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ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU SYSTÈME CARDIOVASCULAIRE

Objectifs
Être capable de :
• Situer le cœur dans le corps humain par rapport aux organes qui l’entourent
• Décrire la structure, la configuration interne et externe du cœur
• Situer les artères et les veines de la petite et de la grande circulation

Introduction
Le système cardiovasculaire (SCV) est composé d’une double pompe (le cœur), d’un
liquide circulant (le sang) et de deux circuits de transport : la circulation systémique qui
permet la distribution des nutriments et de l’oxygène (O2) vers les différents organes, excepté
les poumons, et la circulation pulmonaire qui permet au sang d’être réoxygéné au contact des
alvéoles pulmonaires et débarrassé du dioxyde de carbone (CO2) (Figure 1) Ces circulations
sont composées de deux réseaux : le réseau artériel qui transporte le sang du cœur vers les
organes et le réseau veineux qui transporte le sang des tissus vers le cœur.
Si la fonction principale du SCV est d’assurer l’approvisionnement des cellules en
oxygène et nutriments, il a aussi pour rôle :
o l’évacuation du CO2 et autres déchets métaboliques ;
o la transmission d’information en véhiculant les hormones ;
o la régulation de la température corporelle ;
o la défense de l’organisme en assurant le transport des anticorps et des cellules
immunitaires comme les lymphocytes.
Pour pouvoir assurer ces fonctions et maintenir l’homéostasie (i.e. maintenir certaines
variables physiologiques, comme la pression artérielle moyenne, entre des valeurs limites
permettant le bon fonctionnement de l’organisme), le SCV interagit avec les autres systèmes
de l’organisme (Figure
o le système digestif : Il permet de charger le sang en nutriments (glucose, acides gras
et acides aminés). Ces nutriments sont issus de la digestion et de la transformation des
hydrates de carbone (le sucre), graisses et protéines qui composent les aliments. Une
fois dans le sang, ils sont transportés par le SCV jusqu’aux cellules où ils réagissent
avec l’oxygène par un processus chimique.
o le système respiratoire : Il fournit l’oxygène nécessaire aux tissus de l’organisme. Il
débarrasse également le sang de ses déchets comme le dioxyde de carbone ;
o le système urinaire : Il filtre et nettoie le sang de ses déchets tels que l’eau et les sels ;
o le système nerveux : Il régule la force et la fréquence des contractions du cœur, ainsi
que la vasomotion des vaisseaux sanguins (augmentation ou réduction de leur
diamètre) en fonction des besoins des tissus ;
o le système endocrinien : Il participe à la régulation du SCV en sécrétant des
hormones. Ces hormones peuvent influer sur les contractions du cœur et le diamètre
des vaisseaux sanguins ;
o le système osseux : Il protège le SCV (la cage thoracique protège, par exemple, le
cœur) et permet le stockage de minéraux, comme le calcium, que le sang doit
transporter.
o La moelle osseuse, située à l’intérieur des os, est, en outre, le siège de la formation
des globules rouges, des plaquettes et d’une grande partie des globules blancs ;
o le système musculaire : Il permet aux vaisseaux sanguins munis de fibres musculaires
lisses de modifier leur diamètre afin d’ajuster le débit sanguin en fonction des besoins
des tissus et de maintenir la pression artérielle. Le cœur est, par ailleurs, lui-même
constitué de fibres musculaires ;
o les systèmes lymphatiques et immunitaires : Ils participent à la défense de
l’organisme contre les virus, les bactéries et les infections. Le système lymphatique a
également pour rôle de récupérer le plasma (partie liquide du sang) et les protéines en
excès dans les tissus le système tégumentaire (la peau). Il protège le SCV et participe à
la thermorégulation. La peau, étant innervée par de nombreux vaisseaux sanguins,
constitue également un réservoir de sang ;
o le système reproductif : Il permet, chez la femme, la conservation de l’intégrité des
vaisseaux (leur maintien) par la sécrétion des hormones féminines (les estrogènes).
L’activité du SCV est par ailleurs augmentée lors d’une grossesse avec notamment un
travail de nutrition dirigé vers le fœtus.
A) ANATOMIE DESCRIPTIVE DU SYSTÈME CARDIOVASCUALIRE
I- ANATOMIE DESCRIPTIVE DU CŒUR
1) Définition
Le cœur est un muscle creux comportant 4 cavités (2 oreillettes et 2 ventricules) Ce
muscle est encore appelé myocarde, c’est un muscle strié qui se contracte automatiquement.
Cet automatisme propre au muscle cardiaque est possible grâce à un tissu spécifique qui
s’appelle le tissu nodal pourvu de qualités électriques. Le cœur a un circuit électrique
incorporé. Le cœur comporte 4 valves qui évitent toute régurgitation entre les 4 cavités. Le
sang y circule donc dans un seul sens. Le cœur comporte son propre réseau circulatoire qui
l’alimente : il est vascularisé par les artères et les veines coronaires. Il est innervé, en effet il
est relié au système neurologique sympathique et parasympathique.
2) Situation du cœur
Il se situe dans le thorax, entre les 2 poumons, au-dessus du diaphragme. Il se trouve dans
la partie médiastinale antérieure (médiastin = région médiane du thorax situé entre les deux
poumons, le sternum et la colonne vertébrale)
3) Configuration externe : vue ventrale
a) Architecture.
Si l’on observe le cœur après ouverture du péricarde dans sa disposition naturelle par l’avant,
on voit la face sternocostale (facies sternocostalis) (B). Elle est constituée par la paroi
antérieure du ventricule droit (ventriculus dexter) (B4), de l’atrium droit (atrium dextrum)
avec son auricule triangulaire, et seulement d’une étroite bande de la paroi du ventricule
gauche (ventriculus sinister) (B5). Le ventricule gauche se prolonge sur la gauche par la
pointe du cœur (apex cordis) (B2). La limite entre les deux ventricules est marquée par le
sillon interventriculaire antérieur (sulcus interventricularis anterior) (B6). C’est là que
courent, profondément enfouies dans la graisse, une branche de l’artère coronaire gauche (le
rameau interventriculaire antérieur) et sa veine satellite (la veine interventriculaire antérieure).
Ces vaisseaux remplissent le sillon interventriculaire antérieur de telle sorte que la surface
ventrale du cœur apparait lisse. Sur le bord droit, le contour du cœur est formé par l’atrium
droit (B7) et par la V. cave supérieure (B8). La V. cave inférieure n’est pas visible dans cet
axe. L’atrium droit possède une expansion, l’auricule droite (auricula dextra) (B9), qui
remplit l’espace entre la V. cave supérieure et la racine de l’aorte (B10). L’atrium et l’auricule
droits sont séparés du ventricule droit par le sillon coronaire (sulcus coronarius) (B11). Ce sillon
est également rempli par les vaisseaux coronaires et de la graisse.
Le contour du bord gauche du coeur est formé par une petite partie de l’auricule gauche
(auricula sinistra) (B12) et par le ventricule gauche. L’auricule gauche est adossée au tronc
de l’artère pulmonaire, le tronc pulmonaire (B13).
b) Vaisseaux limitrophes.
En observant la face sterno-costale du coeur, il apparaît nettement que le tronc pulmonaire
