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Robert Guéï (né le 16 mars 1941 à Kabakouma et mort assassiné le 19 septembre 2002)

est un général et homme d'État ivoirien. Il est le chef de l'État du 24 décembre


1999 au 26 octobre 2000, en tant que président du Comité national de salut public
et président de la République de Côte d'Ivoire, et le fondateur de l'Union pour la
démocratie et la paix en Côte d'Ivoire.

Formation
Robert Guéï est né à Kabakouma, un village dans la région occidentale de Man. Il
est membre du peuple yacouba. Il est militaire de carrière : enfant de troupe, il
est formé à l'école militaire préparatoire de Bingerville jusqu'en classe de
troisième où il obtient le brevet, puis à Ouagadougou sous administration française
et enfin après son stage de professionnalisation à l'École normale William-Ponty au
Sénégal. En 1963, il rejoint l'École spéciale militaire de Saint-Cyr où il a comme
camarade de promotion le général sénégalais Mountaga Diallo et les militaires
ivoiriens Marcel Dey, Arriko Kouadio, Bendji Moke et Joseph Siei.

Il est aussi breveté de l'École supérieure de guerre française.

Carrière
Il est promu sous-lieutenant, puis lieutenant en 1967, capitaine en 1971,
commandant en 1975, lieutenant-colonel en 1978.

Avec le soutien de Félix Houphouët-Boigny, il fait son entrée sur la scène


politique en 1982 en mettant à la disposition de sa femme, candidate aux
municipales, des véhicules des sapeurs-pompiers militaires dont il est commandant
en chef. Sanctionné, il est muté à Korhogo au nord du pays.

En 1989, il aurait participé à la préparation de l'attaque du chef de guerre


Charles Taylor contre le Liberia.

Rappelé sur le devant de la scène pour mater une mutinerie de jeunes recrues, qui
protestaient contre les retards de salaires, il devient, tout en restant colonel,
chef d'État-major des FANCI, Forces armées nationales de Côte d'Ivoire en 1990. Il
crée alors la FIRPAC (Force d'intervention rapide para-commando), qui réprime les
révoltes d'étudiants de 1991 et organise notamment, le 17 juin, une expédition
punitive à la cité universitaire de Yopougon. En dépit de sa mise en cause par une
commission d'enquête sur ces exactions, Robert Gueï est élevé au grade de général «
pour services éminents rendus à la nation » après avoir été mis sous surveillance
stricte d'une « personnalité de haute moralité ».

Il est promu au grade de général de brigade en 1991. Il est alors chef d'état-major
des Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (FANCI). En 1992, à l'issue d'une
manifestation violente à Abidjan, il contribue à l'arrestation de Laurent Gbagbo,
qui est emprisonné à la maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) à
Yopougon1.

En 1993, après le décès d'Houphouët-Boigny, Guéï est limogé par son successeur
Henri Konan Bédié en octobre 1995, pour avoir refusé de faire intervenir ses
troupes pour réprimer les incidents qui impliquaient les partisans des partis de
l'opposition RDR d'Alassane Ouattara et Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo,
écartés du scrutin et qui appellent au boycott actif. Il est nommé ministre, mais
encore renvoyé en août 1996 et mis à la retraite de l'armée en janvier 1997, étant
soupçonné de fomenter un coup d'État.

Dirigeant du pays
Bédié est renversé par un coup d'État le 24 décembre 1999. Se défendant d'en être à
l'origine, le général Guéï prend cependant la tête d'un Conseil national de salut
public avant de former un gouvernement avec les principaux partis d'opposition
(FPI, RDR, PIT). En est exclu le PDCI, l'ancien parti unique jusque-là au pouvoir.
Il est chef de l'État de Côte d'Ivoire du 24 décembre 1999 au 26 octobre 2000, en
tant que président du Comité national de salut public de la République de Côte
d'Ivoire. Il exerce cette fonction jusqu’au 4 janvier 2000, date à laquelle il
devient président de la République2.

Surnommé « le Père Noël en treillis », catholique fervent, le général Gueï


déclare : « Nous sommes venus balayer la maison ». Il met en place une politique
musclée contre la délinquance qui s'est développée à Abidjan à la suite de la crise
économique, mais ne parvient pas à surmonter les divisions politiques ivoiriennes
et à rétablir la paix et la confiance.

Lors de l’élection présidentielle d'octobre 2000, après avoir fait campagne sur le
thème du refus de toute corruption, il est battu par Laurent Gbagbo du Front
populaire ivoirien, mais refuse de reconnaître le résultat. Aussitôt, des
manifestations s'opposent à lui, et la répression fait environ 300 morts. Guéï
quitte le pouvoir et se réfugie à Gouessesso, près de la frontière du Liberia, mais
reste une personnalité de la scène politique. Il participe, avec Alassane Ouattara,
Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, au Forum de réconciliation nationale en 2001
et accepte de s'abstenir de méthodes anti-démocratiques. La même année, il crée
l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI).

Le 19 septembre 2002, accusé par le pouvoir d'être à l'origine de la tentative de


coup d'État des rebelles du nord, il est retrouvé assassiné à Abidjan. Son épouse,
Rose Doudou Guéï, et plusieurs de ses proches sont également tués3. Ces meurtres
sont régulièrement attribués aux forces loyales à Laurent Gbagbo4,5.

Le 18 février 2016, sont condamnés a la perpétuité par le Tribunal militaire


d'Abidjan, pour l'assassinat du général Gueï, le commandant Anselme Séka Yapo,
ancien chef de la sécurité rapprochée de Simone Gbagbo et pour complicité
d'assassinat, le général Bruno Dogbo Blé, ancien commandant de la Garde
républicaine et le maréchal des logis Séry Daléba6.

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