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Introduction 

Les arboriculteurs sont exposés à de nombreux risques physiques,


biologiques, chimiques du fait de l'utilisation d'outils, d'engins et d'équipements
dangereux, de travaux en hauteur pour la taille et l'émondage, d'emploi de
pesticides pour traiter les maladies et parasites des arbres, de piqures d'insectes,
de troubles musculo-squelettiques liés au port de charges lourdes, aux gestes
répétitifs et aux postures contraignantes de la plantation et de la récolte...
Les emplois saisonniers et temporaires sont nombreux dans le secteur
arboricole et les risques professionnels concernent plus fréquemment ce type de
travailleurs, du fait de l’instabilité de cette main d'œuvre, leur manque
d'information, de formation et de connaissance des lieux et des procédés
Tous les risques des arboriculteurs peuvent être maîtrisés par des moyens de
prévention collective et individuelle :
 choix d'outils et de machines ergonomiques et bien entretenus,
 équipement de protection individuel adapté indispensable,
 ainsi que des pratiques gestuelles appropriées,
 une organisation rationnelle des travaux d'arboriculture,
 des techniques éprouvées suite à une bonne formation,
 des actions de sensibilisation sur les risques et les moyens de les
prévenir et le strict respect des règles d'hygiène au travail.

Les principales situations à risques des arboriculteurs


Exposition à des contraintes physiques

Les arboriculteurs sont particulièrement soumis à des contraintes physiques


répétitives et prolongées lors des travaux de taille, de plantation, de préparation
des sols, port de charges lourdes (sacs d'engrais, caisses pleins, manutention des
piquets…), déplacements d'objets volumineux et encombrants (palettes, chariots,
containers…), exposition à des bruits nocifs et aux vibrations par les outils
portatifs, notamment dans les opérations de taille, de forage des trous avec une
tarière …
Les risques sont majorés si le travail s'effectue dans des conditions
climatiques pénibles, de froid et d'humidité ou de chaleur excessives, ou si la
configuration du terrain est difficile (pentes…).
Des branches d'arbres, suite à des tensions et compressions imprévisibles lors de
la coupe, peuvent venir heurter l'arboriculteur, de même il peut être blessé par des
éclats de bois ou des chutes de branches, notamment sur la tête.

Exposition aux risques d'utilisation des outils à mains et mécanisés

La mauvaise utilisation des outils d'émondage coupants… peut avoir pour


conséquences des blessures graves (coupures de membres ou de doigts), avec
surinfection possible. La mauvaise utilisation de la tronçonneuse (scie à chaîne)
peut avoir des conséquences encore plus graves (coupures voire sectionnement de
membres).
Les arboriculteurs utilisent aussi des engins potentiellement dangereux,
comme toutes les machines équipées de pièces rotatives en mouvement, par
exemple les mécanismes rotatifs à l'arrière des distributeurs centrifuges et les
épandeurs, débroussailleuses, tarières, ...
Les lames en rotation rapide peuvent aussi occasionner des projections sur
les membres ou sur le visage d'éclats de bois ou de pierres ou de poussières ou de
corps étrangers dans les yeux
Il y a aussi des risques de renversement des tracteurs dans les déclivités, de
heurts avec les engins motorisés lors de leurs manœuvres.

Exposition aux chutes de plain-pied et de hauteur

L'entretien des arbres exige des travaux en hauteur, mise en place de


chariots élévateurs et d'échelles…créant des situations dangereuses. Les chutes de
hauteur sont la source fréquente d'accidents
Utilisation de moyens inadaptés d'accès en hauteur pour la taille d'arbres,
Chutes lors de la montée et descente des machines, des chariots de récolte,
Glissades et chutes de plain-pied, liées à la topologie du terrain ou à un
trébuchement contre un obstacle non repéré sur un sol encombré par des outils,
tuyaux d'arrosage, branchages...

