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PHYSIOLOGIE CARDIOVASCULAIRE 1

Université des Sciences de Techniques et de


Technologies de Bamako
(USTTB)

Faculté de médecine et d’odontostomatologie


(FMOS)

PHYSIOLOGIE CARDIOVASCULAIRE

Notes de cours réparées par

Bamodi SIMAGA, MD – PhD


Physiologie et explorations fonctionnelles cardiorespiratoires
Enseignant chercheur
Maitre-assistant
FMOS / USTTB

Bamodi SIMAGA, MD-PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-assistant, FMOS/USTTB.


PHYSIOLOGIE CARDIOVASCULAIRE 2

Chapitre I
Généralités :

I. Généralités :

II. Organisation générale du système cardiovasculaire :

A. Cœur :
1. Organisation anatomique
1.1. Tuniques de la paroi cardiaque
1.1.1. Endocarde
1.1.2. Myocarde
1.1.3. Péricarde
1.2. Tissu nodal
1.3. Innervation
1.3.1. Sympathique
1.3.2. Parasympathique
1.4. Vascularisation
2. Organisation fonctionnelle

B. Vaisseaux sanguins :
1. Organisation anatomique
1.1. Artère
1.2. Capillaire
1.3. Veine
1.4. Innervation
1.4.1. Sympathique
1.4.2. Parasympathique
2. Organisation fonctionnelle
3. Fonctions vasculaires
3.1. Conduction ou écoulement sanguin
3.2. Function d’échange
3.3. Retour veineux

C. Vaisseau lymphatique :

Bamodi SIMAGA, MD-PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-assistant, FMOS/USTTB.


PHYSIOLOGIE CARDIOVASCULAIRE 3

I. Généralités :

Le système cardiovasculaire est un véritable moyen de communication au moyen du sang qui


est propulsé par la pompe cardiaque à travers des vaisseaux. Cependant il assure le transport
des gaz respiratoires et de nutriments entre leurs points d’entrée dans l’organisme et les
cellules dans un sens et celui des métabolites entre les cellules et les différents sites de leurs
éliminations dans l’autre sens.

Le système cardio-vasculaire est aussi indispensable au fonctionnement intégral et particulier


de certains organes comme les poumons, les reins et le foie.

Schématiquement, le système cardiovasculaire ou système de convection circulation comporte :


(1) une pompe musculaire à fonctionnement alternatif ; le cœur qui transmet au sang l’énergie
nécessaire à son écoulement à travers (2) un réseau de distribution vasculaire, les artères ou
zone de conduction, les artérioles ou zone de résistances jusqu’aux capillaires qui sont de très
fins vaisseaux perméables au voisinage des cellules où ont lieu les échanges entre le
compartiment sanguin et les cellules. De ces zones d’échanges le sang retourne au cœur à
travers les veines.

Le cœur comprend deux parties fonctionnant parallèlement :


 le cœur gauche, qui alimente la circulation systémique et
 le cœur droit alimente la circulation pulmonaire.
Le cœur droit et le cœur gauche comportent chacun un atrium, anciennement appelé oreillette
qui reçoit le sang à travers leur retour veineux. Des oreillettes, le sang passe dans les ventricules
à travers les orifices auriculo-ventriculaires, où il va être éjecté dans l’artère pulmonaire en
direction des poumons à partir du ventricule droit et vers l’aorte en direction des organes
périphériques à partir du ventricule gauche.

La circulation sanguine générale est organisée en :


 une circulation systémique comprenant un réseau artériel et veineux. Elle alimente les
différents organes, par les branches de division de l’aorte, et assure le retour du sang
au cœur issu de ces organes à travers les veines,
 une circulation pulmonaire comprenant un réseau artériel et veineux. Elle assure le
transport du sang vers les poumons pour l’hématose à travers l’artère pulmonaire et ses
branches de division, et le retour du sang oxygéné des poumons au cœur à travers les
veines pulmonaires.

Le type de circulations sanguines est spécifique à son organisation anatomo-fonctionnelle.


Cependant, le système porte est un réseau vasculaire qui aborde un organe sous une seule entité :
la veine.
Si les poumons reçoivent par l’artère pulmonaire, du sang veineux mêlé, ils reçoivent en outre
du sang artériel à travers les artères bronchiques. A cet effet, les veines bronchiques ne
s’abouchent pas dans l’atrium droit mais dans l’atrium gauche. Ainsi le sang qu’elles
transportent souille en partie le sang veineux oxygéné pulmonaire issu de l’hématose.

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L’apport sanguin au muscle cardiaque est assuré par les artères coronaires et son retour au cœur
se fait par les veines coronaires à l’endroit de l’atrium droit.

Comme l’a signalé le physiologiste britannique William Harvey en 1628, le système


cardiovasculaire forme une boucle fermée, de telle sorte que le sang qui est expulsé par le cœur
par une série de vaisseaux y retourne par une autre série.

Figure 1 : Schéma général du système cardio-vasculaire.

II. Organisation générale du système cardio-vasculaire :

Le système cardiovasculaire est organisé en une pompe (cœur) qui alimente un ensemble de
circuit vasculaire.

A. Cœur :
1. Organisation anatomique :

Le cœur est organe musculaire, creux, impair, intrathoracique, localisé entre les poumons, dans
le médiastin moyen, à gauche et en arrière du sternum, reposant sur le diaphragme.
A la forme d’une pyramide triangulaire à base postérieure et à apex antéro-latéral gauche, ses
deux tiers (2/3) médio-apicaux sont à gauche de la ligne médiane. L’aire cardiaque correspond
à la région précordiale.
Le grand axe du cœur est oblique de haut en bas et de droite vers la gauche.
Le cœur est enfermé dans un sac fibreux, peu distensible, le péricarde. Son poids dépend de
l’âge, du sexe et de la surface corporelle et est compris entre 150 et 180 g/m2.

