Vous êtes sur la page 1sur 16

2020

L’AIDE MEDICALE
URGENTE

IFPS
IFPS MARRAKECH
02/01/2020
INTRODUCTION :
Que signifie L’aide médicale urgente ?

Aider : assister ; secourir, aider, défendre, protéger / To assist

Assistance : Le fait de venir en aide ; de secourir quelqu'un en difficulté,

L’assistance est un comportement à l’égard d’une personne. Il s’agit d’effectuer quelque chose
avec dévouement.

Un synonyme de l’assistance est le secours : cela signifie, tout ce qui peut être entrepris pour aider
quelqu’un dans une situation critique ou pour le soustraire d’un danger.

Dans ce contexte, l’assistance est médicale, en d’autres mots cela concerne la pratique de la
médecine. Pourtant, elle ne concerne pas uniquement les secours médicaux, mais également les
secours urgents.
Ce qui est urgent doit être réalisé immédiatement. L’urgence implique donc l’obligation de
traitement et d’intervention rapide. (Délai, précocité des soins d’urgence, rapidité de prise en
charge).

Si nous associons ces définitions, nous pouvons ainsi définir l’aide médicale urgente comme
« l’ensemble des efforts et des moyens mis en œuvre pour extraire un individu
d’un danger qui menace sa santé et ceci le plus rapidement possible et dans Les
délais les plus brefs ».

Exemple :
Dégagement d’urgence : traction par les cheville ; traction par les poignets ; balisage ;
Stopper une hémorragie (hémostase) ;
Remplissage vasculaire ;
Libération des VAS ;
La Pose du collier cervicale ;
Intervention par le service Mobile d’urgence et de réanimation …

2
GENERALITE SUR L’AIDE MEDICALE URGENT :

La prise en charge des urgences médicales est l’une des priorités de tout système de santé. Au
Maroc, comme partout ailleurs, la demande de soins urgents a pris une dimension prépondérante ;
et l'exigence de la population porte à la fois sur la quantité et sur la qualité des prestations.
Cette prise en charge des urgences nécessite la coopération de tous les acteurs intervenants en
amont et en aval des services d’urgences, en l’occurrence le réseau ambulatoire assurant la
permanence des soins et le réseau hospitalier assurant la continuité des soins.

En effet, la population a recourt de plus en plus aux services d’urgence hospitaliers. Le nombre
de passages dans ces services a enregistré un accroissement de plus de 50% entre 2005 et 2010
passant ainsi, de 2,6 à 4,8 millions de prestations. Cette situation est paradoxal, car ces
passages, le plus souvent, ne correspondent pas à une situation d’urgence vitale ou grave,
puisque dans les trois quarts des cas environ, les patients reçoivent un traitement ambulatoire
avec retour à domicile.

Devant cette donne, le Ministère de la Santé a développé un plan d'urgence 2012-2016


budgétisé de 500 millions de DH (50 millions d'euros). L’un de ses principaux axes est le
développement des urgences pré-hospitalières à travers l’opérationnalisation du reste des
onze Service d'Assistance Médicale Urgente (SAMU), le démarrage progressif des Services
Médical d’Urgence et de Réanimation (SMUR) et le lancement du numéro national gratuit qui
est le « 141 ».
Le SAMU est le centre régulateur du Réseau Intégré du Soin d’Urgence Médical (RISUM). C’est
un service hospitalier faisant partie du pôle ou département clinique comportant le service
chargé des urgences médico-chirurgicales polyvalentes du centre hospitalier universitaire ou
du centre hospitalier régional, conformément aux règles d’organisation.
Il comporte un système d’alerte par lequel les victimes ou les témoins peuvent demander
cette aide médicale urgente (Le Centre de Régulation des Appels Médical (CRAM / CRRA)),
des effecteurs Mobiles (Les Services Mobiles d’Urgence et de Réanimation, (SMUR)) et un
Centre d’enseignement des soins d'urgences (CESU).

Le SAMU devra donc permettre de répondre par des moyens médicaux aux situations
d'urgence, d'assurer une écoute médicale permanente, de déclencher et de déterminer dans
les plus brefs délais la réponse la mieux adaptée à la nature d'appel. Autrement dit, assurer
au mieux le traitement des cas urgents.

le Ministère de la Santé s’est engagé dans un processus de réorganisation de la prise en


charge de l’urgence aussi bien en pré hospitalier par la mise en place des Services
d’Assistance Médicale d’Urgence (SAMU), qu’en hospitalier par la mise en œuvre d’actions
portant sur la structure, l’organisation et les compétences.

