette 1,...) sont déterminés, soit par calcul numérique ou analytique, à partir de la géométrie
du transformateur, et en faisant des hypothèses simplificatrices (symétrie, perméabilité du noyau
magnétique constante,...), soit par mesure (essais à vide, essais en court-circuit,...).
Le principal avantage de l'utilisation du modèle EMTP est qu'on peut effectuer des études
d'interaction du transformateur, avec le réseau, dans des configurations quasi-réelles (présence
de protections,...). En effet, outre les éléments linéaires (résistances et inductances linéaires),
il traite aussi les éléments non linéaires, tels que les parafoudres.
Mais, dans certains cas, l'utilisation du code de calcul EMTP, pour modéliser un
transformateur, ne représente pas la réalité. En effet, par exemple pour un transformateur
monophasé à deux enroulements égaux (haute tension et basse tension), le modèle EMTP n'est
pas symétrique, et l'inductance de court-circuit n'est pas la même, vue du primaire et du
secondaire.
Remarque : Les codes de calcul destinés à la modélisation des transformateurs de puissance se
sont développés dans deux voies parallèles: la première est une solution dans le domaine temps,
et la seconde une solution dans le domaine fréquence. Si le modèle est linéaire et sans perte, les
deux méthodes sont équivalentes. L'exigence d'une réponse en tension dans le domaine temps est
basée sur le besoin de concevoir la structure de l'isolation du transformateur. Par ailleurs, une
solution dans le domaine temps représente un avantage considérable quand on considère des
éléments non linéaires tels que le noyau magnétique et les dispositifs à oxydes métalliques, ou
quand on considère des modifications dans la topologie du modèle (par exemple la fermeture ou
l'ouverture d'un interrupteur).

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