Vous êtes sur la page 1sur 19

Université des Sciences de Techniques et

de Technologies de Bamako
(USTTB)
Faculté de médecine et d’odontostomatologie
(FMOS)

NEUROPHYSIOLOGIE

Notes de cours préparée par :

Bamodi SIMAGA,
MD – PhD, Physiologie
Enseignant chercheur
Maitre-assistant
USTTB / FMOS.

Année universitaire 2020 – 2021

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
1
Chapitre I :
Organisation anatomo-fonctionnelle du système nerveux

Introduction

I. Organisation anatomo-fonctionnelle
A. Encéphale
1. Cerveau
1.1. Hémisphères cérébraux
1.1.1. Rhinencéphale
1.1.2. Néocortex
1.1.3. Ganglions de la base
1.2. Diencéphale
1.2.1. Thalamus
1.2.2. Hypothalamus
1.2.3. Hypophyse
2. Tronc cérébral
3. Cervelet

B. Moelle épinière
C. Système nerveux périphérique
1. Nerfs rachidiens
2. Ganglions rachidiens ou nerveux
3. Nerfs crâniens

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
2
Introduction :
Le système nerveux est un moyen de communication qui assure la relation entre l’organisme et son
environnement vital d’une part et entre l’organisme et ses différents organes d’autre part. C’est un
système complexe de perception des informations internes et externes, du traitement de ces
informations et de l’exécution des réponses appropriées à ces informations.
C’est aussi un véritable système de régulation des fonctions de l’organisme humain. Cependant il est
un tissu organisé en centre d’intégration, d’analyse et de commande dans la relation entre l’organisme
et son environnement et dans la régulation de ses fonctions internes et les périphériques qui relient le
centre aux organes périphériques. Cependant il permet de voir, d’entendre, de sentir, de bouger, de
réfléchir, de mémoriser, de reconnaître, d’élaborer des stratégies d’adaptation à la vie.
Sur le plan anatomique, le système nerveux comprend deux parties :
 le système nerveux central (SNC) et
 le système nerveux périphérique (SNP).
Le système nerveux central comprend l’encéphale dans le crâne et la moelle épinière dans la colonne
vertébrale.
Le système nerveux périphérique se compose de l’ensemble des nerfs et des ganglions nerveux
extérieurs à l’encéphale et à la moelle épinière. Il comprend les nerfs rachidiens et les nerfs crâniens. Il
relie les récepteurs sensitifs périphériques, les muscles et les autres tissus aux centres nerveux dans le
versant sensitif comme moteur.
Le système nerveux central et le système nerveux périphérique fonctionnent comme un système
unitaire. Le système nerveux central envoie des messages aux organes qu’il contrôle à travers le
système nerveux périphérique et reçoit aussi des informations de ces organes grâce au système
nerveux périphérique.
Sur le plan fonctionnel le système nerveux comprend deux entités :
 le système nerveux de la vie de relation ou « somatique » et
 le système nerveux végétatif ou « autonome ».
Le système nerveux somatique permet les interactions entre l’organisme et son environnement vital.
Cependant il assure le langage, la locomotion, les fonctions sensitives, les fonctions cognitives et
intellectuelles telles que la mémoire, l’attention, l’apprentissage.
Le système nerveux végétatif contrôle la vie végétative, c.-à-d. les fonctions internes : la respiratoire,
les fonctions cardio-vasculaires, les fonctions digestives, les fonctions urinaires, sexuelles et
hormonales.

Figure 1 : Arc reflexe du SNC.

