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Alpha Condé

Homme politique guinéen


Alpha Condé

Alpha Condé en 2014.


Fonctions
Président de la République de Guinée
En fonction depuis le 21 décembre 2010
(7 ans, 4 mois et 24 jours)
Élection 7 novembre 2010
Réélection 11 octobre 2015
Premier Mohamed Saïd Fofana
ministre Mamady Youla
Prédécesseur Sékouba Konaté (intérim)
Moussa Dadis Camara
Président de l'Union africaine

30 janvier 2017 – 28 janvier 2018


30 janvier 2017 – 28 janvier 2018
(11 mois et 29 jours)
Prédécesseur Idriss Déby
Successeur Paul Kagame
Biographie
Date de
4 mars 1938
naissance
Lieu de Boké, Basse-Guinée
naissance (Afrique-Occidentale
française)
Nationalité guinéenne
Parti politique Rassemblement du peuple
de Guinée
Diplômé de Université Panthéon-
Sorbonne
Profession Universitaire

Présidents de la République de Guinée


modifier
Alpha Condé, né le 4 mars 1938 à Boké
en Basse-Guinée, est un homme d'État
guinéen.

En 1970, il est victime du régime du


président Sékou Touré, qui le
condamne à mort par contumace et
contraint, comme bon nombre de ses
compatriotes intellectuels, de rester
hors de son pays. De retour à Conakry
le 17 mai 1991, le chef du
Rassemblement du peuple de Guinée
(RPG) est emprisonné pendant
plusieurs mois par le président
Lansana Conté. Le 7 novembre 2010, il
est élu président de la République de
Guinée et prend ses fonctions le 21
décembre suivant.

Origines
Ses parents venaient de Baro, une
petite ville dans la préfecture de
Kouroussa dans la région de Kankan,
en Haute-Guinée[1].

Parcours universitaire
Alpha Condé part pour la France à l'âge
de 15 ans poursuivre des études
secondaires et universitaires. Il fait ses
études au lycée Turgot, à Paris, où il
sympathise avec Bernard Kouchner,
qu'il considère comme son frère
jumeau[2]. Après un passage à la
Sorbonne, Alpha Condé obtient un
diplôme d'études supérieures (DES)
avant de devenir docteur d’État en droit
public à la Faculté de droit de
l'université Paris I Panthéon-Sorbonne.
La carrière professionnelle d’Alpha
Condé débute en tant qu'enseignant,
chargé de cours : il dispense des cours
à la Faculté de droit et sciences
économiques de Paris I Panthéon
Sorbonne.

Alpha Condé dit avoir été victime d'une


agression raciste le 28 mai 1970 à
Paris. Il déclare avoir reçu des coups
de crosse dans le bas-ventre et dans
l'aine et des coups de mousquetons au
visage, en même temps que des
injures, parmi lesquelles « sale nègre ».
Outre des hématomes, une plaie à la
hanche et une autre au tibia, il souffre
d'une double fracture du nez et d'une
fêlure du palais[3][réf. insuffisante].

Du MND au RPG
En 1977, dans la foulée de la rencontre
tripartite de réconciliation à Monrovia
entre les présidents Sékou Touré, Félix
Houphouët-Boigny et Léopold Sédar
Senghor, Alpha Condé crée le
Mouvement national démocratique
(MND) avec le professeur Alfa
Ibrahima Sow, Bayo Khalifa et d’autres
membres fondateurs. Le MND subira
plusieurs mutations de la lutte
clandestine à la lutte semi-clandestine
et enfin à la lutte légale depuis 1991.
Le MND devient d’abord l’UJP (Unité,
Justice, Patrie), puis le RPG
(Rassemblement des patriotes
guinéens) pour enfin être l’actuel RPG
(Rassemblement du peuple de
Guinée).

Scrutin présidentiel de
1993
Alpha Condé rentre en Guinée, à la
suite de l'ouverture démocratique des
années 1990, fruit d'un long combat
mené entre autres par Bah Mamadou
Bhoye, Siradiou Diallo, Mansour Kaba,
etc, le multipartisme intégral adopté
par le régime du président Conté
autorise la présence de plusieurs
partis d’opposition en Guinée. Puis,
Alpha Condé prend part à la première
élection multipartite du pays, en
décembre 1993, après trente ans de
régime autoritaire. Lors du scrutin,
Condé est un des challengeurs de
Lansana Conté, président depuis le
coup d'État de 1984. Le général Conté
est déclaré vainqueur avec 51,7 % des
voix[4], tandis que les observateurs
nationaux et internationaux chargés de
la supervision du scrutin dénoncent un
fort climat de fraude et que
l’opposition conteste unanimement les
résultats officiels. Les partisans de
Condé s’insurgent particulièrement
contre l’annulation par la Cour
suprême de la totalité des résultats
pour les préfectures de Kankan et
Siguiri, où Alpha Condé était
vraisemblablement fortement
majoritaire. Condé demande à ses
militants de ne pas prendre le risque
d’entraîner une guerre civile et de
concentrer leurs efforts sur le scrutin
suivant.

