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PHYSIOLOGIE CARDIOVASCULAIRE
Chapitre I
Généralités :
I. Généralités :
A. Cœur :
1. Organisation anatomique
1.1. Tuniques de la paroi cardiaque
1.1.1. Endocarde
1.1.2. Myocarde
1.1.3. Péricarde
1.2. Tissu nodal
1.3. Innervation
1.3.1. Sympathique
1.3.2. Parasympathique
1.4. Vascularisation
2. Organisation fonctionnelle
B. Vaisseaux sanguins :
1. Organisation anatomique
1.1. Artère
1.2. Capillaire
1.3. Veine
1.4. Innervation
1.4.1. Sympathique
1.4.2. Parasympathique
2. Organisation fonctionnelle
3. Fonctions vasculaires
3.1. Conduction ou écoulement sanguin
3.2. Function d’échange
3.3. Retour veineux
C. Vaisseau lymphatique :
I. Généralités :
L’apport sanguin au muscle cardiaque est assuré par les artères coronaires et son retour au cœur
se fait par les veines coronaires à l’endroit de l’atrium droit.
Le système cardiovasculaire est organisé en une pompe (cœur) qui alimente un ensemble de
circuit vasculaire.
A. Cœur :
1. Organisation anatomique :
Le cœur est organe musculaire, creux, impair, intrathoracique, localisé entre les poumons, dans
le médiastin moyen, à gauche et en arrière du sternum, reposant sur le diaphragme.
A la forme d’une pyramide triangulaire à base postérieure et à apex antéro-latéral gauche, ses
deux tiers (2/3) médio-apicaux sont à gauche de la ligne médiane. L’aire cardiaque correspond
à la région précordiale.
Le grand axe du cœur est oblique de haut en bas et de droite vers la gauche.
Le cœur est enfermé dans un sac fibreux, peu distensible, le péricarde. Son poids dépend de
l’âge, du sexe et de la surface corporelle et est compris entre 150 et 180 g/m2.
Le cœur humain est divisé en deux parties : le cœur droit et le cœur gauche, chacune étant
formée d’un atrium et d’un ventricule. Les deux oreillettes sont séparées par une paroi
musculaire, le septum inter-auriculaire et les deux ventricules sont séparés le septum inter-
ventriculaire. Entre l’atrium et le ventricule, dans chaque moitié du cœur, on trouve les valves
auriculo-ventriculaires qui permettent le passage unidirectionnel du sang, c’est-à-dire de
l’atrium vers le ventricule. Les valves auriculo-ventriculaires droites sont appelées, valves
tricuspides, car elles sont au nombre de trois valves fibreuses en forme de cuspide. Les auriculo-
ventriculaires gauches sont au nombre de deux feuillets valvulaires. Elles ressemblent à la mitre
d’un évêque ce qui lui a valu son nom de valve mitrale.
Pour empêcher les valves auriculo-ventriculaires d’être refoulées dans l’atrium appelée
prolapsus, leur bord libre est attaché aux muscles papillaires par un système de cordage
tendineux. Cependant, les muscles papillaires n’ouvrent ni ne ferment les valves, leur unique
rôle est de limiter les mouvements valvulaires.
L’ouverture du ventricule droit vers l’artère pulmonaire et celle du ventricule gauche vers
l’aorte sont minus de système valvulaire qui portent respectivement le nom de valves sigmoïdes
pulmonaires et aortiques. Elles sont appelées valves semi-lunaires à raison de la forme en demi-
lune. Ces valves s’ouvrent et laisse passer le sang dans les artères lors de la systole ventriculaire
et ne permettent pas le retour du sang dans les ventricules au cours de la diastole.
Comme les valves auriculo-ventriculaires, leur fonctionnement est strictement passif. Leur
ouverture ou leur fermeture ne dépend que de la différence de pression entre les compartiments
d’amont et d’aval.
Quand les valves cardiaques s’ouvrent, elles n’opposent qu’une très faible résistance au débit.