(truncus pulmonalis) (B13) émerge du ventricule droit en avant de l’aorte (aorta) (B10) qui
naît du ventricule gauche. L’aorte et le tronc pulmonaire sont enroulés l’un autour de l’autre
en spirale. La partie initiale de l’aorte située d’abord en arrière, l’aorte ascendante (B10a), se
dirige ventralement, surcroise le tronc pulmonaire en formant l’arc aortique (arcus aortae)
(B10b), et cache ainsi en partie sa bifurcation en A. pulmonaire gauche (B14) et A.
pulmonaire droite (non visible du côté ventral). Les sections des V. pulmonaires gauches
(B15) apparaissent sous l’artère pulmonaire gauche. De l’arc aortique naissent les vaisseaux
destinés à la tête et aux membres supérieurs : le tronc brachiocéphalique (truncus
brachiocephalicus) (B16) avec l’artère subclavière droite (A. subclavia dextra) (B17) et
l’artère carotide commune droite (A. carotis communis dextra) (B18), l’artère carotide
commune gauche (A. carotis communis sinistra) (B19) et l’artère subclavière gauche (A.
subclavia sinistra) (B20). On reconnait la ligne de réflexion du péricarde
(B21) (Voir p. 30) au niveau des gros vaisseaux : V. cave supérieure (B8), aorte ascendante
(B10a) et tronc pulmonaire (B13). Entre la face inférieure de l’arc aortique et la face
supérieure de la bifurcation pulmonaire se trouve un ligament court, le ligament artériel
(Ligament arteriosum) (B22). Il constitue le vestige du conduit artériel fœtal.
(voir p. 8). La limite entre la face sterno-costale et la face diaphragmatique est marquée au
ventricule droit par le bord droit (B23). Le rendu des couleurs sur les figures représentant les
structures externes et internes du cœur correspond autant que possible à la réalité in vivo.
4) Configuration extérieure : vue dorsale (A)
a) Architecture et vaisseaux limitrophes.
Si l’on observe le cœur après ouverture du péricarde dans sa disposition naturelle par
l’arrière, on voit la base du cœur (I) et une partie de la face inférieure, la face diaphragmatique
(facies diaphragmatica) (II).
On aperçoit les abouchements de la V. cave supérieure (V. cava superior) (A-B1) et de la V.
cave inférieure (V. cava inferior) (A-B2), presque verticalement dans l’atrium droit (A-B3).
L’axe longitudinal des deux veines caves est légèrement incliné vers l’avant. Les veines caves
sont séparées de la base de l’auricule droite par le sillon terminal (sulcus terminalis) (A4). Les
V. pulmonaires droites (A-B6) et gauches (A-B7) se terminent dans l’atrium gauche (A5)
disposé horizontalement. Sur la paroi postérieure de l’atrium gauche s’étend le cul-de-sac de
réflexion du péricarde (A8). Au-dessus de l’atrium gauche le tronc pulmonaire se divise en
une A. pulmonaire droite (A9) et une A. pulmonaire gauche (A10). La bifurcation du tronc
pulmonaire est enjambée par l’arc aortique (A11) juste en aval de la naissance des trois
branches principales : tronc brachio-céphalique (A12) avec l’A. Subclavière droite (A13) et
l’artère carotide commune droite (A14), A. carotide commune gauche (A15) et A. subclavière
gauche (A16). Après avoir enjambé la bifurcation pulmonaire, l’aorte gagne sa partie
descendante (A17).
5) Vue caudale (B)
La face diaphragmatique du cœur (II) repose en grande partie sur le diaphragme, et ne
peut donc être vue en totalité que si l’on regarde le cœur caudalement. On peut alors suivre
l’axe des veines caves vers l’atrium droit (A-B3), en fait l’abouchement de la V. cave
inférieure (A-B2) dans celui de la V. cave supérieure (A-B1). La face diaphragmatique du
cœur est en grande partie occupée par le ventricule gauche (B18). Celui-ci est séparé de
l’atrium gauche par le sillon coronaire (sulcus coronarius) (B19), dans lequel courent le sinus
veineux coronaire (sinus coronarius) (B20) et une branche de l’artère coronaire gauche.
6) Cavités cardiaques
La description successive des cavités cardiaques suit la direction du flux sanguin.
a) Atrium droit
L’atrium droit (A) se divise en deux parties. Dans la partie postérieure se terminent les
deux veines caves, la V. cave supérieure (A) et la veine cave inférieure (A2). Cette partie
postérieure à une paroi lisse en raison de son origine embryologique ; on la décrit comme
sinus des veines caves (sinus venarum cavarum). En avant se trouve l’atrium proprement dit,
qui provient de l’atrium primitif embryonnaire. Dans cette portion, la musculature cardiaque
frappe par sa disposition en reliefs, les M. pectinés (M. pectinati) (A3). L’atrium se prolonge
ventralement par l’auricule droite (A4).
b) Sinus des veines caves.
L’abouchement de la V. cave supérieure (A1a) est orienté en bas et en avant et ne
comporte aucune valvule. La V. cave inférieure se jette au point le plus profond de l’atrium
droit. L’abouchement de la veine cave inférieure (A2a) est fermé en avant par une valvule
falciforme. Pendant la période foetale, cette valvule est grande et dirige le flux sanguin depuis
la V. cave inférieure directement vers l’atrium gauche à travers le foramen ovale creusé dans
la paroi septale (A6) (voir p. 8). Après la naissance, on trouve à cet emplacement une
dépression, la fosse ovale (fossa ovalis) (A7), entourée d’un bourrelet, le limbe de la fosse
ovale (A7a). Médialement à la valvule de la V. cave inférieure, le sinus veineux coronaire
(sinus coronarius) s’ouvre dans l’atrium droit. Il transporte la majeure partie du flux sanguin
veineux désoxygéné provenant du cœur lui-même. Son abouchement (A8) est également
occupé par un repli en forme de valvule. À différents niveaux de l’atrium droit arrivent
également de très petites veines cardiaques avec de minuscules terminaisons (foramina
venarum minimarum).
c) Atrium proprement dit et auricule droits.
Cette région est séparée du sinus des veines caves à paroi lisse par la crête terminale
(crista terminalis) (A9) où prennent naissance les M. pectinés.
À l’extérieur, une légère dépression, le sillon terminal (sulcus terminalis) (voir p. 12),
correspond à la crête terminale.
d) Ventricule droit
La cavité du ventricule droit (B) est divisée par deux reliefs musculaires, la crête
supraventriculaire (crista supraventricularis)(B10) et la trabécule septomarginale (trabecula
septomarginalis) (B11), en une chambre de remplissage postéro inférieure (flèche) et une
chambre d’éjection antéro-supérieure (flèche). La paroi musculaire du ventricule droit (B12)
est fine.
 Chambre de remplissage :
De la paroi de la chambre de remplissage partent des reliefs musculaires, les colonnes
charnues (trabeculae carneae) (B13), dirigés vers la cavité. Le sang sort de l’atrium droit à la
jonction avec le ventricule, l’ostium atrioventriculaire, en passant par la valve
atrioventriculaire droite (tricuspide) (valva atrioventricularis dextra [tricuspidalis]) (A-B14).
La valve tricuspide est une valve à trois cuspides (voir p. 22), dont les valvules sont fixées
aux muscles papillaires (M. papillares) (B16-17) par des cordages tendineux (B15). Les
muscles papillaires sont une forme particulière des colonnes charnues. Le M. papillaire
antérieur (B16) et le M. papillaire postérieur sont constants dans leur situation, alors que le
siège du M. papillaire septal
(B17) est variable.

