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Illustrations de

MENI
CHATZIPANAGIOTOU

LES
MANDALAS
D’HILDEGARDE
À COLORIER

26 mandalas inspirés d’Hildegarde de Bingen


pour révéler votre lumière intérieure
Illustrations de
Meni Chatzipanagiotou
et Lise Herzog

LES
MANDALAS
D’HILDEGARDE
À COLORIER
E PERSONNAGE
D’HILDEGARDE DE BINGEN
«  
(Hildegarde de Bingen) nous parle avec une grande actualité
aujourd’hui aussi, à travers sa capacité courageuse à discerner
les signes des temps, son amour pour la création, sa médecine,
sa poésie, sa musique (…). »1
Benoît XVI

Sa vie au couvent La visionnaire


H ildegarde a vécu en Allemagne au Déjà au cours des années où elle était
xii  siècle. Elle naquit en 1098 en Rhé-
e
supérieure du monastère Saint-Disi-
nanie, à Bermersheim, près d’Alzey, bode, Hildegarde avait commencé à
et mourut en 1179, à l’âge de 81 ans, dicter ses visions mystiques – qu’elle
en dépit de ses conditions de santé avait depuis un certain temps – à
depuis toujours fragiles. À l’âge de huit son conseiller spirituel. Comme cela
ans, afin de recevoir une formation est toujours le cas dans la vie des
humaine et chrétienne appropriée, elle véritables mystiques, Hildegarde vou-
fut confiée aux soins de la maîtresse lut se soumettre aussi à l’autorité de
Judith de Spanheim. C’est ainsi que se personnes sages pour discerner l’ori-
forma un petit monastère féminin de gine de ses visions, craignant qu’elles
clôture, qui suivait la Règle de saint soient le fruit d’illusions et qu’elles ne
Benoît. En 1136, à la mort de mère viennent pas de Dieu.
Judith, devenue supérieure de la com-
munauté, les consœurs d’Hildegarde La reconnaissance
l’appelèrent à lui succéder. de ses pairs
Une sainte émulation Elle s’adressa donc à la personne qui,
à l’époque, bénéficiait de la plus haute
Quelques années plus tard, Hildegarde estime dans l’Église : saint Bernard de
fonda une autre communauté à Bingen Clairvaux. Celui-ci rassura et encou-
où elle passa le reste de sa vie. Le style ragea Hildegarde. En 1147, elle reçut
avec lequel elle exerçait le ministère une autre approbation très importante.
de l’autorité est exemplaire pour toute Le pape Eugène  III, qui présidait un
communauté religieuse : celui-ci synode à Trêves, lut un texte dicté par
suscitait une sainte émulation dans la Hildegarde. Le pape autorisa la mys-
pratique du bien, au point que, comme tique à écrire ses visions et à parler
il ressort des témoignages de l’époque, en public. À partir de ce moment, le
la mère et les filles rivalisaient de zèle prestige spirituel d’Hildegarde grandit
dans l’estime et le service réciproques. toujours davantage.

1
Les textes de cette page sont extraits d’une catéchèse prononcée par le pape Benoît XVI au cours d’une audience générale
à Castel Gandolfo, le 1er septembre 2010.
E LA VISION
À L’ILLUSTRATION

Les six illustrations en couleur pré- macrocosme (l’univers) et du micro-


sentées au début de cet ouvrage ont cosme (l’homme). Les interprétations
été réalisées par Hildegarde de Bingen des fondements spirituels, philoso-
elle-même (elle est d’ailleurs dessinée phiques et médicaux chers à l’abbesse
sur certains d’entre eux). Ils sont issus y sont intégrées.
du manuscrit Sanctae Hildegardis
Revelationes, du xiiie siècle, conservé
Hildegarde de Bingen figure les
éléments, les vents, les astres et les
à la Bibliothèque gouvernementale
créatures, ainsi que la représentation
de Lucques, en Italie, et traduisent la
de l’homme, souvent au centre. On
quintessence de ses visions.
comprend à travers les explications
Ces dessins, qui se rapprochent de de la moniale que ces éléments
l’esprit des mandalas, représentent peuvent avoir des influences ou des
les mondes naturel et surnaturel. Ils répercussions sur la créature terrestre,
permettent notamment de découvrir et notamment sur l’équilibre de ses
les phénomènes liés à la création du humeurs.

