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COURS DE BÉTON

ARMÉ
Plan du cours
2

Chapitre I : Généralités sur le béton armé


Chapitre II : Le béton armé et ses composants
1. Béton
2. Acier
3. Association acier-béton
Chapitre III : sollicitations de calcul et
combinaisons d’action
Chapitre IV : les poutres - flexion simple
Chapitre V : les poteaux - compression simples
Chapitre VI : les fondations
3 Chapitre III
sollicitations de calcul et combinaisons
d’action
Méthode des états limites
État-limite : État particulier dans lequel une
condition requise pour une construction (ou
l’un de ses élément est strictement
satisfaisante, où au delà duquel (dépassement
dans le sens défavorable) la structure (ou l’un
de ses éléments) n’assure plus les fonctions
pour lesquelles elle est conçue.
On distingue deux catégories d’états-limites :
¤ les états-limites ultimes (E.L.U.)
¤ les états limites de service (E.L.S.)
États-limites ultimes (E.L.U.)
Au delà de ces états, Il y a ruine de l’ouvrage →
Sécurité des biens et des personnes.
On distingue les états limites suivants:
¤ E.L.U. d’équilibre statique : Concerne la
stabilité de l’ouvrage (risques de renversement,
de glissement).
¤ E.L.U. de résistance : Concerne la non rupture
de l’ouvrage.
¤ E.L.U. de stabilité de forme : Concerne les
pièces élancées (risque de flambement).
États-limites de service (E.L.S.)
¨ Ils correspondent à des critères dont le non respect
ne permet pas à l’élément d’être exploité dans des
conditions satisfaisantes, ou compromet sa durabilité.
¨ On distingue:
¤ E.L.S. vis-à-vis de la compression du béton : Des
désordres graves peuvent apparaître dans les éléments
¤ E.L.S. d’ouverture des fissures : La corrosion des
armatures (insuffisamment protégées) compromet la
durabilité de l’ouvrage. Des fonctions d’étanchéité ou des
critères esthétiques d’aspect extérieur peuvent également
ne pas être respectés.
¤ E.L.S. de déformation : Des déformations trop
importantes de l’ouvrage peuvent créer des désordres
(exemple : fissuration de cloisons ou de carrelages sur une
dalle trop fléchie).
Exemples
Calcul des constructions d’après
les états limites – Actions et sollicitations
¨ On appelle actions les charges (forces, couples)
appliquées à une construction :
¤ Soit directement (actions permanente, d’exploitation,
climatiques)
¤ Soit indirectement (résultant des déformations
imposés (retrait, fluage, variation de la température,
tassement d’appuis…)
¨ On appelle sollicitations les efforts internes
(effort normal, effort tranchant) et les moments
internes (moment de flexion, moment de torsion)
calculés en chaque point et en chaque section de
la structure à partir des actions
Calcul des constructions d’après
les états limites – Actions et sollicitations

Les actions comportent les :


¨ Actions permanentes (notées G)

¨ Actions variables (notées Qi avec i = 1, 2,


…, n)
¨ Actions accidentelles (notées FA)
Actions permanentes (notées G)
Elles sont appliquées pratiquement avec la
même intensité pendant toute la durée de vie
de l’ouvrage.
Elles comportent :
¤ Le poids propre de la structure, calculé d’après les
dimensions prévus aux dessins d’exécution (le poids
volumique du béton est pris égal à 25 KN/m3)
¤ Les charges de superstructure et d’équipement fixe
(cloisons, revêtement…)
¤ Les efforts (poids, poussées, pression) dus aux terres
ou aux liquides
¤ Les efforts dus aux déformations imposées en
permanence à la construction
Actions variables (notées Qi avec i =
1, 2, …, n)
Leurs intensités varient fréquemment et de
façon importante dans le temps. Elles
comportent :
¤ Les charges d’exploitation (notée QB)
¤ Les charges climatiques : le vent (notées W) et la
neige (notées Sn)
¤ Les charges appliquées au cours de l’exécution,
dues aux ouvrages provisoires ou aux procédés
de construction
¤ Les actions due à la température (dilatation
thermique) (notées T)
Actions accidentelles (notées FA)

Elles ne sont à considérer que si des


documents d’ordre public ou le marché les
prévoient. Elles comportent :
¤ Les séismes
¤ L’action du feu

¤ Les chocs des véhicules

¤…
Combinaisons d’action à l’état
limite ultime (ELU)
¨ On considère deux types de combinaisons: les combinaisons
fondamentales et les combinaisons accidentelles
¨ Les combinaisons fondamentales es considéré lors des
situations durables et transitoires