 Chambre d’éjection
Le cône artériel (conus arteriosus) (B18) (infundibulum) a une paroi lisse en forme
d’entonnoir, et conduit le flux sanguin vers l’ostium de la valve pulmonaire. La valve
pulmonaire (valva trunci pulmonalis) (B19) est à l’origine du tronc pulmonaire (B20), et se
compose de trois valvules semi-lunaires (valvulae semilunares) (voir p. 22).
Au septum interventriculaire, qui présente une saillie arciforme vers la cavité
ventriculaire, on peut distinguer une puissante partie musculaire d’environ 1,2 cm et près de
l’atrium une petite partie membranacée conjonctive d’environ 1 mm d’épaisseur, d’où
émerge la valvule septale de la valve tricuspide.
e) Atrium gauche
La cavité de l’atrium gauche (A), en majeure partie à paroi lisse, est plus petite que celle
de l’atrium droit. Une grande partie de cette cavité est occupée par les Veines pulmonaires
droites et gauches (A1- 2), qui s’incorporent pendant la période du développement
ontogénétique dans l’atrium gauche. En règle, quatre V. pulmonaires, deux de chaque côté, se
jettent dans la partie supérieure de l’atrium gauche. Il n’y a pas de valvules à l’ abouchement
des V. pulmonaires (ostia venarum pulmonalium). L’atrium gauche se prolonge ventralement
par l’auricule gauche, dont la paroi est hérissée de petits M. pectinés.
Sur la paroi de l’atrium gauche, il n’existe pas de limite apparente entre la partie lisse et la
partie musculaire. Au niveau de la paroi séparant les deux atria, le septum interatrial, on peut
trouver une valvule du foramen ovale (valvula foraminis ovalis) (A3), qui correspond à la
fosse ovale de l’atrium droit.
f) Ventricule gauche
La cavité du ventricule gauche est divisée, comme celle du ventricule droit, en une
chambre de remplissage (flèche) hérissée de colonnes charnues (B4) et une chambre
d’éjection dont la paroi est lisse (flèche). La paroi musculaire du ventricule gauche (B5) est à
peu près trois fois plus épaisse que celle du ventricule droit. Chambre de remplissage. La
valve atrioventriculaire gauche (mitrale) (valva atrio-ventricularis sinistra [mitralis])
bicuspide (B6) est située à la jonction entre l’atrium et le ventricule gauches, l’ostium
atrioventriculaire gauche, et transporte le sang depuis l’atrium gauche jusqu’à la chambre de
remplissage du ventricule gauche. La valve mitrale comporte deux grandes valvules, les
cuspides antérieures (AB7) et postérieure (AB8). Ces valvules sont fixées par d’épais et
puissants cordages tendineux (B9) à des muscles papillaires bifides ou multifides, que l’on
décrit en multifides papillaire antérieur (B10) et multifides papillaire postérieur (B11). Le
multifide papillaire antérieur prend naissance à la face sterno-costale du ventricule gauche, le
M. papillaire postérieur sur la face diaphragmatique. La cuspide antérieure de la valve mitrale
prend naissance près de la paroi aortique. Elle sépare la chambre de remplissage de la
chambre d’éjection. Chambre d’éjection a une paroi lisse et longe la paroi septale (B12) vers
l’aorte, à la naissance de laquelle se trouve la valve aortique (valva aortae) (B13). Celle-ci se
compose de trois solides valvules semi-lunaires. La plus grande partie de la paroi septale
interventriculaire (B12) est constituée de musculature cardiaque (pars muscularis). Une plus
petite partie située juste caudalement par rapport aux valvules aortiques droite et postérieure
est membraneuse (pars membranacea) (voir p. 40). Sur la surface externe du cœur, les bords
de la paroi septale correspondent aux sillons interventriculaires antérieur (B14) et postérieur.
7) Squelette fibreux du cœur
Toutes les valves cardiaques se trouvent à peu près dans un même plan, le plan valvulaire,
qui apparaît lorsqu’on enlève les atria au-dessus du sillon coronaire et que l’on observe la
base du coeur depuis la région crâniale (A). Dans cette zone valvulaire, le tissu conjonctif
s’épaissit tout autour en un squelette cardiaque (A,B). Il sépare complètement la musculature
des atria et des ventricules. L’épaississement le plus solide est formé par le tissu conjonctif
qui unit les valves aortique (A-B1), tricuspide (A-B2) et mitrale (A-B3). Cette région est
décrite comme le trigone fibreux droit (trigonum fibrosum dextrum) (B4) ou corps central
fibreux. La région qui unit les valves aortique et mitrale est décrite comme le trigone fibreux
gauche (trigonum fibrosum sinustrum) (B5). Les orifices des valves tricuspide et mitrale sont
entourés de deux anneaux fibreux incomplets, l’anneau fibreux droit (annulus fibrosus dexter)
(B6) et l’anneau fibreux gauche (annulus fibrosus sinister) (B7). Ces anneaux servent
d’insertion aux valvules de ces valves. La valve pulmonaire (A8) n’est pas fixée au squelette
fibreux du coeur. Des anneaux fibreux droit et gauche naît aussi la musculature active des
atria et ventricules.
1) Tuniques des parois du coeur
La paroi du coeur est constituée de trois tuniques différentes : l’épicarde, le myocarde et
l’endocarde, mais l’épaisseur de la paroi est plutôt déterminée par le muscle cardiaque, le
myocarde. L’épaisseur de cette tunique myocardique dépend, dans chaque partie du cœur, de
sa sollicitation : la paroi des atria est faiblement musculaire, et celle du ventricule droit est
considérablement plus fine que celle du gauche.
a) Myocarde
Musculature des atria (C, D). On peut distinguer une couche superficielle et une couche
profonde. La couche superficielle s’étend sur les deux atria, et est plus développée
ventralement (C) que dorsalement (D). La couche profonde est caractéristique de chaque
atrium, elle contient des faisceaux musculaires torsardés ou circulaires, qui rejoignent
l’orifice atrio-ventriculaire correspondant ou qui entourent la terminaison des veines.
Musculature des ventricules (C-E). La disposition dans l’espace du myocarde des parois
ventriculaires est très complexe. On peut distinguer morphologiquement une couche
subépicardique, une couche moyenne et une couche subendocardique. Dans la couche externe
subépicardique (C-E), les faisceaux musculaires entourent la surface du ventricule droit en
position horizontale, alors que ceux du ventricule gauche se dirigent presque
longitudinalement vers la face diaphragmatique. Les faisceaux musculaires superficiels
subépicardiques forment à la pointe des deux ventricules un tourbillon, vortex cordis (E9), et
se recourbent vers la couche profonde subendocardique. Le ventricule gauche et la paroi
septale possèdent une couche musculaire moyenne puissante, formée surtout de fibres
circulaires, et qui n’existe pas dans la paroi du ventricule droit. La couche profonde
subendocardique participe à la constitution des colonnes charnues et des muscles papillaires.
Les sillons coronaire (C-D10), interventriculaire antérieur (C-E11) et interventriculaire
postérieur (D-E12) sont nettement marqués sur les préparations myocardiques du cœur.
b) Endocarde et épicarde
Le myocarde est recouvert en dedans par l’endocarde, qui apparaît comme le
prolongement de la paroi endothéliale vasculaire (voir p. 86), et est constitué d’une couche
endothéliale et d’une fine couche de tissu conjonctif. En dehors, le muscle cardiaque possède
une couche lisse comme un miroir, l’épicarde, qui est formé d’un mésothélium, d’une fine
couche de tissu conjonctif et d’une couche plus ou moins large de tissu adipeux, qui remplit
les irrégularités de la surface du coeur.
8) Les valves cardiaques
1) Valves atrio-ventriculaires
Les valves atrio-ventriculaires sont responsables de l’occlusion entre les atria et les
ventricules durant la systole. Les valvules (cuspides) se composent d’une base de tissu
conjonctif, recouverte des deux côtés par l’endocarde et ne contenant aucun vaisseau sanguin.
La surface atriale de la valvule est lisse ; les cordages tendineux naissent de son bord libre et
de sa face inférieure.
a) Valve tricuspide
Les trois valvules de cette valve se situent en avant, cuspide antérieure (A-C1) en arrière,
cuspide postérieure (A-C2) et le long de la paroi septale, cuspide septale (A-C3). La cuspide
antérieure (A-C1) est la plus grande ; ses cordages sont fixés au puissant M. papillaire
antérieur (C4) qui se détache de la trabécule septomarginale. L’insertion de la cuspide septale
(C5) se situe au niveau de la partie membranacée de la paroi septale, et divise celle-ci en une
partie antérieure interventriculaire entre les deux ventricules et une partie postérieure atrio-
ventriculaire entre l’atrium droit et le ventricule gauche.
Entre les trois grandes valvules, il existe de petites valvules de connexion (A-C6), qui
n’atteignent pas l’anneau fibreux.
b) Valve bicuspide (mitrale)
La valve mitrale ferme l’ostium atrio-ventriculaire gauche, et comporte une valvule
médiale antérieure, la cuspide antérieure (A-B7), et une valvule latérale postérieure, la
cuspide postérieure (A-B8). Les cordages courts et puissants sont solidement fixés à un M.
papillaire antérieur et un postérieur, de telle sorte que chaque M. papillaire soutient les parties
adjacentes des deux cuspides. La cuspide antérieure à son origine septale dans la paroi de
l’aorte (A-B9).
En plus des deux grandes, la valve mitrale possède deux petites valvules, les cuspides
commissurales (A-B10), qui ne vont pas jusqu’à l’anneau fibreux.
 Anatomie fonctionnelle
Lors de la phase de remplissage, diastole ventriculaire, pendant laquelle le sang se
déverse des atria vers les ventricules, les bords valvulaires s’éloignent les uns des autres et les
valves s’ouvrent (A). Lors de la phase d’éjection, systole ventriculaire, le myocarde
ventriculaire se contracte et le flux sanguin est chassé dans la chambre d’éjection (B).
L’appareil complexe de fixation des valves empêche les valvules de repartir dans les atria.
2) Valves artérielles
Les valves du tronc pulmonaire (A-B11) et de l’aorte (A-B9) sont constituées de trois
valvules de taille à peu près semblable, les valvules semi-lunaires. Ce sont des prolongements
endocardiques. L’insertion des valves artérielles est arciforme ; les parois artérielles sont fines
et excavées au niveau des valves (D). Le bord libre de chaque valvule possède en son milieu
un nodule fibreux (nodulus valvulae semilunaris) (D12). Des deux côtés de ce nodule s’étend,
le long du bord valvulaire, un ourlet fin en demi-lune (lunula valvulae semilunaris) (D13).
a) Valve pulmonaire
Elle se trouve à la limite entre le cône artériel et le tronc pulmonaire, et se compose d’une
valvule semi-lunaire antérieure (A14), d’une valvule semilunaire droite (A15) et d’une
valvule semi-lunaire gauche (A16). La paroi du tronc pulmonaire est dilatée à la hauteur de la
valve par un sinus (A17) peu profond
b) Valve aortique
Elle se trouve à la limite entre le vestibule aortique et l’aorte, et se compose d’une valvule
semi-lunaire postérieure (A18), d’une valvule semi-lunaire droite (A19) et d’une valvule
semi-lunaire gauche (A20). La paroi artérielle est à la hauteur de la valve dilatée vers
l’extérieur par un sinus aortique (A21), qui en agrandit le diamètre transversal (bulbus
aortae).
Dans le sinus aortique de la valvule gauche nait l’artère coronaire gauche (A-D22), et dans le
sinus aortique de la valve droite nait l’artère coronaire droite (A-D23).

