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INTRODUCTION

L’autoépuration concerne l’ensemble des processus biologiques (dégradation,


consommation de la matière organique, photosynthèse, respiration animale et végétale..)
chimique (oxydoréduction) et physique (dilution, dispersion, absorption …) permettant à un
écosystème aquatique équilibré de transformer ou d’éliminer les substances (essentiellement
organiques) qui lui son apportée (apport naturels et pollution). Lorsque les eaux résiduaires
non traitées ou insuffisamment traitées sont rejetées dans un cours d’eau, la qualité de l’eau
peut être altérée en provoquant par exemple la disparition des organismes sensibles aux
pollutions et l’eutrophisation due à l’excès de nutriments (azote, phosphore). La dégradation
de la qualité peut également rendre l’eau impropre à certains usages, comme la production
d’eau, la pèche etc… outre le traitement des eaux résiduaires domestiques et industrielles et
la limitation des pollutions diffuses dues notamment aux activités agricoles. Le
fonctionnement des cours d’eaux est susceptible d’être amélioré au travers d’aménagement
de restauration destinés à lui donner un caractère le plus naturel possible par exemple :

-la suppression ou aménagement des seuils et les barrages qui bloquent la circulation des
sédiments et des poissons.

-les destructions des digues pour remobiliser les sédiments des berges.

-la remise en eau des bras morts

-la protection ou restauration des zones humides.

Toutes fois l’autoépuration naturel n’est pas réellement prise en compte lors de ces
aménagements au titre de la lutte contre les pollutions, une compréhension des phénomènes
auto épuratoires est nécessaire afin de développer une ingénierie adaptée lors de la
conception des aménagements dans des cours d’eaux polluées.

I. LES SOURCES DE POLLUTIONS ET LES INCONVENIENTS

a) sources

Suivant les sources de pollution nous remarquons ici une récurrence de déversion
d’éléments polluants dans la nature à savoir :
 pollution domestiques
 détergents
 les huiles
 déchets
 etc…
 pollution industrielles
 métaux lourd (fer, plomb, cuivre…)
 les hydrocarbures
 etc…
 pollution agricole
 les engrais (AZOTE, phosphore potassium…)
 pesticides
 les matières organiques (chlorobenzène, CO²…)

b) inconvénients

II. les différents types de processus d’auto épuration


a) Généralité

Un certain nombre de processus naturels permettent aux écosystèmes aquatiques de


transformer ou d’éliminer des substances apportées au milieu. Si les organismes vivants
jouent un rôle essentiel dans ces processus, un certain nombre de processus chimiques et
physiques y apportent une contribution non négligeable.

 Processus physiques et chimiques d’autoépuration :

 L’arrivée de rejets polluants dans une grande masse d’eau de surface ou une masse
d’eau fréquemment renouvelée (rivière) permet leur dilution et leur dispersion.

 Certains polluants peuvent décanter en surface et être dégradés et/ou s’évaporer sous
les rayons du soleil. Ajoutons que les rayons UV ont un effet désinfectant.

Une partie des polluants sont adsorbés sur de fines particules qui ‘flottent’ entre deux eaux,
les matières en suspension. Les particules d’argile sont particulièrement propices à
l’adsorption. Ces
 particules décantent progressivement et finissent par sédimenter. Dans certains cas,
l’accumulation de sédiments peut piéger certains polluants.

 Beaucoup de matières polluantes peuvent être décomposées en corps simples par des
réactions chimiques d’oxydation ou de réduction.

 Processus biologiques d’autoépuration :

Dans les milieux aquatiques, c’est une véritable équipe de nettoyage qui prend en charge
tous les déchets organiques (‘naturels’ ou rejetés par les activités humaines.

Les détritivores : tels que gammares, écrevisses, vers, larves d’insectes aquatiques,
décomposent les gros déchets. Les déchets plus petits, de même que les matières
organiques sont consommés et dégradés par des micro-organismes, principalement
bactéries et champignons. Ils forment une véritable chaîne de dégradation, chacun des
maillons de la chaîne utilisant les déchets du maillon précédent pour assurer sa
subsistance

b)
4. Le matériel végétal

Comme nous l‘avons évoqué (voir 2.4), les plantes sélectionnées en vue d‘une
utilisation en phytoremédiation doivent, si possible, présenter un bon compromis des qualités
suivantes (Chaudhry et al., 2002) :