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Il est délimité par quatre (4) bords :


 un bord supérieur : horizontal, passant par les 2ème espaces intercostaux, droit et
gauche, jusqu’à 15 mm en dehors du bord latéral gauche du sternum,
 un bord inférieur : un peu oblique en bas et à gauche, allant du 6ème cartilage droit
jusqu’au 5ème espace intercostal gauche,
 un bord droit : vertical, presque parallèle au bord droit du sternum, situé entre le 2ème
espace intercostal droit et le 6ème cartilage costal droit,
 un bord gauche : fortement oblique en bas et à gauche, situé entre les 2ème et 5ème
espaces intercostaux gauches.

Il présente aussi quatre faces :


 une base, postéro-latérale gauche,
 une face antérieure
 une face inférieure ou diaphragmatique et
 une face postérieure.

Le cœur humain est divisé en deux parties : le cœur droit et le cœur gauche, chacune étant
formée d’un atrium et d’un ventricule. Les deux oreillettes sont séparées par une paroi
musculaire, le septum inter-auriculaire et les deux ventricules sont séparés le septum inter-
ventriculaire. Entre l’atrium et le ventricule, dans chaque moitié du cœur, on trouve les valves
auriculo-ventriculaires qui permettent le passage unidirectionnel du sang, c’est-à-dire de
l’atrium vers le ventricule. Les valves auriculo-ventriculaires droites sont appelées, valves
tricuspides, car elles sont au nombre de trois valves fibreuses en forme de cuspide. Les auriculo-
ventriculaires gauches sont au nombre de deux feuillets valvulaires. Elles ressemblent à la mitre
d’un évêque ce qui lui a valu son nom de valve mitrale.

L’ouverture et la fermeture des valves auriculo-ventriculaires sont un processus passif qui ne


résulte que de la différence de pression régnant de part et d’autre des valves. Quand la pression
du sang dans un atrium dépasse celle du ventricule correspondant, l’orifice valvulaire auriculo-
ventriculaire s’ouvre et le flux se fait de l’atrium vers le ventricule. Quand la pression intra-
ventriculaire augmente et dépasse celle de l’atrium correspondant, la valve auriculo-
ventriculaire se referme. Ainsi le sang ne reflux normalement pas des ventricules vers les
atriums.

Pour empêcher les valves auriculo-ventriculaires d’être refoulées dans l’atrium appelée
prolapsus, leur bord libre est attaché aux muscles papillaires par un système de cordage
tendineux. Cependant, les muscles papillaires n’ouvrent ni ne ferment les valves, leur unique
rôle est de limiter les mouvements valvulaires.
L’ouverture du ventricule droit vers l’artère pulmonaire et celle du ventricule gauche vers
l’aorte sont minus de système valvulaire qui portent respectivement le nom de valves sigmoïdes
pulmonaires et aortiques. Elles sont appelées valves semi-lunaires à raison de la forme en demi-
lune. Ces valves s’ouvrent et laisse passer le sang dans les artères lors de la systole ventriculaire
et ne permettent pas le retour du sang dans les ventricules au cours de la diastole.

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Comme les valves auriculo-ventriculaires, leur fonctionnement est strictement passif. Leur
ouverture ou leur fermeture ne dépend que de la différence de pression entre les compartiments
d’amont et d’aval.

Quand les valves cardiaques s’ouvrent, elles n’opposent qu’une très faible résistance au débit.
Cependant de très faibles différences de pression de part et d’autre de la valve suffisent à
engendrer de grand débit. Dans certaines circonstances pathologiques, les valves peuvent se
rétrécir et ne pas s’ouvrir complètement, opposant alors une forte résistance au passage du flux
sanguin. Dans ce cas, il faut que le ventricule développe une pression plus élevée pour que le
sang s’écoule à travers l’orifice valvulaire rétrécis. Le passage du sang à travers l’orifice rétrécis
produit un souffle d’éjection de même que le reflux de sang à travers à des valvules non étanches
produit un souffle de régurgitation.

Il n’y a pas de valves à l’abouchure des veines caves supérieure et inférieure dans l’atrium droit,
ni des veines pulmonaires dans l’atrium gauche. Toutefois, la contraction atriale ne refoule
qu’une très petite quantité de sang dans les veines car elle induit une constriction de leurs
embouchures.

La paroi cardiaque est principalement constituée par des cellules musculaires. Les cellules
musculaires atriales renferment des granules contenant des peptides appelés peptide ou facteur
atrial natriurétique. Cette hormone intervient dans la régulation de la concentration de sodium
dans le liquide extracellulaire et de la volémie.

Figure 2 : Coupe sagittale schématique du thorax.

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Figure 3 : Cœur dans le médiastin entre les poumons

Figure 4 : Cœur vue de face. (AP = Artère pulmonaire).

Figure 5 : Configuration interne du cœur. (AP = Artère pulmonaire).

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Figure 6 : Etages fonctionnelles du cœur.

Figure 7 : Valves cardiaques.

Figure 8 : Organisation fonctionnelle du cœur en cœur droit et cœur gauche.

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1.1. Tuniques de la paroi cardiaque :

La paroi cardiaque est constituée de trois principales tuniques : l’endocarde, le myocarde et le


péricarde. De la cavité cardiaque vers l’extérieur, nous avons :

1.1.1. Endocarde :

L’endocarde est une mince couche de cellules qui tapisse la face interne des cavités cardiaques
et qui se prolonge, en dehors du cœur, par la tunique interne des artères et des veines. Il est
constitué d'un épithélium pavimenteux simple reposant sur une couche de tissu conjonctif, avec
de fibre collagène : la membrane basale.
La couche sous-endocardique contient aussi des cellules cardionectrices de Purkinje et
d’important réseaux micro-vasculaire. Elle sépare l’endocarde du myocarde.