¨ Avec
¤ Gmax : l’ensemble des actions permanentes défavorables
¤ Gmin : l’ensemble des actions permanentes favorables
¤ Q1 : une action variable dite de base
¤ Qi : les actions variables dite d’accompagnement (i>1)
¤ γQ1=1.5 dans le cas général et 1.35 dans le cas d’action due à la
température, charge d’exploitation à caractère particulier ou de bâtiment
agricole à faible densité d’occupation
¤ ψ0i : sont des coefficient de pondération
Combinaisons d’action à l’état
limite ultime (ELU)
¨ Les combinaisons accidentelles : si elles ne sont
pas définies par des textes spécifiques, la
combinaison accidentelle considérée est la
suivante :

¨ Avec
¤ Gmax : l’ensemble des actions permanentes défavorables
¤ Gmin : l’ensemble des actions permanentes favorables
¤ Q1 : une action variable dite de base
¤ Qi : les actions variables dite d’accompagnement (i>1)
¤ FA : valeur nominale de l’action accidentelle
¤ ψ11Q1 : valeur fréquente de l’action variable
¤ ψ2iQi : valeur quasi permanente d’une autre action variable
Combinaisons d’actions à l’ELS
¨ On considère la combinaison suivante appelé
combinaison rare :

¨ Avec
¤ Gmax : l’ensemble des actions permanentes défavorables
¤ Gmin : l’ensemble des actions permanentes favorables
¤ Q1 : une action variable dite de base
¤ Qi : les actions variables dite d’accompagnement (i>1)
¤ ψ0i : sont des coefficient de pondération
Les valeurs de ψ0iQi sont fixées par les textes en vigueur ou
par des documents particuliers du marché
Exercice d’application
Récapitulation
¨ Pour calculer les sollicitations :
¤ Isoler l’élément de la structure en béton armé
considéré (semelle de fondation, poteau, poutre,
dalle, …)
¤ Faire l’inventaire des actions (G, Q)

¨ Calcul des sollicitations dans une section


¤ Calcul è principes et méthodes de la RDM en tenant
compte du règlement BAEL pour les combinaisons
d’action à l’ELU et l’ELS
¤ Sollicitations è effort normal (N), effort tranchant (V),
moment fléchissant (M), et moment de torsion (T)
Poids propre de quelques
matériaux
Matériau Poids volumique (KN/m3)
Béton armé 25
Béton non armé 22
plâtre 10
Mortier 18
Briques pleines 19
Briques creuses 9
Sable et argile secs 14 à 16
Sable et argile secs 17 à 19
verre 25
acier 78.5
Exemples de détermination de la charge
d’exploitation selon la nature des locaux
Libellé QB (KN/m²)
Hébergement en chambres, salle de jeux des crèches 1.5
Bureaux, salles de réunions 2.5
Halles diverses (gares …) ou le public se déplace 4
Salles avec assistance, debout, salles de danse 5
Garages et parcs de stationnement de voitures légères 2.5
Salles, tribunes, gradins avec places debout 6
Salles d’exposition - de 50 m² 2.5
+ de 50 m² 3.5
Salles de conférences, de théâtre, tribunes et autres 4
lieux avec sièges
Salles de lecture de bibliothèques 4
Boutiques et annexes 5
Exemples de détermination de la charge
d’exploitation selon le type d’usage du bâtiment
Libellé QB Libellé QB
(KN/m²) (KN/m²)
Bâtiment à usage d’habitation Bâtiments scolaires et
Logements y compris combles universitaires
aménageables 1.5 Salles de classes, sanitaires 2.5
Balcons 3.5 Dortoirs collectifs 2.5
Escaliers 2.5 Ateliers, laboratoires 2.5
Greniers 2.5 Circulation et escaliers 4
garage 2.5 Bibliothèques, salles de réunion 4
Cuisines collectives 5
Bâtiments de bureaux Bâtiments hospitaliers et
Bureaux 2.5 dispensaires
Circulation et escaliers 2.5 Chambres 1.5
Halls de réception 2.5 Circulations internes 2.5
Halls à guichets 4 Locaux médicotechniques 3.5
Hypothèses de calcul à l’ELU
1. Hypothèse de Navier-Bernouilli : conservation
des sections droites avant et après
déformation
2. L’adhérence béton acier entraine l’égalité des
déformations (non glissement)
εa = εb è σa = 15σb (15 : Coefficient d’équivalence)
3. Le diagramme de déformation de la section
passe par l’un des trois pivots : A, B ou C
définis par la règle des trois pivots
Hypothèses de calcul à l’ELU
4. Diagramme contrainte – déformation du béton
Le béton est défini par un diagramme de contrainte - déformation de
forme parabole – rectangle
Hypothèses de calcul à l’ELU

Avec
¤ σbc : contrainte de compression du béton
¤ εbc : déformation du béton en compression
¤ fbu : contrainte de calcul
¤ fcj : résistance caractéristique à la compression du
béton à j jours
¤ γb : coefficient de sécurité