- être hyper tolérante aux concentrations en polluants


- être hyper accumulatrice
- avoir un système foliaire et racinaire développé
- avoir une activité photosynthétique intense
- permettre un transport et un stockage à taux élevé
- permettre une extraction rapide
- être dotée de mécanismes internes pour métaboliser des polluants
- être adaptable au climat local
- avoir une certaine résistance aux insectes et aux maladies
- permettre une facilité de gestion

Nous avons retenus pour cette étude cinq plantes aquatiques : Cabomba aquatica,
Callitriche palustris, Elodea canadensis, Lemna minor, Spirodela polyrhiza ; et deux algues :
Scenedesmus obliquus et Scenedesmus quadricauda.
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Figure 4.1 : Photographie de Cabomba aquatica (Grossissement x 0,25 retrouve


aussi en Afrique centrale)
Figure 4.2 : Photographie de Callitriche palustris (Grossissement x 0,5 retrouvé
aussi en Afrique centrale)

4.1 Les plantes aquatiques

4.1.1 Cabomba aquatica

Cabomba aquatica (Fig. 4.1) est une angiosperme aquatique, de l‘ordre des
Nymphéales et de la famille des Cabombacées.

Cette plante n‘est pas présente de façon naturelle en France, elle est originaire du
continent américain. Elle se présente sous la forme de tige très délicate, avec des feuilles
longues et fines. C‘est une plante à croissance rapide, se multipliant par bourgeonnement, sa
culture par bouturage est facile. Suite à une première expérience réussie avec cette espèce
(Annexe 2 : Olette et al., 2008) nous avons choisi de tester ses capacités épuratrices sur
d‘autres polluants.

Depuis le début de nos travaux, d‘autres études ont été réalisées sur la famille des
Cabombacées montrant leur potentiel pour la phytoremédiation de métaux lourds (Anawar et
al., 2008 ; Ebrahimpour et Mushrifah, 2008).

4.1.2 Callitriche palustris

Callitriche palustris (Fig.4.2) est une angiosperme aquatique, de l‘ordre des Lamiales
et de la famille des Plantaginacées.

Cette plante est présente dans presque toute la France dans les mares, fossés et
ruisseaux. C‘est une bonne plante oxygénante qui a la particularité d‘être active en hiver
(présente sous la glace lorsque les mares sont gelées). Elle se présente sous la forme d‘un
coussin permanent immergé avec des feuilles immergées longues et étroites et des feuilles
flottantes plus courtes et ovales. C‘est une plante à croissance rapide, se multipliant par
bourgeonnement, sa culture par bouturage est facile.

Cette plante a été retenue du fait de sa présence locale et de sa particularité d‘être


encore active l‘hiver. Une étude réalisée depuis le début de nos expériences montre son
potentiel pour la phytoremédiation de métaux lourds (Hillermannová et al., 2008).

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Figure 4.3 : Photographie d‘Elodea canadensis (Grossissement x 0,3 retrouvé


aussi en Afrique centrale)
Figure 4.4 : Photographie de Lemna minor (Grossissement x 1,5 retrouvé
aussi en Afrique centrale)

4.1.3 Elodea canadensis

Elodea canadensis (Fig. 4.3) est une angiosperme aquatique, de l‘ordre des
Hélobiales et de la famille des Hydrocharitacées.

Présente dans presque toute la France dans les eaux courantes ou stagnantes. C‘est
une bonne plante oxygénante qui est originaire d‘Amérique du Nord (Canada), et qui a été
introduite involontairement en Europe au XIXème siècle. C‘est une plante à croissance rapide,
se multipliant par bourgeonnement, sa culture par bouturage est facile.

Cette plante est également connue pour ses propriétés de bioconcentration notamment
de métaux (Maury-Brachet et al., 1990 ; Kähkönen et Manninen, 1998 ; Chandra et
Kulshreshtha, 2004 ; Fritioff et Greger, 2007), mais un peu moins en ce qui concerne
l‘épuration des pesticides (Rice et al., 1997 ; Gao et al., 2000 ; Olette et al., 2008).
4.1.4 Lemna minor

Lemna minor (Fig.4.4) est une angiosperme aquatique, de l‘ordre des Arales et de la
famille des Lemnacées.