3
Et pour cadrer son action, le ministère a élaboré et validé en 2005 une Stratégie Nationale de
Gestion des Urgences Médicales et des Risques Sanitaires liés aux situations de Catastrophes.
Selon cette stratégie, la mise en place du SAMU s'effectue en trois phases. La première phase de
coordination inter-hospitalière est destinée à améliorer les transferts entre hôpitaux et à
optimiser la régulation médicale ; la seconde phase comprend les interventions dans les
accidents de la circulation routière ; et la dernière phase élargie le processus d’intervention à
toutes les situations d’appel d’urgence médicale de la population.

Par ailleurs, la première rencontre nationale des SAMU qui a eu lieu le 19 Mars 2014, a dévoilé
certaines contraintes liées à la mise en place des SAMU comme l'insuffisance des médecins
régulateurs, des assistants de régulation médicale et l'insuffisance de la coordination entre les
différents niveaux (1er niveau, 2Eme niveau, 3ème niveau. voir cours SNS).

Les recommandations de cette rencontre ont porté entre outre (pas autre) sur :

• La coordination intra - régionale au sein des DRS et entre les CHU et les DRS ; en
dynamisant les Comités Régionaux des Urgences Médicales (CRUM),

• Le démarrage progressif des interventions primaires par les SMUR,

• La rénovation des équipements du CRAM surtout téléphonie et matériels informatiques,

• L’élaboration d’un référentiel sur la normalisation des ressources humaines ; un


minimum requis pour faire fonctionner un SAMU,

• Et L’importance de la formation +++ en Gestes de Soins d’Urgence (GSU) pour les


personnels dans l’urgence.

4
Le réseau intégré des soins d’urgence médicale : (RISUM)

Mission :

La mission du RISUM, à travers ses différentes composantes, est de tendre à offrir, partout et en
tout temps, à toute personne le sollicitant et présentant ou ressentant un problème de santé
urgent, l’accès à une prise en charge et/ou une orientation de qualité dans des délais acceptables.

Composantes :

Le RISUM comprend pour toute la région sanitaire :

• Les services d’accueil des urgences (SAU).

• Le SAMU, avec son centre de régulation des appels médicaux (CRAM) et son centre
d’enseignement des soins d’urgence (CESU). Cette structure pouvant être commune à
plusieurs régions.
• Les SMUR.

• Les structures de soins de santé de base participant aux activités médicales urgentes.

• Les moyens de transport sanitaire mobilisés par le CRAM dans le cadre de


l’activité d’assistance médicale urgente.

Le service d’aide médicale urgente : (SAMU)

Le SAMU est un service hospitalier faisant partie du département clinique comportant, le service
chargé des urgences médico-chirurgicales polyvalentes du centre hospitalier universitaire ou du
centre hospitalier régional.

Il participe à l'assistance médicale urgente par des moyens exclusivement médicaux et de faire
assurer aux malades, blessés et parturientes, en quelque endroit qu'ils se trouvent, les soins
d'urgence appropriés à leur état. Le SAMU a pour mission de répondre par des moyens
exclusivement médicaux aux situations d’urgence. Il assure une écoute médicale permanente,
détermine et déclenchent la réponse la mieux adaptée. Il se compose du CRAM, du CESU et du
SMUR.

Il s'assure de la disponibilité des moyens d'hospitalisation publics ou privés, adaptés à l'état et


aux soins du patient, et organise l'accueil et éventuellement le transport du patient dans un
établissement public ou privé par des moyens dépendant du service public ou d'une société
privée, et participe à l'élaboration et à la mise en œuvre des principaux plans de secours. (Plan
ORSEC, Plan rouge, Plan blanc)

5
Le centre d’enseignement aux soins d’urgence : (CESU)

Le CESU est une composante capitale du SAMU. Il assure la formation permanente et régulière
des ressources humaines exerçant au niveau du RISUM . Il est doté d’un encadrement
pédagogique et technique, et il se charge de contribuer à la formation initiale aux gestes et aux
soins d’urgence ainsi qu’à la formation continue, grâce aux nouvelles techniques pédagogiques
mises en œuvre (notamment la simulation).

