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Université Cheikh Anta Diop Dakar

Ecole Supérieure Polytechnique

DÉPARTEMENT GÉNIE CIVIL

BETON ARME
Classe : DUT1 et DST1J
Enseignant: Pr DAME KEINDE

prof: Mr KEINDE 1
CHAPITRE 1: INTRODUCTION-GENERALITES

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1.1 ) Principe du béton armé:
Le béton est un matériau constitué par le mélange de ciment, de granulats et d’eau. Il est
caractérisé par

 une bonne résistance à la compression (environ 25 MPa ou plus)

 une faible résistance à la traction (environ 2 MPa)

une faible capacité d’allongement (0,1mm par mètre au plus avant de se fissurer)

L’acier est un alliage de fer et de carbone en faible pourcentage. Il est caractérisé par:

une bonne résistance à la compression (400 ou 500 Mpa)

une bonne résistance à la traction (environ 400 MPa)

une forte capacité d’allongement (140 mm par mètre avant rupture)

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Le béton armé est un matériau obtenu en enrobant dans du béton des aciers disposés de
manière à équilibrer les efforts auxquels le béton résiste mal, c’est-à-dire les efforts de
traction

Dans l’association béton acier que forme le béton armé:

- Le béton équilibre les efforts de compression

- L’acier équilibre les efforts de traction et, éventuellement, les efforts de compression si le
béton ne peut y suffire à lui seul

L’association béton acier marche bien car:

Le PH basique du béton protège les armatures contre la corrosion

Les coefficients de dilation thermique du béton et de l’acier sont voisins. Évitant des états
d’autocontraintes développés par simples effets thermiques

Les armatures noyées dans le béton sont bien protégées contre l’incendie
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1.2) Historique:
LAMBOT, un français est le premier homme en 1848 à réaliser une barque en associant du
béton de ciment et des barres d’acier.

Ensuite plus tard, Monier, un jardinier de Versailles utiliser a le même procédé pour
fabriquer des bacs de fleurs. C’est ainsi qu’ on lui a attribué l’invention du béton armé .

Quelques années plus tard HENNEBIQUE met au point les bases de calculs pour son
utilisation rationnelle. Mais c’est en 1897 que RABUT donne le premier cours de BA à
l’ENPC

En 1906 paraît la première réglementation , ensuite elle sera remplacée par les règles BA 45
puis BA 60, BAEL 80, BAEL 83 , BAEL 91 et modification en 99 et actuellement les
Règles de l’EUROCODES

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Exemple 1

La poutre fléchie est soumise à la fois :


-À un effort de compression (en haut)
Due à la flexion
-A un effort de traction (en bas)
-Un cisaillement due à l’effort tranchant
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Exemple 2 : poutre console

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Exemple 3

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1.3 ) Système porteur:

Objectifs: apprendre à:

-différencier les éléments porteurs des éléments de remplissage dans un


bâtiment

-Définir le sens de portée des planchers

-Positionner les poutres et les poteaux nécessaires à la reprise des


charges

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La première étape pour l’étude d’un bâtiment est de définir à partir des plans d’architecte, le
système porteur des éléments porteurs constituant la structure du bâtiment,
ils ont pour rôle de véhiculer les charges jusqu’aux fondations :

Généralement, les structures de bâtiment sont constituées:

- D’éléments horizontaux: planchers, dalles, poutres;

-D ’éléments verticaux porteurs: poteaux, voiles;

-D’éléments divers: escaliers, rampes

-De fondations: semelles, pieux.

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Application: faites la conception du système porteur du plan ci dessous

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V) Les différentes méthodes de calcul

 Calcul aux contraintes admissibles:


Le modèle de calcul est le modèle classique linéaire, les matériaux étant supposés obéir à la loi
de Hooke. L’inconvénient est que ce modèle ne donne aucune information sur la résistance
des matériaux

Calcul à la rupture:
Le modèle de calcul se base sur les lois réelles contraintes déformations des matériaux.

Calcul aux états limites:


Dans cette méthode on se refère à tout état (état limite)
On appelle état limite ; un état au-delà duquel une structure cesse de remplir les fonctions pour
lesquelles elle a été conçue.

