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Origines
Ses parents venaient de Baro, une
petite ville dans la préfecture de
Kouroussa dans la région de Kankan,
en Haute-Guinée[1].
Parcours universitaire
Alpha Condé part pour la France à l'âge
de 15 ans poursuivre des études
secondaires et universitaires. Il fait ses
études au lycée Turgot, à Paris, où il
sympathise avec Bernard Kouchner,
qu'il considère comme son frère
jumeau[2]. Après un passage à la
Sorbonne, Alpha Condé obtient un
diplôme d'études supérieures (DES)
avant de devenir docteur d’État en droit
public à la Faculté de droit de
l'université Paris I Panthéon-Sorbonne.
La carrière professionnelle d’Alpha
Condé débute en tant qu'enseignant,
chargé de cours : il dispense des cours
à la Faculté de droit et sciences
économiques de Paris I Panthéon
Sorbonne.
Du MND au RPG
En 1977, dans la foulée de la rencontre
tripartite de réconciliation à Monrovia
entre les présidents Sékou Touré, Félix
Houphouët-Boigny et Léopold Sédar
Senghor, Alpha Condé crée le
Mouvement national démocratique
(MND) avec le professeur Alfa
Ibrahima Sow, Bayo Khalifa et d’autres
membres fondateurs. Le MND subira
plusieurs mutations de la lutte
clandestine à la lutte semi-clandestine
et enfin à la lutte légale depuis 1991.
Le MND devient d’abord l’UJP (Unité,
Justice, Patrie), puis le RPG
(Rassemblement des patriotes
guinéens) pour enfin être l’actuel RPG
(Rassemblement du peuple de
Guinée).
Scrutin présidentiel de
1993
Alpha Condé rentre en Guinée, à la
suite de l'ouverture démocratique des
années 1990, fruit d'un long combat
mené entre autres par Bah Mamadou
Bhoye, Siradiou Diallo, Mansour Kaba,
etc, le multipartisme intégral adopté
par le régime du président Conté
autorise la présence de plusieurs
partis d’opposition en Guinée. Puis,
Alpha Condé prend part à la première
élection multipartite du pays, en
décembre 1993, après trente ans de
régime autoritaire. Lors du scrutin,
Condé est un des challengeurs de
Lansana Conté, président depuis le
coup d'État de 1984. Le général Conté
est déclaré vainqueur avec 51,7 % des
voix[4], tandis que les observateurs
nationaux et internationaux chargés de
la supervision du scrutin dénoncent un
fort climat de fraude et que
l’opposition conteste unanimement les
résultats officiels. Les partisans de
Condé s’insurgent particulièrement
contre l’annulation par la Cour
suprême de la totalité des résultats
pour les préfectures de Kankan et
Siguiri, où Alpha Condé était
vraisemblablement fortement
majoritaire. Condé demande à ses
militants de ne pas prendre le risque
d’entraîner une guerre civile et de
concentrer leurs efforts sur le scrutin
suivant.
Scrutin présidentiel de
1998
Aux élections présidentielles
suivantes, en décembre 1998, Alpha
Condé se présente de nouveau mais il
est arrêté et emprisonné, à la suite
d'une tentative d'évasion, avant la fin
du scrutin[5].
Emprisonnement
Alpha Condé est maintenu en prison
pendant plus de vingt mois avant que
le gouvernement ne constitue une cour
spéciale, pour le juger. Cette
incarcération sans procès soulève un
fort mouvement de protestation
international. Amnesty International
dénonce une violation des droits de
l'Homme et le Conseil de l’Union
interparlementaire une violation de
l’immunité parlementaire dont Alpha
Condé bénéficie en tant que député
guinéen. De nombreuses voix s’élèvent
tout au long de son emprisonnement
pour demander sa libération
immédiate. Parmi lesquelles celles
d’Albert Bourgi, qui organisent un
important mouvement de soutien « le
comité de libération » à Alpha Condé,
ou de Tiken Jah Fakoly, auteur de
« Libérez Alpha Condé » adressé au
général Lansana Conté, et que la
jeunesse transforme en hymne à la
gloire des martyrs et prisonniers
politiques africains. Condé reçoit
également le soutien de chefs de
diplomatie étrangers, à l’instar de
Madeleine Albright (États-Unis) qui se
déplace à Conakry même. En France, le
Président Jacques Chirac s’implique
personnellement[6]. Sa mobilisation
vient renforcer les multiples requêtes
d’autres chefs d’État en demandant
officiellement la relâche rapide d’Alpha
Condé.