 Anatomie fonctionnelle
Lors de la diastole ventriculaire (A), où le flux sanguin exerce une pression sur la
paroi du tronc pulmonaire et de l’aorte, les valves se déplient et la soupape se ferme. Les
nodules des bords valvulaires assurent la fermeture. Lors de la systole ventriculaire (B), les
bords valvulaires sont maintenus éloignés l’un de l’autre par la plus forte pression régnant
dans le ventricule, ils ne s’adossent pas complètement le long de la paroi artérielle à cause de
la formation de turbulences.
II- LE SANG
1) Les fonctions du sang
Le sang est un tissu conjonctif liquide qui est pompé par le coeur et propulsé dans les
vaisseaux du système cardiovasculaire (artères, artérioles, capillaires, veinules, veines).
Transport : Il amène l'oxygène, les nutriments et les hormones, jusqu'aux tissus. Il transporte
le dioxyde de carbone et permet l'excrétion hors de l'organisme des déchets produits par les
tissus.
Régulation acido-basique: Par le système tampon bicarbonate, il contrôle l'acidose (pH bas)
et l'alcalose (pH élevé) respiratoires. Les protons se combinent aux ions bicarbonate pour
former de l'acide carbonique qui se dissocie en CO2 et H2O. le CO2 est expiré ce qui diminue
l'acidité du sang.
Thermorégulation : Dans le cas d'une hyperthermie, l'excès de chaleur est transporté jusqu'à
la surface du corps.
Immunité. Les leucocytes (cellules blanches du sang) sont transportés jusqu'aux sites de
blessures ou d'infection.
Hémostase : Les thrombocytes (plaquettes) et les protéines de la coagulation contribuent à
réduire les pertes de sang lorsqu'un vaisseau sanguin est endommagé.
2) La composition du sang.
Le sang est composé d'une matrice liquide (le plasma sanguin) et de différents éléments
figurés (globules rouges, cellules blanches et plaquettes).
Le plasma contient des protéines variées, un grand nombre de petites molécules et des ions.
Lorsque les éléments figurés et les protéines de la coagulation sont séparés du sang, la
fraction obtenue est le sérum.
a) Les érythrocytes.
Un érythrocyte, ou globule rouge (GR), ou hématie est une cellule biconcave, anucléée et
déformable. Au cours du développement embryonnaire, l'érythropoïèse (formation des
érythrocytes) se déroule d'abord dans le sac vitellin. Par la suite, les érythrocytes sont produits
par le foie, la rate et la moelle osseuse. Le constituant majeur des érythrocytes est
l'hémoglobine, qui fixe l'oxygène, et qui leur confère une fonction essentielle
d'approvisionnement en oxygène de toutes les régions du corps. L'hématocrite représente le
pourcentage d'érythrocytes par rapport au volume total du sang.
L'érythropoïèse est la formation ou production des érythrocytes. La séquence aboutissant à la
différenciation des érythrocytes est à suivante :