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On distingue
 les états limites ultimes qui sont associés à une rupture, ils concernent la sécurité des
personnes: l’Eurocode les classe en :

 EQU: perte d’équilibre statique de la structure ou d’une partie de celle-ci

 STR : défaillance interne ou déformation excessive de la structure

 GEO: défaillance ou déformation excessive du sol

 les états limites de services rendent l’usage incompatible avec les exigences de
fonctionnement, de confort pour les usagers et d’aspect:
 La limitation des contraintes de compression du béton et de traction des aciers

 La maîtrise de la fissuration

 La limitation de la déformation

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V.1 ) Facteurs d’insécurité
Un état limite peut être atteint par suite de l’intervention de plusieurs facteurs aléatoires
d’insécurité qui peuvent se classer comme suit
 Incertitudes sur les valeurs des actions:

- au moment de la conception de l’ouvrage

- Possibilité d’actions anormales ou imprévues

 Incertitudes sur les résistances des matériaux:

- incertitudes sur les valeurs mesurées lors des essais

- Incertitudes sur les résistances effectives à l’intérieur de l’ouvrage ( défaut locaux,


mise en œuvre)

 Incertitudes dans l’évaluation des sollicitations:

- Approximations inévitables sur les hypothèses de calculs

- Inexactitudes géométriques lors de l’éxécution


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L’étude statistique de l’apparition et de l’influence de ces facteurs d’insécurité
conduit à l’introduction des coefficient de sécurité.

Chaque état-limite est étudié avec des charges multipliées par des coefficients
supérieurs ou égales à 1 et des résistances minorées.

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Chapitre 2 : Actions, combinaisons
d’actions et descente de charge
2.1 ) Actions:
On appelle actions , les forces et les couples dus aux charges appliquées et aux déformations
imposées à une construction. L’Eurocode 1 distingue 3 classes d’actions en fonction de leur
variation dans le temps.

 les actions permanentes (G): le poids propre, les équipements, les revêtements , etc.

 les actions variables (Q): ce sont les charges d’exploitations sur les planchers, les actions du vent

 les actions accidentelles (A): ce sont les explosions, les chocs de voitures

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2.2) Prédimensionnement:

Les dimensions à prendre en compte sont celles figurant sur les


plans de coffrage pour les éléments structuraux et sur les plans
d’architectes pour les autres éléments.

Cependant , lorsqu'on veut dimensionner la structure, lors de l’


avant projet ou pour la descente de charge, on peut utiliser les
formules approchées suivantes:

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2.3) Valeurs des actions:

2.3.1) Evaluation des charges permanentes:


Les charges permanentes sont obtenues à partir des dimensions géométriques des
éléments: l’eurocode 1 donne les differents poids volumiques des matériaux de
construction

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Étanchéité : 0,12 KN/m2

revêtement : 0,6 KN/m2

Forme de pente : 0,88 KN/m2

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2.4) Evaluation des charges d’exploitation:
Les charges d’exploitation sur les planchers et les toitures de bâtiment sont données en fonction
de l’utilisation futur des locaux . L’Eurocode 1 distingue 9 catégories d’usage.

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Les charges d’exploitations sur les planchers et les toitures des bâtiments sont données ci-
dessous , en fonction des catégories définies selon l’usage. Les catégories A à G sont des
planchers les catégories H à K sont des toitures . Les valeurs à considérées sont.

(1) Catégorie E2 : là où des équipements tels que grues,


matériels lourd etc. doivent être installé, il convient de se
référer à la norme NF EN 1991-3

Catégorie qk ( KN/m2 )

F ( PTAC ≤ 30 KN ) 2,3
La charge qk à considérer pour la catégorie H
(toitures inaccessible) est de 1 KN/m2 .
F (30 KN ≤PTAC ≤ 160 KN )
Pour la catégorie I se reporter aux catégories 5
AàG

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Sous réserve qu’un plancher permette une distribution latérale des charges, le poids propre des
cloisons peut être assimilé à une charge uniformément répartie qk qu’il convient d’ajouter
aux charges d’exploitation

 cloisons mobiles de poids propre ≤ 1 KN/ml : qk = 0,5 KN/m2

 cloisons mobiles de poids propre ≤ 2 KN/ml : qk = 0,8 KN/m2


 cloisons mobiles de poids propre ≤ 3 KN/ml : qk = 1,2 KN/m2

2.4.1) réduction pour grande surface:


Les charges d’exploitation des catégories A, B, C3, D1 et F sont susceptibles d’être réduites en
leur multipliant par un coefficient αA selon la règle suivante:
3,5
 A  0,77  1
A
Avec A : surface d’influence du poteau chargé (en m2 )
2.4.2) dégression en fonction du nombre d’étages:
Pour tenir compte de la non-simultanéité des charges d’exploitation sur tous les niveaux,
l’Eurocode 1 stipule qu’il est possible de minorer l’ensemble des charges d’exploitation des
niveaux supérieurs par un coefficient αn

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Catégories concernées αn (1)
1,36
A 0,5 
n
0,8
B et F 0,7 
n

(1) Avec n : nombre d’étage (n > 2 ) au dessus des éléments structuraux chargés de la même
catégorie.