Il est apparu récemment que l'endocarde est constitué de cellules impliquées dans le contrôle
des fonctions électrophysiologiques des cardiomyocytes. Cependant l'endocarde agit comme
une barrière fonctionnelle entre le sang et le cœur contrôlant la composition ionique du fluide
extracellulaire dans lequel baignent les cardiomyocytes. L’inflammation de cette couche est
appelée endocardite.

1.1.2. Myocarde :

L’essentiel de la paroi cardiaque est fait d’une épaisse couche de muscle strié spécifique, le
myocarde. Les cardiomyocytes sont des cellules courtes, ramifiées et étroitement liées entre
elles en plusieurs zones par des disques intercalaires ou stries scalariformes, constitués par :
 les nexus ou jonctions communicantes ou gap junctions : ils assurent la communication
entre les cellules, permettent cependant le passage des ions, des métabolites ou d’autres
facteurs de régulation,
 les desmosomes ou macula adherens : ce sont des zones sans insertion du sarcomère
et
 les fascias adherens, sur lesquels le sarcomère s’insère.

La membrane plasmique des cardiomyocytes présente de nombreux replis sous forme


d’invaginations en doigt de gant appelées tubules transverse T, qui majorent la surface
membranaire et facilitent les échanges ioniques entre leur cytoplasme et le milieu extracellulaire
et de ce fait, la conduction du potentiel d’action.

La paroi libre des ventricules contient trois couches de fibres musculaires superposées. En
regardant le cœur de l’apex vers la base :
 la couche externe spiralée s’enroule en sens antihoraire,
 la couche médiane réalise des cercles transversaux et
 la couche interne est spiralée en sens horaire.

Cette disposition anatomique joue un rôle majeur dans l’efficacité de la contraction


ventriculaire.

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Comme tout muscle, le muscle cardiaque est électriquement excitable et convertit l’énergie
chimique stockée dans les liaisons de l’ATP en force mécanique. Le potentiel d’action
excitateur en provenance du tissu nodal est transmis à la cellule musculaire et se propage le
long de sa membrane plasmique ce qui provoque sa dépolarisation et par la suite la contraction
cardiaque.

Le myocarde se renouvelle lentement en dehors de la période de croissance. Les cellules


musculaires cardiaques peuvent modifier leurs tailles et leurs nombres car elles ont un grand
pouvoir de plasticité en réponse au travail cardiaque imposé. L’hypertrophie ventriculaire est
cependant une augmentation de la taille et de la densité des fibres musculaires ventriculaires en
réponse à une surcharge barométrique d’aval ou une résistance à l’éjection ventriculaire comme
dans l’hypertension artérielle et le rétrécissement aortique.

1.1.3. Péricarde :

Le péricarde est un sac à double paroi contenant le cœur et les racines des gros vaisseaux
sanguins. Il est constitué d'un feuillet superficiel, le péricarde fibreux et d'un feuillet profond,
le péricarde séreux.
Le péricarde séreux est lui-même composé de deux feuillets : le feuillet pariétal vers l'extérieur
et le feuillet viscéral intimement collé à la face externe du myocarde. Les deux feuillets sont
séparés par un espace très réduit, rempli d’un liquide séreux, d’ultrafiltrat plasmatique dont le
volume physiologique va de 15 à 50 ml. Au-delà d’un volume de 150 ml, le liquide péricardique
peut compromettre l’hémodynamique intracardiaque.
Le liquide péricardique sert de lubrifiant facilitant les mouvements du cœur au sein du sac
péricardique. L’inflammation de ces feuillets constitue une péricardite. La péricardite peut être
sèche ou liquidienne.

Figure 9 : Tuniques de la paroi cardiaques.

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(A)

(B)

(C)

Figure 10 : Aspects histologiques du muscle cardiaque (A). Les fibres musculaires sont plus
épaisses au niveau des ventricules, (B) qu’au niveau auriculaire (C).

Figure 11 : Fibres musculaires cardiaques.

1.2. Tissu nodal :

Près de 1% des cellules cardiaques ne sont pas des cellules contractiles, mais un type de cellules
qui assurent la genèse et la conduction de l’influx excitateur à la cardiomycyte. Ces cellules

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forment un tissu spécialisé appelé tissu nodal. Elles sont en contact directe avec les cellules
musculaires cardiaques qu’elles innervent. Elles sont organisées en :
 nœud sino-auriculaire ou nœud sinusal de Keith et de Flack,
 nœud auriculo-ventriculaire,
 faisceaux de communications internodaux de Backman à l’étage auriculaire,
 réseau de conduction intraventriculaire à partir du nœud auriculo-ventriculaire, le
faisceau de His,
 branches droite et gauche d’Aschoff Tawara ainsi que
 réseau de Purkinje qui connecte le tissue nodal au tissue musculaire.
Cet ensemble constitue l’innervation intrinsèque du cœur.

Figure 12 : Tissu nodal

1.3. Innervation :

L’innervation cardiaque extrinsèque est assurée par le système nerveux autonome dont il reçoit
une grande afférence sympathique.

1.3.1. Sympathique :

Les fibres sympathiques innervant le cœur émergent de la moelle cervicale et forment un


ensemble de relais ganglionnaires para-vertébraux à droite et à gauche de la colonne vertébrale
appelés les chaines ganglionnaires sympathiques para-vertébrales. Ils sont au nombre de trois
(03) : les ganglions cervicaux supérieur, moyen et stellaire ou ganglion cervico-thoracique.
A partir de ces ganglions, les fibres post-ganglionnaires sympathiques innervent le cœur en se
connectant au :
 nœud sinusal,
 nœud auriculo-ventriculaire
 myocarde auriculaire et ventriculaire.

Les fibres post-ganglionnaires sympathiques libèrent essentiellement de la noradrénaline au


contact de leurs cellules cibles. Les récepteurs à la noradrénaline au niveau cardiaque sont
essentiellement de type bêta. L’adrénaline sécrétée par les cellules chromaffines de la

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médullosurrénale, atteint le cœur par le courant sanguin, se fixe sur les mêmes récepteurs et
provoque les mêmes effets que la noradrénaline.