Cependant de très faibles différences de pression de part et d’autre de la valve suffisent à
engendrer de grand débit. Dans certaines circonstances pathologiques, les valves peuvent se
rétrécir et ne pas s’ouvrir complètement, opposant alors une forte résistance au passage du flux
sanguin. Dans ce cas, il faut que le ventricule développe une pression plus élevée pour que le
sang s’écoule à travers l’orifice valvulaire rétrécis. Le passage du sang à travers l’orifice rétrécis
produit un souffle d’éjection de même que le reflux de sang à travers à des valvules non étanches
produit un souffle de régurgitation.
Il n’y a pas de valves à l’abouchure des veines caves supérieure et inférieure dans l’atrium droit,
ni des veines pulmonaires dans l’atrium gauche. Toutefois, la contraction atriale ne refoule
qu’une très petite quantité de sang dans les veines car elle induit une constriction de leurs
embouchures.
La paroi cardiaque est principalement constituée par des cellules musculaires. Les cellules
musculaires atriales renferment des granules contenant des peptides appelés peptide ou facteur
atrial natriurétique. Cette hormone intervient dans la régulation de la concentration de sodium
dans le liquide extracellulaire et de la volémie.
1.1.1. Endocarde :
L’endocarde est une mince couche de cellules qui tapisse la face interne des cavités cardiaques
et qui se prolonge, en dehors du cœur, par la tunique interne des artères et des veines. Il est
constitué d'un épithélium pavimenteux simple reposant sur une couche de tissu conjonctif, avec
de fibre collagène : la membrane basale.
La couche sous-endocardique contient aussi des cellules cardionectrices de Purkinje et
d’important réseaux micro-vasculaire. Elle sépare l’endocarde du myocarde.
Il est apparu récemment que l'endocarde est constitué de cellules impliquées dans le contrôle
des fonctions électrophysiologiques des cardiomyocytes. Cependant l'endocarde agit comme
une barrière fonctionnelle entre le sang et le cœur contrôlant la composition ionique du fluide
extracellulaire dans lequel baignent les cardiomyocytes. L’inflammation de cette couche est
appelée endocardite.
1.1.2. Myocarde :
L’essentiel de la paroi cardiaque est fait d’une épaisse couche de muscle strié spécifique, le
myocarde. Les cardiomyocytes sont des cellules courtes, ramifiées et étroitement liées entre
elles en plusieurs zones par des disques intercalaires ou stries scalariformes, constitués par :
les nexus ou jonctions communicantes ou gap junctions : ils assurent la communication
entre les cellules, permettent cependant le passage des ions, des métabolites ou d’autres
facteurs de régulation,
les desmosomes ou macula adherens : ce sont des zones sans insertion du sarcomère
et
les fascias adherens, sur lesquels le sarcomère s’insère.
La paroi libre des ventricules contient trois couches de fibres musculaires superposées. En
regardant le cœur de l’apex vers la base :
la couche externe spiralée s’enroule en sens antihoraire,
la couche médiane réalise des cercles transversaux et
la couche interne est spiralée en sens horaire.
Comme tout muscle, le muscle cardiaque est électriquement excitable et convertit l’énergie
chimique stockée dans les liaisons de l’ATP en force mécanique. Le potentiel d’action
excitateur en provenance du tissu nodal est transmis à la cellule musculaire et se propage le
long de sa membrane plasmique ce qui provoque sa dépolarisation et par la suite la contraction
cardiaque.
1.1.3. Péricarde :
Le péricarde est un sac à double paroi contenant le cœur et les racines des gros vaisseaux
sanguins. Il est constitué d'un feuillet superficiel, le péricarde fibreux et d'un feuillet profond,
le péricarde séreux.
Le péricarde séreux est lui-même composé de deux feuillets : le feuillet pariétal vers l'extérieur
et le feuillet viscéral intimement collé à la face externe du myocarde. Les deux feuillets sont
séparés par un espace très réduit, rempli d’un liquide séreux, d’ultrafiltrat plasmatique dont le
volume physiologique va de 15 à 50 ml. Au-delà d’un volume de 150 ml, le liquide péricardique
peut compromettre l’hémodynamique intracardiaque.