I. Organisation anatomo-fonctionnelle du système nerveux central :


A. Encéphale :
L’encéphale comprend le cerveau, le cervelet et le tronc cérébral.

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
3
1. Cerveau :
Le cerveau comprend deux hémisphères cérébraux séparés par une scissure profonde sagittale et une
structure centrale, le diencéphale.
Le cerveau est recouverte d’une enveloppe appelée méninge constituée de l’extérieur vers l’intérieur
par :
1. la dure-mère : est la couche la plus externe qui entoure le cerveau, elle est épaisse et
résistante. Elle est disposée en deux feuillets : la couche externe qui adhère à los du crâne et
la couche interne en contact avec l’arachnoïde. Les deux feuillets sont séparés par endroit
formant des canaux veineux appelés sinus duraux qui drainent le sang provenant du tissu
cérébral.
2. l’arachnoïde : est la couche moyenne, juste après la dure-mère. Il est disposé en un réseau de
fibres en toile d’araignée délimitant un espace pour la circulation du liquide céphalorachidien
(LCR).Terme « arachnoïde » signifie «araignée », du fait de son aspect en réseau de toile.
3. la pie-mère: est la couche la plus interne entourant intimement le cerveau et la moelle
épinière en suivant tous leurs contours. Elle est constituée d’un tissu conjonctif fragile d’où
son nom de « pie » = fragile ou mou. Elle contient des vaisseaux sanguins et constitue de ce
fait la couche nourricière du cerveau et de la moelle épinière.

Figure 2 : Vue du cerveau dans la boite crânienne.

Figure 3 : Enveloppe du SNC.

La surface externe du cerveau est appelée cortex cérébral. C’est une fine couche de substance grise
d’environ 2 à 4 mm d’épaisseur. Elle est bosselée par la présence des circonvolutions ou gyrus. Elle
est le siège d’importantes activités neuronales : la pensée consciente, sensibilité, motricité, parole,
affectivité.

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
4
Figure 4 : Vue latérale du cerveau en dehors de la boite crânienne.

Figure 5 : Vue ventrale du cerveau en dehors de la boite crânienne.

Figure 6 : Vue médiale du cerveau en dehors de la boite crânienne.

1.1. Hémisphères cérébraux :


Les hémisphères cérébraux sont les deux lobes du cerveau, séparés par une fente appelé sillon inter-
hémisphérique. La surface externe de chaque hémisphère cérébral présente des petites scissures qui
délimitent de petites circonvolutions appelées gyrus et ces derniers s’associent pour former les lobes
(frontal, pariétal, temporal, occipital).
En outre, un petit cinquième lobe non visible en surface est situé en profondeur dans chaque
hémisphère.
Chaque lobe est spécialisé dans une fonction bien déterminée.

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
5
Figure 7 : Surface cérébrale montrant les circonvolutions et sillons.

Figure 8 : Lobes du cerveau.

Figure 8 : Aire fonctionnelles du cerveau.


L’intérieur des hémisphères cérébraux est essentiellement constitué de substance blanche juste en
dessous du cortex cérébral. Elle est parsemée de quelques îlots de substances. Ces ilots de substances
grises sont les noyaux gris centraux, aussi appelés les ganglions de la base, en fuites dans chaque
hémisphère cérébral.
La substance blanche est constituée de fibres myélinisées qui relient les zones corticales entre elles et
d’autres parties du système nerveux. Cependant certaines des fibres nerveuses se réunissent en bande
au centre entre les deux hémisphères cérébraux appelée corps calleux. Le corps calleux est une bande
de fibres blanches (axones des neurones) de grande importance, qui relie les hémisphères cérébraux
droit et gauche. Il permet le passage des influx nerveux d’un côté du cerveau à l’autre.

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
6
De même, la capsule interne est une bande compacte de fibres myélinisées qui relient les hémisphères
cérébraux au tronc cérébral. Elle chemine entre le thalamus et certains noyaux gris centraux de chaque
côté, puis irradient vers le cortex cérébral. Cependant elle assure la communication entre ces structures
encéphaliques.

Figure 9 : Coupe frontale du cerveau montrant sa configuration interne.