¤ avec t : la durée des application des charges


Hypothèses de calcul à l’ELU
5. Le diagramme des contrainte – déformation de
l’acier à l’ELU est de la forme suivante

¨ Avec fe : limite d’élasticité de l’acier


¨ γs : coefficient de sécurité
Règle des trois pivots
Règle des trois pivots
Domaines 1 (Pivot A)

0.2593d

εst= 10‰
0 ≤ εbc ≤3.5 ‰
l'ELUR est atteint par
les armatures

L’élément est sollicité en


¨ traction simple (tirant)
¨ section entièrement tendue en flexion composée (tirant)
¨ section partiellement comprimée en flexion simple ou composée
(poutre ou tirant)
Règle des trois pivots
Domaines 1 (Pivot A)

Ce domaine correspond à un allongement de toutes les fibres de la section,


l'armature la plus tendue s'allongeant au maximum de 10‰. C’est le cas
de la traction pure.(position AA’)

Domaine 1a: Les déformations de la section droite dans ce domaine


correspondent aux cas de tractions faiblement excentrées.

Domaine 1b : La section droite se déforme en présentant une zone tendue


et une zone comprimée
• acier tendu εs = 10 ‰
• béton partiellement comprimé 0≤ εbc ≤ 3.5 ‰
.c’est le cas de la flexion simple ou composé
Règle des trois pivots
Domaine 2 (Pivot B)
¨ Ce domaine correspond
à un diagramme de
déformation qui satisfait
simultanément à
¤ ε bu =3.5 ‰ dans la fibre
supérieure de la section
¤ ε st = 10 ‰ dans les
aciers tendus.
¨ L'ELUR est atteint par le
béton en flexion est la
section est partiellement
comprimé en flexion
¨ simple ou en flexion
composée (cas général
des poutres)
Règle des trois pivots
Domaine 2 (Pivot B)
Le raccourcissement ultime du béton est atteint. Toutes les déformations
dans ce domaine passent par B et l'acier le plus tendu n'atteint plus sa
valeur pivot.
Domaine 2a la déformation dans les aciers tendus dépasse la déformation
correspondant à la limite d'élasticité. Le béton est partiellement comprimé
et la section est dans un état de flexion simple ou composée;

Domaine 2b L'acier n'épuise pas sa déformation élastique. Le béton est


partiellement comprimé et la section est dans un état de flexion simple ou
composée;

Domaine 2c: La petite zone d'enrobage du béton est progressivement


utilisée en compression. Les sollicitations sont essentiellement des
compressions faiblement excentrées
Règle des trois pivots
Domaine 3 (Pivot C)

Toute la section est


déformée en compression
Dans ce domaine la
déformation de
compression du béton au
point C doit toujours
vérifier εb = 2‰ .

L'ELUR est atteint par compression du béton et la section est


entièrement comprimée.
C'est le cas de la compression simple ou de la flexion composée
avec section entièrement comprimée (cas général des poteaux et
des poutres).
Hypothèses de calcul à l’ELS
1. Hypothèse de Bernouilli : conservation des
sections droites avant et après déformation
2. Loi de Hooke : les contraintes et les
déformations pour l’acier et pour le béton
sont proportionnelles
3. La résistance du béton tendu est négligée
4. L’adhérence béton acier entraine l’égalité
des déformations (non glissement)
εa = εb è σa = 15σb (15 : Coefficient
d’équivalence)
Hypothèses de calcul à l’ELS
5. Etat limite de compression de béton :

6. Etat limite de traction dans les aciers (selon le


principe de justification)
Principe de justification
¨ Les formes et les dimensions de chaque élément,
ainsi que les dispositions des armatures, sont
conçues de manière à limiter la probabilité
d’apparition de fissures d’une largeur supérieure à
celle qui serait tolérable en raison du rôle et de la
situation de l’ouvrage
¨ Les règles BAEL définissent trois degrés de nocivité
des ouvertures des fissures
¤ Fissuration peu préjudiciable (FPP) : cas des éléments à
l’abri des intempéries ou du ruissellement
¤ Fissuration préjudiciable (FP) : cas éléments soumis à des
intempéries ou au ruissellement
¤ Fissuration très préjudiciable (FTP) : cas des éléments
exposés aux milieux agressifs : eau de mer, air marin,
produits chimiques …
Principe de justification

Type de fissuration Contrainte admissible Méthode de calcul


Fissuration peu N’est pas définie ELU
préjudiciable (FPP) σs ≤ fed
Fissuration ELU (Quelque fois)
préjudiciable (FP) ELS (souvent)
Fissuration très ELS
préjudiciable (FTP)

Avec η : coefficient de fissuration qui dépend de l’adhérence

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