La stimulation sympathique s’accompagne d’une augmentation de la fréquence de décharge du


nœud sino-auriculaire et d’une accélération de la conduction au sein du nœud auriculo-
ventriculaire. Il en résulte : (1) une augmentation de la fréquence cardiaque, effet chronotrope
positif, (2) une augmentation de la vitesse de conduction du nœud auriculo-ventriculaire, effet
dromotrope positif et (3) un renforcement de la contractilité myocardique, effet inotrope positif.

1.3.2. Parasympathique :

Les fibres pré-ganglionnaires parasympathiques innervant le cœur proviennent des noyaux


crâniens III, VII, IX, X. Elles forment des relais ganglionnaires au plus près du cœur. De ces
ganglions partent les fibres post-ganglionnaires qui se connectent au :
 nœud sinusal,
 nœud auriculo-ventriculaire et
 myocarde auriculaire.

La stimulation parasympathique libère de l’acétylcholine au contact de ses cellules cibles.


L’acétylcholine agit à travers les récepteurs membranaires de type muscarinique. Elle ralentit
la fréquence de stimulation cardiaque, en diminuant la fréquence de décharge du nœud sino-
auriculaire et la conduction au sein du nœud auriculo-ventriculaire.

Le système parasympathique est prédominant au niveau auriculaire tandis que le système


sympathique l’est au niveau ventriculaire. Le tonus parasympathique est prépondérant dans la
régulation de l’activité électrique cardiaque.

1.4. Vascularisation :

La circulation coronaire est la circulation qui irrigue le cœur. Elle est organisée en un réseau
ramifié d’artères, d’artérioles, de capillaires, de veinules et de veines qui entourent le cœur en
couronne d’où le nom de circulation coronaire. Le sang qui traverse les cavités cardiaques
n’échange pas de nutriments et de métabolites avec les cellules cardiaques. Comme les cellules
de tout autre organe, celles du cœur échangent les éléments nutritifs et les métabolites avec le
sang qui circule dans la circulation coronaire.

Les artères coronaires naissent de l’aorte, juste au-dessus des sigmoïdes aortiques dans le sinus
de Valsalva des deux côtés. Elles sont au nombre de deux : l’artère coronaire droite et gauche.
Le volume de sang véhiculé par les artères coronaires en une unité de temps constitue le débit
sanguin coronaire qui est de l’ordre de 220 à 250 ml/mn soit 4 à 5% du débit cardiaque.

1.4.1. Artère coronaire gauche :

Elle naisse du côté gauche de la racine de l’aorte dans le sinus de Valsalva, chemine dans le
sillon qui sépare l’artère pulmonaire de l’oreillette gauche et gagne ainsi le sillon inter-

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ventriculaire antérieur et se prolonge jusqu’à la pointe du cœur en formant l’artère inter-


ventriculaire antérieure. La coronaire gauche donne naissance également à l’artère circonflexe
qui se porte dans le sillon auriculo-ventriculaire.

1.4.2. Artère coronaire droite :

Elle naisse du côté droit de la racine de l’aorte dans le sinus de Valsalva, passe entre l’oreillette
droite et l’artère pulmonaire, puis s’engage dans le sillon auriculo-ventriculaire droit et donne
naissance à l’artère marginale droite au bord droit du cœur, qui recourbe sur la face inférieure
du cœur pour passer dans le sillon auriculo-ventriculaire et former l’artère inter-ventriculaire
postérieure.

Le système veineux coronaire se divise en :


 Système superficiel : formé par un grand lac veineux, le sinus coronaire qui baigne
dans le sillon séparant l’étage auriculaire de l’étage ventriculaire pour s’aboucher dans
l’oreillette droite. Il se ramifie sur son passage en petite veine cardiaque, veine cardiaque
moyenne, veine postérieure du ventricule gauche, veine marginale gauche et se termine
par la grande veine cardiaque qui passe par le sillon inter-ventriculaire antérieur.
 Système profond : constitué de capillaires sinusoïdaux qui se vident directement
dans les cavités cardiaques. Le sinus coronaire s’abouche dans l’atrium droit.

L’ensemble des veine et artère baigne dans un tissu adipeux qui les protège de la force
d’écrasement musculaire lors de la contraction musculaire.

(A)

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(B)

Figure 13 : Vue antérieure (A) et postérieure (B) des veines coronaires.

2. Organisation fonctionnelle :

Le cœur est une pompe volumétrique, disposant une double fonction : éjection et aspiration.
La systole est la contraction des fibres myocardiques et la diastole traduit la relaxation de ces
fibres musculaires. L’influx électrique nécessaire à l’excitation du myocarde et sa contraction
est générée par le tissu nodal qui est doté d’une automaticité et modulées par le système nerveux
autonome.

L’alternance systole, diastole constitue le cycle cardiaque. Elle a pour but de faire varier la
pression intracardiaque ce qui favorise le déplacement du sang dans le cœur et entre les ses
différentes cavités. Ainsi, le sang se déplace instantanément selon un gradient de pression, c’est-
à-dire d’un compartiment de forte pression vers un compartiment de basse pression.

Ce fonctionnement cyclique du cœur se décompose en :


 une diastole auriculaire au cours de laquelle les oreillettes se remplissent du sang
venant des veines caves inférieure et supérieure pour l’oreillette droite et des veines
pulmonaires pour l’oreillette gauche,
 une systole auriculaire ou vidange auriculaire qui remplit les ventricules,
 une diastole ventriculaire au cours de laquelle les ventricules se remplissent de sang
venant des oreillettes,
 une systole ventriculaire ou vidange ventriculaire dans les artères correspondantes.