Leur implantation au sein des établissements de santé est non seulement un atout pour le
développement professionnel continu, mais se révèle aussi un outil indispensable à la prévention
et à la gestion des risques sanitaires.

Le centre de régulation des appels médicaux : (CRAM)

Le CRAM assure une écoute médicale permanente, détermine et déclenche dans les délais les
plus brefs qui est la réponse la plus adaptée au besoin de santé du patient pour lui offrir une
prise en charge globale, intégrée et continue. Il est dirigé par un médecin régulateur ou un
médecin spécialiste en médecine d'urgence et de catastrophe.

LA REGULATION MEDICALE :

Définition :

La régulation médicale est un acte médical pratiqué au téléphone (ou au moyen de tout autre
dispositif de télécommunication) par un médecin régulateur.

L’acte médical est une décision médicale qui implique la responsabilité individuelle du médecin.
Cette décision s’appuie sur l’ensemble des éléments dont dispose le médecin. Sa finalité est
d’apporter au patient le juste soin et de ne pas lui faire perdre la chance de survie.

La régulation médicale assure une écoute et une réponse permanente dans un centre d’appels
dédié aux urgences médicales et/ou aux demandes de soins non programmées. La régulation
médicale a pour but de déterminer et de déclencher dans les meilleurs délais la réponse
médicale adaptée à chaque situation. L’acte de régulation médicale s’inscrit dans un contrat de
soins avec l’appelant et/ou le patient. La demande peut provenir du patient lui-même ou d’un
tiers se trouvant aux côtés du patient ou parfois à distance. L’acte de régulation médicale repose,
chaque fois que cela est possible, sur un entretien singulier entre le médecin et le patient lui-
même. À défaut, il s’appuie sur un entretien entre le médecin et une personne aux côtés du
patient.

6
MISSION DE LA REGULATION MEDICALE :

• S’assurer de la disponibilité des moyens d’hospitalisation publics ou privés adaptés à l’état du


patient, en respectant le libre choix de la personne ;

• Préparer son accueil dans l’établissement choisi ; organiser le cas échéant le transport vers
l’établissement public ou privé en faisant appel à un service public ou une entreprise privée de
transport sanitaire ;

• Veiller à l’admission du patient.

LE MEDECIN REGULATEUR :

Le médecin régulateur est responsable des réponses apportées à tous les appels. Le médecin
régulateur peut ne pas prendre l’appelant personnellement en ligne, mais la décision mise en
œuvre par l’assistant de régulation médicale (ARM) est soumise à la validation du médecin sous
la responsabilité du médecin régulateur.

o Il pose différentes questions afin de préciser la situation en cours, l'état de gravité du


patient ;
o Il demande éventuellement à parler directement au patient ;
o Il dialogue avec l’appelant en utilisant des mots simples et adaptés ;
o L’informe sur son état de santé, les hypothèses formulées et les risques liés ;
o Lui explique la réponse qu’il propose et les conditions de sa prise en charge, en
indiquant, si possible le délai de mise en œuvre ;
o Lui précise les bénéfices attendus et les risques des actions envisagées ;
o Vérifie la compréhension de l’appelant puis s’assure de son adhésion à la décision
médicale. En cas de refus, le MR prend en compte la décision du patient, ou de son
représentant légal ou de la personne de confiance désignée par le patient ;
o En cas d’intervention d’un effecteur, le suivi est assuré par liaison téléphonique ou
informatique entre le centre de régulation médicale et l’effecteur ;
o En cas de seul conseil médical, le suivi est effectué par téléphone auprès du patient ou
de son entourage, selon des modalités que le médecin régulateur définit et mentionne
dans le dossier de régulation médicale. Dans le cas où un suivi ne lui semble pas
nécessaire, le médecin régulateur le précise de façon explicite.

7
QUI RECOIT L’APPEL ?

L’appel est réceptionné par un assistant de régulation médicale (ARM) dont le rôle est

d’assister le médecin régulateur.

L’organisation de la régulation médicale repose sur une collaboration étroite entre le médecin

régulateur et les assistants de régulation médicale (ARM) sur lesquels le médecin régulateur a

une autorité fonctionnelle.

L’ASSISTANT DE LA REGULATION MEDICALE :(ARM)

L’assistant de régulation médicale (ARM) qui réceptionne l’appel est un professionnel ayant
une formation spécifique à la gestion des appels d’urgence.