Scrutin présidentiel de
1998
Aux élections présidentielles
suivantes, en décembre 1998, Alpha
Condé se présente de nouveau mais il
est arrêté et emprisonné, à la suite
d'une tentative d'évasion, avant la fin
du scrutin[5].

Les résultats officiels publiés par le


gouvernement déclarent Lansana
Conté vainqueur du premier tour avec
56,1 % suivi de Mamadou Boye Bâ
(24,6 %). Le 16 décembre, deux jours
après le scrutin, nombreux dirigeants
de l'opposition sont arrêtés pour
préparation présumée d'une rébellion
contre la dictature en place. Les mois
suivants, des exactions vont être
commises par des forces militaires sur
les sympathisants de l'opposition.

Emprisonnement
Alpha Condé est maintenu en prison
pendant plus de vingt mois avant que
le gouvernement ne constitue une cour
spéciale, pour le juger. Cette
incarcération sans procès soulève un
fort mouvement de protestation
international. Amnesty International
dénonce une violation des droits de
l'Homme et le Conseil de l’Union
interparlementaire une violation de
l’immunité parlementaire dont Alpha
Condé bénéficie en tant que député
guinéen. De nombreuses voix s’élèvent
tout au long de son emprisonnement
pour demander sa libération
immédiate. Parmi lesquelles celles
d’Albert Bourgi, qui organisent un
important mouvement de soutien « le
comité de libération » à Alpha Condé,
ou de Tiken Jah Fakoly, auteur de
« Libérez Alpha Condé » adressé au
général Lansana Conté, et que la
jeunesse transforme en hymne à la
gloire des martyrs et prisonniers
politiques africains. Condé reçoit
également le soutien de chefs de
diplomatie étrangers, à l’instar de
Madeleine Albright (États-Unis) qui se
déplace à Conakry même. En France, le
Président Jacques Chirac s’implique
personnellement[6]. Sa mobilisation
vient renforcer les multiples requêtes
d’autres chefs d’État en demandant
officiellement la relâche rapide d’Alpha
Condé.

Condé est condamné, en 2000 à cinq


ans de prison pour « atteintes à
l’autorité de l’État et à l’intégrité du
territoire national » au terme d’un
procès retentissant décrié dans la
presse africaine et internationale[7]. Il
est finalement libéré en 2001, faisant
l’objet d’une grâce présidentielle.

Condamnation pour
« atteinte à la sûreté de
l'État »
L’« affaire Alpha Condé »[8], comme
elle est souvent décrite dans la presse,
donne lieu à un procès retentissant et
marque un tournant politique
important pour la Guinée.
Alpha Condé est libéré le 18 mai 2001,
date à laquelle il fait l’objet d’une grâce
présidentielle, 28 mois après son
arrestation et huit mois après son
procès organisé par la « Cour de sûreté
de l’État guinéen », qui est
spécialement constituée à cet effet. Ce
procès de cinq mois qui débute le 12
avril 2000, après plusieurs reports, le
condamne tout d’abord à cinq ans de
réclusion criminelle pour « atteinte à la
sûreté de l’État guinéen » et « emploi
illégal de la force armée », le lundi 11
septembre 2000.

Junte militaire et élection


présidentielle de 2010
Article détaillé : Élection présidentielle
guinéenne de 2010.

Depuis la mort de Lansana Conté en


décembre 2008 et la prise du pouvoir
par la junte militaire de Dadis Camara,
Alpha Condé a centré son action
politique sur le retour à un pouvoir civil
et la tenue d’élections justes,
transparentes et inclusives. Il l’a fait au
sein des Forces Vives constituées de
l'opposition, des syndicats et des
autres acteurs de la société civile.
Dans une tribune publiée par le journal
Le Monde en janvier 2010[9], il déclare
que les massacres du 28 septembre
au stade de Conakry[10] mettent en
évidence la nécessité d’une rupture
complète avec le passé : « Le
traumatisme subi, une fois de plus, ce
jour-là, par la population, discrédite
définitivement tous ceux qui, de près
ou de loin, ont leur part de
responsabilité dans lesdits massacres.
Les conséquences de cette tragédie
ordonnent obligatoirement une rupture
par rapport à tout ce qui a été envisagé
précédemment. Elles doivent
désormais inciter tous les acteurs
guinéens, avec le soutien des
partenaires extérieurs, à organiser au
plus vite des élections, qui seules
permettront de légitimer les futurs
dirigeants sur la base d'autres
mécanismes que ceux qui ont conduit
à l'émergence du système à abolir. ».

En février 2010, il annonce à Conakry la


candidature de son parti pour le scrutin
présidentiel de juin. Alpha Condé arrive
en deuxième position du premier tour
le 27 juin, avec 18,25 % des voix, se
qualifiant ainsi pour le second tour[11],
face à Cellou Dalein Diallo qui obtient
43,69 % des voix. Le
15 novembre 2010, il est déclaré
vainqueur du scrutin du 7 novembre
par la Commission électorale nationale
indépendante (Ceni) avec 52,52 % des
voix face à l'ancien Premier ministre
Cellou Dalein Diallo[12]. La Cour
suprême valide l'élection le 3
décembre suivant[13] et Cellou Dalein
Diallo reconnaît sa défaite.