B. Vaisseaux sanguins :
1. Organisation anatomique :

L’arbre vasculaire commence par des artères souches : l’artère pulmonaire et l’aorte qui
naissent respectivement des ventricules droit et gauche. Par division successive les artères
souches donnent naissance à un nombre croissant de vaisseaux dont le diamètre diminue
progressivement jusqu’aux artérioles (37,0 µm) puis aux capillaires (7,0 µm).

Des capillaires, se formes les veinules par convergence, puis les veines, plus nombreuses

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(généralement deux veines pour une artère) et plus large que les artères de même ordre de
division.

Figure 14 : Organisation anatomique de l’arbre vasculaire.

La paroi des artères et des veines, sauf celle des plus petites, est composée de trois tuniques
distinctes entourant un espace central rempli de sang, la lumière.
A. La tunique interne ou intima, est constituée d’un épithélium pavimenteux
simple squameux qui tapisse la lumière de tous les vaisseaux appelé endothélium.
Elle est en continuité avec l’endocarde, ses cellules plates s’imbriquent les unes
dans les autres et forment une surface luminale lisse. L’endothélium repose sur une
membrane basale. Dans les vaisseaux de diamètre supérieur à 1 mm, la couche
sous-endothéliale est faite de tissu conjonctif.

B. La tunique moyenne ou média, comprend principalement des cellules


musculaires lisses disposées en anneaux et des feuillets d’élastine continus.
Généralement la tunique moyenne est la couche la plus épaisse de la paroi artérielle.
L’activité du muscle lisse vasculaire est régie par les fibres nerveuses viscéro-
motrices du système nerveux sympathique et par une panoplie de molécules.
La stimulation du bout périphérique des fibres nerveuses sympathiques libère de la
noradrénaline. Puissante vasoconstrictrice, elle agit à travers des récepteurs alpha (α) et
bêta (β) exprimés à la surface externe de la membrane plasmique des cellules
musculaires lisses vasculaires. Par ailleurs, certaines fibres nerveuses sécrètent de
l’acétylcholine qui provoque un relâchement des fibres musculaires lisses vasculaires et
par conséquent une vasodilatation. Cette vasodilatation est importante à l’échelle locale
mais pas à l’échelle systémique.
L’activation de ces récepteurs induit une réaction de contraction des fibres musculaires
lisses vasculaires responsable de la vasoconstriction (réduction du calibre du vaisseau

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sanguin) en certains endroits ou au contraire de de la relaxation des fibres musculaires


vasculaires qui se traduit par la vasodilatation (augmentation du calibre du vaisseau
sanguin) dans d’autres organes.
Ces modifications du calibre des vaisseaux se font en fonction de l’activité métabolique
du tissu vascularisé. De légères variations du diamètre des vaisseaux ont des effets
marqués sur le débit et sur la pression sanguine, cependant, la tunique moyenne
musculaire joue un rôle prépondérant dans la régulation de ces paramètres
hémodynamiques.
Dans les artères élastiques, il existe une couche de fibres élastiques interposée entre
l’endothélium et la musculeuse appelée limitante élastique interne, et entre la
musculeuse et l’adventice appelée limitante élastique externe.

C. La tunique externe ou adventice, est composée principalement de fibres


collagènes lâchement entrelacées qui protègent et renforcent les vaisseaux et les
encrent aux structures environnantes. Dans les gros vaisseaux, elle contient aussi
de minuscules vaisseaux sanguins appelés vasa vasorum (vaisseaux des vaisseaux)
qui nourrissent la paroi des gros vaisseaux. La partie interne (luminale) est nourrie
directement par le sang qui coule dans la lumière.

Figure 15 : Tuniques de la paroi vasculaire.

1.1. Artère :

L’artère, est le segment vasculaire qui transporte le sang du cœur vers la périphérie. Elle se
divise successivement le long de son trajet en artériole puis en segment artériel du capillaire.
Les artères de grand calibre ont un rôle de distribution (conduction). Leur paroi contient une
forte proportion de fibres élastiques qui le rend plus distensible en systole, pouvant atteindre
environ 10% de son diamètre initial.

Les artères de moyen et de petit calibre, respectivement 6 mm de diamètre et 37 µm, ont un


média proportionnellement plus épais, mieux dotée en fibres musculaires, on parle d’artères
« musculaires ». Elles sont richement innervées. Les très petites artères et les artérioles ont un
faible diamètre et leur couche musculaire est relativement plus importante. Elles constituent
ainsi le site principal de résistance à l’écoulement sanguin et leur innervation importante
constitue le principal facteur de régulation de cette résistance.

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PHYSIOLOGIE CARDIOVASCULAIRE 18

Les artérioles terminales qui précèdent immédiatement les capillaires, sont en revanche
dépourvues d’une telle innervation et échappent à ce contrôle. Leur vasomotricité est soumise
aux activités métaboliques locales.

Figure 16 : Tuniques de l’artère.

1.2. Capillaire :

Un capillaire est par définition, la portion vasculaire au niveau de laquelle s'effectuent des
échanges entre le sang circulant et les tissus de voisinage. Il fait suite à l’artériole et se prolonge
par la veinule. Généralement il dispose un pôle artériel et un pôle veineux.

Le réseau capillaire est formé d’un entrelacement de microvaisseaux long d’environ 50 km. Le
diamètre moyen d’un capillaire est de l'ordre de 8µm, il possède une structure relativement
simple avec un endothélium et une membrane basale sans une couche de muscle lisse dans leur
paroi et par conséquent, ils ne sont pas capables de modifier leur diamètre de façon active. Les
modifications de diamètre sont passives et sont provoquées par les variations de la résistance
pré- et post capillaire. Les capillaires à paroi fine sont capables de supporter de grandes
pressions internes sans se déformer.
Leur paroi est perméable, permet ainsi la filtration des nutriments, de l’oxygène et des hormones
vers le liquide interstitiel ainsi que la réabsorption des métabolites.