Lors de la réception initiale d’un appel, l’ARM procède de façon méthodique :

• Il note ou valide systématiquement le maximum de coordonnées : téléphone de l’appelant,


coordonnées précises du lieu d’intervention (ville, route, rue, pavillon, immeuble, étage, code,
etc.), coordonnées du médecin traitant, etc. ;

• Il prend connaissance du motif de l’appel, des attentes et des circonstances, écoute avec
attention, l’appelant, pose des questions ouvertes en utilisant un vocabulaire adapté à
l’appelant ;

• Il note les caractéristiques du patient : âge, sexe, poids (en particulier chez l’enfant) ; dans
certains cas particuliers, il qualifie le niveau d’urgence ;

Niveau 1. Exige une intervention immédiate. ...

Niveau 2. Exige une intervention rapide. ...

Niveau 3. Pour qui une intervention est nécessaire. ...

Niveau 4. Pour qui une intervention est souhaitable. ...

Niveau 5. Peut être orienté vers une autre ressource.

8
• Dans les situations d’urgence engageant le pronostic vital, l’ARM a la possibilité de mettre en
œuvre, sur protocole, une action réflexe avec engagement immédiat de moyens lourds, sans
validation préalable par le médecin régulateur qui en sera immédiatement tenu informé.

• Le conseil médical est à différencier du guidage des gestes de secourisme ou des mesures
conservatoires pouvant être proposés, face à une urgence, dans l’attente de l’arrivée des
secours.

• Les assistants de régulation médicale ne peuvent pas délivrer de conseil médical mais
peuvent guider l’appelant pour la réalisation de gestes de secourisme ou de mesures
conservatoires.

DIFFERENTS TYPES DE REPONSES DE MEDECIN REGULATEUR :

La notion de régulation médicale suppose que, face à un appel, le médecin régulateur puisse
proposer plusieurs réponses possibles.
Le centre de régulation médicale n’a pas pour mission de traiter les demandes autres que les
demandes de soins non programmés ou les demandes d’aide médicale urgente.

A- CONSEIL MEDICAL :

Conseil médical sans mise en œuvre de moyens


• En complément d’une demande d’information générale, en réponse à une demande
spécifique de conseil.
• Chaque fois que le médecin régulateur juge que l’appel ne nécessite pas en urgence une
consultation médicale.
• Le conseil médical est un acte qui ne peut être réalisé que par le médecin régulateur, il
constitue une prescription médicale.
• Le conseil médical est consigné dans le dossier de régulation médicale du patient.
• Il est toujours précisé à l’appelant de renouveler son appel s’il constate une persistance, une
reprise ou une aggravation des symptômes.

B-PRESCRIPTION MEDICAMENTEUSE PAR TELEPHONE :

• La prescription médicamenteuse par téléphone est une prescription médicale à distance.


• En pratique cela correspond à trois situations :
_ La rédaction et la transmission d’une ordonnance écrite ;
_ La prescription d’un médicament présent dans la pharmacie familiale ;
_ L’adaptation d’un traitement (notamment lorsque le médecin traitant n’est pas joignable).

C-ORIENTATION DU PATIENT VERS UNE CONSULATION MEDICALE :

9
• Si le médecin régulateur estime que le patient nécessite une consultation médicale sans
attendre un rendez-vous différé avec son médecin traitant, qu’il n’est pas en détresse vitale et
qu’il peut se déplacer.
• Les coordonnées du lieu de consultation ainsi que les heures d’ouverture, les modalités
d’accès, sont indiquées à l’appelant.
• Le centre de régulation médicale s’assure au préalable que le patient a les moyens de se
rendre sur le lieu de consultation. Le cas échéant une solution est recherchée en accord avec le
patient.

D-INTERVENTION D’UN EFFECTEUR MEDICAL SUR PLACE :

• Si le médecin régulateur estime que le patient nécessite une consultation médicale sans
attendre un rendez-vous différé avec son médecin traitant, qu’il n’est pas en détresse vitale et
qu’il ne peut pas se déplacer.
• Lorsqu’un acte médical auprès du patient s’avère nécessaire et en l’absence d’une détresse
vitale, le médecin régulateur a recours soit au médecin traitant, soit à un médecin généraliste
de proximité, soit à un médecin de la permanence des soins ambulatoire.
• Le médecin régulateur s’assure du suivi de l’intervention s’il le juge nécessaire.