Condamnation pour
« atteinte à la sûreté de
l'État »
L’« affaire Alpha Condé »[8], comme
elle est souvent décrite dans la presse,
donne lieu à un procès retentissant et
marque un tournant politique
important pour la Guinée.
Alpha Condé est libéré le 18 mai 2001,
date à laquelle il fait l’objet d’une grâce
présidentielle, 28 mois après son
arrestation et huit mois après son
procès organisé par la « Cour de sûreté
de l’État guinéen », qui est
spécialement constituée à cet effet. Ce
procès de cinq mois qui débute le 12
avril 2000, après plusieurs reports, le
condamne tout d’abord à cinq ans de
réclusion criminelle pour « atteinte à la
sûreté de l’État guinéen » et « emploi
illégal de la force armée », le lundi 11
septembre 2000.
Président de la République
de Guinée
Alpha Condé est investi président de la
République le 21 décembre 2010 à
Conakry, en présence de 13 chefs
d'État africains et de délégations
gouvernementales d'autres continents.
Il promet « une ère nouvelle » et
annonce son intention de devenir « le
Mandela de la Guinée » en unifiant et
développant son pays[14]. Trois jours
après son investiture, il nomme
l'économiste Mohamed Saïd Fofana au
poste de Premier ministre[15].
Publications
Alpha Condé est l’auteur de quelques
publications. En juin 2010, il publie un
livre d’entretiens en collaboration avec
Jean Bothorel[18], Un africain engagé :
ce que je veux pour la Guinée aux
éditions Picollec. Il y raconte son
parcours politique et ses ambitions
pour la Guinée en tant que candidat à
la magistrature suprême pour le
premier scrutin présidentiel, réellement
démocratique, de l’histoire de son
pays. Avant cela, Alpha Condé avait
déjà publié un ouvrage politique
intitulé : Guinée, Albanie d'Afrique ou
néo-colonie américaine (éditions Gît-le-
cœur, 1972) ou il présentait sa vision
de l’histoire politique et économique
de son pays. Il s’est assez jeune initié à
l’écriture politique en participant au
journal l’Étudiant Guinéen avant d’écrire
pour d’autres journaux et des ouvrages
universitaires. Il poursuit à travers
différentes publications, tant des
brochures (« Quel avenir pour la
Guinée », en mai 1984, « Propositions
pour la Guinée » en décembre 1984,
« Pour que l’espoir ne meure » en août
1985, « Où allons-nous », « Trois ans
après », et « Le poisson pourrit par la
tête ») que des journaux (Le Patriote
créé en janvier 1985 et interdit trois
mois après, Segueti et Malanyi).
Notes et références
1. [1] .
2. Victoria Koussa, « Guinée : Alpha
Condé, le président qui rempile »,
Libération, 19 octobre 2015 (lire en
ligne )
3. « Le racisme en France», Le Monde, 9
juin 1970.
4. (en)Elections in Guinea sur le site
AFRICAN ELECTIONS DATABASE.
5. Alpha Condé se présente de nouveau
mais il est arrêté et emprisonné sans
procès, à la fin du scrutin. (fr) Alpha
Condé n’est toujours pas passé en
jugement un an après son arrestation ,
Amnesty International,14 décembre
1999.
6. s’implique personnellement .
7. africaine et internationale .
8. « L’affaire Alpha Condé » .
9. Le Monde en janvier 2010, .
10. 28 septembre au stade de Conakry .
11. [PDF] Résultats définitifs du premier
tour sur le site de la Commission
électorale nationale indépendante.
12. « Le président-élu Alpha Condé
appelle au calme en Guinée » , Le Point,
16 novembre 2010.
13. « Confirmation de la victoire d'Alpha
Condé en Guinée » , Libération, 3
décembre 2010.
14. « Alpha Condé souhaite unifier la
Guinée à la façon d'un Mandela » ,
nouvelobs interactif, 21 décembre
2010.
15. Guinée : Alpha Condé nomme
Mohamed Said Fofana au poste de
Premier ministre , Radio France
internationale, 25 décembre 2010.
16. « Guinée: le président Condé sort
indemne d'une attaque contre sa
résidence » , dépêche AFP, 19 juillet
2011.
17. « Guinée: sévère rappel à l'ordre de
la France au président Alpha Condé » ,
L'Express, 28 juillet 2011.
18. Jean Bothorel Un africain engagé .
Voir aussi
Articles connexes
Histoire de la Guinée
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