Président de la République
de Guinée
Alpha Condé est investi président de la
République le 21 décembre 2010 à
Conakry, en présence de 13 chefs
d'État africains et de délégations
gouvernementales d'autres continents.
Il promet « une ère nouvelle » et
annonce son intention de devenir « le
Mandela de la Guinée » en unifiant et
développant son pays[14]. Trois jours
après son investiture, il nomme
l'économiste Mohamed Saïd Fofana au
poste de Premier ministre[15].

Le 19 juillet 2011, des militaires


attaquent sa résidence privée de
Conakry, dont une partie est soufflée
par une roquette[16]. Alpha Condé s'en
sort indemne, mais un membre de la
garde présidentielle est tué[16].

Quelques jours plus tard, le 28 juillet,


l'ONG Reporters sans frontières publie
un rapport dans lequel elle demande à
Alpha Condé « d'affirmer publiquement
son attachement à la liberté de la
presse et au respect du pluralisme des
médias », tandis que la France l'appelle
à ne pas entraver la liberté de la presse
et à organiser des élections
législatives dans les meilleurs
délais[17].

Il a été réélu lors de l'élection


présidentielle de 2015 avec 57 % des
voix.

Publications
Alpha Condé est l’auteur de quelques
publications. En juin 2010, il publie un
livre d’entretiens en collaboration avec
Jean Bothorel[18], Un africain engagé :
ce que je veux pour la Guinée aux
éditions Picollec. Il y raconte son
parcours politique et ses ambitions
pour la Guinée en tant que candidat à
la magistrature suprême pour le
premier scrutin présidentiel, réellement
démocratique, de l’histoire de son
pays. Avant cela, Alpha Condé avait
déjà publié un ouvrage politique
intitulé : Guinée, Albanie d'Afrique ou
néo-colonie américaine (éditions Gît-le-
cœur, 1972) ou il présentait sa vision
de l’histoire politique et économique
de son pays. Il s’est assez jeune initié à
l’écriture politique en participant au
journal l’Étudiant Guinéen avant d’écrire
pour d’autres journaux et des ouvrages
universitaires. Il poursuit à travers
différentes publications, tant des
brochures (« Quel avenir pour la
Guinée », en mai 1984, « Propositions
pour la Guinée » en décembre 1984,
« Pour que l’espoir ne meure » en août
1985, « Où allons-nous », « Trois ans
après », et « Le poisson pourrit par la
tête ») que des journaux (Le Patriote
créé en janvier 1985 et interdit trois
mois après, Segueti et Malanyi).

Guinée d'Alpha Condé ou le Soleil


des incompétences, Editions Edilivre,
collection Essai politique par Alpha
Ibrahima Sow, 2017
Un africain engagé : ce que je veux
pour la Guinée (éditions Picollec,
2010)
Guinée, Albanie d'Afrique ou néo-
colonie américaine (éditions Gît-le-
cœur, 1972)
« Pour que l’espoir ne meure » août
1985
« Quel avenir pour la Guinée », mai
1984
« Où allons-nous »
« Trois ans après »
« Le poisson pourrit par la tête »

Notes et références
1. [1] .
2. Victoria Koussa, « Guinée : Alpha
Condé, le président qui rempile »,
Libération,​ 19 octobre 2015 (lire en
ligne )
3. « Le racisme en France», Le Monde, 9
juin 1970.
4. (en)Elections in Guinea sur le site
AFRICAN ELECTIONS DATABASE.
5. Alpha Condé se présente de nouveau
mais il est arrêté et emprisonné sans
procès, à la fin du scrutin. (fr) Alpha
Condé n’est toujours pas passé en
jugement un an après son arrestation ,
Amnesty International,14 décembre
1999.
6. s’implique personnellement .
7. africaine et internationale .
8. « L’affaire Alpha Condé » .
9. Le Monde en janvier 2010, .
10. 28 septembre au stade de Conakry .
11. [PDF] Résultats définitifs du premier
tour sur le site de la Commission
électorale nationale indépendante.
12. « Le président-élu Alpha Condé
appelle au calme en Guinée » , Le Point,
16 novembre 2010.
13. « Confirmation de la victoire d'Alpha
Condé en Guinée » , Libération, 3
décembre 2010.
14. « Alpha Condé souhaite unifier la
Guinée à la façon d'un Mandela » ,
nouvelobs interactif, 21 décembre
2010.
15. Guinée : Alpha Condé nomme
Mohamed Said Fofana au poste de
Premier ministre , Radio France
internationale, 25 décembre 2010.
16. « Guinée: le président Condé sort
indemne d'une attaque contre sa
résidence » , dépêche AFP, 19 juillet
2011.
17. « Guinée: sévère rappel à l'ordre de
la France au président Alpha Condé » ,
L'Express, 28 juillet 2011.
18. Jean Bothorel Un africain engagé .

Voir aussi
Articles connexes

Histoire de la Guinée

Liens externes

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