E-RECOURS A UN TRANSPORT SANITAIRE EN AMBULANCE :

• Si le médecin régulateur juge que l’état du patient ne nécessite pas l’intervention immédiate
d’un médecin auprès de lui mais que son état clinique requiert un transport allongé et/ou sous
surveillance, vers une consultation, une structure des urgences ou, plus généralement, un
établissement de santé.

F-RECOURS AUX SAPEURS POMPIERS OU AUX SECOURISTES :

• Si le médecin régulateur juge que l’état du patient nécessite l’intervention d’une équipe de
secouristes afin de prendre en charge, sans délai, une détresse vitale suspectée ou avérée, ou
de pratiquer, en urgence, des gestes de secourisme.
• Il est assuré par des personnels formés et équipés.

G-ENVOI D’UNE EQUIPE MEDICALE MOBILE D’URGENCE ET REANIMATION

(SMUR) :

10
• Si le médecin régulateur juge que l’état du patient nécessite l’intervention d’une équipe
médicale mobile d’urgence et de réanimation, en cas d’urgence vitale avérée ou suspectée, ou
pour toute situation relevant des missions de santé publique des équipes médicales mobiles
d’urgence et de réanimation.
• Parallèlement, un moyen médical, sanitaire ou de secours situé à proximité est
simultanément envoyé, pour apporter les premiers secours ou les premiers soins, chaque fois
que cela est nécessaire et possible.

LE SERVICE MOBILE D’URGENCE ET DE REANIMATION (SMUR) :


Définition :

Le SMUR est une unité mobile hospitalière. Il est rattaché sur le plan organisationnel au
pôle ou département chargé des urgences médico-chirurgicales polyvalentes, et sur le plan
opérationnel au SAMU territorialement compétant.

1-Missions :

Le SMUR est une unité fonctionnelle dont l’objectif est d'apporter 24 heures sur 24 et 7
jours sur 7, sur décision du médecin régulateur du SAMU, la médicalisation des interventions
auprès des patients qui sont loin pas d’une structure de santé, et dont l'état nécessite des soins
médicaux d'urgence et de réanimation. Il permet une réduction des délais d’intervention.

1.1-Mission primaire : Une mission « primaire » est une prise en charge médicale
spécialisée d’un ou de plusieurs patients ne se trouvant pas admis dans un établissement de
santé et dont l’état requiert de façon urgente une expertise médicale pour des soins d’urgence
ou de réanimation et pour leur orientation.

Une mission peut engendrer l’intervention d’une ou de plusieurs équipes de SMUR.

1.2-Mission secondaire : Une mission secondaire ou mission dite de «Transfert»


concerne une prise en charge médicale spécialisée d’un patient hospitalisé ou pris en charge
par un service (d’urgences ou non), au sein d’un établissement de santé. Ce type de mission a
pour objectif d’assurer, si nécessaire, des soins complémentaires de réanimation lors du
transfert vers un service ou un plateau technique adapté à l’état du patient.

2-VECTEUR DE SMUR :

Les UMH sont les effecteurs du SMUR constitué d’une unité opérationnelle associant
une équipe, un lot de matériel technique et médical de soins et de réanimation
permettant la prise en charge (diagnostique, thérapeutique et de surveillance) d’un ou
plusieurs patients par le moyen d’un vecteur (moyen terrestre, aérien ou maritime).

Les vecteurs des SMUR sont des véhicules d'intérêt général prioritaire équipés des
avertisseurs spéciaux et des marquages respectant la réglementation.

11
Les UMH doivent être dotés de matériel de radiocommunication (téléphone mobile,
mobiles radio) leur permettant de communiquer avec le Samu.

2.1-Vecteurs terrestres :

Ambulance SMUR :

Moyen permettant le déplacement de l’équipe SMUR et du matériel de soins et de


réanimation ainsi que le transport d’un patient en position allongée.
Les AMBULANCES SMUR doivent permettre le transport en sécurité d’au moins 5
personnes et du matériel. Elles doivent être équipées en sus de l'équipement
réglementaire d’au moins :
- un dispositif d’aide à la navigation, (GPS)
- un dispositif de réfrigération,
- un dispositif de climatisation de la cellule arrière,
- trois sièges "accompagnants" dans la cellule sanitaire,
- un brancard permettant le transport d’un patient allongé.