Le liquide péricardique sert de lubrifiant facilitant les mouvements du cœur au sein du sac
péricardique. L’inflammation de ces feuillets constitue une péricardite. La péricardite peut être
sèche ou liquidienne.
(A)
(B)
(C)
Figure 10 : Aspects histologiques du muscle cardiaque (A). Les fibres musculaires sont plus
épaisses au niveau des ventricules, (B) qu’au niveau auriculaire (C).
Près de 1% des cellules cardiaques ne sont pas des cellules contractiles, mais un type de cellules
qui assurent la genèse et la conduction de l’influx excitateur à la cardiomycyte. Ces cellules
forment un tissu spécialisé appelé tissu nodal. Elles sont en contact directe avec les cellules
musculaires cardiaques qu’elles innervent. Elles sont organisées en :
nœud sino-auriculaire ou nœud sinusal de Keith et de Flack,
nœud auriculo-ventriculaire,
faisceaux de communications internodaux de Backman à l’étage auriculaire,
réseau de conduction intraventriculaire à partir du nœud auriculo-ventriculaire, le
faisceau de His,
branches droite et gauche d’Aschoff Tawara ainsi que
réseau de Purkinje qui connecte le tissue nodal au tissue musculaire.
Cet ensemble constitue l’innervation intrinsèque du cœur.
1.3. Innervation :
L’innervation cardiaque extrinsèque est assurée par le système nerveux autonome dont il reçoit
une grande afférence sympathique.
1.3.1. Sympathique :
médullosurrénale, atteint le cœur par le courant sanguin, se fixe sur les mêmes récepteurs et
provoque les mêmes effets que la noradrénaline.
1.3.2. Parasympathique :
1.4. Vascularisation :
La circulation coronaire est la circulation qui irrigue le cœur. Elle est organisée en un réseau
ramifié d’artères, d’artérioles, de capillaires, de veinules et de veines qui entourent le cœur en
couronne d’où le nom de circulation coronaire. Le sang qui traverse les cavités cardiaques
n’échange pas de nutriments et de métabolites avec les cellules cardiaques. Comme les cellules
de tout autre organe, celles du cœur échangent les éléments nutritifs et les métabolites avec le
sang qui circule dans la circulation coronaire.
Les artères coronaires naissent de l’aorte, juste au-dessus des sigmoïdes aortiques dans le sinus
de Valsalva des deux côtés. Elles sont au nombre de deux : l’artère coronaire droite et gauche.
Le volume de sang véhiculé par les artères coronaires en une unité de temps constitue le débit
sanguin coronaire qui est de l’ordre de 220 à 250 ml/mn soit 4 à 5% du débit cardiaque.
Elle naisse du côté gauche de la racine de l’aorte dans le sinus de Valsalva, chemine dans le
sillon qui sépare l’artère pulmonaire de l’oreillette gauche et gagne ainsi le sillon inter-
Elle naisse du côté droit de la racine de l’aorte dans le sinus de Valsalva, passe entre l’oreillette
droite et l’artère pulmonaire, puis s’engage dans le sillon auriculo-ventriculaire droit et donne
naissance à l’artère marginale droite au bord droit du cœur, qui recourbe sur la face inférieure
du cœur pour passer dans le sillon auriculo-ventriculaire et former l’artère inter-ventriculaire
postérieure.
L’ensemble des veine et artère baigne dans un tissu adipeux qui les protège de la force
d’écrasement musculaire lors de la contraction musculaire.
(A)
(B)
2. Organisation fonctionnelle :
Le cœur est une pompe volumétrique, disposant une double fonction : éjection et aspiration.
La systole est la contraction des fibres myocardiques et la diastole traduit la relaxation de ces
fibres musculaires. L’influx électrique nécessaire à l’excitation du myocarde et sa contraction
est générée par le tissu nodal qui est doté d’une automaticité et modulées par le système nerveux
autonome.