Au plus profond, les hémisphères sont creusés des cavités en labyrinthe dans lesquelles circule le
liquide céphalo-rachidien (LCR) formé par un réseau de capillaires sanguins appelé plexus choroïde.
Le plexus choroïde est amas de capillaires sanguins appendus au toit des ventricules cérébraux.
Quatre ventricules s’étendent irrégulièrement dans le cerveau. Les plus volumineux sont les
ventricules latéraux des deux hémisphères cérébraux. Leurs extensions dans les lobes cérébraux sont
appelées cornes. Ce sont:
 deux ventricules latéraux qui communiquent en position médiane avec,
 un troisième ventricule médian par des ouvertures appelées foramens. Il se prolonge en bas en
traversant mésencéphale par l’aqueduc de Sylvius pour former
 un quatrième ventricule à la hauteur du cervelet dans le tronc cérébral.
Chez l’adulte normal, le volume du liquide céphalo-rachidien est d’environ 150 ml. Sa composition est
proche de celle du plasma dont il est issu par ultracentrifugation. Il contient moins de protéines, plus
de vitamines et une concentration ionique différente de celle du plasma. Il circule entre et dans les
différents ventricules et dans l’espace sous-arachnoïdien. Son volume et sa composition chimique sont
permanemment renouvelés. Il assure trois principales fonctions :
 une fonction mécanique,
 une fonction physique,
 une fonction chimique,

Figure 10 : Ventricules cérébraux.

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
7
Figure 11 : Vue dorsale des ventricules latéraux.

Figure 12 : Vue latérale de ventricules cérébraux.

Figure 13 : Vue postérieure des ventricules cérébraux.

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
8
Figure 14 : Liquide céphalo-rachidien et son écoulement (flèche).
Chaque hémisphère cérébral comprend trois parties anatomo-fonctionnelles :
 le rhinencéphale,
 le néocortex et
 les ganglions de la base.

1.1.1. Rhinencéphale :
Le rhinencéphale est encore appelé système limbique « limbus = bord » car il forme un double
anneau de tissu nerveux bordant la face interne (médiale) des hémisphères cérébraux.
Le limbe interne comprend :
 l’hippocampe,
 l’amygdale et
 les structures olfactives et
Le limbe externe comprend :
 la circonvolution cingulaire ou gyrus cingulaire et
 la circonvolution hyppocampique ou gyrus hippocampique.
Le rhinencéphale traite les informations olfactives et contrôle l’affectivité et les réactions
comportementales à fortes connotations émotionnelles (peur, plaisir, angoisse). Il intervient aussi dans
les processus de la mémoire. C’est le cerveau des comportements instinctifs, affectifs, émotionnels
Les lésions du rhinencéphale provoquent des troubles des comportements affectifs, instinctifs,
émotionnels.

(A)

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
9
(B)

Figure 15 : (A) Lobes et limites du rhinencéphale, (B) Structures du rhinencéphale.

1.1.2. Néocortex :
Le néocortex est l’ensemble des aires corticales dites de Brodmann, chacune assurant des fonctions
spécifiques. On distingue :
 les aires 1,2, 3: aires sensitives,
 les aires 4, 6, 8: aires motrices,
 les aires 17, 18: aires visuelles,
 les aires 9, 10: aires préfrontales (comportement social, élaboration de stratégies gestuelles).
Les aires sensitives et sensorielles sont impliquées dans l’intégration et l’analyse des informations
sensitives. Leur destruction provoque des troubles sensitifs à type d’anesthésie, d’hypoesthésie et
d’astéréognosie.
Les aires motrices impliquées dans les fonctions motrices. Leur destruction provoque des paralysies et
leur stimulation anormale provoque des mouvements anormaux (épilepsie) et des troubles du tonus
(hypertonie).
Les aires associatives sont des lieux d’intégration de plusieurs types d’informations sensitives issus de
plusieurs zones du cerveau.
Les lésions des aires néocorticales font apparaître, en fonctions de leur topographie, des déficits
sensitifs, moteurs, cognitifs, visuels, auditifs. Leur stimulation peut provoquer l’apparition de signes
irritatifs tels des épilepsies sensitives, motrices, sensorielles.