Les lentilles d'eau sont des plantes aquatiques flottantes de petite taille qui se
présentent sous forme de colonies de frondes très vertes de 2 à 6 mm de diamètre. Les
colonies sont formées de 2, 3 ou 4 frondes réunies par des pédicelles, chaque fronde porte
une fine racine pouvant atteindre 3 cm. Ce végétal colonise très facilement la surface des
eaux douces et calmes au niveau des étangs, des chenaux, des mares … Il est très commun
sous les latitudes tempérées et est présent en Champagne-Ardenne. Il se multiplie très
rapidement et de manière végétative, les frondes mères donnant naissance à des frondes filles
qui arrivées à maturité se détachent des frondes mères pour donner de nouvelles colonies. Cet
organisme est souvent utilisé pour les études éco toxicologiques et dans des tests normalisés
(AFNOR, 1996 ; ISO, 2001).

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Figure 4.5 : Photographie de Spirodela polyrhiza (Grossissement x 1,1 retrouvé
aussi en Afrique centrale)

La lentille d‘eau est bien connue pour ses propriétés de bioconcentration de métaux
(Wahaab et al., 1995 ; Anawar et al., 2008 ; Gadgil et al,. 2008 ; Hurd et Sternberg, 2008).
Par contre, peu d‘informations sont disponibles sur sa capacité à stocker les pesticides (Rice
et al., 1997 ; Gao et al., 2000 ; Mitsou et al., 2006 ; Tront et Saunders, 2006 ; De Carvalho et
al., 2007 ).
4.1.5 Spirodela polyrhiza

Spirodela polyrhiza (Fig. 4.5) est une angiosperme aquatique, comme L. minor, elle
appartient à l‘ordre des Arales et à la famille des Lemnacées.

Les spirodèles sont des plantes aquatiques flottantes, reconnaissables à leur grande
taille (5 à 10 mm), à leur couleur vert foncée dessus, violacée dessous. Chaque lentille (ou
fronde) possède 5 à 15 racines. Cette plante est présente dans presque toute la France, elle a
une croissance rapide et le même mode de reproduction (multiplication végétative) que L.
minor.

Elle est connue pour ses propriétés de bioaccumulation de métaux (Chandra et


Kulshreshtha, 2004 ; Sharma et al., 2005 ; Mishra et Tripathi, 2008 ; Duman et al., 2009) et
autres composés (Waranusantigula et al., 2003 ; Kumar et Chandra, 2004). Mais à notre
connaissance, aucune donnée n‘est publiée sur son potentiel épurateur d‘eau chargée en
pesticides.

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Figure 4.6 : Photo d‘un cénobe constitué de 8 cellules de Scenedesmus obliquus en
microscopie photonique (Grossissement x 1700 retrouvé aussi en Afrique centrale).

Figure 4.7 : Photo d‘un cénobe constitué de 4 cellules de Scenedesmus quadricauda en


microscopie photonique (Grossissement x 1000 retrouvé aussi en Afrique centrale).
4.2 Les algues : genre Scenedesmus

Le genre Scenedesmus appartient à l‘ordre des Chlorococcales et à la famille des


Scenedesmacées. Ces espèces sont très communes en France en eaux douces mais aussi
saumâtres. L‘importance de l‘aire de répartition de ces microalgues et leur abondance au sein
des communautés phytoplanctoniques font qu‘elles sont utilisées pour des tests d‘inhibition
de croissance normalisée (NF EN ISO 8692, 2005).

Ce sont des algues unicellulaires non mobiles, dont les cellules peuvent être associées
par 2, 4, 8 voire plus au sein d'un cénobe. Chaque cellule mesure environ 5 à 30 micromètres
de longueur et 8 à 10 micromètres de diamètre. Sa reproduction se fait par division cellulaire.

4.2.1 Scenedesmus obliquus

Scenedesmus obliquus (SAG 276-3a, Göttingen, Allemagne ; Fig. 4.6) est connu
depuis peu pour son potentiel à dépolluer les eaux en nutriments et en métaux lourds
(Martínez et al., 1999 ; Çetinkaya et al., 1999 ; Voltolina et al. et al., 2008 ;
Ruiz-Marin et Mendoza-Espinosa, 2008) mais seules quelques études montrent son potentiel
à remédier la pollution par les produits phytosanitaires (Cai et al., 2007).