Cette dégression n’est pas cumulable avec les réductions pour grandes surfaces: les
coefficients αA et αn ne sont pas à prendre en compte simultanément.

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2.5) Combinaison d’actions
Pour déterminer les sollicitations (moments fléchissant, moment de torsion, effort normal, effort
tranchant) auxquelles une construction est soumises on utilise les combinaisons d’actions
suivantes.

 A l’état limite ultime (ELU)

1) combinaison d’action pour situations durables ou transitoires

 combinaison d’actions pour l’état limite d’équilibre statique (EQU)

1,10Gk ,sup  0,90Gk ,inf  1,50Qk ,1  1,50 0,i Qk ,i 1


 combinaison d’actions pour les états limites STR ou GEO

1,35Gk ,sup  1,00Gk ,inf  1,50Qk ,1  1,50 0,i Qk ,i 1


Exemples
1.35 G + 1.50 Q
1.35 G + 1.50 Q + 0.9 T
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- Gk ,sup : Actions permanentes défavorables

- Gk ,inf : Actions permanentes favorables

- Qk ,1 : Action variable dominante

- Qk ,i 1 : Actions variables d’accompagnement

2) combinaison d’actions pour situations accidentelles :

Les combinaisons d’actions pour situations accidentelles à considérer s’écrivent


symboliquement

Gk ,sup  Gk ,inf  Ad  1,1Qk ,1   2,i Qk ,i 1

- Ad : Actions accidentelles Exemple


G + Ad + 0.5 Q

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 A l’état limite de service (ELS)

 Les combinaisons caractéristiques pour l’état limite de la limitation des contraintes

Gk ,sup  Gk ,inf  Qk ,1   0,i Qk ,i 1

 Les combinaisons quasi-permanentes pour la maîtrise de la fissuration et pour la


limitation de la déformation

Gk ,sup  Gk ,inf   2,i Qk ,i 1

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Portée utile des poutres et dalles dans les bâtiments
on définit la portée utile d’une poutre
ou d’une dalle comme:

leff  ln  a1  a2

Où ln est la distance entre nus d’appui,


et ai dépend des conditions d’appui,
de la hauteur h de l’élément et de la
profondeur d’appui t:

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2.5) Descente de charge:
la descente de charge a pour but l’évaluation des actions permanentes et variables permettant le
calcul des éléments porteur.

Exemple 1: dalle pleine , cas ou Lx/Ly ≤ 0,5

P : charge surfacique supportée par la dalle

Les poutres selon Ly sont soumises:

Lx
P * Lx/2

Ly Ly
Schéma mécanique de la poutre Ly

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Exemple 2 : dalle pleine , cas ou Lx/Ly > 0,5

Exemple 3: dalle nervurée


P : charge surfacique supportée par la dalle
Les poutres selon Ly sont soumises:

Les poutres selon Lx ne supporte pas la dalle mais supportent leur propre pois et éventuellement le
poids des murs:
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Exemple 4: surface d’influence d’un poteau

Surface d’influence du poteau de rive

Surface d’influence du poteau intérieure

Exemple 5 :Poids propre d’une poutre:

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2.5.1) majoration des charges pour les appuis des poutres continues:
la descente de charge décrite ci-dessus n’est valable que pour les poutres isostatiques. Il faut donc
introduire des coefficients multiplicateurs afin de tenir compte des continuités. Les actions sont
majorées de

• 15 % pour le poteau central d’une poutre à deux travées;

• 10 % pour les poteaux voisins des poteaux de rive des poutres à 3 travées et plus.

Pour des poteaux supportant un réseau de poutres croisées, il faut multiplier ces coefficients afin
de tenir compte des continuités des poutres dans les deux directions.

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2.5.2) Dimensions prises en compte:
La pratique courante est la suivante:

 Dimensions horizontales : mesurées d’axe à axe des appuis

 Dimensions verticales :
- considérer la hauteur totale pour les dalles , revêtements, chapes

- pour les poutres compter seulement leur retombée ( leur partie haute a déza été comptée
avec la dalle )

- pour les poteaux, prendre la hauteur libre entre la surface de la dalle du niveau inférieure
et la sous face de la poutre ou de la dalle du niveau porté

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Exercice d’application: descente de charge
1 2 3 4
3.5m 4.5m 7m 1.5m

3m
Dalle nervurée Dalle pleine Dalle pleine

B
Balcon
3m Dalle nervurée Dalle nervurée Dalle nervurée En dalle
pleine
C

Dalle nervurée Dalle nervurée Dalle nervurée


3m

Plan du RDC et de l’étage


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Questions:
1) Faire le prédimensionnement des dalles ,poutres, poteaux et fondations
2) Faire la descente de charge horizontale et verticale en donnant les schéma mécaniques des
poutres

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