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I. Introduction
Face à l’accroissement de la taille et de la complexité des réseaux électriques dû au
développement des interconnexions, face à la tendance forte à leur exploitation plus près de
leurs limites de fonctionnement pour des raisons d'économie et d'environnement et face à
l’amélioration de la qualité demandée par des clients plus exigeants, ces situations engendrent
des problèmes d'exploitation, notamment pour la sécurité, le contrôle des flux de puissance et
de tension. La conception, la réalisation et l’exploitation d'un réseau électrique sont basées sur
trois objectifs: la qualité de fourniture d'énergie, la sécurité et l'économie. Pour atteindre ces
objectifs, il faut bien comprendre, bien analyser et bien simuler les régimes et les phénomènes
qui apparaissent dans les réseaux électriques. Dans un réseau électrique, il y a les régimes
suivants:
- le régime permanent basé sur les paramètres et les variables d'état étant supposés constants
pendant le temps d'étude. Les études en régime permanent sont le calcul de répartition des
puissances, le calcul des courants de court-circuit ...
- les régimes des variations lentes des variables d'état correspondent aux variations des
charges et des systèmes de conduite et de réglage secondaire de tension et de fréquence.
- Les régimes transitoires correspondent aux oscillations électromécaniques des alternateurs
et aux actions de réglage primaire de tension et de fréquence.
- Les régimes transitoires rapides correspondent aux phénomènes transitoires
électromagnétiques comme les foudres, les surtensions de manœuvres, la ferrorésonance...
Tableau 1. Les plages temporelles des phénomènes et les principaux outils d'étude actuels.
Le tableau 1 montre les plages temporelles des phénomènes et les principaux outils d'étude
utilisés.
Dans ce chapitre notre intérêt est pour les surtensions transitoires (transitoires Electro-
Magnétiques), nous présentons deux méthodes de modélisations:
- Par la méthode numérique FDTD
- Par équation matricielle nodale en temporel
II. Analyse des surtensions transitoires par FDTD
II.1. Rappels FDTD
II.1.1 Définition
La méthode des différences finies temporelles FDTD (Finite Difference Time Domain) a
été appliquée pour trouver des solutions numériques de plusieurs types de problèmes dans
différents domaines.
La méthode des différences finies consiste à remplacer les dérivées partielles par des
différences divisées ou combinaisons de valeurs ponctuelles de la fonction en un nombre fini de
points discrets ou nœuds du maillage. Dans cette méthode nous avons la transformation de
U(x)
U ( x0 )
U ( x0 )
U ( x0 )
x0 x 0 x 0 x
Supposons que la distance entre deux noeuds voisins est x et U (x) une fonction
points x1 et x 2 .
U ( x0 ) 2 2U ( x0 ) i iU ( x 0 )
U ( x0 ) U ( x0 ) ... (4)
x 2! x 2 i ! x i
U ( x 0 ) 2 2U ( x 0 ) i iU ( x 0 )
U ( x0 ) U ( x0 ) ... (5)
x 2 ! x 2 i ! x i
U ( x0 ) U ( x0 ) U ( x0 )
( 2 ) (6)
x 2
Cette solution génère une erreur d’ordre 2 (( 2 )) , beaucoup plus intéressante
qu’une erreur d’ordre 1 (dans le cas d’ « approximation à gauche » ou d’ « approximation à
droite »).
Cette méthode peut être appliquée à n’importe quel système physique et notamment à la
résolution des équations des lignes dans le domaine temporel qui font apparaître des
différentiations de l’ordre 1 sur le temps et l’espace.
Remarque : Dans certains cas où la forme du dispositif étudié ne présente pas un grand degré de
symétrie et s'il y a des conditions de frontières qui s'appliquent, une solution numérique des
équations des lignes est fortement souhaitable pour déterminer les valeurs de potentiel et de
courant à des points discrets appelés nœuds dans un plan donné. Dans le cas du réseau électrique,
pour analyser la propagation des surtensions transitoires sur les lignes de transport d’énergie
nous pouvons utiliser la méthode numérique dite FDTD.
II.2. Discrétisation des équations des lignes de transmissions par les différences finies
Notons que pour faciliter la compréhension des développements mathématiques, nous
considérons dans ce qui va suivre le cas simple d’une ligne à un seul conducteur ; pour une
ligne à plusieurs conducteurs (exemple de la ligne de transport d’énergie) nous aurons plutôt
un vecteur tension [U(x,t)], un vecteur courant [I(x,t)] et des matrices [R], [L], [C], et (G].