Figure 16 : Aires corticales (néocortex) du cerveau.

1.1.3. Ganglions de la base :


Les ganglions de la base sont constitués par l’ensemble des noyaux gris centraux (NGC) connectés au
thalamus. Ces ganglions de la base sont reliés entre eux par des circuits de neurones fortement
impliqués dans les fonctions motrices. Cependant les lésions des ganglions de la base provoquent des

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
10
troubles moteurs avec tremblement, rigidité, ralentissement du mouvement (maladie de Parkinson) ou
des mouvements désordonnés (chorée).
Les noyaux gris centraux sont au nombre de cinq, bilatéraux c’est-à-dire dans chaque hémisphère
cérébraux et symétriques, situés dans la région sous-corticale à la base du crâne. Ce sont :
 le noyau caudé,
 le putamen,
Le noyau caudé et le putamen forment le striatum
 le pallidum,
 le corps sous-thalamique de Luys et
 la substance noire (ou locus niger ou encore substantia nigra).
Le noyau caudé et le putamen sont nommés striatum puisqu’il s’agit de la même structure
mésencéphalique.
Les noyaux gris centraux reçoivent des afférences de l’ensemble du cortex cérébral, projettent le
résultat de leur traitement sur le thalamus qui le retransmet à la région préfrontale et les aires cortico-
motrices. A la différence des autres systèmes moteurs, les noyaux gris centraux n’ont pas de
projections spinales sur les motoneurones. Il s’agit d’un système cortico-cortical qui fonctionne en
boucle.

Figure 17 : Coupe frontale Ganglions de la base du cerveau.

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
11
1.2. Diencéphale :
Le diencéphale est la région centrale inter-hémisphérique avec ses 2/3 dorsaux occupés par le
thalamus, son 1/3 ventral par l’hypothalamus qui se prolonge par une structure neuro-glandulaire, le
complexe pituitaro-hypophysaire.

1.2.1. Thalamus :
Le thalamus est un regroupement de plusieurs noyaux. Ces noyaux sont disposés en groupe antérieur,
postérieur et médian, eux-mêmes subdivisés en noyaux ventral, latéral et dorsal. C’est une zone de
relais pour toutes les informations afférentes avant leur projection sur le cortex cérébral. Il comprend
des noyaux spécifiques et des noyaux non spécifiques.
Les noyaux spécifiques ont une haute valeur discriminative pour les différentes modalités sensorielles
et présentent une somatotopie pour la sensibilité somatique (voie lemniscale, médian pour les
sensibilités faciale et gustative, corps genouillés latéral et médian pour les sensibilités visuelle et
auditive).
Les neurones thalamo-corticaux se projettent sur les aires sensorielles correspondantes.
Les noyaux non spécifiques ou noyaux réticulaires, sont des zones de convergence sensorielle
multimodale de type associatif. Ils intègrent une grande variété de messages nerveux et interviennent
comme un système d’alerte ou d’activation corticale.
Certains noyaux thalamiques reçoivent des afférences non sensorielles originaires des noyaux gris, du
cervelet et de l’hypothalamus.
Le thalamus est un lieu d’intégration des messages sensitifs ; il remanie et filtre les messages sensitifs.
Il module l’activité électrique cérébrale et contrôle la vigilance et conditionne ainsi le pouvoir
analytique et décisionnel du cortex cérébral.

Figure 18 : Noyaux gris centraux.

Figure 19 : Thalamus.

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
12
Figure 20 : Systématisation anatomo-fonctionnelle du thalamiques.

1.2.2. Hypothalamus :
Comme son l’indique, l’hypothalamus est la structure appendue à la partie inférieure du thalamus et
est relié à l’hypophyse par la tige pituitaire. Il comprend plusieurs noyaux regroupés en quatre
régions : une antérieure, une postérieure, une latérale et une médiane.
Il est en connexion avec le rhinencéphale, les formations réticulées du tronc cérébral, le thalamus, les
noyaux gris centraux et l’hypophyse.
Véritable centre homéostasique, l’hypothalamus intervient dans la régulation des fonctions
végétatives, des fonctions endocrines, et dans l’homéostasie. Cependant il contrôle les comportements
instinctifs : prise alimentaire car abrite le centre de la faim et de la soif, sexuels et d’agressivités. Il
intervient également dans le contrôle des réactions émotionnelles et dans le cycle veille-sommeil.