L’alternance systole, diastole constitue le cycle cardiaque. Elle a pour but de faire varier la
pression intracardiaque ce qui favorise le déplacement du sang dans le cœur et entre les ses
différentes cavités. Ainsi, le sang se déplace instantanément selon un gradient de pression, c’est-
à-dire d’un compartiment de forte pression vers un compartiment de basse pression.
B. Vaisseaux sanguins :
1. Organisation anatomique :
L’arbre vasculaire commence par des artères souches : l’artère pulmonaire et l’aorte qui
naissent respectivement des ventricules droit et gauche. Par division successive les artères
souches donnent naissance à un nombre croissant de vaisseaux dont le diamètre diminue
progressivement jusqu’aux artérioles (37,0 µm) puis aux capillaires (7,0 µm).
Des capillaires, se formes les veinules par convergence, puis les veines, plus nombreuses
(généralement deux veines pour une artère) et plus large que les artères de même ordre de
division.
La paroi des artères et des veines, sauf celle des plus petites, est composée de trois tuniques
distinctes entourant un espace central rempli de sang, la lumière.
A. La tunique interne ou intima, est constituée d’un épithélium pavimenteux
simple squameux qui tapisse la lumière de tous les vaisseaux appelé endothélium.
Elle est en continuité avec l’endocarde, ses cellules plates s’imbriquent les unes
dans les autres et forment une surface luminale lisse. L’endothélium repose sur une
membrane basale. Dans les vaisseaux de diamètre supérieur à 1 mm, la couche
sous-endothéliale est faite de tissu conjonctif.
1.1. Artère :
L’artère, est le segment vasculaire qui transporte le sang du cœur vers la périphérie. Elle se
divise successivement le long de son trajet en artériole puis en segment artériel du capillaire.
Les artères de grand calibre ont un rôle de distribution (conduction). Leur paroi contient une
forte proportion de fibres élastiques qui le rend plus distensible en systole, pouvant atteindre
environ 10% de son diamètre initial.
Les artérioles terminales qui précèdent immédiatement les capillaires, sont en revanche
dépourvues d’une telle innervation et échappent à ce contrôle. Leur vasomotricité est soumise
aux activités métaboliques locales.
1.2. Capillaire :
Un capillaire est par définition, la portion vasculaire au niveau de laquelle s'effectuent des
échanges entre le sang circulant et les tissus de voisinage. Il fait suite à l’artériole et se prolonge
par la veinule. Généralement il dispose un pôle artériel et un pôle veineux.
Le réseau capillaire est formé d’un entrelacement de microvaisseaux long d’environ 50 km. Le
diamètre moyen d’un capillaire est de l'ordre de 8µm, il possède une structure relativement
simple avec un endothélium et une membrane basale sans une couche de muscle lisse dans leur
paroi et par conséquent, ils ne sont pas capables de modifier leur diamètre de façon active. Les
modifications de diamètre sont passives et sont provoquées par les variations de la résistance
pré- et post capillaire. Les capillaires à paroi fine sont capables de supporter de grandes
pressions internes sans se déformer.
Leur paroi est perméable, permet ainsi la filtration des nutriments, de l’oxygène et des hormones
vers le liquide interstitiel ainsi que la réabsorption des métabolites.
Le débit sanguin qui traverse le lit capillaire est appelé débit nutritionnel puisqu’il permet
l’échange entre le sang et les tissus. Cependant, le sang qui passe directement des artérioles aux
veinules sans passer par les capillaires est appelé débit non nutritionnel ou débit shunté.
Tous les capillaires ne sont pas fonctionnels en même temps. Dans un organe au repos, le sang
circule dans 5% des capillaires. Une forte activité métabolique d’un tissu sollicite un débit
sanguin élevé et de ce fait implique un nombre croissant de capillaire par le phénomène de
recrutement et une augmentation de leur calibre.