Soit les équations des lignes (7) et (8) (ligne monofilaire) à paramètres linéiques (R, L, C
et G) constants:
U ( x, t ) I ( x, t )
RI(x,t) L 0 (7)
x t
I ( x, t ) U ( x, t )
GU(x,t) C 0 (8)
x t
La méthode des différences finies permet convertir les dérivées partielles de l’espace et du
temps en des différences finies. Pour ce faire, il faut en premier subdiviser alternativement la
ligne de longueur l en des nœuds de courant et de tension (figure 2), pour déduire des équations
de récurrences en tension et en courant en chaque nœud.
Deux nœuds consécutifs d’un même type sont séparés d’un intervalle Δx, et les deux
extrémités du conducteur sont définies comme des nœuds de tension comme illustrée sur la
figure 2 suivante :
U1 x U2 x / 2 Ukmax+1
I1 x I2 Ikmax
x
o l
Avec : l k max x
I kn11 / 2 I kn 1 / 2 1
( n ) t
2
t
U kn
2 nt
x
2
3 1 x
( k ) x ( k ) x
2 2 kx
( k 1) x
( I ) nk 1 / 2 ( I ) nk 11 / 2 (U ) nk 1 (U ) nk (U ) nk 1 (U ) nk
G C 0 (11)
x 2 t
Afin d'obtenir des résultats précis lors de l'utilisation d'équations de récurrences (12) et
(13), la longueur de l’intervalle (longueur de la cellule) Δx ne doit pas être trop longue en
termes de longueur d'onde calculée à la fréquence significative la plus élevée. En règle générale,
la longueur ne doit pas être supérieure à un dixième de la longueur d'onde (où la longueur d'onde
est liée à la vitesse de mode le plus bas de la ligne):
v min
x (14)
10 f max
Le pas de temps Δt utilisé pour la procédure de solution itérative doit également être
choisi avec soin, sinon la solution pourrait être instable. Le critère de stabilité à utiliser est que le
pas de temps doit être inférieur ou égal à la longueur de l'élément (cellule) divisée par la vitesse
du mode le plus élevée sur la ligne, donc:
x
t (15)
vmax
Ceci est le critère de stabilité usuel.
Remarque : En imposant des conditions aux deux extrémités (générateur et charge) de la ligne,
les équations (12) et (13) permettent d’analyser numériquement la propagation d’une onde
électrique le long de cette dernière.
II.2.1. Propagation d’une surtension sur un réseau de lignes interconnectées
Afin de traiter également le cas des lignes non uniformes où des lignes interconnectées (figure
4), où nous avons la présence d’une jonction, des équations supplémentaires, établies à partir des
lois de Kirchhof au niveau de la jonction même (nœud d’interconnexion), sont introduites.
Nœud
d’interconnexion
Nous explicitons ces équations pour le cas d’une jonction de trois lignes sans pertes (TL1, TL2
et TL3) comme le montre la figure 5.
U 22
I12 TL2
2 C2
L
U12 B
I1kmax 2
C /2
U1kmax L1
U1k max 1
La méthode de Bergeron est largement utilisée dans les calculs de régime transitoire
électromagnétique, notamment cette méthode a été implantée dans le logiciel d’analyse des
réseaux électriques EMTP (ElectroMagnetic Transients Program). Cette méthode, associée à
la représentation de chaque ligne par un schéma équivalent sous forme nodale et l'intégration
des équations différentielles par la méthode des trapèzes, est très puissante, bien adaptée au
calcul à l’ordinateur et exprime bien l'aspect physique des phénomènes.
La méthode de trapèzes a été utilisée pour convertir les équations différentielles des
composantes (relation courant-tension sur les circuits localisés) du réseau en équations
algébriques comportant les tensions, les courants et les valeurs à l'état antérieur.