4.2.2 Scenedesmus quadricauda

Scenedesmus quadricauda (SAG 276-4b, Göttingen, Allemagne ; Fig. 4.7) est moins
présente dans la littérature, on la nomme également Scenedesmus communis ou
Desmodesmus communis. Elle a également été présentée comme une algue à fort potentiel
dans la dépollution des métaux lourds (Fargašova et al., 1999 ; Awasthi et Rai, 2005) et des
pesticides (Guanzon et al., 1996).
c) Mécanisme d’élimination de certains polluants par les microorganismes
 Les bactéries (cas de la matière organique)

Ce sont des micro-organismes qui peuvent dégrader et assimiler une grande partie de la
matière organique contenue dans les eaux usées. Ces bactéries rejettent dans le milieu des
produits de dégradation qui sont les matières minérales solubles et les gaz dissous. En
fonction de l'équilibre du milieu et en particulier des taux d'azote et de phosphore, les
bactéries les mieux adaptées se développent rapidement et dominent les autres espèces. On
constate une régulation naturelle du taux bactérien en fonction de la matière organique
présente dans le milieu et des autres conditions de développement (température,
ensoleillement, pH, oxygène dissous...). Quel que soit le processus biologique considéré, on
trouve :

Les bactéries aérobies qui transforment en présence d'oxygène dissous, la charge organique
dissoute en matières minérales (nutriments) et gaz. Les bactéries du cycle de l'azote assurent
la nitritation (formation de nitrites) et la nitratation (formation de nitrates).

Les bactéries anaérobies qui sont essentiellement méthanogènes (formation de méthane)


réalisent la transformation de la matière organique au niveau des sédiments.

Figure 1 : schéma de principe de la nutrition bactérienne

 Les algues :
Ce sont des plantes microscopiques planctoniques. Elles sont représentées dans les lagunes
principalement par les espèces suivantes : algues bleues (cyanophycées) proches des
bactéries, algues vertes (chlorophycées), algues brunes (chrysophycées), eugléniens.

Dans le cas d'un bon fonctionnement, les bassins de lagunage (surtout ceux en fin de
filière) ont une couleur verte plus ou moins prononcée. La chlorophylle contenue dans les
micro-algues leur permet d'utiliser la lumière du soleil comme source d'énergie : c'est la base
du processus de la photosynthèse. Les algues se développent à la lumière en prélevant dans
l'eau du gaz carbonique et des sels minéraux et en y rejetant de l'oxygène. Les algues sont
ainsi les principaux producteurs d'oxygène des lagunes. Cette production s'effectue
essentiellement dans la couche d'eau superficielle (jusqu'à 40-50 cm).

 Le zooplancton :

La faune a une importance essentielle dans le fonctionnement des lagunes et de nombreux


organismes participent activement à l'épuration du milieu (prédation, filtration....) On trouve :

Les protozoaires, qui sont des organismes unicellulaires prédateurs des bactéries. Ils
constituent le seul zooplancton hivernal réellement abondant dans les derniers bassins de
lagunage.

Les rotifères, sont des vermidiens microscopiques, ils filtrent activement le phytoplancton et
sont capable de s'accommoder à des taux d'oxygène dissous très faibles.

Les copépodes, sont des crustacés de petites tailles qui nagent à la surface de l'eau et ont un
développement limité dans l'espace et le temps. Leur spectre alimentaire est pourtant très
étendu :
Les cladocères, sont également de petits crustacés. Les daphnies sont les plus répandues et
les plus caractéristiques. Leur rôle est intéressant car elles favorisent l'abattement du taux des
matières en suspension. Elles permettent ainsi un éclaircissement du milieu et la pénétration
de la lumière. Par contre elles provoquent une diminution du taux d'oxygène dissous à cause
de leur respiration et de l'élimination des microalgues, proies vivantes.

 Elimination de la pollution azotée.


L’élimination de la pollution azotée est assurée biologiquement par la nitrification-
dénitrification

 Nitrification

Première étape: la nitritation, qui est la transformation de l'ammonium en nitrite, est


essentiellement liée aux Nitrosobactéries (genre Nitrosomonas)

Deuxième étape : la nitratation, au cours de laquelle les nitrites sont oxydés en


nitrates, est principalement l’œuvre des Nitrobactéries (genre Nitrobacter).

 Dénitrification

Certains micro-organismes, généralement hétérotrophes, sont en fait capables,


en période d'anoxie, d'utiliser les ions nitrites et nitrates au lieu de l'oxygène dissous
dans leur chaîne respiratoire et donc de réaliser cette transformation de l'azote nitrique.