2.2-Vecteurs aériens :

• Héli- SMUR : Hélicoptère équipé d’une cellule sanitaire permanente, bénéficiant de


l’agrément «transport sanitaire», basé dans un établissement de santé siège de SAMU,
dédié uniquement aux missions SMUR et déclenché exclusivement par le SAMU. Les
Héli-SMUR doivent permettre le transport en sécurité d’au moins un médecin SMUR et
un personnel infirmier, des personnels navigants, du patient et du matériel.
• Autres hélicoptères réalisant des transports sanitaires : Hélicoptère d’état ou privé ne
répondant pas aux critères de l’Héli-SMUR. Il doit être habilité au transport sanitaire.
• Avion SMUR : Avion en version sanitaire permanente, bénéficiant de l’agrément
«transport sanitaire», dédié uniquement aux missions SMUR et déclenché
exclusivement par le SAMU.
• Avion sanitaire : Avion participant aux missions SMUR mais ne répondant pas aux
critères de l’Avion SMUR. Il doit être habilité au transport sanitaire et disposer d’au
moins un brancard.

2.3- Vecteurs maritimes :


12
Ce sont les embarcations maritimes permettant l’acheminement d’une équipe SMUR sur les
lieux d’intervention et agréées pour réaliser le transport sanitaire de patient (les Navi-SMUR).

3-LES SMUR DOIVENT DISPOSER DE L’ENSEMBLE DU MATERIEL SUIVANTS :

Les moyens d’intervention et de transport disposent de l’ensemble du matériel de


réanimation pré hospitalière quel que soit l’âge du patient dont la liste indicative est :

• Réanimation respiratoire :

-Les dispositifs permettant l’administration des fluides médicaux (bouteilles,


manodétendeurs, masques, sondes, nébuliseurs…).
- Un respirateur automatique de transport permettant la ventilation contrôlée et assistée. Il
doit être équipé d’un monitorage de la ventilation (mesure des volumes expirés, des pressions
générées).
- Un insufflateur manuel associé à un réservoir enrichisseur d’oxygène, avec des masques de
différentes tailles.
- Un set d’intubation.
- Des filtres antibactériens
– Un kit d’alternatives en cas d’intubation difficile.
- Un aspirateur électrique de mucosités avec dispositif manuel de secours et sondes
d’aspiration protégées.
- Un monitorage de la saturation pulsée en oxygène, un monitorage quantitatif du CO2 expiré
avec courbes et un appareil permettant la mesure du débit expiratoire de pointe.
- Un kit de drainage thoracique.

• Réanimation cardio-vasculaire :

-Un électro-cardioscope avec enregistreur permettant l’analyse multipistes de


l'électrocardiogramme sur un mode diagnostique, un défibrillateur.
- Un appareil de mesure automatique de la pression artérielle et un appareil manuel avec
brassards adaptés à la taille des patients
- Au moins deux pousse-seringues électriques.
- ces dispositifs doivent être munis d’alarmes sonores réglables.
- Les matériels permettant l'accès veineux périphérique ou central ainsi que l’accès intra-
osseux, sous la forme de kits pré conditionnés.
- Les dispositifs permettant l’accélération de perfusion, l’autotransfusion, le garrot
pneumatique.
- Un kit transfusionnel.
- Un appareil de mesure de l'hémoglobine.
- Un aimant pour contrôle des dispositifs implantés.

• Médicaments :

13
- Une mallette contenant l'ensemble des médicaments pour la réanimation des défaillances
respiratoires, circulatoires ou neurologiques.
- Les solutés de perfusion et de remplissage.
- Les médicaments nécessaires à la prise en charge des patients selon une liste préétablie
comportant notamment les analgésiques, les sédatifs, les antibiotiques, les catécholamines, les
thrombolytiques, les substances anti-dotales…

• Immobilisation :

- Un matelas à dépression et différents dispositifs d'immobilisation du rachis cervical et des


membres.

• Divers :

- Un brancard adapté au transport du malade, à la contention, ainsi qu'à la disposition du


matériel thérapeutique et du monitorage.
- Une chaise roulante pliable.
- Un appareil de mesure de la glycémie capillaire.
- Des thermomètres.
- Un dispositif de prévention de l’hypothermie. Couverture isotherme
- Un lot de sondes gastriques.
- Un kit de drainage urinaire.
- Un détecteur de monoxyde de carbone.