Exposition à des agents chimiques

L'exposition des arboriculteurs aux traitements phytosanitaires (fongicides,


insecticides, herbicides), lors de la préparation des bouillies, de la pulvérisation,
est génératrice de risques chimiques importants, neurotoxiques et reprotoxiques
par voie cutanée ou respiratoire.
Sortie des gaz d'échappements non conforme et moteurs mal réglés, et
exposition notamment à la présence d'hydrocarbures aromatiques polycycliques
(HAP) dont certains sont cancérigènes et qui peuvent provoquer des troubles
neurologiques.
L'exposition à ces traitements phytosanitaires (défaut d'étanchéité des
combinaisons, particulièrement au niveau des poignets) , du nettoyage du
matériel de pulvérisation ou des équipements de protection, de la réentrée sur les
surfaces traitées, peut occasionner des troubles importants, l'impact de ces
substances sur la santé présente des risques cancérogènes
Le contact cutané peut provoquer des allergies

Exposition à des agents biologiques

Morsures d'animaux (venins des serpents, rats …).


Piqûres d'insectes (tiques, …).
Allergies aux insectes (abeilles, …).
La manipulation de certains fruits ou feuilles (kiwi, pêche, figue, citron, …)
peut provoquer des allergies et des affections cutanées.

Surexposition des travailleurs temporaires et saisonniers

Les travailleurs saisonniers sont en majorité soit des étudiants ou des


demandeurs d'emplois ayant aucune ou peu d'expérience professionnelle : les
gestes et postures adéquates, les notions d'hygiène et sécurité au travail ne leur
sont pas du tout familières. A l'absence de conscience des risques, s'ajoute pour
les jeunes gens la difficulté à identifier leurs limites et la sous-entendu à
demander des informations par manque de confiance en eux ou pour faire bonne
impression ou de peur d'apparaître incompétent. Par manque d'information, ils
risquent d'être exposés à des agents chimiques dangereux ou à des contraintes
physiques et organisationnelles qui peuvent être à l'origine d'accidents
Les mesures de prévention des risques des arboriculteurs
Une organisation rationnelle des tâches, de bonnes méthodes de travail avec
des outils et engins adaptés et bien entretenus, une bonne formation et le respect
des règles d'hygiène sont nécessaires, mais insuffisants et l'adoption de vêtements
et accessoires de protection (casquettes, chaussures de sécurité, gants, pantalons
anti-coupures, et selon les situations, casques, visières, protection auditive etc.)
s'avère indispensable.
Les différents risques professionnels doivent faire l'objet d'une évaluation :

La suppression / substitution des produits les plus toxiques

 La première étape consiste à repérer en particulier les agents


chimiques cancérogènes ou dangereux dans le cadre de l'évaluation des
risques
 Il est obligatoire pour tout produit chimique dangereux, de comporter
les renseignements relatifs à la toxicité des produits.
 La suppression ou la substitution des produits ou procédés dangereux
par d'autres qui le sont moins est la mesure de prévention prioritaire qui
s'impose à l'employeur.

Des outils et machines ergonomiques

 Le choix de matériel moins bruyant, anti-vibration est une prévention


primaire technique efficace, puisqu'elle concerne l'élimination ou au moins la
réduction de l'intensité sonore ou vibratoire à la source.
 L'adoption systématique de l'outil approprié à la tache, en bon état de
fonctionnement est un gage de sécurité :
 L'utilisation de sécateurs assistés,
 l'apprentissage de l'aiguisage des lames sont des mesures de
prévention essentielles :
 Les nombreuses manutentions manuelles de charges lourdes qui
entraînent des risques évidents de troubles musculo-squelettiques au niveau
du dos et des articulations, peuvent être réduits par l'utilisation systématique
d'aides de manutention manuelle (brouettes, chariot …) ou motorisée.
 Des plateformes élévatrices sont à utiliser pour les travaux en hauteur,
les échelles ne doivent être considérées que comme des moyens d'accès.
 Les échelles doivent être munies de barreaux, de crochets et de pieds
antidérapants, ne jamais monter sur le dernier barreau ni sauter d'une échelle.
 Il est indispensable de vérifier la stabilité du moyen d'accès aux fruits,
bien à plat et bien calé, et ne jamais monter ni descendre par les côtés ni
jamais être tout au bord.
 La diminution du poids des sacs (engrais, …) à 30 kg maximum est
aussi un facteur de prévention.