1.2.3. Hypophyse :
L’hypophyse est une structure neuro-glandulaire appendue à l’hypothalamus par la tige pituitaire. Elle
est composée de deux lobes : le lobe antérieur ou antéhypophyse et le lobe postérieur ou post
hypophyse.
Le lobe antérieur provient d'une évagination de la partie supérieure de la muqueuse buccale; (poche de
Rathke) et dérive du tissu épithélial. Ainsi, la connexion entre l’adénohypophyse et l’hypothalamus
est vasculaire. Les neurones hypothalamiques du son noyau ventral déversent les facteurs
hypothalamiques (stimulines et inhibines) dans un réseau capillaire dans l'infundibulum. C'est un
réseau capillaire primaire qui communique avec le réseau capillaire secondaire situé au niveau de
l'adénohypophyse par de petites veines portes. L'ensemble constitue le système porte hypothalamo-
hypophysaire. Par l'intermédiaire de ce système, les inhibines et les stimulines hypothalamiques
gagnent l'adénohypophyse et y exercent leurs activités.
Le lobe postérieur ou post hypophyse ou neurohypophyse abrite les terminaisons axonales des
neurones dont les corps cellulaires se trouvent dans les noyaux hypothalamiques. La neurohypophyse
est une excroissance de l'hypothalamus avec lequel elle reste unie par un réseau de neurofibres appelé
tractus hypothalamo-hypophysaire. Ce tractus qui passe dans l'infundibulum, est formé par l’axone des
neurones neurosécréteurs du noyau supra-optique (NSO) et du noyau supra-ventriculaire (NSV) de
l'hypothalamus. Ces derniers synthétisent deux principales hormones, l'hormone antidiurétique (ADH)
et l'ocytocine, qui sont emmagasinées dans des granules de sécrétion. Les vésicules de sécrétion
migrent du soma à la terminaison axonales au niveau de la neurohypophyse, le long du tractus
hypothalamo-hypophysaire à travers les axones des neurones et par un transport dit axonal pour être
déversées dans la circulation sanguine au contact de la posthypophyse. Lorsque les noyaux
supraoptiques et paraventriculaires sont stimulés, les hormones sont déversées par (exocytose) dans les
espaces périvasculaires, puis gagnent la circulation.

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
13
Figure 21 : Complexe hypothalamo-hypophysaire.

2. Tronc Cérébral :
Le tronc cérébral est la structure encéphalique située dans la fosse crânienne postérieure, sous le
cerveau et en avant du cervelet qui communique le cerveau à la moelle épinière. Il comprend de haut
en bas, les pédoncules cérébraux qui forment le mésencéphale, la protubérance ou pont et le bulbe
rachidien. C’est une zone de passage obligatoire des voies sensitives et motrices destinées ou issues du
cortex cérébral. Il est aussi le lieu d’émergence des noyaux des nerfs crâniens sauf le nerf olfactif. Le
tronc cérébral abrite les formations réticulées. Elle comprend trois parties : la formation réticulée
activatrice ascendante (FRAA), la formation réticulée activatrice descendante (FRAD), la formation
réticulée inhibitrice descendante (FRID).
Le tronc cérébral contient des noyaux impliqués dans l’organisation et le contrôle du cycle veille-
sommeil. Il abrite aussi les centres de régulation des fonctions cardiovasculaires et respiratoires.

(A) Vue antérolatérale gauche.

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
14
(B) Vue postérolatérale gauche.

Figure 22 : Tronc cérébral.

Figure 23 : Noyaux du tronc cérébral.