Hémocytoblaste proérythroblaste érythroblaste


Normoblaste réticulocyte érythrocyte

La production des érythrocytes requiert des protéines, des lipides, des acides aminés, du fer,
de la vitamine B12, de l'acide folique, du cuivre et du cobalt.
Les GR ont une durée de vie moyenne de 12 jours. Les érythrocytes proviennent de la moelle
osseuse et, lorsqu'ils ne sont plus fonctionnels, sont dégradés dans le foie et la rate. N'importe
quel facteur provoquant un appauvrissement des tissus en oxygène, active l'érythropoïèse par
un mécanisme de feedback. En réponse à de faibles concentrations en oxygène, les reins
secrètent l'érythropoïétine, qui stimule l'érythropoïèse dans la moelle osseuse.
L'hémoglobine est constituée de quatre molécules contenant du fer (hème) et de quatre
chaines polypeptidiques (globine). Chaque hème peut fixer quatre molécules d'oxygène.
Chaque GR contient environ 280 millions de molécules d'hémoglobine et peut donc
transporter plus d'un milliard de molécules d'oxygène. L'hémoglobine peut également fixer du
CO2 et du CO (monoxyde de carbone). Les sites de fixation du CO2 et de l'O2 sur
l'hémoglobine sont distincts. Le CO se fixe au niveau de l'hème, sur le même site de fixation
que l'oxygène, avec cependant une affinité beaucoup plus importante, ce qui empêche la
fixation de l'oxygène. C'est à cause de cette compétition qui empêche la fixation de l'oxygène,
que CO est un gaz aussi dangereux. Les produits de dégradation des érythrocytes dans le foie
et la rate, sont utilisés par le foie pour former une sécrétion digestive, la bile. Les sous-
produits de cette dégradation, éliminés dans les fèces ou dans l'urine, leur confèrent une
coloration caractéristique respectivement brune et jaune.
b) Les plaquettes.
Les plaquettes, ou thrombocytes, sont des petits fragments de cellules géantes de la moelle
osseuse, les mégacaryocytes. Des bourgeonnements cytoplasmatiques se détachent des
mégacaryocytes et sont expulsés dans le sang. Les plaquettes contiennent des facteurs de
coagulation, des ions calcium, de l'ADP, de la sérotonine et diverses enzymes ; elles jouent un
rôle important dans l'hémostase (arrêt du saignement).
Les évènements principaux de l'hémostase sont les suivants :
1. La constriction du vaisseau sanguin.
2. La blessure est bouchée par l'agrégation des plaquettes (clou plaquettaire)
3. La coagulation du sang dans un amas de fibrine (caillot), qui renforce la fermeture de
la blessure et fournit un canevas pour la réparation.
Lorsqu'un vaisseau est défectueux ou abimé, les plaquettes s'agrègent pour former un
bouchon. Par ailleurs, de l'ADP et du thromboxane A2 produits par les plaquettes renforcent
l'agrégation plaquettaire. Le clou plaquettaire réduit la perte de sang.
1. Par une action physique, en bouchant la blessure,
2. Par une action chimique, en bouchant la blessure,
3. Par une action chimique, en libérant des composés qui favorisent la vasoconstriction,
en libérant d'autres composés chimiques qui favorisent la coagulation du sang. Il existe de
nombreux autres facteurs impliqués dans la coagulation qui sont produits par le foie.
c) Les leucocytes.
Il existe cinq types différents de leucocyte (cellules blanches du sang).
Tableaux : Les différents types de leucocytes et leurs fonctions.
c) Le plasma sanguin.
Le plasma sanguin à la composition suivante :
o Eau.
o Protéines (albumine, globulines et fibrinogène).
o Electrolytes (Na+, K+, Mg2+, Cl- , HCO3- , HPO42-, SO42 -)
o Nutriments (glucose, acides aminés, lipides, cholestérol, vitamines, oligo-éléments).
o Hormones.
o Gaz dissous (CO2, O2 , N)
o Déchets métaboliques (urée, acide urique, créatinine, bilirubine).
L'albumine est la protéine du sang la plus abondante et la plus petite. Elle maintient la
pression osmotique sanguine constante, à un rôle tampon et contribue à la viscosité du sang.
Les globulines ont un rôle de transport, participent à la coagulation et à l'immensité. Les
électrolytes sont nécessaires aux processus de transport membranaire, au maintien de
l'osmolarité du sang et agissent au niveau neurologique.
III- LES VAISSEAUX
1) Les artères
Les artères sont les vaisseaux qui partent du cœur, l’artère pulmonaire sort du ventricule
droit et se divise en deux pour irriguer chaque poumon puis pour se diviser encore en artères
lobulaires puis encore en petites artères = artérioles et enfin qui aboutissent aux alvéoles
pulmonaires.
L’aorte qui sort du ventricule droit forme la crosse aortique qui s’enroule autour du cœur et
d’où vont partir :
• les artères coronaires
• le tronc brachio-céphalique qui irrigue la tête par le biais des carotides, le cou par les sous-
claviaires et l’artère vertébrale, les membres supérieurs (artères axillaires sous le bras et les
artères humérales au niveau du bras, les artères radiales, les artères cubitales, les artères
interosseuses et les artères palmaires) les artères intercostales
• le tronc coelique qui vascularise l’abdomen :
o les artères stomachiques (estomac)
o l’artère hépatique (foie)
o l’artère splénique (intestin)
o l’artère mésentérique (intestin)
o les artères rénales (rein gauche et rein droit)
• les artères iliaques
o les artères hypogastriques (sous l’estomac) (viscères pelviens)
• les artères fémorales
2) Les capillaires
Ce sont des vaisseaux très fins (5 à 2 μ) et très nombreux (3000 / cm² de peau) Dans ces
vaisseaux, circule le sang, il s’égoutte lentement. Les capillaires constituent un réseau
intermédiaire entre les artères et les veines.
Ils sont constitués d’une seule couche de cellules. La paroi est très fine ce qui permet une
diffusion très rapide des substances dissoutes (lieu d’échanges avec les cellules très riches)
Les capillaires sont extensibles, ils constituent 7000 m² de surface d’échange entre le sang et
les tissus, par exemple les globules blancs vont pouvoir traverser leur paroi et jouer ainsi un
rôle dans les réactions de défense des tissus. La distribution des liquides des capillaires vers
les tissus environnants dépend des différentes pressions qui existent dans les capillaires et les