Dans le capillaire classique et le plus commun, les artérioles se résolvent en métartérioles


auxquelles font suite les veinules par l’intermédiaire des anses capillaires. Les artérioles sont
minus d’un sphincter juste avant les anses capillaires. Ce sont des cellules musculaires lisses
qui s’enroulent autour des méta-artérioles dont la contraction permet d'augmenter la pression
dans la lumière capillaire. Ainsi ils permettent la régulation du débit sanguin dans le lit capillaire
et l’adapte aux échanges avec le tissu environnant.

Le débit sanguin qui traverse le lit capillaire est appelé débit nutritionnel puisqu’il permet
l’échange entre le sang et les tissus. Cependant, le sang qui passe directement des artérioles aux
veinules sans passer par les capillaires est appelé débit non nutritionnel ou débit shunté.

Tous les capillaires ne sont pas fonctionnels en même temps. Dans un organe au repos, le sang
circule dans 5% des capillaires. Une forte activité métabolique d’un tissu sollicite un débit
sanguin élevé et de ce fait implique un nombre croissant de capillaire par le phénomène de
recrutement et une augmentation de leur calibre.

Bamodi SIMAGA, MD-PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-assistant, FMOS/USTTB.


PHYSIOLOGIE CARDIOVASCULAIRE 19

Figure 17 : Lit capillaire ou zone d’échange.

1.3. Veine :

La veine est le segment vasculaire qui transporte le sang de la périphérie vers le cœur. Après
avoir formé le réseau veineux du capillaire, les petites veines convergent et fusionnent pour
former les veinules qui se rencontrent pour former à leur tour les veines de plus en plus grosses.
Dans la circulation systémique, les artères transportent toujours du sang oxygéné et les veines
de sang désoxygéné, par contre dans la circulation pulmonaire, l’artère demeure par définition,
le vaisseau partant du cœur mais transportant du sang désoxygéné vers les poumons, alors que
les veines transportent du sang riche en oxygène, issu de l’hématose vers le cœur gauche.
Dans les vaisseaux ombilicaux du fœtus, le rôle des veines et des artères diffère de celui de la
circulation systémique.

Figure 18 : Tuniques de la veine.

1.4. Innervation :

L’innervation de l’arbre vasculaire est sympathique et parasympathique.

1.4.1. Sympathique :

Les neurones postganglionnaires sympathiques ont leurs terminaisons axonales dans


l’adventice. L’importance de ces terminaisons varie selon les organes. Elles sont abondantes

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PHYSIOLOGIE CARDIOVASCULAIRE 20

dans les vaisseaux du rein, de la peau, de la rate et de l’intestin et sont plus rare au niveau des
vaisseaux coronaires, cérébraux, des muscles striés squelettiques.
Elles forment une synapse avec les fibres musculaires lisses vasculaires. Dans cette synapse,
elles libèrent de nombreux neuromédiateurs comme l’adrénaline et la noradrénaline qui agit à
travers leur récepteur postsynaptique. Ces récepteurs adrénergiques sont de type α1 et β2
localisés au niveau de la membrane plasmique de la cellule musculaire lisse vasculaire.

Les récepteurs α1 ont une affinité pour la noradrénaline et les récepteurs β2 pour l’adrénaline :
 la stimulation du récepteur α1 couplé à la protéine Gq entraine une vasoconstriction par
l’intermédiaire de la phospholipase C et de l’inositol triphosphate (IP3),
 la stimulation du récepteur β2 induit une vasodilatation par l’intermédiaire de l’AMPc
comme second messager.

Globalement il existe une décharge permanente des fibres sympathiques qui s’ajoute au tonus
myogénique de base, l’ensemble constitue le tonus vasomoteur.

1.4.2. Parasympathique :

Les fibres postganglionnaires parasympathiques sont peu importantes au niveau des vaisseaux
des organes cibles contrairement aux fibres sympathiques. Elle innerve essentiellement les
vaisseaux des tissus génitaux érectiles, du cerveau, les artères coronaires et celles de certaines
glandes de la peau et du tractus intestinal. Leurs actions sont vasodilatatrices.

Elles agissent sur leurs récepteurs membranaires postsynaptiques à travers l’acétylcholine qui
sont de type muscariniques (M2 et M3). In vitro, l’application de l’acétylcholine sur les cellules
musculaires lisses vasculaires induit une vasoconstriction, par contre in vivo, l’acétylcholine a
un effet vasodilatateur. Ce neuromédiateur a des actions indirectes et variables selon les
organes.

Il freine la libération de la noradrénaline par les terminaisons nerveuses périvasculaires. Au


niveau des tissus érectiles, l’acétylcholine agit sur le récepteur M3 des cellules endothéliales et
stimule par la voie de la phospholipase C et de l’IP3, la production du monoxyde d’azote (NO
ou EDRF : endothelin derived releasing factor) par l’endothélium.

Par la polyneurotransmission, les terminaisons nerveuses parasympathiques libèrent aussi le


peptide intestinal vasoactif (VIP), qui a un effet vasodilatateur.

2. Organisation fonctionnelle :

La circulation sanguine est organisée en deux types de circulations placées en série :


 la petite circulation ou circulation pulmonaire : est établit entre le ventricule
droit et l’oreillette gauche, elle assure l’hématose, cependant, elle est dite fonctionnelle
et

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PHYSIOLOGIE CARDIOVASCULAIRE 21

 la grande circulation ou circulation systémique : est placé entre le ventricule


gauche et l’oreillette droite, elle assure le ravitaillement des organes. C’est une
circulation nourricière.
La circulation nourricière : ravitaille les organes vitaux en substances indispensable à
leur métabolisme (glucose, oxygène, vitamines, hormones etc…) et les débarasse des déchets
issus de ce métabolisme.