« Depuis mon enfance jusqu’au temps présent, où je suis âgée de plus


de soixante-et-dix ans, je vois toujours cette lumière dans mon âme,
et je ne la perçois ni par les yeux, ni par le corps, ni par les pensées
du cœur, ni par aucune action de mes cinq sens extérieurs, mes yeux
cependant restant ouverts, et les autres sens corporels conservant leur
activité. Cette lumière que je sens n’est pas locale, mais infiniment
plus éclatante que celle du soleil, et je ne saurais en considérer ni la
hauteur, ni la longueur, ni la largeur. Elle m’est nommée l’ombre de la
lumière vivante : et comme le soleil, la lune et les étoiles se réfléchissent
dans l’eau, ainsi les écrits, les discours, les vertus et les œuvres des
hommes m’apparaissent dans cette lumière. » 2

2
Toutes les citations proposées dans la première partie de ce livre sont issues de l’ouvrage Scivias ou Les trois Livres
des visions et révélations de Sainte Hildegarde.
L’HOMME AU CENTRE
DE L’UNIVERS

L’univers est représenté par le firmament, la Trinité et l’homme, au milieu de ce


cosmos.
« Je contemplai alors dans le secret de Dieu, au cœur des espaces aériens du midi,
une merveilleuse figure. Elle avait apparence humaine. La beauté, la clarté de son
visage étaient telles qu’il eût été plus facile de regarder le soleil que de contempler
ce visage. (…) »
« La Trinité est perpétuel mouvement, perpétuelle opération et possède une triple
énergie. L’Éternité, c’est le Père. Le Verbe, c’est le fils, le souffle qui relie les deux,
c’est l’Esprit Saint. Dieu l’a représenté dans l’homme : il a en effet un corps, une
âme et une intelligence. (…) Si (la Trinité) a l’apparence humaine, c’est que le Fils
de Dieu s’est revêtu de chair, pour arracher l’homme à la perdition dans le service
de l’Amour. »
« Au milieu du cosmos se dresse l’homme, car il est plus important que toutes les
autres créatures, qui demeurent dépendantes du monde. Bien qu’il soit, certes, petit
de taille, il est cependant puissant par la force de son âme. Sa tête est dirigée vers
le haut et ses pieds s’appuient sur un fondement ferme. Il peut donc mettre en
mouvement aussi bien les choses les plus élevées que les plus basses. »
L’HOMME CO-CRÉATEUR

L’homme est au centre du cosmos, il est représenté comme un être humain stan-
dard et reçoit les influences des vents, dont Hildegarde parlera ensuite comme
des « humeurs ».
« Je contemplai : et voici que le vent d’Est et le vent du Sud, eux qui, avec leurs
vents annexes, meuvent du souffle de leur énergie le firmament, se mirent à ani-
mer ce dernier d’un mouvement circulaire, du levant au couchant, au-dessus de
la terre. Puis je vis le vent d’ouest, le vent du nord et leurs vents annexes recueillir
ce même firmament, le pousser de leurs souffles et, d’ouest à l’est, le rejeter au-des-
sous de la terre. »
« Dieu a placé l’ensemble de son œuvre en l’homme. La tête ronde de l’homme
est un signe de sa force, son cerveau régit l’ensemble de son organisme. Ses
cheveux symbolisent les facultés créatrices dont il est doté, ses yeux sa pres-
cience, ses oreilles la musique émise par les glorieux secrets des chœurs des
anges, son nez la sagesse respirée, celle qui gît en tant qu’ordre subtil dans toutes
ses œuvres d’art. Sa bouche enfin est en contact avec le verbe de Dieu, duquel
procède toute création. »
LE FIRMAMENT
ET LES CRÉATURES TERRESTRES

« Je vis le firmament et toutes ses dépendances : son épaisseur, d’un bord à l’autre,
au-dessus de la terre, était égale à celle de la terre, sur tout son diamètre. Je vis
aussi le feu supérieur du firmament : ébranlé par instants, il projetait sur terre des
braises, comme des écailles (…). Je vis aussi comme un brouillard qui s’échappait
du feu noir et qui atteignait les terres : il asséchait la viridité terrestre, il réduisait
l’humidité des champs. Mais l’éther, dans sa pureté, s’opposait à ces écailles et à
ces brumes ; il empêchait que les fléaux ne frappassent outre mesure les créa-
tures que nous avons citées. L’air blanc dense et lumineux dégageait lui aussi un
autre brouillard en direction des terres. (…) L’air aqueux, quant à lui, s’opposait à
ce brouillard ; il le tempérait, afin qu’il n’apportât pas aux créatures de blessures
excessives. Je vis aussi une humeur qui jaillissait en bouillonnant de l’air mince et
qui se répandait sur terre : elle y suscitait la viridité, elle provoquait la germination
de tous les fruits ; dans ses parties supérieures, elle portait également quelques
nuages qui soutenaient les couches supérieures et que ces couches à leur tour
confortaient (…). »
« Tu constates que le firmament et ses dépendances ont exactement l’épaisseur de
la terre. C’est, ô homme, pour te montrer et pour te signifier leur égalité. Le vide
aérien, en effet, qui s’étend de la terre aux limites supérieures, est le même vide
que celui qui va de sous la terre aux limites inférieures ; et c’est le même aussi qui,
vers le sud et vers le nord, sépare la terre des limites opposées du firmament. Voi-
ci pourquoi : l’homme, en son esprit intérieur, manifeste ses forces aussi bien sur
terre que dans les cieux ; son corps applique ses énergies à ces doubles pratiques ;
lorsque l’âme et le corps s’accordent dans leur rectitude, ils obtiennent dans une
joie unanime des récompenses suprêmes. »
LES ANGES CHANTENT
LES MIRACLES QUE DIEU OPÈRE
DANS LES ÂMES BIENHEUREUSES