1.3. Veine :
La veine est le segment vasculaire qui transporte le sang de la périphérie vers le cœur. Après
avoir formé le réseau veineux du capillaire, les petites veines convergent et fusionnent pour
former les veinules qui se rencontrent pour former à leur tour les veines de plus en plus grosses.
Dans la circulation systémique, les artères transportent toujours du sang oxygéné et les veines
de sang désoxygéné, par contre dans la circulation pulmonaire, l’artère demeure par définition,
le vaisseau partant du cœur mais transportant du sang désoxygéné vers les poumons, alors que
les veines transportent du sang riche en oxygène, issu de l’hématose vers le cœur gauche.
Dans les vaisseaux ombilicaux du fœtus, le rôle des veines et des artères diffère de celui de la
circulation systémique.
1.4. Innervation :
1.4.1. Sympathique :
dans les vaisseaux du rein, de la peau, de la rate et de l’intestin et sont plus rare au niveau des
vaisseaux coronaires, cérébraux, des muscles striés squelettiques.
Elles forment une synapse avec les fibres musculaires lisses vasculaires. Dans cette synapse,
elles libèrent de nombreux neuromédiateurs comme l’adrénaline et la noradrénaline qui agit à
travers leur récepteur postsynaptique. Ces récepteurs adrénergiques sont de type α1 et β2
localisés au niveau de la membrane plasmique de la cellule musculaire lisse vasculaire.
Les récepteurs α1 ont une affinité pour la noradrénaline et les récepteurs β2 pour l’adrénaline :
la stimulation du récepteur α1 couplé à la protéine Gq entraine une vasoconstriction par
l’intermédiaire de la phospholipase C et de l’inositol triphosphate (IP3),
la stimulation du récepteur β2 induit une vasodilatation par l’intermédiaire de l’AMPc
comme second messager.
Globalement il existe une décharge permanente des fibres sympathiques qui s’ajoute au tonus
myogénique de base, l’ensemble constitue le tonus vasomoteur.
1.4.2. Parasympathique :
Les fibres postganglionnaires parasympathiques sont peu importantes au niveau des vaisseaux
des organes cibles contrairement aux fibres sympathiques. Elle innerve essentiellement les
vaisseaux des tissus génitaux érectiles, du cerveau, les artères coronaires et celles de certaines
glandes de la peau et du tractus intestinal. Leurs actions sont vasodilatatrices.
Elles agissent sur leurs récepteurs membranaires postsynaptiques à travers l’acétylcholine qui
sont de type muscariniques (M2 et M3). In vitro, l’application de l’acétylcholine sur les cellules
musculaires lisses vasculaires induit une vasoconstriction, par contre in vivo, l’acétylcholine a
un effet vasodilatateur. Ce neuromédiateur a des actions indirectes et variables selon les
organes.
2. Organisation fonctionnelle :
La circulation dite fonctionnelle : est destinée à certains organes pour assurer leurs
fonctionnements spécifiques :
au niveau des poumons, elle assure l’hématose,
au niveau du foie (système porte) : elle assure l’absorption et le stockage des nutriments
et la désintoxication du sang,
au niveau du rein : elle assure la filtration glomérulaire,
Quel que soit le type de circulation sanguine, le réseau vasculaire est subdivisé en différentes
zones ayant des fonctions spécifiques :
une zone de conduction ou de convection circulatoire et
d’amortissement : ce sont des gros troncs artériels, riches en fibres élastiques, peu
compliants, peu nombreux. En plus de leur fonction de conduction, elles jouent un rôle
mineur dans la vasomotricité (entre 10 et 15%).
une zone de résistance pré-capillaire : les artérioles, c’est la zone de
modulation de la résistance par la vasomotricité. Elles sont très riches en fibre musculaire
élastique.
une zone d’échanges, les capillaires : ce sont des vaisseaux à paroi très fine et
perméable. Ils constituent un vaste lit de réseau capillaire assurant l’échange d’eau, de
nutriments, de gaz, et de métabolites entre le compartiment vasculaire et l’interstitium.