 La nitrification en phase aérobie :

NH4+ + 2O2 NO-3 + 2H+ + H2O

 La dénitrification en phase anaérobie :

NO-3 + 6H+ + 5 e- ½ N2 + 3 H20

 Le nitrate peut être éliminé par des bactéries du genre Paracoccus et par
Escherichia coli.

Cependant, sur une partie du cours d'eau, les produits non-biodégradables ne sont
pas éliminés et l’eau se retrouve enrichie en résidus minéraux ce qui provoque
l’explosion de la croissance de végétaux (algues vertes, lentilles d'eau).

C’est ce qu’on appelle l’eutrophisation. Les besoins en oxygène de ces végétaux peuvent
asphyxier le milieu aquatique et entraîner la mort des autres êtres vivants de l'écosystème
III- les facteurs influençant l’autoépuration
Les facteurs intervenants dans l’autoépuration sont nombreux et variés a savoir : les
facteurs climatiques et physicochimiques.
1) les facteurs climatiques

- la température : la température joue un rôle important, car elle affecte la production


d’oxygène par la photosynthèse et les réactions biologiques et chimiques. Elle règle la vitesse
à laquelle des divers organismes peuvent exploiter les substances nutritives et l’oxygène
produit. La température de l’eau influe particulièrement sur l’existence des espèces
biologiques (algues, bactéries). Ainsi les rendements de l’épuration augmentent en saison
séché et diminue en saison de pluies.

-Le vent : il joue un rôle dans l’aération des eaux et dans la répartition de la température et de
l’oxygène dissous, ainsi il évite la stratification des eaux et assure les conditions d’aérobie
dans toute la profondeur des eaux.

- L’évaporation : elle résulte à la fois d’une température élevée et d’un vent de forte
intensité, ceci a pour effet de concentrer tous les contaminants dans les eaux et dérégler la
qualité des effluents.

- La pluviométrie : les pluies ont pour effet de diluer la concentration des contaminants.
Elles vont entraîner une modification de la répartition des temps de séjour et inévitablement
du rendement épuratoire, si la perturbation persiste. En temps de crues, il y a lavage du cours
d’eau et aération des eaux et des sédiments.
2) Facteurs physico-chimiques
- pH et alcalinité : le pH joue un rôle déterminant pour l’autoépuration, car il conditionne
l’activité biologique. Les bactéries ne peuvent exister et dégrader les composés organiques
que dans un milieu à pH neutre ou basique. Dans un milieu acide toute vie biologique
disparaît.

- L’oxygène dissous : il est fourni par l’action photosynthétique des algues et par
l’atmosphère à travers l’interface air/eau du cours d’eau surtout avec l’action du vent et
du mouvement des eaux. La concentration en oxygène dissous est plus grande pendant la
journée que pendant la nuit.
-Les nutriments : L’azote et le phosphore sont des éléments essentiels pour le
développement des bactéries. Le processus biologique d’épuration permet l’élimination des
matières organiques biodégradables avec production de sels minéraux. Ceci conduit au
phénomène
d’eutrophisation qui se manifeste par une prolifération de micro-algues, qui croissent sous
l’effet conjugué de la présence des dérivés azotés et phosphorés dans l’eau, et de la
photosynthèse due aux radiations solaires. Actuellement, il est admis que l’élimination des
nutriments est due aux phénomènes suivants :

 Assimilation par photosynthèse ;


 Volatilisation de l’ammoniac ;
 Précipitation avec le calcium des phosphates due à une élévation du pH par
l’activité algale.

Conclusion

De nombreux paramètres, souvent interdépendants vont caractériser les capacités auto


épuratoires des cours d’eau, parmi lesquels nous avons vu que l’anoxie est une phase
importante qui influence les processus liés aux principaux éléments nutritifs. Elle-même est
dépendante des conditions d’écoulement, de la connectivité avec les annexes, des
échanges avec la zone hyporhéique.
Les capacités des cours d’eau à éliminer, stocker ou exporter les nutriments sont donc
variables à la fois dans l’espace et dans le temps. De plus, quelle que soit la capacité de
recyclage d’un cours d’eau, dans la majorité des cas les apports anthropiques sont trop
importants. Les milieux seront donc d’autant plus efficaces que seront mises en œuvre des
mesures de prévention à la source, à savoir, une parcimonie sur la consommation d’intrants
par l’agriculture, un traitement maximal des pollutions (zones humides complémentaires des
structures classiques de traitement et à l’aval d’installations d’élevage industrielles), un
maintien des ripisylves boisées.

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