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•n physique, dans le domaine de l'électromagnétisme, le champ magnétique est une grandeur ayant

le caractère d'un champ vectoriela, c'est-à-dire caractérisée par la donnée d'une norme, d’une
direction et d’un sens, définie en tout point de l'espace et permettant de modéliser et quantifier les
effets magnétiques du courant électrique ou des matériaux magnétiques comme les aimants
permanents.
La présence du champ magnétique se traduit par l'existence d'une force agissant sur les charges
électriques en mouvement (dite force de Lorentz) et par divers effets affectant certains matériaux
(diamagnétisme, paramagnétisme, ferromagnétisme, etc.). La grandeur qui détermine l'interaction entre
un matériau et un champ magnétique est la susceptibilité magnétique.
Les différentes sources de champ magnétique sont les aimants permanents, le courant électrique
(c'est-à-dire le déplacement d'ensemble de charges électriques), ainsi que la variation temporelle
d'un champ électrique (par induction électromagnétique).
Sauf exception, cet article traite du cas du régime statique ou indépendant du temps, pour lequel le
champ magnétique existe indépendamment de tout champ électrique, soit en pratique celui créé par les
aimants ou les courants électriques permanents. Toutefois, en régime variable, c'est-à-dire pour des
courants électriques non permanents, ou des champs électriques variables, le champ magnétique créé,
lui-même variable, est la source d'un champ électrique, et donc ne peut être considéré de façon
indépendante (cf. champ électromagnétique).

Vue d'artiste de la magnétosphère terrestre.

Ferrofluide soumis à un champ magnétique. Au-delà d'une valeur seuil du champ magnétique, il devient plus
favorable énergétiquement pour la surface libre d'adopter un profil avec des pointes, en dépit de la gravité et de
la tension superficielle du fluide qui favorisent une interface plane.

Terminologie[modifier | modifier le code]


Deux champs vectoriels apparentés1 servent en physique à décrire les phénomènes magnétiques et
peuvent de ce fait prétendre au nom générique de « champ magnétique » :
{
\
d
i
s
p•l'un, noté , décrit la « densité de flux magnétique » dans l'espace, qui est à l'origine des
{
leffets à distance du magnétisme, et notamment de l'« induction électromagnétique »1. Il s'exprime
\
aen teslas ;
d
y
i
s•l'autre, noté { , qui est en pratique plutôt utilisé dans l'étude de l'électromagnétisme des
s
tmilieux continus,
p \ décrit au niveau local l'« aimantation » propre de la matière, ou son « excitation
ymagnétique »1
l d sous l'effet d'un champ électromagnétique externe (dont l'effet global confère en
lparticulier à un corps donné un moment magnétique d'ensemble). Il s'exprime en ampères par
a i
emètre (de symbole A/m ou A m−1)b.
y s
s p
{
Lorsqu'il est nécessaire de faire la différence entre les deux, le champ { peut être qualifié de
t l
\ \
y a
v« champ d'induction magnétique » et le champ { de « champ d d'aimantation » ou de « champ
l y
ed'excitation magnétique ». \ i
e s
c t d s
Bien que les normes internationales de terminologie2 prescrivent de réserver l’appellation de « champ
{ y i p
{ l l
s , en physique fondamentale,
magnétique \ » au seul champ vectoriel { le terme pris
\ p a
v e \
t l y
e
absolument
a désigne le plus souvent le dchamp vectoriel { , ens dehors du cas spécifique de
c { i a
u y \ t
\ sde ce champ
l'étude des{milieux continus. C'est bien s { d qu'il y question dans le présent
est
v p
}
article.
t \ i l
Be l
} y d s e
} c a
= i p
Description
{
} [modifier | modifier y le code] l
s l {
} { s{ e
\ p a \
H t\
v { l y v {
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e \ a s e \
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c } i v y t c d
{ es s y i
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{ \ p c t l { s
\ d {l y e B p
m i \a l } l
v {
u s y H e {
es se traduit
} a
Le moment magnétique de l'aiguille p aimantée par sa\ tendance à s'aligner
} dansy le champ magnétique
terrestre. c }
} l t } { v s
} manifestation historique la plus
La a élémentaire
y du champ
} \ e magnétique est t du champ magnétique
celle
terrestre,
\ à travers sa tendance yà faire {
tourner
l l'aiguille
v cd'une boussole : laissée
y libre de tourner,
l'aiguille
w s'aligne dans la direction
s du H
pôlee nord, ce qui
e
montre qu'elle subit un
l moment qui tend à
e t } c { e
d
l'aligner dans cette direction. Leycouple}{ quiBtend à ramener l'aiguille aimantée sur la
direction
g du pôle magnétique estl le produit }\ vectoriel d'une{ } grandeur vectorielle { intensive caractéristique
e e v B} \
du lieu, le champ magnétique }
e (supposé}localement uniforme), v et d'une quantité
{ { c } e
\vectorielle extensive, caractéristique \ de l'aiguille, son }moment magnétique c . Cette relation
v traduit mathématiquement par
se v: {
e e \ {
c c t \
. a m
{ { u u
B B
} } } }
} } } }
} } } }
{
\
d
i
sCette définition donne donc une méthode permettant, en pratique, de mesurer le champ magnétique en
un
p point à partir d'un système comportant un moment magnétique déterminé. La même méthode
permet
l symétriquement de mesurer le moment magnétique d'un échantillon inconnu placé dans un
champ
a magnétique connu.
y
Mathématiquement, le champ magnétique est ainsi décrit par un champ pseudo vectorielc, qui se
srapproche d'un champ de vecteurs par plusieurs aspects, mais présente quelques subtilités au niveau
des
t symétries. Ceci étant dit, cette expérience primitive ne dit rien sur la nature du champ magnétique,
ni
y sur celle du moment magnétique d'un objet qui s'y déplace.
lAu XIXe siècle, l'étude de l'électromagnétisme a montré le lien entre électricité et magnétisme, à travers
e
la force de Laplace : un conducteur parcouru par un courant électrique { est également
\ \
m d , donnée par :
soumis à une force linéique sur chaque élément de longueur {
a i
\
t s
d
h . p
i
r l
s
m
Cette équation, en faisant le lien entre le magnétisme et l'électricité, donne a également la dimension du
champ magnétique en fonction de ces grandeurs de base : sipune force (exprimée en kg m s−2) est
créée par une intensité (A) fois une longueur (m) fois un champ l magnétique,y c'est donc que ce dernier
{ s
s'exprime normalement en kg s−2 A−1. a
d t
y
} discipline qui étudie les champs magnétiques statiques ou « quasi stationnaires
La
y » (ne dépendant
pas du temps, ou faiblement) est la magnétostatique. Le champ s magnétique n'apparaît cependant dans
sa t l
{ pleine dimension qu'en dynamique. e
y
\
Dans un premier temps, les équations décrivant l'évolution du champ magnétique sont
l
vappelées équations de Maxwell, en l'honneur de James Clerk Maxwell qui les a publiées en 1873. Le
I champ
champ magnétique et le champ électrique sont les deux e
composantes du
e
électromagnétique
c décrit par l'électromagnétisme, pour un observateur }au repos. Des ondes
électromagnétiques peuvent se propager librement dans l'espace, \ et dans la plupart des matériaux.
Ces ondes portent des noms différents (ondes radio, micro-onde, m infrarouge, lumière, ultraviolet, rayons
{X et rayons gamma) selon leur longueur d'onde.
a
F
C'est cependant Albert Einstein qui dans un deuxième temps,t en 1905, a proposé le premier la vision la
}
plus cohérente du lien entre électrodynamique et champ magnétique, h dans le cadre de la relativité
}restreinte qu'il venait de découvrir et qui en est indissociable. Lorsqu'une charge électrique se déplace,
r
=
on doit employer les transformations de Lorentz pour calculerm l'effet de cette charge sur l'observateur.
ICette réécriture donne une composante du champ qui n'agit que sur les charges se déplaçant : ce que
\l'on appelle le « champ magnétique ».
{
;Les applications de la maîtrise de ce champ sont nombreuses, même dans la vie courante : outre le fait
d
\que celui-ci est une composante de la lumière, il justifie l'attraction des aimants, l'orientation
}
m
des boussoles et permet entre autres la construction d'alternateurs et de moteurs électriques. Le
stockage
a d'informations sur bandes magnétiques ou disques durs se fait à l'aide de champs
magnétiques.
t Des champs magnétiques de très forte intensité{ sont utilisés dans les accélérateurs de
particules ou les \
tokamaks pour focaliser un faisceau de particules très énergétiques dans le but de les
h
faire entrer en collision. Les champs magnétiques sont également v omniprésents en astronomie, où ils
rsont à l'origine de nombreux phénomènes comme le rayonnement synchrotron et le rayonnement de
e
m
courbure, ainsi que la formation de jets dans les régions où l'onc observe un disque d'accrétion. Le
rayonnement synchrotron est également abondamment utilisé dans de nombreuses applications
{industrielles.
{
d
l
}
Historique[modifier | modifier le code] }
}
{
}
\ Article détaillé : Histoire de l'électricité.
v
e
c