Ils sont minues de sphincters qui règlent leur débit et leur pression. Le réseau capillaire
est très dense, environ 150.000 km de surface d’échange plus ou moins utilisé par
l’organisme en fonction de son activité.
une zone de résistance post-capillaire, les veinules : responsable d’une
résistance supplémentaire, à travers une vasomotricité importante,
une zone capacitive, les veines : très compliants déformables, dilatables, et
pouvant contenir un grand volume de sang. Les veines sont garnies de valvules, sorte de
petits clapets anti-retour interdisant le reflux du sang.
Au retour, lorsque les vaisseaux vont confluer en veines, il va y avoir une accélération de la
vitesse d’écoulement du sang.
Le volume de sang contenu dans la circulation systémique à un instant donné équivaut à 4,5 L
et est répartis comme suit:
700 mL dans les artères,
300 mL dans le lit capillaire,
3,5 L dans les veines systémiques, et
500 ml dans la circulation pulmonaire (dont 60 dans les capillaires pulmonaires).
Ao : aorte,
VCS : veine cave supérieure
VCI : veine cave inférieur.
3. Fonctions vasculaires :
3.1. Conduction ou écoulement sanguin :
La contraction ventriculaire confère au sang l’énergie nécessaire à son écoulement malgré les
résistances vasculaires qui s’y oppose. La totalité du volume d'éjection systolique ne peut
s'écouler à travers l'arbre vasculaire pendant la seule durée de cette phase. Une partie importante
du sang est donc temporairement stockée grâce à la distensibilité de la paroi vasculaire, qui
lorsque que la force d'éjection systolique ventriculaire va diminuer, reviendra à sa valeur de
repos, restituant ainsi au courant sanguin le volume emmagasiné, ce qui propulse de nouveau
le sang dans les vaisseaux. Cet effet dit de Windkessel est due aux propriétés visco-élastiques
de la paroi des artères et influence les valeurs de la pression pulsée.
La pression est fortement pulsée, intermittente lors de l’entrée dans le système à haute pression.
Elle s’amplifie ensuite tout le long de l²’arbre artériel puis s’amortit au niveau des artérioles.
Ce mécanisme se reproduit de proche en proche, constituant l'onde artérielle ou onde de pouls
qui se propage tout au long de l'arbre artériel, à une vitesse de plusieurs mètres par seconde.
L'onde artérielle affecte les résistances artériolaires et les bifurcations et forme ainsi une onde
réfléchie qui revient au cœur. A son passage, l'onde artérielle module la vitesse d'écoulement
du sang qui s'effectue quant à elle, à une vitesse de quelques centimètres ou dizaines de
centimètres par seconde. La vitesse de propagation de l'onde artérielle est donc un témoin de
l'état de la paroi. Elle s'accélère lorsque que la paroi artérielle devient anormalement rigide,
comme par exemple dans l'hypertension artérielle.
Le long de l'arbre artériel, l'onde rencontre des conditions différentes, principalement parce que
la composition histologique de la paroi artérielle n'est pas uniforme à tous les niveaux (la
proportion des fibres élastiques diminue, tandis que la proportion des fibres musculaires
augmente lorsque qu’on s'éloigne du cœur).
Alors que la vitesse circulatoire maximale systolique diminue à distance du cœur, la pression
artérielle systolique augmente car l'onde artérielle rencontre la paroi artérielle moins
distensible. C'est pourquoi la pression artérielle systolique chez un sujet normal allongé est plus
élevée au niveau de l'artère tibiale postérieure qu’au niveau de l'artère brachiale.
Les échanges entre le compartiment sanguin et le compartiment interstitiel ont lieu au niveau
du capillaire. La vitesse d’écoulement du sang à travers les anses capillaires est réduite et de
mode est continue maximisant ainsi les échanges entre le lit capillaire et tissu environnant.