« Tu vois dans les hauteurs mystérieuses du ciel, deux légions d’esprits supérieurs
resplendissant d’un merveilleux éclat. (…) Ceux qui sont dans la première légion ont
comme des ailes sur leurs poitrines (…) : ces anges sont les désirs qui proviennent
de la profondeur de son intelligence. Ceux qui sont dans l’autre légion (…) sont les
archanges qui contemplent la volonté de Dieu, dans les désirs de leur intelligence,
et manifestent en eux la beauté de la raison (…). Ces légions forment une couronne
autour de cinq autres légions : cela signifie que le corps et l’âme de l’homme en-
serrent, dans le réseau de leurs facultés, les cinq sens de l’homme purifiés par
les cinq blessures de mon Fils ; et qu’ils doivent concentrer tous leurs efforts, vers
l’accomplissement des préceptes qui concernent la conduite intérieure.
C’est pourquoi, ceux qui sont dans la première légion ont comme la face humaine ;
et sont resplendissants d’une grande lumière, des épaules jusqu’en bas : ce sont les
vertus qui s’élèvent dans les cœurs des croyants (…).

Ceux qui sont de la seconde légion resplendissent d’une telle clarté, que tu ne peux
les regarder : ce sont les Puissances (…).
Ceux qui sont dans la troisième légion apparaissent comme de marbre blanc, et ont
une tête humaine d’où partent des rayons ardents ; et, depuis les épaules jusqu’en
bas, ils sont environnés comme d’une nuée de fer : ce sont les Principautés (…).
Ceux qui dans la quatrième légion, avec la face humaine et les pieds semblables à
ceux des hommes, portent des casques sur leurs têtes, et sont revêtus de tuniques
de marbre s’appellent les Dominations (…).
Ceux qui, dans la cinquième légion, empourprés comme l’aurore, n’ont aucune
forme humaine, sont les Trônes (…). »
UN FEU BRILLANT ET SUAVE

« Je vis une splendide lumière et, dans elle, une forme humaine, couleur de saphir,
qui brûlait d’un feu brillant et suave ; et cette splendide lumière pénétra tout ce feu
brillant, et ce feu brillant s’infusa dans cette splendide lumière ; et cette splendide
lumière et ce feu brillant pénétrèrent toute cette forme humaine, ne faisant qu’une
seule lumière, par une même vertu et une même Puissance. (…) »
« C’est pourquoi tu vois une splendide lumière qui n’a pas d’origine, et à laquelle
il ne peut rien manquer : elle désigne le Père et, dans elle, une forme humaine,
couleur de saphir, sans aucune tache d’imperfection, d’envie et d’iniquité, désigne
le Fils, engendré par le Père, avant le temps, selon la divinité ; mais ensuite, incar-
né dans le temps, selon l’humanité, et venu dans le monde. Elle brûle entièrement
d’un feu brillant et suave, qui sans aucune atteinte de nulle aride et ténébreuse
mortalité, démontre le Saint-Esprit, dont le même Fils unique de Dieu, conçu selon
la chair et né d’une vierge dans le temps, répandit dans le monde la lumière de
la vraie clarté. »
ENVIRONNEMENT,
LES CYCLES NATURELS
ET LES INFLUENCES
DES ASTRES SONT AU CŒUR
DES VISIONS ET DES ÉCRITS
D’HILDEGARDE

