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Brillant stratège, il aurait mené 32 guerres en 26 ans et les aurait remportées

toutes. Il aurait réformé ses forces armées, bâti une force professionnelle divisée
en cavalerie et infanterie. Une large part de la cavalerie était constituée de
nobles, mais même les esclaves et les captifs y étaient acceptés. Il aurait créé le
poste de hi-koï (commandant en chef) pour la marine, qui compta plus de quatre
cents bateaux menés par des équipages de pêcheurs sorkos. Ceux-ci furent la pièce
maîtresse de ses succès le long du fleuve Niger, en étant capables de transporter
rapidement des troupes sur des milliers de kilomètres de voies navigables.

Sa mère aurait été originaire de la ville de Fara où le peuple observait un islam


mâtiné d’animisme. Les chefs religieux étaient les devins et les sorciers des
religions traditionnelles du Songhaï mais, étant un prince soudanais, Ali Ber se
devait d’être musulman et versait son obole aux mosquées de Gao. Il entama son
règne en 1464 (impossible par rapport à sa date de naissance, qui doit être bien
antérieure, mais correspond à la durée de son règne donnée pour 27 ans et 4 mois
dans "traditions des Songhay de Tera, éditions Karthala) en défaisant les tribus
dogon et peuls, rivales du Songhaï, puis dispersa pour de bon les pilleurs mossis.
Le 20 janvier 1468, Ali Ber prit le contrôle de la cité de Tombouctou qui fut
incendiée et fit du royaume de Gao un empire. Les Touaregs furent expulsés ou
réduits en vassalité. Grâce aux Sorkos, Sonni Ali Ber fondit rapidement sur les
cités d'Oualata et de Djenné, qui venaient de gagner leur indépendance sur le Mali.
Située à 400 km au sud-ouest de Tombouctou, Djenné fut assaillie par une armée
songhaï amenée par plusieurs centaines de bateaux, mais le siège prit cependant
plusieurs années. Quand Djenné fut prise, Sonni Ali Ber épousa la reine mère de la
cité et la rattacha à son empire, regroupant ainsi sous une seule autorité les
trois grandes cités commerciales de l'Ouest africain. Il n'hésita pas à réduire en
esclavage les vaincus, même s'ils étaient musulmans.

L'Empire parvenu à son apogée, Sonni Ali Ber décéda sur le chemin de retour d'une
énième campagne victorieuse, une expédition contre les Dogons (falaise de
Bandiagara) et le royaume de Gourma en novembre 1492. Son fils Sonni Baro ne règne
que quelques mois, car un des lieutenants d’Ali âgé de 50 ans, Mohammed Touré, un
Soninké originaire du Tekrour, se dresse contre lui. Les troupes des deux hommes se
rencontrent à Ankoo, près de Gao, en avril 1492. Les rebelles de Mohamed Touré sont
vainqueurs et Sonni Baro doit se réfugier à Ayorou, au sud-est du Songhaï, où il
mourra sans avoir pu reconquérir son trône1.

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