Des mesures de prévention organisationnelle

 L'alternance des tâches et des gestes prévue à l'avance, l'organisation


des plannings pour permettre des temps de pause, la prévision des conditions
climatiques afin de bien choisir les dates pour la réalisation des divers
travaux, le rangement en permanence des matériels et outils, sont des
facteurs importants dans la diminution des chutes et des heurts.
 Placer les outils non utilisés en lieu sûr où ils ne risquent pas
provoquer de blessures (par exemple, ne pas laisser les râteaux ni de fourche
au sol, dents vers le haut, ne pas laisser d'outils sur une installation en
hauteur),
 Garder les outils et l'équipement en bon état de fonctionnement.
 Organiser l'espace de travail pour conserver toujours une posture
confortable, avec assez de place,
 Tenir les autres travailleurs à l'écart de l'aire de travail pour les mettre
à l'abri des projections des machines rotatives,
 Ne jamais travailler avec des vêtements amples,
 Eviter le travail isolé, et prévoir la rotation du personnel,
 Lors d'épisodes de chaleur, débuter la journée de travail plus tôt et
reporter les lourdes tâches aux heures plus tempérées de la matinée,
 aménager des zones de travail et de repos à l'ombre avec mise à
disposition d'eau fraîche,

Des équipements de protection individuelle adaptés

 Il faut absolument utiliser l'ensemble des protections individuelles


disponibles selon les différentes situations de travail
  Le port de l'équipement de protection individuelle spécifique est
obligatoire pour les utilisateurs de débrousailleuse et de scies à chaine.
L'équipement complet comprend : des chaussures ou des bottes de sécurité,
un casque de sécurité, une protection auditive, une protection des yeux ou du
visage, des gants de travail …
 Pour l'application de produits phytosanitaires, les vêtements de travail
et équipements de protection individuelle fournis et entretenus par
l'employeur comportent : les combinaisons de protection et les gants
imperméables aux produits chimiques, les masques avec filtre à gaz ou
lunettes selon les cas, les gants, les bottes de sécurité ou de protection.
Le respect des règles d'hygiène

 Il est essentiel que les arboriculteurs aient une hygiène rigoureuse : se


laver les mains après chaque intervention, ne pas fumer, remplacer tout
vêtement souillé par des projections chimiques, boire de l'eau régulièrement
pour demeurer bien hydraté afin d'éviter le stress thermique.
 Les équipements de protection individuelle ne doivent pas sortir du
lieu de travail et être entreposés et lavés séparément des vêtements
personnels.
 Il est aussi important de rappeler que les vêtements de protection
(bottes, combinaison, masque, gants) doivent être rangés en dehors du local
de stockage des produits phytosanitaires afin d'éviter leur saturation par les
éventuelles vapeurs toxiques pouvant être dégagées par les produits.
 Des installations sanitaires doivent permettre les mesures d'hygiène
générale : lavage des mains fréquent avec moyens adaptés, douche en fin de
poste, douches oculaires.
 Une trousse de secours régulièrement contrôlée et approvisionnée doit
permettre des soins rapides de toute blessure, même légère. Il faut disposer
d'une trousse de secours avec des produits non périmés, en particulier pour
désinfecter soigneusement et panser immédiatement toute plaie cutanée,

Des mesures de formation aux risques

La multiplicité, la fréquence et la gravité des accidents du travail et


maladies professionnelles dans les métiers de l'arboriculture nécessitent
d'entreprendre des actions de sensibilisation et de formation des travailleurs à la
sécurité. En particulier, pour le personnel saisonnier, des séances minimales
d'information sur les risques et les moyens de les prévenir

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