La circulation dite fonctionnelle : est destinée à certains organes pour assurer leurs
fonctionnements spécifiques :
 au niveau des poumons, elle assure l’hématose,
 au niveau du foie (système porte) : elle assure l’absorption et le stockage des nutriments
et la désintoxication du sang,
 au niveau du rein : elle assure la filtration glomérulaire,

La circulation mixte à la fois nourricière et fonctionnelle :


 la circulation entérique : assure à la fois l’apport de l’oxygène et de nutriments
au tractus intestinal et permet l’absorption et le transport des aliments,
 la circulation rénale : apporte du sang aux tissus rénaux et permet les fonctions de
filtration glomérulaire, de réabsorption et de sécrétion rénale,
 la circulation cutanée : assure à la fois la trophicité de la peau et la fonction de
thermorégulation.

Quel que soit le type de circulation sanguine, le réseau vasculaire est subdivisé en différentes
zones ayant des fonctions spécifiques :
 une zone de conduction ou de convection circulatoire et
d’amortissement : ce sont des gros troncs artériels, riches en fibres élastiques, peu
compliants, peu nombreux. En plus de leur fonction de conduction, elles jouent un rôle
mineur dans la vasomotricité (entre 10 et 15%).
 une zone de résistance pré-capillaire : les artérioles, c’est la zone de
modulation de la résistance par la vasomotricité. Elles sont très riches en fibre musculaire
élastique.
 une zone d’échanges, les capillaires : ce sont des vaisseaux à paroi très fine et
perméable. Ils constituent un vaste lit de réseau capillaire assurant l’échange d’eau, de
nutriments, de gaz, et de métabolites entre le compartiment vasculaire et l’interstitium.
Ils sont minues de sphincters qui règlent leur débit et leur pression. Le réseau capillaire
est très dense, environ 150.000 km de surface d’échange plus ou moins utilisé par
l’organisme en fonction de son activité.
 une zone de résistance post-capillaire, les veinules : responsable d’une
résistance supplémentaire, à travers une vasomotricité importante,
 une zone capacitive, les veines : très compliants déformables, dilatables, et
pouvant contenir un grand volume de sang. Les veines sont garnies de valvules, sorte de
petits clapets anti-retour interdisant le reflux du sang.

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La circulation sanguine s’effectue sous l’effet de chasse constitué de petites poussées


successives.
Dans l’ensemble du réseau artériel, plus on s’éloigne de son origine :
 plus la surface de section cumulée augmente et devient maximale au niveau des
capillaires
 plus le nombre de vaisseaux augmente et
 plus le diamètre et l’épaisseur des vaisseaux diminuent.
Quel que soit la distance du vaisseau par rapport au cœur, le débit reste constant comme le
démontre la formule suivante :

Q (débit) = Surface de section cumulée x Vitesse

Figure 19 : Surface de section totale de l’arbre artériel en fonction des zones.

L’augmentation de la surface de section entraine une diminution de la vitesse moyenne


d’écoulement sanguin, et le temps de contact sang-tissu est réglé par la vitesse de circulation
qui normalement doit être adéquat pour permettre les échanges entre les deux compartiments.

La fonction Windekessel des artères amortit l’onde de pression, transforme l’écoulement


discontinu en un écoulement laminaire et continu et provoque une diminution de la pression et
de la vitesse d’écoulement sanguin qui seront adaptées à la fonction d’échange des capillaires.
Ces phénomènes s’observent aussi bien dans la circulation systémique que pulmonaire.

Au retour, lorsque les vaisseaux vont confluer en veines, il va y avoir une accélération de la
vitesse d’écoulement du sang.
Le volume de sang contenu dans la circulation systémique à un instant donné équivaut à 4,5 L
et est répartis comme suit:
 700 mL dans les artères,
 300 mL dans le lit capillaire,
 3,5 L dans les veines systémiques, et
 500 ml dans la circulation pulmonaire (dont 60 dans les capillaires pulmonaires).

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 Ao : aorte,
 VCS : veine cave supérieure
 VCI : veine cave inférieur.

Figure 20 : Relation surface de section totale et vitesse d’écoulement sanguin.

3. Fonctions vasculaires :
3.1. Conduction ou écoulement sanguin :

La contraction ventriculaire confère au sang l’énergie nécessaire à son écoulement malgré les
résistances vasculaires qui s’y oppose. La totalité du volume d'éjection systolique ne peut
s'écouler à travers l'arbre vasculaire pendant la seule durée de cette phase. Une partie importante
du sang est donc temporairement stockée grâce à la distensibilité de la paroi vasculaire, qui
lorsque que la force d'éjection systolique ventriculaire va diminuer, reviendra à sa valeur de
repos, restituant ainsi au courant sanguin le volume emmagasiné, ce qui propulse de nouveau
le sang dans les vaisseaux. Cet effet dit de Windkessel est due aux propriétés visco-élastiques
de la paroi des artères et influence les valeurs de la pression pulsée.

La pression est fortement pulsée, intermittente lors de l’entrée dans le système à haute pression.
Elle s’amplifie ensuite tout le long de l²’arbre artériel puis s’amortit au niveau des artérioles.
Ce mécanisme se reproduit de proche en proche, constituant l'onde artérielle ou onde de pouls
qui se propage tout au long de l'arbre artériel, à une vitesse de plusieurs mètres par seconde.

L'onde artérielle affecte les résistances artériolaires et les bifurcations et forme ainsi une onde
réfléchie qui revient au cœur. A son passage, l'onde artérielle module la vitesse d'écoulement
du sang qui s'effectue quant à elle, à une vitesse de quelques centimètres ou dizaines de
centimètres par seconde. La vitesse de propagation de l'onde artérielle est donc un témoin de
l'état de la paroi. Elle s'accélère lorsque que la paroi artérielle devient anormalement rigide,
comme par exemple dans l'hypertension artérielle.

L'élasticité de la paroi artérielle permet une économie considérable d'énergie myocardique


(communication ventriculo-artérielle). En effet, le fonctionnement de la pompe cardiaque étant

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discontinu, cette élasticité permet le stockage temporaire d'énergie en systole et sa restitution


en diastole.