vénules (= capillaire veineux) Normalement, les liquides passent dans les veines mais si les
capillaires sont distendus, la diffusion augmente et l’excédent de filtration sera drainé par le
système lymphatique
3) Les veines
Les veines ramènent le sang de la périphérie vers le cœur, elles sont très dilatables et
peuvent servir de réservoir sanguin. La plupart des veines suivent les trajets des artères et se
trouvent même souvent incluses dans une même gaine de protection. Elles portent le même
nom que les artères auxquelles elles se rapportent sauf les gros troncs qui pénètrent dans le
cœur (veines caves) sauf le système qui relie le mésentère au foie (veine porte) sauf les veines
de surface de la cuisse (les saphènes) Des veines dites perforantes relient les veines
superficielles aux veines profondes. Dans l’endothélium, les veines comportent des veines ou
des petites valvules qui empêchent le reflux.
Le retour veineux est du :
• aux résidus de la force propulsive systolique (lors de la systole) cardiaque
• à la dépression abdominale qui provient des mouvements respiratoires du diaphragme
• à l’écrasement de la semelle veineuse lors de la marche
• aux messages musculaires des veines profondes lors de la marche
• à la retenue valvulaire
 Histologie des vaisseaux
Tous les vaisseaux sauf les capillaires comprennent 3 couches
o L’intima est un tissu très actif sur le plan métabolique, il favorise des interactions
permanentes avec le sang avec lequel il est en contact permanent.
o La média constitue la charpente musculo-élastique des vaisseaux, la quantité de fibres
musculaires et de fibres élastiques dépend du types de vaisseaux
o L’adventice est une zone d’innervation et de vascularisation importante. Elle permet la
motricité nerveuse (le système neurologique agit) et l’apport nutritif aux vaisseaux.
4) La circulation lymphatique
Il se compose de deux parties plus ou moins indépendantes :
• un réseau veineux de vaisseaux lymphatiques
• divers organes et divers tissus lymphatiques disséminés à divers endroits stratégiques dabs
l’organisme
Les vaisseaux lymphatiques ramènent dans la circulation sanguine le surplus de liquide
interstitiel résultant de la filtration de capillaires = rôle épurateur. Les organes lymphatiques
abritent les phagocytes et les lymphocytes qui sont les gantes essentiels de la défense de
l’organisme et de la résistance aux maladies principalement en regard des infections
bactériennes et virales (VIH)
a) Les vaisseaux lymphatiques
Au niveau des capillaires sanguins se prof=duit une transsudation du plasma et des globules
blancs. Cette traversée des parois des capillaires forme le liquide interstitiel dans le quel
baignent les cellules (= lymphe)
Dans la lymphe les cellules puiseront ce dont elles auront besoin (les substances nutritives) et
rejetteront leurs déchets. La lymphe fait retour à la circulation générale par la circulation
lymphatique.
b) La lymphe
C’est un liquide jaunâtre, un filtrat sanguin.
Elle contient des globules blancs ou lymphocytes sang sans globules rouges
Le rôle de la lymphe est multiple :
• nutritif (les cellules et le sang) Elle apporte au sang les graisses nécessaires qu’elle a absorbé
au niveau de l’intestin grêle
• drainage et épuration
• défense de l’organisme grâce aux ganglions lymphatiques
c) Les ganglions lymphatiques = les filtres de la lymphe
Les ganglions lymphatiques renferment des macrophages qui absorbent les déchets. Les
vaisseaux lymphatiques se trouvent dans tout l’organisme.
Les capillaires lymphatiques sont collectés dans des canaux lymphatiques vers de vaisseaux
lymphatiques vers des ganglions lymphatisme (renflement pour les déchets) Les chaines de
ganglions lymphatiques se situent au niveau :
• de la racine des cuises
• des creux axillaires
• De l’intestin = chylifères qui réabsorbent la chyle issue de la lymphe au niveau de l’intestin
grêle)
• de la grande veine lymphatique qui draine la lymphe de la moitié droite de la tête, du cou, du
thorax et du membre supérieur droit et se jette ensuite vers la veine sous clavière droite
• du cou, le canal thoracique lui, collecte la lymphe du restant du corpsce sont les deux grands
collecteurs.
Toutes les voies lymphatiques aboutissent au système veineux cave supérieur qui aboutit au
cœur droit (oreillette droite)
d) Les autres organes lymphatiques
• La rate qui contribue à la même chose que les vaisseaux lymphatiques
• Le thymus
• Les amygdales
• Les follicules lymphatiques
B- PHYSIOLOGIE DU SYSTÈME CARDIOVASCULAIRE
Objectifs
Être capable de :
o Décrire le schéma général de la circulation systémique et pulmonaire
o Expliquer la révolution cardiaque : systole de l’oreillette et du ventricule et la diastole
o Définir et expliquer les bruits du cœur
o Situer et expliquer les propriétés mécaniques de la fibre cardiaque
o Expliquer le débit cardiaque
o Énoncer et expliquer le contrôle nerveux de l’automatisme cardiaque : système
nerveux intrinsèque et extrinsèque
I- GENERALITES
Le sang est continuellement pompé et éjecté hors du cœur par des vaisseaux différents. Il
existe 2 circuits vasculaires qui ont tous les 2 leur origine et leurs fins dans le cœur. On parle
de :
 La petite circulation ou circulation pulmonaire pour l’ensemble suivant :
o Cœur droit (oreillette + ventricule)
o Artère et veines pulmonaires
o Poumons
C’est dans les capillaires pulmonaires que se font les échanges gazeux au niveau des
alvéoles pulmonaires.
Le sang est débarrassé de son excès de CO2 et enrichi en O2. Le sang oxygéné est drainé par
les veines pulmonaires et acheminé vers l’oreillette gauche puis le ventricule droit = c’est le
circuit d’oxygénation du sang.
 La grande circulation ou circulation systémique (cœur, vaisseaux, tissus)
comporte :
o Le cœur gauche
o L’aorte et ses branches
o Le système veineux cave
Le ventricule gauche éjecte le sang dans l’aorte puis dans tout l’organisme jusqu’aux
capillaires systémiques = capillaires sanguins. Au niveau de ces capillaires, le sang cède de
l’O2 aux tissus et capte du CO2. Le sang désaturé en O2 est ramené par les veines au cœur
droit.
Schéma de la circulation sanguine