{
l
Antiquité[modifier | modifier le code]
Dès le VIe siècle av. J.-C., les philosophes grecs décrivaient — et tentaient d'expliquer — l'effet de
minerais riches en magnétite. Ces roches étaient issues entre autres de la cité de Magnésie : elle
donna son nom au phénomène.
L'aiguille « Montre-sud » est mentionnée pour la première fois au XIe siècle par Shen Kuo et, même s'il
y a des attestations de la connaissance de l'aimant en Chine3 dès le IIIe siècle av. J.-C., le problème du
magnétisme terrestre apparaît beaucoup plus tard. L'utilisation de la boussole dans les techniques
de navigation daterait du XIIe siècle et son usage exact reste à préciser du fait d'une navigation
essentiellement côtière à cette époque3. Les boussoles faisaient usage du champ magnétique
terrestre, qui se trouve être aujourd'hui à peu près aligné avec l'axe de rotation terrestre, raison pour
laquelle une boussole, en indiquant le pôle magnétique, indique aussi (quoique approximativement) la
direction du pôle géographique terrestre.
En Occident, Pierre de Maricourt fut l'un des premiers à travailler sur le magnétisme et publia, en 1269,
son Epistola de Magnete à peu près à la même époque que les savants chinois. Au-delà du simple
problème des priorités, il serait intéressant de savoir comment certaines techniques ont pu voyager et
s'il n'est pas possible que des développements parallèles, et chronologiquement presque concomitants,
se soient produits3.

XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]


En décembre 1765, pour les encyclopédistes des Lumières, « le magnétisme est le nom général qu’on
donne aux différentes propriétés de l’aimant »4. Ils attribuent ses effets à une « matière subtiled,
différente de l’air » (parce que ces phénomènes ont également lieu dans le vide) qu’ils
appellent magnétique. Plus loin ils affirment que « c’est encore une question non moins difficile que de
savoir s’il y a quelque rapport entre la cause du magnétisme & celle de l’électricité, car on ne connoît
guère mieux l’une que l’autre. »

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