Le long de l'arbre artériel, l'onde rencontre des conditions différentes, principalement parce que
la composition histologique de la paroi artérielle n'est pas uniforme à tous les niveaux (la
proportion des fibres élastiques diminue, tandis que la proportion des fibres musculaires
augmente lorsque qu’on s'éloigne du cœur).

Alors que la vitesse circulatoire maximale systolique diminue à distance du cœur, la pression
artérielle systolique augmente car l'onde artérielle rencontre la paroi artérielle moins
distensible. C'est pourquoi la pression artérielle systolique chez un sujet normal allongé est plus
élevée au niveau de l'artère tibiale postérieure qu’au niveau de l'artère brachiale.

Figure 21 : Fonction Windkessel et l’onde pulsatile du sang le long de la paroi vasculaire.

3.2. Fonction d’échanges :

Les échanges entre le compartiment sanguin et le compartiment interstitiel ont lieu au niveau
du capillaire. La vitesse d’écoulement du sang à travers les anses capillaires est réduite et de
mode est continue maximisant ainsi les échanges entre le lit capillaire et tissu environnant.

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Lors de la traversé du lit capillaire, les globules rouges passent en file indienne au centre et le
plasma en périphérie. Ils traversent la filière par groupe de deux, l’un derrière l’autre, séparé
par du plasma et se faufilent en se déformant grâce à leur grande flexibilité. Ils sont capables
de passer à travers des pores ayant jusqu’à 3 µ de diamètre, sous une très faible pression (≈ 3
cm H2O). Dans ces conditions, ils sortent intacts, non hémolysés et ils retrouvent leur forme
normale. Le plasma se déplace sur son axe en progressant à une vitesse d’environ deux fois la
vitesse de transport des globules.
Cette disposition fonctionnelle facilite beaucoup l’échange entre les globules rouges et le
plasma et entre ce dernier et l’interstitium dans un sens et dans l’autre.

Les échanges à travers la paroi des capillaires s'effectuent par différents mécanismes. Deux
types d’échanges sont décrits :
 la diffusion des éléments dissout, et
 la filtration des liquides.
L’échange par diffusion concerne tous les éléments dissous dans le plasma. C’est le mécanisme
d’échange transcapillaire le plus important.
Les pores ou orifices en nombre et dimension variables selon les organes, permettent le passage
de molécules non liposolubles, avec un débit limité par leur taille, le nombre de pores
disponibles, et le débit sanguin. Les molécules liposolubles peuvent diffuser à travers la paroi
capillaire. Les mouvements de l'eau à travers la paroi du capillaire sont déterminés par la
pression hydrostatique d'une part et la pression oncotique des protéines plasmatiques d'autre
part.

Le graphique de Starling montre que, dans la partie initiale du capillaire (pôle artériel), la
pression hydrostatique l'emporte sur la pression oncotique, l'effet résultant est une filtration,
c’est-à-dire sortie d'eau vers le milieu interstitiel.
Par contre, dans la deuxième partie du capillaire (pôle veineux), la pression oncotique devient
supérieure à la pression hydrostatique, ce qui réabsorbe l'eau dans la lumière vasculaire.
Lorsque que la pression oncotique diminue par une diminution du taux de protéine plasmatique,
comme dans les cas d’insuffisance hépatique ou de dénutrition, l'excès de filtration et
l’insuffisance de réabsorption qui en résulte provoque un œdème.
Lorsque que la pression hydrostatique augmente comme en position debout ou dans
l’insuffisance veineuse, on observe aussi un œdème localisé par excès de filtration.

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(A)

(B)
Figure 22 : Schéma de Starling – Les mouvements d’eau à travers la paroi capillaire sont
régis par la pression hydrostatique, tendant à chasser l’eau hors du capillaire, et la pression
oncotique qui retient l’eau dans le capillaire. Une baisse de la pression oncotique (insuffisance
hépatique, dénutrition) ou une augmentation localisée de la pression veineuse (insuffisance
valvulaire en position debout) aboutissent à une inflation du liquide interstitiel ou œdème.

3.3. Retour veineux :

Le réseau veineux appartient au système à basse pression de la circulation sanguine. Le gradient


de pression linéaire dans les veines étant faible, certains mécanismes physiologiques favorisent
le retour veineux. Une force motrice est générée en permanence par la différence de pression
entre les veinules et l’oreillette droite. La contraction des muscles du mollet, les mouvements
respiratoires abdomino-thoraciques et l’action anti-reflux des valvules veineuses propulsent le
sang de bas en haut qui échappe à la gravitation terrestre. Ces mécanismes sont prépondérants
dans certaines situations physiologiques, comme le passage en orthostatisme, la marche, la po-
lypnée.

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Les régulations de la vasomotricité veineuse et de la vasomotricité artérielle sont régies par des
mécanismes similaires, mais peuvent intervenir de façon dissociée.

C. Vaisseaux lymphatiques :

Dans les conditions normales, il y a toujours un petit excès de filtration à travers les capillaires
sanguins vers le milieu interstitiel, correspondant à 2,5 ou 3 litres d'eau par jour. Ce liquide est
ramené vers la grande circulation par les vaisseaux lymphatiques. Ceux-ci constituent un réseau
vasculaire parallèle de retour, dont les capillaires collectent, outre cet excédent d'eau filtrée, de
grosses protéines, des lipides, notamment ceux qui proviennent de l'absorption intestinale mais
aussi des cellules saines (globules blancs) ou pathologiques (cellules cancéreuses).

La paroi des capillaires lymphatique se résume à des cellules endothéliales imbriquées, arrimées
aux tissus environnants de sorte que les déformations mécaniques de ces tissus les disjoignent,
facilitant le passage des grosses molécules et des cellules. Les capillaires lymphatiques
convergent pour former des vaisseaux le long desquels on observe des citernes ainsi que des
ganglions (amas de cellules lymphoïdes). La circulation lymphatique se draine dans le canal
thoracique et rejoint la circulation sanguine systémique.

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