2.1. Formations réticulées :


La formation réticulée est localisée dans le tronc cérébral et s’étend du mésencéphale au bulbe
rachidien et à une partie du diencéphale (régions médianes du thalamus, de l’hypothalamus et aires
environnantes). Elle occupe la partie centrale du tronc cérébral. Son extrémité inférieure se trouve à la
partie haute de la moelle où elle est en continuité avec les interneurones médullaires, avec lesquels elle
interagisse.
Elle se présente sous la forme d'un tissu nerveux organisé dans son grand axe en trois bandes de corps
cellulaires (médiane et paramédiane gauche et droite) eux-mêmes constitués en îlots de
neurones densément connectés par de la substance blanche, d’où le terme « réticulé » qui vient du
latin reticulum, « réseau ».

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
15
On observe des faisceaux ascendants activateurs ou inhibiteurs sur le cerveau antérieur. On y trouve
aussi des faisceaux descendant activateurs ou inhibiteurs.
Cette structure reçoit, par des collatérales, des informations de toutes les modalités sensorielles qui ne
sont pas décodées mais qui servent d’activateur général et maintiennent un niveau d’éveil cérébral. La
formation réticulée est le « commutateur du cerveau ». Les faisceaux ascendants servent à l’activité.
Les faisceaux descendants vont permettre d’ajuster le contrôle moteur en fonction de l’état de veille et
du sommeil.
La formation réticulée pontique constitue un système activateur descendant. Les fibres réticulo-
spinales se connectent aux motoneurones alpha (α) et gamma (γ) par des voies directes ou indirectes.
Les synapses activatrices entraînent une augmentation du tonus musculaire et des réflexes médullaires,
en général. La formation réticulée bulbaire constitue un système inhibiteur descendant sur les mêmes
motoneurones. Ces deux systèmes antagonistes exercent leurs effets de façon simultanée qui
déterminent le tonus dépendant de l’équilibre entre les deux. Pendant le sommeil, le tonus diminue ou
disparaît complètement à une certaine phase du sommeil, le sommeil paradoxal. La formation réticulée
est responsable des ajustements apriori du tonus musculaire en vue de la réalisation du mouvement,
donc un contrôle anticipateur.

2.1.1. Formation réticulée ascendante :


La portion ascendante de la formation réticulée emprunte deux trajets distincts :
 le faisceau médian du télencéphale, ventral se projette sur le système limbique, le cortex
orbitofrontal et l'hypothalamus et
 le faisceau dorsal par rapport au premier faisceau (système réticulaire activateur) fait relais au
niveau thalamique avant de se projeter sur les hémisphères cérébraux.
La formation réticulée ascendante (FRA) est généralement activatrice et reçoit des afférences
sensitives et motrices. Elle se projette dans l’ensemble sur le cortex cérébral, sur les noyaux
thalamiques et sur l’hypothalamus, ainsi que le système limbique. La projection ascendante au niveau
des hémisphères cérébraux permet l'éléctrogénèse cérébral. Sa stimulation provoque l'éveil du sujet.

2.1.2. Formation réticulée ascendante :


La formation réticulée activatrice descendante projette des efférences vers le cervelet et vers les voies
sensorielles. L’influence activatrice de la formation réticulée et autres structures sous-corticales sont
transmises au cortex cérébral par deux types de projections : la voie thalamo-corticale et la voie extra-
thalamique.

Figure 24 : Formations réticulées.

3. Cervelet :
Le cervelet ou petit cerveau est la partie du système nerveux placé en dérivation du tronc central, dans
la fosse postérieure. Il comprend :

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
16
 une partie médiane ou vermis (paléocervelet),
 une partie intermédiaire et
 une partie hémisphérique (néocervelet).
Il est en connexion avec le cerveau, le tronc cérébral et la moelle épinière. Le vermis contrôle le tonus
de la musculature axiale, la posture, l’équilibration, les mouvements oculaires. La partie intermédiaire
du cervelet régule la motricité des membres. La partie hémisphérique coordonne la motricité
volontaire surtout distale (précision et vitesse des mouvements).