VCS / VCI → OD → valve tricuspide → VD → valve pulmonaire / artère pulmonaire →


capillaire pulmonaires / veines pulmonaires → OG → valve mitrale → VG → valve
aortique → aorte
Le sang s’écoule toujours d’une région à pression élevée vers une région à pression basse.
Ce sont donc les contractions du cœur qui élèvent la pression du sang et assure sa propulsion.
Le débit cardiaque est égal à environ 6 L / min pour un adulte et 4 L/min chez l’enfant.
II- DESCRIPTION DU CYCLE CARDIAQUE
La révolution cardiaque consiste en des alternatives de contraction et de relâchement du
myocarde. La fréquence des contractions est environ égale à 75 à 80 pulsations / min pour un
adulte (55 à 90 pour la FC). Ce chiffre peut varier en fonction des exercices, des émotions et
du sommeil.
L’ensemble des phénomènes dont le cœur est le siège depuis le début d’une contraction
jusqu’au début de la suivante s’appelle une révolution cardiaque. Elle comprend 3 temps :
 Systole auriculaire
 Systole ventriculaire
 Diastole générale = diastole auriculaire + diastole ventriculaire
a) Définition
La systole : C’est la phase du cycle cardiaque pendant laquelle les fibres du myocarde se
contractent entrainant une diminution du volume des oreillettes ou des ventricules et
comportant le phénomène d’éjection du sang qu’ils contiennent.
La diastole : c’est la période de relâchement du myocarde pendant laquelle les ventricules
ou les oreillettes se remplissent de sang.
a.1) La systole auriculaire
Contraction des oreillettes, durée égale à 1/10 de seconde. Le sang qui remplissait les
oreillettes est chassé dans les deux ventricules. Les valves auriculoventriculaires (tricuspide et
mitrale) sont ouvertes car la pression des oreillettes est supérieure à celles des ventricules. Au
moment de la contraction, pression très forte.
a.2) La systole ventriculaire
Contraction des ventricules, elle dure environ 3/10 de seconde. Pendant que les oreillettes
se relâchent, les ventricules remplis de sang se contractent. La poussé du sang ferme les
orifices auriculoventriculaires (tricuspides et mitrales) ou valves (premier bruit du cœur)
empêchant le reflux du sang dans les oreillettes et entrainant l’ouverture des valves sigmoïdes,
aortiques et pulmonaires. Le sang pénètre alors dans l’aorte et l’artère pulmonaire.
a.3) La diastole générale
Pause des oreillettes et des ventricules, c’est la période de repose du cœur.
Pendant ce temps, le sang veineux achève de remplir les oreillettes relâchées et ce remplissage
prépare la révolution cardiaque suivante. Le sang ne peut pas refluer dans els ventricules
puisqu’il vient buter sur les valvules sigmoïdes qui se ferment (deuxième bruit du cœur) Au
total la révolution cardiaque dure 8/10 de seconde et la moitié est consacrée au repos du
myocarde (8/10 = 1/10 + 3/10 + 4/10)

III- LES BRUITS DU CŒUR


L’auscultation cardiaque à l’aide d’un stéthoscope permet d’entendre 2 bruits. Le premier
correspond à la fermeture des valves auriculoventriculaires. Celui-ci est plus sourd et plus
long que le second et marque le début de la systole ventriculaire. Le deuxième bruit plus court
correspond à la fermeture des valves sigmoïdes, aortiques et pulmonaires. Il marque la fin de
la systole ventriculaire et le début de la diastole ventriculaire. Ces bruits se succèdent toujours
à un rythme : quand le rythme cardiaque est normal ou rythme sinusal. Il est possible
d’enregistrer graphiquement les bruits du cœur : le phono cardiogramme ou ECG.
Les maladies valvulaires entrainent l’apparition de bruits anormaux : il s’agit de souffle
cardiaque.
IV- PROPRIETES MECANIQUES DE LA FIBRE CARDIAQUE
Les contractions du muscle cardiaque sont provoquées par des impulsions électriques
régulières.
a) L’élasticité :
Propriété passive. La fibre cardiaque est une structure distensible au niveau d’une
cavité cardiaque et surtout au niveau du ventricule gauche : on utilise le terme de compliance
(= c’est le rapport entre le volume d’un réservoir élastique et la pression du fluide qu’il
contient) Ces variations permettent d’apprécier la souplesse du réservoir. Lorsque le cœur est
au repos, sa compliance est grande, il se laisse facilement distendre. A l’inverse, lorsque le
cœur est dans une période de contraction, sa distensibilité diminue.
b) La contractilité
Propriété active. La fibre myocardique est une structure à la fois élastique et
contractile c'est-à-dire qu’elle peut à la fois se distendre et se contracter. La contractilité
correspond à la capacité des fibres à fournir une certaine tension durant un certain temps.
L’état dans lequel se trouve la cavité (oreillette ou ventricule) au moment où elle est au repos
et complètement remplie est définie comme étant la télédiastole. Quand le ventricule est en
télédiastole (rempli) son volume correspond au volume de sang qu’il contient. La pression
que le sang exerce que le sang exerce sur les parois s’appelle la pression télédiastolique. Cette
pression est la précharge du ventricule c'est-à-dire la force de distension qui étire le muscle
ventriculaire avant son excitation électrique et avant sa contraction. Cette précharge est faible
sur un ventricule gauche normal. Il y a aussi une adaptation de la puissance contractile du
cœur à la quantité de sang qui lui parvient. Si le retour veineux augmente, les fibres
myocardiques sont étirées au maximum, la précharge augmente, la contraction sera plus
importante pour permettre d’éjecter un volume de sang plus important. Lors de sa contraction,
le ventricule ne peut immédiatement éjecter le sang dans l’aorte pour pouvoir le faire, il faut
qu’il développe une pression supérieure à celle de l’aorte. C’est donc une charge que doit
vaincre le cœur qui s’appelle la postcharge. Le ventricule, après avoir vaincu la résistance que
lui opposait la pression sanguine, peut enfin éjecter le sang.
V- PRESSION A L’INTERIREUR DES CAVITES CARDIAQUES
Les variations de pression à l’intérieur des cavités cardiaques peuvent être enregistrées.
On utilise des sondes spéciales ou cathéters et on effectue un cathétérisme cardiaque. Le
cathétérisme droit permet d’explorer le fonctionnement du coeur droit par la veine fémorale.
Le cathétérisme gauche permet d’explorer le fonctionnement du coeur gauche par la veine
fémorale ou humérale. Lors de la diastole les pressions sont proches de 0 mmHg dans le
ventricule. Par contre, lors de la systole, le ventricule gauche a une pression 12,8 → 120
mmHg.
L’aorte a aussi une pression aussi forte dans la continuité du ventricule gauche : 120
mmHg. On garde une pression positive. Lors de la diastole, la pression est de 0 mmHg et
pendant la systole, on a une pression très basse : 25 mmHg. La pression artérielle pulmonaire
est faible : 25 mmHg dans la petite circulation.