H ildegarde de Bingen nous transmet ne décroissait pas, alors, l’homme ne


une vision holistique du corps humain pourrait résister, mais serait totalement
en s’appuyant sur ce qu’elle observe de mis en pièces.
son environnement, et ce qu’elle reçoit
de ses visions. Dans ses ouvrages, la La récolte des herbes
moniale décrit une psychothérapie Les herbes nobles et bonnes, cueillies
propre à elle-même : elle nous révèle ou arrachées lorsque la lune croît, sont
les forces de vie et de guérison extraor- alors gonflées et elles sont meilleures
dinaires de notre âme. pour les électuaires et les onguents,
elles ont plus de valeur pour la méde-
L es vingt mandalas à colorier suivants
cine que si elles sont récoltées quand
sont inspirés des dessins et des écrits
la lune décroît.
d’Hildegarde. Ils mettent en avant son
univers mystique, sa perception du La récolte des fruits
cosmos, de la place de l’homme et de la
nature dans l’univers, les phénomènes
Il en va de même pour tous les
légumes et les fruits que l’on récolte
naturels ou surnaturels qu’elle perçoit.
quand la lune croît, ainsi que pour la
chair des animaux que l’on tue alors
Le cycle de la lune ; ils apportent plus pour la nourriture,
et des humeurs car ils sont alors pleins de suc ou de
« En tout homme, le sang augmente sang, que s’ils sont récoltés ou tués
et diminue selon la croissance et quand la lune décroît ; sauf si on les
la décroissance de la lune. En effet, conserve assez longtemps, car dans
lorsque la lune s’accroît pour aller ce cas il est préférable, à cause du
vers sa plénitude, le sang augmente en dessèchement de la lune décroissante,
l’homme, et, quand la lune décroît, le par lesquels ils sont desséchés, que les
sang diminue. Il en va toujours ainsi fruits et les légumes soient récoltés lors
chez la femme comme chez l’homme. de la décroissance de la lune, pour
Si le sang, chez l’homme, une fois par- qu’ils puissent ainsi se conserver plus
venu à la plénitude de sa croissance, longtemps.
Les pierres et cristaux contiennent à la fois de la chaleur et
de l’humidité. Concentrés de vertus
D’ après Hildegarde, les minéraux et et de pouvoir, elles sont utiles à de
les pierres précieuses sont des créa- multiples choses… La nature de ces
tures du premier jour de la Création. pierres les amène à ne produire que
L’énergie céleste a atteint leur matière des effets positifs et utiles et non pas
et les a transformés en des supports des actions mauvaises ou nuisibles. »
d’énergie qui émettent, sous forme Le Livre des pierres
de vibrations, des énergies utiles et
curatives. Les gemmes représentent Les harmonies
également pour elle un subtil équilibre et les louanges
entre le feu (la sécheresse) et l’eau
(l’humidité). Hildegarde se réfère ainsi « L e cantique de louanges, à l’image
à la dualité de la création, selon la- de l’harmonie céleste, s’est enraciné
quelle vie harmonieuse, santé, accom- par l’Esprit en l’Église. Le corps est le
plissement et bonheur sont toujours vêtement de l’âme et la voix de l’âme
donnés quand les deux pôles de notre est vie. Aussi il faut que le corps chante
vie trouvent leur équilibre. » 3 les louanges de Dieu avec l’âme, grâce
à la voix. »
« L 
es pierres précieuses naissent
d’eau et de feu. C’est pourquoi elles

« Une lumière d’un éclat éblouissant venant du ciel entrouvert, pénétra


tout mon esprit, tout mon cœur et tout mon être, comme une flamme
qui échauffe sans consumer, comme le soleil réchauffe un objet sur
lequel il darde ses rayons. » 4

3
Ces quatre paragraphes sont tirés de l’ouvrage Secrets et remèdes d’Hildegarde de Bingen, Sophie Macheteau,
éditions Rustica, 2016.
4
Les citations qui accompagnent les mandalas de la seconde partie de ce livre sont issues des principaux ouvrages
d’Hildegarde de Bingen : Scivias ou Les trois Livres des visions et révélations de Sainte Hildegarde et Physica
ou Le Livre des subtilités des créatures divines.
LORSQU’UNE

HUMEUR
QUELCONQUE EXCÈDE
SA MESURE, L’HOMME
EST EN DANGER.
LE PARADIS
EST UN LIEU DE DÉLICES, QUI
RESPLENDIT DANS L’ÉPANOUIS-
SEMENT DES FLEURS ET DES
PLANTES, AU MILIEU DES PAR-
FUMS DE TOUS LES AROMATES,
LIEU EMBELLI POUR LA JOIE DES
ÂMES BIENHEUREUSES.
LE CORPS
EST L’ATELIER DE L’ÂME.
Hildegarde a vécu
en Allemagne au xiie siècle,
en tant qu’abbesse du monastère
de Bingen. Ses célèbres visions, reconnues
par les plus hautes autorités ecclésiales
de l’époque, ont donné vie à des images pleines
de sens, traduisant une grande spiritualité.

À partir de six des illustrations en couleur


réalisées par Hildegarde de Bingen, vous
trouverez dans cet ouvrage 26 mandalas à
colorier, inspirés de l’univers de la moniale.
Ils représentent le monde naturel et surnaturel,
les astres, l’homme, la nature, les animaux…

Alors, méditez, rêvez, respirez,


pensez ou lâchez prise, mais laissez
libre cours à votre inspiration
et à vos couleurs !

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