B. Moelle épinière :
La moelle épinière fait suite au bulbe au niveau de la charnière cavito-cervicale et continue jusqu’à la
deuxième vertèbre lombaire (L2). C’est un centre nerveux qui coordonne l’activité réflexe. C’est aussi
un lien de passage obligatoire des voies sensitives et motrices issues des récepteurs ou destinées aux
effecteurs. Sur le plan anatomique et histologique, elle comporte la substance grise (SG) centrale et la
substance blanche périphérique.
La substance grise correspond aux centres nerveux médullaires, la substance blanche est constituée par
des voies de conduction sensitives et motrices.
La substance est divisée en trois parties :
 la corne postérieure ayant une fonction sensitive,
 la corne antérieure ayant une fonction motrice,
 la corne intermédiaire ayant une fonction végétative.
La substance blanche comprend trois parties périphériques, chacune formant des cordons ou
colonnes de conduction des informations nerveuses : le cordon antérieur, le cordon postérieur et le
cordon latéral. Dans les cordons les fibres nerveuses de même origine ou de même destinée se
regroupent en faisceaux et forment une voie nerveuse.

Figure 25 : Moelle épinière logée dans la colonne vertébrale, entourée par les couches de protection.

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
17
Figure 26 : Configuration de la moelle épinière en fonction de ses segments.
De la moelle partent et viennent des fibres nerveuses qui se réunissent pour former, au niveau de
chaque vertèbre, les racines rachidiennes par deux branches dorsales et ventrales. Les racines dorsales
sont constituées de fibres sensorielles dont les corps cellulaires sont regroupés dans le ganglion
rachidien (ou spinal) localisé le long de ces racines dorsales. Les racines ventrales comprennent
exclusivement des fibres motrices dont les corps cellulaires sont localisés dans la région ventrale ou
latérale de la substance grise de la moelle.
Dans la moelle épinière, les corps cellulaires sont localisés dans la région centrale, formant la
substance grise, tandis que les fibres nerveuses myélinisées de localisation périphérique, constituent la
substance blanche.
La substance grise est formée par dix (10) lames ou couches cellulaires décrites par Rexed, sur la base
de l’organisation cytoarchitectonique.
La substance blanche est cependant constituée par de faisceaux de fibres sensorielles formant les voies
ascendantes, et par des faisceaux de fibres motrices formant les voies descendantes.
Les cornes dorsales reçoivent les informations sensorielles et constituent une première étape
d’intégration, tandis que les cornes ventrales contiennent le corps cellulaire des motoneurones et les
cornes latérales abrites les corps cellulaires des neurones viscéro-moteurs.

C. Système nerveux périphérique :


Le système nerveux périphérique est constitué par des nerfs et ganglions rachidiens et des nerfs
crâniens. Les nerfs sont formés de fibres nerveuses sensitives et motrices. Les nerfs rachidiens
émergent de la moelle par deux racines, l’une postérieure, sensitive, l’autre antérieure motrice. La
racine sensitive innerve un territoire cutané appelé dermatome et la racine antérieure innerve un
groupe de muscles formant un même myotome.

1. Nerfs rachidiens :
Le nerf rachidien est un paquet de plusieurs fibres nerveuses venant et partant de la moelle épinière. Il
nait de part et d’autre de la moelle épinière par deux branches : une ventrale et l’autre dorsale.
Les deux racines se réunissent pour former le nerf rachidien qui comporte quatre types de fibres :
 fibres somatomotrices (efférentes) destinées aux fibres musculaires striées,
 fibres somatosensorielles (afférentes) conduisant la sensibilité,
 fibres viscéro-motrices innervant les muscles lisses et
 fibres viscéro-sensibles des organes internes.

NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
18
NEUROPHYSIOLOGIE / Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-Assistant, FMOS / USTTB.
19

Vous aimerez peut-être aussi