III.1 Schéma équivalent d’une ligne par les ondes mobiles (méthode de Bergeron)
Pour une ligne sans pertes (R=G=0), les équations (7) et (8) deviennent:
du( x, t ) di( x, t )
L
dx dt
(19)
di( x, t ) du( x, t )
C
dx dt
En combinant ces deux équations nous obtenons les équations de propagation suivantes:
d 2 u ( x, t ) d 2 u ( x, t )
LC
dx dt 2
(20)
d 2 i ( x, t ) d 2 i ( x, t )
LC
dx dt 2
Ceux équations sont de type de d’Alembert dont la solution générale est donnée par:
u( x, t ) u ( x, t x / v) u ( x, t x / v) (21)
i( x, t ) i ( x, t x / v) i ( x, t x / v) (22)
1
i( x, t ) (u ( x, t x / v) u ( x, t x / v)) (23)
Zc
Avec :
L 1
Zc et v
C LC
x=0 x=l x
Donc:
u( x 0, t ) Z c i( x 0, t ) u( x l , t ) Z c i( x l , t )
En notant :
u ( x 0, t ) u k (t )
i ( x 0, t ) i km (t )
u ( x l , t ) u m (t )
i ( x l , t ) i mk (t )
Les relations (30) et (32), nous permettent de déduire le schéma équivalent pour une ligne sans
pertes en figure 7.
ikm(t) Ikm(t-τ) Imk(t-τ) imk(t)
Figure 7. Schéma équivalent constantes réparties d’une ligne sans pertes (d’impédance
caractéristique Zc et de constante de propagation τ).
Ce schéma équivalent (figure 7), élaboré à partir du principe des ondes mobiles, est
nodale car il est fonction des grandeurs électriques aux deux extrémités (nœuds) de la ligne.
-Cas de la ligne avec pertes (R≠ 0)
Pour une ligne avec pertes, de résistance totale R et de longueur l, la méthode de
Bergeron n’est pas applicable directement. Un modèle approché (figure 8) est proposé dans la
littérature (figure 8).
Mis sous cette forme, le schéma équivalent d’une ligne avec pertes (figure 8) est
identique à celui d’une ligne sans pertes mais avec de nouvelles expressions pour les sources
'
fictives ( I km (t ) et I mk
'
(t ) ) et d’impédance caractéristique ( Z c' ).
R
Z c' Z c (34)
4
Zc R/4
'
I km (t ) ( ) I km (t ) ( ) I mk (t ) (35)
( Z c R / 4) ( Z c R / 4)
Zc R/4
'
I mk (t ) ( ) I mk (t ) ( ) I km (t ) (36)
( Z c R / 4) ( Z c R / 4)
D’où le schéma équivalent (figure 9) pour une ligne avec pertes (représentation nodale):
(t ) (t )
' '
ikm(t) I km I mk imk(t)
) )
'
uk(t) 1/ Z c 1/ Z c' um(t)
irm(t) R m
r
icm(t)
C
Figure 10. Branches constantes localisées. c
La représentation d’une branche à constantes localisées en temporel est réalisée en intégrant
la relation électrique (courant-tension), pour chaque type de branche, par la méthode des
trapèzes comme suit :
a) Résistance
irm(t)=( ur(t)- um(t)).Re (37)
Re= 1/R
b) Inductance
ul(t)- um(t)= L(dilm/dt) (38)
En intégrant par la méthode des trapèzes, nous obtenons :
ilm (t ) Rl (u l (t ) u m (t )) I lm (t t ) (39)
Avec :
I lm (t t ) ilm (t t ) Rl (u l (t t ) u m (t t )) (40)
I lm (t t ) : source de courant fictive.
et :
t
Rl : admittance équivalente.
2L
Le schéma équivalent en temporel d’une inductance est alors comme suit (figure 11):
Ilm(t-Δt)
ilm(t) L ilm(t)
≡
ul(t) um(t) ul(t) um(t)
Rl
et :
2C
Rc : admittance équivalente.
t
Le schéma équivalent en temporel d’une capacité est alors comme suit (figure 12):
Icm(t-Δt)
icm(t) C icm(t)
≡
uc(t) um(t) uc(t) um(t)
Rc
Remarque : pour les différentes autres branches (combinaisons R, L et C), en adoptant la même
démarche, on peut définir chaque fois la source de courant fictive et l’admittance équivalente.
y ii yi
Alors, le calcul des éléments de la matrice admittance nodale [Y] s’explicite comme suit :
Yij y ii si j (45)
Yij Y ji (47)
Yii
y y
0
i
i
i (48)