VI- LE DEBIT CARDIAQUE


Définition : c’est le volume de sang pompé par chaque ventricule par minute. Il est
exprimé en L

DC = Fréq. Card. x Vol. éjection systolique


L / min batt / min L / batt
Ex : 72 batt / min et 70 mL / batt = 0,07 L / batt d’où DC = 5 L / min

Au cours d’un effort musculaire, le débit cardiaque peut être multiplié plusieurs fois
jusqu’à 8 fois, c’est donc soit la fréquence cardiaque soit le volume d’éjection systolique qui
va être modifié. La fréquence cardiaque augmente par l’action du système nerveux
sympathique. Le volume d’éjection systolique augmente par contraction très puissante qui va
donc entrainer une augmentation du volume d’éjection systolique lors de la systole.
VII- AUTOMATISME CARDIQUE
L’innervation du cœur est assurée par une double entité :
 Innervation intrinsèque : qui correspond au système cardionecteur, responsable de
l’automatisme cardiaque.
 Innervation extrinsèque : qui assure la régulation nerveuse de l’automatisme
cardiaque et qui est assurée par deux systèmes :
 le système sympathique, cardio-accélérateur.
 Et le système parasympathique, cardio-freinateur.
Ces deux systèmes sympathique et parasympathique donnent naissance aux nerfs cardiaques,
qui forment des plexus cardiaques (ou rameaux).
1) Innervation intrinsèque : système cardionecteur
Le système cardionecteur est chargé de coordonner les contractions des différentes
cavités cardiaques.
Il est constitué de :
 formations en amas (noeud sino-atrial et noeud atrio-ventriculaire),
 et de fibres unies en faisceaux (faisceau atrio-ventriculaire) et leurs branches.
En cas de défaillance, il peut être remplacé par un stimulateur cardiaque électrique ou
pacemaker.
1.1) Noeud sino-atrial (noeud de Keith et Flack) :
Il se projette sous l’épicarde, sur l’oreillette droite près de l’abouchement de la veine
cave supérieure.
Il est souvent vascularisé par un rameau de l’artère coronaire droite (60 ٪) et par un rameau de
l’artère coronaire gauche.
Sa situation précise est importante pour le chirurgien qui doit la respecter.
La pathologie du noeud sinoatrial est étroitement liée à ses rapports immédiats avec l’épicarde
et à la pathologie de son artère nourricière.
1.2) Noeud atrio-ventriculaire (noeud d’Aschoff-Tawara) :
Il est situé sous l’endocarde de la partie inférieure du septum inter-atrial. Il est antéro-
médial à l’ostium du sinus coronaire. Il est vascularisé par les rameaux de l’artère coronaire
droite.
L’atteinte la plus fréquente du noeud atrio-ventriculaire est l’infarctus ou la fibrose due à une
lésion de l’artère coronaire qui fournit son artère nourricière.
1.3) Faisceaux internodaux
Ce sont des voies qui unissent le noeud sinu-atrial et le noeud atrio-ventriculaire, on
distingue :
 un faisceau antérieur, qui passe par le bord supérieur du septum inter-atrial,
 un faisceau intermédiaire, contourne le bord supérieur de la fosse ovale,
 et un faisceau postérieur, qui parcourt la crête terminale pour passer en avant ou en
arrière de l’ostium du sinus coronaire.
1.4) Faisceaux atrio-ventriculaire (faisceau de His) :
Il prolonge le noeud atrio-ventriculaire, il chemine dans le septum atrio ventriculaire et le
septum inter-ventriculaire.
Il est constitué d’un tronc qui se divise en deux branches droite et gauche, destinée à chaque
ventricule.
 la branche droite, parcourt le septum interventriculaire, puis le trabécule septo-
marginal et se termine sous l’endocarde en un réseau de Purkinje.
 la branche gauche, parcourt le septum interventriculaire pour atteindre le ventricule
gauche.
Elle se termine sous l’endocarde en un réseau de Purkinje.
 Anatomie fonctionnelle :
Le tissu nodal est à la base de l’automatisme cardiaque :
o Le nœud sinu-atrial est le « pacemaker » normal, imposant son rythme (70 à 80
pulsations par minute) aux formations sous-jacentes (dont l’activité spontanée est plus
lente).
o Dans l’atrium, il existe trois faisceaux de conduction (qui vont du nœud sinu-atrial au
nœud atrio-ventriculaire), mais ils ne sont individualisables que sur le plan électro
physiologique (et non pas sur le plan anatomique).
o Dans le nœud atrio-ventriculaire, la vitesse de l’influx se ralentit, avant de s’accélérer
de nouveau dans le tronc et les branches de ce faisceau.
Cette activité électrique du cœur peut être transcrite sur l’électrocardiogramme (E.C.G)
permettant de classer les troubles du rythme ou de la conduction.
2) Innervation extrinsèque du cœur
L’innervation extrinsèque du cœur est assurée par deux systèmes antagonistes : l’un
cardio-modérateur, parasympathique ; l’autre cardio-accélérateur, sympathique. L’équilibre
de ces deux systèmes assure en coordination avec le système de conduction du cœur, un
rythme cardiaque normal et régulier du cœur.
2.1) Système parasympathique.
Le système parasympathique a pour médiateur nerveux le nerf vague, et pour
médiateur biochimique l’acétylcholine.
o Les neurofibres préganglionnaires parasympathiques proviennent du noyau vagal
dorsal, situé dans le tronc cérébral ; ils se rendent au plexus cardiaque par
l’intermédiaire du nerf vague et des nerfs cardiaques parasympathiques.
o Les neurofibres postganglionnaires parasympathiques sont courts ; ils proviennent des
noyaux situés dans la paroi cardiaque, ou d’un ganglion cardiaque.
o Les nerfs sensitifs cardiaques empruntent les nerfs parasympathiques, et aboutissent
au noyau du tractus solitaire (centre cardio-inhibiteur bulbaire).
Le parasympathique ralentit l’activité cardiaque ; il entraine :
- Un effet chronotrope négatif (bradycardisant) ;
- Un effet inotrope négatif (diminution de la contractilité du cœur) ;
- Un effet dromotrope négatif (diminution de la conduction cardiaque) ;
- Un effet bathmotrope négatif (diminution de l’excitabilité du myocarde).
L’effet du parasympathique est reproduit par la manœuvre vagale. La bradycardie produite
peut entrainer une pause qui est spontanément résolutive (échappement vagal).
2.2) Système sympathique.
Le système sympathique a pour médiateur neurologique le système sympathique (les
ganglions sympathiques cervicaux, le ganglion cervico-thoracique et les quatre premiers
ganglions thoraciques.
- Les neurofibres préganglionnaires sympathiques proviennent de la corne latérale de la
moelle spinale, étendue de C4 à T4. Ils empruntent successivement les racines ventrales des
nerfs spinaux, les nerfs spinaux puis par les rameaux communicants blancs pour faire synapse
dans les ganglions cervicaux et thoraciques du tronc sympathique.
- Les neurofibres postganglionnaires sympathiques quittent le tronc sympathique, et
empruntent les nerfs cardiaques cervicaux et thoraciques, pour atteindre le cœur.
- Les nerfs sensitifs cardiaques véhiculent la sensibilité nociceptive ; ils empruntent
successivement les nerfs sympathiques, les rameaux communicants blancs, les nerfs spinaux
et les racines dorsales pour atteindre la corne dorsale des segments spinaux thoraciques.
Le médiateur biochimique est la noradrénaline circulante (synthétisée par les
neurofibres postganglionnaires).
Le sympathique accélère l’activité cardiaque ; il entraîne :
- Un effet chronotrope positif (tachycardisant)
- Un effet inotrope positif (augmentation contractilité du cœur)
- Un effet dromotrope positif (accentuation de la conduction cardiaque)
- Un effet bathmotrope positif (augmentation de l’excitabilité du myocarde).
Le système sympathique joue un rôle prépondérant en cas de stress (décharge des
catécholamines).

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