Lors de la traversé du lit capillaire, les globules rouges passent en file indienne au centre et le
plasma en périphérie. Ils traversent la filière par groupe de deux, l’un derrière l’autre, séparé
par du plasma et se faufilent en se déformant grâce à leur grande flexibilité. Ils sont capables
de passer à travers des pores ayant jusqu’à 3 µ de diamètre, sous une très faible pression (≈ 3
cm H2O). Dans ces conditions, ils sortent intacts, non hémolysés et ils retrouvent leur forme
normale. Le plasma se déplace sur son axe en progressant à une vitesse d’environ deux fois la
vitesse de transport des globules.
Cette disposition fonctionnelle facilite beaucoup l’échange entre les globules rouges et le
plasma et entre ce dernier et l’interstitium dans un sens et dans l’autre.
Les échanges à travers la paroi des capillaires s'effectuent par différents mécanismes. Deux
types d’échanges sont décrits :
la diffusion des éléments dissout, et
la filtration des liquides.
L’échange par diffusion concerne tous les éléments dissous dans le plasma. C’est le mécanisme
d’échange transcapillaire le plus important.
Les pores ou orifices en nombre et dimension variables selon les organes, permettent le passage
de molécules non liposolubles, avec un débit limité par leur taille, le nombre de pores
disponibles, et le débit sanguin. Les molécules liposolubles peuvent diffuser à travers la paroi
capillaire. Les mouvements de l'eau à travers la paroi du capillaire sont déterminés par la
pression hydrostatique d'une part et la pression oncotique des protéines plasmatiques d'autre
part.
Le graphique de Starling montre que, dans la partie initiale du capillaire (pôle artériel), la
pression hydrostatique l'emporte sur la pression oncotique, l'effet résultant est une filtration,
c’est-à-dire sortie d'eau vers le milieu interstitiel.
Par contre, dans la deuxième partie du capillaire (pôle veineux), la pression oncotique devient
supérieure à la pression hydrostatique, ce qui réabsorbe l'eau dans la lumière vasculaire.
Lorsque que la pression oncotique diminue par une diminution du taux de protéine plasmatique,
comme dans les cas d’insuffisance hépatique ou de dénutrition, l'excès de filtration et
l’insuffisance de réabsorption qui en résulte provoque un œdème.
Lorsque que la pression hydrostatique augmente comme en position debout ou dans
l’insuffisance veineuse, on observe aussi un œdème localisé par excès de filtration.
(A)
(B)
Figure 22 : Schéma de Starling – Les mouvements d’eau à travers la paroi capillaire sont
régis par la pression hydrostatique, tendant à chasser l’eau hors du capillaire, et la pression
oncotique qui retient l’eau dans le capillaire. Une baisse de la pression oncotique (insuffisance
hépatique, dénutrition) ou une augmentation localisée de la pression veineuse (insuffisance
valvulaire en position debout) aboutissent à une inflation du liquide interstitiel ou œdème.
Les régulations de la vasomotricité veineuse et de la vasomotricité artérielle sont régies par des
mécanismes similaires, mais peuvent intervenir de façon dissociée.
C. Vaisseaux lymphatiques :
Dans les conditions normales, il y a toujours un petit excès de filtration à travers les capillaires
sanguins vers le milieu interstitiel, correspondant à 2,5 ou 3 litres d'eau par jour. Ce liquide est
ramené vers la grande circulation par les vaisseaux lymphatiques. Ceux-ci constituent un réseau
vasculaire parallèle de retour, dont les capillaires collectent, outre cet excédent d'eau filtrée, de
grosses protéines, des lipides, notamment ceux qui proviennent de l'absorption intestinale mais
aussi des cellules saines (globules blancs) ou pathologiques (cellules cancéreuses).
La paroi des capillaires lymphatique se résume à des cellules endothéliales imbriquées, arrimées
aux tissus environnants de sorte que les déformations mécaniques de ces tissus les disjoignent,
facilitant le passage des grosses molécules et des cellules. Les capillaires lymphatiques
convergent pour former des vaisseaux le long desquels on observe des citernes ainsi que des
ganglions (amas de cellules lymphoïdes). La circulation lymphatique se draine dans le canal
thoracique et rejoint la circulation sanguine systémique.