L’ensemble des dispositifs nécessitant une source d’énergie est autonome pour une durée
maximale estimée de transport. La dotation du véhicule en matériel, fluides, médicaments et
solutés de perfusion, est suffisante pour prendre en charge simultanément plusieurs patients
et/ou enchaîner plusieurs interventions. Une réserve opérationnelle vérifiée est mobilisable à la
base du SMUR. Des dispositifs particuliers adaptés à la prise en charge de petits-enfants, de
nourrissons, ou de nouveau-nés viennent compléter cette dotation ainsi qu’un set
d'accouchement.
Ce matériel ainsi que le vecteur qui l'abrite sont soumis aux règles d'hygiène hospitalière, de
maintenance préventive et de matériovigilance dont les procédures sont consignées.

4-PERSONNELS DE SMUR :

L'équipe d'intervention de la structure mobile d'urgence et de réanimation (SMUR) comprend


au moins un médecin, un infirmier et un Technicien Ambulancier.

Technicien Ambulancier SMUR:

Les Techniciens Ambulanciers ont pour mission sur place de prodiguer les premiers soins au
patient et de s’assurer que la victime soit transportée de manière adéquate.
Durant le transport, un des Techniciens Ambulanciers doit rester dans la cellule sanitaire pour
surveiller l’état du patient.

Missions :

14
• Conduite de véhicules sanitaires.
• Transports de patients entre les différents services.

• Transports pré hospitalier.

• Surveillance de l’état de santé du patient et des dispositifs médicaux.

• Manutention et installation du patient dans le cadre du confort et de la sécurité. (La mise en


condition du patient)

• Recueil et transmission d’information et documents nécessaires à la continuité des soins.

• Maitriser les règles de transmission.

• Réalisation des gestes de premiers secours dans le cadre strict des attributions.

• Vérification journalière du fonctionnement du véhicule et du matériel nécessaire au


transport.

• Nettoyage et entretien des véhicules sanitaires.

• Rédaction des documents de traçabilité.

•Traiter des tâches administratives : mais le Technicien ambulancier peut aussi aider le patient
à remplir les formalités d’entrée et de sortie, au sein des structures de soins.

Mission du Médecin urgentiste :

Le médecin urgentiste, a pour mission la prise en charge des patients et l'élaboration d'un
diagnostic.

Ses activités principales sont comme suit :

• Assure la prise en charge du patient.


• Examine le patient afin d'établir un premier diagnostic.
• Oriente le patient vers le service concerné en fonction de sa pathologie.
• Se charge de restaurer ou de stabiliser les fonctions vitales du patient lorsque cela est
nécessaire.
• Assure les premiers soins : pose de perfusion, monitorage du patient ;
• Travaille en étroite collaboration avec les Techniciens ambulanciers, les infirmiers urgentistes
pour prendre en charge le patient le plus rapidement possible.
Le médecin urgentiste peut également occuper une fonction de médecin régulateur et prendre
ainsi en charge les appels provenant du 141. C'est à lui que revient la tâche d'envoyer ou non
une équipe médicale sur place pour prendre soin du patient selon la situation.

15
MISSION DE L ’INFIRMIER URGENTISTE DE SMUR :

 L’IDE participe à la prise en charge des urgences médicalisées en extra hospitalier (domicile,
voie publique, terrain difficile, ...), ainsi qu’aux transferts inter - hospitaliers de patients dans
un état grave.
 L’IDE participe aux transports héliportés.
 L’IDE doit avoir une expérience d’au moins deux ans d’une activité dans un service de
réanimation et/ou d’urgence dans sa carrière.
 Participation à la mise en condition du patient avant le transport et suivi.
 Responsable de l’hygiène, de la désinfection et du contrôle des équipements.
 Assurer la réalisation des premiers soins (la prise de constantes : pouls, PA, saturation en O2,
fréquence respiratoire, glycémie capillaire, ECGramme, gestes de première urgence…).
 préparation et mise en place du matériel nécessaire, préparation et administration des
médicaments prescrits.
 installation et surveillance du patient.
 vérification et gestion de la pharmacie (péremptions, disponibilité, stupéfiants).

16

Vous aimerez peut-être aussi